CHAPITRE 41 : MANIFESTATIONS PERSONNELLES DE DIEU, LE PÈRE ÉTERNEL, ET DE SON FILS, JÉSUS‑CHRIST, DANS LES TEMPS MODERNES

 

UNE NOUVELLE DISPENSATION

 

En l'an de grâce 1820 vivait à Manchester, comté d'Ontario, dans l'Etat de New York, un honnête citoyen appelé joseph Smith. Sa famille se composait de sa femme et de leurs neuf enfants. Le troisième fils et quatrième enfant de la famille était Joseph Smith, fils, qui, à l'époque dont nous parlons, était dans sa quinzième année. Au cours de l'année indiquée, New York et les Etats voisins furent balayés par une vague d'intense agitation religieuse, et les ministres des nombreuses Eglises rivales déployèrent un zèle extraordinaire à gagner des convertis à leurs troupeaux respectifs. Le jeune Joseph fut profondément affecté par cette émotion intense et fut particulièrement déconcerté et troublé par la confusion et l'esprit de querelle qui régnaient dans tout cela. Etant donné que notre sujet actuel le concerne tout particulièrement, et vu l'importance capitale de son témoignage au monde, nous donnons ci-après son propre récit de ce qui se passa.

 

«A un moment donné, au cours de la deuxième année de notre installation à Manchester, il y eut dans l'endroit où nous vivions, une agitation peu commune à propos de la religion. Elle commença chez les méthodistes, mais devint bientôt générale chez toutes les sectes de cette région du pays. En effet, toute la contrée paraissait en être affectée, et de grandes multitudes s'unirent aux différents partis religieux, ce qui ne causa pas peu de remue-ménage et de divisions parmi le peuple, les uns criant: «Par ici!», les autres: «Par là!» Les uns tenaient pour les méthodistes, les autres pour les presbytériens, d'autres pour les baptistes.

 

«Car, en dépit du grand amour que les convertis de ces diverses religions exprimaient au moment de leur conversion et du grand zèle manifesté par leurs clergés respectifs qui s'employaient activement à favoriser ce tableau extraordinaire de sentiment religieux, dans le but de voir tout le monde converti, ainsi qu'ils se plaisaient à appeler cela, quelle que fût la secte qu'ils choisissaient, cependant, quand les convertis commencèrent à s'affilier, les uns à un parti, les autres à un autre, on s'aperçut que les bons sentiments apparents des prêtres et des convertis étaient plus prétendus que réels, car il s'ensuivit une grande confusion et de mauvais sentiments, prêtre luttant contre prêtre et converti contre converti; de telle sorte que tous les bons sentiments qu'ils avaient les uns pour les autres, s'ils avaient jamais existé, se perdirent tout à fait dans une querelle de mots et un combat d'opinions.

 

«J'étais alors dans ma quinzième année. Les membres de la famille de mon père se convertirent à la foi presbytérienne, et quatre d'entre eux se firent membres de cette église: ma mère, Lucy, mes frères Hyrum et Samuel Harrison, et ma sœur Sophronia.

 

«Pendant cette période de grande agitation, mon esprit fut poussé à réfléchir sérieusement et à éprouver un grand malaise; mais quoique mes sentiments fussent profonds et souvent poignants, je me tins cependant à l'écart de tous ces partis tout en suivant leurs diverses assemblées aussi souvent que j'en avais l'occasion. Avec le temps, mon esprit se sentit quelque inclination pour la secte méthodiste, et je ressentis un certain désir de me joindre à eux; mais la confusion et la lutte étaient si grandes entre les diverses confessions, qu'il était impossible à quelqu'un d'aussi jeune et d'aussi peu au courant des hommes et des choses que je l'étais, de décider d'une manière sûre qui avait raison et qui avait tort.

 

«Il y avait des moments où mon esprit était fortement agité, tant les cris et le tumulte étaient grands et incessants. Les presbytériens étaient absolument contre les baptistes et les méthodistes et utilisaient toutes les ressources aussi bien du raisonnement que du sophisme pour prouver leurs erreurs ou du moins pour faire croire aux gens qu'ils étaient dans l'erreur.

 

D'autre part, les baptistes et les méthodistes, eux aussi, montraient autant de zèle à tenter d'imposer leurs propres doctrines et à réfuter toutes les autres.

 

«Au milieu de cette guerre de paroles et de ce tumulte d'opinions, je me disais souvent: Que faut-il faire? Lequel de tous ces partis a raison? Ou ont-ils tous tort? Si l'un d'eux a raison, lequel est-ce et comment le saurais-je?

 

«Tandis que j'étais travaillé par les difficultés extrêmes causées par les disputes de ces partis de zélateurs religieux, je lus, un jour, l'Epître de Jacques, chapitre 1, verset 5, qui dit: Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée.

 

«Jamais aucun passage de l'Ecriture ne toucha le cœur d'un homme avec plus de puissance que celui-ci ne toucha alors le mien. Il me sembla qu'il pénétrait avec une grande force dans toutes les fibres de mon cœur. J'y pensais constamment, sachant que si quelqu'un avait besoin que Dieu lui donne la sagesse, c'était bien moi; car je ne savais que faire, et à moins de recevoir plus de sagesse que je n'en avais alors, je ne le saurais jamais, car les professeurs de religion des diverses sectes comprenaient si différemment les mêmes passages de l'Ecriture que cela faisait perdre toute confiance de régler la question par un appel à la Bible.

 

«Enfin, j'en vins à la conclusion que je devais, ou bien rester dans les ténèbres et la confusion, ou bien suivre le conseil de Jacques, c'est-à-dire demander à Dieu. Je me décidai finalement «à demander à Dieu», concluant que s'il donnait la sagesse à ceux qui en manquaient, et la donnait simplement et sans reproche, je pouvais bien essayer.

 

«Ainsi donc, mettant à exécution ma détermination de demander à Dieu, je me retirai dans les bois pour tenter l'expérience. C'était le matin d'une belle et claire journée du début du printemps de mil huit cent vingt. C'était la première fois de ma vie que je tentais une chose pareille, car au milieu de toutes mes anxiétés, je n'avais encore jamais essayé de prier à haute voix.

 

«Après m'être retiré à l'endroit où je m'étais proposé, au préalable, de me rendre, ayant regardé autour de moi et me voyant seul, je m'agenouillai et me mis à exprimer le désir de mon cœur à Dieu. A peine avais-je commencé, que je fus saisi par une puissance qui me domina entièrement et qui eut une influence si étonnante sur moi que ma langue fut liée, de sorte que je ne pouvais pas parler. Des ténèbres épaisses m'environnèrent, et il me sembla un moment que j'étais condamné à une destruction soudaine.

 

«Mais faisant tous mes efforts pour implorer Dieu de me délivrer de la puissance de cet ennemi qui m'avait saisi et au moment même où j'étais prêt à tomber dans le désespoir et à m'abandonner à la destruction - non à une destruction imaginaire, mais à la puissance d'un être réel du monde invisible qui possédait une puissance étonnante comme je n'en avais senti de pareille en aucun être - juste à cet instant de grande alarme, je vis, exactement au-dessus de ma tête, une colonne de lumière, plus brillante que le soleil, descendre peu à peu jusqu'à tomber sur moi.

 

«A peine eut-elle apparu que je me sentis délivré de l'ennemi qui m'enserrait. Quand la lumière se posa sur moi, je vis deux personnages dont l'éclat et la gloire défient toute description, et qui se tenaient au-dessus de moi dans les airs. L’un d'eux me parla, m'appelant par mon nom, et dit, me montrant l'autre: Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoute-le!

 

«Mon but, en allant interroger le Seigneur était de savoir laquelle des sectes avait raison, afin de savoir à laquelle je devais me joindre. C'est pourquoi, dès que je fus assez maître de moi pour pouvoir parler, je demandai aux personnages qui se tenaient au-dessus de moi, dans la lumière, laquelle de toutes les sectes avait raison et à laquelle je devais me joindre.

 

«Il me fut répondu de ne me joindre à aucune, car elles étaient toutes dans l'erreur; et le personnage qui me parlait dit que tous leurs credos étaient une abomination à ses yeux; que ces docteurs étaient tous corrompus; qu'ils s'approchent de moi des lèvres, mais leur cœur est loin de moi; ils enseignent pour doctrines des commandements d'hommes, ayant une forme de piété, mais ils en nient la puissance.

 

«Il me défendit à nouveau de me joindre à aucune d'elles et me dit encore d'autres choses que je ne puis écrire maintenant. Quand je revins à moi, j'étais couché sur le dos, regardant au ciel. Lorsque la lumière eut disparu, je demeurai sans forces; mais ayant bientôt récupéré dans une certaine mesure, je rentrai chez moi. Comme je m'appuyais au manteau de la cheminée, ma mère me demanda ce qui se passait. Je lui répondis: «Ce n'est rien, tout va bien, je ne me sens pas mal.» je dis ensuite à ma mère: «J'ai appris personnellement que le presbytérianisme n'est pas vrai.» On aurait dit que l'adversaire était, dès les premiers temps de ma vie, conscient du fait que j'étais destiné à me révéler être un trouble-fête et un gêneur pour son royaume; sinon pourquoi les puissances des ténèbres se seraient-elles unies contre moi? Pourquoi l'opposition et la persécution qui se dressèrent contre moi, presque dans ma prime enfance?

 

«Quelques jours après avoir eu cette vision, il m'arriva de me trouver en compagnie d'un des prédicateurs méthodistes, qui était très actif dans l'agitation religieuse mentionnée précédemment; et, comme je parlais de religion avec lui, je saisis l'occasion pour lui faire le récit de la vision que j'avais eue. Je fus grandement surpris de son attitude; il traita mon récit non seulement avec légèreté, mais aussi avec un profond mépris, disant que tout cela était du diable, que les visions ou les révélations, cela n'existait pas de nos jours, que toutes les choses de ce genre avaient cessé avec les apôtres et qu'il n'y en aurait jamais plus.

 

«Cependant, je m'aperçus bientôt que le fait de raconter mon histoire m'avait beaucoup nui auprès des professeurs de religion et était la cause d'une grande persécution qui allait croissant; et quoique je fusse un garçon obscur de quatorze à quinze ans à peine, et que ma situation dans la vie fût de nature à faire de moi un garçon sans importance dans le monde, pourtant des hommes haut placés me remarquèrent suffisamment pour exciter l'opinion publique contre moi et provoquer une violente persécution; et ce fut une chose commune chez toutes les sectes: toutes s'unirent pour me persécuter.

 

«Je me fis sérieusement la réflexion alors, et je l'ai souvent faite depuis, qu'il était bien étrange qu'un garçon obscur, d'un peu plus de quatorze ans, qui, de surcroît, était condamné à la nécessité de gagner maigrement sa vie par son travail journalier, fût jugé assez important pour attirer l'attention des grands des sectes les plus populaires du jour, et ce au point de susciter chez eux l'esprit de persécution et d'insulte le plus violent. Mais aussi étrange que cela fût, il en était ainsi, et ce fut souvent une cause de grand chagrin pour moi.

 

«Cependant il n'en restait pas moins un fait que j'avais eu une vision. J'ai pensé depuis que je devais ressentir plus ou moins la même chose que Paul quand il se défendit devant le roi Agrippa et qu'il raconta la vision qu'il avait eue, lorsqu'il avait aperçu une lumière et entendu une voix; et cependant, il y en eut peu qui le crurent; les uns dirent qu'il était malhonnête, d'autres dirent qu'il était fou; et il fut ridiculisé et insulté. Mais tout cela ne détruisait pas la réalité de sa vision. Il avait eu une vision, il le savait, et toutes les persécutions sous le ciel ne pouvaient faire qu'il en fût autrement. Et quand bien même on le persécuterait à mort, il savait néanmoins et saurait jusqu'à son dernier soupir, qu'il avait vu une lumière et entendu une voix qui lui parlait; et rien au monde n'aurait pu le faire penser ou croire autrement.

 

«Il en était de même pour moi. J'avais réellement vu une lumière, et au milieu de cette lumière, je vis deux Personnages, et ils me parlèrent réellement; et quoique je fusse haï et persécuté pour avoir dit que j'avais eu cette vision, cependant c'était la vérité; et tandis qu'on me persécutait, qu'on m'insultait et qu'on disait faussement toute sorte de mal contre moi pour l'avoir racontée, je fus amené à me dire en mon cœur: Pourquoi me persécuter parce que j'ai dit la vérité? J'ai réellement eu une vision, et qui suis-je pour résister à Dieu? Et pourquoi le monde pense-t-il me faire renier ce que j'ai vraiment vu? Car j'avais eu une vision, je le savais, et je savais que Dieu le savait, et je ne pouvais le nier ni ne l'osais, du moins je savais qu'en le faisant j'offenserais Dieu et tomberais sous la condamnation.

 

«Mon esprit était donc satisfait en ce qui concernait le monde des sectes: il n'était pas de mon devoir de me joindre à l'une d'elles, mais de rester comme j'étais, jusqu'à ce que je reçusse d'autres directives. J'avais découvert que le témoignage de Jacques était vrai: qu'un homme qui manquait de sagesse pouvait la demander à Dieu et l'obtenir sans reproche[1]

 

C'est de cette manière que fut ouverte la dispensation de la plénitude des temps[2]. Les ténèbres de la longue nuit de l'apostasie étaient dissipées; la gloire des cieux illuminait de nouveau le monde; le silence séculaire était rompu; la voix de Dieu se faisait de nouveau entendre sur la terre. A l'automne de 1820 ap. J.-C., il y avait un seul mortel, un garçon d'un peu moins de quinze ans, qui savait, comme il savait qu'il vivait, que la conception que les hommes se faisaient, à l'époque, de la Divinité, à savoir que c'était l'essence immatérielle de quelque chose qui ne possédait ni forme précise ni substance tangible, était aussi contraire à la vérité en ce qui concerne le Père et le Fils que sa formulation dans les religions officielles était incompréhensible. Le jeune Joseph savait que le Père éternel et son Fils glorifié, Jésus-Christ, étaient tous deux des Hommes parfaits en forme et en stature, et que c'est à leur image physique que l'humanité avait été créée dans la chair[3]. Il savait en outre que le Père et le Fils étaient des personnages individuels, chacun étant distinct de l'autre - vérité pleinement attestée par le Seigneur Jésus-Christ au cours de son existence mortelle, mais que les sophismes de l'incrédulité humaine avaient enténébrée sinon ensevelie. Il se rendait compte que l'unité de la Divinité était une unité de perfection dans les desseins, les plans et l'action, comme le déclarent les Ecritures, et non pas une union impossible de personnalités, comme des générations de faux docteurs avaient essayé de le faire croire. La théophanie resplendissante confirma l'apostasie universelle, avec le corollaire inévitable: l'Eglise du Christ n'existait nulle part sur la terre. Elle dissipa de fait la croyance erronée que la révélation directe depuis les cieux avait cessé à jamais et prouva qu'il était parfaitement possible à Dieu de communiquer personnellement avec les mortels.

 

Pour la quatrième fois depuis la naissance du Sauveur dans la chair, la voix du Père avait attesté l'autorité du Fils dans des questions relatives à la terre et à l'homme[4]. Dans cette révélation de lui-même, au cours des derniers jours, comme lors des occasions antérieures, le Père ne fit rien d'autre qu'affirmer l'identité du Fils et commander qu'on lui obéît.

 

«UN MESSAGER ENVOYÉ D'AUPRÈS DE DIEU»[5]

 

Pendant environ trois ans et demi après l'apparition glorieuse du Père et du Fils à Joseph Smith, le jeune révélateur fut privé de toute autre manifestation du ciel et fut laissé à lui-même. C'était une période de mise à l'épreuve. Il fut soumis aux ricanements des jeunes de son âge et à une persécution agressive de la part des gens plus âgés qui, comme il le note très justement et sur un ton quelque peu accusateur, auraient dû être ses amis et le traiter avec bonté et qui, s'ils pensaient qu'il s'abusait, auraient dû essayer de le ramener d'une manière convenable et affectueuse[6]. Il se livra à son métier ordinaire, celui du travail à la ferme en compagnie de son père et de ses frères, de qui il reçut de la gentillesse, de la considération et de la sympathie; en dépit des railleries, des insultes et des dénonciations de la part de la communauté en général, il demeura ferme et fidèle à sa déclaration solennelle qu'il avait vu et entendu aussi bien le Père éternel que Jésus le Christ, et qu'il avait reçu l'ordre de ne s'unir à aucune des sectes ou des Eglises en conflit parce qu'elles étaient toutes fondamentalement dans l'erreur.

 

La nuit du 21 septembre 1823, tandis qu'il était occupé à prier Dieu avec ferveur dans la solitude de sa chambre, Joseph vit la pièce s'illuminer au point que la lumière surpassa celle d'un après-midi sans nuage. Un personnage glorieux apparut dans la pièce, se tenant un peu au-dessus du plancher. Le corps du visiteur et la tunique flottante qu'il portait étaient d'une blancheur extrême. Appelant Joseph par son nom, il déclara être Moroni, «un messager envoyé d'auprès de Dieu» et apprit au jeune homme que le Seigneur avait une œuvre à lui faire accomplir, et que son nom serait connu tant en bien qu'en mal dans toutes les nations, races et langues. L’ange parla d'un document gravé sur des plaques d'or, qui contenait l'histoire des anciens habitants du continent américain et la plénitude de l'Evangile éternel que le Seigneur avait révélée à ce peuple ancien; et en outre, que le document était accompagné d'un pectoral et de l'urim et du tummim divinement fabriqués pour servir à la traduction du livre. Le lieu où les plaques et les autres objets sacrés étaient cachés fut montré en vision à Joseph, et la scène fut si claire qu'il reconnut immédiatement l'endroit lorsqu'il s'y rendit le lendemain.

 

L'ange cita plusieurs passages de l'Ancien et un passage du Nouveau Testament, les uns mot pour mot et les autres en s'écartant légèrement de la version biblique. Voici ce que dit Joseph au sujet des Ecritures citées par Moroni:

 

«Il cita tout d'abord une partie du troisième chapitre de Malachie et il cita le quatrième et dernier chapitre (version du roi Jacques - N.d.T.) de cette même prophétie, avec, toutefois, une légère variante de ce qui se trouve dans nos Bibles. Au lieu de citer le premier verset tel qu'il apparaît dans nos livres, il le cita de cette façon:

 

«Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants brûleront comme du chaume; car ceux qui viennent les brûleront, dit l'Eternel des armées, et ils ne leur laisseront ni racine, ni rameau.

 

Il cita, en outre, le cinquième verset comme suit: Voici, je vous révélerai la prêtrise par la main d'Elie le prophète avant que le jour de l'Eternel arrive, ce jour grand et redoutable.

 

Il cita aussi le verset suivant d'une manière différente: Et il implantera dans le cœur des enfants les promesses faites aux pères, et le cœur des enfants se tournera vers leurs pères; s'il n'en était pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée à sa venue.

 

«En plus de ceux-ci, il cita le onzième chapitre d'Esaïe, disant qu'il était sur le point de s'accomplir. Il cita aussi le troisième chapitre des Actes, les vingt-deuxième et vingt-troisième versets, tels qu'ils se trouvent dans notre Nouveau Testament. Il dit que ce prophète était le Christ, mais que le jour n'était pas encore venu où «ceux qui ne voudraient pas entendre sa voix seraient retranchés du peuple», mais qu'il viendrait bientôt.

 

«Il cita aussi le deuxième chapitre de Joël, du vingt-huitième verset au dernier. Il dit aussi que ceci n'était pas encore accompli, mais le serait bientôt. Il déclara ensuite que la plénitude des Gentils était près d'être accomplie[7]

 

Le messager s'en alla et la lumière disparut avec lui. Cependant, deux fois au cours de la même nuit, l'ange revint, répétant chaque fois ce qu'il avait dit lors de sa première apparition et y ajoutant des instructions et des recommandations à la prudence. Le lendemain, Moroni réapparut au jeune homme et lui commanda de mettre son père au courant des visites et des commandements qu'il avait reçus. Le père de Joseph lui dit d'obéir aux instructions du messager et attesta qu'elles venaient de Dieu. Joseph se rendit alors à l'endroit indiqué par l'ange, sur le flanc d'une colline appelée Cumorah dans le livre, et identifia immédiatement le lieu qui lui avait été montré en vision. A l'aide d'un levier, il enleva une grosse pierre qui se révéla être le couvercle d'une boîte de pierre dans laquelle se trouvaient les plaques et d'autres objets décrits par Moroni. L'ange apparut à cet endroit et interdit à Joseph de prendre à ce moment-là le contenu de la boîte. Le jeune homme replaça le massif couvercle de pierre et quitta le lieu.

 

Quatre ans plus tard, les plaques, l’ourim et toummim, et le pectoral furent confiés à la garde de Joseph par l'ange Moroni. Ce Moroni, qui venait maintenant sous la forme d'un être ressuscité, était le dernier survivant de la nation néphite; il avait terminé le document et ensuite, peu avant sa mort, l'avait caché dans la colline de Cumorah d'où il fut sorti par son entremise et remis au prophète et voyant moderne, Joseph Smith, le 22 octobre 1827. Ce document ou, à strictement parler, une partie de ce document, est maintenant accessible à tous; il a été traduit par l'autorité divine et est maintenant publié en de nombreuses langues sous le titre de Livre de Mormon[8].

 

JEAN-BAPTISTE CONFÈRE LA PRÊTRISE D'AARON

 

Le 15 mai 1829, Joseph Smith et son secrétaire dans la traduction des annales néphites, Oliver Cowdery, se retirèrent dans une clairière isolée pour prier. Leur but était d'interroger le Seigneur concernant l'ordonnance du baptême pour la rémission des péchés, dont il était question dans les plaques. Joseph écrit:

 

«Tandis que nous étions ainsi occupés, priant et invoquant le Seigneur, un messager céleste descendit dans une nuée de lumière et, ayant posé les mains sur nous il nous ordonna, disant:

 

«A vous, mes compagnons de service, au nom du Messie, je confère la Prêtrise d’Aaron, qui détient les clefs du ministère d'anges, de l'évangile de repentance et du baptême par immersion pour la rémission des péchés; et elle ne sera plus jamais enlevée de la terre, jusqu'à ce que les fils de Lévi fassent de nouveau une offrande au Seigneur selon la justice[9]

 

Le visiteur angélique déclara que son nom était Jean, celui-là même que le Nouveau Testament appelle Jean-Baptiste et qu'en les ordonnant tous deux, il avait agi sous les ordres de Pierre, Jacques et Jean qui détenaient les clefs de la Prêtrise Supérieure ou Prêtrise de Melchisédek. Il expliqua que la Prêtrise d'Aaron ne comprenait pas «Ie pouvoir d'imposer les mains pour le don du Saint-Esprit»[10] et prédit que la Prêtrise Supérieure, détenant ce pouvoir, leur serait conférée plus tard. Sur son ordre exprès, Joseph baptisa Oliver et ce dernier, à son tour, baptisa Joseph en l'immergeant dans l'eau.

 

PIERRE, JACQUES ET JEAN CONFÈRENT LA PRETRISE DE MELCHISÉDEK

 

Peu après leur ordination à la Moindre Prêtrise ou Prêtrise d'Aaron, Joseph Smith et Oliver Cowdery reçurent la visite des apôtres présidents d'autrefois, Pierre, Jacques et Jean, qui leur conférèrent la Prêtrise de Melchisédek et les ordonnèrent au Saint Apostolat. Dans une révélation ultérieure, le Seigneur reconnaît formellement que ces ordinations respectives furent accomplies par sa volonté et son commandement, comme suit:

 

«Lequel Jean je vous ai envoyé, mes serviteurs Joseph Smith, fils, et Oliver Cowdery, pour vous ordonner à la première prêtrise que vous avez reçue, afin que vous fussiez appelés et ordonnés comme le fut Aaron... Et aussi avec Pierre, Jacques et Jean, que je vous ai envoyés, par lesquels je vous ai ordonnés et confirmés pour que vous soyez apôtres et témoins spéciaux de mon nom, et pour que vous portiez les clefs de votre ministère et des mêmes choses que je leur ai révélées, à qui j'ai confié les clefs de mon royaume et une dispensation de l’évangile pour les derniers temps et pour la plénitude des temps, au cours de laquelle je rassemblerai toutes choses en une, tant celles qui sont dans le ciel que celles qui sont sur la terre[11]

 

FONDATION DE L'ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST DES SAINTS DES DERNIERS JOURS

 

Le 6 avril 1830, l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers jours était officiellement organisée à Fayette, dans le comté de Seneca (New York) conformément à la loi séculière régissant l'établissement des associations religieuses. Les personnes qui participèrent officiellement à l'organisation n'étaient que six, nombre minimum requis par la loi dans une entreprise de ce genre; cependant beaucoup d'autres personnes étaient là, dont certaines avaient déjà reçu l'ordonnance du baptême pour la rémission des péchés. Par révélation à Joseph Smith, le Seigneur avait précisé précédemment le jour où l'organisation devait se faire et avait révélé son plan de gouvernement pour l'Eglise - avec des instructions détaillées sur les conditions requises pour en devenir membre: le caractère indispensable du baptême par immersion et la manière dont l'ordonnance initiatrice devait être administrée, la façon de confirmer les croyants baptisés, membres de l'Eglise, les devoirs des anciens, des prêtres, des instructeurs et des diacres de l'Eglise, la façon exacte de procéder pour l'administration du sacrement du repas du Seigneur, l'ordre de la discipline de l'Eglise et la méthode à suivre pour transférer les membres d'une branche à une autre[12]. Les convertis baptisés qui assistaient à l'organisation furent invités à se prononcer pour ou contre Joseph Smith et Oliver Cowdery comme anciens de l'Eglise; et conformément au vote affirmatif unanime, l'ordination ou mise à part de ces deux hommes comme respectivement premier et deuxième anciens de la nouvelle organisation fut accomplie[13].

 

Tandis que le Livre de Mormon était en voie de traduction, en particulier pendant les deux années qui précédèrent immédiatement l'organisation de l'Eglise, plusieurs révélations avaient été données par le truchement de Joseph le prophète et voyant, relatives au travail de traduction et à l'œuvre préparatoire nécessaire pour établir l'Eglise comme institution parmi les hommes. L’auteur de ces diverses révélations se déclara officiellement être Jésus-Christ, Dieu, le Fils de Dieu, le Rédempteur, la lumière et la vie du monde, l'Alpha et l'Oméga, Christ le Seigneur, le Seigneur et Sauveur[14].

 

Dès 1829, l'appel des douze apôtres fut prescrit, et un comité fut chargé de rechercher les Douze qui se tiendraient devant le monde comme témoins spéciaux du Christ. Ceux-ci furent ultérieurement ordonnés au Saint Apostolat; le conseil ou collège des Douze fut reconnu, et des instructions concernant leur devoir sublime furent données dans de nombreuses révélations ultérieures[15].

 

C'est ainsi que l'Eglise de Jésus-Christ a été rétablie sur la terre, avec tous les pouvoirs et toute l'autorité de la Sainte Prêtrise que le Seigneur jésus avait remise à ses apôtres à l'époque de son ministère personnel. Il était absolument nécessaire qu'une nouvelle dispensation de l'Evangile, avec un rétablissement de la prêtrise, fût ouverte, puisque à cause de l'apostasie de l'Eglise primitive, il n'y avait pas un homme vivant qui eût l'autorité de parler ou d'administrer l'Evangile au nom de Dieu ou de son Christ. Jean le Révélateur vit, dans sa vision des derniers jours, un ange apportant de nouveau un «Evangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, tribu, langue et peuple. Il disait d'une voix forte: Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue; et prosternez-vous devant celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources d'eaux[16]

 

Une ambassade angélique comme celle-là n'aurait été qu'un déploiement inutile et vide, et par conséquent impossible, si l'Evangile éternel était resté sur la terre et si les pouvoirs de sa prêtrise s'étaient perpétués par succession. En assurant qu'il y aurait un rétablissement dans les derniers jours par intervention directe des cieux, les Ecritures prouvent de manière concluante que l'apostasie universelle est bien réelle. Moroni vint trouver Joseph Smith comme «messager envoyé d'auprès de Dieu», et lui remit un document contenant «la plénitude de l'Evangile éternel» tel qu'il avait été communiqué au peuple du Seigneur dans les temps anciens; et la diffusion mondiale du Livre de Mormon et d'autres publications contenant la parole révélée des temps modernes, et le ministère de milliers de personnes qui travaillent avec l'autorité de la Sainte Prêtrise se combinent pour former la voix forte qui s'adresse à toutes les nations, en criant: «Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue.»

 

AUTRES COMMUNICATIONS DES CIEUX À L'HOMME

 

Après l'organisation de l'Eglise, telle que nous l'avons décrite jusqu'à maintenant, il y eut des communications directes fréquentes entre le Seigneur Jésus-Christ et son prophète Joseph, selon que les besoins l'exigeaient. De nombreuses révélations furent données, et elles sont accessibles à tous ceux qui veulent les lire[17]. Une manifestation merveilleuse fut accordée au prophète et à son compagnon dans la présidence de l'Eglise, Sidney Rigdon, dont la narration apparaît comme suit:

 

«Nous, Joseph Smith, fils, et Sidney Rigdon, étant dans l'Esprit le seizième jour de février de l'an de grâce mil huit cent trente‑deux: Par le pouvoir de l'Esprit nos yeux furent ouverts et notre intelligence fut éclairée de manière à voir et à comprendre les choses de Dieu: A savoir ce qui était dès le commencement avant que le monde fût, qui fut institué par le Père, par l'intermédiaire de son Fils unique, qui était dès le commencement dans le sein du Père, de qui nous rendons témoignage; et le témoignage que nous rendons est la plénitude de l'évangile de Jésus-Christ, qui est le Fils, que nous avons vu et avec qui nous avons conversé dans la vision céleste. Car tandis que nous faisions le travail de traduction dont le Seigneur nous avait chargés, nous arrivâmes au vingt-neuvième verset du cinquième chapitre de Jean, qui nous fut donné comme suit: Parlant de la résurrection des morts, concernant ceux qui entendront la voix du Fils de l'Homme et ressusciteront - Ceux qui ont fait le bien pour la résurrection des justes et ceux qui ont fait le mal pour la résurrection des injustes - Ceci provoqua notre étonnement, car c'était l'Esprit qui nous l'avait donné. Et tandis que nous méditions là-dessus, le Seigneur toucha les yeux de notre intelligence, et ils furent ouverts, et la gloire du Seigneur resplendit tout alentour. Et nous vîmes la gloire du Fils à la droite du Père et reçûmes de sa plénitude; nous vîmes les saints anges et ceux qui sont sanctifiés devant son trône, adorant Dieu et l'Agneau, qu'ils adorent pour toujours et à jamais. Et maintenant, après les nombreux témoignages qui ont été rendus de lui, voici le nôtre, le dernier de tous: il vit! Car nous le vîmes et ce, à la droite de Dieu; et nous entendîmes la voix rendre témoignage qu'il est le Fils unique du Père; que par lui, à travers lui, et en lui, les mondes sont et furent créés, et que les habitants en sont des fils et des filles engendrés pour Dieu[18]

 

La vision fut suivie d'autres révélations tant visuelles qu'auditives; et le Seigneur montra à ses serviteurs, et proclama à haute voix le destin des méchants et les caractéristiques des divers degrés de gloire prévus dans l'au-delà pour les âmes des hommes. Les divers états d'honneur et l'exaltation graduée appartenant aux royaumes téleste, terrestre et céleste furent révélés, et les anciennes Ecritures s’y rapportant furent éclairées par la lumière nouvelle de la simplicité et de l'interprétation littérale[19].

 

APPARITION PERSONNELLE DU SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST AU TEMPLE DE KIRTLAND

 

Moins de trois ans et demi après son organisation, l'Eglise commença la construction du premier temple des temps modernes à Kirtland, en Ohio. Le travail fut entrepris conformément à une révélation du Seigneur l'exigeant de son peuple. L’Eglise avait peu de membres, le peuple était pauvre, c'était une période d'opposition farouche et de persécutions incessantes[20]. Il faut bien comprendre que pour les saints des derniers jours un temple signifie plus qu'une chapelle, qu'une église, qu'un tabernacle ou qu'une cathédrale; ce n'est pas un lieu où tout le monde s'assemble même pour adorer en commun, mais un édifice sacré destiné aux ordonnances de la Sainte Prêtrise: distinctement et essentiellement une Maison du Seigneur. Le temple de Kirtland existe encore aujourd'hui, bâtiment puissant et imposant; mais il n'est plus la propriété du peuple qui l'a érigé au prix d'immenses sacrifices de temps, de biens et d'efforts au cours d'années d'abnégation et de souffrances. Ses pierres d'angle furent posées le 23 juillet 1833 et le bâtiment terminé fut consacré le 27 mars 1836. Le service de consécration fut rendu éternellement mémorable par le déversement de l'Esprit du Seigneur accompagné de la présence visible d'anges. Le soir du même jour, les divers collèges de la prêtrise s'assemblèrent dans le bâtiment, et une manifestation encore plus grande de la puissance et de la gloire divines se reproduisit. Le dimanche suivant - le 3 avril 1836 - après un service de culte solennel, comprenant l'administration du repas du Seigneur, le prophète Joseph et son conseiller Oliver Cowdery se retirèrent pour prier derrière les voiles entourant la plate-forme et l'estrade réservées aux autorités présidentes de la Prêtrise de Melchisédek. Ils rendent le témoignage solennel que le Seigneur Jésus-Christ leur apparut personnellement en cette occasion:

 

«Le voile fut enlevé de notre esprit, et les yeux de notre entendement furent ouverts. Nous vîmes le Seigneur debout sur la balustrade de la chaire devant nous. Sous ses pieds, il y avait un pavement d'or pur, d'une couleur semblable à l'ambre. Ses yeux étaient de flamme, ses cheveux étaient blancs comme la neige immaculée, son visage était plus brillant que l'éclat du soleil et sa voix était comme le bruit du déferlement de grandes eaux, savoir la voix de Jéhovah disant: Je suis le premier et le dernier; je suis celui qui vit, je suis celui qui a été immolé; je suis votre avocat auprès du Père. Voici, vos péchés vous sont pardonnés; vous êtes purs devant moi; levez donc la tête et réjouissez-vous. Que le cœur de vos frères se réjouisse et que tout mon peuple se réjouisse en son cœur, oui, mon peuple qui a bâti de toutes ses forces cette maison à mon nom. Car voici, j'ai accepté cette maison, et mon nom sera ici; et je me manifesterai avec miséricorde à mon peuple dans cette maison. Oui, j'apparaîtrai à mes serviteurs et je leur parlerai de ma propre voix si mon peuple veut garder mes commandements et ne souille pas cette maison sacrée. Oui, des milliers et des dizaines de milliers se réjouiront grandement en leur cœur à cause des bénédictions qui seront déversées et de la dotation que mes serviteurs ont reçue dans cette maison. La renommée de cette maison se répandra dans les pays étrangers, et c'est là le commencement des bénédictions qui seront déversées sur mon peuple. J'ai dit. Amen[21]

 

Lorsque le Sauveur se fut retiré, les deux prophètes mortels reçurent la visite d'êtres glorifiés, dont chacun avait officié sur terre en qualité de serviteur spécialement autorisé de Jéhovah et venait maintenant conférer l'autorité de l'office qu'il détenait personnellement, à Joseph et Oliver, unissant ainsi tous les pouvoirs et toutes les autorités des dispensations passées dans l'Eglise rétablie du Christ, ce qui caractérise la dernière et la plus grande dispensation de l'histoire. En voici le rapport:

 

«Lorsque cette vision se fut refermée, les cieux s'ouvrirent de nouveau à nous; Moïse apparut devant nous et nous remit les clefs pour rassembler Israël des quatre coins de la terre et pour ramener les dix tribus du pays du nord. Après cela, Elias apparut et remit la dispensation de l'évangile d'Abraham, disant qu'en nous et en notre postérité toutes les générations après nous seraient bénies. Lorsque cette vision se fut refermée, une autre vision, grande et glorieuse, se déploya devant nos yeux: Elie, le prophète qui fut enlevé au ciel sans goûter la mort, se tint devant nous et dit: Voici, le temps est pleinement arrivé, ce temps dont a parlé Malachie, lorsqu'il a témoigné qu'il [Elie] serait envoyé avant que le jour de l'Eternel arrive, ce jour grand et redoutable, pour tourner le cœur des pères vers les enfants, et le cœur des enfants vers les pères, de peur que la terre tout entière ne soit frappée de malédiction. C'est pourquoi les clefs de cette dispensation sont remises entre vos mains, et vous saurez par là que le jour de l'Eternel, ce jour grand et redoutable, est proche, et même à la porte[22]

 

JÉSUS LE CHRIST EST AUJOURD'HUI AVEC SON ÉGLISE

 

C'est d'une manière tout à fait glorieuse que le Seigneur a accompli les promesses faites par la bouche de ses saints prophètes dans les temps passés - de rétablir l'Evangile avec toutes ses bénédictions et toutes ses prérogatives passées, de conférer de nouveau la Sainte Prêtrise avec l'autorité d'administrer l'Evangile au nom de Dieu, de rétablir l'Eglise qui porte son nom, et qui est fondée sur le roc de la révélation divine, et de proclamer le message du salut à toutes les nations, races, langues et peuples. En dépit des persécutions de la foule approuvées par les autorités judiciaires, en dépit des agressions, des expulsions et des massacres l'Eglise s'est développée avec une rapidité et une force étonnantes, depuis le jour de son organisation. Joseph, le prophète, et son frère Hyrum, patriarche de l'Eglise, furent brutalement tués et devinrent martyrs de la vérité à Carthage, en Illinois, le 27 juin 1844. Mais le Seigneur en suscita d'autres pour leur succéder; et le monde a appris en partie et saura un jour, sans qu'il puisse subsister le moindre doute, que l'Eglise si miraculeusement établie dans les derniers jours n'est pas l'Eglise de Joseph Smith, ni d'aucun autre homme, mais en vérité, littéralement l'Eglise de Jésus-Christ. Le Seigneur a continué à révéler sa volonté par des prophètes, voyants et révélateurs qu'il a choisis et nommés l'un après l'autre pour guider son peuple; et la voix de la révélation divine se fait entendre aujourd'hui dans l'Eglise. Comme prévu dans son plan et sa constitution révélés, l'Eglise est bénie par le ministère de prophètes, apôtres, grands prêtres, patriarches, soixante-dix, anciens, évêques, prêtres, instructeurs et diacres[23]. Les dons spirituels et les bénédictions d'autrefois sont de nouveau accordés en grande abondance[24]. De nouvelles Ecritures, destinées avant tout à présenter les devoirs et les développements courants des desseins de Dieu, mais qui rendent cependant lumineuses et claires dans leur simplicité les Ecritures d'autrefois, ont été données au monde par la voie de la prêtrise rétablie, et d'autres Ecritures seront encore données. Les membres de l'Eglise proclament à l'unisson:

 

«Nous croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu'il révèle maintenant, et nous croyons qu'il révélera encore beaucoup de choses, grandes et importantes, concernant le royaume de Dieu[25]

 

Le rassemblement d'Israël prédit depuis sa longue dispersion est en voie d'accomplissement en vertu de l'autorité donnée par le Seigneur par le truchement de Moïse. La «montagne de la Maison de l'Eternel» est déjà établie au sommet des collines, et tous les peuples y accourent, tandis que les anciens de l'Eglise vont parmi les nations, disant: «Venez, et montons à la montagne de l'Eternel, à la Maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous instruise de ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Eternel[26]

 

Dans les temples sacrés, les vivants officient par procuration en faveur des morts, et le cœur des enfants mortels se tourne avec un souci affectueux vers les ancêtres décédés, tandis que les multitudes désincarnées prient pour le succès de leur postérité qui se trouve encore dans la chair, dans son œuvre de salut[27]. L’Evangile sauveur est gratuitement offert à tous, car c'est ce que son Auteur a commandé. Par le moyen de la presse et par le ministère personnel d'hommes investis de la Sainte Prêtrise que l'Eglise envoie par milliers, l'Evangile du royaume est prêché aujourd'hui dans le monde entier. Lorsque ce témoignage sera complètement rendu dans les nations, «alors viendra la fin», et les nations «verront le Fils de l'Homme venir dans les nuées du ciel, avec puissance et grande gloire»[28].

 

NOTES DU CHAPITRE 41

 

1. La dispensation de la plénitude des temps : «Or, ce qu'il faut savoir, c'est ce que veut dire la plénitude des temps ou son étendue et son autorité. Cela veut dire que la dispensation de la plénitude des temps est constituée par toutes les dispensations qui ont jamais été données, depuis le commencement du monde jusqu'à présent. C'est à Adam, le tout premier, que fut donnée une dispensation. Il est bien connu que Dieu en personne lui parla dans le jardin et lui donna la promesse que le Messie viendrait. A Noé également une dispensation fut donnée, car Jésus dit: «Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme», et de même que les justes furent sauvés à ce moment-là et les méchants détruits, de même en sera-t-il maintenant. Et de Noé à Abraham, et d'Abraham à Moïse, et de Moïse à Elias, et d'Elias à Jean-Baptiste, et de là à Jésus-Christ, et de JésusChrist à Pierre, Jacques et Jean, les apôtres ayant tous reçu leur dispensation par révélation de Dieu pour accomplir le grand plan de la restitution dont ont parlé tous les saints prophètes depuis le commencement du monde et dont la fin est la dispensation de la plénitude des temps, dans laquelle tout ce dont il a été parlé depuis la création de la terre sera accompli» (voir Millennial Star, vol. 16, p. 220).

 

2. Limitations de la Prêtrise d'Aaron : Après avoir conféré la Moindre Prêtrise ou Prêtrise d'Aaron à Joseph Smith et à Oliver Cowdery, l'ange officiant qui, lorsqu'il était de ce monde, s'appelait Jean-Baptiste, expliqua que l'autorité qu'il avait conférée ne s'étendait pas à l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit, cette dernière ordonnance étant une prérogative de la Prêtrise Supérieure ou Prêtrise de Melchisédek. Considérez le cas de Philippe (pas l'apôtre), dont l'ordination lui donnait l'autorité de baptiser, bien qu'une autorité supérieure à la sienne fût requise pour conférer le Saint-Esprit; les apôtres Pierre et Jean descendirent donc en Samarie pour officier dans le cas des convertis baptisés par Philippe (Ac 8:5,12-17; voir D&A 20:41, 46).

 

3. La prêtrise et les offices au sein de celle-ci : Il est important de savoir que bien que Joseph Smith et Oliver Cowdery eussent été ordonnés au Saint Apostolat, et par conséquent à une plénitude de la Prêtrise de Melchisédek par Pierre, Jacques et Jean, il fut nécessaire qu'ils fussent ordonnés anciens dans l'Eglise. Lorsqu'ils reçurent la Prêtrise de Melchisédek des trois anciens apôtres, il n'y avait pas d'Eglise de Jésus-Christ organisée, et par conséquent, il n'y avait pas besoin d'officiers de l'Eglise comme les anciens, les prêtres, les instructeurs ou les diacres. Dès que l'Eglise fut établie, des officiers y furent choisis et ceux-ci furent ordonnés à l'office ou degré requis de la prêtrise. En outre, le principe du consentement commun dans la direction des affaires de l'Eglise fut observé dans ce premier acte des membres en ce qu'ils votèrent pour soutenir les hommes nommés à des postes officiels et a continué à être la règle de l'Eglise à ce jour. Il convient de faire remarquer, en outre, qu'en conférant la Prêtrise d'Aaron à Joseph et à Oliver, Jean-Baptiste ne les ordonna pas à l'office de prêtre, d'instructeur ou de diacre. Ces trois offices font partie de la Prêtrise d'Aaron, comme les offices d'ancien, de soixante-dix, de grand prêtre, etc., de la Prêtrise de Melchisédek (lire D&A 20:38-67, Les Articles de foi, chap. 11).

 

4. Temples modernes : La promesse que le Seigneur donna gracieusement dans le temple de Kirtland - qu'il apparaîtrait à ses serviteurs à des époques alors à venir et qu'il leur parlerait de sa propre voix, à condition que le peuple gardât ses commandements et ne souillât point cette maison sacrée - n'a été nullement abrogée ni perdue lorsque les saints ont été obligés de quitter le temple de Kirtland. Le peuple fut obligé de fuir les persécutions de la foule, mais il se hâta d'ériger un autre sanctuaire encore plus splendide à Nauvoo (Illinois) et en fut de nouveau dépossédé par des foules sans loi. Dans la vallée de l'Utah, l'Eglise a érigé quatre temples, chacun plus imposant que le précédent, et dans ces saintes maisons les ordonnances sacrées relatives au salut et à l'exaltation tant des vivants que des morts se poursuivent d'une manière ininterrompue. Les temples de la dispensation actuelle, dans l'ordre de leur achèvement et désignés selon leur emplacement, sont ceux de Kirtland, en Ohio, Nauvoo en Illinois, St-George, Logan, Manti et Salt Lake City en Utah, Cardston au Canada, et Laie à Hawaï [après le décès de l'apôtre Talmage, les temples suivants ont été érigés: Alberta au Canada, Mesa en Arizona, Idaho Falls en Idaho, Los Angeles en Californie, Berne en Suisse, Hamilton en Nouvelle-Zélande, Londres, Oakland en Californie, Ogden en Utah, Provo en Utah, Washington à Kensington, Md, Sao Paulo au Brézil, Tokyo au Japon, Seattle (Wash.), Jordan River en Utah, Atlanta en Georgie, Apia à Samoa, Nuku'alofa àTonga, Siantago au Chili, Papeete à Tahiti, Mexico, Boise en Idaho, Sydney en Australie, Manille aux Philippines, Dallas au Texas, Taipei à Taiwan, Guatemala City, Freiberg en Allemagne, Stockholm en Suède, Chicago en Illinois, Johannesburg en Afrique du Sud, Séoul en Corée, Lima au Pérou, Buenos Aires en Argentine, Denver au Colorado, Francfort en Allemagne - N.d.T.]. Voir La Maison du Seigneur, pp. 51-198.

 

5. Logique des prétentions du Christ à l'autorité : Les preuves d'ordre et de système dans le rétablissement de l'autorité pour officier dans les fonctions appartenant à la prêtrise sont frappantes et prouvent que les ordinations effectuées sur terre par l'autorité continuent à être valides au-delà du tombeau. Les clefs de l'Ordre aaronique, comprenant l'autorité de baptiser pour la rémission des péchés, furent apportées par Jean-Baptiste, qui avait été spécialement chargé de mission dans cet ordre de la prêtrise à l'époque du Christ. L’apostolat, comprenant toute l'autorité inhérente à la Prêtrise de Melchisédek, fut rétabli par les apôtres présidents d'autrefois, Pierre, Jacques et Jean. Puis comme on l'a vu, Moïse conféra l'autorité de poursuivre l'œuvre de rassemblement, et Elie qui, n'ayant pas goûté de la mort, avait des relations uniques, tant avec les vivants qu'avec les morts, remit l'autorité du ministère par procuration pour les décédés. A ces nominations faites par l'autorité céleste, il faut ajouter celle qui fut donnée par Elias, lequel apparut à Joseph Smith et à Oliver Cowdery, et «remit la dispensation de l'évangile d'Abraham». Il est donc évident que les prétentions de l'Eglise dans le domaine de son autorité sont complètes et logiques quant à la source de l'autorité qu'elle professe et des voies par lesquelles elles ont été rendues à la terre. Les Ecritures et la révélation, tant anciennes que modernes, soutiennent comme une loi inaltérable le principe que nul ne peut déléguer à quelqu'un d'autre une autorité que le donateur ne possède pas.

 

6. Cessation du ministère de Melchisédek dans les temps anciens : La Prêtrise Supérieure ou Prêtrise de Melchisédek fut détenue par les patriarches, d'Adam à Moïse. Aaron fut ordonné à l'office de prêtre, comme le furent ses fils; mais il est montré abondamment que Moïse détenait une autorité supérieure (Nb 12:1-8). Après la mort d'Aaron, son fils Eléazar officia avec l'autorité de la Moindre Prêtrise, et même Josué dut prendre ses ordres et se soumettre à son autorité (Nb 27:18-23). Du ministère de Moïse à celui de Jésus-Christ, seule la Moindre Prêtrise opéra sur la terre, sauf dans les cas où l'autorité de l'ordre supérieur fut spécialement déléguée, comme cela apparaît dans le ministère de certains prophètes élus, Esaïe, Jérémie, Ezéchiel et d'autres. Il est évident que ces prophètes, voyants et révélateurs furent revêtus individuellement et spécialement d'autorité; mais il semble qu'il n'aient pas eu l'autorité d'appeler et d'ordonner des successeurs, car de leur temps la Prêtrise Supérieure n'existait pas sur la terre dans un état organisé et avec des collèges dûment formés. Il n'en allait cependant pas de même dans la Prêtrise d'Aaron et la Prêtrise Lévitique. Cette question est particulièrement bien expliquée dans la révélation des derniers jours (voir D&A 84:23-28; lire la section entière ainsi que La Maison du Seigneur, pp. 199-203).

 



[1] PGP, Joseph Smith, Histoire 2:5-26 et History of the Church of Jesus Christ of

Latter-day Saints, vol. 1, pp. 2-8.

[2] Ep 1:9, 10. Note 1, fin du chapitre.

[3] Voir page 165 supra; note 5, fin du chapitre.

[4] On trouvera des exemples plus anciens aux pages 138, 406, 779.

[5] PGP, Joseph Smith, Histoire 2:29-54, 59 et History of the Church, vol. 1, pp. 10-16, 18.

[6] PGP, Joseph Smith 2:28.

[7] PGP, Joseph Smith, Histoire 2:36-41 et History of the Church, vol. 1, pp. 12, 13.

[8] Voir LM, Morm 6:6, Moro 10:2.

[9] PGP, Joseph Smith, Histoire 2:68, 69, D&A 13; History of the Church, vol. 1, p. 39.

[10] Notes 2 et 6, fin du chapitre.

[11] D&A 27:8, 12, 13.

[12] D&A 20.

[13] D&A 20:2, 3; cf. 21:11; voir aussi History of the Church, vol. 1, pp. 40, 41. Note 3, fin du chapitre.

[14] D&A, sections 5, 6, 8, 10-12, 14-20.

[15] D&A 18:27, 31-36; 20:38-44, 84:63, 64; 95:4; 107:23-25; 112:1, 14, 21; 118; 124:127-130.

[16] Ap 14:6, 7.

[17] Voir D&A et History of the Church.

[18] D&A 76:11-24 et History of the Church sous la date spécifiée.

[19] Voir D&A 76:25-119 et Les Articles de foi, pp. 115 et 493-499.

[20] Voir La Maison du Seigneur, pages 94-101.

[21] D&A 110:1-10 et History of the Church sous la date spécifiée. Note 4, fin du chapitre.

[22] D&A 110:11-16. Nombre 5, fin du chapitre.

[23] Voir «Plan du gouvernement de l'Église restaurée», dans Les Articles de foi, pp, 251-262.

[24] Voir «Les dons spirituels» dans Les Articles de foi, chap. 12.

[25] Numéro 9 des «Articles de foi de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours».

[26] Es 2:2, 3: cf. Mi 4:1, 2; voir aussi D&A 29:8.

[27] Voir La Maison du Seigneur, pp. 51-89.

[28] PGP, Joseph Smith, 1:31, 36; cf. Mt 24:14, 30.

 

 

 

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