CHAPITRE 13 : LA MISSION D'ELIE

Prédiction de la venue d'Élie

Le grand événement que nous allons maintenant envisager dans le «rétablissement de toutes choses» (Actes 3 :19-21), c'est la venue d'Élie en accomplissement de la prophétie de Malachie :

Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable.
Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper la terre de malédiction (Mal 4 :5, 6), version du roi Jacques. Segond dit : «de peur que je ne vienne frapper le pays d'interdit» (N.d.T.)

À part l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, à quelle Église peut-on s'adresser aujourd'hui pour apprendre qu'Élie est venu en accomplissement de cette prophétie? Aux yeux de Dieu, sa venue est de la plus haute importance pour la réalisation de ses intentions concernant les enfants des hommes et pour l'établissement de son royaume des derniers jours. Si Élie ne venait pas accomplir sa mission de ramener le cœur des pères à leurs enfants et le cœur des enfants à leurs pères, le Seigneur viendrait «frapper la terre de malédiction».
Le Seigneur promit qu'il enverrait Élie, le prophète, «avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable» et qui peut prétendre arrêter sa main et l'empêcher de tenir sa promesse? Lorsqu'on a la chance de vivre sur terre au moment de la venue d'Élie, ne doit-on pas vouloir être au courant et connaître le message que celui-ci doit apporter pour justifier son envoi du ciel pour éviter que la terre ne soit frappée de malédiction?

Essai d'explication de la prophétie de Malachie

Le passage suivant relatif à l'accomplissement de la prophétie de Malachie est intéressant :

Le livre se termine sur une invitation à se souvenir de la loi de Moïse (probablement le Deutéronome, dont les règles rituelles et morales avaient été violées), et sur la promesse du retour d'Élie qui avait quitté le monde environ quatre cents ans auparavant, promesse qui implique que l'on considère maintenant que l'ère des prophètes est terminée ; et quand il viendra, sa mission sera de ramener l'harmonie dans les foyers qui ont été dévastés par le divorce (cf Michée 7 : 5) ; sinon, le pays serait frappé de destruction (extrait de The Abingdon Bible Commentary, New York et Nashville, Abingdon Press, 1929, p. 836).

Comment Élie pourrait-il «ramener l'harmonie dans les foyers qui ont été dévastés par le divorce»? Dans trop de cas, une tierce personne intervient avant qu'il y ait divorce et il s'ensuit souvent un autre mariage. L'explication fournie par ce commentaire n'est qu'une théorie erronée, rien de plus. Nous n'en saurions pas plus que nous n'en lisons dans la Bible sur la venue d'Élie et la nature de sa mission, n'était le fait qu'il est vraiment venu et qu'il a rendu visite le 3 avril 1836, à Joseph Smith et à Oliver Cowdery dans le temple de Kirtland, en Ohio.

Version de Moroni de la prophétie de Malachie

Lorsque l'ange Moroni visita Joseph Smith, le 21 septembre 1823, il cita plusieurs passages des Écritures qui, selon lui, allaient bientôt être accomplis. Parmi ceux-ci se trouvait le quatrième chapitre de Malachie dont nous venons de parler, quoiqu'il différât légèrement du texte que nous trouvons dans notre Bible. Il cita comme suit les versets cinq et six :

... Voici, je vous révélerai la prêtrise par la main d'Élie le prophète avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable.
... Et il implantera dans le cœur des enfants les promesses faites aux pères, et le cœur des enfants se tournera vers leurs pères ; s'il n'en était pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée à sa venue (Joseph Smith 2 :38, 39).

Le 3 avril 1836, après la consécration du temple de Kirtland, le Sauveur, Moïse, Élias et Élie apparurent à Joseph Smith et à Oliver Cowdery. Après avoir relaté la visite du Sauveur, celle de Moïse et d'Élias, Joseph Smith parle en ces termes de la visite d'Élie :

. . . une autre vision, grande et glorieuse, se déploya devant nos yeux : Élie, le prophète qui fut enlevé au ciel sans goûter la mort, se tint devant nous et dit :
Voici, le temps est pleinement arrivé, ce temps dont a parlé Malachie, lorsqu'il a témoigné qu'il (Élie) serait envoyé avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable, pour tourner le cœur des pères vers les enfants, et le cœur des enfants vers les pères, de peur que la terre tout entière ne soit frappée de malédiction.
C'est pourquoi les clefs de cette dispensation sont remises entre vos mains, et vous saurez par là que le jour de l'Éternel, ce jour grand et redoutable est proche, et même à la porte (D.&A. 110 : 13-16).

Quand Élie eut remis aux mains de Joseph Smith et d'Oliver Cowdery les clefs de notre dispensation pour tourner le cœur des pères vers les enfants et le cœur des enfants vers leurs pères, ils se mirent en devoir d'expliquer à leurs collaborateurs et aux membres de l'Église cette doctrine nouvelle et étrange du baptême pour les morts. Ils dirent que les vivants pouvaient être baptisés pour leurs bien-aimés, qui étaient morts sans avoir cette chance. La connaissance de cette grande vérité a déterminé «le cœur des enfants» à se tourner «vers leurs pères», et les enfants à rechercher leur généalogie de façon à pouvoir être baptisés pour leurs parents défunts. C'est dans ce but que le Seigneur renvoya Élie sur terre comme Malachie l'avait promis et comme Moroni l'avait annoncé à Joseph Smith.

Toutes choses seront rassemblées en une

Dans une révélation adressée en septembre 1830 au prophète Joseph Smith, le Seigneur considérait que cette oeuvre des vivants pour les morts faisait partie intégrante de l'Évangile de la dernière dispensation. Après avoir expliqué comment il avait envoyé Pierre, Jacques et Jean ordonner Joseph et Oliver apôtres et témoins spéciaux, et leur donner les clefs de son royaume en cette dispensation de la plénitude des temps, il ajouta :

... au cours de laquelle je rassemblerai toutes choses en une, tant celles qui sont dans le ciel que celles qui sont sur la terre ; et aussi avec tous ceux que mon Père m'a donnés de parmi le monde (D.&A. 27 :13, 14).

Il est évident que la dispensation de la plénitude des temps doit être essentiellement une oeuvre qui se poursuit tant dans le ciel que sur la terre, puisque le Seigneur avait décrété qu'en cette dispensation il rassemblerait «toutes choses en une, tant celles qui sont dans le ciel que celles qui sont sur la terre», ainsi que tous ceux que le Père lui avait donnés «de parmi le monde». Ce rassemblement de toutes choses en une exige naturellement une organisation, un plan et montre à quel point notre dispensation de l'Évangile doit être universelle et complète, et pourquoi Élie devait être envoyé pour remettre les clefs qu'il détenait en vue de cette grande réalisation.
Ce que le Seigneur envisageait de faire à ce sujet dans notre dispensation, il l'a également révélé à Paul :

Nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu'il avait formé en lui-même,
Pour le mettre à exécution dans la dispensation de la plénitude des temps, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre (Éph. 1 :9, 10), selon la version du roi Jacques. Segond dit : «Pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis ... » N.d.T.

Ce rassemblement de «toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre» est un ministère spécial et très sacré, que le prophète Joseph Smith présenta à l'Église avec quelques détails :

Et maintenant, mes frères et sœurs tendrement aimés, laissez-moi vous assurer que ce sont là des principes à propos des morts et des vivants sur lesquels on ne peut pas passer à la légère, car ils ont trait à notre salut. Car leur salut est nécessaire et essentiel à notre salut, comme le dit Paul concernant les pères - que sans nous ils ne peuvent être rendus parfaits -et nous ne pourrons pas non plus être rendus parfaits sans nos morts.
Et maintenant à propos du baptême pour les morts, je vais vous donner une autre citation de Paul, 1 Corinthiens 15 :29 : Autrement que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux?
Et en outre, dans le même ordre d'idées que cette citation, je vais vous donner une citation d'un des prophètes dont l’œil était fixé sur le rétablissement de la prêtrise, les gloires qui devaient être révélées dans les derniers jours, et tout spécialement ce sujet, le plus glorieux de tous les sujets qui appartiennent à l'Évangile éternel, à savoir le baptême pour les morts, car Malachie dit au dernier chapitre, versets 5 et 6 : Voici, je vous enverrai Élie le prophète avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour ,grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d'interdit.
J'aurais pu donner de tout ceci une traduction plus claire, mais elle est suffisamment claire telle qu'elle est pour satisfaire mon but. Il suffit de savoir dans ce cas que la terre sera frappée de malédiction à moins qu'il y ait un chaînon d'une sorte ou d'une autre entre les pères et les enfants dans un domaine ou l'autre ; et voici, quel est ce domaine? C'est le baptême pour les morts. Car sans eux nous ne pouvons pas être rendus parfaits, et sans nous ils ne peuvent pas non plus être rendus parfaits. Et ni eux, ni nous ne pouvons être rendus parfaits sans ceux qui sont également morts dans l'Évangile ; car il est nécessaire pour l'inauguration de la dispensation de la plénitude (les temps, laquelle dispensation commence à être inaugurée, qu'une union totale, complète et parfaite et une fusion de dispensations, de clefs, de pouvoirs et de gloires se produisent et soient révélées depuis le temps d'Adam jusqu'à nos jours. Et non seulement cela, mais ce qui n'a jamais été révélé depuis la fondation du monde, mais a été caché aux sages et aux prudents sera révélé à des petits enfants et à des nourrissons en cette dispensation qui est la dispensation de la plénitude des temps (D.&A. 128 :15-18).

L'Évangile est prêché aux morts

Maintenant que nous avons vu ce que Joseph Smith était à même d'annoncer au monde grâce à la visite du prophète Élie, prenons les passages de la Bible et notons le rapport étroit qui existe entre les deux récits de la venue et de sa mission :

En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendue vivront ...
Ne vous étonnez pas de cela ; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix (Jean 5 :25, 28).

C'est là une promesse fort nette, et personne n'a le droit de douter de son accomplissement. Il est clair que Jésus avait l'intention, quand il aurait achevé sa mission sur terre, de faire entendre sa voix aux morts :

Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l’Esprit.
Dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison,
Qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de l'Arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c'est-à-dire huit, furent sauvées à travers l'eau.
Cette eau était une figure du baptême, qui n'est pas la purification des souillures du corps, mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus-Christ (1 Pierre 3 :18-21).

Était-il possible d'annoncer plus nettement que la promesse selon laquelle les morts et ceux qui étaient au tombeau entendraient la voix de Jésus était accomplie, que ne le fit Pierre en montrant que Jésus avait prêché aux morts qui avaient été incrédules du temps de Noé?
S'il a prêché à ceux qui avaient été incrédules, on pourrait en bonne logique poser la question : «Qu'est-ce qu'il a prêché?» Il n'avait qu'un message, c'est-à-dire, son Évangile de foi, de repentance, de baptême par immersion pour la rémission des péchés, et d'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit.
Lisez dans le récit de Pierre ce que le Christ a prêché aux esprits qui avaient été incrédules :

Car l'Evangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l'Esprit (1 Pierre 4 :6).

N'est-ce pas clair? C'est l'Évangile qui leur a été prêché et ils doivent être «jugés comme les hommes quant à la chair.» Comment est-ce possible? Comment un esprit peut-il être baptisé par immersion pour la rémission des péchés? Ceci ne peut être réalisé que par procuration : les vivants pour les morts. Quand les esprits des disparus acceptent l'Évangile, leur cœur se tourne vers leurs enfants sur terre, qui ont la possibilité de se faire baptiser pour leurs parents défunts, afin que ceux-ci aillent de l'avant et, comme le dit Pierre, «vivent selon Dieu quant à l'Esprit. » Quel plan magnifique et cohérent! Quelle merveilleuse démonstration de la justice de Dieu! Ainsi l'Évangile est à la portée de tous ses enfants, qu'ils l'aient entendu prêcher dans leur état mortel ou non. La grande majorité des enfants de nos pères n'ont jamais eu cette chance. C'est parce que Paul comprenait ce grand principe qu'il écrivit : «Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes» (1 Cor. 15 :19).

Le prophète Ésaïe comprenait lui aussi ce principe quand il déclara :

En ce temps-là, l'Éternel châtiera dans le ciel l'armée d'en haut, et sur la terre les rois de la terre.
Ils seront assemblés captifs dans une prison, ils seront enfermés dans des cachots, et après un grand nombre de jours, ils seront visités (Ésaïe 24 :21, 22), selon la version du roi Jacques. Segond dit : «ils seront châtiés». N.D.T.

En d'autres termes, Ésaïe vit qu'ils seraient visités, comme le furent les incrédules de l'époque de Noé, et, naturellement, cette visite était destinée à leur offrir une seconde chance. Jésus a clairement exposé ceci en parlant de la transgression de son peuple.

Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu'il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l'officier de justice, et que lu ne sois mis en prison. Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n'aies payé lu dernier quadrant (Matt. 5 :25, 26).

Quand on a payé le «dernier quadrant», cela laisse entendre que l'on aura une seconde chance, comme ceux qui furent incrédules à l'époque de Noé. Paul a dit ceci concernant l'Évangile du Christ :

Car je n'ai point honte de l'Évangile : c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec,
Parce qu'en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit : le juste vivra par la foi (Rom 1 : 16, 17).

Paul, ou n'importe qui d'autre, aurait bien honte de l'Évangile du Christ s'il envoyait ou condamnait à la damnation éternelle l'âme de tous les enfants de notre Père qui ont vécu sur terre et n'ont jamais entendu son Évangile, ni même le nom du Christ, ainsi que l'affirment nombre de prédicateurs et de confessions religieuses créées par les hommes. Grâces soient rendues à Dieu, comme le montre Paul, de ce que, par son Évangile, la justice de Dieu est révélée. Comment eût-il été possible de le faire mieux qu'en prévoyant (lue son Évangile ne sera pas seulement prêché à ceux qui vivent sur terre au cours de cette vie terrestre, mais qu'il sera prêché également à tous ceux qui sont dans la tombe, et que, grâce au baptême pour les morts, s'ils acceptent complètement l'Évangile, ils pourront être «jugés comme les hommes quant à la chair, mais vivre selon Dieu quant à l'Esprit»?
Paul comprenait quelle serait l'universalité de la prédication du nom du Christ lorsqu'il disait :

Afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
Et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père (Phil. 2 :10, 11).

Ceci, évidemment, les esprits des morts ne peuvent le faire tant que son nom ne leur a pas été prêché. Par le rétablissement de l'Évangile en notre dispensation de la plénitude des temps, Dieu a décrété qu'il rassemblerait en une seule en Christ, toutes les choses se trouvant dans les cieux en haut et sur la terre en bas. Ses dignes serviteurs qui ont vécu sur terre, ont reçu la sainte prêtrise et qui sont morts, ont pour mission de prêcher l'Évangile dans le monde des esprits comme Jésus le fit à ceux qui avaient été incrédules aux jours de Noé. L'Évangile qui est prêché aux esprits des défunts est le même que celui que ses serviteurs vivants ont pour mission de prêcher ici-bas.

Le baptême pour les morts

Le baptême des vivants pour les morts se fait dans les temples du Seigneur élevés à son nom et sur son ordre dans notre dispensation. Ces temples, on continuera d'en édifier selon le besoin à mesure que croîtra le royaume, jusqu'à ce que tous les morts dignes qui acceptent l’Évangile dans le monde des esprits aient reçu le baptême par les soins des vivants. Il est évident que cette oeuvre devra se poursuivre tout au long des mille années du millénium où le Sauveur règnera sur la terre. Pour le moment, nous dépendons des documents écrits qui ont été conservés, mais pendant le millénium, nous serons en contact direct avec les cieux. Alors les noms et les renseignements concernant ceux qui sont prêts et dignes d'être baptisés seront révélés.
Juste avant de demander aux saints de Corinthe : «Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux?» (1 Cor. 15 :29), Paul décrit l'avènement du Christ pour régner sur la terre, et l'ordre dans lequel les hommes ressusciteront, avec le Christ pour «prémices» :

Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance.
Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort (1 Cor. 15 :24-26).

C'est pendant cette période qu'il achèvera son oeuvre et mettra tous ses ennemis sous ses pieds. Ensuite il préparera le royaume à être remis à son Père et il rassemblera en Christ «toutes choses, tant celles qui sont dans le ciel que celles qui sont sur la terre.»
A ce moment, ceux qui sont impurs resteront impurs. Tous auront eu l'occasion de se repentir, et s'ils se sont repentis et ont « payé le dernier quadrant », ils auront une seconde chance. Mais il y en aura qui préféreront les ténèbres à la lumière, et ils demeureront dans les ténèbres.
C’est parce que les prophètes Ésaïe et Michée comprenaient que les temples (le Dieu des «derniers jours» seraient utilisés dans ce but sacré, qu'ils déclarèrent :

Et il arrivera, dans les derniers jours, que la montagne ' de la maison de l'Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, et que toutes les nations y afflueront.
Des peuples s'y rendront en foule et diront : Venez et montons à la montagne de l'Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole (le l'Éternel (Ésaïe 2 :2, voir aussi Michée 4 :1, 2).

Cette déclaration d'Esaïe et de Michée s'est littéralement accomplie. Des gens de toutes les nations, convertis à l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, se sont unis aux saints «sur le sommet des montagnes» afin (le pouvoir accomplir leurs ordonnances sacrées dans les saints temples de Dieu.

Les temples des derniers jours

Dans une révélation donnée le 19 janvier 1841 au prophète Joseph Smith, par laquelle il ordonnait aux saints de construire le temple de Nauvoo en Illinois, le Seigneur dit :

. . .et bâtissez une maison à mon nom pour que le Très-Haut y habite.
Car il ne se trouve pas de lieu sur terre où il puisse venir rétablir ce qui a été perdu pour vous, ou qu'il a enlevé, à savoir la plénitude de la prêtrise.
Car il n'y a pas sur la terre de fonts baptismaux dans lesquels mes saints puissent être baptisés pour ceux qui sont morts
Car cette ordonnance appartient à ma maison, et ne peut être acceptable devant moi, si ce n'est dans les jours de votre pauvreté, si vous n'êtes pas capables de m'édifier une maison (D.&A. 124 :27-30).

Le prophète Joseph Smith déclara plus tard:

. . .C'est pourquoi, présentons, nous, l'Église, le peuple et les saints des derniers 1mirs, une offrande selon la justice au Seigneur ; et apportons dans son saint temple, lorsqu'il sera terminé, un livre contenant les annales de nos morts qui sera digne d'être accepté (D.&A. 128 :24).

À ce jour, l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a construit et consacré de saints temples aux États-Unis, au Canada, en Suisse, en Nouvelle-Zélande et en Angleterre comme suit :

Kirtland, Ohio* Idaho Falls, Idaho
Nauvoo, Illinois** Los Angeles, Californie
St-Georges, Utah Berne
Logan, Utah Nouvelle-Zélande
Manti, Utah Londres
Salt Lake City Oakland, Californie
Laie, Oahu, Hawaï Ogden, Utah
Cardston, Alberta, Canada Provo, Utah
Mesa, Arizona Washington D.C.
* Ce temple existe toujours, mais n'est plus un édifice sacré, ayant été profané par les ennemis de l'Église.
** Détruit par la populace.

Des temples sont aussi en cours de construction à Sao Paulo, (Brésil), Tokyo (Japon) et Seattle (État de Washington).
D'autres temples, enfin, sont encore sur les planches des architectes : Mexico, Samoa et Jordan River (Utah).
D'un discours prononcé par Brigham Young lors de la pose de la première pierre du temple de Salt Lake City, nous citons ce qui suit :

Nous sommes rassemblés ce matin pour une des manifestations les plus solennelles, les plus intéressantes et les plus merveilleuses qui se soient jamais produites ou se produiront jamais parmi les enfants des hommes, tant que la terre continuera dans son organisation actuelle et sera occupée dans le but actuel. Et je félicite mes frères et mes sœurs de ce que nous ayons le privilège indicible de nous trouver ici aujourd'hui et de servir devant le Seigneur en une occasion qui a fait parler les langues et écrire les plumes des prophètes pendant des siècles et des siècles (Discours de Brigham Young, p. 423).

La déclaration de Jésus au malfaiteur sur la croix

Ce que Jésus a déclaré à un des malfaiteurs qui étaient crucifiés en même temps que lui a induit beaucoup de gens à enseigner et à croire qu'une confession à l'article de la mort serait valable et les ferait admettre dans le royaume de Dieu. Examinons cette déclaration :

L'un des malfaiteurs crucifiés l'injuriait disant : N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous!
Mais l'autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation?
Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal.
Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne.
Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis (Luc 23 :39-43).

Gardez à l'esprit la requête du malfaiteur : «Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne.» Jésus ne lui promit pas de l'emmener dans son royaume ce jour-là, il lui dit : «Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis. » Une étude plus approfondie nous montrera que le paradis n'est pas le royaume de Dieu.
L’apôtre Paul l'a clairement exprimé :

Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait)
Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps, je ne sais, Dieu le sait)
Fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer (2 Cor. 12 :2-4).

Cette Écriture nous montre de toute évidence que le paradis n'est ni le premier, ni le second, ni le troisième ciel. Donc, le lieu où Jésus promit d'emmener le malfaiteur était un lieu distinct de ces trois cieux. Si Jésus n'a pas emmené le malfaiteur au ciel, où l'a-t-il emmené?
Pierre répond à cette question lorsqu'il dit que quand Jésus fut «mis à mort quant à la chair, mais rendu vivant quant à l'esprit. . . il alla prêcher aux esprits en prison, qui autrefois avaient été incrédules, ... aux jours de Noé» (1 Pierre 3 :18-20). Logiquement, c'est là qu'il aurait emmené le malfaiteur, car bien que le pécheur eût avoué sa culpabilité et reconnu l'innocence du Sauveur, il ne comprenait pas l'Évangile et n'y avait pas obéi. C'est pourquoi, comme les autres hommes qui n'avaient pas obéi à l'Évangile quand ils étaient dans la chair, il devait se l'entendre prêcher. S'il comprend et accepte l'Évangile dans le monde des esprits, qui est le paradis, les ordonnances du baptême et de l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit peuvent lui être conférées par procuration dans un temple par une personne vivante.
Pour confirmer encore le fait que Jésus n'emmena pas le malfaiteur avec lui dans son royaume le jour de sa crucifixion, nous rappellerons la visite de Marie au sépulcre :

Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre;
Et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds.
Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur répondit : Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis.
En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout ; mais elle ne savait pas que c'était Jésus.
Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Eue, pensant que c'était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai.
Jésus lui dit : Marie! Elle se retourna et lui dit en hébreu : Rabbouni ! c'est-à-dire Maître!
Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu (Jean 20 :11-17).

Il est clair que, tout en promettant au malfaiteur : «Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis», le Sauveur, trois jours plus tard, n'était pas encore monté vers son Père céleste.
Alma, un prophète du Livre de Mormon, donne plus de précisions sur l'état et l'affectation de l'âme de l'homme entre la mort et la résurrection, et décrit en ces termes la situation au «paradis» :

Maintenant, en ce qui concerne l'état de l'âme entre la mort et la résurrection, voici, il m'a été appris par un ange que les esprits de tous les hommes, dès qu'ils ont quitté ce corps mortel, oui, les esprits de tous les hommes, qu'ils soient bons ou mauvais, retournent à ce Dieu qui leur a donné la vie.
Alors il arrivera que les esprits de ceux qui sont justes seront reçus dans un état de félicité, appelé paradis, un état de repos, un état de paix où ils se reposeront de tout souci et de toute peine.
Et il arrivera que les esprits des méchants ou des pécheurs car ils n'ont ni part ni portion dans l'Esprit du Seigneur ; car voici, ils ont choisi les oeuvres du mal au lieu de celles du bien ; c'est pourquoi, l'esprit du diable est entré en eux et a pris possession de leur maison - et ceux-ci seront rejetés dans les ténèbres du dehors. Il y aura là des pleurs, des gémissements et des grincements de dents, et cela à cause de leur propre iniquité, parce qu'ils sont emmenés captifs à la volonté du diable.
C'est là l'état des âmes des méchants ; oui, dans les ténèbres et dans un état d'attente terrible et épouvantable de l'indignation ardente de la colère de Dieu contre eux ; ils demeurent ainsi dans cet état, comme les justes dans le paradis, jusqu'au jour de leur résurrection (Alma 40 :11-14).

Le riche et Lazare

La parabole du riche et de Lazare, qui porte sur ce sujet est souvent mal comprise :

D'ailleurs il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire (Luc 16 :26).

Le président Joseph Fielding Smith, dixième président de l'Église de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, commente ce passage d'Écriture comme suit :

Avant la crucifixion du Seigneur, un immense gouffre séparait les justes décédés et ceux qui n'avaient pas reçu l'Évangile, et ce gouffre, personne ne pouvait le traverser (Luc 16 :26). Le Christ le combla et grâce à lui l’œuvre du salut put être portée dans tous les coins du royaume des ténèbres. C'est de cette manière que le territoire de l'enfer fut envahi et que les morts se préparèrent pour les ordonnances de l'Évangile qui doivent s'accomplir sur la terre puisqu'elles appartiennent à l'épreuve terrestre (Le chemin de la perfection, pp. 152, 153).

Le baptême pour les morts était administré dans l'Église originelle du Christ

Epiphane, écrivain du quatrième siècle, disait, en parlant des marcionites, une secte de chrétiens à laquelle il était opposé :

Dans ce pays - je veux dire l'Asie - et même en Galatie, leur école était très florissante ; et une tradition nous est parvenue à leur sujet : Quand un des leurs mourait sans baptême, ils avaient coutume d'en baptiser d'autres en son nom, de peur qu'à la résurrection il ne fût puni pour n'avoir pas été baptisé (Hérésies 28 :7).

La citation suivante indique que le baptême par procuration des vivants pour les morts était pratiqué par certaines sectes des premiers chrétiens :

Mais de plus grand poids encore que ce qui précède est le témoignage fourni par les comptes rendus du Concile de Carthage, tenu en 397, qui déclarent clairement que les chrétiens de cette époque pratiquaient le baptême par procuration pour les morts, car, dans le sixième canon de ce concile, l'Église prédominante interdit dorénavant toute administration du baptême pour les morts. Pourquoi formuler un canon contre cette pratique si elle n'existait pas parmi les chrétiens de cette époque?
(Mark E. Petersen, Utah Genealogical and Historical Magazine, avril 1933, p. 63).

Si ce merveilleux principe a été rétabli sur terre en ces derniers jours, si clairement enseigné dans l'Église primitive, il était introuvable dans les Églises qui existaient sur terre au moment où Élie visita le prophète Joseph Smith et OIiver Cowdery et leur conféra les clefs de la prêtrise. Les Églises étaient unanimes à condamner à la damnation éternelle tous ceux qui étaient morts sans accepter le Christ, même s'ils n'avaient jamais entendu prononcer son nom. Les Églises proclamaient également que la damnation était le lot des petits enfants morts sans les cérémonies de l'Église, baptême compris, même si ces enfants étaient incapables d'agir par eux-mêmes. Ce sort devait aussi être celui des nations païennes qui n'avaient jamais entendu le nom du Christ.

 

Pearl Buck, auteur de «La Bonne Terre», «Les fils» et de beaucoup d'autres livres fut déchue en 1933 de sa qualité de membre de l'Église presbytérienne parce qu'elle n'était pas d'accord avec la doctrine selon laquelle les races païennes étaient damnées si elles n'acceptaient pas l'Évangile chrétien.

Mme Pearl S. Buck, qui a mis à profit son expérience de missionnaire presbytérienne en Chine pour écrire deux ouvrages à succès, va être remerciée, suite à des écrits récents où elle s'écarte de doctrines fondamentales de l'Église : c'est ce qui a été révélé à une conférence du presbytère de New Brunswick [New Jersey]. Le Dr J. Gresham Mechen du séminaire de théologie de Westminster à Philadelphie a demandé quelle attitude le bureau des missions étrangères envisageait d'adopter à l'égard de Mrs Buck. Le Dr Robert E. Speer, secrétaire principal du bureau, a répondu que le cas de Mme Buck et celui d'une autre personne sont étudiés ensemble. La seule question qui reste encore est de savoir la manière chrétienne de procéder, a dit Speer (Salt Lake Telegram, 12 avril 1933).

 

Mrs Buck a donné plus tard sa démission comme missionnaire de l'Église presbytérienne. «Je ne suis jamais revenue sur aucune de mes convictions ... », a-t-elle dit (Deseret News, 2 mai 1933).

Les Églises ont enseigné que tous doivent être membre de l'Evangile chrétien sous peine d'être damnés, et pourtant aucune occasion n'est offerte aux races païennes de devenir membres. Où la justice de Dieu éclate-t-elle dans une telle doctrine?

Il est reconnu que les morts ont besoin du salut

Certains ecclésiastiques ont cependant compris que le principe du salut pour les morts était nécessaire pour satisfaire la justice de Dieu.


John Frederick Denison Maurice, professeur de théologie au King's College de Londres, fut démis de ses fonctions parce qu'il avait publié, en 1853, dans ses «Theological Essays» (Encyclopedia Britannica, 11e édition, vol. 17, p. 910) des idées théologiques prétendument non orthodoxes concernant le châtiment éternel. Il enseignait que l'amour de Dieu tel qu'il se révèle à nous dans l'Évangile est incompatible avec l'idée qu'il puisse permettre que des créatures qu'il a aimées soient vouées à un tourment sans fin. À son lit de mort, en 1872, un ecclésiastique de ses amis lui annonça la triste nouvelle qu'il ne serait plus autorisé à prêcher l'Évangile. On dit qu'il rassembla toute l'énergie dont il disposait encore et, se dressant sur son lit, déclara : «Si je ne puis plus prêcher l'Évangile ici, je le prêcherai dans d'autres mondes. »


Henry Ward Beecher, ecclésiastique américain influent (1813-87), fit une conférence à Nashville, dans le Tennessee, dont le sujet était : Ce qu'a fait la chrétienté pour civiliser le monde» dans laquelle il disait :

« Qu’a fait l'Afrique pour le monde? Elle n'a jamais produit un sage, un philosophe, un poète ni un prophète, et pourquoi? Parce que le nom du Christ et l'influence du christianisme sont à peine connus dans ses régions arriérées. Des millions de ses enfants ont vécu et sont morts sans entendre la vérité. Qu'adviendra-t-il d'eux? Seront-ils damnés à jamais? Non, pas si mon Dieu règne, car ils entendront l'Évangile dans le monde des esprits.

Frère Matthias F. Cowley, apôtre de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, dit dans son rapport sur le discours de M. Beecher :

Il poursuivit en montrant de manière irréfutable que le salut pour les morts est une doctrine scripturaire.
L’auteur n'était pas présent à cette conférence, mais un autre ancien de l'Église y était, et, à l'issue de la conférence, monta à la tribune et dit : «Mr Beecher, j'ai été fort intéressé par votre conférence et je voudrais vous poser une question. Jésus a dit à Nicodème : <Si un homme ne naît d'eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.> Alors, comment est-il possible à un homme d'être baptisé dans l’eau alors que son corps est déjà décomposé en terre?» Le grand prédicateur regarda un moment celui qui l'interrogeait, puis dit : «Jeune homme, d'où venez vous?» «De l'Ouest.» «De quelle région de l'Ouest?» «De Salt Lake City», répondit l’ancien. «Oh, dit Mr Beecher, vous pouvez répondre vous-même à votre question. Bonsoir. » Et il s'en alla. Mr Beecher en avait probablement étudié suffisamment sur le sujet du baptême pour les morts pour savoir que pareille doctrine devait aller de concert avec la prédication aux esprits des morts, mais il ne désirait pas être accusé d’enseigner le «mormonisme», c'est pourquoi il ne voulait pas aller aussi loin. Il en dit assez toutefois pour confirmer les paroles de Joseph Smith et aussi celles du Sauveur quand il disait que si l'on mettait du vin nouveau dans de vieilles outres, cela les déchirerait, en d'autres termes, une nouvelle doctrine dans d'anciens systèmes. (Cowley : Talks on Doctrine, 190-2, pp. 122, 123.)
Le professeur A. Hinderkoper, un écrivain allemand, dit : «Au deuxième et troisième siècles toutes les branches et toutes les divisions de l'Église chrétienne-pour autant que nous puissions en juger d'après leurs documents - croyaient que le Christ avait prêché aux esprits des morts (Ben E. Rich : Scrapbook of Mormon Literature, Chicago 1910, vol. 1, pp. 321, 322).

Le Dr S. Parkes Cadman, célèbre prédicateur de la radio et ancien président de l'Union des Églises d'Amérique (Federated Council of Churches of America) a traité du sujet suivant à la radio à l'intention de millions d'auditeurs :

Question : À votre avis, qu'advient-il des âmes qui, dans cette vie, n'ont pas eu l'occasion d'accepter ou de rejeter la vérité telle qu'elle se trouve dans les évangiles?
Réponse : Ceux qui n'ont jamais entendu le nom de Jésus depuis l'apparition des premiers êtres humains sur la terre constituent l'énorme majorité de ceux qui ont vécu et sont morts ici-bas. De plus des centaines de millions de personnes qui vivent en ce moment se trouvent dans la même situation. L'imagination n'arrive pas à en concevoir la multitude infinie.
Même aujourd'hui, il se trouve dans les pays chrétiens des multitudes de gens qui, du fait de leur naissance et de leur éducation, sont presque aussi ignorants de la religion du Nouveau Testament que l'étaient les anciens Grecs qui n'avaient jamais entendu parler du Christ. Pensez aussi à la masse des enfants innocents qui meurent avant d'arriver à l'âge où l'on est consciemment responsable de sa propre vie.
Même si on n'en saisit pas l'immense portée, votre question serait accablante si personne, hormis ceux qui croient volontairement et intelligemment au Christ, n'était admis plus tard dans la présence de Dieu. Si, comme on nous enseigne à le croire, les myriades incalculables d'êtres humains qui ont occupé ou occupent encore cette vie existent pour l'éternité, et doivent la passer quelque part, comment pouvons-nous restreindre l'efficacité rédemptrice de l'amour divin à ce bref moment de l'existence mortelle de l'homme ici-bas?
Envisagez-en la conséquence en l'appliquant au destin de ceux qui vous sont proches, qui vous sont chers. Appliquez-la ensuite à toute l'humanité. Notre consolation et notre espoir, c'est que, puisque Dieu est notre Père à tous, il ne perd pas une âme de vue, pas une n'est de moindre importance pour lui. «Sa miséricorde dure à jamais. » Les confessions qui restreignent l'exercice de cette miséricorde à la vie actuelle, ne rendent pas justice à sa vertu salvatrice et font du tort à la cause pour laquelle elles ont été élaborées (Rapporté par le Millennial Star, vol. 98, 13 août 1936, p. 514.)

Bien que beaucoup de ces ecclésiastiques aient senti la nécessité d'une oeuvre pour les morts, aucun d'entre eux n'avait un programme précis à proposer et l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours n'en aurait pas eu davantage, n'était que Dieu a révélé ces enseignements en envoyant Élie au prophète Joseph Smith. Nous l'avons donc reçu par révélation et non en lisant la Bible. Nous utilisons la Bible pour montrer que ce principe y était enseigné.
Joseph Smith, parlant de la responsabilité que nous a imposée le Seigneur de veiller à ce que nos morts reçoivent les bénédictions de l'Évangile, a dit :

La plus grande responsabilité dont Dieu nous ait chargés dans ce monde, c'est de rechercher nos morts ...
Les saints qui la négligent au détriment de leurs parents défunts, le font au péril de leur propre salut (Joseph Fielding Smith, Enseignements du prophète Joseph Smith, pp. 502, 267).

Fruits de la mission et de l’œuvre d'Élie

Quelle preuve avons-nous que la promesse de Malachie s'est accomplie? Si Joseph Smith et Oliver Cowdery avaient raconté un mensonge en disant qu'Élie leur était apparu, le cœur des enfants ne se serait pas tourné vers leurs pères. Personne d'autre n'a prétendu qu'Élie lui avait remis ces clés.
Le cœur des enfants ne s'est pas tourné vers leurs pères avant cette proclamation de Joseph et Oliver.

Il est bon de savoir, à ce propos, qu'en 1836 il n'y avait pas de société généalogique, ni aux États-Unis, ni en Europe. On gardait les arbres généalogiques des familles royales et nobles, mais à part cela on n'accordait que très peu d'attention aux registres des morts dans les pays chrétiens. Le premier effort organisé pour réunir et classer les généalogies des gens du commun apparut peu après la venue d'Élie. Ce fut la formation de la New England Historic and Genealogical Society. En 1844, cette société reçut un statut légal. Son but principal est de recueillir et de publier des données sur les familles américaines. La New York genealogical and Biographical Society reçut ses statuts en 1869. La Pennsylvania Genealogical Society, la Maine Genealogical Society, ainsi que d'autres sociétés du même genre au Maryland, au New Hampshire, au New Jersey, à Rhode Island, au Connecticut et dans la plupart des autres États de l'Union, ont toutes été organisées depuis 1836. Beaucoup de sociétés ont également été organisées en Grande-Bretagne et sur le continent européen, mais toutes depuis qu'ont été rendues, à la terre les clés de la prêtrise qui ont planté dans le cœur des enfants les promesses faites à leurs pères (Le chemin de la perfection. pp. 154, 155).

Des centaines de milliers de documents généalogiques ont été rassemblés. Cet esprit qui tourne le cœur des enfants vers leurs pères a envahi la terre entière depuis qu'Élie est venu accomplir la mission promise. Bien que cet esprit soit invisible, son action a touché le cœur d'hommes et de femmes dans le monde entier. Ils ne savent pas pourquoi ils rassemblent des documents généalogiques, et pourtant cette oeuvre a progressé à pas de géant : c’est vraiment en soi «une oeuvre merveilleuse et un prodige». Les cas suivants illustrent l'action de cet esprit :
Lorsque l'auteur était président de la Mission des États du Sud, un nouveau converti entra à la bibliothèque de Jacksonville, en Floride, à la recherche de la généalogie de sa famille, et trouva un livre écrit par un parent éloigné, juge au Texas. La préface disait à peu près ceci :

Ce livre est le fruit de beaucoup de temps, d'efforts et d'argent de la part de ma femme et de moi-même. Pourquoi nous l'avons fait, nous ne le savons, mais nous faisons confiance dans la providence du Tout-Puissant : il aura son utilité.

Lorsqu'il était président du pieu de Hollywood à Los Angeles, il y a quelques années, l'auteur eut l'occasion d'assister à une soirée organisée par les chercheurs de généalogie du pieu. À cette réunion assistait aussi le président du comité de la Bibliothèque de Los Angeles. La discussion étant venue sur ce sujet, il avoua que son violon d'Ingres était la recherche généalogique que sa chambre forte était remplie de documents et de manuscrits qui avaient coûté des milliers et des milliers de dollars. Il dit qu'il ne savait au juste à quoi lui serviraient tous ces renseignements quand il les aurait réunis, mais il s'y sentait poussé et il ne pouvait s'en débarrasser.
Il y a quelques années, lorsque l'auteur était dans la Mission des États du Nord-Ouest, président de la branche de Portland, dans l'Oregon, il rencontra un homme qui voyageait depuis des mois à la recherche d'éléments pour la généalogie de sa famille. Il vivait dans l'Est, mais pour le moment, sa recherche et ses investigations l'avaient amené à Portland. Il déclara qu'il ne pouvait comprendre l'intérêt qu'il éprouvait pour la question, mais qu'il ne pouvait y rester indifférent.
Il eût été tout aussi malaisé pour ces hommes de comprendre qu'ils étaient poussés par l'esprit d'Élie ramené sur terre, que pour Colomb de comprendre que c'était l'esprit du Seigneur qui le conduisait jusqu'en Amérique (voir 1 Néphi 13 :12).

Dieu possède mille moyens
D'exécuter ses plans.
Au-dessus des mers il se tient
Et dompte l'ouragan.
(D'après William Cowper)

Il est merveilleux de constater comment les saints des derniers jours reçoivent l'aide divine pour obtenir les données généalogiques nécessaires pour leur permettre d'accomplir dans les temples du Seigneur les baptêmes destinés à leurs parents défunts. Mais nous n'essaierons pas de relater ici ces expériences.


Il suffit de savoir qu'en matière de tenue de documents, de création de bibliothèques généalogiques et d'organisations familiales, et de composition de livres et de feuilles généalogiques, il y a eu un grand changement dans le monde depuis qu'Élie a visité Joseph Smith et Oliver Cowdery et leur a conféré les clés qui permettent de «tourner le cœur des enfants vers leurs pères. »
Encore une fois, un homme n'aurait pu faire ceci de lui-même, et il n'aurait pu le faire en lisant la Bible. Ceci est l’œuvre de Dieu dans le cadre du «rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de tous ses saints prophètes depuis le commencement du monde» (Actes 3 :21). Selon la version du roi Jacques ; Segond dit : « ... dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes». N.D.T.


Déjà, l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours possède une des plus grandes et des meilleures bibliothèques de généalogie du monde et l'Église a microfilmé de nombreux documents généalogiques des nations du monde. Pour assurer la conservation de ces documents l'Église a creusé, dans des montagnes de granit situées à 35 kilomètres seulement de Salt Lake City, une série géante de chambres fortes. On y assure des conditions parfaites de conservation pour les microfilms qu'on y entrepose.


Nous pouvons prédire à coup sûr que dans un avenir pas tellement éloigné, la Bibliothèque de Généalogie de l'Église non seulement sera la meilleure du monde, mais qu'elle sera aussi un dépôt pour les registres de la plupart des autres bibliothèques généalogiques.


Assurément, Élie doit être satisfait de ce qui a été accompli dans le monde parce que, le 3 avril 1836, dans le temple de Kirtland en Ohio, il a révélé à .Joseph Smith et Oliver Cowdery les clés de cette prêtrise ou autorité d'accomplir l’œuvre qui ramène «le cœur des pères à leurs enfants et le cœur des enfants à leurs pères.»
 


 

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