La conception de l’univers présentée au chapitre 3 d’Abraham a fait l’objet de critiques et de moqueries de la part des détracteurs de Joseph Smith. L’article qui suit montre une fois de plus que, sous le regard de gens avertis, les choses ne sont pas aussi simplistes qu’il y paraît. Si l’article vous paraît trop ardu, lisez à partir de « le but de la connaissance ».

 

Calcul du temps et temps fixé dans Abraham 3

 

J. Ward Moody

Interpreter: A Journal of Latter-day Saint Faith and Scholarship 38 (2020): 1-14

 

Résumé: Le troisième chapitre d’Abraham envisage deux types de temps concernant la lune, la terre et les planètes: le « calcul du temps » et le « temps fixé ». Il y a une interprétation simple de ces deux temps, qui, si elle est correcte, met en lumière la cosmologie qu’Abraham connaissait. On peut voir dans les « calculs du temps » les temps des mouvements célestes que peut directement observer ou calculer quelqu’un qui se tient à la surface de la terre. Ces temps seraient très probablement synodiques, ce qui signifie que le mouvement de l’astre est envisagé par rapport au soleil, mais ils pourraient également être sidéraux, c’est-à-dire envisagés par rapport aux étoiles. Basé sur l’observation depuis la surface de la terre, le calcul des temps aurait naturellement une perspective géocentrique. D’autre part, « le temps fixé », pourrait désigner des durées de mouvements fixées par Dieu. Ce seraient les mouvements orbitaux intrinsèques aux astres eux-mêmes. Ils seraient sidéraux et, à l’exception de la lune – qui serait encore géocentrique – ils  seraient de nature héliocentrique ou, sur un plan encore plus vaste, galactocentriques. Vu sous cet angle, Abraham 3:5-10 pourrait être un texte dans lequel Dieu fait passer la connaissance qu’avait Abraham des mouvements célestes, c’est-à-dire de ce qu’on peut voir et mesurer en regardant le ciel, à ce qui existe réellement dans l’espace. Une connaissance comme celle-là, que possédait probablement aussi le prophète Mormon, devait fournir à Abraham un moyen naturel d’enseigner à Pharaon la suprématie de Dieu.

 

Il est bien établi que le prophète Abraham, en plus d’être le père des nations vénéré par les chrétiens, les juifs et les musulmans, a été décrit par les historiens anciens comme un homme qui étudiait et comprenait les cieux [1]. Par exemple, l’historien juif Josèphe écrit dans son Histoire ancienne des Juifs, Livre 1 7: 2 :

« [L’historien babylonien] Bérose parle en ces termes de ce grand personnage sans le nommer :  En l’âge dixième après le déluge, il y avait parmi les Chaldéens un homme fort juste et fort intelligent dans la science de l’astrologie. »

Au Livre 1, 8:2, il parle d’Abraham enseignant les mathématiques et l’astronomie aux Égyptiens:

« Il [Abraham] voulut bien même leur enseigner [aux Égyptiens] l’arithmétique et l’astrologie, qui leur étaient inconnues. »

Josèphe donne peut-être trop de crédit à Abraham. Le prophète a vécu en Mésopotamie vers 2000 av. J.-C. L’étude des Textes des Pyramides montre que les Égyptiens pratiquaient l’astronomie par l’observation des centaines d’années avant cette époque [2]. Les temples et les pyramides construits avant 2000 av. J.-C. étaient alignés sur le nord grâce à des techniques astronomiques, de sorte qu’il est clair que les Égyptiens connaissaient suffisamment le ciel avant 2000 av. J.-C. pour accomplir cet exploit [3].Par conséquent, il est probable que les Égyptiens avaient déjà une connaissance importante des cieux avant l’arrivée d’Abraham [4]. En fait, leur intérêt pour le ciel est sans doute l’une des raisons pour lesquelles Abraham, avec sa réputation d’homme versé dans ce genre de choses, a pu obtenir audience à la cour de Pharaon pour en parler.

La traduction du Livre d’Abraham faite par Joseph Smith a augmenté ce que nous savons des connaissances d’Abraham en matière d’astronomie et de ce qu’il a communiqué aux Égyptiens. Il y parle de plusieurs choses dans le ciel, notamment des étoiles et de Kolob, du fait que les planètes et les étoiles sont les unes au-dessus des autres et de ce que ces planètes et ces étoiles ont des temps différents.

 

Pour une meilleure compréhension du Livre d’Abraham lui-même, je renvoie le lecteur à l’un des nombreux ouvrages instructifs de savants compétents dans les écritures anciennes ou l’égyptologie [5]. En tant qu’astronome professionnel, je suis moi-même particulièrement intrigué par les références à l’astronomie dans Abraham chapitre 3. La science en général n’a pas de place dans les Écritures, ni ne devrait en avoir. C’est ce qui fait que le texte sur l’astronomie dans le livre d’Abraham est singulier et mérite un examen plus approfondi pour nous permettre de comprendre pourquoi il est là et ce qu’il communique.

 

L’astronomie au temps d’Abraham

Abraham rapporte qu’il a obtenu de la connaissance grâce aux « annales des pères » :

« Mais les annales des pères, des patriarches, concernant le droit à la Prêtrise, le Seigneur, mon Dieu, les conserva entre mes mains; c’est pourquoi j’ai gardé jusqu’à ce jour la connaissance du commencement de la création et aussi des planètes et des étoiles, telles qu’elles furent révélées aux pères. » (Abraham 1:31)

La connaissance « révélée aux pères » pourrait provenir de plusieurs sources et pourrait donc être profane, révélée ou les deux. La connaissance de la prêtrise et de la création devait certainement provenir d’une révélation inspirée. Puisque la connaissance des planètes et des étoiles est mentionnée dans la même phrase, il est raisonnable de supposer que la connaissance des planètes et des étoiles dont il est question ici est également inspirée.

Mais le premier chapitre d’Abraham montre clairement que les pères immédiats d’Abraham étaient méchants et idolâtres et permettaient même les sacrifices humains aux idoles (Abraham 1:5-15). Il est évident que cette pratique n’est pas inspirée. Cela soulève la possibilité que d’autres connaissances transmises à Abraham, telles que celles des cieux, pourraient également avoir été imprégnées des connaissances profanes de l’époque ou être apostates et donc constituer une fausse compréhension. Nous ne pouvons pas savoir si ces idées ont influencé Abraham. Mais il semble raisonnable de supposer que la connaissance qu’Abraham avait des cieux a pu également comporter des idées profanes.

Quelles étaient les connaissances en astronomie de l’époque d’Abraham? À notre connaissance, aucune théorie physique pleinement développée de la cosmologie n’a jamais été élaborée en Mésopotamie ou dans les régions environnantes à l’époque où Abraham a vécu [6].Les premiers écrits cosmologiques connus, qui étaient fondés sur des mythes, se trouvent dans l’Enuma Elish, qui date de la Première Dynastie babylonienne (1894‒1595 av. J.-C.) [7].Les premiers écrits concernant les observations de mouvements dans les cieux se trouvent dans l’Enuma Anu Enlil et Mul-Apin. Ceux-ci datent très probablement du XVIIe siècle av. J.-C. pour la tablette 63 astronomiquement significative de l’Enuma Anu Enlil et de 1400 à 1100 av. J.-C. pour Mul-Apin [8]. Par conséquent, ces documents étaient soit contemporains d’Abraham, soit écrits plusieurs centaines d’années après lui. Quoi qu’il en soit, ils nous donnent la meilleure idée de ce que l’on observait dans le ciel au cours de cette période, et de la façon dont on interprétait ces observations. Ces documents portaient sur des phénomènes célestes tels que les éclipses solaires et lunaires, les mouvements planétaires et la météo que l’on croyait porteurs des présages de la divinité [9]. Les présages étaient notés et interprétés par des prêtres formés à l’observation céleste, celle-ci étant une extension naturelle de leur formation religieuse.

Le mouvement circulaire régulier des étoiles dans le ciel toutes les vingt-quatre heures était un mouvement rythmique évident qu’on expliquait par des mythes. L’Enuma Elish dit que le soleil, la lune, les planètes et les étoiles étaient intégrés dans le corps d’une déesse vaincue, Tiamat, qui formait le « toit » du ciel. Ils tournaient autour de la terre [10] sous le contrôle du dieu solaire Shemesh [11].

Parce qu’elles se déplaçaient sur fond d’étoiles, les planètes devaient forcément être un phénomène différent, méritant une étude approfondie. Les mouvements planétaires notés dans Enuma Anu Enlil et Mul.Apin incluaient les moments où les planètes (en particulier Vénus) étaient le plus éloignées du soleil ou quand elles se levaient et se couchaient [12]. Les documents révèlent que les astronomes babyloniens savaient que Vénus et Mercure se déplaçaient suffisamment vite pour tourner autour du soleil en quelques semaines ou quelques mois. Ils savaient que Mars, Saturne et Jupiter se déplaçaient plus lentement, traversant toute la bande du zodiaque en années ou en décennies. Les Babyloniens utilisaient les mathématiques pour modéliser ces mouvements et prédire les positions futures. Mais n’ayant pas de modèle physique des mouvements planétaires, ils n’auraient pas pu savoir pourquoi les planètes se déplaçaient à des vitesses différentes.

 

Bien qu’il n’y ait peut-être pas eu de modèle planétaire exact à l’époque, les mathématiques interprétant le mouvement planétaire considéraient toujours la terre comme fixe et inamovible [13]. Finalement, les archives astronomiques babyloniennes allaient se retrouver en Grèce. À l’époque de Ptolémée, elles allaient permettre de créer un modèle géocentrique où les planètes et le soleil se déplaçaient selon des trajectoires circulaires placées quelque part entre la surface de la terre et le monde des étoiles [14].

 

Distance, calcul des temps et temps fixés

Il est donc évident que les astronomes babyloniens, comme tous ceux qui connaissent les mouvements planétaires, savaient que certaines planètes se déplacent sur fond d’étoiles plus rapidement que d’autres. Cela est également vrai pour la lune et le soleil : ils se déplacent sur fond d’étoiles mais à une vitesse différente l’un de l’autre. Cette idée générale se reflète dans Abraham 3:5:

« Et le Seigneur me dit : la planète qui est le plus petit luminaire, plus petite que celle qui domine sur le jour, c’est-à-dire celle qui domine sur la nuit, est supérieure ou plus grande que celle sur laquelle tu te tiens, au point de vue calcul, car elle se meut dans un ordre plus lent; cela est dans l’ordre, parce qu’elle se trouve au-dessus de la terre sur laquelle tu te tiens, c’est pourquoi le calcul de son temps n’est pas aussi élevé quant à son nombre de jours, de mois et d’années. »


Instruit en astronomie, Abraham devait savoir que la lune et les planètes se déplacent à des vitesses différentes. Il pouvait voir cela de ses propres yeux. Bien entendu, s’il n’avait pas de modèle auquel se référer, il ne pouvait pas savoir pourquoi. Ce verset se lit comme si Abraham recevait un modèle. La lune est au-dessus de la terre plutôt que d’être encastrée dans un objet proche comme le corps de Tiamat, et en conséquence elle se déplace plus lentement. En d’autres termes, il se peut que dans cette Écriture, Dieu enseigne à Abraham que tous les objets dans les cieux ne sont pas à la même distance. Et leur vitesse de déplacement est liée à leur distance, les objets plus éloignés se déplaçant plus lentement. Considérez ensuite les versets 7‒9 :

« Or donc, le temps fixé du plus petit luminaire est un temps plus long, quant à son calcul, que le calcul du temps de la terre sur laquelle tu te tiens. Et là où ces deux faits existent, il y aura un autre fait au-dessus d’eux, c’est-à-dire qu’il y aura une autre planète dont le calcul du temps sera plus long encore ; et ainsi, il y aura toujours une planète dont le calcul du temps sera supérieur à une autre [15]. »

Ces versets sont du même goût que le verset 5, mais s’étendent aux planètes. Si on prend le mot au-dessus au sens de « plus éloigné », ils disent que les planètes sont à des distances différentes. Si une planète est plus éloignée, elle se déplace plus lentement, et donc elle a une plus longue estimation du temps.

Les versets 16 et 17 renforcent l’idée que les objets dans le ciel sont à des distances différentes :

« Si deux choses existent, et que l’une soit au-dessus de l’autre, il y aura des choses plus grandes au-dessus d’elles. … Or, s’il y a deux choses, l’une au-dessus de l’autre, et si la lune est au-dessus de la terre, alors il se peut qu’une planète ou une étoile existe au-dessus d’elle ; et il n’est rien que ton Dieu n’accomplisse, s’il prend à cœur de le faire. »

Ce que ces versets disent, c’est que s’il y a deux choses dans le ciel, l’une sera au-dessus ou plus éloignée que l’autre. En d’autres termes, les objets dans le ciel sont répartis dans l’espace. Et tout cela parce que Dieu a pris à cœur de faire qu’il en soit ainsi.

Le temps, aux versets 7‒9, est principalement qualifié de calcul du temps. Mais le verset 7 décrit l’un des temps comme étant un temps fixé. Le verset 6 abonde dans ce sens :

« Et le Seigneur me dit : Or, Abraham, ces deux faits existent; voici, tes yeux le voient; il t’est donné de connaître les temps qui servent à calculer, et le temps fixé, oui, le temps fixé de la terre sur laquelle tu te tiens, le temps fixé du plus grand luminaire qui est placé pour présider au jour, et le temps fixé du plus petit luminaire qui est placé pour présider à la nuit. »

Il est donné à Abraham de connaître et le calcul des temps et les temps fixés. Pourquoi cette différence et que pourrait-elle signifier?

Quiconque se tient à la surface de la terre note les mouvements des planètes dans le ciel par rapport à l’endroit où il se trouve. Les calculs de temps peuvent simplement être les moments qu’une personne voit ou estime. Par exemple, Vénus oscille d’un côté à l’autre autour du soleil de façon régulière. Le plus loin qu’elle puisse se trouver par rapport au soleil est d’environ 45 degrés. Le temps qu’il faut à Vénus pour passer de 45 degrés à l’est du soleil à l’ouest par rapport à lui, puis de nouveau à 45 degrés à l’est est d’environ 19 mois. Ce serait sa période orbitale autour du soleil telle que vue de la terre – le calcul du temps orbital, si vous voulez. On appelle cela aujourd’hui la période synodique, ou la période par rapport au soleil. Bien que ce soit par rapport au soleil, elle est mesurée comme si la terre était fixe et immobile au centre de l’univers et cela donne ainsi une perspective géocentrique. On trouvera dans le tableau 1 les périodes synodiques des huit planètes et de la lune.

 


Planète

Période Synodique (Années)

Période Sidérale (Années)

Mercure

0,3173

0,24085

Vénus

1.599

0.61521

Terre

1,0000

 

Mars

2.135

1.88089

Jupiter

1.092

11.8653

Saturne

1.035

29.6501

Uranus

1.012

83.7445

Neptune

1.006

165.951

Lune

29,5 jours

27,3 jours


Tableau 1: Périodes synodiques et sidérales des planètes et de la lune

D’autres calculs de temps rapportés par les anciens astronomes comprenaient l’intervalle de temps quand les planètes étaient alignées dans le ciel les unes avec les autres, avec la lune ou avec des étoiles brillantes. Ces temps ne sont pas synodiques, car le soleil n’est pas utilisé comme référence, mais ils sont toujours géocentriques.

Le suivi des temps et des positions orbitales synodiques et des temps entre les alignements planétaires et lunaires était une fonction et un devoir majeurs des anciens astronomes. Abraham, en tant qu’astronome antique, devait les connaître et les avoir observés et suivis lui-même. C’est quelque chose qu’il pouvait voir de ses propres yeux (Abraham 3:6).

Tous les temps considérés ci-dessus sont calculés à partir de la surface de la terre, ce qui est, encore une fois, une perspective géocentrique. Si la planète terre était fixe et inamovible au centre de l’univers, ce seraient les seuls temps dont nous pourrions parler. Mais la terre n’est pas inamovible ; elle tourne autour du soleil. Si l’on supprime le mouvement de la terre des périodes synodiques des planètes, on obtient les périodes sidérales ou périodes par rapport aux étoiles. C’est comme si on était emporté de la surface de la terre et qu’on laisse la terre se déplacer sur sa propre orbite sans nous. N’étant pas attachés à la terre, nous pouvons maintenant nous placer au centre du système solaire à l’emplacement du soleil et regarder comment les astres du système solaire se déplacent sur fond d’étoiles.

Ce nouveau positionnement  change tout. Avec la suppression du mouvement orbital de la Terre, la période synodique de dix-neuf mois pour Vénus devient une période sidérale de sept mois et demi. Les périodes sidérales des huit planètes sont présentées dans le tableau 1 pour illustrer cette différence et pour montrer que les planètes se déplacent plus lentement avec une plus grande distance par rapport au soleil. Les périodes synodiques se rapprochent de l’année à mesure que les planètes sont plus éloignées parce qu’elles se déplacent si lentement que la période synodique observée équivaut de plus en plus au seul mouvement orbital de la Terre.

Une période sidérale est ce que l’on obtient en agissant comme si le soleil était stationnaire au centre de l’univers ; elle est donc héliocentrique. Comprendre comment passer des périodes synodiques obtenues par l’observation aux périodes sidérales obtenues par déduction a été le triomphe révolutionnaire de Copernic, Kepler et Galilée, qui ont démontré que la terre est une planète en orbite autour du soleil.

Les périodes sidérales peuvent être considérées comme étant les périodes réelles fixées par Dieu [16].  Elles sont, par conséquent, de bonnes candidates pour le rôle de temps fixés. On peut les calculer à partir des orbites synodiques observées ou les observer directement à partir de la surface de l’astre autour duquel  elles orbitent, si l’on devait s’y trouver. On peut dire que le temps fixé pour la lune est de 27,3 jours et est géocentrique, puisque la lune tourne autour de la terre. Les temps fixés pour les planètes seraient héliocentriques puisqu’elles tournent autour du soleil. Le temps fixé du soleil est le temps qu’il lui faut pour orbiter autour de la galaxie de la Voie lactée. Cette perspective serait galactocentrique.

Le mouvement orbital du soleil est similaire à celui des étoiles. Concernant les étoiles, Abraham 3:10 déclare :

« Et il t’est donné de connaître le temps fixé de toutes les étoiles qui sont placées pour éclairer, jusqu’à ce que tu t’approches du trône de Dieu. »

Il s’agit ici des temps fixés des étoiles mais pas du calcul de leur temps. En fait, aucun calcul de temps n’est mentionné pour les étoiles, et cela peut être important. Comme le soleil, les étoiles dans le ciel se déplacent sur des orbites individuelles autour du centre de la galaxie de la Voie lactée [17]. De notre point de vue, elles se déplacent si lentement que ce mouvement orbital ne peut pas être mesuré sans un système de mesure moderne. Parce qu’elles ont l’air fixe les unes par rapport aux autres, les observateurs de l’époque d’Abraham n’auraient pas procédé à un calcul de temps pour les étoiles comme ils le faisaient pour les planètes, qui se déplacent sur fond d’étoiles. Mais en réalité, comme les planètes, elles sont quand même des astres individuels et elles sont en orbite comme des astres individuels avec des temps orbitaux fixes. Dire que le soleil a un temps fixé (verset 6) revient à dire qu’il n’est pas immobile au centre de l’univers, mais qu’il a plutôt une orbite à part entière. Il en va de même pour les étoiles. Si elles ont des temps fixés, alors ce sont des astres à part entière avec leurs propres orbites. Comme pour le soleil, les temps fixés de l’étoile le seraient du point de vue galactocentrique.

 

La perspective d’Abraham

Pour pouvoir interpréter les temps fixés comme étant des orbites sidérales, Abraham devait savoir que la terre était une planète en orbite autour du soleil. À notre connaissance, cela était considéré comme probable dès les Grecs hellénistiques. C’est quelque chose qui n’a cependant été généralement accepté par le monde des savants qu’à l’époque de Copernic et de Galilée aux XVIe et XVIIe siècles. Il n’y a aucune indication que c’était une idée acceptée à l’époque d’Abraham. Faut-il s’attendre à ce qu’Abraham ait compris que la terre tournait vraiment autour du soleil?

Faisons un instant une digression vers le prophète Mormon. Dans Hélaman 12:13-15, Mormon illustre la puissance et la majesté de Dieu comme suit:

« Oui, et s’il dit à la terre: Déplace-toi, elle est déplacée. Oui, et s’il dit à la terre: Tu reculeras, pour allonger le jour de nombreuses heures, cela se fait; et ainsi, selon sa parole, la terre recule, et il semble à l’homme que le soleil s’arrête; oui, et voici, il en est ainsi; car assurément c’est la terre qui se déplace et non le soleil. »

La rotation de la terre sur son axe fait que le soleil semble se déplacer dans le ciel. Ainsi, 1 100 ans avant que Copernic ne publie De revolutionibus orbium coelestium proclamant un système solaire héliocentrique, Mormon savait que la terre tourne. Son observation entre parenthèses « c’est la terre qui se déplace et non le soleil » pourrait également signifier que la terre se déplace sur une orbite autour du soleil par opposition au soleil se déplaçant sur une orbite autour d’une terre fixe et inamovible. En d’autres termes, il semble probable que le prophète Mormon connaissait la véritable structure organisationnelle du système solaire, avec la terre et les planètes en orbite autour d’un soleil central. En effet, il est raisonnable de supposer que ce serait l’une des choses qu’un prophète de l’Antiquité voudrait savoir car cela aide à comprendre la place de l’humanité dans l’univers de Dieu. Si une telle connaissance fait partie de l’écolage divin des anciens prophètes, il est certain qu’Abraham, prophète par excellence, connaissait cette même structure.

Abraham 3:7, en parlant du calcul du temps de la terre, le compare au temps fixé de la lune, qui est d’environ un mois. La terre n’a pas de période synodique comme les autres planètes parce que nous sommes dessus et que nous ne l’observons pas dans le ciel. Quel serait donc le calcul de son temps?

Comme pour le soleil, le mouvement observé des étoiles dans le ciel est provoqué par la rotation de la terre sur son axe. Il semble raisonnable de considérer que le calcul du temps de la terre est celui d’un tour, ou un jour de 24 heures, comme cela a été suggéré précédemment [18]. Cela concorde avec l’idée que la période sidérale de la lune, qui est d’un mois, est plus longue qu’un jour. Cela va aussi dans le sens de la définition que le calcul des temps est tout temps ou période calculés quand on observe des objets dans le ciel plutôt que d’y voir strictement une période orbitale synodique.

L’interprétation des calculs de temps comme étant des périodes et des mouvements observés et les temps fixés comme les véritables périodes et mouvements orbitaux implique quelque chose d’important. Une grande partie d’Abraham 3 va dans le sens d’une cosmologie géocentrique [19], mais plusieurs aspects vont également dans le sens d’une conception héliocentrique [20]. Si la thèse de cet article est correcte, Abraham 3:1‒13 nous apprend comment la connaissance d’Abraham est passée de la conception géocentrique, que ses pères et lui connaissaient, à une cosmologie héliocentrique ou même galactocentrique que Dieu lui aurait révélée [21]. En d’autres termes, les versets 6 et 10 signifient qu’Abraham, instruit de la connaissance qui avait cours à son époque, que les planètes se meuvent tel qu’on le calcule quand on est à la surface de la terre, a eu le privilège de se voir révéler par Dieu comment elles se déplacent vraiment dans l’espace.


Le but de la connaissance

Enfin, considérez que la connaissance révélée à l’homme a toujours un but. À quelle fin le Seigneur aurait-il voulu révéler des connaissances astronomiques à Abraham? Abraham 3:15 en indique clairement une :

« Et le Seigneur me dit : Abraham, je te montre ces choses avant que tu n’ailles en Égypte, afin que tu puisses annoncer toutes ces paroles. »

Abraham reçoit cette connaissance pour la déclarer au Pharaon. Mais encore une fois, pourquoi? Le Seigneur s’écarte-t-il du but de sauver les âmes pour jouer à l’astronome amateur? A-t-il envoyé l’un de ses plus grands prophètes auprès du souverain dominant de l’époque pour l’aider à comprendre la physique de base du système solaire? Il doit y avoir un objectif plus grand que ça, un objectif lié à l’œuvre et à la gloire de réaliser « l’immortalité et la vie éternelle de l’homme » (Moïse 1:39).

Pharaon n’était pas au courant de l’existence de Jéhovah et reconnaissait plutôt plusieurs dieux. N’oublions pas qu’Abraham a failli être tué lors d’un sacrifice à un ou plusieurs des faux dieux de Schagréel, Elkéna, Libna, Mamacra, Korasch et Pharaon (Abraham 1:9, 12‒17 et fac-similé # 1). Tandis qu’il échappait à la mort, il entendit la voix de Jéhovah proclamer qu’il allait conduire Abraham de la maison de son père dans un pays étranger (Abraham 1:16). Ce Dieu allait donner à Abraham une postérité aussi nombreuse que les étoiles, mais il allait d’abord l’envoyer au Pharaon pour lui enseigner quelques vérités sur la Divinité.

Quelle est la meilleure façon de procéder? C’est quand ils peuvent développer les connaissances que leurs élèves possèdent déjà que les enseignants enseignent le mieux. Le domaine des dieux est une idée qui pourrait parler à Pharaon. Il est donc logique que Jéhovah donne à Abraham une connaissance relative au domaine des dieux les cieux – qu’il pourrait utiliser tandis qu’il enseignerait à Pharaon des vérités sur Dieu [22]. Dans Abraham 3:16-20, nous lisons :

« Si deux choses existent, et que l’une soit au-dessus de l’autre, il y aura des choses plus grandes au-dessus d’elles; c’est pourquoi Kolob est la plus grande de toutes les Kokabim que tu as vues, parce qu’elle est tout près de moi. Or, s’il y a deux choses, l’une au-dessus de l’autre, et si la lune est au-dessus de la terre, alors il se peut qu’une planète ou une étoile existe au-dessus d’elle De même aussi, s’il y a deux esprits, et que l’un soit plus intelligent que l’autre

« Et le Seigneur me dit: Ces deux faits existent vraiment, que, de deux esprits, l’un est plus intelligent que l’autre; il y en aura un autre plus intelligent qu’eux; je suis le Seigneur, ton Dieu, je suis plus intelligent qu’eux tous. Le Seigneur, ton Dieu, t’a envoyé son ange pour te délivrer des mains du prêtre d’Elkéna. »

Le raisonnement ici va des étoiles aux esprits et des esprits à Dieu. Il y a, dans les cieux, beaucoup d’étoiles différentes organisées de telle sorte que les plus grands astres sont au-dessus des autres. Kolob est le plus grand parce qu’il est le plus proche de Dieu. Maintenant, étendez ce raisonnement aux esprits. Eux aussi ont une distribution de grandeur ou d’intelligence. Tout comme les étoiles sont au-dessus les unes des autres, si l’on compare deux esprits, l’un sera plus intelligent que l’autre. C’est comme si Abraham disait: « Le Seigneur, ton Dieu, est plus intelligent qu’aucun des autres esprits. En fait, Pharaon, il a envoyé un ange pour me sauver des mains d’un prêtre qui représentait l’un de tes dieux. Alors raisonne avec moi, Pharaon. Est-il sensé d’adorer ces petites divinités plutôt que la plus grande de toutes? Comprends qu’il y a un Dieu au-dessus d’eux tous. Il m’a délivré de tes dieux. Oublie tes dieux et adore Jéhovah. »

Cette démonstration finie, il n’est plus question d’astronomie dans le livre d’Abraham. Étant donné qu’elle était avant tout un moyen d’enseigner à Pharaon le Dieu de l’univers dans un langage qu’il pouvait comprendre, elle avait joué son rôle. Une fois démontré qu’il y a un dieu au-dessus de tous les autres, le dialogue se déplace vers ce Dieu et vers la création. En fin de compte, la connaissance de l’univers donnée à Abraham par Dieu et par l’homme fut utilisée comme un outil pour sauver les âmes et les nations.

 

Notes

 

[1]. Jared W. Ludlow, “Abraham’s Visions of the Heavens,” in Astronomy, Papyrus, and Covenant, ed. John Gee et Brian M. Hauglid (Provo, UT: FARMS, 2005), 57-73. C’est un excellent résumé d’Abraham en tant qu’astronome tel que vu par des sources extracanoniques telles que  L’Apocalypse d’Abraham. On trouve des écrits spécifiques sur ce sujet chez Artapan, Eupolème, Eusèbe, Josèphe, George Syncellus et Ioannes Zonaras dans John A. Tvedtnes, John Gee et Brian M. Hauglid, eds., Traditions About the Early Life of Abraham (Provo, UT: FARMS, 2001), 7-10, 48-49, 225, 261.

[2]. La référence classique est Rolf Krauss, Astronomische Konzepte und Jenseitsvorstellungen in den Pyramidentexten (Wiesbaden: Harrassowitz Verlag, 1997). Cet article présente les concepts astronomiques contenus dans les Textes des Pyramides, qui datent de 2600 -2200 av. J.-C. Comme c’est en allemand, j’ai plutôt consulté l’ouvrage suivant  qui le cite : Yasser A. Abdel-Hadi et Maha Yehia, “Astronomical Interpretation of the Winding Canal in the Pyramid Texts,” NRIAG Journal of Astronomy and Astrophysics, Special Issue (2008), 317-40. Malgré son titre, qui porte sur un élément astronomique déterminé, vraisemblablement la Voie lactée,  cet article examine plusieurs aspects astronomiques, notamment les étoiles circumpolaires et les constellations.

[3]. On a beaucoup écrit sur l’orientation des temples et des pyramides vers des astres ou vers les points du compas définis par les étoiles. On trouvera un résumé de travaux récents sur l’orientation de 330 temples, dont beaucoup ont été construits avant 2000 av. J.-C. dans Juan Antonio Belmonte, “In search of cosmic order: Astronomy and culture in Ancient Egypt,” The Role of Astronomy in Society and Culture, Proceedings of IAU Symposium No. 260, ed. D. Valls-Gabaud et A. Boksenberg (Paris: UNESCO, International Astronomical Union, 2009), 74-86. Pour les alignements de pyramides, voir Kate Spence, “Ancient Egyptian chronology and the astronomical orientation of pyramids,” Nature 408 (2000), 320-24. Voir aussi Hugh Thurston, “On the Orientation of Early Egyptian Pyramids,” DIO 13.1 (December 2003), 4-11, et les références qu’il contient.

[4]. Annette Yoshiko Reed, “Abraham as Chaldean Scientist and Father of the Jews: Josephus, Ant. 1.154-68, and the Greco-Roman Discourse about Astronomy/Astrology,” Journal for the Study of Judaism 35.2 (2004), 119-58. Reed analyse les écrits de Josèphe dans Ant. 1.154-68 parallèlement à l’astronomie/astrologie de l’époque hellénistique. Elle expose les idées contradictoires concernant les mouvements des connaissances astronomiques vers ou au départ de l’Égypte. Ce faisant, elle présente des indications de ce que Josèphe a probablement embelli le rôle d’Abraham en tant que premier à apporter l’astronomie en Égypte (voir p. 140-42).

[5]. Une bonne publication récente est John Gee, An Introduction to the Book of Abraham (Provo, UT: Religious Studies Center, Brigham Young University/Salt Lake City: Deseret Book, 2017).

[6]. Francesca Rochberg, “Mesopotamian Cosmology,” Cosmology: Historical, Literary, Philosophical, Religious, and Scientific Perspectives, ed. Norriss S. Hetherington (New York: Garland Publishing, 1993), 37-38.

[7]. Alexander Heidel, The Babylonian Genesis: The Story of Creation (Chicago: University of Chicago Press, 1951), 13-14. L’Enuma Elish honore Mardouk comme étant le champion des dieux et le créateur des ceux et de la terre.

[8]. Ces dates s’inspirent de recherches présentées dans Russell Hobson, “The Exact Transmission of Texts in the First Millennium B.C.E.” (PhD thesis, University of Sydney, 2009); M. J. Geller, “Astronomy and Authorship,” Bulletin of the School of Oriental and African Studies, University of London 53:2 (1990), 209-13, https://www.jstor.org/stable/619229; Bradley E. Schaefer, “The Latitude and Epoch for the Origin of the Astronomical Lore in MUL.APIN,” Bulletin of the American Astronomical Society 39 (2007), 157. Ces références s’appuient toutes sur Hermann Hunger et David Pingree, MUL APIN: An Astronomical Compendium in Cuneiform (Archiv für Orientforschung 24; Horn: Ferdinand Berger & Söhne Gesellschaft, 1989). L’idée générale est que les documents les plus anciens remontent à 1000 av. J.-C. environ mais comportent des aspects qui remontent à l’Ancienne période babylonienne de 1950-1595 av. J.-C.

[9]. Hermann Hunger et David Pingree, Astral Sciences in Mesopotamia, (Leiden, NDL: Brill, 1999). Le chapitre 1 traite des présages de toutes sortes mais particulièrement des présages astronomiques.

[10]. La capitalisation du mot terre est déroutante. Le Chicago Manual of Style, suivi ici, ne capitalise pas la terre lorsqu’elle est précédée par la. Cependant, il exige que la terre soit capitalisée lorsque l’article n’est pas utilisé. Cette dernière forme est une référence plus exacte à la planète plutôt qu’à son sol ou à sa surface, c’est-à-dire « Vénus, la Terre et Mars », par opposition à « la terre sous nos pieds ». L’Écriture dans le Livre d’Abraham appelle la planète Terre « la terre ». Dans cet article, j’utilise l’expression « la terre » lorsque je l’utilise seule ou avec la lune ou le soleil parce que c’est le format scripturaire. Lorsqu’on la considère clairement comme une planète ou avec d’autres planètes, j’utilise « la Terre ». NdT : Pour simplifier je mets tout en minuscules.

[11]. Rochberg, “Mesopotamian Cosmology,” 44.

[12]. Hunger et Pingree, Astral Sciences in Mesopotamia, 5-7, 12-20; John North, The Norton History of Astronomy and Cosmology (New York: W. W. Norton and Company, 1995), 25-30.

[13]. North, Norton History of Astronomy and Cosmology, 19-58. Ces pages résument les observations planétaires babyloniennes et les méthodes mathématiques appliquées  pour leur donner du sens. Le point de vue mathématique est géocentrique.

[14]. Rochberg, “Mesopotamian Cosmology,” 45.

[15]. Le verset 9 continue à traiter du calcul du temps de Kolob. Je m’abstiens à contrecœur d’inclure Kolob dans mon traitement parce que son emplacement et sa nature sont encore inconnus. Tout ce que je pourrais conjecturer en ce moment serait trop spéculatif et distrairait des principaux points abordés ici.

[16]. Jésus-Christ est appelé dans le Livre d’Abraham « le Seigneur », « Jéhovah », « Dieu » et quelques variantes de « Seigneur Dieu », comme « le Seigneur mon Dieu », « le Seigneur ton Dieu », etc. J’utilise le terme Dieu tout au long de ce document, sauf si le contexte doit être clarifié par une référence différente.

[17]. Les vitesses orbitales stellaires sont les plus lentes près du centre galactique. Elles augmentent linéairement vers l’extérieur jusqu’à atteindre une vitesse orbitale maximale à quelques kiloparsecs du noyau. À partir de là, il y a une stabilisation de la vitesse à environ 220 km/sec. La distance avec les étoiles du noyau qui conserve cette vitesse est inconnue et fait partie du mystère de la matière sombre.

[18]. Gee, Introduction to the Book of Abraham, 116.

[19]. John Gee, William J. Hamblin, and Daniel C. Peterson, “‘And I Saw the Stars… ‘The Book of Abraham and Ancient Geocentric Astronomy,” in Astronomy, Papyrus, and Covenant, ed. John Gee et Brian M. Hauglid (Provo, UT: FARMS, 2005), 1-16. Les auteurs expliquent que l’astronomie dans Abraham 3 a trait à une cosmologie géocentrique. [20]. Michael D. Rhodes et J. Ward Moody, “Astronomy and Creation in the Book of Abraham,” in Astronomy, Papyrus, and Covenant, ed. John Gee et Brian M. Hauglid (Provo, UT: FARMS, 2005), 17-36. Les auteurs soutiennent que les descriptions des étoiles dans Abraham 3, en particulier après le verset 12, cadrent avec une cosmologie héliocentrique.

[21]. Kerry Muhlestein, “Encircling Astronomy and the Egyptians: An Approach to Abraham 3,” The Religious Educator 10, no. 1 (2009), 33-50. Réimprimé en tant que Kerry Muhlestein, “Encircling Astronomy and the Egyptians: An Approach to Abraham 3,” in By Study and by Faith: Selections from the Religious Educator, ed. Richard Neitzel Holzapfel et Kent P. Jackson (Provo, UT: Religious Studies Center, 2009), 149-67. Cet article présente le point de vue que l’astronomie d’Abraham se concentre sur Kolob. Notez que les étoiles orbitent plus lentement autour du centre de la Voie lactée à mesure que l’on s’en rapproche. Donc, si Kolob est près du centre galactique, l’idée que les étoiles se déplacent plus lentement à mesure qu’on se rapproche de Kolob est compatible avec la façon dont les étoiles orbitent dans la Voie lactée. Avec cette interprétation, une cosmologie centrée sur Kolob est aussi une cosmologie galactocentrique.

[22]. L’idée que les étoiles sont utilisées pour éduquer Pharaon en matière spirituelle est bien développée dans Muhlestein, “Encircling Astronomy and the Egyptians,” 34-37; et soutenue par Gee, Introduction to the Book of Abraham, 117. Les étoiles comme métaphore des esprits et Kolob comme métaphore du Christ a été proposé par Joseph F. McConkie, “The Heavens Testify of Christ (Abraham 3:1-21),” in Studies in Scripture, Vol. 2: The Pearl of Great Price, ed. Robert L. Millet and Kent P. Jackson (Salt Lake City: Deseret Book, 1985), 239-40.