SECTION DEUX : 1834 - 1837

 

Extraits d’une épître des anciens de l’Église de Kirtland à leurs frères au dehors

 

Chers frères en Christ et compagnons de tribulations:

 

Les ténèbres spirituelles

 

Réfléchissez un instant, frères, à l’accomplissement des paroles du prophète; car nous voyons que les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité l’esprit de ses habitants, que les crimes de toutes sortes sont en augmentation parmi les hommes, que l’on pratique des vices d’une énorme gravité, que la génération montante grandit dans la plénitude de l’orgueil et de l’arrogance, que les vieux perdent tout sentiment de conviction et bannissent apparemment toute idée d’un jour du châtiment, que l’intempérance, l’immoralité, l’extravagance, l’orgueil, la cécité de cœur, l’idolâtrie, la perte de l’affection naturelle, l’amour de ce monde et l’indifférence à l’égard des choses de l’éternité augmentent parmi ceux qui professent croire en la religion du ciel, et que l’infidélité se répand en conséquence, que les hommes se laissent aller à commettre des actes de l’espèce la plus répugnante et les actes les plus noirs, men­tant, blasphémant, diffamant, escroquant, détruisant la réputation de leurs voisins, volant, dérobant, assassinant, étant partisans de l’erreur et opposés à la vérité, aban­donnant l’alliance du ciel et reniant la foi de Jésus. Et au milieu de tout cela, le jour du Seigneur s’approche rapidement, ce jour où il ne sera permis à personne, sauf à ceux qui portent le vêtement de noces, de manger et de boire en la présence de l’Époux, le Prince de la paix!

 

L’état déplorable du monde

 

Conscients de la réalité de ce qui précède, quels peuvent être les sentiments de ceux qui ont goûté le don céleste, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir? Qui, si ce n’est ceux qui peuvent voir le terrible précipice au bord duquel se trouve le monde de l’humanité de notre génération, peut travailler dans la vigne du Seigneur sans éprouver le sentiment de la situation déplorable du monde? Qui, si ce n’est ceux qui ont dûment réfléchi à la condescendance du Père de notre esprit par laquelle il a assuré un sacrifice pour sa création, un plan de rédemption, un pouvoir d’expiation, un système de salut, dont un des grands objectifs est de ramener les hommes en la présence du roi du ciel, les couronnant dans la gloire céleste et les faisant héritiers avec son Fils de cet héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, qui, si ce n’est ceux-là, peut se rendre compte à quel point il est important de marcher dans une voie intègre devant tous les hommes et dans la diligence à invi­ter tous les hommes à prendre part à ces bénédictions? Quelle gloire indescriptible ces choses n’ont-elles pas pour l’humanité! On peut à juste titre les considérer comme la bonne nouvelle d’une grande joie pour toutes les nations, et en plus une nouvelle qui devrait remplir la terre et réjouir le cœur de chacun lorsqu’il l’entend. Le fait de savoir que chacun recevra selon sa diligence et sa persévérance pendant qu’il est dans la vigne devrait inciter tous ceux qui sont appelés à être messagers de cette bonne nouvelle de mettre à ce point leur talent en pratique qu’ils pourront en acquérir d’autres, afin que lorsque le Maître s’assiéra pour demander des comptes de leur conduite à ses serviteurs, il puisse dire: C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton Maître. Il y en a qui prennent sur eux de dire que le monde à notre époque progresse rapide­ment dans la justice, qu’est terminée l’époque sombre de la superstition et de l’aveu­glement où la foi du Christ n’était connue et pratiquée que par un petit nombre, où le pouvoir ecclésiastique exerçait une domination presque universelle sur la chrétienté et où la conscience des hommes était maintenue captive par les chaînes puissantes de la puissance cléricale; mais que maintenant les sombres nuages se sont déchirés et que l’Évangile brille de toute la gloire resplendissante d’un jour apostolique, et que le royaume du Messie se répand considérablement, que l’Évangile de notre Seigneur est porté à diverses nations de la terre, que les Écritures sont traduites en différentes langues, que les messagers de la vérité traversent le vaste océan pour proclamer aux hommes qui sont dans les ténèbres le Sauveur ressuscité et pour dresser l’étendard d’Emmanuel là où la lumière n’a jamais brillé, et que l’idole est détruite, que le tem­ple des images taillées est abandonné; et que ceux qui, peu de temps seulement au­paravant, suivaient les traditions de leurs pères et sacrifiaient leurs propres enfants pour apaiser la colère de quelque Dieu imaginaire élèvent maintenant la voix pour adorer le Très-Haut et tournent leurs pensées vers lui en s’attendant pleinement à être un jour joyeusement reçus dans son royaume éternel!

 

La loi du libre arbitre

 

Mais il suffit, pensons-nous, de réfléchir un instant avec honnêteté aux principes de ces systèmes, à la façon dont ils sont gérés, aux personnes qu’on y emploie, à l’objec­tif visible qu’on leur présente comme incitation pour les pousser à l’action, pour permettre à tout homme sincère d’en déduire dans son cœur si c’est là l’ordre du ciel ou pas. Nous croyons que tous les hommes sont créés égaux et que tous ont le droit sacré de penser par eux-mêmes dans tous les domaines relatifs à la conscience; c’est là un principe juste dont chacun devrait méditer la grande valeur. C’est pour cela que nous n’avons pas l’intention, si nous en avions le pouvoir, de priver qui que ce soit du droit d’exercer cette indépendance d’esprit que le ciel a si généreusement accordée à la famille humaine et qui est un de ses plus beaux dons; mais nous prenons la liberté (et ceci nous avons le droit de le faire) de regarder quelques instants cet ordre de choses et de le contraster avec l’ordre de Dieu tel que nous le trouvons dans les Écritures sacrées. Dans cette étude nous présenterons les points tels que nous considé­rons que le grand Donateur voulait réellement qu’on les comprenne et les résultats heureux qui découlent de l’accomplissement des conditions requises par le ciel, tel­les qu’elles ont été révélées, pour quiconque y obéit, et les conséquences qui découlent d’une mauvaise interprétation, d’une mauvaise compréhension ou d’une signifi­cation forcée que le Seigneur n’avait absolument pas à l’esprit lorsqu’il condescendit à parler aux hommes du haut des cieux pour leur salut.

 

L’obéissance aux gouvernements est nécessaire

 

Tous les gouvernements régulièrement organisés et bien établis ont certaines lois grâce auxquelles les innocents sont plus ou moins protégés et les coupables punis. Nous reconnaissons que certaines lois sont bonnes, équitables et justes et devraient lier celui qui les reconnaît et l’inciter à obéir d’une manière stricte à ces lois. Ces lois, lorsque cette personne les enfreint, doivent, en toute justice, la convaincre avec une puissance double, si c’est possible, de l’étendue et de l’ampleur de son délit, parce qu’elle ne pourrait pas plaider son ignorance et que son acte de transgression a été commis ouvertement en dépit de la lumière et de la connaissance. Mais la personne qui est ignorante et qui transgresse ou viole les lois sans s’en rendre compte, même si la voix du pays exige qu’elle souffre, néanmoins elle ne ressentira jamais ce remords de conscience qu’éprouvera l’autre, et il ne s’élèvera jamais dans son sein ce regret incisif et tranchant qu’elle aurait si elle avait accompli l’acte ou commis l’offense, sa­chant pleinement qu’elle enfreignait la loi de son pays et ayant précédemment re­connu celle-ci comme étant juste. En disant ceci, nous n’avons pas l’intention d’es­sayer de mettre la loi de l’homme à égalité avec la loi du ciel, parce que nous ne considérons pas qu’elle est conçue avec la même sagesse et la même équité; nous ne considérons pas non plus qu’elle suffit en elle-même pour conférer à l’homme quoi que ce soit de comparable à ce que peut donner la loi du ciel, même si elle le promet­tait. Les lois des hommes peuvent garantir à un peuple la protection dans les activités honorables de cette vie, ainsi que le bonheur temporel que l’on éprouve quand on est protégé contre des insultes et des torts injustes; une fois qu’on a dit cela, c’est en vé­rité tout ce que l’on peut dire du pouvoir, de l’étendue et de l’influence des lois des hommes en dehors de la loi de Dieu. La loi du ciel est présentée à l’homme, et comme telle garantit à tous ceux qui y obéissent une récompense dépassant de loin tout ce que l’on peut envisager sur le plan terrestre, bien qu’elle ne promette pas que le croyant, à toutes les époques, doive être à l’abri des afflictions et des ennuis pro­venant de sources diverses suite aux actes d’hommes mauvais sur la terre. Et cepen­dant au milieu de tout cela, il y a là une promesse basée sur le fait que c’est la loi du ciel, qui transcende la loi de l’homme, autant que la vie éternelle transcende la vie temporelle, tout comme les bénédictions que Dieu est capable de donner sont plus grandes que celles que l’homme peut accorder. Ainsi donc il est certain que si la loi de l’homme lie celui-ci une fois qu’il la reconnaît, à combien plus forte raison cela ne doit-il pas être le cas de la loi du ciel! Et puisque la loi du ciel est plus parfaite que la loi de l’homme, la récompense doit être d’autant plus grande si on y obéit. La loi de l’homme promet la sécurité dans la vie temporelle, mais la loi de Dieu promet cette vie qui est éternelle, à savoir un héritage à la droite de Dieu même, à l’abri de tous les pouvoirs du Malin.

 

Lorsque l’homme s’approche de Dieu, il est éclairé

 

Nous considérons que Dieu a créé l’homme en le dotant d’un esprit capable d’être instruit et de facultés qui peuvent être augmentées en fonction de l’attention et de la diligence accordées à la lumière que le ciel communique à l’intelligence; et que plus un homme approche de la perfection, plus ses idées sont claires et plus sa jouissance est grande, jusqu’à ce qu’il ait surmonté les maux de sa vie et perdu tout désir de pé­cher et, comme les anciens, arrive à ce point de la foi où il est enveloppé du pouvoir et de la gloire de son Créateur et enlevé pour demeurer avec lui. Mais nous considé­rons que c’est là un état auquel personne n’est jamais arrivé du jour au lendemain: il faut qu’il ait été instruit graduellement du gouvernement et des lois de ce royaume jusqu’à ce que son esprit soit capable dans une certaine mesure d’en saisir le bien-fondé, la justice, l’équité et l’harmonie. Vous trouverez d’autres instructions dans Deut. 32 où le Seigneur dit que Jacob est la part de son héritage. Il l’a trouvé dans une contrée déserte, dans une solitude aux effroyables hurlements; il l’a entouré, il en a pris soin, il l’a gardé comme la prunelle de son œil, etc., ce qui vous montrera la force du dernier point que nous avons avancé, à savoir qu’il est nécessaire que les hommes parviennent à une certaine compréhension des lois du royaume céleste avant d’avoir la permission d’y entrer: nous voulons dire la gloire céleste. Les gou­vernements des hommes sont si dissemblables et leurs lois si divergentes du gouver­nement et des lois du ciel, qu’un homme, par exemple, apprenant qu’il y a sur ce globe un pays appelé les États-Unis d’Amérique du Nord pourrait faire un voyage jusqu’ici sans avoir tout d’abord appris les lois de son gouvernement; mais l’état du royaume de Dieu est tel que tous ceux qui prennent part à cette gloire se trouvent dans la nécessité d’apprendre tout d’abord quelque chose à son sujet avant d’y en­trer. Mais l’étranger peut venir dans notre pays sans connaître une syllabe de ses lois, sans même s’engager à y obéir après son arrivée. Pourquoi? Parce que le gouverne­ment des États-Unis ne l’exige pas: il n’exige une obéissance à ses lois que lorsque l’intéressé est arrivé sur le territoire qui se trouve sous leur juridiction.

 

Les lois de l’homme ne sont pas en parallèle avec les lois du ciel

 

Comme nous l’avons précédemment noté, nous n’essayons pas de mettre la loi de l’homme en parallèle avec la loi du ciel; mais nous allons avancer une autre idée pour souligner davantage la nécessité d’obéir à la loi du ciel, lorsque l’on aura reconnu que les lois de l’homme lient l’homme. Si un roi devait étendre sa domination sur la terre habitable et publier ses lois qui seraient de l’espèce la plus parfaite et comman­dait à tous ses sujets d’y obéir et ajoutait comme récompense à l’intention de ceux qui y obéiraient qu’à un moment donné ils seraient invités à assister au mariage de son fils qui, en temps voulu, recevrait le royaume, et qu’ils seraient rendus égaux à lui dans celui-ci; et décidait comme châtiment en cas de désobéissance que quiconque était coupable serait chassé lors du festin des noces et n’aurait aucune part dans son gouvernement, quel est l’esprit rationnel qui pourrait, ne fût-ce qu’un instant, accu­ser le roi d’injustice s’il punissait les sujets rebelles de ce genre? En premier lieu, ses lois étaient justes, il était facile d’y obéir, et elles étaient parfaites: aucune tyrannie n’était exercée sur eux; mais la base même des lois était l’équité et la beauté et don­nerait le plus grand bonheur possible à ceux qui y obéissaient, outre le dernier grand avantage de s’asseoir vêtu d’une robe royale en la présence du roi lors du grand festin de noces de son fils et d’être rendu égal à lui dans toutes les affaires du royaume.

 

«Ainsi dit le roi»

 

Lorsque ces lois royales ont été décrétées et promulguées dans tout le vaste domai­ne, chaque sujet, lorsqu’on lui a demandé s’il croyait qu’elles venaient de son souve­rain ou non, a répondu: oui, je sais qu’elles viennent de lui, je connais la signature, car c’est l’écriture habituelle. Ainsi dit le roi! Ceci étant admis, le sujet est lié en vertu de toutes les règles de l’honneur vis-à-vis de son pays, de son roi et de sa propre ré­putation, d’obéir au sens le plus strict du terme à toutes les exigences de l’édit royal. Si quelqu’un échappait aux recherches des ambassadeurs du roi et n’entendait ja­mais parler de ces dernières lois, donnant à ses sujets des avantages aussi merveil­leux, on pourrait trouver une excuse en sa faveur, et il pourrait échapper à la censure du roi. Mais pour ceux qui ont entendu, qui ont reconnu et qui ont promis d’obéir à ces lois justes, on ne pourrait trouver aucune excuse, et lorsqu’ils seront amenés en la présence du roi, la justice exigera certainement qu’ils subissent le châtiment. Ce roi pourrait-il être juste s’il permettait à ces personnes rebelles de jouir de tous les avan­tages avec son fils et avec ceux qui ont été obéissants à ses commandements? Certai­nement pas. Parce qu’ils n’ont pas fait attention à la voix de leur roi légitime, ils n’ont eu aucune considération pour ses lois vertueuses, pour sa dignité, ni pour l’honneur de son nom, pas plus que pour l’honneur de leur pays, ni pour leur vertu privée! Ils n’ont pas considéré que son autorité suffisait pour lui obéir et ils n’ont eu aucun égard pour les bénédictions et les avantages immédiats découlant de ces lois s’ils leur obéissaient, tant ils étaient dépourvus de vertu et de bonté; et par-dessus tout, ils ont considéré comme si peu de chose la joie et la satisfaction d’avoir un siège légal en la présence légale du Fils unique du roi et le fait de lui être rendus égaux dans toutes les bénédictions, tous les honneurs, tout le confort et toute la félicité de son royaume, qu’ils ont rejeté l’espérance d’en jouir et ont considéré qu’il ne valait pas la peine qu’ils s’en préoccupent pour le moment, bien qu’ils n’aient pas le moindre doute quant à l’authenticité absolue de l’édit royal.

 

De telles personnes seraient des individus dangereux dans n’importe quel gouver­nement. Comment un gouvernement pourrait-il être géré dans l’entente si ses administra­teurs étaient animés de dispositions et de principes aussi différents? Pourrait-il prospérer? Pourrait-il fleurir? L’entente régnerait-elle? L’ordre serait-il établi et la justice pourrait-elle être exécutée en droiture dans toutes les divisions de ses minis­tères? Non! Il s’y trouvait deux catégories d’hommes aussi différents que la lumière diffère des ténèbres, la vertu du vice, la justice de l’injustice, la vérité du mensonge, la sainteté du péché. Une catégorie serait parfaitement inoffensive et vertueuse: elle saurait ce qu’est la vertu pour l’avoir pleinement vécue, et sa fidélité à la vérité aurait été bien mise à l’épreuve par une série d’années d’obéissance fidèle à tous ses pré­ceptes célestes. Elle saurait ce qu’est le bon ordre, car elle aurait été disciplinée et aurait obéi aux lois qui lui étaient imposées par son sage souverain et aurait fait l’expérience des bienfaits qui découlent d’une vie passée sous son gouvernement jusqu’à ce qu’il ait maintenant jugé bon de la rendre égale à son fils. Ces personnes rehausseraient certainement de leur présence toute cour dont une des principales raisons d’agir serait la perfection et brilleraient avec beaucoup plus d’éclat que le joyau le plus riche de la couronne du prince.

 

Dieu parle du haut du ciel

 

Nous prenons dans nos mains les écrits sacrés et reconnaissons qu’ils ont été donnés par inspiration directe pour le bien de l’homme. Nous croyons que Dieu a condes­cendu à parler du haut du ciel et a annoncé sa volonté concernant la famille humaine, pour lui donner des lois justes et saintes, pour régler sa conduite et la guider sur un chemin direct, afin qu’en temps voulu il puisse la prendre à lui et la faire cohéritière avec son Fils. Mais lorsque l’on admet ce fait que la volonté immédiate du ciel est contenue dans les Écritures, n’est-on pas tenu, en tant que créature raisonnable, de vivre conformément à tous ses préceptes? Le simple fait de reconnaître que ceci est la volonté du ciel nous serait-il jamais profitable si nous ne nous conformions pas à tous ses enseignements? Ne faisons-nous pas violence à l’intelligence suprême du ciel lorsque nous reconnaissons la véracité de ses enseignements et n’y obéissons pas? Ne descendons-nous pas en dessous de notre connaissance et du bon sens dont le ciel nous a dotés en agissant ainsi? Pour ces raisons, si des révélations directes nous sont données du ciel, assurément ces révélations n’ont jamais été données pour qu’on les traite à la légère, sans que l’insouciant n’attire sur sa tête le déplaisir et la ven­geance, s’il y a une justice dans le ciel; et il y en a une, c’est ce que doit reconnaître quiconque admet la vérité et la force des enseignements de Dieu, ses bénédictions et ses malédictions qui se trouvent dans le livre sacré.

 

Les fidèles recevront le repos céleste

 

Nous avons donc ici cette partie de notre sujet à examiner maintenant: Dieu a en ré­serve un moment ou une période désignée par lui, où il amènera tous ses sujets qui ont obéi à sa voix et gardé ses commandements dans son repos céleste. Ce repos est d’une telle perfection et d’une telle gloire que l’homme a besoin de se préparer pour pouvoir, selon les lois de ce royaume, y entrer et jouir de ses bénédictions. Ceci étant, Dieu a donné à la famille humaine certaines lois qui suffisent, si elle les observe, à la préparer à hériter de ce repos. Nous en concluons que c’est pour cela que Dieu nous a donné ses lois; sinon pourquoi ou dans quel but ont-elles été données? Si la famille tout entière de l’homme s’en tirait aussi bien sans elles qu’avec elles, dans quel but ou avec quelle intention ont-elles jamais été données? Est-ce que Dieu vou­lait simplement montrer qu’il pouvait parler? Ce serait de la sottise que de croire qu’il condescendrait à parler pour rien: car ce serait en vain et absolument pour rien (si la loi de Dieu ne profitait en rien à l’homme): parce que tous les commandements contenus dans la loi du Seigneur s’accompagnent de la promesse certaine d’une ré­compense pour tous ceux qui obéissent, ceci parce que ce sont véritablement les promesses d’un Être qui ne peut pas mentir, de quelqu’un qui est amplement à même de réaliser chaque trait de lettre de sa parole: et si l’homme était aussi bien préparé, ou pouvait être aussi bien préparé à rencontrer Dieu sans qu’elles aient jamais été données, alors pourquoi l’ont-elles jamais été? Car assurément, dans ce cas, elles ne peuvent lui faire aucun bien maintenant.

 

Tous les gouvernements ont des lois

 

Comme nous l’avons déjà noté, tous les gouvernements bien établis et convenable­ment organisés ont certaines lois fixées et importantes pour en assurer la gestion et l’administration. Si l’homme a acquis de la sagesse et est capable de comprendre que les lois sont nécessaires pour gouverner des nations, peut-on s’attendre à moins de la part de celui qui gouverne et soutient l’univers? Pouvons-nous penser qu’il a un royaume sans lois? Ou croyons-nous qu’il se compose d’une foule innombrable d’êtres qui sont entièrement au-delà de toute loi? Et par conséquent n’ont besoin de rien pour les gouverner ou les gérer? De telles idées ne seraient-elles pas une insulte à notre Père céleste et une tentative de flétrir sa glorieuse personnalité? Ne serait-ce pas affirmer que l’homme a découvert un secret situé au-delà de la Divinité? Qu’il a appris qu’il était bon d’avoir des lois, tandis que Dieu, après avoir existé de toute éternité et ayant le pouvoir de créer l’homme, n’a pas découvert qu’il était bon d’avoir des lois pour son gouvernement? Nous admettons que Dieu est la grande source d’où provient tout ce qui est bien, qu’il est une intelligence parfaite et que sa sagesse suffit à elle seule pour gouverner et administrer les immenses créations et mondes qui brillent et flamboient avec une telle magnificence et une telle splendeur au-dessus de nos têtes, comme s’ils étaient touchés de son doigt et mus par sa parole toute-puissante. Et s’il en est ainsi, c’est fait et réglé par la loi, car sans loi tout doit assurément tomber dans le chaos. Par conséquent si nous admettons que Dieu est la source de toute sagesse et de toute intelligence, nous devons reconnaître que par son inspiration directe, il a enseigné à l’homme que la loi est nécessaire pour gouverner et gérer ses intérêts et son bien-être immédiats, pour la bonne raison que la loi est profitable pour favoriser la paix et le bonheur parmi les hommes. Et comme nous l’avons déjà noté, Dieu est la source d’où provient tout ce qui est bon; et si l’homme tire profit de la loi, alors assurément la loi est bonne; et si la loi est bonne, alors la loi, ou son principe, a émané de Dieu; car Dieu est la source de tout ce qui est bon; ainsi donc il a été le premier Auteur de la loi ou de son principe pour l’humanité.

 

Quel est le but de l’existence?

 

Réfléchissez un instant à la grandeur de l’Être qui a créé l’univers et demandez-vous: pourrait-il être aussi inconséquent avec lui-même que de laisser l’homme sans loi ni règle pour gérer sa conduite après l’avoir mis ici où, selon la constitution de sa nature, il va au bout de peu de temps retourner à la poussière? N’y a-t-il rien de plus, n’y a-t-il aucune existence au-delà de ce voile de la mort qui va si soudainement être jeté sur nous tous? Si oui, pourquoi cet Être, qui a eu le pouvoir de nous mettre ici, ne nous informerait-il pas de certaines choses relatives à l’au-delà? Si nous avons eu le pouvoir de nous placer dans l’existence actuelle, pourquoi n’aurions-nous pas le pouvoir de savoir ce qui viendra ensuite lorsque ce voile de ténèbres sera jeté sur no­tre corps? Si c’est dans cette vie que nous recevons tout ce à quoi nous pouvons nous attendre, si lorsque nous retombons en poussière nous ne sommes plus, de quelle source sommes-nous sortis, et quel était le but de notre existence? Si cette vie-ci était tout, nous serions amenés à nous demander s’il y avait ou non un sens quelconque à l’existence et nous pourrions à juste titre dire: «Mangeons, buvons et réjouissons-nous, car demain nous mourrons!» Mais si cette vie est tout, alors pourquoi ces la­beurs constants, pourquoi ces guerres continuelles, et pourquoi ces ennuis sans fin? Mais cette vie n’est pas tout, la voix de la raison, la langue de l’inspiration, et l’Esprit du Dieu vivant, notre Créateur, nous enseignent, lorsque nous tenons dans nos mains le livre de la vérité, que tel n’est pas le cas, qu’il n’en est pas ainsi; car les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains; et il suffit d’un instant de réflexion pour apprendre à tout homme d’intelligence normale que tout cela n’est pas le simple résultat du hasard, ni ne pourrait être soutenu par une puissance moindre qu’une main toute-puissante; et celui qui peut reconnaître la puissance de l’omnipotence inscrite dans les cieux, peut également voir la propre écriture de Dieu dans le livre sacré: et celui qui le lit le plus souvent sera celui qui l’aimera le mieux, et celui qui le connaît, reconnaîtra l’écriture chaque fois qu’il pourra la voir, et une fois qu’il l’aura découverte, non seulement il la reconnaîtra, mais obéira à tous ses préceptes célestes. Réfléchissez un instant: dans quel but notre Père aurait-il bien pu nous donner une loi? Était-ce pour qu’on puisse y obéir ou y désobéir? Réfléchissez encore en outre non seulement à la nécessité mais aussi à l’importance d’obéir à ses lois dans tous leurs détails. Ainsi donc, s’il y a quelque chose d’important là-dedans, n’y a-t-il pas une très lourde responsabilité qui repose sur ceux qui sont appelés à proclamer ses vérités aux hommes? Si nous pouvions vous proposer une comparaison valable de ceci, nous le ferions avec plaisir; mais no­tre aptitude ne nous suit pas en ceci, et nous sommes enclins à penser que l’homme est incapable, s’il ne reçoit pas une aide plus grande que ce qui a été donné à ceux qui l’ont précédé, d’exprimer en mots la grande œuvre de cet important sujet. Nous pouvons seulement dire que si l’attente des joies de la gloire céleste dont il est témoi­gné dans le cœur des humbles ne suffit pas, nous vous laisserons vous réserver à vous-même le résultat de votre propre diligence, car Dieu ne tardera pas à appeler tous ses serviteurs devant lui et là ils recevront de sa propre main la juste récompense de tous leurs travaux.

 

L’homme s’est écarté du gouvernement du Seigneur

 

Il est raisonnable de penser que l’homme s’est écarté des premiers enseignements ou instructions qu’il a reçus du ciel au cours du premier âge et a refusé par sa désobéissance de se laisser gouverner par eux. Par conséquent, il a créé les lois qui conve­naient le mieux à son désir, ou, comme il le pensait, étaient le mieux adaptées à sa si­tuation. Mais nous n’hésitons pas à croire que Dieu a influencé plus ou moins l’homme depuis ce temps-là dans la création de lois pour son profit; car, comme nous l’avons déjà noté, étant la source de tout ce qui est bon, il a influencé dans une me­sure plus ou moins grande toute loi juste et équitable. Et, bien que l’homme, dans la sagesse qu’il s’attribue, n’ait pas voulu reconnaître l’influence d’un pouvoir supé­rieur au sien, cependant dans des desseins sages et grands, pour le bien et le bonheur de sa création, Dieu a commandé à l’homme de créer des lois sages et saines, puisqu’il s’était écarté de lui et avait refusé de se laisser gouverner par les lois que Dieu avait données au commencement d’en haut, de sa propre voix. Mais en dépit de la transgression par laquelle l’homme s’était exclu de toute relation directe avec son Créateur, sans Médiateur, il apparaît que le grand et glorieux plan de sa rédemption avait été précédemment prévu, le sacrifice préparé, l’expiation accomplie dans le dessein de Dieu en la personne du Fils par l’entremise duquel l’homme devait main­tenant chercher à être accepté et qui était le seul, lui enseignait-on maintenant, à avoir les mérites par lesquels il pouvait trouver la rédemption depuis qu’avait été prononcé le décret: Tu retourneras à la poussière.

 

La loi du sacrifice

 

Mais l’homme n’était pas à même de créer lui-même un système ou un plan qui au­rait suffisamment de pouvoir pour le libérer de la destruction qui l’attendait; ceci est évident puisque Dieu, comme nous l’avons déjà noté, a préparé un sacrifice, don­nant son propre Fils qui serait envoyé en temps voulu pour, selon sa propre sagesse, préparer un chemin ou ouvrir une porte par laquelle l’homme pourrait entrer en sa présence d’où il avait été chassé pour désobéissance. De temps en temps cette bonne nouvelle a été annoncée aux hommes à différentes époques du monde jusqu’au temps de la venue du Messie. C’est par la foi en cette expiation ou plan de rédemp­tion qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice qui fut accepté, qui se composait des pre­miers-nés du troupeau. Caïn offrit d’entre les fruits de la terre et ne fut pas accepté, parce qu’il ne pouvait pas le faire avec la foi, il ne pouvait pas avoir la foi ou ne pou­vait exercer une foi contraire au plan du ciel. Il fallait l’expiation du sang du Fils uni­que pour expier pour l’homme, car tel était le plan de la rédemption, et sans l’effu­sion du sang il n’y avait pas de rémission, et comme le sacrifice avait été institué comme type, permettant à l’homme de discerner le grand sacrifice que Dieu avait préparé, en offrant un sacrifice contraire à celui-là, on ne pouvait exercer aucune foi, parce que la rédemption ne s’achetait pas de cette manière-là, ni le pouvoir de l’expiation institué selon cet ordre; par conséquent Caïn ne pouvait pas avoir la foi, et tout ce qui n’est pas de la foi est péché. Mais Abel offrit un sacrifice acceptable par lequel il fut déclaré juste, Dieu lui-même approuvant ses offrandes. Assurément l’effusion du sang d’un animal ne pourrait être profitable à personne s’il n’était fait par imitation, ou comme type, ou explication de ce qui allait être offert par le don de Dieu lui-même; et ceci devait être accompli avec l’espérance, par la foi dans le pou­voir de ce grand sacrifice pour la rémission des péchés. Mais quelque divergentes qu’aient pu être et que soient actuellement les opinions des hommes concernant la conduite d’Abel et la connaissance qu’il avait concernant l’expiation, il est évident pour nous qu’il avait été instruit plus complètement du plan que ce que nous en ré­vèle la Bible, car comment aurait-il pu offrir un sacrifice par la foi, espérant de Dieu la rémission de ses péchés par le pouvoir de la grande expiation sans avoir été précé­demment instruit de ce plan? Et en outre, s’il était accepté de Dieu, quelles étaient les autres ordonnances accomplies en plus de l’offrande des premiers-nés du trou­peau?

 

Le Seigneur parla à Abel

 

Paul dit dans sa lettre aux frères hébreux qu’Abel obtint d’être déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes. À qui Dieu déclara-t-il qu’il approuvait les offrandes d’Abel, était-ce à Paul? Nous avons très peu de choses, dans la première partie de la Bible, sur ce sujet important. Mais il y est dit qu’Abel lui-même obtint d’être déclaré juste. Ainsi donc Dieu lui parla certainement: en effet, il y est dit que Dieu parla avec lui; et s’il le fit, ne lui communiquerait-il pas, voyant qu’Abel était juste, le plan tout entier de l’Évangile? Et l’Évangile n’est-il pas la nouvelle de la rédemption? Com­ment Abel pouvait-il faire un sacrifice et espérer avec foi du Fils de Dieu la rémission de ses péchés sans comprendre l’Évangile? Le simple fait de verser le sang d’ani­maux ou d’offrir quoi que ce soit d’autre en sacrifice ne pourrait pas procurer la ré­mission des péchés, si ce n’était pas accompli avec la foi en quelque chose à venir; si­non l’offrande de Caïn aurait été aussi bonne que celle d’Abel. Et si la venue du Fils de Dieu fut enseignée à Abel, ses ordonnances ne lui furent-elles pas enseignées également? Nous reconnaissons tous que l’Évangile a des ordonnances, et s’il en est ainsi, n’a-t-il pas toujours eu des ordonnances et ses ordonnances n’ont-elles pas toujours été les mêmes?

 

Les ordonnances de l’Évangile depuis le commencement

 

Nos amis diront peut-être que l’Évangile et ses ordonnances étaient inconnus jusqu’au temps de Jean, le fils de Zacharie, à l’époque d’Hérode. Mais nous allons examiner ici ce point de vue: pour notre propre part, nous ne pouvons croire que les anciens de toutes les époques aient été aussi ignorants du système du ciel que beau­coup le croient, puisque tous ceux qui ont jamais été sauvés l’ont été par le pouvoir de ce grand plan de rédemption tout aussi bien avant la venue du Christ que depuis; sinon Dieu a mis en application différents plans (qu’on nous pardonne de le dire ain­si), pour ramener les hommes demeurer avec lui; et cela nous ne pouvons le croire puisqu’il n’y a pas eu de changement dans la nature de l’homme depuis sa chute; et l’ordonnance ou la pratique d’offrir du sang en sacrifice n’était censée être accom­plie que jusqu’au moment où le Christ serait offert et aurait versé son sang — comme nous l’avons déjà dit — afin que l’homme puisse espérer ce moment-là avec foi. On remarquera que selon Paul (voir Gal. 3:8), l’Évangile fut prêché à Abraham. Nous aimerions que l’on nous dise au nom de qui l’Évangile fut prêché à ce moment-là, si c’était au nom du Christ ou au nom de quelqu’un d’autre. Si c’est au nom de quelqu’un d’autre, était-ce l’Évangile? Et si c’était l’Évangile et qu’il était prêché au nom du Christ, avait-il des ordonnances? Sinon, était-ce l’Évangile? Et s’il avait des ordonnances qu’étaient-elles? Nos amis diront peut-être qu’il n’y a jamais eu d’au­tres ordonnances que l’offrande de sacrifice avant la venue du Christ et qu’il n’y aurait de sacrifice avant la venue du Christ et qu’il n’aurait pas été possible que l’Évangile ait été appliqué alors que la loi des sacrifices sanglants était en vigueur. Mais on se souviendra qu’Abraham faisait des sacrifices, et malgré cela l’Évangile lui était prê­ché. L’offrande de sacrifices ne servait qu’à tourner l’esprit vers le Christ: c’est ce que nous déduisons de ces paroles remarquables de Jésus aux Juifs: «Abraham, vo­tre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour: il l’a vu, et il s’est réjoui» (Jean 8:56). Ainsi donc le fait que les anciens offraient des sacrifices ne les empê­chait pas d’entendre l’Évangile, mais cela servit, comme nous l’avons déjà dit, à leur ouvrir les yeux et à leur permettre d’espérer le moment de la venue du Sauveur et de se réjouir de sa rédemption. Nous constatons aussi que lorsque les Israélites sorti­rent d’Égypte, l’Évangile leur fut prêché, comme Paul l’affirme dans sa lettre aux Hébreux, qui dit: «Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent» (voir Hé. 4:2). Il est encore dit dans Gal. 3:19 que la loi (de Moïse ou loi lévitique) fut «donnée ensuite» pour cause de transgression. À la suite de quoi, nous le demandons, cette loi fut-elle donnée si ce n’est pas à la suite de l’Évangile? Il doit être clair qu’elle fut donnée après l’Évangile, puisque nous apprenons que l’Évangile leur avait été prêché. Nous concluons de ces quelques éléments que chaque fois que le Seigneur s’est révélé aux hommes dans les temps anciens et leur a commandé de lui faire un sacrifice, ce fut fait afin qu’ils pussent espérer avec foi le moment de sa venue et être assurés que cette expia­tion avait le pouvoir de leur assurer la rémission de leurs péchés. Et ceci ils l’ont fait, des milliers de personnes qui nous ont précédés, dont les vêtements sont sans tache et qui, comme Job, attendent, avec une assurance semblable à la sienne, le moment où ils le verront au dernier jour sur la terre et ce, dans leur chair[1].

 

Nous pouvons en conclure que bien qu’il y ait eu différentes dispensations, néan­moins tout ce que Dieu a communiqué à son peuple visait à attirer son attention sur le grand but, et à lui apprendre à se reposer sur Dieu seul comme Auteur du salut contenu dans sa loi.

 

Toute la révélation ne se trouve pas dans la Bible

 

D’après ce que nous pouvons retirer des Écritures en ce qui concerne les enseigne­ments du ciel, nous sommes amenés à penser que l’homme a reçu depuis le commen­cement beaucoup d’instructions que nous ne possédons pas maintenant. Ceci peut ne pas concorder avec les opinions de certains de nos amis qui s’écrient que tout ce que Dieu a jamais dit à l’homme depuis le commencement du monde est écrit dans la Bible et que s’il avait jamais dit quelque chose de plus, nous l’aurions certainement reçu. Mais, demandons-nous, un peuple qui n’a jamais eu suffisamment de foi pour faire descendre la moindre parcelle de révélation des cieux et qui doit tout ce qu’il a maintenant à la foi d’un autre peuple qui a vécu des centaines et des milliers d’années avant lui, est-ce à lui de dire à quel point Dieu a parlé et à quel point il n’a pas parlé? Nous avons ce que nous avons, et la Bible contient ce qu’elle contient; mais dire que Dieu n’a jamais rien dit d’autre à l’homme que ce qui s’y trouve, ce serait autant dire que nous avons enfin reçu une révélation, car il en faut une pour pouvoir avancer une telle chose, car il n’est dit nulle part dans ce livre, par la bouche de Dieu, qu’après avoir donné ce qui s’y trouve, il ne parlerait plus; par conséquent si quelqu’un a dé­couvert d’une manière formelle que la Bible contient tout ce que Dieu a jamais ré­vélé à l’homme, il l’a appris par révélation directe, autre que ce qui a été précédem­ment écrit par les prophètes et les apôtres. Mais grâce à la bonté de notre Père, une partie de sa parole qu’il a communiquée à ses saints d’autrefois est tombée entre nos mains, nous est présentée avec la promesse d’une récompense si nous y obéissons et d’un châtiment si nous y désobéissons. Tous ceux qui en reconnaissent l’authenticité divine doivent reconnaître que ces lois ou ces enseignements ont un intérêt profond pour eux.

 

Les bénédictions pour les fidèles: la résurrection

 

Il peut être bon que nous accordions ici notre attention à quelques-unes des nom­breuses bénédictions que nous promet cette loi du ciel comme récompense à ceux qui obéissent à ses enseignements. Dieu a fixé un jour où il jugera le monde, et il nous en a donné l’assurance en ressuscitant son Fils Jésus-Christ d’entre les morts, résurrection sur laquelle repose l’espérance de ceux qui croient au livre inspiré, pour leur bonheur et leur joie futurs; car «si Christ n’est pas ressuscité, dit Paul aux Corinthiens, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus» (voir 1 Cor. 15). Si la résurrection d’entre les morts n’est pas quelque chose d’important, n’est pas un article de notre foi, nous devons confesser que nous n’y connaissons rien; car s’il n’y a pas de résur­rection d’entre les morts, alors le Christ n’est pas ressuscité; et si le Christ n’est pas ressuscité, il n’était pas le Fils de Dieu; et s’il n’était pas le Fils de Dieu, il n’y a pas ni ne peut y avoir de Fils de Dieu si le livre actuellement appelé les Écritures est vrai; car le temps est passé où, selon ce livre, il devait faire son apparition. Mais à ce pro­pos, nous nous rappelons les paroles de Pierre au sanhédrin juif, lorsqu’il parlait du Christ: il dit que Dieu l’a ressuscité des morts et nous (les apôtres) sommes témoins de ces choses, de même que le Saint-Esprit que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent (voir Actes 5). De sorte qu’après le témoignage des Écritures à ce sujet, l’assurance est donnée par le Saint-Esprit, rendant témoignage à ceux qui lui obéissent, que le Christ lui-même est assurément ressuscité d’entre les morts; et s’il est ressuscité d’entre les morts, il amènera par sa puissance tous les hommes à comparaître devant lui; car s’il est ressuscité d’entre les morts; les liens de la mort temporelle sont brisés de sorte que la tombe n’a pas de victoire. Ainsi donc si la tombe n’a pas de victoire, ceux qui gardent les paroles de Jésus et obéissent à ses enseignements ont non seu­lement la promesse de ressusciter d’entre les morts, mais l’assurance d’être admis dans son royaume glorieux, car il dit lui-même: «Là où je suis, là aussi sera mon ser­viteur» (voir Jean 12).

 

Le festin des noces

 

Au 22e chapitre du récit de Matthieu sur le Messie, nous voyons le royaume des cieux comparé à un roi qui fit un mariage pour son fils. On ne contestera pas que ce fils était le Messie, puisque c’était le royaume des cieux qui était représenté dans la parabole; et il est évident que les saints ou ceux qui sont considérés comme fidèles au Seigneur, sont les personnes qui seront estimées dignes d’hériter d’une place au fes­tin des noces, si l’on se reporte aux paroles de Jean dans l’Apocalypse où il dit que le son qu’il entendit dans le ciel était semblable à celui d’une foule nombreuse ou comme un bruit de forts tonnerres, disant: Le Seigneur Dieu tout-puissant est entré dans son règne. Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. — Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints (Ap. 19).

 

Ceux qui persévèrent jusqu’à la fin

 

Les points suivants de la lettre de Paul à Timothée, écrite juste avant sa mort, mon­trent bien que ceux qui gardent les commandements du Seigneur et ceux qui suivent ses ordonnances jusqu’à la fin sont les seules personnes à qui il sera permis de pren­dre place à cette fête glorieuse. Il dit: «J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Sei­gneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais en­core à tous ceux qui auront aimé son avènement.» Aucun de ceux qui croient aux Écritures ne mettra ne fût-ce qu’un instant en doute cette affirmation de Paul qui fut faite, comme il le savait, juste avant qu’il ne dût prendre congé du monde. Bien que, selon sa propre parole, il persécutât autrefois l’Église de Dieu et la ravageât, néan­moins après avoir embrassé la foi, il œuvra incessamment à diffuser la bonne nouvelle et, comme un soldat fidèle, lorsqu’il fut appelé à donner sa vie pour la cause qu’il avait adoptée, il la donna, comme il dit, avec l’assurance d’une couronne éter­nelle. Suivez les travaux de cet apôtre depuis le moment de sa conversion jusqu’au moment de sa mort, et vous aurez un bon exemple d’industrie et de patience à pro­mulguer l’Évangile du Christ. On se moquait de lui, on le fouettait et on le lapidait, mais dès l’instant où il échappait aux mains de ses persécuteurs, il proclamait avec plus de zèle que jamais la doctrine du Sauveur. Et tous peuvent savoir qu’il n’a pas embrassé la foi pour avoir des honneurs dans cette vie ni pour obtenir des biens ter­restres. Qu’est-ce qui pouvait donc l’inciter à entreprendre ce labeur? C’était, comme il le dit, pour obtenir cette couronne de justice de la main de Dieu. Personne, espérons-nous, ne doutera que Paul ait été fidèle jusqu’à la fin. Personne ne dira qu’il n’a pas gardé la foi, qu’il n’a pas combattu le bon combat, qu’il n’a pas prêché et persuadé jusqu’à la fin. Et que devait-il recevoir? Une couronne de justice. Et que recevront les autres qui ne travaillent pas fidèlement et ne continuent pas jusqu’à la fin? Nous leur laissons le soin de découvrir leurs propres promesses s’ils en ont; et s’ils en ont, nous en serons heureux pour eux, car le Seigneur dit que chacun recevra selon ses œuvres. Réfléchissez un instant, frères, et demandez-vous si vous vous considéreriez comme dignes d’avoir une place au festin des noces avec Paul et d’au­tres comme lui si vous aviez été infidèles? Si vous n’aviez pas combattu le bon com­bat et gardé la foi, pourriez-vous vous attendre à recevoir? Avez-vous la promesse de recevoir une couronne de justice de la main du Seigneur avec l’Église du Pre­mier-né? Il nous apparaît donc bien que Paul mettait son espérance dans le Christ parce qu’il avait gardé la foi et avait aimé son avènement, et il avait la promesse de recevoir de sa main une couronne de justice.

 

Une couronne pour les justes

 

Si les saints ne doivent pas régner, pourquoi les couronne-t-on? Dans une exhorta­tion du Seigneur à une certaine Église d’Asie qui fut édifiée à l’époque des apôtres, à qui il fit part en cette occasion de sa parole par son serviteur Jean, il dit: «Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.» Et encore: «Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône» (voir Ap. 3). De plus, il est écrit: «Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette es­pérance en lui se purifiera, comme lui-même est pur» (1 Jean 3:2, 3). Comment se fait-il que ces apôtres d’autrefois disent tant de choses à propos de la venue du Christ? Il était certainement déjà venu; mais Paul dit: La couronne sera donnée à tous ceux qui auront aimé son avènement; et Jean dit: Lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Pouvons-nous nous tromper sur un langage comme celui-ci? Ne faisons-nous pas violence à notre propre bon sens lorsque nous nions la seconde venue du Messie? Quand a-t-il pris le fruit de la vigne avec ses anciens apôtres dans le royaume de son Père comme il a promis, juste avant sa crucifixion, qu’il le ferait? Dans l’épître de Paul aux Philippiens (3:20, 21), il dit: «Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses.» Nous trouvons une autre promesse aux personnes vivant dans l’Église de Sardes qui n’avaient pas souillé leurs vêtements: «Ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu’ils en sont dignes. Celui qui vaincra sera re­vêtu ainsi de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie, mais je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.» Jean dit que le son qu’il entendit au ciel était un chant rendant grâce et gloire à Dieu, disant que l’Agneau était digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux; car il avait été immolé et il avait fait d’eux des rois et des prêtres pour Dieu; et ils régneraient sur la terre (voir Ap. 5). Au vingtième chapitre est spécifiée une durée au cours de laquelle Satan sera enfermé en son lieu propre, et les saints régneront en paix. Toutes ces promes­ses et ces bénédictions sont contenues dans la loi du Seigneur, et les justes en joui­ront. Et nous pourrions énumérer beaucoup d’autres passages où les mêmes pro­messes ou des promesses semblables sont faites aux fidèles, mais nous ne considé­rons pas qu’il est important de les reproduire ici, cette épître étant maintenant lon­gue; et nos frères les connaissent certainement toutes.

 

Les saints d’autrefois obtinrent des promesses

 

Il est cependant tout à fait certain que les anciens, quoique persécutés et affligés par les hommes, obtinrent de Dieu des promesses d’une telle grandeur et d’une telle gloire que notre cœur est souvent rempli de reconnaissance qu’il nous soit ne fût-ce que permis d’y penser tout en nous disant qu’il n’y a pas d’acception de personnes à ses yeux, mais qu’en toute nation celui qui craint Dieu et qui pratique la justice lui est agréable. Mais nous pouvons, à partir des quelques points précédemment cités, tirer la conclusion qu’il y aura un jour où tous seront jugés selon leurs œuvres et récom­pensés en conséquence; que ceux qui auront gardé la foi seront couronnés d’une couronne de justice, revêtus de vêtements blancs, admis au festin des noces, libérés de toute affliction, et régneront avec le Christ sur la terre où, selon l’antique promes­se, ils prendront du fruit de la vigne avec lui dans le royaume de gloire; du moins nous constatons que de telles promesses ont été faites aux saints d’autrefois. Bien que nous ne puissions réclamer le droit à ces promesses qui ont été faites aux anciens, parce qu’elles ne sont pas notre propriété simplement parce qu’elles ont été faites aux saints d’autrefois, néanmoins si nous sommes les enfants du Très-Haut et som­mes appelés du même appel qui leur a été fait, contractons la même alliance qu’eux et sommes fidèles au témoignage de notre Seigneur comme eux, nous pouvons ap­procher le Père au nom du Christ comme eux l’ont fait et obtenir les mêmes promesses pour nous. Ces promesses, si jamais nous les obtenons, nous ne les obtiendrons pas parce que Pierre, Jean et les autres apôtres, avec les églises de Sardes, de Perga­me, de Philadelphie et d’ailleurs ont marché dans la crainte de Dieu et ont eu le pouvoir et la foi de l’emporter et de les obtenir, mais ce sera parce que nous-mêmes nous avons la foi et abordons Dieu au nom de son Fils Jésus-Christ, comme ils l’ont fait; et lorsque nous aurons obtenu ces promesses, ce seront des promesses qui seront direc­tement pour nous, sinon elles ne nous feront aucun bien. Elles seront communiquées pour notre bien, étant notre propriété personnelle (par le don de Dieu), méritées par notre propre diligence à garder ses commandements et à marcher en droiture devant lui. Sinon à quoi sert l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ et pourquoi nous a-t-il jamais été communiqué?

 

Les apostats exclus de la communion des saints

 

Le royaume du Messie sur la terre appartient à ce genre de gouvernement où il y a toujours eu de nombreux apostats pour la raison toute simple qu’il n’admet pas qu’on ne se repente pas de ses péchés et exclut le contrevenant de sa communion. Notre Seigneur a dit: «Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas.» En outre il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Paul a dit aux anciens de l’Église d’Éphèse, après avoir travaillé trois ans avec eux, qu’il savait que certains d’entre eux se détourneraient de la foi et chercheraient à entraîner des disciples après eux. Nous pensons que per­sonne de notre génération ne prétendra qu’il a eu comme Paul l’expérience d’édifier l’Église du Christ et cependant, lorsqu’il eut quitté l’Église d’Éphèse, beaucoup, même parmi les anciens, se détournèrent de la vérité; et, comme c’est presque tou­jours le cas, cherchèrent à entraîner des disciples après eux. Aussi étrange que cela puisse paraître à première vue, il n’en est pas moins étrange que vrai qu’en dépit de toutes leurs prétentions à être décidés à vivre selon la piété, les apostats, après s’être détournés de la foi du Christ, à moins de se repentir promptement, sont tôt ou tard tombés dans les filets du Malin et se sont retrouvés privés de l’Esprit de Dieu pour manifester leur méchanceté aux yeux des foules. C’est de la part des apostats que les fidèles ont subi les persécutions les plus violentes. Judas fut réprimandé et trahit immédiatement son Seigneur et le livra entre les mains de ses ennemis, parce que Sa­tan était entré en lui. Il y a une intelligence supérieure qui est conférée à ceux qui obéissent de tout leur cœur à l’Évangile; et s’ils pèchent contre elle, les apostats res­tent nus et privés de l’Esprit de Dieu et ils sont en vérité près d’être maudits et leur destinée finale est d’être brûlés. Une fois que cette lumière qui était en eux leur est enlevée, ils deviennent aussi enténébrés qu’ils étaient précédemment éclairés et alors il n’est pas étonnant qu’ils exercent tout leur pouvoir contre la vérité et que, comme Judas, ils cherchent la perte de ceux qui étaient leurs plus grands bienfai­teurs. Judas pouvait-il avoir sur la terre ou au ciel un ami plus proche que le Sau­veur? Et son premier but fut de le faire mourir. Qui, parmi tous les saints en ces der­niers jours, peut se considérer comme aussi bon que notre Seigneur? Qui est aussi parfait? Qui est aussi pur? Qui est aussi saint que lui? Peut-on en trouver? Il n’a ja­mais transgressé ni enfreint de commandement ou de loi céleste. Il n’y avait pas de tromperie dans sa bouche ni de fraude dans son cœur. Et cependant quelqu’un qui avait mangé avec lui, qui avait souvent bu dans la même coupe fut le premier à lever le talon contre lui. Où y en a-t-il un qui soit semblable au Christ? On ne peut pas le trouver sur la terre. Alors pourquoi ses disciples devraient-ils se plaindre s’ils sont persécutés par ceux qu’ils appelaient autrefois frères et considéraient comme leurs plus proches parents dans l’alliance éternelle? D’où émane le principe qui a toujours été manifesté par ceux qui ont apostasié de la vraie Église qui veut qu’ils persécutent avec une diligence redoublée et cherchent avec une persévérance redoublée à faire mourir ceux qu’ils prétendaient jadis aimer, avec qui ils étaient jadis en communion et avec qui ils avaient autrefois fait alliance de lutter de toutes leurs forces selon la justice pour obtenir le repos de Dieu? Nos frères diront peut-être que c’est le même que celui qui a incité Satan à chercher à renverser le royaume de Dieu, parce que lui-même était mauvais et que le royaume de Dieu est saint.

 

Le don du salut

 

Le grand plan du salut est un thème qui devrait retenir notre plus grande attention et être considéré comme un des meilleurs dons du ciel à l’humanité. Aucune considéra­tion ne doit nous empêcher de nous montrer dignes d’approbation aux yeux de Dieu, selon son commandement divin. Il n’est pas rare que les hommes oublient qu’ils dé­pendent du ciel pour toutes les bénédictions dont il leur est permis de jouir et que pour chaque possibilité qui leur est accordée, ils doivent rendre compte. Vous savez, frères, que quand le maître dans la parabole des talents racontée par le Sauveur fit comparaître ses serviteurs, il leur donna plusieurs talents à faire fructifier pendant qu’il serait pendant un certain temps à l’étranger, et lorsqu’il revint, il demanda des comptes. Il en va de même maintenant. Notre Maître n’est absent que pendant un certain temps et à la fin de ce temps il appellera chacun d’entre nous pour rendre des comptes; et là où cinq talents auront été conférés, il en sera exigé dix; et celui qui ne les aura pas fait fructifier sera chassé comme un serviteur inutile, tandis que les fidè­les jouiront d’honneurs éternels. C’est pourquoi nous implorons de tout notre cœur notre Père pour que sa grâce repose sur vous, par Jésus-Christ son Fils, afin que vous ne faiblissiez pas à l’heure de la tentation ni ne soyez vaincus au moment de la persé­cution. — H. C. 2:4—24 (22 janvier 1834).

 

Devoirs des soixante-dix

 

Les soixante-dix doivent constituer des collèges voyageurs pour aller sur toute la ter­re, partout où les douze apôtres les appelleront. — H. C. 2:202 (8 février 1834).

 

L’ordre dans les conseils

 

J’ai fait la réflexion, lors d’un conseil des grands prêtres et des anciens (greffier: Orson Hyde), réunis le soir du 12 février (1834), chez moi, à Kirtland, que je devrais m’efforcer de présenter au conseil la dignité de l’office qui m’avait été conféré par le ministère de l’ange de Dieu, par sa propre voix et par la voix de notre Église; que je n’avais jamais exposé à aucun conseil l’ordre complet dans lequel il devrait être diri­gé, ce qui a peut-être privé les conseils de certaines ou de nombreuses bénédictions. Et j’ai continué et dit que nul n’est capable de juger d’une question en conseil si son propre cœur n’est pas pur; et que nous sommes souvent tellement remplis de préju­gés, ou avons une poutre dans notre propre œil, que nous ne sommes pas capables de prendre des décisions justes.

 

Mais pour en revenir au sujet de l’ordre; dans les temps anciens, les conseils étaient dirigés avec une discipline tellement stricte qu’il n’était permis à personne de chu­choter, d’être las, de quitter la salle ou de s’agiter si peu que ce soit jusqu’à ce que la voix du Seigneur, par révélation, ou la voix du conseil par l’Esprit, était obtenue, ce qui n’a pas été observé jusqu’à présent dans notre Église. Il était bien compris dans les temps anciens que si un homme pouvait rester en conseil, un autre le pouvait aus­si; et si le président pouvait y consacrer son temps, les membres le pouvaient aussi; mais d’une manière générale dans nos conseils l’un est mal à l’aise, un autre dort, l’un prie, un autre pas, l’un pense aux affaires du conseil, un autre pense à quelque chose d’autre.

 

Nos actes sont enregistrés

 

Nos actes sont enregistrés et ils nous seront un jour mis sous les yeux, et s’il nous ar­rive de ne pas juger convenablement et de faire du tort à nos semblables, ils seront sans doute là pour nous condamner; là nos actes sont d’une grande importance, et pour moi la conséquence parait en être d’une gravité au-delà de tout ce que je pour­rais exprimer. Demandez-vous, frères, à quel point vous vous êtes livrés à la prière depuis que vous avez entendu parler de ce conseil; et si vous êtes maintenant prêts à siéger en conseil pour juger l’âme de votre frère.

 

J’ai ensuite fait le récit de ma situation à l’époque où j’ai obtenu le livre [Livre de Mormon], des persécutions que j’ai dû affronter et j’ai prophétisé que je resplendirai comme le soleil au firmament lorsque mes ennemis et ceux qui contestent mon té­moignage seront abattus et retranchés et que leur nom sera effacé d’entre les hom­mes. — H. C. 2:25—26. M. S. S., p. 424.

 

L’alliance de la dîme

 

Ce soir, 29 novembre, Joseph et Oliver se sont unis en prière pour que les bénédic­tions continuent. Après avoir rendu grâce pour le soulagement que le Seigneur nous avait récemment envoyé en ouvrant le cœur de certains frères de l’Est pour qu’ils nous prêtent quatre cent trente dollars, après avoir conversé et nous être réjouis de­vant le Seigneur en cette occasion, nous convînmes de contracter l’alliance suivante avec le Seigneur, à savoir:

 

Que si le Seigneur veut nous rendre prospères dans nos affaires et ouvrir la voie devant nous pour que nous obtenions le moyen de payer notre dette, que nous ne soyons ni ennuyés ni jetés dans le discrédit devant le monde ni son peuple, après ce­la, de tout ce qu’il nous donnera, nous donnerons le dixième pour l’offrir aux pauvres de son Église ou comme il le commandera et que nous serons fidèles à veiller sur ce qu’il a confié à nos soins afin d’obtenir beaucoup, et que nos enfants après nous se souviendront de respecter cette alliance sacrée et sainte; et pour que nos enfants et les enfants de nos enfants soient au courant, nous avons signé ceci de notre propre main devant le Seigneur (29 novembre 1834).

 

(Signé)

Joseph Smith, fils

Oliver Cowdery

— H. C. 2:174—175.                                                                           

 

Importance de la révélation

 

À une conférence des anciens de l’Église organisée le 21 avril 1834 chez Jared Carter, le pro­phète lut le deuxième chapitre de Joël et fit ensuite les réflexions suivantes:

 

À cause de la tradition, il nous est très difficile de communiquer aux Églises tout ce que Dieu nous a révélé, car nous nous situons différemment de tous les autres peu­ples qui ont jamais existé sur la terre; par conséquent les anciennes révélations ne peuvent être adaptées à notre situation; elles ont été données à d’autres peuples qui nous ont précédés; mais dans les derniers jours Dieu devait appeler un reste dans le­quel serait la délivrance aussi bien en Jérusalem qu’en Sion. Maintenant si Dieu nous donnait plus de révélations, où trouverions-nous Sion et ce reste? Le moment est proche où la désolation couvrira la terre, et alors Dieu aura un lieu de délivrance dans son reste et dans Sion.

 

Enlevez le Livre de Mormon et les révélations, et où est notre religion? Nous n’en avons pas; car sans Sion et sans lieu de délivrance, nous devons tomber; parce que le moment est proche où le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, où les étoiles tomberont du ciel et où la terre chancellera. Alors si c’est le cas et si nous ne sommes pas sanctifiés et rassemblés dans les lieux que Dieu a fixés, malgré toutes nos anciennes croyances et notre grand amour pour la Bible, nous tomberons inévi­tablement; nous ne pouvons demeurer, nous ne pouvons être sauvés, car Dieu ras­semblera ses saints d’entre les Gentils; alors viendra la désolation et la destruction et personne ne pourra échapper, si ce n’est ceux qui ont le cœur pur, qui sont rassem­blés. — H. C. 2:52.

 

La bonté envers les animaux est requise de l’homme

 

Les incidents suivants se produisirent pendant que le camp de Sion était en route de Kirtland vers le Missouri.

 

En dressant ma tente, nous trouvâmes trois massasaugas ou serpents à sonnettes de prairie que les frères étaient sur le point de tuer, mais je dis: «Laissez-les tranquilles, ne leur faites pas de mal! Comment le serpent perdra-t-il jamais son venin, si les ser­viteurs de Dieu ont les mêmes dispositions et continuent à lui faire la guerre? Les hommes doivent devenir inoffensifs avant le monde animal, et lorsque les hommes auront perdu leur méchanceté et cesseront de détruire la gent animale, le lion et l’agneau pourront demeurer ensemble et le nourrisson pourra jouer sans danger avec le serpent.» Les frères prirent prudemment les serpents sur des baguettes et les portèrent de l’autre côté du ruisseau. J’exhortai les frères à ne pas tuer de serpent, d’oiseau, ni d’animal d’aucune sorte pendant notre voyage, sauf si cela devenait né­cessaire pour nous protéger contre la faim (26 mai 1834). — H. C. 2:71.

 

On ne badine pas avec les promesses de Dieu

 

Martin Harris s’étant vanté auprès des frères qu’il pouvait manipuler des serpents sans le moindre danger, se fit mordre au pied gauche tandis qu’il taquinait un serpent noir avec ses pieds nus. On me mit au courant et j’en profitai pour le réprimander et exhorter les frères à ne jamais badiner avec les promesses de Dieu: je leur dis que c’était de la présomption que d’inciter un serpent à mordre, mais si un homme de Dieu était accidentellement mordu par un serpent venimeux, il pouvait avoir la foi, ou ses frères pouvaient avoir la foi pour lui, pour que le Seigneur entende sa prière et qu’il soit guéri; mais lorsqu’un homme incite sciemment un serpent à le mordre, le principe est le même que lorsqu’un homme boit un poison mortel sachant que c’en est. Dans ce cas, personne n’a droit aux promesses de Dieu d’être guéri (16 juin 1834). — H. C. 2:95—96.

 

Instructions importantes données aux Douze

 

Kirtland, 27 février 1835

 

Ce soir, neuf des Douze, à savoir Lyman Johnson, Brigham Young, Heber C. Kim­ball, Orson Hyde, David W. Patten, Luke Johnson, William E. M’Lellin, John F. Boynton et William Smith, se sont réunis chez le président Joseph Smith, fils, qui était présent, avec Frederick G. Williams, Sidney Rigdon, l’évêque Whitney et trois anciens. Parley P. Pratt était allé à New Portage et Orson Pratt et Thomas B. Marsh n’étaient pas encore arrivés pour recevoir leur ordination.

 

L’importance des registres

 

Après une prière par le président Joseph Smith, fils, il dit que si nous écoutions pa­tiemment il pourrait présenter au conseil un sujet qui serait d’importance. Il avait personnellement appris par expérience un fait qui, en y repensant, lui causait toujours une profonde tristesse. Il est un fait que si j’avais maintenant en ma possession toutes les décisions qui ont été prises sur des sujets importants de doctrine et de de­voirs depuis le commencement de cette œuvre, je ne m’en séparerais pour aucune somme d’argent; mais nous avons négligé de dresser des procès-verbaux de ce genre de choses, pensant peut-être qu’elles ne nous profiteraient jamais par après; si nous les avions maintenant, elles décideraient de presque tous les points de doctrine que l’on pourrait soulever. Mais ceci a été négligé, et maintenant nous ne pouvons pas rendre témoignage à l’Église et au monde des manifestations grandes et glorieuses qui nous ont été données, avec autant de puissance et d’autorité que nous le pour­rions si nous avions maintenant ces documents à publier au dehors.

 

Puisque les douze sont maintenant choisis, je souhaite leur indiquer une voie qu’ils peuvent suivre, qui leur sera profitable plus tard, dans un domaine dont ils ne se dou­tent pas. S’ils veulent, chaque fois qu’ils se réunissent, désigner une personne pour les présider pendant la réunion, et une ou plusieurs pour enregistrer leurs travaux, et si, une fois qu’une décision est prise sur quelque question que ce soit, ils la font écri­re, cette décision restera enregistrée à tout jamais et paraîtra comme une alliance ou une doctrine. Une question dont il aura ainsi été décidé pourra sembler, au mo­ment-même, n’avoir que peu ou pas d’importance, mais si elle était publiée et que vous mettiez la main dessus par la suite, l’un ou l’autre d’entre vous, vous verriez qu’elle aura une valeur infinie, non seulement pour vos frères, mais pour votre pro­pre âme pour qui ce sera un festin.

 

Les registres, protection contre le mal

 

Ceci est un autre point important. Si vous vous réunissez de temps en temps et vous mettez à discuter de questions importantes, et prenez des décisions à leur sujet, si vous ne les notez pas, vous serez bientôt poussés dans des situations difficiles d’où vous ne serez pas à même de vous extirper parce que vous risquez de vous trouver dans une situation où vous ne pourrez pas faire porter votre foi avec une perfection ni un pouvoir suffisants pour obtenir l’information désirée; ou peut-être, pour avoir négligé d’écrire ces choses quand le Seigneur les avait révélées, n’estimant pas qu’el­les avaient une valeur suffisante, l’Esprit peut se retirer et Dieu être irrité; et il y a, ou il y a eu, une vaste connaissance d’une importance infinie qui est maintenant perdue. Quelle a été la cause de cela? Ç’a été la conséquence de la paresse ou le fait qu’on a négligé de désigner un homme pour consacrer quelques instants à rédiger toutes ces décisions.

 

Je voudrais ici prophétiser. Le moment viendra où, si vous négligez de faire ceci, vous tomberez sous la main d’hommes impies. Si vous deviez comparaître devant les autorités et être accusés d’un crime ou d’une infraction quelconque, même si vous êtes aussi innocents que les anges de Dieu, si vous ne pouvez pas prouver que vous étiez ailleurs, vos ennemis l’emporteront contre vous, mais si vous pouvez amener douze hommes pour témoigner que vous étiez en un certain endroit, à ce moment-là vous échapperez à leurs mains. Maintenant si vous voulez veiller soigneusement à dresser le procès-verbal de vos activités, comme je l’ai dit, ce sera un des registres les plus importants qu’on ait jamais vus; car toutes les décisions de ce genre demeure­ront dorénavant comme article de doctrine et alliances (tiré du procès-verbal des instructions au Conseil des Douze, 7 février 1835). — H. C. 2:198—199.

 

L’appel des apôtres

 

Le président Smith proposa la question suivante: Quelle importance donne-t-on à l’appel des douze apôtres par opposition aux autres appels ou officiers de l’Église? Lorsque la question eut été commentée par les conseillers Patten, Young, Smith et M’Lellin, le président Joseph Smith, fils, rendit la décision suivante:

 

Ce sont les douze apôtres, qui sont appelés à l’office de grand conseil voyageur, qui doivent présider les Églises des saints parmi les Gentils, lorsque aucune présidence n’est établie; et ils doivent voyager et prêcher parmi les Gentils jusqu’à ce que le Sei­gneur leur commande d’aller aux Juifs. Ils doivent détenir les clefs de ce ministère, pour ouvrir les portes du royaume du ciel à toutes les nations et pour prêcher l’Évangile à toute la création. C’est la puissance, l’autorité et la vertu de leur apostolat.

 

Oliver Cowdery, greffier

— H. C. 2:200 (27 février 1835).

 

Instructions aux Douze et aux soixante-dix

 

L’ordre des conseils

 

Le président Joseph Smith dit que les Douze n’auront pas le droit d’aller en Sion ni dans aucun des pieux pour entreprendre d’en régler les affaires lorsqu’il s’y trouve un grand conseil permanent; mais leur devoir est d’aller au dehors et de régler toutes les questions relatives aux différentes branches de l’Église. Lorsque les Douze sont ensemble, ou un quorum d’entre eux, dans une Église quelconque, ils auront l’auto­rité d’agir indépendamment et de prendre des décisions et ces décisions seront valides. Mais lorsqu’il n’y aura pas de quorum, ils devront régler les affaires par la voie de l’Église. Aucun grand conseil permanent n’a l’autorité d’aller dans les Églises au de­hors et d’en régler les affaires, car ceci revient aux Douze. Aucun grand conseil per­manent ne sera jamais établi ailleurs qu’en Sion ou dans un de ses pieux. Lorsque les Douze prennent une décision, c’est au nom de l’Église; par conséquent elle est vali­de.

 

Aucun officier de l’Église n’a l’autorité d’aller dans une de ses branches et d’ordon­ner un dirigeant pour cette Église, si ce n’est par la voix de cette branche. Aucun an­cien n’a l’autorité d’aller dans une branche quelconque de l’Église et de convoquer des réunions ou d’essayer de régler les affaires de l’Église sans l’avis et le consente­ment de l’ancien qui préside cette branche.

 

Appel de soixante-dix

 

Si les premiers soixante-dix sont tous utilisés et qu’un plus grand nombre d’ouvriers sont nécessaires, les sept présidents des premiers soixante-dix auront le devoir d’ap­peler et d’ordonner d’autres soixante-dix et de les envoyer travailler dans la vigne jusqu’à ce qu’ils aient mis à part, si c’est nécessaire, sept fois soixante-dix, et même jusqu’à ce qu’il y en ait cent quarante quatre mille ainsi mis à part pour le ministère. Les soixante-dix ne doivent pas assister aux conférences des Douze à moins qu’ils ne soient appelés ou invités à le faire par les Douze. Les Douze et les soixante-dix doivent particulièrement dépendre de leur ministère pour leur soutien et celui de leur famille, et ils ont le droit, en vertu de leur office, de faire appel aux Églises pour qu’elles les aident.

 

La situation des présidents des soixante-dix fut examinée séparément en vue de leurs déplacements dans la vigne: et il fut convenu à l’unanimité qu’ils devaient se tenir prêts à partir à l’appel des Douze lorsque le Seigneur ouvrirait la voie. Vingt-sept des soixante-dix furent également envisagés et il fut décidé qu’ils devraient se tenir prêts à voyager dans le ministère à l’appel du président des soixante-dix lorsque le Seigneur ouvrirait la voie.

 

Voté que tous les anciens de l’Église sont tenus de voyager dans le monde pour prê­cher l’Évangile de tout leur cœur, de toute leur âme et de toutes leurs forces, lorsque leur situation le leur permettra; et que la porte est maintenant ouverte.

 

Voté que les frères Brigham Young, John P. Greene et Amos Orton soient chargés d’aller prêcher l’Évangile aux restes de Joseph, la porte devant être ouverte par frère Brigham Young, et ceci ouvrira la porte à toute la maison de Joseph. Voté que lorsqu’un autre soixante-dix sera requis, la présidence des premiers soixante-dix le choisira, l’ordonnera et le mettra à part d’entre les plus expérimentés des anciens de l’Église. — Tiré du procès-verbal d’une réunion générale de la prêtrise tenue le 2 mai 1835. — H. C. 2:220—222.

 

Épître aux saints dispersés au dehors

 

L’amour mutuel

 

Chers frères, c’est un devoir dont tout saint devrait s’acquitter libéralement à l’égard de ses frères: de toujours les aimer et de toujours venir à leur secours. Pour être jus­tifiés devant Dieu, nous devons nous aimer les uns les autres, nous devons vaincre le mal. Nous devons visiter les orphelins de père et la veuve dans leur affliction et nous devons nous préserver des souillures du monde: car c’est le genre de vertu qui dé­coule de la grande source de la religion pure. Nous devons fortifier notre foi en y ajoutant toutes les qualités qui ornent les enfants du bienheureux Jésus, nous pou­vons prier quand il faut prier, nous pouvons aimer notre prochain comme nous-mê­mes et être fidèles dans les épreuves, sachant que la récompense de ce genre de conduite est plus grande dans le royaume des cieux. Quelle consolation! Quelle joie! Puissé-je vivre la vie du juste, et puisse ma récompense être semblable à la sienne!

 

Le devoir du grand conseil et des anciens

 

Selon l’ordre du royaume qui a commencé dans les derniers jours pour préparer les hommes au repos du Seigneur, les anciens de Sion ou dans sa région immédiate n’ont ni l’autorité ni le droit de se mêler de ses affaires spirituelles, de régler ses intérêts ou de convoquer des conseils pour expulser des membres, vu son état de non-organisa­tion. Le grand conseil a été expressément organisé pour gérer toutes ses affaires spi­rituelles, et l’évêque et son conseil sont responsables de ses affaires temporelles; de sorte que les actes des anciens sont nuls et non avenus. Pour le moment le Seigneur veut que l’ivraie et le blé poussent ensemble, car Sion doit être rachetée par le juge­ment et ses convertis par la justice. Tout ancien qui le peut, après avoir pourvu aux besoins de sa famille (s’il en a une) et avoir payé ses dettes, doit s’en aller purifier ses vêtements du sang de cette génération. Pendant qu’ils sont dans cette région, au lieu de juger les membres pour des transgressions ou des offenses, que chacun travaille à se préparer pour la vigne mettant un peu de temps de côté pour consoler ceux qui sont endeuillés, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour réformer celui qui est re­laps, pour ramener celui qui s’égare, pour réinviter dans le royaume ceux qui ont été retranchés en les encourageant à se mettre à l’œuvre pendant que dure le jour et pour accomplir des actes de justice et se préparer d’un seul cœur et d’un seul esprit à contribuer à racheter Sion, cette belle terre de promission où ceux qui sont bien dis­posés et ceux qui sont obéissants seront bénis. Les âmes sont plus précieuses que ja­mais aux yeux de Dieu; et les anciens n'ont jamais été appelés à enfoncer qui que ce soit en enfer, mais à persuader et à inviter tous les hommes de partout à se repentir, afin qu’ils deviennent héritiers du salut. C’est l’année de grâce du Seigneur: libérez les captifs afin qu’ils puissent chanter Hosanna. Les prêtres, eux non plus, ne doivent pas être oisifs; leurs devoirs sont clairs, et s’ils ne les accomplissent pas diligemment, ils ne pourront pas s’attendre à être approuvés. La justice doit être l’objectif des saints en toutes choses et lorsque les alliances seront publiées, ils apprendront que de grandes choses seront attendues d’eux. Faites du bien et accomplissez la justice en n’ayant en vue que la gloire de Dieu, et vous récolterez votre récompense lorsque le Seigneur rétribuera chacun selon son œuvre. Les instructeurs et les diacres sont les ministres permanents de l’Église et, en l’absence d’autres officiers, il est requis d’eux qu’ils accomplissent de grandes choses et marchent dans la sainteté. Ils doivent forti­fier la foi des membres, persuader ceux qui sont en dehors du chemin de se repentir et de se tourner vers Dieu et de vivre; persuader humblement et exhorter chacun à pardonner aux autres toutes leurs transgressions, toutes leurs offenses et tous leurs péchés, afin qu’ils travaillent à leur salut avec crainte et tremblement.

 

Cherchez à sauver des âmes

 

Frères, soyez patients et supportez-vous mutuellement, car c’est ce que le Seigneur fait avec nous. Priez pour vos ennemis dans l’Église et ne maudissez pas vos ennemis à l’extérieur, car à moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. À tout membre ordonné et à tous nous disons: Soyez miséricordieux et vous obtiendrez miséricorde. Cherchez à contribuer à sauver des âmes, pas à les détruire; car en vérité vous savez que «il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance.» Ne vous disputez pas à propos des mystères du royaume; ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, ne donnez pas le pain des enfants aux chiens, de peur que vous ne souf­friez, vous et les enfants, et que vous offensiez par là votre juste juge. Vos frères qui quittent leurs familles, avec qui ils ont connu une mesure terrestre de paix et de joie, pour porter la bonne nouvelle de par le monde, attendent de grandes choses de vous, au moment où vous avez la chance de jouir des bénédictions de la compagnie des saints. Ils prient notre Père céleste pour que vous priiez beaucoup, soyez très humbles et très charitables, travaillant diligemment, spirituellement et temporellement, pour la rédemption de Sion, afin que ceux qui ont le cœur pur puissent retourner avec des chants de joie éternels pour édifier ses endroits déserts et rencontrer le Sei­gneur lorsqu’il viendra dans sa gloire. Frères, au nom de Jésus-Christ, nous vous supplions de vivre de manière à être dignes des bénédictions qui viendront après beaucoup de tribulations rassasier l’âme de ceux qui demeurent fidèles jusqu’à la fin.

 

— M. and A. 1:137—138 (juin 1835).

 

La substance de l’article précité du Messenger and Advocate se trouve également, selon l’histoire de John Whitmer (manuscrit, page 52), dans une lettre à Hezekiah Peck, signée par Joseph Smith, fils, Oliver Cowdery, Sidney Rigdon, Frederick G. Williams, W. W. Phelps et John Whitmer. Voici le premier paragraphe de cette let­tre:

 

Les officiers qui transgressent

 

«La présidence de Kirtland et de Sion dit que le Seigneur a manifesté par révélation de son Esprit que les grands prêtres, instructeurs, prêtres et diacres ou, en d’autres termes, tous les officiers du pays du comté de Clay, dans le Missouri, appartenant à l’Église sont plus ou moins en transgression parce qu’ils n’ont pas suffisamment joui de l’Esprit de Dieu pour pouvoir comprendre leurs devoirs à l’égard d’eux-mêmes et à l’égard du bien-être de Sion; ils ont été ainsi abandonnés pour agir d’une manière qui est nuisible à l’intérêt et est aussi une gêne à la rédemption de Sion. S’ils veulent avoir de la sagesse, ils s’humilieront tout particulièrement, afin que Dieu ouvre les yeux de leur intelligence. Le dessein et les intentions du Tout-Puissant à leur égard et à l’égard des enfants de Sion seront clairement manifestés, à savoir qu’ils doivent laisser le grand conseil, qui est nommé de Dieu et ordonné à cette fin, organiser et régler toutes les affaires de Sion et que Dieu veut que les enfants de Sion s’arrêtent et voient le salut de la rédemption.» Suit alors la substance de l’article du Messenger and Advocate. Cette lettre est suivie du post-scriptum suivant écrit personnellement par le prophète à frère Peck; elle est un joyau qui montre la profonde compassion du prophète pour les fidèles en Israël:

P. S. Frère Ezekiah Peck: Nous nous souvenons de votre famille comme de toutes les familles de l’Église qui ont été les premières à embrasser la vérité. Nous nous souvenons de vos pertes et de vos afflictions; nos premiers liens ne sont pas brisés; nous prenons part avec vous au mal aussi bien qu’au bien, aux tristesses aussi bien qu’aux joies; notre union, nous en sommes assurés, est plus forte que la mort et ne sera jamais rompue. Rappelez-nous à tous ceux qui croient en la plénitude de l’Évangile de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Nous vous autorisons par la présente, Hezekiah Peck, notre frère bien-aimé, à lire cette épître et à la communi­quer à tous les frères de cette région du pays.

 

Dictée par moi, votre frère indigne et compagnon de travail dans le témoignage du Livre de Mormon. Signé de ma propre main sous le signe de l’alliance éternelle.

 

Joseph Smith, fils

 

— M. and A., juin 1835, ainsi que H. C. 2:229—231.

 

Extraits d’une épître aux anciens de l’Église des saints des derniers jours

 

Après tant de temps, et après que tant de choses aient été dites, j’estime qu’il est de mon devoir de vous laisser entendre qu’il se pourrait bien que l’on puisse aider dans une certaine mesure en matière de doctrine et dans la manière de remplir leurs de­voirs les anciens qui parcourent le monde pour avertir les habitants de la terre de fuir devant la colère à venir et de se sauver de cette génération indocile. Il y a huit ans que je travaille dans cette cause, et pendant ce temps, j’ai beaucoup voyagé et j’ai eu beaucoup d’expériences. En février 1831, j’ai déménagé du comté de Seneca (New York), pour aller m’installer dans le comté de Geauga, Ohio.

 

Le commandement du prophète d’aller au Missouri

 

Au mois de juin suivant, j’ai reçu par une vision céleste le commandement de me mettre en route pour les frontières ouest de l’État du Missouri et y désigner l’endroit même qui devait être le lieu central pour le début du rassemblement de ceux qui em­brassent la plénitude de l’Évangile éternel. En conséquence, je me suis mis en route avec certains de mes frères et, après un voyage long et fastidieux, souffrant de priva­tions et de vicissitudes nombreuses, suis arrivé au comté de Jackson (Missouri); et lorsque nous eûmes examiné la région, cherchant diligemment l’aide de Dieu, il se manifesta à moi et me désigna, à moi et à d’autres, l’endroit même où il avait l’inten­tion de commencer l’œuvre du rassemblement et l’édification d’une «ville sainte» qui serait appelée Sion, Sion parce que ce sera un lieu de justice et que tous ceux qui y construisent doivent adorer le Dieu vrai et vivant et tous croire en une seule doctri­ne, à savoir la doctrine de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. «Tes sentinelles élèveront la voix; d’une voix unanime elles chanteront, car elles seront du même avis lorsque le Seigneur ramènera Sion» (Ésaïe 52:8)[2].

 

Emplacement de Sion

 

Après nous être assurés de l’emplacement exact et ayant le bonheur de voir pas mal de familles de mes frères confortablement installées dans le pays, je pris congé d’eux et repris le voyage vers l’Ohio, et j’utilisai toute l’influence et tous les arguments que j’avais en mon pouvoir pour inciter ceux qui croyaient en l’alliance éternelle, dont la situation le permettait et dont la famille était d’accord, de déménager à l’endroit que j’avais maintenant désigné comme étant le pays de Sion; et ainsi la nouvelle du ras­semblement et de la doctrine se répandit dans le monde, et il y en a beaucoup, nous avons des raisons de le craindre, ayant un zèle ne correspondant pas à leurs connais­sances, et ne comprenant pas les principes purs de la doctrine de l’Église, qui ont sans aucun doute, dans la ferveur de leur enthousiasme, enseigné et dit beaucoup de cho­ses qui font du tort à la nature et aux principes véritables de l’Église; et cela, nous le regrettons vivement, et nous nous en excuserions si les excuses pouvaient servir à quelque chose.

 

Principes de l’Évangile

 

Mais nous nous arrêtons ici, et nous faisons une réflexion sur le bruit qui, avons-nous appris, s’est répandu et a été traité d’une manière nuisible à la cause de la vérité, di­sant: «Qu’en prêchant la doctrine du rassemblement, nous brisons les familles et donnons aux hommes la permission de quitter leurs familles, les femmes leurs maris, les enfants leurs parents, les esclaves leurs maîtres, troublant ainsi l’ordre et détrui­sant l’entente et la paix de la société.» Nous allons montrer ici notre foi et mettre ain­si, espérons-nous humblement, fin à ces médisances mensongères et perverses qui ont amené, nous avons toutes les raisons de le croire, des milliers de personnes à penser qu’elles rendaient service à Dieu en persécutant les enfants de Dieu, alors que si elles avaient pu jouir de la vraie lumière et avaient compris correctement nos principes, elles les auraient adoptés de tout leur cœur et se seraient réjouies de l’amour de la vérité. Et maintenant pour montrer notre doctrine sur ce sujet, nous commencerons par les premiers principes de l’Évangile, qui sont le repentir et le baptême pour la rémission des péchés, et le don du Saint-Esprit par l’imposition des mains. Nous croyons que c’est là notre devoir: enseigner à toute l’humanité la doc­trine du repentir que nous nous efforcerons de montrer à l’aide des citations suivantes:

 

«Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprissent les Écritures. Et il leur dit: Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem» (Luc 4:45, 46, 47).

 

Nous apprenons par là qu’il fallait que le Christ souffrît, fût crucifié et ressuscitât le troisième jour expressément pour que le repentir et la rémission des péchés fus­sent prêchées à toutes les nations.

 

La repentance

 

«Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jé­sus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera» (Actes 2:38, 39). Nous apprenons par là que la promesse du Saint-Esprit est pour tous ceux à qui la doctrine du repentir devait être prêchée; or elle devait l’être à toutes les na­tions. Et nous découvrons aussi que la promesse devait s’étendre par la lignée, car Pierre dit non seulement: à vous, mais «pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin». Nous en déduisons qu’elle devait continuer jusqu’aux enfants de leurs en­fants et même jusqu’à toutes les générations qui suivraient, toutes celles que le Sei­gneur leur Dieu appellerait. Nous découvrons ici que nous faisons fusionner deux principes dans ces citations. Le premier est le principe du repentir, et le second est le principe de la rémission des péchés. Et nous apprenons de Pierre que la rémis­sion des péchés s’obtient par le baptême au nom du Seigneur Jésus-Christ; et le don du Saint-Esprit s’ensuit inévitablement, car, dit Pierre, «vous recevrez le don du Saint-Esprit.»

 

Nous croyons donc qu’il faut prêcher la doctrine du repentir dans le monde en­tier, tant aux vieux qu’aux jeunes, aux riches qu’aux pauvres, aux esclaves qu’aux hommes libres, car nous allons nous efforcer de montrer ci-après comment, de quelle manière et à quel point elle engage la conscience de l’humanité, faisant les dis­tinctions qui conviennent entre vieux et jeunes, hommes, femmes, enfants et servi­teurs. Mais nous découvrons que pour profiter de la doctrine du repentir, nous devons croire que nous pouvons obtenir la rémission des péchés. Et pour obtenir la rémission des péchés, nous devons croire en la doctrine du baptême au nom du Sei­gneur Jésus-Christ. Et si nous croyons au baptême pour la rémission des péchés, nous pouvons nous attendre à voir s’accomplir la promesse du Saint-Esprit, car la promesse est donnée à tous ceux que le Seigneur notre Dieu appellera, et n’a-t-il pas certainement dit, comme vous le trouverez au dernier chapitre de l’Apocalypse: «Et l’Esprit et l’épouse disent: Viens. Et que celui qui entend dise: Viens. Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement» (Ap. 22:17).

 

Le Seigneur dit aussi: «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau léger» (Matt. 11:28, 29, 30).

 

De plus Ésaïe dit: «Tournez-vous vers moi, et vous serez sauvés, vous tous qui êtes aux extrémités de la terre! Car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre. Je le jure par moi-même, la vérité sort de ma bouche et ma parole ne sera point révoquée: tout ge­nou fléchira devant moi, toute langue jugera par moi. En l’Éternel seul, me dira-t­-on, résident la justice et la force; à lui viendront, pour être confondus, tous ceux qui étaient irrités contre lui» (És. 45:22-24).

 

[Il cite ensuite Actes 5:31,32;8:12-17,36-40;10:44-48;16:13-15,25-35;19:1-6;22:12-16;Héb. 5:12-14]

 

Progresser au-delà des premiers principes

 

«C’est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est par­fait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l’imposition des mains, de la résurrec­tion des morts, et du jugement éternel. C’est ce que nous ferons, si Dieu le permet. Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don cé­leste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir — et qui sont tombés — soient encore renouvelés et ame­nés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie» (Héb. 6:1-6).

 

Joseph Smith, fils

 

— M. and A., septembre 1835, pp. 179—182 et aussi H. C. 2:253—259.

 

Aux anciens de l’Église des saints des derniers jours

 

À la fin de ma lettre du numéro de septembre du Messenger and Advocate, j’ai pro­mis de poursuivre le sujet que j’avais abordé. Je le fais dans l’espoir que cela profi­tera aux anciens et les aidera dans leurs efforts pour combattre les préjugés d’une race fausse et perverse, en ayant en leur possession mes principes religieux tels qu’ils sont, que déforment presque tous ceux dont l’emploi est menacé par ceux-ci. Et aussi pour aider ceux qui s’informent avec empressement et ont été incités à le faire à cause des rumeurs, pour avoir une idée correcte de ce que sont mes principes. J’ai été poussé à procéder de cette façon par la persécution et par la présentation erronée de mes sentiments.

 

La justice se répandra sur la terre

 

Mais je poursuis: dans la lettre en question, ce n’étaient pas seulement les principes du repentir et du baptême pour la rémission des péchés qui étaient exposés, mais beaucoup de passages d’Écritures étaient cités pour bien éclairer le sujet; je tiens à ajouter que je m’appuie absolument sur la véracité des principes inculqués dans le Nouveau Testament et ensuite je passe des points susmentionnés au sujet du rassemblement et expose mes idées à ce sujet, qui est un point que je considère être de la plus grande importance pour ceux qui cherchent le salut dans notre génération ou dans ce que l’on peut appeler «les derniers temps», car tout ce que les prophètes ont écrit depuis le temps d’Abel le juste jusqu’au dernier homme qui ait laissé par écrit un témoignage à notre intention, en parlant du salut d’Israël dans les derniers jours, montre directement qu’il consiste en l’œuvre du rassemblement.

 

Je citerai tout d’abord la prophétie d’Hénoc, parlant des derniers jours: «Je ferai descendre la justice des cieux, et je ferai monter la vérité de la terre, pour rendre té­moignage de mon Fils unique, de sa résurrection des morts [j’entends par là la résur­rection du corps physique], oui, et aussi de la résurrection de tous les hommes, et je ferai en sorte que la justice et la vérité se répandent sur la terre comme un déluge, pour rassembler mes élus des quatre coins de la terre, en un lieu que je préparerai, une Ville sainte, afin que mon peuple puisse se ceindre les reins et attendre le temps de ma venue; car là sera mon tabernacle, et elle sera appelée Sion, une Nouvelle Jé­rusalem» (Moïse 7:62).

 

La résurrection en gloire

 

J’entends par cette citation que Dieu a bien montré à Hénoc la rédemption qu’il avait préparée en proposant le Messie comme Agneau immolé dès avant la fonda­tion du monde; [et] en vertu de cette rédemption se produit la glorieuse résurrection du Sauveur et la résurrection de toute la famille humaine, la résurrection du corps et la justice et la vérité se répandront sur la terre comme un déluge. Je vous le deman­de, comment la justice et la vérité se répandront-elles sur la terre comme un déluge? Je vais vous le dire. Les hommes et les anges collaboreront pour réaliser cette grande œuvre, et une Sion sera préparée, une Nouvelle Jérusalem, pour les élus qui seront rassemblés des quatre coins de la terre et qui seront constitués en Ville sainte, car le tabernacle du Seigneur sera avec eux.

 

Les élus seront rassemblés

 

Hénoc n’était pas seul dans ses idées à ce sujet: «Et j’entendis du trône une voix forte qui disait: Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux» (Ap. 21:3).

 

Je découvre dans cette citation que Jean, dans l’île de Patmos, vit, relativement aux derniers jours, les mêmes choses que Hénoc avait vues. Mais pour que le tabernacle puisse être avec les hommes, il faut que les élus soient rassemblés des quatre coins de la terre. Et pour en montrer davantage à propos de cette question du rassemble­ment, Moïse, après avoir prononcé la bénédiction et la malédiction sur les enfants d’Israël, pour leur obéissance ou leur désobéissance, dit ceci:

 

«Lorsque toutes ces choses arriveront, la bénédiction et la malédiction que je mets devant toi, si tu les prends à cœur au milieu de toutes les nations chez lesquelles l’Éternel, ton Dieu, t’aura chassé, si tu reviens à l’Éternel, ton Dieu, et si tu obéis à sa voix de tout ton cœur et de toute ton âme, toi et tes enfants, selon tout ce que je te prescris aujourd’hui, alors l’Éternel, ton Dieu, ramènera tes captifs et aura compas­sion de toi, et il te rassemblera encore du milieu de tous les peuples chez lesquels l’Éternel, ton Dieu, t’aura dispersé. Quand tu seras exilé à l’autre extrémité du ciel, l’Éternel, ton Dieu, te rassemblera de là, et c’est là qu’il t’ira chercher» (De. 30:1-4).

 

La nouvelle Jérusalem

 

Beaucoup de savants et de sages ou d’historiens ont dit que les indiens ou les abori­gènes du continent américain appartiennent aux tribus perdues d’Israël. Beaucoup d’autres ont pensé que les aborigènes du continent américain ne font pas partie des tribus d’Israël, mais que les dix tribus ont été emmenées dans des régions inconnues du nord. Quoi qu’il en soit, la prophétie que je viens de citer «ira les chercher» dans les derniers jours et les mettra dans le pays que leurs pères possédaient. Et vous trouverez au verset 7 du chapitre 30 cette citation: «L’Éternel, ton Dieu, fera tom­ber toutes ces malédictions sur tes ennemis, sur ceux qui t’auront haï et persécuté.» Beaucoup diront peut-être que cette Écriture est accomplie, mais qu’ils fassent très attention à ce que le prophète dit: «Quand même tu serais exilé à l’autre extrémité du ciel» (ce qui doit signifier à l’autre bout de la terre). Cette promesse est bonne pour tous ceux, s’il devait y en avoir, qui sont chassés, même dans les derniers jours, c’est pourquoi les enfants des pères ont droit à ce jour et si ces malédictions doivent tomber sur la tête de leurs ennemis, malheur aux Gentils (voir Livre de Mormon, 3e Néphi, chapitre 16:8, édition actuelle). «Malheur aux Gentils incrédules, dit le Pè­re.» En outre (voir Livre de Mormon, 3 Néphi 20:22, édition actuelle qui dit:) «Voi­ci, j’établirai ce peuple dans ce pays, en accomplissement de l’alliance que j’ai faite avec votre père Jacob; et il sera une nouvelle Jérusalem.» Nous apprenons par le Li­vre de Mormon le continent et le lieu exacts où se trouvera la nouvelle Jérusalem, et elle sera enlevée conformément à la vision que Jean eut dans l’île de Patmos.

 

Beaucoup se sentiront disposés à dire que cette nouvelle Jérusalem, dont il est ques­tion, est la Jérusalem que les Juifs construiront dans l’Ancien Monde. Mais vous ver­rez d’après Apocalypse 21:2 qu’une nouvelle Jérusalem descendit du ciel d’auprès de Dieu, parée comme une épouse pour son époux; qu’après cela le révélateur fut enlevé en esprit sur une très haute montagne et vit la grande ville sainte descendre du ciel d’auprès de Dieu. Il est question ici de deux villes et comme on ne peut pas tout dire dans un cadre aussi étroit que celui d’une lettre, je dirai en bref qu’il y a une nouvelle Jérusalem installée sur le continent américain et en outre que Jérusalem sera reconstruite dans l’Ancien Monde (voir Livre de Mormon, Éther 13:1-12). «Voici, Éther vit les jours du Christ, et il parla aussi touchant la Maison d’Israël et la Jérusalem d’où Léhi viendrait; qu’après avoir été détruite, elle serait bâtie de nou­veau, ville sainte dans le Seigneur; c’est pourquoi elle ne pouvait pas être une nouvelle Jérusalem, car elle avait existé dans les temps passés.» Ceci pourra suffire, en ce qui concerne le rassemblement, jusqu’à ma prochaine lettre.

 

Devoirs des anciens

 

Je veux maintenant, à la fin de ma lettre, faire quelques réflexions sur le devoir des anciens à l’égard de l’enseignement des parents et des enfants, des maris et des fem­mes, des maîtres et des esclaves ou des serviteurs, etc., comme j’ai promis de le faire dans ma précédente lettre.

 

Et tout d’abord il convient qu’un ancien, quand il parcourt le monde, avertissant les habitants de la terre de se rassembler, afin d’édifier une ville sainte au Seigneur, au lieu de commencer par les enfants, ceux qui dépendent de leurs parents ou leur tu­teur pour leur influencer l’esprit, les écartant ainsi du devoir dont ils sont légitimement redevables à ces personnes, il doit commencer ses efforts par les parents ou les tuteurs, et ses enseignements doivent être de nature à tourner le cœur des pères vers les enfants et le cœur des enfants vers les pères, et il ne faut user auprès des enfants d’aucune influence allant à l’encontre du consentement de leurs parents ou de leurs tuteurs; mais tous ceux qui peuvent être persuadés de manière légitime et juste et avec le consentement commun, nous devons considérer que c’est notre devoir de les inciter à se rassembler avec le peuple de Dieu. Sinon que la responsabilité repose sur la tête des parents ou des tuteurs et que toute la condamnation ou conséquence soit sur leur tête conformément à la dispensation qu’il nous a confiée; car Dieu a voulu que son œuvre soit raccourcie en justice dans les derniers jours; c’est pourquoi ins­truisez d’abord les parents et ensuite, avec leur consentement, qu’ils persuadent les enfants d’embrasser également l’Évangile. Si les enfants embrassent l’Évangile et que leurs parents ou leurs tuteurs sont des incroyants, enseignez-leur à rester chez eux et à obéir à leurs parents ou à leurs tuteurs, s’ils l’exigent; mais s’ils consentent à ce qu’ils se rassemblent avec le peuple de Dieu, qu’ils le fassent et rien de mal ne sera fait; et que tout se fasse avec soin et avec justice et Dieu protégera personnellement de telles personnes.

 

Deuxièmement, il est du devoir des anciens, lorsqu’ils entrent dans une maison, de faire en sorte que leurs travaux et leur voix d’avertissement s’adressent au maître de cette maison; s’il reçoit l’Évangile, il pourra exercer son influence sur sa femme aus­si, avec consentement, dans le cas où elle recevrait l’Évangile; mais si l’homme ne re­çoit pas l’Évangile, mais consente que sa femme le reçoive et qu’elle croie, qu’elle le reçoive. Mais si un homme interdit à sa femme ou à ses enfants, avant qu’ils ne soient majeurs, de recevoir l’Évangile, le devoir de l’ancien est de passer son chemin et de n’exercer aucune influence contre lui, et que la responsabilité soit sur sa tête; secoue la poussière de tes pieds en témoignage contre lui, et les pans de ton habit seront blanchis de leur âme. Leurs péchés ne retomberont pas sur ceux que Dieu a envoyés pour les avertir de fuir la colère à venir et de se sauver de cette génération perverse. Les serviteurs de Dieu n’auront pas parcouru les nations des Gentils avec la voix d’avertissement que l’ange destructeur commencera à dévaster la terre de ses habi­tants, et comme le prophète l’a dit: «Son bruit seul donnera l’épouvante.» Je parle ainsi parce que je me préoccupe de mon prochain, je le fais au nom du Seigneur, étant poussé par le Saint-Esprit. Que ne puis-je les arracher au tourbillon de misère dans lequel je les vois se plonger par leurs péchés, afin que par la voix d’avertisse­ment je puisse devenir l’instrument qui les amènera à une repentance non feinte, afin qu’ils aient la foi pour résister au mauvais jour!

 

Troisièmement, il est du devoir d’un ancien, lorsqu’il entre dans une maison, de sa­luer le maître de cette maison, et s’il obtient son consentement, alors il peut prêcher à tous ceux qui sont dans cette maison; mais s’il n’obtient pas son consentement, qu’il n’aille pas auprès de ses esclaves ou de ses serviteurs, mais que la responsabilité et les conséquences soient sur la tête du maître de cette maison, et la culpabilité de cette maison ne sera plus sur tes habits, tu es libre: c’est pourquoi secoue la poussière de tes pieds et passe ton chemin. Mais si le maître de cette maison te donne son consentement de prêcher à sa famille, à sa femme, à ses enfants, à ses domestiques, à ses serviteurs ou à ses servantes, ou à ses esclaves, alors le devoir de l’ancien est de représenter hardiment la cause du Christ et d’avertir ces gens de ce qu’ils doivent se repentir unanimement et être baptisés pour la rémission des péchés et pour le Saint-Esprit, leur commandant toujours, au nom du Seigneur, dans l’esprit de dou­ceur, d’avoir de l’affection les uns pour les autres, que les pères soient bons pour leurs enfants, les maris pour leurs femmes, les maîtres pour leurs esclaves ou leurs serviteurs, les enfants obéissant à leurs parents, les femmes à leurs maris et les escla­ves ou les serviteurs à leurs maîtres.

 

L’amour entre maris et femmes

 

«Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sau­veur. Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église, parce que nous som­mes membres de son corps. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair» (Éph. 5:22-31). Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur. Maris, ai­mez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles. Enfants, obéissez en toutes choses à vos parents, car cela est agréable dans le Seigneur. Pères, n’irritez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent. Serviteurs, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur, dans la crainte de Dieu» (Col. 3:18-22). Mais je dois terminer cette lettre et reprendre le sujet dans un autre numéro.

 

Dans les liens de l’alliance nouvelle et éternelle.

 

Joseph Smith, fils

 

— M. and A., novembre 1835, pp. 209—12 ainsi que H. C. 2: 259—264.

 

Réflexions

 

Vendredi 6 novembre — À la maison. Je suis allé à l’école pendant les heures de cours, je suis rentré et j’ai passé la soirée chez moi. Ce matin on m’a présenté un homme de l’Est. Après avoir entendu mon nom, il a fait la réflexion que je n’étais qu’un homme, voulant dire par là qu’il avait cru que quelqu’un à qui le Seigneur ju­geait bon de révéler sa volonté devait être quelque chose de plus qu’un homme. Il semblait avoir oublié cette parole qui nous vient des lèvres de saint Jacques, qu’Élie était un homme ayant les mêmes passions que nous, et cependant il avait une telle puissance auprès de Dieu que celui-ci, en réponse à sa prière, ferma les cieux de sorte qu’ils ne donnèrent pas de pluie pendant trois ans et six mois; et c’est de nou­veau en réponse à sa prière que les cieux donnèrent la pluie et que la terre produisit du fruit et, en effet, telles sont les ténèbres et l’ignorance de notre génération qu’elle considère qu’il est incroyable qu’un homme ait des rapports quelconques avec son Créateur (6 novembre 1835). — H. C. vol. 2:302.

 

Paroles du prophète aux Douze

 

Le 12 novembre 1835 à 6 heures les apôtres se réunirent en conseil avec la Première Prési­dence et, en cette occasion, le prophète leur adressa les paroles suivantes:

 

Je suis heureux de la possibilité qui m’est offerte de me réunir en cette occasion avec ce conseil. Je suis certain que l’Esprit du Seigneur est ici et je suis content de tous les frères présents; il est inutile que je dise que vous avez ma confiance la plus absolue et que j’ai l’intention de vous soutenir au maximum, car je sais bien que vous devez dé­fendre ma réputation contre les calomnies et les reproches vils de notre génération impie, et que vous avez de la joie à le faire.

 

Les ténèbres règnent aujourd’hui comme à l’époque où Jésus-Christ allait être cru­cifié. Les puissances des ténèbres s’efforçaient d’obscurcir le soleil brillant de la jus­tice qui commençait à se lever sur l’aube et allait bientôt jaillir en grandes bénédic­tions sur la tête des fidèles; et laissez-moi vous dire, frères, que de grandes bénédic­tions vous attendent maintenant et seront bientôt déversées sur nous si nous sommes fidèles en tout, car nous avons même droit à de plus grandes bénédictions qu’eux, parce qu’ils avaient la personne du Christ avec eux pour les instruire du grand plan de salut. Sa présence personnelle, nous ne l’avons pas, c’est pourquoi nous avons be­soin d’une foi plus grande vu la situation spéciale dans laquelle nous sommes; et suis décidé de faire tout ce que je peux pour vous soutenir, même s’il m’arrive de faire par inadvertance beaucoup de choses qui ne sont pas justes aux yeux de Dieu.

 

Ordonnances spéciales

 

Vous voulez connaître les nombreuses choses qui vous attendent, afin de savoir comment vous préparer en vue des grandes choses que Dieu est sur le point de réali­ser. Mais il y a une grande déficience, un grand obstacle sur la route, qui nous prive des bénédictions supérieures; et pour rendre complet et permanent le fondement de notre Église, nous devons écarter cet obstacle c’est-à-dire vaquer à certains devoirs dont nous ne nous sommes pas encore occupés. Je pensais avoir établi notre Église sur une base permanente lorsque je me suis rendu au Missouri, et c’est effectivement une chose que j’avais faite, car si j’avais été enlevé, cela aurait suffi, mais je vis tou­jours et par conséquent Dieu exige davantage de moi. Le sujet sur lequel je souhaite plus particulièrement attirer votre attention ce soir, c’est l’ordonnance du lavement des pieds. Nous ne l’avons pas encore faite, mais elle est aussi nécessaire maintenant que du temps du Sauveur, et il faut avoir un endroit préparé pour vaquer à cette or­donnance à l’écart du monde.

 

Nous n’avons pas désiré beaucoup de choses de la part du Seigneur avec le genre de foi et d’obéissance que nous devrions avoir, et cependant nous avons joui de grandes bénédictions et nous ne nous en rendons pas autant compte que nous le devrions. Quand, et où Dieu a-t-il permis qu’un des témoins ou des premiers anciens de notre Église tombe? Jamais ni nulle part. Au milieu de toutes les calamités et de tous les jugements qui se sont abattus sur les habitants de la terre, son bras tout-puissant nous a soutenus, les hommes et les démons ont fait rage et ont dépensé leur méchan­ceté en vain. Nous devons veiller à ce que tous soient prêts et convoquer notre as­semblée solennelle comme le Seigneur nous l’a commandé, afin de pouvoir accom­plir sa grande œuvre, et il faut que cela se fasse à la manière de Dieu. La Maison du Seigneur doit être préparée et l’assemblée solennelle doit y être convoquée et y être organisée conformément à l’ordre de la Maison de Dieu, et nous devons y pratiquer l’ordonnance du lavement des pieds. Elle n’est destinée qu’aux membres officiels. Son but est d’unir notre cœur, afin que nous soyons un dans nos sentiments et que notre foi soit forte de sorte que Satan ne puisse nous renverser ni avoir aucun pou­voir sur nous.

 

L’ordre de la Maison de Dieu est toujours le même

 

La dotation que vous êtes si vivement désireux d’obtenir, vous ne pouvez la com­prendre maintenant, et Gabriel ne pourrait pas non plus l’expliquer à l’intelligence de votre esprit ténébreux; mais efforcez-vous d’être préparés dans votre cœur, soyez fidèles en tout, et lorsque nous nous réunirons dans l’assemblée solennelle, c’est-à-dire lorsque se réuniront ceux que Dieu nommera parmi tous les membres officiels, nous devons être purs à tous égards. Soyons fidèles et silencieux, frères, et si Dieu vous donne une manifestation, gardez-la pour vous; veillez et priez, et vous aurez un avant-goût de ces joies que Dieu déversera en ce jour-là. Ne cherchez pas l’iniquité les uns chez les autres: si vous le faites, vous n’obtiendrez pas de dotation, car le Sei­gneur ne la conférera pas à de telles personnes. Mais si nous sommes fidèles et vivons selon toute parole qui sort de la bouche de Dieu, j’irai jusqu’à prophétiser que nous obtiendrons une bénédiction qu’il vaudra la peine de se rappeler, dussions-nous vi­vre aussi longtemps que Jean le Révélateur; nous aurons des bénédictions comme nous n’en avons encore jamais imaginé, avant, ni dans notre génération. L’ordre de la Maison de Dieu a toujours été et sera toujours le même, même après que le Christ sera venu; et après la fin des mille ans, il sera le même; et nous entrerons finalement dans le royaume céleste de Dieu et en jouirons à jamais.

 

La dotation est nécessaire

 

Vous avez besoin, frères, d’une dotation pour être préparés et capables de vaincre toutes choses; et ceux qui rejettent votre témoignage seront damnés. Par votre en­tremise les malades seront guéris, les boiteux marcheront, les sourds entendront et les aveugles verront. Mais laissez-moi vous dire qu’après la dotation, vous n’aurez pas le pouvoir de guérir ceux qui n’ont pas la foi, ni de leur faire du bien, car vous pourriez tout autant vous attendre à faire du bien à un démon en enfer qu’à ceux qui possèdent son Esprit et sont disposés à le conserver: car ils sont les habitations des démons et ne conviennent qu’à sa société. Mais lorsque vous serez dotés et préparés à prêcher l’Évangile à toutes les nations, familles et langues, dans leurs propres lan­gues, vous devrez fidèlement avertir tout le monde, et lier le témoignage et sceller la loi, et l’ange destructeur sera sur vos talons et exercera sa redoutable mission à l’égard des enfants de la désobéissance et détruira ceux qui commettent l’iniquité, tandis que les saints seront rassemblés de parmi eux et se tiendront en des lieux saints, prêts à rencontrer l’Époux quand il viendra.

 

Je me sens disposé à vous dire encore quelques mots, mes frères, concernant la dota­tion: tous ceux qui sont préparés et sont suffisamment purs pour supporter la pré­sence du Sauveur, le verront dans l’assemblée solennelle.

 

Les frères exprimèrent leur satisfaction pour les instructions que je leur avais don­nées. Nous terminâmes ensuite par la prière. Puis je rentrai chez moi et me mis au lit. — H. C. 2:308—310.

 

Les grands conseils et les Douze

 

J’ai décidé que le grand conseil n’avait rien à voir avec les Douze, ni avec les déci­sions des Douze. Mais si les Douze se trompaient, ils ne seraient responsables, conformément aux révélations, que devant le conseil général des autorités de toute l’Église (26 septembre 1835). — H. C. 2:285.

 

Les Indiens sont d’Israël

 

Paroles prononcées par le prophète lors d’une réunion du grand conseil à Kirtland.

 

Le rassemblement d’Israël

 

Ces derniers temps, le gouvernement général a beaucoup dit et a beaucoup fait en ce qui concerne les Indiens (Lamanites) qui se trouvent dans les limites territoriales des États-Unis. Un des points les plus importants de la foi de l’Église des saints des der­niers jours, par la plénitude de l’Évangile éternel, c’est le rassemblement d’Israël (dont les Lamanites font partie), ce beau moment où Jacob montera à la Maison du Seigneur pour l’adorer en esprit et en vérité, pour vivre dans la sainteté, lorsque le Seigneur rétablira ses juges tels qu’ils étaient autrefois, et ses conseillers tels qu’ils étaient au commencement, lorsque chaque homme habitera sous sa vigne et sous son figuier et qu’il n’y aura personne pour les troubler, lorsqu’il leur donnera des lèvres pures et que la terre sera remplie de connaissance sacrée, comme les eaux recou­vrent le fond de la mer; lorsqu’on ne dira plus: l’Éternel est vivant, lui qui a fait mon­ter du pays d’Égypte les enfants d’Israël, mais l’Éternel est vivant, lui qui a fait mon­ter les enfants d’Israël du pays du septentrion et de tous les pays où il les avait chas­sés. Ce jour-là est d’importance capitale pour tous les hommes.

 

Étant donné son importance, ainsi que tout ce que les prophètes en ont dit avant nous, nous tenons à émettre quelques idées à propos des déclarations officielles du gouvernement concernant les Indiens. Quand nous parlons du rassemblement, nous voulons qu’il soit bien entendu que nous en parlons conformément aux Écritures, le rassemblement des élus du Seigneur hors de toutes les nations de la terre, et le fait de les amener à l’endroit du Seigneur des armées où sera construite la ville de justice et où les hommes seront d’un seul cœur et d’un seul esprit quand le Sauveur viendra: oui, lorsque les hommes marcheront avec Dieu comme Hénoc et seront exempts de péchés. La parole du Seigneur est précieuse; et lorsque nous lisons que le voile tendu au-dessus de toutes les nations sera détruit et que ceux qui ont le cœur pur verront Dieu et régneront mille ans avec lui sur la terre, nous voulons que tous les hommes honnêtes aient l’occasion de se rassembler et d’édifier une ville de justice où il sera écrit même sur les clochettes des chevaux: «Sainteté à l’Éternel».

 

Le Livre de Mormon a révélé qui est Israël sur ce continent. Et quand nous voyons le gouvernement des États-Unis rassembler les Indiens et les installer sur des territoi­res qui seront à eux, comme il est agréable de penser qu’ils pourront un jour être ras­semblés par l’Évangile! (6 janvier 1836) — H. C. 2:357.

 

Les ordres dans les conseils

 

Réflexions inscrites par Joseph Smith dans son journal concernant une réunion de la prêtrise au temple de Kirtland.

 

En étudiant ce sujet [c’est-à-dire une loi pour gouverner la Maison du Seigneur], j’ai découvert que beaucoup de ceux qui avaient discuté de cette question avaient l’es­prit enténébré, ce qui m’a incité à faire quelques réflexions concernant les droits des autorités de l’Église, qu’elles devaient parler chacune à son tour et à sa place, au moment voulu, afin qu’il y ait un ordre parfait en tout, et que chacun, avant de faire objection à un point soumis à son examen, doit veiller à pouvoir jeter de la lumière sur le sujet plutôt que de répandre les ténèbres, et que son objection soit fondée sur la droiture, ce que nous pouvons faire en nous appliquant attentivement à l’étude de la volonté du Seigneur dont l’Esprit manifeste et démontre toujours la vérité à l’in­telligence de tous ceux qui possèdent son Esprit (15 janvier 1836). — H. C. 2:370.

 

Aux anciens de l’Église des saints des derniers jours

 

La parabole du semeur

 

Dans ma dernière lettre, je vous ai montré d’une manière que je crois satisfaisante pour votre esprit, que l’Écriture sainte parle de deux Jérusalem; j’ai du moins donné mes idées sur la question; je vais maintenant commenter quelques paroles du Sau­veur qui se trouvent au treizième chapitre de son Évangile selon saint Matthieu qui, à mon avis, donnent sur l’important sujet du rassemblement l’idée la plus claire que l’on puisse trouver dans la Bible. Au moment où le Sauveur formule ses belles paro­les et paraboles qui se trouvent dans le chapitre précité, nous le voyons assis dans un bateau à cause de la foule qui se pressait autour de lui pour entendre ses paroles; et il commença à les instruire en disant:

 

«Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent et la mangèrent. Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n’avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu’elle ne trouva pas un sol profond; mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sé­cha, faute de racines. Une autre partie tomba parmi les épines: les épines montèrent et l’étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente. Que celui qui a des oreilles pour en­tendre entende.»

 

Celui qui ne veut pas recevoir la lumière perdra la lumière

 

«Les disciples s’approchèrent, et lui dirent: Pourquoi leur parles-tu en paraboles? [Je voudrais faire la réflexion ici que le <leur> utilisé dans cette question, est un pro­nom personnel et désigne la foule.] Jésus leur répondit [c’est-à-dire aux disciples]: Parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur [c’est-à-dire aux incroyants] a pas été donné. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a.» Cette parole nous permet de comprendre que ceux qui avaient précédemment cher­ché la venue du Messie selon le témoignage des prophètes, recherchaient à ce mo­ment-là un Messie, mais n’avaient pas suffisamment de lumière à cause de leur in­crédulité pour discerner en lui leur Sauveur; et comme il était le vrai Messie, par conséquent ils devaient être déçus et perdre même toute la connaissance, ou se voir enlever toute la lumière, toute la compréhension et toute la foi qu’ils avaient à ce su­jet: c’est pourquoi celui qui ne veut pas recevoir la plus grande lumière se verra enle­ver toute la lumière qu’il a, et si la lumière qui est en vous devient ténèbres, voici combien seront grandes ces ténèbres! «C’est pourquoi», dit le Sauveur, «je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent. Et pour eux s’accomplit cette prophétie d’Ésaïe: Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point; vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point.»

 

Maintenant nous découvrons que la raison même donnée par ce prophète pour la­quelle ils ne voulaient pas recevoir le Messie c’était parce qu’ils ne comprenaient pas ou ne voulaient pas comprendre, que, voyant, ils ne voyaient pas; «car le cœur de ce peuple est devenu insensible; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, qu’ils ne comprennent de leur cœur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.» Mais que dit-il à ses disciples? «Mais heureux sont vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent! Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.»

 

Les ténèbres sont la condamnation du monde

 

Nous faisons de nouveau une réflexion ici, car nous trouvons que le principe même selon lequel les disciples étaient considérés comme heureux, c’était qu’il leur était permis de voir de leurs yeux et entendre de leurs oreilles et que la condamnation qui reposait sur la foule qui ne recevait pas ses paroles venait de ce qu’elle n’était pas disposée à voir de ses yeux et à entendre de ses oreilles; non qu’elle ne le pouvait pas et qu’elle n’avait pas la possibilité de voir et d’entendre, mais parce qu’elle avait le cœur rempli d’iniquité et d’abominations; «ce que vos pères ont été, vous l’êtes aus­si». Le prophète, prévoyant qu’ils s’endurciraient ainsi le cœur, le déclara clairement et c’est en cela que réside la condamnation du monde, que la lumière est entrée dans le monde et que les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres sont mauvaises. Ceci est si clairement enseigné par le Sauveur que même les insensés ne pourront s’y égarer.

 

Écoutez encore la parabole du semeur. Les hommes ont l’habitude, lorsque la vérité est exposée par les serviteurs de Dieu, de dire: tout est mystère; on l’exprime en pa­raboles, par conséquent il ne faut pas le comprendre. Il est vrai qu’ils ont des yeux pour voir et ne voient pas, mais nul n’est aussi aveugle que ceux qui ne veulent pas voir, et bien que le Sauveur ait adressé cette parabole à ce genre de personnages, néanmoins il l’explique clairement à ses disciples et nous avons de bonnes raisons d’être véritablement humbles devant le Dieu de nos pères, de ce qu’il nous ait laissé tout cela par écrit, si clairement que malgré les efforts et l’influence combinés des prêtres de Baal ils n’ont pas le pouvoir de nous aveugler les yeux et d’enténébrer no­tre intelligence, du moment que nous ouvrons les yeux et lisons un instant avec sincé­rité.

 

Explication de la parabole du semeur

 

Mais écoutez l’explication de la parabole: «Lorsqu’un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le Malin vient et enlève ce qui a été semé dans son cœur.» Notez cette expression: ce qui a été semé dans son cœur. C’est celui qui reçoit la semence le long du chemin. Les hommes qui n’ont aucun principe de justice en eux-mêmes et dont le cœur est rempli d’iniquité et qui n’ont pas le désir des principes de la vérité, ne comprennent pas la parole de la vérité quand ils l’entendent. Le dia­ble enlève la parole de la vérité de leur cœur, parce qu’il n’y a pas de désir de justice en eux. «Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c’est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie; mais il n’a pas de racine en lui-même, il man­que de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute. Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la parole et la comprend; il porte du fruit, et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente.» C’est ainsi que le Seigneur lui-même explique à ses disciples la parabole qu’il avait exposée et ne laisse ni mystère ni ténèbres dans l’esprit de ceux qui croient fermement en ses pa­roles.

 

Nous en tirons donc la conclusion que la raison même pour laquelle la foule, ou le monde, comme le Sauveur l’appelait, ne reçut pas l’explication de ses paraboles, c’était à cause de l’incrédulité. À vous, dit-il (parlant à ses disciples), il vous est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu. Et pourquoi? À cause de la foi et de la confiance qu’ils avaient en lui. Cette parabole fut donnée pour montrer les effets que produit la prédication de la parole; et nous croyons qu’elle est une allusion directe au commencement ou à l’installation du royaume à cette époque-là; nous continuerons donc à suivre à partir de ce moment-là ses paroles concernant ce royaume même jusqu’à la fin du monde.

 

La parabole de l’ivraie

 

«Il leur proposa une autre parabole [qui faisait également allusion à l’établissement du royaume à cette époque-là du monde], et il dit: le royaume des cieux est sembla­ble à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le blé, et s’en alla. Lors­que l’herbe eut poussé et donné du fruit, l’ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire: Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie? Il leur répondit: C’est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l’arracher? Non, dit-il, de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et, à l’époque de la moisson, je di­rai aux moissonneurs: Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier.»

 

Cette parabole nous apprend non seulement l’établissement du royaume du temps du Sauveur, qui est représenté par la bonne semence qui produisait du fruit, mais aussi les corruptions de l’Église, qui sont représentées par l’ivraie semée par l’enne­mi, que ses disciples auraient eu plaisir à arracher ou dont ils auraient volontiers pu­rifié l’Église, si le Sauveur avait partagé leurs idées. Mais lui, connaissant toutes cho­ses, dit: Non pas. Autant dire: Vos idées ne sont pas correctes, l’Église est dans sa prime enfance et si vous prenez cette mesure précipitée, vous détruirez le blé, ou l’Église, avec l’ivraie; il vaut donc mieux les laisser grandir ensemble jusqu’à la mois­son, ou la fin du monde, ce qui signifie la destruction des méchants, qui n’est pas en­core accomplie, comme nous le montrerons plus loin dans l’explication de la para­bole par le Sauveur, une parabole qui est si claire qu’elle ne laisse aucune place au doute dans l’esprit en dépit du cri des prêtres: «Paraboles! Paraboles! Figures, figu­res! Mystère, mystère! Tout est mystère!» Mais il n’y a pas de place pour le doute ici, car les paraboles ont toutes été clairement expliquées.

 

La parabole de l’Église dans les derniers jours

 

Il leur proposa encore une autre parabole faisant allusion au royaume qui serait éta­bli juste avant le moment ou au moment de la moisson, parabole qui dit ceci: «Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences; mais, quand il a poussé, il, est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches.» Nous pouvons ici clairement découvrir que cette image est donnée pour représenter l’Église telle qu’elle paraîtra dans les der­niers jours. Le royaume des cieux lui est comparé. Or, qu’est-ce qui lui est sembla­ble?

 

Prenons le Livre de Mormon qu’un homme prit et cacha dans son champ, le proté­geant par sa foi, pour qu’il reparaisse dans les derniers jours, en temps voulu; voyons-le sortir de terre, lui que l’on considérait effectivement comme la plus petite de toutes les semences, mais voyez-le produire des branches, oui, devenir gigantes­que avec d’immenses branches et une majesté divine jusqu’à ce qu’il devienne la plus grande de toutes les plantes. Et il est la vérité et il a germé et il est sorti de la terre et la justice commence à regarder du haut des cieux et Dieu envoie d’en haut ses pou­voirs, ses dons et ses anges pour habiter dans ses branches.

 

Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé. Voyez, ne sommes-nous donc pas le royaume des cieux qui lève la tête dans les derniers jours dans la majesté de son Dieu, l’Église des saints des derniers jours, comme un rocher impénétrable et immuable au milieu de l’immense abîme, exposé aux orages et aux tempêtes de Sa­tan mais qui, jusqu’à présent, est resté ferme et continue à braver les vagues, hautes comme des montagnes, de l’opposition, qui sont poussées par les vents déchaînés des machinations qui s’effondrent, qui se sont jetées et se jettent encore avec une écume formidable sur son front triomphant, excitées avec une fureur redoublée par l’en­nemi de la justice, avec sa fourche de mensonges, comme vous le verrez assez bien reproduit sur une image qui se trouve dans Mormonism Unvailed, de M. Howe. Et nous espérons que cet adversaire de la vérité continuera à agiter le cloaque de l’ini­quité, afin que les gens puissent discerner plus facilement entre les justes et les mé­chants.

 

Les fils modernes de Sceva

 

Nous remarquons aussi un des fils modernes de Sceva, qui aurait bien aimé faire croire aux gens qu’il pouvait chasser les démons, et ceci par une certaine brochure [c’est-à-dire le Millennial Harbinger, par Alexander Campbell], qui a fait le tour de tout notre pays, qui s’est senti parfaitement autorisé à flétrir «Jo» Smith en le quali­fiant d’Élymas, le magicien, et de dire avec Paul: «Homme plein de toute espèce de ruses et de fraudes, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu point de pervertir les voies droites du Seigneur?» Nous répondrons à ce monsieur: nous connaissons Paul et nous savons qui est Jésus, mais vous, qui êtes-vous? Et nous lui dirons avec les meilleurs sentiments, dans les termes de Paul à l’égard de ceux qui di­saient qu’ils étaient les disciples de Jean, mais n’avaient même pas entendu dire qu’il y eût un Saint-Esprit, de se repentir et d’être baptisé pour la rémission des péchés, par ceux qui ont autorité légale, et de leurs mains vous recevrez le Saint-Esprit conformément aux Écritures:

 

«Alors Pierre, Jacques et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint-Es­prit» (Actes 8:17). «Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient» (Actes 19:6). «De la doctrine des baptêmes, de l’imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel» (Hébreux 6:2). «Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s’ils ne sont pas envoyés? selon qu’il est écrit: Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles» (Rom. 10:14, 15). Mais si cet homme ne veut pas écouter notre exhortation, mais persévère dans sa voie mauvaise, nous espérons qu’il continuera à essayer de chasser les démons, afin que nous ayons la preuve bien claire que le royaume de Satan est di­visé contre lui-même et par conséquent ne peut demeurer; car un royaume divisé contre lui-même prend rapidement fin.

 

La parabole du levain

 

«Il leur dit cette autre parabole: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte soit toute levée.» Cela peut signifier que l’Église des saints des derniers jours est née d’un peu de levain qui a été mis dans trois témoins. Voyez à quel point cela ressemble à la parabole! Elle fait actuellement lever rapidement les morceaux et fera bientôt lever toute la pâte. Mais continuons.

 

«Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui parlait point sans para­bole, afin que s’accomplit ce qui avait été annoncé par les prophètes: J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je publierai des choses cachées depuis la création du monde. Alors, il renvoya la foule, et entra dans la maison. Ses disciples s’approchèrent de lui, et dirent: Explique-nous la parabole de l’ivraie du champ. Il répondit: Celui qui sème la bonne semence, c’est le Fils de l’homme; le champ, c’est le monde; la bonne semence, ce sont les fils du royaume; l’ivraie, ce sont les fils du malin.» Que nos lec­teurs maintenant notent l’expression «le champ, c’est le monde, l’ivraie, ce sont les fils du malin, l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable, la moisson, c’est la fin du monde [qu’ils fassent particulièrement attention à cette expression: la fin du monde], les moissonneurs, ce sont les anges.»

 

La destruction des méchants sera la fin du monde

 

Les hommes n’ont absolument aucune raison pour dire que ceci est figuratif, ou ne veut pas dire ce que cela dit: car il explique maintenant ce qu’il avait précédemment dit en paraboles; et selon ce langage, la fin du monde c’est la destruction des mé­chants, la moisson et la fin du monde font directement allusion au genre humain dans les derniers jours, et non pas à la terre comme beaucoup l’ont imaginé; et ce qui pré­cédera la venue du Fils de l’homme et le rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé depuis le commencement du monde par la bouche de tous les saints prophètes; et les anges auront quelque chose à faire dans cette grande œuvre, car ils sont les moissonneurs. Par conséquent, de même que l’ivraie est rassemblée et jetée au feu, de même en sera-t-il à la fin de ce monde, c’est-à-dire que lorsque les serviteurs de Dieu s’en vont avertir les nations, les prêtres et le peuple, et que ceux-ci s’endurcis­sent le cœur et rejettent la lumière de la vérité, ceux-ci seront d’abord livrés aux tourments de Satan, la loi et le témoignage étant scellés comme ce fut le cas pour les Juifs, ils sont abandonnés dans les ténèbres et livrés au jour qui brûlera, étant ainsi entravés par leurs croyances, leurs liens étant rendus forts par leurs prêtres, ils sont préparés en vue de l’accomplissement de la parole du Sauveur: «Le Fils de l’homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité: et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.»

 

Nous voyons que l’œuvre de rassemblement du blé dans des greniers, ou granges, se produira pendant qu’on lie l’ivraie et qu’on la prépare pour le jour où on la brûlera; et qu’après le jour des flambées, les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

 

Le trésor caché dans un champ

 

Mais pour illustrer ce rassemblement avec plus de clarté, nous avons une autre para­bole: «Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui l’a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a, et achète ce champ.» Vous retrouvez cette façon de faire dans l’Église des saints des derniers jours où les saints vendent tout ce qu’ils ont et se rassemblent en un endroit qu’ils peuvent acheter comme héritage afin d’être ensemble et de supporter les afflictions les uns des autres pendant les temps de calamité.

 

«Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Il a trouvé une perle de grand prix; et il est allé vendre tout ce qu’il avait, et l’a achetée.» Vous retrouvez cette façon de faire dans les hommes qui voyagent pour trouver des lieux pour Sion et ses pieux ou restes, qui, lorsqu’ils trouvent l’emplace­ment de Sion, ou la Perle de Grand Prix, vendent directement ce qu’ils ont et l’achè­tent.

 

Le filet jeté dans la mer

 

«Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent; et, après s’être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais.» Vous retrouvez cette façon de faire en regardant la postérité de Joseph répandre le filet de l’Évangile sur la face de la terre, rassemblant des gens de toute espèce, pour que le bon soit sauvé dans des vases préparés à cette fin et que les anges s’occupent des mauvais. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde: les anges viendront et sépareront les méchants d’avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise arden­te, et il y aura des pleurs et des grincements de dents.

 

«Avez-vous compris toutes ces choses? — Oui, répondirent-ils.» Et nous disons: oui; et nous ferions bien de dire: oui, car ces choses sont si claires et si merveilleuses que tout saint des derniers jours doit y répondre par un amen du fond du cœur.

 

«Et il leur dit: C’est pourquoi, tout scribe instruit de ce qui regarde le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes.»

 

Vous retrouvez un exemple de cette façon de faire en voyant le Livre de Mormon sortir du trésor du cœur. Et aussi les alliances données aux saints des derniers jours ainsi que la traduction de la Bible, faisant ainsi sortir du cœur des choses nouvelles et anciennes, ce qui correspond à trois mesures de farine subissant le contact purifica­teur par une révélation de Jésus-Christ et le ministère d’anges qui ont déjà com­mencé dans les derniers jours cette œuvre qui correspondra au levain qui a fait lever toute la pâte. Amen.

 

Je termine, mais je continuerai à traiter le sujet dans un autre numéro. Dans les liens de l’alliance nouvelle et éternelle.

 

Joseph Smith, fils

 

— M. and A., décembre 1835, pp. 225—230 et H. C. 2:264—272.

 

Fausses doctrines de Joshua, le ministre juif

 

Pendant que j’étais assis chez moi, ce matin entre dix et onze heures, un homme est entré et s’est présenté à moi en se donnant le nom de «Joshua, le ministre juif». Il avait un aspect assez singulier, portant une barbe d’environ sept centimètres de long, qui était tout à fait grise; il avait aussi les cheveux longs et considérablement argentés par l’âge; à mon avis il devait avoir environ cinquante à cinquante-cinq ans; il était grand et droit, svelte, le visage mince, les yeux bleus et le teint clair; il portait une re­dingote vert d’eau, un pantalon de la même couleur, un chapeau de fourrure noire à bord étroit et, tandis qu’il parlait, fermait souvent les yeux, l’air renfrogné. J’essayai de savoir son nom, mais n’obtins pas de réponse précise. Nous nous mîmes bientôt à parler de religion, et lorsque j’eus fait quelques réflexions concernant la Bible, je me mis à lui raconter les circonstances dans lesquelles le Livre de Mormon était apparu ...

 

Tandis que je racontais cette brève histoire de l’établissement de l’Église du Christ dans les derniers jours, Joshua semblait beaucoup s’amuser. Lorsque j’eus terminé, je fis la remarque que l’heure du culte et l’heure de dîner étaient maintenant arrivées et je l’invitai à demeurer, à quoi il consentit. Après le dîner, la conversation reprit et Joshua se mit à faire quelques réflexions sur les prophéties, comme suit: il fit la réfle­xion qu’il savait que je pouvais supporter une nourriture plus solide que beaucoup d’autres et que par conséquent il allait m’exprimer ses idées d’autant plus librement: Daniel nous a dit qu’à la fin des jours il serait debout pour son héritage; selon sa vi­sion, il avait le droit de la tenir secrète et de la révéler de nouveau après de nombreux jours, ou dans des temps éloignés. La statue de Daniel dont la tête était d’or et le corps, les bras, les jambes et les pieds étaient composés des différents matériaux dé­crits dans sa vision, représentent différents gouvernements. La tête d’or devait re­présenter Nébucadnetsar, roi de Babylone; les autres parties d’autres rois et d’autres formes de gouvernement que je ne mentionnerai pas maintenant en détail, mais je limiterai plus particulièrement mes réflexions aux pieds de la statue. La politique de l’esprit mauvais est de séparer ce que Dieu a uni et d’unir ce qu’il a séparé, ce qu’il a réussi à faire d’une manière admirable dans l’état actuel de la société qui est sembla­ble à du fer et à de l’argile.

 

Tout est en confusion, aussi bien le politique que le religieux; et malgré tous les ef­forts que l’on fait pour réaliser une union, la société reste désunie et toutes les tenta­tives faites pour unifier sont aussi stériles que d’essayer d’unir le fer et l’argile. Les pieds de la statue sont le gouvernement de nos États-Unis. D’autres nations et d’au­tres royaumes cherchent en eux un exemple d’union, de liberté et d’égalité des droits et par conséquent l’adorent comme Daniel le vit dans la vision, bien qu’ils commen­cent à perdre confiance en eux, voyant les querelles et les discordes qui déchirent leur horizon politique et religieux. Cette image est caractéristique de tous les gou­vernements et de toutes les institutions ou de la plupart d’entre eux; car ils commen­cent avec une tête d’or et prennent fin dans les méprisables pieds de fer et d’argile, ayant d’abord un aspect splendide, ayant l’intention de faire beaucoup plus qu’ils ne peuvent réaliser, et finalement tombent dans la dégradation et s’enfoncent dans l’in­famie; nous devons non seulement commencer à sortir de Babylone, mais la quitter entièrement de peur d’être renversés dans ses ruines; nous devons continuer à nous améliorer et à nous réformer. Vingt-quatre heures d’amélioration maintenant va­lent autant qu’une année il y a cent ans. L’esprit des pères qui fut abattu, ou ceux qui étaient sous l’autel, se lève maintenant: c’est la première résurrection. L’ancien qui tombe le premier se lèvera le dernier. Nous ne devons nous faire d’opinion que pour le présent, et laisser le résultat de l’avenir à Dieu. Je suis sorti de l’obscurité mais je n’étais qu’un jeune homme qu’on me demandait conseil dans les choses temporelles. Il n’est pas nécessaire que Dieu nous donne tout pour commencer, ou dans la pre­mière mission qu’il nous donne, mais dans sa deuxième. Jean a vu l’ange remettre l’Évangile dans les derniers jours, ce qui ne serait pas nécessaire s’il était déjà dans le monde: cette formule serait illogique. Les petites lumières que Dieu a données suffi­sent pour nous conduire hors de Babylone; quand nous en serons sortis, nous aurons une lumière plus grande.

 

La transmigration est une doctrine du diable

 

Je dis à Joshua que je ne le comprenais pas en ce qui concerne la résurrection et sou­haitais qu’il fût plus explicite à ce sujet. Il répondit qu’il ne se sentait pas poussé par l’Esprit à le développer davantage pour le moment, mais qu’il le ferait peut-être à un autre moment.

 

Je me retirai alors pour régler des affaires avec une autre personne qui était venue me voir. Il dit à mon secrétaire qu’il était né dans le comté de Washington, dans la ville de Cambridge à New York. Il dit que tous les chemins de fer, canaux et autres perfectionnements sont réalisés par des esprits de la résurrection. Le silence dont parle Jean le Révélateur, qui se fera pendant une demi-heure dans le ciel, se situe en­tre 1830 et 1851, temps pendant lequel les jugements de Dieu se déverseront; après ce temps-là, il y aura la paix ...

 

On soupçonnait ledit Joshua d’être le fameux Matthias de New York dont on parlait tellement dans les journaux à cause des procès qui lui avaient été faits en ce lieu de­vant un tribunal pour meurtre, homicide involontaire, outrages aux magistrats, pour avoir fouetté sa fille, etc.; il fut emprisonné pour les deux derniers délits et était sorti environ quatre mois plus tôt. Après quelques tergiversations, il confessa qu’il était réellement Matthias.

 

Après le souper, je lui proposai de nous faire un exposé. Il le fit, assis sur sa chaise. Il commença en disant: Dieu a dit: que la lumière soit, et la lumière fut, et il s’étendit sur ce sujet pendant tout son discours. Il fit quelques excellentes réflexions, mais son esprit était manifestement rempli de ténèbres...

 

Je repris la conversation avec Matthias et lui demandai de m’éclaircir davantage sur ses idées relatives à la résurrection.

 

Il dit qu’il possédait l’esprit de ses pères, qu’il était descendant littéral de Matthias, l’apôtre, qui fut choisi à la place de Judas, lequel était tombé; que son esprit est res­suscité en lui et que c’est là la voie ou le plan de la vie éternelle: cette transmigration de l’âme ou de l’esprit de père en fils.

 

Je lui dis que sa doctrine était du diable, qu’il était en réalité possédé par un esprit pervers et dépravé, quoique professant être l’esprit de vérité même; et il disait aussi qu’il possédait l’âme du Christ.

 

Il s’attarda jusqu’au mercredi 11; après le petit déjeuner je lui dis que mon Dieu me disait que son Dieu était le diable, et que je ne pouvais plus le garder et qu’il devait s’en aller. Et c’est ainsi que pour une fois je chassai le démon sous forme humaine, et, je crois, un assassin (9—10 novembre 1835). — H. C. 2:304—307.

 

Autorité des Douze

 

Tiré du procès-verbal d’une réunion spéciale avec les douze apôtres.

 

Je me mis ensuite à expliquer la question du devoir des Douze et leur autorité, qui vient immédiatement après la présidence actuelle et que la raison pour laquelle l’as­semblée tenue le 15 de ce mois en ce lieu avait été disposée de telle sorte que les grands conseils de Kirtland avaient été mis le plus près de la présidence, c’était que l’affaire à traiter, à savoir remplir les divers collèges de Kirtland, était une affaire re­levant tout particulièrement de ce groupe, et non parce que celui-ci avait la préséan­ce, et que la disposition était la plus judicieuse que l’on pût adopter pour cette occa­sion; en outre, les Douze ne sont soumis à personne d’autre qu’à la Première Prési­dence, c’est-à-dire «moi-même, dit le prophète, Sidney Rigdon et Frederick G. Wil­liams», qui sont maintenant mes conseillers, et là où je ne suis pas, il n’y a pas de Première Présidence au-dessus des Douze.

 

Le prophète dit aussi aux Douze qu’il n’approuvait pas les termes durs dans lesquels le président Cowdery s’était adressé à eux, et ne l’admettrait ni de sa propre part ni de la part d’aucun homme, «bien que, dit-il, j’aie parfois parlé trop durement sous l’impulsion du moment, et si je vous ai blessés dans vos sentiments, frères, je vous demande pardon, car je vous aime et je vous soutiendrai de tout mon cœur en toute justice, devant le Seigneur, et devant tous les hommes; car soyez assurés, frères, que je suis disposé à endiguer le torrent de toute opposition, dans les orages, dans les tempêtes, dans les tonnerres et dans l’éclair, sur terre et sur mer, dans le désert ou parmi les faux-frères ou les populaces, ou en quelque lieu que Dieu dans sa provi­dence nous appelle. Et je suis décidé à ne pas permettre ni aux hauteurs, ni aux pro­fondeurs, ni aux principautés, ni aux puissances, ni aux choses présentes, ni aux choses à venir, ni à aucune autre créature de me séparer de vous. Et je veux maintenant faire alliance avec vous devant Dieu de ne prêter d’attention ou d’accorder de crédit à aucun bruit péjoratif à l’égard d’aucun d’entre vous, ni de vous condamner sur la foi d’aucun témoignage sous les cieux si ce n’est ce témoignage qui est infaillible, jusqu’à ce que je puisse vous voir face à face et savoir avec certitude; et j’accorderai une confiance sans bornes à votre parole, car je crois que vous êtes des hommes de vérité. Et je demande la même chose de vous, lorsque je vous dis quelque chose, que vous accordiez une confiance égale à ma parole, car je ne vous dirai pas que je sais quelque chose que je ne sais pas. Mais j’ai déjà pris plus de temps que je n’en avais l’intention quand j’ai commencé et je vais maintenant laisser la place à mes collè­gues» (16 janvier 1836). — H. C. 2:373, 374.

 

Vision du royaume céleste

 

Le 21 janvier 1836, la Première Présidence et un certain nombre d’entre les frères présidents de l’Église se rassemblèrent au temple de Kirtland où ils vaquèrent aux ordonnances de la do­tation dans la mesure où celle-ci avait été révélée à l’époque. Le prophète dit que lorsque ceci fut fait «tous les membres de la présidence posèrent les mains sur moi et prononcèrent sur ma tête beaucoup de prophéties et de bénédictions; il y en a beaucoup parmi elles que je ne relève­rai pas en ce moment». «Tous les membres de la présidence», c’étaient Oliver Cowdery et Jo­seph Smith, père, ainsi que les deux conseillers, Sidney Rigdon et Frederick G. Williams. Après cette ordonnance, la vision et la révélation suivantes furent données au prophète, lui révélant, à lui, et à l’Église, par son intermédiaire, un des principes les plus importants relatifs au sa­lut des hommes.

 

Les cieux s'ouvrirent à nous, et je vis le royaume céleste de Dieu et la gloire de ce royaume, si ce fut dans mon corps ou hors de mon corps, je ne sais. Je vis la beauté transcendante de la porte par laquelle les héritiers de ce royaume entreront, porte qui était semblable à des flammes tournoyantes; et aussi le trône flamboyant de Dieu sur lequel étaient assis le Père et le Fils. Je vis les belles rues de ce royaume, qui pa­raissaient pavées d’or. Je vis notre père Adam, et Abraham, et mon père et ma mère, mon frère Alvin, qui repose depuis longtemps, et me demandai comment il se faisait qu’il avait obtenu un héritage dans ce royaume, attendu qu’il avait quitté cette vie avant que le Seigneur eut étendu la main pour rassembler Israël [pour la seconde fois], et n’avait pas été baptisé pour la rémission des péchés.

 

Ainsi me parvint la voix du Seigneur, disant:

 

Révélation

 

Tous ceux qui sont morts sans connaître l’Évangile, qui l’auraient reçu s’il leur avait été permis de demeurer, seront héritiers du royaume céleste de Dieu; en outre, tous ceux qui mourront dorénavant sans le connaître, qui l’auraient reçu de tout leur cœur, seront héritiers de ce royaume, car moi, le Seigneur, je jugerai tous les hom­mes selon leurs œuvres, selon les désirs de leur cœur. Et je vis aussi que tous les en­fants qui meurent avant de parvenir à l’âge de responsabilité sont sauvés dans le royaume céleste de Dieu. — H. C. 2:380—381.

 

Vision des apôtres

 

Je vis les douze apôtres de l’Agneau, qui sont maintenant sur la terre, qui détiennent les clefs de ce dernier ministère; ils étaient dans des pays étrangers, debout ensemble en cercle, très fatigués, les vêtements en lambeaux et les pieds enflés, les yeux bais­sés, et Jésus [debout] au milieu d’eux, et ils ne le voyaient pas. Le Sauveur les contemplait et pleurait (21 janvier 1836). - H. C. 2:381.

 

Le prophète voit les Douze

 

Je vis aussi frère M’Lellin dans le sud, debout sur une colline, entouré d’une vaste multitude, en train de lui prêcher, et un estropié debout devant lui soutenu par ses béquilles; sur une parole de lui, il les jeta sur le sol et bondit comme un cerf, par la grande puissance de Dieu. Je vis aussi frère Brigham Young qui se trouvait dans un pays étranger, dans l’extrême sud-ouest, dans un lieu désert, sur un rocher au milieu d’une douzaine environ d’hommes de couleur, qui semblaient hostiles. Il leur prê­chait dans leur propre langue et l’ange de Dieu se tenait au-dessus de sa tête, l’épée à la main, pour le protéger, mais il ne le voyait pas. Et je vis finalement les Douze dans le royaume céleste de Dieu. Je vis aussi la rédemption de Sion et beaucoup de choses que la langue de l’homme ne peut décrire complètement (21 janvier 1836). — H. C. 2:380—381.

Journal de Joseph Smith.

 

Projet de résolutions du prophète

 

Primo. Résolu que personne ne sera ordonné à un office dans l’Église dans ce pieu de Sion à Kirtland sans la voix unanime des différents corps qui constituent ce collège, qui sont nommés pour régler les affaires de l’Église au nom de ladite Église, à savoir la présidence de l’Église, le Conseil des douze apôtres de l’Agneau, les douze mem­bres du grand conseil de Kirtland, les douze membres du grand conseil de Sion, l’évêque de Kirtland et ses conseillers, l’évêque de Sion et ses conseillers, et les sept présidents des soixante-dix, jusqu’à ce que lesdits collèges l’ordonnent autrement.

 

Secundo. Résolu en outre, que personne ne sera ordonné dans les branches de ladite Église au dehors, s’il n’est recommandé par la voix de la branche particulière de l’Église à laquelle il appartient, auprès d’une conférence générale nommée par les chefs de l’Église et ne reçoit de cette conférence son ordination (12 février 1836). — H. C. 2:394.

 

Les maux de l’intempérance

 

On m’a appris aujourd’hui qu’un homme appelé Clark (qui était sous l’influence de boissons alcoolisées) est mort de froid hier soir près d’ici. O mon Dieu, combien de temps ce monstre qu’est l’intempérance fera-t-il des victimes sur la terre! Il me sem­ble que ce sera jusqu’à ce que la terre soit balayée par la colère et l’indignation de Dieu et que le royaume du Christ devienne universel. O viens, Seigneur Jésus, et raccourcis ton œuvre en justice (12 mars 1836). — H. C. 2:406.

 

Les Douze en tant que révélateurs

 

J’ai invité ensuite les collèges et l’assemblée des saints à reconnaître les douze apô­tres qui étaient présents en tant que prophètes et voyants, et témoins spéciaux au­près de toutes les nations de la terre, détenant les clefs du royaume, pour l’ouvrir, ou le faire ouvrir, parmi eux, et les soutenir par leurs prières, ce à quoi ils consentirent en se levant (27 mars 1836). — H. C. 2:417.

 

La prêtrise et l’organisation de l’Église

 

Tandis que j’attendais [la Sainte-Cène], je fis les réflexions suivantes: que le temps que nous devions rester à Kirtland pour être dotés serait accompli dans quelques jours et qu’alors les anciens s’en iraient et que chacun devrait se suffire à lui-même, qu’il n’était pas nécessaire qu’on les envoyât deux par deux comme autrefois, mais qu’ils devaient aller en toute humilité, avec sérieux, et prêcher Jésus-Christ et Jé­sus-Christ crucifié, ne pas lutter avec d’autres à propos de leur foi ou de leur système religieux, mais accomplir leur tâche avec fermeté. Ceci je le dis sous forme de com­mandement, et tous ceux qui ne le respectent pas attireront la persécution sur leur tête, tandis que ceux qui le respectent seront toujours remplis du Saint-Esprit; ceci je le déclarai comme prophétie et le scellai par un hosanna et amen. En outre que les soixante-dix ne sont pas appelés à administrer la Sainte-Cène ou à présider les Églises, à régler les difficultés, mais doivent prêcher l’Évangile et édifier les Églises et en laisser d’autres, des grands prêtres qui n’appartiennent pas à ces collèges, les prési­der. Les Douze non plus ne doivent pas administrer la Sainte-Cène, mais porter les clefs du royaume à toutes les nations, et les ouvrir, et inviter les soixante-dix à les suivre et à les aider. Les Douze sont libres d’aller où ils veulent, et si l’un d’eux dit: Je souhaite aller en tel endroit, que tous les autres disent amen.

 

Les cérémonies nécessaires révélées

 

Les soixante-dix sont libres d’aller à Sion, s’ils le veulent, ou d’aller où ils veulent prêcher l’Évangile; et que la rédemption de Sion soit notre but, et efforçons-nous de la réaliser en envoyant toute la force de la maison de Sion partout où nous la trou­vons; et je veux contracter l’alliance suivante, que s’il y en a encore parmi nos frères qui sont tués ou chassés de leurs terres du Missouri par la populace, que nous ne nous accorderons aucun repos que nous ne soyons vengés jusqu’à l’extrême limite de nos ennemis. Cette alliance fut scellée unanimement par un hosanna et amen.

 

Je fis ensuite remarquer aux collèges que j’avais maintenant terminé l’organisation de l’Église et que nous étions passés par toutes les cérémonies nécessaires[3], que je leur avais donné toutes les instructions dont ils avaient besoin, et qu’ils étaient main­tenant libres, après avoir obtenu leur licence, de s’en aller édifier le royaume de Dieu, et qu’il fallait que la présidence et moi-même allions au lit, ayant passé la nuit précédente à servir le Seigneur dans son temple, et devant assister le lendemain à une autre consécration, ou terminer celle qui avait été commencée le sabbat précé­dent, pour le profit de ceux de mes frères et sœurs qui n’avaient pas pu entrer dans la Maison lors de la précédente occasion, mais qu’il fallait que les frères restent toute la nuit et adorent devant le Seigneur dans sa Maison (30 mars 1836). — H. C. 2:431—432.

 

Les grands prêtres ne doivent pas être soixante-dix

 

Le jeudi 6 avril, au début de la matinée, les membres officiels se réunirent dans la Maison du Seigneur où les différents collèges passèrent les deux ou trois premières heures à laver les pieds, chanter, prier et se préparer à recevoir les instructions de la présidence. Les présidents, avec les soixante-dix et leurs présidents, se rendirent dans la salle ouest de l’étage mansardé où, vu que le temps avait manqué le soir pré­cédent, il fut nécessaire de sceller l’onction de ceux qui avaient récemment été oints et pas scellés.

 

Un autre sujet d’une importance capitale pour l’Église, ce fut l’établissement des de­grés des différents collèges. On constata que tous les présidents des soixante-dix, sauf un, étaient grands prêtres, et quand on avait ordonné et mis à part des membres du collège des anciens au collège des soixante-dix, on leur avait également conféré la haute prêtrise. Ceci, fut-il déclaré, était erroné et n’était pas conforme à l’ordre du Ciel. Par conséquent de nouveaux présidents des soixante-dix furent ordonnés pour remplacer ceux d’entre eux qui étaient grands prêtres, et les ex-présidents et ceux des Douze qui avaient été légalement ordonnés grands prêtres furent priés de s’unir au collège des grands prêtres (6 avril 1837). — H. C. 2:475—476.

 

Instructions sur la prêtrise

 

Une assemblée solennelle des membres officiels de I’Église eut lieu au temple de Kirtland; elle commença le lundi 3 avril et continua chaque jour jusqu’au jeudi 6. Le dernier jour, lorsque ces membres officiels eurent reçu leur dotation dans la mesure où elle avait été révélée dans le temple de Kirtland, le prophète leur parla de nombreux sujets, et en fit dans son journal un ré­sumé en ce qui concerne la prêtrise, comme suit:

 

Comment et par qui la révélation est donnée

 

Le président Joseph Smith, fils, s’adressa à l’assemblée et dit que la Haute Prêtrise de Melchisédek n’était rien d’autre que la prêtrise du Fils de Dieu, qu’il y a des or­donnances qui appartiennent à la prêtrise, d’où découlent certains résultats; et les présidents ou la présidence dirigent l’Église; et les révélations de la volonté de Dieu à l’égard de l’Église doivent être données par l’intermédiaire de la présidence. Tel est l’ordre du Ciel et le pouvoir et le droit sacré de cette prêtrise. C’est aussi, pour tout officier de notre Église, le droit d’obtenir des révélations pour ce qui concerne son appel et son devoir particulier dans l’Église. Tous sont liés par les principes de la vertu et du bonheur, mais une grande prérogative de la prêtrise c’est d’obtenir les ré­vélations de la volonté de Dieu. La Prêtrise de Melchisédek a également le droit de reprendre, de réprimander et d’exhorter aussi bien que de recevoir la révélation. Si l’Église connaissait tous les commandements, elle en condamnerait la moitié par préjugé et par ignorance.

 

Offices de la prêtrise

 

Un grand prêtre est membre de la même Prêtrise de Melchisédek que la présidence, mais n’a pas le même pouvoir ou autorité dans l’Église. Les soixante-dix sont aussi membres de la même prêtrise [c’est-à-dire la Haute Prêtrise], ils sont une sorte de conseil ou prêtrise qui voyage et peuvent présider une Église ou des Églises jusqu’à ce que l’on ait un grand prêtre. Les soixante-dix doivent être pris dans le collège des anciens et ne doivent pas être grands prêtres. Ils sont soumis à la direction et aux di­rectives des Douze qui ont les clefs du ministère. Tous doivent prêcher l’Évangile par le pouvoir et l’influence du Saint-Esprit, et personne ne peut prêcher l’Évangile sans le Saint-Esprit.

 

L’évêque est un grand prêtre, et ce par nécessité, parce qu’il doit présider la branche particulière des affaires de l’Église que l’on nomme la Moindre Prêtrise et parce que nous n’avons pas de descendants directs d’Aaron à qui cela appartiendrait de droit. C’est la même prêtrise ou une branche de la même prêtrise, ce qui peut être illustré par l’image du corps humain, qui a différents membres, qui ont différents offices à remplir; tous sont nécessaires à leur place et le corps n’est pas complet sans tous les membres.

 

Quand on passe en revue les conditions requises des serviteurs de Dieu pour prêcher l’Évangile, on en trouve peu qui sont qualifiés ne fût-ce que pour être prêtres, et si un prêtre comprend son devoir, son appel et son ministère et prêche par le Saint-Esprit, son plaisir est aussi grand que s’il était un membre de la présidence, et ses services sont nécessaires dans le corps, comme le sont ceux des instructeurs et des diacres. Par conséquent, lorsque nous contemplons l’Église dans son ensemble, nous pou­vons au sens strict la qualifier comme étant une seule prêtrise. Le président Smith dit aussi:

 

La valeur d’une juste réprimande

 

«Je réprimande et reprends souvent mes frères, et cela parce que je les aime, et non parce que je souhaite encourir leur déplaisir ou gâter leur bonheur. Pareil compor­tement n’est pas de nature à s’attirer la bonne volonté de tous, mais plutôt la mau­vaise volonté de beaucoup. C’est pourquoi la situation dans laquelle je me trouve est importante; vous voyez donc, frères, que plus l’autorité est grande, plus l’office re­présente de difficultés; mais ces réprimandes et ces admonestations sont rendues né­cessaires par la perversité des frères, pour leur bien-être temporel aussi bien que spi­rituel. En effet, elles font partie des devoirs de mon office et de mon appel. D’autres ont d’autres devoirs à accomplir qui sont importants et beaucoup plus enviables et peuvent être tout aussi bons, comme les pieds et les mains dans leurs rapports avec le corps humain — ni les uns ni les autres ne peuvent réclamer la priorité ou dire aux au­tres: je n’ai pas besoin de vous. Après tout ce qui a été dit, le devoir le plus grand et le plus important est de prêcher l’Évangile.

 

«Il y a beaucoup de causes d’embarras, dans le domaine pécuniaire, qui accable ac­tuellement les chefs de l’Église. Ils ont commencé pauvres, ils étaient nécessiteux, dépourvus et furent vraiment affligés par leurs ennemis; néanmoins le Seigneur leur commanda d’aller prêcher l’Évangile, de sacrifier leur temps, leurs talents, leur ré­putation et de mettre leur vie en danger; et en plus de cela, ils devaient construire une Maison pour le Seigneur et préparer le rassemblement des saints. Il est donc fa­cile de voir que ceci [a] dû les entraîner [dans des difficultés financières]. Au com­mencement, ils n’avaient pas de moyens temporels à la hauteur d’une telle entrepri­se; mais cette œuvre doit être accomplie, ce lieu [Kirtland] devait être édifié. On a si­gné d’importants contrats pour obtenir des terres de tous les côtés, là où nos ennemis ont signé l’abandon de leurs droits. Nous sommes endettés vis-à-vis d’eux, mais il suffit que nos frères du dehors viennent avec leur argent, prennent ces contrats, soulagent leurs frères des embarras pécuniaires dans lesquels ils se débattent mainte­nant et se procurent un lieu de repos paisible parmi nous. Cet endroit doit être et sera édifié et tout frère qui s’y mettra et aidera à nous assurer ces contrats qui ont été si­gnés et à les exécuter sera riche» (6 avril 1837). — H. C. 2:477—479.

 


 


[1] Ceci est une allusion à Job 19:25-26, qui, selon la King James Version, dit: Car je sais que mon Rédempteur est vivant et qu’il se tiendra au dernier jour sur la terre; et même si après ma peau les vers détruisent ce corps, cependant dans ma chair je verrai Dieu. Ce passage est rendu comme suit dans la Version Segond: «Mais je sais que mon rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera; quand je n’aurai plus de chair, je verrai Dieu.» (N.d.T.)

[2] Selon la King James Version. La version Louis Segond donne pour ce verset un sens légèrement différent qui ne permet pas de l’utiliser pour justifier ce qui précède: «La voix de tes sen­tinelles retentit; elles élèvent la voix, elles poussent ensemble des cris d’allégresse; car de leurs propres yeux elles voient que l’Eternel ramène Sion.» (N.d.T.)

[3] En parlant ici de l’achèvement de l’organisation de l’Église, le prophète voulait dire les organisations des collèges de la prêtrise; et quand il dit que «toutes les cérémonies nécessaires» avaient été conférées et qu’il avait donné aux frères «toutes les instructions dont ils avaient be­soin», il voulait dire par là leur mise à part et la réception de toutes les bénédictions nécessaires pour leur permettre d’aller prêcher l’Évangile dans le monde entier. Ils étaient maintenant suf­fisamment préparés par les instructions et la dotation pour porter d’une manière acceptable le message au monde. Cette réflexion du prophète n’avait rien à voir avec les autres cérémonies qui furent révélées plus tard et qui sont mentionnées dans les Doctrine et Alliances, sections 124, 127, 128 et 132. En 1834 (voir D. & A. 105:33), les anciens qui avaient prêché I’Évangile reçurent l’ordre de se rassembler à Kirtland où ils devaient être dotés. Voici le commandement: «En vérité, je vous le dis, il me convient que les premiers anciens de mon Église reçoivent la dotation d’en haut dans la maison que j’ai commandé que l’on construise en mon nom dans le pays de Kirtland.» Ces cérémonies de la dotation furent données en mars 1836. Elles n’étaient pas aussi complètes que celles qui sont données aujourd’hui dans l’Église, mais elles suffisaient pour les besoins de l’époque et étaient conformes au commandement du Seigneur énoncé ici.

 

 

 

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