CHAPITRE 6 : L'AVENEMENT DU LIVRE DE MORMON

Au point où nous sommes arrivés, il nous paraît judicieux de laisser Joseph Smith raconter lui-même ce qui se passa à partir du moment où le Père et le Fils, Jésus-Christ, lui apparurent au printemps de 1820, jusqu'à celui où le premier messager céleste lui fut envoyé avec de nouvelles instructions :

Mon esprit était donc satisfait en ce qui concernait le monde des sectes : il n'était pas de mon devoir de me joindre à l'une d'elles, mais de rester comme j'étais, jusqu'à ce que je reçusse d'autres directives. J'avais découvert que le témoignage de Jacques était vrai : qu'un homme qui manquait de sagesse pouvait la demander à Dieu et l'obtenir sans reproche.
Je continuai à vaquer à mes occupations ordinaires dans la vie, jusqu'au vingt et un septembre mil huit cent vingt-trois, subissant constamment de dures persécutions de la part des hommes de toutes classes, religieux ou irréligieux, parce que je continuais à affirmer que j'avais eu une vision.
Pendant la période qui s'écoula entre le moment où j'eus la vision et l'année mil huit cent vingt-trois - alors que j'avais reçu l'interdiction de me joindre à aucune des sectes religieuses du temps et que j'étais très jeune et persécuté par ceux qui auraient dû être mes amis et me traiter avec bonté et qui, s'ils pensaient que je M'abusais, auraient dû essayer de me ramener d'une manière convenable et affectueuse - je fus abandonné à toutes sortes de tentations ; et me mêlant à des sociétés de tout genre, je tombai fréquemment dans beaucoup d'erreurs insensées et manifestai les faiblesses de la jeunesse et de la nature humaine ; ce qui, j'ai le regret de le dire, m'entraîna dans diverses tentations offensantes aux yeux de Dieu. Bien que je fasse cette confession, il ne faut pas penser que je me rendis coupable de péchés graves ou capitaux. Il n'a jamais été de ma nature d'être enclin à commettre de tels péchés. Mais je fus coupable de légèreté et d'avoir parfois tenu joyeuse compagnie, etc., ce qui ne convenait pas à la réputation que devait entretenir quelqu'un qui avait été appelé de Dieu comme je l'avais été. Mais cela ne paraîtra pas étrange à quiconque se rappelle ma jeunesse et connaît mon tempérament naturellement jovial.
À la suite de cela, je me sentis souvent condamné à cause de ma faiblesse et de mes imperfections, mais le soir du vingt et un septembre, après m'être retiré pour la nuit, je me mis à prier et à supplier le Dieu tout-puissant de me pardonner tous mes péchés etioutes mes folies et aussi de se manifester à moi pour que je connusse ma situation vis-à-vis de lui ; car j'avais la pleine assurance de recevoir une manifestation divine comme j'en avais eu une auparavant.
Tandis que j'étais ainsi occupé à invoquer Dieu, je m'aperçus qu'une lumière apparaissait dans ma chambre ; la lumière s'accrut jusqu'à ce que la chambre fût plus claire qu'à l'heure de midi, et, tout à coup, un personnage parut à côté de mon lit ; il se tenait dans l'air, car ses pieds ne touchaient point le sol.
Il était vêtu d'une tunique ample de la plus exquise blancheur, d'une blancheur qui .surpassait celle de toutes les choses terrestres que j'avais vues et je ne crois pas que quoi que ce soit de terrestre puisse être rendu aussi extraordinairement blanc et brillant. Ses mains étaient nues, ses bras aussi, un peu au-dessus des poignets ; ses pieds étaient nus et ses jambes aussi, un peu au-dessus des chevilles. Sa tête et son cou étaient nus aussi. Je pus découvrir qu'il n'avait d'autre vêtement que cette tunique, celle-ci étant ouverte, de sorte que je pouvais voir son sein.
Non seulement sa tunique était extrêmement blanche, mais toute sa personne était glorieuse au-delà de toute description, et son visage était véritablement comme l'éclair. La chambre était extraordinairement claire, mais pas aussi brillante que dans le voisinage immédiat de sa personne. D'abord je fus effrayé de le voir, mais la crainte me quitta bientôt.
Il m'appela par mon nom et me dit qu'il était un messager envoyé d'auprès de Dieu vers moi et que son nom était Moroni ; que Dieu avait une oeuvre à me faire accomplir, et que mon nom serait connu en bien et en mal parmi toutes les nations, races et langues, ou qu'on en dirait du bien et du mal parmi tous les peuples.
Il dit qu'il existait un livre caché, écrit sur des plaques d'or, donnant l'histoire des anciens habitants de ce continent [l'Amérique, N.d.T.] et la source dont ils étaient issus. Il dit aussi que la plénitude de l'Évangile éternel y était contenue, telle qu'elle avait été donnée par le Sauveur à ces anciens habitants.
En outre, que deux pierres contenues dans des arcs d'argent - et ces pierres, fixées à un pectoral, constituaient ce qu'on appelle l’urim et le thummim - étaient disposées avec les plaques ; que la possession et l'emploi de ces pierres étaient ce qui faisait les «voyants» dans les temps anciens ; et que Dieu les avait préparées pour la traduction du livre.
Après m'avoir dit ces choses, il commença à citer les prophéties de l'Ancien Testament. Il cita tout d'abord une partie du troisième chapitre de Malachie et il cita le quatrième et dernier chapitre de cette même prophétie, avec, toutefois, une légère variante de ce qui se trouve dans nos Bibles. Au lieu de citer le premier verset tel qu'il apparaît dans nos livres, il le cita de cette façon :
Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants brûleront comme du chaume ; car ceux qui viennent les brûleront, dit l'Éternel des armées, et ils ne leur laisseront ni racine, ni rameau.
Il cita, en outre, le cinquième verset comme suit : Voici, je vous révélerai la prêtrise par la main d'Élie le prophète avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et redoutable.
Il cita aussi le verset suivant d'une manière différente : Et il implantera dans le cœur des enfants les promesses faites aux pères, et le sœur des enfants se tournera vers leurs pères ; s'il n'en était pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée à sa venue.
En plus de ceux-ci, il cita le onzième chapitre d'Ésaïe, disant qu'il était sur le point de s'accomplir. Il cita aussi le troisième chapitre des Actes, les vingt-deuxième et vingt-troisième versets, tels qu'ils se trouvent dans notre Nouveau Testament. Il dit que ce prophète était le Christ, mais que le jour n'était pas encore venu où «ceux qui ne voudraient pas entendre sa voix seraient retranchés du peuple», mais qu'il viendrait bientôt.
Il cita aussi le deuxième chapitre de Joël, du vingt-huitième verset au dernier. Il dit aussi que ceci n'était pas encore accompli, mais le serait bientôt. Il déclara ensuite que la plénitude des Gentils était près d'être accomplie. Il cita encore beaucoup d'autres passages de l'Écriture et donna beaucoup d'explications qui ne peuvent être mentionnées ici.
Il me dit encore que lorsque j'aurai reçu les plaques dont il avait parlé - car le temps où je les obtiendrai n'était pas encore accompli - je ne devrais les montrer à personne, pas plus que le pectoral avec 1'urirn et le thummim, sauf à ceux à qui il me serait commandé de les montrer ; si je les montrais à d'autres, je serais détruit. Tandis qu'il conversait avec moi au sujet des plaques, une vision s'ouvrit à mon esprit, de sorte que je pus voir l'endroit où les plaques étaient cachées et cela si clairement et si distinctement que je reconnus le lieu quand je m'y rendis.
Après cette communication, je vis la lumière qui remplissait la chambre commencer à se rassembler immédiatement autour de la personne de celui qui m'avait parlé et elle continua à se rapprocher de lui jusqu'à ce que la chambre fût de nouveau laissée dans les ténèbres, sauf juste autour de lui, et tout à coup je vis comme un passage ouvert directement vers le ciel ; il y monta jusqu'à disparaître entièrement, et la chambre fut de nouveau comme elle était avant que cette lumière céleste eût fait son apparition.
J'étais couché, méditant sur la singularité de cette scène et m'émerveillant de ce que m'avait dit cet extraordinaire messager, quand, au milieu de ma méditation, je m'aperçus soudain que la chambre recommençait à s'éclairer et, en un instant, pour ainsi dire, le même messager fut de nouveau à côté de mon lit.
Il se mit à me raconter exactement les mêmes choses que lors de sa première visite, sans la moindre variation ; cela fait, il m'annonça que de grands jugements venaient sur la terre, avec de grandes désolations par la famine, l'épée et la peste ; et que ces jugements douloureux s'abattraient sur la terre dans cette génération. Ayant raconté ces choses, il remonta comme auparavant.
À ce moment, les impressions faites sur mon esprit étaient si profondes que le sommeil avait fui mes yeux et que je restai couché, accablé d'étonnement de ce que j'avais vu et entendu tout à la fois. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand je vis de nouveau le même messager à côté de mon lit et l'entendis de nouveau me répéter et me redire les mêmes choses qu'avant ; et il ajouta un avertissement à mon intention, disant que Satan essayerait de me tenter (à cause de l'indigence de la famille de mon père) d'aller chercher les plaques dans le but de m'enrichir. Il me le défendit, me disant de n'avoir d'autre objet en vue, en recevant ces plaques, que la gloire de Dieu, et de ne me laisser influencer par aucun autre motif que celui d'édifier son royaume, sinon je ne pourrais les recevoir.
Après cette troisième visite, il remonta au ciel comme les autres fois, me laissant de nouveau réfléchir sur l'étrangeté de ce qui venait de m'arriver ; à ce moment, presque aussitôt après que le messager céleste fût remonté pour la troisième fois, le coq chanta, et je vis que le jour était proche, de sorte que nos entrevues devaient avoir rempli toute cette nuit-là.
Peu après, je me levai de mon lit et me rendis comme d'habitude aux travaux nécessaires du jour ; mais en tentant de travailler comme les autres fois, je m'aperçus que mes forces étaient si épuisées que j'étais incapable de rien faire. Mon père, qui travaillait avec moi, vit que je n'étais pas bien et me dit de rentrer. Je me mis en route dans l'intention de me diriger vers la maison, mais comme j'essayais de passer la clôture du champ où nous étions, les forces me manquèrent tout à fait, je tombai impuissant sur le sol et fus, un moment, absolument à inconscient tout.
La première chose dont je me souviens, c'est d'une voix qui me parlait et m'appelait par mon nom. Je levai les yeux et vis le même messager, debout au-dessus de ma tête, entouré de lumière comme précédemment. Il me répéta alors tout ce qu'il m'avait dit la nuit d'avant et me commanda d'aller à mon père et de lui raconter la vision que j'avais eue et les commandements que j'avais reçus.
J'obéis ; je retournai vers mon père dans le champ et je lui répétai tout. Il me répondit que cela venait de Dieu et me dit de faire ce que le messager me commandait. Je quittai le champ pour me rendre au lieu où le messager m'avait dit que les plaques se trouvaient ; et grâce à la netteté de la vision que j'avais eue à son sujet, je reconnus l'endroit dès que j'y arrivai.
Tout près du village de Manchester, dans le comté d'Ontario (New York), est située une colline de dimensions considérables, la plus élevée de toutes celles du voisinage. Sur le côté ouest de cette colline, non loin du sommet, sous une pierre de grande dimension, se trouvaient les plaques dans une boîte de pierre. Cette pierre était épaisse et arrondie au milieu de la face supérieure et plus mince vers les bords, de sorte que la partie du milieu en était visible au-dessus du sol, tandis que les bords tout autour étaient recouverts de terre.

Ayant enlevé la terre, je me procurai un levier que je glissai sous le rebord de la pierre et, d'un petit effort, je la soulevai. Je regardai à l'intérieur et j'y vis, en effet, les plaques, l’urim et le thummim, et le pectoral comme le messager l'avait déclaré. On avait formé la boîte qui les refermait en assemblant des pierres dans une sorte de ciment. Au fond de la boîte, deux pierres étaient posées en travers et sur ces pierres se trouvaient les plaques et les autres objets.
J'essayai de les sortir, mais le messager me l'interdit et m'informa de nouveau que le moment de les faire paraître n'était pas encore arrivé ni ne le serait avant quatre années à partir de ce jour ; mais il me dit de revenir à cet endroit dans un an exactement, en comptant à partir de ce jour, qu'il m'y rencontrerait, et de continuer ainsi jusqu'à ce que fût venu le moment d'obtenir les plaques.
En conséquence, comme j'en avais reçu l'ordre, j'y allai à la fin de chaque année, j'y trouvai chaque fois le même messager et je reçus, à chacune de nos entrevues, des instructions et des renseignements sur ce que le Seigneur allait faire, sur la manière dont son royaume devait être dirigé dans les derniers jours ...

Enfin, le moment de recevoir les plaques, l’urim et le thummim et le pectoral arriva. Le vingt-deux septembre mil huit cent vingt-sept, m'étant rendu comme d'habitude, à la fin d'une autre année, au lieu où ils étaient déposés, le même messager céleste me les remit avec cette recommandation : Que j'en serais responsable ; que si je les laissais perdre par insouciance ou négligence de ma part, je serais retranché ; mais que si j'employais tous mes efforts à les garder jusqu'à ce que lui, le messager, vînt me les réclamer, ils seraient protégés.

Je découvris bientôt la raison pour laquelle j'avais reçu l'ordre si sévère de les garder en sûreté et pourquoi le messager avait dit que, quand j'aurais fait ce qui était exigé de moi, il les redemanderait. En effet, aussitôt que l'on sut que je les avais, les efforts les plus énergiques furent déployés pour me les enlever. On eut recours à tous les stratagèmes qui se peuvent inventer dans ce but. La persécution devint plus violente et plus acharnée qu'avant, et des multitudes étaient continuellement aux aguets pour me les enlever, s'il était possible. Mais par la sagesse de Dieu, ils restèrent entre mes mains jusqu'à ce que j'eusse terminé par eux ce qui était requis de moi. Quand, selon ce qui avait été conclu, le messager les réclama, je les lui remis ; et c'est lui qui en a la garde jusqu'à ce jour, deux mai mil huit cent trente-huit.
Cependant l'agitation continuait toujours, et la calomnie aux mille langues s'employait tout le temps à mettre en circulation de faux bruits sur la famille de mon père et sur moi-même. S'il m'en fallait raconter la millième partie, cela remplirait des volumes. Cependant, la persécution devint si intolérable que je me vis dans la nécessité de quitter Manchester, et de me rendre, avec ma femme, dans le comté de Susquehannah, dans l'État de Pennsylvanie. Tandis que nous nous préparions à partir étant très pauvres, et la persécution était si acharnée contre nous qu'il n'était guère probable qu'il en fût jamais autrement - nous trouvâmes, au milieu de nos afflictions, un ami en la personne d'un monsieur du nom de Martin Harris, qui vint chez nous et me donna cinquante dollars pour nous aider dans notre voyage. M. Harris habitait la commune de Palmyra, comté de Wayne, dans l'État de New York ; c'était un fermier d'une grande honorabilité.
Grâce à cette aide opportune, je pus me rendre à destination, en Pennsylvanie ; et immédiatement après mon arrivée, je commençai à copier les caractères qui étaient sur les plaques. J'en copiai un nombre considérable et j'en traduisis quelques-uns au moyen de l’urim et du thummim, ce que je fis entre le moment où j'arrivai chez le père de ma femme au mois de décembre et le mois de février suivant.
Le jour de ce même mois de février, le M. Martin Harris précité vint chez nous, prit les caractères que j'avais tracés d'après les plaques et se mit en route avec eux pour New York. Pour la description de ce qui leur arriva, à lui et aux caractères, je me reporte à son propre récit des événements, qu'il me fit, après son retour, et qui est le suivant :
«Je me rendis à New York et présentai les caractères qui avaient été traduits avec leur traduction au professeur Charles Anthon, homme célèbre pour ses connaissances littéraires. Le professeur Anthon déclara que la traduction était correcte, plus qu'aucune des traductions de l'égyptien qu'il avait vues auparavant. Puis je lui montrai les caractères qui n'étaient pas encore traduits, et il me dit qu'ils étaient égyptiens, chaldéens, assyriens et arabes ; et il dit que c'étaient des caractères authentiques. Il me donna un certificat, attestant aux gens de Palmyra que les caractères étaient authentiques et que la traduction de ceux d'entre eux qui avaient été traduits était également correcte. Je pris le certificat, le mis en poche et me dirigeais vers la porte, quand M. Anthon me rappela et me demanda comment le jeune homme avait découvert qu'il y avait des plaques d'or à l'endroit où il les avaient trouvées. Je répondis qu'un ange de Dieu le lui avait révélé.
«Il me dit alors : Faites-moi voir ce certificat. Je le sortis de ma poche et le lui donnai. Alors il le prit et le mit en pièces, disant que le ministère des anges, cela n'existait plus maintenant, et que, si je voulais lui apporter les plaques, il les traduirait. Je l'informai de ce qu'une partie des plaques était scellée et qu'il m'était interdit de les lui apporter. Il répliqua : Je ne puis lire un livre scellé. Je le quittai et me rendis chez le Dr Mitchell qui confirma ce que le professeur Anthon avait dit des caractères et de la traduction.»
Le 5 avril 1829, Oliver Cowdery vint chez moi. Je ne l'avais jamais vu auparavant. Il me déclara qu'ayant enseigné dans l'école du quartier où mon père résidait, et mon père étant un de ceux qui envoyaient leurs enfants à cette école il avait pris quelque temps pension chez lui. Pendant qu'il y était, la famille lui raconta les circonstances dans lesquelles j'avais reçu les plaques, à la suite de quoi, il était venu me trouver pour me questionner à ce sujet.
Deux jours après l'arrivée de M. Cowdery (le 7 avril), je commençai la traduction du Livre de Mormon et il se mit à écrire pour moi (P. de G. P. Joseph Smith 2 :26-54).

Le professeur Anthon accomplit la prophétie d'Ésaïe

Comme le disait ce commentateur de la radio dont nous avons parlé au chapitre 1, une histoire telle que celle de Moroni, prophète de Dieu qui vécut sur terre vers 400 après J.-C. et qui revint sur terre porteur d'un message de Dieu, constituerait le plus grand message qu'il soit possible de diffuser au monde.
On a dit que si les plaques dont fut traduit le Livre de Mormon avaient été trouvées par un laboureur dans son champ et données à une université pour être traduites, on aurait considéré cela comme le plus grand événement du dix-neuvième siècle. Mais comme on peut s'y attendre, les hommes répugnent à accepter ce qui tient du miracle ou que l'on annonce être de source divine.
C'est ce qui ressort du fait rapporté plus haut par le prophète Joseph Smith, à savoir la visite de Martin Harris au professeur Charles Anthon de New York, visite au cours de laquelle Martin Harris lui présenta un fac-similé des caractères qui se trouvaient sur les plaques d'or.
Lorsque le professeur Anthon dit : «Je ne puis lire un livre scellé», il ne se rendait pas compte qu'il accomplissait littéralement la prophétie d'Esaïe :

Toute la révélation est pour vous comme les mots d'un livre cacheté que l'on donne à un homme qui sait lire, en disant : Lis donc cela! et qui répond : Je ne le puis car il est cacheté (Es. 29 :11).

Prédiction de Moroni concernant Joseph Smith

Une des déclarations les plus importantes de l'ange Moroni à Joseph Smith fut celle-ci :

Il m'appela par mon nom et me dit qu'il était un messager envoyé d'auprès de Dieu vers moi et que son nom était Moroni ; que Dieu avait une oeuvre à me faire accomplir et que mon nom serait connu en bien ou en mal parmi toutes les nations, familles et langues, ou qu'on en dirait du bien et du mal parmi tous les peuples (P. de G. P. .Jos. Smith 2 :33).

Cette déclaration remarquable fut faite par l'ange Moroni le 21 septembre 1823, alors que Joseph Smith n'avait pas encore dix-huit ans, et six ans et demi avant que l'Église ne fût organisée. Qui, sinon un messager venant de la présence du Seigneur, oserait de nos jours dire une chose pareille à propos d'un jeune homme âgé de dix-huit ans? On pourrait se permettre d'affirmer, avec une chance raisonnable de tomber juste, qu'un jeune homme qui a fait de brillantes études, est destiné à devenir un personnage éminent parmi ses semblables, mais dire de ce jeune homme qui avait à peine mis les pieds à l'école, que «son nom serait connu en bien ou en mal parmi toutes les nations, races et langues et qu'on en dirait du bien et du mal parmi tous les peuples», cela ne pouvait être le fait que de quelqu'un qui comprenait les intentions du Tout-Puissant à l'égard de la mission divine de Joseph Smith. Les missionnaires de l'Église comprennent jusqu'à quel point la prédiction de Moroni s'est accomplie. Ils ont visité toutes les nations pour leur apporter le message de l'Évangile rétabli et, comme le prophète Joseph Smith, ils ont été persécutés, dénigrés, emprisonnés et certains ont été mis à mort pour avoir rendu témoignage que Joseph Smith était un prophète envoyé de Dieu. Tandis que des foules vilipendaient le prophète et le traitaient d'imposteur et de faux prophète, les humbles et les doux de la terre qui ont entendu et accepté J'appel des missionnaires se sont rassemblés et ont adoré le Seigneur, ainsi qu'il l'avait révélé au prophète Joseph Smith. C'est avec joie et action de grâces qu'ils ont chanté le cantique :

Gloire à celui qui a vu Dieu le Père
Et que Jésus a choisi pour voyant,
En cette dispensation dernière,
Il est béni du fidèle croyant.
W. W. Phelps (Hymnes, no 84)

L'histoire a enregistré l'accomplissement total de cette prédiction de Moroni concernant la vie de Joseph Smith, car celui-ci fut à maintes reprises emprisonné et traîné devant les tribunaux sur la base d'accusations forgées de toutes pièces, principalement à l'instigation d'ecclésiastiques. Mais dans aucun de ces cas il ne fut trouvé coupable de ce qu'on lui reprochait, au point qu'on attribue à ses ennemis cette déclaration : «Si la loi ne l'atteint pas, la poudre et les balles le feront» (D.H. C. vol. 6, p. 5 94). En conséquence, Joseph Smith et son frère Hyrum furent abattus le 17 juin 1844 par une vile populace à la prison de Carthage en Illinois.


D'aucuns pensaient que cela mettrait fin à l’œuvre du prophète Joseph Smith, établie selon la révélation divine, mais les oeuvres d'un prophète ne se laissent pas arrêter si aisément :

Tous les prophètes qui ont parlé sur terre ont été insultés et on continuera d'insulter ceux qui viendront encore. Nous pouvons reconnaître les prophètes à ce que, souillés de boue et couverts de honte, ils passent parmi les hommes, le visage brillant, en exprimant les pensées de leur cœur. Aucune boue ne peut fermer la bouche de celui qui doit parler. Même si le prophète obstiné est mis à mort, on ne peut le réduire au silence. Sa voix, répercutée par les échos de sa mort, sera entendue dans toutes les langues et à travers les siècles (Giovani Papini, Life of Christ [Vie du Christ], Harcourt Brace and Cy, Inc., New York p. 93).

La voix du prophète Joseph Smith a continué à se faire entendre au point que ses disciples d'aujourd'hui sont au nombre de plusieurs millions, non compris ceux qui sont morts ni ceux qui ont cru en son message, mais n'ont pas eu le courage de l'accepter à cause de l'attitude hostile de leurs parents et de leurs amis, et du public en général envers l’Église qu'il a établie selon les révélations du Seigneur.

Les prophètes du Livre de Mormon ont reçu le commandement de tenir des annales

Les aspects les plus importants de la visite de Moroni et de son message à Joseph Smith avaient pour but :


1) de lui faire connaître l'existence des plaques d'or renfermant l'histoire des anciens habitants de l'Amérique ;
2) de révéler les paroles et les enseignements des prophètes qui vivaient parmi eux ;
3) de proclamer la destinée future des survivants de ce peuple (les indiens américains ou Lamanites) ;
4) de déclarer que l'Amérique est «une terre préférable à toutes les autres terres» (cf. 1 Néphi 2 :20) et que c'est sur elle que sera établie la Nouvelle-Jérusalem, comme l'ont promis les prophètes.
 

Nous apprenons que les prophètes qui vivaient parmi les habitants de l'Amérique reçurent du Seigneur le commandement de tenir des annales que le prophète Mormon, père de Moroni, fit de toutes ces annales un abrégé à partir duquel fut traduit le Livre de Mormon. Le livre porte le nom du grand prophète, Mormon.
Voici l'introduction que Moroni rédigea pour cet abrégé et qui se trouve à la première page du Livre de Mormon :

Ce livre est donc un abrégé des annales du peuple de Néphi et aussi des Lamanites-
Écrit à l'intention des Lamanites, qui sont un reste de la maison d'Israël, et aussi à l'intention des Juifs et des Gentils - Écrit par commandement et aussi par J'esprit de prophétie et de révélation - Écrit, scellé et caché dans le Seigneur afin qu'il ne soit pas détruit -Pour reparaître par le don et le pouvoir de Dieu, pour être interprété - Scellé de la main de Moroni et caché dans le Seigneur pour reparaître en temps voulu, par le ministère des Gentils -L'interprétation de ce livre par le don de Dieu.
Il comprend aussi un abrégé du livre d'Ether, qui contient les annales du peuple de Jared, lequel fut dispersé à l'époque où le Seigneur confondit la langue des hommes, alors que ceux-ci bâtissaient une tour pour atteindre le ciel. Le but de ce livre est de montrer au reste de la maison d’Israël les grandes choses que le Seigneur a faites en faveur de ses pères, et de lui faire connaître les alliances du Seigneur et de lui faire savoir qu'il n'est pas rejeté à tout jamais ; et aussi convaincre le Juif et le Gentil que Jésus est le Christ, le Dieu Éternel, qui se manifeste à toutes les nations - Et maintenant, s'il contient des fautes, ce sont celles des hommes ; c'est pourquoi ne condamnez pas les choses de Dieu, afin que vous soyez trouvés sans tache devant le siège du jugement de Christ.

Nous retiendrons de ceci qu'un des buts principaux dans lesquels ces annales ont été conservées est de «convaincre le Juif et le Gentil que Jésus est le Christ, le Dieu Éternel, qui se manifeste à toutes les nations».

Le Livre de Mormon, nouveau témoin du Christ

Il est de notoriété publique que de moins en moins d'ecclésiastiques et de laïcs croient que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, le Rédempteur du monde. Déjà en 1934, l'École de Pédagogie de l'Université du Nord-Ouest à Chicago fit parvenir à cinq cents pasteurs protestants un questionnaire qui révéla beaucoup de changements dans les croyances religieuses. Sur ce nombre, vingt-six pour cent étaient opposés à la divinité de Jésus (The Deseret News, 8 février 1934). Si tel est le résultat chez les pasteurs, que peut-on attendre des laïcs? Cette situation semblerait montrer que c'est grande sagesse de la part de Dieu de fournir un nouveau témoin de la mission divine de son Fils, de ce qu'il était vraiment «le Christ, le Dieu Éternel, qui se manifeste à toutes les nations».
Tel est le témoignage du Livre de Mormon. Le Seigneur n'a pas voulu que le témoignage de Joseph Smith concernant les plaques dont le livre a été traduit et la traduction inspirée qui en fut faite, reste isolé, car, comme l'a déclaré l'apôtre Paul :

... Toute affaire se réglera sur la déclaration de deux ou trois témoins (2 Cor. 13 : 1).

Témoignage des trois témoins

Lisez le témoignage inspiré des trois témoins du Livre de Mormon :

Qu'il soit connu de toutes les nations, familles, langues et peuples, à qui cette oeuvre parviendra, que nous avons vu, par la grâce de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ, les plaques contenant ces annales qui sont l'histoire du peuple de Néphi et des Lamanites, leurs frères, et du peuple de Jared, venu de la Tour dont il a parlé. Nous savons aussi que ces annales ont été traduites par le don et le pouvoir de Dieu, car sa voix nous l'a déclaré ; c'est pourquoi nous savons, avec certitude, que cette oeuvre est vraie. Et nous témoignons aussi avoir vu les caractères gravés qui sont sur les plaques ; et qu'ils nous ont été montrés par le pouvoir de Dieu et non par celui de l'homme. Et nous déclarons en toute sincérité qu'un ange de Dieu vint du ciel, et qu'il apporta et plaça les plaques devant nos yeux, de sorte que nous pûmes les regarder et les voir, ainsi que les caractères qui y étaient gravés. Et nous savons que c'est par la grâce de Dieu, le Père, et de notre Seigneur Jésus-Christ, que nous vîmes, et que nous rendons témoignage que ces choses sont vraies. Et c'est un miracle à nos yeux. Néanmoins, la voix du Seigneur nous a ordonné d'en rendre témoignage ; c'est pourquoi, voulant obéir aux commandements de Dieu, nous rendons témoignage de ces choses. Et nous savons que si nous sommes fidèles au Christ, nous laverons nos vêtements du sang de tous les hommes, et nous serons trouvés sans tache devant le siège du jugement du Christ ; et nous demeurerons éternellement avec lui dans les cieux. Et gloire en soit au Père, au Fils et au Saint-Esprit, qui sont un Dieu. Amen.
Oliver Cowdery
David Whitmer
Martin Harris

Chacun de ces trois témoins a quitté cette vie pour recevoir sa récompense, avec, sur les lèvres, la confirmation de la véracité de son témoignage. Pourquoi le monde douterait-il? Le témoignage de trois hommes comme ceux-là condamnerait n'importe qui dans les tribunaux, et le témoignage de ces hommes restera pour confondre ceux qui l'ont entendu et qui ont refusé d'accepter la vérité.

Promesse du Seigneur concernant le Livre de Mormon

Nous ne devons pas négliger la promesse que renferme le dernier chapitre du Livre de Mormon :

Et quand vous recevrez ces choses, je vous exhorte à demander à Dieu, le Père éternel, au nom du Christ, si ces choses ne sont pas vraies ; et si vous le demandez avec un cœur sincère et avec une intention réelle, ayant foi au Christ, il vous en manifestera la vérité par le pouvoir du Saint-Esprit (Moroni 10 :4).

Des millions de personnes ont mis cette promesse à l'épreuve et ont constaté qu'elle se réalisait véritablement. Dieu seul pouvait faire une telle promesse et la tenir.

 


 

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