La fig. 9 du fac-similé n°1 du Livre dAbraham est un crocodile qui
représente, selon lexplication donnée en dessous, « le dieu idolâtre de pharaon
». La culture égyptienne était-elle présente en Mésopotamie, patrie dAbraham,
du vivant de celui-ci?
Le dieu crocodile de Pharaon en Mésopotamie
Basé sur des recherches de John Gee
Insights n° 108, octobre 1996, p. 2
© FARMS
Lors de la croisade antimormone de 1912 contre le Livre dAbraham, lun des
participants affirma que le Livre dAbraham ne pouvait pas être vrai parce que le
livre « mélange de manière inextricable les Chaldéens et les Égyptiens, alors
quils sont aussi différents et éloignés les uns des autres par la langue, la
religion et la géographie que les Américains des Chinois [1]. » Cette opinion
exagérée fut confirmée par le Révérend Samuel A. B. Mercer : « Je défie toute
personne intelligente qui connaît lhistoire chaldéenne et égyptienne de lire le
premier chapitre dudit livre [dAbraham] sans éprouver le même sentiment. La
Chaldée et lÉgypte sont inextricablement mélangées
Personne ne peut croire
quAbraham ait pu commettre pareille bévue dans sa géographie [2]. »
Du temps de Mercer, les savants étudiaient effectivement la Mésopotamie et
lÉgypte, néanmoins ils ne savaient rien des interactions entre les deux cultures.
Mais en 1971, légyptologue Georges Posener termina un état des lieux
circonstancié des données existantes et en conclut que les interactions culturelles et
limmixtion de lÉgypte dans les régions de Syrie et de Palestine étaient
considérables même si la nature exacte de la « domination par les pharaons » au cours
du Moyen Empire « continue à nous échapper ; il y a cinquante ans, cest à peine
si on la soupçonnait [3]. » Cela nempêche pas certains détracteurs, qui, de
toute évidence, devraient être mieux informés, de toujours utiliser les mêmes
arguments que Mercer et Peters [4].
Les données archéologiques récemment mises au jour à Ebla confirment les liens
découverts par Posener. Le culte du dieu égyptien crocodile Sobek a fleuri au cours du
Moyen Empire (2040-1640 av. J.-C.) comme lattestent les noms royaux et personnels
pendant les douzième (1991-1783 av. J.-C.) et treizième dynasties (1783-1600 ? av.
J.-C.) [5], la construction de temples [6] et les scarabées commémoratifs [7].
Dans le site archéologique dEbla, en Syrie, aussi connu sous le nom de Tell
Mardikh, on a trouvé plusieurs images de dieux égyptiens que lon peut dater par le
style au Moyen Empire et que les archéologues font remonter à MB II (1750-1650 av.
J.-C.) [8], époque à laquelle la plupart des savants qui croient en lexistence
dAbraham le situent. Parmi ces dieux il y avait Osiris, Hathor, Horus et Sobek.
Voilà qui fournit la preuve archéologique concrète que des cultes égyptiens existaient
en Mésopotamie, patrie dAbraham. Le Livre dAbraham décrit donc de manière
exacte un aspect du monde antique dont Joseph Smith naurait rien pu connaître.
NOTES
[1] John Peters, lettre à Franklin S. Spalding, dans F. S. Spalding, Joseph Smith, Jr.,
As a Translator, 1912, p. 28.
[2] Samuel A. B. Mercer, Joseph Smith As an Intgerpreter and Translator of
Egyptian, Utah Survey 1/1, 1913, p. 33.
[3] Georges Posener, Syria and Palestine c. 2160-1780 B.C., Cambridge Ancient
History, 1.2:550, p. 549.
[4] Stephen E. Thompson, Egyptology and the Book of Abraham, Dialogue 28/1,
printemps 1995, pp. 156-160.
[5] Jürgen von Beckerath, Handbuch der ägyptischen Königsnamen, 1984, pp. 67-73,
159-161, 200-211, 220-222; William Kelly Simpson, Papyrus Reisner I, 1963, pp. 89-90; cf.
Simpson, Papyrus Reisner II, 1965, p. 59 et Papyrus Reisner IV, 1986, pp. 41-42; et
William C. Hayes, A Papyrus of the Late Middle Kingdom in the Brooklyn Museum, 1955, pp.
23-24.
[6] Dieter Arnold, Die Tempel Ägyptens, 1992, pp. 97-98, 186.
[7] Bulletin de lInstitut français dArchéologie orientale 56, 1957, pp.
81-95 ; et 63, 1965, pp. 197-200.
[8] Paolo Matthiae, Frances Pinnock et Gabrielle Scandone Matthiae, Ebla, 1995, pp.
458-460, 476-477.
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