Entre
les Testaments : une invitation à explorer la période intertestamentaire
Taylor Halverson
Interpreter
Avez-vous jamais tourné la page après les dernières paroles de Malachie
pour passer aux premières lignes de Matthieu ? Allez-y. Tournez cette
unique page. Que voyez-vous ? C’est exact. Rien.
Le monde a-t-il été silencieux entre Malachie et Matthieu ? Bien sûr que
non. Mais combien de temps s’est-il écoulé entre les deux Testaments ? Que
s’est-il passé pendant ce temps dans le monde méditerranéen oriental ? Ne
se serait-il donc rien passé du tout ? Les idées, les croyances et les
pratiques ont-elles pu changer de manière significative entre les
Testaments ?○
Réfléchissez
à ce qui suit : nous sentirions-nous désorientés historiquement,
idéologiquement et politiquement si notre connaissance de l’histoire
occidentale s’était arrêtée au cours de l’année 1492, avait sauté de cinq
cents ans pour reprendre en 1992 ? Ce serait absurde. Personne ne pourrait
avoir une compréhension complète du monde moderne dans lequel nous vivons
en sautant une période de temps aussi longue qui a vu des changements
énormes dans tant d’aspects de la vie.
Pourtant, c’est exactement ce qui se passe lorsque nous passons de la
dernière page de Malachie à la première page de Matthieu. Il y a un hiatus
d’environ cinq cents ans entre ces deux auteurs bibliques, mais cela n’a
pas l’air de nous tracasser que les mondes politiques, religieux et
idéologiques dont sont issus ces deux auteurs étaient à bien des égards
radicalement différents l’un de l’autre. En effet, lorsque nous comprenons
le flux des changements dans le monde méditerranéen oriental sur cinq
cents ans, notre compréhension du Nouveau Testament fait un bond aussi
vaste que le gouffre qui marque maintenant le vide entre les Testaments.
Malheureusement, nous ne pouvons pas étudier ici tous les détails
pertinents qui peuvent améliorer notre compréhension du monde du Nouveau
Testament. Nous allons plutôt nous concentrer sur certaines des
principales caractéristiques du changement entre les Testaments et parler
brièvement de la façon dont la connaissance de ces changements peut
accroître notre compréhension du monde du Nouveau Testament. Nous
accorderons une certaine attention aux groupes juifs émergeants dans le
monde post-exilique (qui fait suite à la captivité babylonienne), aux
changements idéologiques apparus au cours de ces années-là, ainsi qu’à une
partie de la littérature produite entre les Testaments. Nous examinerons
également le flux chronologique de l’histoire entre l’époque post-exilique
et le monde du Nouveau Testament. Avec cette dernière approche, nous
cherchons à regarder le monde du Nouveau Testament non pas à partir des
siècles qui se sont écoulés depuis lors, mais des siècles
avant qu’il n’apparaisse. De
même, en ce qui concerne le Nouveau Testament lui-même, il est beaucoup
plus réaliste de commencer plusieurs centaines d’années avant sa
composition et de le regarder tel qu’il va exister suite à la succession
chronologique naturelle des événements au lieu de regarder par-dessus
notre épaule au départ de notre époque à travers
des couches successives d’interprétation qui changent la couleur de
la composition originale.
Les Juifs rentrent d’exil
Comme nous le savons, les Juifs furent conduits en captivité à Babylone
par Nebucadnetsar vers 587 av. J.-C. Des décennies plus tard, lorsque les
Perses conquirent Babylone, Cyrus décréta que le temple de Jérusalem
devait être reconstruit (v. 539 av. J.-C.). Certains Juifs retournèrent
dans leur patrie de Judée, mais la plupart restèrent dans le milieu
prospère des villes de Mésopotamie telles que Babylone. Peut-être que ceux
qui revinrent de Babylone à Jérusalem étaient plus religieusement zélés,
mais il ne fallut pas longtemps pour que des chefs spirituels tels que
Néhémie et Esdras, le Scribe, fussent obligés d’appeler les Juifs de
Jérusalem au repentir, car ils avaient abandonné les alliances du
Seigneur. Plus tard encore, Malachie appela la classe sacerdotale au
repentir parce qu’elle se focalisait plus sur les rituels du culte du
temple que sur la pratique des principes de la miséricorde et de la
justice.
La prise de conscience graduelle de la notion de Canon
La méthode utilisée par Esdras pour appeler les Juifs à se repentir (à
l’aide d’un appel à des écrits faisant autorité) est caractéristique de
l’une des façons clés dans lesquelles le paysage idéologique d’Israël
changea de l’époque de l’Ancien Testament à celle du Nouveau Testament. Au
fil des années qui suivirent l’exil babylonien, la notion de canon des
Écritures s’installa davantage dans la conscience des Juifs. Qu’est-ce que
nous entendons par là ? Eh bien, réfléchissons un instant à ce qu’est la
Bible.
Le mot « Bible » vient du grec ta biblia, qui signifie tout
simplement « les livres ». L’Ancien Testament est exactement cela, une
collection de trente-neuf livres distincts rédigés par divers auteurs à
des fins variées en toutes sortes d’endroits et périodes de temps. Les
livres qui constituent notre Ancien Testament actuel n’ont pas été écrits
à l’origine pour être inclus dans l’Ancien Testament ; celui-ci n’existait
pas, tel que nous le connaissons, quand ses livres étaient en cours de
création. Ce furent des groupes d’Israélites qui reconnurent plus tard
l’importance de ces divers écrits. Ils cherchèrent à assurer leur
conservation en les copiant, en les mémorisant et en les récitant et en
les enseignant dans les synagogues.
Il fut également très important pour le processus de préservation de ces
écrits religieux que les divers groupes d’Israélites fixent les critères
permettant de juger de la valeur spirituelle d’un écrit et donc de
l’inclure dans le corpus de littérature qui allait constituer la norme de
la pratique et de la croyance religieuses.
Notons en passant
que tous les groupes d’Israélites n’étaient pas d’accord sur le point de
savoir quels livres devraient figurer dans le canon faisant autorité. En
fait, certains des ouvrages qui constituent maintenant les apocryphes
(écrits dont l’authenticité n’est pas établie) et les pseudépigraphes
(livres attribués à des auteurs dont l’identité est contestée) furent le
produit de ce processus de canonisation. Ils sont le reflet des combats
culturels et religieux qui eurent lieu entre les différents groupes de
Juifs cherchant à élaborer un canon normatif pour la croyance et la
pratique, ce qui nécessitait parfois l’exploration de leurs propres
croyances et systèmes religieux. En effet, quand nous comprenons le monde
dans lequel les apocryphes et les pseudépigraphes ont été produits et le
but de cette littérature, nous commençons à avoir une compréhension plus
profonde des Juifs de la période intertestamentaire plutôt que de craindre
cette littérature dite « mystérieuse » ou de faire mauvais usage de cette
littérature comme « preuve » du mormonisme [1].
Le processus de canonisation commença probablement pour certains livres de
l’Ancien Testament avant la captivité babylonienne (587 av. J.-C.), mais
le processus fut renforcé pendant et après la captivité et ce, pour deux
raisons. Tout d’abord, il y eut la montée de la classe des scribes. Ils
passaient leur vie à recueillir des écrits religieux, fixant des critères
pour déterminer la littérature à inclure dans le canon et diffusant les
doctrines des textes normatifs qui étaient admis dans le canon. Esdras
faisait pleinement partie de cette classe de scribes. En effet, sa
connaissance des écrits sacrés contribua à remettre les Juifs égarés de la
Jérusalem post-exilique sur la bonne voie. Deuxièmement, la captivité
babylonienne avait été si dévastatrice pour le peuple juif qu’il passa par
la suite des centaines d’années à faire tout en son pouvoir pour éviter
une répétition de la catastrophe. De nombreux Juifs croyaient que cela
exigeait plus d’attention aux lois et aux rituels du judaïsme. Mais pour
connaître ces choses il fallait rassembler un corpus commun d’écrits
sacrés pour le partager ensuite avec tout le monde.
Ce furent ces processus qui créèrent au cours de plusieurs centaines
d’années un canon uniforme et normatif d’écrits faisant autorité pour les
Juifs. La classe des scribes diffusa les enseignements contenus dans ces
écrits et la généralité des Juifs devint plus consciente d’un « Canon
biblique » — leur ensemble de textes faisant autorité qui définissait les
limites de leur croyance et de leur pratique. Beaucoup en vinrent à croire
que s’ils adhéraient à ces écrits faisant autorité, ils éviteraient les
circonstances désastreuses de l’exil, des invasions étrangères et la
colère d’un Dieu offensé, même si la domination grecque et, plus tard, la
domination romaine mirent à mal ces hypothèses fondamentales.
Ainsi, la version finale [2]
de la Bible fut le produit de Juifs ultérieurs (et dans certains cas de
chrétiens), souvent des centaines d’années après les temps bibliques au
cours desquels les écrits furent composés ou qu’ils mentionnaient. Il est
également utile de noter que, tout comme notre Livre de Mormon aujourd’hui
n’a jamais été un jeu complet d’écrits faisant autorité pour le peuple qui
l’a produit, de même la Bible telle que nous la connaissons aujourd’hui
n’existait pas pour ceux qui créèrent les ouvrages individuels qui
composent cette collection de « livres » [3].
Les générations ultérieures de Juifs dans la période intertestamentaire
étant élevées dans la connaissance d’un canon d’écrits religieux juifs
faisant autorité, leur vision du monde fut considérablement façonnée par
la doctrine, les croyances et les attentes qu’elles trouvaient dans
l’Ancien Testament. En effet, les auteurs de la secte juive appelée
christianisme étaient très versés dans le canon de l’Ancien Testament. Ils
le citaient ou s’y référaient souvent et librement dans la composition de
leurs évangiles et de leurs épîtres pour montrer à quel point la mission
du Christ était l’accomplissement des paroles des prophètes écrites,
recueillies et conservées au cours de plusieurs siècles.
Alexandre le Grand et l’hellénisme
Maintenant que nous avons donné un exemple de la façon dont la vision
juive du monde a changé de l’intérieur, revenons à l’histoire de la
Méditerranée orientale et traitons de quelques changements que les
influences extérieures apportèrent dans le monde juif. Nous commençons en
retournant à 530 av. J.-C.
Après avoir renversé les puissants Babyloniens, l’empire perse persista
pendant près de deux cents ans, cherchant sans cesse à augmenter sa
domination et son influence. Mais au fil du temps, il devint une grande
nation inefficace et orgueilleuse, croyant être invulnérable à la
décadence ou à l’effondrement. Cependant, un jeune homme insignifiant
d’une nation obscure n’allait pas tarder à changer radicalement pour
toujours le cours du monde : ce fut Alexandre le Grand.
Fils du roi Philippe de Macédoine et éduqué par le grand Aristote
lui-même, Alexandre avait la tête pleine des promesses et de la gloire de
la culture grecque. Il se voyait accomplissant les grands exploits des
guerriers grecs qui avaient combattu dans la guerre de Troie immortalisée
par les écrits antiques d’Homère, dont Alexandre entreposait soigneusement
des exemplaires sous son oreiller partout où il allait. Il rêvait aussi de
rassembler le monde dans une puissante unité de culture grecque.
Au jeune
âge de vingt ans (vers 332 av. J.-C.), Alexandre – brillant, audacieux,
téméraire – amassa une armée de Grecs pour en découdre avec un vieux
géant, autrement connu sous le nom d’empire perse. En comparaison avec les
Perses, les Grecs étaient aussi petits et insignifiants à l’époque
qu’Andorre par rapport aux États-Unis aujourd’hui. Les Perses
considérèrent cet appel aux armes comme une plaisanterie. Il ne fallut
cependant que dix ans pour que le monde entier, de la Grèce à l’Inde, de
l’Afghanistan à l’Égypte, fût gouverné et influencé par les Grecs. Le grec
fut bientôt importé dans chacune de ces zones et avec lui ce qu’il y avait
de meilleur dans l’érudition grecque, notamment la philosophie,
l’astronomie, la musique, les mathématiques, la médecine et la
littérature. La religion grecque – avec les mythes, les rituels et les
croyances accumulés dans la société grecque depuis des centaines d’années
– remplaçait maintenant ou fusionnait avec les dieux nationaux et locaux
dans tout le nouvel empire. Tout le monde se mit à adopter la langue, la
pensée et le mode de vie grecs. L’adoption et l’adaptation de la culture
grecque s’appelle hellénisation (hellène = grec).
Les siècles de luttes pour le pouvoir en Palestine
Tous les humains n’adoptent pas facilement et entièrement des changements
aussi énormes dans leur vie. C’est ainsi qu’à l’ère de l’hellénisme (vers
les 3e – 1er siècles av. J.-C.), beaucoup
cherchèrent à conserver les croyances et les pratiques de leur propre
culture en réaction à ce que les Grecs offraient. Un groupe en particulier
qui chercha à maintenir son identité ethnique et religieuse fut les Juifs,
même si leurs communautés étaient dispersées dans les vastes territoires
sous contrôle grec. Le processus de canonisation de l’Ancien Testament
contribua fortement à cette entreprise, tout comme le Livre de Mormon
canonique a contribué à établir, pour les mormons de par le monde, une
culture religieuse commune.
Mais les efforts
juifs se heurtèrent à des difficultés. Certains Juifs découvrirent les
avantages politiques et financiers qu’il y avait à adopter les coutumes
grecques tandis que d’autres Juifs raisonnaient qu’une grande partie de la
culture grecque aurait une influence inoffensive sur leurs croyances et
leur culture juives, un peu comme les problèmes que rencontrent les
croyants d’aujourd’hui lorsqu’ils cherchent à équilibrer leur vie
religieuse avec une culture populaire omniprésente. Mais ce mélange fut
une cause de controverses et de luttes, car il y avait des Juifs qui
pensaient que les influences barbares de l’expansion et de la culture
grecques compromettaient la pureté de la vie et de la doctrine juives,
tout comme certaines nations non américaines jugent l’influence négative
que le Hollywood américain a eu sur leur société. Les apocryphes et les
pseudépigraphes conservent certaines de ces controverses religieuses et
culturelles de la période intertestamentaire ainsi que les expressions
créatives des Juifs de culture grecque explorant leur héritage religieux
avec les outils intellectuels d’invention grecque [4].
Une autre raison pour laquelle des conflits se produisirent parmi les
Juifs du Moyen-Orient antique avait à voir avec le climat politique qui
leur était imposé dans la foulée du triomphe d’Alexandre. Celui-ci mourut
prématurément jeune. Il n’avait que trente ans et il avait le monde et ses
vastes trésors à sa portée quand une grippe causa son décès (vers 323 av.
J.-C.). Ses généraux les plus puissants se livrèrent mutuellement des
guerres à n’en plus finir pour s’assurer leur part des terres conquises.
La situation en Palestine fut influencée pendant plus d’un siècle par les
guerres que se livrèrent deux des généraux d’Alexandre (Ptolémée et
Séleucos) et leurs descendants pour ce petit lopin de terre.
Un des effets que ce conflit grec à propos de la Palestine eut sur les
habitants juifs, c’est que ceux d’entre eux qui voulaient acquérir le
pouvoir et le standing n’avaient qu’à faire choisir judicieusement parmi
les camps politiques mêlés à ce bras de fer continuel. Mais ce choix
voulait souvent dire qu’il fallait faire des compromissions avec la
culture et la religion juives au grand dam de ceux qui restaient fidèles.
En fait, certains des dirigeants juifs adoptèrent facilement les coutumes
et le mode de vie grecs pour gagner la faveur des autorités grecques.
Il est ironique de constater, à cet égard, que la fonction juive de
souverain sacrificateur, l’élément central de l’autonomie spirituelle et
religieuse juive au cours de l’occupation grecque (et plus tard romaine)
de la Palestine et le symbole de la solidarité religieuse juive contre
l’influence de la culture grecque, devint souvent un facteur essentiel
dans l’introduction de la culture grecque en Palestine. Comment cela ?
Souvent c’étaient des Juifs du camp politico-religieux des sadducéens (une
aristocratie sacerdotale) qui étaient en lice pour le poste de souverain
sacrificateur. Les aspirants juifs payaient de grosses sommes d’argent à
l’un ou à l’autre dirigeant politique grec (ptolémaïque ou séleucide
dépendant du parti qui semblait être le plus puissant à l’époque) pour ce
poste. Le leader politique grec garantirait la sécurité de l’intéressé
dans la fonction de souverain sacrificateur tant que celui-ci lui était
fidèle et soutenait son projet de création d’une culture unifiée
(c’est-à-dire le mode de vie grec) partout dans le Royaume. Compte tenu du
fait que ces intrigues sacerdotales se perpétuèrent pendant des décennies,
il n’est pas étonnant que Jésus se soit si violemment insurgé contre
pareille traîtrise.
La révolte des Maccabées et l’indépendance juive
Tout au long de ce conflit politique et militaire incessant entre les
Séleucides et les Ptolémées, les Juifs se retrouvèrent une fois de plus
conquis et assujettis. Beaucoup aspiraient à voir le jour où
l’indépendance et la royauté davidique leur seraient rendues, mais ils
apprirent à vivre leur vie dans des circonstances politiques moins
prometteuses du moment qu’ils avaient la liberté de vivre selon leurs
anciennes croyances et pratiques. Dans la plupart des cas, les autorités
grecques (et plus tard romaines) reconnaissaient l’opportunité politique
d’accorder cette liberté religieuse aux différents groupes au sein de leur
empire. Ce qu’elles désiraient simplement était la stabilité, qui
découlait de la loyauté (et des taxes) de ceux qui vivaient sur le
territoire de l’empire.
Vers
175 av. J.-C., un roi séleucide, Antiochus IV, arriva au pouvoir et
affirma la domination sur la Palestine. Pour affermir sa position
politique nouvellement acquise, il tenta d’imposer la culture hellénique à
tout son peuple. Ce n’était pas entièrement nouveau de la part des
souverains grecs sauf pour ce qui est de ce qu’Antiochus IV exigeait.
Après avoir érigé un autel à Zeus Olympien dans l’enceinte sacrée du
temple de Jérusalem, il ordonna aux Juifs de sacrifier des porcs [5]. Une
famille sacerdotale juive, connue sous le nom de Maccabées, d’une petite
ville non loin de la Tel-Aviv moderne, rassembla suffisamment d’influence
pour s’opposer à la puissante armée séleucide. En quelques années (vers
165 av. J.-C.), cette famille, avec ses armées et ses alliés (y compris
une amitié symbolique avec Rome), gagna l’indépendance juive, une liberté
que les Juifs n’avaient pas connue depuis l’exil à Babylone près de quatre
cents ans plus tôt. Avec cette liberté politique nouvelle, les Maccabées
et leurs descendants inaugurèrent cent ans d’un règne juif qui connut des
hauts et des bas [6].
Les nombreux visages du judaïsme
Les Juifs n’étaient pas tous tout à fait satisfaits de l’expérience
politico-religieuse maccabéenne. C’est ainsi qu’au cours de cette période
diverses factions juives (sadducéens, pharisiens et esséniens) apparurent
et persistèrent jusqu’à l’époque du Nouveau Testament. John Bright,
spécialiste de la Bible, décrit brièvement chaque faction et explique de
manière succincte les circonstances dans lesquelles elle est apparue :
Avec le combat maccabéen
[de 165 av. J.-C. contre les Grecs] comme catalyseur, le judaïsme du IIe
siècle commença à se cristalliser et à prendre la forme qu’il allait avoir
à l’époque du Nouveau Testament... Il y avait, bien entendu, les
sadducéens. Ils tiraient leur force de l’aristocratie sacerdotale et de la
noblesse laïque qui leur étaient associées — la classe même qui, du temps
des séleucides [avant 165 av. J.-C.], avait été plus qu’un peu entachée
d’hellénisme. Dans un certain sens, ils pouvaient prétendre être
conservateurs, car ils n’accordaient d’autorité qu’à la Torah [7] et n’en
accordaient aucune au corpus de la Loi orale élaboré par les scribes. Ils
rejetaient également les notions nouvelles comme la croyance en la
résurrection, les récompenses et les châtiments après la mort, la
démonologie et l’angélologie et, d’une manière générale, les supputations
apocalyptiques. Il est probable que leur préoccupation principale était
que le culte du Temple se poursuive et que la Loi, en particulier ses
éléments rituels et sacrificiels, soit appliquée sous la supervision de la
prêtrise constituée. Quoi qu’ils aient pu penser être le but ultime de
Dieu pour Israël, leur objectif dans le présent était de veiller à ce que
ce statu quo soit maintenu. Hommes du monde pratiques, ils étaient
prêts à aller loin dans les compromis pour ce faire, collaborant
volontiers avec les autorités laïques, que ce soient des prêtres-rois
[maccabées] mondains (qui étaient de leur acabit) ou des procurateurs
romains, et craignant par-dessus tout toute perturbation qui pourrait
bouleverser l’équilibre — ce qui est la raison pour laquelle ils
trouvèrent Jésus dangereux. Pour eux, en gros, l’avenir du judaïsme était
de continuer en tant que communauté de culte hiérocratique [8]
conformément à la loi du Pentateuque [9].
Face à eux il y avait, notamment, les pharisiens. Ceux-ci poursuivaient la
tradition des hassidim de l’époque maccabéenne, ce groupe dont le zèle
pour la loi n’avait toléré aucun compromis avec l’hellénisme. N’étant en
aucune façon des militants nationalistes, les hassidim furent poussés par
les persécutions séleucides à se joindre à la lutte pour la liberté
religieuse ; mais quand celle-ci eut été remportée, et que la lutte en
devint aussi une pour l’indépendance politique, ils eurent tendance à s’en
désintéresser. Les pharisiens, apparus en tant que parti au cours du
deuxième siècle, étaient, comme les hassidim, pointilleux dans le respect
de la Loi. Leurs relations avec les rois [maccabéens] mondains, dont ils
pouvaient difficilement approuver les pratiques, étaient la plupart du
temps tendues. N’étant ni une clique aristocratique ni une clique
sacerdotale, leur ferveur morale leur valut le respect du peuple. En fait,
ils devinrent les vrais leaders spirituels du judaïsme et donnèrent le
ton. Bien que religieusement plus stricts que les sadducéens, ils étaient
dans un autre sens moins conservateurs. Non seulement ils acceptaient
d’autres parties des Écritures comme faisant autorité à côté de la Torah,
ils considéraient également la Loi orale élaborée pour interpréter la Loi
écrite comme pleinement obligatoire. C’est par eux que cette loi orale fut
transmise et augmentée, jusqu’à être finalement codifiée dans la Michna
(vers 200 apr. J.-C.), puis dans le Talmud complété. Les pharisiens
acceptaient sans problème la résurrection... Ils croyaient que l’avenir du
judaïsme devait être le peuple saint de Dieu par le respect de la Loi,
écrite et orale, dans les moindres détails ; les Juifs pourraient ensuite
attendre l’accomplissement des promesses, qui se ferait au moment voulu
par Dieu. Bien que... [n’aimant pas] la domination romaine, les pharisiens
[évitaient]... l’activité révolutionnaire....
Il y avait, bien sûr, ceux qui pensaient que l’avenir du judaïsme résidait
dans un nationalisme agressif. Des tenants de cette opinion avaient été
l’épine dorsale de la révolte maccabéenne et avaient été ceux qui
l’avaient portée au-delà d’une simple lutte pour la liberté religieuse et
l’avaient transformée en une véritable guerre pour l’indépendance
nationale. La création et l’agrandissement de l’État [maccabéen] sous [le
prêtre-roi juif] Jean Hyrcan et ses successeurs avaient sans doute
satisfait leurs ambitions et calmé momentanément le nationalisme militant.
Mais l’arrivée de l’occupation romaine [vers 70 av. J.-C., quand les
Romains remplacèrent les Grecs ainsi que les Juifs en Palestine comme
classe dominante de la Méditerranée orientale], ce qui fut quelque chose
d’exaspérant et d’humiliant pour les patriotes juifs, cela mit de nouveau
le feu aux poudres. À l’époque du Nouveau Testament était apparu un groupe
de zélotes, des hommes fanatiquement courageux et téméraires qui étaient
prêts à frapper quoi qu’il advienne pour l’indépendance, confiants que
Dieu leur viendrait en aide. Ce furent des hommes tels que ceux-là qui
déclenchèrent les révoltes [juives] de 66 – 70 et 132 -135 apr. J.-C., qui
mirent fin à l’État juif. Dans leur attitude vis-à-vis de la Loi, les
zélotes différaient probablement peu des pharisiens ; mais ils n’étaient
pas disposés à voir l’avenir de leur nation comme une simple observance de
la Loi — et une attente.
Enfin, il y avait des groupes sectaires tels que les esséniens, qui
vivaient dans... [l’attente du Messie conquérant]. La secte de Qumran,
d’où sont venus les manuscrits de la mer Morte, était presque certainement
essénienne... Comme les pharisiens, les esséniens continuaient
probablement la tradition hassidique. Toutefois, leur opposition aux
prêtres-rois [maccabéens] était inconciliable. Ils... considéraient la
prêtrise [maccabéenne] comme illégitime et apostate. À un certain moment,
probablement dans le dernier tiers du IIe siècle, ils se retirèrent devant
l’opposition de Jérusalem et de la participation au culte du Temple et se
réfugièrent dans le désert de Judée, où ils menèrent une existence quasi
monacale en prévision de la fin imminente. C’est, apparemment, chez les
esséniens que la tradition apocalyptique juive fut poursuivie et qu’une
grande partie de sa littérature fut produite. Ils se considéraient comme
le peuple de la Nouvelle Alliance ; ils avaient leur propre interprétation
de la Loi, leur calendrier religieux particulier, et ils s’étaient engagés
à une discipline stricte qui était rigoureusement appliquée. Ils
attendaient la fin imminente de la grande épopée de l’histoire, le
déclenchement de la lutte finale entre la lumière et les ténèbres, entre
Dieu et le mal, ce qui impliquerait également une guerre sainte sur la
terre, guerre à laquelle ils s’attendaient à participer. Convaincus que
toutes les prophéties étaient en train de s’accomplir à leur époque, ils
commentaient différents livres bibliques pour montrer que c’était le cas.
L’importance de la croyance des esséniens pour comprendre le contexte de
la pensée du Nouveau Testament est un sujet en soi [10].
Les sectes juives et le Nouveau Testament
Nous rencontrons deux des groupes mentionnés ci-dessus (les sadducéens et
les pharisiens) dans les pages du Nouveau Testament. Ils sont constamment
en désaccord avec Jésus qui souligne continuellement leur incapacité de
pratiquer une véritable justice. Ces deux groupes croyaient en leur
justice innée, les sadducéens parce qu’ils étaient la lignée sacerdotale
et détenaient le privilège d’officier dans le temple et les pharisiens à
cause de leur observance zélée de la pratique juive qu’ils trouvaient à la
fois dans la loi écrite et dans la loi orale. Rien ne pourrait être plus
agaçant pour des gens qui croient en leur justice et leur droiture qu’être
appelés au repentir, et ce, par un charpentier, pas moins ! (De quelle
localité insignifiante de Galilée venait-il déjà?). Les esséniens ne sont
pas mentionnés dans le Nouveau Testament, mais présentent un intérêt pour
nous en raison de leur lien avec les manuscrits de la mer Morte et ce que
ceux-ci apportent à notre compréhension du judaïsme et du christianisme à
l’époque du Christ.
La
perte de l’indépendance juive — la domination romaine
Certains des dirigeants maccabéens ultérieurs furent excessifs dans leur
orgueil et leur méchanceté, allant même jusqu’à assujettir d’autres
peuples et à les convertir de force au judaïsme. Un de ces groupes fut les
Iduméens, le peuple d’Hérode le Grand. Vers 70 av. J.-C., deux frères
juifs (Hyrcan II et Aristobule II), héritiers et descendants des
prêtres-rois maccabéens, se disputaient le pouvoir. L’un d’eux demanda à
Rome d’intervenir, mais le résultat final fut que le général romain Pompée
occupa Jérusalem et annexa la région de la Palestine pour en faire la
province romaine de Juda. C’est ainsi que les Juifs perdirent de nouveau
leur indépendance politique au profit d’une domination étrangère (lisez :
païenne). Les plus pieux des Juifs, qui jugeaient que l’adoption de la
culture grecque ou de la structure administrative romaine était une
transgression des normes bibliques canonisées, avaient la nostalgie de
l’époque révolutionnaire des Maccabées, lorsque les fidèles étaient unis
contre les incursions païennes. Ces tendances et ces désirs restèrent
tacitement dans la psyché juive pendant les centaines d’années qui
suivirent [11]. Ces événements sont l’une des raisons pour lesquelles
certains des Juifs attendaient un Messie politique quand Jésus entra en
scène cent ans après que Pompée eut apporté la domination romaine en
Palestine. Ce furent la domination administrative romaine et la culture
grecque (qui avait conquis les conquérants romains), qui constituèrent la
toile de fond du monde du Nouveau Testament, un monde qui avait jadis été
dominé par des Israélites indépendants, puis plus tard par les autorités
babyloniennes et perses.
Résumé
Nous avons survolé près de cinq cents ans d’histoire à une vitesse qui
amènerait même Einstein à recalculer les lois de la relativité. Le but de
cet article n’était cependant pas d’être exhaustif, mais de donner une
idée de ce monde turbulent du changement. On imagine parfois le passé
antique d’une manière idyllique qui donne l’impression que la vie était
sereine (bien que sans les facilités modernes), intemporelle et immuable.
Or, ce qu’on découvre, c’est que la culture était vivante, la religion
contraignante et la politique conflictuelle, comme elles le sont de nos
jours. La seule différence était dans l’expression de ces différentes
facettes de la vie.
Lorsque nous regardons le passé antique en sachant qu’il était peuplé
d’humains qui vivaient, aimaient, apprenaient et avaient des désirs, nous
voyons des comportements semblables aux nôtres mais exprimés avec des
nuances et des couleurs qui leur étaient propres. Lorsque nous regardons
ces expressions anciennes dans leurs couleurs et leurs nuances originales
sans leur superposer nos couleurs et nos nuances à nous, les barrières qui
empêchent de les comprendre se brisent et tout à coup leurs combats et
leurs triomphes deviennent pertinents et utiles pour notre époque. En
d’autres termes, si nous voulons vraiment comprendre le peuple du passé
antique qui a produit la littérature que nous appelons Écritures, nous
devons appliquer le principe de sagesse qui nous demande de nous mettre à
sa place. Nous devons temporairement lâcher notre propre vision du monde
et la remplacer par la leur si nous voulons un jour vraiment les
comprendre.
Une Invitation pour la poursuite du voyage
L’une des meilleures façons de comprendre la vision du monde des autres
est de lire ce qu’ils ont écrit. Bien que cet article ne soit qu’un bref
aperçu de quelques façons dont le monde avait changé entre les Testaments,
il constitue un fondement suffisant pour comprendre certaines des
institutions culturelles et religieuses, certains des conflits politiques
et des besoins moraux qui ont façonné le monde du Nouveau Testament. Mais
chose plus importante encore, cet aperçu historique fournit également une
toile de fond pour explorer plus pleinement les nombreux documents
littéraires produits par les Juifs au cours de la période
intertestamentaire, qui préservent les croyances et les pratiques des
divers judaïsmes [12] qui vivaient à ce moment-là, ce qui peut grandement
nous aider à nous mettre à leur place. Au cours de la période
intertestamentaire, la plupart des quinze écrits apocryphes [13]
et bon nombre des quatre-vingt-dix pseudépigraphes de
l’Ancien Testament
ont été composés dans différents endroits où les Juifs ont résidé
(c’est-à-dire la Palestine, l’Égypte, Babylone). Ces écrits reflètent
souvent l’environnement culturel de l’hellénisation, les conflits
politiques incessants de diverses régions ou l’exercice et l’exploration
de la foi et de la pratique juives.
NOTES
1. La seule « preuve » véritable et réelle de notre foi
est celle de l’Esprit.
2. Peut-être est-il techniquement incorrect de dire
qu’il y a une « version finale » de la Bible. Chaque nouvelle traduction
de la Bible est essentiellement une « nouvelle version » qui reflète les
comportements, les valeurs et les idéaux de l’époque où la traduction a eu
lieu. Il s’agit d’un fait inévitable. Par exemple, la King James Version
(KJV) est le reflet de la culture anglaise du XVIIe siècle. Comment ? Cela
ressort très fortement dans la langue et la grammaire employées pour la
traduction elle-même, même si c’est un peu comme raisonner en rond car
quels autres choix les traducteurs avaient-ils que de rendre les textes
originaux hébreux et grecs dans la langue habituellement parlée chez eux à
leur époque ? Mais c’est justement de cela qu’il s’agit. Chaque fois que
nous traduisons la Bible, nous ne pouvons pas nous empêcher de placer nos
empreintes digitales sur le travail. Cela ne signifie pas nécessairement
que nous avons maculé la Bible ou que nous l’avons corrompue. Nous ne
devrions avoir aucune crainte de traduire et de transmettre la Bible afin
qu’elle continue d’inspirer notre vie spirituelle aujourd’hui. Dans la
plupart des cas de nos jours, les nouvelles traductions dépendent des
sources les plus anciennes et les plus authentiques (habituellement
hébraïques, grecques et araméennes) et pas des traductions de notre
époque. En d’autres termes, si je tentais de traduire la Bible en
espagnol, je n’utiliserais pas la KJV anglaise. Ce serait transférer les
« empreintes digitales » des traducteurs de la King James dans la version
espagnole en plus d’ajouter les nouvelles « empreintes » des valeurs et de
la culture espagnole incorporées dans le langage de la traduction. Il
serait au contraire préférable de retourner à l’hébreu, au grec et à
l’araméen d’origine et de faire une toute nouvelle traduction à partir de
ces documents vers l’espagnol. De cette façon, les « empreintes »
intermédiaires des traducteurs de la KJV ne seront pas conservées et
transmises. Il ne s’agit pas de critiquer les traducteurs de la KJV. Ce
que nous essayons simplement de faire, c’est de revenir aux versions les
plus originales et les plus authentiques du texte biblique ; chaque
traduction et chaque transmission nous amène un pas plus loin de la source
originale et pure.
3. Les allusions aux écrits de Zénos et de Zénock dans
le Livre de Mormon donnent à penser que le « canon » des écritures de
l’Ancien Testament n’était pas encore fixé lorsque Léhi et sa famille
quittèrent Jérusalem en 600 av. J.-C.
4. Beaucoup de Juifs à cette époque étaient
profondément influencés par les réalisations intellectuelles et
littéraires des Grecs. La ville égyptienne d’Alexandrie (qui abritait
l’une des plus grandes universités et bibliothèques du monde antique)
devint l’un des principaux centres où les Juifs pouvaient étudier la façon
dont la manière des Grecs d’aborder la littérature, les idées et les
motifs bibliques pouvait améliorer leur compréhension de leur propre
identité religieuse et culturelle juive. Par exemple, à l’époque du Christ
vivait à Alexandrie un savant juif nommé Philon, qui avait été
profondément séduit par la doctrine du philosophe grec Platon. Dans ses
écrits, il réécrivit une bonne partie de la Bible essentiellement sous
l’angle platonicien. Des années plus tard, des personnalités éminentes
parmi premiers chrétiens adoptèrent et conservèrent les écrits et les
idées de Philon, ce qui influença la manière dont ils interprétèrent les
Écritures pendant de nombreux siècles. En fait, certaines de ces
interprétations font toujours autorité aujourd’hui. D’autres Juifs ont
essayé d’écrire des exposés historiques du peuple juif en suivant
l’exemple littéraire de l’historien grec Hérodote. D’autres encore ont
suivi les modèles littéraires de la littérature théâtrale (comme les
pièces de l’Athénien Aristophane) et ont cherché à refondre des histoires
bibliques célèbres dans ce nouveau genre. Ces écrits, qui contiennent des
parties des apocryphes et des pseudépigraphes, n’étaient pas destinés à
remplacer l’autorité de la Bible, mais à proposer plutôt de nouvelles
perspectives intéressantes sur une religion antique et pourtant bien
vivante. Ce qui est intéressant dans ces écrits, c’est ce qu’ils nous
disent de la façon dont les Juifs d’entre les Testaments comprenaient,
interprétaient et vivaient la Bible. C’est ainsi qu’une grande partie de
la littérature apocryphe et pseudépigraphique de l’époque
intertestamentaire exprime la façon dont les Juifs comprenaient et
interprétaient leurs Écritures. Libre à nous d’emprunter ces
interprétations juives tardives ou alors, nous pouvons retourner aux
textes bibliques originaux et trouver des interprétations et des
significations qui pourraient être plus pertinentes à notre situation
d’aujourd’hui.
5. Certains spécialistes et interprètes de la Bible
voient dans cet autel païen dans le temple « l’abomination du
dévastateur » dont parle le livre de Daniel.
6. Certains des souverains maccabéens ne s’attribuèrent
pas seulement la royauté mais s’approprièrent les pouvoirs de la prêtrise,
souvent en payant de grosses sommes d’argent.
7. La Torah est constituée des cinq livres de Moïse
(Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome).
8. « Hiéro- » signifie « sacré » en grec et désigne
souvent un temple.
9. Le Pentateuque est un terme grec désignant les cinq
livres de Moïse (penta = cinq).
10. John Bright,
A History of Israel,
Philadelphie, Westminster Press, 1981), p. 460-463.
11. Considérez qu’il y eut une révolte des Juifs contre
Rome en 66 de notre ère, qui aboutit à la destruction du Temple. Puis en
132, les Juifs se révoltèrent à nouveau contre Rome, ce qui leur valut
d’être dispersés hors de la province de Juda par édit impérial.
12. J’utilise délibérément le terme « judaïsmes » pour
mettre en évidence la réalité qu’il n’y avait pas une version normative
unique du judaïsme. Par exemple, nous avons le judaïsme pharisaïque, le
judaïsme hassidique, le judaïsme essénien, le judaïsme sadducéen et
plusieurs autres. En fait, ce fut justement cette situation de diverses
expressions du judaïsme au cours des siècles qui fournit un terrain
fertile pour le mouvement sectaire juif maintenant connu sous le nom de
christianisme.
13. Une partie des quinze écrits apocryphes se trouve
actuellement dans les versions catholique et œcuménique de la Bible (TOB).
Les quinze livres apocryphes de l’Ancien Testament sont :
1 Esdras, 2 Esdras, Tobie (Tobit), Judith, Esther grec,
livre de la Sagesse, Baruch, lettre de Jérémie, chant des trois enfants,
Suzanne, Daniel grec, Bel et le Dragon, Sagesse de Ben Sirach
(Ecclésiastique ou Siracide), prière de Manassé, 1 Maccabées, 2 Maccabées.
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