SECTION SIX : 1843 - 1844
Une prophétie
J'ai prophétisé, au nom du Seigneur Jésus-Christ, que Porter Rockwell
échapperait aux Missouriens (15 mars 1843). - H. C. 5:305.
Proclamation
Aux citoyens de Nauvoo,
Attendu qu'il apparaît, par la nouvelle publication des délibérations et de
la déclaration précitée, que je n'ai pas changé d'idées sur le sujet du vol;
Attendu que le bruit court qu'il existe maintenant une bande d'hommes prêts
à tout, liés par serment de garder le secret sous peine de châtiments graves
au cas où un membre quelconque de l'association divulgue leurs plans de
voler et de transporter des biens de poste en poste, en montant et en
descendant le Mississippi et par d'autres itinéraires;
Attendu que le bruit court que la crainte de la mise à exécution des peines
et des châtiments prévus par leur serment secret sur leurs personnes empêche
certains membres de ladite association secrète (qui ont été pris dans leurs
filets par le mensonge et la tromperie) de les divulguer aux autorités
légalement constituées du pays;
Qu'il soit par conséquent connu que moi, Joseph Smith, maire de la ville de
Nauvoo, accorderai et assurerai la protection contre toute violence
personnelle de la part de la populace à tout citoyen de cette ville qui se
présentera librement et volontairement devant moi et révélera en toute
sincérité les noms de tous les personnages abominables qui sont engagés dans
ladite association secrète pour voler ou lui servent de complices de quelque
manière que ce soit. Et je sollicite respectueusement la collaboration de
tous les officiers de justice de cet État et des États voisins pour extirper
du milieu de nous une bande de hors-la-loi voleurs. Fait de ma main à la
ville de Nauvoo, ce 25e jour de mars de l'an de grâce 1843.
Joseph Smith,
Maire de ladite ville
- H. C. 5:310-11.
Paroles du Prophète à propos de la seconde venue du Christ
Discours fait à la conférence de l'Église
On m'a posé la question de savoir si une personne qui n'appartient pas à
l'Église peut faire comparaître un membre devant le grand conseil et le
faire juger. Je réponds non. Je ne demande pas de juridiction en matière
religieuse: Je donne simplement mon avis quand on me le demande. Si l'on a
été choqué à Nashville parce que j'ai donné mon avis, c'est sans raison.
J'ai seulement conseillé aux frères de venir d'Iowa et qu'ils viennent si
cela leur plaît. Si je n'avais pas vraiment entrepris cette œuvre et été
appelé de Dieu, je me retirerais. Mais je ne peux pas me retirer: je n'ai
aucun doute sur sa véracité. Si je devais prophétiser, je prophétiserais que
la fin [du monde] ne viendrait pas en 1844, 5 ou 6 ni dans quarante ans. Il
y en a parmi la génération montante qui ne goûteront pas la mort jusqu'à ce
que le Christ vienne.
Un jour je priais avec une grande ferveur à ce sujet et une voix me dit:
"Mon fils, si tu vis jusqu'à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, tu verras la
face du Fils de l'Homme." Le soin me fut laissé de tirer mes propres
conclusions concernant ceci; et je pris la liberté de conclure que si je
vivais jusqu'à ce moment-là, il ferait son apparition. Mais je ne dis pas
s'il fera son apparition ou si j'irai là où il est. Je prophétise au nom du
Seigneur Dieu et que ce soit écrit: le Fils de l'Homme ne viendra pas dans
les cieux avant que je n'aie quatre-vingt-cinq ans (...) puis lisez le
quatorzième chapitre de l'Apocalypse, 6e et 7e versets: "Je vis un autre
ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour
l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute
langue, et à tout peuple. Il disait d'une voix forte: Craignez Dieu, et
donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue." (...) Et Osée
6:2, dans deux jours, etc. - 2520 ans: ce qui nous amène à 1890. (...) La
venue du Fils de l'Homme ne sera jamais - ne pourra jamais être - avant que
les jugements dont il est parlé pour ce moment-là ne soient déversés:
jugements qui ont commencé. Paul dit: "Vous êtes des enfants de la lumière
et non des ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur dans la
nuit." Le Tout-Puissant n'a pas l'intention de venir sur la terre l'écraser
et la moudre pour en faire de la poudre, mais il le révélera à ses
serviteurs les prophètes ...
Juda doit revenir, Jérusalem doit être reconstruite, et le temple, et de
l'eau sortir d'en dessous du temple et les eaux de la mer Morte devenir
saines. Il faudra du temps pour reconstruire les murs [de la ville] et le
temple, etc.; et tout ceci doit être fait avant que le Fils de l'Homme ne
fasse son apparition. Il y aura des guerres et des bruits de guerre, des
signes dans les cieux en haut et sur la terre en bas, le soleil se changera
en ténèbres et la lune en sang, il y aura des tremblements de terre en
divers lieux, les mers débordant de leur lit; alors apparaîtra un grand
signe du Fils de l'Homme dans le ciel. Mais que fera le monde? On dira que
c'est une planète, une comète, etc. Par conséquent le Fils de l'Homme
viendra comme le signe de la venue du Fils de l'Homme, comme la lumière du
matin vient de l'orient (6 avril 1843). - H. C. 5:336-337.
À propos de ceux qui quittent les réunions un peu avant la fin
Le président Joseph Smith dit que les affaires de la conférence étaient
terminées et que le reste du temps serait consacré à donner des
instructions. C'est une insulte pour une réunion lorsque des gens sortent
juste avant que nous ne terminions. S'ils doivent sortir, qu'ils partent une
demi-heure avant. Les gens bien élevés ne sortent pas d'une réunion juste
avant la fin (7 avril 1843). - H. C. 5:338-339.
Le Prophète explique des Écritures
Les êtres vivants de l'Apocalypse de Jean
Le sujet sur lequel j'ai l'intention de parler ce matin est un sujet auquel
j'ai rarement touché depuis que j'ai commencé mon ministère dans l'Église.
Il fait l'objet de grandes spéculations, aussi bien parmi les anciens de
notre Église que parmi les théologiens du jour: il s'agit des êtres vivants
dont parle Jean le Révélateur. J'ai rarement cité l'Apocalypse; mais comme
mon sujet est une source constante de spéculation parmi les anciens, causant
une division d'avis et d'opinions en ce qui le concerne, je le fais
maintenant pour que les divisions et les divergences d'opinion cessent et
non parce que l'on ait tellement besoin pour le moment d'avoir une
connaissance correcte sur le sujet.
Il n'est pas absolument essentiel que les anciens aient de la connaissance
en ce qui concerne la signification des êtres vivants, des têtes et des
cornes et des autres symboles utilisés dans l'Apocalypse; néanmoins cela
peut être nécessaire pour empêcher les querelles et les divisions et mettre
fin à l'incertitude. Si nous nous enflons d'orgueil en pensant que nous
avons beaucoup de connaissances, nous risquons d'avoir un esprit querelleur,
et une connaissance correcte est nécessaire pour chasser cet esprit.
Le châtiment de l'incertitude
Le mal qui consiste à être boursouflé de connaissances correctes (quoique
inutiles) n'est pas aussi grand que le mal que constituent les querelles. La
connaissance met fin aux ténèbres, à l'incertitude et au doute; car ces
derniers ne peuvent exister là où est la connaissance.
Il n'y a pas de souffrances aussi terribles que celle de l'incertitude.
C'est le châtiment des méchants; leur doute, leur anxiété et leur
incertitude causent des pleurs, des lamentations et des grincements de
dents.
Il y a un pouvoir dans la connaissance. Dieu a plus de pouvoir que tous les
autres êtres parce qu'il a une plus grande connaissance; par conséquent il
sait comment s'assujettir tous les autres êtres. Il a pouvoir sur tous.
Je vais m'efforcer de vous instruire sur la signification des êtres vivants
et des personnages dont il est parlé. Je n'aurais pas introduit le sujet
s'il n'y avait pas eu cette circonstance. Frère Pelatiah Brown, un des
hommes âgés les plus sages que nous ayons parmi nous et que je vois
maintenant devant moi, a prêché sur l'être vivant qui était plein d'yeux
devant et derrière; et pour ceci des comptes lui ont été demandés à un
tribunal du grand conseil.
Le grand conseil a entrepris de réprimander et de corriger frère Brown, à
cause de ses enseignements concernant les êtres vivants. Qu'il ait pu le
corriger ou non, j'en doute un peu, mais cela m'est égal. Frère Brown est
venu me trouver pour savoir ce qu'il devait faire à ce propos. Le sujet dont
il était particulièrement question était les quatre êtres vivants et les
vingt-quatre vieillards mentionnés dans Apocalypse 5:8: "Quand il eut pris
le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se
prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or
remplies de parfums, qui sont les prières des saints."
Frère Brown s'est mis au travail et a confondu toute la chrétienté en
prouvant que les quatre êtres vivants représentaient les différents royaumes
de Dieu sur la terre. Les sages de l'époque n'ont rien pu faire de lui, et
pourquoi devrions-nous critiquer? Tout est bon pour fustiger le sectarisme,
pour abattre les intrigues de prêtres et permettre à la famille humaine de
connaître la vérité. Il vaut mieux qu'un pauvre homme ait un bâton pour se
battre que pas d'arme du tout.
Frère Brown a effectivement fustigé le sectarisme, et c'est bien ainsi; mais
je n'ai pu m'empêcher de rire à l'idée que Dieu ait utilisé la forme d'une
bête pour représenter son royaume sur la terre, qui se compose d'hommes,
alors qu'il aurait aussi bien pu utiliser une forme beaucoup plus noble et
plus logique. Quoi! Le Seigneur se serait servi de la forme d'une créature
de l'espèce animale pour représenter ce qui est plus noble, plus glorieux et
plus important: les gloires et la majesté de son royaume? En prenant une
forme inférieure pour en représenter une plus grande, vous avez manqué votre
coup cette fois, mon vieil ami; mais ceux des sectes n'en savaient pas assez
pour vous prendre en défaut.
Quand Dieu utilisait la forme d'une bête dans les visions accordées aux
prophètes, il le faisait pour représenter les royaumes qui avaient dégénéré
et étaient devenus corrompus, sauvages et semblables à des bêtes dans leurs
dispositions à savoir les royaumes dégénérés du monde méchant; mais il
n'utilisait jamais la forme d'une bête ni d'aucun être de l'espèce animale
pour représenter son royaume.
Les animaux de la vision de Daniel
Daniel dit (chapitre 7, verset 16) quand il eut la vision des quatre
animaux: "Je m'approchai de l'un de ceux qui étaient là, et je lui demandai
ce qu'il y avait de vrai dans toutes ces choses", l'ange interpréta la
vision à Daniel; mais nous constatons dans l'interprétation que les
représentations d'animaux ne sont pas une allusion au royaume de Dieu. Vous
voyez là que les animaux dont il est question représentent les royaumes du
monde, dont les habitants étaient des individus bestiaux et abominables;
c'étaient des assassins, ils étaient corrompus et carnivores et de
dispositions brutales. Le lion, l'ours, le léopard et l'animal à dix cornes
représentaient les royaumes du monde, dit Daniel; car je me reporte aux
prophètes pour justifier les observations que je fais pour que les jeunes
anciens qui en savent tant ne se dressent comme un essaim de frelons pour me
piquer. Je veux rester en dehors d'un tel nid de guêpes.
Jean et sa vision de l'avenir
Il y a une grande différence et une grande distinction entre les visions et
les représentations dont parlent les anciens prophètes et celle dont il est
question dans les révélations de Jean. Les choses que Jean vit n'avaient
rien à voir avec les événements de l'époque d'Adam, d'Hénoc, d'Abraham ou de
Jésus, si ce n'est dans la mesure où Jean le dit expressément et l'expose
clairement. Jean ne vit que ce qui se trouvait dans le futur et qui devait
arriver bientôt. Voir Apocalypse 1:1-3 qui donne la clef de toute l'affaire:
"Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses
serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il a fait connaître
par l'envoi de son ange à son serviteur Jean - lequel a attesté la parole de
Dieu et le témoignage de Jésus-Christ, tout ce qu'il a vu. Heureux celui qui
lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les
choses qui sont écrites! Car le temps est proche." Également Apocalypse 4:1:
"Après cela, je regardai, et voici, une porte était ouverte dans le ciel. La
première voix que j'avais entendue, comme le son d'une trompette, et qui me
parlait, dit: Monte ici, et je te ferai voir ce qui doit arriver dans la
suite."
Les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards provenaient de
toutes les nations; car ils chantaient un cantique nouveau, disant: "Tu es
digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé,
et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute
langue, de tout peuple, et de toute nation" (voir Ap. 5:9). Ce serait un
fameux bourrage que d'entasser toutes les nations dans quatre bêtes et
vingt-quatre vieillards.
Maintenant je fais cette déclaration que les choses que Jean vit dans le
ciel n'avaient rien à voir avec quoi que ce soit qui eût été sur la terre
avant ce temps-là, parce qu'elles étaient la représentation de "choses qui
doivent arriver bientôt" et non de ce qui s'était déjà passé. Jean vit des
bêtes qui avaient à voir avec des choses de la terre, mais pas de temps
passés. Les bêtes que Jean vit devaient dévorer les habitants de la terre
dans les jours à venir. "Je regardai, quand l'Agneau ouvrit un des sept
sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants qui disait comme d'une
voix de tonnerre: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui
qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en
vainqueur et pour vaincre. Quand il ouvrit le second sceau, j'entendis le
second être vivant qui disait: Viens. Et il sortit un autre cheval roux.
Celui qui le montait reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre, afin
que les hommes s'égorgeassent les uns les autres; et une grande épée lui fut
donnée" (Ap. 6:1, 2, 3, 4). L'Apocalypse est un des livres les plus clairs
que Dieu ait jamais fait écrire.
Les révélations ne nous informent d'aucune chose du passé concernant le
royaume de Dieu. Ce que Jean vit et dont il parle étaient les choses qu'il
vit au ciel; celles que Daniel vit étaient sur la terre et relatives à elle.
Objections aux traductions de la Bible
Je vais maintenant élever des objections contre la traduction actuelle de la
Bible à propos de ces questions. Nous pouvons déterminer notre latitude et
notre longitude dans l'hébreu originel avec une bien plus grande précision
que dans la version anglaise. Il y a une importante distinction à faire
entre ce que les prophètes voulaient réellement dire et la traduction
actuelle. Les prophètes ne déclarent pas qu'ils ont vu une bête ou des
bêtes, mais qu'ils ont vu l'image ou la représentation d'une bête. Daniel ne
vit pas un ours ou un lion véritable, mais l'image ou la représentation de
ces animaux. La traduction aurait dû dire "image" au lieu de "animal" dans
chacun des cas où les prophètes parlent d'animaux. Mais Jean vit la bête
réelle dans le ciel, ce qui montra à Jean que des bêtes y existaient
réellement, et non pour montrer la représentation de choses sur la terre.
Quand les prophètes disent qu'ils voient des animaux dans leurs visions, ils
veulent dire qu'ils ont vu les images, celles-ci étaient des types
représentant certaines choses. En même temps ils recevaient l'interprétation
de ce que ces images ou types devaient représenter. J'affirme hardiment que
chaque fois que Dieu donne la vision d'une image d'une bête ou d'une
représentation quelconque, il assume toujours la responsabilité de donner
une révélation ou une interprétation de sa signification, sinon nous ne
sommes ni responsables ni tenus de rendre compte de notre croyance en elle.
N'ayez pas peur d'être damnés parce que vous ne connaissez pas la
signification d'une vision ou d'une représentation, si Dieu n'a pas donné de
révélation ou d'interprétation sur le sujet.
Jean vit des animaux d'aspect curieux au ciel; il vit toutes les créations
qui étaient dans le ciel: tous les animaux, oiseaux et poissons du ciel qui
étaient réellement là rendant gloire à Dieu. Comment le prouvez-vous? (Voir
Ap. 5:13.) "Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre,
sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s'y trouve, je les entendis qui
disaient: à celui qui est assis sur le trône, et à l'agneau, soient la
louange, l'honneur, la gloire et la force, aux siècles des siècles."
Toutes sortes de créatures dans le ciel
Je suppose que Jean vit là-bas des êtres ayant mille formes, qui avaient été
sauvés de dix mille fois dix mille terres comme celle-ci, des bêtes étranges
dont nous n'avons aucune idée: toutes pouvaient être vues au ciel. Le grand
secret était de montrer à Jean ce qu'il y avait dans le ciel. Jean apprit
que Dieu se glorifiait en sauvant tout ce que ses mains avaient fait, que ce
soient les bêtes, les oiseaux, les poissons ou les hommes; il se glorifiera
avec elles.
Quelqu'un dira: "Je ne peux pas croire au salut des animaux." Quiconque veut
vous dire que ceci ne pourrait pas être vous dirait que les révélations ne
sont pas vraies. Jean entendit les paroles des bêtes qui rendaient gloire à
Dieu et les comprit. Dieu qui a fait les bêtes pouvait comprendre toutes les
langues qu'elles parlaient. Les quatre êtres vivants étaient quatre des
animaux les plus nobles qui avaient rempli la mesure de leur création et
avaient été sauvés d'autres mondes parce qu'ils étaient parfaits: ils
étaient comme des anges dans leur sphère. On ne nous dit pas d'où elles
viennent, et je ne le sais pas; mais Jean les entendit et les vit louer et
glorifier Dieu. Les proclamateurs de religion populaire de nos jours nous
disent, en vérité, que les êtres vivants dont il est question dans
l'Apocalypse représentent des royaumes. Très bien, en vertu du même
principe, nous pouvons dire que les vingt-quatre vieillards dont il est
parlé représentent des bêtes; car ils sont tous cités en même temps et sont
représentés comme s'unissant tous dans les mêmes actes de louanges et de
dévotion. Cette interprétation savante est plate comme une galette!
"Pourquoi vous, qui êtes prophète, utilisez-vous des expressions aussi
vulgaires?" Parce que les vieilles femmes les comprennent: elles font des
galettes. Les gens simples disaient que la terre était plate comme une
galette, et se moquaient de la science qui prouvait le contraire. L'argument
tout entier est plat, et je ne connais rien de mieux pour le définir. Le
monde est plein de considérations d'ordre technique et de présentations
erronées des faits, ce que j'ai l'intention de renverser pour parler des
choses telles qu'elles existent réellement.
Encore une fois il n'y a pas de révélation qui prouve que les choses
n'existent pas dans le ciel comme je l'ai exposé, ni même pour montrer que
les bêtes indiquaient quoi que ce soit d'autre que des bêtes; et nous ne
pouvons absolument pas comprendre les choses de Dieu et du ciel autrement
que par révélation. Nous pouvons mettre au sens figuré et exprimer des
opinions à toute éternité; mais cela ne fait absolument pas autorité.
Les anciens doivent prêcher la repentance et laisser les mystères de côté
O vous, anciens d'Israël, écoutez ma voix; et quand vous êtes envoyés au
monde pour prêcher, dites ce que vous êtes envoyés dire; prêchez et criez
fort: "Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche; repentez-vous et
croyez en l'Évangile." Proclamez les premiers principes et laissez les
mystères de côté de peur d'être renversés. Ne vous mêlez jamais des visions
de bêtes et de sujets que vous ne comprenez pas. Frère Brown, quand vous
allez à Palmyra , ne dites rien sur les quatre êtres vivants, mais prêchez
les choses que le Seigneur vous a dites de prêcher: la repentance et le
baptême pour la rémission des péchés.
Il lut ensuite l'Apocalypse 13:1-8. Jean dit: "Et je vis l'une de ces bêtes
comme blessée à mort; mais sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la
terre était dans l'admiration derrière la bête." Certains de ceux qui
tournent les choses au sens figuré disent que la bête qui avait reçu la
blessure était Nébucadnetsar, d'autres Constantin, d'autres Mahomet et
d'autres l'Église catholique romaine; mais nous allons regarder ce que Jean
vit à propos de cette bête. Attention: voici le guêpier. Les traducteurs ont
utilisé le terme "dragon" pour diable. Or c'est une bête que Jean vit dans
le ciel, et il parlait alors des "choses qui doivent arriver bientôt", et
par conséquent la bête que Jean vit ne pouvait pas être Nébucadnetsar. La
bête que Jean vit était une bête réelle, et un être intelligent réel lui
donne sa puissance, et son trône, et une grande autorité. Ce n'était pas
pour représenter une bête dans le ciel; c'était un ange dans le ciel qui a
pouvoir dans les derniers jours d'accomplir une œuvre.
"Et toute la terre était dans l'admiration derrière la bête", Nébucadnetsar
et Constantin le Grand y compris. Et si la bête était le monde entier,
comment le monde pourrait-il être dans l'admiration derrière la bête? Ce
devait être une bête étonnante pour pousser tous les êtres humains à être
pleins d'admiration derrière elle; et je me risquerai à dire que quand Dieu
permettra au démon de donner du pouvoir à la bête pour détruire les
habitants de la terre, tous s'étonneront. Le verset 4 dit: "Et ils adorèrent
le dragon, parce qu'il avait donné l'autorité à la bête; et ils adorèrent la
bête en disant: Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre
elle?"
Il y en a qui disent que cela signifie le royaume du monde. Une chose est
certaine, cela ne veut pas dire le royaume des saints. Supposons que nous
admettions que cela représente les royaumes du monde, pourrait-on dire à bon
droit: qui peut combattre contre mon importante personne? Si ces
interprétations figuratives sont vraies, le livre se contredit dans presque
chaque verset. Mais elles ne sont pas vraies.
Il y a un contresens dans le mot dragon au second verset. Le mot originel
signifie le diable et non dragon, comme le dit la traduction. Au chapitre
12, verset 9, il est dit: "Le serpent ancien, appelé le diable", et il faut
le traduire diable dans ce cas et non dragon. On le traduit parfois par le
mot Apollyon. Toutes les choses pour lesquelles nous n'avons pas de
mot-clef, nous les prenons telles qu'elles sont écrites. Les bêtes que Jean
vit, dont il dit qu'elles étaient au ciel, vivaient réellement au ciel et
allaient réellement recevoir du pouvoir sur les habitants de la terre, d'une
manière exactement conforme à ce que les révélations disent clairement. Je
donne ceci comme clef aux anciens d'Israël. La bête indépendante est une
bête qui demeure au ciel, indépendamment de la famille humaine. La bête qui
sort de la mer, il faut le traduire par l'image d'une bête, comme je l'ai
dit dans la vision de Daniel.
J'en ai dit plus que je n'en ai jamais dit, sauf une fois à Ramus, et un
petit bonhomme (Charles Thompson) s'est levé et m'a bourré comme un dindon
de prophéties de Daniel et me l'a enfoncé dans le gosier avec son doigt (8
avril 1843). - H. C. 5:339-345.
Paroles du Prophète à la mort de Lorenzo D. Barnes
La résurrection
Presque tous ceux qui sont tombés dans l'Église en ces derniers jours sont
tombés dans un pays étrange. Ceci est un pays étrange pour ceux qui sont
venus de loin. Nous devons entretenir de la compassion pour ceux qui sont
affligés parmi nous. S'il y a sur la terre un endroit où les hommes
devraient cultiver cet esprit et verser l'huile et le vin dans le sein des
affligés, c'est bien ici; et cet esprit se manifeste ici; et bien qu'il soit
étranger et affligé quand il arrive, il trouve un frère et un ami prêt à
pourvoir à ses besoins.
Je considérerais cela comme une des plus grandes bénédictions, si je dois
être affligé dans ce monde, que le sort me mette là où je peux trouver des
frères et des amis tout autour de moi. Mais ce n'est pas de cela que je
voulais parler: c'est d'avoir la chance de voir nos morts enterrés dans la
terre que Dieu a désignée pour rassembler ses saints et où il n'y aura que
des saints, où ils auront la possibilité d'enterrer leur corps à l'endroit
où le Fils de l'Homme fera son apparition et où ils pourront entendre le son
de la trompette les appeler à se lever pour le voir, afin que le matin de la
résurrection ils puissent se lever comme un seul homme, sortir directement
de leurs tombeaux et se donner immédiatement la main dans la gloire et la
félicité éternelles, plutôt que d'être dispersés sur des milliers de
kilomètres. Pour moi il y a en ceci quelque chose de bon et de sacré.
L'endroit où un homme est enterré est sacré pour moi. Ce sujet est mentionné
dans le Livre de Mormon et d'autres Écritures. Même pour les aborigènes de
ce pays, les lieux d'enterrement de leurs pères sont plus sacrés que
n'importe quoi d'autre.
Lorsque j'ai appris la mort de notre bien-aimé frère Barnes, cela ne
m'aurait pas tant affecté si j'avais eu l'occasion de l'enterrer dans le
pays de Sion .
Je crois que ceux qui ont enterré leurs amis ici, leur état est enviable.
Regardez Joseph en Égypte, comme il a voulu que ses amis l'enterrent dans le
tombeau de ses pères. Voyez les dépenses qui ont accompagné l'embaumement et
la grande procession à son enterrement.
On a toujours considéré que c'était une grande malédiction que de ne pas
obtenir un enterrement honorable; et une des plus grandes malédictions que
les anciens prophètes pouvaient mettre sur quelqu'un, c'était qu'il n'aurait
pas d'enterrement.
J'ai dit: Père, je désire être enterré ici parmi les saints. Mais si ce
n'est pas ta volonté, que je puisse retourner ou trouver l'un ou l'autre bon
ami pour ramener mon corps, rassembler mes amis qui sont tombés dans des
pays étrangers et les amener ici, afin que nous soyons tous ensemble.
Je vais vous dire ce que je veux. Si demain je suis appelé à me coucher dans
la tombe là-bas, le matin de la résurrection, je veux donner la main à mon
père et m'écrier: "Mon père", et il dira: "Mon fils, mon fils" dès que le
rocher se fendra et avant que nous ne sortions de nos tombes.
Et pouvons-nous envisager ces choses de cette façon? Oui, si nous apprenons
à vivre et à mourir. Quand nous nous couchons nous pensons à la façon dont
nous pouvons nous lever le matin; et il est agréable à des amis de se
coucher ensemble, enfermés dans les bras de l'amour, de dormir et de
s'éveiller dans l'étreinte mutuelle et de renouveler leur conversation.
Les justes auront de la joie dans la résurrection
Considéreriez-vous comme étrange que je raconte ce que j'ai vu dans une
vision en ce qui concerne ce thème intéressant? Ceux qui sont morts en
Jésus-Christ peuvent s'attendre, lorsqu'ils se lèveront de nouveau, à jouir
de toute cette joie qu'ils possédaient sur terre.
La vision était si claire que j'ai réellement vu des hommes, avant qu'ils ne
fussent sortis de la tombe, comme s'ils se levaient lentement. Ils se
donnaient mutuellement la main et se disaient les uns aux autres: "Mon père,
mon fils, ma mère, ma fille, mon frère, ma sœur." Et quand la voix criera
aux morts de se lever, supposons que je sois couché à côté de mon père,
quelle serait la première joie de mon cœur? Où sont mon père, ma mère, mon
frère, ma sœur; ils sont à mon côté. Je les étreins et ils m'étreignent.
C'est là-dessus que je médite toute la journée, et c'est plus que le manger
et le boire pour moi, de savoir comment je ferai comprendre aux saints de
Dieu les visions qui déferlent comme une vague débordante devant mon esprit.
O quelle joie ce serait pour moi de vous présenter des choses auxquelles
vous n'avez jamais pensé! Mais la pauvreté et les soucis du monde m'en
empêchent. Mais je suis heureux d'avoir la chance de vous communiquer
certaines choses qui, si vous les saisissez bien, seront une aide pour vous
quand les tremblements de terre gronderont, que les nuages s'accumuleront,
que les éclairs jailliront et que les orages seront prêts à se déverser sur
vous comme des coups de tonnerre. Emparez-vous de ces choses et que vos
genoux, vos articulations ne tremblent pas, et que votre cœur ne se
décourage pas; et alors que pourront faire les tremblements de terre, les
guerres et les tornades? Rien. Toutes vos pertes seront compensées pour vous
dans la résurrection à condition que vous continuiez à être fidèles. Je l'ai
vu par la vision du Tout-Puissant.
L'idée de l'annihilation est plus pénible pour moi que celle de la mort. Si
je n'avais aucun espoir de revoir mon père, ma mère, mes frères, mes sœurs
et mes amis, mon cœur éclaterait en un instant et je descendrais dans la
tombe.
L'espérance de voir mes amis le matin de la résurrection réjouit mon âme et
me permet de faire face aux maux de la vie. C'est comme s'ils partaient pour
un long voyage et à leur retour nous les retrouvons avec une joie accrue.
Dieu a révélé son Fils du haut des cieux ainsi que la doctrine de la
résurrection; et nous savons que ceux que nous enterrons ici, Dieu les
ressuscitera, revêtus et vivifiés par l'Esprit du grand Dieu; et qu'importe
que nous les déposions ou que nous nous couchions avec eux quand nous ne
pouvons plus les garder? Laissez-les descendre comme un navire dans la
tempête. La grande ancre arrête la tempête; que ces vérités descendent donc
dans notre cœur, afin que nous commencions dès à présent à jouir de ce qui
sera un jour dans la plénitude.
Hosanna, hosanna, hosanna au Dieu tout-puissant de ce que les rayons de la
lumière commencent à jaillir dès maintenant sur nous. Je ne peux pas trouver
les mots pour m'exprimer. Je ne suis pas instruit, mais j'ai d'aussi bons
sentiments que n'importe qui.
Oh si j'avais la langue de l'archange pour exprimer une fois mes sentiments
à mes amis! Mais je ne m'attends absolument pas à pouvoir le faire. Lorsque
d'autres se réjouissent, je me réjouis; quand ils sont dans le chagrin, je
suis dans le chagrin.
Je voudrais consoler Marcellus Bates. Vous aurez bientôt la compagnie de
votre compagnon dans un monde de gloire, et les amis de frère Bates et tous
les saints qui sont endeuillés. Ceci a été une voix d'avertissement qui nous
est adressée à tous d'être sérieux et diligents et de mettre de côté les
plaisirs, la vanité et la folie et d'être prêts à mourir demain.
Le président Joseph Smith dit: "En tant que président de cette maison,
j'interdis à tout homme de partir juste au moment où nous allons terminer la
réunion. Quelqu'un qui fait cela n'est pas un homme bien élevé. Peu importe
de qui cela vient, serait-ce même le roi d'Angleterre. Je l'interdis" (16
avril 1843). - H. C. 5:360-363.
Le salut par la connaissance
Il n'est pas sage que la connaissance nous soit présentée entièrement en une
seule fois; mais il faut que nous ayons un peu à la fois, quand nous pouvons
le comprendre. Le président Smith lut alors la deuxième épître de Pierre,
premier chapitre, du seizième au dernier versets et s'attarda à faire
quelques commentaires sur le dix-neuvième verset.
Ajoutez à votre foi la connaissance, etc. Le principe de la connaissance est
le principe du salut. Ce principe peut être compris par ceux qui sont
fidèles et diligents; car quiconque ne peut obtenir une connaissance
suffisante pour être sauvé sera damné. Le principe du salut nous est donné
grâce à la connaissance de Jésus-Christ.
Le salut consiste à triompher des ennemis
Le salut n'est ni plus ni moins que de triompher de tous nos ennemis et de
les mettre sous nos pieds. Et quand nous aurons le pouvoir de mettre tous
les ennemis sous nos pieds dans ce monde, et d'avoir une connaissance pour
triompher de tous les mauvais esprits dans le monde à venir, alors nous
serons sauvés comme dans le cas de Jésus, qui devait régner jusqu'à ce qu'il
eût mis tous les ennemis sous ses pieds, et le dernier ennemi c'était la
mort.
Pas de salut sans corps
Il y a peut-être ici des principes auxquels peu d'hommes ont pensé. Nul ne
peut avoir ce salut autrement qu'avec un corps.
Dans notre monde, l'humanité est naturellement égoïste, ambitieuse et
s'efforce de se dépasser mutuellement; cependant il y en a qui sont disposés
à édifier les autres aussi bien qu'eux-mêmes. Ainsi dans l'autre monde, il y
a une diversité d'esprits. Il y en a qui cherchent à exceller. Et ce fut le
cas du diable quand il tomba. Il cherchait les choses qui étaient illégales.
C'est pour cela qu'il fut précipité et on dit qu'il en attira beaucoup
derrière lui; et ce qui fait que son châtiment sera grand, c'est qu'il
n'aura pas de corps. C'est là son châtiment. Ainsi le diable, pensant
contrarier le décret de Dieu en parcourant la terre, cherchant qui il peut
détruire, toute personne qu'il peut trouver qui lui cédera, il la lie et
prend possession du corps et y règne, s'en glorifiant considérablement, sans
se soucier qu'il n'a obtenu qu'un corps volé; et bientôt quelqu'un ayant
l'autorité passe et le chasse, et rend le corps à son propriétaire légitime.
Le diable vole un corps parce qu'il n'en a pas à lui; mais s'il en vole un,
il est toujours susceptible d'être chassé.
La vocation et l'élection
Il y a un très grand secret ici et des clefs pour ouvrir le sujet à notre
intelligence. Bien que l'apôtre les exhorte à joindre à leur foi, la vertu,
la connaissance, la tempérance, etc., néanmoins il les exhorte à assurer
leur vocation et leur élection. Et bien qu'ils eussent entendu du ciel une
voix audible rendre témoignage que Jésus était le Fils de Dieu, néanmoins,
dit-il, nous avons une parole prophétique plus certaine à laquelle vous
faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu
obscur. Or en quoi pouvaient-ils avoir une parole prophétique plus certaine
que d'entendre la voix de Dieu dire: Celui-ci est mon Fils bien-aimé.
Et maintenant le secret et la grande clef. Bien qu'ils entendissent la voix
de Dieu et sussent que Jésus était le Fils de Dieu, cela ne prouverait
absolument pas que leur vocation et leur élection étaient assurées, qu'ils
avaient une part avec le Christ et étaient ses cohéritiers. Il leur fallait
alors cette parole prophétique plus certaine qu'ils étaient scellés dans les
cieux et avaient la promesse de la vie éternelle dans le royaume de Dieu.
Alors, cette promesse étant scellée sur eux, c'était une ancre pour l'âme,
sûre et ferme. Les tonnerres pouvaient gronder et l'éclair jaillir, et les
tremblements de terre rugir, et la guerre s'accumuler autour d'eux,
néanmoins cette espérance et cette connaissance soutiendraient l'âme à
toutes les heures d'épreuve, de difficulté et de tribulations. Alors la
connaissance par l'intermédiaire de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ
est la grande clef qui ouvre les gloires et les mystères du royaume des
cieux.
Comparez une seule fois ce principe avec le christianisme de nos jours et où
sont-ils avec toute la religion, toute la piété et toute la sainteté dont
ils se vantent alors qu'en même temps ils crient contre les prophètes, les
anges, les révélations, les prophéties et les visions, etc.? Ils ne font que
mûrir pour la damnation de l'enfer. Ils seront damnés, car ils rejettent le
principe le plus glorieux de l'Évangile de Jésus-Christ et traitent avec
dédain et foulent aux pieds la clef qui ouvre les cieux et met en notre
possession les gloires du monde céleste. Oui, je le dis, ceux-là seront
damnés, avec toute leur prétendue piété. Je vous exhorte donc à aller de
l'avant, à continuer à invoquer Dieu jusqu'à ce que vous vous assuriez votre
vocation et votre élection en obtenant cette parole prophétique plus
certaine et à attendre patiemment la promesse jusqu'à ce que vous
l'obteniez, etc.
La valeur des hommes âgés dans les conseils
La façon de traiter toute question importante est de rassembler autour de
vous des hommes sages, des hommes expérimentés et âgés pour vous aider en
conseil dans tous les moments difficiles. Les beaux hommes n'ont guère de
chance d'être des hommes sages et à l'esprit fort; mais la force d'un homme
à l'esprit fort crée généralement des traits rudes comme la branche brute et
forte du chêne. Vous découvrez toujours au premier coup d'œil que vous jetez
à un homme, dans le tracé de ses traits, quelque chose de son esprit.
Un homme peut porter un lourd fardeau par la pratique et en continuant à
l'augmenter. Les habitants de ce continent étaient constitués de cette façon
dans les temps anciens et étaient si décidés et si persévérants, que ce soit
dans la justice ou dans la méchanceté, que Dieu leur apportait immédiatement
soit de grands jugements, soit de grandes bénédictions. Mais la génération
actuelle, si elle allait à la bataille, si elle recevait une aide quelconque
de Dieu, il faudrait qu'elle l'obtienne par la foi (14 mai 1843). - H. C.
5:387-390.
Signification du mot mormon
À l'éditeur du Times and Seasons:
Monsieur, par l'intermédiaire de votre journal, je tiens à corriger une
erreur qui existe parmi les hommes qui professent être savants, libéraux et
sages; et je le fais d'autant plus volontiers que j'espère que les gens qui
réfléchissent sérieusement et qui raisonnent sainement préféreront écouter
la voix de la vérité que de se laisser égarer par les vaines prétentions de
ceux qui se proclament sages. L'erreur dont je parle est la définition du
mot "mormon". On a dit que ce mot provenait du mot grec "mormo". Tel n'est
pas le cas. Il n'y avait ni grec, ni latin sur les plaques d'où, par la
grâce de Dieu, j'ai traduit le Livre de Mormon. Que le langage de ce livre
parle par lui-même. À la 523e page de la quatrième édition [p. 436 de
l'édition française], il est écrit: "Et maintenant, voici, nous avons écrit
ces annales selon notre connaissance, dans les caractères qui sont appelés
parmi nous l'égyptien réformé, transmis et altérés par nous, selon notre
manière de parler. Et si nos plaques avaient été suffisamment grandes, nous
aurions écrit en hébreu; mais l'hébreu a été altéré aussi par nous; et si
nous avions pu écrire en hébreu, voici, vous n'auriez eu aucune imperfection
dans nos annales. Mais le Seigneur sait les choses que nous avons écrites,
et aussi qu'aucun autre peuple ne connaît notre langue; et parce qu'aucun
autre peuple ne connaît notre langue, il a préparé des moyens pour son
interprétation."
Voilà donc qui met fin à la question, car "aucun autre peuple ne connaît
notre langue", c'est pourquoi ce fut le Seigneur, et non l'homme, qui dut
interpréter, lorsque ces gens furent tous morts. Et comme Paul l'a dit: "Le
monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu"; ainsi le monde, par la
spéculation, est privé de révélation; et comme Dieu, dans sa sagesse
supérieure, a toujours donné à ses saints, chaque fois qu'il y en a eu sur
la terre, le même Esprit, et que cet Esprit, comme le dit Jean, est le
véritable esprit de la prophétie, qui est le témoignage de Jésus, je peux
dire sans risque de me tromper que le mot mormon est indépendant de la
science et de la sagesse de notre génération. Toutefois avant de donner la
définition du mot, je tiens à dire que la Bible, dans son sens le plus
large, veut dire bon, car le Sauveur dit selon l'Évangile de Jean: "Je suis
le bon Berger"; et ce ne sera pas faire violence à l'utilisation ordinaire
des termes que de dire que bon est un des mots les plus importants utilisés,
et bien que connu sous des mots divers dans diverses langues, néanmoins sa
signification est la même, et est toujours opposée à "mauvais". Nous disons
à partir du saxon "good", du danois "god", du goth "goda", de l'allemand "gut",
du hollandais "goed", du latin "bonus", du grec "kalos", de l'hébreu "tob"
et de l'égyptien "mon". Ainsi donc, en y ajoutant "more" ou la contraction "mor",
nous avons le mot "mormon" qui veut dire littéralement "more good" [plus
bon].
Bien à vous,
Joseph Smith
(15 mai 1843)
- T. S. 4:194.
Paroles du prophète à Ramus: importance de l'éternité de l'alliance du
mariage
Si un homme et sa femme ne contractent pas une alliance éternelle et ne sont
pas mariés pour l'éternité par le pouvoir et l'autorité de la Sainte
Prêtrise pendant qu'ils sont dans cette épreuve, ils cesseront de
s'accroître quand ils mourront; c'est-à-dire qu'ils n'auront pas d'enfants
après la résurrection. Mais ceux qui sont mariés par le pouvoir et
l'autorité de la prêtrise dans cette vie et continuent sans commettre le
péché contre le Saint-Esprit continueront à s'accroître et à avoir des
enfants dans la gloire céleste. Le péché impardonnable c'est de verser le
sang innocent ou d'en être complice. Tous les autres péchés seront châtiés
dans la chair, et l'esprit sera livré aux tourments de Satan jusqu'au jour
du Seigneur Jésus.
Comment je sais à qui me confier: Dieu me dit en qui je peux avoir
confiance.
La gloire céleste
Il y a dans la gloire céleste, trois cieux ou degrés; pour obtenir le plus
haut, l'homme doit entrer dans cet ordre de la prêtrise [à savoir la
nouvelle alliance éternelle du mariage], sinon, il ne peut l'obtenir. Il
peut entrer dans l'autre, mais c'est là la fin de son royaume; il ne peut
avoir d'accroissement" (16 mai 1843). - H. C. 5:391-2.
Le salut et la parole prophétique plus certaine
Le salut signifie qu'un homme échappe au pouvoir de tous ses ennemis.
La parole prophétique plus certaine signifie le fait qu'un homme sait qu'il
est scellé à la vie éternelle par révélation et par l'esprit de prophétie,
par le pouvoir de la Sainte Prêtrise. Il est impossible à un homme d'être
sauvé dans l'ignorance.
Paul a vu le troisième ciel et moi davantage. De tous les apôtres, c'est
Pierre qui a écrit dans la langue la plus sublime (17 mai 1843). - H. C.
5:392.
Dieu insuffla à Adam son esprit
Le 7e verset du 2e chapitre de la Genèse devrait dire: Dieu insuffla à Adam
son esprit [c'est-à-dire l'esprit d'Adam] ou souffle de vie; mais quand le
mot "rouakh" s'applique à Ève, il devrait être traduit par "vies".
La durée éternelle de la matière
Parlant de la durée éternelle de la matière, j'ai dit:
La matière immatérielle, cela n'existe pas. Tout esprit est matière, mais il
est plus raffiné ou plus pur et ne peut être discerné que par des yeux plus
purs; nous ne pouvons le voir, mais lorsque notre corps sera purifié, nous
verrons que tout cela est matière (17 mai 1843). - H. C. 5:392-3.
La prophétie sur la tête de Stephen A. Douglas
Le bref récit qui suit de la conversation entre le prophète et le juge
Douglas pendant qu'il était à Carthage est tiré du journal de William
Clayton, qui était présent.
Dîné avec le juge Stephen A. Douglas, qui préside au tribunal. Après le
dîner, le juge Douglas demanda au président Smith de lui faire l'historique
des persécutions du Missouri, ce qu'il fit d'une manière très minutieuse
pendant environ trois heures. Il fit aussi un compte rendu de son voyage à
Washington et de sa demande de réparation en faveur des saints auprès de M.
Van Buren, président des États-Unis, et de la réponse pusillanime de M. Van
Buren: "Monsieur, votre cause est juste, mais je ne puis rien faire pour
vous" et de la froideur et de l'indifférence avec lesquelles il fut traité
par la plupart des sénateurs et des députés sur ce sujet, Clay disant: "Vous
feriez mieux d'aller en Orégon" et Calhoun secouant solennellement la tête,
disant: "C'est une belle question, une question critique, mais il ne
servirait à rien de l'agiter."
Le juge écouta avec la plus grande attention et parla chaudement pour
critiquer la conduite du gouverneur Bogg et des autorités du Missouri qui
avaient participé à l'extermination, et il dit que quiconque faisait ce
qu'avaient fait les populaces du Missouri devrait être mis en jugement: il
devrait être puni.
Le président Smith, concluant son exposé, dit que si le gouvernement, qui
recevait dans ses coffres l'argent des citoyens pour ses terres publiques,
tandis que ses dirigeants roulent dans le luxe aux dépens du trésor public,
ne peut protéger de tels citoyens dans leur vie et leurs biens, c'est de
toutes façons une vieille grand-mère; et je prophétise au nom du Seigneur
Dieu d'Israël que si les États-Unis ne redressent pas les torts commis
contre les saints dans l'État du Missouri et ne punissent pas les crimes
commis par ses officiers, dans quelques années le gouvernement sera
totalement renversé et dévasté, et il ne restera même pas un tesson de pot,
à cause de sa méchanceté pour avoir permis que reste sans punition le
meurtre d'hommes, de femmes et d'enfants et le pillage et l'extermination à
grande échelle de milliers de ses citoyens, entachant ainsi d'une manière
abominable et corrosive la belle réputation de notre grande république,
chose dont la seule mention aurait amené les nobles et patriotiques
rédacteurs de la Constitution des États-Unis à se voiler la face de honte.
Monsieur le Juge, vous aspirerez à la présidence des États-Unis; et si
jamais vous tournez la main contre moi ou contre les saints des derniers
jours, vous sentirez le poids de la main du Tout-Puissant sur vous, et vous
vivrez assez longtemps pour savoir et connaître que je vous ai attesté la
vérité; car la conversation que nous avons aujourd'hui vous suivra toute
votre vie.
Il [le juge Douglas] parut très amical et reconnut la véracité et le
bien-fondé des paroles du président Smith (18 mai 1843). - H. C. 5:393-394.
Note: Lorsque cette prophétie fut prononcée, Stephen A. Douglas n'avait que
trente ans et était relativement inconnu sur le plan national. Dix-sept ans
plus tard, le 23 juin 1860, il fut désigné comme candidat à la présidence
des États-Unis par la convention du parti démocrate tenue à Charleston en
Caroline du Sud. Trois ans auparavant, le 12 juin 1857, M. Douglas avait été
invité à faire un discours à Springfield, capitale de l'Illinois. M. Douglas
reprit à son compte des rumeurs et des accusations de crimes qu'on avait
portées contre les saints et exhorta le gouvernement à prendre des mesures.
Le discours était d'un grand intérêt à l'époque pour les mormons de l'Utah.
M. Douglas avait en son pouvoir de leur faire un grand bien en disant la
vérité, en réfutant la calomnie et en défendant les droits des opprimés.
Mais le démagogue triompha de l'homme d'État et le politicien de
l'humanitaire. Au moment de sa désignation, personne n'avait de meilleures
raisons d'espérer le succès que M. Douglas. Mais le parti démocrate était
profondément divisé, et le candidat républicain, Abraham Lincoln, fut élu.
Moins d'un an après la convention de Charleston, M. Douglas, brisé, mourait
chez lui à Chicago. La prophétie s'était accomplie. Voir H. C. 5, pp.
395-398.
Le discours du prophète sur 2 Pierre, chapitre un: il réprimande le
pharisaïsme
Je ne sais pas quand j'aurai l'occasion de parler dans une maison
suffisamment grande pour permettre au peuple de s'y rassembler. Je trouve
que mes poumons me font défaut à force de prêcher en plein air à de vastes
assemblées.
Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'hommes bons sur la terre depuis le
temps d'Adam; il y a un homme bon: Jésus. Beaucoup pensent qu'un prophète
doit être beaucoup meilleur que n'importe qui d'autre. Supposons que je
condescende - oui, j'appellerai cela condescendre - à être bien meilleur que
n'importe lequel d'entre vous: je serais élevé au ciel le plus élevé; et qui
aurais-je pour m'accompagner? J'aime mieux celui qui émet un chapelet de
jurons aussi long que mon bras, mais qui agit avec justice envers ses
voisins et partage miséricordieusement ses biens avec les pauvres que
l'hypocrite doucereux à longue figure.
Je ne veux pas que vous pensiez que je suis très juste, car je ne suis pas
très juste. Dieu juge les hommes selon l'usage qu'ils font de la lumière
qu'il leur donne.
"Nous avons une parole prophétique plus certaine, à laquelle vous faites
bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur.
Nous avons vu sa majesté de nos propres yeux et la gloire magnifique qui
nous a fait entendre sa voix." Et qu'est-ce qui pouvait être plus certain?
Quand il fut transfiguré sur la montagne, qu'est-ce qui pouvait être plus
sûr pour eux? Les théologiens se querellent depuis des siècles sur la
signification de ceci.
Le prophète se décrit
Je suis comme une grosse pierre brute qui dévale une haute montagne; et le
seul poli que je reçois, c'est lorsque quelque aspérité est enlevée par
frottement en entrant en contact avec quelque chose d'autre, quand je frappe
avec une force multipliée par l'accélération contre le fanatisme religieux,
les supercheries de prêtres, les supercheries des hommes de loi, les
supercheries des médecins, les journalistes qui mentent, les juges et les
jurés subornés et l'autorité de gouverneurs parjures, soutenus par des
populaces, des blasphémateurs, des hommes et des femmes licencieux et
corrompus - l'enfer tout entier faisant sauter une aspérité ici, une
aspérité là. Ainsi je deviendrai un trait lisse et poli dans le carquois du
Tout-Puissant qui me donnera la domination sur chacun d'eux sans exception
lorsque leur refuge de mensonges échouera et que leur cachette sera
détruite, tandis que ces pierres polies avec lesquelles j'entre en contact
s'abîment.
Les secrets des écrits de Pierre
Trois grands secrets se trouvent dans ce chapitre [2 Pierre 1] que personne
ne peut en extraire autrement que par la lumière de la révélation et qui
ouvrent le chapitre tout entier à notre intelligence, car ce qui y est écrit
n'est qu'un indice des choses qui existaient dans l'esprit du prophète, qui
ne sont pas écrites, concernant la gloire éternelle.
Je vais aborder ce sujet en vertu de la connaissance de Dieu qui est en moi,
que j'ai reçue du ciel. Les opinions des hommes, en ce qui me concerne, sont
pour moi comme le bruit des épines sous la chaudière ou le sifflement du
vent. Je jalonne le terrain, je montre la voie comme Colomb lorsqu'il fut
invité à un banquet où on lui désigna la place la plus honorable à la table
et où on lui accorda le cérémonial que l'on réservait aux souverains. Un
courtisan peu intelligent qui était là et qui était bassement jaloux de lui,
lui demanda à brûle-pourpoint s'il pensait que dans le cas où il n'aurait
pas découvert les Indes, il n'y avait pas d'autres hommes en Espagne qui
auraient été capables de réaliser cette entreprise? Colomb ne répondit pas,
mais prit un œuf et invita le groupe à le faire tenir en équilibre sur une
de ses extrémités. Tout le monde essaya, mais en vain; là-dessus il le cogna
sur la table de manière à briser une extrémité, et le laissa debout sur la
partie brisée, illustrant le fait qu'une fois qu'il avait montré le chemin
jusqu'au nouveau monde, il n'était rien de plus facile que de le suivre.
Des choses qu'il n'est pas permis d'exprimer
Paul monta jusqu'au troisième ciel et put comprendre les trois principaux
degrés de l'échelle de Jacob: les gloires ou royaumes téleste, terrestre et
céleste où Paul vit et entendit des choses qu'il ne lui était pas permis
d'exprimer. Je pourrais en expliquer cent fois plus que je ne l'ai jamais
fait sur les gloires des royaumes qui m'ont été manifestées dans la vision,
si cela m'était permis et si le peuple était prêt à le recevoir. Le Seigneur
agit avec ce peuple comme un père tendre avec un enfant communiquant de la
lumière et de l'intelligence et la connaissance de ses voies dans la mesure
où il peut le supporter. Les habitants de la terre sont endormis; ils ne
connaissent pas le jour où ils ont été visités. Le Seigneur a mis
l'arc-en-ciel dans la nuée: c'est le signe que tant qu'on le verra les
semailles et la récolte, l'été et l'hiver ne manqueront pas; mais quand il
disparaîtra, malheur à cette génération-là, car voici, la fin vient
rapidement.
Affermir la vocation et l'élection
Combattez avec ferveur pour une foi du même prix que celle de l'apôtre
Pierre, "et joignez à votre foi la vertu", la science, la tempérance, la
patience, la piété, l'amour fraternel, la charité; "car si ces choses sont
en vous et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni
stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ." Point
suivant: après avoir toutes ces qualifications, le peuple reçoit de lui
cette injonction d'"affermir votre vocation et votre élection". Il est
formel à cet égard: après avoir joint toute cette vertu, cette science,
etc., "affermissez votre vocation et votre élection". Quel est le secret: le
point de départ? "Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui
contribue à la vie et à la piété." Comment a-t-il tout obtenu? Par la
connaissance de celui qui l'a appelé. Sans la connaissance, rien ne pourrait
être donné qui a trait à la vie et à la piété. Malheur! Malheur! Malheur à
la chrétienté! Et particulièrement aux théologiens et aux prêtres si ceci
est vrai.
Le salut c'est qu'un homme est sauvé de tous ses ennemis; car tant que
l'homme ne peut pas triompher de la mort, il n'est pas sauvé. Ce n'est que
la connaissance de la prêtrise qui fera ceci.
Le châtiment du diable
Les esprits du monde éternel sont comme les esprits de notre monde. Quand
les esprits seront venus dans ce monde, seront ressuscités et auront reçu un
corps glorifié, ils auront de l'ascendant sur les esprits qui n'ont pas reçu
de corps ni conservé leur premier état, comme le diable. Le châtiment du
diable c'est qu'il n'aura pas d'habitation comme les autres hommes. Les
représailles du diable sont qu'il vient dans ce monde, lie le corps des
hommes et l'occupe lui-même. Quand les autorités viennent, elles le chassent
d'une habitation volée.
Le dessein du grand Dieu quand il nous a envoyés dans ce monde et nous a
organisés pour nous préparer pour les mondes éternels, je le garderai pour
le moment pour moi-même.
Nous n'avons de droit dans notre pacte éternel en ce qui concerne les choses
éternelles, si nos actions, nos contrats et toutes les choses ne tendent à
cela. Mais après tout ceci, il faut que vous affermissiez votre vocation et
votre élection. Si cette injonction était importante pour ceux à qui elle
fut donnée, à quel point ne l'est-elle pas plus pour la génération actuelle!
Première clef: la connaissance et le pouvoir du salut. Deuxième clef:
affermissez votre vocation et votre élection. Troisième clef: c'est une
chose d'être sur la montagne et d'entendre la voix qui vient de la gloire
magnifique, etc. et une autre d'entendre la voix vous déclarer à vous: tu as
une part et une portion dans ce royaume (21 mai 1843). - H. C. 5:401-403.
Avis du prophète sur la constitution d'une société de tempérance
Cher frère John Taylor, en réponse à votre honorée du 4 mai concernant la
création par les saints des derniers jours d'une société de tempérance, nous
dirons comme le disait Paul: "Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un
joug étranger", mais combattez pour la foi, une foi donnée aux saints; et
comme le conseille Pierre, nous disons: "Joignez à votre connaissance la
tempérance."
Comme Paul disait qu'il s'était fait tout à tous, afin d'en sauver de toute
manière quelques-uns, ainsi doivent agir les anciens des derniers jours; et,
étant envoyés prêcher l'Évangile et avertir le monde des jugements à venir,
nous sommes certains, quand ils enseignent comme l'Esprit le leur commande,
selon les révélations de Jésus-Christ, qu'ils prêcheront la vérité et
prospéreront sans se plaindre. Ainsi nous n'avons pas de nouveau
commandement à donner, mais nous exhortons les anciens et les membres à
vivre selon toute parole qui sort de la bouche de Dieu, de peur qu'ils ne
soient privés de la gloire qui est réservée aux fidèles (22 mai 1843). - H.
C. 5:404. T. S. IV:199, 15 mai 1843.
Des jugements justes
Frère Joseph s'adressa ensuite aux Douze et dit que dans tous nos conseils,
particulièrement quand on juge une quelconque personne, on doit voir et
observer tout ce qui a trait au sujet et discerner l'esprit par lequel
chaque partie est gouvernée. Nous devons être en mesure de comprendre tout
esprit, de porter un jugement juste et de ne pas dormir. Nous devons garder
de l'ordre et ne pas laisser en imposer au conseil par une conduite
indisciplinée. Les saints ne doivent pas penser que parce que je suis
familier avec eux, que je suis enjoué et de bonne humeur, je suis ignorant
de ce qui se passe. On ne peut tolérer aucune iniquité d'aucune sorte dans
l'Église et elle ne prospérera pas là où je suis; car je suis décidé,
pendant que je dirige l'Église, à bien la diriger (27 mai 1843). - H. C.
5:411.
Témoignage concernant Brigham Young et H. C. Kimball
Des douze premiers apôtres choisis à Kirtland et ordonnés par Oliver Cowdery,
David Whitmer et moi-même, il n'y en a eu que deux qui n'ont pas levé le
talon contre moi, à savoir Brigham Young et Heber C. Kimball (28 mai 1843).
- H. C. 5:412.
Le but du rassemblement d'Israël
Une vaste assemblée de saints s'est réunie à l'estrade du temple. Hymne par
le chœur. Prière par frère Parley P. Pratt et cantique.
Le président Joseph Smith dit: "Je suis une pierre brute. On n'a jamais
entendu le bruit du marteau et du ciseau sur moi jusqu'à ce que le Seigneur
m'ait pris en main. Je désire seulement la science et la sagesse du ciel. Je
me demande, si le Christ venait sur la terre prêcher des choses aussi
brutales que celles qu'il prêcha aux Juifs, si notre génération ne le
rejetterait pas à cause de sa brutalité."
Il prit ensuite pour texte le 37e verset du 23e chapitre de Matthieu:
"Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te
sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une
poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu!"
Ce sujet m'a été présenté après mon arrivée à l'estrade. Quel était le but
du rassemblement des Juifs ou du peuple de Dieu à n'importe quelle époque du
monde? Je ne peux jamais trouver beaucoup à dire pour expliquer un texte. On
a la moitié moins d'ennuis pour ouvrir une porte si on a une clef que quand
on n'en a pas et qu'il faut l'ouvrir en coupant dedans avec un couteau de
poche.
Le but principal était d'édifier au Seigneur une maison par laquelle il
révélerait à son peuple les ordonnances de sa maison et les gloires de son
royaume et enseignerait au peuple le chemin du salut; car il y a des
ordonnances et des principes qui, quand on les enseigne et les pratique,
doivent l'être dans un endroit ou une maison que l'on a construite dans ce
but.
Les principes de l'Évangile ne changent jamais
Le dessein des conseils du ciel avant que le monde fût était que les
principes et les lois de la prêtrise fussent basés sur le rassemblement du
peuple à toutes les époques du monde. Jésus fit tout pour rassembler le
peuple, et celui-ci refusa d'être rassemblé, et par conséquent il déversa
des malédictions sur lui. Des ordonnances ont été instituées dans la
prêtrise dans les cieux avant la fondation du monde, pour le salut des
hommes: il ne faut pas les altérer ou les changer. Tous doivent être sauvés
selon les mêmes principes.
Le salut pour les morts
C'est dans le même but que Dieu rassemble son peuple dans les derniers
jours, pour construire au Seigneur une maison pour le préparer pour les
ordonnances et les dotations, les ablutions et les onctions, etc. Une des
ordonnances de la Maison du Seigneur, c'est le baptême pour les morts. Dieu
a décrété avant la fondation du monde que cette ordonnance serait
administrée dans des fonts préparés dans ce but dans la Maison du Seigneur.
"Ceci n'est que votre opinion, monsieur", dit le sectaire. Quand un homme
veut aller en enfer, c'est pour moi plus que le manger et le boire que de
l'aider à faire comme il veut.
Si un homme obtient une plénitude de la prêtrise de Dieu, il faut qu'il
l'obtienne de la même manière que Jésus-Christ, c'est-à-dire en gardant tous
les commandements et en obéissant à toutes les ordonnances de la Maison du
Seigneur.
Là où il n'y a pas de changement de prêtrise, il n'y a pas de changement
d'ordonnances, dit Paul. Si Dieu n'a pas changé les ordonnances de la
prêtrise, hurlez, sectaires! Mais s'il les a changées, quand et où l'a-t-il
révélé? Êtes-vous devenus révélateurs? Alors pourquoi nier la révélation?
Beaucoup d'hommes disent: "Je ne vous abandonnerai jamais, je resterai en
tout temps à vos côtés." Mais dès l'instant où vous leur enseignez certains
mystères du royaume de Dieu qui sont gardés dans les cieux et doivent être
révélés aux enfants des hommes quand ils sont prêts à les recevoir, ils sont
les premiers à vous lapider et à vous mettre à mort. C'est ce même principe
qui crucifia le Seigneur Jésus-Christ et poussera les gens à tuer des
prophètes dans notre génération.
Beaucoup de choses sont insolubles dans les derniers jours pour les enfants
des hommes: par exemple que Dieu ressuscite les morts, et l'oubli du fait
que des choses ont été cachées depuis la fondation du monde, choses qui
seront révélées dans les derniers jours aux petits enfants.
Certains hommes sont trop sages pour être instruits
Il y a aussi parmi nous beaucoup de sages, hommes et femmes, qui ont trop de
sagesse pour être instruits; c'est pourquoi ils mourront dans leur ignorance
et dans la résurrection ils découvriront leur erreur. Beaucoup scellent la
porte du ciel en disant: voilà jusqu'où Dieu peut révéler, voilà jusqu'où je
croirai.
Tous les hommes qui deviennent héritiers de Dieu et cohéritiers de
Jésus-Christ devront recevoir la plénitude des ordonnances de son royaume;
et ceux qui ne reçoivent pas toutes les ordonnances ne parviendront pas à la
plénitude de cette gloire, s'ils ne perdent pas le tout.
Le paradis
Je vais dire quelque chose sur les esprits en prison. Les théologiens
modernes ont dit beaucoup de choses sur les paroles du Christ (quand il
était sur la croix) au voleur, disant: "Aujourd'hui tu seras avec moi dans
le paradis." Les traducteurs de la King James lui donnent le sens de
paradis. Mais qu'est-ce que le paradis? C'est un mot moderne: il ne
correspond pas du tout au mot original utilisé par Jésus. Trouvez l'original
du mot paradis. Il serait aussi facile de trouver une aiguille dans une
meule de foin. Voilà une occasion de vous battre, érudits. Il n'y a rien
dans le mot original en grec d'où ceci a été tiré qui signifie paradis; mais
c'était: aujourd'hui tu seras avec moi dans le monde des esprits: alors je
t'instruirai à ce sujet et je répondrai à tes questions. Et Pierre dit qu'il
alla prêcher au monde des esprits (les esprits en prison, 1 Pierre, chapitre
3, verset 19) pour que ceux qui vivent sur la terre puissent agir par
procuration pour ceux qui le recevraient, etc.
Le baptême pour les morts enseigné dans le Nouveau Testament
La doctrine du baptême pour les morts est clairement montrée dans le Nouveau
Testament; et si la doctrine n'est pas bonne, alors jetez le Nouveau
Testament; mais si c'est la parole de Dieu, alors que l'on reconnaisse la
doctrine; et c'est la raison pour laquelle Jésus dit aux Juifs: "Combien de
fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses
poussins sous ses ailes, et vous n'avez pas voulu!" Afin qu'ils puissent
vaquer aux ordonnances du baptême pour les morts ainsi qu'aux autres
ordonnances de la prêtrise, et recevoir des révélations du ciel et être
rendus parfaits dans les choses du royaume de Dieu; mais ils n'ont pas
voulu. Ce fut le cas le jour de la Pentecôte: ces bénédictions furent
déversées en ce jour-là sur les disciples. Dieu prévit qu'il sauverait les
morts et le ferait en rassemblant son peuple.
Le monde des esprits
Cela a toujours été quand un homme était envoyé de Dieu avec la prêtrise et
qu'il commençait à prêcher la plénitude de l'Évangile, qu'il était chassé
par ses amis qui sont prêts à le massacrer s'il enseigne des choses qu'ils
s'imaginent être erronées; et c'est en fonction de ce principe que Jésus fut
sacrifié.
Je vais maintenant me faire linguiste. Il y a beaucoup de choses dans la
Bible qui, sous leur forme actuelle, ne sont pas conformes aux révélations
que le Saint-Esprit m'a faites.
Je vais critiquer un peu plus loin. On a beaucoup parlé du mot enfer, et le
monde des sectes a beaucoup prêché à ce sujet, le décrivant comme un lac
brûlant de feu et de soufre. Mais qu'est-ce que l'enfer? C'est encore un
terme moderne, et il provient de hadès. Hadès, le grec, ou schéol, l'hébreu,
ces deux mots désignent un monde d'esprits. Hadès, schéol, paradis, esprits
en prison, tout cela ne fait qu'une chose: c'est un monde d'esprits.
Les justes et les méchants vont tous dans le même monde des esprits jusqu'à
la résurrection. "Je ne pense pas", dira l'un ou l'autre. Venez chez moi
n'importe quand, je prendrai mon dictionnaire et vous le prouverai.
Le grand malheur des esprits décédés dans le monde des esprits où ils vont
après la mort, c'est de savoir qu'ils ont raté la gloire dont d'autres
jouissent et dont ils auraient pu jouir eux-mêmes, et ils sont leurs propres
accusateurs. "Mais, dira-t-on, je crois en un ciel et en un enfer
universels, etc., où tous vont et où tous sont semblables, et tout aussi
malheureux ou tout aussi heureux."
Quoi! Où tous sont entassés ensemble, les honorables, les vertueux, les
assassins et les débauchés, alors qu'il est écrit qu'ils seront jugés selon
les actes accomplis dans le corps? Mais saint Paul nous parle de trois
gloires et de trois cieux. Il connaissait un homme qui avait été enlevé
jusqu'au troisième ciel. Or si la doctrine du monde sectaire, selon laquelle
il n'y a qu'un seul ciel est vraie, Paul, pourquoi dis-tu ce mensonge, et
dis-tu qu'il y en a trois? Jésus a dit à ses disciples: "Il y a plusieurs
demeures dans la maison de mon Père, si cela n'était pas, je vous l'aurais
dit. Je vais vous préparer une place et je vous prendrai avec moi, afin que
là où je suis vous y soyez aussi."
Les hommes de Dieu dotés de sagesse
N'importe qui peut croire que Jésus-Christ est le Fils de Dieu et être
heureux dans cette croyance, et néanmoins ne pas obéir à ses commandements
et être finalement retranché pour désobéissance aux justes lois du Seigneur.
Un homme de Dieu doit être doté de sagesse, de connaissance et
d'intelligence pour enseigner et diriger le peuple de Dieu. Les prêtres des
sectes sont aveugles et ils conduisent les aveugles et ils tomberont
ensemble dans la fosse. Ils construisent avec du bois, du foin, du chaume
sur les anciennes révélations, sans la véritable prêtrise ou l'esprit de
révélation. Si j'avais le temps, j'approfondirais les mots enfer, hadès et
schéol et vous dirais ce qui y existe.
La doctrine de la Divinité
On parle beaucoup de Dieu et de la Divinité. Les Écritures disent qu'il y a
plusieurs Dieux et plusieurs Seigneurs, mais pour nous il n'y a qu'un seul
Dieu vivant et vrai, et les cieux des cieux ne pourraient le contenir; car
il a pris la liberté d'entrer dans d'autres cieux. Les docteurs de notre
époque disent que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu et que le
Saint-Esprit est Dieu, et qu'ils sont tous dans un seul corps et un seul
Dieu. Jésus a prié pour que ceux que le Père lui avait donnés hors du monde
soient rendus un en eux comme ils étaient un [un en esprit, en volonté, en
but]. Si je devais témoigner que le monde chrétien se trompe sur ce point,
mon témoignage serait vrai. Pierre et Étienne témoignent qu'ils ont vu le
Fils de l'Homme debout à la droite de Dieu. Quiconque a vu les cieux ouverts
sait qu'il y a trois Personnages dans le ciel qui détiennent les clefs du
pouvoir, et que l'un préside sur tous.
Si quelqu'un tente de réfuter ce que je suis sur le point de dire, lorsque
je l'ai expliqué clairement, qu'il soit maudit.
Le Fils fait ce que le Père a fait
De même que le Père a le pouvoir en lui-même, de même le Fils a le pouvoir
en lui-même de donner sa vie et de la reprendre, de sorte qu'il a un corps à
lui. Le Fils fait ce qu'il a vu le Père faire: par conséquent le Père a un
jour donné sa vie et l'a reprise; il a donc un corps à lui; chacun sera dans
son propre corps; et cependant le monde des sectes croit que le corps du
Fils est identique à celui du Père.
Les Dieux ont de l'ascendant sur les anges, qui sont des serviteurs chargés
d'un ministère. Dans la résurrection certains se lèvent pour être des anges,
d'autres se lèvent pour devenir des Dieux.
Ces choses sont révélées dans les lieux les plus saints dans un temple
préparé dans ce but. Beaucoup de sectes s'écrient: "Oh, j'ai le témoignage
de Jésus, j'ai l'Esprit de Dieu, mais à bas Joe Smith, il dit qu'il est
prophète, mais il ne doit pas y avoir de prophète ou de révélateur dans les
derniers jours." Arrêtez, monsieur! Le Révélateur dit que le témoignage de
Jésus est l'esprit de la prophétie; ainsi vous êtes condamné par votre
propre bouche. Mais venons-en au texte. Pourquoi rassembler le peuple en ce
lieu? Dans le même but que Jésus voulait rassembler les Juifs: pour recevoir
les ordonnances, les bénédictions et les gloires que Dieu a en réserve pour
ses saints. Je vais maintenant demander à cette assemblée et à tous les
saints si vous voulez maintenant édifier cette maison et recevoir les
ordonnances et les bénédictions que Dieu a en réserve pour vous; ou ne
voulez-vous pas construire cette maison au Seigneur et le laisser passer à
côté de vous et conférer ces bénédictions à un autre peuple? Je m'arrête
pour entendre une réponse (11 juin 1843). - H. C. 5:423-427.
La cause du succès du Prophète: l'amour de son prochain
Joseph fit la réflexion que tout allait bien entre lui et les cieux, qu'il
n'avait d'inimitié contre personne; et que Joseph priait comme Jésus, selon
son modèle: Père, pardonne-moi mes offenses comme je pardonne à ceux qui
m'offensent, car je pardonne libéralement à tous les hommes. Si nous voulons
nous assurer et cultiver l'amour des autres, nous devons aimer les autres,
nos ennemis aussi bien que nos amis.
Les prêtres des sectes crient contre moi et demandent: "Comment se fait-il
que ce bavard acquiert tant de disciples et les garde?" Je réponds: C'est
parce que je possède le principe de l'amour. Tout ce que je peux offrir au
monde, c'est un bon cœur et une bonne main.
Les saints peuvent témoigner si je suis disposé à donner ma vie pour mes
frères. Si on a démontré que j'étais disposé à mourir pour un "mormon", j'ai
la hardiesse de prétendre devant le ciel que je suis tout aussi prêt à
mourir pour défendre les droits d'un presbytérien, d'un baptiste ou d'un
brave homme de n'importe quelle confession; car le même principe qui
foulerait aux pieds le droit des saints des derniers jours foulerait aux
pieds les droits des catholiques romains ou de n'importe quelle autre
confession qui peut être impopulaire et trop faible pour se défendre.
L'amour de la liberté
C'est l'amour de la liberté qui inspire mon âme: la liberté civile et
religieuse pour le genre humain tout entier. L'amour de la liberté a été
insufflé dans mon âme par mes grands-pères tandis qu'ils me faisaient sauter
sur leurs genoux; et manquerais-je d'amis? Non.
On me demande souvent: "En quoi différez-vous des autres dans vos idées
religieuses?" En réalité et essentiellement nous ne différons pas tellement
dans nos idées religieuses que nous ne puissions tous boire dans un même
principe d'amour. Un des grands principes fondamentaux du "mormonisme" c'est
de recevoir la vérité d'où qu'elle vienne.
Nous croyons au grand Élohim qui est assis sur son trône dans les cieux
là-haut. Les presbytériens aussi. Si un mécanicien habile prend une lampe à
souder, utilise le borax, l'alun, etc. et réussit à souder l'un à l'autre le
fer ou l'acier plus parfaitement que n'importe quel autre mécanicien, ne
mérite-t-il pas des louanges? Et si je réussis par les principes de la
vérité à unir des hommes de toutes les confessions dans les liens de
l'amour, n'aurai-je pas atteint un bon but?
Si j'estime que l'humanité est dans l'erreur, vais-je l'accabler? Non. Je
vais l'élever, et à sa manière encore bien, si je ne peux pas la persuader
que ma voie est meilleure; et je ne chercherai pas à obliger quelqu'un à
croire comme moi, si ce n'est par la force du raisonnement, car la vérité se
frayera son propre chemin. Croyez-vous en Jésus-Christ et en l'Évangile du
salut qu'il a révélé? Moi aussi. Les chrétiens devraient cesser de se
quereller et de lutter entre eux et devraient cultiver les principes de
l'union et de l'amitié parmi eux et ils le feront avant que le millénium ne
puisse être inauguré et que le Christ ne prenne possession de son royaume.
"Croyez-vous au baptême des petits enfants?" demande le presbytérien. Non.
"Pourquoi?" Parce que ce n'est écrit nulle part dans la Bible. La
circoncision n'est pas le baptême, et le baptême n'a pas non plus été
institué à la place de la circoncision. Le baptême est pour la rémission des
péchés. Les enfants n'ont pas de péchés. Jésus les a bénis et a dit: "Faites
ce que vous m'avez vu faire." Les enfants sont tous rendus vivants dans le
Christ et ceux qui sont plus mûrs le sont par la foi et par la repentance.
Jusqu'à présent nous sommes d'accord avec les autres confessions
chrétiennes. Toutes prêchent la foi et la repentance. L'Évangile exige le
baptême par immersion pour la rémission des péchés, ce qui est la
signification du mot dans la langue d'origine, à savoir: ensevelir ou
immerger.
La nécessité des ordonnances
Nous demandons aux sectes: croyez-vous ceci? Elles répondent: non. Je crois
qu'il faut être converti. J'y crois d'une manière tenace. Les apôtres et les
disciples de Jésus aussi. Mais je crois en outre au don du Saint-Esprit par
l'imposition des mains. Je n'en veux pour preuve que ce que Pierre a prêché
le jour de la Pentecôte, Actes 2:38. Vous pourriez aussi bien baptiser un
sac de sable qu'un homme si ce n'est en vue de la rémission des péchés et de
l'obtention du Saint-Esprit. Le baptême d'eau n'est qu'un demi-baptême et
n'est bon à rien sans l'autre moitié, c'est-à-dire le baptême du
Saint-Esprit ...
Le Sauveur dit: "Si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer
dans le royaume de Dieu." "Quand nous-mêmes, quand un ange du ciel
annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il
soit anathème!" selon Galates 1:8 (9 juillet 1843). - H. C. 5:498-500.
Discours: le fardeau du ministère du prophète; l'amitié
Je commence mon discours en lisant le passage Luc 16:16: "La loi et les
prophètes ont subsisté jusqu'à Jean; depuis lors, le royaume de Dieu est
annoncé, et chacun use de violence pour y entrer."
Je ne sais pas si je pourrai beaucoup prêcher; mais avec la foi des saints,
je pourrai dire quelque chose d'instructif. Le bruit a couru que j'ai
proclamé que je n'étais plus prophète. Je l'ai dit ironiquement le dernier
sabbat: je pensais que vous comprendriez tous. Ce n'était pas que j'allais
renoncer à l'idée d'être prophète, mais que je n'avais pas envie de me
proclamer comme tel. Mais je dis que je rends témoignage de Jésus, ce qui
est l'esprit de la prophétie.
Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Je
découvre des centaines et des milliers de mes frères prêts à le faire pour
moi.
Les fardeaux qui déferlent sur moi sont très lourds. Mes persécuteurs ne me
laissent aucun repos, et je constate qu'au milieu des affaires et des soucis
l'esprit est disposé, mais la chair est faible. Bien que mon Père céleste
m'ait appelé à jeter les bases de cette grande œuvre et de ce royaume dans
notre dispensation et que je témoigne que sa volonté est révélée à Israël
dispersé, je suis assujetti aux mêmes passions que les autres hommes, comme
les prophètes des temps anciens.
Malgré mes faiblesses, je me trouve dans la nécessité de supporter les
infirmités des autres, qui, quand ils tombent dans des difficultés,
s'accrochent à moi avec ténacité pour que je les en sorte et voudraient que
je couvre leurs fautes. D'un autre côté ces mêmes personnages, quand ils
découvrent une faiblesse chez frère Joseph, s'efforcent de détruire sa
réputation et de la faire connaître au monde entier et aident par là mes
ennemis à détruire les saints. Bien que la loi soit donnée à l'Église par
mon intermédiaire, je ne peux être supporté ne fût-ce qu'un instant par de
tels hommes. Ils sont prêts à me mettre à mort pour la moindre faiblesse et
publier mes défauts imaginaires de Dan à Beerschéba, bien qu'ils soient trop
ignorants des choses de Dieu qui m'ont été révélées pour juger si peu
correctement que ce soit de mes actes, de mes mobiles ou de ma conduite.
Le seul principe selon lequel ils me jugent c'est en comparant mes actes
avec les traditions insensées de leurs pères et les enseignements absurdes
de prêtres mercenaires dont le but et l'objectif étaient de garder le peuple
dans l'ignorance pour l'amour d'un gain sordide; ou, comme le dit le
prophète, pour se paître eux-mêmes, et pas le troupeau. Des hommes viennent
souvent me trouver pour me présenter leurs ennuis, et demander ma volonté,
s'écriant: O, frère Joseph, aidez-moi! Aidez-moi! Mais quand je suis dans
les difficultés peu d'entre eux compatissent avec moi ou m'apportent le
soulagement. Je crois au principe de la réciprocité, si nous vivons dans un
monde diabolique et méchant où les hommes s'occupent à guetter où ils
peuvent trouver de l'iniquité et tendent des pièges à qui défend sa cause à
la porte.
La loyauté envers les amis
Je ne vois pas de défauts dans l'Église, par conséquent je souhaite
ressusciter avec les saints, que je monte au ciel ou descende en enfer, ou
ailleurs dans n'importe quel autre bon endroit. Et si nous allons en enfer,
nous chasserons les démons et en ferons un paradis. Là où se trouve notre
peuple, là il y a de la bonne société. Que nous importe où nous sommes, si
la société est bonne. Peu m'importe la réputation d'un homme; s'il est mon
ami, un ami véritable, je serai un ami pour lui et je lui prêcherai
l'Évangile du salut, et lui donnerai de bons conseils, l'aidant à sortir de
ses difficultés. L'amitié est le grand principe fondamental du "mormonisme";
elle est de nature à révolutionner et à civiliser le monde, et à faire
cesser les guerres et les querelles, et à rendre les hommes amis et frères.
Même le loup et l'agneau demeureront ensemble, et la panthère se couchera
avec le chevreau, le veau, le lionceau et le bétail qu'on engraisse, et un
petit enfant les conduira; la vache et l'ours se coucheront ensemble et le
nourrisson s'ébattra sur l'antre de la vipère, et l'enfant sevré mettra sa
main dans la caverne du basilic; et il ne se fera ni tort ni dommage sur
toute ma montagne sainte, dit l'Éternel des armées (Ésaïe).
L'amour engendre l'amour
Un adage vénérable dit que l'amour engendre l'amour. Déversons l'amour:
montrons notre gentillesse à toute l'humanité, et le Seigneur nous
récompensera en nous donnant un accroissement éternel; jetons notre pain sur
la face des eaux, et avec le temps nous nous retrouverons accrus au
centuple. L'amitié, c'est comme frère Turley dans sa forge soudant le fer au
fer; elle unit la famille humaine avec son heureuse influence.
Je ne m'attarde pas aux défauts, et vous ne vous attarderez pas sur les
miens. La charité, qui est l'amour, couvre une multitude de péchés et j'ai
souvent couvert tous les défauts parmi vous; mais la chose la plus belle,
c'est de ne pas avoir de défauts du tout. Nous devons cultiver un esprit
doux, calme et paisible.
Les presbytériens ont-ils une part de vérité? Oui. Les baptistes, les
méthodistes, etc. ont-ils une part de vérité? Oui. Ils ont tous un peu de
vérité mêlée d'erreur. Nous devons rassembler tous les principes bons et
vrais dans le monde et les chérir, sinon nous ne deviendrons pas de vrais
"mormons".
Lundi dernier certains frères sont venus me trouver et ont dit qu'ils ne
pouvaient guère consentir à recevoir Hyrum comme prophète et à ce que je
donne ma démission. Mais je leur ai dit: "Je l'ai simplement dit pour mettre
votre foi à l'épreuve; et il est étrange, frères, que vous soyez dans
l'Église depuis si longtemps et que vous ne compreniez pas encore la
Prêtrise de Melchisédek."
Il est contraire au serment prêté par le gouverneur Ford d'envoyer un homme
au Missouri où il est proscrit dans ses opinions religieuses; car il a prêté
serment de soutenir la Constitution des États-Unis et aussi de cet État et
ces Constitutions garantissent la liberté religieuse aussi bien que civile à
toutes les sociétés religieuses quelles qu'elles soient (23 juillet 1843). -
H. C. 5:516-518.
Proverbes du prophète Joseph Smith: 1843
1. N'exigez jamais d'un ami dans l'adversité ce que vous réclamez dans la
prospérité.
2. Si un homme se révèle honnête dans ses relations et qu'un ennemi
s'attaque méchamment à lui par la tromperie ou des faux-semblants et parce
qu'il est plus fort que lui, fait de lui son prisonnier et le dépouille de
ses biens, ne dis jamais à cet homme le jour de son adversité: paie-moi ce
que tu me dois; car si tu le fais, tu ajoutes une blessure plus profonde et
la condamnation tombera sur toi et ta richesse sera justifiée le jour de ton
adversité si on se moque de toi.
3. N'afflige jamais ton âme pour ce qu'un ennemi t'a mis dans
l'impossibilité de faire, si justes que soient tes désirs.
4. Que ta main ne manque jamais de remettre ce que tu dois tant qu'il est
toujours à ta portée de le faire, mais quand tes provisions manquent, dis à
ton cœur: sois fort, et à tes anxiétés: cessez, car l'homme qu'est-il? Il
n'est que du fumier sur la terre, et même s'il exige de toi toutes les bêtes
des montagnes par milliers, il ne peut prendre possession de sa propre vie.
Dieu vous a faits, lui et toi, et a tout donné en commun.
5. Il y a une chose sous le soleil que j'ai apprise, c'est que la justice de
l'homme est péché, parce qu'elle exige beaucoup; néanmoins la justice de
Dieu est juste, parce qu'elle n'exige rien du tout, mais fait pleuvoir sur
les justes et sur les injustes, donne les semailles et la moisson, toutes
choses pour lesquelles l'homme est ingrat (1843). - M. S. S. Bureau de
l'historien.
Extrait d'un sermon du président Joseph Smith
23 juillet 1843
Lundi matin des hommes sont venus me trouver et ont dit: "Frère Joseph,
Hyrum n'a rien d'un prophète: il ne peut pas diriger l'Église; vous devez
diriger l'Église. Si vous démissionnez, tout ira mal, vous ne devez pas
démissionner, si vous le faites, l'Église se dispersera." J'ai éprouvé de la
curiosité et j'ai dit: "N'avons-nous pas appris la Prêtrise selon l'ordre de
Melchisédek, qui inclut à la fois les prophètes, les prêtres et les rois:
voyez Apocalypse, chapitre 1, verset 6 et je passerai de prophète à prêtre
et ensuite à roi - non auprès des royaumes de cette terre, mais celui du
Dieu Très-Haut, voyez Apocalypse, chapitre 5, verset 10: "Tu as fait de nous
des rois et des prêtres pour notre Dieu, et nous régnerons sur la terre ."
Si j'étais exalté n'y aurait-il pas un grand nombre de mes ennemis qui
seraient déçus au Missouri quand ils s'éveilleront et se trouveront en
enfer, verront ce qu'ils auraient pu obtenir et se rendront compte de ce
qu'ils ont perdu à ne pas écouter ma voix et à ne pas obéir à mes
instructions?
Matthieu, chapitre 5, versets 17 et 18: "Ne croyez pas que je sois venu pour
abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour
accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne
passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul
trait de lettre jusqu'à ce que tout soit arrivé."
Et encore Matthieu chapitre 11, versets 12 et 13: "Depuis le temps de
Jean-Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont
les violents qui s'en emparent. Car tous les prophètes et la loi ont
prophétisé jusqu'à Jean." Jean détenait la Prêtrise d'Aaron et était un
administrateur légal et le précurseur du Christ, et vint préparer le chemin
devant lui.
Le Christ était le chef de L'Église, la pierre principale de l'angle, le
rocher spirituel sur lequel l'Église était édifiée, et les portes de l'enfer
ne prévaudront pas contre elle. Il édifia le royaume, choisit des apôtres et
les ordonna à la Prêtrise de Melchisédek, leur donnant le pouvoir
d'administrer les ordonnances de l'Évangile. Jean était prêtre selon l'ordre
d'Aaron avant le Christ.
Voir Exode chapitre 30, versets 30 et 31: "Tu oindras Aaron et ses fils, et
tu les sanctifieras, pour qu'ils soient à mon service dans le sacerdoce. Tu
parleras aux enfants d'Israël, et tu diras: ce sera pour moi l'huile de
l'onction sainte, parmi vos descendants." Et aussi Exode chapitre 40, verset
15: "Et tu les oindras comme tu auras oint leur père (Aaron) pour qu'ils
soient à mon service dans le sacerdoce. Cette onction leur assurera à
perpétuité le sacerdoce parmi leurs descendants."
Voilà un peu de cette loi qui doit s'accomplir. La prêtrise lévitique est
héréditaire à jamais, fixée à jamais sur la tête d'Aaron et de ses fils, et
fut en activité jusqu'à Zacharie, le père de Jean. Zacharie n'aurait pas eu
d'enfant si Dieu ne lui avait pas donné un fils. Il envoya son ange annoncer
à Zacharie que sa femme Élisabeth lui donnerait un fils dont le nom serait
Jean.
Les clefs de la Prêtrise d'Aaron lui furent confiées et il fut comme la voix
de celui qui crie dans le désert: "Préparez le chemin du Seigneur,
aplanissez ses sentiers."
Le royaume des cieux est forcé, etc.
Le royaume des cieux continue en autorité jusqu'à Jean.
L'autorité le prend par le pouvoir absolu.
Jean ayant le pouvoir prit le royaume par l'autorité.
Comment avez-vous obtenu toute cette grande connaissance? Par le don du
Saint-Esprit.
Arraché le royaume aux Juifs.
De ces Gentils - ces chiens - qui sont comme des pierres susciter des
enfants à Abraham.
Le Sauveur dit à Jean: je dois être baptisé par toi. Pourquoi cela? Pour
accomplir tout ce qui est juste. Jean refuse d'abord mais obéit ensuite en
lui administrant l'ordonnance du baptême, Jésus n'ayant pas d'autre
administrateur légal à qui s'adresser.
Il n'y a pas de salut d'un bout à l'autre de la Bible, sans administrateur
légal. Jésus était alors l'administrateur légal et ordonna ses apôtres.
- M. S. S. Bureau de l'historien.
Discours du prophète à propos de la mort du juge Élias Higbee
Frères et sœurs, vous trouverez ces paroles dans 2 Pierre 3:10, 11: "Le jour
du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec
fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres
qu'elle renferme sera consumée. Puisque donc toutes ces choses doivent se
dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et
votre piété."
Je ne suis pas comme les autres hommes. J'ai l'esprit constamment occupé par
les affaires du jour, et je dois compter entièrement sur le Dieu vivant pour
chaque chose que je dis en des occasions telles que celles-ci.
La grande chose que nous devons savoir, c'est comprendre ce que Dieu a
institué avant la fondation du monde. Qui le sait? Les hommes sont
constitués de telle manière qu'ils sont tentés de dresser des piquets et de
fixer des limites aux œuvres et aux voies du Tout-Puissant.
Nous sommes appelés ce matin à pleurer la mort d'un homme juste et bon, d'un
homme grand et puissant. C'est une chose grave que de penser que l'homme n'a
aucun espoir de voir un ami après l'avoir perdu. Mais je vais vous donner
une pensée plus douloureuse. Supposons que vous ayez une idée d'une
résurrection, etc. et cependant ne sachiez rien de l'Évangile, ni ne
compreniez un seul principe de l'ordre du ciel, mais vous trouviez déçu:
oui, finalement vous trouviez déçu dans toutes vos espérances ou dans toute
votre attente, lorsque tombe la décision des lèvres du Tout-Puissant. Ne
serait-ce pas là une déception plus grande: une pensée plus douloureuse que
l'annihilation?
Si j'avais l'inspiration, la révélation, et les poumons pour communiquer ce
que mon âme a vu dans les temps passés, il n'y a pas une seule âme dans
cette assemblée qui ne rentrerait chez elle et fermerait la bouche en un
silence éternel sur la religion jusqu'à ce qu'elle ait appris quelque chose.
Pourquoi être si certains que vous comprenez les choses de Dieu, alors que
tout pour vous est si incertain? Je serais heureux de vous apporter toute la
connaissance et toute l'intelligence que je peux vous communiquer. Je ne
fais pas grief au monde de toute la religion qu'il a, tant mieux s'il a
toute la connaissance qu'il possède.
"Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant,
la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges, de
l'assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le
Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jésus qui
est le médiateur de la nouvelle alliance" (Hébreux 12:22, 23, 24). À quoi
cela nous avancerait-il de nous approcher des esprits des justes si ce n'est
pour apprendre et nous élever au niveau de leur connaissance? Où le juge
Higbee est-il allé?
Révélation des alliances des pères
Qui ne donnerait pas tous ses biens pour nourrir les pauvres et déverser son
or et son argent aux quatre vents pour aller là où le juge Higbee est allé?
Ce qui a été caché dès avant la fondation du monde est révélé dans les
derniers jours aux petits enfants et aux nourrissons.
Le monde est destiné à être brûlé dans les derniers jours. Il enverra Élie
le prophète, et il révélera les alliances des pères en ce qui concerne les
enfants et les alliances des enfants en ce qui concerne les pères.
Quatre anges destructeurs détenant le pouvoir sur les quatre coins de la
terre jusqu'à ce que les serviteurs de Dieu reçoivent le sceau sur le front,
ce qui signifie que la bénédiction est scellée sur leur tête. Cela veut dire
l'alliance éternelle, assurant par là leur vocation et leur élection. Quand
un sceau est mis sur le père et la mère, il assure leur postérité, de sorte
qu'elle ne peut se perdre, mais sera sauvée en vertu de l'alliance de ses
père et mère. Qu'est-ce que ce sceau? Vous le dirai-je? Non.
À ceux qui sont endeuillés je dirai: faites ce que le mari et père vous dira
de faire, et vous serez réunis.
L'orateur continua à enseigner la doctrine de l'élection et les pouvoirs et
les principes du scellement et parla de la doctrine de l'élection avec la
postérité d'Abraham, du scellement des bénédictions sur sa postérité et du
scellement des pères et des fils selon les déclarations des prophètes. Il
parla ensuite du juge Higbee dans le monde des esprits, des bénédictions
qu'il obtiendrait et du genre d'esprit et de caractère qu'avait le juge
Higbee de son vivant; mais rien de tout cela n'a été rapporté (13 août
1843). - H. C. 5:529-531.
La prêtrise
Le président Smith lut le septième chapitre des Hébreux et dit: Salem est
utilisé à la place d'un terme hébreu. Ce devrait être Schiloam, qui signifie
justice et paix: tel qu'il est, il n'est rien: ni hébreu, ni grec, ni latin,
ni français, ni d'aucune autre langue. Je dis à tous ceux qui ont tendance à
imposer des limites au Tout-Puissant: vous serez privés de la gloire de
Dieu.
Pour devenir cohéritier de l'héritage du Fils, on doit mettre de côté toutes
ces fausses traditions.
Je rends témoignage ce matin de ce que tous les pouvoirs combinés de la
terre et de l'enfer ne vaincront pas ce garçon.
Si j'ai péché, j'ai péché extérieurement; mais j'ai certainement contemplé
les choses de Dieu. Raconté l'anecdote du prêtre épiscopalien qui disait
qu'il avait la Prêtrise d'Aaron, mais n'avait pas la Prêtrise de Melchisédek:
et je rends témoignage que je n'ai jamais trouvé l'homme qui prétendait
avoir la Prêtrise de Melchisédek.
La loi fut donnée sous Aaron dans le but de déverser des jugements et des
destructions. Le monde sectaire va en enfer par centaines, par milliers, par
millions.
Trois grands ordres
Il est question ici de trois grands ordres de prêtrise.
1. Le roi de Schiloam (Salem) avait un pouvoir et une autorité plus grands
qu'Abraham, détenant la clef du pouvoir de la vie éternelle. Les anges
désirent la contempler, mais ils ont dressé trop de limites. Dieu a maudit
les enfants d'Israël parce qu'ils ne voulaient pas recevoir de Moïse la
dernière loi.
Le sacrifice exigé d'Abraham, qui consistait à offrir Isaac en sacrifice,
montre que si un homme veut parvenir aux clefs du royaume d'une vie
éternelle, il doit tout sacrifier.
Quel était le pouvoir de Melchisédek? Ce n'était pas la Prêtrise d'Aaron.
Ceux qui détiennent la plénitude de la Prêtrise de Melchisédek sont rois et
prêtres du Dieu Très-haut, détenant les clefs du pouvoir et des
bénédictions. En fait cette prêtrise est une loi parfaite de théocratie, et
est là comme Dieu pour donner des lois au peuple, administrant les vies
éternelles aux fils et aux filles d'Adam.
Abraham dit à Melchisédek: [Je crois tout ce que tu m'as enseigné concernant
la prêtrise et la venue du Fils de l'Homme; Melchisédek ordonna donc Abraham
et le renvoya. Abraham se réjouit, disant: Maintenant] j'ai une prêtrise.
La mission d'Élie
Le salut ne pouvait pas être apporté au monde sans la médiation de
Jésus-Christ. Comment Dieu viendra-t-il à la rescousse de notre génération?
Il enverra Élie le prophète. La loi révélée à Moïse à Horeb ne fut jamais
révélée à la nation des enfants d'Israël. Élie révélera les alliances pour
sceller le cœur des pères aux enfants et les enfants aux pères.
L'onction et le scellement, c'est être appelé, élu et affermi.
"Sans père, sans mère, sans généalogie, qui n'a ni commencement de jours, ni
fin de vie - mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu - ce Melchisédek
demeure sacrificateur à perpétuité." La Prêtrise de Melchisédek détient le
droit de la part du Dieu éternel et non parce que descendant d'un père et
d'une mère.
La deuxième prêtrise est l'autorité patriarcale. Allez et terminez ce
temple, et Dieu le remplira de pouvoir.
La troisième est ce qu'on appelle la prêtrise lévitique, composée de
prêtres, faite sans serment; mais la Prêtrise de Melchisédek est par serment
et alliance.
Le Saint-Esprit [est le messager de Dieu qui administre dans toutes ces
prêtrises].
Jésus-Christ est l'héritier de ce royaume, le Fils unique du Père selon la
chair, et détient les clefs sur le monde entier.
Les hommes doivent souffrir afin de monter à la montagne de Sion et être
exaltés au-dessus des cieux. Je connais un homme qui a été enlevé jusqu'au
troisième ciel [et peux dire, avec Paul, que nous avons vu et entendu des
choses qu'il n'est pas permis d'exprimer] (2 août 1843). - H. C. 5:554-556.
Instructions concernant la pluralité des épouses
L'après-midi je me suis rendu à cheval jusque dans la prairie pour montrer
des terres à certains frères. Le soir, à la maison, et me suis promené dans
les rues avec mon secrétaire. J'ai donné pour instruction de juger les
personnes qui prêchaient, enseignaient ou pratiquaient la doctrine de la
pluralité des épouses; car, selon la loi, je détiens les clefs de ce pouvoir
dans les derniers jours; car il n'y en a jamais qu'un à la fois sur la terre
à qui le pouvoir et ses clefs sont conférés; et j'ai constamment dit que
personne n'aura plus d'une femme à la fois, à moins que le Seigneur n'en
décide autrement (5 octobre 1843). - H. C. 6:46.
Les paroles du Prophète lors du décès du Général James Adams
Comment on acquiert le salut
Tous les hommes savent que tous les hommes doivent mourir. Il est important
que nous comprenions les raisons et les causes pour lesquelles nous sommes
exposés aux vicissitudes de la vie et de la mort, et les desseins et les
buts de Dieu en nous faisant venir au monde, nos souffrances ici et notre
départ d'ici. Dans quel but venons-nous ici, puis mourons-nous et nous
décomposons-nous pour ne plus être ici? Il n'est que raisonnable de supposer
que Dieu révélerait quelque chose à ce sujet, et c'est un sujet que nous
devrions étudier plus que n'importe quel autre. Nous devrions étudier jour
et nuit, car le monde est ignorant de son état et de sa relation réelle.
S'il y a une chose que nous avons le droit de réclamer à notre Père céleste,
c'est bien la connaissance sur ce sujet important. Si nous pouvions lire et
comprendre tout ce qui a été écrit depuis le temps d'Adam sur les relations
entre les hommes, et Dieu et les anges dans un état futur, nous en saurions
très peu de choses. Le fait de lire l'expérience des autres ou la révélation
qui leur a été donnée, à eux, ne peut absolument pas nous donner, à nous,
une vue globale de notre situation et de nos rapports véritables avec Dieu.
On ne peut obtenir cette connaissance que par l'expérience grâce aux
ordonnances de Dieu exposées dans ce but. Si vous pouviez regarder cinq
minutes dans le ciel, vous en sauriez plus que vous n'en sauriez en lisant
tout ce qui a jamais été écrit sur le sujet.
Nous sommes seulement capables de comprendre que certaines choses existent,
ce que nous pouvons acquérir par certains principes fixes. Si les hommes
veulent acquérir le salut, il faut qu'ils s'assujettissent, avant qu'ils ne
quittent ce monde, à certaines règles et à certains principes, qui ont été
fixés par un décret inaltérable avant que le monde fût.
Voir déçues les espérances et les attentes au moment de la résurrection, ce
serait quelque chose d'indescriptiblement terrible.
Les anges et les esprits
L'organisation des mondes spirituel et céleste et des êtres spirituels et
célestes était conforme à l'ordre et à l'harmonie les plus parfaits: leurs
limites et leurs frontières furent fixées irrévocablement et ils se
soumirent volontairement dans leur état céleste, et nos premiers parents y
souscrivirent avant de venir sur la terre. C'est pourquoi il est important
que quiconque sur la terre s'attend à la vie éternelle adopte les principes
de la vie éternelle et y souscrive.
J'assure les saints que la vérité, à ce propos, peut être connue grâce aux
révélations de Dieu par la voie de ses ordonnances et en réponse à la
prière. L'Église hébraïque s'approcha "des esprits des justes parvenus à la
perfection, des myriades qui forment le chœur des anges, de Dieu le Père de
tous et de Jésus-Christ le médiateur de la nouvelle alliance."
Qu'apprit-elle en s'approchant des esprits des justes parvenus à la
perfection? Est-ce écrit? Non. Ce qu'elle a appris n'a pas été et n'aurait
pas pu être écrit. Quel but fut atteint par cette communication avec les
esprits des justes? C'était l'ordre établi du royaume de Dieu: les clefs du
pouvoir et de la connaissance étaient avec eux pour qu'ils les communiquent
aux saints. De là l'importance de comprendre la distinction entre les
esprits des justes et les anges.
Les esprits ne peuvent être révélés que dans un feu flamboyant et la gloire.
Les anges ont avancé plus loin, leur lumière et leur gloire étant revêtues
d'un corps; c'est pourquoi ils apparaissent sous forme corporelle. Les
esprits des justes deviennent des serviteurs chargés d'un ministère auprès
de ceux qui sont scellés pour la vie éternelle, et c'est par leur
intermédiaire que se transmet le pouvoir de scellement.
Le patriarche Adams est maintenant un des esprits des justes parvenus à la
perfection; et s'il était révélé maintenant il devrait l'être dans le feu et
nous ne pourrions en supporter la gloire. Jésus se montra à ses disciples et
ils pensèrent que c'était son esprit et ils eurent peur d'approcher de son
esprit. Les anges ont progressé plus haut dans la connaissance et le pouvoir
que les esprits.
Concernant frère James Adams, il semblerait étrange qu'un homme si bon et si
grand ait été haï. Le frère décédé n'aurait jamais dû avoir d'ennemis. Mais
il en était ainsi. Partout où la lumière brillait, elle suscitait les
ténèbres. La vérité et l'erreur, le bien et le mal ne peuvent être
réconciliés. Le juge Adams avait des ennemis, mais un tel homme n'aurait pas
dû en avoir un seul. Je l'ai vu pour la première fois à Springfield lorsque
j'étais en route du Missouri à Washington. Il vint me trouver alors que
j'étais étranger, me prit chez lui, m'encouragea et me réconforta et me
donna de l'argent. Il a été un ami très intime. Je l'ai oint au pouvoir
patriarcal pour recevoir les clefs de la connaissance et du pouvoir en
recevant personnellement la révélation. Il a eu des révélations concernant
son départ et est parti pour une œuvre plus importante. Quand les hommes
sont préparés, il vaut mieux qu'ils s'en aillent. Frère Adams est allé
ouvrir une porte plus efficace pour les morts. Les esprits des justes sont
exaltés à une œuvre plus grande et plus glorieuse; ils sont donc bénis en
partant dans le monde des esprits. Enveloppés d'un feu flamboyant, ils ne
sont pas loin de nous et connaissent et comprennent nos pensées, nos
sentiments et nos mouvements et en sont souvent peinés.
La chair et le sang ne peuvent aller là-bas; mais la chair et les os,
vivifiés par l'Esprit de Dieu, le peuvent.
Si nous voulions être fervents et veiller dans le jeûne et la prière, Dieu
détournerait la maladie du milieu de nous.
Hâtez l'œuvre dans le temple, renouvelez vos efforts pour avancer toute
l'œuvre des derniers jours, et marchez devant le Seigneur avec sérieux et
dans la justice. Que les anciens et les saints abandonnent la frivolité et
soient sérieux (9 octobre 1843). - H. C. 6:50-52.
Idées du prophète sur la Constitution des États-Unis et la Bible;
l'économie temporelle
C'est un des premiers principes de ma vie, un principe que je cultive depuis
mon enfance, car il m'a été enseigné par mon père, de laisser à chacun la
liberté de conscience. Je suis le plus grand partisan qui soit sur la terre
de la Constitution des États-Unis. Dans mes sentiments je suis toujours prêt
à mourir pour la protection des pauvres et des opprimés dans leurs justes
droits. La seule chose que j'aie à critiquer dans la Constitution, c'est
qu'elle n'est pas suffisamment universelle pour couvrir le terrain tout
entier.
Bien qu'elle stipule que tous les hommes jouiront de la liberté religieuse,
néanmoins elle ne précise pas la façon dont cette liberté peut être protégée
ni le châtiment à infliger aux officiers du gouvernement qui refusent de
protéger les gens dans leurs droits religieux, ni ne punit les populaces,
les États ou les communautés qui empiètent sur les droits des gens à cause
de leur religion. Ses sentiments sont bons, mais elle ne fournit pas le
moyen d'en imposer l'application. Elle n'a que cet unique défaut. Selon ses
dispositions, un homme ou un peuple qui est capable de se protéger peut
assez bien s'en tirer; mais ceux qui ont le malheur d'être faibles ou
impopulaires sont abandonnés à la fureur impitoyable de la colère populaire.
La Constitution devrait contenir des dispositions pour que tout officier du
gouvernement qui néglige ou refuse d'étendre la protection garantie dans la
Constitution subisse la peine capitale; alors le président des États-Unis ne
dirait pas: "Votre cause est juste, mais je ne peux rien faire pour vous",
ni un gouverneur lancer un ordre d'extermination, ni les juges dire: "Les
hommes devraient avoir la protection de la loi, mais cela ne sera pas
agréable à la populace; les hommes doivent de toutes façons mourir pour
satisfaire aux cris de la racaille; il faut les pendre, sinon le Missouri
sera damné à toute éternité." Les décrets pourraient être émis quand ils
devraient l'être et ne deviendraient pas les instruments de la cruauté pour
opprimer les innocents et persécuter les hommes dont la religion est
impopulaire.
Les croyances des hommes
Je ne peux croire en aucune des croyances des différentes confessions, parce
qu'elles ont toutes en elles certaines choses auxquelles je ne puis
souscrire, bien que toutes aient une certaine vérité. Je veux monter en la
présence de Dieu et tout apprendre; mais les confessions dressent des
barrières et disent: "Tu iras jusque-là et pas plus loin", chose à laquelle
je ne puis souscrire.
Des erreurs dans la Bible
Je crois la Bible telle qu'elle devrait être, telle qu'elle est sortie de la
plume des auteurs originels. Des traducteurs ignorants, des copistes
négligents ou des prêtres conspirateurs et corrompus ont commis beaucoup
d'erreurs. Dans le texte actuel, Genèse 6:6, "l'Éternel se repentit d'avoir
fait l'homme sur la terre" et aussi Nombres 23:19: "Dieu n'est point un
homme pour mentir, ni fils d'un homme pour se repentir", ce que je ne crois
pas. Mais le texte devrait dire: "Noé regretta que Dieu eût fait l'homme."
Ceci, je le crois et alors l'autre citation est juste. Si un homme me
prouve, par un seul passage d'Écriture sainte, un seul point que je crois
être faux, j'y renoncerai et le désavouerai dans la mesure où je l'ai
promulgué.
Les premiers principes de l'Évangile, comme je le crois, sont la foi, la
repentance, le baptême pour la rémission des péchés, avec la promesse du
Saint-Esprit.
Regardez les contradictions de Hébreux 6:1: "C'est pourquoi, laissant les
éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait." Si un homme
laisse les éléments de la parole de Christ, comment peut-il être sauvé dans
les éléments? C'est une contradiction. Je n'y crois pas. Je vais rendre le
passage tel qu'il devrait être: "C'est pourquoi, ne laissant pas les
éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de
nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes, de la foi en Dieu, de
la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains, de la résurrection des
morts, et du jugement éternel."
Le royaume de Dieu
C'est une chose de voir le royaume de Dieu, et une autre d'y entrer. Nous
devons éprouver un changement de cœur pour voir le royaume de Dieu et
souscrire aux conditions d'adoption pour y entrer.
Nul ne peut recevoir le Saint-Esprit sans recevoir des révélations. Le
Saint-Esprit est un révélateur.
Des châtiments attendent notre génération
Je prophétise, au nom du Seigneur Dieu d'Israël, que l'angoisse, la colère,
les tribulations et le retrait de l'Esprit de Dieu loin de la terre
attendent notre génération jusqu'à ce qu'elle soit châtiée par une
désolation totale. Notre génération est aussi corrompue que la génération
des Juifs qui crucifièrent le Christ; et s'il était ici aujourd'hui et
prêchait la même doctrine qu'il prêcha à ce moment-là, ils le
crucifieraient. Je défie le monde entier de détruire l'œuvre de Dieu; et je
prophétise qu'ils n'auront jamais le pouvoir de me tuer avant que mon œuvre
ne soit accomplie, et que je ne sois prêt à mourir.
L'économie temporelle: le soin des pauvres
L'économie temporelle de notre peuple doit être d'installer et d'encourager
des manufactures et de ne pas prêter son argent à usure. Je ne veux pas lier
les pauvres ici pour qu'ils meurent de faim. Allez dans la campagne et dans
les villes voisines et obtenez de la nourriture, et ceignez-vous les reins
et soyez sobres. Lorsque vous obtiendrez de la nourriture, revenez si vous
en avez envie.
Il y en a qui disent qu'il vaut mieux donner aux pauvres que de construire
le temple. La construction du temple a soutenu les pauvres qui étaient
chassés du Missouri et les a empêchés de mourir de faim; et cela a été le
meilleur moyen que l'on pouvait imaginer pour réaliser ce but.
O vous tous riches saints des derniers jours de l'étranger, je vous invite à
amener une partie de vos finances, de votre or, de votre argent et de vos
choses précieuses et de donner au temple. Nous avons besoin de fer, d'acier,
de bêches, d'outils d'extraction et d'outils mécaniques.
Ce serait un bon plan que de monter une forge pour manufacturer le fer,
d'amener les matières premières de toute espèce, d'ériger des usines de
toutes sortes et d'entourer les rapides de fabriques et de machines.
Je n'ai jamais volé la valeur d'une tête d'épingle ou une bagatelle de ma
vie; et quand vous avez faim ne volez pas. Venez à moi, et je vous
nourrirai.
Le secret de la franc-maçonnerie, c'est de garder un secret. C'est une bonne
économie que de recevoir des étrangers, de recevoir ceux des sectes. Venez à
Nauvoo, prêtres sectaires de l'Évangile éternel, comme ils appellent cela,
et vous aurez ma chaire toute la journée.
Malheur à vous riches, qui refusez de donner aux pauvres et ensuite venez me
demander du pain. Mettez fin à toute votre avarice et soyez libéraux. Nous
avons besoin d'être purgés, purifiés et lavés. Vous qui avez peu de foi en
vos anciens quand vous êtes malades, procurez-vous un petit remède tout
simple dans les premiers stades... si vous faites venir un docteur,
faites-le venir dans les premiers stades.
Vous tous médecins qui êtes insensés, qui n'avez pas beaucoup lu et ne
comprenez pas la constitution humaine, cessez de pratiquer. Et vous tous
hommes de loi qui n'avez une cause que lorsque vous l'inventez, plût au ciel
que vous vous mettiez au travail ou preniez la fuite! (15 octobre 1843) - H.
C. 6:56-59.
Discours: Le pouvoir de scellement dans la prêtrise
Il y a beaucoup de gens réunis ici aujourd'hui, et partout dans cette ville
et qui sont venus de diverses parties du monde, qui disent qu'ils ont reçu
avec certitude de la part de Dieu une partie de la connaissance, par
révélation, de la manière qu'il a désignée et indiquée.
Je dirai donc d'une manière générale que si nous avons reçu ou pouvons
recevoir de la part de Dieu une part de connaissance par révélation
immédiate, par la même source nous pouvons recevoir toute connaissance.
L'envoi d'Élie
De quoi vais-je parler aujourd'hui? Je sais de quoi frère Cahoon veut que je
parle. Il veut que je parle de la venue d'Élie dans les derniers jours. Je
peux le voir dans ses yeux. C'est donc de ce sujet que je vais parler.
La Bible dit: "Je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de
l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères
à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne
vienne frapper le pays d'interdit." Le mot "ramener" devrait être traduit
ici par lier ou sceller. Mais quel est le but de cette importante mission?
Ou comment doit-elle s'accomplir? Les clefs doivent être remises, l'esprit
d'Élie doit venir, l'Évangile doit être établi, les saints de Dieu
rassemblés, Sion édifiée et les saints monter comme sauveurs sur le mont de
Sion.
Mais comment vont-ils devenir sauveurs sur le mont de Sion? En construisant
leurs temples, en érigeant leurs fonts baptismaux et en s'avançant et en
recevant toutes les ordonnances, les baptêmes, les confirmations, les
ablutions, les onctions, les ordinations et les pouvoirs de scellement sur
leur tête en faveur de tous leurs ancêtres qui sont morts, et en les
rachetant afin qu'ils se lèvent dans la première résurrection et soient
exaltés avec eux sur des trônes de gloire; et c'est en cela que se trouve la
chaîne qui lie le cœur des pères aux enfants et les enfants aux pères, ce
qui accomplit la mission d'Élie. Plût au ciel que ce temple fût maintenant
terminé, que nous puissions y entrer, nous mettre au travail, profiter de
notre temps et faire usage des sceaux tant qu'ils sont sur la terre.
Les saints n'ont pas beaucoup de temps
Les saints n'ont pas trop de temps pour sauver et racheter leurs morts, et
rassembler leur parenté en vie, afin qu'elle soit sauvée aussi, avant que la
terre ne soit frappée et que la destruction décrétée ne s'abatte sur le
monde.
Je conseille à tous les saints de travailler avec toute leur force et de
rassembler en ce lieu toute leur parenté en vie, afin qu'elle soit scellée
et sauvée, afin qu'elle soit préparée et en vue du jour où l'ange
destructeur s'avancera; et si l'Église tout entière travaillait de toutes
ses forces pour sauver ses morts, sceller sa postérité et rassembler ses
amis vivants et ne consacrait aucune partie de son temps en faveur du monde,
elle aurait du mal à finir avant que ne vienne la nuit où personne ne peut
travailler; et mon seul souci pour le moment nous concerne nous-mêmes: c'est
que les saints ne soient divisés, morcelés et dispersés avant que nous
n'assurions notre salut; car il y a dans le monde tant d'insensés sur
lesquels le diable peut agir que cela lui donne souvent l'avantage.
Toutes les ordonnances sont nécessaires
On pose souvent la question: Ne pouvons-nous pas être sauvés sans passer par
toutes ces ordonnances, etc.? Je réponds non, pas la plénitude du salut.
Jésus a dit qu'il y avait plusieurs demeures dans la maison de son Père et
qu'il irait leur préparer une place. La maison nommée ici aurait dû être
traduite par royaume; et quiconque est exalté dans la plus haute demeure
doit respecter une loi céleste, et la loi entière. Mais il a été très
difficile de faire entrer quoi que ce soit dans la tête de notre génération.
Cela a été comme fendre des nœuds de sapin avec un morceau de pain de maïs
en guise de coin et un potiron comme maillet. Même les saints sont lents à
comprendre.
Les saints peu disposés à apprendre
Il y a un certain nombre d'années que j'essaie de préparer l'esprit des
saints à recevoir les choses de Dieu; mais nous en voyons souvent certains
qui, après avoir souffert comme ils l'ont fait pour l'œuvre de Dieu,
s'effritent comme du verre dès qu'arrive quoi que ce soit de contraire à
leurs traditions: ils ne peuvent absolument pas résister au feu. Combien
pourront supporter une loi céleste, continuer et recevoir leur exaltation,
il m'est impossible de le dire, mais beaucoup sont appelés et peu sont élus
(21 janvier 1844). - H. C. 6:183-185.
Vues du prophète sur sa candidature à la présidence des États-Unis
Je n'aurais pas permis que mes amis utilisent mon nom de quelque manière que
ce soit comme président des États-Unis ou candidat à cet office si nous
avions pu, mes amis et moi, avoir la bénédiction de jouir de nos droits
religieux et civils en tant que citoyens américains, à savoir les droits que
la Constitution garantit d'une manière égale à tous ses citoyens. Mais ceci
est refusé à notre peuple depuis le commencement. De temps en temps la
persécution a déferlé sur notre tête dans certains endroits des États-Unis
comme des coups de tonnerre, à cause de notre religion; et aucune partie du
gouvernement ne s'est encore avancée à notre rescousse. Ceci étant, j'estime
que j'ai le droit sacré d'obtenir toute l'influence et tout le pouvoir qu'il
m'est possible d'obtenir légalement aux États-Unis pour la protection de
l'innocence lésée; et si je perds la vie dans une bonne cause, je suis
disposé à être sacrifié sur l'autel de la vertu, de la justice et de la
vérité pour la défense des lois et de la Constitution des États-Unis, si
c'est nécessaire, pour le bien général de l'humanité (8 février 1844). - H.
C. 6:210-211.
Mouvement vers l'Ouest envisagé pour l'Église
J'ai dit aux douze apôtres d'envoyer une délégation et d'examiner les
emplacements de la Californie et de l'Oregon et de trouver un bon endroit où
nous pourrons déménager lorsque le temple sera terminé et où nous pourrons
construire une ville en un jour, et avoir un gouvernement à nous, monter
dans les montagnes où le diable ne pourra pas nous déloger et vivre dans un
climat sain où nous pourrons vivre aussi vieux que nous en avons envie (20
février 1844). - H. C. 6:222.
Pour obtenir le salut il faut obéir aux lois de Dieu
J'ai... parlé aux gens pour leur montrer que pour obtenir le salut, nous ne
devons pas faire seulement certaines choses, mais bien tout ce que Dieu a
commandé. Les hommes peuvent tout prêcher et tout pratiquer sauf ce que Dieu
nous a commandé de faire, ils seront finalement damnés. Nous pouvons payer
la dîme sur la menthe, l'aneth et le cumin, et sur toutes sortes d'herbes,
et cependant ne pas obéir aux commandements de Dieu. Mon but est d'obéir et
d'apprendre aux autres à obéir à Dieu exactement dans tout ce qu'il nous dit
de faire. Peu importe que le principe soit populaire ou impopulaire, je
soutiendrai toujours un principe juste, même si je dois le faire seul (21
février 1844). - H. C. 6:223.
L'équipement pour l'exploration de l'Ouest
Me suis réuni avec les Douze dans la salle d'assemblée à propos de
l'expédition d'exploration vers l'Oregon et la Californie; Hyrum et Sidney
étaient présents. Je leur ai dit que je voulais une exploration de toute
cette région des montagnes. Le mieux serait peut-être d'aller directement à
Santa Fé. "Envoyez vingt-cinq hommes: qu'ils prêchent l'Évangile partout où
ils vont. Que parte celui qui peut réunir 500 dollars, un cheval et une
mule, un fusil à deux canons, un rayé, l'autre lisse, une selle et une
bride, une paire de revolvers, un grand couteau poignard et un bon sabre.
Désignez un chef et qu'il rassemble des volontaires. Je veux que quiconque
part soit roi et prêtre. Quand il arrivera dans les montagnes, il se peut
qu'il veuille parler avec son Dieu; quand il sera avec les nations sauvages,
avoir le pouvoir de gouverner, etc. Si nous n'obtenons pas de volontaires,
attendez jusqu'après l'élection" (23 février 1844). - H. C. 6:224.
Une prophétie sur la délivrance des saints
J'ai donné quelques instructions importantes et j'ai prophétisé que dans les
cinq ans, nous serions débarrassés de nos vieux ennemis, que ce soit les
apostats ou ceux du monde; et je dis aux frères de l'enregistrer, afin que
quand elle s'accomplira, ils n'aient pas besoin de dire qu'ils avaient
oublié cette parole (25 février 1844). - H. C. 6:225.
Ceux qui sont dignes recevront leurs dotations
Joseph dit à propos de ceux qui donnent pour le temple sous forme de biens:
nous voulons qu'ils l'apportent à la source appropriée et prennent garde
entre les mains de qui ils tombent, afin que cela soit inscrit dans les
livres de l'Église pour que ceux dont les noms se trouvent dans les livres
de l'Église soient les premiers à avoir le droit de recevoir leurs dotations
dans le temple. J'ai l'intention d'être moi-même le gardien de la porte lors
de la consécration, et quiconque n'a pas payé sa quote-part ne passera pas.
Réflexions sur des questions de politique
Pour ce qui est de la politique, je ne me soucie que peu de l'élection
présidentielle. Je ne donnerais pas la moitié autant pour l'office de
président des États-Unis que pour celui que je détiens maintenant comme
général de division de la légion de Nauvoo.
Nous avons tout autant le droit de créer un parti politique pour obtenir le
pouvoir de nous défendre que n'en ont les démagogues pour utiliser notre
religion pour obtenir du pouvoir pour nous détruire. En d'autres termes,
tout comme le monde a utilisé le pouvoir du gouvernement pour nous opprimer
et nous persécuter, de même il est juste que nous l'utilisions pour protéger
nos droits. Nous enfoncerons la populace en présentant un candidat comme
président.
Quand je jette un coup d'œil sur les journaux de l'Est et que je vois à quel
point je suis populaire, je crains moi-même d'être élu; mais si je devais
l'être, je ne dirais pas: "Votre cause est juste, mais je ne peux rien faire
pour vous."
Ce que j'ai dit dans mes vues concernant l'annexion du Texas est impopulaire
auprès de certains; il y en a qui s'y opposent. Certains des anti-mormons
sont de braves gens. Je le dis toutefois en espérant qu'ils se repentiront.
Ils sont opposés au Texas à cause de l'esclavage. Or c'est pour cette raison
même qu'on devrait le recevoir, afin que nous puissions veiller sur eux; car
des deux maux, nous devons rejeter le plus grand.
Le gouverneur Houston du Texas dit: "Si vous refusez de nous recevoir dans
les États-Unis, nous devons chercher protection auprès du gouvernement
britannique."
Ce serait certainement une mauvaise politique pour notre pays; les
Britanniques sont maintenant dans tout le pays, essayant de soudoyer tous
ceux qu'ils peuvent; et la première chose qu'ils feraient s'ils en prenaient
possession, ce serait de mettre les Noirs et les Indiens sous les armes, et
ils nous feraient une guerre d'attrition. Les officiers britanniques
parcourent maintenant tout le Texas pour créer un sujet de querelle avec
nous.
Il sera plus honorable de notre part de recevoir le Texas, de libérer les
Noirs et d'utiliser les Noirs et les Indiens contre nos ennemis. Ne laissez
pas partir le Texas, de peur que nos mères et les filles du pays ne nous
rient au nez; et s'il n'en est pas ainsi, Dieu n'a jamais parlé par aucun
prophète depuis le commencement du monde.
Il vaut bien mieux pour le pays de supporter quelques frais que de voir les
Indiens et les Anglais se jeter sur nous et nous détruire tous. Nous
devrions saisir tout le territoire que nous pouvons . Je connais beaucoup de
choses que je ne dis pas. On m'a offert des pots-de-vin, mais je les ai
rejetés.
Le gouvernement ne veut recevoir aucun conseil de ma part: il est
indépendant. Mais il devra aller en enfer et travailler à son salut avec
crainte et tremblement. Le Sud détient l'équilibre du pouvoir. En annexant
le Texas, je peux mettre fin à ce mal. Dès que le Texas serait annexé, je
libérerais les esclaves dans deux ou trois États, indemnisant leurs
propriétaires et envoyant les Noirs au Texas, et du Texas au Mexique, où
toutes les couleurs sont égales. Et si cela ne suffisait pas, je ferais
appel au Canada et l'annexerais (7 mars 1844). - H. C. 6:243-244.
Discours du prophète: Élias, Élie, le Messie
Il y a une différence entre l'esprit et l'office d'Élias et d'Élie. C'est
tout d'abord de l'esprit d'Élias que je veux parler; et pour en arriver au
sujet, je vais amener une partie du témoignage de l'Écriture et rendre le
mien.
En tout premier lieu qu'il suffise de dire que je suis allé dans les bois
pour interroger le Seigneur dans la prière sur sa volonté à mon sujet et
j'ai vu un ange et il a mis les mains sur ma tête et m'a ordonné pour être
prêtre selon l'ordre d'Aaron et pour détenir les clefs de cette prêtrise,
office qui consistait à prêcher la repentance et le baptême pour la
rémission des péchés et aussi à baptiser. Mais je fus informé de ce que cet
office n'allait pas jusqu'à l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit, que cet office-là était une œuvre plus grande et serait donnée
plus tard, mais que mon ordination était une œuvre préparatoire, une œuvre
de précurseur, qui était l'esprit d'Élias; car l'esprit d'Élias consistait à
précéder pour préparer le chemin pour ce qui est plus grand, ce qui était le
cas de Jean-Baptiste. Et il vint criant dans le désert: "Préparez le chemin
du Seigneur, aplanissez ses sentiers." Et il leur fut dit, s'ils pouvaient
le recevoir, que c'était l'esprit d'Élias; et Jean prit bien soin de dire au
peuple: "Il n'était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à
la lumière."
Il dit aux gens que sa mission était de prêcher la repentance et de baptiser
d'eau; mais c'était celui qui viendrait après lui qui baptiserait de feu et
du Saint-Esprit.
S'il avait été un imposteur, il aurait pu se mettre au travail en dehors de
ses limites et entreprendre d'accomplir des ordonnances qui n'appartenaient
pas à cet office et à cet appel, dans le cadre de l'esprit d'Élias.
La mission d'Élias est de préparer la voie
L'esprit d'Élias est de préparer la voie à une révélation plus grande de
Dieu qui est la prêtrise d'Élias ou la prêtrise à laquelle Aaron fut
ordonné. Et quand Dieu envoie un homme dans le monde pour préparer pour une
œuvre plus grande, détenant les clefs et le pouvoir d'Élias, on l'appelait
la doctrine d'Élias, et cela même dès les premiers temps du monde.
La mission de Jean se limitait à la prédication et au baptême; mais ce qu'il
faisait était légal, et quand Jésus-Christ se rendait auprès de n'importe
lequel des disciples de Jean, il le baptisait de feu et du Saint-Esprit.
Nous trouvons les apôtres dotés d'un plus grand pouvoir que Jean: leur
office était plus sous l'esprit et le pouvoir d'Élie que d'Élias.
Dans le cas de Philippe, quand il descendit en Samarie, alors qu'il était
sous l'esprit d'Élias, il baptisa des hommes et des femmes. Quand Pierre et
Jean l'apprirent, ils descendirent leur imposer les mains et ils reçurent le
Saint-Esprit. Ceci montre la distinction entre les deux pouvoirs.
Quand Paul se rendit auprès de certains disciples, il leur demanda s'ils
avaient reçu le Saint-Esprit. Ils dirent que non. Qui vous a donc baptisés?
Nous avons été baptisés du baptême de Jean. Non, Jean ne vous a pas
baptisés, car il faisait bien son travail. Et ainsi Paul alla et les
baptisa, car il savait quelle était la vraie doctrine, et il savait que Jean
ne les avait pas baptisés. Et il est étrange pour moi que des hommes qui ont
lu les Écritures du Nouveau Testament soient si éloignés de ces principes.
Ce que je voudrais bien vous faire comprendre, c'est la différence de
pouvoir dans les différentes parties de la prêtrise, de sorte que quand un
homme vient parmi vous en disant: "J'ai l'esprit d'Élias" vous sachiez s'il
est vrai ou faux; car quiconque vient, ayant l'esprit et le pouvoir d'Élias,
ne dépassera pas ses limites.
Jean ne dépassa pas ses limites, mais s'acquitta fidèlement de la partie qui
appartenait à son office; et toutes les parties du grand édifice doivent
être préparées correctement et affectées à la place qui leur revient; et il
est nécessaire de savoir qui détient les clefs du pouvoir et qui ne les
détient pas, sinon nous risquons d'être séduits. Celui qui détient les clefs
d'Élias a l'œuvre préparatoire. Mais si je passe beaucoup plus de temps à
converser sur l'esprit d'Élias, je n'aurai pas le temps de faire justice à
l'esprit et au pouvoir d'Élie.
C'est là l'Élias dont il est parlé dans les derniers jours, et c'est là
l'obstacle sur lequel beaucoup se sont divisés, pensant que le temps était
passé à l'époque de Jean et du Christ, et ne serait plus. Mais l'esprit
d'Élias m'a été révélé et je sais qu'il est vrai; c'est pourquoi je parle
avec hardiesse, car je sais en vérité que ma doctrine est vraie.
La mission d'Élie
Passons maintenant à Élie. L'esprit, le pouvoir et l'appel d'Élie c'est que
vous avez le pouvoir de détenir les clefs des révélations, des ordonnances,
des oracles, des pouvoirs et des dotations de la plénitude de la Prêtrise de
Melchisédek et du royaume de Dieu sur la terre et de recevoir, d'obtenir et
d'accomplir toutes les ordonnances appartenant au royaume de Dieu, allant
même jusqu'à sceller le cœur des pères aux enfants et le cœur des enfants
aux pères, à savoir ceux qui sont au ciel.
Malachie dit: "Je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de
l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères
à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne
vienne frapper le pays d'interdit."
Ce que je recherche c'est la connaissance de Dieu et je prends mes
dispositions pour la recevoir. Que devons-nous entendre par là dans les
derniers jours?
Du temps de Noé, Dieu détruisit le monde par un déluge et il a promis de le
détruire par le feu dans les derniers jours: mais avant que cela ne se
produise, Élie viendrait d'abord et ramènerait le cœur des pères aux
enfants, etc.
Voici maintenant le point important. Qu'est-ce que cet office et cette œuvre
d'Élie? C'est un des sujets les plus grands et les plus importants que Dieu
ait révélés. Il enverrait Élie pour sceller les enfants aux pères et les
pères aux enfants.
Pour les vivants et les morts
Ceci se limitait-il simplement aux vivants, pour régler les difficultés des
familles sur la terre? Absolument pas. C'était une œuvre bien plus grande.
Élie, que ferais-tu si tu étais ici? Limiterais-tu ton œuvre aux seuls
vivants? Non: je vous renverrai aux Écritures, où le sujet est clair:
c'est-à-dire que sans nous ils ne pourraient être rendus parfaits, ni nous
sans eux; les pères sans les enfants, ni les enfants sans les pères. Je
voudrais que vous compreniez ce sujet, car il est important; et si vous le
recevez, c'est là l'esprit d'Élie, que nous rachetions nos morts et nous
reliions à nos pères qui sont au ciel et scellions nos morts pour qu'ils se
lèvent dans la première résurrection; et c'est ici que nous voulons que le
pouvoir d'Élie scelle ceux qui demeurent sur la terre à ceux qui demeurent
au ciel. Tel est le pouvoir d'Élie et les clefs du royaume de Jéhovah.
Le scellement sur la terre et au ciel
Supposons un cas. Supposons que le grand Dieu qui demeure au ciel se révèle
à frère Cutler, ici, en ouvrant les cieux, et lui dise: Je décrète que tout
ce que tu scelleras sur la terre avec ton décret, je le scellerai au ciel;
vous avez donc le pouvoir; peut-il être enlevé? Non. Alors ce que vous
scellez sur la terre, par les clefs d'Élie, est scellé au ciel; et c'est là
le pouvoir d'Élie et c'est là la différence entre l'esprit et le pouvoir
d'Élias et d'Élie; car alors que l'esprit d'Élias est un précurseur, le
pouvoir d'Élie est suffisant pour affermir notre vocation et notre élection;
et la même doctrine, où nous sommes exhortés à tendre à ce qui est parfait,
sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes, de
l'imposition des mains, de la résurrection des morts, etc.
Nous ne pouvons être parfaits sans les pères, etc. Nous devons avoir des
révélations d'eux, et nous pouvons voir que la doctrine de la révélation
transcende de loin la doctrine de l'absence de révélation, tout comme la
connaissance est au-dessus de l'ignorance; car une vérité révélée du ciel
vaut toutes les idées sectaires qui existent. Cet esprit d'Élie fut
manifesté du temps des apôtres, en livrant certains aux tourments de Satan,
afin qu'ils soient sauvés au jour du Seigneur Jésus. Ils furent scellés par
l'esprit d'Élie à la damnation de l'enfer jusqu'au jour du Seigneur, ou la
révélation de Jésus-Christ.
Voilà la doctrine de l'élection sur laquelle le monde s'est tellement
querellé; mais il n'y connaît rien.
Déchoir de la grâce
La doctrine sur laquelle les presbytériens et les méthodistes se sont
tellement querellés: une fois dans la grâce, toujours dans la grâce, ou le
fait de déchoir de la grâce, je vais en dire un mot. Les uns et les autres
ont tort. La vérité suit un chemin qui se situe entre eux deux, car tandis
que le presbytérien dit: "Une fois dans la grâce, on ne peut tomber", le
méthodiste dit: "Vous pouvez avoir la grâce aujourd'hui, en déchoir demain,
avoir de nouveau la grâce le jour suivant et ainsi de suite, en changeant
continuellement." Mais la doctrine des Écritures et l'esprit d'Élie
montreraient que tous deux ont tort et suivraient un chemin entre les deux;
car selon l'Écriture, si les hommes ont reçu la bonne parole de Dieu et
goûté les puissances du siècle à venir, s'ils tombent, il est impossible de
les renouveler, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et
l'exposent à l'ignominie; il est donc possible de déchoir; vous ne pourriez
être renouvelés et le pouvoir d'Élie ne peut pas sceller contre ce péché,
car c'est une réserve qui est faite dans les sceaux et le pouvoir de la
prêtrise.
Je rendrai claires toutes les doctrines que je présente et elles se
tiendront sur une base ferme, et je défie le monde, car je m'abriterai sous
le large couvert des ailes de l'œuvre dans laquelle je suis engagé. Peu
m'importe que l'enfer déborde; je le considère simplement comme je
considérerais le bruit des épines sous la chaudière.
Il n'y a pas de pardon pour les assassins
Un assassin, par exemple, quelqu'un qui verse le sang innocent, ne peut pas
avoir le pardon. David rechercha soigneusement, dans les larmes, la
repentance auprès de Dieu pour le meurtre d'Urie. Mais il ne pouvait
l'obtenir qu'en passant par l'enfer: il reçut la promesse que son âme ne
serait pas laissée en enfer.
Bien que David fût roi, il n'obtint jamais l'esprit et le pouvoir d'Élie ni
la plénitude de la prêtrise; et la prêtrise qu'il reçut et le trône et le
royaume de David lui seront enlevés et donnés dans les derniers jours à un
autre du nom de David suscité dans son lignage.
Pierre parla du même sujet le jour de la Pentecôte, mais la foule n'obtint
pas la dotation que Pierre avait; mais plusieurs jours plus tard, les gens
demandèrent: "Que ferons-nous?" Pierre dit: "Plût au ciel que vous l'eussiez
fait dans l'ignorance", parlant de la crucifixion du Seigneur, etc. Il ne
leur dit pas: "Repentez-vous et soyez baptisés pour la rémission de vos
péchés", mais "Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés
soient effacés, quand des temps de rafraîchissement viendront de la part du
Seigneur" (Actes 3:19) .
Tel est le cas des assassins. Ils ne pouvaient être baptisés pour la
rémission des péchés, car ils avaient versé le sang innocent.
De plus: la doctrine ou le pouvoir de scellement d'Élie est comme suit: si
vous avez le pouvoir de sceller sur la terre et au ciel alors nous devons
faire preuve de sagesse. En tout premier lieu allez sceller à vous sur la
terre vos fils et vos filles, scellez-vous vous-mêmes à vos pères dans la
gloire éternelle, avancez et n'allez pas en arrière, mais faites preuve d'un
peu de sagesse et scellez tous ceux que vous pouvez, et quand vous arriverez
au ciel dites à votre Père que ce que vous avez scellé sur la terre doit
être scellé au ciel. Je passerai la porte du ciel et réclamerai ceux que je
scelle et ceux qui me suivent, moi et mon conseil. Le Seigneur m'a dit un
jour que ce que je demandais je l'aurais. J'ai eu peur de demander à Dieu de
tuer mes ennemis de peur que par hasard certains d'entre eux se repentent.
J'ai demandé peu de temps après que le Seigneur me délivre des mains du
gouverneur du Missouri et si c'était nécessaire pour y arriver, qu'il
l'emporte; et la première nouvelle qui nous est ensuite venue de là c'était
que le gouverneur Reynolds s'était suicidé. Et je dirai maintenant: prends
garde, ô terre, de lutter contre les saints de Dieu et de verser le sang
innocent; car du temps d'Élie, ses ennemis marchèrent sur lui et du feu fut
appelé du haut des cieux et les détruisit.
La mission du Messie
L'Esprit d'Élias vient en premier lieu, Élie ensuite et enfin le Messie.
Élias est un précurseur qui prépare le chemin, et l'esprit et le pouvoir
d'Élie doivent suivre, détenant les clefs du pouvoir, construisant le temple
jusqu'à la pierre de faîte, mettant les sceaux de la Prêtrise de Melchisédek
sur la maison d'Israël et préparant tout; alors le Messie vient dans son
temple, ce qui vient en dernier lieu.
Le Messie est au-dessus de l'esprit et du pouvoir d'Élie car il a fait le
monde et était ce rocher spirituel pour Moïse dans le désert. Élie devait
venir préparer le chemin et édifier le royaume avant la venue du grand jour
du Seigneur, bien que l'esprit d'Élias pût le commencer.
J'ai interrogé le Seigneur sur sa venue; et pendant que j'interrogeais le
Seigneur, il a donné un signe et il a dit: "Du temps de Noé j'ai mis un arc
dans les cieux comme symbole et signe de ce que le Seigneur ne viendrait pas
au cours d'une année où on verrait l'arc-en-ciel; mais que cette année-là il
y aurait les semailles et la moisson; mais le jour où vous verrez que l'arc
aura été retiré ce sera le signe qu'il y aura la famine, la peste et une
grande détresse parmi les nations.
Mais je prends sur moi la responsabilité de prophétiser au nom du Seigneur
que le Christ ne viendra pas cette année comme l'a prophétisé Miller, car
nous avons vu l'arc; et je prophétise aussi, au nom du Seigneur, que le
Christ ne viendra pas dans quarante ans; et si Dieu a jamais parlé par ma
bouche, il ne viendra pas au cours de cette période de temps.
Jésus-Christ n'a jamais révélé à personne le moment précis où il viendrait.
Allez lire les Écritures: vous ne pourrez rien trouver qui spécifie l'heure
exacte à laquelle il viendra; et tous ceux qui le disent sont de faux
instructeurs.
Il y a des choses importantes concernant la fonction du Messie dans
l'organisation du monde dont je parlerai plus tard. Que le Dieu
tout-puissant vous bénisse et déverse son esprit sur vous, telle est la
prière de votre indigne serviteur. Amen (10 mars 1844). - H. C. 6:249-254.
Le pouvoir de la vérité
Le président Joseph Smith se leva de nouveau et dit: En ce qui concerne le
pouvoir que j'ai sur l'esprit des hommes, je dirai: c'est en conséquence du
pouvoir existant dans les doctrines qu'en tant qu'instrument entre les mains
de Dieu je leur ai présentées, et pas parce que j'ai exercé une quelconque
coercition. Je voudrais vous demander si j'ai acquis une partie quelconque
de ce pouvoir d'une manière injuste? Si je n'ai pas défendu ma cause à la
porte? Je demande: ai-je jamais exercé une coercition quelconque sur un
homme quelconque? Ne lui ai-je pas donné la liberté de refuser de croire à
n'importe quelle doctrine que je lui ai prêchée, s'il lui semblait bon?
Pourquoi mes ennemis ne s'attaquent-ils pas à la doctrine? Ils ne peuvent
pas le faire: c'est la vérité et je suis comme la voix de celui qui crie
dans le désert: "Repentez-vous de vos péchés et préparez la voie pour la
venue du Fils de l'Homme; car le royaume de Dieu est venu à vous, et
dorénavant la cognée est mise à la racine de l'arbre; tout arbre qui ne
produit pas de bons fruits, le Dieu tout-puissant et non Joe Smith le
coupera et le jettera au feu." (24 mars 1844). - H. C. 6:273.
"Le discours sur King Follett"
L'Être et le genre d'Être que Dieu est; l'immortalité de l'intelligence de
l'homme
par Joseph Smith le prophète
Le président Joseph Smith prononça le discours suivant, à la conférence de
l'Église d'avril 1844, devant vingt mille saints environ; c'est l'oraison
funèbre de King Follett rapportée par William Richards, Wilford Woodruff,
Thomas Bullock et William Clayton. Ce discours fut publié pour la première
fois le 15 août 1844 dans le Times and Seasons. Il ne s'agit pas d'un
rapport sténographique, mais d'un rapport soigneusement et habilement
rédigé, composé par ces hommes qui étaient formés à établir des rapports et
à prendre des notes. Il y a manifestement quelques imperfections dans le
rapport et certaines pensées exprimées par le prophète qui n'ont pas été
rendues d'une manière tout à fait complète; néanmoins il contient beaucoup
de vérités admirables concernant les sujets traités et par conséquent
précieux en ce qu'il nous permet de mieux comprendre que ce n'aurait été le
cas autrement. (Note de B. H. Roberts.)
Saints bien-aimés, je demande l'attention de l'assemblée pendant que je vous
parle sur le sujet des morts. Le décès de notre frère bien-aimé, King
Follett, qui fut écrasé dans un puits par la chute d'un bac de pierres a été
la raison immédiate qui m'a amené à ce sujet. Ses amis et ses parents m'ont
demandé de parler, mais attendu qu'il y en a beaucoup dans cette assemblée
qui vivent dans cette ville aussi bien qu'ailleurs, qui ont perdu des amis,
je me sens disposé à parler du sujet d'une manière générale, et vous
présente mes idées dans la mesure où j'en suis capable, et dans la mesure où
je serai inspiré par le Saint-Esprit de m'étendre sur ce sujet.
J'ai besoin de vos prières et de votre foi pour que j'aie les instructions
du Dieu tout-puissant et le don du Saint-Esprit pour exposer des choses qui
sont vraies et que vous pouvez saisir facilement et que le témoignage
apporte dans votre cœur et votre esprit la conviction de la véracité de ce
que je vais dire. Priez pour que le Seigneur me fortifie les poumons, arrête
les vents et fasse apparaître les prières des saints au ciel, afin qu'elles
entrent dans les entrailles du Seigneur des armées, car les prières
ferventes des justes ont une grande efficacité. Il y a de la force ici et je
crois vraiment que vos prières seront entendues.
Avant d'entrer pleinement dans l'examen du sujet que j'ai devant moi, je
voudrais préparer le terrain et prendre le sujet par son début afin que vous
le compreniez. Je ferai quelques préliminaires pour que vous compreniez le
sujet quand j'y arriverai. Je n'ai pas l'intention de vous flatter les
oreilles par une abondance superflue de mots ou d'éloquence ou par beaucoup
d'érudition; mais j'ai l'intention de vous édifier par les vérités simples
du ciel.
La nature de Dieu
En premier lieu, je voudrais revenir au commencement, au matin de la
création. C'est là que nous devons chercher notre point de départ pour
comprendre et connaître complètement la volonté, les desseins et les décrets
du grand Élohim qui siège dans les cieux là-haut comme il y siégeait à la
création de notre monde. Il est nécessaire que nous comprenions ce que Dieu
était lui-même au commencement. Si nous commençons correctement, il est
facile d'avancer tout le temps correctement; mais si nous prenons un mauvais
départ, nous risquons d'aller dans la mauvaise direction, et il peut être
difficile de se remettre sur la bonne route. Il n'y a que très peu d'êtres
dans le monde qui comprennent correctement la nature de Dieu. La grande
majorité de l'humanité ne comprend rien, que ce soit ce qui est passé, ou ce
qui est à venir, en ce qui concerne ses rapports avec Dieu. Elle ne sait ni
ne comprend la nature de ces rapports et par conséquent elle ne sait pas
grand-chose de plus que la bête brute ou plus que manger, boire et dormir.
C'est tout ce que l'homme sait de Dieu ou de son existence à moins que ce ne
soit donné par l'inspiration du Tout-Puissant.
Si un homme n'apprend rien de plus que manger, boire et dormir et ne
comprend rien des desseins de Dieu, l'animal comprend les mêmes choses. Il
mange, boit, dort et n'en sait rien de plus sur Dieu; cependant il en sait
autant que nous à moins que nous ne soyons à même de comprendre par
l'inspiration du Dieu tout-puissant. Si les hommes ne comprennent pas la
personnalité de Dieu, ils ne se comprennent pas eux-mêmes. Je veux retourner
au commencement et ainsi élever votre esprit à une sphère plus haute et à
une compréhension plus sublime que ce à quoi l'esprit humain aspire
généralement.
Quel genre d'être Dieu est-il?
Je voudrais demander à cette assemblée, à tous les hommes, toutes les femmes
et tous les enfants de répondre dans leur propre cœur à la question: quel
genre d'être Dieu est-il? Interrogez-vous; tournez vos pensées vers votre
cœur et dites s'il y en a parmi vous qui l'ont vu, l'ont entendu ou ont
communié avec lui. C'est une question qui pourra retenir longtemps votre
attention. Je répète la question: quel genre d'être Dieu est-il? Y a-t-il un
homme ou une femme qui le sait? Y en a-t-il parmi vous qui l'ont vu, l'ont
entendu ou ont communié avec lui? Nous avons ici la question qui va
peut-être dorénavant retenir votre attention. Les Écritures nous apprennent
que "la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu,
et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ."
Si un homme ne connaît pas Dieu et demande quel genre d'être il est, s'il
sonde diligemment son propre cœur, si la déclaration de Jésus et des apôtres
est vraie, il se rendra compte qu'il n'a pas la vie éternelle; car il ne
peut y avoir de vie éternelle selon aucun autre principe.
Mon premier objectif est de découvrir la nature du seul Dieu sage et vrai et
le genre d'être qu'il est; et si j'ai la chance d'être homme à comprendre
Dieu et d'expliquer ou de communiquer les principes à votre cœur pour que
l'Esprit les scelle sur vous, alors que chaque homme et chaque femme reste
dorénavant assis en silence, mette les mains sur la bouche et ne lève plus
jamais la main ou la voix ni ne dise quoi que ce soit contre l'homme de Dieu
ou les serviteurs de Dieu. Mais si je n'y arrive pas, il devient de mon
devoir de renoncer à toute autre prétention aux révélations et aux
inspirations ou à être prophète; et je serais comme le reste du monde: un
faux docteur, je serais traité comme un ami et personne ne chercherait à
m'ôter la vie. Mais si tous les docteurs de religion étaient suffisamment
honnêtes pour renoncer à leurs prétentions à la piété alors que leur
ignorance de la connaissance de Dieu est rendue manifeste, ils seraient tous
au moins dans d'aussi mauvais draps que moi, et vous pourriez aussi bien
ôter la vie aux autres faux docteurs qu'à moi si je suis faux. Si un homme
est autorisé à m'ôter la vie parce qu'il pense et dit que je suis un faux
docteur, alors en vertu du même principe nous devrions être justifiés si
nous ôtions la vie à tous les faux docteurs, et où s'arrêterait l'effusion
du sang? Et qui n'en souffrirait pas ?
Le droit sacré à la liberté religieuse
Mais ne vous en prenez à personne à cause de sa religion; et tous les
gouvernements devraient permettre à chacun de jouir de sa religion sans être
molesté. Personne n'est autorisé à ôter la vie pour des raisons de
divergences de religion, ce que toutes les lois et tous les gouvernements
devraient tolérer et protéger, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Tout
homme a le droit naturel, et dans notre pays le droit constitutionnel d'être
faux prophète aussi bien que vrai prophète. Si je montre en vérité que j'ai
la vérité de Dieu et montre que quatre-vingt-dix-neuf sur cent de ceux qui
se disent pasteurs d'un culte religieux sont de faux docteurs n'ayant aucune
autorité, alors qu'ils prétendent détenir les clefs du royaume de Dieu sur
la terre et si je devais les tuer parce qu'ils sont de faux docteurs, le
monde entier serait noyé sous un déluge de sang.
Je prouverai que le monde se trompe en montrant ce que Dieu est. Je vais
partir à la recherche de Dieu, car je veux que vous le connaissiez tous et
soyez familiarisés avec lui; et si je vous amène à le connaître, toutes les
persécutions contre moi devraient cesser. Vous saurez alors que je suis son
serviteur, car je parle comme ayant autorité.
Dieu est un homme parvenu à l'exaltation
Je vais remonter au commencement avant que le monde fût pour montrer quelle
sorte d'Être Dieu est. Quelle sorte d'Être Dieu était-il au commencement?
Ouvrez les oreilles et entendez, vous toutes, extrémités de la terre, car je
vais vous le prouver par la Bible et vous dire les desseins de Dieu à propos
du genre humain et pourquoi il se mêle des affaires des hommes.
Dieu lui-même a jadis été tel que nous sommes maintenant et est un homme
exalté et siège sur son trône dans les cieux là-haut! Voilà le grand secret.
Si le voile était déchiré aujourd'hui et si le grand Dieu qui maintient
notre monde dans son orbite et qui soutient tous les mondes et toutes choses
par son pouvoir devait se rendre visible - je dis, si vous deviez le voir
aujourd'hui, vous le verriez sous la forme d'un homme - comme vous-mêmes
dans toute la personne, l'image et la forme mêmes d'un homme; car Adam fut
créé à la manière, à l'image et à la ressemblance mêmes de Dieu, reçut des
instructions de lui et marcha, parla et conversa avec lui, comme un homme
parle et communie avec un autre.
Pour comprendre le sujet des morts, pour la consolation de ceux qui pleurent
la perte de leurs amis, il est nécessaire de comprendre la nature et l'être
de Dieu et comment il en est arrivé là; car je vais vous dire comment Dieu
en est venu à être Dieu. Nous avons imaginé et supposé que Dieu a été Dieu
de toute éternité. Je vais réfuter cette idée et écarter le voile pour que
vous puissiez voir.
Ce sont là des idées incompréhensibles pour certains, mais elles sont
simples. Le premier principe de l'Évangile est de connaître avec certitude
la nature de Dieu et de savoir que nous pouvons converser avec lui comme un
homme converse avec un autre, et qu'il a jadis été un homme comme nous; oui,
que Dieu lui-même, notre Père à tous, a demeuré sur une terre tout comme
Jésus-Christ lui-même; et je vais le montrer par la Bible.
Le pouvoir du Père et du Fils
Je voudrais être dans un endroit convenable pour le dire, je voudrais avoir
la trompette d'un archange pour pouvoir raconter l'histoire d'une manière
telle que la persécution cesserait à jamais. Qu'est-ce que Jésus a dit?
(Écoutez bien cela, frère Rigdon!) Les Écritures nous apprennent que Jésus
dit: Comme le Père a le pouvoir en lui-même, de même le Fils a le pouvoir
... de faire quoi? Eh bien, ce que le Père a fait. La réponse est évidente:
de donner son corps et de le reprendre. Jésus, que vas-tu faire? Donner ma
vie comme mon Père l'a fait, et la reprendre. Le croyons-nous? Si vous ne le
croyez pas, vous ne croyez pas à la Bible . Les Écritures le disent et je
défie toute l'érudition, toute la sagesse et tous les pouvoirs combinés de
la terre et de l'enfer réunis de le réfuter.
C'est donc ici qu'est la vie éternelle: connaître le seul Dieu sage et vrai;
et il faut que vous appreniez comment être vous-mêmes des dieux, et être
rois et prêtres de Dieu exactement comme tous les dieux l'ont fait avant
vous , à savoir en passant d'un petit degré à l'autre et d'une petite
capacité à une plus grande; de grâce en grâce, d'exaltation en exaltation,
jusqu'à ce que vous parveniez à la résurrection des morts et soyez capables
de demeurer dans les embrasements éternels et de siéger en gloire, comme le
font ceux qui sont assis sur leurs trônes dans la puissance éternelle. Et je
tiens à ce que vous sachiez que Dieu, dans les derniers jours, tandis que
certains proclament son nom, ne se joue pas de vous ou de moi.
Les justes demeureront dans des embrasements éternels
Ce sont là les premiers principes de la consolation. Quelle consolation pour
une personne endeuillée quand elle est appelée à se séparer de son mari, de
sa femme, de son père, de sa mère, de son enfant ou d'un parent qui lui est
cher, que de savoir que bien que la tente terrestre soit déposée et se
dissolve, ils se relèveront pour demeurer dans des embrasements éternels
dans la gloire immortelle pour ne plus s'affliger, souffrir ou mourir; mais
ils seront héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ. Qu'est-ce que
c'est? C'est hériter le même pouvoir, la même gloire et la même exaltation
jusqu'à ce que vous arriviez à être un Dieu et montiez sur le trône du
pouvoir éternel, tout comme ceux qui nous ont précédés. Qu'a fait Jésus? Eh
bien: je fais ce que j'ai vu faire par mon Père lors de la création du
monde. Mon Père a travaillé avec crainte et tremblement pour obtenir son
royaume, et je dois faire de même; et lorsque j'aurai obtenu mon royaume, je
le présenterai à mon Père, afin qu'il puisse recevoir royaume sur royaume,
et cela l'exaltera en gloire. Il passera alors à une plus haute exaltation
et je prendrai sa place, et deviendrai ainsi moi-même exalté. Ainsi Jésus
marche sur les traces de son Père, et hérite ce que Dieu a hérité
auparavant; et ainsi Dieu est glorifié et exalté dans le salut et
l'exaltation de tous ses enfants. C'est d'une clarté qui ne permet aucune
discussion et vous apprendrez ainsi quelques-uns des premiers principes de
l'Évangile sur lesquels on a dit tant de choses.
Lorsque vous grimpez une échelle, vous devez commencer par le bas et monter
échelon par échelon jusqu'à ce que vous arriviez au sommet; il en va de même
des principes de l'Évangile: vous devez commencer par le premier et
continuer jusqu'à ce que vous appreniez tous les principes de l'exaltation.
Mais il se passera beaucoup de temps lorsque vous aurez traversé le voile
avant que vous ne les ayez appris. Il n'est pas question de saisir tout cela
dans ce monde; ce sera une grande œuvre que d'apprendre notre salut et notre
exaltation même au-delà de la tombe. Je suppose qu'il ne m'est pas permis de
me lancer dans l'examen de quelque chose qui n'est pas contenu dans la
Bible. Si je le faisais, il y a ici, je pense, tant d'hommes plus que sages
qu'ils crieraient "trahison" et me mettraient à mort. Je vais donc utiliser
la vieille Bible et vais me faire commentateur aujourd'hui.
Signification des Écritures hébraïques
Je vais commenter le tout premier mot hébreu de la Bible; je vais commenter
la toute première phrase de l'histoire de la création dans la Bible:
Beréchith. Je vais analyser le mot Beth: dans, par, grâce à, et tout le
reste. Roch: la tête. ith: terminaison grammaticale. Quand l'homme inspiré
l'écrivit, il n'y mit pas le beth. Un vieux Juif sans autorité a ajouté le
mot; il pensait que c'était dommage de commencer en parlant de la tête! Au
début la phrase disait: "La tête [le chef] des dieux produisit les dieux."
Tel est le vrai sens des mots. Bara signifie produire. Si vous ne le croyez
pas, vous ne croyez pas l'érudit de Dieu. Les érudits ne peuvent pas vous en
enseigner plus que ce que je vous ai dit. Ainsi le Dieu de tête [le chef des
dieux] produisit les dieux dans le grand conseil.
Je vais le transposer et le simplifier en anglais. O avocats, docteurs et
prêtres qui m'avez persécuté, je vais vous faire savoir que le Saint-Esprit
s'y connaît comme vous. Le chef des dieux réunit les dieux et siégea dans un
grand conseil pour produire le monde. Les sublimes conseillers siégeaient à
la tête dans les cieux là-haut et contemplèrent la création des mondes qui
furent créés à l'époque. Quand je dis docteurs et avocats, j'entends par là
les docteurs et les hommes de loi des Écritures. Je l'ai fait jusqu'à
présent sans explication, pour que les avocats s'agitent et que tout le
monde se moque d'eux. Certains savants docteurs pourraient se mettre en tête
que les Écritures disent ceci et cela; et nous pourrions croire les
Écritures; il ne faut pas les changer. Mais je vais vous montrer une erreur
qui s'y trouve.
J'ai une vieille édition du Nouveau Testament en latin, en hébreu, en
allemand et en grec. Je lis depuis un certain temps la version allemande et
je constate que c'est la traduction la plus correcte et qui correspond le
mieux aux révélations que Dieu me donne depuis quatorze ans. Elle parle de
Jacobus, fils de Zébédée. Cela signifie Jacob. Dans le Nouveau Testament
anglais, il est traduit par James [Jacques]. Or si Jacob avait les clefs,
vous pourriez parler de James à toute éternité sans jamais obtenir les
clefs. Au vingt et unième verset du quatrième chapitre de Matthieu, ma
vieille édition allemande donne le mot Jacob au lieu de James.
Les docteurs (je veux dire les docteurs de la loi, pas de médecine) disent:
"Si vous prêchez quoi que ce soit qui n'est pas conforme à la Bible, nous
crierons à la trahison." Comment pouvons-nous échapper à la damnation de
l'enfer si Dieu n'est pas avec nous et ne nous donne pas des révélations?
Les hommes nous lient de chaînes. Le latin dit Jacobus, ce qui signifie
Jacob, l'hébreu dit Jacob, le grec dit Jacob et l'allemand dit Jacob; nous
avons ici le témoignage de quatre contre un. Je remercie Dieu d'avoir ce
vieux livre; mais je le remercie davantage pour le don du Saint-Esprit. J'ai
le plus vieux livre du monde; mais j'ai aussi le plus vieux livre dans mon
cœur, le don du Saint-Esprit. Les Testaments, je les ai tous les quatre.
Venez ici, savants, et lisez si vous le pouvez. Je n'aurais pas introduit ce
témoignage si ce n'était pour appuyer le mot roch - la tête, le Père des
Dieux. Je n'aurais pas parlé si ce n'était pour montrer que j'ai raison.
Un conseil des Dieux
Au commencement, la tête [chef] des Dieux convoqua un conseil des Dieux; et
ils se réunirent et mirent sur pied un plan pour créer le monde et le
peupler. Quand nous commençons à apprendre de cette façon, nous commençons à
apprendre le seul vrai Dieu et le genre d'Être que nous avons à adorer.
Connaissant Dieu, nous commençons à savoir comment nous approcher de lui et
comment demander de manière à recevoir une réponse. Quand nous comprenons la
nature de Dieu et savons comment venir à lui, il commence à nous dévoiler
les cieux et à tout nous dire à son sujet. Quand nous sommes prêts à venir à
lui, il est prêt à venir à nous. Je demande maintenant à tous les érudits
qui m'écoutent pourquoi les érudits qui prêchent le salut disent que Dieu a
créé les cieux et la terre du néant? La raison en est qu'ils ne sont pas
instruits des choses de Dieu et n'ont pas le don du Saint-Esprit; ils
considèrent que c'est blasphème de la part de qui que ce soit de contredire
leur idée. Si vous leur dites que Dieu a fait le monde de quelque chose, ils
vous traiteront d'imbéciles. Mais je suis érudit et j'en sais plus que le
monde entier réuni. Le Saint-Esprit en sait plus en tout cas et est en moi
et il en sait plus que le monde entier, et je vais m'associer à lui.
Signification du mot créer
Demandez aux savants docteurs pourquoi ils disent que le monde a été fait de
rien; ils répondront: "La Bible ne dit-elle pas qu'il a créé le monde?" Et
ils déduisent, du mot créer, qu'il a dû être fait de rien. Or le mot créer
vient du mot bara qui ne signifie pas créer de rien; il signifie organiser
tout comme un homme organiserait des matériaux et construirait un navire .
Nous en déduisons donc que Dieu avait des matériaux pour organiser le monde
à partir du chaos, de la matière chaotique, qui est l'élément, et dans
laquelle demeure toute la gloire. L'élément existait depuis que Dieu
existait. Les principes de l'élément sont des principes qu'il est absolument
impossible de détruire; on peut les organiser et les réorganiser, mais pas
les détruire. Ils n'ont jamais eu de commencement et ne peuvent avoir de fin
.
L'intelligence immortelle
J'ai un autre sujet sur lequel je veux m'étendre, qui est de nature à
exalter l'homme; mais il m'est impossible de beaucoup en parler. Je vais
donc simplement y toucher, car le temps ne me permettra pas de tout dire. Il
est lié au sujet de la résurrection des morts, à savoir l'âme, l'esprit de
l'homme, l'esprit immortel . D'où vient-il? Tous les savants et tous les
docteurs en théologie disent que Dieu l'a créé au commencement, mais il n'en
est pas ainsi: l'idée même diminue l'homme dans mon estime. Je ne crois pas
en cette doctrine: je suis mieux informé que cela. Écoutez, vous toutes,
extrémités du monde; car Dieu me l'a dit, et si vous ne me croyez pas, cela
n'ôtera pas sa valeur à la vérité. Si quelqu'un n'y croit pas, je lui ferai
avoir l'air idiot avant d'en avoir fini. Je vais parler de choses plus
nobles.
Nous disons que Dieu lui-même est un Être qui a une existence indépendante.
Qui vous l'a dit? C'est certainement correct, mais comment cela vous est-il
venu à l'esprit? Qui vous a dit que l'homme n'a pas existé de la même
manière en vertu des mêmes principes? L'homme existe bel et bien selon les
mêmes principes. Dieu a fait une tente et y a mis un esprit et elle est
devenue une âme vivante (ouvre la vieille Bible). Que dit l'hébreu? L'hébreu
ne dit pas que Dieu a créé l'esprit de l'homme. Il dit: "Dieu fit l'homme de
la terre et mit en lui l'esprit d'Adam et ainsi il y eut un corps vivant."
L'esprit ou intelligence que l'homme possède est coégal à Dieu lui-même. Je
sais que mon témoignage est vrai; par conséquent quand je parle à ces
personnes qui sont dans le deuil, qu'est-ce qu'elles ont perdu? Leurs
parents et leurs amis ne sont séparés de leur corps que pendant un peu de
temps: leur esprit qui a existé avec Dieu n'a quitté sa tente d'argile que
pour un petit instant pour ainsi dire; et existe maintenant dans un endroit
où il converse avec les autres comme nous le faisons sur la terre. Je
m'étends sur l'immortalité de l'esprit de l'homme. Est-il logique de dire
que l'intelligence des esprits est immortelle et cependant qu'elle a eu un
commencement? L'intelligence des esprits n'a pas de commencement et n'aura
pas de fin. C'est de la bonne logique. Ce qui a un commencement peut avoir
une fin. Il n'y a jamais eu de moment où il n'y a pas eu d'esprits; car ils
sont coégaux [coéternels] avec notre Père céleste.
Je veux raisonner davantage sur l'esprit de l'homme; car je m'attarde sur le
corps et l'esprit de l'homme, sur le sujet des morts. Je tire mon anneau de
mon doigt et le compare à l'esprit de l'homme, à la partie mortelle, parce
qu'elle n'a pas de commencement. Supposez que vous le coupiez en deux. À ce
moment-là, il a un commencement et une fin, mais réunissez-le, et il
continue en une ronde éternelle. Il en va de même de l'esprit de l'homme.
Comme le Seigneur vit, s'il a eu un commencement, il aura une fin. Tous les
insensés, les savants et les sages depuis le commencement de la création,
qui disent que l'esprit de l'homme a eu un commencement, prouvent qu'il doit
avoir une fin; et si cette doctrine est vraie, alors la doctrine de
l'annihilation serait vraie. Mais si j'ai raison, je peux proclamer avec
hardiesse sur tous les toits que Dieu n'a absolument jamais eu le pouvoir de
créer l'esprit de l'homme. Dieu lui-même ne pouvait pas se créer.
L'intelligence est éternelle et existe en vertu d'un principe existant par
lui-même. Elle est un esprit d'âge en âge, et il n'est pas question de
création en ce qui la concerne. Tous les esprits que Dieu a jamais envoyés
dans le monde peuvent se développer.
Le pouvoir d'avancer dans la connaissance
Les premiers principes de l'homme existent indépendamment en Dieu. Dieu
lui-même, se trouvant au milieu des esprits et de la gloire, vit, parce
qu'il était plus intelligent, qu'il était utile d'instituer des lois grâce
auxquelles le reste aurait la possibilité d'avancer comme lui. Les rapports
que nous avons avec Dieu nous mettent en mesure de progresser dans la
connaissance. Il a le pouvoir d'instituer des lois pour instruire les
intelligences plus faibles, afin qu'elles soient exaltées avec lui, pour
qu'elles aient joie sur joie et toute la connaissance, tout le pouvoir,
toute la gloire et toute l'intelligence qu'il faut pour les sauver dans le
monde des esprits .
C'est là de la bonne doctrine. Elle a bon goût. Je peux goûter les principes
de la vie éternelle et vous aussi. Ils me sont donnés par les révélations de
Jésus-Christ et je sais que quand je vous dis ces paroles de vie éternelle,
telles qu'elles me sont données, vous les goûtez et je sais que vous les
croyez. Vous dites que le miel est sucré, et moi aussi. Je peux aussi goûter
l'esprit de la vie éternelle. Je sais qu'il est bon, et quand je vous parle
de ces choses qui m'ont été données par l'inspiration du Saint-Esprit, vous
devez inévitablement les recevoir comme bonnes et vous réjouir de plus en
plus.
La relation de l'homme avec Dieu
Je veux en dire davantage de la relation de l'homme avec Dieu. Je veux vous
ouvrir les yeux en ce qui concerne vos morts. Tout ce que Dieu, dans sa
sagesse infinie, a jugé bon et convenable de nous révéler tandis que nous
demeurons dans l'état mortel en ce qui concerne notre corps mortel, nous est
révélé dans l'abstrait, et indépendamment de l'affinité de cette tente
mortelle, mais cela nous est révélé à notre esprit exactement comme si nous
n'avions pas de corps du tout; et ces révélations qui sauveront notre esprit
sauveront notre corps. Dieu nous les révèle parce qu'il n'envisage pas la
dissolution éternelle du corps ou de la tente. De là la responsabilité, la
terrible responsabilité qui repose sur nous par rapport à nos morts; car
tous les esprits qui n'ont pas obéi à l'Évangile dans la chair doivent ou
bien y obéir dans l'esprit ou bien être damnés. Grave pensée! Terrible
pensée! N'y a-t-il donc rien à faire? Pas de préparatifs, pas de salut pour
nos pères et nos amis qui sont morts sans avoir eu l'occasion d'obéir aux
décrets du Fils de l'homme? Plût à Dieu que j'eusse quarante jours et
quarante nuits pour tout vous raconter! Je vous ferais savoir que je ne suis
pas un "prophète déchu" .
Notre plus grande responsabilité
Quelles sont les promesses qui sont données à propos de la question du salut
pour les morts? Et quelle sorte de personnes sont celles qui peuvent être
sauvées bien que leur corps tombe en poussière et se décompose dans la
tombe? Quand ses commandements nous instruisent, c'est en vue de l'éternité,
car Dieu nous considère comme si nous étions dans l'éternité. Dieu demeure
dans l'éternité et ne voit pas les choses comme nous. La plus grande
responsabilité que Dieu nous ait imposée en ce monde c'est de rechercher nos
morts. L'apôtre dit: "Ils ne peuvent pas venir sans nous à la perfection"
(Hébreux 11:40) car il faut que le pouvoir de scellement soit entre nos
mains pour sceller nos enfants et nos morts pour la plénitude de la
dispensation des temps, une dispensation pour réaliser les promesses que
Jésus-Christ a faites avant la fondation du monde pour le salut de l'homme.
Maintenant je vais parler d'eux. Je vais rencontrer Paul à mi-chemin. Je te
le dis, Paul, tu ne peux pas devenir parfait sans nous. Il est nécessaire
que ceux qui nous précèdent et ceux qui nous suivent aient le salut en
commun avec nous; et c'est ainsi que Dieu a imposé cette obligation à
l'homme. C'est pourquoi Dieu a dit: "Je vous enverrai Élie le prophète,
avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il
ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs
pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d'interdit" (Malachie 4:5,
6).
Un salut pour les hommes
J'ai une déclaration à faire à propos des dispositions que Dieu a prises
pour répondre à la situation de l'homme - des dispositions prises depuis
avant la fondation du monde. Qu'est-ce que Jésus a dit? Tout péché, tout
blasphème et toute transgression, sauf une, dont l'homme peut être coupable,
peuvent lui être pardonnés; et il y a dans ce monde ou dans le monde à venir
un salut pour tous les hommes qui n'ont pas commis le péché impardonnable,
car des dispositions sont prévues soit dans ce monde, soit dans le monde des
esprits. Par conséquent, Dieu a pris des dispositions pour que tout esprit
dans le monde éternel puisse être déniché et sauvé à moins qu'il n'ait
commis ce péché impardonnable qui ne peut lui être remis, que ce soit dans
ce monde ou dans le monde des esprits. Dieu a réalisé un salut pour tous les
hommes à moins qu'ils n'aient commis un certain péché; et quiconque a un ami
dans le monde éternel peut le sauver à moins qu'il n'ait commis le péché
impardonnable. Voyez donc à quel point vous pouvez être des sauveurs.
Le péché impardonnable
Un homme ne peut pas commettre le péché impardonnable après la dissolution
du corps et il y a une possibilité d'échapper. La connaissance sauve
l'homme. Et dans le monde des esprits nul ne peut être exalté autrement que
par la connaissance. Tant qu'un homme n'écoute pas les commandements il
restera sans salut. Si un homme a de la connaissance, il peut être sauvé
bien que, s'il a été coupable de grands péchés, il sera puni pour eux. Mais
quand il consent à obéir à l'Évangile, que ce soit ici ou dans le monde des
esprits, il est sauvé.
L'homme est son propre tourmenteur et son propre condamnateur. De là la
parole: ils iront dans l'étang ardent de feu et de soufre. Le tourment de la
déception dans l'esprit de l'homme est aussi raffiné qu'un lac ardent de feu
et de soufre. Tel est donc, dis-je, le tourment de l'homme.
Je connais les Écritures et les comprends. J'ai dit que nul ne peut
commettre le péché impardonnable après la dissolution du corps dans cette
vie tant qu'il n'a pas reçu le Saint-Esprit; mais il faut que cela se fasse
dans ce monde. C'est pourquoi le salut de Jésus-Christ a été réalisé pour
tous les hommes pour triompher du diable; car s'il n'attrapait pas celui-ci
en un endroit, il l'attraperait dans un autre; car il se présenta comme
sauveur. Tous souffriront jusqu'à ce qu'ils obéissent au Christ lui-même.
Le conflit dans les cieux provient de ce que Jésus dit qu'il y aurait
certaines âmes qui ne seraient pas sauvées et le diable dit qu'il pouvait
les sauver toutes et exposa ses plans au grand conseil, lequel donna son
vote en faveur de Jésus-Christ. Le diable se souleva donc contre Dieu, se
révoltant contre lui, et il fut précipité avec tous ceux qui prirent son
parti (Moïse, chapitre 4:1-4, Abraham, chapitre 3:23-28).
Le pardon des péchés
Tous les péchés seront pardonnés sauf le péché contre le Saint-Esprit, car
Jésus sauvera tout le monde, sauf les fils de perdition. Que doit faire un
homme pour commettre le péché impardonnable? Il doit recevoir le
Saint-Esprit, il faut que les cieux s'ouvrent à lui et qu'il connaisse Dieu
et ensuite pèche contre lui. Lorsqu'un homme a péché contre le Saint-Esprit,
il n'y a pas de repentance pour lui . Il faut qu'il dise que le soleil ne
brille pas alors qu'il le voit, il faut qu'il nie Jésus-Christ alors que les
cieux se sont ouverts à lui et nie le plan de salut les yeux ouverts à la
véracité de celui-ci; et à partir de ce moment-là, il commence à être un
ennemi. C'est le cas de beaucoup d'apostats de l'Église de Jésus-Christ des
Saints des Derniers Jours.
Quand un homme commence à être l'ennemi de cette œuvre, il me pourchasse, il
cherche à me tuer et ne cesse jamais d'être assoiffé de mon sang. Il reçoit
l'esprit du diable - ce même esprit qu'avaient ceux qui crucifièrent le
Seigneur de la vie - le même esprit qui pèche contre le Saint-Esprit. On ne
peut pas sauver de telles personnes, on ne peut pas les amener à la
repentance, elles font une guerre ouverte, comme le diable, et terrible en
est la conséquence.
Je vous recommande à tous de faire attention à ce que vous faites sinon vous
risquez de découvrir bientôt que vous avez été séduits. Retenez-vous, ne
cédez pas, n'agissez pas à la hâte, vous pouvez être sauvés. Si un esprit
d'hostilité est en vous, ne vous hâtez pas. Vous pouvez dire: cet homme est
un pécheur. Eh bien, s'il se repent il lui sera pardonné. Soyez prudents,
attendez. Quand vous découvrez un esprit qui veut l'effusion du sang, le
meurtre, celui-là n'est pas de Dieu, mais est du diable. C'est de
l'abondance du cœur de l'homme que la bouche parle.
"Dans la maison de mon Père"
Les meilleurs hommes produisent les meilleures œuvres. Celui qui vous dit
des paroles de vie est celui qui peut vous sauver. Je vous mets en garde
contre tous les personnages mauvais qui pèchent contre le Saint-Esprit; car
il n'y a pas de rédemption pour eux dans ce monde ni dans le monde à venir.
Si j'en avais le temps, je pourrais retourner en arrière et faire
l'historique de tous les sujets intéressants concernant les relations de
l'homme avec Dieu. Je peux entrer dans les éternités, je peux entrer en
grande partie dans les mondes éternels, car Jésus a dit: "Il y a plusieurs
demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous l'aurais
dit. Je vais vous préparer une place" (Jean 14:2). Paul dit: "Autre est
l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre est l'éclat des
étoiles; même une étoile diffère en éclat d'une autre étoile. Ainsi en
est-il de la résurrection des morts" (1 Cor. 15:41). Qu'avons-nous pour nous
consoler à propos des morts? De tous les peuples de la terre, c'est nous qui
avons des raisons d'avoir la plus grande espérance et la plus grande
consolation à l'égard de nos morts; car nous les avons vus marcher en
dignité parmi nous et les avons vus s'endormir dans les bras de Jésus; et
ceux qui sont morts dans la foi sont maintenant dans le royaume céleste de
Dieu. Et par conséquent l'éclat du soleil est pour eux.
Les justes qui sont endeuillés se réjouissent
Vous qui êtes endeuillés vous avez des raisons de vous réjouir en ce qui
concerne la mort de frère King Follet; car votre mari et père est allé
attendre jusqu'à la résurrection des morts, jusqu'à la perfection du reste;
car à la résurrection votre ami se lèvera dans la félicité parfaite et ira
dans la gloire céleste, tandis que beaucoup devront attendre des myriades
d'années pour pouvoir recevoir des bénédictions semblables, et votre attente
et vos espérances sont bien au-dessus de ce que l'homme peut concevoir; car
pourquoi Dieu nous l'a-t-il révélé?
Je suis autorisé à dire, par l'autorité du Saint-Esprit, que vous n'avez pas
de raison de craindre; car il est allé dans la demeure des justes. Ne vous
lamentez pas, ne pleurez pas. Je le sais par le témoignage du Saint-Esprit
qui est au-dedans de moi, et vous pouvez vous attendre à ce que vos amis se
lèvent pour vous rencontrer le matin du monde céleste.
Réjouis-toi, ô Israël! Tes amis qui ont été assassinés pour l'amour de la
vérité lors des persécutions triompheront en gloire dans le monde céleste
tandis que leurs assassins se rouleront pendant des éternités dans le
tourment, jusqu'à ce qu'ils aient payé jusqu'au dernier quadrant. Je dis
ceci pour le profit des étrangers.
J'ai un père, des frères, des enfants et des amis qui sont allés dans un
monde d'esprits. Ils ne sont absents que pour un temps. Ils sont dans
l'esprit et nous nous retrouverons bientôt. Le moment viendra bientôt où la
trompette retentira. Quand nous partirons, nous saluerons notre mère, notre
père, nos amis et tous ceux que nous aimons, qui se sont endormis en Jésus.
On ne craindra plus les populaces, les persécutions, ni les procès, ni les
arrestations par méchanceté; mais ce sera une éternité de félicité .
Le baptême
J'en resterai là sur ce sujet et vais faire quelques réflexions sur le sujet
du baptême. Le baptême d'eau qui n'est pas accompagné du baptême de feu et
du Saint-Esprit ne sert à rien; ils sont nécessairement et inséparablement
liés. Il faut naître d'eau et d'Esprit pour entrer dans le royaume de Dieu.
En allemand, le texte me soutient comme les révélations que j'ai données et
enseignées pendant les quatorze dernières années sur ce sujet. J'ai le
témoignage à leur mettre sous le nez. Mon témoignage a toujours été vrai,
vous le trouverez dans la déclaration de Jean-Baptiste (lu dans le texte
allemand). Jean dit: "Moi je vous baptise d'eau, mais quand viendra Jésus,
qui a le pouvoir (ou les clefs), il administrera le baptême de feu et du
Saint-Esprit." Où est maintenant tout le monde sectaire? Et si ce témoignage
est vrai, ils sont tous damnés aussi clairement que l'anathème peut le
faire. Je sais que le texte est vrai. Je vous invite tous, Allemands, qui
savez que c'est vrai, à dire oui (grands cris de "oui").
Alexander Campbell, comment allez-vous sauver les gens avec de l'eau
seulement? Car Jean a dit que son baptême ne servait à rien sans le baptême
de Jésus-Christ. "C'est pourquoi sans laisser les éléments de la parole de
Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du
renoncement aux œuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des
baptêmes, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts, et du
jugement éternel. C'est ce que nous ferons, si Dieu le permet" (Hébreux
6:1-3).
Il y a un seul Dieu, un seul Père, un seul Jésus, une seule espérance par
notre vocation, un seul baptême.*** Beaucoup disent que le baptême n'est pas
essentiel au salut; mais ce genre d'enseignement pose les bases de leur
damnation. J'ai la vérité et je mets le monde au défi de me contredire s'il
le peut.
J'ai maintenant prêché un peu de latin, un peu d'hébreu, de grec et
d'allemand; j'ai tout accompli. Je ne suis pas aussi idiot que beaucoup le
pensent. Les Allemands savent que je lis correctement l'allemand.
Un appel à la repentance
Écoutez, vous toutes, extrémités de la terre, vous tous prêtres, vous tous
pécheurs, et tous les hommes. Repentez-vous! Repentez-vous! Obéissez à
l'Évangile. Tournez-vous vers Dieu, car votre religion ne vous sauvera pas
et vous serez damnés. Je ne dis pas combien de temps. On a parlé de ce que
tous les hommes seraient rachetés de l'enfer; mais je dis que ceux qui
pèchent contre le Saint-Esprit ne peuvent être pardonnés dans ce monde ni
dans le monde à venir; ils mourront de la seconde mort. Ceux qui commettent
le péché impardonnable sont condamnés à 'olam: à demeurer en enfer à toute
éternité. Puisqu'ils provoquent l'effusion de sang dans ce monde, ils se
lèveront dans cette résurrection qui est semblable à l'étang de feu et de
soufre. Certains ressusciteront dans les embrasements éternels de Dieu, car
Dieu demeure dans des embrasements éternels, et d'autres ressusciteront dans
la damnation de leur propre impureté, qui est un tourment aussi atroce que
celui de l'étang de feu et de soufre.
Mes paroles s'adressent à tous, riches et pauvres, esclaves et libres,
grands et petits. Je n'ai d'inimitié contre personne. Je vous aime tous,
mais je hais certaines de vos actions. Je suis votre meilleur ami, et s'il y
a des personnes qui manquent leur but c'est leur propre faute. Si je
réprimande un homme et qu'il me haïsse, c'est un insensé; car j'aime tous
les hommes, en particulier ceux-ci qui sont mes frères et mes sœurs. Je me
réjouis d'entendre le témoignage de mes amis âgés. Vous ne me connaissez
pas, vous n'avez jamais connu mon cœur. Personne ne connaît mon histoire. Je
ne peux pas la raconter, je ne l'entreprendrai jamais. Je n'en veux à
personne de ne pas croire mon histoire. Si je n'avais pas fait l'expérience
que j'ai eue, je n'aurais pas pu le croire moi-même. Je n'ai jamais fait de
mal à quiconque depuis que je suis venu au monde. Ma voix est toujours en
faveur de la paix.
Je ne peux me coucher tant que toute mon œuvre ne sera pas finie. Je ne
pense jamais à faire aucun mal ni à faire quoi que ce soit pour léser mon
semblable. Quand je serai appelé par la trompette de l'ange et pesé dans la
balance, alors vous me connaîtrez tous. Je n'en dis pas plus. Que Dieu vous
bénisse tous. Amen (7 avril 1844). - T. S., vol. 5, pp. 612-17, 15 août
1844.
Paroles du président Joseph Smith: L'Amérique tout entière est Sion
- conférence d'avril 1844
Le président Joseph Smith dit: Il m'est tout aussi impossible de poursuivre
le sujet d'hier que de ressusciter les morts. J'ai les poumons épuisés. Il y
a un temps pour tout et je dois attendre. Je vais abandonner et laisser le
temps à ceux qui peuvent se faire entendre et je continuerai le sujet de mon
discours à un autre moment. Je vais faire une proclamation aux anciens. Je
voulais que vous restiez pour que je puisse faire cette proclamation. Vous
savez très bien que le Seigneur a conduit notre Église par la révélation.
J'ai une autre révélation en ce qui concerne l'économie dans l'Église: une
révélation grande, grandiose et glorieuse. Je ne pourrai pas m'étendre
là-dessus aussi longtemps maintenant qu'à un autre moment; mais je vous
donnerai les premiers principes. Vous savez qu'il y a une grande discussion
concernant Sion - où elle est, où se fait le rassemblement de la
dispensation - ce que je vais maintenant vous dire. Les prophètes en ont
parlé et ont écrit là-dessus; mais je vais faire une proclamation qui
couvrira un terrain plus vaste. L'Amérique entière est Sion elle-même du
nord au sud et est décrite par les prophètes qui déclarent que c'est la Sion
où serait la montagne de l'Éternel et que ce serait au centre du pays. Quand
les anciens prendront et examineront les vieilles prophéties de la Bible,
ils le verront.
Ordonnances dans le temple
La déclaration ce matin, c'est que dès que le temple et les fonts baptismaux
seront préparés, nous avons l'intention de donner aux anciens d'Israël leurs
ablutions et leurs onctions et de vaquer à ces dernières ordonnances, des
ordonnances plus impressionnantes, sans lesquelles nous ne pouvons obtenir
de trônes célestes. Mais il faut qu'un lieu saint soit préparé dans ce but.
Une proclamation a été faite dans ce sens à l'époque où on posait les
fondations du temple, et des dispositions sont prises jusqu'à ce que l'œuvre
soit terminée, de sorte que les hommes puissent recevoir leurs dotations et
être faits rois et prêtres pour le Dieu très-haut, n'ayant rien à voir avec
les choses temporelles, mais leur temps tout entier sera occupé par des
choses relatives à la maison de Dieu. Toutefois un endroit doit être
construit expressément dans ce but et pour que les hommes soient baptisés
pour leurs morts. Il doit être construit en ce lieu central; car quiconque
souhaite sauver son père, sa mère, ses frères, ses sœurs et ses amis doit
passer par toutes les ordonnances pour chacun d'eux séparément, tout comme
pour lui-même, depuis le baptême jusqu'à l'ordination, les ablutions et les
onctions, et recevoir toutes les clefs, tous les pouvoirs de la prêtrise,
tout comme pour lui-même.
Pieux de Sion
J'ai reçu pour instructions de la part du Seigneur que dorénavant partout où
les anciens d'Israël édifieront des églises et des branches au Seigneur dans
les États-Unis, là il y aura un pieu de Sion. Dans les grandes villes comme
Boston, New York, etc., il y aura des pieux. C'est une merveilleuse
proclamation et je l'ai réservée pour la fin, et je tiens à ce qu'il soit
bien compris que cette œuvre commencera lorsque les ablutions, les onctions
et les dotations auront été accomplies ici.
Le Seigneur a une loi bien établie à ce sujet: il faut qu'il y ait un
endroit bien particulier pour le salut de nos morts. Je crois vraiment qu'il
y aura un endroit, et par conséquent les hommes qui veulent sauver leurs
morts peuvent venir, amener leur famille, accomplir leur œuvre en étant
baptisés et en vaquant aux autres ordonnances pour leurs morts et ensuite
ils peuvent retourner vivre et attendre jusqu'à ce qu'ils aillent recevoir
leur récompense. Je laisserai à mes frères le soin de s'étendre sur ce
sujet; mon devoir est d'enseigner la doctrine. Je l'enseignerai plus
complètement: l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible. Dieu
n'est pas disposé à me laisser vous satisfaire; mais je dois instruire les
anciens et ils doivent vous instruire. Dieu a fait d'Aaron le porte-parole
pour les enfants d'Israël et il me fera dieu pour vous à sa place, et les
anciens seront mes porte-parole; et si vous n'aimez pas cela vous devrez le
supporter. J'ai donné à frère Adams des instructions sur certains principes
pour qu'il vous parle, et s'il commet une erreur, je me lèverai et le
corrigerai (8 avril 1844). - H. C. 6:318-320.
Le discours du président Joseph Smith: défense de son appel prophétique - la
résurrection des morts - la plénitude des ordonnances est nécessaire tant
pour les vivants que pour les morts
Le Sauveur a les paroles de la vie éternelle. Rien d'autre ne peut nous
profiter. Il n'y a pas de salut à croire une méchanceté sur notre voisin. Je
conseille à tous de tendre à ce qui est parfait et de chercher de plus en
plus profondément dans les mystères de la piété. Un homme ne peut rien faire
par lui-même si Dieu ne le dirige pas de la bonne façon, et la prêtrise est
là dans ce but.
La dernière fois que j'ai parlé à cette chaire, c'était sur la résurrection
des morts, et à ce moment-là j'ai promis de continuer mon discours sur ce
sujet. J'éprouve toujours le désir de dire quelque chose là-dessus.
Commençons de nouveau aujourd'hui même, et disons maintenant de tout notre
cœur que nous abandonnons nos péchés et serons justes. Je vais lire le
chapitre 24 de Matthieu et le rendre et le lire littéralement; et quand on
le comprendra correctement, ce sera édifiant.
J'ai pensé que, rendu ainsi, son caractère étrange lui-même serait de toutes
façons édifiant: "Il sera prêché, l'Évangile du royaume, au monde entier,
pour un témoignage sur tous les peuples: et alors la fin viendra." Je vais
maintenant le lire en allemand [ce qu'il fit et beaucoup d'Allemands qui
étaient là dirent qu'il le traduisait correctement].
L'interprétation de l'Écriture
Le Sauveur dit que quand ces tribulations se produiraient, ce serait confié
à un homme qui serait témoin pour le monde entier: les clefs de la
connaissance, du pouvoir et des révélations seraient révélées à un témoin
qui présenterait le témoignage au monde. Il a toujours été de mon domaine de
déterrer des mystères cachés - des choses nouvelles - pour mes auditeurs.
Juste au moment où il y a des hommes qui pensent que je n'ai pas droit aux
clefs de la prêtrise - c'est justement à ce moment-là que j'ai le plus grand
droit. Les Allemands sont un peuple merveilleux. Les vieux traducteurs
allemands sont de loin les plus corrects et les plus honnêtes de tous les
traducteurs; et par conséquent je reçois un témoignage qui me soutient dans
les révélations que je prêche depuis quatorze ans. De vieilles traductions
allemandes, latines, grecques et hébraïques disent toutes que c'est vrai: on
ne peut pas les mettre en doute, et par conséquent je suis en bonne
compagnie.
Tout le témoignage est que le Seigneur dans les derniers jours conférerait
les clefs de la prêtrise à un témoin pour tout le peuple. L'Évangile du
royaume a-t-il commencé dans les derniers jours? Dieu l'ôtera-t-il à l'homme
jusqu'à ce qu'il le prenne à lui? Je l'ai lu de la façon exacte dont les
mots sont sortis des lèvres de Jésus-Christ. Jean le Révélateur vit un ange
qui volait par le milieu du ciel, ayant l'Évangile éternel pour prêcher à
ceux qui demeurent sur la terre.
L'Écriture est prête à s'accomplir qui dit que de grandes guerres, des
famines, la peste, une grande détresse, des jugements, etc. sont sur le
point d'être déversés sur les habitants de la terre. Jean vit l'ange ayant
la Sainte Prêtrise qui prêcherait l'Évangile éternel à toutes les nations.
Dieu avait un ange, un messager spécial, ordonné et préparé à cette fin dans
les derniers jours. Malheur, malheur à celui ou à ceux qui lèvent la main
contre Dieu et son témoin dans ces derniers jours: car ils séduiront presque
les élus eux-mêmes!
Le jugement éternel
Mes ennemis disent que j'ai été un vrai prophète. Ma parole, je préférerais
être un vrai prophète déchu qu'un faux prophète. Quand un homme s'en va
prophétiser et commande aux hommes d'obéir à ses enseignements, il doit être
soit vrai prophète, soit faux prophète. Les faux prophètes s'élèvent
toujours pour s'opposer aux vrais prophètes, et ils prophétisent tellement
près de la vérité qu'ils séduisent presque les élus eux-mêmes.
La doctrine des jugements éternels appartient aux premiers principes de
l'Évangile dans les derniers jours. En ce qui concerne le royaume de Dieu,
le diable établit toujours son royaume en même temps pour s'opposer à Dieu.
Quiconque est appelé à exercer un ministère auprès des habitants du monde a
été ordonné à ce but même dans le grand conseil des cieux avant que le monde
fût. Je suppose que c'est dans ce Grand Conseil que j'ai été ordonné à cet
office même. C'est le témoignage que je veux que je suis le serviteur de
Dieu et que ce peuple est son peuple. Les prophètes d'autrefois ont déclaré
que dans les derniers jours le Dieu du ciel susciterait un royaume qui ne
serait jamais détruit ni laissé à un autre peuple; et au moment même qui
avait été calculé, notre peuple luttait pour le faire sortir. Celui qui
s'arme d'un fusil, d'une épée ou d'un pistolet sauf pour défendre la vérité
le regrettera un jour. Je ne porte jamais sur moi d'arme plus grosse que mon
canif. Quand j'ai été traîné devant le canon et les mousquets au Missouri,
j'étais sans arme. Dieu me protégera toujours jusqu'à ce que ma mission soit
accomplie.
J'ai l'intention d'être un des instruments de l'établissement du royaume de
Daniel par la parole du Seigneur et j'ai l'intention de jeter une base qui
révolutionnera le monde entier. J'ai un jour offert ma vie à la populace du
Missouri comme sacrifice pour mon peuple et me voici. Ce ne sera pas par
l'épée ou le fusil que ce royaume ira de l'avant: le pouvoir de la vérité
est tel que toutes les nations se trouveront dans la nécessité d'obéir à
l'Évangile. La prédiction est qu'armée sera contre armée: il se peut que les
saints se trouvent dans l'obligation de faire de leurs charrues des épées,
car il ne convient pas que les hommes restent patiemment assis pour voir
leurs enfants tués.
La résurrection
J'ai pour texte la résurrection des morts, que vous trouverez au quatorzième
chapitre de Jean: "Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père." Le
texte devrait dire: "Il y a plusieurs royaumes dans le royaume de mon Père",
afin que vous soyez héritiers de Dieu et cohéritiers avec moi. Je ne crois
pas en la doctrine méthodiste qui consiste à envoyer en enfer des hommes
honnêtes et des hommes à l'esprit noble en même temps que l'assassin et
l'adultère. Ils peuvent lancer sur moi tout leur enfer et leurs flots
enflammés, car ils passeront loin de moi aussi vite qu'ils arrivent. Mais
j'ai un ordre de choses pour sauver de toutes façons ces malheureux et les
amener à être sauvés; car j'enverrai des hommes leur prêcher en prison et
les sauver si je le peux.
Le salut pour les morts
Il y a des demeures pour ceux qui obéissent à une loi céleste, et il y a
d'autres demeures pour ceux qui n'arrivent pas à respecter la loi, chacun
selon son ordre propre. Il y a le baptême que doivent faire ceux qui sont en
vie et le baptême pour les morts qui meurent sans connaître l'Évangile.
J'avance dans mon progrès pour la vie éternelle. Il n'est pas seulement
nécessaire que vous soyez baptisés pour vos morts, mais il faudra que vous
passiez par toutes les ordonnances pour eux, celles-là même par lesquelles
vous êtes passés pour vous sauver vous-mêmes. Il y aura cent quarante-quatre
mille sauveurs sur le mont de Sion et avec eux une foule innombrable que
personne ne pourra compter. Oh! Je vous supplie d'aller de l'avant, d'aller
de l'avant et d'affermir votre vocation et votre élection, et si quelqu'un
prêche un autre Évangile que celui que j'ai prêché, il sera anathème; et
certains d'entre vous qui m'entendez maintenant le verront et sauront que
j'atteste la vérité à leur sujet.
La résurrection universelle
Pour ce qui est de la loi de la prêtrise, il faut qu'il y ait un endroit où
monteront de temps en temps toutes les nations pour recevoir leurs
dotations; et le Seigneur a dit que ce sera le lieu pour les baptêmes pour
les morts. Quiconque a été baptisé et appartient au royaume a le droit
d'être baptisé pour ceux qui l'ont précédé; et dès que leurs amis qui
agissent par procuration pour eux obéissent ici-bas à la loi de l'Évangile,
le Seigneur a des administrateurs là-bas pour les mettre en liberté. Un
homme peut agir par procuration pour sa parenté; les ordonnances de
l'Évangile qui ont été posées avant les fondations du monde ont été ainsi
accomplies par eux et nous pouvons être baptisés pour ceux pour qui nous
avons une grande amitié; mais il faut tout d'abord que cela soit révélé à
l'homme de Dieu de peur que nous n'allions trop loin. "Comme tous meurent en
Adam, de même aussi tous revivront en Christ", tous seront ressuscités
d'entre les morts. L'Agneau de Dieu a réalisé la résurrection de sorte que
tous ressusciteront.
Le Dieu Tout-Puissant lui-même demeure dans un feu éternel; la chair et le
sang ne peuvent y aller, car toute corruption est dévorée par le feu. "Notre
Dieu est un feu dévorant." Quand notre chair sera vivifiée par l'Esprit, il
n'y aura pas de sang dans cette tente. Certains demeurent dans une gloire
plus haute que d'autres.
Quand quelqu'un a mal agi, ce mal le ronge toujours. L'immortalité demeure
dans des embrasements éternels. Je vous révélerai de temps en temps les
sujets que le Saint-Esprit me révèle. Tous les mensonges que l'on invente
maintenant contre moi sont du diable, et l'influence du diable et de ses
serviteurs sera utilisée contre le royaume de Dieu. Les serviteurs de Dieu
n'enseignent que les principes de la vie éternelle: vous les reconnaîtrez à
leurs œuvres. Un homme bon dira de bonnes choses et parlera de principes
sains et un homme mauvais parlera de mauvaises choses. Au nom du Seigneur je
réprimande tous ces mauvais principes, ces menteurs, etc. et je vous avertis
que vous devez prendre garde à qui vous suivez. Je vous exhorte à faire
attention à toute la vertu et aux enseignements que je vous ai donnés. Tous
les hommes qui sont immortels demeurent dans des embrasements éternels. Vous
ne pouvez aller nulle part sans que Dieu ne vous y découvre. Tous les hommes
sont nés pour mourir et tous les hommes doivent ressusciter, tous doivent
entrer dans l'éternité.
Pour que vous receviez vos enfants auprès de vous, vous devez avoir une
promesse, une ordonnance, une bénédiction pour vous élever au-dessus des
principautés, ou alors ce peut être un ange. Ils doivent ressusciter
exactement comme ils sont morts; nous pouvons y accueillir nos adorables
petits enfants avec la même gloire, le même charme dans la gloire céleste où
tous jouissent d'un bonheur égal. Ils diffèrent en stature, en taille, le
même esprit glorieux leur donne l'aspect de la gloire et de
l'épanouissement; le vieil homme aux cheveux argentés sera glorieux dans
l'épanouissement et la beauté. Personne ne peut vous le décrire, personne ne
peut l'écrire.
Quand ai-je jamais enseigné quoi que ce soit d'erroné du haut de cette
estrade? Quand ai-je jamais été confondu? Je veux triompher en Israël avant
que je ne parte d'ici et qu'on ne me voie plus. Je ne vous ai jamais dit que
j'étais parfait; mais il n'y a pas d'erreur dans les révélations que j'ai
enseignées. Faut-il donc que l'on me rejette comme quelque chose qui ne vaut
rien?
Je soumets à votre considération: joignez à votre foi la vertu, la charité,
etc. Je dis, au nom du Seigneur, que si ces choses sont en vous, vous serez
féconds. Je témoigne que personne d'autre que moi n'a le pouvoir de les
révéler: des choses dans le ciel, sur la terre et en enfer; et taisez-vous
tous à l'avenir. Je vous recommande tous à Dieu, afin que vous héritiez
toutes choses; et puisse Dieu ajouter sa bénédiction. Amen (2 mai 1844). -
H. C. 6:363-367.
Les songes du prophète à propos de la situation des apostats de Nauvoo
Le soir j'ai assisté à la réunion dans la salle des soixante-dix. George J.
Adams a prêché et j'ai fait ensuite quelques observations et j'ai raconté un
rêve que j'avais eu peu de temps auparavant.
Il me semblait que je roulais dans ma voiture et mon ange gardien
m'accompagnait. Nous passâmes devant le temple et n'étions pas allés
beaucoup plus loin que nous remarquâmes deux grands serpents tellement
entrelacés qu'aucun d'eux n'avait le moindre pouvoir. Je demandai à mon
guide ce que je devais comprendre par là. Il répondit: "Ces serpents
représentent le Dr Foster et Chauncey L. Higbee. Ils sont tes ennemis et
désirent ta perte; mais tu vois qu'ils sont tellement entrelacés qu'ils
n'ont pas en eux-mêmes le pouvoir de te faire du mal." Il me sembla ensuite
que je montais la rue Mulholland, mais mon ange gardien n'était pas avec
moi. En arrivant dans la prairie, je fus attrapé et saisi par William et
Wilson Law et d'autres qui disaient: "Ah, ah! Nous t'avons enfin! Nous
allons nous assurer de toi et te mettre en lieu sûr!" Et ils me traînèrent
sans cérémonie hors de ma voiture, me lièrent les mains dans le dos et me
jetèrent dans un puits profond et sec où je restai dans un état
d'impuissance totale et ils s'en allèrent. Tandis que je luttais pour
sortir, j'entendis Wilson Law crier à l'aide tout près de là. Je réussis à
me libérer de manière à sauter, et je saisis de l'herbe qui poussait au bord
de la fosse.
Je regardai hors de la fosse et vis Wilson Law attaqué à une petite distance
de là par des bêtes sauvages féroces et l'entendis s'écrier: "Oh frère
Joseph, viens me sauver!" Je répondis: "Je ne peux pas, car tu m'as mis dans
cette fosse profonde." En regardant d'un autre côté, je vis William Law la
langue pendante, le visage tout bleu et le poison vert lui sortait de force
de la bouche parce qu'un gros serpent était enroulé autour de son corps. Il
l'avait également saisi par le bras, un peu au-dessus du coude, prêt à le
dévorer. Il s'écria dans l'intensité de son angoisse: "Oh frère Joseph,
frère Joseph, viens me sauver, sinon je meurs!" Je lui répondis aussi: "Je
ne peux pas, William; je le ferais volontiers, mais tu m'as ligoté et tu
m'as mis dans cette fosse et je suis impuissant à t'aider ou à me libérer."
Peu de temps après mon guide arrivait et disait à haute voix: "Joseph,
Joseph, que fais-tu là?" Je répondis: "Mes ennemis sont tombés sur moi,
m'ont ligoté et m'ont jeté ici dedans." Il me prit alors la main et me tira
hors de la fosse, me libéra et nous nous en allâmes, nous réjouissant (13
juin
1844). - H. C. 6:461-462.
Sermon du prophète: la Divinité chrétienne; la pluralité des Dieux
Réunion au Bosquet à l'est du temple le 16 juin 1844
Le président Joseph Smith lut le troisième chapitre de l'Apocalypse et prit
pour texte le chapitre 1, verset 6: "Et qui a fait de nous un royaume, des
sacrificateurs pour Dieu et son Père, à lui soient la gloire et la
puissance, aux siècles des siècles! Amen!"
La traduction est tout à fait correcte. Maintenant vous savez que récemment
des hommes méchants et corrompus sont apparus et ont apostasié de l'Église
de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et ils déclarent que le
prophète croit en une pluralité de Dieux, et voici nous avons découvert un
très grand secret, s'écrient-ils: "Le prophète dit qu'il y a beaucoup de
Dieux et ceci prouve qu'il est déchu."
Il y a longtemps que j'ai l'intention de traiter de ce sujet et de l'exposer
clairement devant le peuple et de montrer ce qu'est ma foi sur cette
question intéressante. J'ai pensé à la parole de Jésus (Luc chapitre 17,
verset 26): "Ce qui arrive du temps de Noé arrivera de même aux jours du
Fils de l'Homme." Et je prêcherai cette doctrine même s'il pleut, car la
vérité sera prêchée.
Pluralité de Dieux
Je vais prêcher sur la pluralité des Dieux. J'ai choisi ce texte dans ce but
exprès. Je tiens à déclarer que j'ai toujours prêché là-dessus et dans
toutes les assemblées où j'ai prêché sur le sujet de la Divinité, cela a été
sur la pluralité des Dieux. Il y a quinze ans que les anciens prêchent cela.
Je tiens à vous déclarer que Dieu est un Personnage distinct, que
Jésus-Christ est un Personnage séparé et distinct de Dieu le Père, et que le
Saint-Esprit est un Personnage distinct et un Esprit: et ces trois-là
constituent trois Personnages distincts et trois Dieux. Si ceci est en
accord avec le Nouveau Testament, voici, nous avons trois Dieux de toutes
façons et ils sont pluraux; et qui peut le contredire?
Notre texte dit: "Et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour
Dieu et son Père." Les apôtres ont découvert qu'il y avait des Dieux
là-haut, car Jean dit que Dieu était le Père de notre Seigneur Jésus-Christ.
Mon but était de prêcher les Écritures et de prêcher la doctrine qu'elles
contiennent, qu'il y a un Dieu en haut, le Père de notre Seigneur
Jésus-Christ. J'ose déclarer que j'ai enseigné publiquement toutes les
fortes doctrines et que j'enseigne toujours des doctrines plus fortes en
public qu'en privé.
Jean était un de ces hommes, et les apôtres déclarent qu'on fit d'eux un
royaume et des sacrificateurs pour Dieu, le Père de notre Seigneur
Jésus-Christ. C'est exactement ce qui est écrit dans l'Apocalypse. Par
conséquent la doctrine d'une pluralité de Dieux ressort tout autant dans la
Bible que n'importe quelle autre doctrine. C'est écrit noir sur blanc dans
la Bible. Il n'y a à ce sujet aucune controverse possible. Ceux qui suivront
cette doctrine, même les insensés, ne pourront s'égarer. Paul dit qu'il y a
plusieurs Dieux et plusieurs Seigneurs. Je veux l'exposer d'une manière
claire et simple; mais pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, c'est-à-dire en
ce qui nous concerne; et il est en tout et à travers tout. Mais si Joseph
Smith dit qu'il y a plusieurs Dieux et plusieurs Seigneurs, ils s'écrient:
"À mort! Crucifiez-le! Crucifiez-le!"
L'humanité dit à juste titre que les Écritures sont avec elle. Sondez les
Écritures, car elles témoignent de choses que ces apostats proclameraient
gravement être blasphématoires. Paul, si Joseph Smith est un blasphémateur,
tu l'es aussi. Je dis qu'il y a plusieurs Dieux et plusieurs Seigneurs, mais
pour nous il n'y en a qu'un seul et c'est à celui-là que nous devons être
assujettis, et nul homme ne peut limiter les frontières ou l'existence
éternelle du temps éternel. A-t-il vu le monde éternel et est-il autorisé à
dire qu'il n'y a qu'un seul Dieu? Il se rend ridicule s'il le pense ou le
dit et c'est là la fin de sa carrière ou de son progrès dans la
connaissance. Il ne peut obtenir toute la connaissance car il a scellé la
porte qui y conduit.
L'interprétation des Écritures
Il y en a qui disent que je n'interprète pas l'Écriture comme eux. Ils
disent qu'il faut entendre par là les dieux des païens. Paul dit qu'il y a
plusieurs Dieux et plusieurs Seigneurs, et cela fait une pluralité de Dieux
en dépit des caprices de tous les hommes. Sans révélation, je ne vais pas
leur donner la connaissance du Dieu du ciel. Vous savez et je témoigne que
Paul ne faisait pas allusion aux dieux païens. Je le tiens de Dieu: digérez
cela, si vous le pouvez. J'ai le témoignage du Saint-Esprit et le témoignage
que Paul ne faisait pas allusion dans ce texte aux dieux païens. Je vais
montrer par la Bible hébraïque que j'ai raison, et le premier mot montre une
pluralité de Dieux; et je veux que les apostats et les érudits viennent ici
et prouvent le contraire s'ils le peuvent. Un garçon sans instruction doit
vous donner un peu d'hébreu. Beréchith bara Élohim eth hachamayim ve'eth
ha'arets, traduit ainsi par les traducteurs de la King James: "Au
commencement Dieu créa le ciel et la terre." Je veux analyser le mot
Beréchith. Roch, la tête, ith, une terminaison grammaticale; le beth n'y fut
pas mis à l'origine lorsque l'homme inspiré l'écrivit, mais y a été ajouté
depuis par un vieux Juif. Bara signifie produire; Élohim vient du mot Eloi,
Dieu, au singulier. Et en ajoutant le mot him, cela en fait Dieux. Au départ
le texte disait: "Au commencement la tête des Dieux produisit les Dieux", ou
comme d'autres l'ont traduit: "La tête des Dieux réunit les Dieux." Je veux
montrer un peu d'érudition aussi bien que d'autres sots.
Le Dieu de tête [en chef] organisa les cieux et la terre. Je défie le monde
entier de me réfuter. Au commencement les têtes [chefs] des Dieux
organisèrent les cieux et la terre. Les prêtres érudits et les gens sont en
rage et les païens imaginent une chose vaine. Si nous continuons le texte
hébreu, il dit: "Le chef des Dieux dit: Faisons l'homme à notre image." J'ai
un jour demandé à un Juif savant: "Si la langue hébraïque nous oblige à
rendre par un pluriel tous les mots qui finissent en him, pourquoi ne pas
mettre au pluriel le premier Élohim?" Il répondit: "C'est la règle avec peu
d'exceptions, mais dans ce cas, cela ruinerait la Bible." Il reconnut que
j'avais raison. Je suis venu ici pour examiner ces choses exactement telles
que je les crois. Entendez et jugez par vous-mêmes; et si vous partez
satisfaits, ce sera bel et bon.
Tout au commencement la Bible montre au-delà de toute possibilité de
réfutation qu'il y a une pluralité de Dieux. C'est un grand sujet sur lequel
je m'étends là. Le mot Élohim devrait être au pluriel d'un bout à l'autre:
Dieux. Les chefs des Dieux désignèrent un Dieu pour nous; et quand vous
voyez le sujet sous cet angle, cela vous donne la liberté de voir toute la
beauté, toute la sainteté et toute la perfection des Dieux. Tout ce que je
veux c'est obtenir la vérité simple et nue, et toute la vérité. Beaucoup
d'hommes disent qu'il y a un seul Dieu; le Père, le Fils et le Saint-Esprit
ne sont qu'un seul Dieu. Je dis que c'est là un Dieu étrange de toutes
façons: trois en un et un en trois! C'est une curieuse organisation. "Père,
je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés." "Père
saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme
nous." Selon les sectes tous doivent être entassés en un seul Dieu. Cela
ferait le plus gros Dieu du monde entier. Ce serait un Dieu étonnamment
gros: ce serait un géant ou un monstre. Je veux vous lire moi-même le texte:
"Je suis d'accord avec le Père et le Père est d'accord avec moi, et nous
sommes d'accord comme une seule personne." Le grec montre que ce devrait
être "être d'accord." "Père, je prie pour ceux que tu m'as donnés hors du
monde, et pas pour eux seulement, mais encore pour ceux qui croiront en moi
par leur parole, afin que tous soient d'accord, comme toi, Père, tu es avec
moi, et moi avec toi, afin qu'eux aussi soient d'accord avec nous" et que
tous viennent demeurer dans l'unité et dans toute la gloire et les
embrasements éternels des Dieux; et alors nous verrons face à face et serons
comme notre Dieu et lui comme son Père. Je veux raisonner un peu sur ce
sujet. Je l'ai appris en traduisant le papyrus qui est maintenant dans ma
maison.
Le raisonnement d'Abraham
J'ai appris un témoignage concernant Abraham et il a raisonné sur le Dieu du
ciel, "Pour ce faire, dit-il, supposons que nous ayons deux faits: cela
suppose qu'un autre fait peut exister: deux hommes sur la terre, un plus
sage que l'autre, cela montrerait logiquement qu'un autre qui est plus sage
que les plus sages peut exister. Les intelligences existent les unes
au-dessus des autres, de sorte qu'elles n'ont pas de fin." Si Abraham a
raisonné ainsi, si Jésus-Christ était le Fils de Dieu et que Jean a
découvert que Dieu, le Père de Jésus-Christ, avait un Père, vous pouvez
supposer que lui avait un Père aussi. Où y a-t-il jamais eu de fils sans
père? Et où y a-t-il jamais eu de père qui n'ait tout d'abord été un fils?
Quand un arbre ou quoi que ce soit s'est-il jamais mis à exister sans avoir
été engendré? Et tout vient de cette façon. Paul dit que ce qui est
terrestre est à la ressemblance de ce qui est céleste. Par conséquent si
Jésus avait un Père, ne pouvons-nous pas croire que lui avait un Père aussi?
Je méprise l'idée d'être terrifié devant pareille doctrine, car la Bible en
est pleine.
Je voudrais que vous fassiez particulièrement attention à ce que je dis.
Jésus a dit que le Père agissait exactement de la même manière que son Père
avait agi avant lui. Comme le Père avait agi avant? Il donna sa vie et la
reprit comme son Père l'avait fait avant. Il fit ce qu'il avait été envoyé
faire, donner sa vie et la reprendre; et ensuite les clefs lui furent
remises. Je sais que c'est un bon raisonnement.
L'Église est en voie de purification
J'ai des raisons de croire que l'Église est envoie de purification. J'ai vu
Satan tomber du ciel et la façon dont il courait était effrayante. Ce sont
là tous prodiges et toutes merveilles à nos yeux en ces derniers jours. Tant
que les hommes sont sous la loi de Dieu, ils n'ont pas de craintes, ils ne
s'effraient pas.
Je veux m'en tenir à mon texte, pour montrer que quand les hommes ouvrent la
bouche contre ces vérités ce n'est pas moi qu'ils lèsent, mais c'est
eux-mêmes qu'ils lèsent. À la loi et au témoignage, car ces principes sont
déversés partout dans les Écritures. Quand les hommes à l'esprit faible
passent sur des choses qui sont de la plus grande importance sans même leur
accorder une pensée, je veux voir la vérité sous toutes ses formes et la
serrer contrer mon sein. Je crois tout ce que Dieu a jamais révélé, et je
n'entends jamais dire qu'un homme est damné parce qu'il croit trop de
choses; mais on est damné pour cause d'incrédulité.
On a critiqué Jésus-Christ parce qu'il disait qu'il était le Fils de Dieu et
se rendait égal à Dieu. On dit de moi, comme on dit des apôtres d'autrefois,
qu'on doit me faire taire. Qu'est-ce que Jésus a dit? "N'est-il pas écrit
dans votre loi: J'ai dit: vous êtes des Dieux? Si elle appelle dieux ceux à
qui la parole de Dieu a été adressée, et si l'Écriture ne peut être
anéantie, celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui
dites: tu blasphèmes! Et cela parce que j'ai dit: je suis le Fils de Dieu."
C'est par lui qu'ils ont bu au rocher spirituel. Bien entendu, il s'en
attribuerait l'honneur. Jésus, si on appelait Dieux ceux à qui la parole de
Dieu avait été donnée, pourquoi considérerait-on comme un blasphème que je
dise que je suis le Fils de Dieu?
Gloires éternelles
Allez lire la vision dans le Livre des Alliances. Vous y trouverez
clairement illustrées gloire après gloire, une gloire du soleil, une autre
gloire de la lune et une gloire des étoiles. Et comme une étoile diffère en
gloire d'une autre étoile, ainsi, dans le monde téleste, l'un diffère en
gloire de l'autre, et quiconque règne dans la gloire céleste est un Dieu
pour ses dominations. En admettant le témoignage des Doctrine et Alliances,
les apostats se damnent. Paul, que dis-tu? On a mis Paul en accusation et
tout le monde est parti et l'a quitté. Paul avait sept Églises et elles le
chassèrent de parmi elles; et cependant ils ne peuvent le faire avec moi. Je
m'en réjouis. Mon témoignage est bon.
"Autre est l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre l'éclat des
étoiles; même une étoile diffère en éclat d'une autre étoile. Ainsi en
est-il de la résurrection des morts." Ceux qui ressuscitent en gloire
d'entre les morts sont exaltés bien loin au-dessus des principautés, des
pouvoirs, des trônes, des dominations et des anges, et il est expressément
dit d'eux qu'ils sont héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ,
ayant tous un pouvoir éternel.
Ces Écritures sont un mélange de doctrines très étranges pour le monde
chrétien qui se laisse conduire en aveugle par des aveugles. Je vais citer
une autre Écriture: "Maintenant", dit Dieu quand il apparut à Moïse dans le
buisson (Moïse était un garçon qui bégayait, dans mon genre), Dieu dit: "Tu
seras un Dieu pour les enfants d'Israël." Dieu dit: "Il te servira de
bouche, et tu tiendras pour lui la place de Dieu." Je crois que les Dieux
que Dieu révèle en tant que Dieux sont fils de Dieu et tous peuvent
s'écrier: "Abba, Père!" Des fils de Dieu qui s'exaltent pour être des Dieux,
dès avant la fondation du monde, et sont les seuls Dieux pour lesquels j'ai
du respect. Jean dit qu'il était roi. "Et de la part de Jésus-Christ, le
témoin fidèle, le Premier-né des morts, et le Prince des rois de la terre! À
celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui
a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui
soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles! Amen!" O Dieu,
qui es Roi des rois et Seigneur des seigneurs, le monde des sectes proclame
par ses actes: "Nous ne pouvons te croire." Les vieilles traditions de
l'Église catholique valent plus que tout ce que vous avez dit. Voici un
principe de logique que la plupart des hommes n'ont pas suffisamment de bon
sens pour l'adopter. Je vais illustrer cela par un vieux pommier. Une
branche s'en détache et dit: Je suis l'arbre véritable et vous êtes
corrompus. Si l'arbre tout entier est corrompu, ses branches ne sont-elles
pas corrompues? Si la religion catholique est une fausse religion, comment
une vraie religion peut-elle en sortir? Si l'Église catholique est mauvaise,
comment peut-il en sortir quoi que ce soit de bon? La réputation des
vieilles Églises a toujours été calomniée par tous les apostats depuis le
commencement du monde.
Le Seigneur ne reconnaîtra pas les traîtres
Je témoigne de nouveau que, comme le Seigneur vit, Dieu ne reconnaîtra
jamais les traîtres ou les apostats. Quiconque trahit les catholiques vous
trahira. Et s'il me trahit, il vous trahira. Tous ceux qui disent qu'ils
sont de la vraie Église sans les révélations de Jésus-Christ ni la Prêtrise
de Melchisédek qui est selon l'ordre du Fils de Dieu, sont des menteurs. Il
est de l'ordre des choses célestes que Dieu envoie toujours une nouvelle
dispensation dans le monde quand les hommes ont apostasié de la vérité et
perdu la prêtrise, mais quand des hommes apparaissent et édifient sur les
fondements d'autres hommes, ils prennent eux-mêmes la responsabilité de ce
qu'ils font, sans aucune autorité de la part de Dieu; et lorsque la pluie
tombera et que le vent soufflera, leurs fondements se révéleront être du
sable et tout leur édifice tombera en poussière.
Ai-je édifié sur les fondations de qui que ce soit d'autre? J'ai toute la
vérité que le monde chrétien possédait et une révélation indépendante
par-dessus le marché, et Dieu me donnera le triomphe. Je vais laisser là ce
sujet. Je voudrais pouvoir parler pendant trois ou quatre heures; mais ce
n'est pas utile vu la pluie; je continuerai encore pour vous montrer preuve
sur preuve; toute la Bible soutient unanimement cette doctrine, une partie
comme l'autre (16 juin 1844). - H. C. 6:473-479.
Le prophète prédit sa mort
Les faits historiques qui suivent, relatifs à la reddition du prophète et du
patriarche et à leur martyre brutal, sont d'un intérêt tel que nous les
incluons dans ce livre. Ces frères, avec un certain nombre des principaux
anciens, se réunirent au crépuscule, le samedi 22 juin 1844, dans la chambre
d'étage du prophète. Quand ils furent assemblés le prophète leur présenta
une lettre du gouverneur Ford qu'il lut dans le but de demander conseil à
ses frères. C'est à ce stade que le récit commence.
Joseph fit la réflexion: "Pas de pitié ici, pas de pitié ici." Hyrum dit:
"Non. C'est sûr et certain, si nous leur tombons entre les mains, nous
sommes morts." Joseph répondit: "Oui; que faire, frère Hyrum?" Il répondit:
"Je ne sais pas." Tout à coup le visage de Joseph s'éclaira et il dit: "La
voie est ouverte. Je vois clairement ce qu'il faut faire. Tout ce qu'ils
veulent, c'est Hyrum et moi; alors dites à tout le monde de s'occuper de ses
affaires, et de ne pas former de groupes, mais de se disperser. Il ne fait
aucun doute qu'ils viendront chercher ici après nous. Qu'ils cherchent; ils
ne feront pas de tort à vos personnes ni à vos biens, pas même à un cheveu
de votre tête. Nous traverserons le fleuve et irons dans l'Ouest." Il se mit
en mouvement pour sortir de la maison pour traverser le fleuve. Lorsqu'il
fut dehors, il dit à Butler et à Hodge de prendre le Maid of Iowa (confié à
Repsher), de l'amener à l'embarcadère supérieur et d'y mettre sa famille et
celle de Hyrum et leurs effets; et ensuite de descendre le Mississippi et de
remonter l'Ohio jusqu'à Portsmouth où ils auraient des nouvelles d'eux. Il
prit ensuite la main de Hodge et dit: "Frère Hodge, quoi qu'il advienne, ne
reniez pas la foi, et tout ira bien."
"Je dis à Stephen Markham que si Hyrum et moi étions jamais repris, nous
serions massacrés, ou je n'étais pas prophète de Dieu. Je veux que Hyrum
vive pour venger mon sang, mais il est décidé à ne pas me quitter."
Le samedi 22 juin 1844 à 9 heures du matin, Hyrum sortit de la Mansion et
donna les mains à Reynolds Cahoon tout en disant: "Un groupe d'hommes
cherche à tuer mon frère Joseph, et le Seigneur l'a averti de fuir dans les
Montagnes Rocheuses pour sauver sa vie. Au revoir, frère Cahoon, nous nous
reverrons." Quelques minutes plus tard Joseph quittait sa famille. Il
pleurait à chaudes larmes. Il s'essuyait les yeux avec un mouchoir et suivit
frère Hyrum sans dire un mot.
Au milieu de cette nuit-là, le prophète et le patriarche furent passés de
l'autre côté du fleuve par Orrin P. Rockwell en vue de leur départ vers les
Montagnes Rocheuses. Au début du lendemain matin, d'autres frères se
joignirent à eux. Ce même matin, un détachement arriva à Nauvoo pour arrêter
Joseph Smith mais ne le trouva pas, mais il réussit à susciter la peur dans
le cœur de certaines personnes pusillanimes. Ce jour-là, à une heure de
l'après-midi, Orrin P. Rockwell qui était retourné à Nauvoo arriva avec une
lettre d'Emma Smith demandant que le prophète retourne à Nauvoo. Le prophète
et le patriarche, avec Willard Richards, étaient dans une pièce où ils
avaient réuni des provisions en vue de leur voyage. Reynolds Cahoon informa
le prophète de ce que les troupes avaient l'intention de faire et l'exhorta
à se rendre, d'autant plus que le gouverneur avait donné sa parole et la
parole de l'État de le protéger pendant qu'il subissait un procès légal.
Mais le prophète savait que l'on ne pouvait faire confiance en la parole du
gouverneur. C'est à cet endroit que nous reprenons notre récit.
Fausses accusations
Reynolds Cahoon, Lorenzo D. Wasson et Hiram Kimball accusèrent Joseph Smith
de lâcheté, parce qu'il souhaitait quitter le peuple, ajoutant que leurs
biens seraient détruits et qu'ils resteraient sans maison ni foyer. Comme la
fable, quand les loups venaient, le berger fuyait le troupeau et abandonnait
les brebis pour être dévorées. À quoi Joseph répondit: "Si ma vie n'a pas de
valeur pour mes amis, elle n'en a pas pour moi."
Joseph dit à Rockwell: "Que vais-je faire?" Rockwell répondit: "Vous êtes le
plus âgé, vous êtes le mieux placé pour le savoir; je ferai selon ce que
vous aurez décidé." Joseph se tourna ensuite vers Hyrum, qui parlait avec
Cahoon, et dit: "Frère Hyrum, tu es l'aîné, qu'allons-nous faire?" Hyrum
dit: "Retournons nous rendre et finissons-en." Après avoir réfléchi quelques
instants, Joseph dit: "Si tu retournes, je t'accompagnerai, mais nous serons
massacrés." Hyrum dit: "Non, non; retournons et mettons notre confiance en
Dieu, et on ne nous fera pas de mal. Le Seigneur est là-dedans. Que nous
vivions ou que nous devions mourir, nous nous résignerons à notre sort." Au
bout de quelques instants, Joseph dit à Cahoon de demander au capitaine
Daniel C. Davis de tenir son bateau prêt à cinq heures trente pour leur
faire traverser le fleuve (23 juin 1844). - H. C. 6:545-551.
Lettre: Joseph et Hyrum Smith au gouverneur Ford: Ils consentent à aller
à Carthage
Rive du Mississippi
Dimanche 23 juin 1844, 14 heures
À son Excellence le gouverneur Ford,
Monsieur, je vous ai écrit une longue lettre hier à minuit exprimant mes
idées concernant la lettre d'hier de votre Excellence. Je trouvais votre
lettre plutôt sévère, mais un de mes amis vient de venir me trouver, me
fournissant une explication de la part du capitaine de votre détachement qui
a adouci le sujet de votre lettre et nous donne une plus grande espérance de
protection et de ce que votre Excellence a réussi à soumettre les esprits
qui entourent dans une certaine mesure votre Excellence. Et je déclare de
nouveau que la seule objection que j'aie jamais eue ou que j'aie jamais
avancée à l'idée d'être jugé par mon pays, était celle que j'ai avancée dans
ma dernière lettre: à cause des assassins et de la raison que j'ai de
craindre les conséquences mortelles de leurs agissements.
Mais suite à l'explication, je vous offre maintenant de venir à vous demain
à Carthage dès qu'il sera possible à votre détachement de nous escorter
jusqu'à votre quartier général, à condition que nous puissions avoir un
jugement équitable, ne pas être insultés ni voir mes témoins insultés, et
que tout se fasse selon les bonnes formes de la loi, sans partialité, et
vous pourrez compter sur mon honneur, sans intervention d'une force armée
importante pour susciter l'excitation dans l'esprit de ceux qui sont
timides.
Nous irons à la rencontre de votre détachement, si cette lettre vous
satisfait (sinon informez-m'en), à ou près du Mound, à ou vers deux heures
demain après-midi, ce qui sera le temps minimum qu'il nous faudra pour
réunir nos témoins et nous préparer pour le procès. Nous avons l'intention
d'emmener nos témoins, une partie du moins, de manière à ne pas devoir
attendre une citation à comparaître pour ne pas retarder la procédure, bien
qu'il se peut que nous ayons besoin de temps pour consulter notre avocat.
Nous restons très respectueusement les humbles serviteurs de votre
Excellence,
Joseph Smith
Hyrum Smith
(23 juin 1844).
- H. C. 6:550.
Le départ pour Carthage
Lorsqu'ils arrivèrent au temple, Joseph s'arrêta et regarda avec admiration
d'abord le temple et ensuite la ville et fit cette réflexion: "Voici le plus
beau lieu et le meilleur peuple qui soient sous les cieux; ils ne savent
guère les épreuves qui les attendent." En sortant de la ville, il rendit
visite à Daniel H. Wells, Esq., qui était malade, et, en se séparant de lui,
il dit: "Squire Wells, je vous demande de chérir ma mémoire et de ne pas me
croire le pire homme du monde non plus."
À dix heures moins dix du matin, ils arrivèrent à la ferme d'Albert G.
Fellows, à six kilomètres à l'ouest de Carthage, où ils rencontrèrent le
capitaine Dunn avec une compagnie d'environ soixante hommes montés de la
milice; en les voyant Joseph dit: "Ne soyez pas alarmés, frères, car ils ne
peuvent vous faire davantage que les ennemis de la vérité ne l'ont fait aux
saints d'autrefois: ils peuvent seulement tuer le corps." La compagnie
s'arrêta et Joseph, Hyrum et plusieurs autres entrèrent chez Fellows avec le
capitaine Dunn, qui présenta un ordre du gouverneur Ford réclamant toutes
les armes de l'État en la possession de la Légion de Nauvoo, document que
Joseph contresigna immédiatement.
Comme un agneau à l'abattoir
Henry G. Sherwood s'approcha de Joseph et dit: "Frère Joseph, voulez-vous
que je retourne à Nauvoo et prendre les dispositions nécessaires pour
obtenir les armes et en avoir les reçus?" Joseph demanda s'il était en état
d'arrestation ou pouvait s'attendre à être arrêté. Sherwood répondit: "Non."
Alors Joseph Smith lui commanda de retourner en avance sur la compagnie, de
réunir les armes et de faire de son mieux en tout. Joseph dit alors à la
compagnie qui était avec lui: "Je vais comme un agneau à l'abattoir, mais je
suis calme comme un matin d'été. J'ai la conscience libre de toute offense
envers Dieu et envers tous les hommes. Je mourrai innocent et l'on dira un
jour de moi: il fut assassiné de sang-froid." Il dit ensuite au vieux frère
Sherwood: "Allez et que Dieu vous bénisse." Sherwood brida son cheval et se
rendit aussi vite qu'il le put à Nauvoo (24 juin 1844). - H. C. 6:554-555.
Joseph Smith au gouverneur Ford: expliquant son retour à Nauvoo
Six kilomètres à l'ouest de Carthage Mound Comté de Hancock, Illinois
Lundi 10 heures
Son Excellence le gouverneur Ford:
Monsieur, en route pour Carthage pour répondre à votre requête de ce matin,
j'ai rencontré ici le capitaine Dunn qui m'a fait connaître ici votre ordre
de rendre les armes de l'État en la possession de la Légion de Nauvoo, ordre
auquel je me conformerai; et pour que ceci se fasse convenablement et sans
difficultés pour l'État, je retournerai avec le capitaine Dunn à Nauvoo,
veillerai à ce que les armes soient mises en sa possession et retournerai
ensuite en sa compagnie au quartier général où je me soumettrai très
volontiers à toute requête du gouverneur de notre État.
Avec tout le respect dû à votre Excellence, je reste votre serviteur
obéissant.
Joseph Smith
(24 juin 1844).
- H. C. 6:556.
Sur le chemin de Carthage
La compagnie (environ quinze personnes) se remit alors en route pour
Carthage et, arrivé en face du temple maçonnique, Joseph dit: "Garçons, si
je ne reviens pas, prenez soin de vous-mêmes; je vais comme un agneau à
l'abattoir." Quand ils passèrent devant sa ferme, il la contempla longuement
et lorsqu'ils l'eurent dépassée, il se retourna plusieurs fois pour regarder
de nouveau, ce que voyant, certains dans la compagnie firent des réflexions;
Joseph dit: "S'il y en avait parmi vous qui avaient une ferme comme celle-là
et savaient qu'ils ne la reverraient plus, ils voudraient la regarder
longuement pour la dernière fois." Quand ils arrivèrent à l'orée des bois
près de Nauvoo, ils rencontrèrent A. C. Hodge qui revenait de Carthage. Il
rapporta à Hyrum ce qu'il avait entendu à Carthage, lui dit ce qu'étaient
ses sentiments et ajouta: "Frère Hyrum, vous êtes maintenant en sécurité, et
s'il était de mon devoir de vous conseiller, je vous dirais: ne faites pas
un pas de plus, car ils disent qu'ils vous tueront si vous allez à
Carthage", mais comme d'autres personnes se rassemblaient autour d'eux, il
n'ajouta rien de plus (24 juin 1844). - H. C. 6:558.
L'entretien du prophète avec les officiers de la milice
Plusieurs des officiers des troupes de Carthage et d'autres personnes,
curieux de voir le prophète, rendirent visite à Joseph dans sa chambre. Le
général Smith leur demanda s'il y avait quoi que ce soit dans son aspect qui
montrât qu'il était le réprouvé que ses ennemis décrivaient; il leur demanda
de lui donner leur avis honnête à ce sujet. La réponse fut: "Non, monsieur,
votre aspect indiquerait tout le contraire, général Smith; mais nous ne
pouvons voir ce qui est dans votre cœur, et nous ne pouvons pas non plus
dire ce que sont vos intentions." À quoi Joseph répondit: "C'est bien vrai,
Messieurs, vous ne pouvez voir ce qui est dans mon cœur, et vous êtes par
conséquent incapables de me juger, moi ou mes intentions; mais je peux voir
ce qui est dans votre cœur et je vais vous dire ce que je vois. Je peux voir
que vous êtes assoiffés de sang, et que rien d'autre que mon sang ne vous
satisfera. Ce n'est pas pour un délit quelconque que mes frères et moi
sommes ainsi constamment persécutés et harassés par nos ennemis, mais il y a
d'autres mobiles, et il y en a que j'ai donnés en ce qui me concerne; et
puisque le peuple et vous êtes assoiffés de sang, je prophétise au nom du
Seigneur que vous verrez des scènes de sang et de douleur à satiété. Votre
âme sera parfaitement rassasiée de sang, et beaucoup d'entre vous qui sont
maintenant présents auront l'occasion de voir la bouche du canon d'une
source à laquelle vous ne pensez pas, et ceux qui désirent que ce grand mal
s'abatte sur mes frères et moi seront remplis de douleur à cause des scènes
de désolation et de détresse qui les attendent. Ils chercheront la paix et
ne pourront la trouver. Messieurs, vous verrez que ce que je vous ai dit est
vrai" (25 juin 1844). - H. C. 6:566.
Lettre de Joseph Smith au gouverneur Ford demandant un entretien
Prison de Carthage, 26 juin 1844
8h10 du matin
Son Excellence le gouverneur Ford:
Monsieur, je souhaite de nouveau solliciter un entretien avec votre
Excellence, ayant été très déçu hier soir. J'espère que vous ne me refuserez
pas cet honneur plus longtemps que ne l'exigeront absolument vos devoirs
publics.
Nous avons été incarcérés en vertu d'un faux mandat de dépôt, et par
conséquent la procédure est illégale et nous désirons que soit hâté le
moment où tout sera rectifié et où nous serons délivrés de cet
emprisonnement.
Votre serviteur,
Joseph Smith
P.S. Veuillez envoyer une réponse par le porteur (26 juin 1844). - H. C.
6:575.
La prémonition du prophète
Le 26 juin 1844 à midi, Willard Richards, le greffier, fit des copies des
ordres du prophète aux frères de Nauvoo; tandis qu'il faisait cela ...
Joseph fit la réflexion: "J'ai eu pas mal d'anxiété concernant ma sécurité
depuis mon départ de Nauvoo, une anxiété que je n'ai jamais eue auparavant
quand j'étais en état d'arrestation. Je n'ai pu empêcher ces sentiments de
m'envahir et ils m'ont déprimé." Dan Jones et le colonel Stephen Markham
passèrent la plus grande partie de la matinée à tailler au canif une porte
déformée pour pouvoir refermer le loquet, se préparant ainsi à fortifier le
lieu en vue d'une quelconque attaque.
Le prophète, le patriarche et leurs amis prêchèrent tour à tour aux gardes
dont plusieurs furent relevés avant la fin de leur tour de garde, parce
qu'ils reconnaissaient qu'ils étaient convaincus de l'innocence des
prisonniers. Ils reconnurent souvent qu'on les avait induits en erreur et on
entendit plus d'une fois dire: "Rentrons chez nous, les gars, car je ne me
battrai plus contre ces hommes."
Pendant la journée, Hyrum encouragea Joseph à penser que le Seigneur, pour
l'amour de son Église, le libérerait de prison. Joseph répondit: "Si
seulement mon frère Hyrum pouvait être libéré, ce qui m'arrive n'aurait pas
tant d'importance. Pauvre Rigdon, je suis content qu'il soit allé à
Pittsburg, hors du chemin; s'il présidait, il conduirait l'Église à la
destruction en moins de cinq ans" (26 juin 1844). - H. C. 6:592-593.
Mauvais traitements infligés à John Smith - 17h30
Le patriarche John Smith vint de Macedonia à la prison pour voir ses neveux
Joseph et Hyrum. La route était encombrée de membres de la populace. Trois
d'entre eux armèrent leurs fusils et les pointèrent vers lui et il fut
menacé par beaucoup d'autres qui le reconnurent. Le garde de la prison lui
refusa l'accès aux prisonniers.
Joseph le vit par la fenêtre de la prison et dit au garde: "Laissez entrer
le vieux monsieur, c'est mon oncle." Le garde lui répondit que peu lui
importait de qui il était l'oncle, il n'entrerait pas.
Joseph répondit: "Vous n'empêcheriez tout de même pas un homme aussi âgé et
aussi infirme que lui d'entrer", et ensuite il dit: "Entre, mon oncle";
là-dessus, après l'avoir soigneusement fouillé, le garde le laissa entrer
dans la prison où il resta environ une heure. Il demanda à Joseph s'il
pensait qu'il pourrait se sortir des mains de ses ennemis, et Joseph
répondit: "Mon frère Hyrum pense que oui. Je voudrais que tu dises aux
frères de Macedonia qu'ils peuvent voir à ceci qu'il n'a pas été sain pour
moi de leur rendre visite; et dis à Almon W. Babbitt que je veux qu'il
vienne m'aider comme avocat lors de mon procès qui est prévu demain devant
le capitaine R. F. Smith (26 juin 1844). - H. C. 6:597-598.
La dernière nuit en prison
26 juin 1844, 21h15. Frère John Taylor pria. Willard Richards, John Taylor,
John S. Fullmer, Stephen Markham et Dan Jones restèrent avec Joseph et Hyrum
dans la pièce de devant.
Au cours de la soirée le patriarche lut et commenta des extraits du Livre de
Mormon à propos de l'emprisonnement et de la délivrance des serviteurs de
Dieu pour l'amour de l'Évangile. Joseph rendit aux gardes un puissant
témoignage de l'authenticité du Livre de Mormon, du rétablissement de
l'Évangile, du ministère d'anges et de ce que le royaume de Dieu était de
nouveau établi sur la terre, chose pour laquelle il était incarcéré dans
cette prison, et non parce qu'il avait violé une loi quelconque de Dieu ou
de l'homme.
Ils allèrent se coucher tard. Joseph et Hyrum occupaient le seul lit de la
pièce, tandis que leurs amis étaient couchés côte à côte sur les matelas mis
sur le sol. Le Dr Richards resta à écrire jusqu'à ce que sa dernière bougie
le laissât dans le noir. Un coup de feu tiré tout près fit que Joseph se
leva et quitta le lit, et se coucha sur le plancher, ayant Dan Jones à sa
gauche et John S. Fullmer à sa droite. Joseph tendit le bras droit et dit à
John S. Fullmer: "Pose la tête sur mon bras en guise d'oreiller, frère
John", et lorsque tous furent silencieux, ils conversèrent à voix basse sur
leurs perspectives de libération. Joseph exprima plusieurs pressentiments
qui lui disaient qu'il devait mourir et dit: "J'aimerais revoir ma famille"
et "Plût à Dieu que je pusse une fois de plus parler aux saints de Nauvoo."
Fullmer essaya de lui redonner courage, disant qu'il pensait qu'il aurait
souvent cette occasion; Joseph le remercia pour ses paroles et les bons
sentiments qu'il lui avait exprimés.
Peu de temps après, le Dr Richards se coucha dans le lit que Joseph avait
quitté, et lorsque tous furent apparemment profondément endormis, Joseph
chuchota à Dan Jones: "As-tu peur de mourir?" Dan dit: "Pensez-vous que le
moment soit venu? Engagé dans une telle cause, je ne crois pas que la mort
pourrait me faire grand-peur." Joseph répondit: "Tu verras malgré tout le
pays de Galles et tu rempliras la mission qui t'est assignée avant de
mourir" (26 juin 1844, minuit). - H. C. 6:600-601.
Récit, par John Taylor de l'entretien entre le gouverneur Ford et le
président Smith
Ce récit fut rédigé par John Taylor après les événements rapportés ici.
Le gouverneur: Général Smith, je crois que vous m'avez donné, dans les
documents qui m'ont été envoyés par le Dr Bernhisel et M. Taylor, un aperçu
général des difficultés qui ont existé dans le pays; mais malheureusement il
semble qu'il y ait une divergence entre vos affirmations et celles de vos
ennemis. Il est vrai que les preuves et les attestations sont de votre côté,
mais il doit y avoir une raison à l'excitation tout à fait extraordinaire
qui existe maintenant dans le pays et j'attribue le dernier éclat à la
destruction de l'Expositor et à votre refus de vous conformer au mandat
délivré par M. Morrison. La presse aux États-Unis est considérée comme le
grand bastion de la liberté américaine, et sa destruction à Nauvoo a été
décrite et considérée comme une mesure arbitraire et manifeste pour le
peuple des dispositions de votre part à étouffer la liberté de parole et de
la presse; ceci avec votre refus de vous conformer à la requête d'un mandat,
est à mon sens la cause principale de cette difficulté; de plus vous m'avez
été décrit comme réfractaire aux lois et aux institutions de votre pays.
Le général Smith: Monsieur, en tant que gouverneur de cet État, vous êtes au
courant des poursuites et des persécutions que j'ai subies. Vous savez bien
que notre manière d'agir a été paisible et respectueuse des lois, car depuis
le moment de notre installation ici, j'ai fourni à cet État suffisamment de
preuves de mes intentions pacifiques et de celles du peuple avec lequel je
suis lié, par la façon dont nous avons supporté toutes les indignités et
tous les outrages illégaux que l'on puisse concevoir, qui ont été perpétrés
contre moi et contre mon peuple depuis notre installation ici, et vous savez
vous-même que je vous ai bien tenu au courant de toutes les questions
relatives aux récentes difficultés. Si vous n'avez pas reçu certaines de mes
lettres, cela n'a pas été de ma faute.
Conformément à vos ordres, j'ai réuni la Légion de Nauvoo pour protéger
Nauvoo et la campagne avoisinante contre une bande armée de maraudeurs, et
depuis le moment même où elle a été levée, je vous ai écrit presque tous les
jours concernant tous les événements importants qui se sont produits; que ce
soit en tant que maire de la ville ou général de division de la Légion de
Nauvoo, je me suis efforcé de conserver la paix et de rendre à tous une
justice équitable; mais mes motifs sont mis en doute, mes actes sont
déformés et on déblatère contre moi d'une manière vile et perverse. Je
suppose que je dois mon incarcération ici au serment d'un homme indigne qui
fut traduit devant moi et condamné à une amende pour avoir insulté et
maltraité son frère invalide et incapable de se défendre.
Je suis surpris que vous, monsieur, qui êtes mieux informé que cela,
m'accusiez d'agir à l'encontre de la loi. Est-ce les mormons ou nos ennemis
qui ont été les premiers à commencer ces difficultés? Vous savez bien que ce
n'était pas nous; et quand ces gens turbulents et indignes ont commencé leur
mouvement insurrectionnel, je vous ai informé officiellement, ai demandé
votre conseil et suivi strictement vos avis dans les moindres détails.
Qui a ordonné à la Légion de Nauvoo de sortir? Moi, sous votre direction.
Dans quel but? D'arrêter ces mouvements insurrectionnels. C'est sur vos
instances, monsieur, que j'ai publié une proclamation invitant la Légion de
Nauvoo à être prête d'un moment à l'autre à se défendre contre les
incursions de populaces, et j'ai donné un ordre dans ce sens à Jonathan
Dunham, général de division faisant fonction. Dois-je donc être accusé des
actes des autres, et parce que l'illégalité et la voyoucratie abondent,
faut-il que lorsque j'exécute vos instructions je sois accusé de ne pas
respecter la loi? Pourquoi se fait-il que je doive être tenu pour
responsable des actes d'autres hommes? S'il y a des troubles dans le pays,
cela ne vient ni de moi ni de mon peuple, et tout ce que nous avons jamais
fait, après beaucoup de persévérance de notre part, c'est défendre et
soutenir la Constitution et les institutions de notre pays et protéger un
peuple insulté, innocent et persécuté contre la mauvaise administration et
la violence de la populace.
Concernant la destruction de la presse dont vous parlez, les hommes peuvent
être quelque peu en désaccord dans leur opinion à ce sujet; mais peut-on
s'imaginer qu'après toutes les indignités auxquelles nous avons été soumis à
l'extérieur, que notre peuple pouvait tolérer qu'une clique de vauriens et
de vagabonds entrent dans notre ville et sous nos yeux mêmes et sous notre
protection nous dénigrent et nous calomnient, non seulement nous-mêmes, mais
la réputation de nos épouses et de nos filles, comme cela a été fait avec
impudence et sans vergogne dans cette feuille infâme et malpropre? Il n'y a
pas une ville aux États-Unis qui aurait toléré pareille indignité pendant 24
heures.
Notre peuple tout entier était rempli d'indignation et a réclamé à grands
cris auprès des autorités de notre ville réparation des torts qui lui
étaient faits, et si nous ne nous en étions pas occupés, il aurait lui-même
pris l'affaire en mains et aurait sommairement puni les audacieux misérables
comme ils le méritaient.
Les principes de l'égalité des droits qui ont été inculqués dans notre sein
depuis le berceau, en tant que citoyens américains, nous interdisent de nous
soumettre à toutes les indignités répugnantes et de succomber et de nous
prêter au comportement de misérables aussi infâmes que ceux-ci. Mais
indépendamment de ceci, nous avons considéré que la façon de faire que nous
avons adoptée était strictement légale; car en dépit de l'insulte nous
étions vivement désireux de nous laisser gouverner d'une manière stricte et
par conséquent nous avons rassemblé le conseil municipal; et étant désireux
dans nos délibérations de respecter la loi, nous avons convoqué un
conseiller juridique pour qu'il soit présent en cette occasion.
En examinant l'affaire, nous avons constaté que la charte de notre ville
nous donnait le pouvoir d'éliminer tout ce qui est de nature à être une gêne
pour le public; et en outre, lorsque nous avons consulté Blackstone sur ce
qui pourrait être considéré comme étant de nature à nuire au public, ce
juriste distingué qui est, je crois, considéré comme une autorité dans tous
nos tribunaux, dit, entre autres choses, qu'une presse diffamatoire et
malpropre était considérée comme une nuisance publique et devait être abolie
comme telle.
Ainsi donc un des éminents avocats anglais, dont les œuvres sont considérées
comme faisant autorité chez nous, déclare qu'une presse diffamatoire peut
être considérée comme une nuisance publique; et notre propre charte, qui
nous a été donnée par le gouvernement de notre État, nous donne le pouvoir
d'éliminer les nuisances; et en ordonnant que cette presse soit détruite
comme nuisance publique, nous estimions que nous agissions d'une manière
strictement conforme à la loi. Nous avons émis cet ordre en notre qualité de
conseil municipal, et le City Marshall [commissaire de police] l'a exécutée.
Il se peut qu'il y ait eu une meilleure manière de faire, mais je dois
confesser que je n'ai pas pu la découvrir.
Pour ce qui est du mandat qui nous a été signifié, nous étions disposés à
supporter les conséquences de nos actes, mais nous n'étions pas disposés, en
répondant à un mandat de ce genre, à nous soumettre aux exactions illégales
que l'on cherchait à nous imposer sous le couvert de la loi, alors que nous
savions qu'elles en constituaient une violation flagrante.
Lorsque ce document me fut présenté par M. Bettisworth, je proposai, en la
présence de plus de vingt personnes, de me rendre devant n'importe quel
autre magistrat, soit dans notre ville, soit à Appanoose ou en n'importe
quel autre endroit où nous serions en sécurité, mais nous avons tous refusé
de nous mettre entre les mains d'une populace.
Quel droit ce policier avait-il de refuser notre demande? Selon la loi, il
n'en avait aucun; car vous savez, Monsieur le gouverneur, que la loi
statutaire en Illinois est que les parties à qui est signifié le mandat
comparaîtront devant celui qui l'a lancé ou devant un autre juge de paix.
Pourquoi devrions-nous donc être traînés à Carthage où la loi ne nous oblige
pas à aller? Ceci ne ressemble-t-il pas à beaucoup d'autres de ces
poursuites dont nous avons été l'objet et que vous connaissez? Et
n'avions-nous pas le droit de nous attendre à une perfidie?
Cet acte était une infraction à la loi de sa part: l'exercice d'un pouvoir
qui ne lui appartenait pas est une tentative, au moins, de nous priver de
nos droits légaux et constitutionnels. Dans de telles circonstances que
pouvions-nous faire d'autre que ce que nous avons fait? Nous avons réclamé
et obtenu auprès du tribunal municipal un mandat d'habeas corpus, par lequel
nous fûmes délivrés des mains du policier Bettisworth et cités à comparaître
devant le tribunal municipal et acquittés par lui.
Après notre acquittement, dans une conversation avec le juge Thomas bien
qu'il considérât illégaux les actes du requérant, il nous dit que pour
satisfaire le peuple nous ferions mieux de comparaître devant un autre
magistrat qui n'était pas de notre Église. Conformément à son conseil, nous
nous présentâmes devant Esq. Wells, que vous connaissez bien; les deux
parties étaient présentes, des témoins furent appelés de part et d'autre,
l'affaire fut examinée en profondeur et nous fûmes de nouveau acquittés.
Et pourquoi ce prétendu désir de faire appliquer la loi et ces rumeurs viles
et mensongères sont-elles mises en circulation, si ce n'est pour chercher,
par l'influence de la populace, sous le couvert de la loi, à nous obliger à
nous soumettre à des exigences qui sont contraires à la loi et opposées à
tous les principes de la justice?
Et lorsque vous, monsieur, nous avez demandé de venir ici, nous sommes
venus, non parce que c'était légal, mais parce que vous l'exigiez de nous et
que nous étions désireux de vous montrer, à vous et à tous les hommes, que
nous ne reculions pas devant l'examen le plus rigide de nos actes.
Nous nous attendions certainement à un autre traitement que d'être emmurés
dans une prison à la demande de ces hommes, un traitement auquel, je pense,
nous avions droit, d'après la promesse que vous nous aviez faite, après
avoir renvoyé nos forces dans leurs foyers et nous être entièrement remis
entre vos mains; et maintenant, après avoir fait ma part, monsieur, comme
homme et comme citoyen américain, je fais appel à vous, monsieur le
gouverneur, et je pense que j'ai le droit de le faire, de nous délivrer de
ce lieu et de nous sauver de cet outrage que cherche à nous infliger une
bande d'infâmes scélérats.
Le gouverneur Ford: Mais vous avez mis des hommes en état d'arrestation,
détenu des hommes comme prisonniers et donné des laissez-passer à d'autres:
j'en ai vu certains.
John P. Green, City Marshall: Je pourrais peut-être expliquer cela. Depuis
le début de ces difficultés, nous avons été mis, vous vous en rendez compte,
dans des circonstances très particulières; notre ville a été placée sous une
garde de police très rigide; outre ceci, des gardes fréquentes ont été
postées en dehors de la ville pour empêcher toute attaque surprise, et ces
gardes ont interrogé les personnes soupçonnées ou suspectes pour savoir ce
qui les amenait en ville.
Dans certains cas, des laissez-passer ont été donnés à des étrangers pour
éviter qu'ils aient des difficultés à passer devant ces gardes. Ce que vous
avez vu, ce sont certains de ces laissez-passer. Personne, monsieur, n'a été
emprisonné dans notre ville sans cause légale.
Le gouverneur: Pourquoi n'avez-vous pas donné une réponse plus prompte au
détachement que j'ai envoyé?
Le général Smith: Nous avions des affaires importantes sur lesquelles nous
devions nous consulter. Votre lettre était loin de manifester un esprit
amical. Nous avons immensément souffert des populaces au Missouri sous forme
de perte de biens, d'emprisonnement et autrement.
Il nous a fallu un certain temps pour dûment soupeser ces questions. Nous ne
pouvions prendre une décision immédiate sur des questions d'une telle
importance, et votre détachement a été trop pressé de retourner. Nous
tenions consultation pour un vaste peuple et de très grands intérêts étaient
en jeu.
Nous avions été honteusement trompés et ne savions pas dans quelle mesure
nous pouvions faire confiance à qui que ce fût; en outre, une question se
posa nécessairement: comment allions-nous venir? Votre requête était que
nous devions venir sans armes. Ce devint une question de grande importance
de décider dans quelle mesure on pouvait se fier aux promesses et à quel
point nous étions à l'abri de la violence de la populace.
Geddes: Il est certain, d'après tout ce que j'ai entendu, après l'esprit de
violence et de voyoucratie généralisée qui règne ici, qu'on avait
certainement l'impression qu'il n'était pas sûr pour vous de venir sans
protection.
Le gouverneur: Je crois que le détachement ne vous a pas laissé suffisamment
de temps pour tenir consultation et vous préparer. Ils étaient trop pressés;
mais je suppose qu'ils se sentaient liés par les ordres qu'ils avaient
reçus. Je pense aussi qu'il y a pas mal de vrai dans ce que vous dites, et
votre raisonnement est plausible. Cependant je me permettrai de ne pas être
d'accord avec vous en ce qui concerne les actes du conseil municipal. Ce
conseil, à mon avis, n'avait pas le droit d'agir dans le domaine du
législatif [exécutif], ni dans celui du judiciaire.
Il aurait dû passer une loi sur la question et ensuite le tribunal
municipal, sur plainte, aurait pu la supprimer; mais à mon avis c'était une
erreur de la part du conseil municipal de prendre sur lui l'élaboration de
lois et l'exécution de lois; en outre, ces hommes auraient dû être entendus
avant que l'on ne détruisît leurs biens; les détruire sans cela constituait
une violation de leurs droits; en outre il est tout à fait contraire aux
sentiments du peuple américain de s'immiscer dans la presse.
Et en outre, je ne peux faire autrement que penser qu'il aurait été plus
judicieux de votre part d'accompagner M. Bettisworth à Carthage malgré le
fait que la loi ne l'exigeait pas. Pour ce qui est du fait que vous êtes en
prison, je le regrette, j'aurais voulu qu'il en fût autrement. J'espère que
vous serez bientôt libérés, mais je ne peux pas intervenir.
Joseph Smith: Monsieur le gouverneur, permettez-moi d'attirer votre
attention sur une chose que vous semblez avoir perdu de vue. Vous dites que
vous pensez qu'il aurait mieux valu que nous nous soumettions à la requête
du policier Bettisworth et allions à Carthage.
Ne savez-vous pas, monsieur, que ce mandat fut lancé sur les instances d'une
populace anti-mormone qui avait passé des résolutions et les avait publiées,
disant qu'elle exterminerait les dirigeants mormons; et ne savez-vous pas
que le capitaine Anderson fut non seulement menacé tandis qu'il se rendait à
Nauvoo, mais que cette même populace tira un coup de fusil sur son bateau à
Warsaw tandis qu'il montait vers Nauvoo, et que c'est cela même qui a été
utilisé comme moyen pour nous faire tomber dans leurs mains, et nous ne
pouvions pas, sans nous faire accompagner d'une force armée, nous rendre
là-bas sans nous jeter, selon leurs déclarations publiées, dans les griffes
de la mort?
Nous faire accompagner d'une force armée aurait non seulement alimenté
l'excitation, car on aurait dit que nous voulions faire usage
d'intimidation; par conséquent nous avons considéré que la chose la plus
judicieuse à faire était de profiter de la protection de la loi.
Le gouverneur: Je vois, je vois.
Joseph Smith: En outre, pour ce qui est de la presse, vous dites que vous
n'êtes pas d'accord avec mon opinion. Soit; après tout, l'affaire est une
difficulté légale et je considère que les tribunaux sont compétents pour
décider de la question.
Si notre action était illégale, nous sommes disposés à en répondre; et bien
que je ne saisisse pas la distinction que vous faites dans les actes du
conseil municipal et la différence que cela aurait pu constituer sur le plan
des faits, de la loi ou de la justice que le conseil municipal ait agi
conjointement ou séparément ou à quel point il aurait été plus légal que le
tribunal municipal, qui faisait partie du conseil municipal, agît séparément
au lieu d'agir avec les conseillers, cependant si l'on juge que nous avons
mal agi en détruisant cette presse, nous ne refusons pas d'en payer le prix.
Nous désirons nous conformer à la loi dans tous les détails et sommes
responsables de nos actes. Vous dites que les parties auraient dû être
entendues. Si cela avait été un procès civil, ceci aurait certainement été
approprié; mais il y avait là une violation flagrante de tous les principes
du droit, une nuisance publique, et elle fut supprimée selon le même
principe que l'on aurait écarté toute nuisance, puanteur ou cadavre en
putréfaction.
Par conséquent, notre première mesure a été de mettre fin à cette feuille
répugnante, nuisible et infecte; et la suivante, à notre avis, aurait été de
poursuivre ces hommes en justice pour infraction à la décence publique.
Je voudrais dire en outre, monsieur le gouverneur, que j'attends de vous que
vous nous protégiez. Je crois que vous parlez d'aller à Nauvoo; si vous y
allez, monsieur, je souhaite vous accompagner. Je ne refuse pas de répondre
devant une loi quelle qu'elle soit, mais je ne me considère pas en sécurité
ici.
Le gouverneur: J'espère que vous serez acquitté, mais si je pars, je vous
emmènerai certainement. Je ne crains cependant aucun danger. Je pense que
vous êtes parfaitement en sécurité, que ce soit ici ou n'importe où
ailleurs. Je ne peux toutefois m'opposer à la loi. Je me trouve dans des
circonstances particulières et il semble que tous les partis jettent le
blâme sur moi.
Joseph Smith: Monsieur le gouverneur, je ne demande que ce qui est légal.
J'ai le droit d'attendre d'être protégé au moins de vous; car indépendamment
de la loi, vous avez donné votre parole et celle de l'État de me protéger et
je souhaite aller à Nauvoo.
Le gouverneur: Et vous serez protégé, général Smith. Je n'ai pas fait cette
promesse sans consulter les officiers, qui se sont tous engagés sur leur
honneur à veiller à ce qu'elle s'accomplisse. Je ne sais pas si j'irai à
Nauvoo demain, mais si j'y vais je vous emmènerai (26 juin 1844). - H. C.
6:579-585.
Lettre de Joseph Smith à Emma Smith - instructions du prophète concernant
la réception à réserver au gouverneur
Prison de Carthage, 27 juin 1844
Huit heures vingt du matin
Chère Emma,
Le gouverneur continue à me manifester sa courtoisie et nous permet de voir
nos amis. Nous apprenons ce matin que le gouverneur ne descendra pas
aujourd'hui à Nauvoo avec ses troupes comme nous nous y attendions hier
soir; mais s'il descend avec ses troupes vous serez protégés; et je voudrais
que tu dises à frère Dunham de dire aux gens de rester chez eux et de
s'occuper de leurs affaires et qu'il n'y ait ni groupes ni rassemblements à
moins qu'avec la permission du gouverneur ils ne soient réunis pour recevoir
des communications de sa part, ce qui plairait à notre peuple, mais que le
gouverneur l'ordonne.
Frère Dunham obéira bien entendu aux ordres des officiers du gouvernement et
leur accordera l'aide qu'ils demandent. Nous ne risquons pas d'ordre
d'extermination. S'il y avait une mutinerie parmi les troupes (ce que nous
ne pensons pas, car l'excitation se calme), une partie restera loyale et
défendra l'État et nos droits.
Il y a un principe qui est éternel: tous les hommes ont le devoir de
protéger leur vie et la vie du foyer, chaque fois que la nécessité l'exige;
et aucune puissance n'a le droit de l'interdire si la dernière extrémité
devait se produire, mais je ne prévois rien d'aussi extrême; cependant la
prudence est mère de la sécurité.
Joseph Smith
P.S. Chère Emma, je suis tout à fait résigné à mon sort, sachant que je suis
justifié, et que j'ai fait du mieux que j'ai pu. Donne mon amour aux enfants
et à tous mes amis, à M. Brewer et à tous ceux qui s'enquièrent de moi;
quant à la trahison, je sais que je n'en ai pas commis et qu'on ne peut rien
prouver de la sorte; tu n'as donc pas à craindre qu'il nous arrive quoi que
ce soit pour cette raison. Que Dieu vous bénisse tous. Amen (27 juin 1844).
- H. C. 6:605.
Il n'est pas toujours sage de démasquer le mal
Jeudi matin, 27 juin 1844.
Joseph dit: "Notre vie a déjà été mise en danger parce que nous avons révélé
les desseins pervers et sanguinaires de nos ennemis; et à l'avenir nous
devons cesser de le faire. Tout ce que nous avons dit sur eux est la vérité,
mais il n'est pas toujours sage de rapporter toute la vérité. Même Jésus, le
Fils de Dieu, dut s'abstenir de le faire et dut bien des fois garder pour
lui ses sentiments pour sa sécurité propre et celle de ses disciples et a dû
taire les justes desseins de son cœur relatifs à beaucoup de choses
concernant le royaume de son Père. Alors qu'il était encore enfant, il avait
toute l'intelligence nécessaire pour lui permettre de gouverner le royaume
des Juifs et pouvait raisonner avec les docteurs les plus sages et les plus
accomplis de la loi et de la religion et faire en sorte que leurs théories
et leurs pratiques paraissent sottise par comparaison avec la sagesse qu'il
possédait; mais il n'était qu'un enfant et il n'avait pas la force physique
ne fût-ce que pour défendre sa propre personne; et il était sujet au froid,
à la faim et à la mort. Il en va de même de l'Église de Jésus-Christ des
Saints des Derniers Jours; nous avons la révélation de Jésus, et la
connaissance que nous avons au-dedans de nous suffit pour organiser un
gouvernement juste sur la terre et pour donner la paix universelle à toute
l'humanité si elle veut la recevoir, mais il nous manque la force physique,
comme c'était le cas pour notre Sauveur quand il était enfant, pour défendre
nos principes et il faut nécessairement que nous soyons affligés, persécutés
et frappés et le supportions patiemment jusqu'à ce que Jacob ait atteint
l'âge requis; et alors il prendra soin de lui-même."
Wheelock dressa la liste des noms des témoins requis pour le procès prévu le
samedi. Quand la liste fut relue, on barra un certain nombre de noms parmi
lesquels Alpheus Cutler et Reynolds Cahoon, frère Hyrum estimant qu'il
n'était pas nécessaire qu'ils assistent. Frère Joseph demanda pourquoi ils
ne devraient pas venir. Hyrum répondit: "Ce sont peut-être de braves hommes,
mais ils n'en savent pas assez pour répondre convenablement à une question."
Frère Joseph fit la réflexion: "C'est une raison suffisante."
Les prisonniers envoyèrent aussi de nombreux messages verbaux à leurs
familles. Ils étaient si nombreux que le Dr Richards proposa de les écrire
tous, craignant que Wheelock n'oubliât, mais frère Hyrum fixa les yeux sur
lui et avec un regard pénétrant dit: "Frère Wheelock se souviendra de tout
ce que nous lui disons et il n'oubliera jamais les événements de ce jour."
Le songe du prophète
Joseph raconta le rêve suivant qu'il avait eu la nuit précédente:
"J'étais de retour à Kirtland, Ohio, et je me dis que j'allais faire une
promenade seul pour jeter un coup d'œil à ma vieille ferme, que je trouvai
ensevelie sous les mauvaises herbes et les ronces et manifestant tous les
signes de l'abandon et du manque de culture. J'allai dans la grange que je
trouvai sans plancher ni portes et les bardeaux enlevés, et son état était
tout à fait semblable à celui de la ferme.
"Pendant que je contemplais les lieux désolés qui m'entouraient et que je me
demandais comment on pourrait leur enlever la malédiction qui pesait sur
eux, un groupe d'hommes furieux se précipita dans la grange et commença à me
chercher querelle.
"Le chef du groupe m'ordonna de quitter la grange et la ferme, disant
qu'elles n'étaient absolument pas à moi et que je devais renoncer à tout
espoir de jamais les posséder.
"Je lui dis que la ferme m'avait été donnée par l'Église et que bien que je
n'en eusse plus eu l'usage depuis un certain temps, je ne l'avais cependant
pas vendue et que selon les principes de la justice elle m'appartenait, à
moi ou à l'Église.
"Il devint alors furieux et commença à m'invectiver et à me menacer et dit
qu'elle ne nous avait jamais appartenu ni à moi ni à l'Église.
"Je lui dis alors que je ne pensais pas que cela valait la peine de nous
disputer là-dessus, que je n'avais pas le moindre désir d'y vivre dans son
état actuel et que s'il pensait que son bon droit était le meilleur, je ne
me querellerais pas avec lui là-dessus, mais m'en irais; mais mon assurance
que je ne l'ennuierais pas pour le moment ne semblait pas le satisfaire, car
il paraissait décidé à se quereller avec moi et me menaça de destruction
corporelle.
"Tandis qu'il était ainsi occupé à déverser sur moi ses paroles agressives,
une racaille se précipita à l'intérieur et remplit presque la grange; ils
tirèrent leurs couteaux et commencèrent à se quereller entre eux à propos
des lieux et m'oublièrent un instant, ce dont je profitai pour sortir de la
grange, marchant à peu près jusqu'aux chevilles dans la boue.
"Quand je fus à une petite distance de la grange, je les entendis hurler et
pousser des cris aigus de détresse: apparemment une bagarre générale au
couteau s'était déclenchée. Tandis qu'ils étaient ainsi occupés, le songe ou
la vision prit fin."
Joseph et Hyrum rendirent tous les deux un témoignage fidèle de l'œuvre des
derniers jours et de la parution du Livre de Mormon et prophétisèrent le
triomphe de l'Évangile sur toute la terre, exhortant les frères présents à
la fidélité et à persévérer diligemment dans la proclamation de l'Évangile,
la construction du temple et l'accomplissement de tous les devoirs liés à
notre sainte religion.
Joseph dicta le post-scriptum suivant à Emma:
Lettre: post-scriptum
P. S. 10 heures moins 20. J'apprends à l'instant que le gouverneur est sur
le point de licencier ses troupes à l'exception d'une garde pour nous
protéger, nous et la paix, et se rendre lui-même à Nauvoo adresser un
discours au peuple. Je suppose que c'est bien.
Il écrivit ensuite de sa main quelques lignes qui n'ont pas été copiées (27
juin 1844). - H. C. 6:608-611.
Lettre de Joseph Smith à O. H. Browning, engageant Browning comme avocat
Prison de Carthage, 27 juin 1844
À Monsieur Browning, avocat:
Monsieur, nous sommes, mon frère Hyrum et moi-même, en prison sur
inculpation de trahison, devant comparaître le samedi 29 prochain au matin,
et nous vous prions d'assurer à ce moment-là sans faute notre défense par
vos services professionnels. Très respectueusement votre serviteur,
Joseph Smith
P. S. L'action n'est pas fondée, car nous ne sommes coupables d'aucun délit
et il n'y a non plus aucune juste cause de soupçon contre nous; mais
certaines circonstances rendent votre présence très nécessaire.
J.S.
- H. C. 6:313.
Ce récit nous amène à l'après-midi du jour du martyre. À 13h30, ce jour-là,
certains des visiteurs qui se trouvaient à la prison furent obligés de
partir, et Joseph Smith, Hyrum Smith, John Taylor et Willard Richards furent
laissés à eux-mêmes. À 15h15, après le changement de la garde, ils, les
gardes, devinrent plus stricts et plus menaçants. C'est vers ce moment-là
que frère Taylor chanta Je rencontrais sur mon chemin. Quand il eut fini le
cantique, le prophète lui demanda de le rechanter, ce qu'il fit à
contrecœur, car il n'avait pas envie de chanter. À 16 heures, Hyrum fit un
peu de lecture à ses compagnons de prison. On changea de nouveau la garde,
huit hommes seulement étant stationnés à la prison, le gros des Carthage
Greys campait à quatre cents mètres de là sur la place publique. À 17
heures, le geôlier, M. Stigall, proposa aux frères de retourner dans la
cellule où ils seraient plus en sécurité. Le prophète se tourna vers le Dr
Richards et dit: "Si nous allons dans la cellule, nous accompagnerez-vous?"
Le docteur répondit: "Frère Joseph, vous ne m'avez pas demandé de traverser
le fleuve avec vous, vous ne m'avez pas demandé de venir en prison avec vous
et vous pensez que je vous abandonnerais maintenant? Je vais vous dire ce
que je vais faire; si vous êtes condamné à être pendu pour trahison, je
serai pendu à votre place et vous serez mis en liberté." Joseph dit: "Vous
ne le pouvez pas." Le docteur dit: "Je le ferai."
Ce n'est que peu de temps après ceci qu'il y eut un remue-ménage à la porte
de la prison, la populace était arrivée et était décidée à ôter la vie aux
prisonniers, ce que, dans sa perversion, elle fit comme nous le savons tous.
Le récit de cette tragédie ne sera pas rapporté ici. Nous renvoyons le
lecteur au récit complet de cet acte affreux et sanglant tel qu'il se trouve
dans la History of the Church.
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