CHAPITRE
41 : MANIFESTATIONS PERSONNELLES DE DIEU, LE PÈRE ÉTERNEL, ET DE SON
FILS, JÉSUS‑CHRIST, DANS LES TEMPS MODERNES UNE
NOUVELLE DISPENSATION En l'an de grâce 1820 vivait
à Manchester, comté d'Ontario, dans l'Etat de New York, un honnête
citoyen appelé joseph Smith. Sa famille se composait de sa femme et de
leurs neuf enfants. Le troisième fils et quatrième enfant de la famille
était Joseph Smith, fils, qui, à l'époque dont nous parlons, était
dans sa quinzième année. Au cours de l'année indiquée, New York et les
Etats voisins furent balayés par une vague d'intense agitation
religieuse, et les ministres des nombreuses Eglises rivales déployèrent
un zèle extraordinaire à gagner des convertis à leurs troupeaux
respectifs. Le jeune Joseph fut profondément affecté par cette émotion
intense et fut particulièrement déconcerté et troublé par la confusion
et l'esprit de querelle qui régnaient dans tout cela. Etant donné que
notre sujet actuel le concerne tout particulièrement, et vu l'importance
capitale de son témoignage au monde, nous donnons ci-après son
propre récit de ce qui se passa. «A un moment donné, au cours
de la deuxième année de notre installation à Manchester, il y eut dans
l'endroit où nous vivions, une agitation peu commune à propos de la
religion. Elle commença chez les méthodistes, mais devint bientôt générale
chez toutes les sectes de cette région du pays. En effet, toute la contrée
paraissait en être affectée, et de grandes multitudes s'unirent aux différents
partis religieux, ce qui ne causa pas peu de remue-ménage et de
divisions parmi le peuple, les uns criant: «Par ici!», les autres: «Par
là!» Les uns tenaient pour les méthodistes, les autres pour les presbytériens,
d'autres pour les baptistes. «Car,
en dépit du grand amour que les convertis de ces diverses religions
exprimaient au moment de leur conversion et du grand zèle manifesté par
leurs clergés respectifs qui s'employaient activement à favoriser ce
tableau extraordinaire de sentiment religieux, dans le but de voir tout le
monde converti, ainsi qu'ils se plaisaient à appeler cela, quelle que fût
la secte qu'ils choisissaient, cependant, quand les convertis commencèrent
à s'affilier, les uns à un parti, les autres à un autre, on s'aperçut
que les bons sentiments apparents des prêtres et des convertis étaient
plus prétendus que réels, car il s'ensuivit une grande confusion et de
mauvais sentiments, prêtre luttant contre prêtre et converti contre
converti; de telle sorte que tous les bons sentiments qu'ils avaient les
uns pour les autres, s'ils avaient jamais existé, se perdirent tout à
fait dans une querelle de mots et un combat d'opinions. «J'étais
alors dans ma quinzième année. Les membres de la famille de mon père se
convertirent à la foi presbytérienne, et quatre d'entre eux se firent
membres de cette église: ma mère, Lucy, mes frères Hyrum et Samuel
Harrison, et ma sœur Sophronia. «Pendant
cette période de grande agitation, mon esprit fut poussé à réfléchir
sérieusement et à éprouver un grand malaise; mais quoique mes
sentiments fussent profonds et souvent poignants, je me tins cependant à
l'écart de tous ces partis tout en suivant leurs diverses assemblées
aussi souvent que j'en avais l'occasion. Avec le temps, mon esprit se
sentit quelque inclination pour la secte méthodiste, et je ressentis un
certain désir de me joindre à eux; mais la confusion et la lutte étaient
si grandes entre les diverses confessions, qu'il était impossible à
quelqu'un d'aussi jeune et d'aussi peu au courant des hommes et des choses
que je l'étais, de décider d'une manière sûre qui avait raison et qui
avait tort. «Il
y avait des moments où mon esprit était fortement agité, tant les cris
et le tumulte étaient grands et incessants. Les presbytériens étaient
absolument contre les baptistes et les méthodistes et utilisaient toutes
les ressources aussi bien du raisonnement que du sophisme pour prouver
leurs erreurs ou du moins pour faire croire aux gens qu'ils étaient dans
l'erreur. D'autre
part, les baptistes et les méthodistes, eux aussi, montraient autant de zèle
à tenter d'imposer leurs propres doctrines et à réfuter toutes les
autres. «Au
milieu de cette guerre de paroles et de ce tumulte d'opinions, je me
disais souvent: Que faut-il faire? Lequel de tous ces partis a
raison? Ou ont-ils tous tort? Si l'un d'eux a raison, lequel
est-ce et comment le saurais-je? «Tandis
que j'étais travaillé par les difficultés extrêmes causées par les
disputes de ces partis de zélateurs religieux, je lus, un jour, l'Epître
de Jacques, chapitre 1, verset 5, qui dit: Si quelqu'un d'entre vous
manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu qui donne à tous simplement
et sans reproche, et elle lui
sera donnée. «Jamais
aucun passage de l'Ecriture ne toucha le cœur d'un homme avec plus de
puissance que celui-ci ne toucha alors le mien. Il me sembla qu'il pénétrait
avec une grande force dans toutes les fibres de mon cœur. J'y pensais
constamment, sachant que si quelqu'un avait besoin que Dieu lui donne la
sagesse, c'était bien moi; car je ne savais que faire, et à moins de
recevoir plus de sagesse que je n'en avais alors, je ne le saurais jamais,
car les professeurs de religion des diverses sectes comprenaient si différemment
les mêmes passages de l'Ecriture que cela faisait perdre toute confiance
de régler la question par un appel à la Bible. «Enfin,
j'en vins à la conclusion que je devais, ou bien rester dans les ténèbres
et la confusion, ou bien suivre le conseil de Jacques, c'est-à-dire
demander à Dieu. Je me décidai finalement «à demander à Dieu»,
concluant que s'il donnait la sagesse à ceux qui en manquaient, et la
donnait simplement et sans reproche, je pouvais bien essayer. «Ainsi
donc, mettant à exécution ma détermination de demander à Dieu, je me
retirai dans les bois pour tenter l'expérience. C'était le matin d'une
belle et claire journée du début du printemps de mil huit cent vingt. C'était
la première fois de ma vie que je tentais une chose pareille, car au
milieu de toutes mes anxiétés, je n'avais encore jamais essayé de prier
à haute voix. «Après
m'être retiré à l'endroit où je m'étais proposé, au préalable, de
me rendre, ayant regardé autour de moi et me voyant seul, je
m'agenouillai et me mis à exprimer le désir de mon cœur à Dieu. A
peine avais-je commencé, que je fus saisi par une puissance qui me
domina entièrement et qui eut une influence si étonnante sur moi que ma
langue fut liée, de sorte que je ne pouvais pas parler. Des ténèbres épaisses
m'environnèrent, et il me sembla un moment que j'étais condamné à une
destruction soudaine. «Mais
faisant tous mes efforts pour implorer Dieu de me délivrer de la
puissance de cet ennemi qui m'avait saisi et au moment même où j'étais
prêt à tomber dans le désespoir et à m'abandonner à la destruction - non à une destruction imaginaire, mais à la puissance d'un être
réel du monde invisible qui possédait une puissance étonnante comme je
n'en avais senti de pareille en aucun être - juste à cet instant
de grande alarme, je vis, exactement au-dessus de ma tête, une
colonne de lumière, plus brillante que le soleil, descendre peu à peu
jusqu'à tomber sur moi. «A
peine eut-elle apparu que je me sentis délivré de l'ennemi qui
m'enserrait. Quand la lumière se posa sur moi, je vis deux personnages
dont l'éclat et la gloire défient toute description, et qui se tenaient
au-dessus de moi dans les airs. L’un d'eux me parla, m'appelant
par mon nom, et dit, me montrant l'autre: Celui-ci est mon Fils
bien-aimé. Ecoute-le! «Mon
but, en allant interroger le Seigneur était de savoir laquelle des sectes
avait raison, afin de savoir à laquelle je devais me joindre. C'est
pourquoi, dès que je fus assez maître de moi pour pouvoir parler, je
demandai aux personnages qui se tenaient au-dessus de moi, dans la
lumière, laquelle de toutes les sectes avait raison et à laquelle je
devais me joindre. «Il
me fut répondu de ne me joindre à aucune, car elles étaient toutes dans
l'erreur; et le personnage qui me parlait dit que tous leurs credos étaient
une abomination à ses yeux; que ces docteurs étaient tous corrompus;
qu'ils s'approchent de moi des lèvres, mais leur cœur est loin de moi;
ils enseignent pour doctrines des commandements d'hommes, ayant une forme
de piété, mais ils en nient la puissance. «Il
me défendit à nouveau de me joindre à aucune d'elles et me dit encore
d'autres choses que je ne puis écrire maintenant. Quand je revins à moi,
j'étais couché sur le dos, regardant au ciel. Lorsque la lumière eut
disparu, je demeurai sans forces; mais ayant bientôt récupéré dans une
certaine mesure, je rentrai chez moi. Comme je m'appuyais au manteau de la
cheminée, ma mère me demanda ce qui se passait. Je lui répondis: «Ce
n'est rien, tout va bien, je ne me sens pas mal.» je dis ensuite à ma mère:
«J'ai appris personnellement que le presbytérianisme n'est pas vrai.»
On aurait dit que l'adversaire était, dès les premiers temps de ma vie,
conscient du fait que j'étais destiné à me révéler être un
trouble-fête et un gêneur pour son royaume; sinon pourquoi les
puissances des ténèbres se seraient-elles unies contre moi? Pourquoi
l'opposition et la persécution qui se dressèrent contre moi, presque
dans ma prime enfance? «Quelques jours après avoir eu cette vision, il
m'arriva de me trouver en compagnie d'un des prédicateurs méthodistes,
qui était très actif dans l'agitation religieuse mentionnée précédemment;
et, comme je parlais de religion avec lui, je saisis l'occasion pour lui
faire le récit de la vision que j'avais eue. Je fus grandement surpris de
son attitude; il traita mon récit non seulement avec légèreté, mais
aussi avec un profond mépris, disant que tout cela était du diable, que
les visions ou les révélations, cela n'existait pas de nos jours, que
toutes les choses de ce genre avaient cessé avec les apôtres et qu'il
n'y en aurait jamais plus. «Cependant,
je m'aperçus bientôt que le fait de raconter mon histoire m'avait
beaucoup nui auprès des professeurs de religion et était la cause d'une
grande persécution qui allait croissant; et quoique je fusse un garçon
obscur de quatorze à quinze ans à peine, et que ma situation dans la vie
fût de nature à faire de moi un garçon sans importance dans le monde,
pourtant des hommes haut placés me remarquèrent suffisamment pour
exciter l'opinion publique contre moi et provoquer une violente persécution;
et ce fut une chose commune chez toutes les sectes: toutes s'unirent pour
me persécuter. «Je
me fis sérieusement la réflexion alors, et je l'ai souvent faite depuis,
qu'il était bien étrange qu'un garçon obscur, d'un peu plus de quatorze
ans, qui, de surcroît, était condamné à la nécessité de gagner
maigrement sa vie par son travail journalier, fût jugé assez important
pour attirer l'attention des grands des sectes les plus populaires du
jour, et ce au point de susciter chez eux l'esprit de persécution et
d'insulte le plus violent. Mais aussi étrange que cela fût, il en était
ainsi, et ce fut souvent une cause de grand chagrin pour moi. «Cependant
il n'en restait pas moins un fait que j'avais eu une vision. J'ai pensé
depuis que je devais ressentir plus ou moins la même chose que Paul quand
il se défendit devant le roi Agrippa et qu'il raconta la vision qu'il
avait eue, lorsqu'il avait aperçu une lumière et entendu une voix; et
cependant, il y en eut peu qui le crurent; les uns dirent qu'il était
malhonnête, d'autres dirent qu'il était fou; et il fut ridiculisé et
insulté. Mais tout cela ne détruisait pas la réalité de sa vision. Il
avait eu une vision, il le savait, et toutes les persécutions sous le
ciel ne pouvaient faire qu'il en fût autrement. Et quand bien même on le
persécuterait à mort, il savait néanmoins et saurait jusqu'à son
dernier soupir, qu'il avait vu une lumière et entendu une voix qui lui
parlait; et rien au monde n'aurait pu le faire penser ou croire autrement. «Il
en était de même pour moi. J'avais réellement vu une lumière, et au
milieu de cette lumière, je vis deux Personnages, et ils me parlèrent réellement;
et quoique je fusse haï et persécuté pour avoir dit que j'avais eu
cette vision, cependant c'était la vérité; et tandis qu'on me persécutait,
qu'on m'insultait et qu'on disait faussement toute sorte de mal contre moi
pour l'avoir racontée, je fus amené à me dire en mon cœur: Pourquoi me
persécuter parce que j'ai dit la vérité? J'ai réellement eu une
vision, et qui suis-je pour résister à Dieu? Et pourquoi le monde
pense-t-il me faire renier ce que j'ai vraiment vu? Car
j'avais eu une vision, je le savais, et je savais que Dieu le savait, et
je ne pouvais le nier ni ne l'osais, du moins je savais qu'en le faisant
j'offenserais Dieu et tomberais sous la condamnation. «Mon esprit était donc satisfait en ce qui
concernait le monde des sectes: il n'était pas de mon devoir de me
joindre à l'une d'elles, mais de rester comme j'étais, jusqu'à ce que
je reçusse d'autres directives. J'avais découvert que le témoignage de Jacques était vrai: qu'un homme
qui manquait de sagesse pouvait la demander à Dieu et l'obtenir sans
reproche[1].» C'est de cette manière que fut ouverte la
dispensation de la plénitude des temps[2]. Les ténèbres de la longue nuit de
l'apostasie étaient dissipées; la gloire des cieux illuminait de nouveau
le monde; le silence séculaire était rompu; la voix de Dieu se faisait
de nouveau entendre sur la terre. A l'automne de 1820 ap. J.-C., il
y avait un seul mortel, un garçon d'un peu moins de quinze ans, qui
savait, comme il savait qu'il vivait, que la conception que les hommes se
faisaient, à l'époque, de la Divinité, à savoir que c'était l'essence
immatérielle de quelque chose qui ne possédait ni forme précise ni
substance tangible, était aussi contraire à la vérité en ce qui
concerne le Père et le Fils que sa formulation dans les religions
officielles était incompréhensible. Le jeune Joseph savait que le Père éternel et son
Fils glorifié, Jésus-Christ, étaient tous deux des Hommes parfaits en
forme et en stature, et que c'est à leur image physique que l'humanité
avait été créée dans la chair[3]. Il savait en outre que le Père et le Fils étaient
des personnages individuels, chacun étant distinct de l'autre - vérité
pleinement attestée par le Seigneur Jésus-Christ au cours de son
existence mortelle, mais que les sophismes de l'incrédulité humaine
avaient enténébrée sinon ensevelie. Il se rendait compte que l'unité
de la Divinité était une unité de perfection dans les desseins, les
plans et l'action, comme le déclarent les Ecritures, et non pas une union
impossible de personnalités, comme des générations de faux docteurs
avaient essayé de le faire croire. La théophanie resplendissante
confirma l'apostasie universelle, avec le corollaire inévitable: l'Eglise
du Christ n'existait nulle part sur la terre. Elle dissipa de fait la
croyance erronée que la révélation directe depuis les cieux avait cessé
à jamais et prouva qu'il était parfaitement possible à Dieu de
communiquer personnellement avec les mortels. Pour
la quatrième fois depuis la naissance du Sauveur dans la chair, la voix
du Père avait attesté l'autorité du Fils dans des questions relatives
à la terre et à l'homme[4]. Dans cette révélation de
lui-même, au cours des derniers jours, comme lors des occasions antérieures,
le Père ne fit rien d'autre qu'affirmer l'identité du Fils et commander
qu'on lui obéît. «UN MESSAGER ENVOYÉ
D'AUPRÈS DE DIEU»[5] Pendant environ trois ans et demi après
l'apparition glorieuse du Père et du Fils à Joseph Smith, le jeune révélateur
fut privé de toute autre manifestation du ciel et fut laissé à lui-même.
C'était une période de mise à l'épreuve. Il fut soumis aux ricanements des jeunes de son âge
et à une persécution agressive de la part des gens plus âgés qui,
comme il le note très justement et sur un ton quelque peu accusateur,
auraient dû être ses amis et le traiter avec bonté et qui, s'ils
pensaient qu'il s'abusait, auraient dû essayer de le ramener d'une manière
convenable et affectueuse[6]. Il se livra à son métier
ordinaire, celui du travail à la ferme en compagnie de son père et de
ses frères, de qui il reçut de la gentillesse, de la considération et
de la sympathie; en dépit des railleries, des insultes et des dénonciations
de la part de la communauté en général, il demeura ferme et fidèle à
sa déclaration solennelle qu'il avait vu et entendu aussi bien le Père
éternel que Jésus le Christ, et qu'il avait reçu l'ordre de ne s'unir
à aucune des sectes ou des Eglises en conflit parce qu'elles étaient
toutes fondamentalement dans l'erreur. La
nuit du 21 septembre 1823, tandis qu'il était occupé à prier Dieu avec
ferveur dans la solitude de sa chambre, Joseph vit la pièce s'illuminer
au point que la lumière surpassa celle d'un après-midi sans nuage.
Un personnage glorieux apparut dans la pièce, se tenant un peu
au-dessus du plancher. Le corps du visiteur et la tunique flottante
qu'il portait étaient d'une blancheur extrême. Appelant Joseph par son
nom, il déclara être Moroni, «un messager envoyé d'auprès de Dieu»
et apprit au jeune homme que le Seigneur avait une œuvre à lui faire
accomplir, et que son nom serait connu tant en bien qu'en mal dans toutes
les nations, races et langues. L’ange parla d'un document gravé sur des
plaques d'or, qui contenait l'histoire des anciens habitants du continent
américain et la plénitude de l'Evangile éternel que le Seigneur avait révélée
à ce peuple ancien; et en outre, que le document était accompagné d'un
pectoral et de l'urim et du tummim divinement fabriqués pour servir à
la traduction du livre. Le lieu où les plaques et les autres objets sacrés
étaient cachés fut montré en vision à Joseph, et la scène fut si
claire qu'il reconnut immédiatement l'endroit lorsqu'il s'y rendit le
lendemain. L'ange cita plusieurs
passages de l'Ancien et un passage du Nouveau Testament, les uns mot pour
mot et les autres en s'écartant légèrement
de la version biblique. Voici ce que dit Joseph au sujet des Ecritures citées
par Moroni: «Il
cita tout d'abord une partie du troisième chapitre de Malachie et il cita
le quatrième et dernier chapitre (version du roi Jacques - N.d.T.)
de cette même prophétie, avec, toutefois, une légère variante de ce
qui se trouve dans nos Bibles. Au lieu de citer le premier verset tel
qu'il apparaît dans nos livres, il le cita de cette façon: «Car
voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et
tous les méchants brûleront comme du chaume; car ceux qui viennent les
brûleront, dit l'Eternel des armées, et ils ne leur laisseront ni
racine, ni rameau. Il
cita, en outre, le cinquième verset comme suit: Voici, je vous révélerai
la prêtrise par la main d'Elie le prophète avant que le jour de
l'Eternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il
cita aussi le verset suivant d'une manière différente: Et il implantera
dans le cœur des enfants les promesses faites aux pères, et le cœur des
enfants se tournera vers leurs pères; s'il n'en était pas ainsi, la
terre serait entièrement dévastée à sa venue. «En
plus de ceux-ci, il cita le onzième chapitre d'Esaïe, disant qu'il
était sur le point de s'accomplir. Il cita aussi le troisième chapitre
des Actes, les vingt-deuxième et vingt-troisième versets,
tels qu'ils se trouvent dans notre Nouveau Testament. Il dit que ce prophète
était le Christ, mais que le jour n'était pas encore venu où «ceux qui
ne voudraient pas entendre sa voix seraient retranchés du peuple», mais
qu'il viendrait bientôt. «Il
cita aussi le deuxième chapitre de Joël, du vingt-huitième verset
au dernier. Il dit aussi que ceci n'était pas encore accompli, mais le
serait bientôt. Il déclara ensuite que la plénitude des Gentils était
près d'être accomplie[7].» Le messager s'en alla et la lumière disparut
avec lui. Cependant, deux fois au cours de la même nuit, l'ange revint, répétant
chaque fois ce qu'il avait dit lors de sa première apparition et y
ajoutant des instructions et des recommandations à la prudence. Le lendemain, Moroni réapparut au jeune homme et lui
commanda de mettre son père au courant des visites et des commandements
qu'il avait reçus. Le
père de Joseph lui dit d'obéir aux instructions du messager et attesta
qu'elles venaient de Dieu. Joseph se rendit alors à l'endroit indiqué par l'ange, sur le flanc d'une
colline appelée Cumorah dans le livre, et identifia immédiatement le
lieu qui lui avait été montré en vision. A l'aide d'un levier, il enleva une grosse pierre qui se révéla être
le couvercle d'une boîte de pierre dans laquelle se trouvaient les
plaques et d'autres objets décrits par Moroni. L'ange apparut à cet
endroit et interdit à Joseph de prendre à ce moment-là le contenu
de la boîte. Le jeune homme replaça le massif couvercle de pierre et
quitta le lieu. Quatre
ans plus tard, les plaques, l’ourim et toummim, et le pectoral furent
confiés à la garde de Joseph par l'ange Moroni. Ce Moroni, qui venait
maintenant sous la forme d'un être ressuscité, était le dernier
survivant de la nation néphite; il avait terminé le document et ensuite,
peu avant sa mort, l'avait caché dans la colline de Cumorah d'où il fut
sorti par son entremise et remis au prophète et voyant moderne, Joseph
Smith, le 22 octobre 1827. Ce document ou, à strictement parler, une
partie de ce document, est maintenant accessible à tous; il a été
traduit par l'autorité divine et est maintenant publié en de nombreuses
langues sous le titre de Livre de Mormon[8]. JEAN-BAPTISTE CONFÈRE
LA PRÊTRISE D'AARON Le
15 mai 1829, Joseph Smith et son secrétaire dans la traduction des
annales néphites, Oliver Cowdery, se retirèrent dans une clairière isolée
pour prier. Leur but était d'interroger le Seigneur concernant
l'ordonnance du baptême pour la rémission des péchés, dont il était
question dans les plaques. Joseph écrit: «Tandis que nous étions ainsi occupés, priant
et invoquant le Seigneur, un messager céleste descendit dans une nuée de
lumière et, ayant posé les mains sur nous il nous ordonna, disant: «A
vous, mes compagnons de service, au nom du Messie, je confère la Prêtrise
d’Aaron, qui détient les clefs du ministère d'anges, de l'évangile de
repentance et du baptême par immersion pour la rémission des péchés;
et elle ne sera plus jamais enlevée de la terre, jusqu'à ce que les fils
de Lévi fassent de nouveau une offrande au Seigneur selon la justice[9].» Le visiteur angélique déclara
que son nom était Jean, celui-là même que le Nouveau Testament
appelle Jean-Baptiste et qu'en les ordonnant tous deux, il avait agi
sous les ordres de Pierre, Jacques et Jean qui détenaient les clefs de la
Prêtrise Supérieure ou Prêtrise de Melchisédek. Il expliqua que la Prêtrise
d'Aaron ne comprenait pas «Ie pouvoir d'imposer les mains pour le don du
Saint-Esprit»[10] et prédit que la Prêtrise
Supérieure, détenant ce pouvoir, leur serait conférée plus tard. Sur
son ordre exprès, Joseph baptisa Oliver et ce dernier, à son tour,
baptisa Joseph en l'immergeant dans l'eau. PIERRE, JACQUES ET JEAN
CONFÈRENT LA PRETRISE DE MELCHISÉDEK Peu après leur ordination à
la Moindre Prêtrise ou Prêtrise d'Aaron, Joseph Smith et Oliver Cowdery
reçurent la visite des apôtres présidents d'autrefois, Pierre, Jacques
et Jean, qui leur conférèrent la Prêtrise de Melchisédek et les ordonnèrent
au Saint Apostolat. Dans une révélation ultérieure, le Seigneur reconnaît
formellement que ces ordinations respectives furent accomplies par sa
volonté et son commandement, comme suit: «Lequel
Jean je vous ai envoyé, mes serviteurs Joseph Smith, fils, et Oliver
Cowdery, pour vous ordonner à la première prêtrise que vous avez reçue,
afin que vous fussiez appelés et ordonnés comme le fut Aaron... Et aussi
avec Pierre, Jacques et Jean, que je vous ai envoyés, par lesquels je
vous ai ordonnés et confirmés pour que vous soyez apôtres et témoins
spéciaux de mon nom, et pour que vous portiez les clefs de votre ministère
et des mêmes choses que je leur ai révélées, à qui j'ai confié les
clefs de mon royaume et une dispensation de l’évangile pour les
derniers temps et pour la plénitude des temps, au cours de laquelle je
rassemblerai toutes choses en une, tant celles qui sont dans le ciel que
celles qui sont sur la terre[11].» FONDATION DE L'ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST
DES SAINTS DES DERNIERS JOURS Le 6 avril 1830, l'Eglise de Jésus-Christ
des Saints des Derniers jours était officiellement organisée à Fayette,
dans le comté de Seneca (New York) conformément à la loi séculière régissant
l'établissement des associations religieuses. Les personnes qui participèrent
officiellement à l'organisation n'étaient que six, nombre minimum requis
par la loi dans une entreprise de ce genre; cependant beaucoup d'autres
personnes étaient là, dont certaines avaient déjà reçu l'ordonnance
du baptême pour la rémission des péchés. Par révélation à Joseph
Smith, le Seigneur avait précisé précédemment le jour où
l'organisation devait se faire et avait révélé son plan de gouvernement
pour l'Eglise - avec des instructions détaillées sur les
conditions requises pour en devenir membre: le caractère indispensable du
baptême par immersion et la manière dont l'ordonnance initiatrice devait
être administrée, la façon de confirmer les croyants baptisés, membres
de l'Eglise, les devoirs des anciens, des prêtres, des instructeurs et
des diacres de l'Eglise, la façon exacte de procéder pour
l'administration du sacrement du repas du Seigneur, l'ordre de la
discipline de l'Eglise et la méthode à suivre pour transférer les
membres d'une branche à une autre[12]. Les convertis baptisés qui assistaient à
l'organisation furent invités à se prononcer pour ou contre Joseph Smith
et Oliver Cowdery comme anciens de l'Eglise; et conformément au vote
affirmatif unanime, l'ordination ou mise à part de ces deux hommes comme
respectivement premier et deuxième anciens de la nouvelle organisation
fut accomplie[13]. Tandis
que le Livre de Mormon était en voie de traduction, en particulier
pendant les deux années qui précédèrent immédiatement l'organisation
de l'Eglise, plusieurs révélations avaient été données par le
truchement de Joseph le prophète et voyant, relatives au travail de
traduction et à l'œuvre préparatoire nécessaire pour établir l'Eglise
comme institution parmi les hommes. L’auteur de ces diverses révélations
se déclara officiellement être Jésus-Christ, Dieu, le Fils de
Dieu, le Rédempteur, la lumière et la vie du monde, l'Alpha et l'Oméga,
Christ le Seigneur, le Seigneur et Sauveur[14]. Dès
1829, l'appel des douze apôtres fut prescrit, et un comité fut chargé
de rechercher les Douze qui se tiendraient devant le monde comme témoins
spéciaux du Christ. Ceux-ci furent ultérieurement ordonnés au
Saint Apostolat; le conseil ou collège des Douze fut reconnu, et des
instructions concernant leur devoir sublime furent données dans de
nombreuses révélations ultérieures[15]. C'est ainsi que l'Eglise de Jésus-Christ
a été rétablie sur la terre, avec tous les pouvoirs et toute l'autorité
de la Sainte Prêtrise que le Seigneur jésus avait remise à ses apôtres
à l'époque de son ministère personnel. Il était absolument nécessaire qu'une nouvelle
dispensation de l'Evangile, avec un rétablissement de la prêtrise, fût
ouverte, puisque à cause de l'apostasie de l'Eglise primitive, il n'y
avait pas un homme vivant qui eût l'autorité de parler ou d'administrer
l'Evangile au nom de Dieu ou de son Christ. Jean le Révélateur vit, dans
sa vision des derniers jours, un ange apportant de nouveau un «Evangile
éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation,
tribu, langue et peuple. Il disait d'une voix forte: Craignez Dieu et
donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue; et
prosternez-vous devant celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et
les sources d'eaux[16]!» Une
ambassade angélique comme celle-là n'aurait été qu'un déploiement
inutile et vide, et par conséquent impossible, si l'Evangile éternel était
resté sur la terre et si les pouvoirs de sa prêtrise s'étaient perpétués
par succession. En assurant qu'il y aurait un rétablissement dans les
derniers jours par intervention directe des cieux, les Ecritures prouvent
de manière concluante que l'apostasie universelle est bien réelle.
Moroni vint trouver Joseph Smith comme «messager envoyé d'auprès de
Dieu», et lui remit un document contenant «la plénitude de l'Evangile
éternel» tel qu'il avait été communiqué au peuple du Seigneur dans
les temps anciens; et la diffusion mondiale du Livre de Mormon et d'autres
publications contenant la parole révélée des temps modernes, et le
ministère de milliers de personnes qui travaillent avec l'autorité de la
Sainte Prêtrise se combinent pour former la voix forte qui s'adresse à
toutes les nations, en criant: «Craignez Dieu et donnez-lui gloire,
car l'heure de son jugement est venue.» AUTRES COMMUNICATIONS
DES CIEUX À L'HOMME Après l'organisation de l'Eglise, telle que
nous l'avons décrite jusqu'à maintenant, il y eut des communications
directes fréquentes entre le Seigneur Jésus-Christ et son prophète
Joseph, selon que les besoins l'exigeaient. De nombreuses révélations
furent données, et elles sont accessibles à tous ceux qui veulent les
lire[17]. Une manifestation merveilleuse fut accordée au
prophète et à son compagnon dans la présidence de l'Eglise, Sidney
Rigdon, dont la narration apparaît comme suit: «Nous,
Joseph Smith, fils, et Sidney Rigdon, étant dans l'Esprit le seizième
jour de février de l'an de grâce mil huit cent trente‑deux: Par le
pouvoir de l'Esprit nos yeux furent ouverts et notre intelligence fut éclairée
de manière à voir et à comprendre les choses de Dieu: A savoir ce qui
était dès le commencement avant que le monde fût, qui fut institué par
le Père, par l'intermédiaire de son Fils unique, qui était dès le
commencement dans le sein du Père, de qui nous rendons témoignage; et le
témoignage que nous rendons est la plénitude de l'évangile de Jésus-Christ,
qui est le Fils, que nous avons vu et avec qui nous avons conversé dans
la vision céleste. Car tandis que nous faisions le travail de traduction
dont le Seigneur nous avait chargés, nous arrivâmes au vingt-neuvième
verset du cinquième chapitre de Jean, qui nous fut donné comme suit:
Parlant de la résurrection des morts, concernant ceux qui entendront la
voix du Fils de l'Homme et ressusciteront - Ceux qui ont fait le
bien pour la résurrection des justes et ceux qui ont fait le mal pour la
résurrection des injustes - Ceci provoqua notre étonnement, car c'était
l'Esprit qui nous l'avait donné. Et tandis que nous méditions là-dessus,
le Seigneur toucha les yeux de notre intelligence, et ils furent ouverts,
et la gloire du Seigneur resplendit tout alentour. Et nous vîmes la
gloire du Fils à la droite du Père et reçûmes de sa plénitude; nous vîmes
les saints anges et ceux qui sont sanctifiés devant son trône, adorant
Dieu et l'Agneau, qu'ils adorent pour toujours et à jamais. Et
maintenant, après les nombreux témoignages qui ont été rendus de lui,
voici le nôtre, le dernier de tous: il vit! Car nous le vîmes et ce, à
la droite de Dieu; et nous entendîmes la voix rendre témoignage qu'il
est le Fils unique du Père; que par lui, à travers lui, et en lui, les
mondes sont et furent créés, et que les habitants en sont des fils et
des filles engendrés pour Dieu[18].» La vision fut suivie d'autres
révélations tant visuelles qu'auditives; et le Seigneur montra à ses
serviteurs, et proclama à haute voix le destin des méchants et les
caractéristiques des divers degrés de gloire prévus dans l'au-delà
pour les âmes des hommes. Les divers états d'honneur et l'exaltation
graduée appartenant aux royaumes téleste, terrestre et céleste furent révélés,
et les anciennes Ecritures s’y rapportant furent éclairées par la lumière
nouvelle de la simplicité et de l'interprétation littérale[19]. APPARITION
PERSONNELLE DU SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST AU TEMPLE DE KIRTLAND Moins de trois ans et demi après son
organisation, l'Eglise commença la construction du premier temple des
temps modernes à Kirtland, en Ohio. Le travail fut entrepris conformément
à une révélation du Seigneur l'exigeant de son peuple. L’Eglise avait
peu de membres, le peuple était pauvre, c'était une période
d'opposition farouche et de persécutions incessantes[20]. Il faut bien comprendre que pour les saints
des derniers jours un temple signifie plus qu'une chapelle, qu'une église,
qu'un tabernacle ou qu'une cathédrale; ce n'est pas un lieu où tout le
monde s'assemble même pour adorer en commun, mais un édifice sacré
destiné aux ordonnances de la Sainte Prêtrise: distinctement et
essentiellement une Maison du Seigneur. Le temple de Kirtland existe
encore aujourd'hui, bâtiment puissant et imposant; mais il n'est plus la
propriété du peuple qui l'a érigé au prix d'immenses sacrifices de
temps, de biens et d'efforts au cours d'années d'abnégation et de
souffrances. Ses pierres d'angle furent posées le 23 juillet 1833 et le bâtiment
terminé fut consacré le 27 mars 1836. Le service de consécration fut
rendu éternellement mémorable par le déversement de l'Esprit du
Seigneur accompagné de la présence visible d'anges. Le soir du même
jour, les divers collèges de la prêtrise s'assemblèrent dans le bâtiment,
et une manifestation encore plus grande de la puissance et de la gloire
divines se reproduisit. Le dimanche suivant - le 3 avril 1836 - après un service de
culte solennel, comprenant l'administration du repas du Seigneur, le prophète
Joseph et son conseiller Oliver Cowdery se retirèrent pour prier derrière
les voiles entourant la plate-forme et l'estrade réservées aux
autorités présidentes de la Prêtrise de Melchisédek. Ils
rendent le témoignage solennel que le Seigneur Jésus-Christ leur
apparut personnellement en cette occasion: «Le
voile fut enlevé de notre esprit, et les yeux de notre entendement furent
ouverts. Nous vîmes le Seigneur debout sur la balustrade de la chaire
devant nous. Sous ses pieds, il y avait un pavement d'or pur, d'une
couleur semblable à l'ambre. Ses yeux étaient de flamme, ses cheveux étaient
blancs comme la neige immaculée, son visage était plus brillant que l'éclat
du soleil et sa voix était comme le bruit du déferlement de grandes
eaux, savoir la voix de Jéhovah disant: Je suis le premier et le dernier;
je suis celui qui vit, je suis celui qui a été immolé; je suis votre
avocat auprès du Père. Voici, vos péchés vous sont pardonnés; vous êtes
purs devant moi; levez donc la tête et réjouissez-vous. Que le cœur
de vos frères se réjouisse et que tout mon peuple se réjouisse en son cœur,
oui, mon peuple qui a bâti de toutes ses forces cette maison à mon nom.
Car voici, j'ai accepté cette maison, et mon nom sera ici; et je me
manifesterai avec miséricorde à mon peuple dans cette maison. Oui,
j'apparaîtrai à mes serviteurs et je leur parlerai de ma propre voix si
mon peuple veut garder mes commandements et ne souille pas cette maison
sacrée. Oui, des milliers et des dizaines de milliers se réjouiront
grandement en leur cœur à cause des bénédictions qui seront déversées
et de la dotation que mes serviteurs ont reçue dans cette maison. La
renommée de cette maison se répandra dans les pays étrangers, et c'est
là le commencement des bénédictions qui seront déversées sur mon
peuple. J'ai dit. Amen[21].» Lorsque le Sauveur se fut retiré, les deux prophètes
mortels reçurent la visite d'êtres glorifiés, dont chacun avait officié
sur terre en qualité de serviteur spécialement autorisé de Jéhovah et
venait maintenant conférer l'autorité de l'office qu'il détenait
personnellement, à Joseph et Oliver, unissant ainsi tous les pouvoirs et
toutes les autorités des dispensations passées dans l'Eglise rétablie
du Christ, ce qui caractérise la dernière et la plus grande dispensation
de l'histoire. En
voici le rapport: «Lorsque
cette vision se fut refermée, les cieux s'ouvrirent de nouveau à nous;
Moïse apparut devant nous et nous remit les clefs pour rassembler Israël
des quatre coins de la terre et pour ramener les dix tribus du pays du
nord. Après cela, Elias apparut et remit la dispensation de l'évangile
d'Abraham, disant qu'en nous et en notre postérité toutes les générations
après nous seraient bénies. Lorsque cette vision se fut refermée, une
autre vision, grande et glorieuse, se déploya devant nos yeux: Elie, le
prophète qui fut enlevé au ciel sans goûter la mort, se tint devant
nous et dit: Voici, le temps est pleinement arrivé, ce temps dont a parlé
Malachie, lorsqu'il a témoigné qu'il [Elie] serait envoyé avant que le
jour de l'Eternel arrive, ce jour grand et redoutable, pour tourner le cœur
des pères vers les enfants, et le cœur des enfants vers les pères, de
peur que la terre tout entière ne soit frappée de malédiction. C'est
pourquoi les clefs de cette dispensation sont remises entre vos mains, et
vous saurez par là que le jour de l'Eternel, ce jour grand et redoutable,
est proche, et même à la porte[22].» JÉSUS LE CHRIST EST
AUJOURD'HUI AVEC SON ÉGLISE C'est d'une manière tout à fait glorieuse que
le Seigneur a accompli les promesses faites par la bouche de ses saints
prophètes dans les temps passés - de rétablir l'Evangile avec
toutes ses bénédictions et toutes ses prérogatives passées, de conférer
de nouveau la Sainte Prêtrise avec l'autorité d'administrer l'Evangile
au nom de Dieu, de rétablir l'Eglise qui porte son nom, et qui est fondée
sur le roc de la révélation divine, et de proclamer le message du salut
à toutes les nations, races, langues et peuples. En dépit des persécutions
de la foule approuvées par les autorités judiciaires, en dépit des
agressions, des expulsions et des massacres l'Eglise s'est développée
avec une rapidité et une force étonnantes, depuis le jour de son
organisation. Joseph, le prophète, et
son frère Hyrum, patriarche de l'Eglise, furent brutalement tués et
devinrent martyrs de la vérité à Carthage, en Illinois, le 27 juin
1844. Mais le Seigneur
en suscita d'autres pour leur succéder; et le monde a appris en partie et
saura un jour, sans qu'il puisse subsister le moindre doute, que l'Eglise
si miraculeusement établie dans les derniers jours n'est pas l'Eglise de
Joseph Smith, ni d'aucun autre homme, mais en vérité, littéralement
l'Eglise de Jésus-Christ. Le Seigneur a continué à révéler sa
volonté par des prophètes, voyants et révélateurs qu'il a choisis et
nommés l'un après l'autre pour guider son peuple; et la voix de la révélation
divine se fait entendre aujourd'hui dans l'Eglise. Comme prévu dans son plan
et sa constitution révélés, l'Eglise est bénie par le ministère de
prophètes, apôtres, grands prêtres, patriarches, soixante-dix,
anciens, évêques, prêtres, instructeurs et diacres[23]. Les dons spirituels et
les bénédictions d'autrefois sont de nouveau accordés en grande
abondance[24]. De nouvelles Ecritures,
destinées avant tout à présenter les devoirs et les développements
courants des desseins de Dieu, mais qui rendent cependant lumineuses et
claires dans leur simplicité les Ecritures d'autrefois, ont été données
au monde par la voie de la prêtrise rétablie, et d'autres Ecritures
seront encore données. Les membres de l'Eglise proclament à l'unisson: «Nous
croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu'il révèle maintenant,
et nous croyons qu'il révélera encore beaucoup de choses, grandes et
importantes, concernant le royaume de Dieu[25].» Le rassemblement d'Israël prédit depuis sa
longue dispersion est en voie d'accomplissement en vertu de l'autorité
donnée par le Seigneur par le truchement de Moïse. La «montagne de la Maison de l'Eternel» est déjà établie au sommet des
collines, et tous les peuples y accourent, tandis que les anciens de
l'Eglise vont parmi les nations, disant: «Venez, et montons à la
montagne de l'Eternel, à la Maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous
instruise de ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de
Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Eternel[26].» Dans
les temples sacrés, les vivants officient par procuration en faveur des
morts, et le cœur des enfants mortels se tourne avec un souci affectueux
vers les ancêtres décédés, tandis que les multitudes désincarnées
prient pour le succès de leur postérité qui se trouve encore dans la
chair, dans son œuvre de salut[27].
L’Evangile sauveur est gratuitement offert à tous, car c'est ce que son
Auteur a commandé. Par le moyen de la presse et par le ministère
personnel d'hommes investis de la Sainte Prêtrise que l'Eglise envoie par
milliers, l'Evangile du royaume est prêché aujourd'hui dans le monde
entier. Lorsque ce témoignage sera complètement rendu dans les nations,
«alors viendra la fin», et les nations «verront le Fils de l'Homme
venir dans les nuées du ciel, avec puissance et grande gloire»[28]. NOTES DU CHAPITRE 41 1. La dispensation de la plénitude des temps : «Or, ce qu'il faut savoir, c'est
ce que veut dire la plénitude des temps ou son étendue et son autorité.
Cela veut dire que la dispensation de la plénitude des temps est constituée
par toutes les dispensations qui ont jamais été données, depuis le
commencement du monde jusqu'à présent. C'est à Adam, le tout premier,
que fut donnée une dispensation. Il est bien connu que Dieu en personne
lui parla dans le jardin et lui donna la promesse que le Messie viendrait.
A Noé également une dispensation fut donnée, car Jésus dit: «Ce qui
arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de
l'homme», et de même que les justes furent sauvés à ce moment-là
et les méchants détruits, de même en sera-t-il maintenant. Et de Noé à Abraham, et d'Abraham à Moïse, et de Moïse à Elias, et
d'Elias à Jean-Baptiste, et de là à Jésus-Christ, et de JésusChrist
à Pierre, Jacques et Jean, les apôtres ayant tous reçu leur
dispensation par révélation de Dieu pour accomplir le grand plan de la
restitution dont ont parlé tous les saints prophètes depuis le
commencement du monde et dont la fin est la dispensation de la plénitude
des temps, dans laquelle tout ce dont il a été parlé depuis la création
de la terre sera accompli» (voir Millennial
Star, vol. 16, p. 220). 2. Limitations de la Prêtrise d'Aaron : Après avoir
conféré la Moindre Prêtrise ou Prêtrise d'Aaron à Joseph Smith et à
Oliver Cowdery, l'ange officiant qui, lorsqu'il était de ce monde, s'appelait
Jean-Baptiste, expliqua que l'autorité qu'il avait conférée ne s'étendait
pas à l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit, cette
dernière ordonnance étant une prérogative de la Prêtrise Supérieure
ou Prêtrise de Melchisédek. Considérez le cas de Philippe (pas l'apôtre),
dont l'ordination lui donnait l'autorité de baptiser, bien qu'une autorité
supérieure à la sienne fût requise pour conférer le
Saint-Esprit; les apôtres Pierre et Jean descendirent donc en
Samarie pour officier dans le cas des convertis baptisés par Philippe (Ac
8:5,12-17; voir D&A 20:41, 46). 3. La prêtrise et les offices au sein de celle-ci : Il est important
de savoir que bien que Joseph Smith et Oliver Cowdery eussent été ordonnés
au Saint Apostolat, et par conséquent à une plénitude de la Prêtrise
de Melchisédek par Pierre, Jacques et Jean, il fut nécessaire qu'ils
fussent ordonnés anciens dans l'Eglise. Lorsqu'ils reçurent la Prêtrise
de Melchisédek des trois anciens apôtres, il n'y avait pas d'Eglise de
Jésus-Christ
organisée, et par conséquent, il n'y avait pas besoin d'officiers de
l'Eglise comme les anciens, les prêtres, les instructeurs ou les diacres.
Dès que l'Eglise fut établie, des officiers y furent choisis et
ceux-ci furent ordonnés à l'office ou degré requis de la prêtrise.
En outre, le principe du consentement commun dans la direction des
affaires de l'Eglise fut observé dans ce premier acte des membres en ce
qu'ils votèrent pour soutenir les hommes nommés à des postes officiels
et a continué à être la règle de l'Eglise à ce jour. Il convient de
faire remarquer, en outre, qu'en conférant la Prêtrise d'Aaron à Joseph
et à Oliver, Jean-Baptiste ne les ordonna pas à l'office de prêtre,
d'instructeur ou de diacre. Ces trois offices font partie de la Prêtrise
d'Aaron, comme les offices d'ancien, de soixante-dix, de grand prêtre,
etc., de la Prêtrise de Melchisédek (lire D&A 20:38-67, Les Articles de foi, chap.
11). 4. Temples modernes : La promesse que
le Seigneur donna gracieusement dans le temple de Kirtland - qu'il
apparaîtrait à ses serviteurs à des époques alors à venir et qu'il
leur parlerait de sa propre voix, à condition que le peuple gardât ses
commandements et ne souillât point cette maison sacrée - n'a été
nullement abrogée ni perdue lorsque les saints ont été obligés de
quitter le temple de Kirtland. Le peuple fut obligé de fuir les persécutions
de la foule, mais il se hâta d'ériger un autre sanctuaire encore plus
splendide à Nauvoo (Illinois) et en fut de nouveau dépossédé par des
foules sans loi. Dans la vallée de l'Utah, l'Eglise a érigé quatre
temples, chacun plus imposant que le précédent, et dans ces saintes
maisons les ordonnances sacrées relatives au salut et à l'exaltation
tant des vivants que des morts se poursuivent d'une manière
ininterrompue. Les temples de la dispensation actuelle, dans l'ordre de
leur achèvement et désignés selon leur emplacement, sont ceux de
Kirtland, en Ohio, Nauvoo en Illinois, St-George, Logan, Manti et
Salt Lake City en Utah, Cardston au Canada, et Laie à Hawaï [après le décès
de l'apôtre Talmage, les temples suivants ont été érigés: Alberta au
Canada, Mesa en Arizona, Idaho Falls en Idaho, Los Angeles en Californie,
Berne en Suisse, Hamilton en Nouvelle-Zélande, Londres, Oakland en
Californie, Ogden en Utah, Provo en Utah, Washington à Kensington, Md,
Sao Paulo au Brézil, Tokyo au Japon, Seattle (Wash.), Jordan River en
Utah, Atlanta en Georgie, Apia à Samoa, Nuku'alofa àTonga, Siantago au
Chili, Papeete à Tahiti, Mexico, Boise en Idaho, Sydney en Australie,
Manille aux Philippines, Dallas au Texas, Taipei à Taiwan, Guatemala
City, Freiberg en Allemagne, Stockholm en Suède, Chicago en Illinois,
Johannesburg en Afrique du Sud, Séoul en Corée, Lima au Pérou, Buenos
Aires en Argentine, Denver au Colorado, Francfort en Allemagne - N.d.T.]. Voir La Maison du Seigneur, pp.
51-198. 5. Logique des prétentions du Christ
à l'autorité : Les preuves d'ordre et de système dans le rétablissement
de l'autorité pour officier dans les fonctions appartenant à la prêtrise
sont frappantes et prouvent que les ordinations effectuées sur terre par
l'autorité continuent à être valides au-delà du tombeau. Les
clefs de l'Ordre aaronique, comprenant l'autorité de baptiser pour la rémission
des péchés, furent apportées par Jean-Baptiste, qui avait été
spécialement chargé de mission dans cet ordre de la prêtrise à l'époque
du Christ. L’apostolat, comprenant toute l'autorité inhérente à la Prêtrise
de Melchisédek, fut rétabli par les apôtres présidents d'autrefois,
Pierre, Jacques et Jean. Puis comme on l'a vu, Moïse conféra l'autorité
de poursuivre l'œuvre de rassemblement, et Elie qui, n'ayant pas goûté
de la mort, avait des relations uniques, tant avec les vivants qu'avec les
morts, remit l'autorité du ministère par procuration pour les décédés.
A ces nominations faites par l'autorité céleste, il faut ajouter celle
qui fut donnée par Elias, lequel apparut à Joseph Smith et à Oliver
Cowdery, et «remit la dispensation de l'évangile d'Abraham». Il est donc évident que les prétentions de
l'Eglise dans le domaine de son autorité sont complètes et logiques
quant à la source de l'autorité qu'elle professe et des voies par
lesquelles elles ont été rendues à la terre. Les Ecritures et la révélation,
tant anciennes que modernes, soutiennent comme une loi inaltérable le
principe que nul ne peut déléguer à quelqu'un d'autre une autorité que
le donateur ne possède pas. 6. Cessation du ministère de Melchisédek dans les temps
anciens : La Prêtrise Supérieure ou Prêtrise de Melchisédek fut détenue par les
patriarches, d'Adam à Moïse. Aaron fut ordonné à l'office de prêtre,
comme le furent ses fils; mais il est montré abondamment que Moïse détenait
une autorité supérieure (Nb 12:1-8). Après la mort d'Aaron, son
fils Eléazar officia avec l'autorité de la Moindre Prêtrise, et même
Josué dut prendre ses ordres et se soumettre à son autorité (Nb
27:18-23). Du ministère de Moïse à celui de Jésus-Christ,
seule la Moindre Prêtrise opéra sur la terre, sauf dans les cas où
l'autorité de l'ordre supérieur fut spécialement déléguée, comme
cela apparaît dans le ministère de certains prophètes élus, Esaïe, Jérémie,
Ezéchiel et d'autres. Il est évident que ces prophètes, voyants et révélateurs
furent revêtus individuellement et spécialement d'autorité; mais il
semble qu'il n'aient pas eu l'autorité d'appeler et d'ordonner des
successeurs, car de leur temps la Prêtrise Supérieure n'existait pas sur
la terre dans un état organisé et avec des collèges dûment formés. Il
n'en allait cependant pas de même dans la Prêtrise d'Aaron et la Prêtrise
Lévitique. Cette question est particulièrement bien expliquée dans la révélation
des derniers jours (voir D&A 84:23-28; lire la section entière
ainsi que La Maison du Seigneur, pp. 199-203).
[1] PGP, Joseph Smith, Histoire 2:5-26 et History of the Church of Jesus
Christ of Latter-day
Saints, vol. 1, pp. 2-8. [2] Ep 1:9, 10. Note 1, fin du
chapitre. [3] Voir page
165 supra; note 5, fin du chapitre. [4] On trouvera
des exemples plus anciens aux pages 138, 406, 779. [5] PGP,
Joseph Smith, Histoire 2:29-54, 59 et History of the Church, vol. 1, pp. 10-16, 18. [6] PGP,
Joseph Smith 2:28. [7] PGP,
Joseph Smith, Histoire 2:36-41 et History of the Church, vol. 1, pp. 12, 13. [8] Voir LM, Morm 6:6, Moro
10:2. [9] PGP,
Joseph Smith, Histoire 2:68, 69, D&A 13; History of the Church, vol. 1,
p. 39. [10] Notes 2 et 6, fin du chapitre. [11] D&A
27:8, 12, 13. [12] D&A 20. [13] D&A 20:2, 3; cf. 21:11;
voir aussi History of the Church, vol. 1, pp. 40, 41. Note 3, fin
du chapitre. [14] D&A, sections 5, 6, 8,
10-12, 14-20. [15] D&A 18:27, 31-36; 20:38-44, 84:63, 64; 95:4;
107:23-25; 112:1, 14, 21; 118; 124:127-130. [16] Ap 14:6, 7. [17] Voir
D&A et History of the
Church. [18] D&A 76:11-24 et History of the Church sous la date spécifiée. [19] Voir D&A 76:25-119 et Les Articles de foi, pp. 115 et 493-499. [20] Voir La Maison du Seigneur, pages 94-101. [21] D&A 110:1-10 et History of the Church sous la date spécifiée.
Note 4, fin du chapitre. [22] D&A 110:11-16. Nombre 5,
fin du chapitre. [23] Voir «Plan
du gouvernement de l'Église restaurée», dans Les Articles de foi, pp,
251-262. [24] Voir «Les dons spirituels» dans Les Articles de foi, chap. 12. [25] Numéro 9 des «Articles de foi de
l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours». [26] Es 2:2, 3: cf. Mi 4:1, 2; voir aussi
D&A 29:8. [27] Voir La Maison du Seigneur, pp. 51-89. [28] PGP,
Joseph Smith, 1:31, 36; cf. Mt 24:14, 30.
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