CHAPITRE 15 : LE RESPECT DES COMMANDEMENTS DE DIEU ASSURE LE PARDON

 

«Néanmoins celui qui se repent et obéit aux commandements du Seigneur sera pardonné» (Doctrine et Alliances 1:32)

 

«Et il n'est pas de chose ou l'homme offense Dieu tant qu'en ne confessant pas sa main en toutes choses et en n'obéissant pas à ses commandements, et il n'est pas d’homme qui allume tant sa colère que celui-là» (Doctrine et Alliances 59:21)

 

Dans sa préface à la révélation moderne, le Seigneur a énoncé ce qui est une des conditions les plus difficiles du vrai repentir. Pour certains, c’en est la partie la plus dure, car elle nous met en garde pour le reste de notre vie. Le Seigneur dit:

 

«... moi, le Seigneur, je ne puis considérer le péché avec le moindre degré d'indulgence. Néanmoins, celui qui se repent et obéit aux commandements du Seigneur sera pardonné» (D&A 1:31-32).

 

Cette Ecriture est extrêmement précise. Tout d'abord on se repent. On doit alors suivre les commandements du Seigneur pour conserver son avantage. Ceci est nécessaire pour obtenir le pardon complet.

 

Aucune étape du processus de repentir n'est universellement facile, ce qui est une des raisons pour lesquelles il est préférable de se tenir à l'écart des chaînes du péché. Le degré de difficulté de chaque étape varie selon la personne.

 

Nécessité du dévouement et de l'effort

 

Sous l'humiliation d'une conscience coupable, avec peut-être le risque d'être démasqué et le scandale et la honte qui pourraient s’ensuivre, avec un esprit qui lutte et qui pousse à des positions, avec une telle motivation, les premières étapes du chagrin, de l'abandon, de la confession et de la restitution peuvent être moins difficiles pour certains. Mais garder les commandements de Dieu est un défi lancé à la foi et à la force de volonté de l'âme la plus résolue.

 

Suivre les commandements du Seigneur, comme le réclame l'Ecriture ci-dessus, est un effort qui dure pendant tout le reste de la vie. ‘Jusqu'à la fin’ est une expression qu'utilisent souvent les Ecritures et elle signifie littéralement jusqu'à la fin de la vie. Cette expression prend maintenant un sens nouveau et plus grand pour celui qui se repent:

 

«... seul celui qui persévère jusqu'à la fin est sauvé» (D&A 53:7)

 

et encore:

 

«Si tu veux faire le bien, oui, et rester fidèle jusqu'à la fin, tu seras sauvé dans le royaume de Dieu...» (D&A 6:13).

 

Etant donné que nous péchons tous à un degré plus ou moins grand, nous avons tous besoin de nous repentir constamment, de viser sans cesse plus haut et de faire mieux. On ne peut guère accomplir les commandements du Seigneur en un jour, une semaine, un mois ou un an. C'est un effort qui doit s'étendre sur le reste de notre vie. Pour l'accomplir, toute âme doit acquérir le même esprit de dévouement et de consécration à l’œuvre du Seigneur que celui de l'évêque et de la présidente de la Société de Secours. La plupart du temps, leur dévouement est quasi total.

 

Ce dévouement doit être autant appliqué à l'effort mental qu'à l'effort spirituel et physique. Pour comprendre l'Evangile de manière à obéir vraiment et intelligemment à ses exigences, il faut du temps et de l'application. L'enfant qui naît dans l'Eglise va à la Primaire et à l'Ecole du Dimanche; plus tard, il va à la SAM, au séminaire et à l'institut, il travaille comme scout et comme explorateur; plus tard, il participe à la Société de Secours et à beaucoup d'autres travaux spécialisés, outre qu'il sert, assiste et participe à d'autres réunions et conférences; tout ceci en plus de l'étude de l'Evangile et de beaucoup d'heures passées à genoux à prier. Le converti adulte peut compenser une grande partie de cette formation par une étude, une méditation et une prière intensives.

 

Cependant beaucoup de gens espèrent obtenir une connaissance et une compréhension de tout le plan de l'Evangile, de ses implications et de ses associations éternelles en une très courte période de temps. Ils sont tout disposés à faire des années et des années d'étude intensive pour maîtriser partiellement un des rudiments de l'ensemble de la connaissance pour devenir dentistes, médecins, juges, professeurs, spécialistes dans un domaine quelconque; et cependant beaucoup rejettent l'Evangile parce qu'on ne peut ni le discerner, ni le comprendre en quelques leçons faciles. Ils ne ‘vivent pas selon les commandements’, et par conséquent ne se repentent pas.

 

Le repentir doit se faire de tout cœur

 

A propos du repentir, les Ecritures utilisent l'expression «de tout son cœur» (D&A 42:25). Manifestement ceci exclut toute réserve. Le repentir doit impliquer une reddition totale et complète au programme du Seigneur. Le transgresseur qui néglige de payer sa dîme, ne va pas à ses réunions, enfreint le sabbat, ne prie pas en famille, ne soutient pas les autorités à l'Eglise, enfreint la Parole de Sagesse et n'aime ni le Seigneur ni son prochain, n'est pas pleinement repentant. L'adultère qui se réforme, mais qui boit ou jure, n'est pas repentant. Le cambrioleur repentant qui se livre à des jeux sexuels n'est pas prêt pour le pardon. Dieu ne peut pas pardonner tant que le transgresseur ne montre pas un vrai repentir qui s'étend à tous les domaines de sa vie.

 

Le Seigneur connaît, comme l'intéressé, la mesure de contrition manifestée; la récompense lui sera donnée en conséquence, car Dieu est juste. Il connaît le cœur. Il sait si on fait preuve d'un vrai repentir ou non. Feindre le repentir ou bluffer est inutile, car le transgresseur et le Seigneur connaissent tous deux le degré de sa sincérité.

 

Apporter l'Evangile à d'autres aide au repentir

 

‘Vivre selon les commandements’ comprend les nombreuses activités requises des fidèles, dont un petit nombre seulement ont été mentionnées ci-dessus. Les bonnes œuvres en général et le dévouement accompagné d'une attitude constructive, voilà ce qu'il faut. En outre, une manière saine de neutraliser les effets du péché dans notre vie consiste à amener la lumière de l'Evangile à d'autres qui n'en jouissent pas actuellement. Ceci peut signifier travailler aussi bien auprès des membres non pratiquants de l'Eglise que de non-membres - probablement le plus souvent auprès de ces derniers. Notez la façon dont le Seigneur a relié le pardon des péchés au fait de tendre son témoignage concernant l’œuvre des derniers jours:

 

«Car je vous pardonnerai vos péchés avec ce commandement: Que vous restiez fermes, avec ferveur et l'esprit de prière, à rendre témoignage au monde entier de ce qui vous est communiqué» (D&A 84:61).

 

Le Seigneur est apparemment déçu des nombreuses personnes qui ne rendent pas leur témoignage, car il dit:

 

«Mais il en est dont je ne suis pas satisfait, car ils ne veulent pas ouvrir la bouche, mais cachent le talent que je leur ai donné, à cause de la crainte de l'homme. Malheur à eux, car ma colère est allumée contre eux» (D&A 60:2).

 

Ce refus de rendre témoignage serait particulièrement grave pour ceux qui ont des péchés mortels à vaincre et à neutraliser. Il faut particulièrement remarquer l'Ecriture donnée en 1831 par l'intermédiaire de Joseph Smith le prophète, et qui s'adresse à lui-même et aux anciens qui étaient en route avec lui pour Sion. Le Seigneur leur dit:

 

«Néanmoins, vous êtes bénis, car le témoignage que vous avez rendu est inscrit dans le ciel pour que les anges le voient; ... et vos péchés vous sont pardonnés» (D&A 62:3).

 

Il promet ici le pardon des péchés aux anciens qui avaient été vaillants à faire du prosélytisme et à rendre témoignage. Les anges comme notre Père céleste se réjouiraient certainement de ces membres qui, avec une grande sincérité, surmontent leurs péchés et en reçoivent la rémission, partiellement par leurs efforts pour relever le niveau spirituel de leurs semblables en rendant témoignage de l'Evangile rétabli.

 

Une autre parole du Seigneur - celle-ci par l'intermédiaire de Jacques - renforce la valeur du témoignage dans la lutte contre le péché. Le témoignage vient de l'étude, de la prière et du respect des commandements, et la répétition du témoignage l'édifie et le stabilise. Jacques dit que, grâce à cette œuvre missionnaire qui consiste à sauver l'âme des autres, on en arrive au point de s’apporter le salut et la sanctification à soi-même.

 

«Mes frères, si quelqu'un parmi vous s’est égaré, loin de la vérité, et qu'un autre l'y ramène, qu'il sache que celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s’était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés» (Jacques 5:19,20).

 

Quiconque commence le long voyage pour s'émanciper de l'esclavage du péché et du mal trouvera de la consolation dans la pensée exprimée par Jacques. Nous pourrions l'étendre quelque peu et rappeler au transgresseur que tous les témoignages qu'il rend, toutes les prières qu'il fait, tous les sermons qu'il prêche, toutes les Ecritures qu'il lit, toute l'aide qu'il donne pour stimuler et édifier les autres, tout cela le fortifie et l'élève à des niveaux supérieurs.

 

La motivation correcte pour faire œuvre missionnaire quelle qu'elle soit, comme pour tout service dans l'Eglise, est bien entendu l'amour du prochain, mais ce genre d'activité a toujours un effet secondaire sur notre propre vie. C'est ainsi que quand nous devenons des instruments entre les mains de Dieu pour changer la vie des autres, notre propre vie ne peut qu'être élevée. On ne peut guère aider quelqu'un à gravir jusqu'au sommet de la colline sans y grimper soi-même.

 

Nous ne pouvons pas tous nous livrer au service missionnaire à plein temps où nous pourrions avoir l'occasion d'expliquer l'Evangile et de rendre plusieurs fois par jour témoignage de sa divinité. Nous ne pouvons pas non plus être tous mis officiellement à part comme missionnaires de pieu où il y a des possibilités semblables à celles des missionnaires à plein temps, bien qu'à un degré un peu moindre. Mais ce que tout membre peut absolument faire, c'est suivre le slogan inspiré du président McKay: ‘Chaque membre un missionnaire.’ Il peut se lier d'amitié et intégrer des voisins, des amis et des connaissances non membres; par son intérêt et ses fréquentations il peut s'efforcer d'amener ces non-membres à être disposés à recevoir les missionnaires de pieu ou les missionnaires à plein temps. Nul ne doit se soucier de ne pouvoir enseigner convenablement l'Evangile à ses amis. Les missionnaires qui ont été mis à part sont préparés pour le faire. Ce que tout membre doit faire, par le bon exemple et en rendant témoignage, c'est de décrire aux non-membres les joies que l'on connaît à suivre et à comprendre l'Evangile, contribuant ainsi à les amener au stade où ils accepteront un enseignement officiel.

 

Outre les possibilités de l’œuvre missionnaire dans des domaines tels que les activités de collège, d'auxiliaires et de comités de l'Eglise, on trouve des occasions presque illimitées d'élever les autres, s'attirant ainsi des bénédictions soi-même. Tous les mois se tiennent des réunions de témoignages où chacun a l'occasion de rendre son témoignage. Passer de telles occasions, c'est négliger dans cette même mesure d'accumuler un avoir face aux erreurs et aux transgressions accumulées.

 

La foi et les œuvres

 

Etant donné l'accent mis jusqu’à présent sur l'importance des bonnes œuvres quand on revient du péché et que l'on s'installe dans une vie repentante, il pourrait être bon de dire un mot sur l'idée du salut par la foi seule. Il y a des gens, qui ne sont pas de notre Eglise, qui aiment citer, en faveur de cette idée, les paroles de Paul:

 

«Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie» (Eph. 2:8-9).

 

L'une des doctrines les plus fausses inventées par Satan et avancées par l'homme est que l'homme est sauvé par la seule grâce de Dieu; que la foi en Jésus-Christ seule est tout ce qu'il faut pour avoir le salut. En même temps que toutes les autres œuvres nécessaires à l'exaltation de l'homme dans le royaume de Dieu, ceci pourrait exclure la nécessité de se repentir. Cela pourrait autoriser le péché et, étant donné qu'il ne serait pas nécessaire que l'homme travaille à son salut, pourrait accepter au lieu de cela un service du bout des lèvres, le ‘repentir’ sur le lit de mort et une confession superficielle et sans signification des péchés.

 

Les membres de l'Eglise ont vraiment de la chance d'avoir les Ecritures publiées à notre époque, qui éclaircissent sans laisser l'ombre d'un doute les questions doctrinales de ce genre. Un passage du Livre de Mormon, écrit peut-être dans la même intention que la phrase de Paul ci-dessus - souligner et susciter l'appréciation pour le don gratuit du salut offert à condition d'obéir - est particulièrement instructif:

 

«Car nous travaillons diligemment à écrire pour persuader nos enfants et nos frères de croire au Christ et de se soumettre à Dieu; car nous savons que c’est par la grâce que nous sommes sauvés, après tout ce que nous pouvons faire” (2 Néphi 25:23).

 

Et le Seigneur a encore davantage souligné ce fait:

 

«Et aucune chose impure ne peut rentrer dans son royaume, c'est pourquoi, n'entrent dans son repos que ceux qui ont lavé leurs vêtements dans mon sang, à cause de leur foi, du repentir de tous leurs péchés, et de leur fidélité jusqu'à la fin. Maintenant, voici le commandement: Repentez-vous tous, bouts de la terre, et venez à moi, et soyez baptisés en mon nom, pour que vous soyez sanctifiés par la réception du Saint-Esprit, afin d'être sans tache devant moi au dernier jour» (3 Néphi 27:19-20).

 

Ceci rend claires les deux facettes dont aucune, à elle seule, n'apporterait à l'homme le salut  la grâce du Christ, en particulier telle qu'elle est représentée par son sacrifice expiatoire, et l'effort individuel. Aussi bonnes que puissent être les œuvres d'une personne, elle ne pourrait être sauvée si Jésus n'était pas mort pour ses péchés et ceux de tous les autres. Et aussi puissante que puisse être la grâce salvatrice du Christ, elle n'apportera pas l'exaltation à quelqu'un qui ne se conforme pas aux œuvres de l'Evangile.

 

Nous devons, bien entendu, comprendre les termes. Si on entend par le mot ‘salut’ le simple fait d'être sauvé ou racheté du tombeau, la ‘grâce de Dieu’ suffit. Mais si le terme ‘salut’ signifie rentrer en la présence de Dieu, jouissant de la progression et d'un accroissement éternels et d'une divinisation finale, pour cela il faut assurément avoir la ‘grâce de Dieu’, telle qu'elle est généralement définie, plus la pureté personnelle, le fait de surmonter le mal, et les bonnes ‘œuvres’ rendues si importantes dans les exhortations du Sauveur, de ses prophètes et de ses apôtres.

 

Rares sont ceux qui ont mieux compris cette question que l'apôtre Paul qui aurait été surpris si on lui avait dit qu'on pouvait interpréter ses paroles autrement. Dans tous ses écrits, il souligne l'importance des actes de justice. Il prêche contre les péchés de toutes sortes, incitant au repentir et déclarant que le pardon est un élément nécessaire au salut. Il dit dans son épître aux Romains que «la colère de Dieu se révèle du ciel contre toute... injustice des hommes...» (Rom. 1:18). Non seulement il condamne toutes les choses mauvaises, mais promet que Dieu «rendra à chacun selon ses œuvres» (Rom 2:6). Il promet la vie éternelle à ceux «qui, par la persévérance à bien faire, cherchent l'honneur, la gloire et l'immortalité» (Rom. 2:7). Il souligne: «Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés» (Rom. 2:13). Et comme nous l'avons déjà vu dans ce livre, il énonce les péchés avec précision et en grand nombre et invite les hommes à s'en repentir.

 

La vie repentante recherche la perfection

 

On pourrait multiplier les citations presque à l'infini mais on en a dit assez pour bien montrer que la vie repentante, la vie qui tend constamment vers la perfection, doit reposer sur les œuvres aussi bien que sur la foi. L'Evangile est un programme d'action, un programme où l'on fait des choses. L'immortalité et la vie éternelle de l'homme sont les buts de Dieu (Moïse 1:39). L'immortalité a été réalisée par le sacrifice du Sauveur. La vie éternelle est dans la balance, attendant les œuvres des hommes.

 

Cette progression vers la vie éternelle revient à atteindre la perfection. Le respect de tous les commandements garantit le pardon total des péchés et assure l'exaltation par la perfection qui vient de ce que l'on se conforme à la formule que le Seigneur nous a donnée. Dans son Sermon sur la Montagne, il a commandé à tous les hommes:

 

«Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait» (Matt. 5:48).

 

Etre parfait signifie triompher du péché. C'est un ordre du Seigneur. Il est juste, sage et bon. Il n'exigerait jamais de ses enfants quelque chose qui ne soit pas pour leur avantage et qu'ils ne puissent atteindre. La perfection est donc un but réalisable.

 

Le Sauveur a donné les mêmes instructions à ses dirigeants néphites quand il leur énonça les conditions de l'Evangile  être comme lui (3 Néphi 12:48). Le Sauveur avait respecté les commandements de son Evangile; il était maintenant requis de tous les hommes qu'ils respectent de même les commandements. Néphi cita le Sauveur dans le même sens:

 

«Et la voix du Fils m'est parvenue, disant: A celui qui est baptisé en mon nom, mon Père donnera le Saint-Esprit, comme à moi. Suivez-moi donc, et faites ce que vous m'avez vu faire» (2 Néphi 31:12).

 

Le Seigneur a détaillé quelque peu ses paroles aux Néphites quand, après de longues dissertations sur la progression vers la perfection en vivant selon l'Evangile, il posa à ses disciples cette question pertinente  «C'est pourquoi, quel genre d'hommes devez-vous être?» Peut-être essayait t'il simplement de bien leur faire comprendre la vérité et de la renforcer, ou peut-être a-t-il posé cette question pour voir à quel point ils avaient saisi les vérités fondamentales qu'il leur enseignait. Il n'attendit pas leur réponse, mais ajouta promptement:

 

«En vérité, je vous le dis, vous devez être tels que je suis moi-même» (3 Néphi 27:27).

 

La perfection s'obtient en réalité par la victoire. Le Seigneur a révélé par l'intermédiaire de Jean:

 

«Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône» (Apoc. 3:21).

 

Il semble que le mal soit toujours autour de nous. Un des frères des débuts de l'Eglise a estimé qu'il y a des centaines d'esprits mauvais qui travaillent contre chacun de nous. En conséquence, nous devons être constamment en alerte. Nous devons cataloguer nos faiblesses et nous y attaquer pour les vaincre. Le Christ devint parfait en remportant la victoire. Ce n'est qu'en vainquant que nous deviendrons parfaits et que nous avancerons vers la divinisation. Comme je l'ai déjà dit, le moment pour le faire, c'est maintenant dans la condition mortelle.

 

On a dit: «Celui qui envisage de se corriger a une étape de retard. Il devrait passer du stade des intentions à celui de l'action. C'est aujourd'hui qu'il faut commencer.» Il est certain que la maîtrise de soi est un programme continu: un voyage, et pas simplement un premier pas. Les hommes ne deviennent pas soudain justes, pas plus qu'un minuscule gland ne devient soudain un chêne. La progression vers la perfection peut néanmoins être rapide si on avance résolument à grands pas vers le but.

 

La perspective est importante

 

Dans la marche vers la perfection par la victoire sur le péché, il est important d'avoir une perspective correcte. Par exemple, certaines personnes confondent la fin et les moyens. Beaucoup ont le sentiment que la Parole de Sagesse a pour but principal d'augmenter notre santé et d'allonger notre vie mortelle, mais une étude plus soigneuse de la révélation (D&A 89) montre qu'il y a un but plus profond. Bien entendu, son observance stricte fortifiera notre corps, le fera survivre plus longtemps pour qu'il y ait un temps plus long pour perfectionner le corps et particulièrement l'esprit, l’œil fixé sur une élévation éternelle et des joies éternelles. Le Seigneur a fait des promesses solennelles à tous les Saints qui se souviennent de ses paroles pour les mettre en pratique, marchant dans l'obéissance aux commandements (voir D&A 89:18). Ici les engagements du Seigneur sont doubles. Tout d'abord il promet à ceux qui obéissent qu'ils «... recevront la santé en leur nombril et de la moelle en leurs os...», que grâce à une bonne santé physique ils «courront et ne se fatigueront point, et ils marcheront et ne faibliront point». C'est là une promesse merveilleuse.

 

Mais les promesses spirituelles dépassent considérablement les promesses physiques. Pour ceux qui observent ces instructions particulières et obéissent à tous les commandements du Seigneur, les bénédictions sont réellement accrues et amplifiées. L'ange de la mort passera à côté de ces Saints-là, promet-il, et ne les frappera pas. Cette promesse nous ramène à l'Exode où nous lisons que le Seigneur a mis à l'épreuve la foi des enfants d'Israël pour voir s'ils suivraient le grand Moïse.

 

Maintenant la promesse de la révélation précédemment citée est semblable à l'épreuve de l'ancien Israël et en diffère, comme c'est le cas en général pour les comparaisons. Dans les deux situations, il y a l'élément de la Pâque, l'élément d'obéissance de la foi sans connaître toutes les raisons du commandement. «L'obéissance de la foi» est fondamentale. Sans elle, le miracle ne peut pas se produire. Si Israël n'avait pas obéi, ses fils premiers-nés n'auraient pas été protégés.

 

La récompense de l'observance de la Parole de Sagesse, c'est la vie; pas seulement la vie mortelle prolongée, mais la vie éternelle. Il n'y a aucune promesse dans la Parole de Sagesse que celui qui l'observe fidèlement ne mourra pas. «Comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ» (1 Cor. 15:22). Pour l'Israël d'autrefois, c'était la vie physique ou la mort physique. Dans notre promesse moderne, c'est la vie spirituelle ou la mort spirituelle. Si on ignore ‘ces paroles’ et que l'on néglige ‘l'obéissance aux commandements’, on est sûr de mourir, mais si on obéit implicitement, on se voit assurer la vie éternelle par la perfection. L'ange de la mort raccourcit notre vie mortelle à cause de notre désobéissance; l'ange de lumière dégage le chemin pour la vie spirituelle éternelle.

 

L’individu a l’initiative

 

Nous avons déjà parlé ailleurs de cette autre catégorie de gens qui sont fondamentalement non repentants parce qu'ils refusent de ‘vivre selon les commandements’. Il y a des membres de l'Eglise qui sont en pleine léthargie. Ils ne boivent pas, ne commettent pas de péchés sexuels. Ils ne jouent pas à des jeux d'argent, ne volent pas et ne tuent pas. Ils sont bons citoyens et d'excellents voisins mais, spirituellement parlant, ils semblent se trouver dans un long et profond sommeil. Ils ne font rien de très grave, sauf qu'ils négligent de faire les choses qui doivent être faites pour obtenir leur exaltation. C'est à ces personnes que pourraient s'appliquer les paroles de Léhi:

 

«Oh, Si vous pouviez vous éveiller; vous éveiller d'un profond sommeil, oui, même du sommeil de l'enfer et secouer les terribles chaînes qui vous lient, qui sont les chaînes qui lient les enfants des hommes pour les emmener captifs dans le gouffre éternel de la misère et du malheur» (2 Néphi 1:13)

 

Le chapitre 3 de l'Apocalypse contient ces paroles du Sauveur:

 

«Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi» (Apoc. 3:20).

 

L'artiste Holman Hunt se sentit inspiré à traduire cette Ecriture émouvante sur toile. Un jour qu'il montrait son image du ‘Christ frappant à la porte’ à un ami, celui-ci s'exclama soudain:

 

- Il y a quelque chose qui cloche dans ton tableau.

- Quoi? demanda l'artiste.

- La porte à laquelle Jésus frappe n'a pas de poignée, répliqua son ami.

- Ah, répondit M. Hunt, ce n'est pas une erreur. Cette porte, vois-tu, donne sur le cœur humain. Elle ne peut s'ouvrir que de l'intérieur.

 

C'est ainsi qu'il en est. Jésus peut se tenir à la porte et frapper, mais chacun de nous décide d'ouvrir ou non. L'Esprit est impuissant à obliger un homme à bouger. C'est l'homme lui-même qui doit prendre l'initiative. Il doit lui-même désirer se repentir et prendre les dispositions nécessaires. Il doit, comme Paul l'a recommandé, «se revêtir de toutes les armes de Dieu» et veiller ainsi à «pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable» (Eph. 6:11). Ces armes sont incomplètes sans un effort constant pour vivre selon les commandements de Dieu. Sans effort de ce genre, le repentir est, lui aussi, incomplet. Et le repentir incomplet n'a jamais apporté le pardon complet.

 

 

 

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