Traduit de l’anglais par
Stephen L. Woolstenhulme
Montauban, France – mai 2019
SHEPHERDS
OF THE FLOCK
Elevating Home and Visiting Teachers to
Home
Ministers
written by
STEPHEN N.
WEBBER
Bergers du Troupeau
Élever les instructeurs au foyer et les instructrices visiteuses au niveau du Service Pastoral
©
2015 Stephen N. Webber
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of this book may be reproduced in any form whatsoever, whether by graphic,
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ISBN:
978-0-578-18061-8
Published and Distributed by
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801-369-3029
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www.shepherdsoftheflock.com
Cover design by Stephen N.
Webber
Cover design © 2016 Stephen
N. Webber
ISBN: 978-0-578-18061-8
(paperbound)
First Printing: May 2016
V7OCT2016
Printed in the United States
of America
À mes merveilleux enfants
Remerciements
Comme dans toute réalisation majeure, il y a
généralement plusieurs personnes dans les coulisses qui contribuent à sa
réussite, en particulier une tâche aussi difficile que celle d’écrire un
livre pour la première fois. En conséquence, de nombreuses personnes ont
contribué à la réussite de ce livre en partageant leur sagesse, leur
expérience et leur exemple. Certains amis m’ont inspiré et m’ont
encouragé. D’autres m’ont orienté vers des citations ou des passages
significatifs d’écritures que j’ai utilisés. Il faut cependant reconnaître
cinq contributeurs très importants: Brady Giles, mon premier collègue d’enseignement au
foyer, m’a enseigné par l’exemple ce qu’un vrai berger est censé faire. Il
m’a montré comment l’enseignement au foyer peut changer des vies et
développer des amitiés éternelles. Jeff Call, écrivain et chroniqueur sportif très
réputé et l’un de mes conseillers lorsque j’étais évêque, a gentiment
commenté la première version de ce livre. Il m’a encouragé à sortir de ma
zone de confort et à écrire sur l’enseignement au foyer avec la même
passion et le même enthousiasme que j’en parlerais au pupitre. Ses
conseils avisés et honnêtes m’ont aidé à trouver le ton et le tempo
appropriés, ce qui a abouti à la publication d’un livre sur le ministère
qui est réellement amusant, intéressant et difficile à poser une fois que
l’on a commencé. Kevin Doman, l’assistant du président de mission
(je l’ai utilisé comme modèle pour le missionnaire du chapitre 10), m’a
appris, il y a plus de 30 ans, que le service désintéressé est la voie qui
mène à l’amour semblable à celui du Christ. Le témoignage opportun qu’il a
partagé avec moi en tant que jeune missionnaire s’est avéré être l’une des
leçons les plus importantes de ma vie. Kathryn Webber Burton, ma fille, s’est portée
volontaire pour être la rédactrice en chef du document anglais
Shepherds of the Flock. Tandis que nous examinions ce livre plusieurs
fois, à haute voix, elle a ajouté de nombreuses améliorations et
corrections essentielles à mes fautes d’orthographe, de ponctuation et de
grammaire. Elle a également fourni une confirmation rassurante tout au
long du chemin que les principes exposés dans ce livre sont vrais. C’était
amusant de travailler avec Katie sur ce projet, mais c’était aussi un
honneur et un privilège de la voir participer de manière aussi
collaborative. Chose capitale, je tiens à exprimer ma gratitude
envers ma compagne et partenaire éternelle, Jana. Elle m’a donné le modèle
ultime de service chrétien à suivre et à imiter tout au long de notre
mariage. Je suis très reconnaissant pour son exemple de service pastoral
et d’instructrice visiteuse bien-aimée auprès de dizaines de femmes au fil
des années. Elle comprend vraiment et s’est appropriée le mandat du
Seigneur de paître ses brebis.
Introduction
« L’enseignement au foyer est l’une de nos occasions
les plus urgentes et les plus enrichissantes de nourrir et d’inspirer, de
conseiller et de diriger les enfants de notre Père. … C’est un service
divin, un appel divin. En tant que maîtres du foyer, nous avons le devoir
de porter l’esprit divin dans chaque foyer et chaque cœur. Aimer le
travail et faire de notre mieux apportera une paix, une joie et une
satisfaction sans bornes à un enseignant noble et dévoué des enfants de
Dieu. » En tant qu’ancien président de jeunes gens,
président de collège d’anciens, chef de groupe de grands prêtres et
évêque, j’ai constaté la différence qu’un vaillant ministère peut apporter
à une paroisse, à une famille et à la personne effectuant le service. Le
service pastoral efficace peut renforcer la foi, changer des vies et
amener des âmes au Christ. Je crois que le récent message de Jeffrey R.
Holland ‘d’être des représentants de Dieu auprès de ses enfants, d’aimer,
de vous soucier et de prier pour les personnes qui vous sont confiées’[2]
est un mandat opportun pour chaque membre de l’Église de Jésus-Christ des
Saints des Derniers Jours de porter les fardeaux les uns les autres et de
se servir mutuellement. Bien qu’initialement incité à écrire un livre sur
l’enseignement au foyer il y a plus de 10 ans, j’ai résisté au projet.
J’avais le sentiment que les gens hésiteraient à lire un livre sur la
responsabilité la plus postposée dans l’Église. Mais au fil des années, je
me suis rendu compte que beaucoup de membres n’avaient pas de témoignage
de l’enseignement au foyer, tout simplement parce qu’ils n’avaient jamais
été correctement informés du but ou du processus du ministère auprès des
familles de leur paroisse. Pendant des années, les instructeurs au foyer et
les instructrices visiteuses avaient été encouragés à rendre visite chaque
mois aux familles qui leur avaient été affectées, à partager un bref
message d’un magazine de l’Église, puis à signaler que les familles
avaient été visitées. Bien que ce soit ce qu’on leur avait appris à faire,
ce n’est pas ce que le Seigneur voulait réellement qu’ils fassent. Bergers du Troupeau - Élever les Instructeurs au
Foyer et les Instructrices Visiteuses au niveau du Service Pastoral
éclaire une doctrine et un principe importants qui ont longtemps été
négligés et sous-estimés. L’objet de ce livre est d’inspirer le lecteur et
de l’aider à comprendre le véritable objectif du nouveau programme de
service pastoral et à veiller à ce que leur travail puisse être bien plus
qu’une leçon de dix minutes tirée d’un magazine de l’Église. Le principe du service pastoral est divinement
conçu pour aider l’évêque à évaluer et à répondre aux besoins de chaque
famille. Tout commence par des bergers comme Ammon qui vont nourrir et
protéger le troupeau. Le Seigneur veut des bergers dévoués, courageux et
aimants, et non des mercenaires peu inspirés. Pour accomplir cette tâche de la manière la plus
intéressante et la plus divertissante, ce livre a été écrit sous la forme
d’un roman du point de vue d’un évêque nouvellement appelé. Cependant, il
est essentiel de comprendre que ce n’est pas un guide de formation de
l’évêque. Cet angle de vue original nous montre efficacement, à nous tous
qui sommes appelés à remplir notre appel au service pastoral, à quel point
la qualité de notre travail peut affecter l’ensemble de la paroisse, et
non pas seulement les familles qui nous ont été attribuées. Le lecteur
reçoit une description complète de ce qui se passe, y compris des
responsabilités des dirigeants lorsqu’ils reçoivent des informations
concernant le bien-être de chaque famille et agissent en conséquence. Bergers du troupeau donne une idée précise
du plein potentiel de ce programme inspiré, lorsqu’il est administré
correctement, et aide le lecteur à comprendre pourquoi le président Ezra
Taft Benson a déclaré: « C’est un appel sacré… un programme qui touche les
cœurs, qui sauve des âmes; un programme qui a le sceau d’approbation de
notre Père céleste; un programme si vital que, s’il est fidèlement suivi,
cela aidera à renouveler spirituellement l’Église et à exalter ses membres
et ses familles. » Gardez à l’esprit que tout au long de ce livre, les
citations des prophètes et apôtres font référence aux instructeurs au
foyer et aux instructrices visiteuses. . Ces programmes étaient et restent toujours
valables, et la nouvelle importance accordée au service pastoral est une
simple extension à un niveau supérieur du service et de l’amour. En lisant et en appliquant les principes enseignés
dans Bergers du troupeau, vous trouverez de nouvelles façons
d’améliorer votre service pastoral et retrouverez en retour un sens et une
joie renouvelés en servant les familles qui vous ont été confiées. En
acceptant et en magnifiant votre appel à nourrir les brebis du Bon Berger,
vous l’aidez à accomplir son œuvre et sa gloire de manière très littérale.
En conséquence, il vous bénira en vous accordant le don de la charité et
une inspiration illimitée au profit de ceux que vous servez.
Chapitre 1
L’Appel
« Tant que dure la vie et tant que nous possédons la
capacité de bien faire, de travailler pour l’édification de Sion et au
profit de la famille humaine, nous devrions nous plier
avec empressement aux exigences de
l’accomplissement de notre devoir, qu’il soit petit ou grand. »[3]
C’était une belle soirée d’été, et Frère Stephens et son fils John
venaient de rentrer chez eux après avoir fait l’enseignement au foyer chez
les Anderson. Ils savouraient les moments qu’ils avaient passés ensemble.
En franchissant la porte d’entrée, ils riaient encore de quelque chose que
John venait de dire,.
« Maman, nous sommes rentrés », cria John.
La maison était exceptionnellement calme.
« Chérie? »
Frère Stephens entra dans la salle de séjour où il trouva sa femme qui les
attendait sur le canapé. Elle avait le téléphone dans la main, une
expression de nervosité sur le visage. Elle était pâle et Frère Stephens
se rendit immédiatement compte que quelque chose n’allait pas. Frère
Stephens regarda son fils, fit un signe de tête vers la cuisine et dit à
voix basse:
« John, laisse-nous une minute. » Inquiet, John sortit lentement de la pièce à
reculons jusqu’à disparaître dans la cuisine. Quand Frère Stephens entendit la porte du
réfrigérateur s’ouvrir et sut que John était plus intéressé à prendre une
collation qu’à écouter ses parents, il demanda avec inquiétude à sa femme:
Qu’est-ce qui ne va pas? » Sœur Stephens le regarda et dit:
« Le président de pieu voudrait te parler dimanche prochain. » Il se détendit un peu et dit: « Est-ce tout? À te
voir, je pensais qu’il y avait eu un terrible accident ou quelque chose de
ce genre. » Elle le regarda puis dit: « Il voudrait que je
vienne avec toi. » Frère Stephens s’assit lentement à côté d’elle sur
le canapé. « Aïe, ça n’augure rie de bon, » murmura-t-il tandis qu’ils
étaient assis ensemble en se tenant la main, chacun perdu dans ses
pensées. Chapitre 2
Le Fardeau
« Nous louons et honorons ces dignes bergers du
troupeau, juges en Israël, dirigeants et instructeurs du peuple, hommes
qui aiment et sont aimés par ceux qu’ils servent comme aides-bergers du
Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu bénisse ces excellents hommes! Que Dieu
bénisse leurs femmes fidèles, dont la loyauté et le soutien rendent leur
service possible. »[4] Frère et Sœur Stephens étaient assis en silence
dans leur voiture sur le parking de l’église après la rencontre avec le
président de pieu. Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que l’un ou
l’autre puisse exprimer ses pensées. Avant le rendez-vous, pendant qu’ils
s’interrogeaient sur les raisons pour lesquelles le président Richards
voulait les voir, ni l’un ni l’autre ne voulait réellement dire le mot
évêque à haute voix, même si c’était au fond de leur esprit. Sœur Stephens prit la parole en premier: « Est-ce
que ça va? » « Ouais, enfin je pense que oui. Et toi? »
demanda-t-il. Elle resta assise là. Puis les larmes se mire à
couler. « Qu’est-ce qui ne va pas? » demanda-t-il
sincèrement. « Je suis juste un peu inquiète », admit-elle. « À propos de quoi? » Elle prit une profonde inspiration et dit: « Je
crains seulement que les enfants et moi, nous ne te voyions plus. Mon père
était dans la présidence de pieu quand j’étais jeune fille. Il était
toujours si occupé avec des réunions et des entretiens qu’il n’était là
pour rien. « Il était tellement absent qu’une femme, qui
venait d’emménager dans notre paroisse, est allée trouver ma mère à
l’église un dimanche et l’a invitée à participer à une activité pour
personnes seules. » Sœur Stephens étouffa un petit rire à travers ses
larmes en repensant à cet échange. Elle poursuivit: « La femme était gênée d’avoir
pensé que ma mère était célibataire, mais qui pourrait lui reprocher cet
impair? Mon père était tellement occupé avec ses responsabilités dans
l’église que nous l’avons rarement vu, surtout le dimanche. Ma mère a
élevé ses enfants seule. » Puis, tandis qu’elle essuyait ses larmes et
essayait de secouer une vague d’émotions indésirables, sœur Stephens
murmura doucement: « Être évêque est un appel plus exigeant que président
de pieu. Promets-moi juste que nous serons toujours ta première
priorité. » Frère Stephens tendit la main au-dessus de la
console centrale de la voiture, prit la main de sa femme et lui sourit. Il
savait que c’était un appel important et que cela exigerait d’énormes
sacrifices de la part de sa femme et de ses enfants. Il ne voulait pas que
ce fardeau affecte sa famille, mais il pouvait voir que cela avait déjà
commencé. Il tira légèrement la main de sa femme vers lui, la regarda du
coin de l’œil et dit: « Je promets! » Puis il offrit une prière
silencieuse, là dans la voiture.
Il pria son Père céleste de l’aider à tenir parole. Chapitre 3
Le Président de Pieu
« Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? Pierre lui
répondit: Oui, Seigneur; tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: pais mes
brebis. » « Maintenant que vous avez eu quelques jours pour
réfléchir, avez-vous des inquiétudes à propos de l’appel? » demanda le
président Richards. Le président de pieu avait demandé à Frère Stephens
de revenir dans son bureau après avoir réfléchi dans la prière au choix de
ses conseillers pour le nouvel épiscopat. Il se rendait immédiatement
compte que le nouvel évêque se débattait déjà avec quelque chose. Frère Stephens prit une profonde inspiration et
répondit: « Président, c’est un peu difficile à définir. Tout d’abord,
j’ai eu un puissant sentiment d’amour pour les membres de ma paroisse. » Il vit le président de pieu se mettre à sourire et
hocher la tête, alors il prit courage et poursuivit : « Mais il y a aussi
ce sentiment pressant, ce souci du bien-être des membres de la paroisse,
ainsi que des non-membres. C’est presque un sentiment d’anxiété. Je sens
une charge énorme, comme un fardeau qui m’oppresse. Je ne sais pas comment
concilier tous ces sentiments… » dit-il sur un ton qui s’estompait, plongé
qu’il était dans ses pensées. Se reprenant, il poursuivit: « Ce n’est pas comme
si je connaissais leurs problèmes. Toutes les familles de la paroisse sont
formidables. Elles sont parmi les meilleures personnes que j’aie jamais
rencontrées. Mais l’Esprit continue de me dire que je ne vois pas la
situation dans son ensemble et qu’il y a beaucoup de besoins dans ma
paroisse. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de souffrance derrière tous
ces sourires. C’est comme si le Seigneur me disait qu’ils ont besoin
d’aide, de protection et d’amour. « Donc, pour répondre enfin à votre question, je
suppose que la chose qui m’inquiète le plus, c’est que je ne sois pas
assez fort pour ce travail. Je ne sais pas si je peux faire tout ce qui
doit être fait tout en continuant à m’occuper des besoins de ma propre
famille. Je sens que les membres de ma paroisse ont besoin de beaucoup
plus d’aide que je ne peux leur donner. Je crois en l’inspiration,
président, mais je crains que vous ayez choisi le mauvais gars. » Il cessa
de parler en attendant les conseils et le réconfort de son dirigeant. Le sourire sur le visage du président Richards
était plus grand que jamais, et frère Stephens se dit: « Pourquoi
sourit-il encore? N’a-t-il pas écouté un mot de ce que je viens de dire? » Le président Richards eut un petit rire, puis
frappa le haut de son bureau et dit: « Frère Stephens, vous avez
absolument raison! Vous ne pouvez pas tout faire et votre paroisse a
besoin de beaucoup plus d’aide que vous ne pouvez lui en donner! » Ce n’était pas du tout la réponse à laquelle il
s’attendait. Il pensa tout d’abord que le président Richards se moquait de
lui, mais plus il restait là sans rien dire, plus frère Stephens était sûr
qu’il y avait quelque chose dans la déclaration du président qu’il n’avait
pas saisi. Le président Richards reprit la parole: « Frère
Stephens, je pense que je vous connais assez bien. Je sais que vous êtes
un excellent mari et père. Je sais que vous magnifiez les appels que vous
avez reçus. Je sais que vous êtes un entrepreneur et que votre entreprise
nécessite beaucoup de votre temps, et je sais que vous avez beaucoup
d’autres obligations dans votre vie en ce moment. » Le président Richards s’arrêta une seconde, puis
demanda: « Avec tout ce que vous avez, pensez-vous pouvoir faire tout ce
qui est attendu de vous à la maison en tant que mari et père, sans l’aide
de votre chère épouse? » Frère Stephens éclata de rire et répondit par un
retentissant: « Aucune chance! Et ma femme vous dirait la même chose. » Sans hésitation le président Richards poursuivit:
« Si vous ne pouvez pas accomplir sans aide tout ce que vous devez faire à
la maison, alors comment pensez-vous éventuellement être capable de
diriger une paroisse entière, avec plus de cent familles actives, sans
l’aide d’autres personnes? » Frère Stephens commençait à voir où le président
voulait en venir. Le président Richards continua: « Vous avez été
appelé évêque, ce qui est une énorme responsabilité–l’une
des plus exigeantes de l’Église. Vous avez été chargé de chaque personne
qui vit sur le territoire de votre paroisse, membre et non-membre.
Savez-vous combien de personnes cela fait? » Frère Stephens avait l’air confus et répondit:
« Non, je n’ai jamais compté. » Le président de pieu sourit patiemment et demanda:
« Pensez-vous que le Seigneur sait combien de personnes il vous a
confiées? » Il regarda son dirigeant et dit oui. Le président Richards se pencha de nouveau dans son
fauteuil et dit: « Vous voyez, le Sauveur a décrit les membres de son
église comme étant un troupeau de brebis. Il s’est aussi qualifié de ‘Bon
Berger’ et nous a dit qu’il aimait son troupeau. Il veut que chaque agneau
vienne à lui. Après sa mort et sa résurrection, le Sauveur est revenu et a
donné à Pierre et aux autres apôtres le commandement de paître ses brebis.
Aujourd’hui, plus de deux mille ans plus tard, le Bon Berger vous a donné
une partie de son troupeau à garder et à paître. » Le président poursuivit: « C’est une lourde
responsabilité et la perspective de remplacer votre évêque actuel peut
vous sembler accablante. Mais rassurez-vous, le Seigneur a confiance en
vous et il vous a fourni le moyen de pourvoir aux besoins de chaque agneau
de son troupeau tout en prenant soin de votre famille. » Le président de pieu fixa frère Stephens pendant un
moment, puis il dirigea la conversation dans une autre direction: « Vous
avez mentionné que vous avez déjà ressenti un profond amour pour les gens
de votre paroisse. Cela me dit que vous sentez déjà le manteau de votre
appel et que vous n’avez même pas encore été mis à part. Vous pouvez le
sentir déjà, n’est-ce pas? » Confus, Frère Stephens répondit: « Je ne sais pas.
J’ai toujours entendu dire qu’un évêque pouvait ressentir le manteau de
son appel, mais je n’ai jamais compris ce que cela voulait dire. » Le président Richards hocha la tête et dit: « Ce
que la plupart des gens ne comprennent pas, c’est que chaque appel à son
propre manteau. Les instructrices de la Primaire, les présidents des
collèges de diacres, les instructeurs au foyer et les instructrices
visiteuses ont également des manteaux associés à leurs appels. Le manteau
est vraiment composé de deux parties. L’une des parties est l’autorité
associée à l’appel, qui peut inclure des clés, des droits, des privilèges,
des pouvoirs, le discernement et la révélation nécessaire pour magnifier
cet appel. « La deuxième partie du manteau, c’est l’amour.
C’est ce que vous ressentez maintenant. » Le président s’arrêta pour
permettre à son interlocuteur d’absorber ce qu’il venait d’entendre. Il continua: « Ce sentiment d’amour, que vous avez
commencé à ressentir dès que l’appel a été donné, vous est offert par le
Sauveur. Il aime chacun de ses agneaux individuellement. Il sait que nous
allons protéger ceux que nous aimons. Il partage donc une partie de son
amour sans fin et inconditionnel avec ceux qu’il appelle comme dirigeants
de paroisse, de collège, de classe et de famille. Plus vous les servirez,
plus vous les aimerez. C’est le manteau. Lorsque vous serez relevé, il
sera transmis au prochain berger chargé de surveiller et de renforcer les
brebis. » « Ça me semble logique, déclara le nouveau
dirigeant. Je ne comprenais pas pourquoi je me sentais connecté si
rapidement. C’était comme le jour où je suis devenu père. Je ne pouvais
pas imaginer aimer rien au monde autant que ce nouveau bébé dans mes
bras. » « Exactement. Tout comme un père aime sa famille,
vous aurez un amour inconditionnel pour les membres de votre paroisse.
Parfois, cet amour sera une source de grande joie et de bonheur pour vous.
À d’autres moments, il pourra sembler accablant, angoissant et même
écrasant, par exemple quand ceux sur qui vous êtes appelés à veiller
éprouveront douleur, souffrance et chagrin. En consacrant votre temps et
votre énergie au service de votre nouveau petit troupeau, vous comprendrez
mieux que quiconque sur cette terre pourquoi le Sauveur a souffert
volontairement pour nos péchés dans le jardin de Gethsémané et a donné sa
vie pour nous sur le Golgotha . C’est à cause de l’amour qu’il a pour
chacun de nous. » « Maintenant », s’exclama le président de pieu avec
enthousiasme, « la première chose que je veux que vous fassiez est de
commencer à lire le manuel et à réfléchir, dans la prière, à la manière
dont vous allez mettre en œuvre ce que vous apprenez. « La deuxième chose que je veux que vous fassiez
est de rendre visite à l’évêque Smith dès que vous aurez été mis à part.
Il est l’évêque de la paroisse de Mountain Ridge. » Intrigué, Frère Stephens demanda: « D’accord, mais
pourquoi l’évêque Smith? » « Parce qu’il a appris à mettre en œuvre la manière
dont le Seigneur guide son troupeau. Cela a rendu son appel tellement plus
facile. J’aimerais que davantage d’évêques s’en rendent compte au lieu
d’essayer de tout faire eux-mêmes. » Il poursuivit en soupirant: « Malheureusement, la
plupart des membres de notre Église ont de la difficulté à faire les
choses différemment de ce qu’ils ont vu faire par ceux qui les ont
précédés, y compris les évêques. La plupart des évêques sont tellement
occupés à résoudre des problèmes qu’ils ont peu de temps pour faire autre
chose. Donc, quand un nouvel évêque est appelé, il pense que c’est comme
cela qu’est fait l’appel. Il continue dans la tradition des évêques
précédents en prenant sur lui-même les problèmes de toute la paroisse. « Au lieu de nous attacher tout le temps à éteindre
des feux, le Seigneur veut que nous éteignions les flammes avant qu’elles
ne deviennent incontrôlables–ou même que nous les empêchions complètement
de prendre–idéalement sans que l’évêque ne s’en mêle. » Le président Richards regarda le nouvel évêque et
avec un petit sourire demanda de manière rhétorique: « Frère Stephens,
saviez-vous que l’évêque n’est pas la seule personne dans une paroisse à
pouvoir résoudre un problème? » Il poursuivit: « Et croyez-le ou non, le Bon Berger
a donné aux évêques un moyen de laisser les autres aider à porter la
charge. Nous ne réalisons tout simplement jamais le potentiel du programme
de service pastoral du Seigneur, parce que la plupart des dirigeants ne
l’ont jamais vu s’exécuter correctement. L’Évêque Smith l’a compris et il
guide le troupeau de la manière dont le Seigneur l’a conçu. » Le président Richards reprit ses écritures. Il les
regarda, puis dit lentement: « Le Sauveur nous a donné la révélation des
temps modernes–par l’intermédiaire de prophètes vivants–pour nous montrer
comment prendre soin de son troupeau. Ironiquement, cela pourrait être un
changement radical pour vous et votre paroisse, car nous n’exécutons
généralement pas cette tâche comme le Seigneur le voudrait. Mais une fois
que vous aidez votre paroisse à apprendre sa responsabilité dans le
processus du service pastoral et que vous utilisez le programme tel qu’il
a été conçu pour être utilisé, vous verrez votre unité s’organiser comme
jamais auparavant. » Puis le président Richards s’arrêta, regarda frère
Stephens, et dit: « Mais Évêque ... » Évêque. Cela sonna toujours un peu étrange,
mais l’idée devenait plus confortable. Le président de pieu poursuivit: « Évêque Stephens,
lorsque vous serez mis à part, vous détiendrez les clés de votre partie du
troupeau du Seigneur. Vous aurez de nombreuses questions en commençant à
servir dans cet appel, et il aura toutes les réponses que vous recherchez.
Soyez humble lorsque vois prierez et, par le Saint-Esprit, le Seigneur
révélera tout ce que vous devrez faire. Je vous le promets. »
_____________________________ Après avoir quitté le bureau du président de pieu,
frère Stephens s’assit dans la salle de culte, sortit un bloc-notes de sa
mallette et écrivit quelques notes.
IDÉES DU PRÉSIDENT DE PIEU:
1. Un évêque ne peut pas satisfaire tous les besoins
d’une paroisse tout en s’occupant de sa première priorité: sa famille. Il
a besoin d’aide. 2. L’évêque n’est pas la seule personne dans la
paroisse à pouvoir résoudre un problème. 3. Le Bon Berger aime chaque membre de son troupeau, et
il a partagé une partie de cet amour avec ses aides, ce qui les
motive à veiller et à répondre aux besoins du troupeau. 4. Appliquez le programme de berger comme le Seigneur
l’a voulu, en fonction des besoins de votre pupille et en fonction de la
révélation que vous recevez des membres que vous servez. 5. Faites confiance à l’inspiration liée à l’appel que
vous avez et faites-vous confiance. Soyez humble et priez, et le
Saint-Esprit vous révélera tout ce que vous devrez faire. Chapitre 4
L’Évêque
« Je ne connais aucun devoir plus sacré, ou plus
nécessaire, s’il est exécuté comme il se doit, que celui des instructeurs
au foyer et des instructrices visiteuses qui visitent les gens chez eux,
qui prient avec eux, qui les instruisent de la vertu et de l’honneur, de
l’unité, de l’amour, de la foi et de la fidélité à la cause de Sion. »[5] Le jour même où le nouvel évêque fut mis à part
pour son appel, il obéit rapidement au conseil du président de pieu et
appela le secrétaire exécutif de l’évêque Smith pour fixer un rendez-vous. Quand il arriva à l’heure prévue, il fut surpris de
voir que l’évêque expérimenté était prêt à le recevoir. Il n’avait jamais
rencontré un évêque qui était à l’heure lors des entretiens. Ils
s’assirent et l’évêque Smith adressa à l’évêque Stephens ses félicitations
et ses condoléances pour sa nouvelle mission. Après quelques
plaisanteries, l’évêque Smith sourit et demanda gentiment: « Alors, que
puis-je faire pour vous? » Le nouvel évêque répondit: « Le président Richards
m’a dit que vous avez une nouvelle façon de guider votre paroisse que je
suis censé apprendre et suivre. Quel est votre secret? » L’évêque Smith sourit et répondit: « Frère évêque,
il n’y a pas de secret. Nous suivons simplement les écritures et le
manuel. Le secret, s’il en existe un, est d’exécuter le programme comme
prévu par le Sauveur. » Il expliqua: « Le Seigneur nous a donné à chacun de
l’autorité sur une petite partie de son troupeau, ne serait-ce que sur
nous-mêmes. « Premièrement, nous devons assumer
personnellement, du mieux que nous pouvons, la responsabilité de notre
propre bien-être. J’ai entendu dire que nous devrions nous assurer que
nous ne sommes pas sur La Liste des Soucis du Seigneur. C’est comme
lorsque vous êtes dans un avion. En cas d’urgence, il est conseillé de
sécuriser d’abord votre propre masque à oxygène, puis d’aider les
personnes les plus proches de vous. Vous ne pouvez aider personne dans
l’avion si vous ne pouvez pas respirer par vous-même. De même, avant
d’aider quelqu’un d’autre à venir au Christ, vous devez acquérir votre
propre témoignage du Sauveur et suivre ses enseignements. « Après cela, vous êtes responsable du bien-être
spirituel et temporel de votre famille immédiate. « Enfin, comme il est dit à la section 20 des
Doctrine et Alliances, vous devez ‘veiller sur les membres de l’Église,
être avec eux et les fortifier’[6]. « Dans cette paroisse nous essayons de suivre ces
trois étapes de responsabilité et d’intendance personnelles. C’est très
simple et quand nos membres l’ont appliqué, notre paroisse est devenue une
petite Ville d’Hénoc. » C’était gênant. L’évêque Stephens avait déjà
entendu tout cela auparavant: confiance en soi et service pour les autres.
Il pensait qu’il était là pour apprendre une nouvelle méthode secrète de
leadership de cet évêque plus expérimenté, et maintenant on lui disait
qu’il n’y avait pas de secret. Il se demanda: pourquoi le président de
pieu m’a-t-il demandé de rencontrer cet évêque? Puis un sourire en coin apparut sur le visage de
l’évêque expérimenté et il dit: « Vous semblez confus. En fait nous
faisons une chose qui est un peu différente des autres paroisses du pieu.
Voulez savoir ce que c’est? » L’évêque Stephens lui rendit son sourire et hocha
la tête avec empressement. S’attendant à un long discours sur le berger,
il sortit un stylo et un bloc-notes afin de ne pas perdre un mot. Alors le dirigeant expérimenté se redressa dans son
fauteuil et, souriant, il déclara: « Dans notre paroisse, nous organisons
les visites au foyer et les visites des instructrices visiteuses comme
demandé. » « Hein? » murmura le nouvel évêque, ignorant même
si sa question était audible. L’évêque Smith répéta son conseil: « Vous m’avez
bien entendu. Nous faisons l’enseignement au foyer par la prêtrise et les
instructrices visiteuses. » L’évêque Stephens répondit presque de manière
défensive: « Eh bien, nous le faisons également dans notre paroisse. » « Le faites-vous comme le Seigneur le veut? »
demanda l’évêque Smith. « Je pense que oui », déclara le nouvel évêque.
Mais après avoir regardé l’évêque Smith, pendant quelques secondes de
plus, il admit: « En fait, je ne sais pas. » L’évêque sourit à nouveau et dit: « Ne vous
inquiétez pas. Vous n’êtes pas le seul. La plupart des membres–même les
évêques et les présidents de pieu–ne peuvent pas non plus répondre à cette
question. En fait, la plupart des gens ne savent pas ce qu’est réellement
l’enseignement au foyer, ni dans quelle mesure cela peut leur être
bénéfique. » Puis, d’un ton très respectueux, l’évêque Smith dit
doucement: « Les programmes d’enseignement au foyer et des instructrices
visiteuses ont été conçus de manière divine pour réaliser deux des
objectifs les plus vitaux du Seigneur. Premièrement, c’est la manière dont
le Seigneur veille sur son troupeau et répond aux besoins des agneaux. « Deuxièmement, et je crois que c’est la raison la
plus importante pour laquelle le Seigneur a créé ce programme: les visites
d’enseignement au foyer sont des occasions inhérentes à chaque membre de
l’Église d’acquérir le genre d’amour que le Seigneur nous a demandé
d’avoir l’un pour l’autre. Un amour chrétien. La charité. » Puis il désigna un cadre sur son mur portant la
citation suivante du président Ezra Taft Benson.[7]
Il la lut à haute voix:
« Il n’est pas de plus grand appel dans l’Église que celui
d’instructeur au foyer. Il n’est pas de plus grand service rendu aux
enfants de notre Père céleste que celui d’un instructeur au foyer
humble, dévoué et engagé. » L’évêque Stephens était silencieux. Il regarda son
bloc-notes vide et se demanda quoi écrire. Cela ne pouvait pas être aussi
simple. Puis il demanda: « Quel est le pourcentage moyen de foyers visités
dans votre paroisse chaque mois? » L’évêque expérimenté répondit: « Nous ne nous
soucions pas des pourcentages dans cette paroisse. » Le nouvel évêque pensa: Seules les personnes qui
n’ont pas de bonnes notes disent que les notes ne sont pas importantes.
Puis il demanda: « Ne gardez-vous pas des registres? Comment savoir qui
est visité? » « Je n’ai pas dit que nous ne tenions pas de
registres, déclara l’évêque, j’ai simplement dit que nous ne nous soucions
pas des pourcentages. Ce qui m’importe, c’est de savoir comment vont les
familles et de savoir si leurs besoins sont satisfaits. Nous avons un
système de rapport très précis et nous tenons des registres très
détaillés. Probablement les meilleurs du pieu. » Insistant sur un chiffre, l’évêque Stephens demanda
une nouvelle fois: « Quel est le pourcentage que vous faites remonter? »
L’évêque répondit à contrecœur: « Nos instructeurs au foyer et nos
instructrices visiteuses rendent régulièrement visite à 95% voire 100% des
membres de notre paroisse–chaque mois. ” Bouche bée, il pouvait à peine le croire. Il
n’avait jamais vu une paroisse atteindre un niveau aussi élevé auparavant.
Il ne pouvait pas imaginer comment une paroisse entière se rendait
régulièrement dans chaque maison, mois après mois. Le sage évêque poursuivit: « Je peux voir le doute
dans vos yeux, mais c’est vrai. Au moins quatre-vingt-quinze pour cent de
nos familles ont une visite à domicile tous les mois. Certaines d’entre
elles sont visitées plusieurs fois par mois, selon leur situation. « Mais encore une fois, je veux que vous compreniez
que je ne me soucie vraiment pas des chiffres, même lorsque nous rendons
visite à 100% des familles. Je ne m’occupe pas des statistiques, car je
sais que le Sauveur se soucie du bien-être de 100% de son troupeau, pas
seulement de 99%. Il n’y a pas de victoire ou de bonus pour les évêques
avec de bonnes statistiques. S’il y a des familles qui ont toujours besoin
de réconfort, de conseils, d’aide sociale ou d’amour–et il y en a
toujours–il est nécessaire de continuer à rendre visite et à exercer le
ministère au foyer. La visite, proprement dite, n’est que l’exigence
minimale que le Seigneur nous a donnée. C’est difficile de faire les
choses importantes qu’il veut que nous accomplissions sans au moins
visiter le foyer. » « En outre, ajouta l’évêque Smith, les statistiques
ne peuvent que me dire où rechercher les problèmes pouvant survenir lors
de l’exécution du programme. J’ai besoin de savoir s’il y a des familles
avec des problèmes qui nécessitent réellement mon attention. Les
statistiques ne me permettent pas de savoir s’il y a des besoins en
matière d’aide sociale, de maladies, de conflits à la maison, de familles
surchargées, d’inquiétudes quant au témoignage, etc. Mais je peux trouver
ces choses rapidement grâce à des instructeurs au foyer fidèles et
diligents qui rendent compte
de l’état de leur famille à leurs dirigeants. » Puis le vieil évêque changea de sujet et dit: « Je
dois être honnête avec vous, cependant. Je ne pense pas que les titres
instructeur au foyer et instructrice visiteuse soient tout à fait
corrects. L’enseignement est une partie importante de nos responsabilités
en tant que bergers, mais le véritable objectif du programme est de
répondre aux besoins de la famille et de ses préoccupations. Je ne
m’inquiète pas vraiment de savoir si on donne une leçon tous les mois,
surtout si la famille a des besoins spéciaux. J’aimerais parfois que nous
puissions appeler le programme Le Service Pastoral. C’est un nom
beaucoup plus descriptif et beaucoup plus cohérent avec la manière dont
les Écritures décrivent les responsabilités des instructeurs au foyer ou
les instructrices visiteuses. »
« Une autre chose qui crée de la confusion et crée de fausses attentes,
c’est que nous relions nos rapports à un calendrier mensuel. Cela
donne aux gens l’impression erronée que c’est seulement une obligation
mensuelle. Le retour pour faire rapport aux dirigeants devrait avoir pour
objectif de transmettre des informations sur le bien-être de la famille et
non simplement d’annoncer que nous avons effectué une visite. Dans mon
esprit, le service pastoral n’est jamais fini! »
Puis il demanda: « Puis-je vous lire une citation? »
L’évêque Stephens aimait ce qu’il entendait et répondit ; « Oui! » avec un
peu plus d’enthousiasme qu’il ne l’aurait souhaité.
L’évêque Smith sortit alors un morceau de papier de son bureau. Il était
un peu chiffonné, comme s’il l’avait utilisé plusieurs fois. Puis il dit
très doucement: « C’est l’une de mes citations préférées et cela me
conforte dans ce que je viens de dire au sujet du ministère. Voici une
citation d’un discours prononcé par James A. Cullimore lors de la
Conférence générale d’octobre 1972. C’est l’un des meilleurs discours sur
le sujet du ministère au foyer. Il citait le président Harold B. Lee et,
au moment où cette déclaration a été faite, l’enseignement au foyer
n’avait plus été redéfini depuis environ une décennie. Le président Lee
exprimait sa déception devant le fait que les détenteurs de la prêtrise
n’avaient pas encore compris le véritable but du programme ou n’avaient
pas compris ce qu’il pouvait réellement faire pour les familles de
l’Église. »[8]
« Peut-être que l’instructeur au foyer devrait être chargé plus
clairement de décrire sa mission de veiller sur les membres et de les
fortifier, que de s’assurer que les membres font leur devoir. … Ils se
voient uniquement comme des enseignants du message évangélique. Nous
devrions peut-être les appeler gardiens ou sentinelles du foyer et
leur demander de rendre compte de leur intendance aux pères de la
paroisse. Nous devons faire quelque chose pour changer l’accent mis
sur l’enseignement pour celui de gardiens. Tant que nous n’aurons pas
cela à l’esprit, nous ne pourrons pas faire le genre d’enseignement au
foyer qui donne des résultats. » « Il semble que nous n’ayons pas beaucoup progressé
depuis cette conférence », commenta l’évêque Stephens. « Il aurait pu
faire cette même citation à la dernière Conférence Générale. » « Vous avez raison! » répondit l’évêque Smith.
« Cependant, même s’il parlait d’enseignement au foyer dans cette
citation, vous pouvez également l’appliquer aux instructrices visiteuses.
Les visites des sœurs sont également cruciales pour répondre aux besoins
de la paroisse. La différence entre les deux programmes réside dans le
fait que l’enseignement au foyer est un devoir de la prêtrise, et pas
seulement une tâche. Cela s’inscrit directement dans la responsabilité de
la prêtrise de chaque homme de l’Église, de l’instructeur à l’apôtre. De
la même manière que chaque jeune homme digne et capable devrait faire une
mission, chaque détenteur de la prêtrise digne et capable devrait
magnifier sa prêtrise en visitant les familles qui lui sont confiées comme
instructeur au foyer. « Toutefois, le programme des instructrices
visiteuses est une tâche de la Société de Secours. Les sœurs ont plus de
flexibilité pour exercer leur ministère auprès des femmes qui leur sont
confiées. Bien qu’une visite personnelle soit préférable, le manuel permet
aux sœurs de rester en contact de différentes manières, même par un appel
téléphonique ou une note, en particulier lorsque la sœur assignée n’est
pas disponible. Cependant, il est important de comprendre que même si le
rôle des sœurs dans le ministère du troupeau est un peu différent de celui
des hommes, il est tout aussi important. En fait, dans la plupart des cas,
les sœurs sont beaucoup plus ouvertes et franches à propos de leurs
besoins et de leurs préoccupations vis-à-vis de leurs instructrices
visiteuses. » L’évêque Smith ajouta: « Il existe une autre raison
plus égoïste pour laquelle je souhaite que les visites se fassent de la
bonne manière. Quand c’est fait correctement, le travail de l’évêque est
beaucoup plus facile. Comme vous pouvez le constater, personne ne frappe à
ma porte pour me voir, mais ça n’a pas toujours été comme ça. La façon
dont je passe mon temps d’évêque a radicalement changé depuis que nous
nous sommes concentrés sur le ministère au foyer. Les instructeurs au
foyer sont maintenant en mesure de répondre aux nombreux besoins de leurs
familles avant même que cela soit porté à mon attention. « Un exemple qui me vient à l’esprit est arrivé le
mois dernier. Comme d’habitude, ma femme a découvert avant moi qu’une
famille de notre quartier avait eu une crise énorme à la maison. Dès que
cela a été porté à mon attention, j’ai appelé le chef du groupe des grands
prêtres, qui était responsable du service pastoral auprès de cette
famille. Non seulement il était déjà au courant du problème, mais il a
également signalé que les instructeurs au foyer et les instructrices
visiteuses avaient déjà rendu visite à la famille, répondu à ses besoins
et résolu le problème. Il s’est ensuite excusé de ne pas m’avoir dit ce
qui s’était passé, mais comme le problème avait été résolu si rapidement,
il a décidé de m’en parler lors de notre prochaine réunion du conseil de
paroisse. Il a dit qu’il ne voulait pas me déranger avec un problème déjà
résolu. Je lui ai dit que si un problème était résolu, ce n’était plus un
problème, et je l’ai assuré qu’il avait fait ce qu’il fallait. » L’évêque prit une profonde inspiration et conclut
avec conviction: « Alors, si vous êtes venu ici pour apprendre à magnifier
votre appel, la chose la plus importante que vous puissiez faire en tant
que dirigeant est d’enseigner aux membres de votre paroisse comment
prendre soin des familles qui leur sont confiées. Les programmes
d’enseignement au foyer et d’instructrices visiteuses sont les méthodes
établies par le Seigneur pour guider son troupeau et pour répondre aux
besoins des membres de la paroisse. C’est comme cela que nous cultivons
l’amour les uns pour les autres dans nos paroisses. » « Si c’est le cas, qu’est-ce que vos
instructeurs au foyer font différemment des autres? » demanda le
nouvel évêque. « C’est exactement la bonne question! Pour cette
réponse, je vous dirigerai vers quelques autres personnes. Mon secrétaire
vous communiquera leurs noms et leurs coordonnées. » Puis l’évêque Smith s’arrêta un instant, comme s’il
décidait de dire ou non quelque chose d’autre. Après un moment, il dit:
« Frère Stephens, vous semblez très sincère et ouvert à recevoir des
conseils et des instructions. Si vous le souhaitez, je vais vous donner le
meilleur conseil que j’ai jamais reçu au sujet de ma fonction d’évêque. » L’évêque Stephens essayait déjà de digérer tout ce
qu’il avait reçu, mais il leva les yeux vers l’évêque Smith et hocha la
tête. « Si vous voulez magnifier votre appel et qu’il
vous reste encore du temps pour votre propre famille, qui est votre
principale responsabilité, vous devez déléguer. Déléguez tout ce que vous
avez le droit de déléguer à vos conseillers, secrétaire, greffiers,
responsables de collège et de société de secours. Déléguez jusqu’à ce que
vous soyez gêné d’avoir tellement délégué ... et déléguez encore! »[9] L’évêque Smith poursuivit: « Frère évêque, c’est
cela, le programme du service pastoral. C’est une délégation pure
et simple. Le Seigneur a délégué le travail de paître son troupeau, qui
inclut tous les membres de son église. C’est exactement ce qui s’est passé
sur les rives de la Galilée lorsque le Sauveur ressuscité a dit à Pierre:
‘Pais mes brebis’.[10]
Le Seigneur a délégué la garde de son troupeau à Pierre, le nouveau
président de l’Église, et la responsabilité était si importante qu’il a
répété la charge trois fois de suite. Le Bon Berger dit au berger en
second: Si tu m’aimes, tu feras paître mes brebis. Nous avons le
même mandat dans l’Église rétablie du Sauveur.
« Aujourd’hui, notre prophète des temps modernes, qui détient toutes les
clés de l’Église, délègue le travail de berger au président de pieu, qui
détient les clés de cette zone géographique du troupeau. Ensuite, nous,
les évêques, qui détenons les clés de nos paroisses, nous déléguons les
tâches pastorales à nos dirigeants du collège des anciens et de la Société
de Secours. Et enfin, ceux-ci délèguent cette responsabilité aux
instructeurs au foyer et aux instructrices visiteuses.
« Souvenez-vous, la délégation ne nous enlève, ni à vous ni à moi, rien de
notre intendance en tant qu’évêques, mais cela nous permet de partager et
de répartir la charge de sorte que nous ne soyons pas submergés par
l’énorme fardeau de servir plus de cent familles. Non seulement cela
serait impossible, mais ce n’est pas non plus ce que le Seigneur a voulu.
« De toute évidence, nous ne pouvons pas déléguer de nombreuses questions
de nature confidentielle ou propres à l’appel d’évêque, telles que la
distribution des ressources pour l’entraide, les devoirs du président de
la Prêtrise d’Aaron, la supervision des finances de la paroisse et la
fonction de juge en Israël. Bien entendu, personne dans la paroisse, à
part l’évêque, ne peut entendre une confession de péché et aider quelqu’un
au cours du processus de repentir. Voilà les choses auxquelles nous devons
consacrer nos efforts.
« Mais même si l’évêque est le seul à pouvoir allouer les ressources du
magasin de l’évêque, cela ne veut pas dire qu’il est le seul à pouvoir
aider une personne touchée par un problème financier. Il y a tellement
d’autres personnes dans la paroisse qui ont du talent, des compétences et
la capacité d’assister leur prochain et de l’aider à supporter ses
fardeaux. L’évêque peut demander l’aide d’autres personnes pour aider un
frère ou une sœur à écrire un curriculum vitae, à se préparer pour un
entretien d’embauche ou à équilibrer un budget. En fait, les instructeurs
au foyer peuvent aider à coordonner toute cette aide. »
L’évêque Stephens interrompit et demanda: « Perdre son emploi et
bénéficier de l’entraide de l’Église est une affaire plutôt privée,
n’est-ce pas? Les gens ne sont-ils pas trop gênés à l’idée que d’autres
puissent savoir ce qui se passe dans leur vie? »
« Vous avez raison. Cela peut être embarrassant pour certaines personnes.
Mais c’est le travail de l’évêque de définir rapidement les besoins, en
particulier dans des situations comme celles-ci, pour limiter
l’utilisation du fonds d’entraide de l’Église et utiliser toutes les
ressources dont nous disposons dans notre paroisse pour aider, en
particulier par l’intermédiaire des hommes et des femmes qui ont été
appelés par inspiration à répondre directement à ces besoins. La plupart
des gens comprennent et acceptent ces conditions et apprécient l’aide
supplémentaire.
« Les instructeurs au foyer et les sœurs visiteuses sont les vrais
ministres d’une paroisse et sont essentiels à sa santé spirituelle. Et il
est regrettable qu’en raison d’un manque de formation, beaucoup d’entre
eux ne comprennent pas à quel point leur responsabilité est importante. En
fait, pour les hommes de l’Église, seuls leurs devoirs d’époux et de pères
ont un rang plus élevé que leur responsabilité d’instructeur au foyer.
C’est l’un de leurs plus importants devoirs de la prêtrise. Presque tous
les autres appels de la paroisse ou du pieu sont des appels de soutien.
« Vous constaterez qu’une fois que vous commencez à servir selon la
manière indiquée par le Seigneur, ce qui signifie que vous cessez de
considérer votre responsabilité pastorale comme un fardeau de douze
visites par an à chaque famille, et commencez à le considérer comme un
ministère de 365 jours par an, c’est alors que vous verrez que les
miracles commencent à se produire. Les familles commenceront à changer
d’avis et commenceront à intégrer leurs instructeurs au foyer et leurs
sœurs visiteuses dans leur vie. Ils commenceront à se confier à eux et,
chose plus importante encore, à leur permettre de les aider. C’est tout
naturellement que lorsque vous vous sentez aimé sans condition, vous
faites plus facilement confiance et êtes beaucoup plus disposé à permettre
aux autres de vous aider. Finalement, cet amour mutuel se répandra dans
toute la paroisse. La clé, c’est l’amour - et quand vous exercez
correctement votre pastorale envers vos familles, l’amour est une
conséquence, une résultante. »
Puis l’évêque Smith se pencha sur sa chaise et dit: « Mais, malgré tout le
bien que notre ministère exerce dans notre paroisse pour les familles, je
pense avoir enfin compris le bénéfice spirituel le plus important du
programme–le véritable but de son existence. Je crois que les visites
pastorales bénéficient plus à ceux qui font le service qu’aux foyers qui
sont visités. Je crois que les appels d’instructeur au foyer et de
sœur visiteuse sont vraiment des dons–des dons sacrés de notre Père–pour
nous aider à ressembler davantage à son Fils. Lorsque vous commencerez à
comprendre comment ce programme est censé fonctionner, vous comprendrez à
quel point cela est vrai. »
L’évêque Stephens était impressionné par la sagesse partagée. Il sentit
que l’Esprit témoignait de la vérité de cette doctrine. Il était ravi d’en
apprendre plus et remercia son nouveau mentor à maintes reprises pour son
temps.
L’évêque Smith se leva, serra la main de son protégé et dit: « Venez me
voir quand vous voulez. J’aime bien aider les gens qui veulent faire les
visites pastorales selon la voie du Seigneur. C’est tellement gratifiant
de voir les résultats quand ils exercent leur ministère comme prévu par le
Seigneur.
« Mais surtout, frère évêque, si vous persistez et restez fidèle au
programme prescrit par le Seigneur et ne l’abandonnez pas, cela
changera à jamais le cœur et la vie des membres de votre paroisse. »
IDÉES DE L’ÉVÊQUE:
1. « Il n’y a pas de plus grand appel dans l’Église que
celui d’instructeur au foyer. » - Ezra Taft Benson 2. Le programme de visites pastorales est la méthode du
Seigneur pour guider son troupeau. 3. Les instructeurs au foyer et les sœurs visiteuses
facilitent beaucoup le travail de l’évêque. 4. Pensez aux instructeurs au foyer et aux sœurs
visiteuses en tant que bergers envers les familles à qui ils rendent le
service pastoral. 5. Le service pastoral est essentiel à la santé
spirituelle d’une paroisse. 6. Le ministère envers les familles n’est jamais fini. 7. Visiter 100% des domiciles n’est pas l’objectif
final, c’est le minimum. Vous ne pouvez pas commencer à exercer
votre ministère sans d’abord rendre visite à la famille. 8. Les statistiques ne peuvent que vous dire si la
famille a été visitée et non pas quels sont leurs besoins. 9. Les évêques devraient en déléguer tellement qu’ils
en sont gênés, puis en déléguer davantage. C’est le modèle du Seigneur. 10. Le service pastoral est un ministère de 365 jours
par an. 11. Soyez persévérant et n’abandonnez pas pour faire de
l’enseignement au foyer un service pastoral continu. Chapitre 5
Le Chef de Groupe des Grands Prêtres
« Ce canal peut transmettre un pouvoir spirituel
rédempteur jusqu’aux limites du ciel lui-même. Grâce à l’enseignement au
foyer, des tragédies ont été évitées. Des âmes en perdition ont été
relevées. Le besoin d’être soutenu a été satisfait. Le chagrin a été
apaisé. Des infirmes ont été guéris par la prêtrise. Bien que l’œuvre
continue discrètement, elle s’inspire du Dieu tout-puissant et constitue
le fondement de la nourriture spirituelle de ce peuple. »[11] L’entretien était terminé et l’évêque Stephens
quitta le bureau de l’évêque expérimenté avec beaucoup plus de questions
qu’il n’en avait à son arrivée. Il regarda la liste que le secrétaire
exécutif lui avait donnée, et le premier nom sur la liste était le chef de
groupe des grands prêtres de la paroisse, frère Garner. Quand il arriva, il fut invité à s’asseoir et frère
Garner demanda avec un grand sourire et d’une voix retentissante: « Alors,
que voulez-vous savoir sur l’enseignement au foyer? » Cette fois, il était un peu plus disposé à répondre
à cette question. L’évêque Stephens dit: « Votre évêque a déclaré que
votre enseignement au foyer était différent des autres paroisses du pieu.
J’aimerais savoir ce que vous faites? » Il répondit: « Nous suivons simplement le modèle du
Seigneur tel qu’il est décrit dans les Écritures. Les Écritures nous
enseignent tout ce que nous devons savoir sur l’enseignement au foyer. » Il sortit ses Écritures et feuilleta les pages
jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il cherchait. Il ajouta: « La vingtième
section de Doctrine et Alliances nous recommande de faire ce qui suit:
·
Visiter la maison de chaque membre.
·
Veiller à ce que l’Église se réunisse
souvent.
·
S’assurer qu’il n’y a pas de dureté
réciproque.
·
Exhorter à prier à voix haute et à
s’acquitter de toutes les tâches de la famille.
·
Avertir, exposer, exhorter, enseigner et
inviter tout le monde à venir au Christ. « Et probablement la chose la plus importante que
nous faisons en tant qu’instructeurs au foyer:
·
Toujours veiller sur les membres de
l’Église et les fortifier.[12] « Avant tout, nos instructeurs au foyer visitent
régulièrement chaque membre chez lui, ce qui signifie au moins une fois
par mois, plus si nécessaire. Ils ne peuvent pas remplir leur appel sans
une visite. « Deuxièmement, ils sont appelés à veiller sur
leurs familles et à identifier leurs besoins. « Troisièmement, ils font tout ce qui est en leur
pouvoir pour répondre à ces besoins, comme le Sauveur le ferait. « Quatrièmement, les instructeurs au foyer
enseignent les principes de l’Évangile dans les foyers et encouragent
leurs familles à être obéissantes, gentilles, aimantes, pre^ryrd à
pardonner et à venir au Christ. « Et bien sûr, quand les instructeurs au foyer
rendent visite à leurs familles, ils demandent avec amour et respect
comment les familles s’en sortent avec leurs prières, la lecture des
Écritures, les soirées familiales, leur activité à l’église, etc. Ils
demandent également si elles ont besoin d’aide ou d’encouragement pour
accomplir l’un de ces devoirs. Si une famille ne vient pas régulièrement à
l’église, on l’invite à y assister et on la met au courant des activités à
venir. Ce sont toutes des tâches élémentaires que les instructeurs au
foyer ont le devoir de faire, mais comme le disent les Écritures, ils sont
surtout là pour veiller sur la famille, s’assurer que leurs besoins sont
satisfaits, les soutenir et les fortifier. » Le nouvel évêque posa alors une question: « Vos
instructeurs au foyer demandent-ils réellement si la famille prie et lit
ses Écritures? » Frère Garner répondit: « Oui, c’est leur travail:
exhorter les membres à prier et à s’acquitter de leurs obligations
familiales. Mais bien sûr, comme je l’ai déjà dit, cela doit se faire avec
amour, respect et patience. « Parfois, ils peuvent poser certaines de ces
questions en privé au père de famille, en dehors de la visite familiale,
surtout s’ils savent que leur famille a des difficultés. Ou, si une
famille n’est pas du tout pratiquante, les instructeurs au foyer
l’aimeront tout simplement, resteront en contact avec elle et l’inviteront
à revenir. « Cependant, chaque famille pratiquante de notre
paroisse attend déjà ces questions. Les instructeurs au foyer demandent
même à chacun des enfants comment ils s’en tirent avec la lecture des
Écritures, leurs prières personnelles ou le séminaire. Plus les
instructeurs au foyer s’informent de ce genre de choses, plus la famille
se prépare à répondre affirmativement le mois suivant. « Bien sûr, nous transmettons aussi souvent que
possible le message de la Première Présidence tiré des magazines de
l’Église, ou une autre leçon personnalisée, si tous les autres besoins de
la famille sont satisfaits. La leçon vient toujours en second lieu pour
répondre aux besoins de la famille », déclara le chef de groupe des grands
prêtres. « Les leçons ne sont-elles pas importantes dans
votre paroisse? », demanda le nouvel évêque. « Enseigner et rendre témoignage de Jésus-Christ et
de son Évangile est très important. Nous voulons donner une leçon et
partager nos témoignages chaque fois que possible, car nous savons que
lorsque les gens entendent les vérités de l’Évangile, le Saint-Esprit
témoigne de ces vérités dans leur cœur. En fait, Alma enseignait dans le
Livre de Mormon: ‘la prédication de la parole avait une grande tendance à
amener le peuple à faire ce qui était juste.’[13]
Cependant, si une famille se débat avec quelque chose de spécifique ou
requiert une attention particulière, nous conseillons à l’instructeur au
foyer d’aborder ces problèmes. « Par exemple, si une famille a un garçon de onze
ans qui va recevoir la prêtrise dans quelques mois, le père peut demander
aux instructeurs au foyer d’enseigner à son fils et à sa famille
l’importance de la prêtrise et les étapes à suivre pour se préparer à cet
événement. « Si un enfant se fait baptiser, se prépare pour
une mission ou a du mal à obtenir un témoignage, le chef de famille peut
demander aux instructeurs au foyer de parler des sujets qui répondent le
mieux aux besoins de sa famille, plutôt que de donner un message générique
qui est moins immédiatement applicable. « Mais si une famille connaît une situation de
crise, le fait de devoir rester assis pendant trente minutes pour écouter
les instructeurs au foyer partager un message d’un magazine de l’Église
peut être quelque chose de lassant et de mal venu. C’est à ce moment-là
que les instructeurs au foyer doivent s’adapter et servir d’une autre
manière pour aider la famille. C’est pour ça qu’il est important qu’ils
utilisent l’Esprit pour déterminer comment répondre au mieux aux besoins
les plus immédiats de la famille. « Ils peuvent avoir la possibilité de donner des
bénédictions ou soulager la pression en aidant à des tâches temporelles
telles que tondre la pelouse ou les aider à faire réparer une voiture. Il
se peut que la chose la plus importante qu’ils puissent faire pour une
famille un mois donné soit de jeûner et de prier pour eux. Mais ils ne
sauront pas ce qu’ils peuvent faire sans évaluer régulièrement les besoins
de la famille et, comme je l’ai déjà dit, ‘régulier’ peut être beaucoup
plus souvent qu’une fois par mois. « Cela vous semble logique? » demanda Frère Garner. « Absolument! » répondit l’évêque Stephens. « En termes simples, la réponse à votre question
est la suivante: si nous faisons l’enseignement au foyer différemment du
reste du monde, c’est parce que nous nous considérons
comme ministres au foyer plutôt qu’instructeurs au foyer ». Le nouvel évêque commençait à comprendre. Il
acquiesça pensivement, réfléchissant à son propre travail comme
instructeur au foyer. Il posa ensuite une autre question: « Dans notre
paroisse, certains des instructeurs au foyer semblent avoir du mal à se
réunir avec leurs familles. Vous n’avez pas ce problème? » Le grand prêtre hocha la tête avec sympathie et
dit: « La même chose se passe dans notre paroisse avec quelques familles.
Il y a toujours des familles qui ne permettent pas ou ne peuvent pas faire
venir les instructeurs au foyer pour une visite officielle, mais ce qui
compte, c’est que les instructeurs au foyer fassent un effort et fassent
savoir à leur famille qu’ils sont là pour elle et qu’ils l’aiment. » « Que voulez-vous dire par les familles qui ne
permettent pas ou ne peuvent pas faire venir les instructeurs
au foyer? », demanda l’évêque Stephens. « Eh bien, par exemple, nous avons une famille
moins pratiquante que les instructeurs au foyer visitent tous les mois,
mais jusqu’à présent, ils ne sont jamais entrés dans la maison. Le manuel
dit que nous devrions prendre rendez-vous, mais cette famille ne veut pas
de visite. Les instructeurs au foyer ont donc commencé à passer de temps
en temps avec des friandises ou une petite citation aimantée pour le
réfrigérateur, ou quelque chose comme un petit cadeau d’anniversaire pour
un enfant, mais tout cela se fait sur le seuil. « Chaque fois qu’ils passent, les sourires
deviennent plus grands et la conversation dure plus longtemps. Ils se
renseignent toujours sur les besoins de la famille et demandent s’ils
peuvent aider ou prier pour quelque chose au cours du mois. La famille
refuse toujours, mais elle semble sincèrement reconnaissante pour cette
offre. Les instructeurs au foyer peuvent le faire quelques fois par mois,
en essayant toujours de suivre l’Esprit et en ne poussant jamais au-delà
de ce que la famille leur laisse faire. « Nous avons également dans notre paroisse quelques
familles dont certains membres ne sont pas membres de l’Église, comme vous
en avez probablement dans la vôtre. Dans l’un des foyers, la femme est
membre, mais le mari et les enfants ne le sont pas encore. » Frère Garner
sourit et cligna de l’œil en ajoutant ce dernier mot. « La plupart du temps, les instructeurs au foyer
trouvent le mari de bonne humeur, et il leur permet de rendre visite à sa
femme et à ses enfants. Ils l’invitent toujours à se joindre à la
conversation, ce qu’il refuse généralement, mais il s’assoit parfois près
de la salle où l’on enseigne la famille et il écoute (dans la mesure du
possible) la leçon. Il pourrait même participer à l’occasion. « Mais parfois il arrive que le mari ne les laisse
pas du tout visiter, et nous devons respecter ses souhaits pour aider
cette gentille sœur à maintenir la paix à la maison. Certains mois, tout
ce que les instructeurs au foyer peuvent faire, c’est de contacter la sœur
par téléphone et de parler avec elle à l’église le dimanche, mais ils sont
en contact avec elle plusieurs fois au cours du mois. La chose la plus
importante pour l’évêque et pour le Seigneur est que cette famille sache
que ses instructeurs au foyer l’aiment et qu’ils sont là pour tout ce dont
elle a besoin. Le mari le sait aussi maintenant. « Une chose qui a eu un impact important sur le
mari, c’est que les instructeurs au foyer demandent toujours de quoi la
famille a besoin, pour qu’ils puissent prier pour elle tout au long du
mois. » Cela attira l’attention de l’évêque Stephens. « Les
instructeurs au foyer demandent ce pour quoi ils peuvent prier? Vous
l’avez mentionné deux fois maintenant. J’aime bien cette idée! Vous dites
qu’ils font ça tous les mois? » Un instant, Frère Garner avait presque oublié que
la plupart des gens n’avaient jamais connu l’enseignement au foyer de la
même manière que sa paroisse. Il expliqua patiemment: « Frère évêque,
chaque instructeur au foyer et sœur visiteuse de notre paroisse a reçu
pour consigne de prier tous les jours pour chacune de ses familles, et ce,
nominativement. C’est l’un des actes de service les plus importants que
les ministres au foyer puissent accomplir. » Le nouvel évêque était impressionné. Pourquoi
n’avait-il jamais entendu ça auparavant? Ou peut-être que si. Son esprit
s’emballait. Pour lui, cette unique question, posée par un fidèle
instructeur au foyer, c’était le secret permettant d’adoucir les cœurs et
de renforcer la confiance. L’évêque Stephens regarda le chef de groupe des
grands prêtres avec un enthousiasme enfantin dans les yeux. « C’est
fantastique! Depuis combien de temps faites-vous cela? » « Ça a en fait commencé la première année où notre
évêque a été appelé. Chaque année en janvier il commence la nouvelle année
avec un défi simple pour tout le monde dans la paroisse. Une année, son
défi consistait à rechercher l’un de nos ancêtres et à compléter les
ordonnances du temple manquantes. Une autre fois, il nous a lancé le défi
de poser, chaque jour de l’année, un acte de bonté envers quelqu’un chez
nous. Le but de ces défis est de créer de nouvelles habitudes dans notre
vie. « La première année, il a lancé deux défis. Le
premier consistait à demander à tous les instructeurs au foyer et à toutes
les sœurs visiteuses de prier chaque jour pour les personnes qui
leur étaient confiées. Il nous a lancé le défi de prendre quelques minutes
de plus lors de nos prières personnelles pour demander à notre Père
céleste de bénir les personnes pour lesquelles nous avons une intendance
dans le service pastoral. « L’évêque nous a rappelé que les Écritures nous
commandaient de prier chaque jour pour nos troupeaux et il nous a
invités à nous rappeler la partie du troupeau du Seigneur que chacun de
nous avait pour mission d’encadrer et de fortifier. Il nous a dit que si
nous posions cet acte de service tout simple, notre désir de les visiter
et de les servir grandirait et, à mesure que notre service grandissait,
notre amour pour chacune de ces familles grandirait également. De plus,
tous les membres de la paroisse sauraient que quelqu’un d’autre priait
aussi pour leur famille. « Le deuxième défi consistait à faire en sorte que
tous les compagnons de service prient ensemble avant chaque visite.
Maintenant, je devrais probablement ajouter une clause de
non-responsabilité: ces défis ne sont pas des exigences du manuel. En
fait, vous pourriez les appeler ‘défis du deuxième mille’ ou ‘droit
supérieur’ ». Il poursuivit: « Je dois admettre que, dans un
premier temps, j’ai relevé ce défi avec réticence. Comme je l’ai dit, ce
sont les premiers défis qu’il a proposés à la paroisse et quelques-uns des
membres se sont plaints et ont murmuré en privé. Ils étaient un peu
surpris qu’il leur demande de faire autre chose. Même moi, j’étais un peu
dérangé. N’avais-je pas déjà suffisamment de choses pour lesquelles
prier? » demanda-t-il sarcastiquement, puis il grimaça, comme s’il était
toujours gêné d’entretenir cette pensée. « Mais il s’est passé quelque chose d’incroyable.
L’une des familles que j’enseignais affrontait plusieurs problèmes et je
me souviendrai toujours de la première fois où j’ai demandé à notre Père
céleste de la bénir. Dès que je l’ai fait, je l’ai entendu littéralement
me dire: ‘Bon, je vais te donner un coup de main, mais nous allons les
aider ensemble. Voilà ce que je voudrais que tu fasses pour cette
famille…’, puis le Saint-Esprit a commencé à me donner une liste des
moyens par lesquels j’allais aider notre Père à lui faire du bien. « J’étais stupéfait! Mon Père céleste m’apprenait
littéralement, à genoux, qu’il allait m’utiliser pour aider cette famille.
J’allais être l’un de ses anges par le biais du service pastoral. « Bien entendu, il arrive qu’il intervienne par une
guérison miraculeuse ou change le climat pour les agriculteurs en cas de
sécheresse, sépare une mer ou déplace une montagne, mais nos prières sont
généralement exaucées par l’intermédiaire de notre entourage. Et qui de
mieux pour accomplir ce service que les humbles serviteurs affectés à
cette famille? « J’ai commencé à prier pour mes familles ce
jour-là et les jours suivants. Chaque fois que je le faisais, je pensais à
ce que je pouvais faire pour aider chacune d’elles. Certains besoins
étaient simples, d’autres plus complexes et prenaient plus de temps. Mais
dans tous les cas, mon cœur commençait à changer pour chaque personne sur
laquelle je devais veiller. « C’est une expérience qui a changé ma vie et celle
de mon équipier. Lorsque nous priions ensemble avant les visites, ce que
nous faisions déjà, nos prières étaient différentes. Lorsque nous sommes
allés dans les foyers, nous avons cessé de poser la question type: ‘Que
pouvons-nous faire pour vous ce mois-ci?’ Et nous avons commencé à
demander: ‘Que voudriez-vous que nous demandions au Seigneur pour vous
ce mois-ci?’ » Le nouvel évêque était fasciné. Il était tout à
fait absorbé dans l’histoire que ce bon frère racontait. Tout ce qu’il
disait avait un sens parfait et avait l’air si simple, pourtant cela
semblait tellement hors de portée. Comment incitez-vous les gens à
faire ça? Comment amenez-vous les gens à être sincèrement impliqués dans
cette œuvre? Comment incitez-vous les gens à faire confiance et à s’ouvrir
à leurs instructeurs au foyer? Puis il dit: « Quelle histoire
incroyable! Que répondaient ces gens quand vous leur posiez cette
question? » « Comme vous le savez, lorsque vous demandez à une
famille ce que vous pouvez faire pour elle, elle vous dit généralement
qu’elle va bien et qu’elle vous le fera savoir si quelque chose se
présente–mais bien sûr, elle ne le fait jamais. Lorsque des personnes sont
dans le besoin, elles appellent généralement un membre de la famille ou un
voisin avec lequel elles sont plus à l’aise pour les aider. Si elle a
besoin d’une bénédiction de la prêtrise, elle attend que son problème
atteigne le stade de la crise, et c’est alors qu’elle fera appel au
président du collège ou à l’évêque. « Dès le premier mois où nous avons commencé à
poser cette question aux familles, l’enseignement au foyer dans notre
paroisse a changé pour toujours. À ce moment précis, nos conversations ont
changé, nos leçons ont changé et nos sentiments les uns pour les autres
ont également changé. Les pères ont commencé à appeler leurs instructeurs
au foyer pour les aider avec leurs bénédictions, car ils savaient que les
instructeurs au foyer étaient sincèrement préoccupés par chaque membre de
leur famille. Les parents ont commencé à parler et à partager leurs
préoccupations personnelles concernant leurs enfants, leurs difficultés au
travail ou leurs questions spirituelles concernant l’Évangile. Même les
enfants s’exprimaient et demandaient les prières des instructeurs au foyer
alors qu’ils se préparaient pour un grand examen ou un événement sportif. « Tout a changé. Il y avait un niveau de confiance
entre les familles et les instructeurs au foyer que je n’avais jamais
connu auparavant. C’est un petit coin de paradis ici dans notre paroisse.
Nous aimons vraiment notre prochain comme nous-mêmes. » L’évêque Stephens pouvait voir que ce bon frère
avait bien un témoignage de l’enseignement au foyer et de la prière pour
ses familles. Il décida de profiter d’une petite pause du chef de groupe.
Il demanda: « Alors, comment avez-vous réussi à faire participer tout le
monde? Est-ce que tous les instructeurs au foyer font ça? » Frère Garner répondit: « Oui, la plupart d’entre
eux. Au moins, ils demandent ce pour quoi ils peuvent prier. » « Comment le savez-vous? » demanda l’évêque. « Eh bien tout d’abord, les familles espèrent
maintenant que leurs instructeurs au foyer poseront cette question,
d’autant plus que l’évêque a publié Le Défi et en a informé toute
la paroisse. Il n’y a rien de mieux que de laisser l’évêque exposer une
attente précise au pupitre! » Il sourit encore une fois et fit un clin
d’œil. Ce gars aime faire des clins d’œil, pensa l’évêque tandis
qu’ils en riaient ensemble. « On nous a également rapporté que des enfants
commençaient à rappeler aux instructeurs au foyer s’ils oublient de poser
la question. Les enfants veulent s’assurer que les instructeurs au foyer
prient tous les soirs pour leurs besoins spéciaux. Remercions Dieu pour
les enfants! » Encore une fois, les deux hommes rirent. « Et enfin, nous demandons aux instructeurs au
foyer lors de nos entretiens mensuels comment nous en tant que
responsables de groupe pouvons aider ou pour quoi nous pouvons prier. » Là-dessus, l’évêque tendit l’oreille. Il demanda
vivement: « Les entretiens d’instructeurs au foyer? Vous les faites tous
les mois? Le manuel dit seulement qu’ils doivent être faits
‘régulièrement’. » Le dirigeant de groupe regarda l’évêque droit dans
les yeux et posa cette question rhétorique: « Qu’est-ce que ça veut dire
‘régulièrement’? Cela ne pourrait-il pas signifier mensuellement, voire
hebdomadairement? Chaque paroisse est différente. Notre paroisse a choisi
de garder un œil sur les familles, alors nous avons décidé d’avoir des
entretiens sur une base mensuelle. » L’évêque Stephens répondit avec un petit rire:
« J’ai eu quelques entretiens personnels de prêtrise au fil des ans, mais
je ne me souviens pas d’un entretien d’instructeur au foyer. Que
faites-vous dans ces entretiens mensuels? » Frère Garner regarda sa montre et dit: « Frère
évêque, c’est un autre sujet très important à traiter, mais je n’ai pas le
temps de vous répondre. J’ai en fait une obligation d’instructeur au
foyer. Une des jeunes filles d’une famille que je visite va participer
dans une vingtaine de minutes à une compétition de course au lycée et elle
m’a invité à la soutenir. J’espère que vous comprenez, elle m’attend et je
ne veux pas la décevoir. « En outre, celui à qui vous devriez parler
d’entretiens d’instructeurs au foyer est frère Baugh, président du collège
des anciens. Il les a perfectionnés. »
IDEES DU CHEF DE GROUPE DES GRANDS PRETRES:
1. Utilisez la Section 20 de Doctrine et Alliances et
le Manuel 2–Administration de l’Église comme modèle et comme source
d’instructions pour le service pastoral. 2. Les instructeurs au foyer devraient demander
patiemment et avec amour si leurs familles tiennent régulièrement des
prières familiales et s’acquittent de leurs tâches. 3. Les instructeurs au foyer devraient avertir,
expliquer, exhorter, enseigner et inviter tous les membres de la famille à
aller au Christ. 4. Votre première priorité est de répondre aux besoins
de votre famille. La seconde, c’est de donner une leçon. 5. Les sujets de leçon devraient être basés sur les
besoins de la famille, pas toujours sur le thème du magazine mensuel de
l’Église. 6. Les instructeurs au foyer devraient régulièrement
demander aux familles qui leur sont confiées ce pour quoi ils peuvent
prier. 7. Les instructeurs au foyer doivent prier au quotidien
pour chaque membre de chaque famille qui leur est confié, et ce, de
manière nominative. 8. Les instructeurs au foyer doivent prier ensemble en
tant qu’équipiers avant chaque visite pastorale. Chapitre 6
Le Président du Collège des Anciens
« Frères, l’enseignement au foyer est plus qu’un
programme parmi tant d’autres. C’est la façon de la prêtrise de veiller
sur les membres et d’accomplir la mission de l’Église. L’enseignement au
foyer ne peut pas être traité à la légère. C’est un appel sacré ... un
programme qui touche les cœurs, qui change les vies et qui sauve les âmes;
un programme qui a le sceau d’approbation de notre Père céleste; un
programme si vital que, s’il est suivi fidèlement, il contribuera au
renouveau spirituel de l’Église et à l’exaltation de ses membres et de ses
familles. »[14] Lorsque l’évêque Stephens s’assit avec le président
du collège des anciens, il fut immédiatement impressionné. Le président
Baugh avait ne vingtaine d’années, venait de se marier et était très
confiant en ce qu’il faisait en tant que président de son collège. Après un premier échange visant à faire
connaissance, le nouvel évêque déclara: « Frère Garner m’a informé que
vous êtes la source de vérité, de connaissance et de sagesse en ce
qui concerne les entretiens d’enseignement au foyer. Voulez-vous me dire
comment ces entretiens vous aident dans cette paroisse? » Le président Baugh savait que l’évêque Stephens
essayait juste de lui faire un compliment, mais il rougit néanmoins. Il
voyait aussi que le nouvel évêque avait fait tout un voyage de découverte,
comme il l’avait fait lui-même lorsqu’il s’était installé dans la
paroisse. « Eh bien frère évêque, cela a été une excellente
expérience d’apprentissage pour moi aussi. J’en suis arrivé à aimer notre
évêque, cette paroisse et particulièrement mes frères du collège. C’est un
honneur d’être dirigeant pour un certain temps et je remercie chaque jour
mon Père céleste de l’honneur que j’ai de fréquenter ces hommes. Nous
avons tous beaucoup progressé depuis le défi de notre évêque. Ce principe
sans pareil nous a appris à tous que nous pouvons réellement changer des
vies en magnifiant notre prêtrise en tant qu’instructeurs au foyer. » L’évêque intervint et demanda: « Votre évêque m’a
dit que presque toutes les familles sont visitées au moins une fois par
mois, parfois davantage. Cela m’étonne! Comment faites-vous pour que tout
le monde fasse son service pastoral tous les mois? Comment est-ce
possible? Le faites-vous pour ceux qui n’accomplissent pas leurs tâches
eux-mêmes? » « C’est une excellente question », répondit le
président. Il poursuivit: « Et la réponse à la seconde partie est non.
Nous n’indiquons pas les chiffres du service pastoral accompli par des
dirigeants de collège qui rendent visite aux familles qui ne seraient pas
visitées autrement. Cela irait à l’encontre de l’objectif de la tenue des
registres. Cela ne veut pas dire que la présidence n’ira pas rendre visite
aux familles qui nous préoccupent, surtout celles qui nous manquent, mais
nous ne considérons pas notre contact avec ces familles comme une visite
de service pastoral. « L’évêque nous rappelle toujours que les chiffres
ne donnent aucune information sur le bien-être des familles. Si nous
tenons des statistiques avec précision, sans les exagérer, c’est que nous
voulons que l’évêque sache quelles familles sont réellement vues par leurs
instructeurs au foyer et lesquelles ne le sont pas. C’est tout ce que vous
pouvez vraiment glaner d’une famille non visitée sur un rapport
statistique, et ce sont les premières familles sur lesquelles il pose des
questions lors de nos réunions du conseil de paroisse. « Et juste parce qu’une famille a été visitée, cela
ne garantit pas que tout va bien au foyer. Une famille qui est visitée
100% des mois au cours de l’année peut être l’une des familles ayant les
besoins les plus difficiles dans la paroisse. D’autre part, une famille
qu’on manque chaque mois peut être l’une des familles les plus fortes de
la paroisse. Si tout ce que nous rapportons à l’évêque est un chiffre, que
peut-il savoir de la condition de chaque agneau de son troupeau? C’est
pour ça que nous organisons des entretiens d’enseignement au foyer. « Lorsque j’ai reçu cet appel, l’évêque venait de
proposer à la paroisse ce que nous appelons maintenant ‘le défi.’ Il m’a
dit que mon devoir le plus important en tant que président était de gérer
l’enseignement au foyer dans le collège et d’enseigner aux membres du
collège comment exercer le ministère à la :manière du Seigneur. Il a
ajouté que leur apprendre à bien revenir faire rapport sur le bien-être de
chaque famille était un élément essentiel de leur responsabilité. Il a
parfaitement expliqué qu’il ne voulait jamais que nous signalions que
l’enseignement au foyer était ‘fait.’ Sa devise favorite : ‘Le service
pastoral n’est jamais fini.’ » « J’aime ça! » s’exclama l’évêque Stephens. Le président Baugh hocha la tête, puis il déclara:
« Les instructeurs au foyer devraient faire un rapport sur le bien-être de
chaque famille jusqu’à chacun de ses membres, surtout s’il y a des
problèmes. En fait, après avoir répondu aux besoins de la famille, la
deuxième responsabilité la plus importante de l’instructeur au foyer
consiste à transmettre à l’évêque un rapport sur le statut de la famille. « Il m’a également rappelé que revenir faire
rapport est un principe éternel. Même le Sauveur était tenu de revenir
rendre compte de son intendance à notre Père céleste. Notre évêque m’a
déjà demandé: ‘Si le Créateur de l’univers était tenu de revenir faire
rapport, ne devrions-nous pas suivre cet exemple?’ » L’évêque Stephens était impressionné, mais il ne
comprenait pas comment la présidence pouvait interroger chaque équipe
chaque mois. Il demanda: « Appelez-vous chaque équipe au téléphone tous
les mois pour obtenir un rapport? » Le président sourit. « Non. Ils sont censés nous
appeler. Mais ça n’a pas commencé comme ça. Nous avions l’habitude de
rencontrer chaque équipe chaque mois. » La surprise se peignit sur le visage de l’évêque
Stephens. Le Président Baugh ajouta: « Au début, lorsque le
Défi a été lancé, l’enseignement dans notre paroisse était assez
incohérent. L’évêque m’a donc demandé de commencer à organiser des
entretiens mensuels avec un membre de chaque équipe pour obtenir un
rapport complet sur les familles qui leur avaient été confiées. » L’évêque Stephens finalement interrompit: « Ça doit
prendre beaucoup de temps. N’est-ce pas difficile d’avoir autant
d’entrevues? » « Ce n’était pas difficile du tout. Je suis sûr que
vous, en tant qu’évêque, avez beaucoup plus de réunions chaque mois que
nous », déclara-t-il avec un sourire. L’évêque Stephens le reconnut à contre-coeur. Le président Baugh ajouta: « En ce qui concerne les
entretiens, nous n’avons que soixante anciens environ dans la paroisse, ce
qui signifie trente entretiens. Après les avoir partagés entre moi et mes
conseillers, c’était seulement dix entretiens mensuels pour chacun de
nous. Nous pouvions facilement rencontrer deux ou trois anciens chaque
semaine et nous avions encore le temps de faire les visites au foyer que
nous effectuons en tant que présidence et les entretiens annuels de
prêtrise. Notre secrétaire était très occupé, mais comme il avait besoin
de plus de bénédictions, il faisait ce qu’il fallait. » Le nouvel évêque éclata de rire. Puis il demanda:
« Avez-vous déjà envisagé de faire appel à des coordonnateurs
d’enseignement au foyer? » Le président Baugh répondit: « Ce n’est pas
vraiment un appel officiel dans l’Église. En outre, le manuel suggère que
les instructeurs au foyer rendent compte directement à la présidence du
collège des anciens ou au chef de groupe des grands prêtres. Cela a du
sens, en particulier lorsque vous traitez des sujets de nature
personnelle. Toutes les informations confidentielles ou sensibles doivent
être signalées directement au président ou au chef de groupe. » Lorsqu’il constata que l’évêque était satisfait de
cette réponse, le président Baugh insista: « Le premier mois, nous avons
réalisé les entretiens avec les deux membres de l’équipe. Nous avons
expliqué le but d’un entretien d’enseignement au foyer et la différence
entre un instructeur au foyer et le service pastoral. Nous avons également
expliqué que nous recherchions un rapport sur le bien-être de la famille
chaque mois, au lieu de simplement nous dire qu’ils avaient accompli leur
devoir d’enseignement au foyer. Nous avons commencé de cette façon, parce
que notre évêque croit qu’il est essentiel de définir des attentes
appropriées pour un nouvel appel ou une nouvelle mission. Après cet
entretien initial, nous avons commencé à alterner entre collègues tous les
deux mois. « Ce n’est pas nécessaire, mais nous aimons
commencer chaque entretien d’enseignement au foyer par une prière à genoux
lorsque c’est possible et nous demandons aux instructeurs au foyer de le
faire. L’instructeur au foyer fait ensuite un rapport détaillé pour chaque
agneau de son troupeau et nous indique s’il existe des personnes ayant des
besoins particuliers. Il nous dit ce qu’ils font pour aider les familles
et s’ils ont besoin de notre aide ou de nos prières. S’ils ont besoin de
plus d’aide qu’ils ne peuvent gérer eux-mêmes, on leur demande de se
présenter à l’entretien avec un plan d’action. Nous prenons note de ce que
nous, en tant que présidence, pouvons faire pour aider, et cela devient un
sujet à l’ordre du jour de notre prochaine réunion de présidence. « Si une famille a besoin d’une action immédiate,
nous laissons tout tomber et aidons les instructeurs au foyer pour tout ce
dont ils ont besoin, ou nous rassemblons les membres du collège si
nécessaire. « Si une situation nécessite l’aide de l’évêque, ce
qui est très rare, nous n’hésitons pas à l’appeler pour le prévenir
immédiatement. L’évêque veut une liste de toutes nos préoccupations à
mesure qu’elles se manifestent, pas seulement à la fin du mois. Si une
famille est dans le besoin, si un jeune est en danger ou si les
instructeurs au foyer ont besoin de l’aide de l’évêque, il veut le savoir
le plus tôt possible. Si tout va bien, nous lui remettons notre rapport
lors de la prochaine réunion du conseil de paroisse. « Mais encore une fois, en cas d’urgence, les
instructeurs au foyer savent qu’ils peuvent nous appeler immédiatement, 24
heures sur 24, au lieu d’attendre l’entretien. » Les mécanismes du programme fascinaient l’évêque
Stephens. Il hochait la tête et prenait des notes aussi vite qu’il le
pouvait. Le président Baugh ajouta: « À la fin de
l’entretien, nous exprimons toujours notre amour pour l’instructeur au
foyer et son équipier, puis le membre de la présidence prononce la prière
de clôture. « Les instructeurs au foyer qui visitent
régulièrement leurs familles peuvent faire rapport sur les situations sans
problème, et ces entretiens durent dix à quinze minutes. » L’évêque haussa les épaules et dit: « On dirait que
c’est assez simple et très efficace. Je suis toujours étonné que votre
paroisse ait adhéré si rapidement au programme. » Le président du collège des anciens soupira puis
dit: « Ce n’était pas si simple. Certains avaient déjà des problèmes pour
faire leurs visites avant le Défi et avaient des difficultés au début avec
les entretiens. Au début, certains d’entre eux ne venaient même pas à
l’entretien. « Ceux qui ne faisaient pas leurs visites avant les
changements étaient un peu inquiets, car ils ne connaissaient pas
suffisamment les familles qui leur avaient été confiées pour rendre compte
de leur bien-être. Dans ces cas, c’était souvent nous qui leur disions
lors de l’entretien comment ça se passait chez ces familles. « Nous avons lancé à chaque équipe le défi de faire
une visite cette semaine-là et de faire rapport. Il y avait beaucoup
d’excuses au début. Certains ont mis sur le dos des familles qui leur
avaient été confiées ou sur celui de leur équipier leur incapacité à faire
une visite pastorale. Dans ces cas, nous leur avons simplement demandé
s’ils avaient besoin de notre aide en tant que présidence pour organiser
le rendez-vous ou enseigner au foyer avec eux. Bien sûr, ils ont tous
refusé, car ils se sont rendu compte qu’ils étaient tout aussi capables
d’accomplir leur tâche que la présidence. « Chose étonnante, presque tous les
instructeurs au foyer qui n’avaient pas réussi auparavant à contacter leur
familles ont pu faire une visite et, comme demandé, ils sont revenus
rendre compte de leur statut. » « Vraiment? C’est un revirement incroyable!
», s’exclama l’évêque Stephens. Il était vraiment impressionné. Le président Baugh hocha la tête: « Certains
membres de notre collège n’avaient jamais vraiment compris pourquoi le
service pastoral était si important et quel était son véritable objectif,
en partie parce que les dirigeants de paroisse précédents n’avaient pas
souligné l’importance de cette œuvre. « Malheureusement, dans la plupart des paroisses,
il n’existe pas de programme officiel de formation pour le service
pastoral pour les jeunes qui sont instructeurs ou prêtres dans la Prêtrise
d’Aaron. Si votre première expérience de service pastoral est avec un
équipier qui n’a pas de témoignage du programme, vous aurez du mal à
briser le cycle du ministère médiocre », déclara-t-il en haussant les
épaules, comme s’il acceptait à contrecœur la réalité de la situation. « Une fois que nous avons mis en place ces
entretiens avec les membres de notre collège et avons témoigné que le
service pastoral était la méthode utilisée par le Seigneur pour guider son
troupeau et répondre aux besoins de chaque famille, ils ont commencé à se
rendre compte que ce n’était pas simplement une suggestion, mais plutôt le
devoir d’un détenteur de la prêtrise. C’est à ce moment-là qu’ils ont
commencé à faire un effort réel. Depuis, c’est devenu une priorité pour
chacun d’eux. Comme la plupart des gens, ils ne comprenaient tout
simplement pas le véritable objectif du service pastoral. Une fois qu’ils
l’ont compris, leur comportement a changé. L’évêque Stephens demanda: « Y a-t-il des personnes
qui ont résisté au changement et qu’avez-vous fait pour les embarquer? Le président du collège des anciens hocha la tête,
puis expliqua: « Quand une équipe manquait une famille deux mois de suite,
on appelait les deux équipiers pour la prochaine entrevue de service
pastoral. On leur demandait à nouveau s’ils avaient besoin de notre aide
pour s’acquitter de leur tâche. Alors chaque équipe s’engageait à
accomplir son travail le mois suivant. « Après les deux premiers mois, un seul détenteur
de la prêtrise dans toute la paroisse n’était pas venu faire rapport de
son intendance. » « Qu’est-ce qui s’est passé alors? » demanda le
nouvel évêque. Le président Baugh sourit et dit: « Si un détenteur
de la Prêtrise de Melchisédek n’enseigne pas trois mois de suite–pendant
un trimestre complet, l’évêque Smith fait l’entretien de service pastoral.
Donc, cet instructeur au foyer a été convoqué par l’évêque. » L’intérêt de
l’évêque Stephens était maintenant piqué à vif : « Oui, et alors? » Le président sourit et répondit: « Lorsque
l’instructeur au foyer est entré dans le bureau de l’évêque, il ne
connaissait pas la raison de l’entretien. Il a été invité à commencer
l’entretien par une prière, comme nous le faisons lors de nos entretiens
de service pastoral. L’évêque Smith a exprimé son amour pour le frère et
l’a remercié pour son service dans son appel à la paroisse. Puis il lui a
posé une seule question: ‘Frère Jones, votre appel dans la paroisse, vous
surcharge-t-il trop?’ Le frère, surpris, a répondu: ’Non. Pourquoi?’
L’évêque lui a alors rappelé le Défi et lui a dit qu’à part ses
responsabilités de mari et de père, aucun autre appel dans l’Église
n’était aussi important pour le Sauveur que l’affectation de l’instructeur
au foyer. « Il a expliqué à ce brave frère qu’il avait reçu
une affectation en tant qu’instructeur au foyer, pas appelé ni mis à part,
parce que cette responsabilité était inhérente à sa prêtrise–cela venait
avec l’ordination. Il lui a également rappelé le Serment et l’Alliance de
la prêtrise tels qu’ils sont décrits à la section 84 des Doctrine et
Alliances. Il lui a dit que magnifier sa tâche d’instructeur au foyer
était l’une des responsabilités qui lui incombaient pour tenir sa promesse
faite à notre Père céleste de magnifier sa prêtrise. « Il lui a expliqué avec amour à quel point les
familles qui lui avaient été confiées étaient importantes pour le
Seigneur. Il lui a dit qu’il avait été appelé par inspiration pour servir
ces familles et que le commandement donné aux détenteurs de la prêtrise
d’enseigner au foyer importait beaucoup plus pour l’évêque et pour notre
Père céleste que son appel à l’école du dimanche, en particulier parce
qu’il avait fait alliance de le remplir. « Après lui avoir rendu son témoignage, l’évêque
lui a lu la parabole du mercenaire. » « Est-ce qu’il n’y est pas allé un peu fort ? »,
demanda l’évêque Stephens. Le président du collège des anciens, homme fidèle,
défendit promptement son évêque en disant: « Pas du tout. Même le Sauveur
a gentiment reproché à ses apôtres de ne pas être à la hauteur de ses
attentes. L’évêque représente le Sauveur et est nommé pour protéger et
faire paître le troupeau. « Connaissez-vous la parabole du mercenaire? »
demanda le président Baugh. L’évêque Stephens connaissait très bien la
parabole, mais demanda néanmoins au président de lui faire part de ses
réflexions à ce sujet. Le président Baugh ouvrit ses Écritures à Jean et
lut : Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie
pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à
qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les
brebis, et prend la fuite; et le loup les ravit et les disperse. Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire,
et qu’il ne se met point en peine des brebis. Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent,
comme le Père me connaît et comme je connais le Père; et je donne ma vie
pour mes brebis.[15] Le président du collège des anciens déclara:
« Comparez maintenant le « mercenaire » à l’histoire du Livre de Mormon
concernant Ammon, qui protège les troupeaux du roi Lamoni au péril de sa
vie.[16]
Il combat plusieurs assaillants avec une épée pour protéger les troupeaux
du roi tandis que d’autres se sont enfuis et se sont cachés. » Il fit une
pause de quelques secondes pour permettre à l’évêque Stephens de réfléchir
au contraste entre ces deux histoires liées au service pastoral. Le jeune homme ajouta: « Certaines personnes dans
l’Église estiment que nous devrions laisser une personne échouer dans son
appel à titre d’expérience d’apprentissage. Sinon, d’après elles, on lui
enlève son libre arbitre. Je ne suis pas d’accord, surtout en ce qui
concerne le service pastoral. Tout d’abord, les responsabilités de
l’instructeur au foyer sont trop importantes pour permettre un échec sous
prétexte d’une mise
l’épreuve. La négligence d’un instructeur au foyer risque de faire du tort
à trop de personnes.. « Deuxièmement, il y a à chaque fois des
conséquences pour ceux qui ne respectent pas leurs alliances. Si un
détenteur de la prêtrise refuse catégoriquement de payer la dîme, d’obéir
à la Parole de Sagesse ou d’assister aux réunions de prêtrise, il risque
de perdre les privilèges du temple. « Nous oublions parfois qu’il y a des exigences et
des responsabilités associées au fait de détenir la prêtrise de Dieu. Ce
n’est pas un droit inaliénable. Nous gagnons et conservons ce privilège
par un comportement juste et de bonnes œuvres. « Le président Ezra Taft Benson a déclaré: ‘Il n’y
a pas de plus grand appel dans l’Église que celui d’instructeur au foyer.’
Le Seigneur désire des bergers comme Ammon qui protégeront son troupeau au
péril de leur vie ou, en d’autres termes, de leur temps, de leurs talents
et de leurs dons spirituels. Nous n’avons certainement pas besoin de plus
de mercenaires. « Nous vivons l’une des époques les plus
dangereuses de l’histoire du monde. Les brebis sont en grand danger. Il
existe de nombreux types de loups dans le monde. Il faut être vigilant en
tant que bergers pour garder et paître les brebis. » Le Président Baugh ouvrit de nouveau ses Écritures
et dit avec un petit sourire: « Mon père lisait cette Écriture aux garçons
qui sortaient avec mes sœurs quand nous étions adolescents…juste pour leur
faire un peu peur. Mais je pense que cela s’applique aussi au service
pastoral: « Car, quel est parmi vous le berger qui, ayant
beaucoup de brebis, ne veille pas sur elles, pour que les loups n’entrent
pas dévorer son troupeau? Et voici, si un loup entre dans son troupeau, ne
le chasse-t-il pas? Oui, et à la fin, s’il le peut, il le fait périr. »[17]
L’évêque Stephens éclata de rire. « J’aime la tactique de votre père! Mais
c’est vrai que la façon dont ce verset décrit un instructeur au foyer
protecteur et vigilant me plait. »
Puis il demanda: « Alors, qu’est-il arrivé à l’instructeur au foyer appelé
dans le bureau de l’évêque? »
« Eh bien, il est devenu un modèle à suivre », déclara le président du
collège. « Avant l’entretien avec l’évêque, cet homme n’avait pas fait des
visites comme instructeur au foyer depuis des années. Il avait refusé de
le faire. Il n’aimait pas non plus que les instructeurs au foyer viennent
chez lui, probablement parce que ses instructeurs l’avaient fait
maladroitement et qu’il considérait leurs visites comme une perte de
temps.
« Après avoir raconté l’histoire du mercenaire, l’évêque a dit à Frère
Jones qu’il l’aimait et qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour
l’aider à renforcer ses responsabilités d’instructeur au foyer, même s’il
fallait le libérer de ses autres appels si la charge était trop lourde.
« Il lui a décrit certains défis auxquels les familles qui lui étaient
confiées devaient faire face, et frère Jones avait admis qu’il n’était pas
au courant. L’évêque lui a demandé de s’engager à revenir lui faire
rapport directement après avoir rendu visite aux familles, avoir identifié
leurs besoins et mis sur pied un plan d’action pour les aider. Frère Jones
s’est engagé à rendre visite à ses familles, à revenir rendre compte de
leur situation et de son plan d’action. Ensuite, l’évêque a conclu
l’entretien comme nous le faisons, par une prière, exprimant une nouvelle
fois son amour pour le frère.
« Ce bon frère est maintenant l’un des instructeurs au foyer les plus
fidèles de notre paroisse. Il fait 100% de ses visites chaque mois et tout
le monde l’aime et l’apprécie. Depuis lors, le Seigneur lui a confié
certains des appels les plus exigeants de la paroisse. »
L’impressionnant jeune président de collège poursuivit avec conviction:
« Notre évêque aime chaque membre de notre paroisse. Nous ressentons tous
cet amour. Il reconnaît l’importance du service pastoral pour paître
chaque agneau de son troupeau. C’est la raison pour laquelle l’évêque nous
a demandé d’exercer cette responsabilité à un niveau supérieur, et il est
même prêt à nous libérer de nos autres appels–quels qu’ils soient–si nous
avons du mal à respecter notre engagement de magnifier notre prêtrise. »
Conscient de ce que l’ambiance était devenue plus grave, le président
changea de ton en disant: « Il est important de comprendre que ce que nous
faisons dans notre paroisse n’est pas une exigence imposée à toute
l’Église. Le manuel n’exige pas des entretiens chaque mois. Il demande
uniquement aux instructeurs au foyer de faire un rapport mensuel sur leurs
familles. Les rencontrer personnellement, c’est ce que notre évêque nous a
demandé de faire pour lancer le programme, mais dans certaines régions
isolées du monde, c’est physiquement impossible. Il appartient à chaque
conseil de paroisse de déterminer, par révélation, ce qui fonctionnera le
mieux pour motiver ses membres à faire le service pastoral à un
niveau supérieur et à s’améliorer continuellement.
« Il est également essentiel que vous vous rendiez compte que ces
entretiens se font de manière aimante et attentionnée. Nos instructeurs au
foyer ressentent notre amour et notre reconnaissance pour eux et pour les
familles qu’ils enseignent. Ils nous entendent prier pour eux et exprimer
notre amour pour eux. Nous offrons sincèrement tout notre soutien et notre
aide s’ils ont du mal à remplir leur mission. Et si un devoir
d’enseignement ou un changement d’équipier doit être fait, quelle qu’en
soit la raison, nous répondons à ces besoins lors de l’entretien.
« Maintenant que nous avons défini ce que le Seigneur attend de la part
des instructeurs au foyer, ceux-ci nous appellent pour leurs rapports
mensuels au lieu de le faire au cours d’entretiens en face-à-face. Les
entretiens téléphoniques suivent le même format, mais sans la prière. Nous
avons progressé au point de ne plus avoir d’entretiens en personne que
tous les trois mois.
« Si une équipe manque de visiter l’une de ses familles deux mois de
suite, mon secrétaire l’appelle et lui
fixe un rendez-vous de rappel avec moi. Un seul de ces
entretiens suffit pour la remettre sur la bonne voie. »
L’évêque Stephens apprenait de ce jeune homme. Il ne doutait pas de
l’amour du président pour son collège et devait supposer que tous les
membres de son collège le ressentaient également.
Le président Baugh regarda l’évêque et demanda: « Avez-vous déjà parlé au
Président Mann? »
« Non. Qui est-ce? » demanda l’évêque.
Le président Baugh, un peu surpris, dit: « C’est le président de notre
collège d’instructeurs. N’est-il pas aussi sur votre liste? »
De nouveau, l’évêque Stephens consulta sa liste. Effectivement, il y avait
un Harrison Mann. En fait, l’évêque connaissait ce jeune homme par son
prénom: Harry. C’était un bon ami de son propre fils âgé de 15 ans.
Le Président Baugh déclara: « Oh, il faut lui parler. Il a changé
énormément de choses dans le travail de service pastoral dans cette
paroisse! »
« C’est vrai? Comment fait-il cela, un adolescent de 15 ans? » demanda
l’évêque, incrédule.
« Allez le lui demander. Il adore parler du service pastoral », assura le
président Baugh.
L’évêque était impatient d’en entendre davantage. Ce voyage se révélait
être l’une des expériences d’apprentissage les plus révélatrices qu’il eût
jamais vécues à propos de sa propre responsabilité dans la prêtrise et
dans le fonctionnement de l’Église. Mais apprendre quelque chose auprès
d’un jeune homme de l’âge de son propre fils? Il avait hâte trouver Harry.
IDEES DU PRÉSIDENT DU COLLÈGE DES ANCIENS:
1. « Revenir rendre compte de notre intendance » est un
principe éternel. 2. Les présidences de collège et les dirigeants de
groupe devraient organiser des entretiens de service pastoral de 10 à 15
minutes par mois. 3. Les entretiens se font avec amour et patience. 4. L’objectif principal est de déterminer la santé
spirituelle et le bien-être temporel de chaque famille. 5. L’objectif secondaire est d’exprimer l’appréciation
et l’amour des instructeurs au foyer et d’offrir de l’aide si nécessaire. 6. Commencez et terminez chaque entretien par une
prière pour inviter l’Esprit à diriger la discussion. 7. Signalez tous les besoins immédiats à l’évêque. 8. N’ayez pas peur de tenir (avec amour) les détenteurs
de la prêtrise pour responsables de leur gestion. 9. Les dirigeants de la prêtrise de la paroisse doivent
obtenir des témoignages sur la façon dont le Seigneur guide ses enfants et
participer à des entretiens de service pastoral. 10. Aidez les instructeurs au foyer à comprendre leur
rôle d’enseignant, de ministre, de gardien et de berger. 11. Remarque: le manuel ne prévoit pas d’entretiens
mensuels en face-à-face, mais de tels entretiens permettent effectivement
de relancer ce programme et de souligner la nécessité de faire rapport sur
le bien-être des familles. Chapitre 7
Le Président du Collège des
Instructeurs
« Le devoir de l’instructeur est de
toujours veiller sur les membres de l’Église, d’être avec eux et de les
fortifier, de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’iniquité dans l’Église, ni
de dureté réciproque, ni de mensonge, de calomnie ou de médisance; de
veiller à ce que les membres de l’Église se réunissent souvent et à ce que
tous les membres fassent leur devoir. » Harrison Mann était comme tous les garçons de 15
ans. Il commençait à se rendre compte que les filles n’étaient pas
détestables, il écoutait la musique moderne aussi fort qu’il pouvait le
supporter et les vêtements qu’il portait étaient encore plus criards. Mais
il était également différent de la plupart des jeunes de 15 ans dans le
monde. Il avait atteint le rang d’Aigle dans le programme de scoutisme,
comme beaucoup de ses amis les plus proches. Il était toujours le premier
à lever la main lorsqu’on demandait des volontaires et le dernier à
rentrer chez lui quand le service prenait fin. Il était respectueux envers
ses professeurs à l’école et à l’église, et poli envers toutes les jeunes
filles. Il aimait ses parents et leur obéissait et n’était pas gêné de les
embrasser en public. Il se préoccupait de ses sœurs et les surveillait à
l’école. C’était un très bon gamin. Lorsque l’évêque Stephens appela Harry pour fixer
un rendez-vous, le garçon dit au nouvel évêque qu’il était heureux
de le rencontrer et de répondre à ses questions, mais qu’il ne disposerait
que d’une trentaine de minutes environ. Il expliqua qu’il avait un
rendez-vous d’instructeur au foyer et qu’il n’avait pas beaucoup de temps. À son arrivée, l’évêque Stephens posa ses questions
tout de suite, pour que le garçon puisse partir à temps. « Alors, Harry,
dit l’évêque, on me dit que tu es un excellent président de collège. Le
président Baugh est très impressionné par toi et a déclaré que je devais
te parler pour mieux comprendre le service pastoral dans ta paroisse.
Peux-tu me dire ce que tu fais? » Le jeune homme sourit du compliment et répondit:
« Notre collège a beaucoup de plaisir à faire son service pastoral. Nous
nous entendons très bien et nous essayons de changer les choses dans la
paroisse. C’est vraiment amusant! Amusant? Il n’avait encore jamais entendu un
jeune homme décrire le service religieux comme « amusant », surtout
pas l’enseignement au foyer. L’intérêt de l’évêque augmentait au fur et à
mesure qu’il posait ses questions : « J’ai parlé à ton évêque et aux
autres dirigeants de ta paroisse et ils font des choses que je n’ai jamais
vu faire auparavant. Où te situes-tu dans cette énigme et que fais-tu
différemment des autres collèges d’instructeurs dans le pieu? » Harry sourit et répondit: « Lorsque j’ai été appelé
à présider le collège, mon évêque m’a dit que j’étais chargé de former le
collège pour que les membres deviennent de bons instructeurs au foyer. Il
dit toujours que le service pastoral est notre ‘premier devoir envers
Dieu’. » « Ton devoir envers Dieu? J’aime ça! Alors, c’est
vraiment ton devoir envers Dieu? » demanda l’évêque. « Oui! L’évêque Smith m’a dit que le service
pastoral est notre devoir le plus important après celui de prendre soin de
notre famille », répondit-il. « Harry, pourquoi ton évêque t’a-t-il chargé de la
formation du service pastoral et non pas les consultants adjoints de
collège ou le président des Jeunes Gens? »
Le jeune homme regarda d’un air un peu perplexe le père de son ami et dit
avec beaucoup de respect, en supposant que l’évêque devait déjà connaître
la réponse à cette question: « Mon évêque m’a dit que je suis responsable
de la formation de mon collège, parce que j’en détiens les clés. »
L’évêque Stephens se pencha en arrière et sourit. Il savait qu’il aimait
ce gamin et maintenant, il commençait à l’apprécier à un tout autre
niveau. Il réalisa très vite qu’il s’agissait d’un jeune homme mûr et
qu’il prenait son appel très au sérieux.
L’évêque confirma: « C’est tout à fait vrai, tu as cette autorité. » Puis
il s’arrêta, réfléchit une seconde et posa une autre question avec
beaucoup plus de respect dans la voix, et cette fois, il s’adressa à ce
jeune dirigeant par son
titre : « Président Mann, que faites-vous pour former les membres de votre
collège? »
Le président Mann répondit: « Eh bien, une des choses que nous faisons
chaque semaine en réunion de prêtrise, avant notre leçon, est un Moment
de l’Enseignement au Foyer. Nous invitons un membre du collège à
parler d’une expérience réussie qu’il a eue comme instructeur au foyer ce
mois-là et de la façon dont cette expérience lui a permis de magnifier sa
prêtrise. Parfois, un membre de la présidence explique un aspect du
service pastoral. »
« Impressionnant! Votre évêque vous a-t-il demandé de faire cela? »
demanda l’évêque Stephens.
Le jeune homme répondit: « Non. Lorsque nous avons été appelés, il nous a
demandé de prier pour que nous puissions aider les autres garçons de notre
collège à acquérir un témoignage plus solide du service pastoral, et nous
avons tous estimé que c’était l’une des choses que nous devrions faire. »
« Vraiment? » demanda l’évêque. « Donnez-moi un exemple d’un Moment de
l’Enseignement au Foyer. »
Le président Mann expliqua: « La semaine dernière, c’était mon tour et
j’ai fait part d’une expérience que j’ai eue plus tôt cette semaine-là.
Mon père et moi, nous enseignons un couple âgé et la dame est vraiment
malade. Un soir, mon père a reçu un appel juste au moment où je me
préparais à aller me coucher. Une dizaine de minutes plus tard, il est
entré dans ma chambre tout vêtu en costume et m’a dit que frère Johnson
lui avait demandé de l’aider à donner une bénédiction à sœur Johnson. Mon
père me prend normalement avec lui quand il donne une bénédiction à l’une
de nos familles, même si je ne peux pas l’aider dans le cercle. Il dit
qu’il veut que je voie aussi souvent que possible comment fonctionnent les
bénédictions. Ainsi, lorsque je deviendrai ancien et que je ferai une
mission, je serai prêt à donner, moi aussi, des bénédictions. »
L’évêque sourit en écoutant très attentivement. Le jeune homme poursuivit:
« Mais cette fois c’était différent. Mon père m’a expliqué que frère
Johnson lui avait demandé de venir seul, car sœur Johnson était au lit et
ne pouvait pas descendre. Frère Johnson a dit à mon père de me faire
savoir qu’il m’aimait et espérait que je comprendrais. Je me suis rendu
compte qu’elle était vraiment malade.
« Mon père m’a dit que la meilleure façon dont je pouvais l’aider cette
fois-ci, en tant qu’équipier et instructeur au foyer, c’était de prier
pour qu’il puisse donner la bénédiction dont elle avait besoin et pour
qu’elle se rétablisse rapidement. C’est ce que j’ai fait. Elle a commencé
à se sentir mieux dès le lendemain.
« Pour les Moments de l’Enseignement au Foyer j’ai rendu témoignage au
collège sur l’importance de prier pour que nos familles se portent bien et
pour que nos équipiers ainsi que nous-mêmes puissions être inspirés.
« Dans les Moments d’Enseignement au Foyer, nous apprenons également
comment nous pouvons nous améliorer en tant qu’instructeurs au foyer en
demandant à nos familles comment les choses se passent dans leurs prières
personnelles et familiales ou leurs soirées familiales, ou nous discutons
de nouvelles façons de les servir. Nous parlons également de l’importance
de prier chaque jour pour chaque membre de la famille. Des choses comme
ça. »
« Alors, priez-vous tous les jours pour chacune des familles que vous
enseignez, chez vous aussi? », demanda l’évêque Stephens.
« Oui, tous les jours », déclara le jeune président.
L’évêque Stephens avait recommencé à prendre des notes. Il n’avait jamais
vu un collège d’instructeurs se concentrer sur le service pastoral comme
leur premier devoir envers Dieu.
« Quelque chose d’autre? » demanda-t-il, sachant que le garçon avait un
rendez-vous.
« Nous utilisons également les Moments de l’Enseignement au Foyer pour
faire le point sur les sortes de services dont les familles que nous
enseignons ont besoin chaque semaine, et nous coordonnons avec le collège
pour y parvenir le plus rapidement possible. Une fois par mois, nous
réalisons un projet de service pour l’une de nos activités hebdomadaires
de Jeunes Gens. Les Moments de l’Enseignement au Foyer sont le moyen idéal
de trouver des activités. Parfois, nous devons aussi faire un projet de
service lors d’une matinée de week-end, parce qu’il y a tellement de
familles qui sont dans le besoin. »
« C’est encore une bonne idée! Mais si votre paroisse est comme la nôtre,
seuls deux ou trois garçons se présentent pour des projets de service, et
ils finissent par faire tout le travail, non? », demanda l’évêque.
« Non, la plupart d’entre eux viennent aider. Parfois, un des gars
participe à un match de football, à une activité familiale ou autre, mais
presque tout le monde participe aux projets de service et cela ne dure
jamais très longtemps. Le travail va beaucoup plus vite lorsque nous le
faisons en tant que collège. De plus, nous nous amusons toujours beaucoup
et les familles nous nourrissent habituellement de friandises! Nous aimons
faire du service, » déclara Harrison.
« C’est fantastique. Je parie que les familles que vous enseignez chez
vous apprécient vraiment, n’est-ce pas? » demanda l’évêque.
« Oui, vraiment, confirma le garçon. Une fois, une sœur que nous aidions
nous a déclaré qu’elle avait l’impression d’avoir dix instructeurs au
foyer. Il y a une autre chose vraiment cool qui s’est produite. Nous avons
tous appris à bien connaître les familles que nous visitions. Cela nous a
rapprochés, nous les membres du collège, et en plus nous sommes aussi
devenus vraiment proches dans la paroisse. »
Tout cela n’aurait pu être mieux expliqué par un grand prêtre plus
expérimenté, pensa le nouvel évêque.
« Y a-t-il autre chose que vous puissiez me dire à propos des Moments de
l’Enseignement au Foyer, Président Mann? » demanda l’évêque Stephens.
« Pas vraiment, dit-il. La seule autre chose que nous faisons est de
rappeler aux garçons leurs entretiens de service pastoral. Savez-vous ce
que c’est? »
L’évêque rit et dit: « Grâce à votre paroisse, je sais ce que c’est
maintenant! Nous ne les faisons pas encore dans notre paroisse, mais nous
allons commencer très bientôt! » Puis l’évêque ajouta: « Mais le président
Baugh ne m’a pas dit qu’il tenait également des entretiens avec les jeunes
gens de la Prêtrise d’Aaron. »
Le président Mann répondit: « En fait, ce n’est pas lui. Ce sont mes
conseillers et moi qui faisons les entretiens pour notre collège. »
L’évêque regarda Harry d’un air surpris.
Harry continua: « L’évêque Smith dit que c’était à nous de le faire vu que
nous avons également la responsabilité de faire le suivi de la gestion des
membres du collège. Le président du collège des anciens et le chef de
groupe des grands prêtres sont responsables des programmes du service
pastoral, mais l’évêque nous a demandé d’avoir également un entretien de
dix minutes avec chaque membre de notre collège et de veiller à ce qu’il
magnifie son appel d’instructeur au foyer. Nous divisons le collège entre
nous trois et nous faisons chacun deux ou trois entretiens chaque mois.
Mon secrétaire réorganise la liste tous les mois pour que nous puissions
voir régulièrement tous les membres du collège.
« Nous commençons l’entretien en nous agenouillant ensemble pour faire une
prière. Nous demandons toujours au membre du collège de faire la prière
d’ouverture. Ensuite nous leur posons des questions sur leurs familles
pour voir si nous pouvons rendre service ou s’il y a des besoins que nous
devons signaler à l’évêque. Habituellement, ce genre de choses est signalé
à l’évêque par l’intermédiaire de nos équipiers adultes, mais de temps en
temps, l’un des membres de notre collège rapporte quelque chose qui n’a
pas été signalé. Toutefois l’évêque ne veut pas que des sujets
confidentiels soient traités pendant les Moments de l’Enseignement au
Foyer. Les membres de notre collège comprennent que ce qui est
confidentiel doit rester confidentiel et ne peut être abordé dans ces
entretiens. »
Le président Mann prit une autre respiration profonde, puis dit: « Nous
partageons également une pensée spirituelle rapide et rendons témoignage.
Nous veillons toujours à remercier le jeune homme pour son service. Puis
un membre de la présidence fait la prière de clôture. »
Ce jeune homme avait été formé par un évêque sage pour devenir un grand
dirigeant. L’évêque avait du mal à croire qu’il ait autant de
responsabilités. Bien sûr, il questionnait son collège et vérifiait son
intendance. Il avait les clés pour le faire. Pas étonnant que ce collège
soit aussi uni. Pas étonnant qu’ils répondent tous présent pour servir
leurs familles respectives. Pas étonnant que cette paroisse soit aussi
unie. C’était brillant!
Il voulait continuer à poser des questions mais il savait que le jeune
homme avait un emploi du temps serré. Il déclara: « J’apprécie le temps
que vous avez passé avec moi. J’aimerais pouvoir prendre plus de votre
temps, mais je ne veux pas que votre père et vous soyez en retard pour
votre rendez-vous de service pastoral . »
Harry répondit avec légèreté: « Oh, je ne vais pas avec mon père. Mon
premier conseiller est mon équipier de service pastoral pour le garçon que
nous enseignons. »
Cela surprit l’évêque Stephens. « Quoi? Votre équipier est un autre garçon
de votre collège? Vous n’avez pas besoin d’un adulte avec vous? »
Harry répondit: « Nous avons été appelés par l’évêque Smith. Il nous a dit
que dans des situations spéciales, nous pouvons avoir deux instructeurs ou
deux prêtres affectés comme équipiers pour instruire un autre jeune homme,
puis lui faire rapport directement. Tout se fait sous sa supervision
directe. En fait, l’évêque est officiellement notre troisième équipier
si nous avons besoin d’aide. »
L’évêque demanda: « Puis-je demander quelle est la situation particulière
dans ce cas-ci? »
Le président Mann répondit: « Bien sûr. Nous avons un garçon dans notre
collège dont les parents ne sont pas membres de l’Église. Il vient à
l’église de temps en temps. L’évêque m’a chargé de veiller sur lui avec
mon conseiller. La plupart du temps, nous lui rendons visite chez lui,
mais nous l’invitons parfois chez nous. Parfois, nous lui donnons une
leçon, mais l’évêque veut vraiment que nous fassions en sorte qu’il se
sente comme faisant partie du collège. Nous discutons, nous lui demandons
comment il va, nous cherchons à savoir pour quoi nous devons prier et nous
veillons toujours à l’inviter à toutes nos activités. »
Puis Harry ajouta: « Nous l’accompagnons également lorsqu’il voit les
missionnaires. »
L’évêque Stephens s’exclama: « Attendez! Je pensais qu’il s’agissait d’un
garçon déjà membre de l’Église! »
Harry rit et dit: « Non. C’est un ami d’école que mon premier conseiller a
invité à l’église. Il a aimé ça et a voulu revenir. Nous l’avons invité à
recevoir les leçons des missionnaires et il a accepté. Ses parents
viennent de lui donner la permission de se faire baptiser. Ils envisagent
même de rencontrer les missionnaires. Tout est très cool. »
L’évêque Stephens secoua la tête avec incrédulité. Il dit: « Président, je
suis tellement impressionné par vous et votre collège et par tout ce que
vous faites. Merci pour votre exemple. J’ai juste une dernière question à
vous poser. Le but de la Prêtrise d’Aaron est de vous aider à vous
préparer à assumer davantage de responsabilités dans l’avenir. Comment
pensez-vous que le service pastoral aide les membres de votre collège à se
préparer pour le reste de leur vie? » Le président Mann réfléchit un peu à la question,
puis dit: « Ça m’aide à me préparer à la mission. Je suis beaucoup plus
confiant pour enseigner et partager l’Évangile maintenant.
« Le service pastoral nous aide également à comprendre combien il est
important de servir les autres. Chacun des membres de notre collège a
beaucoup mûri depuis que nous avons commencé à apprendre à servir nos
familles. »
Après une petite pause de réflexion, il finit par dire: « Et je dirais que
la chose la plus importante que j’ai apprise au cours de l’année écoulée
est que si vous servez et si vous priez pour les personnes que vous
enseignez, vous commencerez à les aimer comme votre propre famille. »
Pendant un moment, tout ce que l’évêque Stephens réussit à dire fut:
« Wow! ». Il remercia le président Mann de lui avoir montré si clairement
le rôle du président de collège.
Il dit ensuite: « Cela vous dérangerait-t-il si je vous appelais pour
fixer un rendez-vous pour prolonger cette conversation? Je pourrais
peut-être prendre avec moi le président du collège des instructeurs de ma
paroisse. Cela vous dérangerait-il? » L’évêque ne demandait pas, il
plaidait presque.
Le président Mann fut ravi de pouvoir aider et déclara: « Quand vous
voulez! Mon évêque m’a dit de rendre témoignage à qui voudrait l’écouter,
surtout à propos du service pastoral! Il dit toujours que c’est l’une des
choses les plus importantes que nous faisons en tant que détenteurs de la
prêtrise. »
Sur ce, ils prirent congé.
IDEES DU PRESIDENT DU COLLEGE DES INSTRUCTEURS:
1. Le service pastoral est un devoir envers Dieu de la
prêtrise. 2. Enseignez aux collèges de la Prêtrise d’Aaron
l’importance du service pastoral et la façon de le faire à la manière du
Seigneur, à l’aide de leçons et d’exemples. 3. Donnez aux présidents du collège de la Prêtrise
d’Aaron les moyens d’utiliser les clés et l’autorité que leur a donnée
notre Père céleste. 4. Prévoyez un Moment de l’Enseignement au Foyer avant
la leçon de la prêtrise et permettez aux jeunes gens de déterminer les
besoins en matière de service des familles confiées aux membres du
collège, de témoigner et de réaffirmer l’importance du service pastoral en
tant que devoir de la prêtrise. 5. Rappelez-leur que le Moment de l’Enseignement au
Foyer n’est pas un lieu de divulgation d’informations confidentielles ou
personnelles. 6. Permettez à la présidence d’organiser des entretiens
réguliers (pas nécessairement mensuels) avec les instructeurs au foyer du
même genre que ceux prévus pour les adultes. 7. Choisissez des projets de service mensuels en
fonction des besoins du collège en matière de service pastoral. 8. Dans des circonstances spéciales et sous la
supervision directe de l’évêque, instructeurs et prêtres peuvent être
affectés à d’autres membres du collège pour enseigner au foyer les jeunes
qui ont des besoins particuliers. Chapitre 8
La Présidente de la Société de
Secours
« Engageons-nous à faire des visites d’enseignement
efficaces. Nous pouvons apporter de la nourriture matérielle et
spirituelle. Nous pouvons et devons faire preuve de compréhension et être
capables d’enseigner la doctrine. Nous pouvons soulager la faim
spirituelle et paître les brebis. Cela peut impliquer de fortifier et
d’édifier les sœurs récemment baptisées, non-pratiquantes et même
pratiquantes. »[18] Il ne restait plus que quelques personnes sur sa
liste à visiter. L’une d’elles était la présidente de la Société de
Secours de la paroisse de l’évêque Smith. Sœur Jensen était tout à fait
disposée à rencontrer l’évêque Stephens, mais elle lui proposa de venir le
voir dans son bureau à l’église pour lui faciliter la tâche. L’évêque
Stephens pouvait voir qu’elle était au courant du fardeau que porte un
évêque. Lorsque le secrétaire exécutif accompagna sœur
Jensen dans le bureau de l’évêque, elle lui rappela immédiatement sa
propre mère. Elle était âgée de peut-être soixante-dix ans et de petite
taille, mais sa personnalité remplissait la pièce. Elle était heureuse,
amicale et extrêmement agréable. On sentait immédiatement que c’était le
genre de personne qui vous met de suite à l’aise. L’évêque Stephens remercia son secrétaire et invita
sœur Jensen à prendre place. La première chose qu’elle fit fut de
remercier l’évêque de l’occasion qui lui était donnée de lui parler. Il répondit : « Pas du tout, sœur Jensen, c’est moi
qui vous remercie d’être venue me voir. Je suis très impressionné par
votre paroisse et ses dirigeants. Vous avez fait des choses remarquables
dans la paroisse de Mountain Ridge. Votre évêque m’a dit que je devrais
vous rencontrer pour mieux comprendre ce qui fait de votre paroisse
quelque chose de si spécial. » Sœur Jensen répondit: « Ce sont les membres qui la
rendent spéciale. Ils font le plus dur du travail. » Elle poursuivit rapidement: « Lorsque l’évêque a
lancé le Défi, il a demandé à tous les instructeurs au foyer et à toutes
les sœurs visiteuses de prier chaque jour pour les familles qui leur
étaient confiées. « Comme vous le savez, les visites des sœurs
visiteuses peuvent être un peu différentes de celles des instructeurs au
foyer. Les sœurs sont autorisées à établir de temps à autre un contact
téléphonique au lieu de se rendre au domicile des sœurs qui leur sont
confiées, en particulier s’il y a des problèmes qui rendent les
possibilités de rencontre trop difficiles. Mais une visite est toujours
préférable et nous demandons à nos sœurs de faire tout ce qu’elles peuvent
pour faire une visite personnelle en tant qu’équipe. » L’évêque hocha la tête, reconnaissant ce fait. Elle poursuivit en ces termes: « Lorsque nous avons
mis en œuvre le Défi pour la première fois, notre présidence était ravie
que les sœurs l’aient adopté si rapidement. Nous avons immédiatement
commencé à voir des résultats impressionnants. » « Quel genre de résultats avez-vous vu? » demanda
le nouvel évêque. Sœur Jensen semblait presque ravie d’expliquer les
avantages qu’elles avaient observés dans leur paroisse. Elle déclara:
« Tout d’abord, au fur et à mesure que les visites des frères et des sœurs
aux foyers s’amélioraient, la fréquentation à la réunion de Sainte-Cène
s’est améliorée. Nous sommes passés de 60% à la réunion de Sainte-Cène à
plus de 80%! « Tout ce que nous faisions de différent, c’était
le service pastoral de la part des frères du collège et des sœurs de la
Société de Secours. Bien entendu, nos interactions avec les familles qui
nous étaient confiées avaient considérablement changé et c’était la partie
la plus importante. Nous prions maintenant pour nos familles, les servons
et les aimons d’une manière que nous n’avions pas imaginée auparavant.
Lorsque vous faites ces choses, vous recherchez ces personnes à l’église,
vous les étreignez et vous leur dites que vous êtes heureuse de les
voir. » Elle regarda l’évêque, sourit et dit: « Vous savez, j’aime les
câlins! » Il lui sourit en retour et dit: « Je peux imaginer.
Donc, vous dites que la participation aux réunions a augmenté? C’est très
intéressant… » Sœur Jensen interrompit: « C’était tellement
visible ! La plupart des membres moins pratiquants de la paroisse avaient
cessé de venir parce qu’ils ne se sentaient pas liés à qui que ce soit.
Ils venaient, et il y avait des moments où personne ne leur disait
bonjour, encore moins leur faire une embrassade. Lorsque votre témoignage
n’est pas aussi fort qu’il devrait être, vous avez parfois besoin d’un ami
pour vous faire venir chaque semaine. « Le président Gordon B. Hinckley a déclaré: ‘Tout
le monde a besoin d’un ami, d’une responsabilité et de la bonne parole de
Dieu.’[19]
Les membres ont besoin de ces trois éléments, et je pense qu’un ami est
l’un des éléments les plus importants de cette liste, en particulier pour
les femmes. Nous, les sœurs, nous n’avons pas beaucoup de problèmes avec
notre témoignage, mais nous avons vraiment besoin de nous sentir aimées
par quelqu’un. « Pensez à quel point ce programme est inspiré.
Chaque sœur a une équipière qui l’accompagne quand elle fait ses visites,
au moins deux sœurs à qui elle doit rendre visite et deux instructrices
visiteuses qui la visitent. En plus, avec sa famille elle reçoit la visite
de deux instructeurs au foyer. Par conséquent, chaque sœur de la paroisse
a potentiellement au moins sept amis. Le Seigneur nous offre une
merveilleuse occasion de nous connaître et de nous occuper les unes des
autres », déclara-t-elle avec un sourire jusqu’aux oreilles. « Lorsque nous avons commencé à rendre visite aux
sœurs les moins pratiquantes et à leur montrer un regain d’amour et de
sollicitude–plutôt que de faire une leçon et de partir,
leur cœur s’est adouci. Elles ont
commencé à nous faire part de leurs préoccupations, de leurs frustrations,
de leurs doutes et de leurs problèmes. Leurs instructrices visiteuses ont
ensuite pu aborder ces problèmes par la prière, par des témoignages, par
des exemples et même par des leçons. Très rapidement, nous avons commencé
à voir des familles entières retourner à la réunion de Sainte-Cène.
C’était merveilleux! Elles ont été accueillies par leurs instructrices
visiteuses et par leurs instructeurs au foyer. Pouvez-vous imaginer ce
qu’elles ont dû ressentir? Au lieu d’être gênées ou nerveuses à l’idée de
rentrer, elles ont eu l’impression de ne pas avoir manqué une journée.
C’était facile, car elles avaient des personnes qui étaient là pour les
accueillir et qui étaient vraiment enthousiastes à l’idée de les voir. » L’évêque Stephens déclara avec un faux froncement
de sourcils: « Je souhaiterais que les membres me saluent avec
enthousiasme à l’église. » Sœur Jensen sauta sur ce commentaire: « Nous
l’espérons tous! C’est agréable de se sentir apprécié. En tant
qu’instructeurs au foyer et sœurs visiteuses, nous devrions être heureux
de voir nos familles à l’église. En plus, nous devons nous assurer
qu’elles savent que nous sommes heureux de les voir aussi! » L’évêque Stephens répondit: « J’aimerais en voir
plus. Parfois, les petits clans d’une paroisse peuvent constituer un
obstacle pour les sœurs qui n’ont que peu d’amies. » « Frère évêque! » s’exclama-t-elle avec
enthousiasme. « C’est un autre grand avantage. Tous ces comportements de
clans ont presque disparu dans notre paroisse. Bien sûr, nous avons des
groupes d’amis qui partagent les mêmes intérêts et des expériences
semblables, mais notre paroisse est beaucoup plus inclusive maintenant. La
plupart des femmes sont devenues de grandes amies avec les sœurs qui leur
sont confiées. Certaines d’entre elles ont invité leurs instructrices
visiteuses à déjeuner ou à assister à une soirée familiale, et souvent
elles sont assises ensemble à l’église. « J’ai un excellent exemple de ce dont je parle. Il
y a quelques années, nous avons chargé une jeune mère de la paroisse de
rendre visite à une femme âgée devenue si malade et si affaiblie qu’elle
ne pouvait plus quitter la maison. Après un certain temps, il était devenu
clair pour le mari qu’il pouvait compter sur la sœur visiteuse de sa
femme. « Un jour, il s’est rendu chez la jeune femme et
lui a dit que sa femme avait abandonné tout espoir. Il lui a dit qu’elle
ne faisait plus aucun des exercices que les médecins lui avaient
prescrits, et il voyait bien qu’elle avait perdu le désir de continuer à
vivre. Sa jeune instructrice visiteuse réagit vivement : « Elle n’a pas le
droit d’abandonner! » « L’instructrice visiteuse a ensuite pris
rendez-vous tous les jours avec son amie plus âgée pour aller marcher
ensemble. Chaque jour, frère évêque! Ça, c’est de l’amour. « Au début, elles allaient jusqu’à la boîte aux
lettres, puis jusqu’au bout de la rue. La dernière fois que je les ai
vues, elles se promenaient dans tout le quartier. Ces deux sœurs, séparées
en âge de plusieurs dizaines d’années, ont un amour qu’on ne trouve qu’au
sein des familles. C’est vraiment un résultat remarquable grâce au service
pastoral fait à la manière du Sauveur. » L’évêque Stephens demanda: « Y a-t-il des
difficultés persistantes dans votre paroisse? Rien n’est parfait tout de
même ! » « Bien sûr que non. Notre paroisse a toujours du
mal dans certains domaines–nous sommes humains. Nous devons bien entendu
toujours nous améliorer. C’est drôle, la première fois que nous avons
réussi à faire l’enseignement au foyer à 100% et les visites des sœurs
visiteuses à 100% le même mois, notre évêque nous a remercié et félicité
pour avoir atteint ce jalon, mais dans le souffle qui a suivi il a dit:
‘Maintenant que tout le monde est visité, passons à la vitesse supérieure
et travaillons pour améliorer la qualité de nos visites. Dans nos prières
de ce soir, demandons à notre Père céleste s’il y a quelque chose dans
notre intendance que nous pouvons faire un peu mieux.’ »
L’évêque Stephens, qui avait l’impression de bien connaître l’évêque Smith
à ce moment-là, sourit et dit: « Je peux l’entendre dire cela d’ici. »
Sœur Jensen sourit en retour et dit: « L’évêque Smith comprenait que
certaines personnes avaient toujours le sentiment que l’objectif final
était d’atteindre 100%. Il a voulu simplement nous rappeler que visiter
100% des foyers n’était que la première étape. »
Puis elle ajouta: « L’évêque dit toujours: ‘Le service pastoral n’est
jamais terminé. La visite n’est que l’exigence minimale de votre devoir et
de votre obligation. Vous ne pouvez pas exercer cette œuvre comme le veut
le Sauveur sans votre visite préalable’ ».
L’évêque Stephens avait déjà entendu cette déclaration et il était
parfaitement logique qu’une visite ne soit que le premier pas. Le service
pastoral–déterminer les besoins des familles assignées–est l’objectif
ultime.
« Je commence à vraiment aimer votre évêque », déclara-t-il à la
présidente de la Société de Secours qui souriait toujours.
Elle répondit avec enthousiasme: « Vous pouvez l’aimer! Il se soucie
vraiment des membres de notre paroisse. Malheureusement, quelques
personnes n’ont pas apprécié son invitation à continuer à améliorer nos
performances. En fait, après cette réunion, j’ai entendu deux hommes qui
se plaignaient dans le couloir du nouveau défi. Je les ai interrompus et
leur ai dit que l’évêque les aimait tellement qu’il était disposé à être
impopulaire et à leur demander de faire des choses difficiles, comme le
ferait n’importe quel bon parent pour un enfant qu’ils aiment. J’ai reçu
quelques regards gênés de ces deux frères, mais ils avaient besoin de
savoir que même une vieille femme comme moi allait suivre les conseils de
l’évêque. Je sais que notre Père céleste veut que je m’améliore chaque
jour, à la fois personnellement et spirituellement. »
Puis sœur Jensen regarda l’horloge et dit: « Je vais vous faire part d’une
dernière pensée avant de vous quitter. Comme vous pouvez l’imaginer, un
service pastoral de bonne qualité est essentiel pour les membres
nouvellement convertis. Ils ont besoin de savoir, dès le premier jour, que
le Seigneur les aime. Ils ont besoin de savoir qu’ils ont un système de
soutien dans leurs efforts pour naviguer dans un tout nouveau mode de vie.
Enfin, ils doivent savoir que, quelles que soient les difficultés de la
vie, ils ne seront pas seuls et qu’ils auront des amis qui les aideront à
traverser toutes les épreuves.
« J’ai vu des nouveaux membres s’éloigner de l’église en raison d’un
manque d’aide et d’attention. Ils se sentaient très soutenus et aimés tout
au long de la phase d’investigation, mais une fois baptisés et leurs
missionnaires partis, il leur restait à se débrouiller seuls. Les nouveaux
membres doivent être nourris et encadrés tout au long de leur vie. En
vérité, c’est pareil pour tout le monde, même nous qui sommes membres à
vie! Nous avons tous besoin d’être nourris, comme l’a dit le président
Hinckley.
« C’est la raison pour laquelle j’aime cette manière d’insister sur le
fait de veiller sur tout le troupeau à la manière du Seigneur. Si vous
abordez les besoins d’un membre à vie avec la même attention et le même
amour que vous voudriez montrer à un membre nouvellement baptisé, vous
verrez dans sa vie la même croissance et la même conversion sans fin.
C’est une façon merveilleuse de prendre soin de la paroisse. »
______________________________
À la fin de leur visite, alors que sœur Jensen sortait du bureau de
l’évêque, elle se retourna et demanda: « Est-ce que l’évêque Smith vous a
raconté son histoire à propos de frère Walters? »
« Non. Pourquoi? » demanda-t-il.
« Ah, c’est mon histoire préférée. Quand vous le reverrez, vous devriez
l’interroger à propos de frère Walters. »
IDEES DE LA PRÉSIDENTE DE LA SOCIÉTÉ DE SECOURS:
1. Même si le manuel permet aux sœurs d’exercer un
ministère par texto ou par appel téléphonique en cas de besoin, une visite
au foyer est toujours préférable. Un appel téléphonique devrait être
l’exception, pas la règle. 2. Les gens ont besoin d’amis! 3. Visiter tous les mois, c’est important, mais le but
ultime n’est pas la visite. C’est de faire le service pastoral envers
cette sœur. Évidemment, il est impossible d’accomplir pleinement son
service comme le veut le Sauveur sans se rendre au foyer. 4. Nous devrions demander à notre Père Céleste de nous
révéler ce que nous pouvons faire de plus chaque jour pour chaque sœur qui
nous est confiée. 5. Les évêques et les autres dirigeants de paroisse
invitent les fidèles à faire des choses difficiles, car ils les aiment et
ils veulent qu’ils continuent à grandir et à s’améliorer spirituellement. 6. Le service pastoral est essentiel dans le processus
de fidélisation des nouveaux membres, ainsi que dans le processus de
remotivation des membres moins pratiquants. 7. Le service pastoral aide tout membre–nouveau ou
ancien–à vivre une progression et une conversion continuelles et à
ressentir l’amour du Seigneur. Chapitre 9
Le Service Pastoral
« Guide-moi dans mes recherches vers
la brebis égarée. Frère Michaels était la dernière personne sur la
liste des visites suggérées par l’évêque Smith. Il figurait sur la liste
comme « instructeur au foyer » et l’évêque Stephens trouvait cela
intéressant. Il était vraiment impatient de voir quelle sagesse allait
découler de cet entretien. Cependant, cette fois, contrairement aux autres
entretiens, Frère Michaels n’attendait pas son appel téléphonique. Une
fois que l’évêque Stephens eut expliqué ses visites précédentes aux
dirigeants de la paroisse de Mountain Ridge, Frère Michaels fut ravi de
l’aider, bien que surpris d’être choisi parmi tous les autres exemples
remarquables de sa paroisse. Il était heureux que l’évêque ait pensé qu’il
puisse avoir quelque chose d’intéressant à dire. Lorsque les deux hommes se rencontrèrent, l’évêque
Stephens prit l’initiative de l’entretien. Il dit à frère Michaels ce
qu’il avait appris jusqu’à présent et demanda s’il avait quelque chose à
ajouter pour aider un nouvel évêque à mettre en œuvre cette méthode de
service pastoral dans sa paroisse. Frère Michaels réfléchit quelques secondes, puis
déclara : « Ce n’est que depuis quelques années–depuis le Défi–que j’ai
vraiment compris ce qu’est le service pastoral, ce qu’il peut faire pour
nourrir et renforcer les familles et les personnes. J’ai maintenant saisi
la vision du service pastoral et je comprends ce que le Seigneur attend de
moi. » Il sortit ses Écritures et dit: « Dans le livre de
Mosiah, il est dit que nous devrions être disposés ‘à porter les fardeaux
les uns des autres, afin qu’ils soient légers;... à pleurer avec ceux qui
pleurent, oui, et à consoler ceux qui ont besoin de consolation, et à être
les témoins de Dieu en tout temps, et en toutes choses, et dans tous les
lieux’. »[21] Puis il dit: « C’est notre responsabilité en tant
que membres de l’Église. C’est ce que ‘Service Pastoral’ signifie pour moi
maintenant: servir Dieu en prenant soin des besoins de ma propre famille
et des familles qui me sont confiées. C’est pour ça que nous avons besoin
de prier pour chaque famille, de recevoir de l’inspiration pour chaque
personne et de savoir comment mieux prendre soin d’elles et les aider à
« venir au Christ »[22].
Puis-je vous donner un exemple ? « L’une des personnes qui m’ont été confiées est
une veuve. Elle se sent très seule depuis la mort de son mari. Elle a eu
beaucoup de difficultés et d’obstacles. Lorsque mon équipier et moi, nous
allons chez elle, parfois tout va bien chez elle et nous donnons
simplement la leçon qui nous est programmée. Mais parfois elle a besoin
d’une bénédiction de réconfort, de conseil ou de paix. Lors d’autres
visites, nous percevons très rapidement qu’elle n’a besoin que de parler.
Nous sommes également en contact avec elle plusieurs fois par mois par
téléphone. Nous nous assurons qu’elle pourra venir à l’église où nous
pouvons la serrer dans nos bras et lui faire savoir que nous l’aimons.
Elle se sent très choyée et elle sait que nous sommes conscients de ses
préoccupations. » Puis il dit: « J’ai trois autres familles que je
visite avec mon fils. » L’évêque Stephens comprit et demanda: « Vous avez
donc deux équipiers différents? » Frère Michaels répondit: « Il y a eu des moments où
j’ai eu trois équipiers différents. Il m’est même arrivé de visiter une
sœur célibataire avec ma femme. J’ai veillé sur une autre famille avec mon
fils et j’ai accompagné un ancien pour accomplir le service pastoral pour
une troisième famille. Nous sommes affectés par inspiration. Si donc notre
Père céleste sait qu’une famille–ou qu’une sœur célibataire–a besoin de
l’expérience de deux détenteurs de la prêtrise de Melchisédek, d’un mari
et sa femme, ou d’un père et son fils, nous sommes désignés en
conséquence. « D’après les commentaires que notre évêque reçoit
à la suite d’entretiens, avec les dirigeants de la paroisse ils sont en
mesure de faire des ajustements éclairés et inspirés pour que chaque
famille reçoive le meilleur niveau de service pastoral possible pour ses
besoins spécifiques. L’évêque dit toujours: l’information nourrit
l’inspiration, et je suis du même avis. « Mon fils peut m’accompagner pour rendre visite
aux trois autres familles que j’enseigne actuellement. L’une est une
famille traditionnelle avec un mari, une épouse et trois enfants, tandis
qu’une autre est un couple de personnes âgées à la retraite. La dernière
famille est une mère célibataire avec trois enfants dont un en mission.
Chacune de ces trois familles a ses propres problèmes, comme nous tous,
mais aucune ne nécessite une affectation spéciale. » « Sensationnel! Vous êtes un modèle d’instructeur
au foyer! », s’exclama l’évêque. Frère Michaels rit. « Je suis loin d’être un
modèle ! Lorsque l’évêque a initialement lancé le Défi, j’avais en fait
refusé de le suivre. L’évêque a dû m’appeler pour m’expliquer le but du
programme du service pastoral et les besoins des familles qui m’étaient
confiées. Il a clairement expliqué que j’avais été désigné par le
Seigneur, pas par lui. Il a dit que mon Père céleste m’avait donné des
talents et des dons bien déterminés et qu’il avait maintenant besoin de
moi pour utiliser ces dons pour exercer un ministère auprès de certaines
familles. L’évêque a également déclaré qu’il était certain que ces
familles ne répondraient à aucune autre personne aussi bien qu’à moi. Il
m’a dit qu’il me libérerait de tous mes autres appels, si nécessaire, pour
me donner suffisamment de temps pour magnifier celui-ci, car c’était de
loin le plus important. » L’évêque Stephens avait déjà entendu cette
histoire, mais il était complètement pris au dépourvu en l’entendant
provenir de la bouche de ce grand homme. Puis il demanda avec hésitation à
frère Michaels s’il y avait un ‘frère Jones’ dans la paroisse ou si le
président Baugh avait en réalité utilisé ce nom d’emprunt pour raconter
son histoire. Frère Michaels éclata de rire et confirma qu’il était en
effet le frère réticent de cette histoire. L’évêque Stephens le regarda et dit: « Je vous
assure que le président Baugh n’a eu que les plus grands éloges pour
l’instructeur au foyer repenti dans cette histoire. » « Merci, dit frère Michaels. Je soutiens pleinement
mes dirigeants. L’évêque a fait ce qu’il devait faire et cela a changé
toute ma façon de concevoir le service pastoral et m’a aidé à acquérir le
témoignage d’un principe : prendre soin du troupeau du Seigneur. « L’évêque Smith s’intéressait suffisamment à moi
et aux familles sur lesquelles je devais veiller. Il a fait ce qui était
une tâche difficile en me téléphonant et en témoignant de l’importance de
ce travail. Je n’ai jamais eu un évêque qui se souciait assez de moi pour
me dire de me repentir d’être un mauvais instructeur au foyer–ce sont mes
paroles, pas les siennes. Mes autres évêques l’acceptaient, mais pas
l’évêque Smith. Il me voyait négliger l’une de mes responsabilités
principales en tant que détenteur de la prêtrise et m’a aidé avec amour à
comprendre que je devais me repentir et changer la manière dont je voyais
le service pastoral, autant pour moi-même que pour les familles qu’on
m’avait confiées. « Après cette expérience, je pense avoir bien
compris ce que Pierre a ressenti lorsque le Sauveur ressuscité est revenu
et a surpris les apôtres en train de pêcher au lieu de nourrir son
troupeau. Jésus a demandé à Pierre trois fois s’il l’aimait. Encore et
encore, il a répondu qu’il aimait le Seigneur, mais probablement avec
moins de confiance à chaque fois qu’il le lui demandait. Trois fois,
Pierre déclara son amour pour le Seigneur et trois fois il reçut le
commandement : ‘Pais mes brebis.’[23]
À la fin de l’entretien avec Pierre, je pense qu’il était assez résolu à
nourrir les brebis du Seigneur. Je vous assure qu’à la fin de mon
entretien avec l’évêque, j’étais aussi extrêmement résolu à paître les
brebis. » Frère Michaels admit avec une grande humilité: « Je
serai toujours reconnaissant à mon évêque d’avoir eu le courage de me
rappeler l’engagement que j’avais pris. » « C’est remarquable », déclara l’évêque Stephens.
« Merci de m’avoir raconté une histoire aussi personnelle. » « Avec plaisir. Je pense que c’est mon devoir de
rendre mon témoignage du service pastoral. S’il y a un autre détenteur de
la prêtrise dans votre paroisse qui a besoin d’encouragement, envoyez-le
moi. » En souriant, il répondit: « Je vais garder ça à
l’esprit! » Puis frère Michaels devint très sérieux et dit:
« Je ne dis pas ça à la légère. Nous avons tous besoin d’aide par moments.
Il existe une grande analogie avec le service pastoral qui se dégage d’une
histoire de guerre du Livre de Mormon. « Au cours d’une bataille, chaque jeune guerrier a
été blessé, certains au point de s’évanouir après tant de blessures. Après
la bataille, on a ordonné aux guerriers blessés qui pouvaient encore
marcher de retourner sur le champ de bataille, de retrouver leurs frères
gravement blessés et de s’occuper de leurs blessures.[24] « Frère évêque, nous sommes tous des guerriers
blessés, certains plus que d’autres. Mais ceux d’entre nous qui sont
encore debout ont reçu le commandement d’aller sur le champ de bataille
pour sauver et secourir nos frères et sœurs. Nous devons tous rendre un
service de ce genre à nos semblables à un moment donné. » L’évêque Stephens assura à frère Michaels qu’il
l’utiliserait effectivement comme ressource à l’avenir et le remercia pour
son offre. Les deux nouveaux amis se souhaitèrent alors une bonne soirée.
IDEES D’INSTRUCTEUR AU FOYER:
1. Le service pastoral consiste en bien plus que
‘donner une leçon.’ C’est une occasion de porter les fardeaux des uns les
autres, procurant du réconfort et se présentant comme témoin à tout
moment. 2. Les équipiers sont envisagés et désignés dans la
prière en fonction des besoins des membres d’une famille. 3. Les évêques devraient obtenir toute l’information
possible lors des entretiens de service pastoral avec les dirigeants de la
paroisse, afin de pouvoir prendre des décisions éclairées et inspirées au
sujet des équipiers à désigner. 4. L’inspiration vient de l’information! 5. C’est bien de mélanger et d’associer les différents
éuipiers pour répondre au mieux aux besoins de chaque famille. 6. Parfois, un entretien personnel de prêtrise est
nécessaire avec un instructeur au foyer qui n’est pas pleinement engagé
pour lui rappeler que le service pastoral diligent est une exigence de la
prêtrise–tout comme la dîme ou la participation à une réunion de
Sainte-Cène est une exigence. Personnellement, rendez témoignage et
enseignez l’importance de l’appel. Chapitre
10
L’évêque (partie 2)
« … Puissent tous les frères de l’Église avoir cette
vision de l’enseignement au foyer! »[25] Après une visite très instructive aux dirigeants de
la paroisse de Mountain Ridge, l’évêque Stephens était impatient de revoir
l’évêque Smith et de discuter de ce qu’il avait appris. Les deux hommes se saluèrent, puis l’évêque Smith
demanda: « Eh bien, qu’en pensez-vous? » L’évêque Stephens regarda son mentor et déclara
sincèrement: « Après toutes ces années, je pense enfin comprendre ce que
l’on attend de moi en tant que détenteur de la prêtrise. Je vous en
remercie. » L’évêque expérimenté sourit et répondit: « Je suis
heureux que nous puissions vous aider. Maintenant que vous avez compris la
vision du service pastoral, vous devez appliquer ce que vous savez.
Sinon tout cela aurait été pour rien. De nombreux autres dirigeants ont vu
ce que nous faisons, mais trop ont choisi de ne pas agir. Malheureusement,
la nature humaine n’aime pas le changement. « C’est comme si quelqu’un recevait les leçons
missionnaires et sentait l’Esprit lui témoigner de la vérité, mais dès
l’instant où il faudrait respecter les engagements associés à cette
nouvelle compréhension, il décidait qu’il est trop difficile de changer. « Il y a aussi des évêques qui ne comprennent pas
le potentiel du service pastoral au-delà de la leçon tirée d’un magazine
mensuel. Quand ils regardent ce programme du point de vue de
l’enseignement, il leur est difficile de visualiser à quel point les
membres de leur paroisse peuvent être heureux de pouvoir compter sur des
instructeurs au foyer désignés pour accomplir le vrai service pastoral
envers chaque famille. « En outre, il n’est pas facile de faire travailler
tous les membres d’une paroisse à améliorer quelque chose qu’ils pensent
déjà fonctionner. Le plus grand défi pour nous consistait à amener les
membres de la paroisse à regarder le service pastoral différemment et à
exercer un peu mieux leur ministère dans les foyers. Prier quotidiennement
et nominativement pour chacune de leurs familles et écouter les
instructions de leur Père céleste quand il leur explique comment mieux
servir leurs familles. Ce n’était pas facile, mais une fois qu’ils ont
essayé, ils ont été convaincus. » L’évêque Stephens hocha la tête pensivement et,
après s’en être imprégné, il demanda: « Je vois que cela peut fonctionner
dans une région comme la nôtre, où nous ne devons pas aller trop loin pour
visiter une famille, mais comment cela fonctionne-t-il dans une zone
géographique plus vaste? » L’évêque Smith répondit: « Exactement de la même
manière. Plus une paroisse est étendue, plus il est important de bien
faire le service pastoral. « Bien sûr, certaines unités ont un niveau
d’activité plus faible et leurs ressources pour aller chez les membres et
les visiter efficacement sont plus limitées. Mais cela ne change pas le
mandat du Seigneur de visiter le foyer de chaque membre. « Comme le dit le manuel, les évêques et les
présidents de collège devront peut-être faire des ajustements de temps à
autre. Ils devront peut-être concentrer de temps en temps la plupart de
leurs efforts sur les membres les moins actifs et les nouveaux membres,
mais le manuel indique également que cela ne devrait se produire que
« temporairement »[26].
Il peut arriver que les collèges et la Société de Secours aient besoin de
collaborer et de mettre ensemble un mari et son épouse pour le service
pastoral. Dans les cas extrêmes et où la distance est un problème réel,
comme en Alaska ou dans un endroit où les membres sont éparpillés
géographiquement, les instructeurs au foyer peuvent avoir besoin de passer
un appel téléphonique ou d’interfacer en vidéo avec une famille pour voir
comment elle va et pour connaître les bénédictions pour lesquelles
l’équipe peut prier. La technologie a fait un long chemin et nous avons
beaucoup de nouvelles options pour rester connectés les uns aux autres. Si
nous cessons de regarder le service pastoral comme une leçon tirée d’un
magazine, nous découvrirons qu’il existe de nombreuses façons de répondre
aux besoins des familles et des personnes qu’on nous a invités à visiter. « Mais en fin de compte, nous devons rendre compte
à notre Père céleste de cette intendance. Il sait si nous faisons tout ce
que nous pouvons faire. Il nous dira s’il nous faut en faire plus. Nous
avons juste besoin d’écouter. » Ensuite l’évêque Smith ajouta: « Le président
Hinckley a toujours dit : ‘faites de votre mieux, vraiment, sincèrement’[27]
et ‘ensuite faites un peu plus et un peu mieux’[28].
À présent, vous savez probablement que je souscris à cette philosophie. Si
nous faisons de notre mieux, nous ferons du bien à beaucoup de personnes
grâce au service pastoral. » « Mais frère évêque… » Le vétéran attendit que
l’évêque Stephens le regarde dans les yeux. « Vous devez vous rappeler que
la plupart des choses que nous faisons dans notre paroisse–en particulier
en ce qui concerne le service pastoral–ne sont pas décrites dans le
manuel. Le manuel ne nous donne que les grandes lignes et nous devons
utiliser le Saint-Esprit pour remplir les blancs de notre intendance
personnelle. Mon chemin peut ne pas être votre chemin. Priez et le
Seigneur vous dira comment vous devriez mettre en œuvre le service
pastoral dans votre paroisse. » L’évêque Stephens sourit et acquiesça. Puis il se
rappela ce que sœur Jensen avait dit et il demanda: « Pouvez-vous me
parler de frère Walters? Sœur Jensen a dit que c’était l’une de ses
histoires préférées. » L’évêque Smith se pencha dans son fauteuil, sourit
et dit: « Eh bien, je dois admettre que c’est aussi mon histoire préférée.
L’expérience a réellement changé ma vie. » L’évêque Smith fit pivoter lentement sa chaise sur
le côté pour faire face à la seule fenêtre de son bureau. Il regarda par
la fenêtre pendant un long moment, comme s’il se faisait voyager dans le
passé. Puis il commença … « En fait, j’ai grandi dans une maison avec des
parents non pratiquants qui ont finalement divorcé. Naturellement, je suis
devenu un enfant très malheureux et j’étais l’éternel mécontent.
Heureusement, j’avais de très bons amis qui étaient des membres actifs de
l’Église. Ils m’invitaient régulièrement à l’église et me surveillaient de
près pendant notre adlescence. Mais après avoir obtenu leur diplôme, quand
ils ont tous commencé à partir, soit à l’université soit en mission, j’ai
recommencé à m’éloigner de l’Église. Je n’avais jamais vraiment obtenu de
témoignage réel pour moi-même et, sans amis, rien ne me retenait. Je
n’avais pas d’instructeur au foyer qui m’était désigné, donc personne ne
m’encourageait à rester. « Mon évêque, un homme très inspiré, a vu que je
m’éloignais et m’a convoqué pour un entretien. C’est à ce moment-là qu’il
m’a mis au défi de faire une mission. En fait, je me suis moqué de lui et
je lui ai dit: ‘Pas moi! La mission, ce n’est pas pour moi.’ Dieu merci,
il n’a pas accepté ma réponse et il m’a demandé de rentrer chez moi et d’y
réfléchir pendant quelques semaines. « Eh bien, le Seigneur ne m’a pas donné quelques
semaines. Il a commencé immédiatement à travailler sur moi et au bout de
deux jours à peine, j’ai vécu une expérience spirituelle profonde qui m’a
confirmé que je devais faire une mission. Donc, à mon grand étonnement, je
suis retourné chez l’évêque et j’ai commencé à remplir mon dossier. « Comme vous pouvez l’imaginer, peu de temps après
mon arrivée dans le champ de mission, mon tout nouveau témoignage a été
mis à l’épreuve. Cela ne pouvait pas me mener bien loin et j’ai commencé à
avoir des difficultés. L’un de mes premiers collègues a dit au président
de mission que j’en voulais à tout le monde et que j’avais besoin de
changer de comportement–ce qui était vrai! » Il regarda l’évêque Stephens,
sourit et haussa les épaules, puis poursuivit. « Quand la nouvelle de mon transfert est arrivée,
les avertissements ont suivi. Avant même de faire mes valises, les
missionnaires de mon district m’ont présenté leurs condoléances et m’ont
prévenu de tous les défauts d’Elder Walters, mon prochain collègue. Bien
sûr, ces missionnaires ne l’avaient jamais rencontré. Néanmoins, j’ai
bêtement cru leurs dires. Avant même d’avoir rencontré mon nouveau
collègue, je le détestais déjà. « Quelques heures plus tard, je suis arrivé dans
une belle petite ville sur la côte espagnole. C’est là que j’ai rencontré
mon nouveau collègue, un géant de deux mètres, qui marchait le long du
trottoir vers moi. Avant même qu’il puisse souffler un mot, je me suis
immédiatement senti menacé et mon système de défense s’est mis en place.
De manière injustifiable, j’ai décidé à ce moment-là que toutes les
histoires qui m’avaient été racontées à son sujet étaient vraies. « En une journée, l’antipathie que je sentais pour
lui s’était transformée en aversion pour la façon dont il marchait, la
façon dont il parlait et même la façon dont il mâchait sa nourriture. Je
n’ai rien trouvé qui le rachète et il n’a pas mis longtemps à le
ressentir. N’oubliez pas que ce pauvre missionnaire n’avait rien fait de
mal, mais comme on pouvait s’y attendre, à cause de mon mauvais
comportement, il a commencé à ressentir la même chose à mon égard. »
L’évêque Smith secoua la tête, visiblement déçu de l’histoire qu’il
racontait à propos de lui-même. « Le troisième jour que j’étais avec frère Walters,
les assistants du président de la mission sont venus dans notre
appartement prétextant vouloir travailler avec chacun de nous. Jusqu’à
aujourd’hui je pense que le président de mission les a envoyés pour savoir
si nous étions toujours en vie. « L’assistant avec qui j’ai travaillé ce jour-là
était un jeune homme très épanoui, charismatique et roux. Il avait le don
de faire en sorte qu’on ait l’impression d’être son meilleur ami. J’ai
immédiatement senti que je pouvais lui faire confiance. » L’évêque Smith
commençait à nouveau à sourire. Il poursuivit: « Alors, je l’ai informé de ce qui
se passait et je l’ai supplié de me faire accorder un transfert d’urgence.
Je lui ai dit que personne ne devrait être soumis à ce type de punition et
que je voulais mettre fin à cette équipe, sinon je rentrais chez moi. « À son crédit, l’assistant n’a pas cédé. Il m’a
dit que je n’irais nulle part avant au moins un mois. Il expliqua que
l’appel en mission se faisait par inspiration et que notre Père céleste
attendait de moi que je serve vaillamment. Il a ajouté que je ne pourrais
pas bien servir sans l’Esprit. C’est pourquoi je devrais apprendre sans
tarder à aimer Elder Walters afin que l’Esprit puisse revenir dans notre
équipe. « J’ai expliqué qu’aimer Elder Walters n’était pas
possible, et même si je le voulais, Elder Walters ne m’appréciait pas non
plus. « Ensuite, ce jeune homme, qui n’avait qu’environ
un an de plus que moi, m’a mis au défi de faire quelque chose qui changea
ma façon de vivre ma vie, d’élever mes enfants et même de servir cette
paroisse. » L’évêque Smith regarda L’évêque Stephens et leva les sourcils
comme pour lui demander: Êtes-vous prêt pour ce que je vais vous dire? L’évêque Stephens lui fit un signe de tête, le
pressant de continuer. L’évêque Smith sourit puis regarda par la fenêtre.
Il déclara: « Ce jeune homme merveilleux m’a mis au défi de faire chaque
jour une chose toute simple qui a transformé notre relation de répulsion
réciproque et d’échec en une relation aimante qui allait voir se produire
des miracles et changer des vies. Son défi était simple: « Il m’a dit que si j’accomplissais un acte de
service désintéressé pour mon collègue–chaque jour–d’ici la fin du mois,
ma haine pour lui se transformerait en amour. » L’évêque Smith resta silencieux pendant quelques
secondes, puis poursuivit: « Il a dit que si je cirais ses chaussures, lui
cuisinais un petit-déjeuner, faisais son lit ou donnais tout autre
service, y compris prier pour lui chaque jour, mon cœur commencerait à
changer et je finirais par l’aimer. « Bien sûr, dit sarcastiquement l’évêque, parce que
je savais tout à cette époque, je me suis moqué de lui et je lui ai dit
qu’il était cinglé. Je lui ai dit que je ne pourrais jamais aimer Elder
Walters. Mais finalement, après quelques encouragements de la part du
jeune missionnaire, et après m’être rendu compte que je ne sortirais pas
de cette situation difficile avant le prochain transfert, j’ai accepté à
contrecœur son défi. « J’ai commencé à prier pour Elder Walters ce
jour-là et j’ai continué à faire quelque chose de bien pour lui pendant le
reste du mois. Après quelques jours, c’est devenu amusant. J’ai même
commencé à en faire un jeu, en essayant de dépasser ce que j’avais fait la
veille. Après environ une semaine, Elder Walters a compris ce que je
faisais et c’était presque devenu une compétition de voir qui pourrait
surpasser le dernier acte de service de l’autre. « J’avais du mal à y croire, mais en quelques
jours, Elder Walters et moi, nous étions déjà amis, et je peux dire en
toute honnêteté qu’à la fin du mois, le service avait changé mon cœur
haineux. En fait, j’avais appris à aimer Elder Walters et nous ne voulions
pas être séparés l’un de l’autre. Nous sommes restés en contact jusqu’à
aujourd’hui. » L’évêque Smith regarda l’évêque Stephens, puis
déclara: « Ce jeune assistant plein de sagesse a changé le cours de ma
vie. Son conseil ne m’a pas seulement aidé à trouver le désir de continuer
à faire ma mission et à devenir un meilleur missionnaire, mais il a, sans
le vouloir, amélioré la mauvaise attitude que j’entretenais depuis ma
jeunesse. « La chose la plus importante qu’il ait faite pour
moi–dans cette petite ville espagnole–a été de me révéler la feuille de
route du vrai bonheur dans cette vie. Il m’a montré que le service
désintéressé mène à un amour semblable à celui du Christ. » L’évêque Stephens resta silencieux, absorbant tout
ce que ce grand homme lui disait. Puis l’évêque Smith dit quelque chose qui piqua le
cœur de son nouvel ami. Il dit: « Frère évêque, c’est peut-être déjà
évident pour vous, mais je veux que vous sachiez que, chose bien plus
importante que tous les avantages pratiques offerts aux familles par le
biais de l’enseignement au foyer, les véritables bénédictions spirituelles
du service rendu sont données à ceux qui effectuent vaillamment le
service. « Le Seigneur nous a dit que si nous l’aimons, nous
devrions garder ses commandements. Et quels sont ces commandements? »
demanda-t-il, parlant à la cantonnade, puis il poursuivit rapidement. « Le
premier grand commandement consiste à aimer Dieu et le second à aimer
notre prochain. Je suis convaincu que la clé pour garder ces deux
commandements est de servir ceux qui nous entourent. Plus vous servez
quelqu’un, plus votre amour grandira pour cette personne. C’est aussi
simple que ça. » L’évêque Stephens acquiesça, et l’évêque Smith
continua à partager sa sagesse. Il déclara: « Comme vous le savez, le
service rendu à notre épouse est l’une des choses les plus importantes que
nous puissions faire pour transformer l’amour romantique–le sentiment qui
nous a attirés l’un à l’autre–en un amour semblable à celui du Christ qui
perdurera jusqu’à travers les éternités. « Cependant, il n’y a aucune promesse ou garantie
que les personnes que nous servons nous aimeront en retour, et nous ne
pouvons effectuer aucun service avec l’attente que ça se passe. Mais peu
importe ce qu’ils pensent de nous, notre Père nous a promis que si nous
servons ses enfants, notre amour pour eux continuera à grandir. « Par exemple, une mère ne peut s’empêcher d’aimer
son enfant, même s’il est irrespectueux et désobéissant, simplement à
cause de tous les services qu’elle a rendus à cet enfant chaque jour de sa
vie. « Et sur un plan beaucoup plus éternel, le Sauveur
nous aime tous à la suite du service sacrificiel infini qu’il a rendu pour
nous, grâce à son expiation, malgré notre désobéissance ou nos sentiments
à son égard. Peu importe à quel point nous nous égarons, le Bon Berger
aimera toujours son troupeau. « Ainsi, lorsque nous servons les autres, c’est
notre cœur qui change. Et comme nous l’avons appris, lorsque nous servons
ses enfants, nous Le servons également. Par conséquent, notre amour pour
Lui grandira inévitablement aussi. C’est ainsi que nous gardons les
deux grands commandements. « C’est l’amour qui rend nos efforts de service
pastoral si efficaces dans cette paroisse. Si nos intentions étaient
fausses, les gens le sentiraient, et alors tout cet effort échouerait.
Notre programme de service pastoral nous a permis de réaliser des miracles
dans notre paroisse, car nos membres aiment sincèrement les familles qui
leur sont confiées. « Ceux qui font le service pastoral aiment leurs
familles parce qu’ils les servent, même si le seul service qu’ils rendent
est une prière quotidienne. Rappelez-vous que la prière est aussi un
service. Et la clé du service pastoral sincère et efficace consiste à
prier quotidiennement pour chacune des familles que nous visitons. « Si tous ceux qui font le service pastoral à
travers le monde entier priaient chaque jour pour les familles qu’ils
visitent, et si après ils suivaient l’inspiration qui en découle
naturellement, ça changerait leur cœur. Nos branches, paroisses et pieux
commenceraient vraiment à devenir comme Sion. » Tandis que l’évêque Stephens restait assis, sentant
l’Esprit témoigner de toute la vérité qu’il avait reçue–et essayant de
tout comprendre–l’évêque sage se pencha de nouveau et demanda: « Frère
évêque, le premier jour où nous nous sommes rencontrés, je vous ai dit que
j’avais enfin compris le but du service pastoral–la véritable raison des
responsabilités que nous recevons. Vous vous souvenez de ce que je vous ai
dit ce jour-là? » L’évêque Stephens avait reçu tellement de nouvelles
informations ces derniers jours qu’il dut admettre qu’il ne s’en souvenait
pas. L’évêque Smith ouvrit ses Écritures et prit Moroni
7 dans le Livre de Mormon. Il lut: C’est pourquoi, mes frères
bien-aimés, si vous n’avez pas la charité, vous n’êtes rien, car la
charité ne périt jamais. C’est pourquoi, attachez-vous à la charité, qui
est ce qu’il y a de plus grand, car tout succombera; Mais la charité est l’amour pur du
Christ, et elle subsiste à jamais; et tout ira bien pour quiconque sera
trouvé la possédant au dernier jour. C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, priez le Père
de toute l’énergie de votre cœur, afin d’être remplis de cet amour qu’il a
accordé à tous ceux qui sont de vrais disciples de son Fils, Jésus-Christ;
afin de devenir les fils de Dieu; afin que lorsqu’il apparaîtra, nous
soyons semblables à lui, car nous le verrons tel qu’il est; afin que
nous ayons cette espérance; afin que nous soyons purifiés comme il est
pur. Amen.[29] “Pensez-y! Le mot qui décrit le mieux Jésus-Christ,
c’est l’amour. Et comme dit l’Écriture, si nous voulons devenir
‘comme lui’, nous devons cultiver un amour semblable à celui du Christ–la
charité. « Malheureusement, tant de membres de l’Église
passent toute leur vie à s’inquiéter de ne pas être à la hauteur des
attentes de notre Père céleste. Ils ne voient pas un chemin réaliste pour
eux qui consiste à faire tout ce qu’ils ont besoin de faire pour
entrer en sa présence. Mais ce que ces gens ne comprennent pas, c’est que
nous sommes jugés en fonction de ce que nous sommes devenus. Le
sacrifice expiatoire du Seigneur nous permet de dépasser nos erreurs
passées si nous nous repentons. » Puis, avec une passion et une sincérité
incroyables, l’évêque Smith demanda: « Frère évêque, serait-il possible
que la vraie raison pour laquelle le Bon Berger a confié à chaque membre
adulte de l’Église le devoir de faire le service pastoral soit de fournir
à chacun de nous une mission simple et efficace, un moyen éprouvé de
devenir ‘comme lui?’ » L’évêque Smith posa une autre question rhétorique:
« Serait-il également possible que devenir comme le Christ soit aussi
simple que: Repentez-vous–Servez comme Lui–Aimez comme Lui–Devenez comme
Lui? La réponse est OUI, c’est aussi simple que cela! L’Évangile est aussi
simple que cela! « Le changement qui se produit chez les
instructeurs au foyer véritablement vaillants vient de Dieu. Lorsqu’ils
servent leur prochain comme le Sauveur l’aurait fait, ils commencent à
aimer leur prochain comme le Sauveur l’aurait aimé. Quand ils commenceront
enfin à aimer comme lui, ils commenceront à devenir ‘comme lui’. » Et puis, sans prévenir, l’évêque expérimenté
commença à réciter de mémoire la citation suivante: Mes frères, l’enseignement au foyer n’est pas
simplement un programme de plus. C’est la manière pour la prêtrise de
veiller sur les saints et d’accomplir la mission de l’Église.
L’enseignement au foyer n’est pas qu’une tâche. C’est un appel sacré ...
un programme qui touche les cœurs, qui change les vies et qui sauve les
âmes; un programme qui a le sceau d’approbation de notre Père céleste; un
programme si vital que, s’il est suivi fidèlement, il aidera à renouveler
spirituellement l’Église et à exalter ses membres et ses familles.[30] Puis l’évêque Smith sourit et dit avec
détermination: « Frère évêque, vous ne saurez jamais à quel point je suis
reconnaissant d’avoir été exilé dans ce petit pueblo avec Elder Walters,
car c’est là que j’ai appris la leçon la plus importante de l’Évangile:
l’amour du Christ nous vient par le service désintéressé que nous rendons
aux autres. »
QUELQUES IDÉES SUPPLÉMENTAIRES DE L’ÉVÊQUE:
1. Les instructeurs au foyer dans les paroisses qui
couvrent une zone géographique plus étendue ont le même mandat de veiller
et de renforcer les familles qui leur sont confiées. En fait, le service
pastoral est encore plus important dans les unités étendues. 2. Parfois, les évêques et les présidents de collège
devront peut-être concentrer davantage d’efforts sur les membres moins
actifs et les nouveaux membres, mais « seulement de manière temporaire ». 3. Les instructeurs au foyer devront peut-être faire
preuve de créativité dans la manière dont ils approchent les familles qui
leurs sont confiées pour définir les besoins et y répondre. 4. “Faites vraiment de votre mieux et ensuite faites un
peu plus et un peu mieux.” –Gordon B. Hinckley 5. Nous sommes responsables devant Dieu de notre
intendance. Il sait si nous faisons de notre mieux et nous dira ce que
nous pouvons faire de plus–si nous l’écoutons. 6. L’amour chrétien découle du service rendu au
troupeau du Bon Berger. 7. La prière est aussi un service. 8. La clé d’un ministère au foyer sincère et efficace
consiste à prier chaque jour pour connaître les besoins des familles que
nous visitons, puis à suivre l’inspiration que nous recevons. 9. Serait-il possible que le programme de service
pastoral ait pour objectif réel d’aider les vaillants instructeurs au
foyer à devenir comme le Sauveur? Chapitre
11
Le Défi
« La famille est l’unité de base dans l’organisation
de l’église. L’instructeur au foyer est la première ligne de défense qui
veille et renforce cette unité de base. Dans l’ordre de priorité, nous
devons tout d’abord affermir nos familles et veiller sur elles, puis être
de bons instructeurs consciencieux et cohérents. »[31] Le mentor regarda l’évêque Stephens et déclara:
« Eh bien, après tout ce que vous avez vu et entendu, conviendrez-vous
qu’il n’y a pas de secret à ce que nous faisons dans cette paroisse? Nous
exécutons simplement les programmes d’enseignement au foyer et de visites
d’enseignement et nous guidons le troupeau comme le voudrait le
Seigneur. » Le nouvel évêque concéda qu’il n’y avait aucun
secret révélé dans ces discussions avec les dirigeants de la paroisse de
l’évêque Smith. L’évêque Stephens avait lu à plusieurs reprises la section
20 des Doctrine et Alliances et il connaissait bien la description du
ministère au foyer, mais il n’avait jamais vu une paroisse l’amener au
niveau prescrit dans les Écritures. Pourquoi? Il n’avait que deux
réponses: la tradition et l’habitude. L’évêque Stephens déclara à contrecœur: « En fait,
je suis un peu gêné parce que ça m’a pris autant de temps de voir en quoi
consistent réellement ces deux programmes–à quel point ils sont inspirés
et importants pour les familles que je visite et pour ma propre
progression spirituelle vers la perfection. C’est un peu comme si je
venais de me rendre compte que la Joconde avait était emballée dans une
boîte en carton dans mon grenier. Elle était là tout le temps, mais je
n’en reconnaissais pas la valeur. » L’évêque Smith le consola: « Tout va bien!
Maintenant que vous savez, changez! Appliquez ces principes dans votre
propre intendance et remettez le Défi à chaque membre de votre
paroisse. Invitez-les à prier chaque jour pour le bien-être de leur foyer,
à rendre visite aux familles dont ils ont la charge et à suivre les
directives que leur donne notre Père céleste lorsqu’ils reçoivent
l’inspiration. « Vous savez, il arrive que des personnes viennent
me voir et disent: ‘Je n’ai jamais entendu le Saint-Esprit me parler ou me
guider’, et je leur dis: ‘Bien sûr que si!’ « Je leur confie une tâche simple. Je les mets
simplement au défi, en particulier les jeunes, de se mettre à genoux pour
prier, mais de le faire avec un morceau de papier et un crayon à la main,
et de demander à notre Père céleste: ‘Qu’est-ce que je peux faire de mieux
demain?’ –puis d’écrire la réponse. « Je donne à chacun ma garantie personnelle que le
Saint-Esprit lui mettra au moins une idée dans la tête, parfois même trois
ou quatre idées. Il pourra ainsi faire encore mieux le service pastoral le
lendemain. Une fois qu’il a fait cela, il doit demander chaque jour ce
qu’il peut faire mieux en tant que instructeur au foyer et suivre
également l’inspiration. « En prenant l’habitude d’écouter les chuchotements
de l’Esprit, il en recevra encore plus, sauf, bien entendu, s’il ne met
pas cette inspiration en pratique. » L’évêque Smith sourit de nouveau et déclara: « J’ai
un bon ami qui dit toujours: ‘Si le Saint-Esprit vous dit de faire quelque
chose que vous ne voulez vraiment pas faire, ne vous inquiétez pas! Il
suffit de l’ignorer assez longtemps et ce sentiment disparaîtra.’ »[32] Après un petit rire, l’évêque poursuivit: « Bien
sûr, c’est une blague, mais c’est aussi tout à fait vrai. Nous devons agir
suivant l’inspiration, sinon notre Père céleste trouvera quelqu’un d’autre
pour accomplir sa volonté. Mais alors, les autres personnes recevront, à
notre place, les bénédictions liées à leur obéissance. » L’évêque Stephens avait été abondamment nourri. Il
se sentait béni d’avoir été édifié par un serviteur du Seigneur aussi
aimant et aussi dévoué. Il ressentait pour l’évêque Smith les mêmes
sentiments d’appréciation que ceux qu’il avait eu jadis pour son collègue
de mission. Cependant, les deux évêques avait au même moment
l’impression que leur conversation touchait à sa fin et qu’il était temps
de revenir à l’œuvre du Seigneur. L’évêque Smith se leva de son fauteuil,
tendit la main par-dessus le bureau et dit: « Frère évêque, ça a été un
plaisir. Vous allez être un grand dirigeant. Je peux dire que vous aimez
déjà suffisamment votre paroisse pour lui demander de faire des choses
difficiles. » Alors que les deux évêques sortaient du bureau et
marchaient dans le couloir, l’évêque Smith ne put s’empêcher de donner un
dernier conseil. Il dit: « Frère évêque, si nous voulons, comme bergers du
troupeau, magnifier nos appels, nous devons demander aux membres de notre
paroisse de placer de temps en temps la barre plus haut et de faire
davantage. Ce n’est pas pour emporter le prix « Monsieur Popularité
», mais c’est notre responsabilité. « Le président de mission de ma fille a toujours
dit à ses missionnaires: ‘Soyez audacieux, soyez clairs et taisez-vous.’[33] « J’ai toujours aimé la partie ‘taisez-vous’.
Parfois, après avoir invité nos membres à faire quelque chose en dehors de
leur zone de confort, nous estimons que nous devons justifier ou nous
excuser de ce que nous leur demandons de faire. N’hésitez jamais à inviter
une personne à faire ce que le Seigneur veut qu’elle fasse. C’est notre
travail. « Et après avoir dit aux membres de notre paroisse
ce que le Saint-Esprit veut que nous leur révélions, nous devons ‘rester
silencieux’ et laisser le Saint-Esprit confirmer dans leur cœur que c’est
une vérité de l’Évangile. À ce stade, ils doivent choisir eux-mêmes s’ils
vont suivre le Bon Berger ou s’éloigner de son troupeau et se perdre. « Maintenant, retournez dans votre paroisse et
soyez audacieux, soyez clair et taisez-vous. Vous verrez les cœurs
changer et des miracles se produire. Je vous le promets. » Et il le fit.
Note de l’Auteur aux Frères de l’Église
Il y a plus de vingt ans, j’ai été appelé à
présider un collège d’anciens. Avant de recevoir mon appel, notre
soixante-dix d’interrégion avait promis à la présidence de pieu que s’ils
pouvaient convaincre les présidences de collège de s’engager à tenir les
entretiens mensuels de l’enseignement au foyer, le niveau de réussite du
programme dans le pieu doublerait. Notre niveau de visites mensuelles des
instructeurs au foyer était en moyenne de 40% à l’époque. Avec le nouvel
appel et le nouveau mandat, ma présidence a commencé à tenir ses
entretiens mensuels. Au début, il y eu un peu de résistance de la part
du collège, mais lors du premier entretien avec chaque collègue, nous
avons expliqué l’objectif, le but et la doctrine derrière ce que nous
faisions. Nous avons exprimé notre amour pour chacun des anciens et les
familles qu’ils enseignaient et leur avons dit que nous avions confiance
en leur capacité à relever le défi. Et relever, ils l’ont fait! Comme
promis par l’autorité générale inspirée, en deux mois, notre pourcentage
de visites d’enseignement au foyer était passé de 40% à 85% et nous ne
sommes jamais retombés. Il était clair que les entretiens d’enseignement
au foyer ont fait la différence. Dans ma paroisse suivante, nous avons apporté des
améliorations au programme et nous avons connu tous les résultats
mentionnés dans ce livre. Bien que l’histoire de ce livre soit fictive, la
quasi-totalité des exemples se sont réellement produits. J’ai vu les défis et les bénédictions du service
pastoral comme le veut le Sauveur. Il y a certes des problèmes de
progression au début, mais si les instructeurs au foyer cultivent les
habitudes suivantes, les visites auront plus de sens et la relation
enseignant/famille s’épanouira et mûrira au point que presque toutes les
préoccupations seront réglées par le service pastoral:
·
Demandez à chaque famille les raisons pour
lesquelles vous devriez prier en tant qu’équipe et dans vos prières
personnelles.
·
Priez chaque jour pour répondre à ces
préoccupations ou besoins et demandez également des éclaircissements sur
la manière de mieux servir la famille.
·
Faites ce que vous pouvez pour répondre aux
besoins de la famille, puis utilisez les ressources de votre collège, si
nécessaire, pour compenser tout manque de votre propre capacité à
satisfaire ces besoins.
·
Présentez chaque mois un rapport détaillé
sur le bien-être de chaque famille, plutôt que de simplement dire ‘je l’ai
fait’. Rappelez-vous que ce n’est pas un programme
optionnel. C’est un commandement que nous avons pris l’engagement de
respecter. Nous ne devons jamais nous contenter de nos efforts pour
magnifier notre prêtrise en tant qu’instructeurs au foyer. La moyenne ne
suffit pas! Le Sauveur désire de vaillants bergers à la manière d’Ammon. Le capitaine Moroni est un autre excellent exemple
tiré du Livre de Mormon de ce que les détenteurs de la prêtrise doivent
être. Nous lisons: Et Moroni était un homme fort et puissant ; c’était
un homme qui avait une compréhension parfaite, …
un homme qui travaillait énormément au bien-être et à la sécurité de son
peuple. Oui, en vérité, en vérité je vous le dis, si tous
les hommes avaient été, et étaient, et devaient être un jour semblables à
Moroni, voici, les puissances mêmes de l’enfer auraient été ébranlées à
jamais ; oui, le diable n’aurait jamais eu de pouvoir sur le cœur des
enfants des hommes. – Alma
48:11-13; 17 Vous avez chacun juré de ‘travailler très fort pour
le bien-être et la sécurité de votre peuple’. Vous avez la capacité, si
vous la cultivez, d’être ‘comme Moroni’ dans votre intendance et, si vous
le faites, ‘les puissances de l’enfer seront ébranlées et le diable perdra
son pouvoir sur le cœur des enfants’ que vous servez. Et si nous magnifions le serment et l’alliance de
la prêtrise, nous serons récompensés du plus grand des dons, même d’un
héritage de ‘tout ce que mon Père a’[34]. Je témoigne que le service pastoral est la méthode
du Bon Berger de prendre soin de son troupeau et de protéger les familles
de l’emprise de Satan. Cela bénira la vie de ceux qui enseignent et de
ceux qui sont enseignés, car l’amour et la confiance entre le berger et la
brebis sont des conséquences naturelles. Je témoigne également que les membres fidèles de
l’Église du Bon Berger connaîtront mieux le Sauveur s’ils exercent leur
ministère de la même manière qu’il exerçait le sien, qu’ils servent comme
Il servait et qu’ils accordent de la sollicitude comme Il l’accordait.
L’appel d’instructeurs au foyer est en réalité un don du Seigneur pour
l’amélioration de soi. Si nous ne faisons que mettre en œuvre ce qui est
enseigné dans les Écritures et par les prophètes modernes, ce programme
aidera chacun de nous à obtenir la promesse d’être rempli de charité et de
devenir comme Lui. Que le Seigneur vous bénisse et vous guide dans vos
efforts pour guider la partie de son troupeau qui vous a été confiée. Je
vous souhaite beaucoup de succès dans le service pastoral! Discours
sur l’enseignement au foyer et
|
Il a été président des Jeunes Gens, président de
collège d’anciens, chef de groupe de grands prêtres, évêque et instructeur
au foyer, ce qui lui donne une perspective unique sur l’effet que les
vaillants instructeurs au foyer peuvent avoir sur le troupeau du Bon
Berger.
Il a fait une mission pour l’Église de Jésus Christ
des Saints des Derniers Jours en Espagne, à Barcelone, puis a obtenu un
diplôme en gestion des affaires à l’université Brigham Young. Il est
propriétaire de Timpanogos Media, LLC.
[1]
Cité par
Marion G. Romney dans Conference Report, 8 avril 1966, p. 7
[2]
Dans Conference
Report, octobre 2016, Représentants auprès de l’Église, Elder
Jeffrey R. Holland
[3]
Dans Conference Report, avril 1914, p. 7, le président
Joseph F. Smith
[4]
Dans Conference Report, avril 1997, Évêque, à l’aide!,
Dallin H. Oaks
[5]
Dans Conference Report, avril 1915, p. 140, le président
Joseph F. Smith
[6]
Doctrine & Alliances 20:53
[7]
Dans
Conference Report, avril. 1987,
Aux instructeurs au foyer de l’Église,
le president
Ezra Taft Benson
[8]
Cité par James A. Cullimore, dans Conference Report,
octobre 1972
Les instructeurs au foyer - Les surveillants de
l’Église
[9]
Citation de Randall Gormley
[10]
Jean 21:16
[11]
Dans Conference Report, octobre 1972, Les Saints Demeurent
en Sécurité, Boyd K. Packer
[12]
Doctrine et Alliances 20:53-59
[13]
Le Livre de Mormon – Un autre Témoinage de Jésus-Christ –
Alma 31:5
[14]
Dans Conference Report, avril. 1987, Aux instructeurs au
foyer de l’Église, le président Ezra Taft Benson
[15]
Jean
10:11-15
[16]
Le Livre de Mormon – Un autre Témoignage de Jésus-Christ –
Alma 17:25-39
[17]
Le Livre de Mormon – Un autre Témoignage de Jésus-Christ –
Alma 5:59
[18]
Dans Conference Report, Oct. 2007, Pais mes brebis, Silvia
H. Allred
[19]
Dans Conference Report, avril 1997, Convertis et Jeunes
Hommes, le président Gordon B. Hinckley
[20]
Cantiques de l’Église de Jésus-Christ des Saints des
Derniers Jours, 1993
cantique 178, Aide-moi lorsque j’enseigne
[21]
Le Livre de Mormon – Un autre Témoignage de Jésus-Christ –
Mosiah 18:8-10
[22]
Doctrine et Alliances 20:59
[23]
Jean 21:15-17
[24]
Le Livre de Mormon – Un autre Témoignage de Jésus-Christ –
Alma 57:19-27
[25]
Dans Conference Report, avril 1987, Aux instructeurs au
foyer de l’Église
le président Ezra Taft Benson
[26]
Manuel 2: Administration de l’Église
Salt Lake City,
L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, 2010.
Section 7.4.3
[27]
Dans Conference Report, avril 1999, Cherchez les agneaux,
paissez les agneaux
Gordon B. Hinckley
[28]
Dans Conference Report, avril 1995, Nous avons une œuvre à
accomplir, Gordon B. Hinckley
[29]
Le Livre de Mormon – Un autre Témoignage de Jésus-Christ –
Moroni 7:46-48
[30]
Dans Conference Report, avril. 1987, Aux instructeurs au
foyer de l’Église, le président Ezra Taft Benson
[31]
Dans Conference Report, Octobre 1978, Enseignement au
Foyer–Un Appel Sacré, L. Tom Perry
[32]
Citation de Steven E. Garner
[33]
Citation du président Ronald L. Craven–La Mission North
Carolina, Charlotte (2012-15)
(citation originale d’Elder W.
Craig Zwick)
[34]
Doctrine et Alliances 84:38