Une réponse « laïque » aux laïcs qui nient la
divinité du Livre de Mormon Les
témoins du Livre de Mormon et leur défi à la laïcité
Daniel C. Peterson Interpreter 27 (2017)
Il y a eu
récemment beaucoup de commentaires sur l’augmentation du nombre des « néants
» religieux. Tous ne sont pas réellement non-théistes, mais il ne fait pas
de doute que la laïcité ou le naturalisme sont en augmentation et les saints
des derniers jours n’ont pas échappé aux dégâts causés par cette tendance.
Plusieurs ouvrages et articles récents ont cherché à aider leurs lecteurs à
vivre avec le doute, à faire face à l’incertitude ou à trouver de la valeur
ou de la joie dans la communauté mormone même lorsqu’une partie, la plus
grande partie ou peut-être même la totalité de son récit fondateur en est
venu à paraître intenable. Cependant, je crois qu’il faut défier de front le
naturalisme et le Livre de Mormon est parmi nos meilleurs outils pour le
faire. Et les témoins du Livre de Mormon sont, quant à eux, parmi les
meilleures preuves de sa véracité que nous ayons et la seule preuve « laïque
» que le Seigneur lui-même ait fournie.
Le titre de cette série de
conférences, Reason for Hope: Responding to a Secular World (Raisons
d’espérer : réactions à un monde laïque), présuppose que le monde — ou du
moins notre monde, l’Occident nanti — est en grande partie et peut-être de
plus en plus laïque [1]. Cela me semble une hypothèse raisonnable. Cela
invite également les conférenciers participants à répondre au défi posé par
la laïcité.
Ces derniers temps, plusieurs livres et articles publiés
pour un public de saints des derniers jours ont cherché à aider leurs
lecteurs à vivre avec le doute, à faire face à l’incertitude ou à trouver de
la valeur ou de la joie dans la communauté mormone, même lorsqu’une partie
ou la plus grande partie ou peut-être même la totalité de son récit
fondateur en est venu à paraître intenable.
Ces approches peuvent
évidemment être utiles à différentes personnes dans des circonstances
différentes. Mais je ne vois aucune raison d’abandonner ou de désespérer ou
de se résigner ; je ne considère pas que notre seul choix soit les soins
palliatifs ; je pense qu’une santé spirituelle complète et robuste reste
possible pour tout le monde — et c’est pourquoi mon approche aujourd'hui
sera tout à fait différente. J’ai l’intention de défier directement la
laïcité. En outre, je me propose de le faire au moyen d’une ressource qui
nous a été donnée, à mon avis, très délibérément par Dieu lui-même.
Soyez « toujours prêts à vous défendre, dit 1 Pierre 3:15, devant quiconque
vous demande raison de l’espérance qui est en vous. »
Comme le
tombeau vide, le premier matin de Pâques, pour lequel, soit dit en passant,
je trouve que les indices laïques sont étonnamment solides, le Livre de
Mormon représente un défi concret et tangible à la conception que les laïcs
ou naturalistes ont de la réalité. Il existe, et son existence exige qu’on
l’explique.
Nous disposons de beaucoup d’arguments à l’appui de
l’authenticité historique (et donc de l’autorité divine) du Livre de Mormon
— des parallèles antiques avec le Proche orient, des caractéristiques
linguistiques qui apportent leur contribution, des éléments d’archéologie
mésoaméricaine, etc. — et j’ai moi-même beaucoup écrit sur ces sujets. Je
pense qu’ils valent tout à fait la peine d’être poursuivis et ils peuvent
souvent être fort puissants. (Ces derniers temps, pour ne nommer que
quelques points récents, je suis particulièrement intrigué par les
recherches de Royal Skousen et Stan Carmack démontrant la présence
humainement inexplicable d’anglais du XVIe siècle dans le Livre de Mormon,
par le travail de Brian Stubbs sur l’influence égyptienne et sémitique
manifeste sur la famille de langues uto-aztèques [famille de langues parlées
par les Indiens d’Utah et de Calfornie – NdT] et par l’examen auquel se
livre Matthew Bowen de jeux de mots sémitiques dans les noms du Livre de
Mormon, des travaux mentionnés dans Interpreter : A Journal of Mormon
Scripture.)
Mais, si vous me permettez ce terme, il n’y a qu’un seul
argument « laïque » ou « objectif » pour le Livre de Mormon qui implique
directement une divine aide. Un seul qui, dès le début, a été ordonné
directement par Dieu. Je parle ici, bien sûr, de deux déclarations
solennelles : « Le témoignage de trois témoins » et « Le témoignage de huit
témoins », qui sont publiés avec le Livre de Mormon depuis 1830.
Ce
qui est significatif, c’est que, prises ensemble, ces deux déclarations —
celles des trois et des huit témoins — rendent impossible que tout ceci
repose simplement sur l’imagination de Joseph Smith, que cette imagination
soit considérée comme dérangée ou mensongère. Il n’a pas été seul à affirmer
percevoir ces choses. D’autres ont aussi déclaré avoir vu et, dans certains
cas, avoir touché, les objets en question.
Joseph était clairement
conscient de l’importance de ce fait. Dans son Histoire, Lucy Mack Smith,
mère de Joseph, note son soulagement après que les trois témoins ont eu leur
expérience :
« Joseph se laissa tomber à côté de moi et s’écria : «
Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux : le Seigneur a
maintenant fait montrer les plaques à trois autres que moi. Ils ont vu un
ange... et ils auront à rendre témoignage de la vérité de ce que j’ai dit,
car maintenant ils savent eux-mêmes que je ne passe pas mon temps à tromper
les gens et j’ai l’impression d’être soulagé d’un fardeau qui était presque
trop lourd à porter pour moi [2].
Ce qui est cependant très
important, c’est que les deux déclarations — celle des trois et celle des
huit — sont très différentes tant dans leur ton que dans ce qu’elles
décrivent.
Dans la première, Oliver Cowdery, David Whitmer et Martin
Harris affirment avoir vu les plaques d’où Joseph a traduit le Livre de
Mormon. Mais ils affirment également avoir vu l’ange qui a apporté ces
plaques et avoir entendu la voix de Dieu lui-même témoigner de la véracité
de l’ouvrage et commander aux témoins de témoigner de sa véracité. Leur
déclaration est ouvertement et fortement religieuse dans le ton.
En
revanche, la déclaration des huit témoins est étonnamment sobre, légaliste
(notez, par exemple, les trois mentions assez impersonnelles « ledit Smith
»), très technique (par exemple : « les plaques... ont l’apparence de l’or »
ainsi que « l’apparence d’un travail ancien ») et a un ton presque
distinctement non religieux. Il n’y est pas question d’une voix divine ni de
l’apparition d’un ange. Le texte parle de Dieu, mais uniquement en tant que
garant de la véracité de leur affirmation, un peu à la manière d’un
témoignage dans un tribunal ou de la prestation d’un serment solennel. Eux
aussi prétendent avoir vu les plaques, mais contrairement aux trois témoins,
ils affirment également avoir « soupesé » ces plaques et les avoir «
touchées » un par un.
Quelle est l’utilité d’avoir ces deux
déclarations distinctes ?
Il y a au moins une chose qui est
claire : elles rendent la tâche beaucoup plus difficile à quiconque voudrait
venir avec une explication naturaliste simple de l’événement.
Une
personne déterminée à rejeter le témoignage des trois témoins, par exemple,
pourrait faire valoir que leur expérience était simplement « visionnaire »
et par conséquent — si l’on décrète que les visions sont impossibles — le
produit d’une hallucination ou d’un trop-plein d’imagination. Et il faudrait
en dire autant de Mary Whitmer, la mère des témoins David, Jacob, John,
Christian et Peter Whitmer Jr., qui a également vu les plaques et,
évidemment, un ange.
Cependant, même si certains ont aussi cherché à
rejeter l’expérience des huit témoins comme étant simplement visionnaire (ce
qui, insistent-ils, signifie bien entendu simplement qu’elle est
imaginaire), elle s’est produite en plein jour et se borne obstinément à ne
faire rien de plus qu’énoncer un fait [3]. On n’y trouve manifestement aucun
élément explicitement surnaturel.
Fin 1839, Hyrum Smith écrivit un
sujet pour le quotidien Times and Seasons couvrant, entre autres, ses quatre
mois d’emprisonnement dans le froid et la faim dans ce qu’on appelait
ironiquement la prison de Liberty, au Missouri, sous les menaces répétées
d’exécution, tandis que sa famille et ses coreligionnaires membres de
l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours étaient chassés de
chez eux en plein hiver :
« Je remercie Dieu, dit-il aux saints, de
m’être senti décidé à mourir plutôt que de renier ce que mes yeux ont vu,
que mes mains ont touché et dont j’ai rendu témoignage [...] Je peux assurer
à mes frères bien-aimés que j’ai été rendu capable de rendre, alors qu’il
n’y avait pour moi d’autre perspective que la mort, un témoignage comme je
n’en aurai jamais rendu de ma vie [4]. »
On pourrait rejeter cette
déclaration qu’il était prêt à mourir pour son témoignage comme étant une
vantardise facile, une simple bravade rétrospective, si ce n’était le fait
que, moins de cinq ans plus tard, en Illinois, parfaitement conscient du
risque, il se rendit effectivement à la prison de Carthage où, avec son
frère, le prophète, il mourut martyr — mot qui, en grec ancien, signifie «
témoin » — sous une grêle de balles.
Les récits laissés par les huit
témoins abondent non seulement d’affirmations d’avoir « vu et touché » les
plaques, d’avoir tourné, chacun, des feuilles et examiné ce qui y était
gravé, mais aussi d’estimations de leur poids, de descriptions de leur forme
physique et des anneaux qui les reliaient et aussi de rapports de leurs
dimensions approximatives.
L’interview en 1878 de Wilhelm Poulson
avec John Whitmer nous en donne un excellent résumé :
« Moi :
Avez-vous tenu les plaques avec vos mains ? Lui : Oui ! « Moi : Alors,
elles étaient matérielles ? Lui : Oui, aussi matérielles qu’elles puissent
l’être. « Moi : Elles étaient lourdes à soulever ? Lui : Oui, et vous
savez que l’or est un métal lourd, elles étaient très lourdes. « Moi :
quelles étaient les dimensions des feuilles ? Lui : Autant que je me
souvienne, 20 centimètres sur 16 ou 17. « Moi : Les feuilles
étaient-elles épaisses ? Lui : Oui, suffisamment épaisses pour pouvoir être
gravées recto-verso. « Moi : Comment les feuilles étaient-elles reliées ?
Lui : Par trois anneaux ayant chacun la forme d’un D, le côté droit vers
l’intérieur [...] « Moi : Les avez-vous vues recouvertes d’un tissu ? Lui
: Non. Il nous les a remises non couvertes entre nos mains et nous avons
tourné suffisamment les feuilles pour nous satisfaire [5]. »
William
Smith, qui connaissait bien les huit témoins — son père et deux de ses
frères étaient parmi eux — a expliqué « que non seulement ils ont vu de
leurs yeux mais ont touché de leurs mains ledit document [6]. » Daniel Tyler
a entendu Samuel Smith témoigner : « Il savait que son frère Joseph avait
les plaques, car le prophète les lui avait montrées et il les avait touchées
et vu ce qui y était gravé [7]. »
En gros, ceux qui cherchent à
écarter le témoignage des huit témoins doivent balayer purement et
simplement ce que ces témoins ont dit effectivement et avec une grande
force.
Cependant, si leur façon de voir les choses l’exige, beaucoup
de sceptiques vont devoir affronter la tâche de rejeter l’expérience de tous
les témoins comme étant une simple hallucination : « Une fois que vous
éliminez l’impossible », explique Sherlock Holmes dans le roman d’Arthur
Conan Doyle de 1890, « La Marque des quatre », « ce qui reste, aussi
improbable que cela puisse paraître, doit être la vérité. » Et pour certains
anti-théistes, les visions et le surnaturel — les anciennes plaques d’or
néphites — sont carrément impossibles.
En d’autres termes, si nous
respectons les sources historiques primaires, l’explication qui a la
préférence pour les sceptiques en ce qui concerne les trois témoins —
hallucination ou imagination — ne fonctionne tout simplement pas pour les
huit témoins ni pour plusieurs témoins secondaires.
Lucy Mack Smith «
examina » l’Urim et le Thummim et constata « qu’il s’agissait de deux
diamants triangulaires lisses fixés dans du verre et les verres étaient
montés dans des arcs d’argent, qui étaient reliés entre eux à peu près comme
des lunettes à l’ancienne [8]. »
Décrivant le pectoral néphite, elle
se rappelait que « Il était enveloppé dans un mouchoir de fine mousseline,
si mince que je pouvais voir le métal luisant et en vérifier les proportions
sans la moindre difficulté. « Il était concave d’un côté et convexe de
l’autre et s’étendait depuis le cou vers le bas jusqu’au centre de l’estomac
d’un homme de taille extraordinaire. Il avait quatre sangles de la même
matière pour le fixer à la poitrine, dont deux remontaient pour passer
au-dessus des épaules et les deux autres servaient à le fixer aux hanches.
Elles avaient juste la largeur de deux de mes doigts, (car je les ai
mesurées), et elles avaient des trous à leurs extrémités pour que l’on
puisse les attacher [9]. »
William Smith, qui n’était pas l’un des
huit témoins, a dit à plusieurs reprises à propos de sa propre expérience
des plaques : « Je les ai touchées et soupesées tandis qu’elles étaient
enveloppées dans un tissu et j’ai estimé qu’elles pesaient une trentaine de
kilos. Je voyais bien que c’étaient des plaques d’une sorte ou d’une autre
et qu’elles étaient attachées ensemble par des anneaux fixés au dos [10]. »
Emma, la femme de Joseph, et sa sœur Katharine durent plus d’une
fois déplacer les plaques. Plus tard, Emma témoigna : « Les plaques
étaient souvent sur la table sans aucun effort pour les cacher, enveloppées
dans une petite nappe en tissu que je lui avais donnée pour les y
envelopper. J’ai une fois senti les plaques tandis qu’elles étaient posées
sur la table, retraçant leur contour et leur forme. Elles semblaient souples
comme du papier épais et émettaient un bruissement métallique lorsque j’en
bougeais les bords avec le pouce, comme on pourrait feuilleter les bords
d’un livre [11]. »
Un incroyant consciencieux doit donc supposer
l’existence de faux objets, pour la création desquels il n’existe absolument
aucune preuve — et aucun signe que, parmi les associés de Joseph Smith, il y
ait eu quelqu’un ayant les compétences requises pour les fabriquer. En
outre, comme l’indiquent les déclarations ultérieures des trois témoins, ils
ont vu non seulement les plaques, mais divers autres objets (par exemple, le
Liahona, l’épée de Laban, l’urim et le thummim et le pectoral) que seul un
expert en métallurgie aurait pu forger.
Mais revenons à la suggestion
que les trois témoins avaient simplement une hallucination. Rejeter même le
témoignage des trois témoins est plus difficile que certains semblent
l’imaginer, car leur expérience ne s’est pas produite simultanément. Au
contraire, elle s’est produite en deux occasions distinctes. Et quelque
chose qui a été vécu par trois personnes distinctes en plus de Joseph Smith
et — puisque Martin Harris a reçu son témoignage séparément d’Oliver Cowdery
et de David Whitmer — à deux moments distincts et en deux endroits distincts
est nettement plus difficile à balayer qu’une expérience dont une personne
seulement se revendique.
Après tout, comme le philosophe évangélique
Gary Habermas l’a observé concernant l’apparition du Christ après sa
résurrection aux onze apôtres : « Une hallucination est un événement privé,
observé par une personne seulement. Deux personnes ne peuvent pas avoir la
même hallucination, onze personnes encore moins. »
Remarquez, soit
dit en passant, que le commentaire du professeur Habermas s’applique
remarquablement bien aux témoins officiels du Livre de Mormon, qui étaient —
et ce n’est peut-être pas un hasard — exactement au nombre de onze.
À
l’appui de sa position, Habermas cite une correspondance personnelle « d’un
psychologue bien connu », qui écrit : « L’hallucination est un phénomène
individuel. De par sa nature même, une personne seulement à la fois peut
avoir une hallucination donnée. Ce n’est certainement pas quelque chose
qu’un groupe de personnes peut avoir. Il n’est pas possible non plus qu’une
seule personne puisse induire d’une façon ou d’une autre une hallucination
chez quelqu'un d’autre. Étant donné qu’une hallucination n’existe que dans
ce sens subjectif et personnel, il est évident que d’autres ne peuvent pas
en être témoins [12]. »
« L’hallucination est un phénomène solitaire
», opine l’écrivain catholique Karl Keating. « Dans la littérature médicale,
il n’y a aucune trace de ce que ne serait-ce que deux personnes qui aient la
même hallucination en même temps [13]. »
[***]
William E.
McLellin fut choisi en 1835 pour être l’un des douze apôtres, mais fut
excommunié en 1838 de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours. Cependant, il n’abandonna jamais sa foi au Livre de Mormon et l’un
des piliers de sa foi reposait sur les entretiens approfondis qu’il avait
eus au départ avec les témoins de ce livre. C’était un homme très
intelligent (et, semble-t-il, plutôt irascible) et il était très soigneux et
décidé et à découvrir la vérité.
McLellin a laissé un certain nombre
de déclarations sur ses recherches. Celle-ci provient d’un manuscrit inédit
qu’il a écrit entre janvier 1871 et janvier 1872. Je trouve cela fascinant
et, étant donné que je ne pense pas que ce soit très connu, je vais la citer
en détail :
« En 1833, le samedi 20 juillet, lorsque les émeutes
régnaient en maître dans le comté de Jackson (Missouri), nous nous enfuîmes,
O. Cowdery et moi, de chez nous, de peur de subir des violences. Les
émeutiers se dispersèrent, convenant de se rencontrer à nouveau le mardi
suivant. Ils offrirent une récompense de quatre vingts dollars à toute
personne qui livrerait Cowdery ou McLellan le mardi à Independence. Le lundi
je me glissai jusqu’à la colonie de Whitmer et là, dans les bois solitaires,
je rencontrai David Whitmer et Oliver Cowdery. Je leur dis : « Frères, je
n’ai jamais eu de vision de ma vie, mais vous, vous dites que vous en avez
eu une, et donc vous savez formellement. Maintenant, vous savez que notre
vie est en danger à chaque heure, si les émeutiers nous attrapent.
Dites-moi, dans la crainte de Dieu, ce Livre de Mormon est-il vrai ? Cowdery
me regarda, le visage solennel, et dit : « Frère William, Dieu a envoyé son
saint ange déclarer la véracité de sa traduction et donc nous savons. « Et
même si les émeutiers devaient nous tuer, nous devrions mourir en en
déclarant la vérité ». David dit : « Oliver vous a dit la vérité solennelle,
car nous ne pouvions pas être trompés. Je vous en déclare formellement la
véracité ! » Je dis : Les gars, je vous crois. Je ne vois pas pourquoi vous
me diriez quelque chose de faux maintenant que notre vie est en danger. Huit
hommes témoignent également avoir touché cette pile de plaques sacrées d’où
Joseph Smith a lu la traduction de ce livre céleste. »
Et il continue
: « Il y a un épisode que je vais raconter à propos de l’un de ces huit
témoins. Tandis que les émeutiers se déchaînaient au comté de Jackson, en
1833, quelques jeunes hommes rattrapèrent dans les bois Hiram Page, l’un des
huit témoins, et commencèrent à le battre à coups de fouet et de bâton. Il
les supplia, mais il n’y avait aucune pitié. Ils dirent qu’il était un damné
mormon et ils avaient l’intention de le battre à mort ! Finalement, l’un
d’eux lui dit : Si tu renies ce maudit livre, nous te laisserons aller. Il
dit : Comment puis-je nier ce que je sais être vrai ? Alors ils le
tabassèrent de nouveau. Lorsqu’ils pensèrent qu’il était sur le point de
rendre l’âme, ils lui dirent : Alors, qu’est-ce que tu penses de ton Dieu,
quand il ne te sauve pas ? Il dit : Je crois en Dieu. Eh bien, dit l’un des
plus intelligents d'entre eux, je crois que ce damné imbécile n’en démordra
pas même si nous le tuons. Laissons-le aller. Mais il était à moitié mort.
Il resta cloué au lit pendant tout un temps. Voilà pour un homme qui sait
par lui-même. La connaissance est au-delà de la foi ou du doute. C’est une
certitude absolue.
« En compagnie d’un ami, j’ai rendu visite, en
1869, à l’un des huit témoins, le seul qui soit maintenant en vie et il a
rendu un témoignage très lucide et très rationnel et nous a donné beaucoup
de détails intéressants. Il était jeune quand il a eu ces témoignages. Il a
maintenant (avait alors) soixante-huit ans et est toujours ferme dans sa
foi. Je pose maintenant la question : que vais-je faire avec une telle nuée
de témoins fidèles, qui rendent un témoignage aussi rationnel et cependant
solennel ? Alors qu’ils étaient dans la fleur de l’âge, ces hommes ont eu la
vision de l’ange et rendu leur témoignage à tout le monde. Et huit hommes
ont vu les plaques et les ont touchées. Ces hommes savaient donc tous que ce
qu’ils déclaraient était absolument vrai. Et cela, en plus, pendant qu’ils
étaient jeunes, et maintenant qu’ils sont vieux, ils déclarent les mêmes
choses [14]. »
William McLellin connaissait intimement les familles
Smith et Whitmer, à partir du moment de sa conversion en 1831. Il les a
soigneusement interrogées au sujet du Livre de Mormon. En 1880, éloigné
depuis longtemps du mormonisme, il affirmait toujours leur crédibilité : «
Je les ai crus alors et je les crois toujours [15]. »
Le Livre de
Mormon a parfois été expliqué comme étant le produit non d’une simple
imposture perpétrée par un individu diabolique, d’une intelligence rare
(Joseph Smith), mais d’une imposture plus complexe et collective. Nous
pourrions appeler cela une « tromperie collective » (c'est-à-dire, par
Joseph Smith, les témoins du Livre de Mormon et probablement d’autres).
Cette hypothèse expliquerait les événements « surnaturels » associés à
la récupération du Livre de Mormon en déclarant, tout simplement, qu’ils ne
se sont jamais produits. Tous ceux qui en ont témoigné ont dû mentir pour
faire avancer un grand complot. Toutefois, une telle explication se
heurte à d’abondants éléments de preuve concernant la personnalité de Joseph
Smith [16]. En outre, elle va à l’encontre de ce que nous savons de la
personnalité des témoins et de leur comportement ultérieur [17].
Beaucoup de ceux qui ont interviewé David Whitmer, l’un des trois témoins,
au cours de ses dernières décennies, relèvent le profond respect qu’il
manifestait pour le manuscrit du Livre de Mormon qu’il avait en sa
possession. Il ne voulait à aucun prix s’en séparer en dépit du fait qu’il
n’était certainement pas riche et sa famille et lui avaient le sentiment que
non seulement il était divinement protégé mais qu’ils bénéficieraient de
cette protection divine tant qu’ils le posséderaient [18]. La question de
savoir si l’impression qu’ils avaient de la puissance quasi surnaturelle du
manuscrit était déplacée ou non n’a rien à voir avec le sujet qui nous
occupe : il est impossible de faire cadrer pareille attitude avec du cynisme
et une volonté délibérée de tromper.
David Whitmer fut une fois aux
prises avec une bande de quatre cents à cinq cents émeutiers missouriens qui
exigèrent de lui, sous peine de mort, qu’il renie son témoignage publié dans
le Livre de Mormon. Au lieu de cela, il le réaffirma avec force. Ni lui ni
les autres témoins ne nous apparaissent comme des conspirateurs cyniques
[19].
Il n’y a simplement aucun signe de malhonnêteté ni aucune
preuve d’un complot entre les associés de Joseph Smith — et, dans le cas
d’un groupe aussi grand (onze témoins officiels, plus Mary Whitmer, Emma
Smith, Lucy Mack Smith et William Smith), il aurait été inconcevablement
difficile de garder une telle conspiration secrète. Cela d’autant plus que
les conspirateurs présumés ont énormément souffert (y compris la mort dans
certains cas) pour leur complot supposé, n’ont rien gagné, se sont (dans
bien des cas) brouillés avec Joseph Smith et, collectivement, ont vécu
plusieurs décennies après la mort du prophète et ont été entièrement isolés
de toute communauté susceptible de les soutenir ou de flatter leur ego.
Comme l’homme de loi James H. Moyle, qui avait interviewé David Whitmer,
le fait remarquer à juste titre, « s’il y avait eu imposture dans cette
affaire, Joseph Smith aurait cultivé ces hommes et les aurait gardés avec
lui à tout prix. La vérité est que quand ils sont devenus indignes, ils ont
été excommuniés, même s’ils étaient témoins du Livre de Mormon [20]. »
Dans une lettre datée du 22 septembre 1899, George Schweich, petit-fils,
secrétaire particulier et partenaire en affaires de David Whitmer, se
rappelle à propos de son grand-père : « Je l’ai supplié de dévoiler
l’imposture dans l’affaire et il avait tout à gagner et rien à perdre en le
disant s’il estimait devoir le faire, mais il m’a décrit bien des fois la
scène de sa vision vers midi dans un pâturage en pleine nature — il n’y a
qu’une seule explication à part un véritable miracle et c’est celle-ci : si
cette vision n’était pas réelle, c’était de l’HYPNOTISME ; pour mon
grand-père c’était UN FAIT [21]. »
J’ai dit que l’hallucination,
qu’elle soit individuelle ou collective, ne peut pas expliquer les faits qui
sont en rapport avec la parution du Livre de Mormon. Mais les faits
s’opposent aussi à la notion d’un complot délibéré. Comme le fait remarquer
John Corrill, l’un des premiers convertis au XIXe siècle : « Quant au fait
que c’était une révélation de Dieu, onze personnes en plus de Smith ont
rendu un témoignage positif de sa véracité. Après avoir fait leur
connaissance, j’ai été incapable d’attaquer leur témoignage et j’ai donc
pensé qu’il était aussi logique de leur faire confiance que de faire
confiance aux écrits du Nouveau Testament dont je n’avais jamais vu les
auteurs ni l’exemplaire original [22]. »
Quelles sont les objections
principales aux témoignages des témoins ? Je rencontre régulièrement la
déclaration confiante que les témoins du Livre de Mormon n’ont pas vraiment
vu ou touché quoi que ce soit et n’ont pas réellement prétendu avoir vu ou
touché quelque chose. Ils ont seulement « vu » les plaques avec leurs yeux «
spirituels », m’assure-t-on et « yeux spirituels », pour eux, signifie «
dans leur imagination ».
Je vais laisser de côté la question de
savoir s’il y a la moindre possibilité que les témoins aient pu faire tant
de sacrifices pour quelque chose qu'ils reconnaissaient comme purement
imaginaire. Jetons un coup d’œil à leurs témoignages verbaux explicites.
Plusieurs des onze témoins officiels ont manifestement été en butte, de leur
vivant, à l’accusation qu’ils avaient simplement halluciné et ils ont rejeté
à plusieurs reprises de telles théories.
En fait, David Whitmer, l’un
des trois témoins, aurait facilement pu s’adresser aux sceptiques
d’aujourd'hui quand il a déclaré : « Je n’étais sous aucune hallucination,
ni n’ai été trompé ! J’ai vu de mes yeux vu et j’ai entendu avec mes
oreilles ! Je sais de quoi je parle ! [23] »
On ne saurait être plus
clair.
Et écoutez encore une fois la déclaration de Hyrum Smith
concernant les mois qu’il a passés dans la prison de Liberty, condamné à
mort : « Je remercie Dieu, dit-il aux saints, de m’être senti décidé à
mourir plutôt que de renier ce que mes yeux ont vu, que mes mains ont touché
[24]. »
Il y a quelques années, pendant que nous roulions à travers
la campagne juste au nord de Kansas City (Missouri), nous avons vu, ma femme
et moi, un certain nombre de bannières suspendues devant divers temples
protestants, invitant les gens à se joindre à des voyages en Terre Sainte.
Je dirige moi-même des visites aux sites bibliques ; je reconnais que la
visite de ces lieux a une très grande valeur spirituelle et éducative.
Cependant, l’ouest du Missouri lui-même est la sépulture de plusieurs
témoins oculaires beaucoup plus récents qui sont essentiellement comparables
aux premiers disciples de Jésus. Eux aussi ont vu. Eux aussi savaient
personnellement.
Et avec les plaques, comme avec l’incarnation du
Christ lui-même, nous avons une incursion entièrement matérielle et tout à
fait tangible du divin dans notre monde banal, une réfutation très palpable
de la vision laïque du monde.
Mais des témoignages comme ceux-là, n’y
en a-t-il pas treize à la douzaine ? N’y a-t-il pas un parallèle évident
dans le cas de James J. Strang, le leader d’un groupuscule éphémère après le
meurtre de Joseph Smith ?
Jetons un coup d’œil là-dessus [25].
Bien que peu connu aujourd'hui, James Jesse Strang fit sérieusement
campagne pour diriger l’Église après l’assassinat de Joseph Smith en 1844.
Lorsque l’ensemble des membres eut rejeté la prétention de ce nouveau
converti obscur qu’une lettre secrète l’avait désigné comme successeur de
Joseph Smith, Strang lança sa propre secte, dont le siège s’installa
finalement sur Beaver Island, dans le Michigan.
Comme Joseph, il
finit par prétendre avoir traduit des plaques de métal antiques et fournit
onze témoins oculaires pour confirmer ses dires.
En 1856, quand
lui-même fut assassiné, il avait plusieurs milliers de disciples, y compris
des membres de la famille de Joseph Smith, d’anciens apôtres et des témoins
du Livre de Mormon.
Soit dit en passant, le fait que certains témoins
du Livre de Mormon aient suivi Strang plaide en faveur de leur sincérité :
s’ils avaient été les auteurs délibérés d’une imposture avec Joseph Smith,
ils auraient probablement été beaucoup plus sceptiques vis-à-vis de Strang.
Mais le fait que Strang avait des témoins tout comme Joseph veut-il dire
que, pour être logiques, les croyants modernes au mormonisme doivent soit
accepter les prétentions de Strang soit rejeter tant Joseph que Strang ?
Non. Parce que les deux groupes de témoins et leur vécu ont été très
différents.
Les deux jeux de plaques inscrites que Strang a prétendu
avoir trouvés dans le Wisconsin et le Michigan au début de 1845 ont presque
certainement existé. La biographie standard de Strang faite par Milo Quaife
montre que si les visites d’anges à Strang « peuvent n’avoir eu qu’une
existence subjective dans le cerveau de l’homme qui les a racontées, les
plaques métalliques, quant à elles, possédaient une réalité objective très
matérielle. »
Et c’étaient presque certainement des faux.
Le
premier jeu, les trois plaques « Voree » ou « Rajah Manchou », a été déterré
par quatre « témoins » que Strang avait amenés à l’endroit où les plaques
étaient enterrées. Illustrées et inscrites sur les deux côtés, les plaques
Rajah Manchou avaient à peu près quatre centimètres sur sept, suffisamment
petites pour tenir dans la paume de la main ou pour transporter dans une
poche.
Parmi les nombreuses personnes qui les ont vues, il y avait
Stephen Post, qui écrivit qu’elles étaient en airain et qu’elles
ressemblaient effectivement au « cuivre français » utilisé dans les
chaudrons de cuisine ordinaires. « Avec toute la foi et toute la confiance
que je pouvais exercer, écrit-il, tout ce que je pouvais voir c’était que
Strang avait fait les plaques lui-même, ou au moins qu’il était possible
qu’il les ait faites. » Une source raconte que la plupart des quatre témoins
des plaques Rajah Manchou finirent par renier leur témoignage.
Les
dix-huit « Plaques de Laban », « également d’airain et ayant chacune environ
dix-neuf centimètres sur vingt-deux, ont été mentionnées pour la première
fois en 1849 et ont été vues par sept témoins en 1851. Le témoignage de ces
témoins fut publié comme préface du « Livre de la loi du Seigneur », que
Strang disait avoir dérivé des « Plaques de Laban ». (Il semble avoir
commencé la « traduction » au moins dès avril 1849. Une version de
quatre-vingt-quatre pages parut en 1851 ; en 1856, elle avait atteint trois
cent cinquante pages.) Les témoins de Strang rapportent avoir vu les plaques
mais ne mentionnent rien de miraculeux. Strang ne fournit pas non plus de
témoignage supplémentaire à l’appui comparable à celui des trois témoins du
Livre de Mormon.
Samuel P. Bacon, l’un des témoins des « plaques de
Laban », finit par nier l’inspiration du mouvement de Strang et le dénonça
comme une simple « invention humaine ». Un autre, Samuel Graham, affirma
plus tard qu’il avait même aidé Strang à la création des plaques.
«
Nous pouvons difficilement échapper à la conclusion, écrit Quaife, que
Strang les inventa et les planqua sciemment dans le but de duper ses
disciples crédules » et, par conséquent, que « la carrière prophétique de
Strang était une imposture fausse et impudente. »
Roger Van Noord, un
biographe plus récent, conclut que « sur base des faits, il est probable que
Strang — ou quelqu’un sous sa direction — inventa la lettre de nomination et
les plaques d’airain pour appuyer sa prétention à être prophète et vendre
des terres à Voree. Si ce scénario est correct, les prétentions de Strang à
être prophète étaient plus que suspectes, mais n’étaient pas un fantasme
psychologique. »
Ainsi, les plaques de Strang étaient beaucoup moins
nombreuses que celles du Livre de Mormon, ses témoins n’ont rien vu de
surnaturel et sa traduction a pris près d’une décennie plutôt qu’un peu plus
de deux mois. (Contrairement à Joseph Smith, qui n’avait pas d’instruction,
Strang avait beaucoup lu. Il avait été éditeur et homme de loi avant de
devenir mormon.) Ce qui est sans doute le plus frappant, au contraire des
témoins du Livre de Mormon, c’est qu’au moins certains des témoins de Strang
renièrent plus tard leur témoignage.
Les contrastes pèsent
fortement en faveur de Joseph Smith.
Je n’ai fait
qu’effleurer la surface de ce qui peut être démontré en faveur de la
fiabilité des témoins du Livre de Mormon […]. Mais je tiens à préciser très
clairement ce qu’implique leur témoignage si on l’accepte. D’une part,
accepter leurs récits, c’est admettre qu’il y avait des plaques tangibles,
réelles, matérielles — ce qui élimine effectivement la position que le Livre
de Mormon ne représente que l’imagination de Joseph Smith. Et, comme une
hallucination collective est hautement improbable, cela signifie soit qu’ils
ont été dupes d’une imposture ou en ont créé une. Mais ce que nous savons de
leur personnalité et de leur biographie, sans parler de celles de Joseph,
fait qu’il est extrêmement difficile de défendre l’idée qu’ils étaient
engagés dans un complot visant à commettre une imposture. Et il n’y a rien
non plus qui permette de croire que Joseph ou quelqu'un de son entourage ait
eu la capacité de fabriquer de fausses plaques.
[...]
Notes
[1] Ce discours a été prononcé le 16 novembre 2017
lors d’un colloque patronné par la Wheatley Institution de l’Université
Brigham Young consacré au thème Reason for Hope: Responding to a Secular
World (Raisons d’espérer : réponse à un monde laïque). Ont également
participé au colloque: Julie B. Beck, ancienne présidente générale de la
Société de Secours de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours, Jenet Jacob Erickson, ancienne membre du personnel enseignant de
l’école de vie de famille de BYU et professeur émérite de philosophie. Le
discours est reproduit ici tel qu’il a été donné, ce qui explique son
caractère quelque peu non académique et le caractère quelque peu
approximatif de ses notes de fin de texte. [2] Lavina Fielding Anderson,
dir. de publ., Lucy’s Book: A Critical Edition of Lucy Mack Smith’s Family
Memoir, Salt Lake City, Signature Books, 2001, p. 453. [3] Voir Richard
Lloyd Anderson, “Attempts to Redefine the Experience of the Eight
Witnesses”, Journal of Book of Mormon Studies 14/1 (2005); Steven C. Harper,
“Evaluating the Book of Mormon Witnesses”, Religious Educator 11/2 (2010).
[4] Hyrum Smith, “To the Saints Scattered Abroad”, Times and Seasons 1
(December 1839): p. 20. [5] Cité par Lyndon W. Cook, The Revelations of
the Prophet Joseph Smith: A Historical and Biographical Commentary of the
Doctrine and Covenants, Provo, UT, Seventy’s Mission Bookstore, 1981, p. 25.
[6] Anderson, “Attempts to Redefine the Experience of the Eight Witnesses”,
Journal of Book of Mormon Studies 14/1 (2005), p. 29. [7] Cité dans
Richard L. Anderson, Investigating the Book of Mormon Witnesses, Salt Lake
City, Deseret Book, 1989, p. 140. [8] Anderson, Lucy’s Book, p. 379.
[9] Id., p. 390. [10] Anderson, Investigating the Book of Mormon
Witnesses, p. 24. [11] Joseph Smith III, “Last Testimony of Sister Emma”,
Saints’ Advocate (2 octobre 1879), p. 52, 289‒290. [12] Gary R. Habermas
et Antony G. N. Flew, Did Jesus Rise from the Dead? The Resurrection Debate,
San Francisco: Harper and Row, 1987, p. 50. Le psychologue en question est
Gary R. Collins, cité dans une correspondance personnelle avec Gary R.
Habermas, en date du 21 février 1977. Voir aussi J. P. Brady, “The
Veridicality of Hypnotic, Visual Hallucinations”, dans Wolfram Keup, Origin
and Mechanisms of Hallucinations, New York, Plenum Press, 1970, p. 181;
Weston La Barre, “Anthropological Perspectives on Hallucination and
Hallucinogens”, dans Hallucinations: Behavior, Experience and Theory, New
York, John Wiley and Sons, 1975, p. 9‒10. [13] William Shakespeare, A
Midsummer Night’s Dream, V.i.1‒4, 23‒6. [14] Ces paragraphes viennent de
Mitchell K. Schaefer, dir. de publ., William E. McLellin’s Lost Manuscript,
Salt Lake City, Eborn Books, 2012, p. 166‒167. Les marques éditoriales (et
la curieuse faute d’orthographe de McLellin écrivant son propre nom) sont
tous fidèlement reproduits et revérifiés. Le témoin auquel McLellin rendit
visite en 1869 devait être John Whitmer, qui mourut en 1878. [15] Publié
dans Larry C. Porter, “William E. McLellan’s Testimony of the Book of
Mormon”, BYU Studies 10/4 (Summer 1970), p. 485‒487. [16] Voir, par
exemple, les matériaux rassemblés par Mark McConkie dans son livre de 2003
Remembering Joseph. [17] Les renseignements utiles sont agréablement
résumés dans divers ouvrages de Richard Lloyd Anderson, y compris son
classique Investigating the Book of Mormon Witnesses. [18] Voir Lyndon W.
Cook, David Whitmer Interviews: A Restoration Witness, Orem, UT, Grandin
Book Company, 1991. [19] Voir d’une manière générale Anderson,
Investigating the Book of Mormon Witnesses. [20]. Comme cité dans Cook,
David Whitmer Interviews, p. 169. [21] Majuscules dans l’original, dans
Cook, David Whitmer Interviews, p. 255‒256. [22] Cité par Anderson,
Investigating the Book of Mormon Witnesses, p. 188‒189. [23] Interview
avec Joseph Smith III, etc., Richmond, Missouri, juillet 1884, publié à
l’origine dans The Saints’ Herald, 28 janvier 1936 et réimprimé dans Cook,
David Whitmer Interviews, p. 134‒135 (italiques dans l’original). Comparez
avec Cook, David Whitmer Interviews, p. 92, 188, 192‒193. [24] Smith, “To
the Saints Scattered Abroad”, p. 20. [25] Ce qui suit est tiré de Milo
Milton Quaife, The Kingdom of Saint James: A Narrative of the Mormons, New
York, Oxford University Press, 1930; Roger Van Noord, The King of Beaver
Island, Champaign/Urbana, University of Illinois Press, 1988.
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