SECTION TROIS : 1838-1839

 

La devise politique de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours[1]

 

La constitution de notre pays fut créée par les Pères de la liberté. Paix et bon ordre dans la société. Amour envers Dieu et bonne volonté envers les hommes. Que toutes les lois bonnes et saines, et par-dessus toutes choses la vertu et la vérité, et le gouver­nement des meilleurs, vivent à jamais! Mais malheur aux tyrans, aux populaces, à l’aristocratie, à l’anarchie et au torysme et à tous ceux qui inventent ou recherchent des procès injustes et vexatoires sous prétexte et couleur de loi ou d’office, que ce soit religieux ou politique. Dressez bien haut l’étendard de la démocratie! À bas ce­lui du cléricalisme, et que tout le peuple dise amen! Afin que le sang de nos pères ne crie pas de la terre contre nous. Sacré est le souvenir de ce sang qui nous a acheté no­tre liberté.

 

Joseph Smith, fils

Thomas B. Marsh

David W. Patten

Brigham Young

Samuel H. Smith

George M. Hinkle

John Corrill

George W. Robinson

(Mars 1838)

— D. H. 3:9.

 

La Parole de Sagesse

 

Le président Joseph Smith fit ensuite quelques réflexions sur la Parole de Sagesse, expliquant la raison pour laquelle elle avait été donnée, disant qu’on devait l’observer[2] (8 avril 1838). — F. W. R., p. 117.

 

Révélation donnée à Brigham Young à Far West

 

En vérité, ainsi dit le Seigneur, que mon serviteur Brigham Young aille à l’endroit qu’il a acheté, sur le Mill Creek, et y pourvoie aux besoins de sa famille jusqu’à ce qu’une porte efficace soit ouverte pour le soutien de sa famille, jusqu’à ce que je lui commande de partir de là, et de ne quitter sa famille que lorsqu’il aura été ample­ment pourvu à ses besoins. Amen (17 avril 1838). — H. C. 3:23.

 

Un mal, le jugement hâtif

 

Dimanche, 6 mai 1838 — J’ai prêché aux saints, exposant les maux qui existaient et qui existeraient en raison des jugements hâtifs ou des décisions prises concernant un sujet quelconque donné par une personne quelconque, ou en jugeant avant d’avoir entendu les deux aspects d’une question. J’ai également mis les saints en garde contre les hommes qui venaient parmi eux geignant et grognant au sujet de leur ar­gent, parce qu’ils avaient entretenu les saints et supporté une petite part du fardeau avec d’autres, pensant ainsi que d’autres qui étaient encore plus pauvres et ont sup­porté de plus lourds fardeaux qu’eux devraient compenser leurs pertes. J’ai invité les saints à se méfier de ces gens-là, car ils lançaient des insinuations çà et là pour déco­cher une flèche contre les meilleurs intérêts de l’Église et si possible détruire le bon renom de sa présidence. J’ai également donné des instructions sur les mystères du royaume de Dieu comme l’histoire des planètes, les écrits d’Abraham sur les systèmes planétaires, etc.[3]

 

L’après-midi, j’ai de nouveau parlé sur divers sujets: le principe de la sagesse et la Parole de Sagesse (6 mai 1838). — H. C. 3:27.

 

Réponse du prophète à diverses questions

 

Au cours de mon avant-dernier voyage de Kirtland au Missouri, j’ai répondu aux questions qui m’étaient souvent posées; ceci est reproduit dans l’Elders’ Journal, vol. I, numéro II, pages 28 et 29, comme suit:

 

Premièrement: «Croyez-vous en la Bible?»

Si nous y croyons, nous sommes le seul peuple sous le ciel qui y croie, car il n’y en a aucune parmi les sectes religieuses de notre époque qui y croit.

 

Deuxièmement: «En quoi différez-vous des autres sectes?»

Parce que nous croyons en la Bible et que toutes les autres sectes professent croire en leur interprétation de la Bible et en leurs credo.

 

Troisièmement: «Tout le monde sera-t-il damné sauf les mormons?»

Oui, et une grande partie d’entre eux, à moins qu’ils ne se repentent et n’accomplis­sent des œuvres de justice.

 

Quatrièmement: «Comment et où avez-vous obtenu le Livre de Mormon?»

Moroni, qui déposa les plaques à partir desquelles le Livre de Mormon fut traduit dans une colline de Manchester, comté d’Ontario, New York, étant mort et ressus­cité m’apparut et me dit où elles étaient et me donna les directives pour me les procu­rer. Je les obtins et avec elles l’urim et le thummim grâce auxquels je traduisis les plaques; c’est ainsi que le Livre de Mormon a paru.

 

Cinquièmement: «Vous croyez-vous, vous, Joseph Smith, fils, prophète?»

Oui, comme le croit tout autre homme qui a le témoignage de Jésus. Car le témoi­gnage de Jésus est l’esprit de la prophétie. — Apocalypse 19, verset 10.

 

Sixièmement: «Les mormons croient-ils qu’il faut avoir tout en commun?»

Non.

 

Septièmement: «Les mormons croient-ils qu’il faut avoir plus d’une épouse?»

Non, pas en même temps. Mais ils croient que si leur conjoint meurt, ils ont le droit de se remarier. Mais nous désapprouvons la coutume, qui s’est répandue dans le monde et a été pratiquée par nous, pour notre grande mortification, qui consiste à se marier cinq ou six semaines, ou même deux ou trois mois après la mort du conjoint. Nous croyons qu’il faut respecter comme il convient la mémoire des morts et les sen­timents des amis et des enfants[4].

 

Huitièmement: «[Les mormons] peuvent-ils ressusciter les morts?»

Non, pas plus qu’aucun autre peuple qui vit maintenant ou a jamais vécu. Mais Dieu peut ressusciter les morts en utilisant l’homme comme instrument.

 

Neuvièmement: «Quels signes Joseph Smith donne-t-il de la divinité de sa mis­sion?»

Les signes qu’il plaît à Dieu de lui laisser donner selon le jugement de sa sagesse, pour pouvoir juger le monde conformément à son plan.

 

Dixièmement: «Joseph Smith ne faisait-il pas des fouilles pour trouver de l’argent?»

Oui, mais ce ne fut jamais un travail profitable pour lui, car cela ne lui rapportait que quatorze dollars par mois.

 

Onzièmement: «Joseph Smith n’a-t-il pas volé sa femme?»

Demandez-le lui, elle était majeure, elle peut répondre elle-même.

 

Douzièmement: «Les gens doivent-ils céder leur argent quand ils entrent dans son Église?»

Aucune autre condition n’est requise que de porter leur part des dépenses de l’Église et de soutenir les pauvres.

 

Treizièmement: «Les mormons sont-ils abolitionnistes?»

Non, à moins que l’on ne considère comme tel le fait de libérer le peuple du clérica­lisme, et les prêtres du pouvoir de Satan. Mais nous ne croyons pas qu’il faille libérer les Noirs[5].

 

Quatorzièmement: «N’incitent-ils pas les Indiens à la guerre et à commettre des dé­prédations?»

Non, et ceux qui ont raconté cette histoire savaient qu’elle était fausse lorsqu’ils l’ont mise en circulation. Les prêtres répandent ces racontars et d’autres du même genre parmi les gens pour les tromper et c’est là la [seule] raison pour laquelle nous ayons jamais envisagé d’y répondre.

 

Quinzièmement: «Les mormons baptisent-ils au nom de ‘Joe’ Smith?»

Non, mais s’ils le faisaient, ce serait aussi valable que le baptême accompli par les prêtres des sectes.

 

Seizièmement: «Si la doctrine mormone est vraie, qu’est-il advenu de tous ceux qui sont morts depuis le temps des apôtres?»

Tous ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’entendre l’Évangile et de recevoir dans la chair le ministère d’un homme inspiré doivent l’avoir dans l’au-delà avant de pou­voir être finalement jugés.

 

Dix-septièmement: «’Joe’ Smith ne professe-t-il pas être Jésus-Christ?»

Non, mais il professe être son frère, comme l’ont fait et le font encore maintenant tous les autres saints: Matthieu 12:49, 50: «Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit: Voici ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de mon père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère.»

 

Dix-huitièmement: «Y a-t-il quelque chose dans la Bible qui vous autorise à croire en la révélation de nos jours?»

Y a-t-il quelque chose qui ne nous autorise pas à le croire? Si c’est le cas, nous n’avons pas encore pu le trouver.

 

Dix-neuvièmement: «Le canon des Écritures n’est-il pas complet?»

S’il l’est, il y a un grand défaut dans le livre, sinon il nous l’aurait dit.

 

Vingtièmement: «Quels sont les principes fondamentaux de votre religion?»

Les principes fondamentaux de notre religion sont le témoignage des apôtres et des prophètes concernant Jésus-Christ, qu’il est mort, a été enterré et est ressuscité le troisième jour et est monté au ciel; et toutes les autres choses qui ont trait à notre re­ligion n’en sont que des annexes. Mais à ce propos nous croyons au don du Saint-Es­prit, au pouvoir de la foi, à la jouissance des dons spirituels selon la volonté de Dieu, au rétablissement de la Maison d’Israël et au triomphe final de la vérité.

J’ai publié les réponses précitées pour m’éviter l’ennui de répéter mille fois la même chose (8 mai 1838). — H. C. 3:28—30.

 

Le prophète et d’autres personnes à Tower Hill ou Adam-ondi-Ahman

 

Samedi 19 — Ce matin nous avons levé la tente et nous sommes mis en colonne, tra­versant la Grand River au confluent de Honey Creek et Nelson’s Ferry. La Grand River est un grand fleuve, beau, profond et rapide pendant les crues du printemps et permettra certainement la navigation par bateau à vapeur et autres embarcations. Au confluent de Honey Creek, il y a un bon débarcadère. Nous avons continué à re­monter le fleuve la plupart du temps à travers bois sur une trentaine de kilomètres environ et sommes arrivés chez le colonel Lyman Wight. Il habite aux pieds de To­wer Hill (nom que j’ai donné à l’endroit à cause de la présence de restes d’un vieil au­tel ou tour néphite qui se trouvait là), où nous avons campé pour le sabbat.

 

L’après-midi j’ai remonté le fleuve sur environ huit cents mètres jusqu’à Wight’s Ferry, accompagné du président Rigdon et de mon secrétaire George W. Robinson, dans le but de choisir et de demander l’attribution d’un terrain municipal situé près dudit bac dans le comté de Daviess, que les frères appelèrent «Spring Hill», mais que la bouche du Seigneur appela Adam-ondi-Ahman, parce que, dit-il, c’est le lieu où Adam viendra visiter son peuple, autrement dit le lieu où l’Ancien des jours s’assié­ra, comme le dit Daniel le prophète (19 mai 1838). — H. C. 3:34—35.

 

Lettre du prophète à l’Église, écrite dans la prison de Liberty

 

16 décembre 1838

 

À l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours du comté de Caldwell, et aux saints dispersés au dehors, persécutés, mis dans la désolation et affligés de diverses manières pour l’amour du Christ et de l’Évangile et dont les périls sont considéra­blement augmentés par la méchanceté et la corruption de faux frères.

 

Que la grâce, la miséricorde et la paix soient et demeurent avec vous; et malgré tou­tes vos souffrances, nous vous assurons que nos prières et nos désirs fervents vous accompagnent jour et nuit pour que vous ayez le bien-être. Nous croyons que ce Dieu qui nous voit en ce lieu entendra nos prières et vous le rendra.

 

Dans les liens pour le témoignage de Jésus

 

Sachez avec certitude, chers frères, que c’est pour le témoignage de Jésus que nous sommes dans les liens et en prison. Mais nous vous disons que nous considérons no­tre situation comme meilleure (en dépit de notre souffrance) que celle de ceux qui nous ont persécutés, nous ont frappés et ont porté de faux témoignages contre nous; et nous croyons avec une certitude absolue que ceux qui portent de faux témoigna­ges contre nous semblent pour le moment remporter un grand triomphe sur nous. Mais nous tenons à ce que vous vous souveniez de Haman et de Mardochée: vous sa­vez que Haman ne pouvait être satisfait tant qu’il voyait Mardochée à la porte du roi, et il chercha à ôter la vie à Mardochée et au peuple juif. Mais le Seigneur arrangea les choses pour qu’Haman fût pendu à son propre gibet.

 

Il en sera de même du pauvre Haman dans les derniers jours. Ceux qui, par leur in­crédulité et leur méchanceté et le principe de la voyoucratie, ont cherché à nous dé­truire, nous et le peuple de Dieu, en le tuant et en le dispersant au dehors, et nous ont perversement et méchamment livrés entre les mains d’assassins, désirant que nous soyons mis à mort, nous faisant par là traîner çà et là dans les chaînes et jeter en pri­son. Et pour quelle raison? Parce que nous étions des hommes honnêtes et décidés à défendre la vie des saints au prix de la nôtre. Je vous dis que ceux qui nous ont traités d’une manière aussi vile seront, comme Haman, pendus à leur propre gibet, ou, en d’autres termes, tomberont dans leur propre filet, dans leur propre piège, dans leur propre fossé et dans leur propre traquenard, qu’ils nous ont tendu, et reculeront, trébucheront et tomberont, et leur nom sera effacé, et Dieu les récompensera selon toutes leurs abominations.

 

Bien qu’emprisonnés, ils ne sont pas découragés

 

Chers frères, ne pensez pas que nous soyons découragés comme si quelque chose d’étrange nous était arrivé, car nous avons vu toutes ces choses à l’avance et en avons été assurés, et avons la certitude d’une meilleure espérance que celle de nos persécu­teurs. C’est pourquoi Dieu a élargi nos épaules, afin que nous puissions le supporter. Nous tirons gloire de notre épreuve, parce que nous savons que Dieu est avec nous, qu’il est notre ami et qu’il sauvera notre âme. Nous ne nous soucions pas de ceux qui peuvent tuer le corps; ils ne peuvent faire de mal à notre âme. Nous ne demandons aucune faveur des populaces, ni du monde, ni du diable, ni de ses émissaires, les dis­sidents. Nous n’avons jamais feint ni ne le ferons jamais pour sauver notre vie.

 

Ainsi donc, étant donné que nous savons que nous nous sommes efforcés de tout no­tre cœur, de toute notre âme et de toute notre force de faire la volonté de Dieu et tout ce qu’il nous a commandé; et quant aux discours frivoles que nous avons tenus de temps en temps, ils n’ont rien à voir avec le ferme dessein de notre cœur; qu’il nous suffise donc de dire que notre âme a été tourmentée journellement. Nous vous renvoyons à Ésaïe, qui parle de ceux qui condamnent les autres en justice et tendent des pièges à qui défend sa cause à la porte. Nous croyons que le prophète d’antan di­sait bien la vérité. Nous ne rétractons en rien, nous avons défendu notre cause à la porte et des hommes nous ont tendu des pièges. Nous avons été en justice et on nous a condamnés. Et en dépit de tout cela, notre esprit n’est pas assombri, mais nous nous sentons forts dans le Seigneur. Mais voici les paroles du Sauveur: «Si la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres!» Regardez les dissi­dents. Et en outre: «Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui.»

 

Heureux ceux qui sont persécutés

 

Nos frères diront peut-être, parce que nous écrivons ceci, que ces personnages nous offensent. Si c’est le cas, ce n’est pas parce qu’ils nous ont fait condamner en justice, ni parce qu’ils ont défendu leur cause à la porte, mais parce qu’ils ont contribué à verser le sang innocent. Ne sont-ils donc pas des assassins au fond d’eux-mêmes? Ne portent-ils pas la marque de la flétrissure dans leur propre conscience? Nous confes­sons qu’ils nous ont offensés; mais le Sauveur a dit: «Il est nécessaire qu’il arrive des scandales; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive.» Et encore: «Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous.»

 

Chers frères, s’il y a des hommes qui ont jamais eu des raisons de prétendre à cette promesse, c’est bien nous; car nous savons que le monde non seulement nous hait, mais dit toutes sortes de mal contre nous, pour une seule raison: parce que nous nous sommes efforcés d’enseigner la plénitude de l’Évangile de Jésus-Christ.

 

Lorsque Hinkle nous a troqués et que nous avons été emmenés dans le camp de la milice, nous avons eu toutes les preuves que nous pouvions souhaiter que le monde nous haïssait cordialement. S’il y avait des prêtres de toutes les sectes de toutes espè­ces, ils nous haïssaient. S’il y avait des généraux, ils nous haïssaient; s’il y avait des colonels, ils nous haïssaient, et les soldats, les officiers de toutes sortes nous haïs­saient; et les plus grossiers, les plus blasphémateurs, et les plus ivrognes, et les débauchés nous haïssaient: ils nous haïssaient tous, de tout leur cœur. Et pourquoi nous haïssaient-ils? Tout simplement à cause du témoignage de Jésus-Christ. Était-ce parce que nous étions menteurs? Nous savons que certains l’ont raconté, mais c’était un faux bruit. Était-ce parce que nous avons commis une trahison à l’égard du gouvernement du comté de Daviess, des cambriolages, des larcins, des in­cendies ou un quelconque autre acte illégitime dans le comté de Daviess? Nous savons que cela vient de certains prêtres, de certains hommes de loi et de certains juges qui sont les instigateurs, les aides et les complices d’une certaine bande d’assassins et de voleurs, qui sont occupés depuis un certain nombre d’années à exécuter un plan de voyoucratie pour soutenir leur cléricalisme contre les saints des derniers jours, et ont essayé, par un plan bien mûri et bien prémédité, d’abattre par la puissance phy­sique un système de religion auquel le monde n’a pas pu résister, ni par ses réalisa­tions mutuelles, ni par aucun moyen équitable.

 

Accusés par de faux témoins

 

C’est ainsi que la populace a été encouragée par les prêtres et les lévites, par les pha­risiens, les sadducéens et les esséniens et les hérodiens et la bande d’hommes la plus indigne, la plus dépravée et la plus débauchée, la plus déréglée, la plus inhumaine et la plus bestiale que la terre ait jamais portée — et en effet on ne peut en trouver d’équivalent nulle part ailleurs — à se réunir pour voler, piller, affamer et exterminer, et brûler les maisons des «mormons.»

 

Tels sont les personnages qui, par leurs actes manifestes de trahison, ont dépeuplé et dévasté le comté de Daviess. Tels sont les personnages qui voudraient faire croire au monde entier que nous sommes coupables des actes précités. Mais ils mentent sur nous.

 

Nous vous disons que nous n’avons commis aucune trahison ni aucun acte illégal dans le comté de Daviess. Est-ce pour meurtre dans le comté de Ray, contre la milice de la populace qui était dès le départ comme un loup avec la peau, les poils, les dents, les pattes et la queue, qui devint plus tard une milice revêtue d’une peau de brebis couverte de laine, qui peut se jeter en plein jour sur le troupeau, grogner, montrer les dents, disperser et dévorer le troupeau, et se rassasier de sa proie, et ensuite re­tourner furtivement dans les ronces pour se cacher dans cette peau couverte de laine qui a bien fait ses preuves?

 

Nous savons bien qu’il y a un certain groupe de prêtres, de satellites et de voyous qui aimeraient faire croire au monde que nous sommes les chiens qui ont aboyé sur ce loup hurlant qui a fait une telle hécatombe parmi les moutons, qui, lorsqu’il s’est re­tiré, a hurlé et bêlé si désespérément que si quelqu’un avait été là, il aurait cru que tous les loups, qu’ils aient été habillés de peau de mouton ou de peau de chèvre ou de n’importe quelle autre peau, bref toutes les bêtes de la forêt, étaient en état d’alerte et, flairant la proximité du sang innocent, se sont précipités avec un immense hurle­ment et des cris de toutes sortes; et on n’a jamais entendu parler d’un tel hurlement ni d’une telle hécatombe; il est impossible de trouver dans toutes les annales de l’his­toire un tel exemple d’inhumanité, de cruauté et d’impitoyable barbarie.

 

Or ces personnages qui voudraient faire croire au monde que nous avons commis le meurtre en lançant une attaque sur ce loup hurlant, alors que nous étions chez nous au lit et endormis, et n’en savions pas plus sur ce troc que nous n’en savons sur ce qui se passe en Chine pendant que nous sommes entre ces murs. C’est pourquoi nous vous le répétons, nous sommes innocents de ces choses et ils ont menti à notre égard. Est-ce pour avoir commis l’adultère? Nous savons que des calomnies ont été répan­dues, car on nous les a répétées. Ce sont des mensonges aussi. Des «mormons» dissi­dents et renégats parcourent le monde, disséminant des informations viles et calomniatrices contre nous, pensant ainsi acquérir l’amitié du monde, parce qu’ils savent que nous ne sommes pas du monde et que le monde nous hait; c’est pourquoi il [le monde] utilise ces individus [les dissidents] et essaie grâce à eux de faire tout le mal qu’il peut; et après cela il les déteste encore plus que nous, parce qu’il les considère comme de vils traîtres et de vils délateurs.

 

Une vie consacrée

 

Ces individus, Dieu les hait; nous ne pouvons les aimer. Le monde les hait, et nous pensons parfois que le diable devrait avoir honte d’eux.

 

Nous avons entendu rapporter par certains qu’il y en a parmi nous qui ont dit que nous ne consacrons pas seulement nos biens, mais également notre famille au Sei­gneur; et Satan, profitant de ceci, l’a défiguré pour en faire de la débauche, parlant de mise en commun des épouses, ce qui est une abomination aux yeux de Dieu.

 

Quand nous consacrons nos biens au Seigneur, c’est pour pourvoir aux besoins des pauvres et des nécessiteux, car c’est la loi de Dieu; ce n’est pas pour le bénéfice des riches, de ceux qui n’ont pas besoin; et quand un homme consacre ou dédie son épouse et ses enfants, il ne les donne pas à son frère ou à son voisin, car ce genre de loi n’existe pas, car la loi de Dieu c’est: Tu ne commettras point d’adultère. Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain. Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. Quand un homme consacre ses biens, sa femme et ses enfants au Seigneur, il ne fait ni plus ni moins que nourrir les affamés et revêtir les nus, visiter la veuve et l’orphelin, les malades et les affligés et faire tout ce qu’il peut pour les soulager dans leurs afflictions, et faire en sorte que lui et sa maison servent le Seigneur. Pour ce faire, lui et toute sa maison doivent être vertueux et doivent éviter toute apparence du mal.

 

Si quelqu’un a présenté quoi que ce soit d’une autre manière que ce que nous écri­vons maintenant, c’est un menteur, qui a donné une fausse idée de nous: et c’est là une autre sorte de mal que l’on dit à tort sur nous.

 

Nous avons appris aussi depuis que nous sommes en prison que le Dr Avard a ensei­gné beaucoup de choses fausses et pernicieuses qui sont de nature à égarer considé­rablement les saints et à faire beaucoup de mal prétendant qu’elles viennent de la Présidence, et nous avons des raisons de craindre que beaucoup de conspirateurs corrompus comme lui enseignent beaucoup de choses dont la Présidence, avant d’être jetée en prison, ne savait absolument pas qu’on les enseignait dans l’Église. Si elle l’avait su, elle les aurait rejetées avec mépris, elles et leurs auteurs, comme si c’étaient les portes de l’enfer. Ainsi nous constatons qu’il se passe des falsifications, des abominations secrètes et des œuvres mauvaises de ténèbres, jetant l’esprit des personnes faibles et non averties dans le désarroi et dans l’affolement, et pendant tout ce temps-là, ils faisaient croire que cela venait de la Présidence, alors qu’entre-temps la Présidence était ignorante aussi bien qu’innocente de ces choses que l’on pratiquait en son nom dans l’Église, et s’occupait de ses soucis familiaux, accablée de chagrin, dans les dettes, dans la pauvreté, affamée, ayant besoin de quelqu’un pour la nourrir et étant cependant obligée de s’entretenir elle-même, recevant de temps en temps des dons charitables, mais qui ne suffisaient pas à assurer sa subsistance; et parce qu’on lui faisait ces dons, elle était enviée et haïe par ceux qui professaient être ses amis.

 

Mais malgré le fait que nous parlons ainsi, nous honorons l’Église, lorsque nous parlons de l’Église en tant que telle pour sa libéralité, sa gentillesse, sa patience et sa longanimité, et sa bonté continuelle à notre égard.

 

Le péché prémédité est impardonnable

 

En outre, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la véri­té, il ne reste plus de sacrifice pour le péché, mais une attente certaine dans la terreur du jugement et de l’indignation ardente à venir, qui dévorera nos adversaires. Car celui qui méprisait la loi de Moïse mourait sans miséricorde sur la parole de deux ou de trois témoins. De quel châtiment bien plus sévère, croyez-vous, ne sera-t-il pas considéré comme digne, celui qui a vendu son frère et renié l’alliance nouvelle et éternelle par laquelle il a été sanctifié, la qualifiant de chose impie et agissant à l’en­contre de l’esprit de grâce?

 

Nous vous disons encore que puisqu’il y a de la vertu en nous, que la Sainte Prêtrise nous a été conférée et que les clefs du royaume ne nous ont pas été enlevées, car en vérité ainsi dit le Seigneur: «Prenez courage, car les clefs que je vous ai données sont encore avec vous», c’est pourquoi nous vous disons, chers frères, au nom du Sei­gneur Jésus-Christ, nous livrons ces individus aux tourments de Satan jusqu’au jour de la rédemption, afin qu’il leur soit fait selon leurs œuvres; et dorénavant leurs œuvres seront manifestées.

 

Exhortation

 

Et maintenant, chers et bien-aimés frères — et lorsque nous disons frères, nous en­tendons par là ceux qui sont restés fidèles dans le Christ, hommes, femmes et enfants — nous voulons vous exhorter, au nom de Jésus-Christ, d’être forts dans la foi dans l’alliance nouvelle et éternelle, et de ne pas vous laisser effrayer par les adversaires. Car ce qui nous est arrivé est pour eux une preuve de perdition, mais pour nous le sa­lut; et cela de la part de Dieu. C’est pourquoi restez fermes même jusqu’à la mort; car «celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera», dit Jésus-Christ.

 

Frères, que dorénavant la vérité et la justice règnent et abondent en vous; et soyez tempérés en toutes choses; abstenez-vous de toute apparence du mal, de l’ivrognerie, du langage profane et de tout ce qui est injuste ou impie ainsi que de l’inimitié, de la haine, de la convoitise et de tous les désirs impies. Soyez honnêtes les uns avec les autres, car il semble que certains soient déficients dans ces choses et que certains aient manqué de charité et aient fait preuve de cupidité à cause de leurs dettes vis-à-vis de ceux qui ont été persécutés et traînés dans les chaînes sans raison et em­prisonnés. Ces personnes, Dieu les hait et leur tour de souffrir viendra lorsque tour­nera la grande roue, car elle roule et personne ne peut l’en empêcher. Sion vivra, bien qu’elle paraisse morte.

 

Souvenez-vous qu’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Nous vous le disons, frères, n’ayez pas peur de vos adversaires; luttez résolument contre les po­pulaces et contre les œuvres illégales des dissidents et des ténèbres.

 

Et le Dieu de paix sera avec vous et vous ouvrira la voie pour que vous puissiez échapper à l’adversaire de votre âme. Nous vous recommandons à Dieu et à la pa­role de sa grâce, qui peuvent nous rendre sages à salut. Amen.

 

Joseph Smith, fils

— H. C. 3:226—233.

 

Épître du prophète à l’Église, écrite le 25 mars 1839 dans la prison de Liberty, comté de Clay (Missouri)

 

À l’Église des saints des derniers jours, à Quincy (Illinois), et dispersés au dehors, et à l’évêque Partridge en particulier[6];

 

Votre humble serviteur, Joseph Smith, fils, prisonnier pour l’amour du Seigneur Jé­sus-Christ, et pour les saints, pris et gardé par le pouvoir de la voyoucratie, sous le règne exterminateur de son Excellence le gouverneur Lilburn W. Boggs, avec ses compagnons de captivité et frères bien-aimés, Caleb Baldwin, Lyman Wight, Hy­rum Smith et Alexander McRae, vous envoient à tous leurs salutations. Que la grâce de Dieu le Père et de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ repose sur vous tous et demeure éternellement avec vous. Que la connaissance soit multipliée pour vous par la miséricorde de Dieu. Et que la foi, la vertu, la science, la tempérance, la patience, la piété, l’amour fraternel, la charité soient avec abondance en vous, afin que vous ne soyez point oisifs ni stériles en quoi que ce soit.

 

L’amour de Dieu est un soutien

 

Car attendu que nous savons que la plupart d’entre vous connaissent bien les torts, l’injustice et la cruauté arbitraire dont nous sommes victimes, attendu que nous avons été faits prisonniers, accusés faussement de toute sorte de mal et jetés en pri­son, enfermés dans des murs solides, entourés d’une forte garde qui veille constam­ment jour et nuit, aussi infatigable que le diable à tenter et à tendre des pièges au peuple de Dieu:

 

C’est pourquoi, frères tendrement aimés, nous sommes d’autant plus prêts et dispo­sés à faire appel à votre amitié et à votre amour. Car notre situation est de nature à éveiller notre esprit au souvenir sacré de tout, tout comme le vôtre, pensons-nous, et que par conséquent rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu et de notre com­munion mutuelle; et que toutes les espèces de méchanceté et de cruauté que l’on nous inflige ne tendront qu’à lier nos cœurs et à les sceller les uns aux autres dans l’amour. Il ne nous est pas nécessaire de vous dire que nous sommes gardés dans les liens sans cause, et il n’est pas nécessaire que vous nous disiez: nous sommes chassés de chez nous et frappés sans cause. Nous comprenons les uns et les autres que si les habitants de l’État du Missouri avaient laissé les saints tranquilles et avaient désiré la paix autant qu’eux, il n’y aurait eu jusqu’à ce jour que paix et tranquillité dans l’État; nous n’aurions pas été dans cet enfer, entourés de démons (sinon ceux qui sont dam­nés, ce sont ceux qui le seront) et où nous sommes obligés de n’entendre que des ju­rons blasphématoires et d’être témoins de blasphèmes, d’ivrognerie, d’hypocrisie et de toutes sortes de débauche.

 

La persécution des saints

 

En outre les cris d’orphelins et de veuves ne seraient pas montés à Dieu contre eux. Le sang innocent n’aurait pas non plus souillé la terre du Missouri. Mais oh! quelle main impitoyable! Quelle inhumanité et quel esprit meurtrier que ceux de ce peuple! Cela choque toute la nature! C’est impossible à décrire, cela défie toute description; c’est une odyssée de malheur, une histoire lamentable, oui, une douloureuse histoi­re; c’est trop pour qu’on la raconte, trop pour qu’on y réfléchisse, trop pour les êtres humains; on ne peut trouver cela parmi les païens, on ne peut trouver cela parmi les nations où des rois et des tyrans sont sur le trône; on ne peut trouver cela parmi les sauvages du désert; oui, et je crois qu’on ne peut pas le trouver parmi les bêtes sau­vages et féroces de la forêt: qu’un homme soit mutilé pour le plaisir! Que des femmes soient dépouillées de tout ce qu’elles ont, de leur dernière bouchée de nourriture, et soient ensuite violées pour satisfaire les désirs diaboliques de la populace, et enfin abandonnées pour périr, leurs enfants impuissants accrochés à leur cou.

 

Mais ce n’est pas tout. Lorsqu’un homme est mort, il faut qu’ils le déterrent de sa tombe et qu’ils le mutilent dans le seul but de satisfaire leur fiel contre la religion de Dieu.

 

Ils pratiquent ces choses sur les saints qui ne leur ont fait aucun mal, qui sont inno­cents et vertueux, qui aimaient le Seigneur leur Dieu et étaient disposés à tout aban­donner pour l’amour du Christ. Ces choses sont affreuses à raconter, mais elles ne sont que trop vraies. Il faut que le scandale arrive, mais malheur à ceux par qui il vient.

 

Un appel à la justice du ciel

 

Ô Dieu, où es-tu? Et où est la tente qui couvre ta cachette? Combien de temps retiendras-tu ta main? Combien de temps ton œil, oui, ton œil pur contemplera-t-il des cieux éternels les injustices commises à l'égard de ton peuple et de tes serviteurs et ton oreille sera-t-elle pénétrée de leurs cris? Oui, ô Seigneur, combien de temps souffriront-ils ces injustices et ces oppressions illégales avant que ton cœur ne s'adoucisse envers eux et que tes entrailles ne soient émues de compassion envers eux?

 

Ô Seigneur Dieu Tout-Puissant, Créateur du ciel, de la terre, des mers et de tout ce qui s'y trouve, qui contiens et soumets le diable et le domaine sombre et enténébré de Schéol, étends ta main, que ton œil perce, que ta tente soit relevée, que ta cachette ne soit plus couverte, que ton oreille soit attentive, que ton cœur soit adouci et tes entrailles émues de compassion envers nous. Que ta colère s'allume contre nos ennemis; et dans la furie de ton cœur, venge-nous, par ton épée, des injustices que nous avons subies. Souviens-toi de tes saints affligés, ô notre Dieu, et tes serviteurs se réjouiront éternellement à cause de ton nom.

 

Des temps difficiles

 

Frères tendrement aimés, nous voyons que des temps difficiles sont venus comme il en a été témoigné. Nous pouvons donc nous attendre avec une assurance absolu­ment parfaite à l’accomplissement de tout ce qui a été écrit et avec plus d’assurance que jamais auparavant lever les yeux vers le luminaire du jour et dire dans notre cœur: bientôt tu voileras ta face rougissante. Celui qui a dit: «Que la lumière soit» et la lumière fut, l’a annoncé. Et en outre, et toi, lune, toi, la moindre lumière, toi, le luminaire de la nuit, tu te transformeras en sang.

 

Nous voyons que tout s’accomplit et que le temps viendra bientôt où le Fils de l’homme descendra dans les nuées du ciel. Notre cœur ne se serre pas, et nous ne sommes pas non plus totalement brisés par le fardeau pesant qui est mis sur nous. Nous savons que Dieu aura nos oppresseurs en dérision, qu’il rira de leurs calamités et se moquera lorsque leur crainte viendra.

 

Que ne pouvons-nous être avec vous, frères, et vous manifester nos sentiments! Nous dirions que nous aurions dû être libérés au moment où frère Rigdon le fut, en vertu de l’ordre d’habeas corpus, si nos propres avocats n’avaient pas interprété la loi à l’encontre de ce qu’elle dit, en notre défaveur, ce qui nous a empêchés de pré­senter notre témoignage devant la caricature de tribunal.

 

Ils nous font beaucoup de tort depuis le commencement. Ils ont récemment reconnu que la loi avait été mal interprétée, s’en sont servis pour nous torturer et nous ont en­tièrement abandonnés et ont renié leurs serments et leurs engagements; nous avons droit à des dédommagements de leur part, car ils collaborent avec la populace.

 

Un changement dans l’opinion publique

 

D’après ce que nous pouvons apprendre, il y a longtemps que l’opinion publique tourne en notre faveur, et la majorité est maintenant amicale; et les avocats ne peu­vent plus nous intimider en disant que telle ou telle chose est une affaire d’opinion publique, car l’opinion publique n’est pas disposée à le tolérer; car elle commence à éprouver des sentiments d’indignation à l’égard de nos oppresseurs et à dire que les «mormons» n’étaient pas en tort le moins du monde. Nous pensons que la vérité, l’honneur, la vertu et l’innocence finiront par en sortir triomphants. Nous aurions dû porter un habeas corpus devant le grand juge et échapper d’une manière sommaire à la populace; mais malheureusement pour nous, le bois constituant le mur étant très dur, les manches de nos vrilles ont cédé et nous ont retenus plus longtemps que nous ne l’espérions; nous avons fait appel à un ami, et une imprudence minime a donné lieu à des soupçons, et notre plan a été découvert avant que nous ne puissions plei­nement réussir. Tout était prêt, sauf la dernière pierre, et nous aurions pu fuir en une minute et aurions admirablement réussi s’il n’y avait pas eu une petite imprudence ou trop d’empressement de la part de notre ami.

 

Le shérif et le geôlier ne nous ont pas reproché notre tentative; c’était un beau trou qui a coûté une somme rondelette au comté; mais l’opinion publique dit qu’on aurait dû nous permettre de fuir; qu’alors c’était nous qui aurions eu les torts, mais que maintenant c’était l’État qui l’endossait; qu’on ne peut maintenir aucune accusation contre nous et que la conduite de la populace, les meurtres commis à Haun’s Mills, l’ordre d’extermination du gouverneur et les actes partiaux et ignobles du gouver­nement ont damné l’État du Missouri à toute éternité. Je tiens à ajouter aussi que le général Atchison s’est révélé aussi méprisable que tous les autres.

 

Il y a longtemps que nous essayons d’amener nos avocats à nous rédiger des pétitions à l’intention des juges suprêmes de cet État, mais ils ont absolument refusé. Nous avons examiné la loi et rédigé nous-mêmes les pétitions et nous avons obtenu d’abondantes preuves pour contrecarrer tous les témoignages portés contre nous, de sorte que si le juge suprême ne nous accorde pas notre liberté, c’est qu’il agit sans rai­son, contrairement à l’honneur, au témoignage, à la loi ou à la justice, uniquement pour plaire au diable, mais nous espérons quelque chose de mieux et nous sommes assurés qu’il ne s’écoulera pas beaucoup de temps que Dieu n’arrange notre cas de telle manière que nous serons mis en liberté et pourrons aller nous installer auprès des saints.

 

La sympathie des amis

 

Nous avons reçu des lettres hier soir — une d’Emma, une de Don C. Smith, et une de l’évêque Partridge — toutes dégageant un esprit de gentillesse et de consolation. Nous avons été très heureux de leur contenu. Il y avait longtemps que nous n’avions plus reçu d’informations; et quand nous avons eu ces lettres, elles ont été pour notre âme comme la brise qui rafraîchit, mais notre joie était mêlée de tristesse à cause des souffrances des saints pauvres et gravement maltraités. Et il est inutile que nous vous disions que les écluses de notre cœur se sont ouvertes et que nos yeux ont été une fontaine de larmes, mais ceux qui n’ont pas été enfermés entre les murs d’une prison sans raison ni provocation ne peuvent avoir qu’une faible idée de la douceur de la voix d’un ami; un seul signe d’amitié, de quelque source qu’il vienne, éveille et met en action tous les sentiments de sympathie; il ramène en un instant tout ce qui est passé, il saisit le présent avec l’avidité de l’éclair, il tend les bras vers le futur avec la férocité d’un tigre, il pousse l’esprit en arrière et en avant, d’une chose à l’autre, jusqu’à ce que finalement toute inimitié, toute méchanceté, et toute haine, et toutes les divergences, tous les malentendus et toutes les bévues du passé soient victorieu­sement abattus aux pieds de l’espérance; et quand le cœur est suffisamment contrit, la voix de l’inspiration s’y glisse et chuchote.

 

La valeur des épreuves

 

Mon fils, que la paix soit en ton âme! Ton adversité et tes afflictions ne seront que pour un peu de temps; et alors, si tu les supportes bien, Dieu t'exaltera en haut; tu triompheras de tous tes ennemis. Tes amis se tiennent à tes côtés, et ils t'accueilleront de nouveau, le cœur chaleureux et la main amicale. Tu n'es pas encore comme Job, tes amis ne te combattent pas et ne t'accusent pas de transgression comme ceux de Job; et ceux qui t'accusent de transgression, leurs espoirs s'évanouiront et leurs prévisions fondront comme la gelée blanche fond sous les rayons ardents du soleil levant. Et de plus, Dieu a étendu sa main et mis son sceau pour changer les temps et les moments et leur aveugler l'esprit, afin qu'ils ne comprennent pas ses œuvres merveilleuses, afin de les mettre également à l'épreuve et de les surprendre dans leurs artifices; et aussi afin que, puisque leur cœur est corrompu, les choses qu'ils sont disposés à infliger aux autres et qu'ils aiment voir les autres souffrir, s'abattent sur eux à l'extrême, afin qu'ils soient également déçus et que leurs espoirs soient brisés. Et que dans peu d'années ils soient, eux et leur postérité, balayés d'en dessous des cieux, dit Dieu, de sorte que pas un d'entre eux ne soit laissé pour se tenir près du mur. Maudits sont tous ceux qui lèveront le talon contre mes oints, dit le Seigneur, et crient qu'ils ont péché, alors qu'ils n'ont pas péché devant moi, dit le Seigneur, mais ont fait ce qui était convenable à mes yeux et que je leur avais commandé. Mais ceux qui crient: transgression! le font parce qu'ils sont serviteurs du péché et sont eux-mêmes les enfants de la désobéissance. Et ceux qui jurent faussement contre mes serviteurs, afin de les amener dans la servitude et la mort: malheur à eux! Parce qu'ils ont offensé mes petits, ils seront retranchés des ordonnances de ma maison. Leur corbeille ne sera pas remplie, leurs maisons et leurs granges périront, et ils seront eux-mêmes méprisés par ceux qui les ont flattés. Ils n'auront pas droit à la prêtrise, ni leur postérité après eux, de génération en génération. Il aurait mieux valu pour eux qu'on eût suspendu à leur cou une meule de moulin et qu'on les eût jetés au fond de la mer.

 

Malheur à tous ceux qui tourmentent mon peuple, le chassent, l'assassinent et témoignent contre lui, dit le Seigneur des armées. Une génération de vipères n'échappera pas à la damnation de l'enfer. Voici, mes yeux voient et connaissent toutes leurs œuvres, et j'ai en réserve un jugement rapide, en son temps, pour eux tous. Car un temps est désigné pour chaque homme, selon ce que seront ses œuvres.

 

Un peuple éprouvé

 

Et maintenant, frères bien-aimés, nous vous disons que puisque Dieu a dit qu’il vou­lait un peuple éprouvé, qu’il l’épurerait comme on épure l’or, nous pensons mainte­nant que cette fois il a choisi son propre creuset dans lequel nous avons été éprouvés; et nous pensons que si nous en sortons plus ou moins indemnes et en ayant gardé la foi, ce sera pour notre génération un signe tout à fait suffisant pour la laisser sans excuse; nous pensons aussi que ce sera une épreuve de notre foi égale à celle d’Abraham, et que les anciens n’auront pas de quoi se vanter plus que nous au jour du jugement pour avoir été appelés à passer par des afflictions plus terribles; que nous pesons autant dans la balance qu’eux; mais maintenant, après avoir subi un si grand sacrifice et avoir traversé une si longue période d’afflictions, nous avons l’as­surance qu’un bélier se fera bientôt prendre dans le buisson pour soulager les fils et les filles d’Abraham de leur grande anxiété et pour faire briller la lampe du salut sur leur visage, afin qu’ils persévèrent maintenant après s’être engagés si loin sur le chemin de la vie éternelle.

 

Un emplacement pour les saints

 

Maintenant, frères, en ce qui concerne les lieux qui serviront d’emplacement pour les saints, nous ne pouvons vous conseiller comme nous pourrions le faire si nous étions là avec vous; et pour ce qui est des choses qui ont été écrites jusqu’à présent, nous ne les considérions pas comme faisant force de loi, par conséquent nous disons une fois pour toutes que nous pensons que la meilleure chose à faire, tant que votre humble serviteur reste en servitude, c’est qu’une conférence générale des autorités les plus fidèles et les plus respectables de l’Église règle les affaires générales de l’Église qu’il est nécessaire de traiter et que l’on peut dresser le procès-verbal de ces décisions et le transmettre de temps en temps à votre humble serviteur; et si la parole du Seigneur y apporte des corrections, celles-ci seront volontiers transmises, et votre humble serviteur approuvera tout ce qui est acceptable à Dieu. Si nous avons pro­posé quoi que ce soit ou cité des noms autrement que par commandement, ou ainsi dit le Seigneur, nous ne considérons pas que cela fait force de loi; c’est pourquoi no­tre cœur ne sera pas affligé si on prend d’autres dispositions. Néanmoins nous vous recommandons de faire attention à l’ambition, à l’esprit qui a souvent poussé des hommes à faire des discours déloyaux et incité l’Église à rejeter des conseils plus modérés et a finalement contribué à attirer la mort et l’affliction sur l’Église.

 

Prendre garde à l’orgueil

 

Nous ajouterons: prenez garde à l’orgueil aussi; car le sage l’a bien dit, et c’est véri­dique, que l’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute. En outre, l’ap­parence extérieure n’est pas toujours un critère permettant de juger nos semblables; mais les lèvres trahissent les pensées hautaines et arrogantes du cœur; qu’il soit jugé par ses paroles et par ses actes. La flatterie est aussi un poison mortel. La réprimande franche et directe incite l’homme bon à l’émulation; et lorsque les difficultés vien­dront, il sera votre meilleur ami; mais d’autre part, elle fera sortir toutes les corrup­tions des cœurs corrompus, et le mensonge et le venin des aspics est sous leur langue; et ils font jeter en prison ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils les veulent hors de leur chemin.

 

Prenez garde à l’imagination fantasque, fleurie et enflammée, car les choses de Dieu ont une profonde importance; il n’y a que le temps, l’expérience et des pensées soi­gneuses, réfléchies et solennelles qui peuvent les trouver. Ton esprit, ô homme, si tu veux conduire une âme au salut, doit s’élever aussi haut que les extrémités des cieux et scruter et contempler l’abîme le plus ténébreux et la vaste étendue de l’éternité: tu dois communier avec Dieu. Comme les pensées de Dieu sont plus dignes et plus no­bles que l’imagination vaine du cœur humain! Il n’y a que les insensés qui se jouent de l’âme des hommes.

 

Comme ils ont été vains et frivoles, notre esprit, nos conférences, nos conseils, nos réunions, nos conversations privées aussi bien que publiques: trop bas, trop mes­quins, trop vulgaires, trop condescendants pour la personnalité empreinte de di­gnité que doivent posséder ceux qui sont appelés et élus de Dieu, selon les desseins de sa volonté dès avant la fondation du monde! Nous sommes appelés à détenir les clefs du mystère des choses qui ont été gardées secrètes depuis la fondation du monde jusqu’à maintenant. Certains ont goûté un peu de ces choses, dont beaucoup seront déversées du ciel sur la tête d’enfants à la mamelle; oui, sur ceux qui sont fai­bles, obscurs et méprisés sur la terre. Nous vous supplions donc, frères, d’avoir de la patience pour ceux qui ne se sentent pas plus dignes que vous-mêmes tandis que nous nous exhortons mutuellement pour nous réformer tous, jeunes et vieux, ensei­gnants et enseignés, grands et petits, riches et pauvres, esclaves et libres, hommes et femmes; que l’honnêteté, la sobriété, la franchise, le sérieux, la vertu, la pureté, l’humilité et la simplicité couronnent notre tête en tous lieux; et finalement deve­nons comme de petits enfants, sans malice, sans ruse ni hypocrisie.

 

La révélation de la vérité éternelle

 

Et maintenant, frères, après vos tribulations, si vous faites cela et priez toujours avec ferveur et avez foi aux yeux de Dieu, [Dieu vous donnera, par son Esprit-Saint, oui, par le don ineffable du Saint-Esprit, une connaissance qui n'a pas été révélée depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, dont nos ancêtres ont attendu avec une vive impatience qu'elle soit révélée dans les derniers temps, à propos de laquelle les anges attiraient leur attention sur le fait qu'elle était tenue en réserve pour la plénitude de leur gloire; un temps à venir dans lequel rien ne sera retenu, qu'il y ait un seul Dieu ou de nombreux dieux, ils seront manifestés. Tous les trônes et les dominations, les principautés et les puissances seront révélés et conférés à tous ceux qui ont persévéré vaillamment pour l'Évangile de Jésus-Christ. Et il sera révélé également si des limites ont été fixées aux cieux ou aux mers, ou à la terre sèche ou au soleil, à la lune ou aux étoiles; tous les temps de leurs révolutions, tous les jours, mois et années qui leur ont été désignés, et tous les jours de leurs jours, mois et années, et toutes leurs gloires, lois et temps fixés seront révélés dans les jours de la dispensation de la plénitude des temps, selon ce qui a été décrété au sein du conseil du Dieu éternel de tous les autres dieux avant que ce monde fût, qui serait réservé pour l'achèvement et la fin de celui-ci, lorsque tous les hommes entreront en sa présence éternelle et dans son repos immortel.]

 

L’ignorance retarde l’Église

 

Mais qu’il me soit permis de vous dire, frères, que l’ignorance, la superstition et le sectarisme, apparaissant là où il ne faudrait pas, s’opposent souvent à la prospérité de notre Église, comme le torrent de pluie venu des montagnes qui inonde le ruis­seau le plus pur et le plus cristallin de boue, de saleté et d’impureté et obscurcit tout ce qui était clair auparavant et tout déferle en un déluge généralisé; mais le temps survit à la marée; et même si nous sommes culbutés pour le moment dans la fange du raz de marée, il se peut bien qu’avec le temps la prochaine lame nous amène à la source claire comme le cristal et pure comme la neige tandis que la saleté, les débris et les déchets restent en arrière et sont expulsés en chemin.

 

On ne peut arrêter la main du Seigneur

 

[Combien de temps des eaux qui coulent peuvent-elles rester impures? Quel pouvoir arrêtera les cieux? L'homme pourrait tout aussi bien étendre son bras chétif pour arrêter le Missouri dans son cours fixé ou le faire remonter à sa source qu'empêcher le Tout-Puissant de déverser la connaissance du haut des cieux sur la tête des saints des derniers jours.]

 

Qu’est-ce que Boggs ou sa bande d’assassins si ce n’est des saules murmurant sur le rivage pour retenir les débris de bois? Autant essayer de prétendre que l’eau n’est pas eau, parce que les torrents de montagne précipitent en bas de la boue et trou­blent le ruisseau cristallin, bien qu’après ils le rendent plus pur qu’avant, ou que le feu n’est pas le feu, parce qu’on peut l’éteindre en y déversant de l’eau, que de dire que notre cause est perdue parce que des renégats, des menteurs, des prêtres, des vo­leurs et des assassins qui sont tous les uns autant que les autres accrochés avec téna­cité à leur artisanat et à leurs croyances, ont déversé, du haut de leur méchanceté spi­rituelle qu’ils exercent en haut lieu, et depuis leurs bastions du diable, un déluge de terre, de boue et de saleté et vomissent sur notre tête.

 

Non! À Dieu ne plaise. L’enfer peut déverser sa fureur comme la lave brûlante du Vésuve ou de l’Etna, ou de la plus terrible des montagnes crachant le feu; et cepen­dant le «mormonisme» résistera. L’eau, le feu, la vérité et Dieu sont tous des réali­tés. La vérité, c’est le «mormonisme». Dieu en est l’Auteur. Il est notre bouclier. C’est par lui que nous sommes nés. C’est par sa voix que nous avons été appelés à une dispensation de son Évangile au début de la plénitude des temps. C’est par lui que nous avons reçu le Livre de Mormon et c’est par lui que nous demeurons à ce jour; et c’est par lui que nous resterons si c’est pour notre gloire; et en son nom tout-puis­sant, nous sommes décidés, comme de bons soldats, à supporter les épreuves jusqu’à la fin.

 

Mais, frères, nous continuerons nos réflexions dans notre prochaine épître. Vous apprendrez d’ici à ce que vous ayez lu ceci, et si vous ne l’apprenez pas, vous pourrez l’apprendre, que les murs et les fers, les portes et les gonds grinçants, les gardes, les geôliers à moitié morts de terreur, ricanant comme des esprits de damnés, de peur qu’un innocent ne fuie pour mettre en lumière les actes condamnables d’une popu­lace meurtrière, sont de nature à donner à l’âme de l’honnête homme le sentiment qu’elle est plus forte que les puissances de l’enfer.

 

Mais nous devons mettre fin à notre épître. Nous envoyons nos respects aux pères et aux mères, aux épouses et aux enfants, aux frères et aux sœurs; ils font l’objet de nos souvenirs les plus sacrés.

 

Nous voudrions être informés sur frère Rigdon; s’il ne nous a pas oubliés, cela ne nous a pas été signifié par sa lettre. Frère George W. Robinson aussi; et frère Ca­hoon, nous nous souvenons de lui, mais nous aimerions lui rafraîchir un peu la mé­moire à propos de la fable de l’ours et des deux amis qui avaient convenu entre eux de se défendre mutuellement. Et il ne serait peut-être pas inopportun de citer l’oncle John [Smith] et divers autres. Un mot de consolation et une bénédiction seraient les bienvenus de qui que ce soit tandis que l’ours chuchote de si près dans nos oreilles. Mais nous sommes prêts à excuser absolument tout le monde, oui d’autant plus quand nous voyons que nous sommes entre les mains de personnes qui sont pires qu’un ours, car l’ours ne s’acharnerait pas sur un cadavre.

 

Nos respects, notre amour et notre amitié à tous les saints vertueux. Nous sommes vos frères et compagnons de souffrance et prisonniers de Jésus-Christ pour l’amour de l’Évangile et pour l’espérance de gloire qui est en nous. Amen.

 

Suite des réflexions

 

Nous continuons à proposer nos réflexions à l’évêque Partridge et à l’Église de Jé­sus-Christ des Saints des Derniers Jours que nous aimons d’un amour fervent et que nous avons toujours à l’esprit dans toutes nos prières adressées au trône de Dieu. Nous avons toujours le sentiment très fort que l’Église ferait bien de s’assurer le contrat pour le terrain qui lui est proposé par M. Isaac Galland et d’entretenir les sentiments amicaux de ce monsieur dans la mesure où il se révèle être homme d’honneur et ami de l’humanité, ainsi que Isaac Van Allen Esq., procureur général du territoire de l’Iowa, et du gouverneur Lucas pour le cas où la providence de Dieu pourrait les inciter à faire du bien à son peuple. Nous pensons vraiment, si notre ju­gement est correct, que ce genre d’esprit se dégage de la lettre de M. Galland. Nous vous recommandons de prier avec ferveur pour tous ceux qui manifestent si peu de compassion que ce soit pour les enfants de Dieu dans la souffrance.

 

Nous pensons que l’inspecteur des États-Unis pour le territoire de l’Iowa peut faire beaucoup de bien à l’Église si c’est la volonté de Dieu à cet égard; et nous devons montrer que nos reins sont ceints de la justice.

 

Préparatifs en vue de la colère de Dieu

 

Notre esprit est profondément pénétré du sentiment que les saints devraient se saisir de toute porte qui paraît s’ouvrir à eux pour prendre pied sur la terre, et qu’ils doi­vent faire tous les préparatifs qui sont en leur pouvoir en vue des orages terribles qui se rassemblent maintenant dans les cieux, «un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuées et de brouillards», comme le disent les prophètes, qui ne peut plus beaucoup tarder maintenant, car il nous semble entendre chuchoter que les anges du ciel à qui a été confiée la responsabilité dans ce domaine pour les derniers jours, se sont consultés; et parmi toutes les affaires générales qui doivent être traitées dans leur honorable conseil, ils ont pris connaissance du témoignage de ceux qui ont été assassinés à Haun’s Mill et aussi de ceux qui ont été martyrisés avec David W. Pat­ten et ailleurs et ont peut-être pris des décisions en faveur des saints et de ceux qui ont été appelés à souffrir sans raison.

 

Ces décisions seront communiquées en temps voulu et le conseil prendra en considé­ration toutes ces choses qui offensent.

 

Nous avons le désir fervent que, dans vos conférences générales, on discute de tout avec beaucoup de soin et de bienséance de peur d’affliger le Saint-Esprit qui sera dé­versé en tout temps sur votre tête lorsque vous êtes animés des principes de justice qui sont en accord avec la volonté de Dieu, avez les sentiments qui conviennent les uns envers les autres et veillez soigneusement à vous souvenir de ceux qui sont dans la servitude, ont le cœur lourd et sont profondément affligés à cause de vous. Et s’il y en a parmi vous qui aspirent à leur propre gloire et recherchent leur propre opulence pendant que leurs frères gémissent dans la pauvreté et sont cruellement éprouvés et tentés, ils ne peuvent recevoir le bénéfice de l’intercession du Saint-Esprit qui inter­cède pour nous jour et nuit par des soupirs inexprimables.

 

Nous devrions en tout temps veiller avec grand soin à ce qu’un tel orgueil n’ait jamais de place dans notre cœur, mais nous laisser attirer par ce qui est humble et supporter avec longanimité les faiblesses de ceux qui ne le sont pas.

 

Il  y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus

 

[Voici, il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. Et pourquoi ne sont-ils pas élus? Parce que leur cœur se porte tellement vers les choses de ce monde et aspire tant aux honneurs des hommes, qu'ils n'apprennent pas cette grande leçon: que les droits de la prêtrise sont inséparablement liés aux pouvoirs du ciel et que les pouvoirs du ciel ne peuvent être maîtrisés ou utilisés que selon les principes de la justice. Il est vrai qu'ils peuvent nous être conférés, mais lorsque nous entreprenons de couvrir nos péchés ou d'assouvir notre orgueil, notre vaine ambition, ou d'exercer, avec quelque degré d'injustice que ce soit, une emprise, une domination ou une contrainte sur l'âme des enfants des hommes, voici, les cieux se retirent; l'Esprit du Seigneur est attristé, et lorsqu'il est retiré, c'est la fin de la prêtrise ou de l'autorité de cet homme. Voici, avant qu'il s'en aperçoive, il est laissé à lui-même pour regimber contre les aiguillons, persécuter les saints et combattre Dieu.

 

Nous avons appris par triste expérience qu'il est de la nature et des dispositions de presque tous les hommes de commencer à exercer une domination injuste aussitôt qu'ils reçoivent un peu d'autorité ou qu'ils croient en avoir. C'est pour cela que beaucoup sont appelés, mais peu sont élus.

 

La prêtrise est douce et longanime

 

Aucun pouvoir, aucune influence ne peuvent ou ne devraient être exercés en vertu de la prêtrise autrement que par la persuasion, par la longanimité, par la gentillesse et la douceur, et par l'amour sincère, par la bonté et la connaissance pure qui épanouiront considérablement l'âme sans hypocrisie et sans fausseté — réprimandant avec rigueur en temps opportun, sous l'inspiration du Saint-Esprit; et faisant preuve ensuite d'un redoublement d'amour envers celui que tu as réprimandé, de peur qu'il ne te considère comme son ennemi; afin qu'il sache que ta fidélité est plus forte que les liens de la mort. Que tes entrailles soient également remplies de charité envers tous les hommes et envers les frères en la foi, et que la vertu orne sans cesse tes pensées; alors ton assurance deviendra grande en la présence de Dieu, et la doctrine de la prêtrise se distillera sur ton âme comme la rosée des cieux. Le Saint-Esprit sera ton compagnon constant et ton sceptre, un sceptre immuable de justice et de vérité; et ta domination sera une domination éternelle et, sans moyens de contrainte, elle affluera vers toi pour toujours et à jamais.]

 

[Les extrémités de la terre s'informeront de ton nom, les insensés te tourneront en dérision, et l'enfer fera rage contre toi, tandis que ceux qui ont le cœur pur, les sages, les nobles et les vertueux chercheront constamment les conseils, l'autorité et les bénédictions de tes mains. Et ton peuple ne se tournera jamais contre toi à cause du témoignage de traîtres. Et bien que leur influence te cause des ennuis et te jette derrière les barreaux et les murs, on te tiendra en honneur; encore un tout petit peu de temps, et, à cause de ta justice, ta voix sera plus terrible au milieu de tes ennemis que le lion féroce; et ton Dieu se tiendra à tes côtés, pour toujours et à jamais.

 

L’expérience par la souffrance

 

Si tu es appelé à traverser des tribulations, si tu es en péril parmi de faux frères, si tu es en péril parmi des brigands, si tu es en péril sur terre ou sur mer, si tu es victime de toutes sortes de fausses accusations, si tes ennemis s'abattent sur toi, s'ils t'arrachent à la compagnie de ton père, de ta mère, de tes frères et de tes sœurs; et si tes ennemis t'arrachent à la pointe de l'épée du sein de ta femme et de tes enfants, et que ton fils aîné, bien que n'ayant que six ans, s'accroche à tes vêtements et dise: Mon père, mon père, pourquoi ne peux-tu rester avec nous? Ô mon père, que vont faire ces hommes de toi? Et si on te l'arrache alors par l'épée, que tu es traîné en prison, et que tes ennemis rôdent autour de toi comme des loups assoiffés du sang de l'agneau; et si tu dois être jeté dans la fosse, ou entre les mains d'assassins, et que la peine de mort soit passée sur toi; si tu es jeté dans l'abîme, si les vagues houleuses conspirent contre toi, si des vents féroces deviennent tes ennemis, si les cieux s'enténèbrent et que tous les éléments s'unissent pour te barrer la route, et par-dessus tout si la gueule même de l'enfer ouvre ses mâchoires béantes pour t'engloutir, sache, mon fils, que toutes ces choses te donneront de l'expérience et seront pour ton bien. Le Fils de l'Homme est descendu plus bas que tout cela. Es-tu plus grand que lui?

 

Le rassemblement des saints

 

Maintiens-toi donc sur ta route, et la prêtrise restera avec toi; car leurs limites sont fixées, ils ne peuvent pas passer. Tes jours sont connus et tes années ne seront pas diminuées; c'est pourquoi, ne crains pas ce que l'homme peut faire, car Dieu sera avec toi pour toujours et à jamais.

 

Je voudrais maintenant, frères, je voudrais que la conférence envisage le sujet sui­vant. Le conseil ou les conférences doivent bien comprendre qu’il est de sagesse que nos frères dispersés au dehors, qui ont compris l’esprit du rassemblement, rallient les lieux de refuge ou de sûreté que Dieu leur ouvrira entre Kirtland et Far West. Ceux de l’Est et de l’Ouest et des pays lointains, qu’ils se rassemblent quelque part entre ces deux frontières dans les lieux les plus sûrs et les plus tranquilles qu’ils peuvent trouver; que ce soit là l’arrangement actuel jusqu’à ce que Dieu nous ouvre de meil­leures possibilités à examiner.

 

En outre, nous proposons aussi que le conseil examine le point suivant: il ne faut pas que des groupes importants s’organisent sur le principe de la mise des biens en fonds commun ou de grosses sociétés commerciales jusqu’à ce que le Seigneur nous le si­gnifie de la manière appropriée, car cela ouvre un champ d’action terrible aux cupi­des, aux indolents et à ceux dont le cœur est corrompu, pour exploiter les innocents, les vertueux et les honnêtes.

 

Nous avons des raisons de croire que beaucoup de choses ont été introduites parmi les saints avant que Dieu ne leur ait annoncé que le moment était venu; et bien que les principes et les plans aient pu être bons, néanmoins des hommes ambitieux ou, en d’autres termes, des hommes qui n’étaient pas entourés de l’esprit de piété, ont peut-être entrepris de manipuler des outils tranchants. Les enfants, vous le savez, aiment les outils alors qu’ils ne sont pas encore capables de les utiliser.

 

Mais le temps et l’expérience sont les seuls remèdes sûrs contre de tels maux. Il y a beaucoup d’instructeurs, mais peut-être pas beaucoup de pères. Des temps viennent ou Dieu désignera beaucoup de choses qui sont nécessaires au bien-être des saints; mais le moment n’est pas encore venu, mais viendra dès qu’on leur aura fait de la place et qu’on sera prêts à les recevoir.

 

Recueillir les faux bruits

 

[Et de plus, nous soumettons à votre considération qu'il serait opportun que tous les saints rassemblent des informations sur tous les faits, les souffrances et les mauvais traitements que leur a infligés la population de cet État; et aussi sur tous les biens et sur le montant des dommages qui ont été subis, les outrages tant à la réputation qu'aux personnes, ainsi qu'aux biens fonciers; et aussi les noms de toutes les personnes qui ont pris part à leurs oppressions, dans la mesure où ils peuvent s'en saisir et les trouver. Et l'on pourrait désigner un comité pour découvrir toutes ces choses et recueillir les déclarations et les attestations sous serment, et aussi pour réunir les publications diffamatoires qui sont en circulation, et toutes celles qui se trouvent dans les magazines et dans les encyclopédies et toutes les histoires diffamatoires qui sont publiées, qui sont écrites, et par qui, et présenter tout cet enchaînement de gredineries diaboliques et les actes abominables et meurtriers qui ont été pratiqués sur ce peuple, afin que non seulement nous les publiions au monde entier, mais que nous les présentions dans toute leur couleur ténébreuse et infernale aux chefs du gouvernement comme le dernier effort que notre Père céleste nous ordonne de faire avant que nous puissions pleinement et complètement réclamer cette promesse qui le fera sortir de sa cachette; et aussi afin que la nation tout entière soit laissée sans excuse avant qu'il puisse envoyer le pouvoir de son bras puissant.

 

Un devoir vis-à-vis des femmes et des enfants

 

C'est un devoir impérieux que nous avons vis-à-vis de Dieu, des anges, parmi lesquels nous serons amenés à nous trouver, et aussi de nous-mêmes, de nos femmes et de nos enfants qui ont été courbés de chagrin, de tristesse et de souci sous la main exécrable du meurtre, de la tyrannie et de l'oppression, soutenue, poussée et maintenue par l'influence de cet esprit qui a si fortement rivé dans le cœur des enfants les croyances des pères, lesquels ont hérité de mensonges, qui a rempli le monde de confusion, est devenu de plus en plus fort et est maintenant la source même de toute corruption, et la terre entière gémit sous le poids de son iniquité.

 

C'est un joug de fer, c'est un lien puissant; ce sont les menottes, les chaînes, les fers et les entraves mêmes de l'enfer.

 

C'est pourquoi, c'est un devoir impérieux que nous avons, non seulement vis-à-vis de nos femmes et de nos enfants, mais vis-à-vis des veuves et des orphelins, dont les maris et les pères ont été assassinés sous sa main de fer; lesquels actes noirs et ténébreux suffisent à faire frémir l'enfer lui-même, à le rendre pâle et frappé d'effroi et à faire trembler et paralyser les mains du diable lui-même. Et c'est aussi un devoir impérieux que nous avons vis-à-vis de toute la génération montante et de tous ceux qui ont le cœur pur — car il y en a encore beaucoup sur la terre, parmi toutes les sectes, tous les partis et toutes les confessions, qui sont aveuglés par la tromperie des hommes et leur ruse dans les moyens de séduction et qui ne sont empêchés d'accéder à la vérité que parce qu'ils ne savent pas où la trouver — c'est donc un devoir impérieux que nous avons de consacrer toute notre vie à mettre au jour toutes les choses cachées des ténèbres que nous connaissons; et elles sont réellement manifestées des cieux.

 

Il faut donc s'en occuper avec la plus grande diligence. Que nul ne les considère comme de petites choses, car beaucoup de choses qui ont trait aux saints, et qui sont encore dans l'avenir, en dépendent. Vous savez, frères, que pendant une tempête un très grand bateau tire très avantageusement parti du très petit gouvernail qui le maintient face au vent et aux vagues.

 

C'est pourquoi, frères tendrement aimés, faisons de bon gré tout ce qui est en notre pouvoir; alors nous pourrons nous tenir là avec la plus grande assurance pour voir le salut de Dieu, et voir son bras se révéler.]

 

Mise en garde contre les sociétés secrètes

 

Et de plus je voudrais encore vous faire remarquer qu’il ne convient pas d’organiser des groupes ou des compagnies, par alliance ou serments, par châtiments ou obliga­tion du secret; mais que notre expérience et nos souffrances passées dues à la mé­chanceté du Dr Avard suffisent et que notre alliance soit celle de l’Alliance éternelle contenue dans l’Écriture Sainte et les choses que Dieu nous a révélées. L’amitié pure est toujours affaiblie dès l’instant où vous entreprenez de la renforcer par des ser­ments assortis de châtiments et par le secret.

 

Votre humble serviteur, vos humbles serviteurs ont l’intention de désapprouver do­rénavant tout ce qui n’est pas en accord avec la plénitude de l’Évangile de Jésus-Christ et n’est pas d’une nature ouverte, franche et droite. Ils ne se tairont pas — comme ils l’ont fait dans le passé quand ils voient l’iniquité commencer à lever la tête — par peur des traîtres ou des conséquences qui en résulteront s’ils réprimandent ceux qui s’introduisent et se glissent furtivement à l’intérieur, afin d’obtenir quelque chose qui leur permettra de détruire le troupeau. Nous croyons que l’expérience passée des saints a été suffisante, que dorénavant ils seront toujours prêts à obéir à la vérité sans admirer les personnes par motif d’intérêt. Il faut que nous soyons conscients de ce genre de choses; et nous devrions toujours être conscients des pré­jugés qui se présentent parfois d’une manière si étrange et cadrent si bien avec la na­ture humaine, à l’encontre de nos amis, de nos voisins et de nos frères du monde qui décident de ne pas être d’accord avec notre opinion en matière de foi. Notre religion est entre notre Dieu et nous. Leur religion est entre leur Dieu et eux.

 

Il y a un amour venant de Dieu qu’il faut manifester à l’égard de ceux de notre foi, qui marchent dans la droiture, qui est d’un genre bien particulier, mais il est sans pré­jugés; il donne aussi de la perspective à l’esprit, ce qui nous permet de nous com­porter avec une plus grande libéralité vis-à-vis de tous ceux qui ne sont pas de notre foi que celle qu’ils utilisent entre eux. Ces principes sont plus proches de l’Esprit de Dieu, parce qu’ils sont comme Dieu, ou divins.

 

Le principe de la liberté religieuse

 

Voici également un principe qui doit inévitablement nous préoccuper, ceci en com­mun avec tous les hommes, en ce qui concerne des choses telles que les gouverne­ments et les lois, et les règlements relatifs aux affaires civiles de la vie. Ce principe garantit à tous les partis, sectes et confessions et catégories de religion des droits égaux, cohérents et inaliénables; ce sont des choses qui ont trait à cette vie; c’est pourquoi cela intéresse tout le monde; cela constitue nos responsabilités l’un vis-à-vis de l’autre dans le domaine des choses corruptibles, tandis que les précédents principes ne détruisent pas le dernier, mais nous lient avec plus de force les uns aux autres et nous donnent des responsabilités non seulement les uns vis-à-vis des au­tres, mais aussi vis-à-vis de Dieu. Nous disons donc que la Constitution des États­-Unis est un étendard glorieux, est basée sur la sagesse de Dieu. C’est une bannière céleste; elle est pour tous ceux qui ont la chance de goûter aux bienfaits de la liberté, comme l’ombre protectrice et les eaux rafraîchissantes d’un grand rocher dans une terre assoiffée et lasse. C’est comme un grand arbre sous les branches duquel les hommes venus de toutes parts peuvent être protégés des rayons brûlants du soleil. Nous, frères, nous sommes privés de la protection de ses merveilleux principes par la cruauté du cruel, par ceux qui ne recherchent que le temps présent, une pâture comme les animaux des champs, uniquement pour se satisfaire et oublient que les «mormons», aussi bien que les presbytériens et ceux de toutes les autres catégories et espèces ont des droits égaux à prendre des fruits du grand arbre de notre liberté nationale. Mais bien que nous voyions ce que nous voyons, ressentions ce que nous ressentons et sachions ce que nous savons, néanmoins ce fruit n’est pas moins pré­cieux ni moins délicieux à notre goût; on ne peut pas nous sevrer du lait ni nous chas­ser du sein; nous ne nierons pas non plus notre religion à cause de la main de l’op­pression, mais nous tiendrons fermes jusqu’à la mort.

 

Nous disons que Dieu est vrai, que la Constitution des États-Unis est vraie, que la Bible est vraie, que le Livre de Mormon est vrai, que le Livre des Alliances est vrai, que le Christ est vrai, que le ministère d’anges envoyés de Dieu est vrai et que nous savons que nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme; une consolation que nos oppres­seurs ne pourront pas ressentir lorsque le sort ou le destin posera sur eux sa main de fer comme il l’a posée sur nous. Maintenant nous le demandons: qu’est-ce que l’homme? Souvenez-vous, frères, que le temps et le sort arrivent à tous les hommes. Nous poursuivrons nos réflexions dans notre prochaine lettre.

 

Nous, les soussignés, sommes vos amis sincères et vos frères dans les liens de l’Évangile éternel, prisonniers de Jésus-Christ, pour l’amour de l’Évangile et des saints. Nous prononçons les bénédictions du ciel sur la tête des saints qui cherchent à servir Dieu sans partage, au nom de Jésus-Christ. Amen.

 

Joseph Smith, fils

Hyrum Smith

Lyman Wight

Caleb Baldwin

Alexander McRae

— H. C. 3:289—305.

 

Instructions du prophète sur diverses doctrines

 

La foi vient de ce qu’on entend la parole de Dieu par le témoignage des serviteurs de Dieu; ce témoignage s’accompagne toujours de l’esprit de prophétie et de révéla­tion.

 

La repentance est une chose que l’on ne peut pas prendre à la légère tous les jours. La transgression quotidienne et le repentir quotidienne ne sont pas ce qui plaît aux yeux de Dieu.

 

Le baptême est une sainte ordonnance qui prépare à recevoir le Saint-Esprit; c’est là le canal et la voie par lesquels sera administré le Saint-Esprit.

 

Le don du Saint-Esprit par l’imposition des mains ne peut se recevoir en vertu d’au­cun autre principe que celui de la justice, car si l’on ne se soumet pas aux prémices, il est inutile, mais se retire.

 

Les langues ont été données dans le but de prêcher parmi ceux dont on ne comprend pas la langue, comme le jour de la Pentecôte, etc., et il n’est pas nécessaire que l’on enseigne particulièrement le don des langues à l’Église, car quiconque a le Saint-Es­prit peut parler des choses de Dieu dans sa propre langue aussi bien que parler dans une autre; car la foi ne vient pas des signes, mais de ce que l’on entend la parole de Dieu.

 

Les doctrines de la résurrection et de l’élection

 

Il est nécessaire de prêcher, parmi les premiers principes de l’Évangile de Jésus-Christ, les doctrines de la résurrection des morts et du jugement éternel.

 

La doctrine de l’Élection. Pierre nous exhorte à affermir notre vocation et notre élection. C’est là le pouvoir de scellement dont parle Paul ailleurs.

 

«13. En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été pro­mis,

 

«14. Lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis, à la louange de sa gloire.» — Éphésiens, chapitre un.

 

Ce principe devrait être enseigné (au moment voulu), car Dieu n’a rien révélé à Jo­seph qu’il ne révélera aux Douze, et même le moindre des saints peut tout savoir aussi vite qu’il est capable de le supporter, car le jour viendra où aucun n’enseignera plus son concitoyen, en disant: Connais le Seigneur! Car tous (ceux qui resteront) le connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand d’entre eux. Comment cela se fera-t-il? Cela se fera par ce pouvoir de scellement et par l’autre Consolateur dont il est parlé, qui sera manifesté par révélation.

 

Les deux Consolateurs

 

Il y a deux Consolateurs qui sont mentionnés. L’un est le Saint-Esprit, celui-là même qui fut donné le jour de la Pentecôte, et que tous les saints reçoivent après la foi, le repentir et le baptême. Ce premier Consolateur ou Saint-Esprit n’a pas d’autre effet que l’intelligence pure. Il est plus puissant à élargir l’esprit, à illuminer l’intelli­gence et à remplir de connaissance présente l’intellect d’un homme qui est de la pos­térité littérale d’Abraham, que de quelqu’un qui est Gentil, même si cela n’a pas la moitié autant d’effet visible sur le corps; car lorsque le Saint-Esprit tombe sur quelqu’un de la postérité littérale d’Abraham, il est calme et serein; et son âme et son corps tout entiers sont seulement animés par l’esprit pur de l’intelligence; tandis que l’effet du Saint-Esprit sur un Gentil est de purifier le vieux sang et de faire de lui un membre véritable de la postérité d’Abraham. Celui qui n’a rien du sang d’Abra­ham (par nature) doit recevoir une création nouvelle du Saint-Esprit. Dans ce cas, l’effet sur le corps peut être plus puissant et être visible à l’œil que sur un Israélite, tandis que l’Israélite pourrait au départ être loin en avant sur le Gentil en intelli­gence pure.

 

Le deuxième Consolateur

 

L’autre Consolateur dont il est parlé est l’objet d’un grand intérêt et il n’y en a peut-être que peu dans notre génération qui le comprennent. Lorsqu’une personne a foi au Christ, se repent de ses péchés, est baptisée pour la rémission de ses péchés et re­çoit le Saint-Esprit (par l’imposition des mains), ce qui est le premier Consolateur, qu’elle continue à s’humilier devant Dieu, ayant faim et soif de justice, et vivant se­lon toute parole de Dieu, et le Seigneur lui dira bientôt: Mon fils, tu seras exalté. Lorsque le Seigneur l’aura totalement mis à l’épreuve et constatera que l’homme est décidé à le servir à tout prix, alors l’homme verra affermies sa vocation et son élec­tion, alors il aura le droit sacré de recevoir l’autre Consolateur que le Seigneur a promis aux saints comme le rapporte le témoignage de saint Jean, au quatorzième chapitre, du douzième au vingt-septième versets.

Notez les versets 16, 17, 18, 21, 23:

 

«16. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous,

 

«17. L’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point, et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.

 

«18. Je ne vous laisserai pas orphelins. Je viendrai à vous ...

 

«21. Celui qui aime mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui.

 

«23. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous vien­drons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.»

 

Or quel est cet autre Consolateur? Ce n’est ni plus ni moins que le Seigneur Jésus-Christ lui-même; et c’est cela le fond de l’affaire: que quand quelqu’un reçoit ce der­nier Consolateur, il aura la personne de Jésus-Christ pour s’occuper de lui, ou lui ap­paraître de temps en temps, et il lui manifestera même le Père, et ils feront leur de­meure chez lui, les visions des cieux lui seront ouvertes, le Seigneur l’instruira face à face et il pourra avoir la connaissance parfaite des mystères du royaume de Dieu; et tels sont l’état et le lieu auxquels arrivaient les saints d’autrefois lorsqu’ils avaient d’aussi merveilleuses visions: Ésaïe, Ézéchiel, Jean sur l’île de Patmos, saint Paul dans les trois cieux, et tous les saints qui étaient en communion avec l’assemblée gé­nérale et l’Église du Premier-né.

 

L’Esprit de révélation

 

L’Esprit de révélation est lié à ces bénédictions. On peut en profiter en faisant atten­tion au premier signe de l’Esprit de révélation; par exemple, lorsque vous sentez l’in­telligence pure couler en vous, elle peut vous donner des inspirations soudaines, de sorte qu’en le remarquant vous pouvez le voir s’accomplir le même jour ou bientôt; (c’est-à-dire) les choses qui ont été présentées à votre esprit par l’Esprit de Dieu se réaliseront, et ainsi en apprenant l’Esprit de Dieu et en le comprenant, vous pouvez progresser dans le principe de la révélation jusqu’à ce que vous deveniez parfaits en Christ Jésus.

 

L’évangéliste

 

L’évangéliste est un patriarche, c’est-à-dire l’aîné du sang de Joseph ou de la posté­rité d’Abraham. Partout où l’Église du Christ est établie sur la terre, il doit y avoir un patriarche pour le bénéfice de la postérité des saints, comme il en fut de Jacob qui donna sa bénédiction patriarcale à ses fils, etc. (27 juin 1839). — H. C. 3:379—381.

 


 


[1] Vu les violentes persécutions qu’elle subissait pendant cette période du Missouri, l’Église accepta cette déclaration, puisque entre autres choses le prophète et des membres de l’Église étaient accusés de trahison à l’égard du gouvernement de l’Etat et du pays. La déclaration sui­vante expose donc les sentiments des saints en tant que citoyens américains à l’égard de leur fi­délité vis-à-vis des Etats-Unis et de leurs institutions.

[2] Cette déclaration du prophète est en accord avec la décision prise par le grand conseil de l’Église peu après son organisation en février 1834. Lors d’une des toutes premières réunions de ce conseil, que présidait la présidence de l’Église, la mesure suivante fut prise: La question fut posée de savoir «si la désobéissance à la Parole de sagesse était une transgression suffisante pour priver un membre officiel du droit de détenir un office dans l’Église lorsqu’elle lui a été suffisamment enseignée?» Après discussion abondante et approfondie, Joseph Smith le pro­phète rendit la décision suivante qui fut unanimement acceptée par le conseil: «Aucun membre officiel de notre Église n’est digne de détenir un office une fois que la Parole de sagesse lui a été convenablement enseignée et que lui, le membre officiel, néglige de s’y conformer et d’y obéir.»

[3] On croit généralement dans le monde d’aujourd’hui qu’avant l’époque de Colomb, de Gali­lée et de Copernic, tous les anciens pensaient que la terre était plate et était le centre de l’uni­vers. Nous savons, grâce aux Écritures et plus particulièrement à celles qui nous ont été don­nées dans notre dispensation, que les peuples de l’antiquité, quand ils étaient guidés par l’Esprit du Seigneur, avaient la véritable conception de l’univers. Le Seigneur révéla de grandes vé­rités à Abraham concernant les corps célestes, leurs révolutions, leurs temps et leurs moments, et le prophète Joseph Smith les publia avant que les astronomes modernes ne connussent ces faits. Nous apprenons dans les écrits d’Abraham que les Egyptiens comprenaient la nature des planètes. Moïse écrivit également beaucoup de choses sur ce monde et d’autres mondes enco­re, mais à cause de l’incrédulité et de l’apostasie à l’égard de la vérité, ces passages furent élimi­nés de ses écrits. Dans le livre d’Abraham, nous trouvons ce qui suit:

«Mais les annales des pères, c’est-à-dire des patriarches, concernant le droit à la prêtrise, le Seigneur, mon Dieu, les conserva entre mes mains; c’est pourquoi j’ai gardé jusqu’à ce jour la connaissance du commencement de la création et aussi des planètes et des étoiles, telles qu’el­les furent révélées aux pères, et j’essayerai d’écrire, au profit de ma postérité qui viendra après moi, quelques-unes de ces choses sur ces annales.»

Le Livre de Mormon (Hélaman 12:13—15) nous apprend que les Néphites comprenaient la nature des planètes. Ce ne fut que lorsque vint l’apostasie et la rébellion contre les choses de Dieu que la vraie connaissance de l’univers, ainsi que la connaissance d’autres vérités, furent per­dues parmi les hommes.

[4] En dépit de cette réflexion concernant le respect qu’il convient d’avoir pour les vivants et les morts, le prophète s’écarta de cette opinion lorsqu’il conseilla son frère Hyrum. La femme de Hyrum Smith, Jerusha, mourut en octobre 1837, laissant un bébé de sexe féminin et une grande famille constituée d’enfants en bas âge. Le prophète dit à son frère Hyrum que la vo­lonté du Seigneur était qu’il devait se marier sans retard et prendre pour épouse une jeune an­glaise appelée Mary Fielding, qui était entrée dans l’Église grâce à la prédication de Parley P. Pratt à Toronto (Canada). Hyrum accepta ce conseil du prophète, et Mary Fielding devint sa femme et la mère du président Joseph F. qui naquit le 13 novembre 1838.

[5] À l’époque où cette réponse fut faite, il était de coutume, en particulier dans le sud des Etats-Unis, de posséder des esclaves; et à l’époque il n’y avait pas de loi contre cette pratique. La position de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours à cet égard est plus claire­ment énoncée dans une «déclaration de foi relative aux gouvernements et aux lois en général» qui fut «adoptée par vote unanime» à une assemblée générale de l’Église qui eut lieu le 17 août 1835 à Kirtland. Nous y lisons: «Nous croyons avoir le droit de prêcher l’Évangile aux nations de la terre et d’avertir les justes de fuir la corruption du monde; mais nous ne croyons pas qu’il soit juste d’intervenir dans la question des esclaves, d’évangéliser et de baptiser ceux-ci contre la volonté de leurs maîtres, ni d’exercer sur eux la moindre influence afin de créer le méconten­tement au sujet de leur situation dans cette vie, mettant ainsi des vies en danger. Nous croyons que de telles interventions sont illégales et injustes, et dangereuses pour la paix de tout gouver­nement qui permet que des êtres humains soient tenus en esclavage» (D. & A. 135:12).

[6] La lettre importante qui suit, écrite par le prophète et signée par tous ses compagnons de captivité, adressée à l’Église en général et à l’évêque Edward Partridge en particulier, fut rédi­gée entre le 20 et le 25 mars. Dans l’histoire du prophète publiée il y a de nombreuses années, dans les numéros du Deseret News et du Millennial Star de l’époque, la lettre est interrompue vers le milieu par le récit du petit nombre d’incidents qui se produisirent entre le 20 et le 25 mars — la première date étant celle à laquelle la lettre fut commencée, la dernière la date à la­quelle elle fut terminée; mais nous pensons qu’il est souhaitable, dans cet ouvrage, que la lettre soit reproduite sans cette interruption, et par conséquent elle paraît à la date à laquelle elle fut terminée, à savoir le 25 mars 1839. On considéra que les parties de la lettre qui se trouvent en­tre crochets avaient une valeur si grande qu’on les en retira et les mit dans les Doctrine et AI­liances dont elles constituent les sections 121, 122 et 123.

 

 

 

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