CHAPITRE 2 : DIEU ET LA SAINTE TRINITÉ
ARTICLE 1. - Nous croyons en Dieu, le Père éternel, en son Fils,
Jésus-Christ, et au Saint-Esprit.
L'existence de Dieu. - Puisque la foi en Dieu constitue le fondement de la
croyance et de la pratique religieuse et vu qu'il est essentiel de
connaître les attributs et la nature de la Divinité pour manifester sa foi
en elle d'une manière intelligente, ce sujet réclame la première place
dans notre étude des doctrines de l'Eglise.
L'existence de Dieu n'est guère matière à dispute rationnelle ; elle ne
demande pas non plus de preuve par les faibles démonstrations de la
logique de l'homme, car le fait est admis par la famille humaine, sans
être pratiquement mis en doute, et la conscience d'une sujétion à un
pouvoir suprême est un attribut inné de l'humanité. Les Ecritures
anciennes ne se consacrent pas à démontrer avant tout l'existence de Dieu
ni à attaquer les sophismes de l'athéisme et de ce fait, nous pouvons
déduire que les erreurs du doute se développèrent à une période plus
tardive. L'assentiment universel de l'humanité au sujet de l'existence de
Dieu le confirme du moins fortement. Il y a, dans la nature humaine, une
passion filiale qui lance ses feux vers le ciel. Chaque nation, chaque
tribu, chaque individu soupire après quelque objet d'adoration. Il est de
la nature de l'homme d'adorer ; son âme n'est satisfaite que lorsqu'elle
trouve une divinité. Lorsque les hommes, par la transgression, tombèrent
dans les ténèbres au sujet du Dieu vrai et vivant, ils se donnèrent
d'autres divinités et c'est ainsi que naquirent les abominations de
l'idolâtrie. Et cependant, même les plus révoltantes de ces pratiques
témoignent de l'existence d'un Dieu, en montrant la passion héréditaire de
l'homme pour le culte.
Les preuves sur lesquelles l'humanité base sa conviction de l'existence
d'un Etre Suprême, [1] peuvent être rangées, pour en faciliter l'étude,
dans les trois catégories suivantes
1.Le témoignage de l'histoire de la tradition.
2.Le témoignage de l'exercice de la raison humaine.
3.Le témoignage concluant de la révélation directe de Dieu.
1. L'Histoire et la Tradition. - L'histoire écrite par l'homme et la
tradition authentique transmise de génération en génération avant la date
de tout écrit dont nous disposions actuellement, donnent des preuves que
la Divinité existe réellement et qu'il y eut des rapports étroits et
personnels entre Dieu et l'homme, aux premiers âges de l'existence
humaine. Un des plus anciens écrits connus, la Sainte Bible, nomme Dieu
comme Créateur de toutes choses [2] et, de plus, déclare qu'il s'est
révélé personnellement à nos premiers parents terrestres et à beaucoup
d'autres personnages saints dans les premiers temps du monde. Adam et Eve
entendirent sa voix [3] dans le Jardin et, même après leur transgression,
ils continuèrent à prier Dieu et à lui offrir des sacrifices. Il est donc
clair, qu'ils emportèrent, du Jardin, une connaissance personnelle de
Dieu. Après leur expulsion, ils entendirent « la voix du Seigneur venant
de la direction du Jardin d'Eden », mais ils ne le virent point ; et il
leur donna des commandements auxquels ils obéirent. Alors, un ange se
présenta devant Adam et le Saint-Esprit inspira l'homme et rendit
témoignage du Père et du Fils. [4]
Caïn et Abel apprirent à connaître Dieu, grâce aux enseignements de leurs
parents aussi bien que par les manifestations qu'ils reçurent
personnellement. Quand l'offrande d'Abel eut été acceptée et celle de Caïn
rejetée, ce qui fut suivi du crime fratricide de Caïn, le Seigneur parla
avec Caïn, et Caïn répondit au Seigneur. [5] Caïn dut donc emporter,
d'Eden, au pays où il alla vivre, une connaissance personnelle de Dieu.
[6] Adam vécut neuf cent trente ans et beaucoup d'enfants lui naquirent.
Il les instruisit dans la crainte de Dieu et beaucoup d'entre eux reçurent
des manifestations directes. Des descendants d'Adam, Seth, Enoch, Kénan,
Mahalaléel, Jéred, Hénoc, Métuschélah, et Lémec, le père de Noé, chacun
représentant une génération distincte, vécurent tous du vivant d'Adam. Noé
naquit cent vingt-six ans seulement après la mort d'Adam et, de plus, il
vécut presque six cents ans avec son père Lémec, par lequel il fut, sans
aucun doute, instruit dans les traditions relatives aux manifestations
personnelles de Dieu, que Lémec avait apprises de la bouche d'Adam. Par
Noé et sa famille, une connaissance de Dieu, par tradition directe, fut
transmise après le déluge et de plus, Noé reçut des communications
directes de Dieu [7] et vécut assez longtemps pour instruire dix
générations de ses descendants. Ensuite vint Abraham qui jouit aussi d'une
communion personnelle avec Dieu[8] et, après lui, Isaac et Jacob ou
Israël, parmi les descendants duquel le Seigneur accomplit de grands
prodiges par l'intermédiaire de Moïse. Ainsi, n'y eût-il eu aucun récit
écrit, la tradition aurait conservé et transmis la connaissance de Dieu.
Mais même si les récits de la plus ancienne communion personnelle de
l'homme avec Dieu s'étaient estompés avec le temps et s'étaient affaiblis
dans leurs effets, ils n’auraient pu que faire place à d'autres traditions
fondées sur des manifestations ultérieures de la personne divine. Le
Seigneur se fit connaître à Moïse, non seulement derrière le rideau de feu
et l'écran de nuages, [9] mais par une communion face à face, grâce à
laquelle l'homme vit même « la représentation » de son Dieu. [10] Ce récit
de communion directe entre Moïse et Dieu, à une partie de laquelle le
peuple était autorisé à prendre part, [11] dans la mesure où sa foi et sa
pureté le permettaient, a été conservé par Israël à travers toutes les
générations. Et d'Israël, les traditions de l'existence de Dieu se sont
répandues dans le monde entier, de sorte que nous retrouvons des traces de
cette ancienne connaissance même dans les mythologies perverties des
nations païennes.
2. La raison humaine, se basant sur l'observation de la nature, déclare
fortement l'existence de Dieu. L'esprit déjà imbu des vérités historiques
de l'existence divine et de ses relations étroites avec l'homme, trouvera
de tous côtés des preuves confirmatives dans la nature et même celui qui
rejette le témoignage du passé et estime son propre jugement supérieur à
la croyance commune des âges, ressent l'appel des preuves multiples de
l'existence d'un but dans la nature. L'observateur est impressionné par
l'ordre et le système manifeste de la création ; il note la succession
régulière du jour et de la nuit, pourvoyant des périodes alternées de
travail et de repos à l'homme, aux animaux et aux plantes ; la suite des
saisons ayant, chacune, ses périodes plus longues d'activité et de
récupération ; la dépendance mutuelle des animaux et des plantes ; le
cycle de l'eau, de la mer aux nuages et, de nouveau, des nuages à la
terre, avec ses effets bienfaisants. Quand l'homme se met en devoir
d'examiner les choses de plus près, il découvre que, par l'étude et la
recherche scientifique, ces preuves sont multipliées de nombreuses fois.
Il peut apprendre les lois qui gouvernent la terre et les mondes qui lui
sont associés dans leurs orbites, qui gardent les satellites subordonnés
aux planètes et les planètes aux soleils ; il peut contempler les
merveilles de l'anatomie des végétaux et des animaux ainsi que le
mécanisme supérieur de son propre corps ; et comme ces appels à sa raison
augmentent à chaque pas, sa perplexité concernant l'ordonnateur de tout
cela fait place à l'adoration pour le Créateur dont la présence et le
pouvoir sont ainsi proclamés avec tant de force ; et l'observateur devient
un adorateur.
Partout dans la nature, il y a évidence de la cause et de l'effet ; de
tous côtés, il y a démonstration de moyens adaptés à une fin. Mais de
telles adaptations, écrit un penseur, « indiquent une invention dans un
but donné et l'invention est une preuve d'intelligence et l'intelligence
est l'attribut de l'esprit, et l'esprit intelligent qui construisit cet
univers prodigieux c'est Dieu ». Admettre l'existence d'un dessinateur par
la preuve que constitue le dessin, dire qu'il doit y avoir un inventeur
dans un monde d'inventions intelligentes, croire en un être qui adapte,
quand la vie de l'homme dépend directement des adaptations les plus
parfaites qu'on puisse concevoir, n'est qu'admettre des vérités qui vont
de soi. Le soin de prouver la non-existence de Dieu doit être laissé à
celui qui met en doute la vérité solennelle que Dieu vit. « Chaque maison
est construite par quelqu'un ; mais celui qui a construit toutes choses,
c'est Dieu. » [12] Si claire que soit la vérité ainsi exprimée, il y en a,
parmi les hommes, quelques-uns qui professent mettre en doute les preuves
de la raison et nier l'auteur de leur propre existence. Etrange, n'est-ce
pas, que ça et là, quelqu'un qui trouve dans l'ingéniosité dont fait
preuve la fourmi qui bâtit sa maison, dans l'architecture de la ruche et
dans les myriades d'exemples de l'existence d'un instinct de l'ordre parmi
les moindres créatures vivantes, une preuve d'intelligence dont l'homme
peut s'inspirer et tirer profit, mettra cependant en doute l'opération de
l'intelligence dans la création des mondes et la constitution de l'univers
? [13]
La perception de l'homme lui parle de sa propre existence ; son
observation lui prouve l'existence d'autres êtres de son espèce et
d'ordres innombrables d'êtres organisés. Nous en concluons qu'il a
toujours dû exister quelque chose, car s'il y avait eu un temps de
non-existence, une période de néant, l'existence n'aurait jamais pu
commencer, car rien ne peut provenir de rien. L'existence éternelle de
quelque chose est donc un fait incontestable et la question qui demande
réponse est: Quelle est cette chose éternelle - cette existence qui n'a ni
commencement ni fin? La manière et l'énergie sont des réalités éternelles
; mais la matière, d'elle-même, n'est ni vitale, ni active, ni la force,
intelligente par elle-même ; cependant la vitalité et l'activité
caractérisent les choses vivantes et les effets de l'intelligence sont
universellement présents. La nature n'est pas Dieu ; et prendre l'un pour
l'autre, c'est appeler l'édifice architecte, l'ouvrage inventeur, le
marbre sculpteur et la chose le pouvoir qui la fit. Le système de la
nature est la manifestation d'un ordre qui dénote une intelligence
directrice ; et cette intelligence est de nature éternelle, du même âge
que l'existence elle-même. La nature elle-même est la déclaration d'un
être supérieur dont elle exhibe la volonté et le but, dans ses aspects
variés. Au-delà et au-dessus de la nature il y a le Dieu de la nature.
Bien que l'existence soit éternelle et que, par conséquent, il n'y ait
jamais eu de commencement et qu'il n'y aura jamais de fin à l'être dans un
sens relatif, chaque stade d'organisation doit avoir eu un commencement
et, pour chaque phase de l'existence manifestée dans chacun des ordres
innombrables de choses créées, il y a eu un premier comme il y aura un
dernier ; quoique chaque fin ou consommation ne soit, dans la nature,
qu'un autre commencement. Ainsi l'ingéniosité de l'homme a inventé des
théories pour illustrer, sinon pour expliquer, une suite possible
d'événements par lesquels la terre a été transformée d'un état de chaos à
sa condition habitable actuelle ; mais, selon ces hypothèses, ce globe fut
autrefois une sphère stérile, sur laquelle aucune des formes innombrables
de la vie qui l'occupent maintenant n'aurait pu exister. Le théoricien
doit donc admettre un commencement à la vie sur terre et un tel
commencement n'est explicable que si l'on suppose un acte créateur, une
génération spontanée ou un apport provenant du dehors de la terre. S'il
admet que la vie a été introduite sur terre d'une autre sphère plus âgée,
il ne fait que reculer les bornes de son enquête sur le commencement de la
vie ; car expliquer l'origine d'un rosier qui se trouve dans notre jardin
en disant qu'il fut transplanté sous forme de pousse provenant d'un rosier
qui croissait ailleurs ne répond pas à la question de l'origine des roses.
La science se trouve dans la nécessité d'attribuer un commencement aux
phénomènes de la vie sur cette planète et admet que la terre a une durée
limitée dans le cours de changement progressif actuel ; et il en va des
corps célestes en général comme de la terre. L'éternité de l'existence
n'indique donc pas plus positivement l'existence d'un souverain éternel
que la suite sans fin de changements dont chaque phase a un commencement
et une fin. La génération des choses créées, le commencement d'un univers
organisé, sont absolument inexplicables, si on suppose que des changements
spontanés se sont produits dans la matière ou qu'il y a eu des opérations
fortuites ou accidentelles de ses propriétés.
La raison humaine, si sujette à se tromper quand elle traite de questions
de moindre importance, ne pourrait pas, d'elle-même, mener son possesseur
à une connaissance convaincante de Dieu ; cependant l'exercice de la
raison aidera l'homme dans sa recherche, fortifiant et confirmant
l'instinct héréditaire qui le porte vers son Créateur. [14] «L'insensé dit
en son cœur : Il n'y a point de Dieu » [15] Dans ce passage, comme dans
l'usage scriptural ailleurs, l'insensé [16] est un méchant qui a perdu sa
sagesse en faisant le mal, jetant les ténèbres sur son esprit au lieu de
la lumière et l'ignorance au lieu de la connaissance. Engagé dans une
telle voie, l'esprit devient dépravé et incapable d'apprécier les
arguments plus raffinés de la nature. Le pécheur volontaire devient sourd
à la voix de l'intuition et de la raison dans les choses saintes, et perd
le privilège de communier avec son Créateur, perdant ainsi les moyens les
plus puissants de parvenir à une connaissance personnelle de Dieu,
3. La révélation donne à l'homme sa connaissance la plus sûre de Dieu. Les
Ecritures abondent en exemples où le Seigneur, plus particulièrement
Jéhovah, s'est manifesté à ses prophètes dans les temps anciens comme dans
les temps plus récents. Nous avons déjà noté que le fondement de
nombreuses traditions qui se rapportent à l'existence et à la personnalité
de Dieu est constituée par ses révélations de lui-même à Adam et à
d'autres patriarches antédiluviens ; ensuite, à Noé, à Abraham, à Isaac, à
Jacob et à Molise. Un exemple brièvement mentionné dans la Genèse est
celui d'Hénoc, le père de Métuschélah ; nous lisons de lui qu'il marcha
avec Dieu ; [17] et, de plus, que le Seigneur se manifesta, de façon
particulièrement distincte, à ce juste prophète, [18] lui révélant le
cours des événements jusqu'à l'époque du ministère prévu de Jésus dans la
chair, le plan de salut par le sacrifice du Fils unique, et ce qui
suivrait, jusqu'au jugement final.
Quant à Moïse, nous lisons qu'il entendit la voix de Dieu, qui lui parla
du milieu du buisson ardent ' sur le mont Horeb, disant: « Je suis le Dieu
de ton Père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse
se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu ». [19] Dieu
apparut, dans une nuée, à Moïse et à Israël assemblés, accompagné du bruit
terrifiant des tonnerres et des éclairs, sur le Sinaï: « Tu parleras ainsi
aux enfants d'Israël : Vous avez vu que je vous ai parlé depuis les cieux.
» [20] Nous apprenons, au sujet d'une manifestation ultérieure: «Moïse
monta avec Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix anciens d'Israël. Ils
virent le Dieu d'Israël ; sous ses pieds c'était comme un ouvrage de
saphir transparent, comme le ciel lui-même dans sa pureté ». [21]
Au temps de Josué et des Juges et au cours du règne des Rois, le Seigneur
manifesta sa présence et son pouvoir à Israël. Esaïe vit le Seigneur sur
son trône, au milieu d'une compagnie glorieuse, et il s'écria : « Malheur
à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures,
j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux
ont vu le roi, l'Eternel des Armées ».[22] A une période ultérieure,
lorsque le Christ émergea des eaux du baptême, la voix du Père se fit
entendre, déclarant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis
toute mon affection ». [23] Et à l'occasion de la transfiguration de notre
Seigneur, la même voix répéta ces mêmes paroles glorieuses et
solennelles.» [24] Tandis qu'Etienne subissait le martyre que ses
compatriotes, cruels et fanatiques, lui infligeaient, les cieux furent
ouverts et il vit « la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu
». [25]
Le Livre de Mormon est rempli d'exemples de communications entre Dieu et
son peuple, la plupart par des visions et par le ministère d'anges mais
aussi par la manifestation directe de la présence divine. Ainsi, nous
lisons qu'une colonie quitta la Tour de Babel et se rendit sur le
continent américain sous la conduite d'un homme, connu dans le récit sous
le nom de frère de Jared. Au cours des préparatifs pour le voyage à
travers l'Océan, cet homme pria pour que le Seigneur touchât du doigt et
rendît ainsi lumineuses certaines pierres pour que les voyageurs eussent
de la lumière dans leurs vaisseaux. En réponse à cette requête, le
Seigneur étendit la main et toucha les pierres, révélant son doigt qui, à
la grande surprise de l'homme, ressemblait à un doigt humain. Alors le
Seigneur, heureux de voir la foi de l'homme, se rendit visible et montra
au frère de Jared que l'homme avait été littéralement formé à l'image de
son Créateur. [26] Aux Néphites, qui habitaient le continent occidental,
le Christ se révéla après sa résurrection et son ascension. A ces brebis
du troupeau de l'ouest, il rendit témoignage du mandat qu'il avait reçu du
Père, montra les blessures de ses mains, de ses pieds et de son côté, et
servit de nombreuses façons les multitudes croyantes.[27]
Dieu s'est révélé à son peuple au cours de la dispensation actuelle. Grâce
à sa foi et à la sincérité de ses intentions, Joseph Smith, bien qu'encore
tout jeune, obtint personnellement une manifestation de la présence de
Dieu, et même le privilège de voir, ensemble, le Père éternel et
Jésus-Christ, le Fils. Son témoignage de l'existence de Dieu ne dépend pas
de la tradition ni de déductions étudiées ; il déclara au monde que Dieu
le Père et Jésus-Christ, le Fils, sont tous deux vivants, car il avait vu
leurs personnes et entendu leur voix. En plus de la manifestation citée,
Joseph Smith et son compagnon de service, Sidney Rigdon, affirment que, le
16 février 1832, ils virent le Fils de Dieu et conversèrent avec lui dans
une vision céleste. Décrivant cette manifestation, ils disent ceci : « Et
tandis que nous méditions ces choses, le Seigneur toucha les yeux de notre
intelligence et ils furent ouverts, et la gloire du Seigneur resplendit
tout à l'entour. Et nous vîmes la gloire du Fils, à la droite du Père, et
reçûmes de sa plénitude. Nous vîmes les saints anges et ceux qui sont
sanctifiés devant son trône, adorant Dieu et l'Agneau, qu'ils adorent pour
toujours et à jamais. Et maintenant, après les nombreux témoignages qui
ont été rendus de lui, voici le témoignage, le dernier de tous, que nous
rendons de lui : Qu'il vit ! Car nous le vîmes, et ce à la droite de Dieu
; et nous entendîmes la voix rendre témoignage qu'il est le Fils unique du
Père - que par lui, à travers lui et en lui, les mondes sont et furent
créés, et que les habitants en sont des fils et des filles engendrés en
Dieu ». [28]
De nouveau, le 3 avril 1836, dans le Temple de Kirtland, en Ohio, le
Seigneur se manifesta à Joseph Smith et à Oliver Cowdery, qui décrivent
l'événement comme suit: « Nous vîmes le Seigneur debout sur la balustrade
de la chaire, devant nous ; sous ses pieds, il y avait un pavement d'or
pur, d'une couleur semblable à l'ambre. Ses yeux étaient de flamme, ses
cheveux étaient blancs comme la neige immaculée, son visage était plus
brillant que l'éclat du soleil et sa voix était comme le bruit du
déferlement des grandes eaux, savoir la voix de Jéhovah, disant : Je suis
le premier et le dernier ; je suis celui qui vit, je suis celui qui a été
immolé ; je suis votre avocat auprès du Père ». [29]
La Divinité: La Trinité. - Trois personnages, composant le grand conseil
président de l'univers, se sont révélés à l'homme: (1) Dieu, le Père
éternel ; (2) son Fils Jésus-Christ et (3) le Saint-Esprit. Les récits
acceptés des rapports divins avec l'homme démontrent que ces trois Etres
sont des individus séparés, physiquement distincts l'un de l'autre. A
l'occasion du baptême du Sauveur, Jean reconnut le signe du Saint-Esprit ;
il vit devant lui, dans un corps de chair, le Christ auquel il venait
d'administrer la sainte ordonnance et il entendit la voix du Père. [30]
Les trois personnages de la Divinité étaient présents, se manifestant
chacun d'une façon différente et chacun distinct des autres. Plus tard, le
Sauveur promit à ses disciples que le Consolateur, [31] qui est le
Saint-Esprit, leur serait envoyé par son Père ; ici encore les trois
membres de la Divinité sont définis séparément. Etienne, au moment de son
martyre, fut béni du pouvoir de vision céleste et vit Jésus à la droite de
Dieu. [32] Joseph Smith, alors qu'il invoquait le Seigneur en une ardente
prière, vit le Père et le Fils debout au milieu d'une lumière qui
dépassait en clarté celle du soleil et l'un d'eux déclara en montrant
l'autre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoute-le ! » Chacun des
membres de la Trinité est appelé Dieu ;[33] ensemble, ils constituent la
Divinité.
Unité de la Divinité. - La Divinité est un type d'unité dans les
attributs, les pouvoirs et les buts de ses membres. Jésus, alors qu'il se
trouvait sur terre, [34] se manifestant à ses serviteurs néphites, [35] a
témoigné souvent de l'union qui existait entre le Père et lui et entre eux
et le Saint-Esprit. Rationnellement, on ne peut pas interpréter cela comme
signifiant que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un en substance et
en personne ni que les noms représentent le même personnage sous
différents aspects. Une seule référence suffira à prouver l'erreur de tout
point de vue de ce genre. Immédiatement avant d'être trahi, Je Christ pria
pour ses disciples, les Douze et les autres convertis, pour qu'ils fussent
préservés dans leur union[36] « afin qu'ils soient parfaitement un » comme
le Père et le Fils sont un. Nous ne pouvons pas supposer que le Christ
pria pour que ses disciples perdissent leur individualité et ne devinssent
qu'une personne, même si un changement aussi directement opposé à la
nature eût été possible. Le Christ désirait que tous fussent unis de cœur,
ayant la même volonté et le même but, car telle est l'unité qui existe
entre son Père et lui, et entre eux et le Saint-Esprit.
Cette unité est un modèle de perfection ; la volonté de n'importe quel
membre de la Trinité est la volonté des autres voyant, comme chacun d'eux
le fait, avec l’œil de la perfection, ils voient et comprennent de la même
façon. Dans n'importe quelle circonstance donnée, chacun agirait de la
même manière, guidé par les mêmes principes de justice et d'équité
infaillibles. L'unité de la Divinité dont les Ecritures témoignent si
abondamment, n'implique aucune union mystique de substance, ni aucune
fusion contre nature et, par là, impossible de personnalités. Père, Fils
et Saint-Esprit sont aussi distincts l'un de l'autre dans leur personne et
leur individualité que trois personnages quelconques dans la mortalité.
Cependant leur unité de but et d'action est telle que leurs décisions sont
unanimes et leur volonté la volonté de Dieu. Même en apparence physique,
le Père et le Fils sont semblables et c'est pourquoi, alors que Philippe
l'importunait pour qu'il lui montrât le Père, le Christ lui parla en ces
termes : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas
connu, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père ; comment dis-tu :
Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le
Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de
moi-même, et le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres.
Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père est en moi ». [37]
Personnalité de chaque membre de la Divinité. Les preuves déjà présentées
montrent clairement que le Père est un être personnel, possédant une forme
définie, des parties corporelles et des passions spirituelles.
Jésus-Christ, qui était avec le Père, [38] en esprit, avant de venir
habiter dans la chair et par qui les mondes furent créés, [39] vécut,
homme parmi les hommes, avec toutes les caractéristiques physiques d'un
être humain ; après sa résurrection, il apparut sous la même forme ; [40]
c'est sous cette forme qu'il monta aux cieux[41] et c'est sous cette forme
qu'il se manifesta aux Néphites et aux prophètes modernes. Nous sommes
assurés que le Christ était à l'image expresse de son Père, [42] à l'image
duquel l'homme aussi a été créé[43] C'est pourquoi, nous savons que le
Père et le Fils sont des hommes parfaits en forme et en stature: Chacun
d'eux possède un corps tangible infiniment pur et parfait, revêtu d'une
gloire transcendante, mais qui est néanmoins un corps de chair et d'os.
[44]
Le Saint-Esprit, appelé aussi Esprit et Esprit du Seigneur, [45] Esprit de
Dieu, [46] Consolateur[47] et Esprit de Vérité,[48] n'est pas revêtu d'un
corps de chair et d'os, mais est un personnage d'esprit.[49] Nous savons
cependant que l'Esprit s'est manifesté sous la forme d'un homme.[50] C'est
par le ministère de l'Esprit que le Père et le Fils opèrent dans leurs
communications avec les hommes ;[51] c'est par lui que la connaissance est
communiquée, [52] et c'est par lui que s'accomplissent les buts de la
Divinité. [53] Le Saint-Esprit est le témoin du Père et du Fils, [54]
déclarant leurs attributs à l'homme et rendant témoignage des autres
membres de la Divinité. [55]
Quelques-uns des attributs divins. - Dieu est omniprésent - Il n'y a pas
d'endroit de la création, si éloigné soit-il, dans lequel Dieu ne puisse
pénétrer ; au moyen de l'Esprit, la Divinité est en communication directe
avec toutes choses en tout temps. Il a été dit, pour cette raison, que
Dieu est présent partout ; mais cela ne signifie pas que la personne même
d'un membre quelconque de la Divinité puisse être physiquement présente en
plus d'un lieu à la fois. Les sens de chaque membre de la Trinité sont
doués d'une puissance infinie, leur esprit d'une capacité illimitée ; leur
pouvoir de se transporter d'un lieu à l'autre sont infinis. Il est clair,
cependant, que leur personne ne peut pas être en plus d'un endroit à la
fois. Si nous admettons la personnalité de Dieu, nous sommes forcés
d'accepter le fait qu'il est matériel ; en effet, un « être immatériel » -
terme sans signification par lequel certains ont voulu désigner la
condition de Dieu - ne peut pas exister, car l'expression elle-même est
contradictoire en ses termes. Si Dieu possède une forme, cette forme est,
nécessairement, de proportions déterminées et, par conséquent, de
dimensions limitées dans l'espace. Il lui est donc impossible d'occuper, à
la fois, plus d'un espace de mêmes dimensions et, pour cette raison, il
n'est pas étonnant d'apprendre, par les Ecritures, qu'il se meut d'un lieu
à l'autre. C'est ainsi que nous lisons, en relation avec le récit de la
Tour de Babel : « L'Eternel [c'est-à-dire Jéhovah, le Fils] descendit pour
voir la ville et la tour ».[56] De plus, Dieu apparut à Abraham et ayant
déclaré qu'il était « le Dieu Tout-Puissant », il parla avec le patriarche
et établit une alliance avec lui. Nous lisons ensuite : « Lorsqu'il eut
achevé de lui parler, Dieu s'éleva au-dessus d'Abraham ». [57]
Dieu est omniscient. - C'est par lui que la matière a été organisée et
l'énergie dirigée. Il est donc le Créateur de tout ce qui a été créé, « le
Seigneur, qui fait ces choses, et à qui elles sont connues de toute
éternité ».[58] Son pouvoir et sa sagesse sont également incompréhensibles
à l'homme, car ils sont infinis. Etant lui-même éternel et parfait, sa
connaissance ne peut être autrement qu'infinie. Pour se comprendre
lui-même, Etre infini, il doit posséder une intelligence infinie. Par
l'entremise des anges et de ses serviteurs, il est en communication
permanente avec toutes les parties de la création et peut les visiter
personnellement, selon sa volonté.
Dieu est omnipotent. - Il est, à juste titre, appelé le Tout-Puissant.
L'homme peut discerner de toutes parts les preuves de l'omnipotence
divine, dans les forces qui contrôlent les éléments de la terre et guident
les sphères célestes dans leur course prescrite. Ce que sa sagesse indique
qu'il est nécessaire de faire, Dieu peut le faire et le fera. Les moyens
par lesquels il opère peuvent ne pas être d'une capacité infinie en
eux-mêmes, mais ils sont dirigés par un pouvoir infini. Une conception
rationnelle de son omnipotence serait : le pouvoir de faire tout ce qu'il
peut vouloir faire.
Dieu est bon, bienveillant et aimant - tendre, prévenant et indulgent,
supportant patiemment les faiblesses de ses enfants. Il est juste et
miséricordieux dans ses jugements ;[59] cependant ces qualités plus douces
sont combinées avec une grande fermeté à venger les torts.[60] Il est
jaloux[61] de son propre pouvoir et du respect qu'on lui rend ;
c'est-à-dire qu'il a le zèle des principes de vérité et de pureté, qui lie
sont manifestés nulle part à un plus haut degré que dans ses attributs
personnels. Cet Etre est l'auteur de notre existence, c'est à lui qu'il
nous est permis de nous adresser comme Père.[62] Notre foi en lui
augmentera avec la connaissance que nous acquérons de lui.
Idolâtrie et Athéisme. - D'après les preuves abondantes de l'existence de
la Divinité dont l'idée est si généralement acceptée par la famille
humaine, il semble qu'il y ait peu de raisons sur lesquelles l'homme
puisse, rationnellement, appuyer et maintenir une incroyance en Dieu et,
étant donné les preuves nombreuses de la nature bienveillante des
attributs divins, il ne devrait y avoir que peu de tendance à se tourner
vers de faux et indignes objets de culte. Cependant, l'histoire du genre
humain montre que le théisme, qui est la doctrine de la croyance en Dieu
et de l'acceptation de Dieu, se voit opposer de nombreuses variétés
d'athéisme ; [63] que l'homme est enclin à démentir ses prétentions à la
raison et à offrir son culte dans des sanctuaires idolâtres. L'athéisme
s'est probablement développé au cours d'époques plus récentes, tandis que
l'idolâtrie se révèle être un des premiers pêchés du genre humain. Même au
temps de l'exode d'Israël hors d'Egypte, Dieu jugea nécessaire de
commander, par statut : « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face »
;[64] cependant, alors même qu'il gravait ces paroles sur les tables de
pierre, son peuple se souillait devant le veau d'or, façonné sur le modèle
d'une idole égyptienne.
L'homme possède l'instinct du culte ; il aspire à un objet d'adoration et
en trouvera un. Lorsqu'il tomba dans les ténèbres d'une transgression
persistante et oublia son Créateur et le Dieu de ses pères, il chercha
d'autres divinités. Les uns en arrivèrent à considérer le soleil comme
type du suprême et ils se prosternèrent devant ce luminaire, pour
l'invoquer. Les autres choisirent des phénomènes terrestres pour objet de
leur culte ; ils s'émerveillèrent devant le mystère du feu et adorèrent la
flamme. D'autres virent ou crurent voir en l'eau l'emblème de la pureté et
du bien et firent leurs dévotions près des cours d'eau. D'autres encore,
frappés de crainte et de respect par la grandeur des montagnes
gigantesques, se rendirent dans ces temples naturels et adorèrent l'autel
au lieu de Celui par le pouvoir duquel il avait été élevé. Une autre
classe, plus imbue de respect pour tout ce qui est emblème, chercha à se
créer des objets artificiels d'adoration. Ils se firent des images en
taillant des figurines grossières dans des troncs d'arbres et en ciselant
des formes étranges dans la pierre et ils se prosternèrent devant
cela.[65] '
Les pratiques idolâtres, dans certains de leurs aspects, finirent par
s'associer à des rites d'une cruauté horrible comme dans la coutume de
sacrifier des enfants à Moloch et, parmi les Hindous, au Gange ; comme
aussi dans le massacre d'êtres humains sous la tyrannie des druides. Les
dieux que les hommes se sont donné sont sans cœur, sans pitié et cruels.
[66]
L'athéisme est la négation de l'existence de Dieu ; sous une forme moins
prononcée, il peut consister à ignorer la Divinité. Mais celui qui
professe l'athéisme est sujet, comme ses frères mortels croyants, à la
passion universelle de l'homme pour le culte. Quoiqu'il refuse de
reconnaître le Dieu vrai et vivant, il déifie consciemment ou
inconsciemment quelque loi, quelque principe, quelque attribut de l'âme
humaine ou, à l'occasion, quelque création matérielle. Et il se tourne
vers cela pour chercher un semblant du réconfort que le croyant trouve en
abondance dans la prière qu'il adresse à son Père et son Dieu. Je doute
qu'il existe un véritable athée, un athée qui, avec la sincérité d'une
conviction bien établie, nie en son cœur, l'existence d'un pouvoir
intelligent et suprême.
L'idée de Dieu est une caractéristique inhérente de l'âme humaine. Le
philosophe reconnaît la nécessité d'une telle idée dans ses théories de
l'être. Il peut se refuser à reconnaître ouvertement l'existence d'un Dieu
personnel, cependant il suppose l'existence d'un pou voir directeur, d'un
grand inconnu, de l'inconnaissable, de l'illimitable, de l'inconscient. 0
homme savant quoique peu sage, pourquoi rejeter les privilèges qui te
sont. accordés par l'Etre omnipotent et omniscient à qui tu dois la vie,
et dont tu ne veux cependant pas reconnaître le nom ? Aucun mortel ne peut
s'approcher de lui et contempler ses perfections et sa puissance sans
éprouver de la crainte et du respect. Rien déjà qu'en le considérant comme
Créateur et Dieu, nous sommes confondus lorsque nous pensons à lui. Mais
il nous a donné le droit d'aller vers lui parce que nous sommes ses
enfants, et de l'invoquer sous le nom de Père. Même l'athée éprouve, aux
heures les plus solennelles de sa vie, un élan de l'âme vers un Père
spirituel, aussi naturellement que ses affections humaines le tournent
vers le père qui lui a donné la vie mortelle. L'athéisme d'aujourd'hui
n'est, après tout, qu'une forme de paganisme.
Vues sectaires de la Divinité. - La doctrine cohérente, simple et
authentique de la nature et des attributs de Dieu, telle qu'elle a été
enseignée par le Christ et ses apôtres, dégénéra lorsque la révélation
cessa et lorsque les ténèbres, résultant de l'absence d'autorité divine,
se répandirent sur le monde, après que les apôtres et la Prêtrise eurent
été chassés de la terre. A la place de cette doctrine, apparurent de
nombreux dogmes et théories, de facture humaine, dont beaucoup sont
absolument incompréhensibles à cause de leur inconséquence et de leur
mysticisme.
En 325, le Concile de Nicée fut convoqué sur l'ordre de l'empereur
Constantin, qui chercha à obtenir de cette assemblée une déclaration de
foi chrétienne qui serait acceptée comme faisant autorité, et qui serait
le moyen d'arrêter les dissensions sans cesse croissantes occasionnées par
le désaccord qui régnait au sujet de la nature de la Divinité et d'autres
sujets théologiques. Le Concile condamna certaines théories alors
courantes, y compris celle d'Arius qui affirmait que le Fils avait été
créé par le Père et, par conséquent, ne pouvait pas être co-éternel avec
le Père. Le Concile promulgua ce qui est connu sous le nom de credo de
Nicée ; et ce credo fut suivi, plus tard, par le credo d'Athanase, au
sujet duquel des controverses se sont cependant élevées quant à son
véritable auteur. [67] Voici ce credo : « Nous adorons un seul Dieu dans
la Trinité, et la Trinité en Unité, sans confondre les personnes ni
diviser la substance, car il y a une personne pour le Père, une autre pour
le Fils, et une autre pour le Saint-Esprit. Mais la Divinité du Père, du
Fils et du Saint-Esprit est tout une ; la gloire égale, la majesté
coéternelle. Tel que le Père est, tel est le Fils et tel est le
Saint-Esprit. Le Père incréé, le Fils incréé et le Saint-Esprit incréé. Le
Père incompréhensible, le Fils incompréhensible et le Saint-Esprit
incompréhensible. Le Père éternel, le Fils éternel et le Saint-Esprit
éternel, mais un seul éternel. Et il n'y a pas non plus, trois
incompréhensibles ni trois incréés ; mais un seul incréé et un seul
incompréhensible. De même, le Père est Tout-Puissant, le Fils
Tout-Puissant et le Saint-Esprit Tout-Puissant ; et cependant il n'y a pas
trois Tout-Puissants, mais un seul Tout-Puissant. De même, le Père est
Dieu, le Fils est Dieu, et le Saint-Esprit est Dieu et cependant il n'y a
pas trois Dieux, mais un seul Dieu. -» Il serait difficile de concevoir un
plus grand nombre d'incohérences et de contradictions exprimées en si peu
de mots.
L'Eglise anglicane enseigne actuellement comme orthodoxe la conception
suivante de Dieu : « Il n'y a qu'un seul Dieu vrai et vivant, éternel,
sans corps, sans parties ni passions ; d'une puissance, d'une sagesse et
d'une bonté infinies ». L'immatérialité de Dieu, affirmée par ces
déclarations de foi sectaires, diffère totalement des Ecritures et est
absolument contredite par les révélations de la personne et des attributs
de Dieu, comme le démontrent les citations déjà faites.
Nous affirmons que nier la matérialité de la personne de Dieu est nier
Dieu ; car une chose sans parties n'a pas de tout et un corps immatériel
ne peut pas exister.[68] L'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours s'élève contre la notion d'un Dieu incompréhensible, sans « corps,
sans parties ni passions », affirmant qu'une telle chose ne peut pas
exister, et proclame sa croyance et sa fidélité au Dieu vrai et vivant des
Ecritures et de la révélation.
* * * * * * *
[1] « Voir notes 1, 2, 3 à la fin du chapitre.
[2] Voir Gen., chap. 1 ; voir aussi P. de G. P.., Moïse, chap. 2 ;
Abraham, chap. 4.
[3] Voir Gen. 3 : 8 ; voir aussi P. de G. P., Moïse 4: 14.
[4] Voir P. de G. P., Moïse 5 : 6-9.
[5] Voir Gen. 4: 9-16 ; voir aussi P. de G. P., Moïse 5 : 22-26, 34-40.
[6] Voir Gen. 4: 16; voir aussi P. de G. P., Moïse 5 :41.
[7] Voir Gen. 6: 13 ; 7 : 1-4 ; 8 : 15-17 ; 9: 1-17.
[8] Voir Gen. chap. 12 ; voir aussi P. de G. P., Abraham 1 : 16-19 ; 2:
6-11 ; 19, 22-24 ; 3 : 3-10, 12-21, 23.
[9] Voir Ex. 3:4; 19:18; Nom. 12:5.
[10] Voir Nom. 12: 8 ; voir aussi P. de G. P., Moïse 1 : 1, 2, 11, 31.
[11] Voir Ex. 19 : 9, 11, 17-20.
[12] Héb. 3 : 4.
[13] Voir note 4, à la fin du chapitre.
[14] Voir note 5, à la fin du chapitre.
[15] Ps. 14: 1.
[16] Voir Ps. 107 :17 Prov. 1 :7 10 : 21 ; 14: 9.
[17] Voir Gen. 5: 18-24; voir aussi Héb. 11 :5 ; Jude 14.
[18] P. de G. P., Moïse chaps. 6, 7.
[19] Ex. 3 : 6.
[20] Ex. 20 : 18-22.
[21] Ex. 24: 9, 10.
[22] Es. 6 : 1-5.
[23] Matt. 3:16, 17; Marc 1:11.
[24] Voir Matt. 17 :1-5 ; voir aussi Luc 9 :35.
[25] Actes 7 : 54-60.
[26] Ether chap. 3.
[27] 3 Néphi chaps. 11-28.
[28] D&A 76: 19-24.
[29] D&A 110 : 2-4.
[30] Voir Matt. 3 16, 17 ; voir aussi Marc 1 : 9-11 Luc 3 : 21, 22.
[31] Voir Jean 14: 26 ; 15 26.
[32] Voir Actes 7 :55, 56.
[33] Voir 1 Cor. 8 :6 ; Jean 1: 1-14 ; Matt. 4 10 ; 1 Tim. 3 -.16 ; 1 Jean
5 : 7 Mosiah 15 1, 2.
[34] Voir Jean 10:30, 38; 17:11, 22.
[35] Voir 3 Néphi 11 : 27, 36; 28 :10; voir aussi Alma 11 : 44 ; Mormon 7
: 7.
[36] Voir Jean 17 :11-21.
[37] Jean 14 : 9-11 ; voir aussi Héb. 1 : 3.
[38] Voir Jean 17 : 5.
[39] Voir Jean 1:3; Héb. 1:2; Eph. 3:9; Col. 1:16
[40] Voir Jean 20 : 14, 15, 19, 20, 26, 27 ; 21 : 1-14 ; Matt. 28 : 9 ;
Luc 24 : 15-31,36-44.
[41] Actes 1 : 9-11.
[42] Voir Héb. 1:3; Col. 1:15; 2 Cor. 4:4
[43] Voir Gen. 1 : 26, 27 ; Jaq. 3 : 8, 9.
[44] D&A 130: 22.
[45] Voir 1 Néphi 4:6; 11:1-12; Mosiah 13:5; Marc 1 : 10; Jean 1 :32;
Actes 2:4; 8:29 ;10:19; Rom. 8: 10, 26; 1 Thess. 5:19.
[46] Voir Matt. 3 :16 ; 12: 28; 1 Néphi 13 : 12, 13.
[47] Voir Jean 14: 16, 26 ; 16: 7.
[48] Voir Jean 15 : 26 ; 16: 13.
[49] Voir D&A 130: 22.
[50] voir 1 Néphi 11:11.
[51] Voir Néh.9 : 30; Es. 42: 1 ; Actes 10: 19; Alma 12: 3 ; D&A 105. 36;
97: 1
[52] Voir Jean 16: 13 ; 1 Néphi 10: 19 ; D&A 35 :13 ; 50: 10.
[53] Voir Gen.1:2; Job 26:13; Ps. 104:30; D&A 29:31.
[54] Voir Jean 15:26 ; Actes 5:32; 20:23; 1 Cor. 2:11; 12:3; 3 Néphi
11:32.
[55] Voir chap. 8 de ce livre.
[56] Gen. 11 : 5.
[57] Gen. 17 : 1, 22.
[58] Actes 15 ; 18 ; voir aussi P. de G. P., Moïse 1 : 6, 35, 37 ; 1 Néphi
9 : 6.
[59] Voir Deut. 4 :31 2 Chron. 30: 9 ; Ex. 20: 6; 34: 6; Néh. 9 : 17, 31 ;
Ps. 116: 5 ; 103 : 8 ;86: 15 ; Jér. 32 : 18.
[60] Voir Ex. 20:5; Deut. 7:21; 10: 17 ; Ps. 7: 11.
[61] Ex. 20: 5 ; 34 : 14 ; Deut. 4 : 24 ; 6: 14, 15 ; Jos. 24: 19, 20.
[62] Voir note 11, à la fin du chapitre.
[63] Voir note 6, à la fin du chapitre.
[64] Ex. 20 - 3.
[65] Voir note 7, à la fin du chapitre.
[66] Voir notes 8 et 10, à la fin du chapitre.
[67] Voir The Great Apostasy, du même auteur, chap. 7.
[68] Voir note 9, à la fin du chapitre.
NOTES DU CHAPITRE 2
1. Il est naturel de croire en un Dieu. - « La grande vérité primaire «
qu'il y a un Dieu», a prévalu parmi les hommes, presque universellement et
dans tous les âges, de sorte que les saintes Ecritures qui parlent de Dieu
à chaque page et qui font allusion aux sentiments de l'humanité pendant
une période d'à peu près quatre mille ans, présentent toujours cette
vérité comme admise. En effet, dans les premiers âges du monde, il n'y a
pas de preuve positive que le théisme spéculatif ait eu des partisans
quelconques et si, à une période postérieure, « l'insensé dit en son cœur:
il n'y a pas de Dieu », le sentiment apparaît plus fort dans ses
affections que dans son jugement ; et en outre, il eut une si faible
influence sur l'esprit des hommes que les écrivains sacrés ne jugèrent
jamais nécessaire de combattre l'erreur, ni par des arguments formels, ni
par un appel à des manifestations miraculeuses. Le polythéisme, et non
l'athéisme, était le péché dominant; c'est pourquoi le but des hommes
inspirés n'était pas tant de prouver l'existence d'un Dieu, que la
non-existence des autres - pour maintenir son autorité, mettre à exécution
ses lois, à l'exclusion de tous les prétendants rivaux. » - Cassell's
Bible Dictionary, article « God ».
2. Importance de la croyance en Dieu. - « L'existence d'un Etre Suprême
est, sans aucun doute, la conception la plus sublime qui puisse entrer
dans l'esprit humain, et même, comme question scientifique, elle ne peut
avoir d'égale, car elle prétend fournir la cause des causes, le grand fait
ultime en philosophie, la dernière et la plus sublime généralisation de la
vérité scientifique. Cependant, c'est elle qui réclame le moins notre
étude, car elle est à la base même de la moralité, de la vertu et de la
religion ; elle supporte le tissu social et donne de la cohésion à toutes
ses parties, elle renferme la question importante de l'immortalité de
l'homme et de sa responsabilité envers l'autorité suprême et est
inséparablement liée à ses espoirs les plus brillants et à ses joies les
plus grandes. En effet, elle n'est pas simplement une vérité fondamentale,
mais la grande vérité centrale de toutes les autres vérités. Toute autre
vérité de la science, de la morale et de la religion en rayonne. C'est la
source de laquelle elles découlent toutes, le centre vers lequel elles
convergent toutes et la seule proposition sublime de laquelle elles
portent toutes témoignage. Elle n'a, pour cette raison, pas de parallèle
dans sa grandeur solennelle et ses aboutissements vitaux. » - Cassell's
Bible Dictionary, article « God ».
3. La croyance en Dieu, naturelle et nécessaire. - Le Docteur Joseph Le
Conte, ancien professeur de Géologie et d'Histoire Naturelle à
l'Université de Californie, a écrit ce qui suit : « Le Théisme, ou
croyance en Dieu ou dans des dieux, ou dans un pouvoir surnaturel de
quelque genre, qui contrôle les phénomènes autour de nous, est la base et
la condition fondamentale de toute religion ; et, pour cette raison, il
est universel, nécessaire et intuitif. C'est pourquoi je n'essayerai pas
de donner des preuves de ce qui se trouve derrière toute preuve et est
déjà plus certain que tout ce à quoi on peut arriver par un procédé de
raisonnement quelconque. La base de cette croyance repose dans la nature
même de l'homme: c'est la fondation même et le fond de la raison. C'est
cette croyance et elle seule qui donne de la signification à la nature ;
sans elle, ni la religion, ni la science, ni même la vie humaine ne serait
possible. Car, observez quelle est la caractéristique de l'homme dans ses
rapports avec la nature extérieure. Pour la brute, les phénomènes de la
nature ne sont rien que des phénomènes sensibles ; mais l'homme, dans la
proportion exacte dans laquelle il emploie ses facultés humaines, remonte
instinctivement des phénomènes à leur cause. Cela est inévitable par une
loi de notre nature, mais les moyens d'élévation sont différents pour les
races cultivées et pour les races ignorantes. L'homme ignorant, quand un
phénomène se produit, dont la cause n'est pas perçue immédiatement; passe
d'un coup du phénomène sensible à la cause première ; tandis que l'homme
cultivé et surtout l'homme de science passe des phénomènes sensibles par
une chaîne de causes secondaires, à la cause première. La région des
causes secondaires, et celle-là seule, est le domaine de la science. La
science, en fait, peut être définie comme l'étude des modes d’opération de
la cause première. Il est évident, par conséquent, que la reconnaissance
des causes secondaires ne peut pas exclure l'idée de l'existence de
Dieu... Ainsi le Théisme est nécessaire, intuitif et par conséquent
universel. Nous ne pourrions pas nous en défaire même si nous le voulions.
Chassez-le, comme beaucoup le font, par une porte, et il rentrera de
nouveau, peut-être non reconnu, par la porte de derrière. Mettez-le dehors
dans ses formes nobles, tel qu'il est révélé dans les Ecritures, et il
rentrera de nouveau sous ses formes ignobles, que ce soit comme
magnétisme, électricité ou gravité, ou quelque autre pouvoir supposé
efficace pour contrôler la nature. Sous une forme ou l'autre, noble ou
ignoble, il deviendra l'hôte du cœur humain. C'est pourquoi je répète que
le Théisme ne demande ni n'admet de preuves. Mais, ces derniers temps, il
y a une forte tendance à transformer le ,Théisme en Panthéisme et, ainsi,
la croyance religieuse est dépouillée de tout son pouvoir sur le cœur
humain. C'est pourquoi il est nécessaire que j'essaie de montrer, non pas
l'existence, mais bien la personnalité de la Divinité... Parmi une
certaine classe d'esprits cultivés et surtout parmi les hommes de science,
il y a un sentiment qui se développe, quelquefois ouvertement exprimé,
quelquefois ressenti d'une manière vague seulement, que ce que nous
appelons Dieu n'est qu'un principe universel, qui imprègne tout, qui anime
la nature - un principe général d'évolution - une force de vie
inconsciente, impersonnelle sous laquelle tout l'univers se développe
lentement. Cette forme de Théisme peut probablement satisfaire les
demandes d'une philosophie purement spéculative, mais ne peut pas
satisfaire les désirs ardents du cœur humain... L'argument en faveur de la
personnalité de la Divinité est dérivé des preuves qu'il existe des
combinaisons et des buts intelligents dans la nature, ou dans l'ajustement
de parties pour former un tout défini et intelligent. Habituellement, on
l'appelle « l’argument de la cause». La force de cet argument est tout de
suite sentie intuitivement par toutes les intelligences et son effet est
irrésistible et écrasant pour tout esprit clair et honnête, qui n'est pas
infecté par les subtilités métaphysiques. » - Le professeur Joseph Le
Conte, dans Religion and Science, pp. 12-14.
4. Dieu dans la nature. - Sir Isaac Newton, écrivant à son ami, le Docteur
Bentley, en 1692, dit au sujet de l'univers naturel : « Faire un tel
système avec tous ses mouvements, exigea une Cause qui comprît et comparât
ensemble les quantités de matière dans les corps respectifs du soleil et
des planètes et les pouvoirs de gravité qui en résultent, les distances
respectives des planètes primaires au soleil, et des secondaires à
Saturne, à Jupiter et à la terre ; et les vélocités avec lesquelles ces
planètes peuvent faire leur révolution autour de ces quantités de matière
dans les corps centraux ; comparer et ajuster toutes ces choses ensemble
dans une si grande variété de corps démontre que la Cause n'était pas
aveugle et fortuite, mais très versée en mécanique et en géométrie. »
5. Indications naturelles de l'existence de Dieu. - « Il ne se peut pas,
il n'est pas vraisemblable que l'on puisse trouver Dieu avec le microscope
et le scalpel, avec les éprouvettes ou les cornues, avec le goniomètre ou
le télescope ; mais avec de tels outils, le savant qui travaille
sérieusement ne peut pas manquer de reconnaître un pouvoir qui se situe
au-delà de sa vision, mais dont les pulsations et les mouvements sont
indubitables. L'étendue de notre système solaire semblait autrefois plus
limitée à l'homme qu'à présent ; et la découverte du membre le plus
distant de la famille planétaire fut due au fait que l'on constata
l'existence d'une force d'attraction que l'on ne pouvait expliquer qu'en
supposant l'existence d'une autre planète. L'astronome, en suivant les
planètes connues dans leur course orbitale, put sentir la traction, put
voir le fil qui les éloignait d'une orbite qui aurait dû être plus
restreinte ; il ne voyait pas Neptune tandis qu'il empilait les calculs,
feuille après feuille ; mais l'existence de cet astre était incontestable,
et en se conformant aux indications qu'il avait trouvées, il le chercha,
et le trouva. La théorie seule n'aurait jamais pu le révéler, quoique la
théorie fût incomplète et insatisfaisante sans lui ; mais la recherche
pratique, incitée par la théorie, conduisit à la grande démonstration. Et
qu'est toute la science sinon de la théorie, si on la compare à
l'influence pratique de la confiance pieuse en l'assistance d'un pouvoir
tout-puissant et omniscient ? Ne méprisez pas les indications de votre
travail de science - les oscillations de l'aiguille qui révèlent
l'influence magnétique; l'instinct inné qui parle d'une vie et d'un
Donneur de Vie qui sont bien au-delà du pouvoir d'explication ou de
compréhension humaine. Lorsque vous êtes assis sous la voûte céleste comme
sous un dais, méditant dans le silence de la nuit sur les perturbations,
les aspirations que l'âme ne peut ignorer, tournez-vous dans la direction
indiquée par ces impulsions et cherchez, avec la lentille pénétrante de la
prière et de la foi, qui annihile l'espace et annule le temps, la source
de cette force dominante. » - L'auteur dans un sermon de baccalauréat,
Utah University Quarterly, Sept. 1895.
6. Théisme, athéisme, etc. - Selon l'usage courant, théisme signifie
croyance en Dieu - acceptation d'un Etre vivant et éternel qui s'est
révélé à l'homme. Le théisme implique que l'on professe croire en Dieu,
mais nie à la Divinité le pouvoir de se révéler et proclame ne pas croire
au christianisme ; le terme est employé dans différents sens dont les
principaux sont: 1) Croyance que Dieu est un Etre intelligent et éternel,
tout en refusant l'idée d'une providence soucieuse de l'humanité; 2)
Croyance en Dieu, mais négation d'un état futur de l'âme; 3) Selon la
définition de Kant, négation d'un Dieu personnel, bien qu'affirmant une
croyance en une force infinie, inséparablement associée avec la matière et
opérant comme première grande cause. Le panthéisme considère la matière et
l'intelligence comme une, embrassant chaque chose, finie et infinie, et
appelle cette existence universelle : Dieu. Dans ses aspects
philosophiques, le panthéisme « a trois formes génériques avec des
variations: 1) le panthéisme de la substance unique qui attribue à l'être
universel, les attributs de l'esprit et de la matière, de la pensée et de
l'étendue, comme dans le système de Spinoza ; 2) le panthéisme
matérialiste qui lui attribue seulement les attributs de la matière, comme
dans le système de Strauss ; 3) le panthéisme idéaliste qui lui attribue
seulement les attributs de l'esprit, comme dans le système de Hegel ».
Dans son aspect doctrinal, le panthéisme comprend « l'adoration de la
nature et de l'humanité fondée sur la doctrine que l'univers phénoménal en
entier, l'homme et la nature inclus, est la manifestation toujours
changeante de Dieu. » Le polythéisme est la doctrine de la pluralité de
dieux qui sont habituellement regardés comme personnifications des forces
ou des phénomènes de la nature. Le monothéisme est la doctrine du Dieu
unique. L'athéisme signifie incroyance en Dieu, ou négation de son
existence. L'athéisme dogmatique nie, tandis que l'athéisme négatif ignore
l'existence d'un Dieu. Infidélité est quelquefois employé comme synonyme
d'athéisme, quoique le terme indique essentiellement une forme plus
atténuée d'incroyance, se manifestant par le scepticisme en matière
religieuse, une incroyance dans la religion de la Bible, et naturellement
le rejet des doctrines du christianisme. L'agnosticisme prétend que Dieu
est inconnu et inconnaissable, que son existence ne peut être prouvée ni
reniée ; il n'affirme ni ne nie l'existence d'un Dieu personnel ; c'est la
doctrine du «Nous ne savons pas » - Voyez Standard Dictionary.
7. Les pratiques idolâtres en général. - L'âme de l'homme, une fois
abandonnée à la dépravation, est fortement tentée de s'éloigner de Dieu et
de ses institutions. « De là », dit Burder, « les autels et les démons de
l'antiquité païenne, leurs fictions extravagantes et leurs orgies
abominables. De là, l'adoration parmi les Babyloniens et les Arabes, des
corps célestes, la première forme de l'idolâtrie ; parmi les Canaanites et
les Syriens l'adoration de Baal Tammuz, Magog et Astarté ; parmi les
Phéniciens, l'immolation des enfants à Moloch ; parmi les Egyptiens, les
honneurs divins accordés à des animaux, à des oiseaux, à des insectes, à
des poireaux, à des oignons ; parmi les Perses, l'adoration religieuse du
feu ; et parmi les Grecs raffinés la reconnaissance, dans leur système de
foi, de trente mille dieux. De là, encore, de nos jours, parmi la plupart
des tribus païennes, les superstitions les plus extrêmes, les rites les
plus cruels et les plus sanglants, et la licence et les vices les plus
révoltants pratiqués au nom de la religion. » History of all Religions, p.
12.
8. Exemples d'idolâtrie atroce. - L'adoration de Moloch est généralement
citée comme exemple de l'idolâtrie la plus cruelle et la plus détestable
qui soit connue de l'homme. Moloch, appelé aussi Molech, Malcham, Milcom,
Baal-Melech, etc., était une idole ammonite ; elle est mentionnée, dans
l'Ecriture, à propos de ses rites cruels (Lév. 18 21 ; 20 : 2-5 voir aussi
1 Rois 11 : 5, 7, 33 ; 2 Rois 23 : 10, 13 ;Am. 5 : 26 ;Soph. 1 : 5 ; Jér.
32: 35). Keil et Delitzsch décrivent l'idole comme « représentée par une
statue d'airain qui était creuse, pouvait être chauffée, et avait une tête
de taureau, et les bras étendus pour recevoir les enfants qui devaient
être sacrifiés ». Bien que l'adoration de cette idole ne comprît pas
invariablement de sacrifices humains, il est certain que des rites aussi
hideux caractérisaient ces autels abominables. Les auteurs cités en
dernier lieu disent : « A partir du temps d'Achaz, des enfants furent tués
à Jérusalem, dans la vallée de Ben-Hinnom, et ensuite sacrifiés en étant
déposés dans les bras chauffés où ils étaient brûlés. » (2 Rois 23 : 10 ;
16: 3 ; 17. 17 ; 21 : 6 ; Jér. 32: 35 ; Ez. 16: 20, 21 ; 20: 31 ; comparez
Ps. 106: 37, 38). Beaucoup d'autorités déclarent que le sacrifice des
enfants à ce monstre hideux antidata de beaucoup le temps d'Achaz. «
L'offrande de victimes vivantes fut probablement le comble de l'énormité
dans ce système, et il est dit que Tophet, où elle se faisait, tirait son
nom des roulements de tambour destinés à étouffer les cris et les
gémissements de ceux qui étaient brûlés à mort. Le même lieu était appelé
« Vallée de Hinnom », et les horribles... choses associées à ce lieu
firent que Tophet et Géhenne (« Vallée d'Hinnorn ») furent adoptés comme
noms et symboles des tourments futurs. » Pour des faits précédents et
d'autres, voyez The Pentaieuch, par Keil et Delitzsch, et Cassell's Bible
Dictionary.
Les pratiques du suicide volontaire sous le char de l'idole Jaggernaut et
la noyade des enfants dans le Gange sacré comme cela se pratique chez les
Hindous étaient non moins horribles. Les pratiques du Druidisme chez les
Bretons anciens fournissent un autre exemple de dégradation dans la
religion, par l'absence de guides revêtus d'autorité et de la lumière de
la révélation. Les Druides professaient une vénération pour le chêne, et
accomplissaient la plupart de leurs cérémonies distinctives dans des
bosquets sacrés. Les sacrifices humains caractérisaient leur système
religieux. Quelques-uns de leurs temples, par exemple ceux de Stonehenge,
dans la plaine de Salisbury, dans le Wiltshire et d'autres à Kent,
existent encore. Ces enclos circulaires, qui étaient ouverts à l'air
libre, étaient appelés cirques de la condamnation ; près du centre de
chacun se trouvait un autel (dolmen), sur lequel des victimes étaient
sacrifiées. Les horribles cérémonies incluaient, à l'occasion d'événements
spéciaux, la mort par le feu d'un grand nombre d'êtres humains vivants,
enfermés dans d'immenses cages d'osier.
9. Immatérialistes et athées. - « Il y a deux classes d'athées dans le
monde. Une classe nie l'existence de Dieu de la façon la plus positive ;
l'autre nie son existence en durée ou en espace. L'un dit: « Il n'y a pas
de Dieu » ; l'autre dit -. « Dieu n'est ici ni là, pas plus qu'il n'existe
maintenant ou alors ». L'infidèle dit : « Dieu n'existe nulle part ».
L'immatérialiste dit: « Il existe nulle part ». L'infidèle dit: Il n'y a
pas de substance qui soit Dieu.
L'immatérialiste dit: « Il y a une substance qui est Dieu, mais elle est
sans parties ». L'athée dit : « Il n'y a pas de substance qui soit esprit
». L'immatérialiste dit : « Un esprit bien qu'il vive et agisse n'occupe
pas de place et ne remplit aucun espace de la même façon que la matière,
ni même autant que le plus menu grain de sable ». L'athée ne cherche pas à
cacher son infidélité, mais l'immatérialiste dont la croyance déclarée
arrive aux mêmes résultats que l'athée, s'efforce de cacher son infidélité
sous le couvert creux de quelques mots... L'immatérialiste est un athée
religieux ; il diffère simplement de l'autre classe d'athées en revêtant
un néant indivisible et sans dimensions des pouvoirs d'un Dieu. Une classe
ne croit en aucun dieu, l'autre croit que Rien est dieu et l'adore comme
tel. » Orson Pratt, dans la brochure Absurdities of Immaterialism, p.11.
10. L'athéisme, croyance fatale. - « Pendant le règne de la Terreur,
l'Assemblée Nationale déclara que les Français étaient une nation d'athées
; mais une brève expérience les convainquit qu’une nation d'athées ne
pouvait exister longtemps. Robespierre « proclama alors, devant la
Convention, que la croyance à l'existence de Dieu était nécessaire, à ces
principes de vertu et de morale sur lesquels la République était fondée ;
et le 7 mai [1794], les représentants nationaux qui s'étaient récemment
prosternés devant la Déesse de la Raison, votèrent par acclamations que le
peuple français reconnaissait l'existence d'un Etre Suprême et
l'immortalité de l'âme. » Students' France, 27, 6.
11. Le Père et le Fils. Dans le traitement de la « personnalité de chaque
membre de la Divinité» et des « attributs divins », aucune tentative n'a
été faite pour séparer les allusions faites au Père et au Fils. Il faut se
souvenir que le Personnage le plus généralement désigné dans l'Ancien
Testament comme Dieu ou l'Eternel, est celui qui, dans l'état mortel, a
été connu comme Jésus-Christ et dans l'état pré-mortel comme Jéhovah. -
Voyez l’œuvre de l'auteur, « Jesus the Christ », chap. 4. Le fait que
Jésus-Christ ou Jéhovah est appelé le Père dans certaines Ecritures ne
justifie en aucune manière la prétention que son Père, Elohim, et lui,
sont identiques. Ce point a été expliqué par les autorités présidentes de
l'Eglise dans une publication spéciale, comme suit:
Le Père et le Fils: Un exposé de doctrine par la Première Présidence et
les Douze. - Les Ecritures affirment clairement et à plusieurs reprises
que Dieu est le Créateur de la terre et des cieux et de toute choses qui
s'y trouvent. Dans le sens ainsi exprimé, le Créateur est un Organisateur.
Dieu créa la terre comme sphère organisée, mais il ne créa certainement
pas, dans le sens d'amener à une existence primaire, les éléments ultimes
des matières qui constituent la terre, car « les éléments sont éternels ».
(D&A 93 : 33).
De même aussi, la vie est éternelle et non créée ; mais la vie ou la force
vitale peut être infusée dans une matière organisée, bien que les détails
du processus n'aient pas été révélés à l'homme. Pour illustrer par des
exemples, voyez Gen. 2 : 7 ; Moïse 3 : 7 ; et Abraham 5: 7. Chacune de ces
Ecritures affirme que Dieu insuffla dans le corps de l'homme le souffle de
la vie. Voyez en outre Moïse 3: 19, pour l'affirmation que Dieu insuffla
le souffle de vie dans le corps des bêtes et des oiseaux. Dieu montra à
Abraham « les intelligences qui furent organisées avant que le monde fût »
; et par « intelligences » nous devons comprendre les « esprits »
personnels. (Abraham 3 : 22, 23) ; néanmoins, il nous est expressément dit
que « l'intelligence, ou la lumière de la vérité, n'a été ni créée ni
faite, et, en vérité, ne peut l'être ». (D&A 93 : 29.)
Le terme « Père », appliqué à la Divinité, apparaît dans le livre sacré
avec des significations clairement différentes. Chacune des quatre
significations spécifiées dans le traité suivant doit être soigneusement
séparée.
1. « Père », dans le sens littéral. - Les Ecritures qui incorporent la
signification ordinaire - littéralement celle de Père sont trop nombreuses
et précises pour exiger une citation. Le but de ces Ecritures est, en
effet, de montrer que Dieu, le Père éternel que nous désignons par le nom
et titre exalté « Elohim », est le Père littéral de notre Seigneur et
Sauveur Jésus-Christ et des esprits du genre humain. Elohim est le Père en
chaque sens dans lequel Jésus-Christ est ainsi désigné et distinctivement
il est le Père des esprits. Ainsi nous lisons dans l'Epître aux Hébreux :
«D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que
nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous
soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie ? » (Héb. 12: 9). C'est
pour cela que Jésus-Christ nous enseigne à prier: « Notre Père qui es aux
cieux que ton nom soit sanctifié. »
Jésus-Christ s'applique les deux titres « Fils » et « Père ». En effet, il
dit nettement au frère de Jared « Voici, je suis Jésus-Christ. Je suis le
Père et le Fils ». (Ether 3 14). Jésus-Christ est le Fils d'Elohim autant
comme descendant spirituel que corporel ; c'est-à-dire qu'Elohim est
littéralement le Père de l'esprit de Jésus-Christ et également du corps
dans lequel Jésus-Christ accomplit sa mission dans la chair, corps qui
mourut sur la croix et fut ensuite enlevé par le processus de la
résurrection, et est maintenant le tabernacle immortalisé de l'esprit
éternel de notre Seigneur et Sauveur. Nulle explication plus étendue du
titre « Fils de Dieu » appliquée à Jésus-Christ ne paraît nécessaire.
2. « Père dans le sens de Créateur ». - Une seconde signification
scripturale de « Père » est celle de Créateur, par exemple, dans les
passages qui appellent l'un des membres de la Divinité « le Père des cieux
et de la terre, et de toutes les choses qui s'y trouvent » (Ether 4 : 7 ;
voyez aussi Alma 11 : 3 8, 3 9 et Mosiah 15 : 4).
Dieu n'est pas le Père de la terre comprise comme un des mondes dans
l'espace, ni des corps célestes en tout ou en partie, ni des objets
inanimés et des plantes et des animaux sur la terre, dans le sens littéral
dans lequel il est le Père des esprits de l'humanité. C'est pourquoi, il
faut comprendre que les Ecritures qui appellent Dieu, d'une façon
quelconque, le Père des cieux et de la terre, signifient que Dieu est
l'Auteur, l'Organisateur, le Créateur des cieux et de la terre.
Dans ce sens, comme le contexte le montre dans chaque cas, Jéhovah, qui
est Jésus-Christ, le Fils d'Elohim, est appelé « le Père » et même « le
Père éternel même du ciel et de la terre » (voyez les passages cités
avant. et aussi Mosiah 16: 15). Dans une signification analogue
Jésus-Christ est appelé « Le Père éternel » (Es. 9 : 6 ; comparez 2 Néphi
19: 6).
Le fait que Jésus-Christ, que nous connaissons aussi sous le nom de
Jéhovah, a été l'exécuteur du Père, Elohim, dans l’œuvre de la création,
est exposé dans le livre Jesus the Christ, chapitre 4. Jésus-Christ, étant
le Créateur, est logiquement appelé le Père du ciel et de la terre dans le
sens expliqué plus haut ; et puisque ses créations sont de qualité
éternelle, il est très justement appelé le Père éternel du ciel et de la
terre.
3. Jésus-Christ le « Père » de ceux qui vivent selon son évangile. - Un
troisième sens dans lequel Jésus-Christ est considéré comme le « Père » a
rapport à la relation qui existe entre lui et ceux qui acceptent son
évangile et deviennent ainsi héritiers de la vie éternelle. Dans ce qui
suit, il y a quelques Ecritures qui illustrent cette signification.
Dans la fervente prière qu'il offrit juste avant son entrée à Gethsémané,
Jésus-Christ supplia son Père en faveur de ceux que le Père lui avait
donnés, spécialement les apôtres, et plus généralement, tous ceux qui
accepteraient et demeureraient dans l'Evangile par le ministère des
apôtres. Lisez, dans les propres paroles de notre Seigneur, l'affirmation
solennelle que ceux pour qui il priait particulièrement étaient siens, et
que son Père les lui avait donnés : « J’ai fait connaître ton nom aux
hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me
les as donnés ; et ils ont gardé ta parole. Maintenant ils ont connu que
tout ce que tu mas donné vient de toi. Car je leur ai donné les paroles
que tu m'as données ; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que
je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. C'est pour eux
que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as
donnés, parce qu'ils sont à toi ; et tout ce qui est à moi est à toi, et
ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. Je ne suis plus
dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint,
garde en ton nom ce que tu m'as donné, afin qu'ils soient un comme nous.
Lorsque j'étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai
gardé ceux que tu m'as donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le
fils de perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie. (Jean 17 : 6-12.)
Et en outre: « Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore
pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi
soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. Je leur ai
donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous
sommes un - moi en eux, et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un,
et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme
tu m'as aimé. Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m'as donnés
soient aussi avec moi, afin qu'ils soient ma gloire, la gloire que tu m'as
donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17
:20-24).
Le Seigneur a dit à ses fidèles serviteurs. dans cette dispensation
actuelle : « Ne craignez pas, petits enfants, car vous êtes à moi, et j'ai
vaincu le monde, et vous êtes de ceux que mon Père m'a donnés. » (D&A 50 :
41.)
Le salut ne peut être atteint que par l'obéissance aux lois et aux
ordonnances de l'évangile ; et tous ceux qui sont ainsi sauvés deviennent
fils et filles en Dieu dans un sens distinctif. Dans une révélation donnée
par Joseph le Prophète à Emma Smith, le Seigneur Jésus appela la femme «
Ma fille » et dit: « car en vérité, je te le dis, tous ceux qui acceptent
mon évangile sont des fils et des filles dans mon royaume.» (D&A 25 : 1.)
Dans beaucoup d'exemples, le Seigneur a appelé les hommes ses fils. (p.
ex. : D&A 9 : 1 ; 34 : 3 ; 121 : 7.)
Le fait que par l'obéissance à l'évangile les hommes peuvent devenir fils
de Dieu, à la fois en tant que fils de Jésus-Christ et, par lui, en tant
que fils de son Père, est montré dans un grand nombre de révélations
données dans la dispensation courante. Ainsi nous lisons dans une
déclaration du Seigneur Jésus-Christ à Hyrum Smith en 1829, «Voici, je
suis Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Je suis la vie et la lumière du monde.
C'est moi qui suis venu chez les miens et les miens ne m'ont pas reçu ;
mais en vérité, en vérité, je te dis qu'à tous ceux qui me recevront, je
donnerai le pouvoir de devenir les fils de Dieu, oui, à ceux-là qui
croient à mon nom. Amen.» (D~ & A. 11 . 28-30.) Le Seigneur adressa les
paroles suivantes à Orson Pratt, par l'intermédiaire de Joseph le Voyant,
en 1830 : « Mon fils Orson, prête l'oreille et écoute, car voici ce que je
te dirai, moi, le Seigneur Dieu, Jésus-Christ, ton Rédempteur, la lumière
et la vie du monde; une lumière qui luit dans les ténèbres et les ténèbres
l'ont rejetée ; qui a tant aimé le monde qu'il a donné sa propre vie, afin
que tous ceux qui croient puissent devenir les fils de Dieu. C'est
pourquoi tu es mon fils. » (D&A 34: 1-3.) En 1830, le Seigneur adressa les
paroles suivantes à Joseph Smith et à Sidney Rigdon: « Ecoutez la voix du
Seigneur votre Dieu, l'Alpha et l'Oméga. le commencement et la fin, dont
la course est une ronde éternelle, toujours la même, aujourd'hui aussi
bien qu'hier et à jamais. Je suis Jésus-Christ, le Fils de Dieu, qui fut
crucifié pour les péchés du monde, afin que tous ceux qui croient en mon
nom puissent devenir les fils de Dieu, même un en moi comme je suis un
dans le Père, et comme le Père est un en moi, afin que nous puissions être
un. » (D.&A. 35 : 1-2.) Considérez aussi ce qui suit, donné en 1831 : «
Prêtez l'oreille et écoutez la voix de celui qui est de toute éternité à
toute éternité, le Grand JE SUIS, même Jésus-Christ, la lumière et la vie
du monde ; une lumière qui luit au milieu des ténèbres et les ténèbres ne
la comprennent pas ; c'est moi qui suis venu au méridien des temps chez
les miens, et les miens ne m'ont point reçu ; mais à tous ceux qui m'ont
reçu j'ai donné le pouvoir de devenir mes fils ; et je donnerai aussi, à
tous ceux qui me recevront, le pouvoir de devenir mes fils. » (D.&A 39:
1-4.) Dans une révélation donnée par l'intermédiaire de Joseph Smith, en
mars 1831, nous lisons: « Car en vérité, je vous dis que je suis l'Alpha
et l'Oméga, le commencement et la fin, la lumière et la vie du monde - une
lumière qui brille dans les ténèbres et les ténèbres ne la comprennent
pas. Je suis venu chez les miens, et les miens ne m'ont point reçu; mais à
tous ceux qui m'ont reçu j'ai donné le pouvoir de faire de nombreux
miracles et de devenir les fils de Dieu, et à ceux qui ont cru à mon nom,
j'ai donné le pouvoir d'obtenir la vie éternelle. » (D&A 45 : 7-8.)
Un grand exposé de cette relation entre Jésus-Christ en sa qualité de Père
et ceux qui obéissent aux exigences de l'évangile en leur qualité
d'enfants fut donnée par Abinadi, des siècles avant la naissance de notre
Seigneur dans la chair : « Et maintenant, je vous le dis, qui déclarera sa
génération ? Voici, je vous dis que quand son âme aura été donnée en
offrande pour le péché, alors il verra sa postérité. Or qu'en dites-vous ?
Qui sera sa postérité ? Voici, je vous dis que quiconque a entendu les
paroles des prophètes, oui, de tous les saints prophètes qui ont
prophétisé sur l'avènement du Seigneur - je vous dis que tous ceux qui ont
été attentifs à leurs paroles, qui ont cru que le Seigneur rachètera son
peuple, qui attendent ce jour pour la rémission de leurs péchés, je vous
dis que ceux-là sont sa postérité ou les héritiers du royaume de Dieu. Car
ce sont ceux dont il a porté les péchés, ce sont ceux pour qui il est mort
afin de les racheter de leurs transgressions. Alors ne sont-ils pas sa
postérité ? Oui, et tous les prophètes, chacun de ceux qui ont ouvert la
bouche pour prophétiser et qui ne sont pas tombés dans la transgression ;
je veux dire tous les saints prophètes depuis le commencement du monde ne
le sont-ils pas aussi ? Je vous dis qu'ils sont sa postérité.» (Mosiah 15
: 10-13.)
En contraste tragique avec l'état béni de ceux qui deviennent les enfants
de Dieu en obéissant à l'évangile de Jésus-Christ, il y a l'état de ceux
qui ne sont pas régénérés, qui sont expressément appelés les enfants du
diable. Notez les paroles du Christ, alors qu'il était dans la chair, à
certains Juifs méchants qui se vantaient d'être de la lignée d'Abraham: «
Si vous étiez enfants d'Abraham, vous feriez les oeuvres d'Abraham... Vous
faites les oeuvres de votre père... Si Dieu était votre père, vous
m'aimeriez... Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les
désirs de votre père. » (Jean 8 : 3 9, 41, 42, 44.) Ainsi Satan est
désigné comme le père des méchants, quoique nous ne puissions assumer
qu'il existe une relation personnelle quelconque de parent à enfant entre
lui et eux. Une double illustration qui montre que les justes sont les
enfants de Dieu et les méchants les enfants du diable apparaît dans la
parabole de l'ivraie : « La bonne semence, ce sont les fils du royaume;
l'ivraie, ce sont les fils du malin.» (Matt. 13 : 38.)
Les hommes peuvent devenir enfants de Jésus-Christ en naissant de nouveau
-en naissant en Dieu, comme les paroles inspirées le disent : « Celui qui
pèche est du diable, car le diable pèche dès le commencement. Le Fils de
Dieu a paru afin de détruire les oeuvres du diable. Quiconque est né de
Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en
lui, et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu. C'est par là que se
font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque
ne pratique pas la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui
n'aime pas son frère. » (l Jean 3 : 8-10.)
Ceux qui sont nés en Dieu en obéissant à l'évangile peuvent, par un
dévouement vaillant à la justice. obtenir l'exaltation et même atteindre
l'état de la divinité. Nous lisons d'eux : « C'est pourquoi, comme il est
écrit, ils sont dieux, oui, les fils de Dieu. » (D&A 76 : 58 ; comparez
132 : 20 ; et mettez en contraste le paragraphe 17 de la même section ;
voyez aussi paragraphe 37.) Cependant, quoiqu'ils soient des dieux, ils
sont encore soumis à Jésus-Christ leur Père, dans ces relations glorieuses
et ainsi nous lisons dans le paragraphe suivant la citation plus haut: «et
ils sont au Christ, et le Christ est à Dieu. » (76 : 59.)
Par la nouvelle naissance - celle d'eau et d'Esprit les hommes peuvent
devenir enfants de Jésus-Christ, étant, grâce aux moyens pourvus par lui «
des fils et des filles engendrés en Dieu. » (D&A 76 : 24.) Cette vérité
solennelle est soulignée, en outre, dans les paroles du Seigneur
Jésus-Christ données par Joseph Smith en 1833 : « Et maintenant, en
vérité, je vous le dis, j'étais au commencement avec le Père, et je suis
le Premier-né ; et tous ceux qui sont engendrés par mon intermédiaire
participent à la même gloire et sont l'Eglise du Premier-né. » (D&A 93 :
21, 22.) Pour un emploi figuré identique du terme « engendré », appliqué à
ceux qui sont nés en Dieu, voyez l'explication de Paul : « puisque c'est
moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par l'Evangile. » (1 Cor. 4:
15.) Un exemple analogue de cette qualité de fils reçue en récompense de
bons services, se trouve dans la révélation qui se rapporte à l'ordre et
aux fonctions de la Prêtrise, donnée en 1832 : « Car tous ceux qui, par
leur fidélité, obtiennent ces deux prêtrises dont j'ai parlé, et
magnifient leur appel, sont sanctifiés par l’Esprit et leur corps sera
renouvelé. Ils deviennent les fils de Moïse et d'Aaron, la postérité
d'Abraham, l'Eglise, le royaume et les élus de Dieu. » (D&A 84: 33, 34.)
S'il est correct de dire de ceux qui acceptent l'évangile et qui y
demeurent qu'ils sont les fils et les filles du Christ - et sur ce point
les Ecritures sont formelles et ne peuvent pas être contredites ni niées -
il est logiquement correct de dire de Jésus-Christ qu'il est le Père des
justes, étant donné qu'ils sont devenus ses enfants et lui leur Père par
la seconde naissance - la régénération baptismale.
4. Jésus-Christ « Père », par investiture divine d'autorité.
Une quatrième raison qui justifie l'application du titre de « Père », à
Jésus-Christ réside dans le fait que, dans tous ses rapports avec la
famille humaine, Jésus, le Fils, a représenté et représente encore Elohim,
son Père, en pouvoir et en autorité. Ceci est vrai pour le Christ dans son
état préexistant, prémortel ou non incarné, dans lequel il était connu
comme Jéhovah ; également pendant son incarnation ; et pendant ses oeuvres
comme esprit désincarné dans le royaume des morts ; et depuis cette
période dans son état ressuscité. Aux Juifs, il dit: « Moi et le Père,
nous sommes un. » (Jean 10: 30 ; voyez aussi 17 : 11, 22) ; cependant il
déclara: « Le Père est plus grand que moi » (Jean 14 : 28), et en outre :
« Je suis venu au nom de mon Père » (Jean 5 : 43 ; voyez aussi 10 : 25).
La même vérité fut déclarée par le Christ lui-même aux Néphites (voyez 3
Néphi 20 - 35 et 28 : 10), et a été réaffirmée par la révélation dans la
dispensation actuelle (D.&A. 50: 43). Ainsi le Père plaça son nom sur le
Fils ; et Jésus-Christ parla et exerça son ministère au nom et par le nom
du Père ; et en ce qui concerne le pouvoir, l'autorité et la Divinité, ses
paroles et ses actes furent et sont ceux du Père.
Nous lisons, par analogie, que Dieu plaça son nom sur ou dans l'Ange qui
fut désigné pour exercer un ministère spécial en faveur du peuple d'Israël
pendant l'exode. De cet Ange, le Seigneur dit: « Tiens-toi sur tes gardes
en sa présence et écoute sa voix ; ne lui résiste point, parce qu'il ne
pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en lui. » (Ex. 23 : 21.)
L'ancien apôtre, Jean, reçut la visitation d'un ange qui exerça son
ministère et parla au nom de Jésus-Christ. Comme nous le lisons: «
Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée, pour montrer à ses
serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il a fait
connaître, par l'envoi de son ange, à son serviteur Jean. » (Apo. 1 : 1.)
Jean était sur le point d'adorer l'être angélique qui parlait au nom du
Seigneur Jésus-Christ, mais cela lui fut défendu: « C'est moi, Jean, qui
ai entendu et vu ces choses. Et quand j'eus entendu et vu je tombai aux
pieds de l'ange qui me les montrait, pour l'adorer. Mais il me dit :
Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, celui de tes
frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre.
Adore Dieu. » (Apo. 22: 8-9.) Et alors l'ange continua à parler comme s'il
était le Seigneur lui-même : « Voici, je viens bientôt, ma rétribution est
avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu'est son oeuvre. Je suis l'alpha
et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. »
(Versets 12, 13.) Le Seigneur ressuscité, Jésus-Christ, qui avait été
exalté à la droite de Dieu, son Père, avait placé son nom sur l'ange
envoyé à Jean et l'ange parla à la première personne, disant « Je viens
bientôt », « Je suis l'alpha et l'oméga », quoiqu'il voulut dire que
Jésus-Christ viendrait et que Jésus-Christ était l'alpha et l'oméga.
Cependant, aucune de ces considérations ne peut changer quoi que ce soit
au fait solennel que les relations de Père à Fils entre Elohim et
Jésus-Christ sont littérales. Parmi les enfants spirituels d'Elohim, le
premier-né fut et est Jéhovah ou Jésus-Christ, par rapport auquel tous les
autres sont cadets. Les Ecritures suivantes confirment cette grande
vérité. Paul, écrivant aux Colossiens, dit de Jésus-Christ: « Il est
l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui
ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre,
les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités.
Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes
choses subsistent en lui. Il est la tête du corps de l'Eglise ; il est le
commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le
premier. Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui. » (Col. 1 :
15-19.) De cette Ecriture nous apprenons que Jésus-Christ fut le
premier-né de toute la création », et il est évident que l'ancienneté
exprimée ici, doit concerner l'existence prémortelle, car le Christ ne fut
pas l'aîné de tous les mortels dans la chair. Il est, en outre, appelé «
le premier-né d'entre les morts >, ceci voulant dire qu'il fut le premier
à être ressuscité des morts, ou, comme il est écrit ailleurs, « les
prémices de ceux qui sont morts » (l Cor. 15 : 20 ; voyez aussi verset 23)
: et « le premier*né des morts », (Apo. 1 : 5 ; comparez Actes 26: 23).
L'auteur de l'Epître aux Hébreux affirme que Jésus-Christ occupe le rang
de premier-né des enfants spirituels de son Père et exalte la prééminence
du Christ lorsqu'il fut incarné dans la chair: « Et lorsqu'il introduit de
nouveau dans le monde le premier-né, il dit: Que tous les anges de Dieu
l'adorent! » (Héb.1 : 6 ; lisez les versets précédents.) Le fait que les
esprits qui étaient cadets du Christ furent prédestinés à naître à l'image
de leur Frère Aîné, est attesté ainsi par Paul : « Nous savons, du reste,
que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui
sont appelés selon son dessein. Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a
aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son
Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. » (Rom. 8: 28, 29.) Jean le
Révélateur reçut le commandement d'écrire au chef de l'église de Laodicée,
comme si c'étaient les paroles du Seigneur Jésus-Christ: « Voici ce que
dit l'Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création
de Dieu. » (Apo. 3 : 14.) Au cours d'une révélation donnée par Joseph
Smith en mai 1833, le Seigneur Jésus-Christ dit, comme il a été cité
auparavant : « Et maintenant, en vérité, je vous le dis, j'étais au
commencement avec le Père et je suis le Premier-né. » (D&A 93 . 21.) Un
verset ultérieur éclaire le fait que les êtres humains existèrent
généralement d'une manière similaire dans l'état spirituel antécédant à
leur incarnation dans la chair: « Vous étiez aussi au commencement avec le
Père ; ce qui est l'Esprit, même l'Esprit de vérité. » (Verset 23.)
Il n'y a donc aucune inconvenance à dire de Jésus-Christ qu'il est le
Frère Aîné du reste du genre humain. L'épître aux Hébreux montre qu'il
est, par la naissance spirituelle, Frère du reste d'entre nous : « En
conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères,
afin qu'il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le
service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple. » (Héb. 2:
17.) Qu'on n'oublie pas, cependant, qu'il est essentiellement plus grand
que n'importe quel autre, en raison: 1) de sa supériorité d'âge comme aîné
ou premier-né ; 2) de son rang unique dans la chair, comme issu d'une mère
mortelle et d'un Père immortel ou ressuscité et glorifié ; 3) de sa
sélection et de sa préordination comme seul et unique Rédempteur et
Sauveur du genre humain ; et 4) de son innocence transcendante.
Jésus-Christ n'est pas le Père des esprits qui ont pris ou prendront
encore un corps sur cette terre, car il est l'un d'eux. Il est le Fils,
comme ils sont fils et filles d'Elohim. Dans la mesure où les étapes de la
progression et des réalisations éternelles ont été communiquées par la
révélation divine, nous devons comprendre que seuls des êtres ressuscités
et glorifiés peuvent devenir parents de descendants spirituels. Seules ces
âmes exaltées ont atteint la maturité dans le cours fixé de la vie
éternelle ; et les esprits qui leur sont nés dans les mondes éternels
passeront par la même succession à travers les étapes ou états respectifs
par lesquels les parents glorifiés ont atteint l'exaltation.
LA PREMIÈRE PRÉSIDENCE ET LE CONSEIL DES DOUZE APÔTRES
DE L'EGLISE DE
JÉSUS-CHRIST DES SAINTS DES DERNIERS JOURS
Salt Lake City, Utah, le 30 juin 1916.
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