Comment le Centre de BYU à Jérusalem a failli causer la chute du gouvernement israélien

par Jamie Armstrong

LDS Living

8 mai 2017

Il y a trente ans, des étudiants commençaient à s’installer au Centre d’études du Proche-Orient de l’université Brigham Young à Jérusalem. Aujourd'hui, membres et non-membres le considèrent comme un élément magnifique du paysage de la ville sainte, mais il n’en a pas toujours été ainsi. En fait, le projet de construire le Centre d’études de Jérusalem a suscité une telle controverse que « la question mormone » a failli, plus d’une fois, causer la chute du gouvernement israélien.

Situé sur le mont Scopus, à l’extrémité nord du mont des Oliviers, le Centre d’études de Jérusalem se distingue par sa grâce et sa beauté. Avec son utilisation ingénieuse de l’espace et de la lumière et les meilleurs matériaux naturels de partout dans le monde, c’est un chef-d’œuvre architectural qui reflète le style du Proche-Orient et tire le meilleur parti de la vue panoramique spectaculaire de la Vieille Ville en contrebas.

La beauté et la sérénité qui imprègnent aujourd'hui le Centre font un contraste saisissant avec les événements qui ont présidé au processus de construction, des événements tumultueux et chargés d’opposition à presque chaque détour. Il y a eu des menaces de mort, du vandalisme et protestation sur protestation. Mais alors même que le projet de Centre d’études de Jérusalem se transformait en controverse internationale, il y a eu des amis et des supporters de nombreuses confessions qui ont pris courageusement la défense du projet ambitieux et impressionnant de l’Université Brigham Young.

Des débuts modestes

En 1968, BYU lançait un programme d’études à l’étranger en Israël avec seulement une poignée d’étudiants qui logeaient à l’hôtel. Mais le programme a rapidement gagné en popularité, et dès 1973, les dirigeants de l’Église et de l’université envisageaient la possibilité de construire une école pour les étudiants. Pendant ce temps, des recherches étaient en cours pour trouver le terrain approprié pour construire une chapelle pour les membres locaux.

Puis, le 24 octobre 1979, en cours de route pour la dédicace de l’Orson Hyde Memorial Garden, un parc magnifiquement conçu sur le mont des Oliviers, honorant la visite de l’Apôtre à la Terre Sainte en 1841, le président Spencer W. Kimball annonça son intention de construire à Jérusalem un Centre d’études qui non seulement accueillerait le programme d’études à l’étranger de BYU, mais servirait également de complexe multifonctionnel comprenant une chapelle et un centre d’accueil pour visiteurs.

Les frères Howard W. Hunter et James E. Faust, qui avaient été chargés de la recherche d’un terrain avant que l’annonce ne soit faite, furent désignés pour superviser le projet de concert avec Jeffrey R. Holland, président de BYU. Ils avaient l’aide de plusieurs administrateurs de BYU, dont David B. Galbraith, directeur résident du programme d’études à l’étranger, qui allait devenir plus tard le premier directeur du Centre, et D. Kelly Ogden, adjoint administratif pour BYU à Jérusalem, qui allait devenir le premier directeur associé.

Au cours de la visite du président Kimball en 1979 à Jérusalem, on lui montra un certain nombre de sites possibles. Mais après être arrivé sur un grand terrain libre au nord de l’Orson Hyde Memorial Garden, il eut l’inspiration que c’était là que le Centre devrait être construit.

« Je savais que ce site était presque certainement indisponible, dit David B. Galbraith. Et effectivement, les Israéliens dans l’immobilier et au gouvernement nous ont dit et répété qu’il était impossible d’obtenir ce site. Tout le monde le voulait. » Même le gouvernement israélien avait à l’œil le même terrain pour construire le bâtiment de la Cour suprême. « Mais nous ne nous sommes pas laissé décourager », dit Galbraith.

L’année suivante fut passée en négociations avec les responsables israéliens et, en fin de compte, l’université obtint un bail de quarante-neuf ans pour le terrain convoité avec une option de renouvellement. « C’était vraiment un miracle que le gouvernement ait ne serait-ce que pris en considération notre désir de construire sur ce site, dit Galbraith. On nous avait dit maintes et maintes fois que c’était sans espoir. »

L’obtention du bail était une grande victoire, mais ce n’était que le début d’un très long processus. La propriété était en zone verte, non bâtissable, par conséquent, selon Galbraith, le second miracle allait être la réaffectation du zonage. En fait, « il y eut beaucoup de miracles qui conduisirent à ce que l’université obtienne le site le plus prestigieux de tout Jérusalem », dit D. Kelly Ogden. Et après trois ans de soumissions de plans et de travail pour obtenir tous les permis nécessaires, la construction commença en août 1984.

La controverse

Jusque-là, la plupart des Israéliens n’étaient pas au courant du projet de construction de l’université et en voyant de gros bulldozers mordre dans la montagne, il y eut un tollé immédiat.

« Les gens se demandaient comment nous avions eu la permission de construire sur un tel site, se souvient Galbraith. Qui avait donné son aval ? Comment était-il possible que l’un des derniers, des plus beaux sites de tout Jérusalem aille à un groupe de chrétiens, et qui plus est, aux ‘mormons’, qui sont un culte qui fait du prosélytisme ? »

Les Juifs orthodoxes étaient particulièrement méfiants à l’égard d’une Église qui proclamait hardiment « chaque membre missionnaire ». Galbraith explique : « Ils prétendaient, malgré les assurances que nous leur donnions, que nous avions une arrière-pensée, que nous mettions en place un centre missionnaire. Et à leurs yeux, il y avait de grandes raisons de s’inquiéter : la conversion de Juifs à un autre culte équivaut à un ‘holocauste spirituel’. »

 

Et ainsi ont commencé près de quatre ans d’opposition farouche. Les groupes qui s’opposaient au Centre firent le piquet devant le chantier, le bureau de Teddy Kollek, maire de Jérusalem (le maire considérait l’Église comme une véritable amie d’Israël et aida à assurer l’achat du terrain pour le Centre) et même les maisons des Galbraith et des Ogden. « Ils nous harcelèrent, harcelèrent nos enfants à l’école, proférèrent des menaces de violence contre nous. Ils mirent nos téléphones sur écoute » se souvient Galbraith. Les opposants firent également une forte pression sur la Knesset israélienne (la branche législative du gouvernement israélien).

Une fois que la presse eut vent de la controverse, des articles sur le Centre d’études de Jérusalem s’étalèrent avec une fréquence croissante dans tous les journaux et magazines en Israël et à l’étranger. Certains mirent en garde contre « la menace mormone » imminente, tandis que d’autres présentaient une vision plus juste et plus équilibrée. L’activisme des opposants au Centre prenant de l’ampleur, les grands réseaux de télévision s’emparèrent de l’histoire, ainsi que des publications telles que le magazine Time, le New York Times et le Los Angeles Times.

Ogden tint, de bout en bout, un journal détaillé du projet du Centre d’études de Jérusalem, notamment de l’opposition farouche qu’il rencontrait. Dans ses notes du 19 juillet 1985, il se fit l’écho d’une manifestation particulièrement importante et à haute visibilité :

« Hier soir des milliers de Juifs orthodoxes se sont rassemblés au mur occidental en jeûnant, pour une protestation de masse contre notre « centre missionnaire », comme ils persistent à le qualifier... CBS et NBC étaient également présents, donc on suppose que tout le monde en Amérique le verra dans les heures qui vont suivre. (Les deux réseaux ont également interviewé David [Galbraith] chez lui.) »

 

Galbraith répondait souvent aux questions de la presse, accordant des interviews à CNN et à d’autres grands médias. Mais malgré tous les efforts de l’université et les siens pour apaiser les craintes de prosélytisme et pour préciser l’objectif du Centre, la contestation atteignit un tel point que le gouvernement israélien subit à trois reprises des motions de censure. Étant donné que le gouvernement israélien est un gouvernement de coalition constitué de plusieurs petits partis, dont plusieurs sont des religieux orthodoxes et ont un grand pouvoir politique, si une motion de censure avait été adoptée, les partis d’opposition auraient causé la chute du gouvernement et la dissolution de la Knesset. Heureusement, les votes de censure furent rejetés.

Toutefois, en décembre 1985, pour satisfaire l’opposition, le premier ministre Shimon Peres créa un comité de quatre ministres en faveur du Centre et de quatre ministres opposés. Ce comité de huit fut chargé de tenir des audiences et de finalement faire une recommandation pour ou contre la poursuite de la construction.

« Le comité se retrouva immédiatement dans l’impasse, raconte Galbraith. Entre-temps, nous avons continué à construire. »

Amis et sympathisants

Malgré les protestations intenses des Juifs orthodoxes et nationalistes, tous les Israéliens ne s’opposèrent pas à la construction du Centre d’études de Jérusalem. En fait, beaucoup d'entre eux, comme le maire Kollek, virent dans le projet une occasion de célébrer la diversité et la liberté de religion. Teddy Kollek, l’éternel pacificateur, estampillait son courrier sortant avec le slogan « Soyons tolérants. »

Même des Juifs des États-Unis se mêlèrent du problème. Et tandis que beaucoup s’opposaient au Centre comme leurs homologues israéliens, d’autres s’empressèrent de défendre le projet de l’université. Par exemple, le 23 janvier 1986, le rabbin Eric A. Silver, leader de la communauté juive d’Utah, écrivit une lettre à la Knesset en faveur de l’Église. Il y disait :

« Il nous a été donné de connaître, de comprendre et d’aimer nos voisins mormons comme des gens extrêmement convenables, pieux et, par-dessus tout, honnêtes... Quand le président Holland donne son assurance solennelle que le Centre BYU [sic] ne sera pas utilisé pour de l’activité missionnaire, je peux me fier à sa promesse les yeux fermés et je m’empresse de vous assurer que vous pouvez faire de même. »

Moins de quatre mois plus tard, le 8 mai 1986, le Congrès américain envoyait à son tour une lettre aux membres de la Knesset. Signée par 154 membres du Congrès, elle disait entre autres :

« Nous nous sommes inquiétés de plus en plus des bruits qui courent ici aux États-Unis concernant certains groupes en Israël qui ont entrepris une campagne pour mettre fin à la construction et à l’utilisation du Centre Brigham Young d’études du Proche Orient en cours de construction à Jérusalem... Beaucoup d'entre nous connaissent l’organisation qui le parraine et la réputation de ses membres et ils sont connus comme des gens dignes de confiance et de moralité, qui tiennent leurs promesses...

 

« Nous croyons que plutôt que plutôt que de gêner les liens américano-israéliens, le Centre de BYU sera une source supplémentaire  de compréhension et de coopération entre nos deux pays. Les étudiants qui étudieront là-bas seront exceptionnellement aptes à instruire leurs concitoyens sur votre société, votre culture et votre histoire riche et fascinante. Nous vous demandons donc, Messieurs, de faire tout ce qui est nécessaire pour que ce projet puisse être mené à bien et occupé sans autres obstacles ou retards. »

« Nous avons eu des républicains et des démocrates qui ont tous prêté leur nom et leur réputation. Il y a eu un soutien généralisé incroyable de la part des membres du Congrès américain en faveur de notre centre », dit Galbraith. Même l’ancien président Gerald Ford avait envoyé une lettre aux législateurs israéliens en faveur du projet. « Nous étions ravis d’une telle démonstration de soutien », dit Ogden.

Selon Galbraith, ce soutien fut un tournant important pour le succès du Centre d’études de Jérusalem. « En août 1986, juste au moment où la lettre du Congrès avait son effet le plus important, le comité ministériel vota en notre faveur. Maintenant, nous avancions, nous avions surmonté le pire. »

Compromis et achèvement

Mais alors que les travaux avançaient sans désemparer, le département des antiquités envoya une lettre disant que si, au cours du processus d’excavation, on découvrait des reliques ou des ruines, le chantier devait être mis immédiatement à l’arrêt jusqu'à ce que l’on ait pu évaluer les ruines mises au jour et que l’autorisation de reprendre les travaux soit donnée –– si jamais elle l’était.

« Le mont des Oliviers tout entier est rempli de tombes, dit Galbraith. Nous étions loin au-delà du point de non-retour et nous avons été avertis que nos voisins, l’Université hébraïque, rencontrait beaucoup de tombes sur leur chantier. »

Le département des antiquités désigna des personnes pour surveiller quotidiennement le chantier du Centre. Fait remarquable, aucune tombe ne fut découverte.

« Ce fut un miracle de plus, dit Galbraith. Il n’y avait aucune raison pour que le site ne soit pas parsemé de tombes. » Ogden ajoute : « C’est comme si le Seigneur nous avait réservé ce site. »

Juste au moment où il semblait que tous les obstacles avaient été franchis, Galbraith et les autres furent informés d’un ultime effort pour empêcher les étudiants de BYU de jamais prendre possession du Centre. « Légalement, une fois que vous occupez un bâtiment, vous ne pouvez pas en être expulsé. Quelqu'un voulait s’assurer que nous n’en prenions pas possession, dit-il. Nos gens des relations publiques nous ont dit : ‘Laissez tout tomber et entrez-y ! Peu importe qu’il ne soit pas terminé ! » En une seule journée, nous avons emménagé sans crier gare. »

Heureusement, les dortoirs étaient achevés, mais les niveaux supérieurs ne l’étaient toujours pas. On dressa des barrières pour protéger les étudiants et les professeurs de tout accident lors de la poursuite des travaux.

L’une des dernières formalités relatives au Centre d’études de Jérusalem dut être remplie lorsque le gouvernement israélien exigea un document juridique stipulant que le bâtiment ne servirait pas à des fins de prosélytisme. « Ce ne fut pas une décision facile à prendre, dit Galbraith. Pareille exigence faisait une distinction pour l’Église par rapport aux autres religions en Israël ; elle était donc quelque peu discriminatoire de nature. » Mais pour rassurer les Israéliens et renforcer les promesses que les dirigeants de l’Église et de l’université avaient déjà faites, les frères Howard W. Hunter et Jeffrey R. Holland, président de BYU, présentèrent tous deux des documents officiellement signés déclarant que le Centre d’études de Jérusalem ne servirait pas à des fins missionnaires en Israël. La question « mormone » était enfin réglée.

 

« En fin de compte, de solides amitiés furent créées par l’opposition et l’adversité que nous avons dû affronter, dit Galbraith. Aujourd'hui, nous avons une bonne réputation et nous sommes bien considérés par les Israéliens et les Palestiniens. Nous avons fait la paix avec presque tout le monde. »

Ogden dit à propos de Galbraith et d’autres qui ont été à l’origine des efforts du Centre d’études de Jérusalem : « Personne en ce bas monde ne saura jamais les tensions et les peines qu’ils ont endurées pendant des années pour mener tout cela à bonne fin. » Et il inclut le maire, Teddy Kollek, dans ce groupe. « Pendant tout ce temps, il a été notre allié le plus loyal. Il est le seul homme à Jérusalem qui ait probablement le plus souffert pour la construction de notre Centre. » Malgré les risques pour sa carrière politique, le maire est venu faire le tour du Centre après son achèvement. Il a fait la réflexion : « Je ne m’attendais pas à la beauté de cet édifice. »

Une autre fois, quand les dirigeants de l’Église étaient à Jérusalem, Ogden écrivit dans son journal intime les observations de James E. Faust au sujet du Centre :

Frère Faust dit : « Certains se sont demandé si le Centre n’a pas pris beaucoup trop de temps, d’énergie, d’argent... Nous assumons pleinement ce Centre — sa taille, sa beauté... C’est le joyau de la Ville Sainte. »

Le 16 mai 1989, Howard W. Hunter, alors président du Collège des douze apôtres, consacra discrètement le Centre de l’Université Brigham Young à Jérusalem pour l’étude du Proche Orient en présence de Thomas S. Monson, Boyd K. Packer, Jeffrey R. Holland, président de BYU, et d’autres. Cela se fit dans la plus grande discrétion et fut annoncé près d’un mois plus tard, parce que le Centre était toujours un sujet sensible pour beaucoup de gens.

Le Centre d’études de Jérusalem aujourd'hui

 

Après l’achèvement du Centre, des milliers de personnes ont afflué pour visiter les lieux et des milliers de personnes continuent à le faire aujourd'hui. « Le bruit a couru que quand on visite Jérusalem — ou si l’on habite à Jérusalem — on se doit de visiter le Centre mormon, dit Galbraith. Nous n’avons  jamais pu nous débarrasser de ce nom. Aux yeux des Israéliens, c’est toujours le Centre mormon, même aujourd'hui. »

Ceux qui visitent le bâtiment ne sont pas autorisés à voir les dortoirs des étudiants, mais on leur passe une courte vidéo sur le Centre, on leur fait faire la visite des magnifiques niveaux supérieurs et des espaces verts environnants et on leur offre une brève interprétation à l’orgue tout en profitant d’une vue à couper le souffle. Mais les visites ne sont pas la seule façon dont le public peut jouir de la beauté de l’édifice. Le Centre accueille également des expositions d’art par des artistes locaux, ainsi qu’une célèbre série de concerts hebdomadaires — et il y a rarement un siège vide dans la salle.

« Les musiciens considèrent que cela fait très bien dans leur curriculum vitae de pouvoir dire qu’ils ont joué sur notre scène », dit S. Kent Brown, actuellement directeur associé du Centre d’études de Jérusalem. En fait, il y a une longue liste d’attente de musiciens soucieux d’avoir l’occasion de s’y produire.

Alors que le public a juste un aperçu de la beauté de l’établissement, les étudiants qui étudient au Centre savourent non seulement l’architecture, mais aussi le programme d’études passionnant et instructif offert dans ses murs. Les étudiants qui participent au programme d’études à l’étranger vivent dans le Centre pendant quatre mois à étudier les Ancien et Nouveau Testaments, les cours sur le Proche-Orient antique et moderne et soit l’hébreu soit l’arabe. En plus de l’étude en classe, ils font de nombreuses visites sur le terrain qui couvrent de nombreux aspects de la Terre Sainte, avec comme branche principale la vie et les enseignements de Jésus Christ et de ses apôtres.

« Les principes fondamentaux du programme du Centre d’études de Jérusalem sont restées fermes tout au long des décennies, explique Brown. Seuls quelques détails ont changé. Les dirigeants originels percevaient que les Écritures constitueraient le fondement du programme et, à partir de là, ils élaborèrent un programme plus ample. »

Et, comme toujours, le programme d’études à l’étranger s’efforce de présenter une vision équilibrée des questions complexes de la Terre Sainte. Pour ce faire, le personnel enseignant du Centre comprend des Américains, des Israéliens et des Palestiniens.

« Nous embauchons des enseignants locaux pour donner non seulement des cours de langues hébraïque et arabe, mais aussi des cours sur l’Islam et le judaïsme. Nous voulons que les étudiants voient ces branches avec les yeux de ceux qui vivent dans cette société », explique Brown. En fait, le directeur général du Centre d’études de Jérusalem est aujourd'hui Eran Hayet, un Israélien. Tawfic Alawi, le directeur adjoint chargé de la sécurité, est Palestinien.

Meagan Knudson, qui a étudié au Centre d’études de Jérusalem en 2008, dit qu'elle a acquis une nouvelle façon de voir et de nouvelles connaissances pendant qu’elle était en Terre Sainte. « Le fait d’apprendre en quoi consistent les problèmes et de voir les gens m’a vraiment ouvert les yeux, dit-elle. Cela m’a beaucoup facilité les choses de rencontrer toutes sortes de personnes, de voir les différents points de vue et de comprendre d'où viennent les gens. »

Elle poursuit : « Et maintenant, j’ai un contexte pour l’étude des Écritures. Je sais où les événements se sont produits et j’en sais plus sur les gens qui vivaient là parce que nous avons appris tant de choses sur la culture antique. Passer autant de temps là où le Sauveur a vécu, où il a accompli tant de miracles, a été une expérience qui a changé ma vie. »

Et c’est exactement le genre d’expérience que les dirigeants de l’Église et de l’Université voulaient que les étudiants aient. « Nous espérons que, tout d’abord, ils rentrent au pays avec une foi plus vibrante et, en second lieu, avec une vision plus éclairée de la complexité de la vie en Terre Sainte », explique Brown.