SECTION QUATRE : 1839 - 1842

 

Discours du prophète aux Douze

 

L’après-midi du mardi 2 juillet 1839, le prophète se réunit avec les apôtres et quelques-uns des soixante-dix qui, conformément à la révélation du Seigneur, étaient sur le point de partir en mission en Grande-Bretagne, et leur donna des instructions. Il écrivit un résumé de son dis­cours dans son journal et nous le reproduisons ici en entier tel qu’il est donné dans l’Histoire de l’Église.

 

Prenez garde à l’orgueil

 

Utilisez constamment les principes de la miséricorde, et soyez prêts à pardonner à votre frère au premier signe de repentance et de disposition à demander pardon; et si nous allions jusqu’à pardonner à notre frère ou à notre ennemi avant qu’il ne le de­mande, notre Père céleste serait tout aussi miséricordieux à notre égard...

 

Et nous devrions aussi être disposés à nous repentir de tous nos péchés et à les confesser sans rien cacher; et que les Douze soient humbles et pas hautains, pren­nent garde à l’orgueil et ne cherchent pas à se dépasser mutuellement, mais agissent pour le bien l’un de l’autre, utilisant mutuellement leurs noms en des termes hono­rables dans leurs prières devant le Seigneur et devant leurs semblables, ne médisent pas et ne dévorent pas leurs frères. Pourquoi l’homme ne veut-il pas apprendre la sa­gesse par le précepte et par l’exemple en cette époque tardive du monde, alors que nous avons une telle nuée de témoins et d’exemples devant nous sans être obligés d’apprendre tout ce que nous savons par triste expérience. Les nouveaux qui sont choisis pour prendre la place de ceux qui sont tombés du Collège des Douze doi­vent-ils commencer à s’enfler d’orgueil jusqu’à ce qu’ils deviennent tellement hau­tains qu’ils trébuchent et que leur chute ne soit grande et qu’ils aillent se vautrer dans la boue, la fange et les ténèbres, comme Judas, jusqu’aux tourments de Satan, comme l’ont fait plusieurs des Douze, ou apprendront-ils la sagesse et en auront-ils? O Dieu! Donne-leur de la sagesse, et garde-les humbles, je t’en prie.

 

Lorsque les Douze ou tout autre témoin de Jésus-Christ se tiennent devant les as­semblées de la terre et qu’ils prêchent avec le pouvoir et la manifestation du Saint-Esprit et que les gens sont étonnés et confondus devant la doctrine et disent: «Que cet homme a prêché un discours puissant, un merveilleux sermon», que cet homme ou ces hommes veillent à ne pas s’en attribuer la gloire, mais fassent attention à être humbles et à en attribuer l’éloge et la gloire à Dieu et à l’Agneau; car c’est par le pouvoir de la Sainte Prêtrise et du Saint-Esprit qu’ils ont le pouvoir de parler de cette façon. Qu’es-tu, ô homme, si ce n’est de la poussière? Et de qui reçois-tu ton pouvoir et tes bénédictions, si ce n’est de Dieu?

 

Pas envoyés pour être instruits

 

Ensuite, ô Douze! Faites attention à cette clef, et ayez de la sagesse pour l’amour du Christ et pour votre propre âme. Vous n’êtes pas envoyés au dehors pour être instruits, mais pour enseigner. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce. Soyez sobres, veillez. Souvenez-vous que c’est un jour d’avertissement, et pas le moment de faire de longs discours. Agissez avec honnêteté devant Dieu et devant les hommes. Prenez garde aux sophismes des Gentils, comme par exemple vous incliner bien bas devant des hommes en qui vous n’avez aucune confiance. Soyez honnêtes, ouverts et francs dans toutes vos relations avec l’humanité.

 

Ne trahissez pas les frères

 

O Douze! Et tous les saints! Profitez de cette clef importante: que dans toutes vos épreuves, vos ennuis, vos tentations, vos afflictions, vos liens, vos emprisonnements et la mort, vous veilliez à ne pas trahir le ciel, à ne pas trahir Jésus-Christ, à ne pas trahir vos frères, à ne pas trahir les révélations de Dieu, qu’elles soient dans la Bible, dans le Livre de Mormon ou dans les Doctrine et Alliances, ou toute autre parole de Dieu qui ait jamais été ou sera jamais donnée et révélée à l’homme dans ce monde ou dans celui qui est à venir. Oui, autant que vous vous débattiez et que vous piéti­niez, veillez à ne pas faire ceci, de peur que le sang de pauvres innocents ne se trouve sur les pans de votre habit et que vous n’alliez en enfer. Tous les autres péchés ne peuvent se comparer au péché contre le Saint-Esprit et au fait de se révéler traître à l’égard des frères. Nous pourrons toujours savoir par ce signe que nous courons le risque d’être conduits à la chute et à l’apostasie lorsque nous cédons au diable de telle manière que nous négligeons la première doctrine connue, mais quoi que vous fassiez, ne trahissez pas votre ami.

 

Une clef des mystères

 

Je vais vous donner une des clefs des mystères du royaume. C’est un principe éternel qui existe de toute éternité auprès de Dieu: celui qui se dresse pour condamner les autres, critiquant l’Église, disant qu’ils sont hors du chemin, alors que lui-même est juste, sachez avec certitude que cet homme est sur la grand-route de l’apostasie; et s’il ne se repent pas, il apostasiera, aussi vrai que Dieu vit. Le principe est aussi cor­rect que celui que Jésus a avancé quand il a dit que celui qui cherche un signe est adultère; et ce principe est éternel, immuable et ferme comme les piliers du ciel car chaque fois que vous voyez un homme rechercher un signe, vous pouvez être sûrs que c’est un adultère (2 juillet 1839). — H. C. 3:383—385.

 

Déclaration du prophète sur la prêtrise

 

La prêtrise fut donnée en premier lieu à Adam; il reçut la Première Présidence et en détient les clefs de génération en génération. Il l’obtint lors de la création, avant que le monde fût formé, comme nous le voyons dans Genèse 1:26, 27, 28. Il reçut la domination sur tous les êtres vivants. Il est Michel, l’archange, dont parlent les Écritures. Elle fut ensuite donnée à Noé, qui est Gabriel, et qui suit immédiatement Adam dans l’autorité de la prêtrise; il fut appelé par Dieu à cet office, et il fut le père de tous les vivants à son époque et c’est à lui que fut donnée la domination. Ces hommes dé­tinrent les clefs d’abord sur la terre et ensuite dans le ciel.

 

La prêtrise éternelle

 

La prêtrise est un principe éternel; elle a existé avec Dieu de toute éternité et exis­tera à toute éternité, sans commencement de jours ni fin d’années. Les clefs doivent être amenées du ciel chaque fois que l’Évangile est envoyé. Lorsqu’elles sont révé­lées du ciel, c’est par l’autorité d’Adam.

 

Adam, l’homme le plus ancien

 

Daniel, en son chapitre sept, parle de l’Ancien des jours; il entend par là l’homme le plus ancien, notre père Adam, Michel: il réunira ses enfants et tiendra un conseil avec eux pour les préparer pour la venue du Fils de l’homme. Il (Adam) est le père de la famille humaine et préside sur les esprits de tous les hommes, et tous ceux qui ont eu les clefs doivent se tenir devant lui dans ce grand conseil. Ceci peut se produire avant que certains d’entre nous quittent cette vie. Le Fils de l’Homme se tient devant lui et la gloire et la domination lui sont données. Adam remet son intendance au Christ, ce qui lui fut remis comme détenteur des clefs de l’univers, mais conserve sa place de chef de la famille humaine.

 

L’esprit de l’homme

 

L’esprit de l’homme n’est pas un être créé[1] il a existé de toute éternité et existera à toute éternité. Ce qui est créé ne peut être éternel; et la terre, l’eau, etc., ont existé de toute éternité dans un état élémentaire. Notre Sauveur parle des enfants et dit: Leurs anges voient continuellement la face de mon Père. Le Père convoqua tous les esprits lors de la création de l’homme et les organisa. Il (Adam) est à la tête, et il lui fut dit de multiplier. Les clefs lui furent tout d’abord données, et par lui à d’autres. Il devra rendre compte de son intendance et eux à lui.

 

Les clefs données à Pierre, Jacques et Jean

 

La prêtrise est éternelle. Le Sauveur, Moïse et Élie donnèrent les clefs à Pierre, Jac­ques et Jean, lorsqu’ils furent transfigurés devant lui. La prêtrise est éternelle, elle est sans commencement de jours ou fin d’années, sans père, sans mère, etc. S’il n’y a pas de changement d’ordonnances, il n’y a pas de changement de prêtrise. Partout où sont administrées les ordonnances de l’Évangile, là se trouve la prêtrise.

 

Le lignage de la prêtrise

 

Comment sommes-nous arrivés à détenir la prêtrise dans les derniers jours? Elle est descendue jusqu’à nous en succession régulière. Pierre, Jacques et Jean la reçurent et la donnèrent à d’autres. Le Christ est le Grand-Prêtre Suprême, puis vient Adam. Paul dit que l’Église s’est approchée des myriades qui forment le chœur des anges — du Juge qui est le Dieu de tous — des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jé­sus qui est le Médiateur de la Nouvelle Alliance (Hébreux 12:22—24).

 

J’ai vu Adam dans la vallée d’Adam-ondi-Ahman. Il réunit ses enfants et les bénit en leur donnant une bénédiction patriarcale. Le Seigneur apparut au milieu d’eux et il (Adam) les bénit tous, et il prédit ce qui leur arriverait jusqu’à la dernière généra­tion.

 

C’est pour cela qu’Adam bénit sa postérité; il voulait l’amener en la présence de Dieu. Ils attendaient une cité, etc. [«dont Dieu est l’architecte et le constructeur» (Hébr. 11:10)]. Moïse chercha à amener les enfants d’Israël en la présence de Dieu par le pouvoir de la prêtrise, mais il ne le put. Dans les premiers temps du monde, ils essayèrent d’établir la même chose; et des Élies furent suscités qui essayèrent ces gloires mêmes, mais ne les obtinrent pas; mais ils prophétisèrent qu’un jour vien­drait où cette gloire serait révélée. Paul parla de la dispensation de la plénitude des temps où Dieu réunirait toutes choses, etc.; et ces hommes à qui ces clefs ont été données devront être là; afin qu’ils ne parviennent pas sans nous à la perfection. Ces hommes sont au ciel, mais leurs enfants sont sur la terre. Leurs entrailles aspi­rent après nous. Dieu envoie pour cette raison des hommes sur la terre. «Le Fils de l’Homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité» (Mt. 13:41). Tous ces personnages revêtus d’au­torité descendront et s’uniront pour réaliser cette œuvre.

 

Nous ne pouvons être parfaits sans nos morts.

 

Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé. Le grain de sénevé est pe­tit, mais produit un grand arbre, et les oiseaux viennent habiter dans les branches. Les oiseaux sont les anges. Ainsi les anges descendent, s’unissent pour rassembler leurs enfants et les rassemblent. Nous ne pouvons être rendus parfaits sans eux, ni eux sans nous; lorsque cela sera fait, le Fils de l’Homme descendra, l’Ancien des jours siégera; nous pourrons nous approcher des myriades qui forment le chœur des anges, communier avec eux et recevoir des instructions de leur part. Paul a parlé des travaux de Moïse, a parlé du baptême des enfants d’Israël (1 Co. 10:1-4). Il savait cela, il savait que toutes les ordonnances et toutes les bénédictions étaient dans l’Église. Paul avait ces choses-là, et nous pouvons faire en sorte que les oiseaux du ciel habitent dans les branches, etc.

 

La «corne» fit la guerre aux saints et les vainquit, jusqu’à la venue de l’Ancien des jours; l’Ancien des jours donna droit aux saints du Très-Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume. Ceci ne fait pas seulement de nous des ministres ici, mais dans l’éternité.

 

Pas de salut sans la révélation

 

Le salut ne peut se produire sans la révélation; il est vain d’exercer un ministère sans elle. Personne n’est ministre de Jésus-Christ sans être un prophète. Nul ne peut être ministre de Jésus-Christ s’il n’a le témoignage de Jésus; et cela c’est l’esprit de la prophétie. Chaque fois que le salut a été administré, cela a été par témoignage. Les enfants du temps présent témoignent du ciel et de l’enfer, et n’ont jamais vu ni l’un ni l’autre; et je dirai que personne ne sait ces choses sans cela.

 

Les signes de la Seconde Venue ont commencé

 

Les hommes professent prophétiser. Je vais prophétiser que les signes de la venue du Fils de l’Homme ont déjà commencé. Un fléau après l’autre apportera la dévasta­tion. Nous aurons bientôt la guerre et l’effusion de sang. La lune se transformera en sang. Je témoigne de cela et de ce que la venue du Fils de l’Homme est proche et même à notre porte. Si notre âme et notre corps n’aspirent pas à la venue du Fils de l’Homme, et si, après notre mort nous n’y aspirons pas, etc., nous serons parmi ceux qui diront aux rochers de tomber sur eux.

 

Le cœur des enfants sera ramené vers les pères

 

Il faudra que le cœur des enfants soit ramené vers les pères, et les pères vers les en­fants, vivants ou morts, pour les préparer pour la venue du Fils de l’Homme. Si Élie ne venait pas, la terre entière serait frappée.

 

Il y aura çà et là un pieu [de Sion] pour le rassemblement des saints. Certains ont peut-être crié à la paix, mais les saints et le monde auront dorénavant peu de paix. Que ceci ne nous empêche pas d’aller vers les pieux; car Dieu nous a dit de fuir, sans traîner, sinon nous serons dispersés, un ici, l’autre là. Là-bas vos enfants seront bénis et vous, vous serez au milieu d’amis où vous pourrez être bénis. Le filet de l’Évangile en rassemble de toutes sortes.

 

Je prophétise que celui qui s’attarde après avoir l’occasion de partir sera affligé par le diable. Les guerres sont proches; nous ne devons pas tarder, mais il n’est pas requis de nous que nous fassions des sacrifices. Nous devrions avoir comme but principal l’édification de Sion. Quand les guerres viendront, nous devrons fuir à Sion. Le cri est: dépêchons-nous! La dernière révélation dit: Vous n’aurez pas le temps de par­courir la terre que ces choses n’arrivent. Cela viendra comme le choléra, la guerre, les incendies et les tremblements de terre, un fléau après l’autre, etc., jusqu’à ce que vienne l’Ancien des jours, et alors droit sera donné aux saints.

 

Pas de paix si ce n’est en Sion

 

Quoi que l’on ait pu vous dire sur moi ou sur Kirtland, n’y prêtez pas attention; car si c’est un lieu de refuge, le diable fera ses plus grands efforts pour prendre les saints au piège. Vous devez vous familiariser avec ces hommes qui, comme Daniel, prient trois fois par jour tournés vers la Maison du Seigneur. Tournez les yeux vers la prési­dence et recevez des instructions. Quiconque a peur, est cupide, etc., sera pris au fi­let. Le moment viendra bientôt où personne n’aura la paix si ce n’est en Sion et dans ses pieux.

 

J’ai vu des hommes pourchasser leurs propres fils pour leur ôter la vie, frère assassi­ner frère, des femmes tuer leurs propres filles et des filles chercher à tuer leurs mè­res. J’ai vu les armées rangées contre des armées. J’ai vu le sang, la dévastation, les incendies, etc. Le Fils de l’Homme a dit que la mère sera contre la fille et la fille contre la mère, etc. Tout cela est proche. Ils suivront les saints de Dieu de ville en vil­le. Satan fera rage et l’esprit du diable est maintenant en fureur. Je ne sais pas dans combien de temps tout cela se produira; mais quand je les vois, vais-je crier à la paix? Non; j’élèverai la voix et en témoignerai. Combien de temps aurez-vous de bonnes récoltes et la famine sera-t-elle retardée, je n’en sais rien; lorsque les feuilles pous­sent sur le figuier, vous connaissez que l’été est proche.

 

Éprouver les esprits

 

Nous pouvons espérer les anges et recevoir leur ministère, mais nous devons éprou­ver les esprits et les mettre à l’épreuve, car il arrive souvent que les hommes commet­tent une erreur à cet égard. Dieu a prévu que lorsqu’il a communiqué, il ne faut ac­cepter comme vision que ce que vous voyez de vos yeux ou entendez de vos oreilles. Quand vous avez une vision, priez pour en avoir l’interprétation; si vous ne l’obtenez pas, n’en parlez pas; vous devez être certains à cet égard. Une vision ouverte manifestera ce qui est le plus important. Des esprits menteurs parcourent la terre. Il y aura de grandes manifestations d’esprit, tant fausses que vraies.

 

Les anges n’ont pas d’ailes

 

C’est par l’Esprit de Dieu, par l’intermédiaire des ordonnances, qu’on naît de nou­veau. Un ange de Dieu n’a jamais d’ailes. Il y en a qui diront qu’ils ont vu un esprit, qu’il leur a donné la main, mais qu’ils ne l’ont pas touchée. C’est un mensonge. Tout d’abord, c’est contraire aux plans de Dieu; un esprit ne peut venir qu’en gloire; un ange a chair et os, nous ne voyons pas sa gloire. Le diable peut apparaître sous forme d’un ange de lumière. Demandez à Dieu de le révéler; si c’est du diable, il fuira d’au­près de vous; s’il est de Dieu, il se manifestera ou veillera à ce que ce soit manifeste. Nous pouvons aller à Jésus et le lui demander; il sera au courant; s’il vient un petit enfant, il s’adaptera au langage et à la capacité d’un petit enfant.

 

Ce ne sont pas tous les esprits, toutes les visions ou tous les chants qui sont de Dieu. Le diable est un orateur, il est puissant, il a emporté notre Sauveur sur le haut du temple, il l’a fait rester quarante jours dans le désert. Le don de discernement des es­prits sera donné à l’Ancien qui préside. Priez pour lui, pour qu’il ait ce don. Ne parlez pas avec le don des langues sans le comprendre, ou sans interprétation. Le diable peut parler en langues, l’adversaire viendra avec son œuvre; il peut tenter toutes les sortes de gens, il peut parler en anglais ou en hollandais. Que personne ne parle en langues sans interpréter, si ce n’est avec le consentement de celui qui est mis pour présider. Alors il peut discerner ou interpréter, ou un autre peut le faire. Recher­chons la gloire d’Abraham, de Noé, d’Adam, des apôtres; soyons en communion avec ces choses [ayons-en la connaissance], et alors nous serons parmi eux lorsque le Christ viendra (2 juillet 1839). — H. C. 3:385—392.

 

Les saints n’échapperont pas aux jugements

 

J’ai parlé et expliqué l’inutilité de prêcher au monde concernant de grands juge­ments, mais plutôt de prêcher l’Évangile tout simple. J’ai expliqué ce qui concernait la venue du Fils de l’Homme et aussi que c’est une fausse idée que de croire que les saints échapperont à tous les jugements pendant que les méchants souffrent; car toute chair est sujette à la souffrance et «les saints auront aussi du mal à échapper»; néanmoins beaucoup de saints échapperont, car le juste vivra par la foi; néanmoins beaucoup de justes seront la proie de la maladie, des fléaux, etc., en raison de la fai­blesse de la chair, et cependant seront sauvés dans le royaume de Dieu. De sorte que c’est un principe impie que de dire qu’un tel et un tel ont transgressé puisqu’ils sont la proie de la maladie ou de la mort, car toute chair est sujette à la mort; et le Sauveur a dit: «Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés» (29 septembre 1839). — H. C. 4:11.

 

Lettre du prophète aux frères Hyde et Page: une mission en Palestine est envisagée

 

Nauvoo, comté de Hancock (Illinois)

 

Le 14 mai 1840

 

À Orson Hyde et John E. Page:

 

Chers frères, je suis heureux d’apprendre par votre lettre que votre mission devient «de plus en plus vaste». C’est une mission grande et importante, une mission qui vaut la peine que les intelligences qui entourent le trône de Jéhovah s’y appliquent. Bien qu’elle paraisse grande pour le moment, cependant vous ne faites que com­mencer de prendre conscience de la grandeur, de l’étendue et de la gloire de cette mission. S’il y a quelque chose qui soit de nature à intéresser l’esprit des saints, à éveiller en eux les sentiments les plus raffinés et à les éveiller à l’entreprise et à l’ef­fort, assurément ce sont les grandes et précieuses promesses que notre Père céleste a faites aux enfants d’Abraham; et ceux qui s’occupent à rechercher les exilés d’Israël et les dispersés de Juda ne peuvent manquer de jouir de l’Esprit du Seigneur et de voir les plus grandes bénédictions du ciel reposer en effusions copieuses sur eux.

 

Une bénédiction pour le peuple de l’alliance

 

Frères, vous êtes sur le chemin de la renommée éternelle et de la gloire immortelle; et étant donné que vous éprouvez de l’intérêt pour le peuple de l’alliance du Sei­gneur, le Dieu de leurs pères vous bénira. Ne vous laissez pas décourager par la grandeur de l’œuvre; soyez seulement humbles et fidèles, et puis vous pourrez dire: «Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel? Tu seras aplanie.» Celui qui dis­persa Israël a promis de le rassembler; c’est pourquoi étant donné que vous allez être les instruments de cette grande œuvre, il vous dotera de pouvoir, de sagesse, de puis­sance et d’intelligence, et de toutes les qualifications nécessaires, tandis que votre esprit s’ouvrira de plus en plus, jusqu’à ce que vous puissiez englober la terre et les cieux, pour avancer dans l’éternité et contempler les actes puissants de Jéhovah dans toute leur variété et toute leur gloire.

 

La publication de livres

 

En réponse à vos questions concernant la traduction et la publication du Livre de Mormon, du livre de cantiques, de l’histoire de l’Église, etc., je dirai que je les ap­prouve totalement et donne mon consentement, sauf pour le livre des cantiques, étant donné qu’une nouvelle édition, contenant une plus grande diversité de canti­ques, sera bientôt publiée ou imprimée ici, livre qui sera, je pense, un ouvrage offi­ciel. Dès qu’il sera publié, je vous en ferai envoyer, et vous pourrez les faire traduire et imprimer dans toutes les langues que vous voulez.

 

Si nous ne sommes pas à même de vous en envoyer, et s’il y a une grande demande de livres de cantiques là où vous vous trouvez, je ne verrai aucune objection à ce que vous publiiez le livre actuel. Si vous publiez le Livre de Mormon, les Doctrine et Al­liances ou le livre de cantiques, je souhaite que vous en assuriez les droits d’auteur en mon nom.

 

Pour ce qui est de la publication de tout autre livre, soit original, soit ceux qui ont déjà été publiés, vous vous laisserez guider par les circonstances. Si vous pensez qu’il est nécessaire de le faire, je n’y verrai aucune objection. Il sera bon que vous veilliez à la clarté et à la simplicité dans tout ce que vous publiez, «car mon âme prend plaisir à être claire.»

 

Le devoir des soixante-dix

 

Je suis très heureux de l’esprit de votre lettre, et soyez assurés, chers frères, de ma cordiale collaboration et de mes prières pour votre bien-être et votre succès. En ré­ponse à votre question d’une précédente lettre concernant le devoir des soixante-dix dans l’administration des Églises, etc., je dis que les devoirs des soixante-dix sont plus particulièrement de prêcher l’Évangile et d’édifier des Églises plutôt que de les administrer, qu’un grand prêtre peut les prendre en charge. Si un grand prêtre né­glige son devoir et égare ou laisse égarer l’Église, la laisse s’écarter des ordonnances du Seigneur, alors il est du devoir d’un des soixante-dix, agissant sous la direction spéciale des Douze, étant dûment chargé par eux de leur autorité déléguée, d’aller vers l’Église, et si cela convient à la majorité des membres de ladite Église, de se mettre en devoir de l’administrer et la mettre en ordre; sinon il ne peut avoir aucune autorité d’agir.

 

Joseph Smith, fils

— H. C. 4:128—129.

 

Procès devant le grand conseil

 

Samedi 11 juillet 1840. Le grand conseil s’est réuni dans mon bureau et je lui ai en­seigné des principes relatifs à ses devoirs en tant que conseil, et pour qu’il soit guidé par eux à l’avenir, j’ai ordonné que cela soit enregistré comme suit: «Que le conseil ne peut juger d’aucun cas sans que les deux parties ne soient présentes ou n’aient eu l’occasion d’être présentes; il ne doit pas non plus écouter la plainte d’une des parties avant que son cas ne soit amené en jugement, ni tolérer que la réputation de qui que ce soit ne soit mise à nu devant le grand conseil sans que la personne ne soit présente et ne soit prête à se défendre; que l’esprit des conseillers ne doit pas avoir de préju­gés favorables ou défavorables à l’égard de toute personne sur le cas de laquelle ils peuvent être appelés à statuer» (11 juillet 1840). — H. C. 4:154.

 

Lettre du prophète à William W. Phelps, saluant son retour dans l’Église

 

Nauvoo, comté de Hancock (Illinois)

 

Le 22 juillet 1840

 

Cher frère Phelps — Je dois dire que c’est avec des sentiments peu ordinaires que je m’efforce de vous écrire quelques lignes en réponse à votre lettre du 29 écoulé; en même temps je me réjouis de l’occasion qui m’est donnée.

 

Vous pouvez vous rendre compte dans une certaine mesure de ce qu’ont été mes sentiments, aussi bien que ceux de frère Rigdon et de frère Hyrum, lorsque nous avons lu votre lettre: vraiment notre cœur a fondu de tendresse et de compassion lorsque nous avons pris connaissance de vos résolutions. Je peux vous assurer que je me sens disposé à décider de votre cas d’une manière qui rencontrera l’approbation de Jéhovah (dont je suis le serviteur), et conformément aux principes de la vérité et de la justice qui ont été révélés; et étant donné que la longanimité, la patience et la miséricorde ont toujours caractérisé les rapports de notre Père céleste envers ceux qui sont humbles et pénitents, je me sens disposé à copier son exemple, à chérir les mêmes principes et, ce faisant, à être un sauveur de mes semblables.

 

Il est vrai que nous avons beaucoup souffert de votre comportement: la coupe de fiel, déjà suffisamment pleine à boire pour des mortels a vraiment été remplie à dé­border lorsque vous vous êtes tourné contre nous. Vous, notre confident et notre ami, vous avec qui nous avions éprouvé beaucoup de périodes de rafraîchissement de la part du Seigneur, «ce n’est pas un ennemi qui nous outrage, nous le supporte­rions». «Le jour où tu te tenais en face de lui, le jour où des étrangers emmenaient captive son armée, où des étrangers entraient dans ses portes, et jetaient le sort sur [Far West], toi aussi tu étais comme l’un d’eux. Tu n’aurais pas dû repaître ta vue du jour de ton frère, du jour de son malheur, tu n’aurais pas non plus dû ouvrir une grande bouche au jour de la détresse.»

 

Cependant la coupe a été bue, la volonté de notre Père a été faite et nous sommes toujours vivants, chose pour laquelle nous remercions le Seigneur. Et ayant été déli­vrés des mains d’hommes méchants par la miséricorde de notre Dieu, nous disons que vous avez la possibilité d’être délivré des puissances de l’Adversaire, d’être amené dans la liberté des enfants bien-aimés de Dieu et de reprendre votre place parmi les saints du Dieu Très-Haut et, par la diligence, l’humilité et l’amour sincère, vous recommander à notre Dieu et à votre Dieu et à l’Église de Jésus-Christ.

 

Croyant que votre confession est réelle et votre repentance sincère, je serai heureux de vous donner de nouveau la main droite de l’amitié et de me réjouir du retour du prodigue.

 

Votre lettre a été lue dimanche dernier aux saints et nous leur avons demandé ce qu’ils en pensaient; il a été unanimement résolu que W. W. Phelps soit accepté dans la communion des saints.

 

«Viens, cher frère, puisque la guerre a pris fin. Amis au début, nous sommes amis enfin.»

 

Toujours vôtre,

Joseph Smith, fils

— H. C. 4:162—164.

                                                                                                           

Réflexions sur la prêtrise

 

faites à la conférence du 5 octobre 1840

 

La Prêtrise de Melchisédek détient toute autorité

 

Pour traiter du sujet de la prêtrise, si important pour notre génération aussi bien que pour toutes les générations successives, je vais suivre le sujet aussi loin que je le peux à partir des Ancien et Nouveau Testaments.

 

Les Écritures parlent de deux prêtrises, à savoir celle de Melchisédek et celle d’Aa­ron ou lévitique. Bien qu’il y ait deux prêtrises, néanmoins la Prêtrise de Melchisé­dek englobe la Prêtrise d’Aaron ou lévitique, et est la direction suprême et détient la plus haute autorité relative à la prêtrise — les clefs du royaume de Dieu à toutes les époques du monde — jusqu’à la dernière postérité sur la terre, et elle est le canal par lequel sont révélés du ciel toute connaissance, toute doctrine, le plan de salut et tout ce qui est important.

 

Elle fut instituée avant «la fondation de la terre, avant que les étoiles du matin n’eus­sent éclaté en chants d’allégresse, et que les fils de Dieu n’eussent poussé des cris de joie», et c’est la prêtrise la plus haute et la plus sainte, elle est selon l’ordre du Fils de Dieu, et toutes les autres prêtrises ne sont que des parties, des ramifications, des pouvoirs et des bénédictions appartenant à celle-ci, et sont détenues, gérées et diri­gées par elle. C’est le canal par lequel le Tout-Puissant a commencé à révéler sa gloire au commencement de la création de cette terre, par lequel il a continué à se ré­véler aux enfants des hommes jusqu’à présent, et par lequel il fera connaître ses des­seins jusqu’à la fin des temps.

 

Adam le premier homme

 

À commencer par Adam, qui fut le premier homme[2], dont il est dit dans Daniel qu’il est «l’Ancien des jours» ou en d’autres termes le premier et le plus vieux de tous, le tout grand ancêtre dont il est dit ailleurs qu’il est Michel, parce qu’il fut le premier et le père de tous, non seulement par le lignage, mais le premier à détenir les bénédic­tions spirituelles, à qui il fut révélé le plan des ordonnances pour le salut de sa posté­rité jusqu’à la fin, et à qui le Christ fut pour la première fois révélé, par l’entremise de qui le Christ a été révélé du ciel et continuera dorénavant à être révélé. Adam dé­tient les clefs de la dispensation de la plénitude des temps; c’est-à-dire que les dis­pensations de tous les temps ont été et seront révélées par son intermédiaire depuis le commencement jusqu’au Christ, et du Christ jusqu’à la fin des dispensations qui seront révélées. «Nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveil­lant dessein qu’il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre» (Ép. 1:9, 10).

 

Les ordonnances sont toujours les mêmes

 

Or le dessein qu’il avait formé en lui-même pour la fin de la dernière dispensation, c’est que tout ce qui a trait à cette dispensation serait dirigé d’une manière s’accor­dant précisément sur les précédentes dispensations.

 

En outre, Dieu avait formé en lui-même le dessein qu’il n’y aurait de plénitude éter­nelle que lorsque toutes les dispensations seraient accomplies et rassemblées en une seule et que toutes les choses qui seraient rassemblées dans une de ces dispensations pour la même plénitude et la même gloire éternelle seraient en Christ Jésus. C’est pourquoi il décida que les ordonnances seraient les mêmes pour toujours et à jamais et mit Adam pour veiller sur elles, pour les révéler du ciel à l’homme ou pour en­voyer des anges les révéler. «Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, en­voyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut?» (Hé 1:14).

 

Ces anges sont sous la direction de Michel ou Adam, qui agit sous la direction du Sei­gneur. La citation ci-dessus nous apprend que Paul comprenait parfaitement les buts de Dieu en ce qui concerne ses rapports avec l’homme et cet ordre glorieux et parfait qu’il établit en lui-même, par lequel il a envoyé du pouvoir, des révélations et de la gloire.

 

Adam reçut des commandements de Dieu

 

Dieu ne reconnaîtra pas ce qu’il n’a pas appelé, ordonné et choisi. Au commence­ment Dieu appela Adam par sa propre voix. «Mais l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit: Où es-tu? Il répondit: J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché» (voir Genèse 3:9, 10). Adam reçut de Dieu des commandements et des instructions; tel fut l’ordre depuis le commencement. Il est incontestable qu’il a reçu des révélations, des commandements et des ordonnances au commencement; sinon comment aurait-on fait pour commencer à offrir des sacrifices à Dieu d’une manière acceptable? Et si on a offert des sacrifices, il fallait qu’on y soit autorisé par ordination. Nous lisons dans Genèse 4:4 qu’Abel ap­porta d’entre les premiers-nés du troupeau et leur graisse et le Seigneur porta un re­gard favorable sur Abel et sur son offrande. En outre «c’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn; car c’est par elle qu’il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes; et c’est par elle qu’il parle encore, quoique mort» (Hé 11:4). Comment parle-t-il encore? Eh bien, parce qu’il a honoré la prêtrise qui lui avait été conférée il est mort en juste, et c’est pourquoi il est devenu un ange de Dieu, étant ressuscité, détenant toujours les clefs de sa dispensation, et fut envoyé du ciel à Paul pour lui apporter des paroles de consolation et pour lui ap­porter la connaissance des mystères de la piété.

 

Et si tel ne fut pas le cas, comment, je le demande, Paul en savait-il autant sur Abel, et pourquoi dirait-il qu’il parlait encore quoique mort? Par conséquent s’il a parlé quoique mort, c’est qu’il avait été envoyé du ciel pour exercer un ministère.

 

Adam détient les clefs de la présidence

 

Telle est donc la nature de la prêtrise; chacun détenant la présidence de sa dispensa­tion et un seul homme détenant la présidence sur eux tous, à savoir Adam; et Adam recevant sa présidence et son autorité du Seigneur, mais il ne peut recevoir de pléni­tude que lorsque le Christ présentera le royaume au Père, ce qui se fera à la fin de la dernière dispensation.

 

Caïn maudit parce qu’injuste

 

Le pouvoir, la gloire et les bénédictions de la prêtrise ne pouvaient durer pour ceux qui recevaient l’ordination que tant qu’ils restaient justes; car Caïn, étant également autorisé à offrir des sacrifices, mais ne les offrant pas en justice, fut maudit. Cela si­gnifie donc que les ordonnances doivent être respectées de la manière prescrite par Dieu; sinon leur prêtrise se révélera être une malédiction plutôt qu’une bénédiction.

 

La mission d’Hénoc

 

Si Caïn avait accompli la loi de la justice comme le fit Hénoc, il aurait pu marcher avec Dieu tous les jours de sa vie et jamais aucune bénédiction ne lui aurait manqué. «Hénoc, après la naissance de Metuschélah, marcha avec Dieu trois cents ans; et il engendra des fils et des filles. Tous les jours d’Hénoc furent de trois cent soixante-cinq ans. Hénoc marcha avec Dieu; puis il ne fut plus parce que Dieu le prit» (Ge 5:22, 23). Or cet Hénoc, Dieu se le réserva, pour qu’il ne mourût pas à ce moment-là, et lui confia un ministère auprès de corps terrestres sur lesquels peu de choses seulement ont été révélées. Il est réservé aussi pour la présidence d’une dispensation, et nous en dirons davantage sur lui et sur les corps terres­tres dans un autre traité. C’est un ange chargé d’un ministère pour l’exercer auprès de ceux qui seront héritiers du salut et il est apparu à Jude comme Abel est apparu à Paul; c’est pourquoi Jude a parlé de lui (versets 14, 15). Et Hénoc, le septième de­puis Adam, a révélé ces paroles: «Voici, le Seigneur vient avec dix mille de ses saints.»

 

Paul connaissait aussi ce personnage et reçut des instructions de lui. «C’est par la foi qu’Enoch [Hénoc] fut enlevé pour qu’il ne vît point la mort, et qu’il ne parut plus parce que Dieu l’avait enlevé; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu’il était agréable à Dieu. Or, sans la foi il est impossible de lui être agréable; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent» (Hé 11:5, 6).

 

La doctrine de la translation

 

La doctrine de la translation est un pouvoir qui appartient à cette prêtrise. Il y a beaucoup de choses qui appartiennent aux pouvoirs de la prêtrise et à ses clefs qui ont été tenues cachées dès avant la fondation du monde; elles sont cachées aux sages et aux intelligents pour être révélées dans les derniers temps.

 

Il se peut que beaucoup aient pensé que la doctrine de la translation était une doc­trine par laquelle les hommes étaient emmenés immédiatement dans la présence de Dieu et dans une plénitude éternelle, mais c’est là une idée erronée. Le lieu qu’ils habitent est d’un ordre terrestre, un lieu préparé pour les gens qu’il gardait en ré­serve pour être les anges chargés d’un ministère auprès de beaucoup de planètes et qui jusqu’à présent ne sont pas encore entrés dans une plénitude aussi grande que ceux qui ressuscitent d’entre les morts. «D’autres furent livrés aux tourments, et n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection» (voir Hé 11:35).

 

Il était donc manifeste qu’il y avait une meilleure résurrection, sinon Dieu ne l’aurait pas révélé à Paul. En quoi peut-on donc dire que c’est une meilleure résurrection? Cette distinction existe entre la doctrine de la résurrection proprement dite et la translation; la translation permet d’être délivré des tortures et des souffrances du corps, mais leur existence se prolongera en ce qui concerne les travaux et les labeurs du ministère avant qu’ils ne puissent entrer dans un repos et une gloire si grands. D’autre part, ceux qui ont été torturés, n’acceptant pas la délivrance, ont reçu un re­pos immédiat de leurs œuvres. «Et j’entendis du ciel une voix qui disait: Écris: Heu­reux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent» (voir Ap 14:13).

 

Ils se reposent de leurs travaux pendant un temps prolongé, et cependant leur œuvre est gardée en réserve pour eux, afin qu’il leur soit permis d’accomplir la même œuvre lorsqu’ils recevront la résurrection pour leur corps. Mais nous laisserons ce sujet et le sujet des corps terrestres pour une autre fois, afin de les traiter d’une manière plus complète.

 

Les clefs de la prêtrise

 

Le tout grand patriarche suivant [après Hénoc] qui détint les clefs de la prêtrise, c’était Lémec. «Lémec, âgé de cent quatre-vingt-deux ans, engendra un fils. Il lui donna le nom de Noé, en disant: celui-ci nous consolera de nos fatigues et du travail pénible de nos mains, provenant de cette terre que l’Éternel a maudite» (voir Ge. 5:28, 29). La prêtrise continua de Lémec à Noé: «Alors Dieu dit à Noé: la fin de toute chair est arrêtée par devers moi; car ils ont rempli la terre de violence; voici, je vais les détruire avec la terre» (Ge. 6:13).

 

Nous voyons donc que les clefs de cette prêtrise consistaient à recevoir la voix de Jé­hovah, de sorte qu’il parla avec lui [Noé] d’une manière familière et amicale, qu’il lui transmit les clefs, les alliances, le pouvoir et la gloire qu’il donna au commencement en bénédiction à Adam, et l’offrande de sacrifices, qui sera également poursuivie au dernier temps; car toutes les ordonnances et tous les devoirs qui ont jamais été re­quis par la prêtrise sous les directives et les commandements du Tout-Puissant dans n’importe laquelle des dispensations, on les aura toutes dans la dernière dispensa­tion, par conséquent tout ce qui existait en vertu de l’autorité de la prêtrise à n’im­porte quelle période antérieure, on l’aura de nouveau, réalisant le rétablissement dont il a été parlé par la bouche de tous les saints prophètes; alors les fils de Lévi pré­senteront une offrande acceptable au Seigneur. «Il s’assiéra, fondra et purifiera l’ar­gent; il purifiera les fils de Lévi, il les épurera comme on épure l’or et l’argent, et ils présenteront à l’Éternel des offrandes avec justice» (voir Mal 3:3).

 

Le sacrifice fera partie intégrante du rétablissement

 

Il sera nécessaire ici de faire quelques observations sur la doctrine exposée dans la ci­tation ci-dessus, et on pense en général que le sacrifice fut entièrement aboli lorsque fut fait le grand sacrifice [c’est-à-dire le sacrifice du Seigneur Jésus], et qu’à l’avenir l’ordonnance du sacrifice ne sera plus nécessaire; mais ceux qui affirment ceci ne connaissent certainement pas les devoirs, les droits sacrés et l’autorité de la prêtrise, ou les prophètes.

 

L’offrande de sacrifices a toujours été liée à la prêtrise et constitue une partie des de­voirs de celle-ci. Elle a commencé avec la prêtrise et continuera jusqu’après la venue du Christ, de génération en génération. On nous dit souvent que les serviteurs du Très-Haut faisaient des sacrifices dans les temps anciens, avant la loi de Moïse, or­donnances qui continueront lorsque la prêtrise sera rétablie avec toute son autorité, tout son pouvoir et toutes ses bénédictions.

 

La mission d’Élie

 

Élie fut le dernier prophète à détenir les clefs de la prêtrise, et, avant la dernière dis­pensation, il rétablira l’autorité et remettra les clefs de la prêtrise, afin que toutes les ordonnances s’accomplissent selon la justice. Il est vrai que le Sauveur avait l’auto­rité et le pouvoir de conférer cette bénédiction; mais les fils de Lévi avaient trop de préjugés. «Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l’Éternel ar­rive, ce jour grand et redoutable... » Pourquoi envoyer Élie? Parce qu’il détient les clefs de l’autorité pour administrer toutes les ordonnances de la prêtrise, et si l’auto­rité n’est pas donnée, les ordonnances ne peuvent pas être administrées selon la jus­tice.

 

D’une manière très générale, on croit que les sacrifices que l’on faisait autrefois étaient entièrement consumés. Tel n’était pas le cas; si vous lisez Lévitique 2:2,3, vous verrez que les prêtres en prenaient une partie comme souvenir et l’offraient de­vant le Seigneur, tandis que le reste était conservé pour l’entretien des prêtres; de sorte que les offrandes et les sacrifices ne sont pas tous consumés sur l’autel, mais on asperge le sang et on consomme la graisse et certaines autres parties.

 

Le rétablissement de toutes les ordonnances

 

Ces sacrifices, ainsi que toutes les ordonnances appartenant à la prêtrise, seront en­tièrement rétablis lorsque le temple du Seigneur sera construit et les fils de Lévi puri­fiés, et ils seront administrés avec tous leurs pouvoirs, ramifications et bénédictions. Ceci a toujours existé et existera toujours quand les pouvoirs de la Prêtrise de Mel­chisédek se manifestent suffisamment; sinon comment le rétablissement de toutes choses dont ont parlé tous les saints prophètes pourrait-il se réaliser? Il ne faut pas entendre par là que la loi de Moïse sera rétablie avec tous ses rites et toute la diver­sité de ses cérémonies; cela les prophètes ne l’ont jamais dit; mais les choses qui exis­taient avant le temps de Moïse, à savoir le sacrifice, continueront.

 

Certains demanderont peut-être: à quoi bon le sacrifice puisque le grand sacrifice a été fait? En réponse à quoi je dirai: si le repentir, le baptême et la foi existaient avant le temps du Christ, à quoi bon tout cela depuis ce temps-là? La prêtrise des­cend en ligne régulière de père en fils, au cours de leurs générations successives (voir livre des Doctrine et Alliances) (5 octobre 1840). — H. C. 4:207—212.

 

Une épître du prophète aux Douze

 

Au grand conseil voyageur et aux anciens de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours en Grande-Bretagne:

 

Frères bien-aimés, puissent la grâce, la miséricorde et la paix reposer sur vous de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ. Plusieurs lettres de mes frères les Douze se trouvent devant moi, dont certaines méritaient que j’y réponde plus tôt, mais à cause de la multiplicité des affaires qui retiennent nécessairement mon atten­tion, j’ai remis jusqu’à présent la tâche de vous écrire.

 

Soyez assurés, mes frères bien-aimés, que je ne suis pas un observateur indifférent des choses qui se passent sur la face de toute la terre; et parmi les mouvements généraux qui sont en cours, il n’en est pas qui soient d’une plus grande importance que l’œuvre glorieuse dans laquelle vous êtes maintenant engagés; par conséquent j’éprouve une certaine anxiété à votre sujet, espérant que par votre vertu, votre foi, votre diligence et votre charité vous pouvez vous recommander les uns aux autres, à l’Église du Christ et à votre Père qui est au ciel, par la grâce duquel vous avez été ap­pelés à un appel si saint et êtes à même d’accomplir les grands devoirs lourds de res­ponsabilités qui reposent sur vous. Et je peux vous assurer que d’après les rensei­gnements que j’ai reçus, je suis certain que vous n’avez pas été négligents dans votre devoir mais que votre diligence et votre fidélité ont été de nature à vous assurer les sourires de ce Dieu dont vous êtes les serviteurs et [aussi] la bonne volonté des saints dans le monde entier.

 

L’Évangile en Angleterre

 

La diffusion de la vérité dans toute l’Angleterre est certainement une chose agréa­ble; y penser ne peut que susciter des sentiments peu ordinaires dans le sein de ceux qui ont dû supporter la chaleur et le fardeau du jour et qui en ont été les fermes dé­fenseurs et les avocats ardents dans sa tendre enfance, tandis qu’ils se trouvaient au milieu des circonstances les plus défavorables et que de toutes parts la destruction menaçait, tout comme la barque courageuse, qui a bravé saine et sauve la tempête, présente sa toile à la brise et se fraye noblement son chemin à travers les vagues qui cèdent devant elle, plus consciente que jamais de la force de sa coque et de l’expé­rience et de la capacité de son capitaine, de son pilote et de son équipage.

 

C’est de même une grande source de satisfaction pour mon esprit qu’une si bonne compréhension ait existé entre vous et que les saints aient écouté de si bon cœur des instructions, et ont rivalisé entre eux dans cette œuvre d’amour et dans l’avancement de la vérité et de la justice. C’est ainsi qu’il doit en être dans l’Église de Jésus-Christ. L’unité, c’est la force. «Oh! Qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de de­meurer ensemble!» Que les saints du Très-Haut cultivent toujours ce principe, et les plus merveilleuses bénédictions en résulteront, non seulement pour eux personnel­lement, mais pour l’Église tout entière: l’ordre du royaume sera conservé, ses offi­ciers respectés et ses exigences volontiers et joyeusement suivies.

 

L’amour, caractéristique de la Divinité

 

L’amour est une des principales caractéristiques de la Divinité, et ceux qui aspirent à être les fils de Dieu devraient le manifester. Un homme rempli de l’amour de Dieu ne se contente pas de faire du bien à sa famille seulement, mais parcourt le monde entier, vivement désireux de faire du bien à tout le genre humain. Tel a été votre sen­timent et il vous a incité à abandonner les plaisirs du foyer, afin d’être une bénédic­tion pour les autres qui sont candidats à l’immortalité, mais qui ignoraient les principes de la vérité; et parce que vous faites cela, je prie que les plus grandes bénédic­tions du ciel reposent sur vous.

 

Puisqu’on me demande de donner mon conseil sur le point de savoir s’il convient que vous reveniez au printemps, je le fais volontiers. J’ai réfléchi un certain temps à ce sujet et je suis d’avis qu’il serait sage de votre part de faire des préparatifs pour quit­ter votre champ de travail au printemps. Ayant porté le témoignage à ce pays et un grand nombre l’ayant reçu, par conséquent le levain peut maintenant se répandre sans que vous soyez obligés de rester.

 

Autre chose: l’Esprit m’a chuchoté qu’il y aura de l’agitation, de l’excitation et des difficultés dans le pays dans lequel vous travaillez maintenant. Je dis donc: entre-temps soyez diligents, organisez les Églises et que chacun remplisse son office de sorte que ceux qui ne peuvent vous accompagner au printemps ne soient pas aban­donnés comme des brebis sans berger.

 

Un lieu de rassemblement

 

Je voudrais de même remarquer que puisque ce lieu a été désigné pour le rassem­blement des saints, il est nécessaire qu’on s’en occupe selon l’ordre voulu par le Sei­gneur. Je dirai dans ce but que comme il y a en Angleterre un grand nombre de saints qui sont extrêmement pauvres et ne sont pas habitués aux travaux de la ferme, pour qui certains préparatifs doivent être faits avant qu’ils ne puissent s’entretenir dans ce pays, pour éviter la confusion et la déception quand ils arriveront ici, que les hommes qui sont habitués à faire des machines et ceux qui peuvent disposer d’un capital, si petit soit-il, viennent ici dès qu’ils le peuvent, et installent des machines et fassent les autres préparatifs nécessaires, de sorte que lorsque les pauvres arriveront ils aient un emploi qui les attende. Ce lieu a, pour l’industrie et le commerce, des avantages dont très peu peuvent se vanter; et la création de filatures de coton, de fonderies, de pote­ries, etc., permettrait d’apporter de la richesse et de l’élever à un niveau très impor­tant.

 

Il n’est pas nécessaire que je consacre plus d’espace à ce sujet, étant donné que son caractère raisonnable doit être évident pour tout le monde.

 

L’impression de livres

 

Dans ma précédente épître, je vous ai donné mon avis concernant l’impression du Livre de Mormon, du livre de cantiques, etc. J’ai eu le plaisir de recevoir un livre de cantiques de vous, et d’après l’examen que j’en ai fait, je l’approuve hautement, et je pense que c’est un recueil très précieux. On me dit que le Livre de Mormon est éga­lement imprimé, chose que je suis heureux d’apprendre, et je serais heureux d’ap­prendre qu’il a été imprimé dans toutes les langues de la terre. Vous pouvez faire se­lon votre bon plaisir concernant l’impression des Doctrine et Alliances. Si elles sont très demandées, je n’ai pas d’objection, mais l’encouragerais plutôt.

 

Je suis heureux de dire que dans la mesure où j’ai été informé de vos mouvements, je suis parfaitement assuré qu’ils ont été faits avec sagesse, et je ne doute pas que l’Esprit du Seigneur vous ait dirigés, et ceci me prouve que vous avez été humbles et que vos désirs ont été tournés vers le salut de vos semblables et non vers votre propre gloire et vos intérêts égoïstes. Tant que les saints manifestent une telle disposition d’esprit, les choses qu’ils auront décidées en commun seront approuvées et leurs ef­forts couronnés de succès.

 

Il y a beaucoup de choses très importantes sur lesquelles vous demandez conseil, mais sur lesquelles je crois que vous êtes parfaitement capables de décider, attendu que vous connaissez mieux les circonstances particulières que moi; et j’éprouve une grande confiance en votre sagesse unie; c’est pourquoi vous me permettrez de ne pas entrer dans le détail. Si je voyais quoi que ce soit qui ne va pas, je prendrais la liberté de vous faire connaître mon avis et d’attirer votre attention sur ce qui est mal.

 

Si frère Parley P. Pratt souhaite rester un peu plus longtemps en Angleterre que le reste des Douze, qu’il se considère comme libre de le faire, puisque sa famille est avec lui; par conséquent il est dans une situation quelque peu différente des autres et de même il faut qu’il reste quelqu’un qui connaît bien les règles de l’Église et conti­nue le journal que l’on publie. Par conséquent, tout bien considéré, je n’insisterai pas pour que frère Pratt retourne au printemps.

 

Les saints prospèrent

 

Je suis heureux de vous informer que nous prospérons en ce lieu, et que les saints sont en meilleure santé que par le passé; et vu la diminution des maladies en cette saison, par comparaison avec la précédente, j’en viens à la conclusion que l’endroit finira par devenir sain. Il y a actuellement quelque trois mille habitants à Nauvoo et il en arrive quotidiennement un grand nombre. Plusieurs pieux ont été installés dans différentes parties du pays, pieux qui prospèrent.

 

La nourriture est de beaucoup meilleur marché que quand vous êtes partis. La farine vaut quatre dollars le baril. Le maïs environ vingt cents le boisseau, les pommes de terre environ vingt cents et d’autres choses coûtent à peu près dans la même propor­tion. Il y a vraiment eu une récolte très abondante dans toute l’Union.

 

Le temple

 

Vous verrez, d’après le Times and Seasons, que nous sommes sur le point de construire ici un temple pour le culte de notre Dieu. Les préparatifs sont maintenant en cours; les frères d’ici consacrent un jour sur dix à extraire des roches, etc. Nous nous sommes procuré pour lui un des plus beaux sites qui soient dans cette région. Il est prévu qu’il sera beaucoup plus grand, et de proportions beaucoup plus magnifi­ques que celui de Kirtland; il attirera certainement l’attention des grands hommes de la terre.

 

Nous avons présenté au gouvernement de l’État une proposition de loi en vue d’as­surer l’érection de la ville de Nauvoo en municipalité et la création d’un séminaire et d’autres projets, et j’espère qu’elle sera passée sous peu.

 

Décès du patriarche Joseph Smith

 

Vous aurez aussi été informés de la mort de mon père, décédé le 14 septembre 1840; si cet événement a été douloureux pour la famille et pour l’Église en général, néan­moins son témoignage définitif de la véracité de l’œuvre du Seigneur fut vraiment une source de satisfaction. Frère Hyrum lui succède comme patriarche de l’Église conformément à ses dernières directives et bénédictions.

 

Plusieurs personnes occupant un rang éminent et distingué dans la société sont en­trées dans l’Église et sont devenues obéissantes à la foi; et je suis heureux de vous apprendre que l’œuvre se répand très rapidement sur ce continent. Certains des frè­res sont maintenant à New Orleans et nous espérons avoir un grand rassemblement dans le sud. J’ai eu le plaisir d’accueillir d’Angleterre environ cent frères qui sont ve­nus avec frère Turley; on me dit que les autres se sont arrêtés à Kirtland, n’ayant pas le moyen d’aller plus loin. Je pense que ceux qui sont venus ici cet automne n’ont pas suivi le meilleur itinéraire qui soit, ni le moins coûteux. La plupart des frères ont trouvé un emploi d’une sorte ou d’une autre, paraissent assez satisfaits et semblent disposés à écouter les instructions qu’on leur donne.

 

La diffusion de l’Évangile

 

Les frères Robinson et Smith ont récemment reçu une lettre des frères Kimball, Smith et Woodruff de Londres qui nous donnaient des renseignements sur les débuts de l’œuvre du Seigneur dans cette ville, renseignements que je fus heureux de rece­voir. J’apprends de même que des anciens sont partis en Australie et dans les Indes orientales. Mon désir est que toutes les ouvertures providentielles de ce genre soient remplies et qu’avant de quitter l’Angleterre vous envoyiez l’Évangile dans le plus grand nombre possible de régions.

 

Frères bien-aimés, vous devez être dans une certaine mesure conscients de mes sen­timents, lorsque je pense à la grande œuvre qui est maintenant en cours et l’intérêt que je lui porte tandis qu’elle se répand dans les pays et les îles au loin et que des mil­liers de personnes l’adoptent. Je me rends compte dans une certaine mesure de ma responsabilité et du besoin du soutien d’en haut qui est le mien, et de la sagesse d’en haut afin de pouvoir instruire ce peuple, qui est maintenant devenu un grand peuple, des principes de la justice et le conduire conformément à la volonté du ciel, pour qu’il puisse être rendu parfait et prêt à rencontrer le Seigneur Jésus-Christ lorsqu’il apparaîtra en grande gloire. Puis-je compter sur vos prières en ma faveur à notre Père céleste, et sur toutes les prières de tous mes frères et sœurs d’Angleterre (que j’aime sans les avoir vus), afin que je puisse échapper à tous les stratagèmes de Satan, surmonter toutes les difficultés et amener ce peuple à jouir des bénédictions qui sont réservées aux justes? Je demande ceci de vous et d’eux au nom du Seigneur Jésus-Christ.

 

Que les saints se souviennent que de grandes choses dépendent de leurs efforts per­sonnels et qu’ils sont appelés à être collaborateurs avec nous et avec le Saint-Esprit dans l’accomplissement de la grande œuvre des derniers jours; et, compte tenu de l’étendue, des bénédictions et des gloires de cette œuvre, que tout sentiment égoïste soit non seulement enterré mais annihilé et que l’amour de Dieu et de l’homme pré­domine et règne triomphalement dans tous les esprits, afin que leur cœur devienne comme celui d’Hénoc autrefois, pour qu’ils comprennent toutes les choses passées, présentes et futures et qu’il ne leur «manque aucun don, dans l’attente de la manifes­tation de notre Seigneur Jésus-Christ» (1 Cor. 1:7).

 

Les saints vivront pour Dieu

 

L’œuvre dans laquelle nous sommes engagés de commun accord n’est pas d’un genre ordinaire. Les ennemis contre lesquels nous devons lutter sont subtils et habiles à la manœuvre; il convient donc que nous soyons en alerte pour concentrer notre énergie, et que les meilleurs sentiments existent parmi nous; et alors, avec l’aide du Tout-Puissant, nous irons de victoire en victoire et de conquête en conquête; nos passions mauvaises seront soumises, nos préjugés s’en iront, nous ne trouverons pas de place dans notre sein pour la haine; le vice cachera sa tête difforme et nous serons approuvés aux yeux du ciel et reconnus comme fils de Dieu.

 

Rendons-nous compte que nous ne devons pas vivre pour nous-mêmes, mais pour Dieu; ce faisant les plus grandes bénédictions reposeront sur nous aussi bien dans le temps que dans l’éternité.

 

Le baptême pour les morts

 

Je présume que la doctrine du «baptême pour les morts» est déjà parvenue à vos oreilles et a pu soulever dans votre esprit quelques questions à ce propos. Je ne peux vous donner dans cette lettre toutes les informations que vous pouvez désirer sur ce sujet, mais en dehors d’une connaissance indépendante de la Bible, je dirai qu’elle était certainement pratiquée par les Églises d’autrefois; et saint Paul s’efforce de prouver la doctrine de la résurrection à partir de cette pratique, et dit: «Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux?»

 

J’ai parlé de cette doctrine pour la première fois en public lorsque j’ai fait l’oraison funèbre de frère Seymour Brunson; et depuis lors j’ai donné des instructions généra­les à l’Église sur ce sujet. Les saints ont la grande bénédiction d’être baptisés pour ceux de leurs parents qui sont morts, qui, croient-ils, auraient accepté l’Évangile s’ils avaient eu la chance de l’entendre, et qui ont reçu l’Évangile dans l’esprit, par l’in­termédiaire de ceux qui peuvent avoir été chargés de leur prêcher tandis qu’ils étaient en prison.

 

Sans m’étendre sur le sujet, vous en verrez certainement la logique et le caractère raisonnable; et il présente l’Évangile du Christ sur une échelle probablement plus vaste que certains l’ont imaginé. Mais étant donné que l’accomplissement de ce rite est plus particulièrement limité à ce lieu, il ne sera pas nécessaire d’entrer dans le dé­tail; en même temps, je suis toujours heureux de donner tous les renseignements dont je dispose, mais le manque de place ne me permettra pas de le faire.

 

Nous avons reçu, il y a quelques jours, une lettre de frère Hyde qui est dans le New Jersey et espère partir pour l’Angleterre dès que frère Page arrivera jusqu’à lui. Il a demandé dans sa lettre à savoir si les Juifs convertis doivent aller à Jérusalem ou ve­nir en Sion. Je souhaite donc que vous l’informiez que les Juifs convertis doivent ve­nir ici ...

 

Faites part de mon affection à tous les frères et sœurs, et dites-leur que j’aurais été heureux d’aller en Angleterre les voir, mais je crains de me trouver dans la nécessité de rester quelque temps ici; c’est pourquoi je leur lance une invitation pressante à venir me voir.

 

Je suis, chers frères, affectueusement vôtre,

Joseph Smith

(15 décembre 1840)

— H. C. 4:226—232.

 

Description de Paul

 

Donnée le 5 janvier 1841 par le prophète Joseph lors de l’organisation d’une école: «Il a environ un mètre cinquante, des cheveux très noirs, le teint sombre, la peau sombre, un grand nez romain, le visage anguleux, de petits yeux noirs aussi perçants que l’éternité, le dos voûté, une voix dolente, sauf lorsqu’il l’élevait, et alors elle res­semblait presque au rugissement du lion. C’était un bon orateur, actif et diligent, s’employant toujours à faire du bien à ses semblables.»

 

Différents degrés de la Prêtrise de Melchisédek

 

«Réponse à la question: La Prêtrise de Melchisédek fut-elle enlevée lorsque Moïse mourut? Toute prêtrise est de Melchisédek, mais il en existe différentes fractions ou degrés. La fraction qui amena Moïse à parler face à face avec Dieu fut enlevée, mais celle qui apportait le ministère d’anges demeura. Tous les prophètes avaient la Prê­trise de Melchisédek et furent ordonnés par Dieu lui-même.»

 

Les éléments sont éternels

 

Les éléments sont éternels. Ce qui a un commencement aura certainement une fin; prenez un anneau, il n’a ni commencement ni fin; coupez-le pour obtenir un endroit où il commence, vous aurez en même temps un endroit où il finit.

 

Une clef: tout principe venant de Dieu est éternel et tout principe qui n’est pas éternel est du diable. Le soleil n’a ni commencement ni fin; les rayons qui viennent de lui n’ont pas de limites, par conséquent ils sont éternels.

 

Il en va de même de Dieu. Si l’âme de l’homme avait un commencement, elle aurait sûrement une fin. Dans la traduction «informe et vide», il faut lire: vide et désolée. Le mot créa devrait être forma ou organisa.

 

Réflexion sur le Dieu des sectes

 

«Ce qui est sans corps, partie ou passion n’est rien. Il n’y a pas d’autre Dieu dans le ciel que ce Dieu qui a chair et os. Jean 5:26: «Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même.» Dieu le Père a pris la vie en lui-même exactement comme Jésus l’a fait.

 

«La première étape dans le salut des hommes, ce sont les lois des principes éternels et existant par eux-mêmes. Les esprits sont éternels. Lors de la première organisa­tion dans le ciel, nous étions tous présents et nous avons vu choisir et nommer le Sau­veur et établir le plan de salut et nous l’avons sanctionné.

 

«Nous sommes venus sur cette terre afin d’avoir un corps et de le présenter pur de­vant Dieu dans le royaume céleste. Le grand principe du bonheur consiste à avoir un corps. Le diable n’a pas de corps, et c’est en cela que réside son châtiment. Il est heu­reux quand il peut obtenir la tente de l’homme, et lorsqu’il fut chassé par le Sauveur, il demanda à entrer dans le troupeau de pourceaux, montrant qu’il préférait le corps d’un pourceau à ne pas en avoir du tout.

 

«Tous les êtres qui ont un corps ont du pouvoir sur ceux qui n’en ont pas. Le diable n’a de pouvoir sur nous que dans la mesure où nous le lui permettons. Dès l’instant où nous nous révoltons contre quelque chose qui vient de Dieu, le diable acquiert du pouvoir. Notre terre sera ramenée en la présence de Dieu et couronnée de gloire cé­leste.»

 

Extraits d’une proclamation de la Première Présidence aux Saints dispersés au dehors

 

Nauvoo

 

Le nom de notre ville (Nauvoo) est d’origine hébraïque et signifie un bel emplace­ment ou endroit, comportant aussi l’idée de repos, et décrit vraiment ce lieu ravis­sant. Il est situé sur la rive est du Mississippi au-dessus des rapides de Des Moines, dans le comté de Hancock, limité à l’est par une immense plaine d’une beauté trans­cendante et au nord, à l’ouest et au sud par le Mississippi. Certains ont fait objection au choix de ce lieu à cause de la maladie qui a régné au cours des mois d’été, mais***toutes les parties orientales et méridionales de la ville de Nauvoo sont, pour les citoyens acclimatés, aussi saines que n’importe quelle autre partie de la région de l’Ouest ou du monde.***

 

La population de notre ville s’accroît avec une rapidité sans égale, comptant plus de trois mille habitants. On dispose de toutes les facilités dans la ville et dans la campa­gne environnante, dans le comté de Hancock, pour se livrer avec succès aux arts de la mécanique et aux agréables activités de l’agriculture. On peut l’utiliser avec succès et d’une manière quasiment illimitée pour les besoins de l’industrie (15 janvier 1841). — H. C. 4:268, T. S. 11:273—274.

 

Le temple

 

La construction du temple du Seigneur avance ici; les saints s’y rendront pour adorer le Dieu de leurs pères selon l’ordre de sa Maison et les pouvoirs de la Sainte Prêtrise et il sera construit de manière à nous permettre d’exercer comme il se doit toutes les fonctions de la prêtrise, et les instructions du Très-Haut y seront reçues et iront de ce lieu dans les pays lointains. Concentrons tous nos pouvoirs, en vue des dispositions de notre grande charte accordée par le gouvernement de l’Illinois à la «ville de Nau­voo» et à la campagne environnante, et efforçons-nous d’imiter les actes des pères et des patriarches de l’alliance, de jadis, dans les choses qui ont une si vaste importance pour notre génération et toutes celles qui la suivront (15 janvier 1841). — H. C. 4:269, T. S. 11:274.

 

Le rassemblement des saints

 

La grande abondance de bénédictions temporelles et spirituelles qui découlent tou­jours de la fidélité et de l’effort concerté, n’a jamais accompagné les efforts ou les en­treprises d’une personne agissant seule. L’histoire de toutes les époques passées le prouve abondamment. Outre toutes les bénédictions temporelles, les saints n’ont aucune autre façon d’être sauvés en ces derniers jours [que par le rassemblement] comme le prouvent clairement les témoignages concordants de tous les saints pro­phètes, car il est écrit: «Et ils viendront de l’orient et seront rassemblés de l’occident; le septentrion donnera et le midi ne retiendra pas.» «Les fils de Dieu seront rassem­blés des pays lointains, et ses filles de l’extrémité de la terre.»

 

C’est aussi le témoignage concordant de tous les prophètes que ce rassemblement de tous les saints doit se produire avant que le Seigneur ne vienne «se venger des im­pies» et ne soit «glorifié et admiré par tous ceux qui obéissent à son Évangile.» Le cinquantième psaume, du premier au sixième verset inclusivement, décrit la gloire et la majesté de cet événement (15 janvier 1841). — H. C. 4:272, T. S. 11:276.

 

L’ordre de la prêtrise dans la construction des temples

 

Les instructions suivantes furent données le 6 avril 1841 au moment de la pose des pierres an­gulaires du temple de Nauvoo.

 

Si l’on respectait l’ordre strict de la prêtrise dans la construction des temples, la Pre­mière Présidence de l’Église poserait la première pierre au coin sud-est. Ensuite on poserait celle du coin sud-ouest. Ensuite viendrait le troisième coin, le coin nord-ouest, et finalement le quatrième coin ou coin nord-est. La Première Présidence doit poser la pierre du coin sud-est et décider quelles sont les personnes appropriées pour poser les quatre pierres angulaires.

 

Si on construit un temple au loin et que la Première Présidence n’est pas là, alors c’est le collège des douze apôtres qui doit dicter l’ordre pour ce temple; et en l’ab­sence des douze apôtres, alors c’est la présidence du pieu qui posera la pierre angu­laire du sud-est, la présidence de pieu posant les pierres angulaires du côté est du temple, la Moindre Prêtrise celles du côté ouest. — H. C. 4:331.

 

Rapport de la Première Présidence à la conférence d’avril 1841

 

La présidence de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours éprouve un grand plaisir à se réunir avec les saints pour une nouvelle conférence générale dans des circonstances aussi favorables et aussi réjouissantes; et c’est avec un cœur recon­naissant à l’égard du Dieu Tout-Puissant pour sa sollicitude providentielle qu’elle s’unit cordialement en cette occasion avec les saints pour attribuer l’honneur, la gloire et la louange à son saint nom.

 

C’est avec un plaisir sincère qu’il lui revient de faire connaître l’accroissement constant et rapide de l’Église dans cet État, aux États-Unis et en Europe. De toutes parts, le vif désir de faire la connaissance des principes de l’Évangile est intense et le cri: «Venez nous aider» parvient aux anciens sur les ailes de tous les vents, tandis que des milliers de personnes qui ont entendu l’Évangile lui ont prêté obéissance et se ré­jouissent de ses dons et de ses bénédictions. Les préjugés, avec le cortège de maux qui les accompagne, reculent devant la force de la vérité dont les rayons bienveillants pénètrent les pays lointains.

 

Les rapports missionnaires sont satisfaisants

 

Les rapports envoyés par les douze apôtres d’Europe sont très satisfaisants et disent que l’œuvre continue à progresser avec une rapidité sans égale et que la moisson est vraiment grande. Dans les États de l’Est [des États-Unis], les ouvriers fidèles rencontrent du succès et beaucoup s’attroupent autour de la bannière de la vérité. Le midi ne retient pas. Des Églises ont été installées dans les États du sud et de l’ouest et nous avons reçu de la Nouvelle-Orléans une invitation très pressante pour que cer­tains des anciens visitent cette ville, chose qui a été faite. Dans notre propre État et dans les environs immédiats beaucoup affirment leur attachement aux principes de notre sainte religion et ont fait acte d’obéissance à la foi.

 

La paix et la prospérité nous accompagnent, et nous trouvons grâce aux yeux de Dieu et des hommes vertueux. Il fut un temps où nous étions considérés comme des séducteurs et où on estimait que le «mormonisme» ne tarderait pas à passer, n’abou­tirait à rien et serait oublié. Mais l’époque où on pouvait le considérer comme quel­que chose qui n’aurait qu’un temps ou ne serait qu’une bulle sur la vague est passée, et il prend maintenant profondément racine dans le cœur et les sentiments de tous ceux qui sont suffisamment généreux pour mettre de côté les préjugés de l’éducation et étudier le sujet avec franchise et honnêteté. La vérité, comme le chêne robuste, est restée indemne au milieu des éléments en fureur qui se sont jetés sur elle avec une force inouïe. Les flots ont déferlé, vague après vague, en succession rapide, et ne l’ont pas engloutie. «Les fleuves élèvent, ô Éternel! Les fleuves élèvent leur voix. Plus que la voix des grandes, des puissantes eaux, des flots impétueux de la mer, l’Éternel est puissant»; ni les flammes de la persécution, avec toute l’influence des populaces, n’ont pu le détruire; mais comme le buisson de Moïse il est resté sans se consumer et en ce moment même constitue un spectacle important tant pour les hommes que pour les anges. Où pouvons-nous tourner les yeux pour en voir un autre comme lui? Nous contemplons un peuple qui a embrassé un système impopulaire de religion, et sa fidélité à celle-ci lui a valu des persécutions répétées. Un peuple qui, à cause de son amour pour Dieu et de son attachement à sa cause, a souffert la faim, la nudité et les dangers et presque toutes les privations. Un peuple qui, pour l’amour de sa religion, a pleuré la mort prématurée de parents, de maris, d’épouses et d’enfants. Un peuple qui a préféré la mort à l’esclavage et à l’hypocrisie et a honorablement dé­fendu sa réputation et est resté ferme et immuable à des moments qui ont mis à l’épreuve l’âme des hommes. Restez fermes, saints de Dieu, résistez encore un peu de temps, et la tempête de la vie sera passée et vous serez récompensés par ce Dieu dont vous êtes les serviteurs et qui appréciera en justice tous vos labeurs et toutes vos afflictions pour l’amour du Christ et de l’Évangile. Votre nom passera à la postérité comme celui de saints de Dieu et d’hommes vertueux.

 

Une prière pour que la paix continue

 

Mais nous espérons que ces scènes sanglantes ne se reproduiront plus, mais que les saints seront témoins de beaucoup, d’un très grand nombre de scènes comme celles que nous vivons en ce moment, et que dans le temple, dont nous avons eu tant de joie à poser les fondations, les saints du Très-Haut continueront à s’assembler d’année en année dans la paix et la sécurité.

 

Étant donné la gentillesse et la générosité manifestées par les citoyens de cet État depuis que nous séjournons parmi eux, nous pouvons continuer à nous attendre à jouir de toutes les bénédictions de la liberté civile et religieuse, garantie par la consti­tution. Les citoyens de l’Illinois se sont fait honneur à eux-mêmes en jetant le man­teau de la Constitution sur un peuple persécuté et affligé et ont donné la preuve ma­nifeste que non seulement ils jouissent eux-mêmes des droits sacrés d’hommes li­bres, mais qu’ils accordent de bon cœur et avec joie cette bénédiction sans prix à d’autres, et qu’ils accordent libéralement leur dû à la fidélité et à la vertu.

 

Les mesures prises par le gouvernement de l’État à l’égard des citoyens de ce lieu sont empreintes de philanthropie et de bienveillance; et nous sommes maintenant, d’une manière profonde et durable, leurs obligés, car ils nous ont accordé les di­verses chartes libérales dont nous jouissons maintenant et grâce auxquelles nous es­pérons prospérer jusqu’à ce que notre ville devienne la plus splendide, notre univer­sité la plus érudite et notre légion la plus efficace de toutes celles de l’Union.

 

Les saints appauvris

 

Suite à l’appauvrissement des saints, les bâtiments qui sont en cours de construction ne progressent pas aussi vite que l’on pourrait le désirer; mais grâce à l’intérêt que manifestent d’une manière générale les saints de partout, nous espérons réaliser beaucoup de choses grâce à un effort combiné et à une action concertée et ériger le temple et d’autres bâtiments publics dont nous avons un si grand besoin pour nous instruire mutuellement et éduquer nos enfants.

 

D’après les rapports que nous avons reçus, nous pouvons nous attendre cette saison à une émigration importante. La proclamation qui a été envoyée il y a quelque temps aux Églises du dehors a été entendue, et un grand nombre de personnes font des préparatifs pour venir s’installer dans cette ville et son voisinage. Ce que nous voyons en ce moment nous pousse à regarder l’avenir avec une confiance heureuse, et nous nous attendons à voir bientôt les milliers d’Israël s’attrouper dans cette ré­gion pour obéir au commandement céleste, de nombreux habitants — des saints — parsemant en concentrations denses les vastes prairies fleuries de l’Illinois, construire des temples pour le culte de notre Dieu en divers endroits et une grande paix reposer sur Israël. Nous voudrions attirer plus particulièrement l’attention des saints sur la construction du temple, car de grandes bénédictions dépendent de sa construction rapide. Le zèle que les saints manifestent dans cette ville est véritablement digne d’éloge et, espérons-nous, sera imité par les saints dans les divers pieux et les diverses branches de l’Église et que ceux qui ne peuvent apporter leur main-d’œuvre apporteront leur or et leur argent, leur cuivre et leur fer, avec le sapin et le buis pour l’embellir.

 

Nous sommes heureux d’apprendre l’organisation des divers collèges dans cette ville et nous espérons que tous les pieux et toutes les branches de l’Église veilleront à en organiser, car le Tout-Puissant aime l’ordre et le bon gouvernement.

 

À voir la fidélité et l’industrie des saints en général, nous nous sentons grandement encouragés et vaquons avec joie aux devoirs importants qui nous incombent, sa­chant que non seulement nous avons l’approbation du ciel, mais aussi que nos efforts pour l’établissement de Sion et la diffusion de la vérité sont joyeusement secondés par les milliers d’Israël.

 

Nous dirons en conclusion, frères, soyez fidèles, que votre amour et votre modération soient connus de tous les hommes; soyez patients, souvenez-vous d’observer tous les commandements de votre Père céleste, et le Dieu de toute grâce vous bénira. Ainsi soit-il. Amen.

 

Joseph Smith, président

Robert B. Thompson, greffier

— H. C. 4:336—339.                                     

 

Discours du prophète sur les principes de l’Évangile

 

À dix heures du matin [le 16 mai 1841], un grand concours de saints se rassembla sur le terrain de réunion et entendit le président Joseph Smith, qui parla longuement.

 

La doctrine du libre arbitre

 

Il commença ses réflexions en observant que la bonté de notre Père céleste réclamait notre profonde gratitude. Il dit ensuite que l’on jetait généralement le blâme sur Sa­tan pour les choses mauvaises que nous faisions, mais s’il était la cause de toute notre méchanceté, on ne pourrait condamner les hommes. Le diable ne peut pas obliger l’humanité à faire le mal; tout était volontaire. Ceux qui résistent à l’Esprit de Dieu risquent d’être conduits en tentation, et ensuite la compagnie du Ciel est retirée à ceux qui ont refusé d’être rendus participants à une aussi grande gloire. Dieu ne vou­lait exercer aucune pression, et le diable ne le pouvait; et les idées que beaucoup en­tretenaient [sur ces sujets] étaient absurdes. La création était soumise à la vanité, non de son plein gré, mais le Christ l’y avait soumise avec l’espérance: nous sommes tous soumis à la vanité tandis que nous parcourons les sentiers tortueux et les diffi­cultés qui nous entourent. Où est celui qui est à l’abri de la vanité? Personne d’autre que Jésus n’a jamais été parfait; et pourquoi était-il parfait? Parce qu’il était le Fils de Dieu et avait la plénitude de l’Esprit et un pouvoir plus grand que n’importe quel homme. Mais malgré notre vanité, nous nous tournons vers l’avenir avec l’espérance (parce que nous sommes «soumis avec l’espérance») de voir venir le temps de notre délivrance.

 

Les premiers principes

 

Il fit ensuite des réflexions sur les premiers principes de l’Évangile, notant que beau­coup de saints qui étaient venus d’États et de pays différents avaient seulement une connaissance très superficielle de ces principes, ne les ayant pas entendu traiter à fond.

 

Il énonça ensuite brièvement les principes de la foi, du repentir et du baptême pour la rémission des péchés auxquels croyaient certaines des sociétés religieuses de l’époque, mais elles rejetaient la doctrine de l’imposition des mains pour le don du Saint-Esprit.

 

L’orateur les renvoya alors au sixième chapitre des Hébreux, versets 1 et 2: «Sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes» etc., mais de la doctrine des baptêmes, de l’imposition des mains, de la résurrection des morts et du jugement éternel, etc. D’après plusieurs passages de l’Écriture, il est clair que l’apô­tre comprenait parfaitement la doctrine du jugement éternel. Pierre prêcha le repentir et le baptême pour la rémission des péchés aux Juifs que leurs dirigeants avaient conduits à des actes de violence et d’effusion de sang; mais aux chefs, il dit: «Je sais que vous avez agi par ignorance ainsi que vos chefs.» «Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de ra­fraîchissement (de rédemption) viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ», etc. Le moment de la rédemption désigne ici le moment où le Christ viendrait; c’est alors et pas avant que leurs péchés seraient effa­cés. Pourquoi? Parce qu’ils étaient assassins, et qu’un assassin n’a pas la vie éternel­le. Même David doit attendre ces temps de rafraîchissement pour pouvoir ressusci­ter et voir ses péchés effacés. Car Pierre, parlant de lui, dit: «David n’est point monté au ciel, car son sépulcre existe encore aujourd’hui parmi nous.» Ses restes étaient à ce moment-là au tombeau. Or nous lisons que plusieurs corps des saints ressuscitè­rent au moment de la résurrection du Christ, probablement tous les saints, mais il semble que ce ne fut pas le cas de David. Pourquoi? Parce qu’il avait été un assassin. Si les ministres de la religion comprenaient convenablement la doctrine du jugement éternel, on ne les verrait pas assister l’homme qui paie de sa vie l’infraction qu’il a commise contre les lois de son pays en versant le sang innocent; car ce genre de per­sonnage ne peut recevoir le pardon tant qu’il n’a pas payé le dernier quadrant. Les prières de tous les ministres du culte du monde ne pourraient absolument pas fermer les portes de l’enfer à un assassin.

 

La doctrine de l’élection

 

Il parla ensuite sur le sujet de l’élection et lut le neuvième chapitre des Romains d’où il ressortait clairement que l’élection dont il y était parlé avait trait à la chair et concernait la postérité d’Abraham selon la promesse faite à Abraham, disant: «En toi et en ta postérité toutes les familles de la terre seront bénies.» C’est à elle qu’ap­partenaient l’adoption et les alliances, etc. Paul dit, lorsqu’il vit son incrédulité: «Je voudrais moi-même être anathème» — selon la chair, non selon l’esprit. Pourquoi Dieu dit-il à Pharaon: «C’est pour cela que je t’ai suscité[3]?» Parce que Pharaon était l’instrument qui convenait: un homme méchant qui avait commis des actes de cruauté du genre le plus atroce. L’élection de la postérité promise continue et dans les derniers jours, la prêtrise lui sera rendue, et elle constituera «les sauveurs sur le mont de Sion», les «ministres de notre Dieu»; s’il n’y avait pas le reste qui subsistait, nous pourrions être comme Sodome et Gomorrhe. Le chapitre tout entier avait trait à la prêtrise et à la Maison d’Israël; et les apôtres n’enseignaient pas l’élection incon­ditionnelle de personnes à la vie éternelle. Dieu a assurément élu ou décidé à l’avance que tous ceux qui seraient sauvés, seraient sauvés en Christ Jésus et par l’obéissance à l’Évangile; mais il ne passe sur les péchés de personne, mais leur in­flige des châtiments correctifs, et si ses enfants ne veulent pas se repentir de leurs pé­chés il les rejettera.

 

Ceci est l’esquisse très imparfaite d’un discours très intéressant qui dura plus de deux heures et que la vaste assemblée présente écouta avec une attention soutenue (16 mai 1841).

—         H. C. 4:358—360.

T. S. II:425—30 (juin 1841).

 

Trois principes indépendants

 

16 mai 1841. Il y a trois principes indépendants: l’Esprit de Dieu, l’esprit de l’homme et l’esprit du diable. Tous les hommes ont le pouvoir de résister au diable.

 

Ceux qui ont un corps ont du pouvoir sur ceux qui n’en ont pas. La doctrine du juge­ment éternel, Actes 2:38. Pierre prêcha: «Repentez-vous, et soyez baptisés au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés» etc.; mais dans Actes 3:19, il dit: «Repentez-vous et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent» et qu’il envoie Jésus, etc.

 

Les trois personnages

 

Une alliance éternelle fut faite entre trois personnages avant que notre terre ne fût organisée, et elle a trait à ce qu’ils devaient dispenser aux hommes sur la terre; ces personnages, selon le document d’Abraham, sont appelés Dieu le premier, le Créa­teur, Dieu le second, le Rédempteur, et Dieu le troisième, le témoin ou testateur. — M. S. S.

 

Les Douze viennent après la Première Présidence

 

Le président Joseph Smith, étant maintenant arrivé, se mit en devoir d’exposer lon­guement à la conférence le but de leur présente réunion et, outre ce que le président Young avait dit le matin, que le moment était venu d’appeler les Douze à prendre leur place après la Première Présidence, à veiller à l’installation des émigrants et à aider à porter victorieusement le royaume aux nations, et comme ils avaient été fidè­les et avaient supporté la fatigue du jour et la chaleur, il était juste qu’ils aient l’occasion de pourvoir à leurs besoins et à ceux de leur famille et en même temps de le sou­lager pour qu’il pût vaquer au travail de traduction.

 

Proposé, soutenu et adopté que la conférence approuve les instructions du président Smith en ce qui concerne les Douze et qu’en conséquence ils s’attachent à veiller aux devoirs de leur office (16 août 1841). — H. C. 4:403.

 

Avoir confiance en Dieu quand on est malade

 

Dimanche 5 septembre 1841. J’ai prêché en chaire à une vaste assemblée sur la science et la pratique de la médecine, désirant persuader les saints de faire confiance à Dieu quand ils sont malades et non au bras de la chair et de vivre par la foi et non par le médicament ou le poison; et quand ils étaient malades et avaient demandé aux anciens de prier pour eux et qu’ils n’étaient pas guéris, d’utiliser des herbes et de la nourriture légère. — H. C. 4:414.

 

Enseignements divers

 

Le baptême pour les morts

 

Le président Joseph Smith, à la demande de certains des douze apôtres, donna des instructions sur la doctrine du baptême pour les morts que la vaste assemblée écouta avec un intérêt intense. L’orateur présenta le baptême pour les morts comme le seul moyen par lequel les hommes peuvent apparaître comme sauveurs sur le mont de Sion.

 

La proclamation des premiers principes de l’Évangile était un moyen de salut pour les hommes à titre personnel, et c’était la vérité, et non les hommes qui les sauvait; mais les hommes, en se livrant activement à des rites de salut devenaient par substi­tution le moyen d’amener des multitudes de membres de leur famille dans le royaume de Dieu.

 

Les anges et les esprits chargés d’un ministère

 

Il expliqua la différence entre un ange et un esprit chargé d’un ministère; l’un un corps ressuscité ou enlevé, dont l’esprit exerce un ministère auprès des esprits in­carnés — l’autre un esprit désincarné, visitant les esprits désincarnés et exerçant un ministère auprès d’eux. Jésus-Christ devint un esprit chargé d’un ministère (pendant que son corps était couché au sépulcre) auprès des esprits en prison, pour accomplir une partie importante de sa mission sans laquelle il n’aurait pas pu rendre parfaite son œuvre ou entrer dans son repos. Après sa résurrection, il apparut en tant qu’ange à ses disciples, etc.

 

Les corps enlevés ne peuvent entrer dans le repos que quand ils ont subi un chan­gement équivalent à la mort. Les corps enlevés sont prévus pour des missions fu­tures.

 

L’ange qui apparut à Jean dans l’île de Patmos était un corps [c’est-à-dire un person­nage] enlevé ou ressuscité. Après sa résurrection, Jésus-Christ alla dans son corps exercer son ministère auprès des corps enlevés et ressuscités. Il y a une chaîne d’au­torité et de pouvoir depuis Adam jusqu’au temps présent.

 

La seule manière d’obtenir la vérité et la sagesse n’est pas de la demander à des li­vres, mais d’aller trouver Dieu dans la prière et d’obtenir l’enseignement divin. Il n’est pas plus incroyable que Dieu puisse sauver les morts que de les ressusciter.

 

Un principe éternel: la miséricorde qui pardonne

 

Il n’y a jamais de moment où l’esprit est trop vieux pour s’approcher de Dieu. Tous sont à la portée de la miséricorde qui pardonne tous ceux qui n’ont pas commis le pé­ché impardonnable pour lequel il n’y a pas de pardon, que ce soit dans ce monde ou dans le monde à venir. Il y a une manière de libérer les esprits des morts: c’est par le pouvoir et l’autorité de la prêtrise, en liant et en déliant sur la terre. Cette doctrine semble glorieuse, étant donné qu’elle montre la grandeur de la compassion et de la bienveillance divines dans l’envergure du plan du salut des hommes.

 

Cette glorieuse vérité est bien de nature à augmenter la compréhension et à soutenir l’âme dans les ennuis, les difficultés et les détresses. À titre d’illustration, l’orateur présenta en guise de supposition le cas de deux hommes, des frères, aussi intelli­gents, instruits, vertueux et aimables l’un que l’autre, marchant dans la droiture et en toute bonne conscience, dans toute la mesure où ils ont pu discerner le devoir du flot boueux de la tradition ou de la page entachée du livre de la nature.

 

L’un d’eux meurt et est enterré, n’ayant jamais entendu parler de l’Évangile de la ré­conciliation; le message du salut est envoyé à l’autre, il l’entend et l’embrasse, et de­vient héritier de la vie éternelle. L’un participera-t-il à la gloire et l’autre sera-t-il condamné à une perdition sans espoir? N’a-t-il aucune chance d’y échapper? Le sec­tarisme répond: «Aucune! Aucune! Aucune!» Pareille idée est pire que l’athéisme. La vérité brisera et mettra en pièces tout ce pharisaïsme sectaire; les sectes seront passées au crible, ceux qui ont le cœur honnête en seront sortis et leurs prêtres laissés au milieu de leur corruption.

 

Le baptême des sectes

 

L’orateur répondit ensuite aux objections soulevées contre les saints des derniers jours par ceux qui n’admettaient pas la validité du baptême fait par les sectes et ne permettaient pas à celles-ci d’être en communion avec eux. Or ce serait comme met­tre du vin nouveau dans de vieilles outres et mettre du vieux vin dans de nouvelles outres. Quoi? Des révélations nouvelles dans les vieilles Églises? Les nouvelles ré­vélations défoncer [aient] le fond de leur puits sans fond. Du vin nouveau dans de vieilles outres! Les outres se rompent et le vin se répand! Quoi! Des sadducéens dans la nouvelle Église! Le vieux vin dans les nouvelles outres de cuir suintera par les po­res et s’en échappera. C’est ainsi que les saints sadducéens se moquent de l’autorité, ruent dans les brancards et courent dans les montagnes de la perdition, laissant der­rière eux l’écho prolongé de leur braillement.

 

L’orateur contrasta ensuite le [manque de] charité des sectes qui dénoncent tous ceux qui ne sont pas de leur avis et participent à la persécution des saints, avec la foi des saints qui croient que même ceux-là peuvent être sauvés dans ce monde et dans le monde à venir (à l’exception des assassins et des apostats).

 

Le salut pour les morts

 

Cette doctrine, dit-il, présentait avec clarté la sagesse et la miséricorde manifestées par Dieu en prévoyant une ordonnance pour le salut des morts, ceux-ci étant bapti­sés par procuration, leur nom inscrit au ciel et eux-mêmes jugés conformément aux actions accomplies dans le corps. Cette doctrine était la substance des Écritures. Les saints qui négligent de l’appliquer en faveur de leur parenté décédée le font au péril de leur propre salut. La dispensation de la plénitude des temps mettra en lumière les choses qui ont été révélées dans toutes les précédentes dispensations ainsi que d’au­tres choses qui n’ont pas encore été révélées. Il enverra Élie, le prophète, etc. et ré­tablira toutes choses en Christ.

 

L’orateur annonça alors: «Il n’y aura plus de baptêmes pour les morts avant que l’ordonnance ne puisse être accomplie dans les fonts de la Maison du Seigneur; et l’Église ne tiendra plus de conférence générale avant qu’elle puisse se réunir dans la­dite Maison. Car ainsi dit le Seigneur![4]» (3 octobre 1841).

— H. C. 4:424—426.

T. S. II:577—78 (15 octobre 1841).

 

N’accusez pas les frères

 

Il invita les saints à ne pas suivre l’exemple de l’adversaire en accusant les frères, et dit: «Si vous ne vous accusez pas mutuellement, Dieu ne vous accusera pas. Si vous n’avez pas d’accusateur, vous entrerez au ciel, et si vous voulez suivre les révélations et les instructions que Dieu vous donne par mon intermédiaire, je vous emmènerai au ciel en vous portant sur mon dos. Si vous voulez ne pas m’accuser, je ne vous accu­serai pas. Si vous voulez jeter un manteau de charité sur mes péchés, je ferai de même pour vous, car la charité couvre une multitude de péchés. Ce que beaucoup de gens appellent pécher, n’est pas pécher; j’ai fait beaucoup de choses pour renverser la superstition, et je la renverserai»; je parlai de la malédiction de Cham pour s’être moqué de Noé pendant qu’il était dans son ivresse, mais ne faisait pas de mal. Noé était un juste et cependant il but du vin et s’enivra. Le Seigneur ne l’abandonna pas pour autant, car il conserva tout le pouvoir de sa prêtrise, et lorsqu’il fut accusé par Canaan, il le maudit par la prêtrise qu’il détenait et le Seigneur tint compte de sa pa­role et de la prêtrise qu’il détenait en dépit du fait qu’il était ivre, et la malédiction reste à ce jour sur la postérité de Canaan (7 novembre 1841). — H. C. 4:445—446.

 

Perfection du Livre de Mormon

 

Dimanche 28 — J’ai passé le reste de la journée en conseil avec les douze apôtres chez le président Brigham Young, conversant avec eux sur divers sujets. Frère Joseph Fielding était présent, ayant été absent pendant quatre années pour une mission en Angleterre ... J’ai dit aux frères que le Livre de Mormon était le plus correct de tous les li­vres de la terre et la clef de voûte de notre religion, et qu’un homme se rapprocherait davantage de Dieu en en suivant les préceptes que par n’importe quel autre livre (28 novembre 1841). — H. C. 4:461.

 

Instructions importantes

 

La valeur du châtiment

 

Le président Joseph se leva et dit: «Frère Kimball vous a donné une explication véri­table de la parabole» [du potier dans Jérémie 18:1-11], puis il lut la parabole du cep et de ses sarments et l’expliqua, et dit: «Si nous gardons les commandements de Dieu, nous devons produire du fruit, être les amis de Dieu et savoir ce que notre Sei­gneur a fait.

 

«Il y en a qui disent que je suis un prophète déchu, parce que je ne produis pas da­vantage de la parole du Seigneur. Pourquoi ne le fais-je pas? Sommes-nous capables d’en recevoir? Non! Pas une seule personne dans cette pièce. Il nous réprimanda en­suite pour notre méchanceté et notre incrédulité, ‘sachant que le Seigneur châtie ce­lui qu’il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils’, et si nous ne recevons pas de châtiment, alors nous sommes des enfants illégitimes, et non des fils.»

 

À propos de la révélation, dit-il, un homme pourrait commander à son fils d’arracher des pommes de terre et de seller son cheval, mais avant qu’il n’ait fini ces deux tâ­ches, il pourrait lui dire de faire quelque chose d’autre. Et tout cela est considéré comme bon, mais dès que le Seigneur donne un commandement, révoque ce décret et commande quelque chose d’autre, alors on considère que le prophète est déchu. Parce que nous ne voulons pas être châtiés par le prophète et les apôtres, le Seigneur nous châtie en nous donnant la maladie et la mort. Que personne ne crie partout sa justice, car d’autres peuvent voir cela pour lui; qu’il confesse plutôt ses péchés, et alors il lui sera pardonné et il produira de bons fruits. Lorsqu’un homme corrompu est puni, il se fâche et ne veut pas le supporter. La raison pour laquelle les secrets du Seigneur ne nous sont pas révélés, c’est parce que nous ne les gardons pas et les révé­lons; nous ne gardons pas nos propres secrets, mais révélons nos difficultés au monde même à nos ennemis, alors comment garderions-nous les secrets du Sei­gneur? Je peux garder un secret jusqu’au jugement dernier. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis; alors pourquoi ne pas lutter pour notre ami jusqu’à ce que nous mourrions? (19 décembre 1841) — H. C. 4:478—479.

 

Le don des langues

 

Dimanche 26 décembre 1841 — La réunion publique des saints a eu lieu ce soir chez moi et lorsque le patriarche Hyrum Smith et frère Brigham Young eurent parlé des principes de la foi et des dons de l’esprit, je lus le treizième chapitre de la première épître aux Corinthiens et aussi une partie du quatorzième chapitre, et fis la réflexion que le don des langues était nécessaire dans l’Église; mais que si Satan ne pouvait parler en langues, il ne pouvait tenter un Hollandais ni aucune nation si ce n’est les Anglais, car il peut tenter l’Anglais, car il m’a tenté, et je suis Anglais; mais le don des langues, par le pouvoir du Saint-Esprit dans l’Église, est pour le profit des servi­teurs de Dieu pour prêcher aux incroyants comme le jour de la Pentecôte. Lorsque des hommes pieux de toutes les nations se rassembleront pour entendre les choses de Dieu, que les anciens leur prêchent dans leur langue maternelle, que ce soit l’alle­mand, le français, l’espagnol ou l’irlandais, ou n’importe quelle autre, et que ceux qui comprennent la langue utilisée l’interprètent dans leur langue maternelle, et c’est cela que l’apôtre voulait dire dans premier Corinthiens 14:27 (26 décembre 1841). — H. C. 4:485—486.

 

Annonce relative à la construction du temple

 

Aux frères de la ville de Nauvoo: Salutations — Il est extrêmement important pour l’avancement du temple que l’on répartisse d’une manière égale le travail dans le temps, car une surabondance de main-d’œuvre une semaine et aucune la semaine suivante a tendance à retarder l’avancement des travaux; c’est pourquoi nous invi­tons chaque frère à veiller à travailler le jour mis à part pour lui dans sa paroisse et à se souvenir que celui qui sème peu moissonnera peu, de sorte que si les frères veulent une moisson abondante, ils feront bien d’être à temps le matin à leur lieu de travail, apportant tous les outils nécessaires selon leur métier et que ceux qui ont des attela­ges les amènent aussi à moins que le comité du temple ne leur donne d’autres ins­tructions. Si quelqu’un est empêché par des circonstances inévitables de venir à son travail au jour fixé, qu’il travaille le lendemain ou le premier jour où c’est possible. N. B. — Les capitaines des paroisses respectives sont particulièrement invités à être au chantier lors de leurs jours respectifs, à noter avec précision le travail de chacun et à être prêts à en montrer une liste quand on le demandera.

 

Le cœur de l’Administrateur se réjouit quotidiennement des bons sentiments des frères manifestés dans les efforts qu’ils font pour faire avancer l’œuvre du Seigneur et ériger son temple; et nous espérons que dorénavant ni les plantations, ni les se­mailles, ni la récolte ne pourront gêner les règles susmentionnées.

 

Joseph Smith

Administrateur

(21 février 1842)

— H. C. 4:517.

 

Le sermon du prophète sur la vie et la mort, la résurrection et le salut des enfants

 

Le président Smith lut le quatorzième chapitre de l’Apocalypse et dit: La voix d’avertissement résonne de nouveau parmi nous, montrant l’incertitude de la vie humaine; et à mes moments de loisirs, j’ai médité sur ce sujet et j’ai posé la question: comment se fait-il que des bébés, des enfants innocents, nous sont enlevés, en parti­culier ceux qui paraissent être des êtres extrêmement intelligents?

 

Réponse: Ce monde est un monde très méchant; et c’est un proverbe que «le monde devient plus faible et plus sage»; si tel est le cas, le monde devient plus méchant et plus corrompu. Dans les premiers temps du monde, un juste, et un homme de Dieu, un homme intelligent, avait plus de chance de faire le bien, d’être cru et reçu qu’ac­tuellement; mais de nos jours pareil homme rencontre beaucoup d’opposition et est persécuté par la plupart des habitants de la terre, et il doit passer par beaucoup d’af­flictions. Par conséquent le Seigneur en enlève beaucoup tandis qu’ils sont encore dans leur tendre enfance, afin qu’ils échappent à l’envie de l’homme et aux chagrins et aux maux du monde actuel; ils étaient trop purs et trop beaux pour vivre sur la ter­re; c’est pourquoi, tout bien considéré, au lieu de nous lamenter nous avons toute raison de nous réjouir, car ils sont délivrés du mal et nous les retrouverons bientôt.

 

Ne remettez pas le repentir à plus tard

 

Quel risque d’infidélité y a-t-il lorsque nous nous séparons presque quotidienne­ment de nos amis? Absolument aucun. L’infidèle se raccrochera à n’importe quoi pour avoir de l’aide jusqu’à ce qu’il se trouve face à face avec la mort, et alors son in­fidélité s’envole, car la réalité du monde éternel s’impose à lui avec une grande puis­sance; et lorsque tous les soutiens et tous les appuis terrestres lui font défaut, il sent d’une manière tangible les vérités éternelles de l’immortalité de l’âme. Nous devons écouter l’avertissement et ne pas attendre d’être sur notre lit de mort pour nous re­pentir: tout comme nous voyons le bébé enlevé par la mort, de même le jeune homme et l’homme mûr peuvent aussi bien que le bébé être appelés dans l’éternité. Que ceci se révèle donc être un avertissement pour tous de ne pas remettre à plus tard leur repentance, ou d’attendre jusqu’à ce qu’ils soient sur leur lit de mort, car la volonté de Dieu est que l’homme se repente et le serve avec la santé, avec la force et la puissance de son esprit, afin de s’assurer sa bénédiction et n’attende pas d’être ap­pelé à mourir.

 

La rédemption des petits enfants

 

La doctrine qui veut que l’on baptise les enfants ou qu’on les asperge sinon ils brûle­ront en enfer est une doctrine qui n’est pas vraie, qui n’a pas le soutien de l’Écriture sainte et n’est pas en accord avec la personnalité de Dieu. Tous les enfants sont ra­chetés par le sang de Jésus-Christ et, dès l’instant où ils quittent ce monde, ils sont emmenés dans le sein d’Abraham. La seule différence entre la mort des vieux et la mort des jeunes, c’est que l’un vit plus longtemps au ciel et dans la lumière et la gloire éternelle que l’autre et est délivré un peu plus tôt de notre monde misérable et mé­chant. En dépit de toute cette gloire, nous la perdons un instant de vue et pleurons la perte, mais nous ne pleurons pas comme ceux qui n’ont pas d’espérance.

 

Les décrets sont fixés et immuables

 

Mon intention était de traiter du sujet du baptême, mais comme nous sommes en présence d’un cas de décès, il m’a semblé convenable de parler de ce sujet. Toutefois je vais maintenant dire quelques mots sur le baptême, comme j’en avais l’intention. Dieu a lancé certains décrets qui sont fixés et immuables; par exemple, Dieu a mis dans les cieux le soleil, la lune et les étoiles et leur a donné leurs lois, leurs conditions et leurs limites qu’ils ne peuvent dépasser, si ce n’est selon ses commandements; ils se déplacent tous dans une harmonie parfaite dans leur sphère et dans leur ordre et sont pour nous comme des lumières, des prodiges et des signes. La mer, elle aussi, a ses limites qu’elle ne peut franchir. Dieu a mis beaucoup de signes sur la terre aussi bien que dans le ciel; par exemple le chêne de la forêt, le fruit de l’arbre, l’herbe du champ, tous portent le signe qu’une semence a été plantée là; car le décret du Sei­gneur est que tout arbre, tout fruit ou herbe portant semence produirait selon son espèce et ne peut naître selon aucune autre loi ou principe[5]. C’est en vertu du même principe que je prétends que le baptême est un signe ordonné de Dieu, que celui qui croit au Christ doit prendre sur lui pour entrer dans le royaume de Dieu, «car si vous ne naissez d’eau et d’Esprit, vous ne pouvez entrer dans le royaume de Dieu», a dit le Sauveur. C’est un signe et un commandement que Dieu a fixés pour que l’homme entre dans son royaume. Ceux qui cherchent à entrer d’une autre façon chercheront en vain, car Dieu ne les recevra pas et les anges ne reconnaîtront pas que leurs œuvres sont acceptées, car ils n’ont pas pris sur eux ces ordonnances et les signes que Dieu a ordonné que l’homme reçoive pour obtenir une gloire céleste; et Dieu a dé­crété que tous ceux qui ne veulent pas obéir à sa voix n’échapperont pas au châti­ment de la géhenne. Qu’est-ce que le châtiment de la géhenne? Se retrouver dans la société de ceux qui n’ont pas obéi à ses commandements.

 

Le baptême et le don du Saint-Esprit

 

Le baptême est un signe pour Dieu, pour les anges et pour le ciel que nous faisons la volonté de Dieu, et il n’y a sous le ciel aucun autre moyen ordonné par Dieu pour permettre à l’homme de venir à lui, et tout autre procédé est inutile: Dieu a décrété et ordonné que l’homme devait se repentir de tous ses péchés, être baptisé pour la rémission de ses péchés, ensuite il peut venir à Dieu au nom de Jésus-Christ, avec foi; alors nous avons la promesse de recevoir le Saint-Esprit.

 

Quel est le signe de la guérison des malades? L’imposition des mains est le signe ou la manière décrite par Jacques et la coutume des saints d’autrefois commandée par le Seigneur, et nous ne pouvons obtenir la bénédiction si nous suivons une autre voie que le chemin que Dieu a tracé. Et si nous essayons d’obtenir le Saint-Esprit d’une autre manière que par le signe ou la manière que Dieu a désignés: l’obtiendrions-nous? Certainement pas; tous les autres moyens échoueraient. Le Seigneur dit: fai­tes de telle et telle façon, et je vous bénirai.

 

Mots-clefs de la prêtrise

 

Il y a certains mots-clefs et signes qui appartiennent à la prêtrise, et qu’il faut obser­ver afin d’obtenir la bénédiction. Le signe de Pierre était de se repentir et d’être bap­tisé pour la rémission des péchés, avec la promesse du don du Saint-Esprit; et le don du Saint-Esprit ne s’obtient d’aucune autre façon.

 

Différence entre le Saint-Esprit et le don du Saint-Esprit

 

Il y a une différence entre le Saint-Esprit et le don du Saint-Esprit. Corneille reçut le Saint-Esprit avant d’être baptisé, ce qui était le pouvoir de Dieu pour le convaincre de la véracité de l’Évangile, mais il ne put recevoir le don du Saint-Esprit qu’après avoir été baptisé. S’il n’avait pas pris sur lui ce signe, cette ordonnance, le Saint-Es­prit, qui l’avait convaincu de la véracité de l’existence de Dieu, l’aurait quitté. Avant de se conformer à ces ordonnances et de recevoir le don du Saint-Esprit par l’imposi­tion des mains, selon l’ordre de Dieu, il n’aurait pas pu guérir les malades ou com­mander à un esprit malin de sortir d’un homme et être obéi de lui, car l’esprit aurait pu lui dire, comme aux fils de Scéva: nous connaissons Jésus-Christ, et nous savons qui est Paul, mais toi, qui es-tu?» Peu importe que nous vivions longtemps ou non sur cette terre après avoir acquis la connaissance de ces principes et leur avoir obéi. Je sais que tous les hommes seront damnés s’ils ne viennent pas par la voie que Dieu a désignée.

 

La résurrection universelle

 

Pour ce qui est de la résurrection, je dirai simplement que tous les hommes sortiront du tombeau tels qu’ils s’y seront couchés, qu’ils soient vieux ou jeunes; on ne leur ajoutera ni ne leur retirera une coudée de leur taille; tous seront ressuscités par le pouvoir de Dieu, ayant l’esprit de Dieu dans leur corps et non du sang. Les enfants seront mis sur leur trône en la présence de Dieu et de l’Agneau avec un corps ayant la même taille[6] que celui qu’ils avaient sur la terre, ayant été rachetés par le sang de l’Agneau; ils y jouiront de la plénitude de cette lumière, de cette gloire et de cette in­telligence que l’on reçoit dans le royaume céleste de Dieu. «Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur, car ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent.»

 

Avant de terminer, l’orateur invita la vaste assemblée qu’il avait devant lui à s’humi­lier avec foi devant Dieu et à invoquer son saint nom en prière fervente et dans le jeûne jusqu’à ce que les éléments fussent purifiés au-dessus de notre tête, que la terre fût sanctifiée sous nos pieds et que les habitants de notre ville pussent échapper au pouvoir de la maladie, de la peste et du destructeur qui chevauche sur la face de la terre, et que le Saint-Esprit de Dieu repose sur cette vaste multitude.

 

Accomplissement de baptêmes

 

À la fin de la réunion, le président Smith dit à l’assemblée qu’à deux heures il appli­querait l’ordonnance du baptême dans la rivière près de sa maison, et à l’heure fixée la rive du Mississippi était garnie d’une multitude de gens, et le président Joseph Smith entra dans la rivière et baptisa de ses propres mains environ quatre-vingts per­sonnes pour la rémission de leurs péchés, et ce qui augmenta la joie du tableau, c’est que la première personne baptisée fut le Dr Lorenzo D. Wasson, neveu de sœur Emma Smith, le premier de sa famille à embrasser la plénitude de l’Évangile.

 

À la fin de cet intéressant événement, l’officiant leva les mains au ciel et l’implora pour que la bénédiction de Dieu reposât sur le peuple; et en vérité l’Esprit de Dieu reposa sur la multitude pour la joie et la consolation de notre cœur.

 

Après le baptême, l’assemblée retourna au bosquet, près du temple pour vaquer à l’ordonnance de la confirmation, et bien que le président Smith eût parlé au peuple en plein air, se fût tenu dans l’eau et eût baptisé environ quatre-vingts personnes, une cinquantaine d’entre les personnes baptisées reçurent, plus tard dans la journée, leur confirmation de ses mains. Pendant l’intervalle entre ces réunions, les Douze en baptisèrent et en confirmèrent encore autant dans les fonts baptismaux pour leur pa­renté décédée (20 mars 1842). — H. C. 4:553—557.

 

Résumé du sermon du prophète sur le baptême pour les morts

 

Ce fut une journée intéressante. Une grande assemblée se réunit dans le bosquet près du temple. Frère Amasa Lyman parla à l’assemblée et fit de nombreux com­mentaires intéressants. Il fut suivi de Joseph, le voyant, qui fit des réflexions édifian­tes concernant le baptême pour les morts. Il dit que la Bible soutenait la doctrine, ci­tant 1 Corinthiens 15:29: «Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux?» S’il y a une seule parole du Seigneur qui soutient la doctrine du baptême pour les morts, elle suffit pour en faire une vraie doctrine. Je le répète, si nous pou­vons baptiser un homme au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit pour la rémission des péchés, nous avons tout autant le droit d’agir comme agents, et d’être baptisés pour la rémission des péchés pour et en faveur de notre parenté décédée qui n’a pas entendu l’Évangile ou sa plénitude (27 mars 1842). — H. C. 4:568—569.

 

Résumé des paroles du prophète à la Société de Secours des femmes le 30 mars 1842

 

Le président Joseph Smith se leva. Parla de l’organisation de la Société de Secours des femmes; dit qu’il était profondément intéressé, qu’elle pourrait être édifiée pour le Très-Haut d’une manière acceptable, que ses règles devaient être respectées, que ne devraient être reçues que celles qui étaient dignes; proposa un examen soigneux de chaque candidate, que la société allait trop vite, et qu’elle devait grandir graduel­lement, devait commencer par quelques personnes, avoir ainsi une société d’élite composée de femmes vertueuses, de femmes qui marcheraient avec circonspection; les félicita pour leur zèle, mais dit que parfois leur zèle n’était pas selon la connaissance. Un des buts principaux de l’institution était d’éliminer l’iniquité; dit qu’elles devaient être extrêmement soigneuses dans tous leurs examens, sinon les consé­quences seraient graves.

 

Toutes les difficultés qui pourraient traverser et traverseraient notre chemin de­vaient être surmontées. Bien que l’âme fût mise à l’épreuve, que le cœur manquât et que les mains fussent languissantes, nous ne devions pas faire marche arrière; à part la compassion, il fallait avoir un caractère décidé. Quand nous recevons des instruc­tions, nous devons obéir à cette voix, observer la constitution de la société, afin que les bénédictions du ciel reposent sur nous. Toutes doivent agir de concert, sinon rien ne pourra être fait, et agir selon l’antique prêtrise; il y aurait ainsi une société d’élite, séparée de tous les maux du monde: de choix, vertueuse et sainte. Joseph Smith dit qu’il allait faire de cette société un sacerdoce royal, comme du temps d’Hénoc, comme du temps de Paul: que chaque membre a le droit de vivre longtemps et de jouir de la santé (30 mars 1842). — H. C. 4:570.

 

«Éprouvez les esprits»

 

L’éditorial du prophète dans le Times and Seasons

 

De récents événements qui se sont produits parmi nous font que le devoir impérieux m’incombe de dire quelque chose concernant les esprits qui animent les hommes. Il découle clairement des écrits de l’apôtre que beaucoup de faux esprits existaient de leur temps et étaient «venus dans le monde», et qu’il fallait une intelligence que Dieu seul pouvait conférer pour détecter les faux esprits et les éprouver pour savoir quels esprits étaient de Dieu. Le monde en général a fait preuve d’une profonde ignorance à l’égard de ce principe, et pourquoi en serait-il autrement, car «personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu».

 

Les Égyptiens ne furent pas capables de découvrir la différence entre les miracles de Moïse et ceux des magiciens jusqu’au moment où ils en vinrent à être mis à l’épreuve ensemble; et si Moïse n’était pas paru parmi eux, ils auraient indubitablement pensé que les miracles des magiciens étaient accomplis par la grande puissance de Dieu, car c'étaient de grands miracles qu’ils accomplissaient: une force surnaturelle était mise en application et un grand pouvoir manifesté.

 

Il nous aurait été aussi difficile de dire par quel esprit le prophète prophétisait ou par quel pouvoir les apôtres parlaient et accomplissaient des miracles. Qui aurait pu dire si le pouvoir de Simon, le magicien, était de Dieu ou du diable?

 

Il semble qu’il y ait toujours eu à toutes les époques un manque d’intelligence dans ce domaine. Des esprits de toutes sortes se sont manifestés à toutes les époques et presque parmi tous les hommes. Si nous allons parmi les païens, ils ont leurs esprits; les mahométans, les Juifs, les chrétiens, les Indiens, tous ont leurs esprits, tous ont une force surnaturelle et tous prétendent que leurs esprits sont de Dieu. Qui résou­dra le mystère? «Éprouvez les esprits», dit Jean, mais qui va le faire? Le savant, celui qui a de l’éloquence, le philosophe, le sage, le théologien: tous sont ignorants. Les païens se vantent de leurs dieux et des grandes choses qui ont été manifestées par leurs oracles. Le musulman se vante de son Coran et des communications divines que ses ancêtres ont reçues. Les Juifs ont eu parmi eux de nombreux cas, aussi bien antiques que modernes, d’hommes qui ont professé être inspirés et envoyés pour réaliser de grands événements, et le monde chrétien n’a pas été lent à les égaler en nombre.

 

Ignorance de la nature des esprits

 

«Éprouvez les esprits»: mais comment? Devons-nous les mettre à l’épreuve selon les confessions des hommes? Quelle sottise ridicule, quelle ignorance pure, quelle folie! Éprouver les mouvements et les actes d’un être éternel (car je prétends que tous les esprits sont tels) par quelque chose qui a été conçu dans l’ignorance et pro­duit par la sottise: une toile d’araignée d’hier! Les anges se voileraient la face et les démons seraient honteux et insultés, et diraient: «Nous connaissons Jésus, et nous savons qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous?» Que chacun dans la société crée une confession et éprouve par elle les esprits mauvais, et le diable se tiendra les côtes; c’est tout ce qu’il demanderait, tout ce qu’il désirerait. Pourtant beaucoup d’entre eux le font, et par conséquent «beaucoup d’esprits sont venus dans le monde.»

 

Un grand mal c’est que les hommes sont ignorants de la nature des esprits, de leur pouvoir, de leurs lois, de leur gouvernement, de leur intelligence, etc. et s’imaginent que quand il se manifeste quelque chose qui ressemble au pouvoir, à la révélation ou à la vision, cela doit être de Dieu. C’est pour cela que les méthodistes, les presbyté­riens et d’autres sont souvent possédés d’un esprit qui les pousse à se coucher, et pendant son opération tout signe de vie est souvent totalement suspendu; ils consi­dèrent que c’est le pouvoir de Dieu et une manifestation glorieuse de Dieu: une mani­festation de quoi? Y a-t-il une intelligence qui ait été communiquée? Les rideaux du ciel sont-ils écartés ou les desseins de Dieu développés? Ont-ils vu un ange et conversé avec lui ou les gloires du futur ont-elles jailli à leurs yeux? Non! Mais leur corps a été inanimé, le fonctionnement de leur esprit suspendu et tout ce que l’on peut obtenir d’eux comme renseignement quand ils se lèvent, c’est un cri de «gloire» ou «alléluia» ou quelque expression incohérente; mais ils ont eu «le pouvoir».

 

Le Shaker tournoie sur son talon, poussé par une force ou un esprit surnaturel et pense qu’il est gouverné par l’Esprit de Dieu; et le Sauteur saute et se lance dans tou­tes sortes d’extravagances. Le méthodiste primitif pousse des cris sous l’influence de cet esprit jusqu’à ce qu’il déchire les cieux de ses cris tandis que les Quakers (ou Amis) poussés, pensent-ils, par l’Esprit de Dieu, restent assis immobiles et ne disent rien. Dieu est-il l’Auteur de tout ceci? Sinon tout cela, qu’est-ce qu’il reconnaît là-dedans? Il est certain qu’une masse aussi hétérogène de confusion ne peut entrer dans le royaume des cieux.

 

Discerner les esprits par le pouvoir de la prêtrise

 

Chacun de ceux-ci professe être compétent pour éprouver l’esprit de son prochain, mais aucun ne peut éprouver le sien, et quelle en est la raison? Parce qu’ils n’ont pas de clef pour ouvrir, pas de règle pour mesurer, pas de critère pour l’évaluer. Y a-t-il quelqu’un qui pourrait dire la longueur, la largeur ou la hauteur d’un bâtiment, s’il n’a pas de règle? Éprouver la qualité des métaux sans critère ou décrire les mouve­ments du système planétaire sans connaître l’astronomie? Certainement pas; et si on manifeste une ignorance pareille à propos d’un esprit de cette sorte, qui peut décrire un ange de lumière si Satan devait apparaître sous cette forme en gloire? Qui peut dire sa couleur, ses signes, son aspect, sa gloire ou de quelle façon il se manifeste? Qui peut détecter l’esprit des prophètes français avec leurs révélations, leurs visions, leur pouvoir et leurs manifestations? Ou qui peut indiquer l’esprit des irvingites, avec leurs apôtres et leurs prophètes, et leurs visions et leurs langues et leurs inter­prétations, etc.? Ou qui peut traîner au grand jour et étaler les mystères cachés des faux esprits qui se manifestent si souvent parmi les saints des derniers jours? Nous répondons que nul ne peut le faire sans la prêtrise et sans avoir la connaissance des lois qui gouvernent les esprits; car comme «personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu», de même nul ne connaît l’esprit du diable, ni sa puissan­ce, ni son influence, si ce n’est en possédant une intelligence qui est plus qu’humaine et en voyant exposé par l’intermédiaire de la prêtrise le fonctionnement mystérieux de ses stratagèmes; sans connaître la forme angélique, l’air et le geste sanctifiés et le zèle qu’il manifeste fréquemment pour la gloire de Dieu, conjointement avec l’es­prit prophétique, la gracieuse influence, l’aspect pieux, et les saints vêtements qui sont si caractéristiques de ses actions et ses mystérieux mouvements.

 

L’homme doit avoir le discernement des esprits pour pouvoir traîner au grand jour cette influence diabolique et l’exposer au monde dans toutes ses couleurs diaboliques, destructrices pour l’âme, et abominables; car rien ne fait plus de tort aux enfants des hommes que d’être sous l’influence d’un faux esprit alors qu’ils pensent avoir l’Es­prit de Dieu. Des milliers de personnes ont senti l’influence de son pouvoir terrible et de ses effets pernicieux. Elles ont entrepris de longs pèlerinages et enduré des pé­nitences, et la souffrance, la misère et la ruine les ont suivies dans leur sillage; des na­tions ont été bouleversées, des royaumes renversés, des provinces dévastées, et le sang, le carnage et la désolation sont les vêtements dont il s’est revêtu. Les Turcs, les Hindous, les Juifs, les chrétiens, les Indiens, en fait toutes les nations ont été sédui­tes, trompées et lésées par les effets néfastes de faux esprits.

 

L’Esprit de Dieu, esprit de connaissance

 

Comme nous l’avons déjà dit, la grande difficulté réside dans l’ignorance de la na­ture des esprits, des lois qui les gouvernent et des signes auxquels on peut les recon­naître; s’il faut l’Esprit de Dieu pour connaître les choses de Dieu, et si l’esprit du diable ne peut être démasqué que par ce moyen, alors il s’ensuit, comme consé­quence naturelle, que si une ou plusieurs personnes n’ont pas de communication ou de révélation de la part de Dieu, leur dévoilant les agissements de l’esprit, elles reste­ront à tout jamais ignorantes de ces principes; car je prétends que si un seul homme ne peut comprendre ces choses que par l’Esprit de Dieu, dix mille hommes ne le peuvent; c’est tout autant hors de portée de la sagesse des savants, de la langue de ceux qui sont éloquents, du pouvoir de ceux qui sont puissants. Et nous devrons fina­lement en arriver à cette conclusion, quoi que nous pensions de la révélation, que sans elle nous ne pouvons ni connaître ni comprendre quoi que ce soit de Dieu ou du diable; et aussi peu disposé que soit le monde à admettre ce principe, il ressort clairement des innombrables croyances et idées à ce sujet qu’il ne comprend rien à ces principes et il est tout aussi clair que, sans information divine, il doit rester dans l’ignorance. Le monde a toujours confondu les faux prophètes avec les vrais, et ceux qui étaient envoyés par Dieu, il les a considérés comme de faux prophètes, et par conséquent il a tué, lapidé, puni et emprisonné les vrais prophètes, et ceux-ci ont été obligés de se cacher «dans les déserts, dans les cavernes et les antres de la terre» et bien qu’étant les hommes les plus honorables de la terre, il les a bannis de sa société comme étant des vagabonds, tandis qu’il chérissait, honorait et soutenait des co­quins, des vagabonds, des hypocrites, des imposteurs et les plus vils des hommes.

 

Le don du discernement des esprits

 

Comme nous l’avons déjà dit, l’homme doit avoir le discernement des esprits pour comprendre ces choses, et comment va-t-il obtenir ce don s’il n’y a pas de dons de l’Esprit? Et comment peut-on obtenir ces dons sans révélation? «Étant monté en haut, le Christ a fait des dons aux hommes; et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs.» Et comment les apôtres, les prophètes, les pasteurs, les docteurs et les évangélistes étaient-ils choisis? Par prophétie (révélation) et par l’imposition des mains — par une communication divine et une ordonnance prévue par Dieu, par le moyen de la prêtrise organisée selon l’ordre de Dieu, sur désignation divine. Les apôtres des temps anciens détenaient les clefs de cette prêtrise, des mystères du royaume de Dieu, et par conséquent étaient à même de révéler et d’éclaircir tout ce qui a trait au gouvernement de l’Église, au bien-être de la société, à la destinée fu­ture des hommes et au libre arbitre, au pouvoir et à l’influence des esprits, car ils pouvaient les contrôler selon leur plaisir, leur ordonner de s’éloigner au nom de Jé­sus et détecter leur action maligne et mystérieuse alors qu’ils essayaient de s’imposer par subterfuge à l’Église sous le couvert de la religion et de militer contre les intérêts de l’Église et de la diffusion de la vérité. Nous lisons qu’ils «chassent des démons par le nom de Jésus», et lorsqu’une femme possédant l’esprit de Python, s’écria devant Paul et Silas: «ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et ils vous annoncent la voie du salut», ils détectèrent l’esprit. Et bien qu’elle parlât favorablement d’eux, Paul commanda à l’esprit de sortir d’elle et s’épargnèrent l’opprobre qui au­rait pu retomber sur leur tête en lui faisant confiance, lorsque ces principes mauvais se seraient manifestés, dont ils auraient certainement été accusés s’ils n’avaient pas réprimandé l’esprit mauvais.

 

Les prophètes détenaient le don

 

Un pouvoir semblable à celui-ci exista à diverses époques par le moyen de la prêtri­se. Moïse put détecter le pouvoir des magiciens et montrer qu’il était le serviteur de Dieu: il savait (par révélation) quand il était sur la montagne qu’Israël se livrait à l’idolâtrie; il put démasquer le péché de Koré, de Dathan et d’Abiram, détecter les sorcières et les magiciens dans leurs activités et montrer les vrais prophètes du Sei­gneur. Josué sut comment démasquer celui qui avait volé le lingot d’or et le manteau de Schinéar. Michée put désigner le faux esprit qui animait les quatre cents prophè­tes; et si on avait suivi son conseil beaucoup de vies auraient été épargnées (2 Chron. 18). Élie, Élisée, Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel et beaucoup d’autres prophètes possé­daient ce pouvoir. Notre Sauveur, les apôtres et même les membres de l’Église pos­sédaient ce don, car, dit Paul (1 Cor. 12:10): «À l’un est donné le don des langues, à un autre l’interprétation des langues, à un autre, le don d’opérer des miracles; à un autre, la prophétie; à un autre, le discernement des esprits.» Tous ceux-là prove­naient du même Esprit de Dieu et étaient dons de Dieu. L’Église d’Éphèse fut ren­due capable par ce principe «[d’éprouver] ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs» (Apoc. 2:2).

 

Différence entre le corps et l’esprit

 

Quand on remonte l’affaire jusqu’au fondement et qu’on l’envisage philosophi­quement, on constate qu’il y a une différence très sensible entre le corps et l’esprit; le corps est censé être de la matière organisée et beaucoup considèrent que l’esprit est immatériel, sans substance. Nous ne sommes pas d’accord avec cette dernière opi­nion et disons que l’esprit est une substance, qu’il est matériel, mais que c’est une matière plus pure, plus souple et plus raffinée que le corps, qu’elle existait avant le corps, peut exister dans le corps et existera séparément du corps, lorsque le corps tombera en poussière, et lui sera de nouveau réunie dans la résurrection.

 

Les esprits sont éternels

 

Sans essayer de décrire cette mystérieuse association et les lois qui gouvernent le corps et l’esprit de l’homme, leurs relations mutuelles et le dessein de Dieu en ce qui concerne le corps et l’esprit humains, je dirai simplement que l’esprit de l’homme est éternel, qu’il est gouverné par la même prêtrise que celle qui gouvernait Abraham, Melchisédek et les apôtres: qu’il est organisé selon cette prêtrise qui est éternelle, «sans commencement de jours ou fin d’années», qu’il se meut dans sa sphère respec­tive et est gouverné par la loi de Dieu; que quand il apparaît sur la terre, il est dans un état probatoire et se prépare, s’il est juste, à une gloire future et plus grande, que l’esprit des hommes qui sont bons ne peuvent se mêler des affaires des méchants au-delà des limites qui leur sont prescrites, car Michel, l’archange, n’osa pas porter un jugement injurieux contre le diable, mais dit: «Que le Seigneur te réprime, Sa­tan.»

 

Le pouvoir des esprits mauvais est limité

 

Il semblerait aussi que les esprits mauvais aient leurs limites, leurs bornes, et des lois qui les gouvernent ou les gèrent et connaissent leur destin futur; c’est pour cela que ceux qui étaient dans le démoniaque dirent à notre Sauveur: «Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps?» et quand Satan se présenta devant le Seigneur parmi les fils de Dieu, il dit qu’il venait «de parcourir la terre et de [s’] y promener»; et on l’appelle explicitement le Prince de la puissance de l’air; et il est tout à fait évi­dent qu’ils possèdent un pouvoir dont nul autre que ceux qui détiennent la prêtrise ne peut être maître, comme nous l’avons déjà laissé entendre dans le cas des fils de Scéva.

 

Ceci dit sur les principes généraux, sans parler de la situation, de l’influence et du pouvoir étrange des magiciens d’Égypte, des mages et des sorcières des Juifs, de leurs nécromanciens, mages et astrologues, des fous ou de ceux qui étaient possédés de démons du temps des apôtres, nous remarquerons et essayerons de détecter (dans la mesure où nous avons les Écritures pour nous aider) un petit nombre d’exemples de la manifestation de faux esprits à notre époque moderne et ce, de nos jours.

 

Faux prophètes

 

Les «prophètes français» [Camisards] étaient possédés d’un esprit séducteur; ils existaient en grand nombre en 1688 dans le Vivarais et le Dauphiné; il y avait beau­coup de garçons et de filles de sept à vingt-cinq ans; ils avaient d’étranges accès, tremblant et se pâmant, ce qui leur faisait étirer les jambes et les bras comme quand on s’évanouit; ils restaient un certain temps en transe, et quand ils en sortaient, ex­primaient tout ce qui leur venait à la bouche (voir le dictionnaire théologique de Buck).

 

Or Dieu n’a jamais eu de prophètes qui agissaient de cette manière; il n’y a rien eu d’inconvenant, à quelque époque que ce soit, dans la façon de faire des prophètes du Seigneur; et les apôtres et les prophètes du temps des apôtres n’avaient rien non plus de cette sorte. Paul dit: «Vous pouvez tous prophétiser, un par un, et si quelque chose est révélé à un autre, que le premier se taise, car l’esprit des prophètes est soumis aux prophètes»; mais ici nous voyons que les prophètes sont soumis à l’esprit, et, tombant par terre, ont des mouvements saccadés, culbutent et se pâment sous l’influence de cet esprit, étant entièrement dominés par lui. Paul dit: «Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre», mais nous voyons ici le plus grand désordre et la plus grande malséance dans la conduite des hommes et des femmes, comme décrit ci-dessus. La même règle s’appliquerait aux chutes, aux mouvements saccadés, aux évanouissements, aux tremblements et aux transes de beaucoup de nos revivalistes modernes.

 

Joanna Southcott professait être prophétesse, et écrivit en 1804 un livre de prophé­ties; elle devint la fondatrice d’un peuple qui existe en ce moment. Elle allait donner naissance, dans un endroit déterminé, à un fils qui allait être le Messie, chose qui ne s’est pas produite. Mais indépendamment de ceci, où lisons-nous dans la parole de Dieu qu’une femme ait été la fondatrice d’une Église? Paul dit aux femmes de son temps qu’elles «se taisent dans les assemblées et que si elles voulaient s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison»; il ne voulait pas per­mettre à la femme «d’enseigner, ni de prendre de l’autorité dans l’Église»; mais ici nous voyons une femme qui est la fondatrice d’une Église, la révélatrice et le guide, l’Alpha et l’Omega, à l’encontre de tous les principes, règles et ordres reconnus.

 

Jemimah Wilkinson fut une autre prophétesse qui fut bien connue au siècle dernier en Amérique. Elle disait qu’elle était tombée malade et était morte et que son âme était allée au ciel où elle se trouve toujours. Peu à peu son corps fut de nouveau animé de l’esprit et du pouvoir du Christ, et là-dessus elle s’installa comme instruc­trice publique et déclara qu’elle avait une révélation immédiate. Or les Écritures af­firment formellement que «Christ [est les] prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement. Ensuite viendra la fin». Mais Jemimah, selon son té­moignage, mourut et ressuscita avant le temps mentionné dans les Écritures. L’idée que son âme était au ciel pendant que son corps était sur la terre, est également ridi­cule. Lorsque Dieu souffla dans les narines de l’homme, celui-ci devint une âme vi­vante, avant cela il ne vivait pas, et lorsque cela lui fut enlevé son corps mourut; et ce fut aussi le cas de notre Sauveur quand l’esprit quitta le corps, et son corps ne vécut que lorsque son esprit revint avec le pouvoir de la résurrection. Mais l’âme (la vie) de madame Wilkinson était au ciel et son corps sans âme (ou vie) sur la terre, vivant (sans l’âme ou) sans vie!

 

Les Irvingites

 

Les Irvingites sont peut-être de toutes nos sectes modernes le peuple qui a le plus contrefait la vérité. Ils ont commencé il y a environ dix ans à Londres, en Angleterre; ils ont des églises constituées dans diverses parties de l’Angleterre et de l’Écosse et un petit nombre dans le haut Canada. M. Irving, leur fondateur, était un pasteur érudit et talentueux de l’Église d’Écosse, c’était un grand logicien et un puissant ora­teur, mais en même temps débridé et enthousiaste dans ses idées. Le fait d’évoluer dans les cercles de la haute société et de posséder du talent et du zèle le mit en me­sure de devenir un personnage en vue et de susciter une société semblable à celle qui porte son nom.

 

Les Irvingites ont des apôtres, des prophètes, des pasteurs, des instructeurs, des évangélistes et des anges. Ils professent avoir le don des langues et l’interprétation des langues et, dans un petit nombre de cas, avoir le don de guérison.

 

Le premier esprit prophétique qui fut manifesté était dans des demoiselles Campbell que M. Irving rencontra pendant qu’il était en voyage en Écosse; elles avaient (ce qu’on appelle dans leur secte) «des propos» qui venaient manifestement d’une force surnaturelle. M. Irving tomba dans l’erreur courante de considérer toutes les mani­festations surnaturelles comme étant de Dieu, les emmena à Londres et les présenta à son Église.

 

Elles y furent honorées comme les prophétesses de Dieu et, quand elles parlaient, M. Irving ou n’importe lequel de ses ministres devaient se taire. Elles étaient prises d’une agitation étrange devant l’assemblée et émettaient d’étranges propos, pro­noncés d’une voix aiguë qui n’était pas naturelle et, avec des intonations pleines d’émotion, elles faisaient fréquemment usage de quelques phrases hachées et dé­cousues, qui étaient ambiguës, incohérentes et incompréhensibles; à d’autres mo­ments il était plus facile de les comprendre. Elles s’écriaient souvent: «Il y a de l’ini­quité! Il y a de l’iniquité!» et M. Irving a été amené, sous l’influence de cette accusa­tion, à tomber à genoux devant l’assemblée publique et à confesser son péché, ne sa­chant pas s’il avait péché, ni en quoi, ni si la chose le concernait, lui, ou quelqu’un d’autre. Pendant que ceci se passait, le corps des personnes qui parlaient était puis­samment agité, leur visage se contorsionnait, elles avaient de fréquentes crispations nerveuses des mains, et leur organisme tout entier était animé par intervalles de ter­ribles convulsions; cependant (suppose-t-on), elles parlaient parfois dans des lan­gues correctes, et avec de vraies interprétations.

 

C’est sous l’influence de cet esprit que ces femmes organisèrent l’Église; on appela bientôt des apôtres, des prophètes, etc. et on introduisit un ordre systématique de choses, comme mentionné plus haut. Un certain M. Baxter (qui devint plus tard un des principaux prophètes) dit qu’en entrant dans une de leurs réunions, «je vis un pouvoir se manifester et pensai que c’était le pouvoir de Dieu, et demandai qu’il tombât sur moi, ce qu’il fit, et je commençai à prophétiser». Il y a huit ou neuf ans, ils avaient quelque soixante prédicateurs qui parcouraient les rues de Londres témoi­gnant que Londres serait le lieu où les «deux témoins» dont parle Jean allaient pro­phétiser; qu’ils (l’Église et l’Esprit) étaient les témoins et qu’à la fin de trois ans et demi, il y aurait un tremblement de terre et une grande destruction et que notre Sau­veur viendrait. Leurs apôtres furent réunis au moment prévu pour observer l’évé­nement, mais Jésus ne vint pas et on expliqua la prophétie avec ambiguïté. Ils avaient souvent des signes qui leur étaient donnés par l’Esprit pour leur prouver que ce qui leur était manifesté se produirait. M. Baxter raconta une impression qu’il avait reçue concernant un enfant. Il lui fut manifesté qu’il devait visiter l’enfant et lui faire l’im­position des mains et qu’il serait guéri; et pour lui prouver que ceci était de Dieu, il rencontrerait en un certain lieu son frère qui lui dirait certaines paroles. Son frère lui parla exactement de la façon désignée par la manifestation. Le signe eut lieu, mais quand il posa les mains sur l’enfant, il ne guérit pas. Je ne peux pas garantir l’authen­ticité de cette dernière affirmation, car M. Baxter avait quitté à ce moment-là les Ir­vingites, mais c’est conforme à beaucoup de leurs façons de faire et on n’a jamais es­sayé de nier la chose.

 

Tout ceci est mal

 

On demandera peut-être, qu’y a-t-il de mal dans tout ceci?

 

Premièrement leur Église fut organisée par des femmes; or Dieu a mis dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes et non premièrement des femmes; mais M. Irving a mis dans son Église premièrement des femmes, seconde­ment des apôtres et l’Église fut fondée et organisée par elles. Une femme n’a pas le droit de fonder ou d’organiser une Église: Dieu ne les a jamais envoyées pour faire cela.

 

Deuxièmement ces femmes parlaient au milieu d’une réunion et réprimandaient M. Irving ou n’importe qui de l’Église. Or l’Écriture dit formellement: «Tu ne répri­manderas pas un ancien, mais le supplieras comme un père»[7]; non seulement cela, mais elles accusaient fréquemment les frères, se mettant ainsi à la place de Satan qui est explicitement appelé «l’accusateur de nos frères».

 

Troisièmement M. Baxter reçut l’Esprit en le demandant sans effectuer les ordon­nances, et se mit à prophétiser, alors que la manière scripturaire d’obtenir le don du Saint-Esprit, c’est par le baptême et par l’imposition des mains.

 

Quatrièmement, comme nous l’avons dit en ce qui concerne d’autres, l’esprit des prophètes est soumis aux prophètes; mais ces prophètes étaient soumis aux esprits, l’esprit étant maître de leur corps selon son plaisir.

 

On demandera peut-être comment M. Baxter pouvait recevoir un signe d’une se­conde personne! Nous répondrons à ceci que le frère de M. Baxter était sous l’in­fluence du même esprit que lui, et, étant soumis à cet esprit, il pouvait être facile de lui faire dire à M. Baxter tout ce que l’esprit dictait; mais l’esprit n’avait pas le pou­voir de guérir l’enfant.

 

Satan peut donner des manifestations en langues

 

On demandera peut-être encore comment il se fait qu’ils pouvaient parler en lan­gues s’ils étaient du diable. Nous répondrons qu’on pouvait les faire parler dans une autre langue aussi bien que dans la leur, puisqu’ils étaient sous le contrôle de cet es­prit et que le diable peut tenter le Hottentot, le Turc, le Juif ou n’importe quelle au­tre nation; et si ces hommes étaient sous l’influence de son esprit, ils pourraient bien entendu parler hébreu, latin, grec, italien, hollandais ou toute autre langue connue du diable. Certains diront: «Éprouvez les esprits» par la parole. «Tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair n’est pas de Dieu» (1 Jean 4:2, 3). Un des Ir­vingites cita un jour ce passage tandis qu’il était sous l’influence d’un esprit et puis dit: «Je confesse que Jésus-Christ est venu dans la chair.» Et cependant ces prophé­ties échouèrent, leur Messie ne vint pas et les grandes choses qu’ils avaient dites sont tombées à zéro. Qu’est-ce qui se passe ici? L’apôtre n’avait-il pas dit la vérité? Cer­tainement: mais il parlait à un peuple qui était sous peine de mort dès l’instant où il embrassait le christianisme; et jamais une personne qui ne savait pas ce fait ne confesserait, s’exposant ainsi à la mort, et ceci fut par conséquent donné comme cri­tère à l’Église ou aux Églises à qui Jean écrivait. Mais le diable en une certaine occa­sion s’écria: «Je sais qui tu es: le Saint de Dieu!» C’était là un aveu franc, dans d’au­tres circonstances, que «Jésus était venu dans la chair». Une autre fois le diable dit: «Nous connaissons Paul et nous savons qui est Jésus», bien entendu «venu dans la chair». Aucun homme ni groupe d’hommes, sans les autorités régulièrement consti­tuées, la prêtrise et le discernement des esprits, ne peut discerner les vrais des faux esprits. Ce pouvoir, on le possédait du temps des apôtres, mais il y a des siècles qu’il a quitté le monde.

 

De faux esprits dans l’Église

 

L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a également eu ses faux es­prits; et comme elle est constituée de toutes ces différentes sectes qui professent tou­tes les variétés d’opinions, et ayant été sous l’influence de tant de sortes d’esprits, il n’est pas étonnant que l’on trouve de faux esprits parmi nous.

 

Peu après l’établissement de l’Évangile à Kirtland et pendant l’absence des autorités de l’Église, beaucoup de faux esprits furent introduits, il y eut beaucoup de visions étranges et on entretint des idées insensées et enthousiastes; des hommes sortaient en courant sous l’influence de cet esprit, et certains d’entre eux montaient sur des souches d’arbres et criaient et se livraient à toutes sortes d’extravagances; un homme poursuivit une boule qu’il disait voir voler dans l’air, jusqu’à ce qu’il arrivât à un pré­cipice; là-dessus il sauta et tomba sur le sommet d’un arbre, ce qui lui sauva la vie; et on se livra à beaucoup de choses ridicules de nature à attirer la honte sur l’Église de Dieu, à amener l’Esprit de Dieu à se retirer et à déraciner et à détruire les merveil­leux principes qui avaient été manifestés pour le salut de la famille humaine. Et quand les autorités revinrent, l’esprit fut manifesté, les membres qui en étaient ani­més comparurent en jugement et ceux qui ne voulurent pas se repentir et l’abandonner furent retranchés.

 

Plus tard, un esprit de shaker fut sur le point d’être introduit, et à un autre moment le pouvoir qui faisait tomber les méthodistes et les presbytériens, mais l’esprit fut ré­primandé et abattu, et ceux qui ne voulurent pas se soumettre à la règle et au bon or­dre furent disqualifiés. Nous avons également eu des frères et des sœurs qui ont eu faussement le don des langues; ils marmonnaient d’une voix qui n’était pas naturelle et leur corps se contorsionnait comme les Irvingites dont nous avons précédemment parlé; alors qu’il n’y a rien de non naturel dans l’Esprit de Dieu. Une situation de ce genre se produisit dans le haut Canada mais fut réprimandée par l’ancien qui prési­dait; une autre, une femme près du même endroit confessait avoir le discernement des esprits et commença à accuser une autre sœur de choses dont elle n’était pas coupable, choses qu’elle disait savoir être ainsi à cause de l’esprit, mais il fut prouvé plus tard que c’était faux; elle s’était mise dans une situation «d’accusatrice des frères» et personne, par le discernement des esprits, ne peut porter d’accusation contre d’au­tres, il faut qu’on prouve, par des preuves irréfutables, qu’ils sont coupables, sinon ils restent innocents.

 

Il y a eu aussi dans l’Église des anges qui exerçaient un ministère, qui étaient de Sa­tan apparaissant comme un ange de lumière. Une sœur dans l’État de New York eut une vision, et elle dit qu’il lui fut déclaré que si elle allait dans un certain endroit dans les bois, un ange lui apparaîtrait. Elle alla au moment convenu et vit un personnage descendre en gloire, vêtu de blanc, avec des cheveux couleur de sable; il commença par lui dire de craindre Dieu et dit que son mari était appelé à faire de grandes cho­ses, mais qu’il ne devait pas s’éloigner de plus de cent soixante kilomètres de chez lui, sinon il ne reviendrait pas, alors que Dieu l’avait appelé à se rendre aux extrémités de la terre, et depuis lors il a été à plus de seize cents kilomètres de chez lui et il est toujours vivant. Ce personnage dit beaucoup de choses qui étaient vraies et beau­coup de choses qui étaient fausses. On demandera: comment savait-on que c’était un mauvais ange? À la coloration des cheveux; c’est un des signes par lesquels on peut le reconnaître, et par le fait qu’il contredit une révélation antérieure.

 

Nous avons aussi eu des frères et des sœurs qui ont eu des révélations écrites et qui se sont mis en devoir de diriger notre Église. Tel fut le cas d’un jeune garçon à Kirtland, Isaac Russell du Missouri, et Gladden Bishop et Oliver Olney de Nauvoo. Le garçon habite maintenant avec ses parents qui se sont soumis aux lois de l’Église. M. Russell demeurait à Far West, d’où il devait se rendre dans les Montagnes Rocheuses, conduit par trois Néphites. Mais les Néphites ne vinrent jamais et ses amis l’aban­donnèrent, tous sauf quelques personnes qui lui étaient apparentées par le sang, qui ont été presque exterminées depuis lors par la populace. M. Bishop fut jugé par le grand conseil, ses papiers examinés, condamnés et brûlés et lui fut retranché de l’Église. Il reconnut la justice de la décision et dit «qu’il voyait maintenant son er­reur, car s’il s’était laissé guider par les révélations précédemment données, il aurait pu savoir que personne d’autre que Joseph Smith ne devait écrire de révélations pour l’Église», et il demanda que les frères prient pour lui et lui pardonnent. M. Olney a également été jugé par le grand conseil et a été disqualifié parce qu’il ne voulait pas que ses écrits fussent mis à l’épreuve par la parole de Dieu; prouvant manifeste­ment qu’il préfère les ténèbres à la lumière, parce que ses œuvres sont mauvaises (1er avril 1842).

—         H. C. 4:571—581.

T. S. III:743—48 (1er avril 1842).

 

Paroles du prophète lors des funérailles d’Ephraïm Marks

 

Les saints de Nauvoo se rassemblèrent à une heure matinale chez le président Marks pour rendre les derniers honneurs au corps d’Ephraïm Marks, fils du président Wil­liam Marks qui était mort le soir du 7. Une grande procession se forma et se rendit à pied jusqu’au Bosquet où une nombreuse assemblée s’était réunie. Le président Jo­seph Smith parla en cette occasion avec beaucoup d’émotion et d’intérêt. Il dit entre autres: «C’est un moment grave et terrible. Je ne me suis jamais senti plus sérieux; cela me rappelle la mort de mon frère aîné, Alvin, qui mourut à New York, et de mon frère cadet, Don Carlos Smith, qui mourut à Nauvoo. Il m’a été dur de vivre sur la terre et de voir enlevés d’auprès de nous, en pleine jeunesse, ces jeunes gens sur le soutien et la consolation desquels nous nous sommes reposés. Oui, il a été difficile de se faire à cette idée. J’ai parfois pensé que je me serais davantage fait à l’idée d’être appelé moi-même à mourir si cela avait été la volonté de Dieu; cependant je sais que nous devrions nous taire et savoir que c’est de Dieu, et nous soumettre [à sa volonté]; tout est bien. Il ne s’écoulera que peu de temps avant que nous ne soyons appelés de la même façon: ce peut être mon cas aussi bien que le vôtre. Il y en a qui ont pensé que frère Joseph ne pouvait pas mourir; mais c’est là une erreur: il est vrai qu’il y a eu des moments où il m’a été promis que la vie me serait accordée pour accomplir telle et telle chose, mais ayant [maintenant] accompli ces choses, je n’ai pas de bail sur la vie actuellement, je suis susceptible de mourir comme les autres hommes.

 

Je peux dire dans mon cœur que je n’ai rien fait que j’aie à regretter contre Ephraïm Marks, et je demanderai à ses compagnons, s’ils ont fait quoi que ce soit contre lui qu’ils aient à regretter ou dont ils n’aimeraient pas avoir à répondre en rencontrant Dieu à sa barre; s’il en est ainsi, que cela soit pour tous un avertissement qu’ils doi­vent agir avec justice devant Dieu et avec toute l’humanité, alors nous serons inno­cents le jour du jugement.

 

Lorsque nous perdons un ami proche et cher, à qui nous avons donné notre cœur, ce doit être pour nous un avertissement de ne pas nous attacher trop fermement à d’au­tres, sachant qu’ils peuvent nous être enlevés de la même manière. Notre affection doit être donnée avec plus d’intensité à Dieu et à son œuvre qu’à nos semblables (9 avril 1842). — H. C. 4:587.

 

Résumé des paroles du prophète: réprobation à l’égard de toute mé­chanceté

 

Joseph le Voyant se leva dans la puissance de Dieu, blâma et réprimanda la méchan­ceté devant le peuple au nom du Seigneur Dieu. Il souhaitait dire quelques mots se­lon la situation de l’ensemble du peuple, puis il dit: je parlerai avec l’autorité de la prêtrise au nom du Seigneur Dieu et cela se révélera être une odeur de vie, donnant la vie, ou une odeur de mort, donnant la mort. Bien que cette assemblée professe être constituée de saints, néanmoins je me trouve au milieu de toutes [sortes de] d’individus et de catégories d’hommes. Si vous voulez aller là où est Dieu, vous de­vez être comme Dieu ou posséder les principes que Dieu possède, car si nous ne nous approchons pas de Dieu par le principe, nous nous éloignons de lui et nous dirigeons vers le diable. Oui, je me trouve au milieu de toutes sortes de gens.

 

Sondez votre cœur et voyez si vous êtes comme Dieu. J’ai sondé le mien, et je me sens enclin à me repentir de tous mes péchés.

 

Les hommes sont sauvés en obéissant à la connaissance

 

Nous avons parmi nous des voleurs, des adultères, des menteurs, des hypocrites. Si Dieu parlait du haut du ciel, il vous commanderait de ne pas voler, de ne pas com­mettre l’adultère, de ne pas convoiter, de ne pas séduire, mais d’être fidèles en un pe­tit nombre de choses. Dans la mesure où nous dégénérons et nous écartons de Dieu, nous descendons vers le diable et perdons la connaissance, et sans la connaissance nous ne pouvons pas être sauvés, et tandis que notre cœur est rempli de méchanceté et que nous étudions le mal, il n’y a pas de place dans notre cœur pour le bien ou l’étude du bien. Dieu n’est-il pas bon? Alors soyez bons. S’il est fidèle, alors soyez fi­dèles. Joignez à votre foi la vertu, à la vertu la science, et cherchez tout ce qui est bon.

 

L’Église doit être purifiée et je m’élève contre toute iniquité. L’homme n’est pas sauvé plus vite qu’il n’acquiert de la connaissance, car s’il n’acquiert pas de la connaissance, il sera conduit en captivité par une puissance mauvaise dans l’autre monde, car les esprits mauvais auront plus de connaissance et par conséquent plus de pouvoir que beaucoup d’hommes qui sont sur la terre. Il faut par conséquent la révé­lation pour nous aider et nous donner la connaissance des choses de Dieu.

 

Quelle est la raison pour laquelle les prêtres de notre époque n’obtiennent pas la ré­vélation? Ils demandent seulement dans le but de satisfaire leurs passions. Ils ont le cœur corrompu et ils couvrent leur iniquité en disant qu’il n’y a plus de révélations. Mais s’il y a des révélations qui sont données de Dieu, les prêtres et la chrétienté en général s’y opposent universellement; car elles révèlent leur méchanceté et leurs abominations (10 avril 1842). — H. C. 4:588.

 

Le baptême pour les morts

 

La génération dans laquelle nous vivons, qui se dit sage et intelligente, comprend très peu les grands desseins de Dieu en ce qui concerne le salut de la famille humaine. Les avis des hommes concernant le plan du salut, les exigences du Tout-Puissant, les préparatifs nécessaires en vue du ciel, l’état et la situation des esprits des morts et le bonheur ou le malheur qui sont la conséquence de la pratique de la justice et de l’ini­quité sont divers et contradictoires selon leurs idées respectives de la vertu et du vice.

 

Le musulman condamne comme infidèles les païens, le Juif, le chrétien et toute l’humanité qui rejettent son Coran et les voue en bloc à la perdition. Le Juif croit que le monde entier qui rejette sa foi et n’est pas circoncis est constitué de chiens de Gen­tils et sera damné. Le païen est tout aussi tenace concernant ses principes, et le chré­tien voue à la perdition tous ceux qui ne peuvent se plier à sa croyance et se soumet­tre à ses dogmes.

 

La justice du grand Législateur

 

Mais tandis qu’une partie du genre humain juge et condamne impitoyablement l’au­tre, le Père suprême de l’univers contemple la famille humaine tout entière avec un souci et une considération paternels; il la considère comme sa postérité et sans aucun de ces sentiments mesquins qui influencent les enfants des hommes, «fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injus­tes». Il tient en main les rênes du jugement; c’est un législateur sage et il jugera tous les hommes, non pas selon les idées étroites et mesquines des hommes, mais «selon le bien ou le mal qu’ils auront fait, étant dans leur corps», que ces œuvres aient été accomplies en Angleterre, en Amérique, en Espagne, en Turquie ou en Inde. Il ju­gera les hommes «non pas selon ce qu’ils n’ont pas, mais selon ce qu’ils ont», ceux qui ont vécu sans loi seront jugés sans loi et ceux qui ont une loi seront jugés par cette loi. Nous ne devons pas douter de la sagesse et de l’intelligence du grand Jéhovah; il distribuera les jugements ou la miséricorde à toutes les nations selon leur mérite res­pectif, leurs moyens d’obtenir de la connaissance, les lois par lesquelles elles sont gouvernées, les facilités qui leur sont données d’obtenir des renseignements corrects et ses desseins impénétrables concernant la famille humaine; et quand les desseins de Dieu seront manifestés et que le voile de l’avenir sera retiré, nous devrons tous fi­nalement confesser que le Juge de toute la terre a bien agi.

 

Le Christ a prêché aux esprits en prison

 

La situation des nations chrétiennes après la mort est un sujet qui a mis en branle toute la sagesse et tout le talent du philosophe et du théologien et l’opinion généra­lement entretenue est que le destin de l’homme est irrévocablement fixé à sa mort et qu’il est rendu soit éternellement heureux soit éternellement malheureux; que si l’homme meurt sans connaître Dieu, il sera éternellement damné sans que son châ­timent ne soit mitigé, sa souffrance soulagée, sans qu’il ait la moindre espérance d’être délivré tandis que les éternités sans fin passeront. Aussi orthodoxe que soit ce principe, nous verrons qu’il est en contradiction avec le témoignage de l’Écriture sainte, car notre Sauveur dit que tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera point pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir, ce qui montre manifestement qu’il y a des péchés qui peu­vent être pardonnés dans le monde à venir, bien que le péché de blasphème [contre le Saint-Esprit] ne puisse être pardonné. Pierre, lui aussi, parlant de notre Sauveur, dit: «Il est allé prêcher aux esprits en prison, qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé» (1 Pierre 3:19,20). Nous avons donc ici un compte rendu de la prédication de notre Sauveur auprès des esprits en prison, auprès d’esprits qui avaient été emprisonnés depuis le temps de Noé; et qu’est-ce qu’il leur a prêché? Qu’ils allaient devoir rester là? Certainement pas! Que sa propre déclaration témoigne. «Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés» (Luc 4:18). Pour parler comme Ésaïe: «Pour faire sortir de prison le captif, et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres» (Ésaïe 42:7). Il découle clairement de ceci qu’il n’est pas seulement allé leur prêcher, mais les délivrer ou les faire sortir de la prison. Ésaïe, témoignant des calamités qui s’abattront sur les habitants de la terre, dit: «La terre chancelle comme un homme ivre, elle vacille comme une cabane; son péché pèse sur elle, elle tombe, et ne se relève plus. En ce temps-là, l’Éternel châtiera dans le ciel l’armée d’en haut, et sur la terre les rois de la terre. Ils seront assemblés, captifs dans une pri­son, ils seront enfermés dans des cachots, et, après un grand nombre de jours, ils se­ront visités.»[8] Nous voyons donc que Dieu traitera toute la famille humaine avec équité et que de même que les antédiluviens ont eu leur jour où ils ont été visités, de même les personnages dont parle Ésaïe auront le jour où ils seront visités et délivrés après avoir passé de nombreux jours en prison.

 

Le plan de salut avant que le monde fût

 

Le grand Jéhovah envisagea l’ensemble des événements liés à la terre, relatifs au plan de salut avant qu’elle ne prenne son départ dans l’existence ou même avant que «les étoiles du matin [éclatent] en chants» de joie; pour lui le passé, le présent et l’avenir étaient et sont un «maintenant» éternel; il était au courant de la chute d’Adam, des iniquités des antédiluviens, de l’iniquité profonde qui caractériserait la famille humaine, sa faiblesse et sa force, son pouvoir, sa gloire, ses apostasies, ses crimes, sa justice et son iniquité; il comprenait la chute de l’homme et sa rédemption, il connaissait le plan de salut et l’expliqua, il connaissait la situation de toutes les na­tions et leur destin, il ordonna tout selon sa volonté; il connaît la situation des vivants et des morts et a pris toutes les dispositions utiles en vue de leur rédemption selon leur situation respective et les lois du royaume de Dieu, que ce soit dans ce monde ou dans le monde à venir.

 

Fausses doctrines dans le monde

 

L’idée que certains hommes se font de la justice, du jugement et de la miséricorde de Dieu est trop insensée pour qu’un homme intelligent l’envisage; par exemple, il est courant pour beaucoup de nos prédicateurs orthodoxes de croire que si l’homme n’est pas ce qu’ils appellent converti, s’il meurt dans cet état, il restera éternellement en enfer sans aucune espérance. «Il devra passer des années infinies dans le tour­ment et elles n’auront jamais, jamais, jamais de fin», et cependant cette misère éter­nelle on la fait souvent dépendre de l’accident le plus bête. Un lacet qui se casse, une déchirure à la robe de ceux qui officient, ou l’endroit un peu spécial où une personne vit, peuvent être indirectement ce qui conduira à sa damnation ou fera qu’il ne sera pas sauvé. Je vais imaginer un cas qui n’est pas extraordinaire: deux hommes, qui ont été aussi méchants l’un que l’autre, qui ont négligé la religion, tombent tous les deux malades en même temps. L’un d’eux a la chance de recevoir la visite d’un homme pieux et il se convertit quelques minutes avant de mourir; l’autre fait venir trois dif­férents hommes pieux, un tailleur, un cordonnier et un ferblantier; le ferblantier a un manche à souder à une casserole, le tailleur a une boutonnière à faire sur un vête­ment dont il a besoin d’urgence, et le cordonnier a une pièce à mettre à la botte de quelqu’un; aucun d’entre eux ne peut arriver à temps, l’homme meurt et va en enfer: l’un des deux est exalté dans le sein d’Abraham, il s’assied en la présence de Dieu et jouit d’un bonheur éternel et sans interruption, tandis que l’autre qui était aussi bon que lui, tombe dans la damnation éternelle, la misère irrévocable et le désespoir sans fond parce qu’un homme avait une botte à réparer, la boutonnière d’un vêtement à faire ou une poignée à souder à une casserole.

 

Les plans de Jéhovah sont justes

 

Les plans de Jéhovah ne sont pas aussi injustes, les déclarations de l’Écriture sainte aussi visionnaires ni le plan de salut pour la famille humaine aussi incompatible avec le bon sens; Dieu rejetterait avec indignation de tels procédés, les anges se voile­raient la face de honte et tout homme vertueux et intelligent reculerait avec horreur.

 

Si les lois humaines récompensent chacun selon ses mérites et punissent tous les dé­linquants selon leurs délits respectifs, assurément le Seigneur ne sera pas plus cruel que l’homme, car c’est un Législateur sage et ses lois sont plus équitables, ses décrets plus justes et ses décisions plus parfaites que celles de l’homme; et de même que l’homme juge son semblable par la loi et le punit selon le châtiment de cette loi, de même le Dieu du ciel juge «selon les œuvres faites dans le corps». Dire que les païens seraient damnés parce qu’ils n’ont pas cru en l’Évangile serait ridicule, et dire que les Juifs qui ne croient pas en Jésus seraient tous damnés, serait tout aussi absurde; car «comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler? Et comment en en­tendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche? Et comment y aura-t-il des prédi­cateurs, s’ils ne sont pas envoyés?» Par conséquent ni le Juif ni le païen ne peut être coupable pour avoir rejeté les opinions en conflit des sectes ni pour avoir rejeté tout autre témoignage que celui qui est envoyé de Dieu, car comme le prédicateur ne peut pas prêcher s’il n’est pas envoyé, de même l’auditeur ne peut croire que s’il entend un prédicateur «envoyé» et ne peut être condamné pour ce qu’il n’a pas en­tendu et, étant sans loi, devra être jugé sans loi.

 

Et les pères?

 

Quand nous parlons des bénédictions relatives à l’Évangile et des conséquences qui découlent de la désobéissance aux conditions requises, on nous pose souvent la question: qu’est-il advenu de nos pères? Seront-ils tous damnés pour n’avoir pas obéi à l’Évangile alors qu’ils ne l’ont jamais entendu? Certainement pas. Mais ils posséderont le même droit sacré dont nous jouissons ici par le moyen de la prêtrise éternelle qui non seulement administre sur la terre, mais aussi au ciel et les sages dispensations du grand Jéhovah; par conséquent les personnes dont parle Ésaïe seront visitées par cette prêtrise et sortiront de leur prison en vertu du même principe que ceux qui furent incrédules du temps de Noé furent visités par notre Sauveur (qui pos­sédait la Prêtrise éternelle de Melchisédek) et ils s’entendirent prêcher l’Évangile par lui en prison; et pour qu’ils pussent remplir toutes les conditions requises par Dieu, leurs amis vivants étaient baptisés pour les amis morts et satisfaisaient ainsi la condition requise par Dieu, qui dit: «Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.» Ils étaient bien entendu baptisés, non pour eux-mêmes, mais pour leurs morts.

 

Chrysostome dit que les Marcionites pratiquaient le baptême pour leurs morts. «Lorsqu’un catéchumène mourait, ils cachaient un homme vivant sous le lit du dé­cédé; ensuite s’approchant du mort ils lui demandaient s’il voulait recevoir le bap­tême, et comme lui ne répondait pas, l’autre répondait pour lui et disait qu’il voulait être baptisé à sa place; et c’est ainsi qu’ils baptisaient les vivants pour les morts.» Bien entendu l’Église de l’époque avait dégénéré et la forme particulière utilisée pouvait être incorrecte, mais la chose est suffisamment claire dans les Écritures; c’est pourquoi Paul, parlant de la doctrine, dit: «Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux?» (1 Cor. 15:29).

 

La responsabilité des Juifs

 

C’est ainsi qu’une si grande responsabilité incombait à la génération dans laquelle notre Sauveur vécut, car, dit-il, «afin que retombe sur vous tout le sang innocent ré­pandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel. Je vous le dis en vérité, tout cela retombera sur cette génération» (Matt. 23:35, 36). Par conséquent étant donné qu’ils possédaient de plus grandes bénédictions que n’importe quelle autre généra­tion, non seulement en ce qui le concernait particulièrement, mais en ce qui concer­nait leurs morts, leur péché était plus grand, car non seulement ils négligèrent leur propre salut, mais aussi celui de leurs ancêtres, et par conséquent leur sang retom­bait sur eux.

 

Sauveurs sur le mont de Sion

 

Et maintenant que les grands desseins de Dieu se hâtent vers leur accomplissement et que les choses dont il a été parlé dans les prophètes s’accomplissent, que le royaume de Dieu est établi sur la terre et que l’ordre antique des choses est rétabli, le Seigneur nous a manifesté ce devoir et ce droit sacré et il nous est commandé d’être baptisés pour nos morts, accomplissant ainsi les paroles d’Abdias, lorsqu’il parlait de la gloire des derniers jours: «Des libérateurs monteront sur la montagne de Sion, pour juger la montagne d’Ésaïe; et à l’Éternel appartiendra le règne.» La vue de ces choses réconcilie les Écritures de la vérité, justifie la façon de faire de Dieu avec l’homme, met la famille humaine sur un pied d’égalité et est en accord avec tous les principes de la rectitude, de la justice et de la vérité. Nous conclurons par les paroles de Pierre: «C’est assez, en effet, d’avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens.» «Car l’Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été ju­gés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l’Esprit» (15 avril 1842).

—         H. C. 4:595—599.

T. S. III:759—761.

 

Paroles du Prophète adressées à la société de secours des femmes

 

28 avril 1842

 

Tous les offices de l’Église sont honorables

 

Le président Smith se leva et attira l’attention de la réunion sur le chapitre 12 de la première épître aux Corinthiens: «Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas que vous soyez dans l’ignorance.» Dit que le passage du troisième verset qui dit: «Nul ne peut dire: Jésus est le Seigneur! si ce n’est par le Saint-Esprit», de­vrait être traduit: «Nul ne peut savoir que Jésus est le Seigneur si ce n’est par le Saint-Esprit.» Il continua à lire le chapitre et à donner des instructions concernant les différents offices et la nécessité dans laquelle se trouvait chacun d’agir dans la sphère qui lui était impartie et de remplir les différents offices auxquels ils étaient nommés. Il parla de la disposition de l’homme à considérer les offices inférieurs de l’Église comme déshonorants et qu’ils regardaient avec des yeux jaloux la place des autres; que c’était la sottise du cœur humain qui poussait une personne à aspirer à d’autres postes que [celui auquel elle est] nommée par Dieu; qu’il valait mieux que les gens remplissent honorablement leurs appels respectifs et attendent patiemment que Dieu leur dise de monter plus haut.

 

Il dit que la raison pour laquelle il faisait ces réflexions c’était qu’on faisait circuler dans la Société une petite histoire selon laquelle certaines personnes n’agissaient pas bien en posant les mains sur les malades, etc. Dit que si les gens avaient la même compassion, ils se réjouiraient de ce que l’on puisse guérir les malades, qu’il n’y avait pas encore eu de moment où ces choses-là pouvaient être dans leur ordre propre, que l’Église n’est pas organisée maintenant selon son ordre propre et ne peut l’être que quand le temple sera terminé.

 

Dons de l’Évangile

 

Le président Smith poursuivit sur le sujet en faisant allusion à la tâche donnée aux anciens apôtres [dans Marc chapitre 16, versets 15, 16, 17 et 18]: «Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront des serpents; s’ils boivent quelque breu­vage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris.»

 

Quelle que soit la personne qui croit, ces signes, tels que guérir les malades, chasser les démons, etc. doivent accompagner tous ceux qui croient, qu’ils soient hommes ou femmes. Il demanda aux membres de la Société si elles ne pouvaient pas voir d’après cette formule universelle ce à quoi elles étaient ordonnées, si c’est le droit de celles qui sont mises à part pour administrer dans cette autorité qui leur est conférée; et si les sœurs ont la foi pour guérir les malades, que tout le monde se taise, et que tout continue à marcher.

 

Il dit: si Dieu l’a désigné et l’a choisi comme instrument pour diriger l’Église, pour­quoi ne pas le laisser la conduire jusqu’au bout? Pourquoi se mettre en travers du chemin lorsqu’il est désigné pour faire une chose? Qui connaît la volonté de Dieu? Ne révèle-t-il pas les choses autrement que ce que nous attendons? Il fit la réflexion qu’il montait constamment, bien qu’il eût tout pour l’abattre, se mettre en travers de son chemin et s’opposer à lui; malgré toute cette opposition, il s’en sort toujours bien à la fin.

 

Quant à la question de savoir si des femmes peuvent faire l’imposition des mains pour la guérison des malades, ajouta-t-il, il ne pouvait y avoir de mal à cela, si Dieu donnait sa caution en guérissant; qu’une femme ne commettait pas davantage de pé­ché en faisant l’imposition des mains et en priant pour les malades qu’en appliquant de l’eau sur le visage; il n’y a pas de péché lorsque quelqu’un qui a la foi pratique l’imposition des mains ou si le malade a la foi pour être guéri par son imposition des mains.

 

Il réprimanda ceux qui avaient tendance à critiquer la gestion des affaires [de l’Église], disant que s’il entreprenait de diriger l’Église, il la dirigeait correctement; qu’il a l’intention d’organiser l’Église selon l’ordre qui convient.

 

Les ambitieux

 

Le président Smith continua en parlant des difficultés qu’il avait eu à surmonter de­puis le début de l’œuvre à cause des ambitieux. «De grands gros anciens», comme il les appelait, qui lui causaient beaucoup d’ennuis, qu’il avait instruits dans les conseils privés et ils allaient ensuite dans le monde proclamer les choses qu’il leur avait ensei­gnées comme si c’était leurs propres révélations; dit que la même tendance ambi­tieuse existera dans notre Société et qu’il faut s’en garder; que chacune doit se tenir et agir dans la place qui lui est désignée et ainsi sanctifier la Société et la rendre pure. Il dit qu’il avait été piétiné par des anciens qui étaient ambitieux, car tous étaient contaminés par cet esprit; par exemple P. P. Pratt, O. Pratt, O. Hyde et John E. Page avaient été ambitieux; ils ne pouvaient être exaltés, mais devaient s’enfuir comme s’ils étaient investis du soin et de l’autorité de l’Église. Il dit que nous avions un dé­mon subtil à affronter et que nous ne pourrions le dompter qu’en étant humbles.

 

Le prophète pressent sa mort

 

Comme il avait cette occasion, il allait instruire la Société et lui montrer la manière de [se] diriger afin d’agir selon la volonté de Dieu, qu’il ne savait pas s’il aurait beau­coup d’occasions de les instruire, car elles allaient être laissées à elles-mêmes; elles ne l’auraient pas longtemps pour les instruire, l’Église n’aurait pas longtemps son enseignement et le monde ne serait plus ennuyé longtemps par lui et n’aurait pas ses enseignements [par lui personnellement].

 

Il parla des clefs de la prêtrise qui avaient été données à l’Église, et dit que les mem­bres fidèles de la Société de Secours devraient les recevoir avec leurs maris, afin que les saints dont l’intégrité avait été mise à l’épreuve et qui s’étaient montrés fidèles pussent savoir comment demander au Seigneur et recevoir une réponse. Car, à la suite de ses prières, Dieu l’avait appelé ailleurs.

 

Il exhorta les sœurs à concentrer leur foi et leurs prières et à accorder leur confiance à ceux que Dieu a désignés à des postes d’honneur, que Dieu a mis à la tête [de l’Église] pour diriger, que nous devions les armer de nos prières, que les clefs du royaume sont sur le point de leur être données, afin qu’ils puissent détecter tout ce qui est faux, aussi bien que [tous] les anciens.

 

On ne doit pas trouver des excuses pour la corruption

 

Il dit que si un membre se corrompt et que vous le savez, vous devez immédiatement l’éloigner. Les sympathies des chefs de l’Église les ont amenés à supporter ceux qui étaient corrompus, et la conséquence c’est que tous sont contaminés; vous devez abattre l’iniquité et par votre bon exemple inciter les anciens à de bonnes œuvres; si vous agissez bien [il n’y a] aucun danger que vous alliez trop vite.

 

Il dit que la vitesse à laquelle nous courions sur le chemin de la vertu lui était égal; ré­sistez au mal et il n’y a pas de danger; Dieu, les hommes, les anges et les démons ne peuvent condamner ceux qui résistent à tout ce qui est mal; le diable pourrait tout aussi bien essayer de détrôner Jéhovah que [renverser] cette âme qui résiste à tout ce qui est mal.

 

Cette Société est une société charitable et conforme à votre nature; il est naturel que les femmes aient des sentiments de charité. Vous êtes maintenant mises dans une si­tuation où vous pouvez agir conformément aux sentiments de compassion que Dieu a implantés dans votre cœur.

 

Pour demeurer avec Dieu, l’âme doit être pure

 

Si vous calquez votre vie sur ces principes, comme ce sera splendide et merveilleux! Si vous vivez de manière à être dignes de vos droits sacrés, on ne pourra empêcher les anges d’être vos compagnons. Les femmes, si elles sont pures et innocentes, peuvent entrer en la présence de Dieu; car qu’y a-t-il de plus agréable à Dieu que l’innocen­ce; vous devez être innocentes, sinon vous ne pouvez vous présenter à Dieu; si nous voulons nous présenter à Dieu, soyons purs.

 

Le pouvoir séducteur du diable

 

Le diable a un grand pouvoir [de séduire]; il transforme les choses au point que l’on regarde bouche bée ceux qui font la volonté de Dieu. Il ne faut pas taquiner les hommes à cause de leurs actes, mais que le poids de l’innocence se fasse sentir, elle qui est plus puissante qu’une meule de moulin pendue au cou; non pas la guerre, non pas les querelles, non pas la contradiction, mais la douceur, l’amour, la pureté: telles sont les choses qui doivent nous grandir. Acan [voir Josué 7] doit être amené au grand jour, l’iniquité doit être extirpée; lorsque le voile sera déchiré et que les béné­dictions du ciel descendront à flots, elles descendront à flots comme le Mississippi. Notre Société aura le pouvoir de commander aux reines en leur sein.

 

Je le dis maintenant comme prophétie que d’ici que dix ans s’écoulent, les reines de la terre viendront présenter leurs respects; elles viendront avec leurs millions et contribueront de leur abondance au soulagement des pauvres. Si vous voulez être pures, rien ne peut l’empêcher.

 

Après cet enseignement, vous serez responsables de vos propres péchés; c’est un honneur que de vous sauver; nous avons tous la responsabilité de nous sauver.

 

Prenez garde au pharisaïsme

 

Le président Smith, après avoir lu dans le chapitre susmentionné, continua à don­ner des instructions concernant l’ordre de Dieu tel qu’il est établi dans l’Église, di­sant que tout le monde ne devait aspirer qu’à remplir honorablement son office, etc. Il se mit ensuite à lire le treizième chapitre: «Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit» et dit: Ne vous limitez pas dans vos idées en ce qui concerne les vertus de votre prochain, mais limitez-vous en ce qui concerne vos propres vertus et ne vous considérez pas comme plus justes que d’autres, vous devez ouvrir votre âme aux autres si vous voulez faire comme Jésus et porter vos semblables dans le sein d’Abraham. Il dit qu’il avait fait preuve de longanimité et que nous devions le faire aussi.

 

Le président Smith lut ensuite le second verset: «Et quand j’aurais le don de prophé­tie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien.» Il dit ensuite que même si quelqu’un devenait puissant, faisait de grandes cho­ses, renversait les montagnes, etc. et se détournait ensuite pour manger et boire avec les ivrognes, tous ses actes passés ne le sauveraient pas, mais il irait à la destruction! Pendant que vous progressez dans l’innocence et la vertu, pendant que vous progres­sez dans la bonté, que votre cœur s’ouvre, qu’il s’ouvre aux autres; vous devez être longanimes et supporter les défauts et les erreurs de l’humanité.

 

Comme elle est précieuse l’âme des hommes! La partie féminine risque d’entretenir des idées étroites. Vous ne devez pas être mesquines, vous devez être libérales dans vos sentiments. Que cette Société enseigne [aux femmes] comment agir vis-à-vis des maris, à les traiter avec gentillesse et affection. Quand un homme est écrasé d’en­nuis, quand il est dans le désarroi, s’il peut rencontrer un sourire plutôt que la dispu­te, s’il peut rencontrer la douceur, cela calmera son âme et apaisera ses sentiments; quand l’esprit est sur le point de désespérer, il a besoin d’une consolation.

 

Instructions par l’intermédiaire de la prêtrise

 

Cette Société recevra des instructions par l’intermédiaire de l’ordre que Dieu a éta­bli, par le moyen de ceux qui sont désignés pour diriger; et je tourne maintenant la clef pour vous au nom de Dieu, et cette Société se réjouira, et la connaissance et l’in­telligence descendront dorénavant à flots; ceci est le commencement de jours meil­leurs pour cette Société.

 

Quand vous rentrez chez vous, n’extériorisez jamais votre mauvaise humeur en pa­roles, mais que la gentillesse, la charité et l’amour couronnent dorénavant vos œuvres; n'enviez pas les pécheurs, ayez-en pitié, car Dieu les détruira sous peu s’ils ne se repentent et ne se tournent vers lui.

 

Que vos efforts se limitent essentiellement à celles qui vous entourent, dans votre propre cercle; pour ce qui est de la connaissance, elle peut s’étendre au monde en­tier, mais limitez votre administration au cercle de vos connaissances immédiates, et plus spécialement aux membres de la Société. Celles qui sont désignées pour diriger la Société sont autorisées à nommer aux divers offices, selon que les circonstances le réclameront.

 

Le don des langues

 

S’il y en a qui ont quelque chose à révéler, que ce soit dans leur propre langue; ne vous laissez pas trop aller au don des langues, sinon le diable profitera des innocents. Vous pouvez parler en langues pour votre propre consolation, mais je vous donne ceci pour règle que si on enseigne quoi que ce soit par le don des langues, il ne faut pas l’accepter comme doctrine.

 

Le président Smith donna ensuite des instructions concernant le point de savoir s’il est convenable que les femmes administrent aux malades par la prière de la foi, l’im­position des mains ou l’onction d’huile et dit qu’il fallait se conformer à la révélation selon laquelle les malades seront soignés tendrement avec des herbes et une nourri­ture légère et ce, pas de la main d’un ennemi. Qui est mieux qualifié pour administrer que nos sœurs fidèles et zélées, dont le cœur est rempli de foi, de tendresse, de sym­pathie et de compassion. Personne. Il dit qu’il n’avait jamais été mis dans des cir­constances semblables et n’avait jamais donné ces instructions; il termine en expri­mant sa sincère satisfaction de pouvoir profiter de cette occasion.

 

L’Esprit du Seigneur se déversa d’une manière très puissante que ne devaient jamais oublier les personnes présentes à cet intéressant événement (28 avril 1842). — H. C. 4:602—607.

 

Le temple

 

Diligence des saints à construire le temple

 

Ce noble édifice avance avec une grande rapidité; de toutes parts on fait de gros ef­forts pour en faciliter la construction et des matériaux de toutes sortes sont prêts en grande quantité, et nous espérons que d’ici l’automne prochain, nous verrons le bâ­timent fermé, si pas la pierre principale posée «au milieu des acclamations: grâce, grâce pour elle!» Souvent, pendant l’hiver, il y a eu jusqu’à cent ouvriers pour ex­traire des roches à la carrière, tandis qu’une foule d’autres s’occupaient du transport et d’autres sortes de travaux.

 

Une expédition a été constituée l’automne dernier pour se rendre dans la région des pins pour acheter des scieries et se préparer à scier du bois pour le temple et la Mai­son de Nauvoo, et les nouvelles que nous recevons d’elle sont très favorables: une autre expédition s’est mise en route la semaine dernière pour prendre sa place et soulager ceux qui sont déjà là; à leur retour ils amèneront un très grand radeau de bois qui sera utilisé dans les bâtiments susmentionnés.

 

Pendant que les multitudes affairées se livraient ainsi à leurs travaux respectifs, ac­complissant leurs labeurs quotidiens et travaillant le dixième de leur temps, d’autres n’ont pas été moins disposés à apporter leurs dîmes et leurs consécrations à ce même grand but. Jamais depuis que s’est formée notre Église, nous n’avons vu se manifes­ter une plus grande volonté de se conformer aux exigences de Jéhovah, un désir plus ardent de faire la volonté de Dieu, déployer des efforts plus opiniâtres ou consentir de plus grands sacrifices que depuis que le Seigneur a dit: «Que le temple soit construit par la dîme de mon peuple.» On aurait dit que l’esprit d’entreprise, de phi­lanthropie et d’obéissance reposait simultanément sur jeunes et vieux, et des frères et des sœurs, des garçons et des filles et même des étrangers qui n’étaient pas dans l’Église s’unirent avec une libéralité sans précédent pour réaliser cette grande œuvre; dans bien des cas on ne pouvait pas non plus empêcher la veuve de déposer des oboles tirées de ses maigres ressources.

 

Nous éprouvons en ce moment le désir d’exprimer à tous, jeunes et vieux, ceux qui sont dans l’Église et ceux qui sont en dehors, nos remerciements sincères pour la li­béralité, la gentillesse, la diligence et l’obéissance sans précédent qu’ils ont manifes­tées si opportunément en cette occasion. Non que cela nous profite personnellement ou individuellement du point de vue pécuniaire, mais lorsque les frères manifestent une unité de but et d’intention et que tous poussent à la roue, nos soucis, nos labeurs, nos travaux et notre anxiété sont sensiblement diminués, notre joug est rendu doux et notre fardeau est léger.

 

La cause de Dieu, une cause commune

 

La cause de Dieu est une seule cause commune à laquelle tous les saints sont égale­ment intéressés; nous sommes tous membres d’un seul et même corps et tous sont abreuvés du même esprit, sont baptisés d’un seul baptême et possèdent d’une même manière la même glorieuse espérance. L’avancement de la cause de Dieu et l’édifi­cation de Sion sont autant l’affaire d’un homme que d’un autre. La seule différence c’est que l’un est appelé à accomplir un devoir et un autre, un autre devoir; «et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui et l’œil ne peut pas dire à la main: je n’ai pas be­soin de toi; ni la tête dire aux pieds: je n’ai pas besoin de vous»; il faut perdre de vue dans la cause commune, dans l’intérêt du tout, les sentiments partisans, les intérêts séparés, les desseins exclusifs.

 

Toutes choses seront réunies

 

L’édification de Sion est une cause qui a intéressé le peuple de Dieu à toutes les épo­ques, c’est un thème sur lequel les prophètes, les prêtres et les rois se sont étendus avec de grands délices, ils ont espéré dans une joyeuse attente le jour où nous vivons et, enflammés d’une espérance céleste et joyeuse, ils ont chanté, écrit et prophétisé ce jour qui est le nôtre; mais ils sont morts sans voir; nous sommes le peuple favorisé que Dieu a choisi pour réaliser la gloire des derniers jours; c’est à nous qu’il appar­tient de voir, de participer et d’aider à faire avancer la gloire des derniers jours, «la dispensation de la plénitude des temps, où Dieu réunira toutes choses, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre»[9] où les saints de Dieu seront rassemblés de toutes les nations, familles, peuples et langues, où les Juifs seront rassemblés, les méchants seront aussi rassemblés pour être détruits comme l’ont dit les prophètes; l’Esprit de Dieu demeurera aussi avec son peuple et sera retiré du reste des nations et toutes choses, que ce soit dans les cieux ou sur la terre, seront réunies en Christ. La prêtrise céleste s’unira à la terrestre pour réaliser ces grands desseins; et tandis que nous sommes ainsi unis en une seule cause commune pour faire avancer le royaume de Dieu, la prêtrise céleste ne reste pas en spectatrice oisive, l’Esprit de Dieu sera déversé d’en haut et il demeurera parmi nous. Les bénédictions du Très-Haut repo­seront sur nos tentes et notre nom sera transmis aux siècles futurs; nos enfants se lè­veront et nous diront bienheureux; et les générations encore à naître s’attarderont avec un plaisir extraordinaire sur les scènes par lesquelles nous sommes passés, les privations que nous avons endurées, le zèle inlassable que nous avons manifesté, les difficultés quasiment insurmontables que nous avons vaincues pour jeter les bases d’une œuvre qui a réalisé la gloire et la bénédiction dont ils se rendront compte; une œuvre que Dieu et les anges ont envisagé avec joie pendant des générations, qui a enflammé l’âme des patriarches et des prophètes d’autrefois, une œuvre qui est des­tinée à produire la destruction des pouvoirs des ténèbres, le renouvellement de la terre, la gloire de Dieu et le salut de la famille humaine (2 mai 1842). — H. C. 4:608—610.

T. S. III:775—76.

 

Une catacombe de momies découverte au Kentucky

 

Si, au cours de ses recherches, M. Ash avait consulté le Livre de Mormon, son pro­blème aurait été résolu et il n’aurait eu aucune difficulté à expliquer la découverte de momies dans le cas susmentionné. Le Livre de Mormon donne l’histoire de la venue sur le continent américain d’un certain nombre de descendants d’Israël; et il est no­toire que l’art de l’embaumement était bien connu parmi les Hébreux aussi bien que parmi les Égyptiens quoique peut-être pas d’une manière aussi généralisée parmi les premiers que parmi les derniers; et leur méthode d’embaumement pouvait égale­ment différer de celle des Égyptiens. Jacob et Joseph furent certainement embau­més à la manière des Égyptiens puisqu’ils moururent dans ce pays (Gen. 50:2, 3, 26). Quand notre Sauveur fut crucifié, son ensevelissement hâtif les obligea à se borner à envelopper son corps dans un linceul avec cent livres de myrrhe, d’aloès et d’épices du même genre (qui faisaient partie des ingrédients utilisés dans l’embaumement) que Nicodème avait données à cette fin; mais Marie et d’autres saintes femmes avaient préparé des aromates et des parfums pour l’embaumer (Matt. 27:59; Luc 23:56; Jean 19:39, 40).

 

Cet art fut certainement transmis de Jérusalem au continent américain par les émi­grants susmentionnés, ce qui explique la découverte des momies et est en même temps une preuve importante de plus de l’authenticité du Livre de Mormon (2 mai 1842). — T. S. 3:781—782.

 


 


[1] En disant que l’esprit de l’homme n’est pas créé, le prophète pensait certainement à l’intel­ligence, comme l’expliquent les Doctrine et Alliances, section 93:29: «L’homme était aussi au commencement avec Dieu. L’intelligence, ou la lumière de la vérité, n’a été créée ni faite et en vérité ne peut l’être.» Nous en déduisons que l’intelligence qui existe en l’homme n’a pas été créée, mais le prophète a enseigné très clairement que l’homme est littéralement enfant de Dieu et que l’esprit des hommes est né enfant de Dieu dans le monde des esprits. Voir D. & A. 76:24.

[2] La doctrine que le prophète enseigne ici, qu’Adam fut le premier homme et fut pour cette raison appelé «l’Ancien des jours», le «plus vieux de tous», parce qu’il est le grand ancêtre de la terre, est confirmée dans plusieurs passages d’Écriture. Dans les Doctrine et Alliances 84:16, le seigneur dit, parlant de l’autorité de la prêtrise: «Et d’Hénoc à Abel, qui fut tué par la conspiration de son frère, qui reçut la prêtrise par les commandements de Dieu, de la main de son père Adam, qui était le premier homme.» Et encore dans le livre de Moise, 1:34: «Le pre­mier de tous les hommes fut appelé Adam, c’est-à-dire beaucoup» (c’est-à-dire que le nom si­gnifie beaucoup, parce qu’il est le père de tous). Dans le même livre (Moïse 3:7), nous lisons aussi: «Et moi, le seigneur Dieu, je formai l’homme de la poussière de la terre, j’insufflai dans ses narines le souffle de la vie, et l’homme devint une âme vivante, la première chair sur la terre et aussi le premier homme.» Dans la révision des Écritures faite par le prophète Joseph Smith, où la généalogie de notre seigneur est donnée dans Luc (verset 45), nous trouvons ce qui suit: «fils d’Énos, fils de Seth, fils d’Adam, qui fut formé par Dieu, et fut le premier homme sur la terre.»

[3] Citation d’Exode 9:16 selon la King James Version. La version Segond dit: «Mais, je t’ai laissé subsister... »

[4] La raison pour laquelle le seigneur commanda l’arrêt des baptêmes pour les morts dans le fleuve Mississippi tient au fait que les fonts du temple de Nauvoo avaient été préparés pour ces ordonnances. Ce n’était que dans les temps de pauvreté et lorsqu’il n’y avait pas de fonts dans un temple que le seigneur permettait que le baptême pour les morts se fit en dehors de sa sainte maison. Le 8 novembre 1841, les fonts du temple de Nauvoo étaient consacrés et à partir de ce moment-là jusqu’à l’exode on pratiqua le baptême pour les morts dans le temple de Nauvoo.

[5] Cette déclaration tout à fait formelle du prophète que tout arbre, toute plante et toute herbe et manifestement toutes les autres créatures ne peuvent produire que selon leur espèce cadre non seulement avec les Écritures, mais aussi avec tous les faits connus du monde.

[6] Dans l’Improvement Era de juin 1904, le président Joseph F. Smith dit dans un éditorial sur la résurrection:

«Le corps ressuscitera tel qu’il est déposé dans sa dernière demeure, car on ne grandit ni ne se développe dans ta tombe. Il se lèvera tel qu’il a été déposé et des changements conduisant à la perfection se produiront en vertu de la loi de la restitution. Mais l’esprit continuera à s’étendre et à se développer et le corps, après la résurrection, se développera jusqu’à la stature complète de l’homme.»

Ceci peut être accepté comme étant la doctrine de l’Église concernant la résurrection des en­fants et leur développement futur jusqu’à leur stature complète d’hommes et de femmes; et c'est tout aussi conforme à ce qui peut être considéré à la fois comme raisonnable et souhaita­ble.

[7] Selon la King James Version. La version Segond dit: «Ne réprimande pas rudement le vieil­lard, mais exhorte-le comme un père» (N. d. T.).

[8] Selon la King James Version. La version Segond dit «châtiés» au lieu de «visités».

[9] Selon la King James Version. La version Segond dit: «Lorsque les temps seraient accomplis, de

réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre.»

 

 

 

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