CHAPITRE 42 : LA COLONISATION DE L'OUEST

Le voyage sur les plaines - Je peux vous faire un bref récit des raisons pour lesquelles les enfants qui sont devant moi sont nés ici au lieu de naître dans les États, et je m'efforcerai de le faire en quelques mots. En 1830, il y a quarante-sept ans en mars dernier, le Livre de Mormon était imprimé et relié. Joseph Smith avait reçu une révélation, et les plaques sur lesquelles étaient gravés les caractères à partir desquels le livre fut traduit. Avant l'impression du livre, avant que Joseph ait eu l'occasion de témoigner de la véracité de l'œuvre des derniers jours, les persécutions ont commencé contre lui. Le 6 avril de la même année, l'Église de Jésus-Christ était organisée. Les persécutions se sont accrues et ont continué à s'intensifier. Il a quitté l'État de New York et s'est rendu dans l'État d'Ohio. L'Évangile y a été prêché et beaucoup l'ont accepté. Une colonie a été formée, mais Joseph n'a pas eu la possibilité d'y demeurer longtemps, car il en a été chassé si férocement qu'il a été obligé de quitter Kirtland et l'État d'Ohio. Il s'est alors rendu au Missouri. En 1838, au mois de mars, en compagnie de quelques frères, dont moi, Joseph est arrivé à Far West, dans le comté de Caldwell, au Missouri. Nous n'y étions pas de plus de quelques mois que l'on s'est mis à accuser Joseph Smith d'être coupable de haute trahison. Ceci a soulevé le peuple et le gouvernement de l'État, et, en octobre, trois mille cinq cents membres de la milice de l'État du Missouri ont été envoyés contre la poignée que nous formions à Far West. Ils ont réussi à prendre Joseph et Hyrum et soixante-cinq autres et à les mettre en prison. Lorsque Joseph a été jugé, la grande accusation que l'on a portée contre lui, c'était qu'il croyait en l'accomplissement des prophéties - des prophéties qu'avaient faites les prophètes d'autrefois et qui se trouvaient dans les saintes Écritures. Lorsque le juge King a demandé à Joseph s'il croyait aux prédictions de Daniel, le prophète, qui disaient que dans les derniers jours le Dieu des cieux fonderait un royaume qui réussirait et finirait par gouverner et dominer tous les autres royaumes, Joseph a répondu qu'il croyait en cette Écriture aussi bien qu'au reste. Ceci a été considéré comme trahison! L'avocat de Joseph s'est adressé au juge King et lui a dit: "Monsieur le juge, je pense que vous feriez bien d'écrire que la Bible est coupable de trahison", et c'est tout ce que l'on a trouvé contre lui. Mais les émeutiers ont continué jusqu'à ce qu'ils aient chassé les saints des derniers jours de l'État du Missouri. On nous a dit que si nous y restions, le peuple nous attaquerait. Nous ne savions pas de quoi nous étions coupables, si ce n'est que nous croyions en la Bible et en l'accomplissement des prophéties ou, en d'autres termes, en l'interprétation littérale de la Parole de Dieu. Ils ont réussi, après avoir tué beaucoup de saints des derniers jours - hommes, femmes et enfants, les massacrant cruellement - à nous expulser de l'État dans l'État d'Illinois, où l'on nous a reçus à bras ouverts, surtout les habitants de Quincy; pour ces bontés, le cœur de notre peuple qui venait de traverser cette épreuve s'est toujours élevé vers Dieu, demandant qu'il les bénisse. Et ils ont été bénis. Nous avons vécu quelques années dans l'État d'Illinois; là, comme ailleurs, les persécutions nous ont rattrapés. Elles venaient du Missouri, centrées sur Joseph, et s'attachant à d'autres. Nous avons vécu en Illinois de 1839 à 1844; entre-temps les ennemis de l'Église avaient de nouveau réussi à allumer l'esprit de persécution contre Joseph et les saints des derniers jours. Trahison! Trahison! Trahison! Criait-on en nous traitant d'assassins, de voleurs, de menteurs, d'adultères et en disant que nous étions les gens les plus vils de la terre. Et ceci était fait par les prêtres, ces pieux distributeurs de la religion chrétienne, dont la charité était censée s'étendre à tous les hommes, chrétiens et païens; des ivrognes, des joueurs, des voleurs, des menteurs se sont joints à eux pour crier haro sur les saints des derniers jours. Ils se sont emparés de Joseph et de Hyrum et, comme garantie de leur sécurité, le gouverneur Thomas Ford leur a donné la parole de l'État d'Illinois. On les a emprisonnés sous prétexte de les garder en lieu sûr, parce que les émeutiers étaient si enragés et si violents. Le gouverneur les a laissés entre leurs mains. Ils ont envahi la prison et les ont abattus. John Taylor, qui est avec nous aujourd'hui, était également dans la prison, et a également été atteint et a dû garder le lit pendant plusieurs mois. Lorsque les émeutiers ont eu commis ces meurtres, ils se sont jetés sur nous et ont brûlé nos maisons et notre grain. Lorsque les frères sortaient pour éteindre l'incendie, les émeutiers, cachés sous les clôtures, tiraient sur eux à la faveur de l'obscurité de la nuit. Ils ont finalement réussi à nous expulser de l'État d'Illinois. Trois membres du Congrès sont arrivés à l'automne de 1845 et ont tenu une conférence avec les Douze et d'autres; ils désiraient que nous quittions les États-Unis; nous leur avons dit que nous le ferions, que nous étions restés assez longtemps avec eux; nous avons accepté de quitter l'État d'Illinois en conséquence des préjugés religieux qui existaient contre nous et qui ne nous permettaient plus de rester en paix. Ces hommes ont dit que le peuple était monté contre nous. Stephen A. Douglas, l'un des trois, nous avait connus. Il a dit: "Je vous connais, je connais Joseph Smith; c'était un brave homme", et ce peuple est un bon peuple; mais les préjugés des prêtres et des impies sont tels que, a-t-il dit, "messieurs, vous ne pouvez rester ici et vivre en paix". Nous avons accepté de partir. Nous avons quitté Nauvoo en février 1846. Quelques personnes très pauvres, les malades, les âgés, sont restés en arrière et ils ont de nouveau subi les violences des émeutiers; on les a fouettés et battus et on a brûlé leurs maisons. Nous nous sommes mis en route pour l'Ouest, nous arrêtant par endroits, fondant des colonies où nous laissions les pauvres qui ne pouvaient aller plus loin avec le convoi. Il y a exactement trente ans aujourd'hui, nous débouchions, moi et d'autres, de ce que nous avons appelé le canyon de l'Émigration; nous avons traversé les Big et Little Mountains, et sommes descendus dans la vallée à environ un kilomètre au sud. Nous nous sommes arrêtés, nous avons regardé autour de nous, et finalement nous sommes arrivés et nous avons campé entre les deux bras du City Creek, dont l'un se dirigeait vers le sud-ouest et l'autre vers l'ouest. Nous avons planté notre étendard sur le terrain du temple et sur celui qui se trouve plus haut. Nous y avons dressé le camp et nous avons décidé que nous nous établirions et que nous nous arrêterions ici. Pendant ce temps-là, nos frères, qui étaient demeurés en route, se débattaient dans la pauvreté et la détresse. On m'a dit qu'à un moment donné ils seraient morts de faim, si le Seigneur n'avait envoyé des cailles parmi eux. Ces oiseaux ont volé contre leurs chariots et se sont tués ou assommés, et les frères et les sœurs les ont ramassés, ce qui leur a fourni de la nourriture pendant des jours, jusqu'à ce qu'ils se mettent en route dans le désert. Mes enfants, nous sommes les pionniers de ce pays, à une exception près, à l'ouest du Mississipi; nous avons créé la première presse d'imprimerie de tous les États qui vont d'ici à l'océan Pacifique, et nous avons été les premiers à créer de bonnes écoles; nous avons été les premiers à planter des vergers et à faire fructifier le désert, en faisant un jardin d'Éden. 19:60.

Nous désirons que les étrangers comprennent que nous ne sommes pas venus ici de par notre propre choix, mais parce que nous étions obligés d'aller quelque part, et que c'était le meilleur endroit que nous pouvions trouver. Il était impossible de vivre ici sans travailler dur, batailler et lutter contre les éléments, mais c'était un endroit de premier choix pour élever des saints des derniers jours, et nous serons bénis en vivant ici, et nous en ferons un jour un endroit semblable au jardin d'Éden; et le Seigneur Tout-Puissant dressera une haie autour de ses saints, les défendra et les protégera s'ils font sa volonté. Je ne crains qu'une chose, c'est que nous ne fassions pas le bien; mais si nous le faisons, nous serons comme une ville placée sur une colline, notre lumière ne sera pas dissimulée. 14:121.

En 1845, j'ai adressé une lettre à tous les gouverneurs des États et des territoires de l'Union, demandant asile chez eux pour les saints des derniers jours. Dans chaque cas, cette possibilité nous a été refusée, soit par un silence méprisant soit par un refus pur et simple. Tous affirmaient que nous ne pouvions franchir les limites de leur territoire ou de leur État. Trois membres du Congrès sont venus négocier avec nous pour nous demander de quitter les limites des États-Unis et le domaine public. Il était entendu que nous allions sur l'île de Vancouver; mais nous avions les yeux sur le Mexique, et c'est ici que nous nous sommes installés au milieu de ce qui était alors le nord du Mexique. 11:18.

Lorsque nous avons été chassés de Nauvoo, nos Anciens se sont rendus dans l'Est pour soumettre notre cas aux juges, aux gouverneurs et aux dirigeants des divers États pour demander asile; mais on ne nous en a offert aucun. Nous avons envoyé des hommes dans l'Est pour essayer de lever des fonds en faveur des femmes et des enfants dans le dénuement dont les maris, les pères et les frères étaient partis pour la guerre du Mexique sur l'appel du Gouvernement général, laissant leurs épouses, leurs enfants et leurs parents âgés sur les prairies à ciel ouvert sans refuge ni abri, et les frères qui se sont rendus dans l'Est ont reçu à peine assez pour supporter leurs frais. On a demandé aux grands hommes de la nation s'ils voulaient faire quelque chose pour le peuple du Seigneur. Non. Ils n'ont rien voulu faire, mais ont espéré qu'il périrait dans le désert. 11:17.

Lorsque le président des États-Unis m'a écrit à Nauvoo, par l'intermédiaire d'une autre personne, pour demander: "Où allez-vous, M. Young?", j'ai répondu que je ne savais pas où nous échouerions. Nous avions en Angleterre des hommes qui essayaient de négocier pour obtenir l'île de Vancouver, et nous avons envoyé un bateau de saints en Californie par le cap Horn. Des fonctionnaires gouvernementaux ont demandé: "Où allez vous?" "Nous allons peut-être en Californie ou dans l'île de Vancouver." Lorsque le convoi des pionniers est parvenu à la Green River, nous avons rencontré Samuel Brannan et quelques autres de Californie et ils voulaient que nous allions là-bas. J'ai déclaré: "Allons en Californie, et nous ne pourrons y rester plus de cinq ans; mais demeurons dans les montagnes, et nous pourrons cultiver nos pommes de terre et les manger; et j'ai l'intention d'y rester." Nous sommes toujours sur l'épine dorsale de la bête, là où se trouvent l'os et le nerf, et nous avons l'intention d'y rester, et l'enfer tout entier n'y pourra rien. 5:230-231.

Marquez nos colonies sur mille kilomètres dans ces montagnes puis marquez le chemin que nous avons tracé en venant ici en construisant les ponts et en traçant les routes dans les prairies, les montagnes et les canyons! Nous sommes venus ici sans un sou, dans de vieux chariots, les amis que nous avions laissés en arrière nous disant: "Prenez toutes les provisions que vous pouvez; car vous ne pourrez plus en avoir! Prenez toutes les semences que vous pouvez, car vous ne pourrez en trouver là bas!" Nous l'avons fait, et en plus de tout cela, nous avons rassemblé tous les pauvres que nous pouvions, et le Seigneur nous a installés dans ces vallées, en nous promettant qu'il nous dissimulerait pendant un petit temps jusqu'à ce que sa colère et son indignation soient passées sur les nations. Ferons-nous confiance au Seigneur? Oui. 13:216.

Les saints étaient pauvres lorsqu'ils sont venus, il y a vingt-cinq ans, dans cette vallée. Ils ont ramassé quelques peaux de daims, quelques peaux d'antilopes, quelques peaux de brebis, quelques peaux de bisons et en ont fait des jambières et des mocassins et se sont enveloppés de robes de bisons. Certains avaient des couvertures, d'autres pas, certains avaient des chemises, et je pense que d'autres n'en avaient pas. Un homme m'a dit qu'il n'avait pas la moindre chemise ni pour lui ni pour ses enfants. 15:158.

Je ne crois pas me tromper en disant que pas une personne sur quatre dans ma famille n'avait des souliers aux pieds lorsque nous sommes arrivés dans cette vallée. 11:288.

Nous avons imprimé les premiers journaux, à l'exception de deux, planté les premiers vergers, cultivé le premier blé, quasiment ouvert les premières écoles et fait dans une grande mesure, dans notre travail de pionniers, les premiers aménagements, depuis le Mississipi jusqu'à l'océan Pacifique; et c'est ici que nous sommes enfin arrivés, de manière à être, si possible, hors du chemin de tout le monde. Nous pensions que nous nous éloignerions autant que possible de la face des hommes; nous voulions nous rendre dans un pays étranger, comme Abraham, afin de nous trouver là où nous ne serions pas continuellement en conflit avec l'un ou l'autre, et où nous n'entendrions pas les gens crier: "Oh, vous autres, les mormons!" et entendre les prêtres prêcher, la presse imprimer, l'ivrogne jurer, et tous, grands et petits, riches et pauvres, désirer que ces pauvres "mormons" débarrassent le chemin. Nous avons débarrassé le chemin autant que nous pouvions; et si nous pouvons débarrasser encore davantage le chemin et que cela soit pour un bien, nous sommes prêts à débarrasser le chemin; mais je pense que nous sommes aussi loin de la route qu'il le faille; et nous sommes montés sur la grande route qui a été créée, et je pense que nous ferions mieux de rester ici. 14:208.

Le bataillon mormon - Lorsque nous nous sommes trouvés en plein au milieu des Indiens, que l'on disait hostiles, cinq cents hommes ont été appelés pour aller au Mexique combattre les Mexicains et, dit M. Benton: "Si vous ne les envoyez pas, nous vous mettrons en joue, et il n'en restera pas un de vous." Je ne veux pas penser à toutes ces choses, leurs auteurs appartiennent à la classe dont j'ai parlé hier, aux ennemis de l'humanité, à ceux qui veulent détruire l'innocence, la vérité, la justice et le royaume de Dieu. Nous envoyâmes ces cinq cents hommes combattre les Mexicains, et nous qui étions restés en arrière, nous avons travaillé et cultivé tout ce dont nous avions besoin pour nous nourrir dans le désert. Il nous fallait payer nous-mêmes nos maîtres d'école, cultiver nous-mêmes notre pain, et gagner nous-mêmes nos vêtements, sous peine de devoir nous en passer, nous n'avions pas le choix. Nous l'avons donc fait, et nous sommes capables de le faire aujourd'hui encore. 16:19.

Pour ce qui est de notre départ dans le désert, et de l'appel que nous y avons reçu de livrer cinq cents hommes valides pour aller au Mexique, nous avions vu à ce moment-là des démagogues piétiner tous les droits religieux et politiques; il ne restait plus personne pour défendre nos droits; nous étions exclus de tous les droits que des hommes libres doivent posséder. Pour former ce bataillon de cinq cents hommes, frère Kimball et moi-même avons voyagé jour et nuit à cheval jusqu'à ce que nous ayons levé le nombre total d'hommes que le Gouvernement demandait. Le capitaine Allen m'a dit, et j'utilise ses propres termes: "Je suis tombé amoureux de votre peuple. Je l'aime plus qu'aucun autre peuple que j'ai connu avant." Il a été un ami à l'extrême. Lorsqu'il a eu conduit ce bataillon mormon jusqu'à Fort Leavenworth, il est tombé malade et a dû garder le lit où il a été, je l'ai cru alors, et je le crois encore maintenant, soigné, jusqu'au moment de sa mort, et le bataillon a continué avec Dieu pour ami. Ce bataillon s'est mis en route de Fort Leavenworth via Santa Fe, en suivant la route désertique et morne, et s'est installé dans la partie inférieure de la Californie, à la joie de tous les officiers et de tous les hommes qui étaient loyaux. Au moment de leur arrivée, le général [Stephen W.] Kearney était en difficulté, et le colonel P. St George Cooke a envoyé promptement le bataillon à son secours, et lui a dit: "Nous avons ici les garçons qui vont tout arranger." Les garçons de ce bataillon se sont fidèlement acquittés de leur devoir. Je ne pense jamais à cette petite compagnie sans que ma pensée suivante soit: "Que Dieu les bénisse pour toujours et à jamais." Tout cela, nous l'avons fait pour prouver au gouvernement que nous étions loyaux. Avant cela, lorsque nous avons quitté Nauvoo, nous savions qu'on allait faire appel à nous, mais nous y étions préparés dans notre foi et dans nos sentiments. Je savais alors, comme je le sais maintenant, que le Gouvernement réclamerait un bataillon dans cette partie d'Israël, pour mettre à l'épreuve notre loyauté au Gouvernement. Thomas H. Benton, si j'ai été bien informé, s'était procuré le droit d'appeler ce bataillon, et en cas de refus d'obéissance à cette mobilisation, d'appeler la milice du Missouri, de l'Iowa et d'autres États, si c'était nécessaire, et d'engager des volontaires de l'Illinois, État dont nous avions été chassés, pour détruire le camp d'Israël. Ce même M. Benton a dit au président des États-Unis, en présence de quelques autres personnes: "Monsieur, c'est une race abjecte qui devrait être exterminée." 10:106.

Notre peuple n'a-t-il pas invariablement montré ses sentiments amicaux et son patriotisme envers le gouvernement dans tous les actes et toutes les preuves que l'on puisse donner? Permettez-moi d'attirer un instant votre attention sur quelques faits relatifs à la levée du bataillon pour la guerre mexicaine. Lorsque le nuage de la persécution éclatait de tous côtés sur nous, lorsque toutes les issues étaient fermées devant nous, nos dirigeants traîtreusement trahis et massacrés par les autorités du Gouvernement dans lequel nous vivions, et qu'aucun espoir de secours ne pouvait traverser les ténèbres épaisses qui nous entouraient de tous les côtés, aucune voix ne s'éleva en notre faveur et le Gouvernement général resta silencieux à nos appels. Lorsque nous eûmes été insultés et maltraités à longueur de journée par les dirigeants qui exigeaient de nous que nous rendions nos armes et par toutes les autres insultes et tous les autres mauvais traitements que l'imagination prolifique de nos ennemis pouvait inventer pour mettre, comme ils le disaient, à l'épreuve notre patriotisme, auquel nous avons toujours obéi, sachez-le, et lorsque nous fûmes finalement obligés de fuir pour préserver notre vie et la vie de nos femmes et de nos enfants dans le désert, je le demande: n'avions-nous pas des raisons de penser que nos ennemis étaient également en faveur de notre destruction? N'avions-nous pas, je le demande, de bonnes raisons de les considérer tous, tant le peuple que le Gouvernement, comme nos ennemis? Et lorsque, en plus de tout cela, et pendant que nous fuyions devant nos ennemis, ils inventèrent une autre épreuve de fidélité et de patriotisme pour nous détruire, avec l'approbation du gouvernement (grâce à l'influence d'un distingué politicien qui de toute évidence cherchait et pensait avoir trouvé le moyen de nous détruire totalement) qui consistait en une mobilisation de la part du ministère de la Guerre, nous obligeant à fournir un bataillon de cinq cents hommes pour nous battre sous la direction de leurs officiers, et pour eux, dans la guerre qui existait à ce moment-là avec le Mexique, je le demande encore: Pouvions-nous empêcher de considérer le peuple et le gouvernement comme nos ennemis les plus mortels? Pensez un instant à notre Situation et aux circonstances dans lesquelles cette mobilisation fut faite. Nous étions occupés à émigrer, nous ne savions pas où, sauf que nous avions l'intention de nous mettre hors de portée de nos ennemis. Nous n'avions pas d'autre foyer que nos chariots et nos tentes, et pas de provisions ni de vêtements; mais nous devions gagner notre pain quotidien en laissant nos familles en des endroits isolés, par mesure de sécurité, et en allant travailler parmi nos ennemis. Même avant qu'on nous eût imposé cette mobilisation cruelle, n'avions-nous pas été impitoyablement écrasés par une oppression et des persécutions que n'aurait pu supporter aucune autre communauté? Et c'est dans cette situation éprouvante que l'on nous demandait de prélever dans nos camps itinérants cinq cents de nos hommes les plus capables, confiant les vieux, les jeunes et les femmes à ceux qui restaient, pour qu'ils prennent soin d'eux et les entretiennent; et si nous refusions d'obéir à un ordre aussi déraisonnable, nous serions considérés comme ennemis du gouvernement et dignes d'être massacrés. Voyons aussi la proportion d'hommes que l'on exigea de nous par comparaison avec ce que l'on demanda aux autres parties de la République. Tout ce qu'il fallait, c'était mobiliser trente mille hommes seulement sur une population de plus de vingt millions d'habitants, et c'était plus que ce que l'on fournit, ce qui fait seulement une personne et demie par mille habitants. Si nous nous étions trouvés dans la même situation que les autres, si nous avions pu laisser nos familles dans la paix, la tranquillité et la sécurité dans les maisons dont nous avions été chassés, notre quote-part d'une mobilisation équitable n'aurait pas dépassé quatre personnes - Au lieu de cela, on exigea cinq cents hommes; treize mille pour cent de plus que la proportion normale, même si nous nous étions trouvés dans la même situation que les autres; mais dans la situation particulière dans laquelle cette mobilisation fut faite, la comparaison est incapable de montrer, et la raison elle-même chancelle devant son énormité. Et pour qui devions-nous nous battre? Comme je l'ai déjà montré, pour ceux que nous avions toutes les raisons de croire nos ennemis les plus mortels. Le gouvernement aurait-il pu s'attendre à ce que nous obéissions? S'y attendait-il? Nos ennemis ne croyaient-ils pas que nous mépriserions, avec une rancune et une indignation compréhensibles, une proposition aussi impie? Et n'étaient-ils pas prêts à faire de notre refus un prétexte pour enflammer encore davantage le Gouvernement contre nous, et accomplir de cette manière leurs desseins infernaux contre un peuple innocent: le détruire totalement? Et comment cette proportion a-t-elle été reçue, et comment notre peuple y a-t-il répondu? Je suis allé moi-même, en compagnie d'un petit nombre de mes frères, parcourant de cent cinquante à trois cents kilomètres le long des divers itinéraires, m'arrêtant à chaque petit camp, usant de notre influence pour obtenir des volontaires; et le jour fixé pour le rendez-vous, le complément qu'il fallait encore a été fourni; et tout cela s'est fait dans les vingt jours de la publication de la mobilisation. Notre bataillon s'est rendu sur les lieux de l'action, non dans des cabines confortables sur des bateaux à vapeur, ni avec quelques mois d'absence, mais à pied sur trois mille kilomètres au travers de déserts sans pistes et de plaines arides, connaissant toutes sortes de privations, de vicissitudes et de souffrances, pendant une absence de deux ans avant de pouvoir rejoindre ses familles. C'est ainsi que nous avons de nouveau été délivrés par l'interposition de cet Être d'une sagesse parfaite qui peut discerner la fin depuis le commencement et détourner les intentions méchantes des hommes pour favoriser les progrès de sa cause sur la terre. C'est ainsi que nous avons été sauvés de nos ennemis en nous soumettant à leurs exactions injustes et sans pareilles, prouvant de nouveau notre loyauté au Gouvernement. Permettez-moi ici de faire un éloge respectueux à la mémoire du capitaine Allen, celui qui vint nous apporter la mobilisation du Gouvernement. C'était un gentleman plein de sentiments humains, et, s'il avait été épargné, il aurait dans la mesure de ses possibilités aplani le chemin et facilité l'accomplissement de ce devoir. Son cœur était plein de sympathie lorsqu'il vit notre situation et fut rempli d'étonnement lorsqu'il assista au patriotisme et à l'ardeur enthousiaste qui obéissaient aussi promptement à ses ordres; prouvant encore une fois, comme nous l'avions prouvé par nos actes des centaines de fois auparavant, que nos ennemis mentaient à notre sujet et que nous étions aussi prêts, et plus encore que n'importe quel autre habitant de la République, à mettre le mousquet à l'épaule et à aller mener les batailles de notre pays commun ou prendre sa défense. L'histoire ne nous donne aucun parallèle, que ce soit de la sévérité ou de l'injustice de l'exigence ou que ce soit de la bonne humeur, de la fidélité et du patriotisme avec lesquels on y répondit et y obéit. Nous pouvons ainsi citer de multiples cas où des personnes qui détiennent l'autorité légale étaient poussées, par les mensonges et l'influence des ennemis, a insulter notre peuple, en exigeant que nous prouvions notre patriotisme. Combien de temps cet état de choses va-t-il continuer? Tant que les gens décideront de rester dans une ignorance volontaire à notre égard, tant qu'ils décideront d'interpréter de travers nos opinions, de donner une fausse idée de nos sentiments et de mal comprendre notre politique. 2:173.

C'est nous qui avons créé la route de Nauvoo à ici. Une partie du temps nous suivions les pistes indiennes, à d'autres moments nous marchions à la boussole; lorsque nous avons quitté le fleuve Missouri, nous avons suivi la Platte. En certains endroits nous tuions les serpents à sonnettes par dizaines; et nous avons construit des routes et lancé des ponts jusqu'à ce que nous en ayons mal au dos. Quand nous ne pouvions pas jeter de ponts sur les rivières, nous faisions passer nos gens à gué, jusqu'au moment où nous sommes arrivés ici, où nous avons trouvé quelques Indiens nus, quelques loups et des lapins, et autant de sauterelles que nous en voulions; mais pour ce qui est de trouver un arbre vert, ou un arbre fruitier, ou un champ verdoyant, il n'en était pas question, à l'exception de quelques peupliers et de quelques saules au bord du City Creek. Nous avons transporté sur quelque dix-neuf cents ou deux mille kilomètres chaque particule de provisions que nous avions lorsque nous sommes arrivés ici. Lorsque nous sommes partis de chez nous, nous avons pris tout ce que les émeutiers n'avaient pas volé de nos chevaux, de nos bœufs et de nos veaux, et quelques femmes ont conduit leur attelage jusqu'ici. Des trois cent soixante-cinq livres de farines qu'il y avait au départ du fleuve Missouri, il n'y avait pas la moitié des gens à qui il en restait la moitié. Nous avons dû apporter nos semences, nos instruments agricoles, nos commodes, nos bureaux, nos buffets, nos divans, nos pianos, nos glaces, nos belles chaises, nos tapis, nos bonnes pelles et nos tenailles et notre beau mobilier, ainsi que tous le mobilier de salon, nos cuisinières, etc., et nous avons dû apporter tout cela empilé avec des femmes et des enfants, pêle-mêle, sens dessus-dessous, avec des chevaux épuisés, avec des formes sur les pâturons, des éparvins, le mal de timon, des fistules et déhanchés; des bœufs avec trois pattes et des vaches avec une mamelle. C'était notre seul moyen de transport, et si nous n'avions pas apporté nos biens de cette façon nous ne les aurions pas eus, car il n'y avait rien ici. Vous pouvez dire que c'est burlesque. Je le considère en effet comme tel, car, par comparaison, nous sommes véritablement venus ici nus comme des vers. 12:286-287.

L'établissement dans la vallée du Grand Lac Salé - Du temps de Joseph, nous avons conversé de ce pays même de nombreuses heures d'affilée. Joseph a souvent dit: " Si seulement j'étais dans les montagnes Rocheuses avec cent hommes fidèles, je serais heureux et je ne demanderais aucune faveur aux voyoucrates." 11:116.

Je ne veux pas que l'on croie que j'ai eu quelque chose à voir avec notre installation ici [dans la vallée du lac Salé]; c'est la providence du Tout-Puissant; c'est le pouvoir de Dieu qui a réalisé le salut de notre peuple; je n'aurais jamais pu élaborer pareil plan. 4:41.

Ce n'est pas moi qui ai mis au point le grand plan par lequel le Seigneur a ouvert la voie pour envoyer notre peuple dans ces montagnes. Joseph a envisagé cet exode des années avant qu'il ne se produise, mais il n'a pu arriver ici, car il était constamment surveillé afin qu'il n'aît aucun rapport avec les Indiens. C'était la conséquence de ce qui est écrit dans le Livre de Mormon; un des premiers reproches qu'on lui ait faits était qu'il allait faire alliance avec les Indiens. Mais a-t-il jamais fait quelque chose de ce genre? Non, il s'efforçait toujours de favoriser les intérêts de tout le monde, rouge et blanc. Est-ce pour quelque chose que nous avions fait que notre peuple a été pousse au milieu d'eux? Nous sommes maintenant leurs voisins, nous sommes sur leur territoire, car il leur appartient autant qu'une terre puisse appartenir à un homme; nous buvons leur eau; utilisons leur combustible et leur bois et cultivons notre nourriture sur leur terrain. 4:41.

Nous avons la foi, nous vivons par la foi; nous sommes venus dans ces montagnes par la foi. Nous sommes venus ici, je l'ai dit souvent, bien qu'aux oreilles de certains cette expression puisse paraître assez grossière, nus comme des vers, et c'est relativement vrai. 13:172.

Il fallait que nous ayons la foi pour venir ici. Lorsque nous avons rencontré M. Bridger sur la Big Sandy River, il a dit: "M. Young, je donnerais mille dollars si je savais que l'on peut faire mûrir un épi de maïs dans le Grand Bassin." J'ai dit: "Attendez dix-huit mois et je vous en montrerai beaucoup." Est-ce d'après mes connaissances que j'ai dit cela? Non, c'était ma foi; mais nous n'avions pas le moindre encouragement - d'après le raisonnement naturel et tout ce que nous pouvions apprendre sur ce pays - sur sa stérilité, son froid et son gel, pour croire que nous pourrions jamais cultiver quelque chose. Mais nous avons continué à voyager, nous frayant la route au travers des montagnes et lançant des ponts jusqu'au moment où nous sommes arrivés ici, et alors nous avons fait tout ce que nous pouvions pour subvenir à nos besoins. Nous avions la foi que nous pourrions cultiver du grain; y avait-il du mal à cela? Pas du tout. Si nous n'avions pas eu la foi, que serait-il advenu de nous? Nous serions tombés dans l'incrédulité, nous aurions fermé toutes les ressources que nous avions pour nous entretenir, et nous n'aurions jamais rien cultivé. 13:173.

Je ne peux m'empêcher d'être ici. Nous aurions pu aller dans l'île de Vancouver; et si nous y étions allés, on nous aurait probablement chassés ou décimés il y a longtemps. Mais nous voici dans les vallées des montagnes, où le Seigneur m'a commandé de conduire le peuple. Les frères qui se trouvent dans des pays étrangers désirent se réunir au lieu de rassemblement des saints; et pour le moment ils doivent venir à Great Salt Lake City. Ils ne peuvent empêcher cela. Pourquoi ne sommes-nous pas allés à San Francisco? Parce que le Seigneur m'a dit de ne pas y aller: "Car il y a des lions sur le chemin, et ils dévoreront les agneaux, si tu les y conduis." Que pouvons-nous donc faire? Eh bien, au lieu d'être commerçants, au lieu d'aller à St Louis acheter des marchandises; nous pouvons aller dans notre Dixie Land, la partie sud de notre territoire, cultiver du coton et fabriquer nos propres marchandises. 9:105.

Un très grand nombre voulaient aller à la Gila River; c'est ce que l'on a proposé lorsque nous sommes arrivés dans cette vallée. On disait que c'était un beau pays et que l'on pouvait y vivre presque sans travail. Que serait-il arrivé si nous étions allés là-bas? Vous voyez ce qui nous a suivis ici; mais qu'aurait été le résultat, si nous étions allés là-bas? Il y a longtemps que nous aurions été dépassés en nombre par nos ennemis; il y en aurait eu plus contre nous que pour nous dans notre communauté. Supposons que nous soyons allés au Texas, où Lyman Wight est allé; il a essayé de faire croire à tous les saints que Joseph voulait emmener toute l'Église là-bas. Il y a longtemps que nous aurions été tués ou obligés de quitter le pays. Nous n'aurions pas pu y vivre. 4:3 44.

Nous sommes venus dans ces montagnes parce que nous n'avions pas d'autre lieu où aller. Il fallait que nous quittions nos maisons et nos possessions dans les terres fertiles de l'Illinois pour bâtir nos demeures dans ces lieux déserts, sur des plaines stériles au milieu de montagnes immenses et escarpées. Nul n'avait osé venir vivre ici avant nous, et nous voyons maintenant que c'est un des meilleurs endroits du monde pour nous. 10:223.

Il y a cinq ans, les persécutions cruelles de nos ennemis invétérés nous menaçaient de toutes parts, des centaines de familles, qu'on avait obligées à partir de chez elles, et forcées de laisser derrière elles tout ce qu'elles avaient, erraient en exilées dans un état de dénuement complet; mais, grâce à la faveur de ciel, nous avons été rendus capables de surmonter toutes ces difficultés et nous pouvons nous assembler aujourd'hui ici dans le refuge de ces montagnes, où il n'y a personne pour nous inspirer de la crainte, loin de nos persécuteurs, loin de l'agitation et de la confusion du monde. 1:376.

Il y aura demain sept ans, vers onze heures, je traversais le Mississipi avec mes frères, en direction de ce lieu-ci, ne sachant pas à l'époque où nous allions, mais croyant fermement que le Seigneur avait en réserve pour nous un bon endroit dans les montagnes et qu'il nous y conduirait directement. Il n'y a que sept ans que nous avons quitté Nauvoo, et nous sommes maintenant prêts à construire un nouveau temple. C'est avec plaisir que je jette un coup d'œil en arrière sur nos travaux. Nous avons ici des centaines et des milliers de personnes qui n'ont pas eu les avantages que certains d'entre nous ont eus. Vous allez demander: quels avantages? Mais ceux de passer l'épreuve du feu, de passer de mauvais quarts d'heure. Ils n'ont pas eu l'avantage d'être dépouillés de leurs biens, d'être au milieu des émeutiers et de la mort, comme beaucoup d'entre nous. 1:279.

Quand les pionniers sont venus dans cette vallée, nous connaissions presque toutes les familles qui composaient les colonies de la Californie du nord et de la Californie du sud. 10:189.

La plupart des gens qu'on appelle saints des derniers jours ont été pris dans les régions rurales et industrielles de notre pays et de l'Ancien Monde, et ils appartiennent aux plus pauvres d'entre les pauvres. Beaucoup d'entre eux, je peux dire la grande majorité, n'ont jamais rien eu autour d'eux qui leur rende la vie désirable; ils ont connu la pauvreté et la misère, et par conséquent, on ne peut pas attendre d'eux qu'ils manifestent le raffinement et la culture que l'on trouve chez les riches. Beaucoup d'hommes ici, qui sont capables de conduire leur chariot et peut-être leur voiture, n'avaient jamais vu la lumière du jour pendant des années avant leur départ pour Sion. Ils passaient leurs journées dans des mines de charbon, et leur labeur quotidien commençait avant le lever du jour et continuait après la tombée de la nuit. Que pouvons-nous donc attendre d'une communauté dont tant de membres ont été élevés comme cela; ou si ce n'est tout à fait comme cela, en tout cas dans la pauvreté et les privations? Certainement pas ce que nous pourrions attendre de gens élevés dans des circonstances plus favorables. Mais je vous dirai ce que nous avons à l'esprit pour ces gens mêmes, et ce que nous essayons de faire d'eux. Nous prenons les gens les plus pauvres que nous puissions trouver sur la terre qui veulent accepter la vérité, et nous essayons d'en faire des dames et des messieurs. Nous essayons de les éduquer, d'instruire leurs enfants et le les former de manière telle qu'ils soient capables de s'entourer du confort, afin qu'ils passent leur vie comme le doit la famille humaine - afin que leurs jours, leurs semaines et leurs mois leur soient agréables. Nous prouvons que tel est notre dessein, car le résultat est déjà dans une certaine mesure devant nous. 14:103.

Parlez de ces riches vallées, pourquoi n'y a-t-il pas un autre peuple sur la terre qui aurait pu venir vivre ici? Nous avons prié au sujet de ce pays, nous l'avons consacré, et l'eau, l'air et tout ce qui s'y rattache, au Seigneur, et le ciel a souri sur le pays, il est devenu productif, et nous donne aujourd'hui ce qu'il y a de meilleur en grain, en fruits et en légumes. 12:288.

Depuis le temps d'Adam jusqu'à présent, il n'y a jamais eu de pays qui ait été plus béni que celui-ci par notre Père céleste; et il sera encore béni de plus en plus, si nous sommes fidèles, humbles et reconnaissants à Dieu pour le blé et le maïs, le froment, les fruits, les légumes, le bétail et tout ce qu'il nous accorde, et essayons de les utiliser pour l'édification de son royaume sur la terre. 10:35.

Vous demandez si nous allons rester dans ces montagnes. Je réponds que oui, tant que nous voulons faire la volonté de Dieu, notre Père céleste. Si nous voulons nous détourner des saints commandements du Seigneur Jésus-Christ, comme l'a fait l'Israël d'autrefois, chacun suivant son chemin, nous serons dispersés et dépouillés, chassés devant nos ennemis et persécutés, jusqu'à ce que nous apprenions à nous souvenir du Seigneur, notre Dieu, et que nous soyons disposés à suivre ses sentiers. 11:274.

Beaucoup demanderont: " Combien de temps allons-nous rester ici?" Nous resterons ici le temps qu'il faudra. "Serons-nous chassés lorsque nous partirons?" Si nous vivons de manière à être satisfaits de ce que nous sommes et ne nous expulsons pas nous-mêmes de nos foyers, nous n'en serons jamais expulsés. Recherchez le plus de sagesse que vous pouvez, apprenez à appliquer votre travail, bâtissez de bonnes maisons, créez de belles fermes, plantez des pommiers, des poiriers, et d'autres arbres fruitiers qui peuvent pousser ici, ainsi que les groseilles de montagne et les framboisiers, plantez des fraises, et bâtissez et ornez une belle ville. La question se pose maintenant: "Pensez-vous qu'il est bon que nous vivions dans des villes?" Fondez vos villes, mais qu'elles ne soient pas à ce point grandes que vous ne pouvez rapidement alerter toute la ville si l'ennemi vous attaquait. 8:288.

Je ne me souviens pas avoir prié pour avoir de la pluie depuis que je suis dans ces vallées jusqu'à cette année, au cours de laquelle je crois avoir prié deux ou trois fois pour avoir de la pluie, et ce, sans beaucoup de conviction, car beaucoup d'eau coule dans ces canyons dans des cours d'eau de cristal aussi purs que les brises de Sion, et nous avons l'obligation de les utiliser. 3:331.

Lorsque l'on amène l'eau à la fin du canal, ce que nous pouvons faire en quelques jours, je pense que les réservoir qui se trouvent sur la ligne du travail et les parties qui sont creusées en plein air contiennent suffisamment d'eau pour permettre au peuple d'irriguer quand c'est nécessaire, et ainsi abandonner l'habitude de n'arroser que deux heures par semaine un emplacement de la ville, et le faire en majeure partie pendant la nuit. Et ce n'est pas tout, car lorsque l'eau est assez bien arrivée sur un emplacement, elle est enlevée par la personne suivante qui a le droit de l'utiliser. Et des emplacements sur lesquels on a dépensé des milliers de dollars, et qui donneraient plus de mille dollars de fruits et de végétaux, s'ils pouvaient être convenablement irrigués, ne reçoivent qu'un petit cours d'eau pendant deux heures une fois par semaine, et en même temps un emplacement voisin où on a planté du maïs, dont les buttes sont séparées d'un mètre quatre-vingts et où se trouve une tige par butte, comparativement parlant, le reste du sol étant couvert de mauvaises herbes, bénéficie de la même quantité de temps et d'eau que celui sur lequel les arbres fruitiers et d'autres bonnes végétations valent des milliers de dollars. Il faut une réforme dans la distribution d'eau. Celui qui ne veut pas produire pour cinq dollars de récolte sur son emplacement, reçoit autant d'eau que celui qui pourrait cultiver pour mille dollars. Par exemple, frère Staines reçoit l'eau pendant deux heures par semaine, et que valent ses arbres fruitiers? Il pourrait en retirer ses mille dollars, s'il était disposé à vendre les fruits au lieu de les donner, s'il avait suffisamment d'eau. J'ai, juste en dessous de lui, un emplacement bien cultivé, plein d'arbres fruitiers, une pépinière et des légumes de premier choix et moi aussi, je ne peux avoir l'eau sur mon emplacement que pendant deux heures par semaine, alors que des emplacements qui sont tout près mais sur lesquels il n'a a pas grand-chose d'autre que de mauvaises herbes, reçoivent autant d'eau, et ce durant le jour, tandis que nous devons utiliser la nôtre la nuit. Les responsables de l'eau doivent étudier la question jusqu'à ce qu'ils parviennent à une répartition plus juste. 3:329.

On détournera la Jordan River et on la fera couler dans un grand canal jusqu'à Great Salt Lake City. Cela fait, il servira non seulement comme moyen d'irrigation, mais sera un moyen de transport de l'extrémité sud de Utah Lake à Great Salt Lake City. 11:116.

Dès que cela sera terminé de Big Cottonwood à notre ville, nous ferons un canal sur le côté ouest de la Jordan River, et nous en amènerons l'eau le long de la base orientale des montagnes de l'ouest, car il y a plus de terre arable du côté ouest de cette rivière que du côté est. Lorsque ce travail sera accompli nous continuerons nos efforts, jusqu'à ce que la Provo River coule jusque dans notre ville. Nous avons l'intention de lui faire contourner la pointe de la montagne vers Little Cottonwood, de là à Big Cottonwood et d'en conduire les eaux sur toute la terre de Provo Canyon à notre ville, car il y a plus d'eau rien que dans cette rivière qu'il n'en faut pour cela. 3:329.

Avant que les saints des derniers jours ne viennent ici, personne parmi tous les montagnards et tous ceux qui étaient passés par ici, autant que nous avons pu l'apprendre, ne croyait que l'on puisse faire mûrir le moindre épi de maïs dans nos vallées. Nous savons que le maïs et le blé poussent ici en abondance, et nous savons que nous avons une excellente région pour y élever le bétail, les chevaux et toutes les autres espèces d'animaux domestiques qu'il nous faut. Nous savions également cela lorsque nous sommes arrivés ici il a treize ans cet été. Bridger m'a dit: "M. Young, je donnerais mille dollars, si je savais que l'on peut faire mûrir un épi de maïs dans ces montagnes. Voilà vingt ans que je suis ici, et j'ai essayé maintes fois en vain." Je lui ai dit que s'il attendait un an ou deux nous lui montrerions ce qu'on pouvait faire. Un homme du nom de Wells, qui vivait avec Miles Goodyear, là où se trouve maintenant Oge City, avait fait pousser quelques haricots, et allait chercher l'eau de la rivière dans un seau pour les irriguer. 8:288.
 

 

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