CHAPITRE 10 : DANS LE DÉSERT DE JUDÉE

 

LA VOIX DANS LE DÉSERT

 

A l'époque précisée comme étant la quinzième année du règne de Tibère, empereur de Rome, le peuple de Judée fut fortement ému des prédications étranges d'un homme jusqu'alors inconnu. Il était de descendance sacerdotale mais n'avait pas été formé par les écoles, et, sans autorisation des rabbis ni permission des principaux sacrificateurs, il se proclamait envoyé de Dieu avec un message pour Israël. Il apparaissait non dans les synagogues ni dans les cours du temple, où les scribes et les docteurs enseignaient, mais criait à haute voix dans le désert. Les populations de Jérusalem et des régions avoisinantes allaient l'écouter en grandes multitudes. Il dédaignait les vêtements doux et les robes amples et confortables et prêchait dans son rude vêtement du désert, qui se composait d'une tunique en poil de chameau maintenue par une ceinture de cuir. La grossièreté de son habillement était considérée comme significative. Elie, le Tichbite, ce prophète intrépide dont le désert avait été la demeure, était connu de son temps comme «un homme avec un vêtement de poil; il avait une ceinture de cuir autour des reins»[1], et on en était venu à considérer que les vêtements primitifs étaient une caractéristique distinctive des prophètes[2]. En outre, cet étrange prédicateur ne mangeait pas la nourriture du luxe et de l'aisance mais se nourrissait de ce que le désert offrait, des sauterelles et du miel sauvage[3].

 

Il avait étudié sous la tutelle d'instructeurs divins, et c'est là, dans le désert de Judée, que la parole du Seigneur lui parvenait[4], comme elle était parvenue autrefois à Moïse[5] et à Elie[6] dans un cadre semblable. C'est alors que l'on entendit «la voix de celui qui crie dans le désert: préparez le chemin du Seigneur, rendez droit ses sentiers»[7]. C'était la voix du héraut, du messager qui, comme les prophètes l'avaient dit, irait devant le Seigneur pour lui préparer la voie[8]. La teneur de son message était «Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche». Et ceux qui avaient foi en ses paroles et professaient se repentir, confessant leurs péchés, il leur administrait le baptême par immersion dans l'eau - proclamant en même temps: «Moi, je vous baptise dans l'eau, en vue de la repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne mérite pas de porter ses sandales. Lui vous baptisera d'Esprit Saint et de feu[9]

 

On ne pouvait ignorer ni l'homme, ni son message; sa prédication offrait des promesses bien précises à l'âme repentante et dénonçait d'une manière cinglante l'hypocrite et le pécheur endurci. Quand des Pharisiens et des Sadducéens venaient à son baptême, jacassant sur la loi, dont ils ne cessaient de transgresser l'esprit, et sur les prophètes, qu'ils déshonoraient, il les traitait de races de vipères et leur demandait: «Qui vous a appris à fuir la colère à venir?» Il balayait leurs vantardises répétées, dans lesquelles ils se disaient les enfants d’Abraham, en disant: «Produisez donc du fruit digne de la repentance; et n'imaginez pas pouvoir dire: Nous avons Abraham pour père! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham[10].» Sa façon d'ignorer leurs prétentions à être préférés en qualité d'enfants d'Abraham était une violente rebuffade et blessait profondément tant les Sadducéens aristocratiques que les Pharisiens pointilleux sur le code. Le judaïsme affirmait que la postérité d’Abraham avait une place assurée dans le royaume du Messie attendu et qu'aucun converti d'entre les Gentils ne pouvait espérer atteindre le rang et la distinction dont les «enfants» étaient assurés. L’affirmation énergique de Jean que Dieu pouvait susciter des enfants à Abraham à partir des pierres des berges du fleuve, signifiait pour ceux qui l'écoutaient que même les plus humbles de la famille humaine pouvaient être préférés à eux s'ils ne se repentaient pas et ne se réformaient pas[11]. Le temps de leur profession verbeuse était passé; ce qu'on demandait, c'était des fruits et non pas une profusion stérile quoique feuillue; la cognée était prête, oui, à la racine même de l'arbre; et tous les arbres qui ne produisaient pas de bons fruits seraient abattus et jetés au feu.

 

Les gens étaient étonnés, et beaucoup, se voyant dans leur état réel d'abandon et de péché, tandis que Jean exposait leurs fautes en termes brûlants, s'écrièrent: «Que ferons-nous donc[12]?» Dans sa réponse, il attaqua le goût du cérémoniel qui avait desséché la spiritualité dans le cœur des gens, presque jusqu'à la tuer. Il exigeait une charité désintéressée: «Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même.» Les péagers ou percepteurs d'impôts, sous les exactions injustes et illégales desquels le peuple souffrait depuis si longtemps, vinrent, demandant: «Maître, que ferons-nous? Il leur dit: N'exigez rien au-delà de ce qui vous a été ordonné.» Aux soldats qui demandaient ce qu'ils devaient faire, il répliqua: «Ne faites violence à personne, et ne dénoncez personne à tort, mais contentez-vous de votre solde[13]

 

L’esprit de ses exigences était celui d'une religion pratique, la seule qui puisse avoir une valeur quelconque: la religion d'une vie droite. En dépit de toute sa vigueur, malgré sa brusquerie, nonobstant ses attaques vigoureuses contre les coutumes dégénérées du temps, ce Jean n'était pas un agitateur excité qui s'en prenait aux institutions établies, ni un provocateur d'émeutes, ni un partisan de la révolte, ni un fomentateur de rébellions. Il ne s'attaquait pas au système des impôts mais aux extorsions des péagers corrompus et cupides; il ne dénonçait pas l'armée, mais les iniquités des soldats, dont beaucoup avaient profité de leur position pour rendre de faux témoignages afin d'obtenir du gain et de s'enrichir par des saisies de force. Il prêchait ce que nous appelons dans la dispensation actuelle les premiers principes fondamentaux de l'Evangile, le «commencement de l'Evangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu»[14], comprenant la foi, qui est une croyance vivante en Dieu, le repentir sincère, qui implique la contrition pour les offenses passées et la décision ferme de se détourner du péché, le baptême par immersion dans l'eau sous ses mains, étant les mains de quelqu'un qui avait l'autorité, et le baptême supérieur du feu ou l'octroi du Saint-Esprit par une autorité supérieure à celle qu'il possédait lui-même. Son enseignement était positif et opposé, à de nombreux points de vue, aux conventions du temps; il n'essayait pas d'attirer le peuple par des manifestations miraculeuses[15]; et si beaucoup de ses auditeurs devinrent ses disciples[16], il ne créa aucune organisation officielle et n'essaya pas non plus de former une secte. Il demandait à chacun personnellement de se repentir et administrait personnellement à chaque candidat acceptable le rite du baptême.

 

Pour les Juifs qui vivaient dans un état d'expectative, attendant le Messie prédit depuis si longtemps, les paroles de cet étrange prophète du désert étaient lourdes de présages. Se pouvait-il qu'il fût le Christ? Il parlait de quelqu'un plus puissant que lui, qui devait encore venir, dont il n'était pas digne de défier les chaussures[17], Quelqu'un qui séparerait le peuple comme le batteur, van à la main, séparait la balle du grain; et, ajoutait-il, cette personne toute puissante «amassera le blé dans son grenier, mais brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint pas»[18].

 

C'est ainsi que le héraut, prédit du Seigneur, remit son message. Il ne s'exaltait pas personnellement; mais son office lui était sacré, il ne tolérait aucune intervention dans ses fonctions, que ce fût de la part d'un prêtre, d'un Lévite ou d'un rabbi. Il ne faisait point acception de personnes; à dénonçait le péché, écorchait les pécheurs, qu'ils fussent revêtus de vêtements sacerdotaux, d'habits paysans ou de robes royales. Tout ce que le Baptiste avait déclaré de lui-même et de sa mission fut confirmé plus tard par le témoignage formel du Christ[19]. Jean était l'annonciateur, non seulement du Royaume, mais également du Roi; c'est à lui que vint le Roi en personne.

 

LE BAPTEME DE JESUS - POUR ACCOMPLIR TOUT CE QUI EST JUSTE

 

Quand Jésus eut environ trente ans[20], il se rendit de sa demeure de Galilée «au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s'y opposait en disant: C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi et c'est toi qui viens à moi! Jésus lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice. Alors Jean le laissa faire»[21].

 

Jean et Jésus étaient cousins au deuxième degré; on ne nous dit pas s'ils avaient eu des relations étroites lorsqu'ils étaient enfants ou lorsqu'ils devinrent adultes. Mais ce qui est certain, c'est que quand Jésus se présenta pour être baptisé, Jean reconnut en lui un homme sans péché qui n'avait aucun besoin de repentir; et, comme le Baptiste était chargé de baptiser pour la rémission des péchés, il ne voyait pas la nécessité d'administrer cette ordonnance à Jésus. Lui qui avait reçu les confessions des multitudes, se confessait maintenant avec respect à quelqu'un qu'il savait être plus juste que lui. A la lumière d'événements ultérieurs, il semble qu'à cette époque Jean ne savait pas que Jésus était le Christ, la Personne plus puissante qu'il attendait et dont il se savait être le précurseur. Quand Jean exprima sa conviction que Jésus n'avait pas besoin d'être purifié par le baptême, notre Seigneur, connaissant sa propre innocence, ne nia pas l'affirmation du Baptiste mais insista néanmoins pour être baptisé, en donnant cette explication significative: «Car il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice.» Si Jean était à même de comprendre le sens profond de cette phrase, il dut y découvrir la vérité que le baptême d'eau n'est pas seulement le moyen prévu pour obtenir la rémission des péchés mais est également une ordonnance indispensable établie en justice et requise de tous les hommes comme condition essentielle pour être membre du royaume de Dieu[22].

 

Jésus-Christ se conforma ainsi humblement à la volonté du Père et fut baptisé de Jean par immersion dans l'eau. Ce qui s'ensuivit immédiatement atteste que son baptême fut accepté comme un acte de soumission agréable et nécessaire: «Aussitôt baptisé, Jésus sortit de l'eau. Et voici: les cieux s'ouvrirent, il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu'une voix fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection[23].» Alors Jean reconnut son Rédempteur.

 

Les quatre évangélistes rapportent que la descente du Saint-Esprit sur Jésus baptisé s'accompagna d'une manifestation visible «comme une colombe»; et il avait été révélé à Jean que ce signe était le moyen prévu qui lui révélerait le Messie; et voilà qu'à ce signe préalablement spécifié, le Père ajoutait son témoignage suprême que Jésus était littéralement son Fils. Matthieu rapporte les paroles du Père à la troisième personne: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé», tandis que Marc et Luc donnent la forme plus directe: «Tu es mon Fils bien-aimé.» Cette variante, si minime et essentiellement secondaire qu'elle soit, bien que portant sur un sujet aussi capital, donne une preuve que les auteurs écrivaient indépendamment les uns des autres et réfute toute insinuation qu'il y aurait eu collusion entre les écrivains.

 

Les incidents qui se produisirent lorsque Jésus sortit de la tombe baptismale démontrent que les trois personnages de la Divinité ont une individualité distincte. En cette occasion solennelle, Jésus le Fils était présent dans la chair, la présence du Saint-Esprit se manifesta par le signe accompagnateur de la colombe, et la voix du Père éternel se fit entendre des cieux. Si nous n'avions aucune autre preuve de ce que chaque membre de la sainte Trinité a une personnalité séparée, cet exemple serait concluant; mais d'autres Ecritures confirment cette grande vérité[24].

 

LES TENTATIONS DU CHRIST

 

Peu après son baptême, immédiatement après, selon Marc, Jésus fut poussé, par les incitations de l'Esprit, à s'éloigner des hommes et des distractions de la vie communautaire, en se retirant dans le désert où il serait libre de communier avec son Dieu. L’influence de la force qui le mouvait était si puissante qu'elle le conduisit, ou pour employer les termes de l'évangéliste, le poussa, à une retraite solitaire, où il demeura pendant quarante jours, «avec les bêtes sauvages» du désert. Trois des Evangiles décrivent cet épisode de la vie de notre Seigneur, bien que de manière inégale[25]; Jean le passe sous silence.

 

Les circonstances qui accompagnèrent cette période d'exil et d'épreuve ont dû être relatées par Jésus lui-même, car il n'y avait pas d'autres témoins humains. Les textes traitent surtout d'événements qui marquèrent la fin de la période de quarante jours, mais considérés dans leur ensemble, ils ne laissent subsister aucun doute quant au fait que ce fut une période de jeûne et de prière. Ce n'est que graduellement que le Christ se rendit compte qu'il était le Messie choisi et pré-ordonné. Comme le montrent les paroles qu'il adressa à sa mère le jour de ce mémorable entretien avec les docteurs dans les cours du temple, il savait, alors qu'il n'avait que douze ans, qu'il était Fils de Dieu dans un sens tout particulier et personnel; mais il est cependant clair que la compréhension de l'objectif tout entier de sa mission terrestre ne se développa en lui qu'à mesure qu'il grandissait, étape par étape, en sagesse. Le fait que son Père le reconnut et qu'il reçut la compagnie constante du Saint-Esprit ouvrit son âme à la conscience glorieuse de sa divinité. Il devait réfléchir à beaucoup de choses, beaucoup de choses qui demandaient la prière et la communion avec Dieu que seule la prière peut assurer. Pendant tout le temps de sa retraite, il ne mangea point mais décida de jeûner afin que son corps mortel en fût plus assujetti à son esprit divin.

 

Puis, lorsqu'il fut affamé et physiquement faible, le Tentateur vint lui proposer sournoisement d'utiliser ses pouvoirs extraordinaires pour se procurer de la nourriture. Satan avait choisi le moment le plus propice pour ses desseins mauvais. Que ne font pas les mortels, jusqu'où les hommes ne sont-ils pas allés, pour apaiser les tortures de la faim? Esaü troqua son droit d'aînesse pour un repas. Des hommes se sont battus comme des brutes pour de la nourriture. Des femmes ont tué et mangé leur propre bébé plutôt que d'endurer les affres de la faim. Satan savait tout cela lorsqu'il s'approcha du Christ à l'heure où il se trouvait dans un besoin physique extrême et lui dit: «Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.» Pendant les longues semaines d'isolement, notre Seigneur avait été soutenu par l'exaltation d'esprit qui accompagne normalement une concentration mentale aussi absorbante que celle que produisirent indubitablement sa méditation et sa communion prolongées avec les cieux; dans une dévotion aussi profonde, les appétits corporels étaient étouffés et assujettis, mais la réaction de la chair était inévitable. Aussi affamé que fût Jésus, il y avait dans les paroles de Satan des tentations plus grandes encore que celles que déguisaient ses paroles lorsqu'il lui dit qu'il devrait fournir de la nourriture à son corps affamé: la tentation de mettre à l'épreuve le doute possible qu'impliquait le «si» du Tentateur. Le Père éternel avait proclamé que Jésus était son Fils; le diable essayait de faire douter le Fils de cette parenté divine. Pourquoi ne pas mettre à l'épreuve l'intérêt du Père pour son Fils à ce moment de besoin pressant? Etait-il convenable que le Fils de Dieu restât affamé? Le Père avait-il oublié si rapidement, qu'il laissait son Fils bien-aimé souffrir de la sorte? N'était-il pas raisonnable que Jésus, rendu faible par sa longue abstinence, pourvût à ses besoins, d'autant plus qu'il pouvait le faire, et ce en donnant un simple ordre, si la voix entendue à son baptême était celle du Père éternel. Si tu es en réalité le Fils de Dieu, montre ton pouvoir, et satisfais en même temps ta faim: tel était l'objectif du conseil diabolique. S'il avait cédé, il aurait montré qu'il doutait des paroles du Père.

 

En outre, le pouvoir supérieur que Jésus possédait ne lui avait pas été donné pour sa satisfaction personnelle mais pour servir les autres. Il devait faire l'expérience de toutes les épreuves de la mortalité; un autre homme, qui aurait été aussi affamé que lui, n'aurait pas pu pourvoir à ses besoins par un miracle; et bien que l'on pût nourrir pareil homme par un miracle, la nourriture miraculeuse devrait lui être donnée, il ne pourrait la fournir. C'était un résultat nécessaire de la nature double de notre Seigneur, participant aux attributs de Dieu et de l'homme à la fois, de devoir endurer et souffrir comme un mortel alors qu'il possédait à tout moment la capacité d'invoquer la puissance de cette Divinité qui pourrait satisfaire ou surmonter tous les besoins corporels. Sa réponse au tentateur fut sublime et sans réplique: «Il est écrit: l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu[26].» La parole qui était sortie de la bouche de Dieu et sur laquelle Satan voulait jeter le doute, était que Jésus était le Fils bien-aimé en qui le Père avait mis toute son affection. Le diable était défait, le Christ triomphait.

 

Se rendant compte qu'il avait échoué dans sa tentative de convaincre Jésus d'utiliser sa puissance personnelle à son propre service, et d'avoir confiance en lui-même plutôt que de se reposer sur la providence du Père, Satan passa à l'autre extrême et tenta Jésus d'obliger, sans motif, le Père à le protéger[27]. Jésus se tenait sur une des parties élevées du temple, une tour ou un rempart, dominant les vastes cours, quand le diable lui dit: «Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit: Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet: Et ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre.» De nouveau apparaît le doute sous-entendu[28]. Si Jésus était en fait le Fils de Dieu, ne serait-il pas assuré que son Père le sauverait, d'autant plus qu'il était écrit[29] que des anges le garderaient et le porteraient? La réponse du Christ au Tentateur dans le désert contenait une citation scripturaire, et il avait introduit celle-ci par la formule impressionnante commune aux interprètes de l'Ecriture sainte: Il est écrit.» Dans la deuxième tentative, le diable essaya de soutenir son conseil par ses Ecritures et employa une expression semblable: «Car il est écrit.» Notre Seigneur répondit à la citation du diable par une autre, disant: «D'autre part il est écrit: Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu[30].» Dans sa tentation, le diable voulait inciter le Seigneur à pécher, soit en se mettant sans raison en danger afin d'obliger son Père à manifester son amour en le sauvant miraculeusement, soit en refusant d'obliger le Père à intervenir de la sorte, ce qui démontrerait qu'il doutait être le Fils bien-aimé. En outre, dans cette tentation, se cachait un appel à l'aspect humain de la nature du Christ, puisqu'elle devait également l'amener à penser à la célébrité que lui apporterait l'exploit stupéfiant de sauter d'une hauteur aussi vertigineuse que celle à laquelle une tourelle du temple se trouvait et d'atterrir sain et sauf. Bien que nous n'ayons pas le droit de dire qu'une idée de ce genre ait pu, même momentanément, se glisser dans l'esprit du Sauveur, nous ne pouvons nous empêcher de penser que le fait de suivre les conseils de Satan, à condition naturellement que le résultat fût celui qu'il avait indiqué, aurait eu pour résultat de faire admettre au public que Jésus était un être supérieur aux mortels. Ç'aurait été en effet un signe et un miracle dont la renommée se serait répandue comme une traînée de poudre; et toute la communauté juive aurait été enflammée d'émotion et d'intérêt pour le Christ.

 

La sophistique criarde de la citation scripturaire de Satan ne méritait pas une réponse catégorique, sa doctrine ne méritait ni logique ni argument, son application erronée de l'Ecriture était réduite à néant par une Ecriture apparentée, les vers du psalmiste étaient compensés par le commandement formel du prophète de l'Exode, dans lequel il avait interdit à Israël d'inciter ou de tenter le Seigneur à faire des miracles parmi eux. Satan tenta Jésus de tenter le Père. Imposer des limites ou fixer le temps ou le lieu où la puissance divine se manifestera est une ingérence aussi blasphématoire dans les prérogatives de la Divinité que la tentative d'usurper cette puissance. C'est Dieu seul qui doit décider quand et comment ces prodiges se produiront. Une fois de plus les desseins de Satan étaient contrecarrés, et le Christ était de nouveau vainqueur.

 

Dans la troisième tentation, le diable s'abstint d'essayer encore d'amener Jésus à mettre soit son propre pouvoir, soit celui du Père à l'épreuve. Complètement battu à deux reprises, le tentateur abandonna ce plan d'attaque; et, décidant de jouer cartes sur table, fit une proposition précise. Du haut d'une montagne élevée, Jésus contemplait le pays avec ses richesses: villes et champs, vignobles et vergers, troupeaux de petit et gros bétail, et en vision, il vit les royaumes du monde et en contempla la richesse, la splendeur et la gloire terrestre. Puis Satan lui dit: «Je te donnerai tout cela, si tu te prosternes et m'adores.» C'est ce qu'écrivait Matthieu; voici la version plus détaillée de Luc: «Le diable... lui dit: je te donnerai tout ce pouvoir, et la gloire de ces royaumes; car elle m'a été remise, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi elle sera toute à toi.» Nous n'avons pas besoin de nous demander si Satan aurait pu réaliser sa promesse au cas où le Christ lui aurait rendu hommage; il est certain que le Christ aurait pu tendre la main et s'amasser la richesse et la gloire du monde s'il avait voulu le faire, et aurait par là échoué dans sa mission messianique. Cela, Satan le savait très bien. Beaucoup d'hommes se sont vendus au diable pour un royaume et pour moins, pour quelques misérables sous.

 

L’impudence de son offre était diabolique en elle-même. Le Christ, Créateur du Ciel et de la terre, revêtu comme il l'était alors de chair mortelle, ne se rappelait peut-être pas son état préexistant, ni le rôle qu'il avait joué dans le grand conseil des Dieux[31], tandis que Satan, esprit non incarné - lui, le déshérité, le fils rebelle et rejeté - cherchant à tenter l'être par lequel le monde avait été créé en lui promettant une partie de ce qui appartenait entièrement à ce dernier, pouvait encore avoir à cette époque, comme il peut d'ailleurs encore l'avoir maintenant, le souvenir de ces scènes des premiers temps. Dans ce passé lointain, antérieur à la création de la terre, Satan, qui était alors Lucifer, fils du matin, avait été rejeté; et c'était le Premier Né qui avait été choisi. Maintenant que l'Elu était soumis aux épreuves incidentes de la mortalité, Satan pensait contrecarrer les objectifs divins en assujettissant le Fils de Dieu. Lui qui avait été vaincu par Michel et ses armées et rejeté comme un rebelle battu, demandait au Jéhovah incarné de l'adorer. «Jésus lui dit: Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et à lui seul, tu rendras un culte. Alors le diable le laissa. Et voici que des anges s'approchèrent de Jésus pour le servir[32]

 

Il ne faut pas penser que le fait que le Christ sortit victorieux des nuées ténébreuses des trois tentations dont nous avons parlé le mettait à l'abri d'attaques futures de la part de Satan ou le dispenserait de faire face à des épreuves ultérieures de sa foi, de sa confiance et de son endurance. Luc termine son récit des tentations qui suivirent le jeûne de quarante jours, comme suit: «Après avoir achevé de le tenter, le diable s'éloigna de lui jusqu'à une autre occasion[33].» Cette victoire sur le diable et ses ruses, ce triomphe sur les aspirations de la chair, les doutes lancinants de l'esprit, le conseil de rechercher la célébrité et la richesse matérielles, furent des succès grands mais non pas définitifs dans la lutte entre Jésus, le Dieu incarné, et Satan, l'ange de lumière déchu. Le Christ affirma expressément qu'il était sujet aux tentations pendant la période où il vécut en compagnie des apôtres[34]. Nous verrons, en poursuivant cette étude, que ses tentations durèrent jusqu'à l'agonie même de Gethsémané. Il ne nous est pas donné de rencontrer l'ennemi, de nous battre contre lui et de le vaincre en une seule rencontre, une fois pour toutes; et cela ne fut pas donné à Jésus non plus. La lutte entre l'esprit immortel et la chair, entre l'enfant de Dieu d'une part, et le monde et le diable d'autre part, dure pendant toute la vie. Peu d'événements de l'histoire évangélique de Jésus de Nazareth ont donné naissance à plus de discussions, de théories fantaisistes et de spéculations stériles que les tentations. Nous pouvons sans crainte ignorer toutes ces théories. Pour toute personne qui croit aux Saintes Ecritures, le récit des tentations qui s'y trouvent est suffisamment explicite pour mettre les faits essentiels hors de doute; pour celui qui ne croit pas, ni le Christ, ni son triomphe n'ont d'attrait. A quoi cela nous profitera-t-il de spéculer sur le point de savoir si Satan apparut à Jésus sous une forme visible, ou n'était là que comme un esprit invisible, s'il parlait d'une voix audible ou éveillait à l'esprit de celui dont il voulait faire sa victime les pensées exprimées plus tard dans le texte, si les trois tentations se succédèrent immédiatement ou se produisirent à des intervalles plus longs? Nous pouvons rejeter en toute sécurité toutes les théories qui veulent faire du récit scripturaire un mythe ou une parabole et accepter le document tel qu'il est, et nous pouvons affirmer avec une égale assurance que les tentations furent réelles, et que les épreuves auxquelles le Seigneur fut soumis furent réelles et cruciales. Pour croire autrement, on doit considérer les Ecritures comme n'étant que de la fiction.

 

Dans cet ordre d'idées, une question qui mérite une certaine attention est celle de savoir si le Seigneur était capable de pécher. S'il n'avait pas eu la possibilité de céder aux pièges de Satan, il n'y aurait pas eu d'épreuve réelle dans les tentations, pas de victoire réelle dans le résultat. Notre Seigneur était sans péché, tout en étant susceptible de pécher; il avait la capacité de pécher s'il avait voulu le faire. S'il avait été privé de la faculté de pécher, il aurait été dépouillé de son libre arbitre; et c'était pour sauvegarder et assurer la liberté de l'homme qu'il s'était offert avant que le monde fût, comme sacrifice rédempteur. Dire qu'il ne pouvait pas pécher, parce qu'il était l'incarnation de la justice, ne veut pas dire nier qu'il eut la possibilité de choisir entre le bien et le mal. Un homme absolument sincère ne peut pas mentir volontairement; néanmoins le fait qu'il est assuré contre la duplicité n'est pas le résultat d'une compulsion externe, mais d'une retenue intense due au fait qu'il a cultivé la compagnie de l'esprit de vérité. Un homme vraiment honnête ne prendra ni ne convoitera le bien de son prochain; on pourra même dire qu'il ne peut pas voler; et cependant il est capable de voler s'il choisit de le faire. Son honnêteté est une armure contre la tentation, mais la cotte de mailles, le casque, le pectoral et les jambières ne sont qu'une couverture extérieure; l'homme qui se trouve à l'intérieur peut être vulnérable, si on peut le toucher.

 

Mais pourquoi poursuivre un raisonnement fastidieux, qui ne peut mener qu'à une seule conclusion, lorsque les propres paroles de notre Seigneur et d'autres Ecritures confirment le fait? Peu avant d'être trahi, alors qu'il exhortait les Douze à l'humilité, il dit: «Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves[35].» Bien qu'ici on ne fasse pas allusion en particulier aux tentations qui ont suivi immédiatement son baptême, il est clair, d'après la citation, qu'il a subi des tentations, et on peut en déduire qu'il en a eues pendant tout son ministère. L’auteur de l'épître aux Hébreux enseigna expressément que le Christ était capable de pécher, en ce qu'il fut tenté «en toutes choses» comme le reste de l'humanité. Considérez cette déclaration sans ambiguïté: «Puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus le Fils de Dieu, tenons fermement la confession (de notre foi). Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses; mais il a été tenté comme nous à tous égards, sans (commettre de) péché[36].» Et en outre: «il a appris, bien qu'il fût le Fils, l'obéissance par ce qu'il a souffert[37]

 

NOTES DU CHAPITRE 10

 

1. Vêtement en poil de chameau : Par le truchement du prophète Zacharie (13:4) il fut prédit un temps où ceux qui professaient être prophètes «ne revêtiront plus un manteau de poil afin de tromper». A propos du vêtement en poil de chameau porté par Jean-Baptiste, les notes marginales d'Oxford et autres rendent l'expression «un vêtement de poil» comme plus littérale que le texte biblique. Deems (Light of the Nations, p. 74, note) dit: «Le vêtement en poil de chameau n'était pas la peau du chameau avec les poils, qui serait trop lourde à porter, mais un vêtement tissé avec des poils de chameau, comme ceux dont parle Josèphe (B. J. I. 24:3).»

 

2. Sauterelles et miel sauvage : Les insectes de l'espèce sauterelle ou criquet étaient officiellement déclarés purs et bons à manger dans la loi donnée à Israël dans le désert. «Mais, parmi tous les reptiles qui volent et qui marchent sur quatre pieds, vous mangerez celles qui ont des jambes au-dessus de leurs pieds, pour sauter sur la terre. Voici celles que vous mangerez: la sauterelle, le solam [sauterelle chauve], le hargol [scarabée] et le hagab [criquet], selon leurs espèces» (Lv 11:21,22).

 

Actuellement beaucoup de peuples orientaux, ordinairement les classes pauvres seulement, utilisent les sauterelles comme nourriture. Parlant du passage qui dit que les sauterelles faisaient partie de la nourriture du Baptiste tandis qu'il vivait en reclus dans le désert, Farrar (Life of Christ, p. 97, note), dit: «L’impression qu'il s'agit là des gousses du caroubier [Locust tree ou arbre à sauterelles en anglais] est une erreur. On vend des sauterelles dans des magasins d'alimentation spécialisés à Médine; on les plonge dans de l'eau salée bouillante, on les sèche au soleil, et on les mange avec du beurre, mais seuls les mendiants les plus pauvres en usent. » Geikie (Life and Words of Christ, vol. 1, pp. 354, 355) applique ce qui suit à la vie du Baptiste: «Sa seule nourriture était les sauterelles qui sautaient ou volaient sur les collines dénudées, et le miel d'abeilles sauvages qu'il trouvait çà et là, dans les fentes des rochers, et sa seule boisson était une gorgée d'eau de quelque creux de rocher. Les sauterelles sont toujours la nourriture des pauvres dans beaucoup de régions de l'orient. ‘Tous les Bédouins, et les habitants de certaines villes du Nedj et du Hedjaz, ont coutume de les manger’, dit Burckhardt. A Médine et à Ta'if, j'ai vu des magasins de sauterelles, où on les vend au poids. En Egypte et en Libye, seuls les mendiants les plus pauvres les mangent. Les Arabes, quand ils les préparent pour la consommation, les jettent vivantes dans de l'eau bouillante, à laquelle une bonne quantité de sel a été mélangée, les sortent au bout de quelques minutes et les font sécher au soleil. La tête, les pattes et les ailes sont alors arrachées, les corps débarrassés du sel et parfaitement séchés. Parfois on les mange bouillies dans du beurre, ou étendues sur du pain sans levain mélangé à du beurre.» En Palestine, seuls les Arabes les mangent sur les frontières extrêmes; ailleurs on les considère avec dégoût, et seuls les gens les plus pauvres en usent. Cependant, Tristram dit qu'elles sont ‘très bonnes au goût’. ‘Je les ai trouvées très bonnes’, dit-il, ‘quand on les mange à la manière arabe, étuvées dans du beurre. Elles avaient un peu le goût de crevettes, mais plus fade.’ Dans le désert de Judée, différentes espèces abondent en toutes saisons, et à chaque pas que l'on fait, on les voit sauter avec un bourdonnement, étendant soudain leurs brillantes ailes postérieures, écarlates, pourpres, bleues, jaunes, blanches, vertes ou brunes selon les espèces. Elles étaient ‘pures’, sous la Loi mosaïque, et Jean pouvait par conséquent les manger sans commettre de péché.»

 

Pour ce qui est du miel sauvage mentionné dans la nourriture utilisée par Jean, l'auteur cité en dernier lieu dit dans la suite du même paragraphe: «Les abeilles sauvages de Palestine sont beaucoup plus nombreuses que celles que l'on garde dans les ruches, et la plus grande partie du miel vendu dans les régions du sud provient d'essaims sauvages. En fait, peu de pays sont mieux adaptés pour les abeilles. Le climat sec et la flore rabougrie mais variée, se composant en grande partie de thym aromatique, de menthe et autres plantes semblables, avec des crocus au printemps, leur sont très favorables, tandis que les recoins secs des rochers calcaires que l'on trouve partout leur fournissent abri et protection pour leurs rayons. Dans le désert de Judée, les abeilles sont beaucoup plus nombreuses que dans n'importe quel autre lieu de Palestine, et le miel fait partie, de nos jours encore, de l'ordinaire des Bédouins, qui l'extraient des rayons et le conservent dans des peaux.»

 

3. L’infériorité de Jean au plus puissant que lui qu'il proclamait : «Il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne mérite pas de délier la courroie de ses sandales» (Lc 3:16), ou «je ne mérite pas de porter ses sandales» (Mt 3:11); c'est ainsi que le Baptiste déclara son infériorité au plus puissant qui devait lui succéder et le remplacer; et il serait difficile de trouver une illustration plus efficace. Détacher le lacet du soulier ou la courroie de la sandale, ou porter les souliers d'un autre, «était un travail servile indiquant une grande infériorité chez la personne qui l'accomplissait» (Dict. of the Bible, de Smith). Un passage du Talmud (Tract. Kidduschin XXII:2) exige qu'un disciple fasse pour son instructeur tout ce qu'on pourrait exiger qu'un serviteur fasse pour son maître, sauf détacher la courroie de sa sandale. Certains instructeurs recommandaient que les disciples poussent l'humilité jusqu'à l'extrême et portent les souliers de leurs maîtres. Quand on pense au grand intérêt que son appel éveillait, l'humilité du Baptiste est impressionnante.

 

4. L’ordre dans lequel les tentations furent présentées : Deux des évangélistes seulement précisent les tentations auxquelles le Christ fut soumis immédiatement après son baptême; Marc se contente de mentionner le fait que Jésus fut tenté. Matthieu et Luc placent en premier lieu la tentation cherchant à convaincre Jésus de se nourrir en créant miraculeusement du pain; la séquence des épreuves ultérieures n'est pas la même dans les deux documents. L’ordre que nous avons suivi dans notre texte est celui de Matthieu.

 

5. Le «si» du diable : Notez l'utilisation méprisante ultérieure de ce ‘si’ diabolique lorsque le Christ fut sur la croix. Les gouverneurs des Juifs, se moquant de Jésus crucifié, dans son agonie, dirent: «Qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ.» Et le soldat, lisant l'inscription au sommet de la croix, railla le Dieu mourant disant: «Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même!» Et encore, le malfaiteur non repentant, qui était à son côté, s'écria: «N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous» (Lc 23:35-39). Ces railleurs et ces moqueurs citaient littéralement les paroles même de leur père, le diable (voir Jn 8:44)! Voir plus loin, page 708 infra.

 

6. Le baptême est requis de tous : Le baptême est requis de toutes les personnes qui parviennent à l'âge de responsabilité dans la chair. Nul n'est exempté. Jésus-Christ, qui fut un homme sans péché au sein d'un monde pécheur, fut baptisé «afin d'accomplir toute justice». Six siècles avant cet événement, Néphi, prophétisant au peuple des Amériques, prédit le baptême du Sauveur, et en conclut, de la manière suivante, que le baptême était nécessaire, parce que c'était une condition universelle: «Et maintenant, si l'Agneau de Dieu, qui est saint, a besoin d'être baptisé d'eau, pour accomplir toute justice, ô alors, combien plus, nous, qui ne sommes pas saints, n'avons-nous pas besoin d'être baptisés, oui, même d'eau!... Ne savez-vous point qu'il était saint? Mais, bien que saint, il montre aux enfants des hommes que, selon la chair, il s'humilie devant le Père, et témoigne au Père qu'il lui sera obéissant à garder ses commandements» (LM, 2 Né 31:5,7). Voir les Articles de Foi, pp. 161-168.

 



[1] 2 R 1:8.

[2] Note 1, fin du chapitre.

[3] Mt 3:1-5; cf. Lv 11:22, voir aussi Mc 1:1-8. Note 2, fin du chapitre.

[4] Lc 3:2.

[5] Ex 3:1,2.

[6] 1 R 17:2-7.

[7] Mc 1:3.

[8] Mc 1:2; cf. Es 40:3, Ml 3:1, Mt 11:10, Lc 7:27.

[9] Mt 3:11.

[10] Mt 3:7-10; voir aussi Lc 3:3-9.

[11] Comparer avec une occasion ultérieure où le Christ enseigna pareillement (Jn 8:33-59).

[12] 1 Lc 3: 10; cf. Ac 2:37.

[13] Lc 3:10-15.

[14] Mc 1:1.

[15] Jn 10:41.

[16] Jn 1:35, 37, Mt 11:2, Lc 7:18.

[17] Note 3, fin du chapitre.

[18] Lc 3:17, voir aussi Mt 3:12, cf. Ml 3:2.

[19] Mt 11:11-14, 17:12, Lc 7:24-30.

[20] Lc 3:23.

[21] Mt 3:13-15.

[22] On trouvera une étude montrant que le baptême est une loi universelle dans les Articles de Foi, de l'auteur, pp. 161-168. Note 6, fin du chapitre.

[23] Mt 3:16,17; cf. Mc 1:9-11, Lc 3:21,22.

[24] Peu avant sa mort, le Sauveur promit aux apôtres que le Père leur enverrait le Consolateur, qui est le Saint-Esprit (Jn 14:26 et 15:26). Voir les Articles de Foi, de l'auteur, p. 47.

[25] Mt 4: 1-11, Mc 1:12,13, Lc 4:1-13.

[26] Mt 4:4; cf. Dt 8:3.

[27] Note 4, fin du chapitre.

[28] Note 5, fin du chapitre. Page 708 infra.

[29] Mt 4:6, Ps 91:11,12.

[30] Mt 4:5-7; cf. Dt 6:16.

[31] Pages 6-9.

[32] Mt 4: 10, 11; cf. Ex 20:3, Dt 6:13, 10:20, Jos 24:14, 1 S 7:3.

[33] Lc 4:13.

[34] Lc 22:28.

[35] Lc 22:28.

[36] Hé 4:14,15.

[37] Hé 5:8.

 

 

 

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