CHAPITRE 26 : LA LOI DE LA DIME
La loi financière du Seigneur
Il semble que le Seigneur ait eu en vue deux objectifs majeurs en donnant
à son Église la loi de la dîme en ces derniers jours :
Premièrement, c'est la manière la plus équitable de financer son Église,
car le fardeau est réparti selon les possibilités pécuniaires de chacun,
et l'obole de la veuve est égale à la pièce d'or du riche.
Deuxièmement, c'est une façon d'éprouver la foi de son peuple, car
l'obéissance à la loi de la dîme s'accompagne d'une bénédiction. C'est
donc, de la part du Seigneur, une loi de bénédiction pour son peuple.
Voici la révélation que le Seigneur donna le 8 juillet 1838 au prophète
Joseph Smith à Far West, dans le Missouri, en réponse à la supplication :
«O Seigneur, montre à tes serviteurs combien tu requiers des biens de ton
peuple pour la dîme» :
En vérité, ainsi dit le Seigneur, je requiers d'eux qu'ils remettent entre
les mains de l'évêque de mon Église, en Sion, tout le surplus de leurs
biens,
Pour la construction de ma maison, pour la pose des fondations de Sion,
pour la prêtrise et pour les dettes de la Présidence de mon Église.
Ce sera le commencement de la dîme de mon peuple.
Et après cela, ceux qui auront été ainsi dîmés, payeront annuellement un
dixième de tous leurs revenus ; et ce leur sera une loi permanente à
jamais, pour ma sainte prêtrise, dit le Seigneur.
En vérité, je vous le dis, il arrivera que tous ceux qui se rassemblent au
pays de Sion seront dîmés du surplus de leurs biens, et observeront cette
loi ; sinon ils ne seront pas considérés comme dignes de demeurer parmi
vous.
Et je vous le dis, si mon peuple n'observe pas cette loi pour la
sanctifier et pour me sanctifier par elle le pays de Sion afin que mes
statuts et mes jugements y soient gardés, afin qu'il soit très saint,
voici, en vérité, je vous le dis, il ne sera pas pour vous un pays de
Sion.
Et ce sera un exemple pour tous les pieux de Sion. J'ai dit. Amen (D.&A.
119).
But et destination de la dîme
Tandis que les saints s'efforçaient d'établir Sion dans le Missouri, ils
obéirent à cette exigence formulée par le Seigneur et remirent le surplus
de leurs biens entre les mains de l'évêque de son Église en Sion. Depuis
lors ils s'efforcent de satisfaire à la «loi permanente» qui leur a été
donnée «à jamais».
Et après cela, ceux qui auront été ainsi dîmés, payeront annuellement un
dixième de tous leurs revenus ; et ce leur sera une loi permanente à
jamais, pour ma sainte prêtrise, dit le Seigneur (D.&A. 119 :4).
Dans cette révélation, le Seigneur précise à quel usage cette dîme sera
affectée :
Pour la construction de ma maison, pour la pose des fondations de Sion,
pour la prêtrise et pour les dettes de la Présidence de mon Église (D.&A.
119 :2).
Le Seigneur a encore précisé qui sera responsable de l'affectation du
produit de la dîme :
... il en sera disposé par un conseil composé de la Première Présidence de
mon Église, de l'évêque et de son conseil, et de mon grand conseil ; et
par ma propre voix que je leur ferai entendre, dit le Seigneur ... (D.&A.
section 120).
Dans une révélation donnée le 11 septembre 1831, au prophète Joseph Smith
à Kirtland, en Ohio, le Seigneur souligna l'importance de l'observance de
la loi de la dîme :
Voici, le temps qui nous sépare de la venue du Fils de l'Homme s'appelle
aujourd'hui, et en vérité, ce jour est un jour de sacrifice, et un jour où
la dîme est levée sur mon peuple ; car celui qui est dîmé ne sera pas
brûlé à sa venue (D.&A. 64 :23).
Comment la conscience de l'homme pourrait-elle s'empêcher de brûler en lui
à la venue du Fils de l'Homme s'il se rend compte qu'il n'a apporté aucune
contribution aux frais de l'établissement du royaume de Dieu sur la terre,
surtout s'il arrive à comprendre que, tout ce qu'il a, il le tient du
Seigneur qui a créé la terre et toute sa plénitude, nous a donné la vie et
l'existence sur cette terre en nous promettant que nous pourrions hériter
éternellement la terre, si nous étions fidèles. Ne devons-nous pas alors
accepter de payer quelque chose pour un tel héritage? Il n'est pas rare de
voir un homme donner de l'argent pendant dix à vingt-cinq ans de sa vie
ici-bas pour acheter une petite parcelle de terrain qu'il utilisera
pendant la durée de sa vie sur terre. Aurait-il moins d'intérêt, à
acquérir un héritage éternel?
Le paiement de la dîme développe la foi
Le Seigneur a toujours su que demander à quelqu'un d'abandonner une partie
des biens de ce monde qu'il a acquis, pour prouver sa foi religieuse, cela
demande une grande foi dans l'obéissance. C'est pourquoi, afin de
développer et de mettre à l'épreuve la foi de ses enfants, le Seigneur
leur a donné la loi de sacrifice, même quand il n'avait pas besoin de
leurs dons pour le financement de son Église.
Prenez, par exemple, Caïn et Abel ; le Seigneur leur avait donné la loi du
sacrifice :
... Caïn fit à l'Éternel une offrande des fruits de la terre ;
Et Abel, de son côté, en fit une des premiers-nés de son troupeau et de
leur graisse. L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son
offrande ;
Mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande.
Caïn fut très irrité, et son visage fut abattu.
Et l'Éternel dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage
est-il abattu? Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et
si tu agis mal, le péché se couche à la porte . . . (Gen. 4 :3-7).
Le Seigneur n'avait besoin ni des fruits de la terre de Caïn, ni des
premiers-nés du troupeau d'Abel, car ils étaient brûlés en sacrifice au
Seigneur, mais Caïn et Abel avaient besoin d'offrir ce sacrifice afin de
prouver leur amour pour Dieu et leur foi en lui.
Une lecture attentive de ce texte révélera que le cœur d'Abel était droit,
c'est pourquoi il offrit «les premiers-nés de son troupeau et leur
graisse», tandis que l'offrande de Caïn était faite selon les instructions
de Satan (voir Moïse 5 :18). C'est pourquoi «L'Éternel porta un regard
favorable sur Abel et sur son offrande, mais il ne porta pas un regard
favorable sur Caïn et sur son offrande. Caïn fut très irrité, et son
visage fut abattu», et les ténèbres pénétrèrent dans son cœur et il tua
son frère Abel.
Examinons maintenant l'épisode de Jésus et du jeune homme riche :
Et voici un homme s'approcha, et dit à Jésus : Maître, que dois-je faire
de bon pour avoir la vie éternelle?
Il lui répondit : Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon? Un seul est
bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements.
Lesquels? dit-il (Matt. 19 :16-18).
Jésus lui énuméra alors la plupart des dix commandements, à quoi le jeune
homme répondit :
J'ai observé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore?
Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes,
donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et
suis-moi.
Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout triste ;
car il avait de grands biens (Matt. 19 :20-22).
Il faut remarquer que le jeune homme riche demanda : « Que dois-je faire
de bon pour avoir la vie éternelle? » C'est alors que Jésus lui dit de
garder les commandements. Quand le jeune homme lui eut dit qu'il le
faisait depuis son enfance, Marc nous dit : «Jésus l'ayant regardé,
l'aima» (Marc 10 :21).
Comme c'est merveilleux! Jésus aime tout homme qui garde les
commandements, mais Jésus essayait de lui enseigner la loi de la
perfection, aussi, en réponse à la question du jeune homme : «Que me
manque-t-il encore?», il répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends
ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le
ciel. Puis, viens et suis-moi.»
Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout triste, car
il avait de grands biens (Matt. 19 :22).
Dans cet épisode, nous voyons le Sauveur enseigner au jeune homme riche
qu'il doit être prêt à sacrifier tout ce qu'il a, y compris son temps, et
à suivre Jésus pour arriver à la perfection. L'Évangile de Jésus-Christ,
rétabli sur terre en ces derniers jours ne serait pas parfait s'il ne nous
fournissait pas tout ce qui est nécessaire aux enfants de notre Père
céleste pour arriver à la perfection, car c'est ce qu'enseignait Jésus :
«Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait» (Matt. 5 :48).
Cette étude de l'épisode du jeune homme riche nous permettra de mieux
comprendre cet enseignement du Maître :
Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre
; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir
Dieu et Mamon (Matt.6 :24).
Abel avait choisi de servir le Seigneur. «L'Éternel porta un regard
favorable sur Abel et- sur son offrande. » Caïn, semble-t-il, avait au
cœur un sentiment plus fort pour Mamon, et son offrande ne fut pas
acceptée. Le jeune homme riche ne pouvait se résoudre à se séparer de ses
biens terrestres, exerçant ainsi son libre arbitre, et «il s'en alla tout
triste, car il avait de grands biens», montrant ainsi qu'il choisissait de
servir Mamon plutôt que Dieu, et prouvant par là-même qu'il ne pouvait
vivre la loi de perfection que Jésus avait essayé de lui enseigner.
L'Église de Jésus-Christ fournit à tous les hommes l'occasion de formuler
leur choix. Jésus l'a bien montré :
Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous? Que
boirons-nous? De quoi serons-nous vêtus?
Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent ; votre Père
céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces
choses vous seront données par-dessus (Matt. 6 :31-33).
La loi de la dîme dans l'Israël antique
La loi de la dîme était respectée par les prophètes d'Israël. Abraham paya
la dîme à Melchisédek :
En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très-Haut, -
qui alla au-devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la défaite des rois,
qui le bénit,
Et à qui Abraham donna la dîme de tout, - qui est d'abord roi de justice,
d'après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c'est-à-dire,
roi de paix, ...
Considérez combien est grand celui auquel le patriarche Abraham donna la
dîme du butin (Héb. 7 :1, 2, 4).
Le Seigneur, sur le mont Sinaï, a donné ce commandement aux enfants
d'Israël :
Toute dîme de la terre, soit des récoltes de la terre, soit du fruit des
arbres, appartient à l'Éternel ; c'est une chose consacrée à l'Éternel
(Lév. 27 :30).
Tu lèveras la dîme de tous ce que produira ta semence, de ce que
rapportera ton champ chaque année.
Et tu mangeras devant l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il choisira
pour y faire résider son nom, la dîme de ton blé, de ton moût, et de ton
huile, et les premiers-nés de ton gros et de ton menu bétail, afin que tu
apprennes à craindre l'Éternel ton Dieu (Deut. 14 :22, 23).
Le but en était donc ce qu'il est encore maintenant : «que tu apprennes à
craindre l'Éternel ton Dieu».
Lorsque la chose fut répandue, les enfants d'Israël donnèrent en abondance
les prémices du blé, du moût, de l'huile, du miel, et de tous les produits
des champs ; ils apportèrent aussi en abondance la dîme de tout (2 Chron.
31 :5).
Honore l'Éternel avec tes biens, et avec les prémices de tout ton revenu
(Prov. 3 :9).
Jacob promit de donner la dîme de tout ce que le Seigneur lui donnait :
Cette pierre, que j'ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu ; et
je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras (Gen. 28 :22).
Les fils de Lévi furent désignés pour recevoir les dîmes :
Ceux des fils de Lévi qui exercent le sacerdoce ont, d'après la loi,
l'ordre de lever la dîme sur le peuple, c'est-à-dire sur leurs frères, qui
cependant sont issus des reins d'Abraham (Héb. 7 :5).
Opposition à la loi de la dîme dans les temps modernes
Lorsque les saints des derniers jours commencèrent à enseigner la loi de
la dîme dans le cadre de l'Évangile de Jésus-Christ, ils rencontrèrent
l'opposition du clergé comme des laïques, sous prétexte que la dîme
appartenait à la loi de Moïse, qui avait été accomplie dans le Christ,
mais qu'elle ne faisait pas partie des enseignements du Nouveau Testament.
Il est cependant clair que Jésus a enseigné qu'ils ne devaient pas
négliger le paiement de leur dîme :
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous payez la
dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est
plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité :
c'est là ce qu'il fallait pratiquer sans négliger les autres choses (Matt.
23 :23 ; cf. aussi Luc 11 :42).
Toutefois, l'opposition a maintenant cessé et beaucoup d'Églises ont
essayé d'adopter la loi de la dîme.
Nous savons que la dîme fait partie de l'Évangile de Jésus-Christ, car,
comme nous l'avons déjà dit, le Seigneur a donné ce principe à son Église
par révélation à son prophète de notre dispensation, afin qu'il soit «une
loi permanente à jamais» (D.&A. 119 :4).
Israël doit revenir à la loi de la dîme
Nous avons encore reçu pour notre instruction le troisième chapitre de
Malachie (qui fut aussi donné aux Néphites, 3 Néphi, chapitre 24) ; nous
allons l'étudier ici :
Voici, j'enverrai mon messager ; il préparera le chemin devant moi. Et
soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez ; et le
messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient, dit l'Éternel
des armées.
Qui pourra soutenir le jour de sa venue? Qui restera debout quand il
paraîtra? Car il sera comme le feu du fondeur, comme la potasse des
foulons.
Il s'assiéra, fondra et purifiera l'argent ; il purifiera les fils de
Lévi, il les épurera comme on épure l'or et l'argent, et ils présenteront
à l'Éternel des offrandes avec justice.
Alors l'offrande de Juda et de Jérusalem sera agréable à l'Éternel, comme
aux anciens jours, comme aux années d'autrefois.
Je m'approcherai de vous pour le jugement, et je me hâterai de témoigner
contre les enchanteurs et les adultères, contre ceux qui jurent
faussement, contre ceux qui retiennent le salaire du mercenaire, qui
oppriment la veuve et l'orphelin, qui font tort à l'étranger et ne me
craignent pas, dit l'Éternel des armées.
Car je suis l'Éternel, je ne change pas ; et vous, enfants de Jacob, vous
n'avez pas été consumés (Mal. 3 :1-6).
Ceci constitue la promesse formelle que le Seigneur enverra son messager
préparer la voie devant lui, et qu'il entrera soudain dans son temple.
Ceci ne peut être une allusion à sa première venue, car il n'est pas entré
soudain dans son temple.
Mais le Seigneur a envoyé son messager en ces derniers jours, comme nous
l'avons montré dans cet ouvrage. Quand Jésus reviendra régner mille ans
sur la terre, comme il l'a promis, il «entrera soudain dans son temple».
Tous ont été capables de soutenir le jour de sa première venue, mais quand
il réapparaîtra, il aura le jugement en mains, et les méchants redouteront
sa venue et imploreront les rochers de les dissimuler, comme l'a déclaré
Jean le Révélateur :
Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et
cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant
la colère de l'agneau ;
Car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister? (Apoc. 6
:16, 17).
Malachie nous dit encore que le Seigneur s'approchera de nous pour le
jugement (Malachie 3 :55) ; tout cela s'applique, non à sa première venue,
mais à sa seconde.
Le Seigneur a fait savoir, par son prophète Malachie, qu'il ne change pas
et laisse entendre que c'est pour cette raison que les fils de Jacob n'ont
pas été consumés (verset 6. Nous ne devons pas oublier les promesses
faites par le Seigneur à Jacob et à sa postérité, ainsi que nous l'avons
déjà vu).
De ce fait, nous sommes mieux à même de comprendre pourquoi le Seigneur
appelle les hommes à la repentance :
Depuis le temps de vos pères, vous vous êtes écartés de mes ordonnances,
vous ne les avez point observées. Revenez à moi, et je reviendrai à vous,
dit l'Éternel des armées. Et vous dites : En quoi devons-nous revenir? Un
homme trompe-t-il Dieu? Car vous me trompez, et vous dites : En quoi
t'avons-nous trompé? Dans les dîmes et les offrandes.
Vous êtes frappes par la malédiction, et vous me trompez, la nation toute
entière! (Mal. 3 :7-9).
Ainsi, le Seigneur, s'adressant à Israël, c'est-à-dire aux descendants de
Jacob, les accusait de s'être écartés de ses ordonnances, et de ne pas les
avoir observées. Puis il les invitait à revenir à lui, et, de son côté, il
promettait de revenir à eux. Ce n'est pas une vaine promesse. Comment
Israël pouvait-il y résister? Puis le Seigneur les accusait de l'avoir
trompé, eux, toute la nation d'Israël. Il indiquait ensuite en quoi ils
l'avaient trompé : «dans les dîmes et les offrandes».
Autant que nous le sachions, toute la nation de Jacob, ou Israël, s'était
écartée de l'observance de ce principe lorsque le Seigneur envoya son
messager rétablir l'Évangile dans les derniers jours. Toutefois, une des
étapes de ce rétablissement fut l'invitation que le Seigneur voulait
adresser à Israël : revenir à lui dans le paiement de leurs dîmes et de
leurs offrandes. Lisez la suite de la promesse :
Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, afin qu'il y ait de la
nourriture dans ma maison ; mettez-moi de la sorte à l'épreuve, dit
l'Éternel des armées. Et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les
écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en
abondance.
Pour vous je menacerai celui qui dévore, et il ne vous détruira pas les
fruits de la terre, et la vigne ne sera pas stérile dans vos campagnes,
dit l'Éternel des armées (Mal. 3 :10, 11).
Quelle promesse! Comment une personne ou un peuple ayant foi en Dieu
pourrait-il refuser ou négliger de répondre à une telle invitation!
Les saints des derniers jours, qui sont parmi les descendants de Jacob,
ont répondu à cette invitation. Le Seigneur a tenu sa promesse : le désert
et les lieux arides sont devenu§ fertiles et fleurissent comme le
narcisse. Et grâce aux bénédictions ainsi reçues du Seigneur, ils ont pu
contribuer libéralement de leurs moyens et de leurs talents à la poursuite
de la grande oeuvre de l'Église et, par l'envoi de missionnaires aux
nations de la terre, proclamer la bonne nouvelle du rétablissement de
l'Évangile à ceux des enfants de notre Père qui n'ont pas encore eu
l'occasion de l'entendre.
Lorsque Malachie fit, de la part du Seigneur, cette promesse à ceux à qui
il allait envoyer son messager pour préparer la voie à sa venue, il
voyait, semble-t-il, qu'ils allaient accepter l'invitation du Seigneur à
revenir à lui et il décrivit l'accomplissement de la promesse que le
Seigneur leur avait faite : Toutes les nations vous diront heureux, car
vous serez un pays de délices, dit l'Éternel des armées (Mal. 3 :12).
Remarque d'un ecclésiastique à propos de la dîme
Il y a quelques années, alors qu'il travaillait dans le champ de la
mission, l'auteur assista à une réunion dans une grande ville américaine ;
au cours de cette réunion, un ecclésiastique itinérant, qui allait de
ville en ville dans ce but, présenta à l'assemblée la loi de la dîme,
disant que c'était le moyen de sortir leur Église de ses difficultés
financières, citant à l'appui de ses dires le troisième chapitre de
Malachie, expliquant à ses auditeurs que la dîme est la loi par laquelle
le Seigneur accorde ses bienfaits à son peuple, et les assurant que s'ils
voulaient payer leur dîme ne fût-ce que pendant dix mois, ils pourraient
dégager leur Église de ses dettes, et le Seigneur les bénirait comme il
l'avait promis. À l'issue de la réunion, l'auteur eut l'occasion d'être
présenté à cet ecclésiastique et lui déclara qu'il était bien près de la
vérité, que les saints des derniers jours pratiquaient le principe de la
dîme avec succès, depuis plus de cent ans, mais qu'il y avait un point de
son exhortation qu'il ne pouvait comprendre : si la dîme était le plan du
Seigneur pour accorder ses bienfaits à son peuple, pourquoi ne
demandait-il pas à ces gens de payer la dîme toute leur vie : s'il est bon
de recevoir les bénédictions du Seigneur pendant dix mois, il serait bien
meilleur encore d'en jouir pendant toute son existence. À quoi
l'ecclésiastique répondit : «Nous ne pouvons pas encore aller jusque-là ;
nous nous estimerons heureux si nous pouvons les amener à payer pendant
dix mois. »
Encore une fois, la voie du Seigneur est meilleure que la voie de l'homme,
et ce n'est pas par la lecture de la Bible seulement que nous avons reçu
les détails et l'application de cette vérité, mais bien par les
révélations que le Seigneur a données dans notre dispensation par le
truchement de son prophète.
Bénédictions reçues du fait du paiement de la dîme
Retournons encore au troisième chapitre de Malachie où le Seigneur invite
les descendants de Jacob à revenir à lui dans le paiement de leurs dîmes
et de leurs offrandes en les assurant que s'ils veulent le mettre à
l'épreuve en le faisant, il ouvrira pour eux les écluses des cieux et
répandra sur eux la bénédiction en abondance. On peut raisonnablement
supposer que si le Seigneur récompensait chacun sur-le-champ pour son
obéissance et punissait immédiatement la désobéissance, tous observeraient
ses commandements, ne serait-ce que par appât du gain et par crainte du
châtiment. Le Seigneur savait que cette situation pourrait se présenter et
permit donc à Malachie de mettre le peuple en garde par ces mots :
Vos paroles sont rudes contre moi, dit l'Éternel. Et vous dites :
Qu'avons-nous dit contre toi?
Vous avez dit : C'est en vain que l'on sert Dieu ; qu'avons-nous gagné à
observer ces préceptes, et à marcher avec tristesse à cause de l'Éternel
des armées?
Maintenant nous estimons heureux les hautains ; oui, les méchants
prospèrent ; oui, ils tentent Dieu, et ils échappent!
Alors ceux qui craignent l'Éternel se parlèrent l'un à l'autre ; l'Éternel
fut attentif, et il écoute ; et un livre de souvenir fut écrit devant lui
pour ceux qui craignent l'Éternel et qui honorent son nom.
Ils seront à moi, dit l'Éternel des armées, ils m'appartiendront, au jour
que je prépare ; j'aurai compassion d'eux, comme un homme a compassion de
son fils qui le sert. Et vous verrez de nouveau la différence entre le
juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas
(Mal. 3 :13-18).
Donc, dans leur raisonnement sur ce point, ils soulignaient que les
méchants, les hautains, étaient heureux et peut-être avaient plus de
satisfaction que ceux qui servaient le Seigneur, (et nous supposons que
Malachie parle toujours du paiement de la dîme puisque tout ce chapitre
semble traiter de ce sujet et de son importance).
Il semble donc bien que l'ultime désir du Seigneur soit que personne n'ait
l'esprit troublé par les discussions du jour, mais que, grâce à leur
fidélité, leur nom puisse être enregistré dans son livre de souvenir, afin
qu'ils soient à lui au jour qu'il prépare, avec l'assurance qu'alors ils
reviendront et verront la différence «entre celui qui sert Dieu et celui
qui ne le sert pas».
Nous sommes convaincus que celui qui accepte l'invitation du Seigneur à
revenir à lui ne fait pas un plus grand sacrifice en payant sa dîme que le
fermier en confiant la semence au sol. Dans les deux cas il faut la foi,
dans les deux cas il y a la récompense.
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