CHAPITRE 10 : RESULTATS DE L'APOSTASIE, SES CONSEQUENCES

1. La situation d'apostasie complète et de corruption extrême de l'Eglise de Rome proclamée par son histoire jusqu'à la fin du quinzième siècle[1] allait nécessairement de pair avec l'absence de toute sainteté et de tout pouvoir spirituel, quelles qu'aient pu être les prétentions arrogantes de l'Eglise quant à l'autorité dans les affaires spirituelles. Les révoltes contre l'Eglise, tant sous forme de révolte contre sa tyrannie que de protestation contre ses hérésies, ne manquèrent pas. La plus importante de ces agitations hostiles à l'Eglise se souleva en relation avec l'éveil de l'activité intellectuelle dans la deuxième moitié du quatorzième siècle. La période allant du dixième siècle jusqu'au moment de l'éveil a été appelée par la suite l'âge des ténèbres, caractérisé par sa stagnation dans le progrès des arts utiles et des sciences aussi bien que dans celui des beaux-arts et des lettres, et par un état général de manque d'instruction et d'ignorance des masses.

2. L'ignorance est un sol fertile pour la mauvaise herbe spirituelle et le gouvernement despotique ; les erreurs doctrinales de l'Eglise pendant cette période de ténèbres furent favorisées par l'ignorance des temps. Le changement connu dans l'histoire comme « la renaissance culturelle » fut accompagné de la lutte pour se libérer de la tyrannie de l’Eglise.

3. L'une des premières révoltes contre le despotisme temporel et spirituel de l'Eglise des papes fut celle des Albigeois, en France, au cours du treizième siècle. Cette révolte a été écrasée par l'autocratie papale avec beaucoup de cruauté et d'effusion de sang. L'autre révolte méritant mention fut celle de John Wyclif au quatorzième siècle. Wyclif était professeur à l'université d'Oxford. Il attaqua courageusement le pouvoir toujours croissant et abusif des moines et dénonça la corruption de l'Eglise et la prédominance des erreurs doctrinales. Il mit particulièrement l'accent sur son opposition aux restrictions de la papauté concernant la lecture des Ecritures par le peuple, et il donna au monde une version anglaise de la sainte Bible traduite de la Vulgate. Malgré les persécutions et la condamnation, il mourut d'une mort naturelle. Mais des années après, l'Eglise voulut absolument se venger et ses os furent donc exhumés, incinérés, et les cendres furent éparpillées aux vents.

4. Sur le continent européen, l'agitation contre l'Eglise fut entretenue par Jean Huss et par Jérôme de Prague, qui s'attirèrent tous deux le martyre en récompense de leur juste zèle. On cite leur exemple pour montrer que bien que l'Eglise fut apostate au plus haut point, des hommes étaient prêts à sacrifier leur vie pour ce qu'ils jugeaient être la cause de la vérité.

5. Les conditions du début du seizième siècle ont été résumées de manière concise par un historien moderne : « Avant le début du seizième siècle, il y avait eu relativement peu de gens, bien qu'il y en ait eu comme les Albigeois dans le sud de la France, les partisans de Wyclif en Angleterre et ceux de Huss en Bohême, qui nièrent l'autorité suprême et infaillible de l'évêque de Rome pour tout ce qui touchait à la religion. Parlant très généralement, il serait correct de dire qu'à la fin du quinzième siècle, toutes les nations de l'Europe occidentale professaient leur foi à l'Eglise catholique romaine ou latine, et prêtaient allégeance au siège épiscopal[2]. »

LA REFORME

6. La révolte suivante contre l'Eglise du page qui vaut la peine d'être notée eut lieu au seizième siècle et prit de telles proportions qu'on la désigna sous le nom de Réforme. Le mouvement commença en Allemagne vers 1517, quand Martin Luther, moine de l'ordre des Augustins et professeur à l'université de Wittenberg, s'opposa publiquement à Tetzel et le dénonça comme agent éhonté des indulgences de la papauté. Luther était convaincu en son âme et conscience que tout le système de peines et d'indulgences de l'Eglise était contraire aux Ecritures, à la raison et au droit. En accord avec la coutume académique de l'époque pour entrer en discussion et en débat sur des points litigieux, Luther écrivit ses célèbres quatre-vingt-quinze thèses contre la pratique qui consistait à accorder des indulgences, et un exemplaire de ces thèses fut affiché par lui sur la porte de l'Eglise de Wittenberg, invitant tous les érudits à la critique. La nouvelle se répandit et on discuta des thèses dans les milieux culturels européens. Luther attaqua ensuite d'autres pratiques et doctrines de l'Eglise romaine, et le pape Léon X promulgua une « bulle » ou décret papal contre lui, demandant une abjuration inconditionnelle sous peine d'excommunication de l'Eglise. Luther brûla publiquement le document du pape et déclara ainsi ouvertement sa révolte. La sentence d'excommunication fut prononcée.

7. Nous ne pouvons pas suivre ici en détails les agissements de ce réformateur audacieux. Qu'il suffise de dire qu'il ne resta pas longtemps seul à lutter. Parmi ses partisans efficaces se trouvait Philippe Mélanchton, professeur à Wittenberg. Luther fut appelé à comparaître devant un conseil ou « diète » à Worms, en 1521. Il s'y déclara ouvertement pour la liberté individuelle de conscience. Ses paroles sont empreintes d'inspiration : « Je ne puis soumettre ma foi ni au pape ni au conseil parce qu'il est clair comme le jour qu'ils se sont fréquemment trompés et contredits réciproquement. A moins que je ne sois donc convaincu par le témoignage des Ecritures ou par le raisonnement le plus clair, à moins que je ne sois persuadé au moyen des passages que j'ai cités et à moins qu'ils ne lient ainsi ma conscience par la parole de Dieu, je ne puis ni ne veux me rétracter, car il est dangereux pour un chrétien de parler contre sa conscience. Me voici ! Je ne puis faire autrement. Que Dieu m'aide ! Amen ! »

8. La controverse religieuse se répandit dans toute l'Europe. Lors de la deuxième diète à Spire (1529), un édit fut promulgué contre les réformateurs ; les représentants des sept principautés allemandes et d'autres délégués y opposèrent une protestation solennelle à la suite de quoi les réformateurs furent dorénavant appelés protestants. Jean, électeur de Saxe, soutint Luther dans son opposition à l'autorité papale et entreprit l'établissement d'une Eglise indépendante, dont la constitution et le plan étaient préparés sur son instance par Luther et Mélanchton. Luther mourut en 1546, mais l’œuvre de révolution, sinon en vérité de réforme, se poursuivit. Les protestants se divisèrent cependant bientôt entre eux et éclatèrent en de nombreuses sectes rivales.

9. En Suisse, Ulrich Zwingli mena le mouvement vers la réforme. Il fut accusé d'hérésie, et quand on le fit passer en jugement, il se défendit à partir de l'autorité de la Bible contre l'édit papal et l'emporta pour cette fois. La lutte était dure et, en 1531, les catholiques et les protestants de la région se livrèrent à une bataille réelle au cours de laquelle Zwingli fut tué et son corps sauvagement mutilé.

10. Jean Calvin fit ensuite son apparition comme dirigeant des réformateurs suisses bien qu'il s'opposât à de nombreuses doctrines de Zwingli. Il exerça une grande influence en tant qu'instructeur et il est connu comme extrémiste quant à la doctrine. Il invoqua et défendit avec véhémence le principe de prédestination absolue, niant ainsi le libre arbitre de l'homme. En France, en Suède, au Danemark et en Hollande, des dirigeants apparurent et les protestants acquirent de la force dans leur opposition à l'Eglise romaine, bien que les diverses factions fussent opposées les unes aux autres sur maints points de doctrine.

11. Un effet de cette révolte protestante fut l'éveil partiel de l'Eglise romaine au besoin d'une réforme intérieure, et une nouvelle déclaration des principes catholiques fut tentée. Le mouvement s'accomplit grandement grâce au célèbre concile de Trente (1545-1563), assemblée qui désavoua au nom de l'Eglise les demandes extrêmes faites pour les « indulgences » et nia sa responsabilité à propos de beaucoup des abus dont l'Eglise avait été accusée. Mais en rapport avec la réforme tentée vint une demande d'obéissance plus implicite aux exigences de l'Eglise.

12. Vers la fin du quinzième siècle, sous le règne de Ferdinand et d'Isabelle, la cour de l'Inquisition, alors connue sous le nom de Saint-Office, avait été établie en Espagne. Le premier objectif de ce tribunal secret était la détection et la répression de l'hérésie. Myers dit de cette institution infâme qui fonctionnait en Espagne : « Le Saint-Office, comme on appelait le tribunal, devint ainsi l'instrument de la cruauté la plus incroyable. Des milliers de personnes furent brûlées au pilori et des dizaines de milliers furent condamnées à endurer des peines guère moins terribles. La reine Isabelle, qui donna son consentement à l'établissement du tribunal sur ses terres, fut sans doute poussée à le faire par le zèle religieux le plus pur et crut sincèrement qu'en supprimant l'hérésie, elle s'acquittait d'un simple devoir et rendait service à Dieu. « Par amour pour le Christ et pour sa mère, la Vierge », disait-elle, « j'ai causé beaucoup de misère. J'ai dépeuplé des villes et des régions, des provinces et des royaumes[3] ». »

13. Or, au seizième siècle, en rapport avec la tentative de réforme des doctrines du catholicisme, la terrible Inquisition « connut un regain de vigueur et d'activité et on traitait l'hérésie avec beaucoup de dureté ». Considérez ce qui suit comme un éclaircissement sur les conditions de cette époque : « A ce point, à propos des persécutions de l'Inquisition, nous ne manquerons pas de rappeler qu'au seizième siècle un refus de se conformer au culte établi était considéré, tant par les protestants que par les catholiques, comme un cas de trahison envers la société et était traité comme tel. Ainsi nous trouvons que Calvin, à Genève, consentit à ce que Servet (1553) fut brûlé vif parce qu'il publia des idées que les calvinistes jugeaient hérétiques ; et en Angleterre, nous voyons les protestants anglicans persécutant avec une cruauté, une amertume et une obstination extrêmes non seulement les catholiques, mais aussi tous les protestants qui refusaient de se conformer à l'Eglise établie[4]. »

14. Que dira-t-on d'une Eglise qui recherche la propagation de sa foi par de telles méthodes? Le feu et l'épée sont-ils les armes avec lesquelles la vérité livre ses batailles? La torture et la mort sont-ils les arguments de l'Evangile? Si terribles qu'aient pu être les persécutions auxquelles l'Eglise primitive fut livrée par ses ennemis païens, les persécutions infligées par l'Eglise apostate sont beaucoup plus terribles. Se peut-il qu'une telle Eglise soit l'Eglise du Christ?

15. Dans les révoltes que nous avons notées contre l'Eglise de Rome, notamment dans la Réforme, le zèle des réformateurs aboutit à beaucoup d'idées fausses dans les doctrines qu'ils soutenaient. Luther lui-même proclama la doctrine de prédestination absolue et de justification par la foi seule, niant ainsi la croyance au libre arbitre accordé par Dieu et affaiblissant ainsi l'importance de l'effort personnel[5]. Calvin et d'autres ne furent pas moins extrémistes. Cependant, leur ministère contribua à l'éveil de la conscience individuelle et contribua à apporter une mesure de liberté religieuse dont le monde avait longtemps été privé[6].

ESSOR DE L'EGLISE ANGLICANE

16. Au temps de la révolte de Martin Luther contre l'Eglise de Rome, Henri VIII régnait en Angleterre. De même que tous les autres pays de l'Europe occidentale, la Grande-Bretagne fut profondément agitée par le mouvement de réforme. Le roi défendit ouvertement l'Eglise catholique et publia un livre qui s'opposait aux affirmations de Luther. Cela plut tellement au pape Léon X qu'il conféra au roi Henri le titre distinctif de « défenseur de la foi ». Cela se passa vers 1522, et depuis cette époque jusqu'à nos jours, les souverains britanniques portent fièrement ce titre.

17. En l'espace de quelques années après son accession à ce titre de distinction, nous trouvons le roi Henri parmi les ennemis les plus implacables de l’Eglise catholique. Le changement survint ainsi Henri désirait divorcer d'avec sa femme, la reine Catherine, ce qui lui permettrait de se marier avec Ann Boleyn. Le pape hésita pour accorder le divorce, Henri s'impatienta et, passant outre l'autorité du pape, épousa secrètement Ann Boleyn. Le pape excommunia alors le roi. Le Parlement anglais, sur les pas du roi, vota le célèbre Acte de suprématie en 1534. Ce statut mit fin d'une manière absolue à toute allégeance à l'autorité papale et proclama le roi comme chef suprême de l'Eglise en Grande-Bretagne. C'est ainsi que naquit l'Eglise anglicane, sans prêter attention ni prétendre à l'autorité divine et sans même un semblant de succession sacerdotale.

18. Il y eut d'abord peu d'innovation dans la doctrine ou dans le rituel de l'Eglise nouvellement formée. Elle vit le jour à l'occasion d'une révolte. On adopta ensuite une forme de foi et un plan d'organisation qui donnaient à l'Eglise anglicane quelques traits distinctifs. Pendant les règnes d'Edouard VI, de la reine Marie et de la reine Elisabeth, les persécutions entre les catholiques et les protestants furent nombreuses et violentes. Plusieurs sectes non conformistes virent le Jour, parmi lesquelles les puritains et les séparatistes. Elles furent tellement persécutées que beaucoup de leurs membres s'enfuirent en Hollande en exil. C'est du sein de ce groupe que sortit la fameuse colonie des pères pèlerins qui firent sur le Mayflower la traversée qui les mena sur les rivages du continent alors nouvellement découvert, et qui s'établirent en Amérique.

19. L'étudiant consciencieux ne peut manquer de voir dans la progression de la grande apostasie et dans ses résultats l'existence d'un pouvoir supérieur, allant vers un bien ultérieur quoique ses voies soient impénétrables. Les persécutions navrantes infligées aux saints dans les premiers siècles de notre ère, l'angoisse, la torture, l'effusion de sang subies pour défendre le témoignage du Christ, l'essor d'une Eglise apostate, obnubilant l'intelligence et menant les âmes des hommes captives, toutes ces scènes terribles étaient connues d'avance par le Seigneur. Bien que nous ne puissions ni dire ni croire que ces signes de dépravation et de blasphème humains fussent en accord avec la volonté divine, il est certain que Dieu voulut accorder le libre arbitre à l'homme, ce qui permit à certains de remporter la couronne du martyre et à d'autres de remplir la mesure de leur iniquité jusqu'à déborder.

20. La permission divine n'est pas moins évidente dans les révoltes et dans les réformes qui se développèrent en opposition à l'influence de l'Eglise apostate qui allait en empirant. Wyclif et Huss, Luther et Mélanchton, Zwingli et Calvin, Henri VIII dans son arrogante prétention à l'autorité sacerdotale, John Knox en Ecosse, Roger Williams en Amérique, tous et une foule d'autres construisaient mieux qu'ils ne le pensaient en ceci que leurs efforts posaient en partie les fondations de la liberté religieuse et de la liberté de conscience, et ceci en préparation du rétablissement de l'Evangile comme cela avait été divinement prédit.

21. Du seizième siècle jusqu'à maintenant, les sectes qui prétendent être fondées sur les principes du christianisme se sont multipliées. Elles doivent maintenant se chiffrer par centaines. De tous les côtés on a entendu l'appel : « Par ici, voici le Christ », ou « par là! » Des Eglises sont nommées d'après leur lieu d'origine comme l'Eglise anglicane ; d'autres sectes sont désignées en l'honneur de leurs célèbres promoteurs comme les luthériens, les calvinistes, les wesleyens ; d'autres sont connues d'après certaines particularités de foi ou de doctrine, comme les méthodistes, les presbytériens et les baptistes ; mais jusqu'au début du dix-neuvième siècle, il n'y eut aucune Eglise qui prétendit au nom ou au titre d'Eglise du Christ. La seule Eglise existant alors qui osait prétendre à l'autorité par succession était l'Eglise catholique ; comme nous l'avons montré, elle était totalement dépourvue de la prêtrise ou représentation divine.

22. Si l'« Eglise mère » n'a ni autorité divine ni pouvoir spirituel, comment ses enfants peuvent-ils hériter d'elle le droit d'officier dans les choses de Dieu? Qui ose affirmer l'absurdité que l'homme peut tirer de lui-même une prêtrise que Dieu honorera et respectera? C'est vrai que les hommes ont le droit et la possibilité de créer parmi eux des sociétés, des associations, des sectes et des Eglises s'ils choisissent de désigner ainsi leurs organisations religieuses et qu'ils le font ; c'est vrai qu'il leur est permis de formuler des lois, de prescrire des règles et d'édifier des plans élaborés d'organisation et de gouvernement et que toutes ces lois, règles et plans d'administration sont obligatoires pour ceux qui deviennent volontairement membres ; si l'on accorde tous ces pouvoirs et ces droits, d'où de telles créations humaines peuvent-elles tirer l'autorité de la sainte prêtrise, sans laquelle il ne peut y avoir aucune Eglise du Christ? Si le pouvoir et l'autorité sont, selon toute possibilité, d'origine humaine, il n'y a jamais eu sur terre une Eglise du Christ, et les prétendues ordonnances de salut de l'Evangile n'ont jamais été autre chose que des formes vides.

23. Notre analyse de la grande apostasie présentée dans ce traité ne fait pas appel à une étude détaillée ou critique de l'Eglise catholique romaine telle qu'elle existe à l'heure actuelle ni de n'importe laquelle des nombreuses dénominations protestantes qui ont vu le jour en tant qu'enfants dissidents de la prétendue « Eglise mère ». L'apostasie fut totale, en ce qui concerne la perte réelle de la prêtrise et la cessation du pouvoir spirituel dans l'Eglise longtemps avant la révolte du seizième siècle, connue dans l'histoire comme la Réforme. Il est instructif d'observer, cependant, que la faiblesse des sectes protestantes sous le rapport de toute prétention à un appel et une autorité d'origine divine est reconnue par ces Eglises elles-mêmes. L'Eglise anglicane qui, comme nous l'avons montré, prit naissance dans la révolte contre l'Eglise catholique romaine et son pape, ne peut prétendre d'une manière fondée à l'autorité divine dans ses ordres sacerdotaux à moins qu'en fait elle ose affirmer l'absurdité que les rois et les parlements peuvent créer et prendre sur eux l'autorité céleste en promulguant des statuts terrestres.

24. L'Eglise catholique romaine est au moins logique dans sa prétention qu'une ligne de succession dans la prêtrise a été maintenue depuis l'époque apostolique jusqu'à l'heure actuelle, bien que cela soit tout à fait insoutenable à la lumière d'une interprétation rationnelle de l'histoire. Mais le fait demeure que l'Eglise catholique est la seule organisation qui ose prétendre posséder la sainte prêtrise par succession ininterrompue depuis les apôtres de notre Seigneur. L'Eglise anglicane, la première parmi les sectes protestantes, et toutes les autres Eglises dissidentes sont de leur propre aveu et par le fait de leur origine des institutions créées par l'homme sans un semblant de prétention aux pouvoirs et à l'autorité de la sainte prêtrise.

25. Aussi tard que 1896, la question de la validité des ordres sacerdotaux dans l'Eglise anglicane fut officiellement et ouvertement commentée et considérée, tant en Angleterre qu'à Rome. Lord Halifax, président de l'Union épiscopale anglaise tint conférence avec les autorités du Vatican pour s'assurer de la possibilité de rapprocher l'Eglise catholique romaine et l'Eglise anglicane. Cela impliquait pour le pape et l'Eglise de Rome la question de reconnaître les ordres sacerdotaux de l'Eglise anglicane. Le mouvement fut soutenu dans l'intérêt de l'unité et de la paix par le premier ministre anglais, M. Gladstone. Le pape Léon XIII décréta finalement refuser de reconnaître à tout niveau l'autorité des ordres anglicans et déclara expressément toutes les prétentions à l’autorité sacerdotale par l'Eglise anglicane comme totalement sans valeur.

26. Il est certain que l'Eglise de Rome ne pouvait pas agir autrement pour rester logique quand elle affirme posséder exclusivement la prêtrise par succession. Il est certain que l'Eglise anglicane n'aurait pas cherché de reconnaissance officielle de son statut sacerdotal auprès de l'Eglise de Rome si elle pouvait prétendre indépendamment au pouvoir et à l'autorité de la prêtrise. L'Eglise catholique romaine déclare que toutes les dénominations protestantes sont soit des organisations apostates, soit des institutions de création humaine qui n'ont jamais eu ne serait-ce qu'un rapport lointain avec l'Eglise qui prétend à la succession dans la prêtrise. En bref, l'« Eglise mère » apostate proclame agressivement la perfidie de sa descendance.

L'APOSTASIE RECONNUE

27. Le fait de la grande apostasie est admis. Beaucoup de théologiens qui professent croire au christianisme ont déclaré le fait. Nous lisons ainsi : « Il ne faut pas nous attendre à voir l'Eglise du Christ existant dans sa perfection sur terre. On ne peut la trouver parfaite dans le rassemblement des fragments du christianisme et encore moins dans n'importe lequel de ces fragments[7]. »

28. John Wesley, qui vécut de 1703 à 1791 et qui figure en tête des fondateurs du méthodisme, fait le commentaire suivant sur l'apostasie de l'Eglise chrétienne témoignée par le déclin prématuré du pouvoir spirituel et la cessation des dons et des grâces de l'Esprit de Dieu dans l'Eglise : « Il ne semble pas que ces dons extraordinaires du Saint-Esprit[8] fussent communs dans l'Eglise pendant plus de deux ou trois siècles. Nous entendons rarement parler d'eux après la période fatale où l'empereur Constantin s'appela chrétien et, partant de l'idée vaine de promouvoir la cause chrétienne, combla de richesse, de pouvoir et d'honneur les chrétiens en général et le clergé en particulier. A partir de cette époque, ils cessèrent presque totalement et l'on en trouva très peu de manifestations. La cause n'en était pas, comme on l'a supposé, que les occasions manquaient parce que le monde entier était devenu chrétien. C'est une méprisable erreur ; il n'y en avait pas un vingtième d'officiellement chrétien. La véritable raison en était que l'amour de beaucoup, de presque tous prétendument chrétiens*, s'était refroidi. Les chrétiens n'avaient pas plus l'Esprit du Christ que les autres païens. Le Fils de l'Homme, quand il vint examiner son Eglise, pouvait à peine trouver la foi sur terre. Ce fut la cause réelle pour laquelle les dons extraordinaires du Saint-Esprit ne se trouvaient plus dans l'Eglise chrétienne, parce que les chrétiens étaient de nouveau devenus païens et qu'il ne restait que la forme morte[9]. »

29. L'Eglise anglicane déclare officiellement sa dégénérescence et sa perte d'autorité divine en ces mots : « Les laïcs et le clergé, les érudits et les ignorants, tous les âges, sectes et degrés se sont noyés dans l'idolâtrie abominable que Dieu hait et que l'homme trouve odieuse depuis huit cents ans et plus[10]. » Le « Livre des homélies » dans lequel on trouve cette déclaration de l'Eglise anglicane date du milieu du seizième siècle. D'après cette déclaration officielle, le monde de la religion était donc dans l'apostasie la plus complète depuis huit cents ans avant l'établissement de l'Eglise anglicane. Le fait d'une apostasie universelle fut largement proclamé, car les homélies dont la citation précédente est tirée furent « choisies pour être lues dans les églises » à titre de sermons et dans des conditions précises.

30. La grande apostasie fut divinement prédite, son accomplissement est attesté tant par les écrits sacrés que séculiers.

31. Le saint des derniers jours fidèle trouvera une preuve concluante de l'apostasie universelle et du besoin absolu de rétablir la prêtrise des cieux dans la réponse divine à la question d'un prophète enfant, Joseph Smith, qui demandait laquelle de toutes les sectes rivales était la vraie : « Il me fut répondu de ne me joindre à aucune, car elles étaient toutes dans l'erreur; et le personnage qui me parlait dit que tous leurs credos étaient une abomination à ses yeux; que ces docteurs étaient tous corrompus; qu'ils s'approchent de moi des lèvres, mais leur cœur est loin de moi; ils enseignent pour doctrines des commandements d'hommes, ayant une forme de piété, mais ils en nient la puissance[11]! »

LES CONSEQUENCES

32. Les conséquences de la grande apostasie sont le rétablissement de l'Evangile qui marqua l'ouverture de la dispensation de la plénitude des temps. Cet événement faisant date eut lieu au début du dix-neuvième siècle, quand le Père et le Fils se manifestèrent à l'homme et quand la sainte prêtrise avec tous ses pouvoirs et son autorité fut de nouveau apportée sur terre.

33. L'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours proclame au monde ce rétablissement glorieux, ainsi que l'accomplissement de l’œuvre de Dieu de par les siècles passés et la préparation finale pour la seconde venue de Jésus, le Christ. L'Eglise affirme qu'après la longue nuit de ténèbres spirituelles, la lumière des cieux nous est de nouveau parvenue; et que l'Eglise du Christ est établie avec autorité. L'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est la seule à déclarer que la sainte prêtrise opère sur la terre, non comme héritage par continuation terrestre depuis l'âge apostolique, mais comme dotation d'une nouvelle dispensation, apportée sur terre par ministère céleste. Dans ce rétablissement, divinement prédit et divinement accompli, s'est vérifiée une vision du Révélateur:
«Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Evangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. il disait d'une voix forte: Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux[12]. »

* * * * * * *

[1] Voir note 1 à la fin du chapitre.
[2] Myers, General History, p. 520.
[3] Myers, General History, p. .500.
[4] Myers, General History, p. 527.
[5] Voir Articles de Foi, chapitre 5, du même auteur.
[6] Voir note 2 à la fin du chapitre.
[7] Dictionary of the Bible, de Smith.
[8] Voir 1 Corinthiens, chapitre 12.
[9] John Wesley's Works, vol. VII, 89 :26-27. Voir note 3 à la fin du chapitre.
[10] Church of England, “Homily on Perils of Idolatry”,p.3.
[11] Perle de Grand Prix, Joseph Smith 2:19.
[12] Apocalypse 14:6﷓7. Pour le traitement du rétablissement de l'Evangile, voir Articles de Foi du même auteur, chapitre 11. Voir notes 4 et 5 à la fin du chapitre.


NOTES

1. Témoignage catholique de la corruption de l’Eglise. «L'étudiant judicieux de l'histoire de l'Eglise observera que j'ai toujours tenté de tirer mes preuves des sources les plus irrécusables. Par exemple: pour prouver l'état corrompu du clergé et les pratiques abominables du siège épiscopal, je présenterai le témoignage de George de Saxe, partisan fervent du pape que les catholiques romains reconnaissent toujours parmi les défenseurs les plus sincères et les plus actifs de leur religion. Or, comme pour eux les assertions de Luther et des autres réformateurs ne vont que dans des exagérations, des malentendus ou des idées tout bonnement fausses, qu'ils écoutent au moins ce duc, cet ami et cet avocat fidèle qui, généralement, en matière de religion, s'opposa à un de ses proches, l'électeur de Saxe et qui approuva aussi entièrement la condamnation de Luther à Worms. Ce George de Saxe montra à la diète douze sujets de doléances qui demandaient force réforme. En voici brièvement deux: 1) Les indulgences qui devraient être obtenues par la prière, les jeûnes, la bienveillance à l'égard de notre voisin et d'autres bonnes oeuvres se vendent pour de l'argent. Leur valeur est vantée au-delà de toute décence. Le seul objet est de gagner beaucoup d'argent. D'où les prédicateurs qui doivent présenter la vérité et qui n'enseignent aux hommes rien d'autre que des mensonges et des fraudes. Non seulement on supporte qu'ils poursuivent ainsi, mais ils sont bien payés pour leurs harangues frauduleuses. La raison est que plus ils peuvent convaincre leurs auditeurs, plus ils font entrer d'argent dans leur coffre. Des flots de procédés scandaleux découlent de cette fontaine viciée. Les représentants des évêques sont également attentifs à rassembler de l'argent. Ils contrarient les pauvres par leurs censures des grands crimes comme la prostitution, l'adultère et le blasphème, mais ils épargnent les riches. Le clergé commet exactement les mêmes crimes et personne ne le censure. Les fautes qui devraient être expiées par les prières et les jeûnes sont réparées par de l'argent afin que les représentants puissent payer de grosses sommes à leurs évêques respectifs et conserver pour eux une partie du gain. Quand on châtie un mulet, ce n'est pas fait de manière à ce qu'il arrête de commettre la même faute à l'avenir, mais plutôt pour que le délinquant sache qu'il peut vite refaire la même chose, pourvu qu'il soit prêt à payer. C'est pour cela que tous les sacrements sont vendus pour de l'argent, et quand ce n'est pas le cas, ils sont absolument négligés. 2) Un autre sujet particulier de doléances présenté par ce duc zélé est exprimé de la sorte : la conduite scandaleuse du clergé est une source féconde de destruction pour les pauvres âmes. Il doit y avoir une réforme universelle ; et cela ne peut pas se faire mieux que par un concile général. Notre souhait le plus fervent est donc que l'on adopte une telle mesure » (Milner, Church History, Cent. XVI, chap. 6, note de bas de page).

2. Extrêmes découlant de la Réforme. « Quels étaient les reproches que ses ennemis faisaient toujours à la Réforme? Lesquels de ses résultats lui jette-t-on à la face, pour ainsi dire, sans réponse possible. Les deux reproches principaux sont, premièrement, la multiplicité des sectes et la licence de pensée, la destruction de toute autorité spirituelle et l'entière dissolution de la société religieuse ; deuxièmement, la tyrannie et la persécution. « Vous provoquez la licence », a-t-on dit aux réformateurs. « Vous la produisez ; et, en étant la cause, vous voulez la limiter et la réprimer. Et comment la réprimez-vous? Par les moyens les plus cruels et les plus violentes. Vous vous arrogez aussi le droit de punir l'hérésie et cela en vertu d'une autorité illégitime » » -Guizot.
« Le dogme sectaire de la justification par la foi seule a exercé une mauvaise influence. L'idée sur laquelle cette doctrine pernicieuse fut fondée, fut d'abord associée avec celle d'une prédestination absolue, par laquelle l'homme était prédestiné à la destruction, ou à un salut immérité. Ainsi Luther enseigna ce qui suit : « L'excellente, infaillible et seule préparation pour la grâce est l'élection et la prédestination éternelle de Dieu. » « Depuis la chute de l'homme, le libre arbitre n'est qu'une parole en l'air. » « Un homme qui s'imagine arriver à la grâce en faisant tout ce dont il est capable, ajoute péché sur péché, et est doublement coupable. » « L'homme qui accomplit beaucoup d’œuvres n'est pas justifié, mais celui qui, sans oeuvres, a beaucoup de foi au Christ. » (Pour ces doctrines et beaucoup d'autres de la prétendue « Réforme », voir History of the Reformation, par D'Aubigné, volume 1, pp. 82, 83, 119, 122). Dans Church History, par Milner (vol. 4, p. 514) nous lisons : « Le point que le réformateur (Luther) avait le plus à cœur dans tous ses ouvrages, dans toutes ses contestations, dans tous ses dangers, était la justification par la foi seule. Mélanchton rapporte la doctrine de Luther dans ces mots : « La justification de l'homme devant Dieu procède de la foi seule. Cette foi entre dans le cœur de l'homme par la grâce de Dieu seule » ; et plus loin : « Comme toutes choses qui ont lieu, ont nécessairement lieu selon la prédestination divine, il n'y a rien qui ressemble à la liberté dans nos volontés. » (D'Aubigné, vol. 3, p. 340.) Il est vrai que Luther dénonça et rejeta véhémentement la responsabilité des excès que ces enseignements soulevèrent, mais il n'en proclama pas moins cette doctrine avec vigueur. Notez ces paroles : « Moi, le Docteur Martin Luther, indigne héraut de l'Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ, confesse cet article que la foi seule, sans les oeuvres, justifie devant Dieu ; et je déclare qu'il restera à jamais, en dépit de l'empereur des Romains, de l'empereur des Turcs, de l'empereur des Perses - en dépit du pape et de tous les cardinaux, avec les évêques, les prêtres, les moines et les nonnes - en dépit des rois, des princes, des nobles, et en dépit du monde entier et des démons eux-mêmes ; et que, s'ils s'efforcent de combattre cette vérité, ils attireront les feux de l'enfer sur leur tête. Ceci est le vrai et saint Evangile et ma déclaration à moi, Docteur Luther, selon les enseignements du Saint-Esprit » » (voir Articles de Foi du même auteur, chapitre 5, note 2).

3. Conceptions diverses à propos de la continuité ou du déclin des dons spirituels. Les auteurs protestants insistent sur le fait que le temps des miracles a pris fin avec le quatrième ou le cinquième siècle et qu'après cela, il ne faut pas chercher les dons extraordinaires du Saint-Esprit. A l'opposé, les écrivains catholiques soulignent que le pouvoir d'accomplir des miracles s'est toujours perpétué dans l'Eglise ; cependant, les manifestations spirituelles qu'ils décrivent après le quatrième et le cinquième siècles ont le goût de l'invention de la part des prêtres et de crédulité enfantine de la part des gens ; ou alors, ce que l'on prétend miraculeux est loin du pouvoir et de la dignité des manifestations spirituelles que l'Eglise primitive avait l'habitude de rencontrer. Les vertus et les prodiges prêtés aux ossements et autres reliques des martyrs et des saints sont puérils en comparaison avec les guérisons réalisées par onction d'huile et imposition des mains, avec le fait de parler en langues, d'interpréter, de prophétiser, avec le don de révélation, et celui de chasser les démons au nom de Jésus-Christ ; pour ne pas parler des dons de la foi, de la sagesse, de la connaissance, du discernement des esprits, etc., communs dans l'Eglise aux jours des apôtres (1 Corinthiens 12, 8-10). Et il n'y a rien dans les Ecritures ou dans la raison qui pousserait à croire qu'ils dussent être interrompus. Cependant, les chrétiens modernes prétendent, expliquant ainsi l'absence de ces pouvoirs spirituels parmi eux, que les dons extraordinaires du Saint Esprit n'avaient pour but que d'accompagner la proclamation de l'Evangile au cours des premiers siècles, jusqu'à ce que l'Eglise fût capable de faire son chemin toute seule sans eux, et qu'ils devaient être abandonnés. Il suffit de remarquer à ce propos que ce sont de pures et simples suppositions et que ce n'est appuyé par aucune Ecriture ni par la raison ; cela prouve que les hommes avaient alors tellement changé la religion de Jésus-Christ qu'elle devint une forme de piété sans en avoir la puissance » (B.H. Roberts, Outlines of Ecclesiastical History, Part. II, section V, 6-8).

4. Commentaire sur la vision du rétablissement par le Révélateur. Il est instructif de sonder l'interprétation donnée par les étudiants de la Bible à la prophétie de Jean le Révélateur qui prédit la venue de l'ange, ayant un Evangile éternel ». Le docteur Clarke offre les réflexions suivantes sur le passage : « Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Evangile éternel : que cet ange signifie plus qu'une dispensation particulière de la providence et de la grâce, par lesquelles l'Evangile sera envoyé rapidement dans le monde entier ; ou qu'il signifie n'importe quel messager spécial, ordre de prédicateurs, de gens, ou société de chrétiens dont l'objet avoué est d'envoyer l'Evangile du royaume dans toute la terre, nous ne le savons pas. Mais la vision semble vraiment descriptive d'une institution récente qui s'appelle « The British and Foreign Bible Society », dont l'objet est d'imprimer et de diffuser les Ecritures de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament dans tout le monde habité et dans toutes les langues parlées à la surface de la terre » (Clarke, « Bible Commentary », Apocalypse 14 :6). Il faut féliciter le commentateur érudit qui reconnaît franchement l'incertitude quant à l'interprétation précise de cette Ecriture, et qui d'une manière provisoire et manquant d'assurance, propose éventuellement de l'appliquer à la large diffusion de la Sainte Bible par les efforts d'une société très respectable et très influente. Il faut noter que le docteur Clarke écrivit ce fameux commentaire sur la Bible peu de temps avant le rétablissement réel de l'Evangile par ministère d'ange qui résulta en l'établissement de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Sa recherche de l'accomplissement était nécessairement peu satisfaisante et en vérité vouée à l'échec dans la mesure où l'accomplissement n'avait pas encore eu lieu. Le travail louable de la Bible Society était une préparation de l'accomplissement de la prophétie importante, mais ce n'en était pas l'accomplissement lui-même.

5. Rétablissement de l’Eglise. eAu cours des dix premiers siècles qui suivirent immédiatement le ministère du Christ, l'autorité de la Sainte Prêtrise fut perdue parmi les hommes, et aucun pouvoir humain ne pouvait la rétablir. Mais le Seigneur, dans sa miséricorde, pourvut au rétablissement de son Eglise dans les derniers jours, et pour la dernière fois. Et les prophètes d'autrefois prédirent cette ère de réapparition de la lumière et célébrèrent son avènement en chants joyeux » (voir Daniel 2 :44-45 ; 7 :27 ; Matthieu 24 :14 ; Apocalypse 14 :69). Ce rétablissement fut effectué par le Seigneur, par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith qui, avec Oliver Cowdery, reçut, en 1829, la Prêtrise d'Aaron des mains de Jean-Baptiste ; et, plus tard, la Prêtrise de Melchisédek, sous les mains des apôtres des premiers jours, Pierre, Jacques et Jean. Grâce à l'autorité ainsi conférée, l'Eglise a été organisée à nouveau, dans son intégralité d'autrefois, et les hommes se réjouissent une fois de plus de ce précieux privilège de recevoir les conseils de Dieu. Les saints des derniers jours affirment posséder l'organisation de la véritable Eglise, semblable dans tous les points essentiels, à l'organisation établie par Jésus-Christ parmi les Juifs. Ce peuple des derniers jours déclare détenir la Prêtrise du Tout-Puissant, le pouvoir d'agir au nom de Dieu, pouvoir qui commande le respect à la fois sur la terre et dans les cieux » (Articles de Foi, du même auteur, chapitre 11, page 251).


 

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