CHAPITRE 2 : PRÉ-EXISTENCE ET PRÉ-ORDINATION DU CHRIST

 

Nous affirmons, en vertu des Saintes Ecritures, que l'être qui est connu parmi les hommes sous le nom de Jésus de Nazareth, et par tous ceux qui reconnaissent sa divinité comme Jésus-Christ, existait avec le Père avant sa naissance dans la chair; et que dans l'état pré-existant il fut choisi et ordonné pour être le seul et unique Sauveur et Rédempteur du genre humain. Pour qu'il y ait pré-ordination, la condition essentielle est qu'il y ait préexistence; c'est pourquoi les Ecritures qui se rapportent à l'une se rapportent également à l'autre; en conséquence, dans notre présentation nous n'essayerons pas de séparer les preuves qui s'appliquent à la préexistence du Christ ou à sa pré-ordination.

 

Jean, le Révélateur, contempla en vision certaines des scènes qui s'étaient produites dans le monde spirituel avant le commencement de l'histoire humaine. Il vit des luttes et des querelles entre la loyauté et la révolte, les armées qui défendaient la première conduites par Michel, l'archange, et les forces rebelles gouvernées par Satan, que l'on appelle également le diable, le serpent et le dragon. Nous lisons: «Il y eut une guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent le dragon. Le dragon combattit, lui et ses anges[1]

 

Dans ce combat entre armées non incarnées, les forces étaient inégalement réparties; Satan n'attira sous sa bannière que le tiers des enfants de Dieu, qui sont symbolisés par le titre les «étoiles du ciel»[2]; la majorité combattit avec Michel, ou du moins s'abstint de toute opposition active, accomplissant ainsi l'objectif de leur «premier état»; tandis que les anges qui se rangeaient aux côtés de Satan «ne gardèrent pas leur premier état»[3] et se disqualifièrent ainsi pour obtenir des possibilités glorieuses d'un état avancé ou «second état»[4]. La victoire sourit à Michel et à ses anges; et Satan ou Lucifer, qui était jusqu'alors un «fils du matin», fut chassé du ciel, oui, «il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui»[5]. Le prophète Esaïe, à qui ces événements capitaux avaient été révélés quelque huit siècles avant l'époque des écrits de Jean, se lamente en une douleur inspirée sur la chute d'un être si grand et indique que la cause en fut l'ambition égoïste: «Quoi donc! tu es tombé du ciel, (Astre) brillant, fils de l'aurore! Tu es abattu à terre, toi le dompteur des nations! Tu disais en ton cœur: je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu, je siégerai sur la montagne de la Rencontre (des dieux) au plus profond du nord; je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut. Mais tu as été précipité dans le séjour des morts au plus profond d'une fosse[6]»

 

On verra pourquoi nous citons ces Ecritures dans le cadre de notre présente étude, si l'on examine la cause de cette grande lutte: la situation qui amena cette guerre dans les cieux. D'après les paroles d'Esaïe, il est clair que Lucifer, qui possédait déjà un rang exalté, chercha à s'agrandir sans tenir compte des droits et de la liberté des autres. Le problème est présenté, en des termes sur lesquels nul ne peut se méprendre, dans une révélation donnée à Moïse et répétée par l'intermédiaire du premier prophète de la dispensation actuelle: «Et moi, le Seigneur Dieu, je parlai à Moïse, disant: Ce Satan que tu as commandé au nom de mon Fils unique, est celui-là même qui était dès le commencement, et il vint devant moi disant: Me voici, envoie-moi, je serai ton fils et je rachèterai toute l'humanité, de sorte que pas une âme ne sera perdue, et je le ferai certainement; c'est pourquoi donne-moi ton honneur. Mais, voici, mon Fils bien-aimé, qui était mon Bien-aimé et mon Elu depuis le commencement, me dit: Père, que ta volonté soit faite, et que la gloire t'appartienne à jamais. C'est pourquoi, parce que Satan s'était révolté contre moi, qu'il avait cherché à détruire le libre arbitre de l'homme, que moi, le Seigneur Dieu, je lui avais donné, et aussi parce qu'il voulait que je lui donne mon pouvoir, par le pouvoir de mon Fils unique, je le fis précipiter du ciel; et il devint Satan, oui, à savoir le diable, le père de tous les mensonges, pour tromper et aveugler les hommes, et mener captifs à sa volonté tous ceux qui ne voudraient pas écouter ma voix[7]

 

Nous voyons ainsi qu'avant que l'homme ne soit placé sur la terre, combien de temps avant, nous ne le savons pas, le Christ et Satan, en même temps que les armées des enfants spirituels de Dieu, existaient en tant qu'individus intelligents[8], possédant la faculté et le pouvoir de choisir la voie qu'ils poursuivraient et les dirigeants qu'ils se donneraient et auxquels ils obéiraient[9]. Il ne fait pas de doute que, dans cette grande assemblée d'intelligences spirituelles, on discuta du plan du Père selon lequel ses enfants devaient être avancés à leur deuxième état. La possibilité qui fut ainsi placée à la portée des esprits qui devaient avoir l'avantage de prendre un corps sur la terre était si transcendantalement glorieuse que ces multitudes célestes éclatèrent en chants d'allégresse et poussèrent des cris de joie[10].

 

Le plan dictatorial de Satan, aux termes duquel tous seraient amenés sains et saufs à travers la vallée de la mortalité, privés de la liberté d'agir et du libre arbitre de choisir, tellement limités qu'ils seraient obligés de faire le bien - qu'aucune âme ne serait perdue - fut rejeté; et l'humble offre de Jésus, le Premier-Né, d'assumer la mortalité et de vivre parmi les hommes pour être leur Exemple et leur Maître, respectant la sainteté du libre arbitre de l'homme mais enseignant aux hommes à utiliser correctement cet héritage divin, fut accepté. Cette décision amena la guerre, qui eut pour résultat la défaite de Satan et de ses anges, lesquels furent chassés et privés des avantages sans limites afférents à l'état mortel ou deuxième état.

 

L’être qui naquit plus tard dans la chair, Fils de Marie, Jésus, joua un rôle important dans cet auguste conseil des anges et des Dieux, et c'est là qu'il fut ordonné par le Père pour être le Sauveur de l'humanité. Du point de vue du temps, le terme étant utilisé dans le sens de toute la durée du passé, c'est la première mention que nous ayons de la présence du Premier-Né parmi les fils de Dieu; pour nous qui lisons, cela marque le début de l'histoire écrite de Jésus le Christ[11].

 

Bien que les Ecritures de l’Ancien Testament abondent en promesses que le Christ viendra réellement dans la chair, elles sont moins claires au sujet de son existence pré-mortelle. Vivant encore sous la loi et n'étant pas encore prêts à recevoir l'Evangile, les enfants d'Israël considéraient le Messie comme quelqu'un qui naîtrait dans le lignage d'Abraham et de David, ayant le pouvoir de les libérer de leurs fardeaux personnels et nationaux et de vaincre leurs ennemis. En général le peuple ne se rendait que très vaguement compte, à supposer qu'il pût même le concevoir, que le Messie était bel et bien le Fils élu de Dieu, qui était avec le Père depuis le commencement. Etre déjà revêtu de puissance et de gloire dans son existence pré-mortelle; et bien que la grande vérité fût révélée[12] à des prophètes spécialement commissionnés dans les responsabilités et les droits de la Sainte Prêtrise, ceux-ci la transmettaient au peuple plutôt dans le langage de l'image et de la parabole qu'en des paroles claires et directes. Néanmoins les témoignages des évangélistes et des apôtres, l'attestation du Christ lui-même tandis qu'il était dans la chair et les révélations données dans la dispensation actuelle nous fournissent des preuves scripturaires en suffisance.

 

Dans les lignes introductrices de l'Evangile de Jean, l'apôtre, nous lisons: «Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle... La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père[13]

 

Ce passage est simple, précis et sans équivoque. Nous pouvons raisonnablement donner à l'expression «Au commencement» la même signification qui y est attachée dans la première ligne de la Genèse; et pareil sens doit indiquer une époque antérieure aux stades les plus reculés de l'existence humaine sur la terre. Le passage affirme clairement que la Parole est Jésus-Christ, qui était avec le Père dans ce commencement et qui était revêtu lui-même du pouvoir et du rang de la Divinité, qu'il vint dans le monde et demeura parmi les hommes. Ces déclarations sont confirmées par une révélation donnée à Moïse dans laquelle il lui fut permis de voir un grand nombre d'entre les créations de Dieu et d'entendre la voix de Dieu commenter les choses qui avaient été faites: «Et je les ai créées par la parole de mon pouvoir, qui est mon fils unique, lequel est plein de grâce et de vérité[14]

 

Jean l'apôtre affirme à plusieurs reprises la préexistence du Christ et son autorité et sa puissance dans l'état prémortel[15]. Le témoignage de Paul[16] et celui de Pierre sont formulés dans le même sens. Instruisant les saints du fondement de leur foi, le dernier apôtre nommé souligna qu'ils n'assureraient pas leur rédemption par des choses corruptibles ni par l'observance extérieure de rites prescrits par la tradition, «mais par le sang pré cieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache; il a été désigné d'avance, avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps, à cause de vous»[17].

 

Il y a quelque chose de plus impressionnant et d'encore plus concluant: les témoignages personnels du Sauveur sur sa vie pré-mortelle et la mission dont il avait été chargé parmi les hommes. Nul ne peut accepter que Jésus est le Messie et rejeter logiquement ces preuves de sa nature éternelle. Un jour que les Juifs se disputaient entre eux dans la synagogue et murmuraient parce qu'ils ne parvenaient pas à comprendre correctement ce qu'il disait sur lui-même, et en particulier ce qui touchait sa parenté avec le Père, Jésus leur dit: «car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.» Poursuivant ensuite la leçon qu'il basait sur le contraste entre la manne avec laquelle leurs pères avaient été nourris dans le désert et le pain de vie qu'il avait à offrir, il ajouta: «Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel», et il déclara encore: «Le Père qui est vivant m'a envoyé.» Un grand nombre de ses disciples furent incapables de comprendre ses enseignements, et leurs plaintes lui arrachèrent les paroles: «Cela vous scandalise? Et si vous voyiez le Fils de l'homme monter où il était auparavant[18] ?»

 

A certains Juifs corrompus, enveloppés du manteau de l'orgueil racial, qui se vantaient de descendre d’Abraham et qui cherchaient à excuser leurs péchés en se servant mal à propos du nom du grand patriarche, notre Seigneur proclama ainsi sa propre prééminence: «En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, moi, je suis[19].» Nous traiterons plus loin du sens profond de cette remarque. Qu'il nous suffise pour les besoins présents de considérer que cette Ecriture est une affirmation claire et nette de l'antériorité et de la suprématie du Seigneur par rapport à Abraham. Mais comme la naissance d’Abraham avait précédé celle du Christ de plus de dix-neuf siècles, cette antériorité devait se rapporter à un état d'existence précédant celui de la mortalité.

 

Lorsque le moment approcha où il devait être trahi, dans le dernier entretien qu'il eut avec les apôtres avant son expérience déchirante de Gethsémané, Jésus les consola en disant: «Car le Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti d'auprès de Dieu. Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde; maintenant, je quitte le monde et je vais vers le Père[20].» En outre, lorsqu'il déversa son cœur en prières pour ceux qui avaient été fidèles à leur témoignage de sa mission messianique, il fit au Père une invocation solennelle: «Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Je t'ai glorifié sur la terre; j'ai achevé l’œuvre que tu m'as donnée à faire. Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi, avant que le monde fût[21]

 

Les Ecritures du Livre de Mormon prouvent en termes tout aussi clairs que le Christ eut une existence pré-mortelle et qu'il fut pré-ordonné à sa mission. Nous ne citerons ici qu'une des nombreuses preuves que l'on y trouve. Un ancien prophète, que le document appelle le frère de Jared[22], implora un jour le Seigneur en une supplication ardente: «Et le Seigneur lui dit: Crois-tu aux paroles que je dirai? Et il répondit: Oui, Seigneur, je sais que tu dis la vérité, car tu es un Dieu de vérité, et tu ne peux mentir. Et quand il eut dit ces mots, voici, le Seigneur se montra à lui et dit: Parce que tu sais ces choses, tu es racheté de la chute; c'est pourquoi tu es ramené en ma présence; c'est pourquoi, je me montre à toi. Voici, je suis celui qui fut préparé depuis la fondation du monde pour racheter mon peuple. Voici, je suis Jésus-Christ. Je suis le Père et le Fils. En moi, toute l'humanité aura la lumière, et cela éternellement, même ceux qui croiront en mon nom; et ils deviendront mes fils et mes filles. Et je ne me suis jamais montré à l'homme que j'ai créé, car jamais l'homme n'a cru en moi comme toi. Vois-tu que tu es créé à mon image? Oui, même tous les hommes furent créés au commencement à ma propre image. Voici, ce corps, que tu vois maintenant, est le corps de mon esprit; et j'ai créé l'homme selon le corps de mon esprit; et j'apparaîtrai à mon peuple dans la chair exactement comme je t'apparais dans l'esprit[23].» Les faits principaux que cette Ecriture atteste et qui portent directement sur notre sujet actuel sont que le Christ se manifesta tandis qu'il se trouvait encore dans son état prémortel et qu'il déclara avoir été choisi pour être le Rédempteur, avant la fondation du monde.

 

La révélation qui nous a été transmise par les prophètes de Dieu dans la dispensation actuelle abonde en passages prouvant que le Christ fut désigné et ordonné dans le monde originel; et le contenu tout entier de Doctrine et Alliances peut être cité comme témoin. Les exemples suivants sont particulièrement opportuns. Dans une révélation qu'il fit à Joseph Smith, le prophète, en mai 1833, le Seigneur déclara qu'il était celui qui était venu précédemment dans le monde venant du Père, et dont Jean avait témoigné qu'il était la Parole; et il répète la vérité solennelle que lui, Jésus-Christ, «était au commencement, avant que le monde fût», et en outre qu'il était le Rédempteur qui était «venu dans le monde, parce que le monde avait été fait par lui», et qu'en lui étaient la vie et la lumière des hommes. On l'appelle encore le «Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité, savoir l'Esprit de vérité qui vint demeurer dans la chair». Au cours de la même révélation, le Seigneur dit: «Et maintenant, en vérité, je vous le dis, j'étais au commencement avec le Père et je suis le Premier-né[24].» Selon ce qu'atteste le prophète moderne, lors d'une précédente occasion, l'un de ses compagnons et lui furent éclairés par l'Esprit de telle sorte qu'ils furent à même de voir et de comprendre les choses de Dieu. Il précise: «A savoir ce qui était dès le commencement avant que le monde fût, qui fut institué par le Père, par l'intermédiaire de son Fils unique, qui était dès le commencement dans le sein du Père, de qui nous rendons témoignage; et le témoignage que nous rendons est la plénitude de l'évangile de Jésus-Christ, qui est le Fils, que nous avons vu et avec qui nous avons conversé dans la vision céleste[25]

 

Le témoignage d'Ecritures composées dans les deux hémisphères, celui des documents anciens et modernes, les paroles inspirées de prophètes et d'apôtres et les paroles du Seigneur lui-même proclament d'une seule voix la préexistence du Christ et son ordination comme Sauveur et Rédempteur de l'humanité choisi au commencement, oui, avant même la fondation du monde.

 

NOTES DU CHAPITRE 2

 

1. Intelligences hiérarchisées dans l'état prémortel : Une révélation divine à Abraham montre très clairement que les esprits des hommes existaient sous forme d'intelligences personnelles, à divers degrés de capacité et de force, avant l'inauguration de l'état mortel sur cette terre et même avant la création du monde comme demeure pouvant convenir aux êtres humains: «Or, le Seigneur m'avait montré, à moi, Abraham, les intelligences qui furent organisées avant que le monde fût; et parmi toutes celles-là, il y en avait beaucoup de nobles et de grandes; et Dieu vit ces âmes, il vit qu'elles étaient bonnes, et il se tint au milieu d'elles et dit: De ceux-ci je ferai mes gouverneurs. Car il se tint parmi ceux qui étaient esprits et il vit qu'ils étaient bons; et il me dit: Abraham, tu es l'un d'eux; tu fus choisi avant ta naissance» (PGP, Abraham 3:22,23).

 

Les passages de la révélation qui suivent immédiatement celui que nous venons de citer montrent que le Christ et Satan se trouvaient parmi les intelligences exaltées, et que le Christ fut choisi tandis que Satan fut rejeté, comme futur Sauveur de l'humanité: «Il y en avait un parmi eux qui était semblable à Dieu, et il dit à ceux qui étaient avec lui: Nous descendrons, car il y a de l'espace là-bas, nous prendrons de ces matériaux, et nous ferons une terre sur laquelle ceux-ci pourront habiter; nous les mettrons ainsi à l'épreuve, pour voir s'ils feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur commandera; ceux qui gardent leur premier état recevront davantage; ceux qui ne gardent pas leur premier état n'auront point de gloire dans le même royaume que ceux qui gardent leur premier état; et ceux qui gardent leur second état recevront plus de gloire sur leur tête pour toujours et à jamais. Le Seigneur dit: Qui enverrai-je? Un, qui était semblable au Fils de l'Homme, répondit: Me voici, envoie-moi. Et un autre répondit et dit: Me voici, envoie-moi. Le Seigneur dit: J'enverrai le premier. Le second fut irrité, et il ne conserva pas son premier état; et ce jour-là beaucoup d'autres le suivirent» (versets 24-28).

 

2. Le conseil primitif des cieux : «Le Livre de la Genèse dit clairement que Dieu déclara: «Faisons l'homme à notre image selon notre ressemblance»; une autre fois encore, lorsque Adam eut pris le fruit défendu, le Seigneur dit: «Maintenant [ ... ] l'homme est devenu comme l'un de nous»; et on peut en conclure directement que dans tout ce qui avait rapport à l’œuvre de la création du monde il y a eu consultation; et bien que ce soit Dieu qui ait parlé comme la Bible le rapporte, il est cependant évident qu'il consultait d'autres personnages. Les Ecritures nous disent qu'il y a «beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs, néanmoins pour nous, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père» (1 Co 8:5). Et pour cette raison, bien que d'autres personnes aient été impliquées dans la création des mondes, celle-ci nous est rapportée dans la Bible sous la forme où elle se trouve; car la plénitude de ces vérités n'est révélée qu'à des personnes hautement favorisées pour certaines raisons que Dieu connaît; comme les Ecritures nous le disent: «La pensée secrète de l'Eternel est pour ceux qui le craignent, et (cela) pour leur faire connaître son alliance» (Psaumes 25:14).

 

«Il est logique de croire que dans ce conseil des cieux on examina comme il se devait le plan qui devait être adopté à propos des fils de Dieu qui étaient alors esprits et n'avaient pas encore obtenu de tabernacles. Car à ce moment-là, nous dit-on, à la perspective de la création du monde et de son peuplement par des hommes pour leur permettre d'obtenir des tabernacles, d'obéir dans ces tabernacles aux lois de la vie, et d'être avec eux à nouveau exaltés parmi les Dieux, «Ies étoiles du matin éclataient en chants de triomphe, et [ ... ] tous les fils de Dieu lançaient des acclamations». La question se posa alors de savoir comment et selon quel principe le salut, l'exaltation et la gloire éternelle des fils de Dieu seraient réalisés. Il est évident que certains plans avaient été proposés et discutés à ce conseil, et qu'après une discussion complète de ces principes et la déclaration de la volonté du Père relativement à son dessein, Lucifer se présenta au Père avec un plan à lui, disant: «Me voici, envoie-moi, je serai ton fils et je rachèterai toute l'humanité, de sorte que pas une âme ne sera perdue, et je le ferai certainement; c'est pourquoi donne-moi ton honneur.» Mais quand Jésus entendit cette déclaration de Lucifer, il dit: «Père, que ta volonté soit faite, et que la gloire t'appartienne à jamais.» Nous déduisons naturellement, à partir des remarques faites par le Fils bien-aimé, que dans la discussion de ce sujet, le Père avait révélé sa volonté et exposé son plan et son dessein, et tout ce que son Fils bien-aimé voulait faire c'était mettre à exécution la volonté de son Père, laquelle, semble-t-il, avait été exprimée précédemment. Il voulait aussi que la gloire en fût donnée à son Père qui, en sa qualité de Dieu le Père et d'auteur et de créateur du plan, avait droit à tout l'honneur et à toute la gloire. Lucifer voulait introduire un plan contraire à la volonté de son Père, et voulait ensuite son honneur et dit: «Je rachèterai toute l'humanité, de sorte que pas une âme ne sera perdue, c'est pourquoi donne-moi ton honneur.» Il voulait s'opposer à la volonté de son Père et chercha présomptueusement à priver l'homme de son libre arbitre, faisant de lui un serf, et le mettant ainsi dans une position dans laquelle il lui serait impossible d'obtenir l'exaltation que Dieu prévoyait pour l'homme, par l'obéissance à la loi qu'il avait proposée; en outre Lucifer voulait l'honneur et la puissance de son Père, pour mettre à exécution des principes qui étaient contraires au désir du Père.» - John Taylor - Mediation and Atonement, pp. 93, 94.

 

3. Les Jarédites : «Des deux nations dont l'histoire constitue le Livre de Mormon, la première, dans l'ordre chronologique, est le peuple de Jared, qui suivit son chef depuis la tour de Babel à l'époque de la confusion des langues. Son histoire fut écrite sur vingt-quatre plaques d'or par Ether, le dernier de ses prophètes qui, prévoyant la destruction de son peuple à cause de ses iniquités, cacha les annales historiques. Celles-ci furent retrouvées, [ultérieurement], vers 123 avant Jésus-Christ, par une expédition envoyée par le roi Limhi, un souverain néphite. Les annales gravées sur ces plaques furent abrégées [par la suite] par Moroni, et ce dernier annexa ensuite le récit condensé aux annales du Livre de Mormon; il apparaît dans la traduction moderne sous le nom de Livre d'Ether.

 

«Le premier et principal prophète des Jarédites n'est pas mentionné par son nom dans les annales telles qu'elles ont été transmises; il est connu seulement sous le nom de frère de Jared. Au sujet de son peuple, nous apprenons que, au milieu de la confusion de Babel, Jared et son frère [prièrent avec insistance] le Seigneur pour qu'il leur épargnât, à eux, à leurs parents et à leurs amis, la dislocation imminente. Leur prière fut entendue et le Seigneur les conduisit avec un groupe important de personnes qui, comme eux, [n'étaient pas touchées par la] corruption de l'idolâtrie, loin de chez eux, promettant de les guider dans un pays de choix, supérieur à tous les autres pays. Leur itinéraire n'est pas donné avec exactitude, nous apprenons seulement qu'ils atteignirent l'océan et qu'ils y construisirent huit navires appelés barques, dans lesquels ils s'engagèrent sur les eaux. Ces navires étaient petits et sombres à l'intérieur; mais le Seigneur rendit certaines pierres lumineuses et celles-ci donnèrent de la lumière aux voyageurs emprisonnés. Après une navigation de trois cent quarante-quatre jours, la colonie débarqua sur les rivages de l’Amérique du Nord, probablement à un endroit situé au sud du golfe de Californie et au nord de l'isthme de Panama.

 

«[Et ils] devinrent une nation florissante; mais cédant, avec le temps, à des dissensions [intestines], ils se divisèrent en factions, qui se firent la guerre entre elles jusqu'à leur destruction totale. Cette destruction, qui eut lieu près de la colline de Ramah, appelée plus tard Cumorah par les Néphites, eut probablement lieu à l'époque du débarquement de Léhi, vers 590 av. J.-C.» - L’auteur, Articles de foi, pp. 322-323.

 



[1] Ap 12:7, voir aussi versets 8 et 9.

[2] Ap 12:4, voir aussi D&A 29:36-38 et 76:25-27.

[3] Jude 6 (version du roi Jacques).

[4] PGP, Abr 3:26.

[5] Ap 12:9.

[6] Es 14:12-15, comparer avec D&A 29:36-38 et 76:23-27.

[7] PGP, Moïse 4:1-4, voir aussi Abr 3:27,28.

[8] On trouvera une étude plus approfondie de la préexistence des esprits dans les Articles de Foi, de l'auteur, pp. 234-238.

[9] Note 1, fin du chapitre.

[10] Jb 38:7 (version du roi Jacques).

[11] Note 2, fin du chapitre.

[12] Ps 25:14; Am 3:7.

[13] Jn 1:1-3,14; voir aussi 1 Jn 1:1, 5:7; Ap 19:13; cf. D&A 93:1-17,21.

[14] PGP, Moïse 1:32,33; voir aussi 2:5.

[15] 1 Jn 1:1-3, 2:13,14, 4:9; Ap 3:14.

[16] 2 Trn 1:9,10, Rm 16:25; Ep 1:4,3:9,11; Tt 1:2. Voir surtout Rm 3:25.

[17] 1 P 1: 19,20.

[18] Jn 6:38,51,57,61,62.

[19] Jn 8:58; voir aussi 17:5,24 et comparer avec Ex 3:14.

[20] Jn 16:27,28; voir aussi 13:3.

[21] Jn 17:3-5; voir aussi versets 24,25.

[22] Note 3, fin du chapitre.

[23] LM, Eth 3:11-16. Voir aussi 1 Né 17:30, 19:7; 2 Né 9:5, 11:7, 25:12, 26:12; Mos 3:5, 4:2, 7:27, 13:34, 15: 1; AI 11: 40; HéI 14:12; 3 Né 9:15.

[24] D&A 93:1-17,21.

[25] D&A 76:13,14.

 

 

 

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