CHAPITRE 13 : LA MISSION D'ELIE
Prédiction de la venue d'Élie
Le grand événement que nous allons maintenant envisager dans le
«rétablissement de toutes choses» (Actes 3 :19-21), c'est la venue d'Élie
en accomplissement de la prophétie de Malachie :
Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel
arrive, ce jour grand et redoutable.
Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants et le cœur des enfants à
leurs pères, de peur que je ne vienne frapper la terre de malédiction (Mal
4 :5, 6), version du roi Jacques. Segond dit : «de peur que je ne vienne
frapper le pays d'interdit» (N.d.T.)
À part l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, à quelle
Église peut-on s'adresser aujourd'hui pour apprendre qu'Élie est venu en
accomplissement de cette prophétie? Aux yeux de Dieu, sa venue est de la
plus haute importance pour la réalisation de ses intentions concernant les
enfants des hommes et pour l'établissement de son royaume des derniers
jours. Si Élie ne venait pas accomplir sa mission de ramener le cœur des
pères à leurs enfants et le cœur des enfants à leurs pères, le Seigneur
viendrait «frapper la terre de malédiction».
Le Seigneur promit qu'il enverrait Élie, le prophète, «avant que le jour
de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable» et qui peut prétendre
arrêter sa main et l'empêcher de tenir sa promesse? Lorsqu'on a la chance
de vivre sur terre au moment de la venue d'Élie, ne doit-on pas vouloir
être au courant et connaître le message que celui-ci doit apporter pour
justifier son envoi du ciel pour éviter que la terre ne soit frappée de
malédiction?
Essai d'explication de la prophétie de Malachie
Le passage suivant relatif à l'accomplissement de la prophétie de Malachie
est intéressant :
Le livre se termine sur une invitation à se souvenir de la loi de Moïse
(probablement le Deutéronome, dont les règles rituelles et morales avaient
été violées), et sur la promesse du retour d'Élie qui avait quitté le
monde environ quatre cents ans auparavant, promesse qui implique que l'on
considère maintenant que l'ère des prophètes est terminée ; et quand il
viendra, sa mission sera de ramener l'harmonie dans les foyers qui ont été
dévastés par le divorce (cf Michée 7 : 5) ; sinon, le pays serait frappé
de destruction (extrait de The Abingdon Bible Commentary, New York et
Nashville, Abingdon Press, 1929, p. 836).
Comment Élie pourrait-il «ramener l'harmonie dans les foyers qui ont été
dévastés par le divorce»? Dans trop de cas, une tierce personne intervient
avant qu'il y ait divorce et il s'ensuit souvent un autre mariage.
L'explication fournie par ce commentaire n'est qu'une théorie erronée,
rien de plus. Nous n'en saurions pas plus que nous n'en lisons dans la
Bible sur la venue d'Élie et la nature de sa mission, n'était le fait
qu'il est vraiment venu et qu'il a rendu visite le 3 avril 1836, à Joseph
Smith et à Oliver Cowdery dans le temple de Kirtland, en Ohio.
Version de Moroni de la prophétie de Malachie
Lorsque l'ange Moroni visita Joseph Smith, le 21 septembre 1823, il cita
plusieurs passages des Écritures qui, selon lui, allaient bientôt être
accomplis. Parmi ceux-ci se trouvait le quatrième chapitre de Malachie
dont nous venons de parler, quoiqu'il différât légèrement du texte que
nous trouvons dans notre Bible. Il cita comme suit les versets cinq et six
:
... Voici, je vous révélerai la prêtrise par la main d'Élie le prophète
avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable.
... Et il implantera dans le cœur des enfants les promesses faites aux
pères, et le cœur des enfants se tournera vers leurs pères ; s'il n'en
était pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée à sa venue (Joseph
Smith 2 :38, 39).
Le 3 avril 1836, après la consécration du temple de Kirtland, le Sauveur,
Moïse, Élias et Élie apparurent à Joseph Smith et à Oliver Cowdery. Après
avoir relaté la visite du Sauveur, celle de Moïse et d'Élias, Joseph Smith
parle en ces termes de la visite d'Élie :
. . . une autre vision, grande et glorieuse, se déploya devant nos yeux :
Élie, le prophète qui fut enlevé au ciel sans goûter la mort, se tint
devant nous et dit :
Voici, le temps est pleinement arrivé, ce temps dont a parlé Malachie,
lorsqu'il a témoigné qu'il (Élie) serait envoyé avant que le jour de
l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable, pour tourner le cœur des
pères vers les enfants, et le cœur des enfants vers les pères, de peur que
la terre tout entière ne soit frappée de malédiction.
C'est pourquoi les clefs de cette dispensation sont remises entre vos
mains, et vous saurez par là que le jour de l'Éternel, ce jour grand et
redoutable est proche, et même à la porte (D.&A. 110 : 13-16).
Quand Élie eut remis aux mains de Joseph Smith et d'Oliver Cowdery les
clefs de notre dispensation pour tourner le cœur des pères vers les
enfants et le cœur des enfants vers leurs pères, ils se mirent en devoir
d'expliquer à leurs collaborateurs et aux membres de l'Église cette
doctrine nouvelle et étrange du baptême pour les morts. Ils dirent que les
vivants pouvaient être baptisés pour leurs bien-aimés, qui étaient morts
sans avoir cette chance. La connaissance de cette grande vérité a
déterminé «le cœur des enfants» à se tourner «vers leurs pères», et les
enfants à rechercher leur généalogie de façon à pouvoir être baptisés pour
leurs parents défunts. C'est dans ce but que le Seigneur renvoya Élie sur
terre comme Malachie l'avait promis et comme Moroni l'avait annoncé à
Joseph Smith.
Toutes choses seront rassemblées en une
Dans une révélation adressée en septembre 1830 au prophète Joseph Smith,
le Seigneur considérait que cette oeuvre des vivants pour les morts
faisait partie intégrante de l'Évangile de la dernière dispensation. Après
avoir expliqué comment il avait envoyé Pierre, Jacques et Jean ordonner
Joseph et Oliver apôtres et témoins spéciaux, et leur donner les clefs de
son royaume en cette dispensation de la plénitude des temps, il ajouta :
... au cours de laquelle je rassemblerai toutes choses en une, tant celles
qui sont dans le ciel que celles qui sont sur la terre ; et aussi avec
tous ceux que mon Père m'a donnés de parmi le monde (D.&A. 27 :13, 14).
Il est évident que la dispensation de la plénitude des temps doit être
essentiellement une oeuvre qui se poursuit tant dans le ciel que sur la
terre, puisque le Seigneur avait décrété qu'en cette dispensation il
rassemblerait «toutes choses en une, tant celles qui sont dans le ciel que
celles qui sont sur la terre», ainsi que tous ceux que le Père lui avait
donnés «de parmi le monde». Ce rassemblement de toutes choses en une exige
naturellement une organisation, un plan et montre à quel point notre
dispensation de l'Évangile doit être universelle et complète, et pourquoi
Élie devait être envoyé pour remettre les clefs qu'il détenait en vue de
cette grande réalisation.
Ce que le Seigneur envisageait de faire à ce sujet dans notre
dispensation, il l'a également révélé à Paul :
Nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant
dessein qu'il avait formé en lui-même,
Pour le mettre à exécution dans la dispensation de la plénitude des temps,
de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et
celles qui sont sur la terre (Éph. 1 :9, 10), selon la version du roi
Jacques. Segond dit : «Pour le mettre à exécution lorsque les temps
seraient accomplis ... » N.d.T.
Ce rassemblement de «toutes choses en Christ, celles qui sont dans les
cieux et celles qui sont sur la terre» est un ministère spécial et très
sacré, que le prophète Joseph Smith présenta à l'Église avec quelques
détails :
Et maintenant, mes frères et sœurs tendrement aimés, laissez-moi vous
assurer que ce sont là des principes à propos des morts et des vivants sur
lesquels on ne peut pas passer à la légère, car ils ont trait à notre
salut. Car leur salut est nécessaire et essentiel à notre salut, comme le
dit Paul concernant les pères - que sans nous ils ne peuvent être rendus
parfaits -et nous ne pourrons pas non plus être rendus parfaits sans nos
morts.
Et maintenant à propos du baptême pour les morts, je vais vous donner une
autre citation de Paul, 1 Corinthiens 15 :29 : Autrement que feraient ceux
qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent
absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux?
Et en outre, dans le même ordre d'idées que cette citation, je vais vous
donner une citation d'un des prophètes dont l’œil était fixé sur le
rétablissement de la prêtrise, les gloires qui devaient être révélées dans
les derniers jours, et tout spécialement ce sujet, le plus glorieux de
tous les sujets qui appartiennent à l'Évangile éternel, à savoir le
baptême pour les morts, car Malachie dit au dernier chapitre, versets 5 et
6 : Voici, je vous enverrai Élie le prophète avant que le jour de
l'Éternel arrive, ce jour ,grand et redoutable. Il ramènera le cœur des
pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que
je ne vienne frapper le pays d'interdit.
J'aurais pu donner de tout ceci une traduction plus claire, mais elle est
suffisamment claire telle qu'elle est pour satisfaire mon but. Il suffit
de savoir dans ce cas que la terre sera frappée de malédiction à moins
qu'il y ait un chaînon d'une sorte ou d'une autre entre les pères et les
enfants dans un domaine ou l'autre ; et voici, quel est ce domaine? C'est
le baptême pour les morts. Car sans eux nous ne pouvons pas être rendus
parfaits, et sans nous ils ne peuvent pas non plus être rendus parfaits.
Et ni eux, ni nous ne pouvons être rendus parfaits sans ceux qui sont
également morts dans l'Évangile ; car il est nécessaire pour
l'inauguration de la dispensation de la plénitude (les temps, laquelle
dispensation commence à être inaugurée, qu'une union totale, complète et
parfaite et une fusion de dispensations, de clefs, de pouvoirs et de
gloires se produisent et soient révélées depuis le temps d'Adam jusqu'à
nos jours. Et non seulement cela, mais ce qui n'a jamais été révélé depuis
la fondation du monde, mais a été caché aux sages et aux prudents sera
révélé à des petits enfants et à des nourrissons en cette dispensation qui
est la dispensation de la plénitude des temps (D.&A. 128 :15-18).
L'Évangile est prêché aux morts
Maintenant que nous avons vu ce que Joseph Smith était à même d'annoncer
au monde grâce à la visite du prophète Élie, prenons les passages de la
Bible et notons le rapport étroit qui existe entre les deux récits de la
venue et de sa mission :
En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà
venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui
l'auront entendue vivront ...
Ne vous étonnez pas de cela ; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans
les sépulcres entendront sa voix (Jean 5 :25, 28).
C'est là une promesse fort nette, et personne n'a le droit de douter de
son accomplissement. Il est clair que Jésus avait l'intention, quand il
aurait achevé sa mission sur terre, de faire entendre sa voix aux morts :
Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des
injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la
chair, mais ayant été rendu vivant quant à l’Esprit.
Dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison,
Qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se
prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de l'Arche, dans
laquelle un petit nombre de personnes, c'est-à-dire huit, furent sauvées à
travers l'eau.
Cette eau était une figure du baptême, qui n'est pas la purification des
souillures du corps, mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu,
et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de
Jésus-Christ (1 Pierre 3 :18-21).
Était-il possible d'annoncer plus nettement que la promesse selon laquelle
les morts et ceux qui étaient au tombeau entendraient la voix de Jésus
était accomplie, que ne le fit Pierre en montrant que Jésus avait prêché
aux morts qui avaient été incrédules du temps de Noé?
S'il a prêché à ceux qui avaient été incrédules, on pourrait en bonne
logique poser la question : «Qu'est-ce qu'il a prêché?» Il n'avait qu'un
message, c'est-à-dire, son Évangile de foi, de repentance, de baptême par
immersion pour la rémission des péchés, et d'imposition des mains pour le
don du Saint-Esprit.
Lisez dans le récit de Pierre ce que le Christ a prêché aux esprits qui
avaient été incrédules :
Car l'Evangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été
jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à
l'Esprit (1 Pierre 4 :6).
N'est-ce pas clair? C'est l'Évangile qui leur a été prêché et ils doivent
être «jugés comme les hommes quant à la chair.» Comment est-ce possible?
Comment un esprit peut-il être baptisé par immersion pour la rémission des
péchés? Ceci ne peut être réalisé que par procuration : les vivants pour
les morts. Quand les esprits des disparus acceptent l'Évangile, leur cœur
se tourne vers leurs enfants sur terre, qui ont la possibilité de se faire
baptiser pour leurs parents défunts, afin que ceux-ci aillent de l'avant
et, comme le dit Pierre, «vivent selon Dieu quant à l'Esprit. » Quel plan
magnifique et cohérent! Quelle merveilleuse démonstration de la justice de
Dieu! Ainsi l'Évangile est à la portée de tous ses enfants, qu'ils l'aient
entendu prêcher dans leur état mortel ou non. La grande majorité des
enfants de nos pères n'ont jamais eu cette chance. C'est parce que Paul
comprenait ce grand principe qu'il écrivit : «Si c'est dans cette vie
seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de
tous les hommes» (1 Cor. 15 :19).
Le prophète Ésaïe comprenait lui aussi ce principe quand il déclara :
En ce temps-là, l'Éternel châtiera dans le ciel l'armée d'en haut, et sur
la terre les rois de la terre.
Ils seront assemblés captifs dans une prison, ils seront enfermés dans des
cachots, et après un grand nombre de jours, ils seront visités (Ésaïe 24
:21, 22), selon la version du roi Jacques. Segond dit : «ils seront
châtiés». N.D.T.
En d'autres termes, Ésaïe vit qu'ils seraient visités, comme le furent les
incrédules de l'époque de Noé, et, naturellement, cette visite était
destinée à leur offrir une seconde chance. Jésus a clairement exposé ceci
en parlant de la transgression de son peuple.
Accorde-toi promptement avec ton adversaire,
pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu'il ne te livre au juge,
que le juge ne te livre à l'officier de justice, et que lu ne sois mis en
prison. Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n'aies
payé lu dernier quadrant (Matt. 5 :25, 26).
Quand on a payé le «dernier quadrant», cela laisse entendre que l'on aura
une seconde chance, comme ceux qui furent incrédules à l'époque de Noé.
Paul a dit ceci concernant l'Évangile du Christ :
Car je n'ai point honte de l'Évangile : c'est une puissance de Dieu pour
le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec,
Parce qu'en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi,
selon qu'il est écrit : le juste vivra par la foi (Rom 1 : 16, 17).
Paul, ou n'importe qui d'autre, aurait bien honte de l'Évangile du Christ
s'il envoyait ou condamnait à la damnation éternelle l'âme de tous les
enfants de notre Père qui ont vécu sur terre et n'ont jamais entendu son
Évangile, ni même le nom du Christ, ainsi que l'affirment nombre de
prédicateurs et de confessions religieuses créées par les hommes. Grâces
soient rendues à Dieu, comme le montre Paul, de ce que, par son Évangile,
la justice de Dieu est révélée. Comment eût-il été possible de le faire
mieux qu'en prévoyant (lue son Évangile ne sera pas seulement prêché à
ceux qui vivent sur terre au cours de cette vie terrestre, mais qu'il sera
prêché également à tous ceux qui sont dans la tombe, et que, grâce au
baptême pour les morts, s'ils acceptent complètement l'Évangile, ils
pourront être «jugés comme les hommes quant à la chair, mais vivre selon
Dieu quant à l'Esprit»?
Paul comprenait quelle serait l'universalité de la prédication du nom du
Christ lorsqu'il disait :
Afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre
et sous la terre,
Et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de
Dieu le Père (Phil. 2 :10, 11).
Ceci, évidemment, les esprits des morts ne peuvent le faire tant que son
nom ne leur a pas été prêché. Par le rétablissement de l'Évangile en notre
dispensation de la plénitude des temps, Dieu a décrété qu'il rassemblerait
en une seule en Christ, toutes les choses se trouvant dans les cieux en
haut et sur la terre en bas. Ses dignes serviteurs qui ont vécu sur terre,
ont reçu la sainte prêtrise et qui sont morts, ont pour mission de prêcher
l'Évangile dans le monde des esprits comme Jésus le fit à ceux qui avaient
été incrédules aux jours de Noé. L'Évangile qui est prêché aux esprits des
défunts est le même que celui que ses serviteurs vivants ont pour mission
de prêcher ici-bas.
Le baptême pour les morts
Le baptême des vivants pour les morts se fait dans les temples du Seigneur
élevés à son nom et sur son ordre dans notre dispensation. Ces temples, on
continuera d'en édifier selon le besoin à mesure que croîtra le royaume,
jusqu'à ce que tous les morts dignes qui acceptent l’Évangile dans le
monde des esprits aient reçu le baptême par les soins des vivants. Il est
évident que cette oeuvre devra se poursuivre tout au long des mille années
du millénium où le Sauveur règnera sur la terre. Pour le moment, nous
dépendons des documents écrits qui ont été conservés, mais pendant le
millénium, nous serons en contact direct avec les cieux. Alors les noms et
les renseignements concernant ceux qui sont prêts et dignes d'être
baptisés seront révélés.
Juste avant de demander aux saints de Corinthe : «Autrement, que feraient
ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent
absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux?» (1 Cor. 15 :29),
Paul décrit l'avènement du Christ pour régner sur la terre, et l'ordre
dans lequel les hommes ressusciteront, avec le Christ pour «prémices» :
Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu
et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute
puissance.
Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses
pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort (1 Cor. 15
:24-26).
C'est pendant cette période qu'il achèvera son oeuvre et mettra tous ses
ennemis sous ses pieds. Ensuite il préparera le royaume à être remis à son
Père et il rassemblera en Christ «toutes choses, tant celles qui sont dans
le ciel que celles qui sont sur la terre.»
A ce moment, ceux qui sont impurs resteront impurs. Tous auront eu
l'occasion de se repentir, et s'ils se sont repentis et ont « payé le
dernier quadrant », ils auront une seconde chance. Mais il y en aura qui
préféreront les ténèbres à la lumière, et ils demeureront dans les
ténèbres.
C’est parce que les prophètes Ésaïe et Michée comprenaient que les temples
(le Dieu des «derniers jours» seraient utilisés dans ce but sacré, qu'ils
déclarèrent :
Et il arrivera, dans les derniers jours, que la montagne ' de la maison de
l'Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu'elle s'élèvera
par-dessus les collines, et que toutes les nations y afflueront.
Des peuples s'y rendront en foule et diront : Venez et montons à la
montagne de l'Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous
enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion
sortira la loi, et de Jérusalem la parole (le l'Éternel (Ésaïe 2 :2, voir
aussi Michée 4 :1, 2).
Cette déclaration d'Esaïe et de Michée s'est littéralement accomplie. Des
gens de toutes les nations, convertis à l'Église de Jésus-Christ des
Saints des Derniers Jours, se sont unis aux saints «sur le sommet des
montagnes» afin (le pouvoir accomplir leurs ordonnances sacrées dans les
saints temples de Dieu.
Les temples des derniers jours
Dans une révélation donnée le 19 janvier 1841 au prophète Joseph Smith,
par laquelle il ordonnait aux saints de construire le temple de Nauvoo en
Illinois, le Seigneur dit :
. . .et bâtissez une maison à mon nom pour que le Très-Haut y habite.
Car il ne se trouve pas de lieu sur terre où il puisse venir rétablir ce
qui a été perdu pour vous, ou qu'il a enlevé, à savoir la plénitude de la
prêtrise.
Car il n'y a pas sur la terre de fonts baptismaux dans lesquels mes saints
puissent être baptisés pour ceux qui sont morts
Car cette ordonnance appartient à ma maison, et ne peut être acceptable
devant moi, si ce n'est dans les jours de votre pauvreté, si vous n'êtes
pas capables de m'édifier une maison (D.&A. 124 :27-30).
Le prophète Joseph Smith déclara plus tard:
. . .C'est pourquoi, présentons, nous, l'Église, le peuple et les saints
des derniers 1mirs, une offrande selon la justice au Seigneur ; et
apportons dans son saint temple, lorsqu'il sera terminé, un livre
contenant les annales de nos morts qui sera digne d'être accepté (D.&A.
128 :24).
À ce jour, l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a
construit et consacré de saints temples aux États-Unis, au Canada, en
Suisse, en Nouvelle-Zélande et en Angleterre comme suit :
Kirtland, Ohio* Idaho Falls, Idaho
Nauvoo, Illinois** Los Angeles, Californie
St-Georges, Utah Berne
Logan, Utah Nouvelle-Zélande
Manti, Utah Londres
Salt Lake City Oakland, Californie
Laie, Oahu, Hawaï Ogden, Utah
Cardston, Alberta, Canada Provo, Utah
Mesa, Arizona Washington D.C.
* Ce temple existe toujours, mais n'est plus un édifice sacré, ayant été
profané par les ennemis de l'Église.
** Détruit par la populace.
Des temples sont aussi en cours de construction à Sao Paulo, (Brésil),
Tokyo (Japon) et Seattle (État de Washington).
D'autres temples, enfin, sont encore sur les planches des architectes :
Mexico, Samoa et Jordan River (Utah).
D'un discours prononcé par Brigham Young lors de la pose de la première
pierre du temple de Salt Lake City, nous citons ce qui suit :
Nous sommes rassemblés ce matin pour une des manifestations les plus
solennelles, les plus intéressantes et les plus merveilleuses qui se
soient jamais produites ou se produiront jamais parmi les enfants des
hommes, tant que la terre continuera dans son organisation actuelle et
sera occupée dans le but actuel. Et je félicite mes frères et mes sœurs de
ce que nous ayons le privilège indicible de nous trouver ici aujourd'hui
et de servir devant le Seigneur en une occasion qui a fait parler les
langues et écrire les plumes des prophètes pendant des siècles et des
siècles (Discours de Brigham Young, p. 423).
La déclaration de Jésus au malfaiteur sur la croix
Ce que Jésus a déclaré à un des malfaiteurs qui étaient crucifiés en même
temps que lui a induit beaucoup de gens à enseigner et à croire qu'une
confession à l'article de la mort serait valable et les ferait admettre
dans le royaume de Dieu. Examinons cette déclaration :
L'un des malfaiteurs crucifiés l'injuriait disant : N'es-tu pas le Christ?
Sauve-toi toi-même et sauve-nous!
Mais l'autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui
subis la même condamnation?
Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes ;
mais celui-ci n’a rien fait de mal.
Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne.
Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi
dans le paradis (Luc 23 :39-43).
Gardez à l'esprit la requête du malfaiteur : «Souviens-toi de moi, quand
tu viendras dans ton règne.» Jésus ne lui promit pas de l'emmener dans son
royaume ce jour-là, il lui dit : «Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le
paradis. » Une étude plus approfondie nous montrera que le paradis n'est
pas le royaume de Dieu.
L’apôtre Paul l'a clairement exprimé :
Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au
troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son
corps je ne sais, Dieu le sait)
Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps, je
ne sais, Dieu le sait)
Fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles ineffables qu'il
n'est pas permis à un homme d'exprimer (2 Cor. 12 :2-4).
Cette Écriture nous montre de toute évidence que le paradis n'est ni le
premier, ni le second, ni le troisième ciel. Donc, le lieu où Jésus promit
d'emmener le malfaiteur était un lieu distinct de ces trois cieux. Si
Jésus n'a pas emmené le malfaiteur au ciel, où l'a-t-il emmené?
Pierre répond à cette question lorsqu'il dit que quand Jésus fut «mis à
mort quant à la chair, mais rendu vivant quant à l'esprit. . . il alla
prêcher aux esprits en prison, qui autrefois avaient été incrédules, ...
aux jours de Noé» (1 Pierre 3 :18-20). Logiquement, c'est là qu'il aurait
emmené le malfaiteur, car bien que le pécheur eût avoué sa culpabilité et
reconnu l'innocence du Sauveur, il ne comprenait pas l'Évangile et n'y
avait pas obéi. C'est pourquoi, comme les autres hommes qui n'avaient pas
obéi à l'Évangile quand ils étaient dans la chair, il devait se l'entendre
prêcher. S'il comprend et accepte l'Évangile dans le monde des esprits,
qui est le paradis, les ordonnances du baptême et de l'imposition des
mains pour le don du Saint-Esprit peuvent lui être conférées par
procuration dans un temple par une personne vivante.
Pour confirmer encore le fait que Jésus n'emmena pas le malfaiteur avec
lui dans son royaume le jour de sa crucifixion, nous rappellerons la
visite de Marie au sépulcre :
Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle
pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre;
Et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été
couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds.
Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur répondit : Parce
qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis.
En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout ; mais elle ne
savait pas que c'était Jésus.
Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Eue, pensant
que c'était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as
emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai.
Jésus lui dit : Marie! Elle se retourna et lui dit en hébreu : Rabbouni !
c'est-à-dire Maître!
Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers
mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon
Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu (Jean 20 :11-17).
Il est clair que, tout en promettant au malfaiteur : «Aujourd'hui, tu
seras avec moi dans le paradis», le Sauveur, trois jours plus tard,
n'était pas encore monté vers son Père céleste.
Alma, un prophète du Livre de Mormon, donne plus de précisions sur l'état
et l'affectation de l'âme de l'homme entre la mort et la résurrection, et
décrit en ces termes la situation au «paradis» :
Maintenant, en ce qui concerne l'état de l'âme entre la mort et la
résurrection, voici, il m'a été appris par un ange que les esprits de tous
les hommes, dès qu'ils ont quitté ce corps mortel, oui, les esprits de
tous les hommes, qu'ils soient bons ou mauvais, retournent à ce Dieu qui
leur a donné la vie.
Alors il arrivera que les esprits de ceux qui sont justes seront reçus
dans un état de félicité, appelé paradis, un état de repos, un état de
paix où ils se reposeront de tout souci et de toute peine.
Et il arrivera que les esprits des méchants ou des pécheurs car ils n'ont
ni part ni portion dans l'Esprit du Seigneur ; car voici, ils ont choisi
les oeuvres du mal au lieu de celles du bien ; c'est pourquoi, l'esprit du
diable est entré en eux et a pris possession de leur maison - et ceux-ci
seront rejetés dans les ténèbres du dehors. Il y aura là des pleurs, des
gémissements et des grincements de dents, et cela à cause de leur propre
iniquité, parce qu'ils sont emmenés captifs à la volonté du diable.
C'est là l'état des âmes des méchants ; oui, dans les ténèbres et dans un
état d'attente terrible et épouvantable de l'indignation ardente de la
colère de Dieu contre eux ; ils demeurent ainsi dans cet état, comme les
justes dans le paradis, jusqu'au jour de leur résurrection (Alma 40
:11-14).
Le riche et Lazare
La parabole du riche et de Lazare, qui porte sur ce sujet est souvent mal
comprise :
D'ailleurs il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui
voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le
faire (Luc 16 :26).
Le président Joseph Fielding Smith, dixième président de l'Église de
l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, commente ce
passage d'Écriture comme suit :
Avant la crucifixion du Seigneur, un immense gouffre séparait les justes
décédés et ceux qui n'avaient pas reçu l'Évangile, et ce gouffre, personne
ne pouvait le traverser (Luc 16 :26). Le Christ le combla et grâce à lui
l’œuvre du salut put être portée dans tous les coins du royaume des
ténèbres. C'est de cette manière que le territoire de l'enfer fut envahi
et que les morts se préparèrent pour les ordonnances de l'Évangile qui
doivent s'accomplir sur la terre puisqu'elles appartiennent à l'épreuve
terrestre (Le chemin de la perfection, pp. 152, 153).
Le baptême pour les morts était administré dans l'Église originelle du
Christ
Epiphane, écrivain du quatrième siècle, disait, en parlant des
marcionites, une secte de chrétiens à laquelle il était opposé :
Dans ce pays - je veux dire l'Asie - et même en Galatie, leur école était
très florissante ; et une tradition nous est parvenue à leur sujet : Quand
un des leurs mourait sans baptême, ils avaient coutume d'en baptiser
d'autres en son nom, de peur qu'à la résurrection il ne fût puni pour
n'avoir pas été baptisé (Hérésies 28 :7).
La citation suivante indique que le baptême par procuration des vivants
pour les morts était pratiqué par certaines sectes des premiers chrétiens
:
Mais de plus grand poids encore que ce qui précède est le témoignage
fourni par les comptes rendus du Concile de Carthage, tenu en 397, qui
déclarent clairement que les chrétiens de cette époque pratiquaient le
baptême par procuration pour les morts, car, dans le sixième canon de ce
concile, l'Église prédominante interdit dorénavant toute administration du
baptême pour les morts. Pourquoi formuler un canon contre cette pratique
si elle n'existait pas parmi les chrétiens de cette époque?
(Mark E. Petersen, Utah Genealogical and Historical Magazine, avril 1933,
p. 63).
Si ce merveilleux principe a été rétabli sur terre en ces derniers jours,
si clairement enseigné dans l'Église primitive, il était introuvable dans
les Églises qui existaient sur terre au moment où Élie visita le prophète
Joseph Smith et OIiver Cowdery et leur conféra les clefs de la prêtrise.
Les Églises étaient unanimes à condamner à la damnation éternelle tous
ceux qui étaient morts sans accepter le Christ, même s'ils n'avaient
jamais entendu prononcer son nom. Les Églises proclamaient également que
la damnation était le lot des petits enfants morts sans les cérémonies de
l'Église, baptême compris, même si ces enfants étaient incapables d'agir
par eux-mêmes. Ce sort devait aussi être celui des nations païennes qui
n'avaient jamais entendu le nom du Christ.
Pearl Buck, auteur de «La Bonne Terre», «Les
fils» et de beaucoup d'autres livres fut déchue en 1933 de sa qualité de
membre de l'Église presbytérienne parce qu'elle n'était pas d'accord avec
la doctrine selon laquelle les races païennes étaient damnées si elles
n'acceptaient pas l'Évangile chrétien.
Mme Pearl S. Buck, qui a mis à profit son expérience de missionnaire
presbytérienne en Chine pour écrire deux ouvrages à succès, va être
remerciée, suite à des écrits récents où elle s'écarte de doctrines
fondamentales de l'Église : c'est ce qui a été révélé à une conférence du
presbytère de New Brunswick [New Jersey]. Le Dr J. Gresham Mechen du
séminaire de théologie de Westminster à Philadelphie a demandé quelle
attitude le bureau des missions étrangères envisageait d'adopter à l'égard
de Mrs Buck. Le Dr Robert E. Speer, secrétaire principal du bureau, a
répondu que le cas de Mme Buck et celui d'une autre personne sont étudiés
ensemble. La seule question qui reste encore est de savoir la manière
chrétienne de procéder, a dit Speer (Salt Lake Telegram, 12 avril 1933).
Mrs Buck a donné plus tard sa démission comme
missionnaire de l'Église presbytérienne. «Je ne suis jamais revenue sur
aucune de mes convictions ... », a-t-elle dit (Deseret News, 2 mai 1933).
Les Églises ont enseigné que tous doivent être membre de l'Evangile
chrétien sous peine d'être damnés, et pourtant aucune occasion n'est
offerte aux races païennes de devenir membres. Où la justice de Dieu
éclate-t-elle dans une telle doctrine?
Il est reconnu que les morts ont besoin du salut
Certains ecclésiastiques ont cependant compris que le principe du salut
pour les morts était nécessaire pour satisfaire la justice de Dieu.
John Frederick Denison Maurice, professeur de théologie au King's College
de Londres, fut démis de ses fonctions parce qu'il avait publié, en 1853,
dans ses «Theological Essays» (Encyclopedia Britannica, 11e édition, vol.
17, p. 910) des idées théologiques prétendument non orthodoxes concernant
le châtiment éternel. Il enseignait que l'amour de Dieu tel qu'il se
révèle à nous dans l'Évangile est incompatible avec l'idée qu'il puisse
permettre que des créatures qu'il a aimées soient vouées à un tourment
sans fin. À son lit de mort, en 1872, un ecclésiastique de ses amis lui
annonça la triste nouvelle qu'il ne serait plus autorisé à prêcher
l'Évangile. On dit qu'il rassembla toute l'énergie dont il disposait
encore et, se dressant sur son lit, déclara : «Si je ne puis plus prêcher
l'Évangile ici, je le prêcherai dans d'autres mondes. »
Henry Ward Beecher, ecclésiastique américain influent (1813-87), fit une
conférence à Nashville, dans le Tennessee, dont le sujet était : Ce qu'a
fait la chrétienté pour civiliser le monde» dans laquelle il disait :
« Qu’a fait l'Afrique pour le monde? Elle n'a jamais produit un sage, un
philosophe, un poète ni un prophète, et pourquoi? Parce que le nom du
Christ et l'influence du christianisme sont à peine connus dans ses
régions arriérées. Des millions de ses enfants ont vécu et sont morts sans
entendre la vérité. Qu'adviendra-t-il d'eux? Seront-ils damnés à jamais?
Non, pas si mon Dieu règne, car ils entendront l'Évangile dans le monde
des esprits.
Frère Matthias F. Cowley, apôtre de l'Église de Jésus-Christ des Saints
des Derniers Jours, dit dans son rapport sur le discours de M. Beecher :
Il poursuivit en montrant de manière irréfutable que le salut pour les
morts est une doctrine scripturaire.
L’auteur n'était pas présent à cette conférence, mais un autre ancien de
l'Église y était, et, à l'issue de la conférence, monta à la tribune et
dit : «Mr Beecher, j'ai été fort intéressé par votre conférence et je
voudrais vous poser une question. Jésus a dit à Nicodème : <Si un homme ne
naît d'eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.> Alors,
comment est-il possible à un homme d'être baptisé dans l’eau alors que son
corps est déjà décomposé en terre?» Le grand prédicateur regarda un moment
celui qui l'interrogeait, puis dit : «Jeune homme, d'où venez vous?» «De
l'Ouest.» «De quelle région de l'Ouest?» «De Salt Lake City», répondit
l’ancien. «Oh, dit Mr Beecher, vous pouvez répondre vous-même à votre
question. Bonsoir. » Et il s'en alla. Mr Beecher en avait probablement
étudié suffisamment sur le sujet du baptême pour les morts pour savoir que
pareille doctrine devait aller de concert avec la prédication aux esprits
des morts, mais il ne désirait pas être accusé d’enseigner le
«mormonisme», c'est pourquoi il ne voulait pas aller aussi loin. Il en dit
assez toutefois pour confirmer les paroles de Joseph Smith et aussi celles
du Sauveur quand il disait que si l'on mettait du vin nouveau dans de
vieilles outres, cela les déchirerait, en d'autres termes, une nouvelle
doctrine dans d'anciens systèmes. (Cowley : Talks on Doctrine, 190-2, pp.
122, 123.)
Le professeur A. Hinderkoper, un écrivain allemand, dit : «Au deuxième et
troisième siècles toutes les branches et toutes les divisions de l'Église
chrétienne-pour autant que nous puissions en juger d'après leurs documents
- croyaient que le Christ avait prêché aux esprits des morts (Ben E. Rich
: Scrapbook of Mormon Literature, Chicago 1910, vol. 1, pp. 321, 322).
Le Dr S. Parkes Cadman, célèbre prédicateur de la radio et ancien
président de l'Union des Églises d'Amérique (Federated Council of Churches
of America) a traité du sujet suivant à la radio à l'intention de millions
d'auditeurs :
Question : À votre avis, qu'advient-il des âmes qui, dans cette vie, n'ont
pas eu l'occasion d'accepter ou de rejeter la vérité telle qu'elle se
trouve dans les évangiles?
Réponse : Ceux qui n'ont jamais entendu le nom de Jésus depuis
l'apparition des premiers êtres humains sur la terre constituent l'énorme
majorité de ceux qui ont vécu et sont morts ici-bas. De plus des centaines
de millions de personnes qui vivent en ce moment se trouvent dans la même
situation. L'imagination n'arrive pas à en concevoir la multitude infinie.
Même aujourd'hui, il se trouve dans les pays chrétiens des multitudes de
gens qui, du fait de leur naissance et de leur éducation, sont presque
aussi ignorants de la religion du Nouveau Testament que l'étaient les
anciens Grecs qui n'avaient jamais entendu parler du Christ. Pensez aussi
à la masse des enfants innocents qui meurent avant d'arriver à l'âge où
l'on est consciemment responsable de sa propre vie.
Même si on n'en saisit pas l'immense portée, votre question serait
accablante si personne, hormis ceux qui croient volontairement et
intelligemment au Christ, n'était admis plus tard dans la présence de
Dieu. Si, comme on nous enseigne à le croire, les myriades incalculables
d'êtres humains qui ont occupé ou occupent encore cette vie existent pour
l'éternité, et doivent la passer quelque part, comment pouvons-nous
restreindre l'efficacité rédemptrice de l'amour divin à ce bref moment de
l'existence mortelle de l'homme ici-bas?
Envisagez-en la conséquence en l'appliquant au destin de ceux qui vous
sont proches, qui vous sont chers. Appliquez-la ensuite à toute
l'humanité. Notre consolation et notre espoir, c'est que, puisque Dieu est
notre Père à tous, il ne perd pas une âme de vue, pas une n'est de moindre
importance pour lui. «Sa miséricorde dure à jamais. » Les confessions qui
restreignent l'exercice de cette miséricorde à la vie actuelle, ne rendent
pas justice à sa vertu salvatrice et font du tort à la cause pour laquelle
elles ont été élaborées (Rapporté par le Millennial Star, vol. 98, 13 août
1936, p. 514.)
Bien que beaucoup de ces ecclésiastiques aient senti la nécessité d'une
oeuvre pour les morts, aucun d'entre eux n'avait un programme précis à
proposer et l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours n'en
aurait pas eu davantage, n'était que Dieu a révélé ces enseignements en
envoyant Élie au prophète Joseph Smith. Nous l'avons donc reçu par
révélation et non en lisant la Bible. Nous utilisons la Bible pour montrer
que ce principe y était enseigné.
Joseph Smith, parlant de la responsabilité que nous a imposée le Seigneur
de veiller à ce que nos morts reçoivent les bénédictions de l'Évangile, a
dit :
La plus grande responsabilité dont Dieu nous ait chargés dans ce monde,
c'est de rechercher nos morts ...
Les saints qui la négligent au détriment de leurs parents défunts, le font
au péril de leur propre salut (Joseph Fielding Smith, Enseignements du
prophète Joseph Smith, pp. 502, 267).
Fruits de la mission et de l’œuvre d'Élie
Quelle preuve avons-nous que la promesse de Malachie s'est accomplie? Si
Joseph Smith et Oliver Cowdery avaient raconté un mensonge en disant
qu'Élie leur était apparu, le cœur des enfants ne se serait pas tourné
vers leurs pères. Personne d'autre n'a prétendu qu'Élie lui avait remis
ces clés.
Le cœur des enfants ne s'est pas tourné vers leurs pères avant cette
proclamation de Joseph et Oliver.
Il est bon de savoir, à ce propos, qu'en 1836 il n'y avait pas de société
généalogique, ni aux États-Unis, ni en Europe. On gardait les arbres
généalogiques des familles royales et nobles, mais à part cela on
n'accordait que très peu d'attention aux registres des morts dans les pays
chrétiens. Le premier effort organisé pour réunir et classer les
généalogies des gens du commun apparut peu après la venue d'Élie. Ce fut
la formation de la New England Historic and Genealogical Society. En 1844,
cette société reçut un statut légal. Son but principal est de recueillir
et de publier des données sur les familles américaines. La New York
genealogical and Biographical Society reçut ses statuts en 1869. La
Pennsylvania Genealogical Society, la Maine Genealogical Society, ainsi
que d'autres sociétés du même genre au Maryland, au New Hampshire, au New
Jersey, à Rhode Island, au Connecticut et dans la plupart des autres États
de l'Union, ont toutes été organisées depuis 1836. Beaucoup de sociétés
ont également été organisées en Grande-Bretagne et sur le continent
européen, mais toutes depuis qu'ont été rendues, à la terre les clés de la
prêtrise qui ont planté dans le cœur des enfants les promesses faites à
leurs pères (Le chemin de la perfection. pp. 154, 155).
Des centaines de milliers de documents généalogiques ont été rassemblés.
Cet esprit qui tourne le cœur des enfants vers leurs pères a envahi la
terre entière depuis qu'Élie est venu accomplir la mission promise. Bien
que cet esprit soit invisible, son action a touché le cœur d'hommes et de
femmes dans le monde entier. Ils ne savent pas pourquoi ils rassemblent
des documents généalogiques, et pourtant cette oeuvre a progressé à pas de
géant : c’est vraiment en soi «une oeuvre merveilleuse et un prodige». Les
cas suivants illustrent l'action de cet esprit :
Lorsque l'auteur était président de la Mission des États du Sud, un
nouveau converti entra à la bibliothèque de Jacksonville, en Floride, à la
recherche de la généalogie de sa famille, et trouva un livre écrit par un
parent éloigné, juge au Texas. La préface disait à peu près ceci :
Ce livre est le fruit de beaucoup de temps, d'efforts et d'argent de la
part de ma femme et de moi-même. Pourquoi nous l'avons fait, nous ne le
savons, mais nous faisons confiance dans la providence du Tout-Puissant :
il aura son utilité.
Lorsqu'il était président du pieu de Hollywood à Los Angeles, il y a
quelques années, l'auteur eut l'occasion d'assister à une soirée organisée
par les chercheurs de généalogie du pieu. À cette réunion assistait aussi
le président du comité de la Bibliothèque de Los Angeles. La discussion
étant venue sur ce sujet, il avoua que son violon d'Ingres était la
recherche généalogique que sa chambre forte était remplie de documents et
de manuscrits qui avaient coûté des milliers et des milliers de dollars.
Il dit qu'il ne savait au juste à quoi lui serviraient tous ces
renseignements quand il les aurait réunis, mais il s'y sentait poussé et
il ne pouvait s'en débarrasser.
Il y a quelques années, lorsque l'auteur était dans la Mission des États
du Nord-Ouest, président de la branche de Portland, dans l'Oregon, il
rencontra un homme qui voyageait depuis des mois à la recherche d'éléments
pour la généalogie de sa famille. Il vivait dans l'Est, mais pour le
moment, sa recherche et ses investigations l'avaient amené à Portland. Il
déclara qu'il ne pouvait comprendre l'intérêt qu'il éprouvait pour la
question, mais qu'il ne pouvait y rester indifférent.
Il eût été tout aussi malaisé pour ces hommes de comprendre qu'ils étaient
poussés par l'esprit d'Élie ramené sur terre, que pour Colomb de
comprendre que c'était l'esprit du Seigneur qui le conduisait jusqu'en
Amérique (voir 1 Néphi 13 :12).
Dieu possède mille moyens
D'exécuter ses plans.
Au-dessus des mers il se tient
Et dompte l'ouragan.
(D'après William Cowper)
Il est merveilleux de constater comment les saints des derniers jours
reçoivent l'aide divine pour obtenir les données généalogiques nécessaires
pour leur permettre d'accomplir dans les temples du Seigneur les baptêmes
destinés à leurs parents défunts. Mais nous n'essaierons pas de relater
ici ces expériences.
Il suffit de savoir qu'en matière de tenue de documents, de création de
bibliothèques généalogiques et d'organisations familiales, et de
composition de livres et de feuilles généalogiques, il y a eu un grand
changement dans le monde depuis qu'Élie a visité Joseph Smith et Oliver
Cowdery et leur a conféré les clés qui permettent de «tourner le cœur des
enfants vers leurs pères. »
Encore une fois, un homme n'aurait pu faire ceci de lui-même, et il
n'aurait pu le faire en lisant la Bible. Ceci est l’œuvre de Dieu dans le
cadre du «rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche
de tous ses saints prophètes depuis le commencement du monde» (Actes 3
:21). Selon la version du roi Jacques ; Segond dit : « ... dont Dieu a
parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes». N.D.T.
Déjà, l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours possède une
des plus grandes et des meilleures bibliothèques de généalogie du monde et
l'Église a microfilmé de nombreux documents généalogiques des nations du
monde. Pour assurer la conservation de ces documents l'Église a creusé,
dans des montagnes de granit situées à 35 kilomètres seulement de Salt
Lake City, une série géante de chambres fortes. On y assure des conditions
parfaites de conservation pour les microfilms qu'on y entrepose.
Nous pouvons prédire à coup sûr que dans un avenir pas tellement éloigné,
la Bibliothèque de Généalogie de l'Église non seulement sera la meilleure
du monde, mais qu'elle sera aussi un dépôt pour les registres de la
plupart des autres bibliothèques généalogiques.
Assurément, Élie doit être satisfait de ce qui a été accompli dans le
monde parce que, le 3 avril 1836, dans le temple de Kirtland en Ohio, il a
révélé à .Joseph Smith et Oliver Cowdery les clés de cette prêtrise ou
autorité d'accomplir l’œuvre qui ramène «le cœur des pères à leurs enfants
et le cœur des enfants à leurs pères.»
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