Une réponse « laïque » aux laïcs qui nient la divinité du Livre de Mormon
Les témoins du Livre de Mormon et leur défi à la laïcité
Daniel C. Peterson
Interpreter 27 (2017)


Il y a eu récemment beaucoup de commentaires sur l’augmentation du nombre des « néants » religieux. Tous ne sont pas réellement non-théistes, mais il ne fait pas de doute que la laïcité ou le naturalisme sont en augmentation et les saints des derniers jours n’ont pas échappé aux dégâts causés par cette tendance. Plusieurs ouvrages et articles récents ont cherché à aider leurs lecteurs à vivre avec le doute, à faire face à l’incertitude ou à trouver de la valeur ou de la joie dans la communauté mormone même lorsqu’une partie, la plus grande partie ou peut-être même la totalité de son récit fondateur en est venu à paraître intenable. Cependant, je crois qu’il faut défier de front le naturalisme et le Livre de Mormon est parmi nos meilleurs outils pour le faire. Et les témoins du Livre de Mormon sont, quant à eux, parmi les meilleures preuves de sa véracité que nous ayons et la seule preuve « laïque » que le Seigneur lui-même ait fournie.

Le titre de cette série de conférences, Reason for Hope: Responding to a Secular World (Raisons d’espérer : réactions à un monde laïque), présuppose que le monde — ou du moins notre monde, l’Occident nanti — est en grande partie et peut-être de plus en plus laïque [1]. Cela me semble une hypothèse raisonnable. Cela invite également les conférenciers participants à répondre au défi posé par la laïcité.

Ces derniers temps, plusieurs livres et articles publiés pour un public de saints des derniers jours ont cherché à aider leurs lecteurs à vivre avec le doute, à faire face à l’incertitude ou à trouver de la valeur ou de la joie dans la communauté mormone, même lorsqu’une partie ou la plus grande partie ou peut-être même la totalité de son récit fondateur en est venu à paraître intenable.

Ces approches peuvent évidemment être utiles à différentes personnes dans des circonstances différentes. Mais je ne vois aucune raison d’abandonner ou de désespérer ou de se résigner ; je ne considère pas que notre seul choix soit les soins palliatifs ; je pense qu’une santé spirituelle complète et robuste reste possible pour tout le monde — et c’est pourquoi mon approche aujourd'hui sera tout à fait différente. J’ai l’intention de défier directement la laïcité. En outre, je me propose de le faire au moyen d’une ressource qui nous a été donnée, à mon avis, très délibérément par Dieu lui-même.

Soyez « toujours prêts à vous défendre, dit 1 Pierre 3:15, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous. »

Comme le tombeau vide, le premier matin de Pâques, pour lequel, soit dit en passant, je trouve que les indices laïques sont étonnamment solides, le Livre de Mormon représente un défi concret et tangible à la conception que les laïcs ou naturalistes ont de la réalité. Il existe, et son existence exige qu’on l’explique.

Nous disposons de beaucoup d’arguments à l’appui de l’authenticité historique (et donc de l’autorité divine) du Livre de Mormon — des parallèles antiques avec le Proche orient, des caractéristiques linguistiques qui apportent leur contribution, des éléments d’archéologie mésoaméricaine, etc. — et j’ai moi-même beaucoup écrit sur ces sujets. Je pense qu’ils valent tout à fait la peine d’être poursuivis et ils peuvent souvent être fort puissants. (Ces derniers temps, pour ne nommer que quelques points récents, je suis particulièrement intrigué par les recherches de Royal Skousen et Stan Carmack démontrant la présence humainement inexplicable d’anglais du XVIe siècle dans le Livre de Mormon, par le travail de Brian Stubbs sur l’influence égyptienne et sémitique manifeste sur la famille de langues uto-aztèques [famille de langues parlées par les Indiens d’Utah et de Calfornie – NdT] et par l’examen auquel se livre Matthew Bowen de jeux de mots sémitiques dans les noms du Livre de Mormon, des travaux mentionnés dans Interpreter : A Journal of Mormon Scripture.)

Mais, si vous me permettez ce terme, il n’y a qu’un seul argument « laïque » ou « objectif » pour le Livre de Mormon qui implique directement une divine aide. Un seul qui, dès le début, a été ordonné directement par Dieu. Je parle ici, bien sûr, de deux déclarations solennelles : « Le témoignage de trois témoins » et « Le témoignage de huit témoins », qui sont publiés avec le Livre de Mormon depuis 1830.

Ce qui est significatif, c’est que, prises ensemble, ces deux déclarations — celles des trois et des huit témoins — rendent impossible que tout ceci repose simplement sur l’imagination de Joseph Smith, que cette imagination soit considérée comme dérangée ou mensongère. Il n’a pas été seul à affirmer percevoir ces choses. D’autres ont aussi déclaré avoir vu et, dans certains cas, avoir touché, les objets en question.

Joseph était clairement conscient de l’importance de ce fait. Dans son Histoire, Lucy Mack Smith, mère de Joseph, note son soulagement après que les trois témoins ont eu leur expérience :

« Joseph se laissa tomber à côté de moi et s’écria : « Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux : le Seigneur a maintenant fait montrer les plaques à trois autres que moi. Ils ont vu un ange... et ils auront à rendre témoignage de la vérité de ce que j’ai dit, car maintenant ils savent eux-mêmes que je ne passe pas mon temps à tromper les gens et j’ai l’impression d’être soulagé d’un fardeau qui était presque trop lourd à porter pour moi [2].

Ce qui est cependant très important, c’est que les deux déclarations — celle des trois et celle des huit — sont très différentes tant dans leur ton que dans ce qu’elles décrivent.

Dans la première, Oliver Cowdery, David Whitmer et Martin Harris affirment avoir vu les plaques d’où Joseph a traduit le Livre de Mormon. Mais ils affirment également avoir vu l’ange qui a apporté ces plaques et avoir entendu la voix de Dieu lui-même témoigner de la véracité de l’ouvrage et commander aux témoins de témoigner de sa véracité. Leur déclaration est ouvertement et fortement religieuse dans le ton.

En revanche, la déclaration des huit témoins est étonnamment sobre, légaliste (notez, par exemple, les trois mentions assez impersonnelles « ledit Smith »), très technique (par exemple : « les plaques... ont l’apparence de l’or » ainsi que « l’apparence d’un travail ancien ») et a un ton presque distinctement non religieux. Il n’y est pas question d’une voix divine ni de l’apparition d’un ange. Le texte parle de Dieu, mais uniquement en tant que garant de la véracité de leur affirmation, un peu à la manière d’un témoignage dans un tribunal ou de la prestation d’un serment solennel. Eux aussi prétendent avoir vu les plaques, mais contrairement aux trois témoins, ils affirment également avoir « soupesé » ces plaques et les avoir « touchées » un par un.

Quelle est l’utilité d’avoir ces deux déclarations distinctes ?

Il y a au moins une chose qui est claire : elles rendent la tâche beaucoup plus difficile à quiconque voudrait venir avec une explication naturaliste simple de l’événement.

Une personne déterminée à rejeter le témoignage des trois témoins, par exemple, pourrait faire valoir que leur expérience était simplement « visionnaire » et par conséquent — si l’on décrète que les visions sont impossibles — le produit d’une hallucination ou d’un trop-plein d’imagination. Et il faudrait en dire autant de Mary Whitmer, la mère des témoins David, Jacob, John, Christian et Peter Whitmer Jr., qui a également vu les plaques et, évidemment, un ange.

Cependant, même si certains ont aussi cherché à rejeter l’expérience des huit témoins comme étant simplement visionnaire (ce qui, insistent-ils, signifie bien entendu simplement qu’elle est imaginaire), elle s’est produite en plein jour et se borne obstinément à ne faire rien de plus qu’énoncer un fait [3]. On n’y trouve manifestement aucun élément explicitement surnaturel.

Fin 1839, Hyrum Smith écrivit un sujet pour le quotidien Times and Seasons couvrant, entre autres, ses quatre mois d’emprisonnement dans le froid et la faim dans ce qu’on appelait ironiquement la prison de Liberty, au Missouri, sous les menaces répétées d’exécution, tandis que sa famille et ses coreligionnaires membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours étaient chassés de chez eux en plein hiver :

« Je remercie Dieu, dit-il aux saints, de m’être senti décidé à mourir plutôt que de renier ce que mes yeux ont vu, que mes mains ont touché et dont j’ai rendu témoignage [...] Je peux assurer à mes frères bien-aimés que j’ai été rendu capable de rendre, alors qu’il n’y avait pour moi d’autre perspective que la mort, un témoignage comme je n’en aurai jamais rendu de ma vie [4]. »

On pourrait rejeter cette déclaration qu’il était prêt à mourir pour son témoignage comme étant une vantardise facile, une simple bravade rétrospective, si ce n’était le fait que, moins de cinq ans plus tard, en Illinois, parfaitement conscient du risque, il se rendit effectivement à la prison de Carthage où, avec son frère, le prophète, il mourut martyr — mot qui, en grec ancien, signifie « témoin » — sous une grêle de balles.

Les récits laissés par les huit témoins abondent non seulement d’affirmations d’avoir « vu et touché » les plaques, d’avoir tourné, chacun, des feuilles et examiné ce qui y était gravé, mais aussi d’estimations de leur poids, de descriptions de leur forme physique et des anneaux qui les reliaient et aussi de rapports de leurs dimensions approximatives.

L’interview en 1878 de Wilhelm Poulson avec John Whitmer nous en donne un excellent résumé :

« Moi : Avez-vous tenu les plaques avec vos mains ? Lui : Oui !
« Moi : Alors, elles étaient matérielles ? Lui : Oui, aussi matérielles qu’elles puissent l’être.
« Moi : Elles étaient lourdes à soulever ? Lui : Oui, et vous savez que l’or est un métal lourd, elles étaient très lourdes.
« Moi : quelles étaient les dimensions des feuilles ? Lui : Autant que je me souvienne, 20 centimètres sur 16 ou 17.
« Moi : Les feuilles étaient-elles épaisses ? Lui : Oui, suffisamment épaisses pour pouvoir être gravées recto-verso.
« Moi : Comment les feuilles étaient-elles reliées ? Lui : Par trois anneaux ayant chacun la forme d’un D, le côté droit vers l’intérieur [...]
« Moi : Les avez-vous vues recouvertes d’un tissu ? Lui : Non. Il nous les a remises non couvertes entre nos mains et nous avons tourné suffisamment les feuilles pour nous satisfaire [5]. »

William Smith, qui connaissait bien les huit témoins — son père et deux de ses frères étaient parmi eux — a expliqué « que non seulement ils ont vu de leurs yeux mais ont touché de leurs mains ledit document [6]. » Daniel Tyler a entendu Samuel Smith témoigner : « Il savait que son frère Joseph avait les plaques, car le prophète les lui avait montrées et il les avait touchées et vu ce qui y était gravé [7]. »

En gros, ceux qui cherchent à écarter le témoignage des huit témoins doivent balayer purement et simplement ce que ces témoins ont dit effectivement et avec une grande force.

Cependant, si leur façon de voir les choses l’exige, beaucoup de sceptiques vont devoir affronter la tâche de rejeter l’expérience de tous les témoins comme étant une simple hallucination : « Une fois que vous éliminez l’impossible », explique Sherlock Holmes dans le roman d’Arthur Conan Doyle de 1890, « La Marque des quatre », « ce qui reste, aussi improbable que cela puisse paraître, doit être la vérité. » Et pour certains anti-théistes, les visions et le surnaturel — les anciennes plaques d’or néphites — sont carrément impossibles.

En d’autres termes, si nous respectons les sources historiques primaires, l’explication qui a la préférence pour les sceptiques en ce qui concerne les trois témoins — hallucination ou imagination — ne fonctionne tout simplement pas pour les huit témoins ni pour plusieurs témoins secondaires.

Lucy Mack Smith « examina » l’Urim et le Thummim et constata « qu’il s’agissait de deux diamants triangulaires lisses fixés dans du verre et les verres étaient montés dans des arcs d’argent, qui étaient reliés entre eux à peu près comme des lunettes à l’ancienne [8]. »

Décrivant le pectoral néphite, elle se rappelait que « Il était enveloppé dans un mouchoir de fine mousseline, si mince que je pouvais voir le métal luisant et en vérifier les proportions sans la moindre difficulté.
« Il était concave d’un côté et convexe de l’autre et s’étendait depuis le cou vers le bas jusqu’au centre de l’estomac d’un homme de taille extraordinaire. Il avait quatre sangles de la même matière pour le fixer à la poitrine, dont deux remontaient pour passer au-dessus des épaules et les deux autres servaient à le fixer aux hanches. Elles avaient juste la largeur de deux de mes doigts, (car je les ai mesurées), et elles avaient des trous à leurs extrémités pour que l’on puisse les attacher [9]. »

William Smith, qui n’était pas l’un des huit témoins, a dit à plusieurs reprises à propos de sa propre expérience des plaques :
« Je les ai touchées et soupesées tandis qu’elles étaient enveloppées dans un tissu et j’ai estimé qu’elles pesaient une trentaine de kilos. Je voyais bien que c’étaient des plaques d’une sorte ou d’une autre et qu’elles étaient attachées ensemble par des anneaux fixés au dos [10]. »

Emma, la femme de Joseph, et sa sœur Katharine durent plus d’une fois déplacer les plaques. Plus tard, Emma témoigna :
« Les plaques étaient souvent sur la table sans aucun effort pour les cacher, enveloppées dans une petite nappe en tissu que je lui avais donnée pour les y envelopper. J’ai une fois senti les plaques tandis qu’elles étaient posées sur la table, retraçant leur contour et leur forme. Elles semblaient souples comme du papier épais et émettaient un bruissement métallique lorsque j’en bougeais les bords avec le pouce, comme on pourrait feuilleter les bords d’un livre [11]. »

Un incroyant consciencieux doit donc supposer l’existence de faux objets, pour la création desquels il n’existe absolument aucune preuve — et aucun signe que, parmi les associés de Joseph Smith, il y ait eu quelqu’un ayant les compétences requises pour les fabriquer. En outre, comme l’indiquent les déclarations ultérieures des trois témoins, ils ont vu non seulement les plaques, mais divers autres objets (par exemple, le Liahona, l’épée de Laban, l’urim et le thummim et le pectoral) que seul un expert en métallurgie aurait pu forger.

Mais revenons à la suggestion que les trois témoins avaient simplement une hallucination. Rejeter même le témoignage des trois témoins est plus difficile que certains semblent l’imaginer, car leur expérience ne s’est pas produite simultanément. Au contraire, elle s’est produite en deux occasions distinctes. Et quelque chose qui a été vécu par trois personnes distinctes en plus de Joseph Smith et — puisque Martin Harris a reçu son témoignage séparément d’Oliver Cowdery et de David Whitmer — à deux moments distincts et en deux endroits distincts est nettement plus difficile à balayer qu’une expérience dont une personne seulement se revendique.

Après tout, comme le philosophe évangélique Gary Habermas l’a observé concernant l’apparition du Christ après sa résurrection aux onze apôtres : « Une hallucination est un événement privé, observé par une personne seulement. Deux personnes ne peuvent pas avoir la même hallucination, onze personnes encore moins. »

Remarquez, soit dit en passant, que le commentaire du professeur Habermas s’applique remarquablement bien aux témoins officiels du Livre de Mormon, qui étaient — et ce n’est peut-être pas un hasard — exactement au nombre de onze.

À l’appui de sa position, Habermas cite une correspondance personnelle « d’un psychologue bien connu », qui écrit :
« L’hallucination est un phénomène individuel. De par sa nature même, une personne seulement à la fois peut avoir une hallucination donnée. Ce n’est certainement pas quelque chose qu’un groupe de personnes peut avoir. Il n’est pas possible non plus qu’une seule personne puisse induire d’une façon ou d’une autre une hallucination chez quelqu'un d’autre. Étant donné qu’une hallucination n’existe que dans ce sens subjectif et personnel, il est évident que d’autres ne peuvent pas en être témoins [12]. »

« L’hallucination est un phénomène solitaire », opine l’écrivain catholique Karl Keating. « Dans la littérature médicale, il n’y a aucune trace de ce que ne serait-ce que deux personnes qui aient la même hallucination en même temps [13]. »

[***]

William E. McLellin fut choisi en 1835 pour être l’un des douze apôtres, mais fut excommunié en 1838 de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Cependant, il n’abandonna jamais sa foi au Livre de Mormon et l’un des piliers de sa foi reposait sur les entretiens approfondis qu’il avait eus au départ avec les témoins de ce livre. C’était un homme très intelligent (et, semble-t-il, plutôt irascible) et il était très soigneux et décidé et à découvrir la vérité.

McLellin a laissé un certain nombre de déclarations sur ses recherches. Celle-ci provient d’un manuscrit inédit qu’il a écrit entre janvier 1871 et janvier 1872. Je trouve cela fascinant et, étant donné que je ne pense pas que ce soit très connu, je vais la citer en détail :

« En 1833, le samedi 20 juillet, lorsque les émeutes régnaient en maître dans le comté de Jackson (Missouri), nous nous enfuîmes, O. Cowdery et moi, de chez nous, de peur de subir des violences. Les émeutiers se dispersèrent, convenant de se rencontrer à nouveau le mardi suivant. Ils offrirent une récompense de quatre vingts dollars à toute personne qui livrerait Cowdery ou McLellan le mardi à Independence. Le lundi je me glissai jusqu’à la colonie de Whitmer et là, dans les bois solitaires, je rencontrai David Whitmer et Oliver Cowdery. Je leur dis : « Frères, je n’ai jamais eu de vision de ma vie, mais vous, vous dites que vous en avez eu une, et donc vous savez formellement. Maintenant, vous savez que notre vie est en danger à chaque heure, si les émeutiers nous attrapent. Dites-moi, dans la crainte de Dieu, ce Livre de Mormon est-il vrai ? Cowdery me regarda, le visage solennel, et dit : « Frère William, Dieu a envoyé son saint ange déclarer la véracité de sa traduction et donc nous savons. « Et même si les émeutiers devaient nous tuer, nous devrions mourir en en déclarant la vérité ». David dit : « Oliver vous a dit la vérité solennelle, car nous ne pouvions pas être trompés. Je vous en déclare formellement la véracité ! » Je dis : Les gars, je vous crois. Je ne vois pas pourquoi vous me diriez quelque chose de faux maintenant que notre vie est en danger. Huit hommes témoignent également avoir touché cette pile de plaques sacrées d’où Joseph Smith a lu la traduction de ce livre céleste. »

Et il continue :
« Il y a un épisode que je vais raconter à propos de l’un de ces huit témoins. Tandis que les émeutiers se déchaînaient au comté de Jackson, en 1833, quelques jeunes hommes rattrapèrent dans les bois Hiram Page, l’un des huit témoins, et commencèrent à le battre à coups de fouet et de bâton. Il les supplia, mais il n’y avait aucune pitié. Ils dirent qu’il était un damné mormon et ils avaient l’intention de le battre à mort ! Finalement, l’un d’eux lui dit : Si tu renies ce maudit livre, nous te laisserons aller. Il dit : Comment puis-je nier ce que je sais être vrai ? Alors ils le tabassèrent de nouveau. Lorsqu’ils pensèrent qu’il était sur le point de rendre l’âme, ils lui dirent : Alors, qu’est-ce que tu penses de ton Dieu, quand il ne te sauve pas ? Il dit : Je crois en Dieu. Eh bien, dit l’un des plus intelligents d'entre eux, je crois que ce damné imbécile n’en démordra pas même si nous le tuons. Laissons-le aller. Mais il était à moitié mort. Il resta cloué au lit pendant tout un temps. Voilà pour un homme qui sait par lui-même. La connaissance est au-delà de la foi ou du doute. C’est une certitude absolue.

« En compagnie d’un ami, j’ai rendu visite, en 1869, à l’un des huit témoins, le seul qui soit maintenant en vie et il a rendu un témoignage très lucide et très rationnel et nous a donné beaucoup de détails intéressants. Il était jeune quand il a eu ces témoignages. Il a maintenant (avait alors) soixante-huit ans et est toujours ferme dans sa foi. Je pose maintenant la question : que vais-je faire avec une telle nuée de témoins fidèles, qui rendent un témoignage aussi rationnel et cependant solennel ? Alors qu’ils étaient dans la fleur de l’âge, ces hommes ont eu la vision de l’ange et rendu leur témoignage à tout le monde. Et huit hommes ont vu les plaques et les ont touchées. Ces hommes savaient donc tous que ce qu’ils déclaraient était absolument vrai. Et cela, en plus, pendant qu’ils étaient jeunes, et maintenant qu’ils sont vieux, ils déclarent les mêmes choses [14]. »

William McLellin connaissait intimement les familles Smith et Whitmer, à partir du moment de sa conversion en 1831. Il les a soigneusement interrogées au sujet du Livre de Mormon. En 1880, éloigné depuis longtemps du mormonisme, il affirmait toujours leur crédibilité : « Je les ai crus alors et je les crois toujours [15]. »

Le Livre de Mormon a parfois été expliqué comme étant le produit non d’une simple imposture perpétrée par un individu diabolique, d’une intelligence rare (Joseph Smith), mais d’une imposture plus complexe et collective. Nous pourrions appeler cela une « tromperie collective » (c'est-à-dire, par Joseph Smith, les témoins du Livre de Mormon et probablement d’autres).

Cette hypothèse expliquerait les événements « surnaturels » associés à la récupération du Livre de Mormon en déclarant, tout simplement, qu’ils ne se sont jamais produits. Tous ceux qui en ont témoigné ont dû mentir pour faire avancer un grand complot.
Toutefois, une telle explication se heurte à d’abondants éléments de preuve concernant la personnalité de Joseph Smith [16]. En outre, elle va à l’encontre de ce que nous savons de la personnalité des témoins et de leur comportement ultérieur [17].

Beaucoup de ceux qui ont interviewé David Whitmer, l’un des trois témoins, au cours de ses dernières décennies, relèvent le profond respect qu’il manifestait pour le manuscrit du Livre de Mormon qu’il avait en sa possession. Il ne voulait à aucun prix s’en séparer en dépit du fait qu’il n’était certainement pas riche et sa famille et lui avaient le sentiment que non seulement il était divinement protégé mais qu’ils bénéficieraient de cette protection divine tant qu’ils le posséderaient [18]. La question de savoir si l’impression qu’ils avaient de la puissance quasi surnaturelle du manuscrit était déplacée ou non n’a rien à voir avec le sujet qui nous occupe : il est impossible de faire cadrer pareille attitude avec du cynisme et une volonté délibérée de tromper.

David Whitmer fut une fois aux prises avec une bande de quatre cents à cinq cents émeutiers missouriens qui exigèrent de lui, sous peine de mort, qu’il renie son témoignage publié dans le Livre de Mormon. Au lieu de cela, il le réaffirma avec force. Ni lui ni les autres témoins ne nous apparaissent comme des conspirateurs cyniques [19].

Il n’y a simplement aucun signe de malhonnêteté ni aucune preuve d’un complot entre les associés de Joseph Smith — et, dans le cas d’un groupe aussi grand (onze témoins officiels, plus Mary Whitmer, Emma Smith, Lucy Mack Smith et William Smith), il aurait été inconcevablement difficile de garder une telle conspiration secrète. Cela d’autant plus que les conspirateurs présumés ont énormément souffert (y compris la mort dans certains cas) pour leur complot supposé, n’ont rien gagné, se sont (dans bien des cas) brouillés avec Joseph Smith et, collectivement, ont vécu plusieurs décennies après la mort du prophète et ont été entièrement isolés de toute communauté susceptible de les soutenir ou de flatter leur ego.

Comme l’homme de loi James H. Moyle, qui avait interviewé David Whitmer, le fait remarquer à juste titre, « s’il y avait eu imposture dans cette affaire, Joseph Smith aurait cultivé ces hommes et les aurait gardés avec lui à tout prix. La vérité est que quand ils sont devenus indignes, ils ont été excommuniés, même s’ils étaient témoins du Livre de Mormon [20]. »

Dans une lettre datée du 22 septembre 1899, George Schweich, petit-fils, secrétaire particulier et partenaire en affaires de David Whitmer, se rappelle à propos de son grand-père : « Je l’ai supplié de dévoiler l’imposture dans l’affaire et il avait tout à gagner et rien à perdre en le disant s’il estimait devoir le faire, mais il m’a décrit bien des fois la scène de sa vision vers midi dans un pâturage en pleine nature — il n’y a qu’une seule explication à part un véritable miracle et c’est celle-ci : si cette vision n’était pas réelle, c’était de l’HYPNOTISME ; pour mon grand-père c’était UN FAIT [21]. »

J’ai dit que l’hallucination, qu’elle soit individuelle ou collective, ne peut pas expliquer les faits qui sont en rapport avec la parution du Livre de Mormon. Mais les faits s’opposent aussi à la notion d’un complot délibéré. Comme le fait remarquer John Corrill, l’un des premiers convertis au XIXe siècle : « Quant au fait que c’était une révélation de Dieu, onze personnes en plus de Smith ont rendu un témoignage positif de sa véracité. Après avoir fait leur connaissance, j’ai été incapable d’attaquer leur témoignage et j’ai donc pensé qu’il était aussi logique de leur faire confiance que de faire confiance aux écrits du Nouveau Testament dont je n’avais jamais vu les auteurs ni l’exemplaire original [22]. »

Quelles sont les objections principales aux témoignages des témoins ? Je rencontre régulièrement la déclaration confiante que les témoins du Livre de Mormon n’ont pas vraiment vu ou touché quoi que ce soit et n’ont pas réellement prétendu avoir vu ou touché quelque chose. Ils ont seulement « vu » les plaques avec leurs yeux « spirituels », m’assure-t-on et « yeux spirituels », pour eux, signifie « dans leur imagination ».

Je vais laisser de côté la question de savoir s’il y a la moindre possibilité que les témoins aient pu faire tant de sacrifices pour quelque chose qu'ils reconnaissaient comme purement imaginaire. Jetons un coup d’œil à leurs témoignages verbaux explicites. Plusieurs des onze témoins officiels ont manifestement été en butte, de leur vivant, à l’accusation qu’ils avaient simplement halluciné et ils ont rejeté à plusieurs reprises de telles théories.

En fait, David Whitmer, l’un des trois témoins, aurait facilement pu s’adresser aux sceptiques d’aujourd'hui quand il a déclaré : « Je n’étais sous aucune hallucination, ni n’ai été trompé ! J’ai vu de mes yeux vu et j’ai entendu avec mes oreilles ! Je sais de quoi je parle ! [23] »

On ne saurait être plus clair.

Et écoutez encore une fois la déclaration de Hyrum Smith concernant les mois qu’il a passés dans la prison de Liberty, condamné à mort : « Je remercie Dieu, dit-il aux saints, de m’être senti décidé à mourir plutôt que de renier ce que mes yeux ont vu, que mes mains ont touché [24]. »

Il y a quelques années, pendant que nous roulions à travers la campagne juste au nord de Kansas City (Missouri), nous avons vu, ma femme et moi, un certain nombre de bannières suspendues devant divers temples protestants, invitant les gens à se joindre à des voyages en Terre Sainte. Je dirige moi-même des visites aux sites bibliques ; je reconnais que la visite de ces lieux a une très grande valeur spirituelle et éducative. Cependant, l’ouest du Missouri lui-même est la sépulture de plusieurs témoins oculaires beaucoup plus récents qui sont essentiellement comparables aux premiers disciples de Jésus. Eux aussi ont vu. Eux aussi savaient personnellement.

Et avec les plaques, comme avec l’incarnation du Christ lui-même, nous avons une incursion entièrement matérielle et tout à fait tangible du divin dans notre monde banal, une réfutation très palpable de la vision laïque du monde.

Mais des témoignages comme ceux-là, n’y en a-t-il pas treize à la douzaine ? N’y a-t-il pas un parallèle évident dans le cas de James J. Strang, le leader d’un groupuscule éphémère après le meurtre de Joseph Smith ?

Jetons un coup d’œil là-dessus [25].

Bien que peu connu aujourd'hui, James Jesse Strang fit sérieusement campagne pour diriger l’Église après l’assassinat de Joseph Smith en 1844.

Lorsque l’ensemble des membres eut rejeté la prétention de ce nouveau converti obscur qu’une lettre secrète l’avait désigné comme successeur de Joseph Smith, Strang lança sa propre secte, dont le siège s’installa finalement sur Beaver Island, dans le Michigan.

Comme Joseph, il finit par prétendre avoir traduit des plaques de métal antiques et fournit onze témoins oculaires pour confirmer ses dires.

En 1856, quand lui-même fut assassiné, il avait plusieurs milliers de disciples, y compris des membres de la famille de Joseph Smith, d’anciens apôtres et des témoins du Livre de Mormon.

Soit dit en passant, le fait que certains témoins du Livre de Mormon aient suivi Strang plaide en faveur de leur sincérité : s’ils avaient été les auteurs délibérés d’une imposture avec Joseph Smith, ils auraient probablement été beaucoup plus sceptiques vis-à-vis de Strang.

Mais le fait que Strang avait des témoins tout comme Joseph veut-il dire que, pour être logiques, les croyants modernes au mormonisme doivent soit accepter les prétentions de Strang soit rejeter tant Joseph que Strang ?

Non. Parce que les deux groupes de témoins et leur vécu ont été très différents.

Les deux jeux de plaques inscrites que Strang a prétendu avoir trouvés dans le Wisconsin et le Michigan au début de 1845 ont presque certainement existé. La biographie standard de Strang faite par Milo Quaife montre que si les visites d’anges à Strang « peuvent n’avoir eu qu’une existence subjective dans le cerveau de l’homme qui les a racontées, les plaques métalliques, quant à elles, possédaient une réalité objective très matérielle. »

Et c’étaient presque certainement des faux.

Le premier jeu, les trois plaques « Voree » ou « Rajah Manchou », a été déterré par quatre « témoins » que Strang avait amenés à l’endroit où les plaques étaient enterrées. Illustrées et inscrites sur les deux côtés, les plaques Rajah Manchou avaient à peu près quatre centimètres sur sept, suffisamment petites pour tenir dans la paume de la main ou pour transporter dans une poche.

Parmi les nombreuses personnes qui les ont vues, il y avait Stephen Post, qui écrivit qu’elles étaient en airain et qu’elles ressemblaient effectivement au « cuivre français » utilisé dans les chaudrons de cuisine ordinaires. « Avec toute la foi et toute la confiance que je pouvais exercer, écrit-il, tout ce que je pouvais voir c’était que Strang avait fait les plaques lui-même, ou au moins qu’il était possible qu’il les ait faites. » Une source raconte que la plupart des quatre témoins des plaques Rajah Manchou finirent par renier leur témoignage.

Les dix-huit « Plaques de Laban », « également d’airain et ayant chacune environ dix-neuf centimètres sur vingt-deux, ont été mentionnées pour la première fois en 1849 et ont été vues par sept témoins en 1851. Le témoignage de ces témoins fut publié comme préface du « Livre de la loi du Seigneur », que Strang disait avoir dérivé des « Plaques de Laban ». (Il semble avoir commencé la « traduction » au moins dès avril 1849. Une version de quatre-vingt-quatre pages parut en 1851 ; en 1856, elle avait atteint trois cent cinquante pages.) Les témoins de Strang rapportent avoir vu les plaques mais ne mentionnent rien de miraculeux. Strang ne fournit pas non plus de témoignage supplémentaire à l’appui comparable à celui des trois témoins du Livre de Mormon.

Samuel P. Bacon, l’un des témoins des « plaques de Laban », finit par nier l’inspiration du mouvement de Strang et le dénonça comme une simple « invention humaine ». Un autre, Samuel Graham, affirma plus tard qu’il avait même aidé Strang à la création des plaques.

« Nous pouvons difficilement échapper à la conclusion, écrit Quaife, que Strang les inventa et les planqua sciemment dans le but de duper ses disciples crédules » et, par conséquent, que « la carrière prophétique de Strang était une imposture fausse et impudente. »

Roger Van Noord, un biographe plus récent, conclut que « sur base des faits, il est probable que Strang — ou quelqu’un sous sa direction — inventa la lettre de nomination et les plaques d’airain pour appuyer sa prétention à être prophète et vendre des terres à Voree. Si ce scénario est correct, les prétentions de Strang à être prophète étaient plus que suspectes, mais n’étaient pas un fantasme psychologique. »

Ainsi, les plaques de Strang étaient beaucoup moins nombreuses que celles du Livre de Mormon, ses témoins n’ont rien vu de surnaturel et sa traduction a pris près d’une décennie plutôt qu’un peu plus de deux mois. (Contrairement à Joseph Smith, qui n’avait pas d’instruction, Strang avait beaucoup lu. Il avait été éditeur et homme de loi avant de devenir mormon.) Ce qui est sans doute le plus frappant, au contraire des témoins du Livre de Mormon, c’est qu’au moins certains des témoins de Strang renièrent plus tard leur témoignage.

Les contrastes pèsent fortement en faveur de Joseph Smith.

Je n’ai fait qu’effleurer la surface de ce qui peut être démontré en faveur de la fiabilité des témoins du Livre de Mormon […]. Mais je tiens à préciser très clairement ce qu’implique leur témoignage si on l’accepte. D’une part, accepter leurs récits, c’est admettre qu’il y avait des plaques tangibles, réelles, matérielles — ce qui élimine effectivement la position que le Livre de Mormon ne représente que l’imagination de Joseph Smith. Et, comme une hallucination collective est hautement improbable, cela signifie soit qu’ils ont été dupes d’une imposture ou en ont créé une. Mais ce que nous savons de leur personnalité et de leur biographie, sans parler de celles de Joseph, fait qu’il est extrêmement difficile de défendre l’idée qu’ils étaient engagés dans un complot visant à commettre une imposture. Et il n’y a rien non plus qui permette de croire que Joseph ou quelqu'un de son entourage ait eu la capacité de fabriquer de fausses plaques.

[...]

Notes

[1] Ce discours a été prononcé le 16 novembre 2017 lors d’un colloque patronné par la Wheatley Institution de l’Université Brigham Young consacré au thème Reason for Hope: Responding to a Secular World (Raisons d’espérer : réponse à un monde laïque). Ont également participé au colloque: Julie B. Beck, ancienne présidente générale de la Société de Secours de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Jenet Jacob Erickson, ancienne membre du personnel enseignant de l’école de vie de famille de BYU et professeur émérite de philosophie. Le discours est reproduit ici tel qu’il a été donné, ce qui explique son caractère quelque peu non académique et le caractère quelque peu approximatif de ses notes de fin de texte.
[2] Lavina Fielding Anderson, dir. de publ., Lucy’s Book: A Critical Edition of Lucy Mack Smith’s Family Memoir, Salt Lake City, Signature Books, 2001, p. 453.
[3] Voir Richard Lloyd Anderson, “Attempts to Redefine the Experience of the Eight Witnesses”, Journal of Book of Mormon Studies 14/1 (2005); Steven C. Harper, “Evaluating the Book of Mormon Witnesses”, Religious Educator 11/2 (2010).
[4] Hyrum Smith, “To the Saints Scattered Abroad”, Times and Seasons 1 (December 1839): p. 20.
[5] Cité par Lyndon W. Cook, The Revelations of the Prophet Joseph Smith: A Historical and Biographical Commentary of the Doctrine and Covenants, Provo, UT, Seventy’s Mission Bookstore, 1981, p. 25.
[6] Anderson, “Attempts to Redefine the Experience of the Eight Witnesses”, Journal of Book of Mormon Studies 14/1 (2005), p. 29.
[7] Cité dans Richard L. Anderson, Investigating the Book of Mormon Witnesses, Salt Lake City, Deseret Book, 1989, p. 140.
[8] Anderson, Lucy’s Book, p. 379.
[9] Id., p. 390.
[10] Anderson, Investigating the Book of Mormon Witnesses, p. 24.
[11] Joseph Smith III, “Last Testimony of Sister Emma”, Saints’ Advocate (2 octobre 1879), p. 52, 289‒290.
[12] Gary R. Habermas et Antony G. N. Flew, Did Jesus Rise from the Dead? The Resurrection Debate, San Francisco: Harper and Row, 1987, p. 50. Le psychologue en question est Gary R. Collins, cité dans une correspondance personnelle avec Gary R. Habermas, en date du 21 février 1977. Voir aussi J. P. Brady, “The Veridicality of Hypnotic, Visual Hallucinations”, dans Wolfram Keup, Origin and Mechanisms of Hallucinations, New York, Plenum Press, 1970, p. 181; Weston La Barre, “Anthropological Perspectives on Hallucination and Hallucinogens”, dans Hallucinations: Behavior, Experience and Theory, New York, John Wiley and Sons, 1975, p. 9‒10.
[13] William Shakespeare, A Midsummer Night’s Dream, V.i.1‒4, 23‒6.
[14] Ces paragraphes viennent de Mitchell K. Schaefer, dir. de publ., William E. McLellin’s Lost Manuscript, Salt Lake City, Eborn Books, 2012, p. 166‒167. Les marques éditoriales (et la curieuse faute d’orthographe de McLellin écrivant son propre nom) sont tous fidèlement reproduits et revérifiés. Le témoin auquel McLellin rendit visite en 1869 devait être John Whitmer, qui mourut en 1878.
[15] Publié dans Larry C. Porter, “William E. McLellan’s Testimony of the Book of Mormon”, BYU Studies 10/4 (Summer 1970), p. 485‒487.
[16] Voir, par exemple, les matériaux rassemblés par Mark McConkie dans son livre de 2003 Remembering Joseph.
[17] Les renseignements utiles sont agréablement résumés dans divers ouvrages de Richard Lloyd Anderson, y compris son classique Investigating the Book of Mormon Witnesses.
[18] Voir Lyndon W. Cook, David Whitmer Interviews: A Restoration Witness, Orem, UT, Grandin Book Company, 1991.
[19] Voir d’une manière générale Anderson, Investigating the Book of Mormon Witnesses.
[20]. Comme cité dans Cook, David Whitmer Interviews, p. 169.
[21] Majuscules dans l’original, dans Cook, David Whitmer Interviews, p. 255‒256.
[22] Cité par Anderson, Investigating the Book of Mormon Witnesses, p. 188‒189.
[23] Interview avec Joseph Smith III, etc., Richmond, Missouri, juillet 1884, publié à l’origine dans The Saints’ Herald, 28 janvier 1936 et réimprimé dans Cook, David Whitmer Interviews, p. 134‒135 (italiques dans l’original). Comparez avec Cook, David Whitmer Interviews, p. 92, 188, 192‒193.
[24] Smith, “To the Saints Scattered Abroad”, p. 20.
[25] Ce qui suit est tiré de Milo Milton Quaife, The Kingdom of Saint James: A Narrative of the Mormons, New York, Oxford University Press, 1930; Roger Van Noord, The King of Beaver Island, Champaign/Urbana, University of Illinois Press, 1988.