CHAPITRE QUATRE : Le Livre de Mormon

Origine des Indiens de l'Amérique etc.

Scènes lugubres, disparaissez à jamais! De plus nobles sujets invitent la muse à prendre son essor et à nous faire entendre de sublimes accents, tandis que des objets étranges et nouveaux se manifestent soudain à notre vue.

Voyez un ange brillant de lumière descend des cieux; il se dirige vers la terre, et révèle dans toute sa puissance originelle la plénitude de l'Evangile, perdu depuis des siècles.

La terre, obéissante, rend de son sein la vérité sacrée qu'elle y renfermait. A cette vue, les savants, confondus, sont alarmés; les orgueilleux et les puissants en tremblent de terreur.

Les prêtres mercenaires font une guerre acharnée à la vérité, l'enfer frémit de rage contre elle. Mais ils seront déçus dans leurs espérances, et vaines seront toutes leurs attaques; leur profession disparaîtra, et avec elle tous leurs gains. Les sourds recouvreront l'ouïe; les débonnaires auront joie sur joie, et les pauvres, joyeux, verront cesser leur oppression.

Les prêtres à gages combattent la vérité

Les ténèbres couvraient la terre, et d'épaisses ténèbres obscurcissaient l'entendement des hommes, chacun marchant dans sa propre voie et ne pensant qu'à amasser des richesses. Depuis longtemps le Seigneur gardait le silence, et les hommes se flattaient follement que la voie de l'inspiration ne retentirait jamais plus aux oreilles des mortels, pour les troubler et les inquiéter dans leur carrière criminelle. A peine quelques-uns, espérant la consolation d'Israël, invoquaient encore le Seigneur pour qu'il daignât faire luire enfin ce jour où l'ange volerait par le milieu du Ciel, portant l'Evangile éternel pour être prêché à tous ceux qui habitent sur la terre quand soudain une voix se fait entendre du désert, un cri vient saluer les oreilles des mortels, un témoignage retentit au milieu d'eux, pénétrant les plus profonds replis de leurs coeurs. Aussitôt la multitude des idolâtres commence à se mettre en fureur, et les populations à s'imaginer de vaines choses. Les ministres fulminent du haut de leurs chaires et se mettent à crier : Ce sont des imposteurs, de faux prophètes, gardez-vous de cette fourberie! Et l'homme religieux, l'ivrogne, le blasphémateur, le savant, comme l'ignorant, saisissent ces dénonciations et les répètent sur tous les tons passibles. C'est ainsi que, d'écho en écho, ces clameurs retentissent longtemps d'un bout du pays à l'autre, au point que si quelqu'un, assez fortuné pour conserver son bon sens, se met à demander ingénument : Mais voyons, de quoi est-il question? La réponse est : Nous savons là-dessus à peine quelque chose, mais apprenez que certains individus ont apparu qui, à l'exemple de Paul, parlent du ministère d'anges, d'une Révélation ou inspiration nouvelle, tout comme si l'ancienne religion et la foi prêchées aux çhrétiens primitifs pouvaient refleurir sur la terre dans notre siècle éclairé. Ce qui met non seulement notre profession en danger, mais nos systèmes modernes de religion, tous fondés sur la sagesse et le savoir des hommes, sans inspiration directe de Dieu, en sont ébranlés; et la grande magnificence de nos institutions religieuses, quoique faisant l'admiration du monde entier, court le risque d'être méprisée. Alors tous se mettent à crier bruyamment ensemble : Grande est la sagesse de l'homme; profonds sont les systèmes de la théologie moderne, immense est le savoir de nos prêtres sans inspiration divine, qui viennent à nous avec des discours d'une éloquence consommée, bien déterminés à n'admettre que des opinions puisées dans des livres et des croyances fabriquées par eux-mêmes, et dont les entretiens et les sermons séduisants respirent le savoir humain, discours prononcés en dehors de l'Esprit et de ses dons, car ces choses ont cessé d'exister, afin que notre foi soit fondée, non sur la puissance de Dieu, mais sur la sagesse de l'homme!

Confusion évidente parmi les critiques du Livre de Mormon

Au milieu de ces clameurs et de tous les préjugés d'un monde unanime dans son opposition, il est difficile de faire entendre raison aux hommes, concernant l'un des plus importants sujets qui aient jamais été présentés à leur considération.

De toutes les publications qui aient jamais paru, le Livre de Mormon a été peut-être celle qui a été la moins bien comprise et la plus dénaturée par le monde en général.

L'Amérique et l'Angleterre ont été inondées, pour ainsi dire, de publications contre ce livre. Beaucoup de ces écrits ont été l'oeuvre d'hommes qui n'avaient jamais vu ce livre, ou d'écrivains qui en avaient lu une page ou deux, ou qui l'avaient rapidement parcouru, avec un esprit mal disposé et avec la détermination de tout critiquer. Par quelques-uns de ces écrivains, il a été représenté comme un roman, par d'autres comme une nouvelle Bible, destinée à discréditer ou à remplacer la Bible. Les uns ont déclaré que c'était « un mélange de plates niaiseries », indigne d'être lu; les autres que c'était l'oeuvre littéraire la plus ingénieusement rédigée. Ceux-ci lui ont reproché de trop ressembler à la Bible, et de s'accorder avec elle; ceux-là l'ont condamné pour ne pas avoir assez de ressemblance avec la Bible et ne pas s'accorder avec elle. Il a été flétri par certains fanatiques, comme étant un livre corrompu, immoral et blasphématoire dans ses doctrines; tandis que d'autres l'ont dénoncé comme exposant des principes d'une moralité d'autant plus pure, qu'ils étaient plus propres à séduire. Dans un traité de soixante pages publié contre ce livre, un ecclésiastique en particulier le condamne, comme étant un mélange étrange de foi et d'oeuvres, de miséricorde de Dieu et d'obéissance de la créature. Des hommes de lettres ont jugé que c'était une oeuvre tout à fait ancienne dans son style, dans sa langue et dans ses matières, et portant avec elle de grandes preuves internes de son antiquité; tandis que d'autres littérateurs ont déclaré qu'elle avait toutes les apparences de n'être qu'une production moderne. On a dit encore que ce livre ne contenait pas de prédictions bien définies sur les événements de l'avenir, événements dont l'accomplissement ou le non-accomplissement pourrait servir de preuves à ses mérites prophétiques; d'autres au contraire ont fait de longues citations de ses prophéties les plus claires et les mieux définies, ayant trait à des circonstances sur le point de s'accomplir, et les ont condamnées à cause de leur clarté même.

Qu'est-ce que le Livre de Mormon?

Au milieu de toutes ces opinions contradictoires, il est maintenant de notre devoir d'exposer, avec autant de détails que cela nous est possible, ce que le Livre de Mormon est réellement.

Lorsque le Seigneur confondit les langues à la tour de Babel, il emmena de là une colonie sur le continent occidental, aujourd'hui connu sous le nom d'Amérique. Cette colonie, après avoir traversé l'océan sur huit bâtiments, et après avoir débarqué dans ce pays, devint par la suite une puissante nation. Ces premiers habitants de l'Amérique l'occupèrent pendant quinze cents ans. Ils furent à la fin détruits pour leurs méchancetés, environ six cents ans avant Jésus-Christ. Un prophète, du nom d'Ether, écrivit leur histoire, et relata les raisons de leur extermination.

Ether vécut assez pour être témoin de leur entière destruction, et il déposa ses annales dans un endroit où elles furent trouvées plus tard par une colonie d'Israélites, qui vinrent de Jérusalem six cents ans avant Jésus-Christ, pour repeupler l'Amérique. Ces derniers colons étaient descendants de la tribu de Joseph; ils s'accrurent et finalement se divisèrent en deux grandes nations. Le premier de ces peuples s'appela les Néphites, de Néphi, nom de leur fondateur; l'autre prit le nom de Lamanites, de Laman, qui était leur chef.

Les Lamanites devinrent un peuple dégénéré et d'une couleur rougeâtre, dont les Indiens de l'Amérique sont les misérables restes. Les Néphites étaient un peuple éclairé et civilisé. Hautement favorisés du Seigneur, ils avaient des visions, des visites d'anges, et le don de prophétie parmi eux de siècle en siècle. Ils eurent le bonheur de recevoir la visite personnelle de Jésus-Christ, après sa résurrection, et de recevoir de sa bouche les doctrines de l'Evangile, et la connaissance de l'avenir jusqu'à la fin des siècles. Mais après avoir reçu d'aussi grandes bénédictions et privilèges, ils tombèrent dans une affreuse perversité au troisième et quatrième siècles de l'ère chrétienne, et enfin ils furent entièrement détruits par la main des Lamanites. Ce qui eut lieu environ quatre cents ans après JésusChrist.

Qui était Mormon?

Mormon, Néphite et prophète de Dieu, vivait à cette époque. Par ordre du Seigneur, il fit un abrégé des annales sacrées, qui contenaient l'histoire de ses ancêtres, les prophéties et l'Evangile qui avaient été révélés parmi eux; et il ajouta un précis de l'histoire de son temps et de la destruction de sa nation. Avant sa mort, ses annales ainsi abrégées parvinrent entre les mains de son fils Moroni, qui les continua jusqu'à l'an 420 après Jésus-Christ. Alors, il les déposa soigneusement en terre, sur une colline, qui portait à cette époque le nom de Cumorah, située dans le territoire de Manchester, comté d'Ontario, Etat de New-York, Amérique du Nord. Il fit cela pour les empêcher de tomber entre les mains des Lamanites, qui parcouraient le pays pour tuer les Néphites et détruire toutes les annales. Elles restèrent là, cachées ou scellées, depuis l'an 420 après Jésus-Christ jusqu'au 22 septembre 1827, époque où elles furent trouvées par Joseph Smith, suivant les indications données par un ange du Seigneur.

Les plaques de Mormon étaient-elles enterrées?

Le récit suivant de la découverte et de la traduction de ces annales est extrait d'une brochure publiée en 1840 à Edimbourg par Orson Pratt, sous le titre de « Visions remarquables», etc., à laquelle nous renvoyons nos lecteurs pour plus amples détails.

A quelle profondeur de la surface du sol ces annales furent primitivement placées, c'est ce que je ne saurais dire; mais du fait qu'elles étaient restées enfouies là pendant quatorze cents ans et cela sur le penchant d'une colline si escarpée, on peut en conclure que c'était seulement à une profondeur de quelques pieds, ou que la terre avait dû naturellement s'éroder, plus ou moins, durant ce laps de temps elles avaient été déposées vers le sommet de la colline, et le sol ne s'était probablement pas érodé plus qu'aux deux tiers. Une autre circonstance avait dû prévenir l'érosion du sol. Selon toute probabilité, la colline s'était couverte d'arbres, aussitôt qu'ils avaient eu le temps de croître, et les racines de ces arbres avaient dû retenir la terre. Quoi qu'il en soit, je laisse là-dessus chacun tirer sa conclusion, et formuler ses propres hypothèses. » Nous nous bornerons à dire « qu'une excavation d'une profondeur suffisante avait été faite on avait posé au fond une pierre d'une dimension convenable, dont la surface supérieure était polie; à chaque extrémité on avait mis une grande quantité de ciment, et sur ce ciment, aux quatre extrémités de la pierre du fond, on avait élevé perpendiculairement quatre autres pierres; leur bout inférieur reposait sur le ciment, aux bords extérieurs de la première pierre. Ces quatre dernières pierres, ainsi placées perpendiculairement, avaient été disposées de manière à former une boîte, dont les coins, ou les endroits où les extrémités de ces quatre pierres se mettaient en contact, avaient été cimentés si fortement, qu'il était impossible à l'humidité du dehors de pénétrer à l'intérieur. Il est bon d'observer aussi que les surfaces intérieures de ces quatre pierres, formant la boîte, étaient unies. Cette boîte avait été façonnée de dimensions suffisantes pour recevoir un pectoral ou cotte de mailles, armure défensive dont se servaient les anciens pour se garantir la poitrine, etc., des flèches et autres armes de leurs ennemis. Du fond de cette boîte, ou de la cotte de mailles, s'élevaient trois petites colonnes composées de la même espèce de ciment employé aux extrémités et sur ces trois colonnes étaient placées ces annales.» Cette boîte, contenant les annales, était couverte d'une autre pierre, dont la partie de dessous était plate, et celle de dessus formait saillie.

Dans la matinée du 22 septembre 1823, lorsqu'elle fut visitée pour la première fois par Joseph Smith, une partie du dessus de la pierre était visible au-dessus du sol, tandis que les bords en étaient cachés par la terre et l'herbe. D'après cette circonstance, on peut voir, « qu'à quelque profondeur que cette boite ait pu d'abord être placée, le temps et la pluie avaient entraîné une partie de la terre; de sorte qu'il était facile de la découvrir, en y étant conduit, bien qu'elle demeurât inaperçue des passants ». Arrivé sur les lieux, après quelques faibles efforts pour retirer la terre de dessus les bords de la boîte, il pu jeter les yeux à l'intérieur, et il en aperçut distinctement le contenu.

Moroni donne des instructions a Joseph Smith

Pendant qu'il considérait ce trésor sacré avec surprise et admiration, l'ange de Dieu, qui l'avait visité auparavant, vint encore devant lui son âme fut encore illuminée, comme elle l'avait été la nuit précédente; il fut rempli du Saint-Esprit; les cieux furent ouverts et la gloire resplendissante du Seigneur l'environna, et reposa sur lui. Tandis que, ravi d'admiration, il contemplait ces choses, l'ange lui dit « Regarde ! » et aussitôt il vit le Prince des Ténèbres entouré de la multitude innombrable de ses associés. Comme cette vision passait devant lui, le messager céleste lui dit « Tout ceci t'est montré, le bien et le mal, le saint et l'impur, la gloire de Dieu et la puissance des ténèbres, afin que tu aies désormais la connaissance de ces deux pouvoirs, et que tu ne sois jamais influencé ni vaincu par ce maudit. Voici tout ce qui nous attire et nous porte au bien, et à faire le bien vient de Dieu; et tout ce qui y est opposé vient du Malin. C'est lui qui remplit le coeur des hommes de méchanceté, qui les fait marcher dans les ténèbres et blasphémer Dieu; et tu sauras désormais que ces voies mènent à la destruction, mais que la voie de la sainteté donne la paix et le repos. Tu ne peux, cette fois emporter ces annales, car strict est le commandement de Dieu à ce sujet; et si jamais ces choses sacrées sont obtenues, il faut qu'elles le soient par la prière et la fidélité, et en obéissant au Seigneur. Elles n'ont pas été déposées ici dans un but de spéculation, pour amasser des richesses ni pour la gloire de ce monde. Elles ont été scellées par la prière et la foi, et à cause des connaissances qu'elles contiennent. Elles n'ont de valeur pour les enfants des hommes, qu'à cause des lumières qu'elles leur donneront. Dans ces annales se trouve la plénitude de l'Evangile de Jésus-Christ, tel qu'il fut donné à ces peuples sur ce continent. Quand cet Evangile aura été mis en lumière par le pouvoir de Dieu, il sera apporté aux Gentils, et beaucoup d'entre eux l'embrasseront. Et après, les descendants d'Israël seront ramenés dans la bergerie de leur Sauveur, en obéissant aussi à sa parole. Ceux qui gardèrent les commandements de Dieu dans ce pays, lui demandèrent cette faveur; et par la prière et la foi ils obtinrent la promesse que, si leurs enfants venaient à transgresser et à apostasier, ces annales seront préservées, et qu'elles parviendraient dans les derniers jours à leurs descendants.

Destinée sacrée du Livre de Mormon

Ces choses sont sacrées, et c'est en cet état qu'elles doivent être conservées; car il faut que la promesse de Dieu, à cet égard, s'accomplisse. Nul ne peut les obtenir, s'il a le coeur impur, attendu que ce qu'elles contiennent est sacré... Par elles le Seigneur accomplira une oeuvre merveilleuse et un prodige; la sagesse des sages sera réduite à néant et l'intelligence des prudents disparaîtra, et parce que le pouvoir de Dieu se manifestera, ceux qui professent connaître la vérité, mais suivent les voies du mensonge, trembleront de colère; mais par des signes et des prodiges, par des dons et des guérisons, par les manifestations du pouvoir de Dieu, et par le Saint-Esprit le coeur des fidèles sera consolé.

« Maintenant vous avez été témoin du pouvoir de Dieu, et du pouvoir de Satan; vous avez vu qu'il n'y a rien de désirable dans les oeuvres des ténèbres, qu'elles ne peuvent pas procurer le bonheur; que ceux qui sont vaincus par elles sont misérables; et vous avez vu, d'un autre côté, que les justes sont admis dans le royaume de Dieu, où d'ineffables félicités les attendent là, ils se reposent à l'abri de l'ennemi de la vérité, et nul mal ne peut les atteindre; couronnés de la gloire de Dieu, ils se réjouissent de sa bonté et jouissent constamment de ses regards. »

« Mais, bien que vous ayez vu une grande manifestation de ces pouvoirs par lesquels vous pourrez toujours découvrir les pièges du Malin, je vais néanmoins vous donner un autre signe. Et quand il se manifestera, vous saurez alors que le Seigneur est Dieu; vous saurez qu'il accomplira ses projets, et que les lumières que contiennent ces annales parviendront à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple sur la terre. »

Moroni prédit que les saints seraient persécutés

« Voici le signe quand ces choses commenceront à se répandre, c'est-à-dire dès qu'on saura que le Seigneur vous a montré ces choses, les méchants chercheront à vous perdre : ils feront courir mille mensonges pour détruire votre réputation; ils s'efforceront aussi de vous arracher la vie; mais n'oubliez pas ceci : Si vous êtes fidèle et que vous continuiez désormais à garder les commandements de Dieu, votre vie sera préservée pour que vous fassiez paraître ces annales; car en temps opportun il vous donnera l'ordre de venir les prendre. Quand elles auront été traduites, le Seigneur donnera la sainte prêtrise à quelques hommes; ils commenceront à prêcher cet Evangile et à baptiser d'eau, et recevront ensuite le pouvoir de donner le Saint-Esprit par l'imposition des mains. C'est alors que les persécutions deviendront de plus en plus furieuses; car les iniquités des hommes seront révélées, et ceux qui n'auront point bâti sur le Roc s'efforceront de détruire l'Eglise. » Mais plus celle-ci rencontrera d'opposition, plus elle croîtra, plus elle s'étendra, croissant en connaissance, jusqu'à ce que ses membres soient sanctifiés et reçoivent un héritage là où la gloire de Dieu brillera sur eux, et quand cela aura lieu et lorsque tout sera prêt, les dix tribus d'lsraël se révéleront dans le pays du nord, où elles sont depuis longtemps; et cela sera l'accomplissement de cette parole du Prophète « Un Rédempteur viendra pour Sion, pour ceux de Jacob qui se convertiront de leurs péchés, dit l'Eternel » [1].

« Mais, malgré tous les efforts que feront les méchants pour vous détruire, le bras du Seigneur s'étendra sur vous et vous sortirez vainqueurs de leurs mains, si vous gardez tous ses commandements votre nom sera connu parmi les nations, car l'oeuvre que le Seigneur accomplira par vos mains comblera de joie le coeur des hommes justes, et fera frémir de rage les méchants. Les uns honoreront votre mémoire et les autres l'auront en exécration; toutefois, ces derniers seront terrifiés de voir l'oeuvre grande et merveilleuse qui suivra l'avènement de la plénitude de l'Evangile. Va, maintenant, et souviens-toi de ce que le Seigneur a fait pour toi; sois diligent à garder ses commandements, et il te délivrera des tentations, des pièges et de tous les artifices du Malin. N'oublie pas de prier, pour que ton esprit se fortifie, et afin que lorsque Satan se manifestera à toi, tu puisses échapper à tout mal et obtenir ces objets précieux. »

Description des plaques d'or

Nous remarquerons ici que la précédente citation est tirée d'une lettre écrite par l'Ancien Olivier Cowdery qui fut publiée dans un numéro du « Messager et Avocat des Saints des Derniers Jours ».

Bien que beaucoup d'autres instructions furent données par l'ange à Joseph Smith, instructions que nous passerons ici sous silence, les traits les plus importants en sont néanmoins compris dans le récit qui précède. Pendant les quatre années suivantes, il reçut de fréquentes instructions de la bouche du messager céleste. Et, dans la matinée du 22 septembre 1827, l'ange du Seigneur lui remit les annales.

Elles étaient gravées sur des plaques métalliques qui avaient l'apparence de l'or. Chaque plaque avait environ sept à huit pouces de longueur et de largeur, et était un peu moins épaisse que le fer-blanc ordinaire. Elles étaient unies de manière à former un volume, comme les feuilles d'un livre, et attachées à l'un des bouts par trois anneaux qui, passant à travers, liaient le tout ensemble; elles étaient couvertes des deux côtés de caractères égyptiens gravés. Ce volume, dont une partie était scellée, avait environ six pouces d'épaisseur. Les caractères ou lettres sur les feuilles non scellées, étaient petits et élégamment gravés. Le livre entier présentait beaucoup de marques d'antiquité dans sa construction, ainsi qu'une grande habileté dans l'art de graver. Avec ces annales fut trouvé un « instrument remarquable, appelé par les anciens l'Urim et Thummin, qui se composait de deux pierres transparentes comme le cristal, assujetties aux deux extrémités d'une branche en forme de petit arc. C'était un instrument dont faisaient usage, dans les temps anciens, ceux qu'on appelait voyants, et au moyen duquel ils recevaient des révélations de choses éloignées, passées ou futures ».

Tentatives faites pour dérober les plaques

Sur ces entrefaites, les habitants du voisinage, informés que Joseph Smith avait eu des visions célestes et qu'il avait découvert des annales sacrées, commencèrent à se moquer de ces choses et à les tourner en dérision. Après avoir obtenu ces objets sacrés, comme il se rendait à la maison à travers les champs et des lieux inhabités, il fut assailli par deux bandits, qui s'étaient cachés dans le dessein de lui enlever les annales. L'un d'eux le frappa de son gourdin avant qu'il ne les aperçût; mais, étant robuste et d'une grande taille, après beaucoup d'efforts, il parvint à leur échapper; et il se mit à courir, vivement poursuivi jusqu'à la maison de son père, quand ces hommes, craignant d'être découverts, se sauvèrent en prenant un autre chemin.

Bientôt les nouvelles de cette découverte se répandirent partout dans les environs. Faux rapports, diffamation, basses calomnies, volèrent aussitôt comme sur les ailes du vent, dans toutes les directions. La maison fut fréquemment assiégée par des vauriens et des personnes mal intentionnées. On lui tira plusieurs coups de fusil, au grand péril de sa vie. Tous les stratagèmes furent employés pour lui enlever les plaques. A la fin, voyant ses jours constamment menacés par une bande de misérables, il prit le parti de quitter le pays et de se retirer en Pennsylvanie. En conséquence, après avoir emballé ses effets et placé les plaques dans un baril de fèves, il se mit en route pour son voyage. A peine était-il parti, qu'il fut arrêté par un officier muni d'un mandat de recherche, se berçant de l'idée qu'il allait infailliblement se mettre en possession des plaques. Mais, après les recherches les plus minutieuses, il fut tristement désappointé de ne pas les trouver. Alors Joseph poursuivit son chemin; mais, avant la fin de son voyage, il fut encore arrêté par un autre officier chargé de la même mission, qui, après avoir fouillé son chariot avec le plus grand soin, s'en fut aussi chagriné que le premier de ne pouvoir découvrir l'objet de ses recherches. Puis, sans autres vexations, il poursuivit son chemin jusqu'à la partie septentrionale de la Pennsylvanie, près de la rivière Susquehannah, où résidait son beau-père.

Les plaques traduites par le pouvoir de Dieu

Là, s'étant procuré une maison, il commença la traduction des annales, par le don et le pouvoir de Dieu, au moyen de l'Urim et Thummin. Mais, comme il était pauvre écrivain, il se vit dans la nécessité d'avoir recours à une main étrangère pour écrire les paroles traduites, à mesure qu'elles sortaient de sa bouche.

Sur ces entrefaites, quelques-uns des caractères originaux furent copiés et traduits avec soin par Joseph Smith. Ces caractères, ainsi que leur traduction, furent confiés à M. Martin Harris qui les porta à New-York, où ils furent présentés à M. Anthon, savant professeur, qui passait pour avoir de grandes connaissances dans plusieurs langues, anciennes et modernes. M. Anthon examina les caractères, mais il fut incapable de les déchiffrer correctement; et il exprima l'opinion que si l'original lui était apporté, il pourrait aider à les traduire...

Mais, pour revenir à notre sujet, Joseph Smith continua l'oeuvre de traduction, autant du moins que le lui permit sa position financière, jusqu'à ce qu'il eût fini la partie non scellée des annales. Ce qu'il traduisit porte le nom de « Livre de Mormon ».

En vérité, dira-t-on peut-être, n'était tout ce merveilleux, ce livre serait à coup sûr considéré comme l'une des plus importantes découvertes que le monde ait jamais vues.

Si, en labourant la terre, ou en creusant un puits ou une cave, vous eussiez accidentellement déterré des archives jetant quelque jour sur l'histoire ancienne du continent américain, nous apprenant comment il avait été primitivement peuplé, et nous dévoilant l'origine des peuplades indiennes qui l'habitent actuellement; Si ces archives n'eussent pas dit un seul mot de Dieu, des anges ou de la révélation, elles eussent été saluées par tous les savants de l'Europe et de l'Amérique, comme l'une des plus grandes et des plus étonnantes découvertes des temps modernes, dévoilant un mystère qui, jusqu'à ce jour, avait défié toute la sagacité du monde savant. Tous les journaux auraient proclamé la grande nouvelle, et le monde entier aurait été inondé de lumière sur des questions plongées dans un océan d'incertitude et de doute. Mais qui peut s'arrêter et s'abaisser, dans ce siècle éclairé, si célèbre par son esprit religieux et son savoir, qui pourrait s'abaisser jusqu'à recevoir n'importe quoi du ministère d'anges et d'une révélation? Ah! c'en est trop! Arrière ces niaiseries; elles contrarient la science du siècle et froissent nos idées les plus répandues.

A cela, je réponds : Le Seigneur savait cela avant de révéler ces choses et c'est l'objet principal qu'il avait en vue. Telle est sa manière d'agir envers les enfants des hommes, il fait toujours le contraire de ce que le monde attend de lui, et cela « pour confondre le savoir des savants, et pour anéantir l'intelligence des sages ». Il choisit des hommes de basse naissance, des gens de rien, des individus simples et ignorants, méprisés par le monde pour faire son oeuvre et accomplir ses projets, afin que nulle chair ne se glorifie en sa présence. Hommes superbes et pétris d'orgueil ô sublimes docteurs et vous, savants farcis de grec et de latin, vous tous qui méprisez la sagesse qui vient d'en haut ne savez-vous pas qu'il est impossible aux hommes de trouver Dieu par leur propre sagesse? Ne savez-vous pas que tout votre savoir n'est que folie devant Dieu? Ne savez-vous pas qu'il faut que vous deveniez humble comme un petit enfant, et que vous consentiez à apprendre la sagesse du dernier de ses serviteurs; sans quoi vous périrez dans votre ignorance?

Promesses faites à Ephraim et à sa postérité

Mais quelles sont les preuves fournies par les Ecritures, touchant l'avènement de cette oeuvre glorieuse? Nous. allons essayer de démontrer, premièrement, que l'Amérique est une terre promise aux descendants de Joseph; secondement, que le Seigneur devait leur révéler sa loi, ainsi qu'aux Juifs; et troisièmement, que leurs annales devaient paraître un jour et être réunies, en double témoignage, aux annales juives, pour opérer la restauration de la maison d'Israël aux derniers jours.

Premièrement, en ouvrant la Genèse, nous voyons au chapitre XLVIII que Jacob, bénissant les enfants de Joseph, dit « Qu'ils multiplient en abondance au milieu du pays ». Dans la même bénédiction, il est dit d'Ephraim : « Sa postérité deviendra une multitude de nations » [2]. Or, en réunissant le sens de ces deux phrases, nous trouvons qu'Ephraim deviendra une multitude de nations au milieu de la terre. Nous voyons dans le 49e chapitre de la Genèse que Jacob, en bénissant son fils Joseph, fait cette prophétie sur sa tête :

« Joseph est le rejeton d'un arbre fertile, le rejeton d'un arbre fertile près d'une source; les branches s'élèvent au-dessus de la muraille. Ils l'ont provoqué, ils ont lancé des traits; les archers l'ont poursuivi de leur haine. Mais son arc est demeuré ferme. » - Il dit encore : « Les bénédictions de ton père s'élèvent au dessus des bénédictions de mes pères jusqu'à la cime des collines éternelles; qu'elles soient sur la tête de Joseph, sur le sommet de la tête du prince de ses frères » [3].

Je demande maintenant : Qui étaient les pères de Jacob, et quelle était la bénédiction qu'ils lui avaient conférée? Abraham et Isaac étaient ses pères, et la terre de Canaan était l'héritage qu'ils lui avaient donné, et dont l'Eternel lui avait promis la possession. Rappelez-vous que Jacob accorde à Joseph une terre bien autrement considérable que celle de Canaan; plus grande même que celle que ses pères lui avaient conférée, puisque la bénédiction doit s'étendre jusqu'aux dernières limites des collines éternelles. Or, lecteur, soyez en Egypte, où était alors Jacob, partez de là jusqu'aux dernières limites des collines éternelles et vous irez débarquer quelque part dans la partie centrale de l'Amérique. D'un autre coté, l'un des prophètes dit en parlant d'Ephraïm Quand le Seigneur rugira, les enfants d'Ephraïm trembleront à l'occident. En réunissant tout ce qui précède, quel sera le résultat du total? Nous saurons, premièrement, qu'Ephraïm devait devenir une multitude de nations au milieu de la terre; secondement, que Joseph devait recevoir un héritage extrêmement considérable, pas moins loin qu'en Amérique; troisièmement, que ce devait être à l'ouest de l'Egypte ou de Jérusalem.

Le bois d'Ephraim

Que l'on cherche d'un pôle à l'autre, et l'on ne trouvera nulle part au milieu de la terre une multitude de nations, qui puissent tirer leur origine d'Ephraïm, à moins que ce ne soit en Amérique; car le centre de toutes les autres parties du monde est habité par des races mélangées, qui sont sorties de différentes sources; tandis qu'ici nous avons un continent presque sans limites, qui était séparé du reste du monde, et habité par une race d'hommes évidemment de la même origine, quoique divisée en une infinité de nations. Or, les Ecritures ne sauraient faillir; donc ces Ecritures doivent s'appliquer à l'Amérique pour la meilleure des raisons elles ne peuvent s'appliquer à aucun autre pays du monde.

Secondement, après avoir ainsi prouvé que la situation locale de l'héritage des descendants de Joseph ou d'Ephraïm était en Amérique, il nous reste à démontrer que Dieu s'était révélé lui-même à eux. Nous n'aurons qu'à citer pour cela le prophète Osée (VIII, 12). En parlant d'Ephraïm, il dit par l'esprit de prophétie « Que j'écrive pour lui toutes les ordonnances de ma loi, elles sont regardées comme quelque chose d'étranger ». Voilà une preuve positive, et n'ayant besoin d'aucun commentaire, que les grandes vérités du Ciel avaient été révélées à Ephraïm, et avaient été considérées par lui comme une chose étrange.

Troisièmement. Est-ce que ces annales devaient paraître à la veille même du rassemblement d'Israël? Oui, suivant le 37e chapitre d'Ezéchiel, où Dieu lui commanda « prends une pièce de bois, et écris dessus pour Juda et pour les enfants d'Israël qui lui sont associés. Prends une autre pièce de bois, et écris dessus : Pour Joseph, bois d'Ephraïm et de toute la maison d'Israël qui lui est associée. Rapproche-les l'une de l'autre pour en former une seule pièce, en sorte qu'elles soient unies dans ta main. Et lorsque les enfants de ton peuple te diront : Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela signifie? Réponds-leur : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : Voici, je prendrai le bois de Joseph qui est dans la main d'Ephraïm, et les tribus d'Israël qui lui sont associées; je les joindrai au bois de Juda, et j'en formerai un seul bois, en sorte qu'ils ne soient qu'un, dans ma main. Les bois sur lesquels tu écriras seront dans ta main, sous leurs yeux. Et tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : Voici, je prendrai les enfants d'Israël du milieu des nations où ils sont allés, je les rassemblerai de toutes parts, et je les ramènerai dans leur pays. Je ferai d'eux une seule nation dans le pays, dans les montagnes d'Israël; ils auront tous un même roi, ils ne formeront plus deux nations et ne seront plus divisés en deux royaumes » [4].

La vérité jaillira de la terre

Il n'est rien au monde de plus clair que cette prophétie. Il est ici question de deux écrits, l'un rédigé pour Ephraïm, et l'autre pour Juda celui d'Ephraïm doit être mis au jour par le Seigneur, et réuni à l'écrit de Juda ils doivent ne former qu'un, seul témoignage, et, ainsi réunis ensemble, augmenter de valeur pour le rassemblement d'lsraël. Le 85e psaume s'exprime clairement sur ce point. En parlant de la restauration des enfants d'Israël sur leur propre terre, il dit :

« La bonté et la fidélité se rencontrent, la justice et la paix s'embrassent; la vérité germe de la terre, et la justice regarde du haut des cieux. L'Eternel aussi accordera le bonheur, et notre terre donnera ses fruits. La justice marchera devant lui, et imprimera ses; pas sur le chemin » [5]. Or le Sauveur dit en priant pour ses disciples : « Père, sanctifie-les par ta « vérité », « ta parole » est la « vérité » [6].

Ces textes nous apprennent que sa parole doit sortir de la terre, pendant que la justice regardera du ciel. Et ce qui suit immédiatement, c'est la maison d'Israël, marchant dans sa voie et jouissant des fruits de la terre de son héritage. En parlant du retour définitif de Juda et d'Israël de leur longue captivité, le prophète Jérémie dit (XXXIII, 6) : « Je leur ouvrirai une source abondante de paix et de fidélité. Et Esaïe, en parlant de l'alliance éternelle qui doit les rassembler, se sert de cette expression étrange et fort remarquable : « Leur race sera connue parmi les nations, et leur postérité parmi les peuples » [7]. Lecteur, je le demande : Y a-t-il ici-bas un mortel capable de nous dire si les Indiens de l'Amérique sont de la maison d'Israël, à moins que ce ne soit par révélation divine? C'était donc là le mystère caché qu'il fallait indispensablement révéler vers l'époque de leur rassemblement.

Vérités révélées par le Livre de Mormon

Telles sont les preuves que nous fournissent les Ecritures en faveur d'une oeuvre, telle que le Livre de Mormon, faisant son apparition dans les temps actuels, sans parler du chapitre XXIX du prophète Esaïe. Mais, dira-t-on, de quelle utilité est pour nous le Livre de Mormon, même en admettant son authenticité divine? Je réponds : Premièrement, il met à jour une histoire importante, inconnue aux hommes avant sa publication. Secondement, il révèle l'origine des Indiens de l'Amérique, mystère impénétrable jusqu'à ce jour. Troisièmement, il contient d'importantes prophéties, non encore accomplies, qui ont un intérêt immédiat pour la présente génération. Quatrièmement, ce livre est d'une telle clarté, relativement à certains points de doctrine, que tous peuvent les comprendre, et se mettre d'accord à ce sujet, s'il prennent la peine de le lire.

Mais quelle est la nature des preuves en ce qui concerne les témoins, qui ont attesté que la traduction a été faite par l'inspiration divine? Pour cette question, je renvoie les lecteurs à la déclaration des témoins, qui figure à la première page du Livre de Mormon. Ils trouveront là un témoignage aussi concluant, aussi positif qu'il soit possible d'en rencontrer dans les autres Ecritures, sur aucune des vérités que Dieu ait jamais révélées. Nous avons là le témoignage écrit par trois hommes, qui non seulement attestent qu'ils ont vu et manié les plaques, mais qu'un ange de Dieu vint du ciel et leur présenta des plaques, pendant qu'ils étaient environnés de la gloire divine; ils y attestent que la voix du Seigneur leur parla du ciel, et leur dit que ces annales étaient vraies, qu'elles avaient été traduites par le pouvoir de Dieu, et leur commanda d'en porter témoignage à toutes les nations de la terre.

Béni soit le Dieu de nos pères! Il a daigné visiter encore une fois son peuple, et l'aurore du salut a soudain lui d'en-haut sur notre misérable planète. Aussitôt après la traduction de ce livre, et dès que des gens commencèrent à en porter témoignage, un ange du Seigneur vint encore du ciel pour donner à des hommes l'autorité de prêcher l'Evangile à toutes créatures et de baptiser d'eau pour la rémission des péchés. Et dès que d'autres hommes eurent cru à leur témoignage, et eurent reçu le baptême, le Saint-Esprit descendit sur eux par l'imposition des mains, au nom de Jésus. Les cieux furent ouverts, et tandis que les uns recevaient des visites d'anges, d'autres se mirent à parler en diverses langues, et à prophétiser.

Les signes suivent la croyance en le Livre de Mormon

Depuis ce temps-là, un grand nombre de personnes furent guéries par l'imposition des mains, au nom de Jésus. Et ainsi s'établit et progressa puissamment l'oeuvre de Dieu. C'est ainsi que ce sont élevés des milliers de témoins, qui tous attestent qu'ils connaissent personnellement, et qu'ils n'ont besoin du témoignage de personne pour être assurés de la vérité de ces choses, car les signes suivent toujours les croyants. Et quand un homme, en acceptant le témoignage des témoins du Seigneur, croit à la vérité, et l'embrasse, non seulement ces signes suivent les témoins, mais ils le suivent lui-même : s'il reçoit des visites d'anges, s'il a été guéri, ou s'il guérit les autres par l'imposition des mains, au nom de Jésus, ou s'il a le don des langues, ou le don de prophétie, alors il connaît personnellement; ainsi s'accomplit cette parole des Ecritures : « Si quelqu'un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu » [8]. La foi vient donc de ce qu'on entend, et la connaissance s'obtient en obéissant; mais ce qu'on entend vient de la parole de Dieu qui est prêchée, et l'on prêche, parce qu'on est envoyé, ainsi qu'il est écrit : « Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés? » [9].

Mais il y en a beaucoup qui disent : Faites un miracle, et alors nous croirons. Souvenez-vous que la foi ne vient pas des miracles, mais que les miracles viennent de la foi. Les dons n'ont pas été accordés pour faire croire les infidèles ; mais, disent les Ecritures : Les dons sont pour l'édification de l'Eglise [10]. Autrement pourquoi n'est-il pas écrit : « La foi vient des miracles »? au lieu de : « « La foi vient de ce qu'on entend » [11]. Je tiens pour incontestable que, si un homme ou une femme vient demander un miracle pour les faire croire, ces personnes appartiennent au moins à une génération corrompue et adultère, pour ne pas dire pire; car ceux qui s'adressent au Seigneur, avec un coeur pur, et le supplient avec foi de leur faire connaître la vérité sur ces choses, à ceux-là Dieu le révélera; et alors, ils sauront par eux-mêmes, et ils en rendront témoignage. Par l'esprit de Dieu on distingue toujours la vérité de l'erreur ainsi qu'il est écrit :

« Mes brebis entendent ma voix » [12]. Mais celui qui ne s'adressera pas à Jésus avec foi, ne connaîtra jamais la vérité, jusqu'à ce qu'il reconnaisse, mais trop tard, que la moisson est finie, que l'été est passé, et que son âme n'est pas sauvée.

Repentez-vous et croyez en l'Evangile

C'est ainsi que la religion de Jésus-Christ, à l'inverse de tous les autres systèmes religieux, se démontre par son propre mérite; et ne laissant aucune place à l'imposture, apporte avec elle la lumière et la certitude. Et maintenant, je le dis encore à tous les hommes : Venez au Père, au nom de Jésus; bannissez vos doutes, soyez croyants, comme aux temps anciens, et demandez avec foi tout ce dont vous aurez besoin. Demandez-lui, avec une inébranlable fermeté, de ne succomber à aucune tentation, et la grâce d'obéir à ses commandements, aussitôt qu'il vous les fera connaître. Si vous faites cela, et s'il vous révèle qu'il nous a envoyés à vous avec une nouvelle et éternelle alliance, et qu'il nous a commandé de prêcher, de baptiser, et de fonder son Eglise comme aux temps primitifs, alors marchez et obéissez à l'Evangile; mais si vous ne le savez pas, si vous n'avez pas la conviction que c'est lui qui nous a envoyés, n'embrassez pas les doctrines que nous prêchons. Vous ferez ainsi votre propre destinée; et vous saurez un jour, oui, dans ce grand jour où toute créature fléchira le genou, que c'était Dieu qui nous avait véritablement envoyés, pour tailler une dernière fois sa vigne, avec une puissante serpe.

La tradition parle du Livre de Mormon

Nous allons produire maintenant de nombreuses preuves externes et circonstancielles, tirées de l'antiquité américaine, des traditions indigènes, etc.

Dans l'ouvrage de M. Boudinot, nous lisons au sujet des Indiens de l'Amérique : « On dit parmi les chefs principaux qu'il leur a été transmis par leurs ancêtres, que le Livre possédé par les blancs était autrefois en leur possession; que, dans le temps qu'ils avaient ce Livre, ils jouissaient de la plus grande prospérité, etc. Ils disent aussi que leurs pères possédaient un Esprit divin extraordinaire, par lequel ils prédisaient les événements et contrôlaient le cours ordinaire de la Nature; qu'ils transmettaient ces choses à leurs descendants, à condition qu'ils obéissent aux lois sacrées; qu'ils pouvaient procurer, par ces moyens, les plus abondantes bénédictions à leur peuple bien-aimé; mais que ce pouvoir a complètement cessé d'exister depuis de longues années. »

On lit dans le journal du colonel James Smith, écrit durant sa captivité parmi les indigènes : « Ils ont la tradition que, lorsque ce continent commença d'être habité, des anges, ou des habitants célestes, comme ils les appellent, visitaient fréquemment leurs ancêtres, conversaient avec eux et leur apprenaient comment il fallait prier. »

Dans son docte livre, M. Boudinot fait cette remarque sur leur langue : « Leur langue, en ses racines, idiome, et construction particulière, paraît avoir « tout le génie » de l'hébreu; et, chose remarquable et bien digne d'attirer la sérieuse attention des savants, elle a la plupart des particularités de cette langue, et spécialement celles par lesquelles elle diffère de presque toutes les langues. » Il existe une tradition, racontée par un Indien âgé, de la tribu des Stockbridges, que leurs pères avaient autrefois en leur possession « un Livre Sacré » qui leur était transmis de génération en génération; qu'à la fin, ce livre fut caché dans la terre et que depuis cette époque ils sont foulés aux pieds de leurs ennemis. Mais ces oracles doivent revenir encore dans leurs mains, et « alors » ils triompheront de leurs ennemis et recouvreront leurs droits et privilèges.

Après avoir rapporté bien des traditions semblables, M. Boudinot ajoute : « Peut-on lire ce court récit des traditions indiennes, tirées des tribus de diverses nations, disséminées de l'Est à l'Ouest, et du Sud au Nord, et totalement séparées les unes des autres, récit écrit à diverses époques éloignées, par différents auteurs les plus honorables, hommes de science et d'intégrité, ayant à leur disposition tous les moyens de s'éclairer sur cette matière, sans qu'ils pussent en aucune façon communiquer ensemble; peut-on, dis-je, lire une tel récit, et supposer que tout cela n'est que l'effet du hasard, d'un pur accident, ou d'un plan préconçu et enfanté par l'amour du merveilleux, dans le but de tromper le public et ruiner par là leur réputation déjà bien établie? Peut-on considérer et comparer soigneusement et mûrement les traditions et l'état de ces nations à la situation et aux circonstances des Dix Tribus d'Israël perdues depuis tant de siècles, sans en tirer au moins quelques inductions présomptives, qui établiraient que ces indigènes errants tirent leur origine des Dix Tribus d'Israël?

Ecrits hébreux découverts en Amérique

En 1815, M. Joseph Merrick, très honorable habitant de Pittsfield, dans le Massachusetts, voulant niveler un terrain qu'il avait sous et auprès d'une vieille maison en bois, située sur un monticule nommé la Colline Indienne, se mit à creuser le sol à une certaine profondeur et en retira de vieux débris et de la terre. La besogne finie, en parcourant les lieux, il trouva, près de l'endroit où la terre avait été la plus profondément creusée, une pièce de cuir noir, en apparence, de six pouces de long sur un pouce et demi de large, et de l'épaisseur d'un trait de cheval. Il vit qu'elle avait, à chaque bout, une bride composée d'une matière dure, qui servait probablement à la porter. L'ayant emportée à sa maison, il la jeta dans un coffre plein de vieux outils. Il la retrouva plus tard abandonnée près du seuil de sa porte, et la remit dans le coffre.

Après quelque temps, ayant examiné sa trouvaille et ayant voulu la couper, il en trouva la matière dure comme de l'os. Après être parvenu a' l'ouvrir, il découvrit que cet objet était fermé de deux pièces de cuir très épais, cousu et gommé, et rendu imperméable au moyen de nerfs d'un animal. Dans l'intérieur se trouvaient quatre pièces de parchemin pliées. Elles étaient d'une couleur jaune foncé et couvertes d'une sorte d'écriture. Ses voisins étant entrés chez lui pour voir cette étrange découverte, en déchirèrent une en petits fragments, comme auraient pu faire des Huns ou des Vandales. M. Merrick, ayant préservé les trois autres pièces, les envoya à Cambridge, où elles furent examinées. On découvrit que ces caractères avaient été clairement et lisiblement tracés à la plume, en « Hébreu ». Les trois pièces contenaient des citations empruntées à l'Ancien Testament. Si le lecteur a la curiosité de savoir quels étaient les passages de cette très intéressante découverte, il n'a qu'à lire les versets 4 à 9 du chapitre VI du Deutéronome, et les versets 13 à 21 du chapitre Xl, ainsi que les versets 11 à 16 du chapitre XIII de l'Exode.

Ruines d'anciennes villes

« On a trouvé sur les bords de la Rivière-Blanche, en Arkansas, les ruines d'édifices élevés, sans aucun doute, par un peuple éclairé; édifices du genre le plus extraordinaire, soit par leurs dimensions, soit par les matériaux dont ils étaient composés. L'une de ces constructions est une muraille de terre, qui entoure une superficie de 640 acres, égales à un mille carré; et l'on voit au centre les fondements d'un vaste édifice circulaire, ou temple. D'autres constructions encore plus étranges et plus considérables, formant les fondements d'une grande ville, dont les rues se croisent à angles droits, sont facilement reconnaissables à travers l'immense forêt. On y trouve en outre les fondements de « maisons » faites de briques « cuites au feu », comme nos briques actuelles. Elles s'étendaient sur plus d'un mille. »

Nous avons puisé ce qui précède dans les « Antiquités américaines », de Priest, et nous empruntons ce qui suit au même ouvrage, page 246 :

Ruines de la ville d'Otulum, découvertes dans l'Amérique du Nord : Dans une lettre de M. C. S. Rafinesque, que nous avons déjà cité, à un de ses correspondants en Europe, nous trouvons ceci : « Il y a quelques années, la Société géographique de Paris offrit une somme considérable pour un voyage au Guatémala, et pour une nouvelle exploration des antiquités du Yucatan et Chiapa, principalement celles qui sont à quinze milles de Palenque. »

« Je leur ai restitué, dit cet écrivain, leur vrai nom d'Otulum, qui est encore le nom du ruisseau qui traverse ces ruines. Elles furent explorées par le capitaine Del Rio en 1787 et en 1822, il en parut une notice en anglais. Cette relation donne la description partielle des ruines d'une ancienne cité bâtie en pierres, d'une telle dimension qu'elle n'avait pas moins de soixante-quinze milles de circonférence (25 lieues). Elle avait trente-deux milles de long et douze milles de large, et était remplie de palais, de monuments, de statues et d'inscriptions. L'un des centres les plus anciens de la civilisation américaine, elle égalait presque Thèbes de l'antique Egypte. »

Découverte de ruines fabuleuses en Amérique Centrale

On lit dans le « Magasin des Familles », n° 34, p. 266, année 1833, ce qui suit : « L'attention publique a été récemment éveillée relativement aux ruines d'une ancienne cité trouvée dans l'Etat de Guatémala. Il paraît qu'elles vont être explorées, et on espère trouver des objets curieux et précieux, du point de vue littéraire et historique. Nous considérons le moment présent comme très favorable, aujourd'hui que l'attention publique s'occupe de ces ruines, pour en donner quelques détails à nos lecteurs pendant les recherches actuelles, comme introduction aux futures découvertes. »

Voici quelques particularités sur ces ruines, que nous empruntons au capitaine Del Rio qui, comme nous l'avons dit, les explora partiellement en 1787 : « De Palenque, dernière ville au nord, située dans la province de Ciudad Real de Chiapa. en prenant le sud-ouest et gravissant un plateau élevé, qui sépare le royaume de Guatémala du Yucatan, à une distance de six milles se trouve la petite rivière de Micol, dont les eaux coulent vers l'ouest et se jettent dans l'importante rivière de Talijah qui se dirige vers la province de Tobasco. Après avoir franchi le Micol, on commence à monter; et à une demi-lieue, ou à un mille et demi, le voyageur traverse un ruisseau nommé Otulum. De ce point, on découvre des masses de ruines en pierre, ce qui rend les chemins presque impraticables pendant encore une demi-lieue, après laquelle on arrive sur la hauteur où sont situés des bâtiments en pierre. Il y en a encore quatorze en un endroit, quelques-uns plus dégradés que les autres, mais ayant encore beaucoup de leurs appartements parfaitement visibles. Ces bâtiments occupent une aire rectangulaire, de quatre cent cinquante toises de longueur sur trois cents toises de largeur, ce qui fait un peu plus de quatre-vingt-quatre perches de long (442 m 464) sur cinquante-six perches de large (281 m 688) et donne pour circonférence totale, deux cent quatre-vingts perches (1.407 m 848) ou environ trois quarts de mille. Cette aire présente une surface plane à la base de la plus haute montagne, qui forme le point culminant. Au centre de cette surface unie, est située la plus considérable des constructions qui aient été encore découvertes parmi ces ruines. Elle s'élève sur une éminence ou pyramide haute de vingt mètres, c'est-à-dire soixante pieds ou près de quatre perches (20 m 112) d'élévation perpendiculaire; ce qui lui donne une apparence empreinte d'une majestueuse Grandeur on dirait un temple suspendu dans les airs. Ce monument est environné par d'autres édifices, savoir cinq au nord, quatre au sud, un au sud-est et trois à l'est, en tout quatorze.»

Ces ruines témoignent de l'existence d'anciens peuples

« On aperçoit dans toutes les directions des débris d'autres édifices tombés en ruines, entassés le long de la montagne, qui s'étendent à l'est et à l'ouest de chaque côté de ces édifices, comme s'ils formaient autrefois le grand temple destiné au culte, ou le palais d'Etat, demeure des princes et de leurs officiers, autour de laquelle était bâtie la ville. C'est là qu'on a trouvé un aqueduc souterrain en pierre, d'une très grande solidité, et qui, dans son parcours, passe sous l'édifice le plus considérable. »

Qu'il soit bien entendu que cette ville d'Otulum, dont les ruines sont si gigantesques, se trouve dans le Nord et non pas dans le Sud de l'Amérique. Sous la même latitude que l'île de la Jamaïque, qui est à 18 degrés nord de l'Equateur, elle est située, à environ 800 milles au sud de la Nouvelle-Orléans, sur le plateau le plus élevé entre l'extrémité septentrionale de la mer des Caraïbes et l'Océan Pacifique, c'est-à-dire vers l'isthme de Dorien où le continent est très étroit.

La découverte de ces ruines et d'un grand nombre d'autres non moins prodigieuses, dans ce même pays, commencent à éveiller l'attention des sociétés scientifiques de l'Europe qui, jusqu'à ce jour, avaient refusé à l'Amérique de pouvoir se vanter de ses antiquités. Mais ces immenses ruines vont être explorées sous la direction de plusieurs savants et, plus tard, des relations détaillées en seront sans doute données au public. On nous apprend même que deux volumes sont déjà prêts à être livrés à la presse, et cet ouvrage recevra certainement de la part des Américains l'accueil le plus enthousiaste.

Preuves abondantes de l'existence d'anciens peuples américains

En 1826, un propriétaire, qui demeurait près de la ville de Cincinnati, dans la plaine, voulant avoir un puits pour son usage, fit creuser jusqu'à la profondeur de quatre-vingts pieds, sans trouver de l'eau. Mais, ayant persévéré dans leur entreprise, les ouvriers se trouvèrent arrêtés par une substance qui résistait à leurs efforts, quoique évidemment ce ne fut pas de la roche. ils déblayèrent la surface et les alentours de la terre dont cet objet était environné, lorsqu'ils virent apparaître un tronc d'arbre, de deux pieds de diamètre et de deux pieds de haut, qui avait été coupé avec une hache. Les coups de la hache étaient encore visibles. Cette pièce de bois avait presque la couleur et l'apparence du charbon, mais non la qualité friable et fusible de ce fossile. A dix pieds plus bas, l'eau jaillit, et aujourd'hui le puits se trouve constamment alimenté et très estimé.

Dans la Géographie Universelle de Morse, premier volume, page 142, la découverte de ce bois est confirmée en ces termes : « En creusant un puits à Cincinnati, on a trouvé un tronc d'arbre en bon état à quatre-vingt-dix pieds de profondeur; et en creusant un autre puits au même endroit, un autre tronc a été trouvé à une profondeur de 94 pieds, avec des marques évidentes de la hache; au sommet on aurait dit qu'un outil de fer y avait été consumé par la rouille. »

Nous pourrions remplir un volume de traits semblables sur les antiquités américaines, tous tendant à prouver que ce continent a été habité par des peuples initiés aux sciences et aux arts, bâtissant des villes, cultivant la terre et ayant une langue écrite. Mais les citations que nous venons de faire nous paraissent plus que suffisantes. Si un petit nombre de caractères en hébreu, écrits sur du parchemin, ont été trouvés dans la terre, en Amérique, il n'est pas plus difficile d'admettre qu'un volume tout entier, écrit sur des plaques métalliques en caractères égyptiens, ait été pareillement trouvé dans la terre en Amérique. Le fait surprenant de troncs d'arbres trouvés enfouis en terre à une profondeur de 80 à 90 pieds, aux environs de Cincinnati; de semblables découvertes en beaucoup d'autres endroits, soit dans l'Amérique du Nord, soit dans l'Amérique du Sud, telles que des villes englouties et mille autres antiquités; tout enfin tend à démontrer qu'il y a eu dans ce pays de terribles convulsions ou une révolution générale, non seulement de nations, mais de la nature tout entière. De pareilles convulsions ne sauraient être nulle part expliquées avec plus de raison et d'évidence que dans le récit suivant des extraordinaires événements qui se passèrent sur ce continent, durant le crucifiement du Messie, récit que nous empruntons au Livre de Mormon.

Convulsions terrestres lors de la crucifixion

« Et il arriva que dans la trente-quatrième année, le premier mois, le quatrième jour du mois, il s'éleva un grand orage, tel qu'on n'en avait jamais connu dans tout le pays. Et il y eut une forte et terrible tempête; et il y eut un tonnerre terrible, au point qu'il secoua la terre tout entière, comme si elle allait se fendre. Et il y eut des éclairs extrêmement vifs, tels qu'on n'en avait jamais vu de semblables dans tout le pays. Et la ville de Zarahemla prit feu. Et la ville de Moroni s'enfonça dans les profondeurs de la mer et les habitants en furent noyés. Et la terre fut soulevée sur la ville de Moronihah, de sorte qu'à la place de la ville, il y eut une grande montagne. Et il y eut une grande et terrible destruction dans le pays du sud. Mais voici, il y eut une destruction plus grande et plus terrible dans le pays du nord; car voici, toute la surface du pays fut changée par la tempête, les tornades, les tonnerres et les éclairs, et le tremblement extrêmement violent de toute la terre. Les grands chemins furent fendus, les routes plates furent abîmées et de nombreux endroits lisses devinrent raboteux. Et beaucoup de grandes villes furent englouties, beaucoup furent brûlées et beaucoup furent secouées jusqu'à ce que leurs bâtiments se fussent écrasés et que leurs emplacements fussent désolés. »

« Et il y eut quelques villes qui restèrent; mais les dégâts y étaient extrêmement grands, et il y avait beaucoup de leurs habitants qui étaient tués. Et il y en eut qui furent emportés dans la tornade et nul ne sait où ils sont allés; tout ce qu'on sait, c'est qu'ils furent emportés. Ainsi, toute la surface de la terre fut déformée par les tempêtes, les tonnerres, les éclairs et les secousses de la terre. Et voici, les rochers se fendirent et ils se brisèrent sur toute la surface de la terre, au point qu'on les trouva remplis de fentes et de crevasses en fragments brisés, sur toute la surface du pays. »

« O, si nous nous étions repentis! »

« Et quand les tonnerres, les éclairs, la tempête et les tremblements de terre eurent cessé - car voici, ils durèrent pendant environ trois heures; et certains dirent que ce fut plus long; toutefois, toutes ces grandes et terribles choses se produisirent en trois heures environ et alors, voici, il y eut des ténèbres sur la surface du pays. »

« Et il y eut des ténèbres épaisses sur toute la surface du pays, de telle sorte que les habitants qui n'étaient pas tombés purent sentir la vapeur des ténèbres. Et il ne pouvait y avoir aucune lumière, à cause des ténèbres, ni chandelles, ni torches; et il était impossible d'allumer du feu avec leur bois fin et extrêmement sec, de sorte qu'il ne pouvait y avoir absolument aucune lumière. Et on ne voyait aucune lumière ni feu, ni lueur, ni le soleil, ni la lune, ni les étoiles, tant étaient épais les brouillards de ténèbres qui s'étaient répandus sur la surface du pays. »

« Et pendant trois jours, on ne vit aucune lumière. Et il y avait continuellement de grandes lamentations, des gémissements et des pleurs parmi le peuple tout entier; oui, grands furent les gémissements du peuple ù cause des ténèbres et de la grande destruction qui s'était abattue sur lui. Et dans un endroit, on les entendit crier, disant : O, si nous nous étions repentis avant ce grand et terrible jour et n'avions pas tué et lapidé les prophètes et ne les avions pas chassés; alors nos mères, nos belles filles et nos enfants auraient été épargnés et ils n'auraient pas été ensevelis dans cette grande ville de Moronihah. Et ainsi, les hurlements du peuple étaient grands et terribles. »

De nombreuses cités néphites détruites

« Et une voix se fit entendre à tous les habitants de la terre sur toute la surface de ce pays, criant : Malheur, malheur, malheur à ce peuple; malheur aux habitants de toute la terre, à moins qu'ils ne se repentent; car le diable rit, et ses anges se réjouissent de la mort des beaux garçons et des belles filles de mon peuple; et c'est à cause de leurs iniquités et de leurs abominations qu'ils sont tombés! Voici, cette grande ville de Zarahemla, je l'ai détruite par le feu, ainsi que ses habitants. Et voici, cette grande ville de Moroni, je l'ai engloutie dans les profondeurs de la mer et j'en ai noyé les habitants. Et voici, cette grande ville de Moronihah, je l'ai couverte de terre ainsi que ses habitants, pour cacher leurs iniquités et leurs abominations de devant ma face, pour que le sang des prophètes et des saints ne monte plus jusqu'à moi contre eux. Et voici, la ville de Gilgal, je l'ai engloutie et j'en ai enseveli les habitants dans les entrailles de la terre; oui, et la ville d'Onihah et ses habitants, et la ville de Mocum et ses habitants, et la ville de Jérusalem et ses habitants; et j'ai fait monter des eaux à leur place pour cacher leur méchanceté et leurs abominations de devant ma face, afin que le sang des prophètes et des saints ne monte plus jusqu'à moi contre eux. »

« Et voici, la ville de Gadiandi, et la ville de Gadiomnah, et la ville de Jacob, et la ville de Gimgimno, je les ai toutes englouties; j'ai fait surgir des collines et des vallées à leur place, et j'en ai enterré les habitants dans les entrailles de la terre, pour cacher leur méchanceté et leurs abominations de devant ma face, afin que le sang des prophètes et des saints ne monte plus jusqu'à moi contre eux. Et voici, cette. grande ville de Jacobugath, qu'habitait le peuple du roi Jacob, je l'ai détruite par le feu à cause de ses pêchés et de ses méchancetés qui étaient au-dessus de toute la méchanceté de la terre tout entière, à cause de leurs combinaisons et de leurs meurtres secrets. Car ce sont eux qui détruisirent la paix de mon peuple et le gouvernement du pays; c'est pourquoi je les ai fait brûler pour les détruire de devant ma face, afin que le sang des prophètes et des saints ne monte plus jusqu'à moi contre eux. »

« Et voici, la ville de Laman et la ville de Josh, et la ville de Gad, et la ville de Kishkumen, je les ai brûlées par le feu, ainsi que leurs habitants, à cause de la méchanceté dont ils ont fait preuve en chassant les prophètes et en lapidant ceux que j'avais envoyés pour leur déclarer leur méchanceté et leurs abominations. Et parce qu'ils les ont tous chassés, jusqu'à ce qu'il n'y eût plus aucun juste parmi eux, j'ai fait descendre le feu et je les ai détruits, afin que leur méchanceté et leurs abominations soient cachées de devant ma face, afin que le sang des prophètes et des saints que je leur avais envoyés, ne monte plus de la terre jusqu'à moi contre eux. Et j'ai frappé ce pays et ses habitants de nombreuses et grandes calamités, à cause de leurs méchancetés et de leurs abominations. »

Néphites appelés à venir au Christ

« O, vous tous qui avez été épargnés, parce que vous étiez plus justes qu'eux, ne voulez-vous pas maintenant revenir à moi, vous repentir de vos péchés et vous convertir, pour que je vous guérisse? Oui, en vérité, je vous le dis, si vous voulez venir à moi, vous aurez la vie éternelle. Voici, mon bras de miséricorde est étendu vers vous; et quiconque veut venir, je le recevrai; et bénis sont ceux qui viennent à moi. »

« Voici, je suis Jésus-Christ le Fils de Dieu. J'ai créé les cieux et la terre, et toutes les choses qu'ils contiennent. J'étais avec le Père dès le commencement. Je suis dans le Père et le Père est en moi; et en moi, le Père a glorifié son nom. Je suis venu vers les miens et les miens ne m'ont point reçu. Et les Ecritures touchant ma venue sont accomplies. Et à tous ceux qui m'ont reçu, j'ai donné le pouvoir de devenir les fils de Dieu; et je ferai de même à tous ceux qui croiront en mon nom, car voici, par moi vient la rédemption et en moi, la loi de Moïse est accomplie. »

« Je suis la lumière et la vie du monde. Je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin. Et vous ne m'offrirez plus l'effusion du sang; oui, vos sacrifices et vos holocaustes seront supprimés, car je n'accepterai aucun de vos sacrifices et aucun de vos holocaustes. Et vous m'offrirez en sacrifice un coeur brisé et un esprit contrit. Et quiconque vient à moi le coeur brisé et l'esprit contrit, je le baptiserai de feu et du Saint-Esprit, de même que les Lamanites, à cause de leur foi en moi au moment de leur conversion, furent baptisés de feu et du Saint-Esprit, et ils ne le surent pas. »

« Voici, je suis venu au monde pour apporter la rédemption au monde, pour sauver le monde du pêché. C'est pourquoi, quiconque se repent et vient à moi comme un petit enfant, celui-là je le recevrai; car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Voici, c'est pour ceux-là que j'ai donné ma vie et l'ai reprise; c'est pourquoi, repentez-vous et venez à moi, bouts de la terre, et soyez sauvés. »

« Combien de fois ne vous ai-je pas rassemblés? »

« Et maintenant voici, il arriva que tout le peuple du pays entendit ces paroles et en fut témoin. Et après ces paroles, il y eut du silence dans le pays pendant l'espace de nombreuses heures; car l'étonnement du peuple était si grand qu'il cessa de se lamenter et de gémir sur la perte de ceux des siens qui avaient été tués; c'est pourquoi, il y eut du silence dans tout le pays pendant l'espace de nombreuses heures. »

« Et une voix se fit encore entendre au peuple, et tout le peuple l'entendit et rendit témoignage qu'elle disait O peuple de ces grandes villes qui sont tombées, toi, qui es descendant de Jacob, oui, qui es de la maison d'Israël, combien de fois ne t'ai-je pas rassemblé comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes et t'ai nourri. Et encore, combien de fois t'aurais-je rassemblé comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes; oui, ô peuple de la maison d'Israël qui es tombé; oui, ô peuple de la maison d'Israël qui habites Jérusalem, de même que ceux qui sont tombés, oui, combien de fois ne vous aurais-je pas rassemblés comme une poule rassemble ses poussins, et vous ne l'avez pas voulu. O maison d'Israël, que j'ai épargnée, combien de fois te rassemblerai-je comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, si tu veux te repentir et revenir à moi avec une détermination ferme. Mais si tu ne le fais pas, ô maison d'Israël, les emplacements de tes demeures deviendront désolés jusqu'au temps de l'accomplissement de mon alliance avec les pères. »

« Et lorsque le peuple eut entendu ces paroles, voici, il recommença à pleurer et à gémir à cause de la perte de ses parents et amis. Et les trois jours se passèrent ainsi. Ce fut le matin et les ténèbres se dissipèrent de la surface du pays; la terre cessa de trembler, les rochers cessèrent de se fendre, les mugissements terribles cessèrent et tous les bruits tumultueux s'apaisèrent. La terre se referma et s'affermit; le deuil, les pleurs et les lamentations des gens dont la vie avait été épargnée, cessèrent; et leur deuil fit place à la joie; et les lamentations à la louange et aux actions de grâce au Seigneur Jésus-Christ, leur Rédempteur. Et jusque là, les Ecritures dites par les prophètes étaient accomplies » [13].

Voilà donc un récit qui nous apprend clairement et positivement quand et comment les antiquités américaines furent ensevelies, comment des troncs d'arbre furent enfoncés à une profondeur de quatre-vingts et quatre-vingt-dix pieds dans la terre, comment des villes furent englouties et abîmées, comment des montagnes disparurent et des vallées surgirent, comment des rochers se fendirent, et enfin comment ce continent changea de face dans toute son étendue et fut défiguré. Nous fermerons ce chapitre en disant à tous les hommes : si vous désirez des renseignements sur les antiquités de l'Amérique, si vous désirez obtenir des lumières historiques, prophétiques ou doctrinales de la plus haute importance, lisez attentivement le Livre de Mormon.

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[1] Esaïe 59: 20.
[2] Genèse 48: 16, 19.
[3] Genèse 49: 22-24, 26.
[4] Ezéchiel 37: 16-22.
[5] Psaumes 85: 10-13.
[6] Jean 17: 17
[7] Esaïe 61: 9.
[8] Jean 7: 17.
[9] Romains 10: 15
[10] 1 Corinthiens chapitres 12, 13, 14.
[11] Romains 10: 17.
[12] Jean 10: 27
[13] 3 Néphi 8: 5-25; 9: 1-22; 10: 1-11.


 

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