SECTION UNE : 1830 - 1834

 

La page de titre du Livre de Mormon

 

Tandis que notre traduction touchait à sa fin, nous nous rendîmes à Palmyra, dans le comté de Wayne (New York), nous en assurâmes la propriété littéraire et convînmes avec M. Egbert B. Grandin d’en imprimer cinq mille exemplaires pour la somme de trois mille dollars. Je tiens à préciser ici que la page de titre du Livre de Mormon est la traduction littérale, tirée de la toute dernière feuille, située du côté gauche du re­cueil ou livre de plaques, qui contenait le document qui a été traduit, dont le texte se lit de la même manière que tout écrit hébreu en général, et que ladite page de titre n’est en aucune façon un écrit moderne, que ce soit de moi ou de tout autre homme qui ait vécu ou vive à notre époque. C’est pourquoi, afin de corriger une erreur communément entretenue à son sujet, je donne ci-dessous[1] cette partie de la page de titre de la version anglaise du Livre de Mormon, qui est la traduction authentique et littérale de la page de titre de l’original du Livre de Mormon, telle qu’elle apparaît sur les plaques. — H. C. 1:71 (1830).

 

La valeur des révélations et des commandements

 

Pendant presque deux semaines, j’ai passé presque tout mon temps à revoir les commandements et à assister à des conférences, car du premier au douze novembre (1831), nous avons organisé quatre conférences spéciales. Au cours de la dernière, qui a eu lieu chez frère Johnson, à Hiram, après avoir mûrement réfléchi, considé­rant que le Livre des révélations que l’on allait maintenant imprimer[2], était le fonde­ment de l’Église en ces derniers jours et un bienfait pour le monde, montrant que les clefs et les mystères du royaume de notre Sauveur sont de nouveau confiés à l’hom­me, et les richesses de l’éternité à la portée de ceux qui sont disposés à vivre selon toute parole qui sort de la bouche de Dieu, en conséquence, la conférence a voté de considérer que les révélations valaient pour l’Église toutes les richesses de la terre, temporellement parlant. Les grands avantages pour le monde qui découlent du Li­vre de Mormon et des révélations que le Seigneur a jugé bon dans sa sagesse infinie de nous accorder pour notre salut et pour le salut de tous ceux qui veulent croire, ont été dûment appréciés; et en réponse à une question, j’ai reçu ce qui suit[3] (novembre 1831). — H. C. 1:235—236.

 

La foi parfaite soulève le voile

 

Frère Joseph Smith, fils, a dit: Nous nous sommes réunis pour nous occuper des af­faires du Seigneur et c’est grâce à la grande miséricorde de notre Dieu que nous sommes épargnés pour nous réunir. Beaucoup d’entre nous ont répondu au com­mandement du Seigneur, au mépris de tout ce qui est mal, et ont obtenu des bénédic­tions indicibles grâce auxquelles notre nom est scellé dans le livre de vie de l’Agneau, car le Seigneur l’a dit. Tout ancien a le droit de parler des choses de Dieu, et si nous pouvions tous nous réunir en étant unis de cœur et d’esprit dans une foi parfaite, le voile pourrait aussi bien se déchirer aujourd’hui que la semaine prochaine ou à n’importe quel autre moment, et si nous voulons simplement nous purifier et faire l’alliance devant Dieu de le servir, le droit nous est accordé d’avoir l’assurance que Dieu nous protégera en tout temps[4]. — F. W. R., p. 11 (25 octobre 1831).

 

L’amour parfait nous aide à ne pas déchoir de la grâce

 

Frère Joseph Smith, fils, a dit qu’il avait l’intention de faire son devoir devant le Sei­gneur et espérait que les frères seraient patients, car il avait un chemin considérable (à parcourir). Il a dit aussi que la promesse de Dieu était que les plus grandes béné­dictions que Dieu avait à conférer seraient données à ceux qui contribuaient à l’en­tretien de sa famille pendant qu’il traduisait la plénitude des Écritures. Tant que nous n’avons pas l’amour parfait, nous courons le risque de tomber, et lorsque nous avons le témoignage que notre nom est scellé dans le livre de vie de l’Agneau, nous avons l’amour parfait et alors il est impossible aux faux Christs de nous séduire. Il a dit aussi que le Seigneur imposait à l’Église la responsabilité de pourvoir aux besoins des familles des anciens absents pendant que ceux-ci proclamaient l’Évangile; en outre, que Dieu avait souvent fermé les cieux à cause de la convoitise existant dans l’Église. Le Seigneur raccourcirait son œuvre en justice, et si l’Église ne recevait pas la plénitude des Écritures, elle finirait par tomber[5]. — F. W. R., p. 16 (25 octobre 1831).

                                                    

Commentaire sur la révision des Écritures

 

À mon retour de la conférence d’Amherst, j’ai repris la traduction des Écritures[6].

 

D’après diverses révélations qui avaient été reçues, il était clair que beaucoup de points importants concernant le salut des hommes avaient été enlevés de la Bible ou perdus avant qu’elle ne fût compilée. D’après les vérités qui restaient, il semblait qu’il allât de soi que si Dieu récompensait chaque homme selon les actions accom­plies dans le corps, le terme «ciel», signifiant la demeure éternelle des saints, devait comprendre plus d’un royaume. En conséquence, le 16 février 1832, tandis que nous traduisions l’Évangile de Jean, nous eûmes, frère Rigdon et moi-même, la vision suivante[7]. — H. C. 1:245 (16 février 1832).

 

Les idées du prophète sur la Vision

 

Rien de ce qui concerne le royaume du Seigneur ne pourrait être plus agréable pour les saints que la lumière qui a jailli sur le monde grâce à la vision précitée. Depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, toutes les lois, tous les commandements, toutes les promesses, toutes les vérités, tous les points relatifs à la destinée de l’homme, où la pureté des Écritures n’a pas été souillée par la folie des hommes, contribuent à mon­trer la perfection de la théorie «des différents degrés de gloire dans la vie future» et témoignent du fait que le document est une transcription des registres du monde éternel. La sublimité des idées, la pureté de la langue, le domaine laissé à l’action, le temps prolongé accordé pour mener l’action à bien, afin que les héritiers du salut puissent confesser le Seigneur et fléchir le genou, les récompenses pour la fidélité et les châtiments pour les péchés se situent tellement au-delà de la mesquinerie des hommes que chacun est contraint de s’exclamer: «Elle vient de Dieu» (février 1832). — H. C. 1:252—253.

 

Sondez les révélations de Dieu

 

Les extraits suivants sont tirés du troisième numéro de l’Evening and Morning Star, publié en août 1832. L’article d’où ont été tirées ces pensées fut écrit par le rédacteur, William W. Phelps, et représente d’une manière exacte l’opinion de Joseph Smith.

 

Sondez les Écritures: sondez les révélations que nous publions et demandez à votre Père céleste, au nom de Jésus-Christ, de vous manifester la vérité, et si vous le faites en n’ayant en vue que sa gloire, sans douter, il vous répondra par le pouvoir de son Saint-Esprit. Vous saurez alors par vous-même et non par quelqu’un d’autre. Alors la connaissance que vous aurez de Dieu ne dépendra pas de l’homme; il n’y aura pas non plus de place pour la théorie. Non, car lorsque les hommes reçoivent leurs ins­tructions de celui qui les a faits, ils savent comment il les sauvera. Nous le répétons: sondez les Écritures, sondez les prophètes et apprenez quelle partie d’entre eux s’applique à vous et au peuple du dix-neuvième siècle. Vous vous accorderez certai­nement avec nous pour dire que vous n’avez aucun droit aux promesses données aux antédiluviens, que vous ne pouvez pas fonder votre espérance de salut sur l’obéis­sance des enfants d’Israël tandis qu’ils traversaient le désert, pas plus que vous ne pouvez vous attendre à ce que les bénédictions que les apôtres prononcèrent sur les Églises du Christ, il y a dix-huit cents ans, étaient à votre intention. De même, si les bénédictions des autres ne sont pas vos bénédictions, les malédictions des autres ne sont pas vos malédictions; vous vous trouvez donc en ces derniers jours comme tous l’ont été avant vous, ayant votre libre arbitre pour être jugé selon vos œuvres.

 

Tout homme a son libre arbitre

 

Tout homme vit pour lui-même. Adam fut amené à ouvrir la voie vers le monde et à prendre soin du jardin. Noé naquit pour sauver des semences de tout lorsque la terre fut purifiée de sa méchanceté par le déluge, et le Fils de Dieu est venu au monde pour le racheter de la chute. Mais si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Cette vérité éternelle règle la question de la religion de tous les hommes. Un homme peut être sauvé, après le jugement, dans le royaume terrestre ou dans le royaume téleste, mais il lui sera totalement impossible de voir le royaume céleste de Dieu sans naître d’eau et de l’Esprit. Il peut recevoir une gloire semblable à la lune (c’est-à-dire une gloire dont la lumière de la lune est typique), ou d’une étoile (c’est-à-dire une gloire dont la lumière des étoiles est typique), mais il ne pourra absolument pas venir au mont de Sion et à la ville du Dieu vivant, la Jérusa­lem céleste, et à une multitude innombrable d’anges, à l’assemblée générale de l’Église du Premier-né, qui sont écrits dans le ciel et à Dieu, le juge de tous, aux es­prits des justes rendus parfaits et à Jésus le Médiateur de la nouvelle alliance, s’il ne devient comme un petit enfant et n’est instruit par l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi, nous le répétons, sondez les révélations de Dieu, étudiez les prophéties et réjouis­sez-vous de ce que Dieu accorde des voyants et des prophètes au monde. Ce sont eux qui ont vu les mystères de la piété, ils ont vu le déluge avant qu’il ne se produisît, ils ont vu des anges monter et descendre sur une échelle qui allait de la terre au ciel, ils ont vu la pierre détachée de la montagne remplir la terre entière, ils ont vu le Fils de Dieu venir des régions du bonheur parfait demeurer sur la terre avec les hommes, ils ont vu le libérateur venir de Sion détourner de Jacob les impiétés et ils ont vu la gloire de Dieu lorsqu’il a montré la transfiguration de la terre sur la montagne, ils ont vu toutes les montagnes abaissées et toutes les vallées exhaussées lorsque le Sei­gneur se vengerait des méchants, ils ont vu la vérité germer de la terre et la justice re­garder du haut des cieux dans les derniers jours, avant que le Seigneur ne vienne pour une seconde fois rassembler ses élus, ils ont vu la fin de la méchanceté sur la terre et le sabbat de la création couronné de paix, ils ont vu la fin des mille années glorieuses, lorsque Satan sera détaché pour un peu de temps, ils ont vu le jour du ju­gement où tous les hommes recevront selon leurs œuvres et ils ont vu le ciel et la terre s’enfuir pour faire place à la cité de Dieu, lorsque les justes recevront un héritage dans l’éternité. Et vous qui séjournez sur la terre, vous avez le droit de vous purifier et de monter jusqu’à la même gloire et de voir par vous-même et de savoir par vous-même. Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. — E. and M. S. août 1832, H. C. 1:282—284.

 

Lettre à Monsieur Sexton, rédacteur

 

Le 4 janvier 1833, le prophète écrivit à M. N. E. Sexton, rédacteur d’un journal de Rochester (État de New York), les conseils et les avertissements suivants concernant l’état du monde et le but poursuivi par le Seigneur dans le rétablissement dont avaient parlé les prophètes d’autre­fois.

 

Kirtland, 4 janvier 1833

 

Monsieur le Rédacteur: Monsieur, étant donné les principes libéraux qui régissent la publication du journal intéressant et de valeur qui est le vôtre, auquel je suis moi-même abonné, et éprouvant un profond intérêt pour la cause de Sion et pour le bon­heur de mes frères de l’humanité, c’est avec plaisir que je prends la plume pour ap­porter ma modeste contribution en cette période très intéressante et très importan­te.

 

Voici quelque temps déjà que j’observe attentivement l’état des choses telles qu’el­les apparaissent maintenant dans tout notre pays chrétien et je l’ai contemplé avec des sentiments d’une très douloureuse anxiété. Tandis que, d’une part, je vois que le Saint-Esprit de Dieu s’est manifestement retiré et qu’un voile de stupidité semble tiré sur le cœur des gens; d’autre part, je vois les jugements de Dieu qui ont balayé et balayent encore dans l’ombre de la mort des centaines et des milliers de gens de no­tre race qui, je le crains, n’étaient pas préparés. Devant ce fait solennel et alarmant, je suis poussé à m’exclamer: «Comme je voudrais que ma tête soit de l’eau et mes yeux une fontaine de larmes pour que je puisse pleurer jour et nuit.»

 

Un christianisme endormi

 

Je pense qu’il est grand temps que le monde chrétien sorte de son sommeil et invo­que de toutes ses forces, jour et nuit, ce Dieu dont nous avons justement encouru la colère. Cela n’est-il pas un stimulant suffisant pour réveiller les facultés et réclamer l’énergie de tous les hommes, femmes ou enfants qui possèdent des sentiments de compassion pour leurs semblables ou qui sont si peu que ce soit attachés à la cause naissante de notre Seigneur glorieux? Je laisse à une société intelligente le soin de répondre à cette question importante, confessant que c’est ceci qui m’a fait oublier ma propre incapacité et a dévoilé ma faiblesse à un monde savant; mais ayant confiance en ce Dieu qui a dit que ces choses sont cachées aux sages et aux intelli­gents et sont révélées aux enfants, je m’avance dans l’arène pour vous dire ce que le Seigneur fait et ce que vous devez faire pour jouir des bénédictions de votre Sauveur en ces derniers jours.

 

L’alliance avec Israël

 

Le moment est enfin arrivé où le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob a étendu une seconde fois sa main, pour racheter le reste de son peuple dispersé en Assyrie et en Égypte, à Pathros et en Éthiopie, à Élam, à Schinéar et à Hamath, et dans les îles de la mer, pour introduire avec eux la plénitude des Gentils et conclure avec eux cette alliance qui fut promise lorsque leurs péchés leur seraient enlevés. Voir Ésaïe 11, Romains 25, 26 et 27 et aussi Jérémie 31:31, 32 et 33. Cette alliance n’a jamais été conclue avec la maison d’Israël, ni avec la maison de Juda, car il faut deux parties pour conclure une alliance, et ces deux parties doivent être d’accord, sinon aucune alliance ne peut être conclue.

 

Le Christ, à l’époque où il était dans la chair, avait l’intention de faire alliance avec eux, mais ils le rejetèrent, lui et ses propositions, et en conséquence ils ont été re­tranchés et aucune alliance n’a été conclue avec eux à cette époque. Mais leur incré­dulité n’a pas rendu la promesse de Dieu nulle et non avenue: non, car il y eut, dans David, un nouveau jour limité, qui était le jour de sa puissance, et alors son peuple, Israël, serait un peuple bien disposé et il écrirait sa loi dans leur cœur et l’imprimerait dans leurs pensées, il ne se souviendrait plus de leurs péchés ni de leurs iniquités.

 

L’alliance avec les Gentils

 

Ainsi lorsque cette famille élue eut rejeté le Christ et ses propositions, les hérauts du salut leur dirent: «Voici, nous nous tournons vers les païens», et les païens reçurent l’alliance et furent entés à l’endroit où la famille élue avait été retranchée; mais les païens n’ont pas continué dans la bonté de Dieu, mais se sont écartés de la foi qui avait jadis été remise aux saints et ont rompu l’alliance dans laquelle leurs pères étaient établis (voir Ésaïe 24:5) et sont devenus orgueilleux et n’ont pas craint; par conséquent, il n’y en aura que peu qui seront rassemblés avec la famille élue. L’or­gueil, l’esprit hautain et l’incrédulité des Gentils n’ont-ils pas provoqué le Saint d’Israël à retirer d’eux son Esprit saint et à envoyer ses jugements pour les affliger pour leur méchanceté? C’est certainement le cas.

 

La terre souillée

 

Le Christ a dit à ses disciples (Marc 16:17 et 18) que les signes suivants accompagne­raient ceux qui auraient cru: «En mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront des serpents; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades et les mala­des seront guéris», et aussi, dans le même ordre d’idées, lisez la première épître aux Corinthiens, chapitre 12. Les témoignages précités nous permettent de regarder le monde chrétien et de voir l’apostasie qui s’est produite par rapport à l’enseignement apostolique; et qui peut regarder ceci sans s’exclamer, pour employer les termes d’Ésaïe: «Le pays est profané par ses habitants; car ils transgressent les lois, violent les ordonnances, ils rompent l’alliance éternelle»?

 

La vérité toute simple, c’est que le pouvoir de Dieu commence à s’abattre sur les na­tions, et la lumière de la gloire des derniers jours commence à traverser l’atmosphère ténébreuse de la méchanceté des sectes, et leur iniquité apparaît aux regards. Les na­tions des Gentils sont comme les vagues de la mer qui soulèvent la vase et le limon, ou elles sont tout agitées et se préparent en hâte à jouer le rôle qui leur sera imparti lorsque le Seigneur réprimandera les nations, lorsqu’il régnera sur elles avec une verge de fer et les brisera comme le vase d’un potier. Il y a dix-huit mois environ, le Seigneur a déclaré à ses serviteurs qu’il retirerait à ce moment-là son Esprit de la ter­re, et nous pouvons voir qu’il en est bien ainsi, car non seulement les Églises dépéris­sent, mais il n’y a pas de conversions ou très peu seulement; et ce n’est pas là tout: les gouvernements de la terre sont jetés dans l’incertitude et la division; et le mot Des­truction semble, aux yeux de celui qui peut voir les choses spirituelles, être écrit en grandes majuscules par le doigt d’une main invisible sur presque tout ce que nous voyons.

 

Comment échapper aux jugements

 

Que reste-t-il donc à faire dans des circonstances telles que celles-ci? Je vais mainte­nant vous dire ce que le Seigneur exige de tous les hommes, grands et petits, riches et pauvres, hommes et femmes, ecclésiastiques et laïques, croyants et non-croyants pour qu’ils puissent jouir totalement du Saint-Esprit de Dieu et échapper aux jugements de Dieu qui sont presque prêts à se déverser sur les nations de la terre. Repen­tez-vous de tous vos péchés et soyez baptisés d’eau pour leur rémission au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et recevez l’ordonnance de l’imposition des mains de celui qui est ordonné et scellé à ce pouvoir, afin que vous receviez le Saint-Esprit de Dieu; et ceci est conforme aux Saintes Écritures et au Livre de Mormon et est la seule façon que l’homme ait de pouvoir entrer dans le royaume céleste. Telles sont les conditions de la Nouvelle Alliance ou les premiers principes de l’Évangile du Christ; ensuite joignez «à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tem­pérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité (ou l’amour). Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connais­sance de notre Seigneur Jésus-Christ.»

 

Sion et Jérusalem

 

Le Livre de Mormon est l’histoire des ancêtres de nos tribus indiennes de l’Ouest, découvert grâce au ministère d’un saint ange et traduit dans notre langue par le don et le pouvoir de Dieu après avoir été caché dans la terre pendant les quatorze cents dernières années, et contenant la parole de Dieu qui leur fut remise. Nous appre­nons, grâce à lui, que nos tribus d’indiens de l’Ouest sont descendantes de ce Joseph qui fut vendu en Égypte, que l’Amérique est pour eux une terre promise et que tou­tes les tribus d’Israël y viendront avec tous les Gentils qui se conformeront aux conditions de la Nouvelle Alliance. Mais la tribu de Juda retournera à l’ancienne Jé­rusalem. La ville de Sion dont parle David au Psaume 102 sera édifiée en Amérique. «Les rachetés de l’Éternel retourneront, ils iront à Sion avec chants de triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête» (Ésaïe 35:10); alors ils seront libérés du fléau dévastateur qui déferlera sur le pays. Mais Juda obtiendra la délivrance à Jéru­salem. Voyez Joël 2:32, Ésaïe 26:20 et 21, Jérémie 31:12, Psaumes 50:5, Ézéchiel 34:11,12 et 13. Tout cela témoigne que le Bon Berger fera avancer ses propres bre­bis et les fera sortir de toutes les nations où elles ont été dispersées à une époque sombre et ténébreuse, pour aller en Sion et à Jérusalem; il y a par ailleurs beaucoup d’autres témoignages que l’on pourrait citer.

 

Et maintenant je suis en mesure de dire par l’autorité de Jésus-Christ qu’il ne s’écou­lera pas beaucoup d’années que les États-Unis ne présentent le spectacle d’une effu­sion de sang qui n’a pas son égale dans l’histoire de notre nation; la peste, la grêle, la famine et les tremblements de terre balayeront de la surface du pays les méchants de notre génération, pour ouvrir et préparer le chemin au retour des tribus perdues d’Israël venant du pays du nord. Le peuple du Seigneur, ceux qui se sont conformés aux conditions de la nouvelle alliance, a déjà commencé à se rassembler en Sion, qui se trouve dans l’État du Missouri; c’est pourquoi je vous annonce l’avertissement que le Seigneur m’a commandé de proclamer à notre génération, me souvenant que mon Créateur a les yeux sur moi et que je suis responsable devant lui de chaque pa­role que je dis, ne souhaitant rien de pire à mes semblables que leur salut éternel; c’est pourquoi «craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue». Repentez-vous, repentez-vous, acceptez l’alliance éternelle et fuyez en Sion avant que le fléau dévastateur ne s’abatte sur vous, car il y en a qui vivent main­tenant sur la terre dont les yeux ne seront pas fermés par la mort avant qu’ils ne voient s’accomplir tout ce dont j’ai parlé. Souvenez-vous de ceci; cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve; invoquez-le tandis qu’il est près, c’est là l’exhortation de vo­tre indigne serviteur.

(signé) Joseph Smith, fils

— H. C. 1:312—316.

 

Correspondance importante avec les frères de Sion

 

«La Feuille d’olivier» est le nom que le prophète donne à la merveilleuse révélation de la sec­tion 88 des Doctrine et Alliances. Rares sont les révélations données à l’Église — et au monde si celui-ci veut bien les recevoir — qui sont plus grandes que cette «Feuille d’olivier, cueillie de l’arbre du paradis». Dans cette lettre adressée à W. W. Phelps, un des frères présidents du Mis­souri, le prophète élève une voix d’avertissement basée sur la parole du Seigneur manifestée dans la révélation et la correspondance reçue du Missouri.

 

Kirtland, 11 janvier 1833

 

Frère William W. Phelps,

 

Je vous envoie «la Feuille d’olivier» que nous avons cueillie sur l’arbre du paradis, le message de paix que le Seigneur nous adresse; car bien que nos frères de Sion se lais­sent aller à notre égard à des sentiments qui ne sont pas conformes aux exigences de la nouvelle alliance, nous avons cependant la satisfaction de savoir que le Seigneur nous approuve, nous a acceptés et a établi son nom à Kirtland pour le salut des na­tions; car le Seigneur aura un lieu d’où sortira sa parole en pureté en ces derniers jours; car si Sion ne veut pas se purifier de manière à être approuvée en tout à ses yeux, il se cherchera un autre peuple; car son œuvre ira de l’avant jusqu’à ce qu’Israël soit rassemblé, et ceux qui ne veulent pas entendre sa voix doivent s’atten­dre à subir sa colère. Je vous le dis, cherchez à vous purifier, ainsi que tous les habi­tants de Sion, de peur que la colère du Seigneur ne s’enflamme et ne devienne arden­te.

 

Un avertissement à Sion

 

Repens-toi, repens-toi, voilà ce que la voix de Dieu dit à Sion; et aussi étrange que cela puisse paraître, il est cependant vrai que l’humanité persiste à se trouver des excuses jusqu’à ce que toute son iniquité soit démasquée et qu’il ne soit plus possible de la racheter, et que ce qu’elle chérit dans son cœur ne soit exposé à la vue de tous. Je vous le dis (et ce que je vous dis, je le dis à tous), écoutez la voix d’avertissement de Dieu, de peur que Sion ne tombe et que le Seigneur ne jure dans sa colère que les habitants de Sion n’entreront pas dans son repos.

 

Les frères de Kirtland prient sans cesse pour vous car, sachant à quel point le Sei­gneur est terrible, ils craignent beaucoup pour vous. Vous verrez que le Seigneur nous a commandé à Kirtland de construire une maison de Dieu et de créer une école pour les prophètes: c’est la parole que le Seigneur nous a adressée, et nous devons obéir; oui, avec l’aide du Seigneur, nous obéirons, car il nous a promis de grandes choses à condition que nous obéissions; oui, même de nous visiter des cieux pour nous honorer de sa propre présence. Nous craignons beaucoup devant le Seigneur de peur de ne pas mériter ce grand honneur que notre Maître se propose de nous conférer; nous recherchons l’humilité et une grande foi de peur d’avoir honte en sa présence. Notre cœur est considérablement affligé de l’esprit qu’exhale votre lettre et celle de frère Gilbert, l’esprit même qui sape la force de Sion comme une peste; et si on ne le décèle pas et ne le chasse pas loin de vous, il rendra Sion mûre pour les ju­gements dont Dieu la menace. Souvenez-vous que Dieu voit les ressorts secrets des actions des hommes et connaît le cœur de tous les vivants.

 

Frère, permettez-nous de parler clairement, car Dieu a du respect pour les senti­ments de ses saints et il ne permettra pas qu’ils soient tourmentés impunément***. Tout ce que nous pouvons dire pour conclure, c’est que si la fontaine de nos larmes n’est pas tarie, nous pleurerons encore pour Sion. Ceci de la part de votre frère qui tremble pour Sion et devant la colère du ciel qui l’attend si elle ne se repent pas.

 

(signé) Joseph Smith, fils

— H.C. 1:316.

 

Une épître

 

de la Première Présidence à l’Église du Christ de Thompson, comté de Geauga (Ohio)

 

Kirtland, 6 février 1833

 

Chers Frères,

 

Nous vous saluons, par cette épître, dans les liens de l’amitié, nous réjouissant de vo­tre fermeté dans la foi qui est en Jésus-Christ, notre Seigneur; et nous désirons que vous prospériez sur le chemin de la vérité et de la justice dans les entrailles de Jé­sus-Christ, priant continuellement pour vous, pour que votre foi ne défaille pas et que vous puissiez surmonter tout le mal dont vous êtes entourés et devenir purs et saints devant Dieu, qui est notre Père, à qui gloire soit rendue pour toujours et à ja­mais. Amen.

Il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de vous envoyer notre épître par l’entremise de notre frère bien-aimé Salmon [Gee], votre messager, que nous avons ordonné, conformément aux commandements de Dieu, à l’office d’ancien pour présider l’Église de Thompson, assurant la supervision de celle-ci pour vous diriger et pour enseigner ce qui est conforme à la piété, et en qui nous avons une grande confiance, et nous présumons qu’il en est de même pour vous. Nous vous disons donc, et ce n’est pas nous seulement, mais le Seigneur aussi: recevez-le comme tel, sachant que le Seigneur l’a nommé à cet office pour votre bien, le soutenant par vos prières, priant constamment pour lui pour qu’il soit doté de sagesse et d’intelligence dans la connaissance du Seigneur, afin que par lui vous soyez protégés contre les esprits mauvais et contre toute querelle et toute dissension, et progressiez en grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

 

Frères bien-aimés, persévérez dans l’amour fraternel, marchez dans l’humilité, va­quant à la prière, afin de ne pas être vaincus. Recherchez ce qui contribue à la paix, comme le disait notre frère bien-aimé Paul, afin que vous soyez enfants de notre Père céleste et ne soyez pas une occasion de chute, que ce soit pour le saint ou pour le pécheur. Finalement, frères, priez pour nous, afin que nous puissions accomplir l’œuvre à laquelle nous sommes appelés, pour que vous jouissiez de la plénitude des mystères de Dieu; et puisse la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ être avec vous tous. Amen.

 

Joseph Smith, fils

Sidney Rigdon

Frederick G. Williams

— H. C. 1:324—325.

 

Ordre à respecter pour instruire l’Église

 

Kirtland, 13 avril 1833

 

Cher frère Carter, votre lettre à frère Jared vient de m’être remise et j’en ai soigneu­sement étudié le contenu; et je profite de cette occasion pour y répondre. Nous ré­pondons à vos questions: ... en ce qui concerne la vision dont vous parlez, nous ne nous considérons pas comme tenus de recevoir une révélation quelconque de qui que ce soit, homme ou femme, tant qu’il n’est pas légalement nommé et ordonné à cette autorité et en donne une preuve suffisante.

 

L’ordre dans lequel la révélation est donnée

 

Je vous informerai qu’il est contraire au plan de Dieu qu’un membre de l’Église ou n’importe qui d’autre reçoive des instructions pour ceux qui ont un poste d’autorité supérieur au sien; vous comprendrez par conséquent qu’il n’est pas convenable de lui prêter attention, mais si quelqu’un a une vision ou reçoit la visite d’un messager céleste, ce doit être pour son profit et son instruction personnels; car les principes fondamentaux, le gouvernement et la doctrine de l’Église, relèvent des clefs du royaume. Dans le cas d’un apostat ou de quelqu’un qui a été retranché de l’Église et qui souhaite y rentrer, la loi de notre Église dit expressément que ce genre de per­sonne doit se repentir, être baptisée et être admise comme la première fois.

 

Le devoir du grand prêtre est d’administrer les choses spirituelles et saintes et d’être en communion avec Dieu, mais pas d’exercer un gouvernement monarchique ni de convoquer des réunions pour les anciens sans leur consentement. En outre, le devoir des grands prêtres est d’être mieux qualifiés pour enseigner les principes et les doc­trines que les anciens; car l’office d’ancien est une annexe de la prêtrise, et celle-ci est concentrée et centrée sur une seule personne. Pour ce qui est de la façon d’agir avec les membres: nous devons agir avec eux exactement comme le commandent les Écritures. Si ton frère pèche contre toi, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il te donne satisfaction, tu as gagné ton frère; sinon prends avec toi une ou deux person­nes etc., et quand il n’y a pas d’évêque, on le jugera par la voix de l’Église; et si un an­cien ou un grand prêtre est là, c’est lui qui doit prendre la direction de l’affaire; sinon, c’est celui qui est la plus haute autorité qui doit présider.

 

Pour ce qui est des préparatifs pour aller en Sion: tout d’abord il serait agréable au Seigneur que l’Église ou les Églises allant en Sion soient organisées et que l’on dési­gne une personne compétente qui connaît bien la situation de l’Église, et qu’on l’envoie à Kirtland en informer l’évêque et obtenir de lui une licence conformément à la révélation; ce faisant, vous éviterez la confusion et le désordre et vous échapperez aux nombreuses difficultés que rencontre un groupe non-organisé voyageant dans les derniers jours.

 

D’autre part ceux qui sont endettés doivent dans tous les cas payer leurs dettes, et les riches ne doivent en aucune façon rejeter les pauvres ou les laisser en arrière, car il est dit que les pauvres hériteront la terre.

 

Vous avez cité un passage de Jérémie concernant le voyage en Sion; la parole du Sei­gneur est certaine, suivez-la donc.

 

Il y a dans votre lettre deux paragraphes que je n’approuve pas, car ils ont été écrits aveuglément. Vous parlez des anciens qui sont envoyés comme l’éclair par l’arc de Juda, et dans le deuxième, qu’il n’y a pas de secret dans les conseils de Sion. Vous en parlez comme s’il y avait de la crainte dans votre cœur, nous n’y voyons pas d’autre explication. Ajoutons que nous ne demandons jamais de révélation spéciale à Dieu, sauf lorsqu’il n’y a pas eu précédemment de révélation sur le sujet, et ce, uniquement dans un conseil de grands prêtres***.

 

C’est une chose très sérieuse que d’interroger Dieu ou de venir en sa présence, et nous craignons de l’interroger sur des sujets de peu d’importance pour répondre à des questions posées par des personnes privées, en particulier pour des choses dont les hommes devraient obtenir la connaissance par eux-mêmes en toute sincérité devant Dieu et avec humilité par la prière de la foi; plus particulièrement encore lorsqu’il s’agit d’un instructeur ou d’un grand prêtre de l’Église du Christ. Je dis ceci non par reproche, mais pour vous instruire, et je vous parle comme si je vous connaissais, bien que nous soyons inconnus l’un à l’autre dans la chair.

 

J’aime votre âme et l’âme des enfants des hommes, et je prie et je fais tout ce que je peux pour le salut de tous.

 

Je termine maintenant en vous envoyant une salutation de paix au nom du Seigneur Jésus-Christ. Amen.

 

Joseph Smith, fils

— H. C. 1:338—339.

 

Instructions relatives à la consécration des biens

 

Frère Edward Partridge:

 

Monsieur — J’entreprends de répondre à vos questions concernant la consécration des biens. Premièrement, il n’est pas bien de se laisser aller à faire des inventaires trop minutieux. Le fait est qu’un homme est tenu par la loi de l’Église de consacrer à l’évêque pour pouvoir être considéré comme héritier légal du royaume de Sion; et ceci il doit le faire sans contrainte; et s’il ne le fait pas, il ne peut être reconnu devant le Seigneur dans le Livre de l’Église; par conséquent, pour être précis, je vous dirai que tout homme doit être son propre juge et décider de la quantité qu’il doit recevoir et de la quantité qu’il acceptera de laisser entre les mains de l’évêque. Je parle de ceux qui consacrent plus qu’il ne leur en faut pour leur entretien personnel et celui de leur famille.

 

Par consentement mutuel

 

La question de la consécration doit être réglée par le consentement mutuel des deux parties; car donner à l’évêque le pouvoir de dire combien chacun aura et obliger ce­lui-ci à se conformer au jugement de l’évêque, c’est donner à l’évêque plus de pou­voir qu’un roi; et d’un autre côté, laisser à chacun le soin de dire de combien il a be­soin et obliger l’évêque à se conformer à son jugement, c’est jeter Sion dans la confu­sion et faire de l’évêque un esclave. En réalité, il faut qu’il y ait un équilibre du pou­voir entre l’évêque et le peuple; et ainsi l’entente et la bonne volonté pourront être conservées parmi vous.

 

Par conséquent les personnes qui consacrent des biens à l’évêque en Sion et qui re­çoivent ensuite en retour un héritage doivent démontrer d’une manière raisonnable à l’évêque qu’elles ont besoin de tout ce qu’elles réclament. Mais au cas où les deux parties ne peuvent tomber d’accord, l’évêque ne doit pas recevoir de telles consécra­tions et le cas doit être porté devant un conseil de douze grands prêtres. L’évêque ne fera pas partie du conseil, mais portera l’affaire devant lui.

 

Nous n’avons pas été peu surpris d’apprendre que certaines de nos lettres de nature publique que nous avons envoyées pour le bien de Sion n’ont pas été remises à l’évê­que. C’est une conduite que nous désapprouvons totalement.

 

Réponses aux questions posées par frère Phelps dans sa lettre du 4 juin

 

Premièrement, pour ce qui est des pauvres: lorsque les évêques seront nommés conformément à notre recommandation, c’est à eux qu’il incombera de veiller aux pauvres selon les lois de l’Église.

 

Dites aux frères Hulet et à tous les autres que le Seigneur ne les a jamais autorisés à dire que le diable, ses anges ou les fils de perdition rentreraient un jour en grâce; car l’état auquel ils sont destinés n’a pas été révélé à l’homme, ne l’est pas et ne le sera jamais, sauf à ceux qui y sont condamnés: par conséquent ceux qui enseignent cette doctrine ne l’ont pas reçue de l’Esprit du Seigneur. C’est à juste titre que frère Oliver a dit que c’était la doctrine des démons. Nous commandons donc que cette doctrine ne soit plus enseignée en Sion. Nous approuvons la décision de l’évêque et de son conseil de considérer que quiconque enseigne cette doctrine est passible d’excommunication.

 

Nous terminons notre lettre en vous saluant comme d’habitude, en signe de l’al­liance nouvelle et éternelle. Nous nous hâtons de terminer, parce que le courrier part à l’instant.

 

Joseph Smith, fils

Sidney Rigdon

F. G. Williams

 

P.S. Nous sommes heureux de la façon dont frère William W. Phelps gère le Star en ce moment; nous espérons qu’il cherchera à le rendre de plus en plus intéressant. Pour ce qui est de la dimension des évêchés: une fois que Sion sera convenablement gérée, il y aura un évêque pour chaque quadrilatère de la grandeur de celui que nous vous envoyons en annexe; mais pour le moment, il faut se laisser guider par la sages­se. Il est nécessaire, frères, que vous soyez tous d’un seul cœur et d’un seul esprit dans l’accomplissement de la volonté du Seigneur.

 

La plus grande liberté et la plus grande amitié doivent exister parmi les dirigeants de Sion.

 

Nous avons été extrêmement attristés de voir frère Edward Partridge se plaindre dans sa lettre de ce que les lettres qui accompagnaient la Feuille d’olivier ne lui avaient pas été transmises, étant donné qu’il doit savoir tout ce qui a trait à Sion, puisque le Seigneur l’a nommé pour être juge en Sion. Nous espérons, chers frères, que ce genre de choses ne se reproduira plus. Lorsque nous envoyons en Sion, à l’un quelconque des grands prêtres des lettres relatives à la gestion de celle-ci, c’est tou­jours avec l’intention qu’on les communique à l’évêque de manière à lui permettre de s’acquitter de son devoir. Nous disons ceci avec l’espoir que vous le recevrez en bonne part; et nos frères veilleront à ne pas se froisser mutuellement et à marcher dans l’amour, s’honorant les uns les autres plus qu’eux-mêmes, comme le Seigneur l’exige.

 

Toujours vôtres,

 

J. S.

S. R.

F. G. W.

— H. C. 1:364—368.                                                                           

 

Extraits de la deuxième lettre envoyée aux frères en Sion

 

Kirtland, 2 juillet 1833

 

Aux frères en Sion,

 

Le don des langues

 

Nous sommes occupés à écrire une lettre à [la branche de] Eugene concernant les deux Smith, car nous avons reçu deux lettres d’eux: une de John Smith, l’autre de l’ancien de l’Église [Eden Smith]. Pour ce qui est du don des langues, tout ce que nous pouvons dire, c’est qu’ici nous l’avons reçu comme ceux d’autrefois: nous sou­haitons cependant que vous soyez prudents de peur d’être séduits en ceci. Prenez garde aux maux qui peuvent provenir de récits faits par des femmes ou autrement; soyez prudents en toutes choses de peur que l’animosité n’implante ses racines chez vous et que beaucoup ne soient ainsi souillés. Si vous n’y faites pas attention, Satan vous troublera certainement au sujet du don des langues; vous ne pourriez le surveil­ler de trop près ni prier de trop. Puisse le Seigneur vous donner la sagesse en tout. Dans une lettre envoyée la semaine dernière, vous aurez certainement trouvé, avant de recevoir celle-ci, des renseignements concernant la Nouvelle Traduction. Adres­sez la caisse contenant le Livre des Commandements à N. K. Whitney et Cie, Kirtland, comté de Geauga (Ohio), aux bons soins de Kelly and Walworth, Cleveland, comté de Cuyahoga (Ohio).

 

Nous terminons en approuvant de tout cœur toutes les mesures prises en vue de la diffusion de la vérité en ces derniers jours et en vous assurant que nos désirs les plus forts et nos prières les plus sincères concernent la prospérité de Sion. Dites à tous les frères et à toutes les sœurs en Sion qu’ils ont notre amour et nos meilleurs souhaits, et que le désir le plus vif de notre esprit est que leur bien-être temporel, spirituel et éternel soit assuré. Nous vous saluons comme toujours au nom du Seigneur Jésus. Amen.

 

Joseph Smith, fils

Sidney Rigdon

F. G. Williams

— H. C. 1:368—370.

 

Lettre à Vienna Jaques

 

4 septembre — J’ai écrit ce qui suit à sœur Vienna Jaques à Independence (Missouri):

 

Chère sœur, ayant quelques instants de loisir, je m’assieds pour vous écrire quelques mots que je me sens tenu de rédiger avec soin pour votre satisfaction, si du moins c’est une satisfaction pour vous que de recevoir quelques mots de votre frère indigne en Christ. J’ai reçu, il y a quelque temps déjà, votre lettre contenant l’histoire de vo­tre voyage et de votre arrivée à bon port, ce pour quoi je bénis le Seigneur; j’ai sou­vent entendu une voix me chuchoter ceci depuis que j’ai reçu votre lettre: «Joseph, c’est à ton Dieu que tu dois le don fait par ta sœur Vienna, qui a été le coup de pouce décisif dans la solution de tes problèmes financiers. Tu ne dois donc pas l’oublier, car c’est le Seigneur qui a fait ceci et tu dois te souvenir d’elle dans toutes tes prières et aussi par lettre, car elle invoque souvent le Seigneur, disant: O Seigneur, inspire ton serviteur Joseph pour qu’il envoie par lettre quelque parole à ton indigne servante. Ne peux-tu prononcer des paroles de paix à ta servante et dire que tous mes péchés me sont pardonnés? Et n’es-tu pas satisfait du châtiment que tu as infligé à ta servan­te?» Oui, sœur, voilà ce qu’un esprit semble me chuchoter, et je vous laisse le soin de juger de quel esprit il s’agit. Je savais, lorsque vous avez quitté Kirtland, que le Sei­gneur vous châtierait, mais j’ai prié avec ferveur au nom de Jésus pour que vous viviez assez longtemps pour recevoir votre héritage conformément au commande­ment qui avait été donné à votre sujet. Je ne suis pas du tout étonné de ce qui vous est arrivé ni de ce qui est arrivé à Sion et je pourrais vous dire tout le pourquoi, toutes les raisons de toutes ces calamités. Mais hélas il est vain d’avertir et de donner des pré­ceptes, car tous les hommes sont disposés par nature à suivre leur propre chemin qu’ils ont tracé de leur propre doigt et ne sont pas disposés à envisager et à suivre le chemin impliqué par quelqu’un d’autre qui dit: Voici le chemin, suivez-le, même s’il s’agit d’un guide infaillible et que le Seigneur son Dieu l’a envoyé. Néanmoins je ne me sens pas disposé à critiquer, mais j’ai envie d’invoquer le Seigneur à grands cris pour que tout ce qui s’est passé contribue à donner un bon résultat; oui, je me sens l’envie de dire: O Seigneur, que Sion soit consolée, que ses lieux dévastés soient construits et établis au centuple, que tes saints viennent en Sion de toutes les nations, qu’ils soient exaltés au troisième ciel et que ton jugement soit envoyé pour la victoi­re; et après cette grande épreuve, que tes bénédictions tombent sur ton peuple et que ta servante vive jusqu’à ce que son âme soit satisfaite de contempler la gloire de Sion; car malgré son affliction actuelle, celle-ci se lèvera un jour et se parera de ses beaux vêtements et sera la joie et la gloire de toute la terre. Que votre cœur soit donc consolé, vivez dans l’obéissance stricte aux commandements de Dieu, et il vous exal­tera au moment voulu par lui. Les frères ici gagnent du terrain dans les choses spiri­tuelles et essaient de vaincre tout ce qui n’est pas agréable à leur Père céleste. Je tiens à vous assurer que le Seigneur tient compte du don que vous avez fait ... Frère Da­vid W. Patten vient de rentrer de sa visite dans l’Est et son ministère nous donne de grandes satisfactions. Il a suscité une Église d’environ quatre-vingt-trois membres dans la partie du pays où habitent ses amis: l’État de New York. Beaucoup ont été guéris par son entremise, plusieurs estropiés ont été guéris. Il y en a eu jusque douze à la fois, qui étaient affligés, qui sont venus de loin pour être guéris; lui et d’autres leur ont fait l’imposition des mains au nom de Jésus et ils ont été guéris. Vous voyez ainsi que les ouvriers de la vigne du Seigneur travaillent de toutes leurs forces pen­dant que dure le jour, sachant que «bientôt vient la nuit, où personne ne peut travail­ler». Je n’ai que peu de temps pour écrire en ce moment, car je travaille de mes pro­pres mains à la maison du Seigneur; par conséquent je dois vous faire mes adieux et signer cette lettre du nom de votre frère indigne en Christ. Amen.

 

(signé) Joseph Smith

— H. C. 1:407—409.

 

Anxiété pour les saints affligés

 

19 novembre — J’ai écrit ce qui suit de Kirtland à Moses C. Nickerson à Mount Plea­sant, Haut Canada:

 

Frère Moses, nous sommes arrivés en ce lieu le 4 écoulé après un voyage fatigant pendant lequel nous avons eu la bénédiction d’une santé normale. Nous avons pris congé des Nickerson, votre père et votre mère, à Buffalo; ils étaient en bonne santé et ont manifesté une certaine satisfaction à voir que leur voyage était accompagné de prospérité et de bénédictions.

 

Depuis notre arrivée ici, frère Sidney est affligé d’une maladie des yeux, ce qui est probablement la raison pour laquelle vous n’avez pas encore eu de nos nouvelles; il envisageait en effet de vous écrire immédiatement, mais, bien qu’il doive certaine­ment vous écrire bientôt, je pense, attendu que ses yeux vont manifestement mieux, toutefois, pour le cas où vous seriez impatient d’avoir de nos nouvelles, je me suis dit que vous pourriez avoir une certaine satisfaction à recevoir quelques mots de ma part, même s’il leur manque l’élégance des lettrés de notre époque, du moins lorsque vous vous rappelez les rapports étroits qui nous unissent dans les liens éternels de l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ.

 

D’une manière générale, nous avons trouvé l’Église et les familles que nous avons en ce lieu en bonne santé. Rien d’important ne s’est produit pendant que nous étions absents, à l’exception du décès d’un de nos frères, David Johnson, un jeune homme d’une grande valeur, un de nos concitoyens, dont nous déplorons la perte à juste ti­tre.

 

Nous avons la chance de recevoir fréquemment des informations de différentes par­ties de notre région concernant les progrès de l’Évangile, et nous prions quotidien­nement notre Père pour qu’il se répande considérablement, et ce, même jusqu’à ce que toutes les nations entendent la merveilleuse nouvelle et fassent connaissance de la vérité.

 

Nous avons récemment reçu des lettres de nos frères du Missouri, mais il ne nous est pas possible de savoir, d’après leur contenu, dans quelle mesure les personnes qui désirent les expulser de cette région mettront à exécution leurs desseins illégaux et impies. Nos frères se sont adressés au gouverneur de l’État qui leur a promis toute l’aide que la loi civile peut apporter; et selon toute probabilité, au moment où j’écris ceci, un procès a déjà été entamé.

 

On nous apprend cependant que ces personnes sont très violentes et menacent d’extermination immédiate tous ceux qui professent notre doctrine. Nous ne savons pas jusqu’à quel point on leur permettra de mettre leurs menaces à exécution, mais nous avons confiance dans le Seigneur et nous lui laissons le soin de gérer l’événe­ment selon sa sagesse.

 

J’attendrai une lettre de vous lorsque vous aurez reçu celle-ci, et j’espère que vous me donnerez des informations concernant les frères, leur santé, leur foi, etc., et que vous me donnerez aussi des nouvelles des amis avec lesquels nous avons fait connais­sance.

 

Vous savez certainement, cher frère, que j’ai l’esprit constamment assailli par une anxiété inexprimable au sujet des saints lorsque je vois les nombreuses tentations auxquelles nous soumet la ruse et la flatterie du grand Adversaire de notre âme; et je peux dire, en vérité, que j’ai invoqué le Seigneur avec beaucoup de ferveur pour nos frères du Canada. Et lorsque je pense à la facilité avec laquelle ils ont reçu la parole de la vérité par notre ministère, à frère Sidney et à moi, je me sens vraiment une grande obligation de m’humilier devant Lui.

 

La venue du Fils de l’Homme

 

Lorsque je pense à la vitesse avec laquelle s’avance le jour grand et glorieux de la ve­nue du Fils de l’Homme, où il viendra recevoir ses saints en lui, où ils demeureront en sa présence et seront couronnés de gloire et d’immortalité, quand je pense que bientôt les cieux seront ébranlés et que la terre tremblera et chancellera et que le ciel se retirera comme un livre qu’on roule et que toute montagne et toute île s’enfuiront, je m’écrie dans mon cœur: quelle sorte de personnes devrions-nous être par la sain­teté de la conduite et par la piété!

 

Vous vous souvenez des témoignages que j’ai rendus au nom du Seigneur Jésus concernant la grande œuvre qu’il a suscitée dans les derniers jours. Vous savez comment je me suis exprimé, comment je vous ai annoncé dans ma faiblesse et ma simplicité ce que le Seigneur avait suscité pour notre génération en m’envoyant ses saints anges. Je prie que le Seigneur vous donne la capacité de chérir ces choses dans votre esprit, car je sais que son Esprit rendra témoignage à tous ceux qui recherchent diligemment la connaissance auprès de lui. J’espère que vous sonderez les Écritures pour voir si ces choses concordent avec ce que les prophètes et les apôtres d’autrefois ont écrit.

 

Je songe à frère Freeman et à sa femme, ainsi qu’à Ransom, à sœur Lydia et au petit Charles ainsi qu’à tous les frères et sœurs. Je vous supplie de vous souvenir de moi dans toutes les prières que vous faites au nom de Jésus devant le trône de grâce. J’es­père que le Seigneur m’accordera de vous revoir tous, et par-dessus tout que nous pourrons vaincre et nous asseoir ensemble dans le royaume de notre Père.

 

Votre frère, etc.

Joseph Smith

— H. C. 1:441—443.

 

Réflexions du prophète concernant Sidney Rigdon

 

Ce passage décrit d’une manière frappante la personnalité de Sidney Rigdon et est suivi d’une prière fervente pour qu’il soit sauvé, et d’une prophétie concernant sa postérité. Il est vrai qu’on est parti à la recherche de ses descendants et qu’on en a retrouvé certains. Son fils, John W., est entré il y a bien des années dans l’Église, après avoir erré dans le désert des ténèbres. Un peu plus tard, un de ses petits-fils, maintenant très âgé, entra dans l’Église et un autre petit-fils se dit favorable à l’Église. Nous voyons ainsi, du moins en partie, se réaliser cette supplication fervente du prophète Joseph Smith.

 

Il ne s’est rien passé d’important depuis la pluie d’étoiles du 13, à ce jour, 19 novem­bre. Depuis qu’il y a eu ce grand signe dans les cieux, j’ai le cœur quelque peu at­tristé, mais j’ai confiance au Seigneur, le Dieu de Jacob. J’ai appris au cours de mes voyages, qu’à peu d’exceptions près, les hommes sont traîtres et égoïstes.

 

Sidney Rigdon

 

Frère Sidney est un homme que j’aime, mais il n’est pas capable d’éprouver cet amour pur et ferme à l’égard de ses bienfaiteurs qui devrait caractériser un président de l’Église du Christ. Ceci et quelques autres petites choses comme l’égoïsme et l’in­dépendance d’esprit qui, lorsqu’une personne les manifeste trop souvent, détruisent la confiance de ceux qui donneraient leur vie pour lui. Mais malgré tout, c’est un homme très grand et très bon, un homme très puissant en paroles, et il peut s’acqué­rir très vite l’amitié de ses auditeurs. C’est un homme que Dieu soutiendra s’il reste fidèle à son appel. Accorde, ô Dieu, qu’il le puisse, dans l’intérêt du royaume du Sei­gneur. Amen.

 

Et de plus que frère Sidney soit béni: bien qu’il soit destiné à être haut et élevé, néanmoins il courbera son épaule sous le fardeau. Il est semblable à un âne qui se couche sous son fardeau et doit apprendre la volonté de son maître à coups de ba­guette. Ainsi dit le Seigneur: toutefois, moi, le Seigneur, j’aurai pitié de lui, et il pro­duira beaucoup de fruits, tout comme une bonne vigne lorsque ses grappes sont mû­res avant le moment des vendanges, et le Seigneur lui réjouira le cœur comme le vin doux, grâce à Celui qui avance la main pour le sortir d’un bourbier profond et lui montre le chemin et guide ses pas lorsqu’il trébuche et le rend humble lorsqu’il de­vient orgueilleux. Bénis sont ses descendants; toutefois on les recherchera comme un homme recherche un âne qui s’est égaré dans le désert, le trouve directement et le ramène dans l’enclos. C’est ainsi que le Seigneur veillera sur sa postérité afin qu’elle soit sauvée. Ainsi soit-il, amen.

 

Les maximes du prophète

 

Celui qui veut bien faire, nous devons louer ses vertus et ne pas parler de ses défauts derrière son dos. Il n’est pas facile de pardonner à celui qui se détourne intentionnel­lement de son ami sans raison. On ne doit jamais oublier la gentillesse d’un homme. Celui qui ne trahit jamais la confiance qu’on lui fait devrait toujours avoir la plus haute considération dans notre cœur et notre amour ne devrait jamais manquer, mais augmenter de plus en plus, et c’est là mon attitude, ce sont là mes sentiments. — H.C. 1:443—444.

 

Instructions sur la vente de terres en Sion

 

Le passage suivant est extrait d’une lettre adressée aux saints de Sion qui avaient été chassés de chez eux et honteusement persécutés par une populace dans le comté de Jackson (Missouri).

 

Kirtland, 5 décembre 1833

 

Je voudrais, lorsque vous recevrez cette lettre, que vous réunissiez tous les détails concernant la populace depuis le début et nous envoyiez un exposé correct des faits tels qu’ils se sont produits de temps en temps, afin que nous soyons à même de don­ner au public des renseignements corrects sur ce sujet, et que vous nous informiez aussi de la situation des frères en ce qui concerne leurs moyens de subsistance.

 

Je tiens à vous informer qu’il n’est pas de la volonté du Seigneur que vous vendiez vos terres en Sion si vous pouvez trouver le moyen d’assurer votre subsistance sans cela. Il faut faire tous vos efforts pour défendre la cause que vous avez embrassée et pour veiller dans la mesure du possible aux besoins les uns des autres dans cette grande calamité qui est la vôtre; souvenez-vous de ne pas murmurer contre la façon dont Dieu traite ceux qu’il a créés. Vous n’êtes pas encore amenés dans des circons­tances aussi éprouvantes que les prophètes et les apôtres d’autrefois. Souvenez-vous de Daniel, des trois jeunes Hébreux, de Jérémie, de Paul, d’Étienne et de beaucoup d’autres trop nombreux à citer, qui ont été lapidés, sciés, torturés, tués par l’épée, qui sont allés çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités — eux dont le monde n’était pas digne. Ils ont erré dans les dé­serts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre; cependant il a été rendu témoignage à leur foi à tous et, au milieu de toutes leurs afflictions, ils se sont réjouis d’être considérés comme dignes de subir des persécutions pour l’amour du Christ.

 

Nous ne savons pas ce que nous serons appelés à endurer avant que Sion ne soit déli­vrée et installée; c’est pourquoi il est très nécessaire que nous vivions de manière à être proches de Dieu et que nous obéissions toujours strictement à tous ses com­mandements, afin d’avoir une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes. Vous avez le droit d’utiliser tous les moyens légaux qui sont en votre pou­voir pour demander réparation des torts que vous ont infligés vos ennemis et de les poursuivre en justice dans la mesure où la loi le permet; mais il nous sera impossible de vous donner aucune aide temporelle, car nos moyens sont déjà épuisés et nous sommes profondément endettés, et nous ne connaissons aucun moyen de nous en sortir.

 

Les habitants de ce comté nous menacent de destruction et nous ne savons pas dans combien de temps il leur sera permis de suivre l’exemple des Missouriens; mais nous avons confiance en Dieu et nous sommes décidés, avec l’aide de sa grâce, de défen­dre la cause et de rester fermes et fidèles jusqu’à la fin, afin d’être couronnés de cou­ronnes de gloire céleste et d’entrer dans le repos qui est préparé pour les enfants de Dieu.

 

Nous sommes occupés à trier les caractères d’imprimerie et nous avons l’intention de commencer à composer aujourd’hui et à publier un journal à la fin de cette semaine ou au début de la semaine prochaine. Nous avons écrit à frère Phelps il y a quelque temps d’ici et nous avons aussi fait demander par frère Hyde la liste des noms des abonnés du Star, liste que nous n’avons pas encore reçue; et tant que nous ne l’au­rons pas reçue, la plupart des abonnés seront privés du journal; lorsque vous rece­vrez cette lettre, si vous n’avez pas encore envoyé la liste, je voudrais que vous vous en occupiez immédiatement, car tout retard causerait beaucoup de désagrément. Nous apprenons par frère Phelps que les frères ont rendu leurs armes aux Missou­riens et fuient de l’autre côté du fleuve. Si tel est le cas, il ne convient pas qu’ils re­prennent les hostilités avec eux; dans le cas contraire, vous devez défendre le terrain tant qu’il reste un seul homme, car le coin de terre où vous vous trouvez est l’endroit désigné par le Seigneur pour votre héritage et il est juste aux yeux de Dieu que vous luttiez pour lui jusqu’au bout.

 

Vous vous souviendrez que le Seigneur a dit que Sion ne serait pas enlevée de sa pla­ce; c’est pourquoi les saints ne doivent pas vendre le terrain, mais le conserver jusqu’à ce que le Seigneur, dans sa sagesse, ouvre la voie à votre retour; et entre­-temps, si vous pouvez acheter du terrain dans le comté de Clay pour répondre aux nécessités d’urgence actuelles, il est juste que vous le fassiez, si vous le pouvez, et que vous ne vendiez pas vos terres du comté de Jackson. Il est dangereux pour nous de vous envoyer une révélation écrite à ce sujet, mais ce qui précède est conforme à la sagesse. Je me hâte de terminer pour laisser de la place à frère Oliver, et je reste vô­tre dans les liens de l’alliance éternelle.

 

Joseph Smith, fils

— H. C. 1:448—451.

 

Lettre du prophète Joseph Smith aux saints exilés du Missouri

 

Cette lettre montre la tendresse et la compassion du prophète à l’égard des saints du Missouri et son désir de les encourager et de les fortifier par la foi et l’espérance en cette grande heure de leur profonde affliction.

 

Kirtland Mills, Ohio

 

10 décembre 1833

 

Edward Partridge, W. W. Phelps, John Whitmer, A. S. Gilbert, John Corrill, Isaac Morley et tous les saints que cela peut concerner:

 

Frères bien-aimés, le courrier de ce matin nous a apporté des lettres de l’évêque Par­tridge et des frères Corrill et Phelps, toutes postées le 19 novembre à Liberty, qui nous ont apporté la triste nouvelle de votre fuite hors du pays de votre héritage, ayant été chassés par vos ennemis de cet endroit.

 

D’autres lettres nous avaient déjà appris qu’un certain nombre de nos frères avaient été tués, mais nous n’avions pas pu apprendre par lesdites lettres qu’on en avait tué plus d’un, à savoir frère Barber, et que frère Dibble était blessé aux intestins. Nous avons été reconnaissants d’apprendre que personne d’autre n’avait été tué et nous prions quotidiennement pour que le Seigneur ne permette pas que ses saints, qui sont montés à son pays pour garder ses commandements, souillent sa sainte monta­gne de leur sang.

 

Sion subira des afflictions

 

L’Esprit ne m’a donné aucune information m’apprenant que Sion ait perdu son droit à une couronne céleste, en dépit du fait que le Seigneur ait permis qu’elle soit ainsi affligée, si ce n’est certaines personnes qui ont été désobéissantes et ont abandonné les nouvelles alliances; tous ces gens-là seront démasqués en temps opportun par leurs œuvres. Je me suis toujours attendu, d’après ce que j’ai pu apprendre dans les commandements qui ont été donnés, à ce que Sion souffre des afflictions. Mais je voudrais vous rappeler un certain passage d’un de ces commandements qui dit qu’après beaucoup de tribulations vient la bénédiction. Par cette révélation et aussi par d’autres, et aussi par une que j’ai récemment reçue, je sais que Sion sera rachetée au temps voulu par le Seigneur; mais pour ce qui est du nombre des jours de sa puri­fication, de ses tribulations et de son affliction, le Seigneur l’a dissimulé à mes yeux, et quand je l’interroge à ce propos, la voix du Seigneur me dit: Sois calme et sache que je suis Dieu; tous ceux qui souffrent pour mon nom régneront avec moi et celui qui donne sa vie pour moi la retrouvera.

 

Maintenant il y a deux choses que j’ignore, et le Seigneur ne veut pas me les montrer, peut-être dans un but sage connu de lui, je veux dire à certains égards — et voici de quoi il s’agit: pourquoi Dieu a permis qu’une aussi grande calamité s’abatte sur Sion et quelle est la cause profonde de cette grande affliction; ensuite comment il va la ramener dans son héritage, avec des chants de joie éternelle sur la tête. Ces deux choses, frères, me sont partiellement cachées de sorte qu’elles ne m’apparaissent pas clairement; mais il y a des choses qui me sont tout à fait évidentes, qui nous ont valu le déplaisir du Tout-Puissant.

 

Les justes souffrent avec les coupables

 

Lorsque je pense à tout ce qui a été manifesté, je me rends compte que je ne devrais pas murmurer, et je ne murmure pas si ce n’est en ceci que ceux qui sont innocents sont obligés de souffrir pour les iniquités des coupables; et je ne peux l’expliquer que de cette façon, que la parole du Sauveur n’a pas été strictement observée: «Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi.» Il est un fait que si l’un des membres de notre corps est malade, le reste de notre corps en sera affecté, et à ce moment-là le tout est entraîné collectivement dans la servitude; et ce­pendant, en dépit de tout ceci, j’ai beaucoup de mal à maîtriser mes sentiments lors­que je sais que vous, mes frères, avec qui j’ai connu tant d’heures heureuses — étant assis pour ainsi dire dans des lieux célestes en Christ Jésus et ayant également le té­moignage que je ressens et que j’ai toujours ressenti, de la pureté de vos intentions —êtes chassés et êtes comme des étrangers et des pèlerins sur la terre, exposés à la faim, au froid, à la nudité, aux dangers, à l’épée — je le dis, lorsque je pense à cela, j’ai du mal à m’abstenir de me plaindre et de murmurer contre les gens de notre époque, mais je me rends compte que ce n’est pas bien; puisse Dieu permettre que, malgré vos grandes afflictions et vos grandes souffrances, rien ne nous sépare de l’amour du Christ.

 

Frères, lorsque nous apprenons quelles sont vos souffrances, cela éveille toute la compassion de notre cœur, cela nous afflige profondément, nous ne pouvons nous abstenir de pleurer et cependant nous ne pouvons nous rendre compte qu’en partie de vos souffrances; et j’entends souvent les frères dire qu’ils voudraient être avec vous afin de supporter une partie de vos souffrances; et moi-même j’aurais été avec vous si Dieu ne l’avait pas empêché selon l’ordre de sa Providence, afin que le joug de l’affliction soit moins pénible pour vous, Dieu m’ayant prévenu, à ce propos, dans votre intérêt; en outre frère Cowdery ne pourrait pas aller alléger vos afflictions en demeurant plus longtemps avec vous, car sa présence aurait rendu vos ennemis d’au­tant plus furieux; c’est pourquoi Dieu a agi avec miséricorde à notre égard. O frères, soyons reconnaissants de ce que notre situation est aussi bonne qu’elle l’est et de ce que nous sommes toujours en vie; qui sait? Dieu a peut-être beaucoup de bonnes choses en réserve pour nous dans cette génération et peut-être nous permettra-t-il d’encore glorifier son nom.

 

La valeur d’un héritage

 

Je suis reconnaissant qu’il n’y en ait pas plus qui ont renié la foi; je prie Dieu au nom de Jésus que vous soyez tous conservés dans la foi jusqu’à la fin: quelles que soient vos souffrances, il vaut mieux aux yeux de Dieu que vous mouriez que d’abandonner le pays de Sion, les héritages que vous avez achetés de votre argent; car quiconque n’abandonne pas son héritage, dût-il mourir, lorsque le Seigneur viendra, il s’y tien­dra et, avec Job, dans sa chair il verra Dieu. C’est pourquoi voici ce que je vous re­commande: conservez vos terres jusqu’à la dernière limite et utilisez tous les moyens légaux pour demander réparation à vos ennemis; et priez Dieu jour et nuit pour qu’il vous ramène en paix et en sécurité dans les terres de votre héritage; et si le juge ne vous donne pas satisfaction, faites appel au gouverneur; et si le gouverneur ne vous donne pas satisfaction, faites appel au président; et si le président ne vous donne pas satisfaction, et que toutes les lois ne vous donnent pas satisfaction, et que l’humanité du peuple ne vous donne pas satisfaction, et que rien d’autre ne vous donne satisfaction, si ce n’est Dieu seul, ne cessez pas de le lasser en l’importunant, comme la pau­vre femme le fit avec le juge inique. Il ne manquera pas de vous faire justice de vos ennemis et de venger ses élus qui l’invoquent jour et nuit. Voici, il ne vous abandon­nera pas! Il viendra avec ses saintes myriades, et tous ses adversaires seront détruits par le souffle de ses lèvres! Tous ceux qui conservent leur héritage, même s’ils sont battus et chassés, seront semblables aux vierges sages qui avaient mis de l’huile dans leur lampe. Mais tous ceux qui sont incrédules et ont peur seront semblables aux vierges folles qui n’avaient pas mis d’huile dans leur lampe: et lorsqu’ils reviendront et diront aux saints: donnez-nous de vos terres, voici on ne trouvera pas de place pour eux. Pour ce qui est de donner des titres de propriété, je vous recommande de donner des titres de propriété lorsque les frères y ont légalement et justement droit, et ensuite que chacun réponde devant Dieu de ce qu’il en fait.

 

Je voudrais proposer quelques idées à frère Phelps, sans savoir si elles auront quel­que utilité, mais je les propose à sa méditation. Je serais content s’il était ici, s’il lui était possible de venir, mais je n’ose pas le lui conseiller, ne sachant pas ce qui nous arrivera, car nous subissons ici des menaces très redoutables et très graves de la part de beaucoup de gens.

 

Mais il se peut que les gens de Liberty se sentent disposés, Dieu ayant le pouvoir d’adoucir le cœur de tous les hommes, à y installer une presse d’imprimerie; si pas là alors ailleurs, là où cela conviendra le mieux et où il sera possible d’y parvenir; Dieu sera disposé à ce qu’elle se trouve n’importe où on peut l’installer en toute sécurité. Nous devons être prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Je voudrais aussi que frère Phelps réunisse toutes les informations et nous donne l’his­toire véridique des débuts et de la naissance de Sion, de ses calamités, etc.

 

Une prière pour les saints affligés

 

Écoutez maintenant la prière de votre frère indigne dans les liens de l’alliance nou­velle et éternelle: O mon Dieu! Toi qui en as appelé et choisi quelques-uns par com­mandement, par l’intermédiaire de ton faible instrument, et les as envoyés au Mis­souri, un endroit que tu as appelé Sion, et qui as commandé à tes serviteurs de te le consacrer comme lieu de refuge et de sécurité pour le rassemblement de tes saints, pour qu’ils soient édifiés comme une ville sainte, en toi, et puisque tu as dit qu’aucun autre endroit semblable à celui-ci ne serait désigné, je te demande donc au nom de Jésus-Christ de ramener ton peuple dans ses maisons et ses héritages pour jouir du fruit de ses labeurs; que tous les endroits déserts puissent être édifiés, que tous les ennemis de ton peuple, qui ne veulent pas se repentir et se tourner vers toi, soient exterminés de la face de la terre et qu’une maison soit construite et établie en ton nom; et que toutes les pertes que ton peuple a subies lui soient rendues même plus qu’au quadruple, que les frontières de Sion puissent être élargies à jamais et qu’elles soient établies pour ne plus être renversées, et que tous tes saints, lorsqu’ils sont dis­persés comme des brebis et sont persécutés, fuient en Sion et soient établis en son sein; et qu’elles soient organisées selon ta loi et que cette prière soit inscrite à jamais devant ta face. Donne ton Esprit saint à mes frères à qui j’écris; envoie tes anges les garder et délivre-les de tout mal; et quand ils tournent le visage vers Sion et se pros­ternent devant toi et prient, puissent leurs péchés ne jamais monter devant ta face ni avoir place dans le livre de ton souvenir; et puissent-ils s’écarter de toutes leurs ini­quités. Fournis-leur de la nourriture comme tu le fais pour les corbeaux, fournis des vêtements pour couvrir leur nudité et des maisons afin qu’ils puissent y demeurer, donne-leur des amis en abondance et que leur nom soit éternellement inscrit devant ta face dans le livre de vie de l’Agneau. Amen.

 

Finalement, frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous jusqu’à sa venue dans son royaume. Amen.

 

Joseph Smith, fils

— H. C. 1:453—456.

 

Bénédictions données à Oliver Cowdery et à la famille du prophète

 

Le dix-huit décembre 1833, le prophète et un certain nombre de frères dirigeants de l’Église se réunirent dans l’atelier d’imprimerie que l’on venait de construire, et le prophète Joseph Smith consacra cet atelier. Après la cérémonie, le prophète entreprit de bénir Oliver Cowdery et plu­sieurs membres de la famille Smith, après avoir conféré à Joseph Smith, père, l’office et la prê­trise de patriarche de l’Église. Des extraits des bénédictions furent enregistrés dans le journal personnel de Joseph Smith pour ce jour-là. Plus tard, le 23 septembre 1835, Oliver Cowdery en rédigea un compte rendu plus complet dans le premier registre des bénédictions patriarca­les. Les bénédictions qui suivent sont prises tantôt dans l’une, tantôt dans l’autre source.

 

Bénédiction d’Oliver Cowdery

 

Frère Cowdery est béni du Seigneur, toutefois il y a en lui deux défauts dont il a be­soin de se débarrasser, sinon il ne pourra absolument pas échapper aux tourments de l’Adversaire. S’il se débarrasse de ces défauts, il lui sera pardonné et il sera rendu semblable à l’arc que le Seigneur a placé dans les cieux et sera un signe et un éten­dard pour les nations. Voici, il est béni du Seigneur pour sa constance et sa fermeté dans son œuvre; c’est pourquoi il sera béni dans sa postérité et elle ne sera jamais re­tranchée, et il sera délivré de beaucoup de difficultés; et s’il garde les commandements et écoute le conseil du Seigneur, son repos sera glorieux.

 

Bénédiction du prophète sur son père et sa mère

 

Ainsi parla le Voyant, et telles sont les paroles qui tombèrent de ses lèvres tandis que les visions du Tout-Puissant étaient ouvertes à ses yeux. Il dit:

 

«Mon père est béni du Seigneur, car il se tiendra au milieu de sa postérité et sera consolé par ses bénédictions lorsqu’il sera vieux et courbé par les ans; il sera appelé leur prince et sera compté parmi ceux qui détiennent le droit à la prêtrise patriarcale, et même aux clefs de ce ministère, car il réunira sa postérité comme le fit Adam, et l’assemblée que celui-ci convoqua sera un exemple pour mon père, car voici ce qui est écrit à son sujet:

 

Trois ans avant sa mort, Adam convoqua Seth, Énosch, Kénan, Mahalaleel, Jéred, Hénoc et Metuschélah, qui étaient tous grands prêtres, avec ceux de sa postérité qui étaient justes, dans la vallée d’Adam-ondi-Ahman, et prononça sur eux sa dernière bénédiction. Le Seigneur leur apparut, et ils se levèrent, bénirent Adam et l’appelè­rent Michel, le Prince, l’Archange. Le Seigneur consola Adam et lui dit: Je t’ai placé à la tête; une multitude de nations sortiront de toi et tu es leur Prince à jamais. Ainsi en sera-t-il de mon père: il sera appelé prince de sa postérité, détenant les clefs de la prêtrise patriarcale sur le royaume de Dieu sur la terre, qui est l’Église des saints des derniers jours, et il siégera dans l’assemblée générale des patriarches, en conseil avec l’Ancien des jours, lorsqu’il siégera, et tous les patriarches avec lui, et exercera son droit et son autorité sous la direction de l’Ancien des jours.

 

Ma mère, elle aussi, est bénie, car c’est une mère en Israël et elle participera avec mon père à toutes ces bénédictions patriarcales.

 

Mes frères et mes sœurs sont bénis, eux aussi, car ils trouveront un jour la rédemp­tion dans la maison du Seigneur, et leurs descendants seront une bénédiction, une joie et une consolation pour eux.

 

Bénie est ma mère, car son âme est sans cesse remplie de bienveillance et de phi­lanthropie et, malgré son âge, elle recevra encore de la force et sera consolée au sein de sa maison. Ainsi dit le Seigneur: elle aura la vie éternelle.

 

Et de plus, béni est mon père, car la main du Seigneur sera au-dessus de lui et il sera rempli du Saint-Esprit, car il prédira tout ce qui arrivera à sa postérité jusqu’à la der­nière génération et il verra l’affliction de ses enfants se dissiper et leurs ennemis sous leurs pieds; et lorsque sa tête sera tout à fait mûre, il se verra lui-même tel un olivier dont les branches ploient sous les nombreux fruits. Voici, les bénédictions données à Joseph par son père viendront jusqu’à l’extrême limite sur la tête de mon père et de sa postérité après lui à savoir la partie qui dit qu’il sera le rejeton d’un arbre fertile; il sera comme le rejeton d’un arbre fertile près d’une source, dont les branches s’élèvent au-dessus de la muraille, et sa postérité demeurera et sera puissante et ses bras seront rendus forts par les mains du Dieu puissant de Jacob et du Dieu de ses pères; le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob l’aidera ainsi que sa postérité après lui; le Tout-Puissant lui donnera, à lui et à sa postérité après lui, les bénédictions des cieux en haut et les bénédictions des eaux en bas, et sa postérité se lèvera et le dira heu­reux. Il sera comme la vigne aux excellents raisins lorsque ses grappes sont tout à fait mûres, et il possédera aussi une demeure là-haut dans le royaume céleste. Des mil­liers de personnes lui demanderont conseil et il aura une place dans la Maison du Seigneur, car il sera puissant dans le conseil des anciens, et ses jours seront prolon­gés; et lorsqu’il s’en ira, il partira en paix et son repos sera glorieux; et on se souvien­dra de son nom jusqu’à la fin. Amen.

 

Oliver Cowdery,

greffier et historien

— M. S. S., 18 décembre 1833 (Premier registre des bénédictions patriarcales, 23 septembre 1835)

 

Bénédiction du prophète sur son frère Hyrum

 

Mon frère Hyrum est béni du Seigneur pour l’intégrité de son cœur; il sera ceint de vérité et la fidélité sera la force de ses reins. De génération en génération, il sera un trait dans la main de son Dieu pour passer jugement sur ses ennemis, et il sera caché par la main du Seigneur de sorte qu’aucune des parties secrètes de son corps ne sera découverte à ses ennemis pour son malheur. Son nom sera considéré comme une bé­nédiction parmi les hommes. Il connaîtra des rois et les nations et les rois qui sont au loin le rechercheront afin de lui demander de siéger en conseil; et il sera un instru­ment aux mains de son Dieu pour amener au salut des milliers d’âmes. Lorsqu’il aura des difficultés et que de grandes afflictions s’abattront sur lui, il se souviendra du Dieu de Jacob et celui-ci le protégera du pouvoir de Satan. Le Très-Haut le conseil­lera dans sa maison afin de fortifier son espérance. Il sera comme une source rafraî­chissante qui jaillit au pied de la montagne, ombragée de beaux arbres, ployant sous les fruits mûrs qui satisfont l’appétit et étanchent la soif, rafraîchissant ainsi le voya­geur fatigué; et ses pieds le mèneront toujours près des rivières d’eau vive. Il ne se trompera jamais dans son jugement par manque de connaissance, car le Seigneur son Dieu avancera la main, l’élèvera et l’appellera de sa voix sur le chemin dans le­quel il est engagé, afin qu’il soit établi à jamais. Il suivra les traces de son père et sera compté parmi ceux qui détiennent le droit à la prêtrise patriarcale, à savoir la prê­trise évangélique, et du pouvoir sera sur lui afin que son nom soit magnifié sur la terre quand il sera vieux. Voici, il aura en bénédiction l’abondance des richesses de la terre: de l’or, de l’argent et des trésors de pierres précieuses, de diamant et de plati­ne. Ses chars seront nombreux et son bétail se multipliera en abondance: les che­vaux, les mules, les ânes, les chameaux, les dromadaires et les animaux rapides, afin qu’il puisse magnifier le nom du Seigneur et faire du bien aux pauvres. Oui, tel sera le désir de son âme: consoler les nécessiteux et guérir ceux qui ont le cœur brisé. Ses enfants seront nombreux et sa postérité vaste, et ils se lèveront et le diront heureux. Et il aura la vie éternelle. Amen.

 

Oliver Cowdery,

greffier et historien

Donné à Kirtland, le 18 décembre 1833 (enregistré le 23 septembre 1835).

 

Bénédiction sur Samuel et William Smith

 

Mon frère Samuel est béni du Seigneur parce que le Seigneur lui dira: Samuel, Sa­muel! C’est pourquoi il deviendra instructeur dans la Maison du Seigneur, et le Sei­gneur donnera de la maturité à son esprit pour le jugement, et il obtiendra ainsi l’es­time et l’amitié de ses frères et son âme sera affermie et il sera une bénédiction pour la Maison du Seigneur, parce qu’il obtiendra, dans sa fidélité, la réponse à ses priè­res.

 

Frère William est comme le lion féroce qui ne partage pas la dépouille à cause de sa force; et dans l’orgueil de son cœur, il négligera les choses les plus importantes jusqu’à ce que son âme soit courbée dans la douleur; alors il reviendra et invoquera le nom de son Dieu, trouvera le pardon et deviendra vaillant, c’est pourquoi il sera sauvé jusqu’au bout, et de même que le lion rugissant de la forêt au milieu de ses proies, de même la main de sa postérité sera levée contre ceux qui sont placés en haut lieu, qui luttent contre le Dieu d’Israël; elle sera intrépide et courageuse à la bataille, à venger les innocents pour les torts qui leur ont été infligés, et à soulager les oppri­més, c’est pourquoi les bénédictions du Dieu de Jacob seront au sein de sa maison en dépit de son cœur rebelle.

 

Et maintenant, ô Dieu, souviens-toi toujours du reste de la maison de mon père, afin de le sauver de la main de l’oppresseur et d’affermir ses pieds sur le roc des siècles, afin qu’il ait une place dans ta maison et soit sauvé dans ton royaume; et que tout soit comme je l’ai dit, pour l’amour du Christ. Amen. — H. C. 1:466—467.

 

Conseil et exhortation

 

Chers frères en Christ et compagnons de tribulations, il nous paraît bon de vous écrire quelques mots pour vous donner des instructions quant à la conduite des affaires du royaume de Dieu qui nous a été confiée en ces derniers jours par la volonté et le tes­tament de notre Médiateur dont les intercessions en notre faveur demeurent dans le sein du Père éternel, lequel ne tardera pas à éclater en bénédictions sur la tête de tous les fidèles.

 

Nous avons tous été enfants et ne le sommes encore que trop en ce moment; mais nous espérons dans le Seigneur que nous pourrons progresser en grâce et être prêts à tout ce que l’avenir pourra nous révéler. Le temps avance rapidement et les prophé­ties doivent s’accomplir. Les jours de tribulations approchent rapidement et le mo­ment de mettre à l’épreuve la fidélité des saints est arrivé. La rumeur aux dix mille langues chuchote ses bruits incertains dans presque toutes les oreilles, mais en cette époque d’épreuve pénible, que les saints soient patients et voient le salut de Dieu.

 

Ceux qui ne peuvent pas supporter la persécution ni tenir ferme au moment de l’af­fliction ne pourront rester debout le jour où le Fils de Dieu déchirera le voile et ap­paraîtra dans toute la gloire de son Père avec tous les saints anges.

 

L’inconvénient des ordinations hâtives

 

À propos de l’ordination quelques mots sont nécessaires. Dans de nombreux cas, on a été trop pressé dans ce domaine et on a trop négligé l’exhortation de Paul qui dit: «N’impose les mains à personne avec précipitation.» Il y en a qui ont été ordonnés au ministère et puis n’ont jamais agi en tant que tels et n’ont pas du tout magnifié leur appel. Ceux-là peuvent s’attendre à perdre leur titre à moins qu’ils ne s’éveillent et n’honorent leurs fonctions. Que les anciens à l’étranger soient extrêmement pru­dents dans ce domaine, et lorsqu’ils ordonnent un homme au saint ministère, que ce soit un homme fidèle qui est à même d’instruire également les autres afin que la cause du Christ ne souffre pas. Ce n’est pas la multitude des prédicateurs qui réali­sera le glorieux millénium, mais ce sont ceux qui sont «appelés, choisis et fidèles».

 

Éviter les disputes

 

Que les anciens fassent grande attention de ne pas troubler ni de bouleverser inuti­lement les sentiments des gens. Souvenez-vous que votre travail est de prêcher I’Évangile en toute humilité et en douceur et d’avertir les pécheurs de ce qu’ils ont à se repentir et à venir au Christ.

 

Évitez les querelles et les discussions inutiles avec des hommes à l’esprit corrompu qui ne désirent pas connaître la vérité. Souvenez-vous que «ce jour est un jour d’avertissement, et pas le moment de faire de longs discours». Si on ne reçoit pas vo­tre témoignage dans un endroit, fuyez dans un autre, veillant à ne faire aucun repro­che ni à prononcer aucune parole hostile. Si vous faites votre devoir, vous en serez tout aussi bénis que si tous les hommes acceptaient l’Évangile.

 

Veillez à ne pas envoyer des garçons prêcher l’Évangile au monde; s’ils y vont, qu’ils soient accompagnés de quelqu’un qui est capable de les guider dans la bonne voie, de peur qu’ils ne s’enflent d’orgueil et ne tombent sous la condamnation et dans le piège du diable. Finalement, en cette époque critique, soyez prudents, invoquez jour et nuit le Seigneur, gardez-vous de l’orgueil, gardez-vous des faux frères qui se glisse­ront parmi vous pour épier votre liberté. Éveillez-vous à la justice et ne péchez pas; que votre lumière luise, et présentez-vous comme des ouvriers qui n’ont pas à rougir, qui dispensent droitement la parole de la vérité. Appliquez-vous diligemment à l’étude, afin d’avoir l’esprit rempli de toutes les informations nécessaires.

 

Nous restons vos frères en Christ, priant avec anxiété pour que vienne le jour futur de la rédemption où l’iniquité sera balayée de la terre et où la justice éternelle sera introduite. Adieu. — H. C. 1:467—469 (décembre 1833).

 


 


[1] Voir la page de titre du Livre de Mormon.

[2] À une conférence de l’Église organisée en novembre 1831, le prophète reçut la révélation qui constitue la première section, qui est la préface du Livre des Commandements. À cette épo­que, les anciens examinèrent le projet de publier sous le titre de Livre des Commandements les révélations qui avaient été données jusqu’alors. Le seigneur approuva cette décision par révélation. Il fut décidé que 10000 exemplaires seraient publiés, mais ceci fut ramené plus tard à 3000 exemplaires. Un certain nombre de frères se levèrent à cette conférence et se dirent dis­posés à témoigner au monde qu’ils savaient que les révélations que le prophète avait reçues étaient du seigneur. En temps voulu, le prophète compila les révélations et, au cours d’une conférence organisée le 12 novembre 1831, les révélations furent reçues avec actions de grâce. Oliver Cowdery, John Whitmer et William W. Phelps furent désignés pour recevoir les révéla­tions en vue de leur impression, et Oliver Cowdery et John Whitmer furent chargés de les porter au Missouri où l’impression devait avoir lieu. Ces frères furent «dévoués et consacrés au Seigneur avec les écrits sacrés et tout ce qui est confié à leurs soins». La publication fut com­mencée par William W. Phelps & Cie dans le comté de Jackson (Missouri), mais le 20 juillet 1833, avant que l’œuvre ne fut achevée, la presse et les caractères typographiques furent dé­truits par la populace et on ne put sauver qu’un petit nombre de feuilles imprimées; elles furent reliées et utilisées par ceux qui avaient eu la chance de se les procurer dans leur état inachevé sous le titre de Livre des Commandements. Plus tard, en 1835, les révélations, dont le nombre s’était maintenant considérablement accru, furent de nouveau compilées et leur impression décrétée sous le titre Les Doctrine et Alliances. Cette première édition, réalisée par les soins du prophète Joseph Smith, contenait 254 pages et fut imprimée par Frederick G. Williams et Cie à Kirtland (Ohio). Les révélations couvraient une période allant de 1828 à 1834. Sept Lectures on Faith (sermons sur la foi), qui avaient été prononcés devant l’Ecole des anciens de Kirtland, furent également insérés dans le livre, non comme révélations, mais, ainsi que le dirent les frè­res à l’époque, «parce que profitables comme doctrine.» Dans ce livre apparaissaient aussi deux articles écrits par Oliver Cowdery, un sur le mariage, l’autre sur les gouvernements et les lois en général. Il fut ordonné de les imprimer dans le livre avec les révélations, mais il faut se souvenir que ceci se fit en l’absence et sans l’approbation du prophète Joseph Smith qui, avec le président Frederick G. Williams, était au Michigan lorsque cette mesure fut prise. Ces arti­cles ne sont donc pas, comme certains l’ont cru, des révélations, et l’Église ne les considérait pas comme telles. C’est le 12 novembre 1831, le jour ou la publication des révélations fut acceptée, que le prophète écrivit dans son journal son commentaire sur la valeur des révélations.

[3] Doctrine et Alliances, section 70.

[4] Ceci n’est pas la déclaration mot à mot, mais son compte rendu dans le procès-verbal de la réunion de la conférence qui eut lieu ce jour-là.

[5] Ceci est également tiré du procès-verbal du discours du prophète rapporté par le secrétaire, non pas un rapport mot à mot, mais un résumé.

[6] Peu après l’organisation de l’Église, le Seigneur commanda à Joseph Smith de traduire la Bible par révélation. Il avait été révélé lors de la traduction du Livre de Mormon qu’à cause de l’iniquité «beaucoup de choses claires et précieuses» avaient été «ôtées» de ce livre, qui est le livre de l’Agneau de Dieu (1 Néphi 13:28). En outre, «à cause de la suppression de ces nom­breuses choses claires et précieuses, qui étaient faciles à être comprises des enfants des hom­mes, selon la clarté qui est en l’Agneau de Dieu — à cause de la suppression de ces choses ôtées de l’Évangile de l’Agneau, un nombre d’hommes excessivement grand trébuchent, oui telle­ment que Satan a un grand pouvoir sur eux» (1 Néphi 13:29).

Dès avril 1829 le seigneur déclarait que beaucoup de ces paroles claires et précieuses allaient être rétablies, non seulement grâce au Livre de Mormon, mais aussi grâce à une révélation de la Bible. Lorsque Oliver Cowdery alla trouver le prophète Joseph Smith et commença à écrire sous la dictée du prophète pour traduire le Livre de Mormon, le Seigneur lui dit: «En vérité, en vérité, je te dis qu’il y a des écrits qui contiennent une grande partie de mon Évangile, lesquels ont été tenus cachés à cause de la méchanceté des hommes. Et maintenant, si tu as de bons dé­sirs — le désir de t’amasser des trésors dans le ciel — je te commande d’aider à amener à la lumiè­re, avec ton don, les parties de mes Écritures qui ont été cachées à cause de l’iniquité» (D. & A. 6:26—27). Quelques jours plus tard, au cours du même mois d’avril 1829, le Seigneur parla de nouveau dans les termes suivants de la parution de ces Écritures: «Je voudrais que tu continues jusqu’à ce que tu aies terminé ce livre (c’est-à-dire le Livre de Mormon), que je lui ai confié (à Joseph Smith). Et alors, voici, j’ai d’autres livres, et je te donnerai le pouvoir d’aider à les tra­duire» (D. & A. 9:1—2). Les tout premiers manuscrits de la traduction de la Bible sont de la main d’Oliver Cowdery. Ils portent juin 1830 comme date de départ et continuent jusqu’au 21 octobre de la même année. Ceci fut fait à Harmony (Pennsylvanie) et à Fayette (New York). Frère Cowdery partit alors pour l’Ohio et le Missouri en réponse à un appel du Seigneur à faire du service missionnaire parmi les Lamanites (D. & A. 33:1—2). À ce moment-là ce fut John Whitmer qui joua le rôle de secrétaire du prophète tandis que la traduction se poursuivait. En décembre 1830, Sidney Rigdon, qui venait d’entrer dans l’Église, se rendit à Fayette pour voir le prophète Joseph et fut appelé par révélation à faire ce travail d’écriture dans les termes sui­vants: «Je te donne le commandement d’écrire pour lui, et les Écritures seront données telles qu’elles sont en mon sein, pour le salut de mes élus» (D. & A. 35:20). En février 1831 le Sei­gneur parla de nouveau, disant: «Tu demanderas, et mes Écritures seront données comme je l’ai décidé et elles seront conservées en lieu sûr. Il convient que tu te taises à leur sujet, ne les enseigne que lorsque tu les auras reçues entièrement. Et je te donne le commandement de les enseigner à ce moment-là à tous les hommes, car elles seront enseignées à toutes nations, famil­les, langues et peuples» (D. & A. 42:56—58).

De juin 1830 au 7 mars 1831, les frères travaillèrent à la révision des premiers chapitres de la Genèse. Mais à la dernière date citée, ils reçurent le commandement de commencer également la traduction du Nouveau Testament (D. & A. 45:60—61). Ils commencèrent celle-ci le lende­main, 8 mars. Ils continuèrent à effectuer le travail à la fois dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament jusqu’au 2 juillet 1833, date à laquelle le prophète termina l’œuvre dans la mesure où le Seigneur l’avait exigé de lui à l’époque. Au cours des onze années de sa vie qui lui res­taient, le prophète continua à revoir certains passages et essaya de préparer le manuscrit pour le publier. Mais du fait des persécutions et d’un manque de moyens financiers, ceci ne fut pas réalisé avant sa mort. Les manuscrits originaux tombèrent entre les mains de sa veuve, Emma Smith, qui refusa de les donner à l’Église, bien que celle-ci les lui eût demandés. L’Église réor­ganisée entra ensuite en possession des manuscrits et les utilisa pour publier en 1867 la «Ver­sion Inspirée» de la Bible.

Au cours du printemps de 1845, le Dr John M. Bernhisel copia partiellement les manuscrits; cette copie est actuellement dans les archives de l’Église à Salt Lake City. Bien que ce fût une copie incomplète, elle servit à confirmer l’exactitude des éditions imprimées dans la mesure où son envergure limitée le permettait. La traduction de la Bible par le prophète Joseph Smith est une des plus grandes preuves tangibles de sa pénétration spirituelle et de son appel divin.

[7] Section 76, Doctrine et Alliances.

 

 

 

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