CHAPITRE 24 : UNE RELIGION PRATIQUE

ARTICLE 13. Nous croyons que nous devons être honnêtes, fidèles, chastes, bienveillants et vertueux, et que nous devons faire du bien à tous les hommes, en effet, nous pouvons dire que nous suivons l'exhortation de Paul: Nous croyons tout, nous espérons tout, nous avons enduré beaucoup de choses et nous espérons être capables d'endurer toutes choses. Nous aspirons à tout ce qui est vertueux, aimable, de bonne réputation ou digne de louanges.

La religion de la vie journalière. - Dans cet article de leur foi, les Saints des Derniers Jours déclarent accepter une religion pratique; une religion qui consistera non seulement en professions en matière spirituelle, et en croyances concernant les conditions de l'au-delà, la doctrine du péché originel, et la réalité d'un ciel et d'un enfer futurs, mais aussi, et plus particulièrement, en devoirs actuels et quotidiens, dont le respect de soi-même, l'amour du prochain et la dévotion à Dieu sont les principes directeurs. La religion sans moralité, les professions de piété sans charité, les affiliations religieuses sans responsabilité adéquate quant à la conduite individuelle dans la vie quotidienne ne sont qu'airain qui résonne et que cymbales qui retentissent - un bruit sans musique, des paroles sans esprit de prière. « La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde. » [1] Les intentions honnêtes, l'intégrité de l'âme, la pureté individuelle, la liberté de conscience, le désir de faire du bien à tous les hommes, même à nos ennemis, la bienveillance pure - ce sont là quelques-uns des fruits, par lesquels on peut reconnaître la religion du Christ, et qui excèdent, en importance et en valeur, la promulgation de dogmes et l'énonciation de théories. Cependant une connaissance des choses au-dessus du temporel, des doctrines relatives aux questions spirituelles, fondée sur la révélation et non pas sur le sable des frêles hypothèses de l'homme, est également caractéristique de la véritable Eglise.

L'universalité de notre foi doit séduire toute personne qui examine sérieusement les principes enseignés par l'Eglise, et plus encore l'observateur objectif des résultats qui se manifestent dans la vie typique des Saints des Derniers Jours. Dans le sein de l'Eglise il y a place pour toute vérité, pour tout ce qui est digne de louange, vertueux, aimable et de bonne réputation. La libéralité dont l'Eglise fait preuve envers les autres confessions religieuses, la conviction avec laquelle elle enseigne que Dieu ne fait pas acception de personnes, mais qu'il jugera tous les hommes selon leurs actions, l'amplitude et la profondeur de ses préceptes concernant l'immortalité, et les degrés de gloire éternelle qui attendent tous ceux dont le cœur est honnête parmi toutes nations, toutes familles, toutes églises, parmi les civilisés et les païens, les éduqués et les ignorants, tout cela a déjà été exposé. Nous avons vu, en outre, que les croyances de ce peuple le conduisent plus loin, même au-delà des limites des connaissances révélées jusqu'ici, et lui enseignent à attendre, avec une confiance inébranlable, de nouvelles révélations, des vérités à ajouter, des gloires plus grandes que celles qui sont déjà révélées, des éternités de puissance, de domination et de progrès, au-delà de ce que l'esprit de l'homme peut concevoir et son âme contenir. Nous croyons en un Dieu qui est lui-même un Dieu de progrès, dont la majesté est l'intelligence dont la perfection consiste en avancement éternel. [2], un Etre qui a atteint son état exalté en suivant une voie qu'il est permis à ses enfants de suivre maintenant, et dont la gloire est leur héritage. En dépit de l'opposition des sectes, en face des accusations directes de blasphème, l'Eglise proclame cette vérité éternelle: « Ce que l'homme est, Dieu le fut autrefois; ce que Dieu est, l'homme peut le devenir ». Devant un tel avenir, l'homme ne peut qu'ouvrir son cœur au flot de la révélation passée, présente et future. Et, en vérité, nous devrions pouvoir dire de chaque enfant éclairé de Dieu, qu'il « croit tout, supporte tout, espère tout, endure tout ». [3] La profession de foi incorporée dans cet article suggère de nombreux points relatifs à l'organisation, aux préceptes et aux pratiques de l'Eglise. Parmi ceux-ci les suivants peuvent retenir l'attention.

La bienveillance. - La bienveillance repose sur l'amour de nos semblables; elle embrasse, bien qu'elle la dépasse de loin, la charité, dans le sens ordinaire dans lequel ce dernier mot est employé. Le Christ la plaça immédiatement après l’amour pour Dieu. Un jour, certains Pharisiens vinrent trouver le Christ, pour le tenter dans des questions de doctrine dans l'espoir de le prendre au piège et faire ainsi de lui un transgresseur de la loi. Leur porte parole était un docteur de la loi. Notez bien sa question et la réponse du Maître: « Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? [4] Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes ». Les deux commandements mentionnés ici comme premier et second sont si étroitement liés qu'ils n'en forment virtuellement qu'un, et c'est « tu aimeras ». Celui qui obéit à l'un de ces commandements obéit aux deux, car, sans aimer nos semblables, il nous est impossible d'être agréables à Dieu. C'est pourquoi Jean, l'Apôtre de l'Amour, écrivit -. « Bien-aimés ' aimons-nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour... Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? Et nous avons de lui ce commandement: que celui qui aime Dieu aime aussi son frère ». [5]

Mais la plus grande et la plus sublime peut-être des déclarations apostoliques concernant l'amour qui sauve, se trouve dans l'épître de Paul aux saints de Corinthe. [6] Dans notre version française courante de la Bible, la vertu que l'apôtre déclare être supérieure à tous les dons miraculeux, et qui continuera après que tout aura passé, est appelée charité; mais le mot originel signifiait amour; et Paul avait à l'esprit quelque chose de plus que le simple fait de donner des aumônes, puisqu'il dit: « Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres ... si je n'ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien ». Un homme peut parler la langue des anges, posséder le don de prophétie, qui est le plus grand de tous les dons ordinaires, avoir toute la connaissance et comprendre tous les mystères, avoir assez de foi pour déplacer les montagnes donner tout ce qu'il a, y compris sa vie - sans l'amour il n'est rien. La charité, ou aumône, bien qu'associée au plus sincère des motifs et dénuée de tout désir de louange ou d'espoir de retour, n'est qu'une faible manifestation de l'amour qui doit nous rendre notre prochain aussi cher que notre personne même, de cet amour qui est patient, qui n'envie pas les autres, qui ne se vante pas, qui ne connaît pas l'orgueil, qui domine l'égoïsme, qui se réjouit dans la vérité. Lorsque « ce qui est parfait » sera venu, les dons, accordés jusqu'alors partiellement, seront supplantés. « La perfection absorbera alors l'imperfection; il n'y aura plus de pouvoir de guérison, car il n'y aura plus de maladie; les langues et les interprétations cesseront alors car une seule langue pure sera parlée, il n'y aura plus besoin du pouvoir de chasser les démons et de neutraliser les poisons mortels, car, dans le ciel, les circonstances le rendront inutile. Mais la charité, qui est l'amour pur de Dieu, ne cesse jamais; elle siégera sur un trône, au milieu de la multitude glorifiée, revêtue de toute la gloire et de toute la splendeur de son ciel natal. » [7] Si l'homme veut obtenir la vie éternelle, il ne peut pas se permettre de négliger son devoir d'aimer ses semblables, car « l'amour est l'accomplissement de la loi ». [8]

Oeuvres bienfaisantes de l'Eglise. - L'Eglise actuelle peut faire montré d'une oeuvre de bienfaisance prodigieuse, déjà accomplie et toujours en cours. On peut voir l'un des monuments les plus glorieux de son oeuvre dans l’œuvre missionnaire qui a toujours été un trait caractéristique de ses activités. Poussée par nul autre motif qu'un amour pur envers l'humanité et le désir d'accomplir les commandements de Dieu concernant l'humanité, l'Eglise envoie, chaque année, des centaines de missionnaires proclamer l'évangile de vie éternelle au monde, et ce, sans salaire. Des multitudes de ces serviteurs dévoués ont subi des mauvais traitements et des outrages de ceux à qui ils essayaient de faire du bien, et pas mal d'entre eux ont donné leur vie, apposant ainsi le sceau du martyre à leur témoignage et leur oeuvre.

La charité qui se manifeste par les dons matériels n'est pas négligée dans l'Eglise; en vérité, il est enseigné que cette forme de bienfaisance est le devoir sacré de chaque Saint des Derniers Jours. Bien que chacun soit exhorté à donner individuellement de ce qu'il possède aux nécessiteux, un système de bienfaisance bien efficace et ordonné, a été établi dans l'Eglise. Quelques caractéristiques de ce système sont dignes de notre considération spéciale.

Les offrandes volontaires. - Une des caractéristiques de l'Eglise et du peuple de Dieu a toujours été de prendre soin des pauvres, s'il en existe parmi eux. Pour servir ce but, et aussi pour favoriser un esprit de libéralité, de bonté et de bienfaisance, des dons et offrandes volontaires ont été requis de ceux qui professent vivre selon la loi de Dieu. Aujourd'hui, dans l'Eglise, un plan systématique de distribution aux pauvres est en opération. C'est ainsi que, dans presque chaque branche ou paroisse, fonctionne une organisation de femmes appelée la Société de Secours. Son but, du moins partiel, est de recueillir parmi la Société, et les membres de l'Eglise en général, des contributions en argent et en nature, en particulier les nécessités de la vie, et de les distribuer aux membres dignes nécessiteux sous la direction des officiers locaux de la Prêtrise. Mais la Société de Secours visite aussi, de façon systématique, les maisons des affligés, prenant soin des malades, apportant la consolation aux éprouvés, et essayant, de toutes les façons possibles, de soulager la détresse. Les bonnes oeuvres de cette organisation ont gagné l'admiration de nombreuses personnes qui professent n'avoir aucun rapport avec l'Eglise. Ses méthodes ont été imitées par d'autres associations de bienfaisance, et la société occupe un rang national aux Etats-Unis.

Les offrandes de jeûne représentent un système encore plus général de donation. L'Eglise enseigne que la prière continuelle et le jeûne périodique sont des moyens de parvenir à cette humilité qui attire la faveur divine; et un jour de jeûne mensuel a été désigné pour être observé dans tout, l'Eglise; il a lieu le premier dimanche de chaque mois. Il est requis des Saints qu'ils manifestent la sincérité de leur jeûne en faisant ce jour-là une offrande à l'intention des Pauvres; et, de commun accord, cette offrande doit être au moins égale au prix des repas omis au cours du jeûne de la famille. Ces offrandes peuvent être faites en argent, en nourriture ou en autres marchandises utilisables; elles sont reçues par l'épiscopat et distribuées par la même autorité aux pauvres de la paroisse ou de la branche qui en sont dignes. Des jeûnes spéciaux sont décrétés par les autorités présidentes, quand l'occasion le demande, comme aux époques de maladie répandue, en temps de guerre ou en d'autres situations critiques qui justifient ces époques de supplication. De cette façon, et de beaucoup d'autres encore, les Saints des Derniers Jours donnent de leur subsistance aux nécessiteux; car ils se rendent compte que les nécessiteux parmi eux peuvent être « les pauvres du Seigneur »; et que, indépendamment de la dignité de la personne qui reçoit, le besoin et la détresse doivent être soulagés. Le peuple croit que l'harmonie de ses prières sera changée en discorde si les cris des pauvres accompagnent ses supplications au trône de Grâce.

La dîme. - L'Eglise actuelle suit la doctrine du payement de la dîme, semblable, en toutes ses dispositions générales, à celle qui fut enseignée et pratiquée autrefois. Avant de considérer la pratique autorisée actuelle en la matière, il peut être instructif d'étudier l'ancienne pratique du paiement de la dîme. Au sens étroit, la dîme est un dixième, et cette proportion des biens individuels semble avoir été considérée autrefois comme revenant au Seigneur. [9] L'institution de la dîme précède même la dispensation mosaïque, car nous trouvons que les patriarches Abraham et Jacob payèrent la dîme. Abraham, revenant d'une bataille victorieuse, rencontra Melchisédek, roi de Salem, et « sacrificateur du Dieu Très-Haut », et reconnaissant son autorité sacerdotale, « lui donna la dîme de tout », [10] Jacob, de son plein gré, fit le vœu de donner au Seigneur un dixième de tout ce qu'il posséderait. [11]

Les statuts mosaïques étaient explicites en requérant la dîme: « Toute dîme de la terre, soit des récoltes de la terre, soit du fruit des arbres, appartient à l'Eternel; c'est une chose consacrée à l'Eternel... Toute dîme de gros et de menu bétail, de tout ce qui passe sous la houlette, sera une dîme consacrée à l'Eternel ». [12] La dîme devait être payée comme elle se présentait, sans chercher ce qui était bon ou ce qui était mauvais. Cependant, dans certaines conditions, un homme pouvait racheter la dîme en payant sa valeur d'une autre façon, mais dans ce cas, il devait ajouter un cinquième de la dîme. Le dixième de tous les biens en Israël devait être payé aux Lévites, comme héritage accordé en signe de reconnaissance pour leurs services; et les Lévites, à leur tour, devaient payer la dîme de ce qu'ils recevaient, et cette dîme de la dîme revenait aux prêtres. [13] Une seconde dîme était réclamée d'Israël, qui servait pour les fêtes fixes; et une troisième dîme, payable tous les trois ans, était consacrée à la nourriture et au logement des nécessiteux, des veuves, des orphelins et des Lévites. [14]

Il est évident que, bien qu'aucun châtiment spécial ne soit rapporté pour la négligence de la loi de la dîme, l'observation correcte de cette loi était considérée comme un devoir sacré. Au cours de la réforme opérée par Ezéchias, le peuple manifesta sa repentance en payant immédiatement la dîme; [15] et il donna si libéralement qu'un surplus considérable fut accumulé, ce que voyant, Ezéchias demanda quelle était la source d'une telle abondance. Alors le souverain sacrificateur Azaria, de la maison de Tsadok, lui répondit: « Depuis qu'on a commencé d'apporter les offrandes dans la maison de l'Eternel, nous avons mangé, nous nous sommes rassasiés, et nous en avons beaucoup laissé, car l'Eternel a béni son peuple; et voici la grande quantité qu'il y a de reste ». Néhémie veilla à régler la façon de payer la dîme, [16] et Amos [17] et Malachie, [18] réprimandèrent tous deux le peuple parce que celui-ci avait négligé ce devoir. Par la bouche du dernier prophète cité, le Seigneur accusa le peuple de l'avoir trompé; mais il lui promit des bénédictions au-delà de ses capacités d'en recevoir, s'il retournait à sa fidélité: « Un homme trompe-t-il Dieu ? Car vous me trompez, et vous dites: En quoi t'avons-nous trompé ? Dans les dîmes et les offrandes. Vous êtes frappés par la malédiction et vous me trompez, la nation tout entière. Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, afin qu'il y ait de la nourriture dans ma maison; mettez-moi de la sorte à l'épreuve, dit l'Eternel des armées et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance ». [19] En visitant les Néphites, après sa résurrection, le Sauveur leur parla de ces paroles de Malachie, et leur répéta les mots du prophète juif. [20] Les Pharisiens, à l'époque du ministère du Christ, se montraient particulièrement scrupuleux dans le paiement de la dîme, au point de négliger « les choses plus importantes de la loi », et pour ce manque de logique, ils se firent réprimander par le Maître. [21]

Dans la dispensation actuelle, la loi de la dîme a reçu une place de grande importance, et des bénédictions parti- 1, culières ont été promises à ceux qui l'observent fidèlement. Ce jour a été appelé par le Seigneur « un jour de sacrifice, et un jour où la dîme est levée sur mon peuple; car celui qui est dîmé ne sera pas brûlé ». [22] Dans une révélation donnée par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, le 8 juillet 1838, le Seigneur a montré explicitement ce qu'il requérait du peuple à ce sujet. [23]

La consécration et l'intendance. - La loi de la dîme observée aujourd'hui par l'Eglise, n'est, après tout, qu'une loi inférieure, donnée par le Seigneur aux hommes à cause de leur faiblesse, de leur égoïsme, de leur envie et de leur cupidité, défauts qui empêchèrent les saints d'accepter les principes supérieurs selon lesquels le Seigneur désirait qu'ils vécussent. Des exigences bien nettes concernant le paiement de la dîme furent révélées en 1838; mais, sept ans auparavant, la voix du Seigneur s'était fait entendre au sujet de la consécration [24] de tous les biens, du temps et des talents de chaque individu au service de Dieu, pour être employés selon les besoins. Cela non plus n'est pas nouveau; la loi de consécration est donnée comme un rétablissement dans la dispensation actuelle; elle avait été reconnue et observée avec profit autrefois. [25] Même au cours de la période apostolique, la doctrine de la consécration des biens et de la propriété en commun était ancienne, car trente-quatre siècles avant cette époque, le même principe avait été pratiqué par le patriarche Enoch et son peuple, et avec un tel succès que « le Seigneur vint demeurer avec son peuple... Et le Seigneur appela son peuple Sion, parce qu'ils étaient d'un seul cœur et d'un seul esprit et qu'ils demeuraient dans la justice; et il n'y avait pas de pauvres parmi eux ». [26] Dans chacun des cas cités - celui du peuple d'Enoch et celui des saints au début de l'ère chrétienne - nous voyons qu'ils étaient unis en pensées et que les gens qui vivaient selon cet ordre social en tiraient une grande puissance; ils étaient « d'un seul cœur et d'un seul esprit ». Grâce à la force spirituelle ainsi acquise, les apôtres furent à même d'accomplir de nombreuses oeuvres puissantes, [27] et quant à Enoch et son peuple, nous lisons que le Seigneur les prit dans son sein.

Le peuple dont le Livre de Mormon nous donne l'histoire parvint aussi à l’état béni d'égalité avec tous les résultats qui en découlent. Les disciples que le Christ avait personnellement commissionnés, enseignèrent avec pouvoir, « et toutes choses étaient en commun parmi eux, et ils pratiquaient tous la justice les uns envers les autres ». [28] Plus loin nous lisons qu'il y eut conversion générale du peuple, qui parvint ainsi à un état idéal de paix: « il n'y avait ni querelles ni disputes parmi eux.. Et ils avaient tout en commun; c'est pourquoi il n'y avait ni riches ni pauvres, ni esclave ni libres, mais ils étaient tous affranchis et bénéficiaires du don céleste ». [29] Ils étaient tellement bénis que le prophète dit à leur sujet: « Assurément, il ne pouvait exister de peuple plus heureux parmi tous les peuples qui avaient été créés par la main de Dieu ». [30] Mais après environ deux siècles de cette condition bénie, le peuple s'abandonna à l'orgueil; certains cédèrent à la passion des vêtements luxueux; ils refusèrent désormais d'avoir tout en commun, et, immédiatement, un grand nombre de classes surgirent; des sectes dissidentes furent établies; et alors commença une désintégration rapide qui aboutit à l'extinction de la nation néphite. [31]

L'intendance dans l'Eglise. - Un système d'unité dans les affaires temporelles a été révélé à l'Eglise à cette époque; dans le langage courant on l'appelle l'Ordre d'Enoch [32] ou l'Ordre Uni, [33] et il est fondé sur la loi de la consécration. Comme il a déjà été dit, au cours des premières années de l'Eglise des derniers jours, les membres montrèrent qu'ils étaient incapables de se conformer à cette loi dans sa plénitude et, par conséquent, la loi inférieure de la dîme fut donnée. Mais les Saints attendent, avec confiance, le jour où ils ne consacreront pas seulement la dîme de leurs biens, mais tout ce qu'ils ont et tout ce qu'ils sont au service de leur Dieu, ce jour où les hommes ne parleront plus du « mien » et du « tien », mais où toutes choses appartiendront au Seigneur et à eux.

Dans cette attente, ils n'encouragent aucun vague rêve de communisme, susceptible de faire disparaître la responsabilité individuelle et de donner à l'oisif une excuse d'espérer vivre aux dépens du travailleur; mais, avec calme, ils ont foi que dans l'ordre social promis, digne de l'approbation de Dieu, chaque homme sera un intendant, jouissant de la liberté totale de faire ce qu'il veut avec les talents commis à ses soins, mais sachant, avec certitude, que des comptes de son intendance seront requis de lui. Tel que le plan de cette organisation future a été révélé, il prévoit que la personne qui entre dans cet ordre consacrera au Seigneur tout ce qu'elle possède, que ce soit peu ou beaucoup, donnant à l'Eglise le titre de sa propriété, scellée d'une alliance qui ne peut pas être brisée. [34] La personne ayant ainsi donné tout ce qu'elle possède reçoit une partie de la propriété de l'Eglise qu'elle est chargée de gérer, selon ses capacités.

Les différents genres d'occupation existeront toujours; il y aura des manœuvres, dont les aptitudes les adaptent mieux aux ouvrages non spécialisés; et des gérants qui ont montré leurs capacités de conduire et de diriger; il y en aura qui peuvent servir au mieux la cause de Dieu avec la plume et d'autres avec la charrue; il y aura des ingénieurs et des mécaniciens, des artisans et des artistes, des fermiers et des savants, des instituteurs, des professeurs et des écrivains - chacun travaillant, autant que possible, dans le domaine de son choix, mais chacun étant requis de travailler, et de travailler là où ' il pourra rendre les plus grands services, de la meilleure façon. Sa gérance lui sera assurée par un titre écrit, et aussi longtemps qu'il sera fidèle à ses devoirs, nul ne pourra la lui enlever. [35] Chacun pourra user des fruits de son labeur selon ses besoins, pour assurer sa subsistance et celle de sa famille; le surplus doit être remis à l'Eglise pour ses oeuvres publiques et générales et pour aider ceux dont l'incapacité se justifie. [36] Pour illustrer davantage les usages auxquels le surplus doit être consacré, nous lisons ceci: « Tous enfants ont droit au soutien de leurs parents jusqu'à leur majorité. Et après cela, ils ont droit au soutien de l’Eglise, ou, en d'autres termes, au bénéfice du magasin du Seigneur, si leurs parents ne sont pas à même de leur donner un héritage. Et le magasin sera entretenu par les consécrations de l'Eglise; et il sera pourvu aux besoins des veuves, des orphelins, aussi bien que des pauvres. » [37] Tout intendant ou gérant fidèle, réclamant un capital supplémentaire pour le développement de son entreprise, a le droit d'introduire sa demande auprès des préposés aux fonds généraux, ceux-ci étant à leur tour responsables de leur gérance, qui constitue leur intendance. [38]

Des droits égaux seront assurés à tous. Le Seigneur a dit: « Et vous devez être égaux, ou, en d'autres termes, vous devez avoir des droits égaux sur les propriétés, afin de pouvoir bien gérer ce qui vous a été confié, chacun selon ses désirs et ses besoins, dans la mesure où ses besoins sont justes - et tout cela pour le bénéfice de l'Eglise du Dieu vivant, afin que chacun fasse fructifier son talent, afin que chacun acquière d'autres talents, oui, même cent fois plus, à placer dans le magasin du Seigneur, pour devenir la propriété commune de l'Eglise entière ».[39]

Pleine liberté d'action est assurée à chaque individu celui qui ne se montre pas fidèle sera traité selon les règles prescrites par la discipline de l'Eglise. Les différents pieux ou autres divisions administratives de l'Eglise jouiront d'un pouvoir autonome correspondant, chacune exerçant une juridiction indépendante sur ses propres magasins et ses affaires administratives, [40] toutes ces unités administratives étant soumises aux Autorités Générales de l'Eglise. Seul l'oisif souffrirait dans un ordre tel que celui que nous venons d'esquisser. L'édit du Tout-Puissant a été décrété contre lui; « Tu ne seras pas paresseux, car le paresseux ne mangera pas le pain et ne portera pas les vêtements du travailleur. » [41] « Le paresseux n'aura pas de place dans l'Eglise, à moins qu'il ne se repente et ne s'amende. » [42] « Et les habitants de Sion se souviendront aussi de leurs labeurs, en toute fidélité, dans la mesure où ils sont appelés à l’œuvre; car le paresseux sera tenu en mémoire devant le Seigneur. » [43]

L'ordre social des saints. - Devant les troubles sociaux qui règnent, et l'indignation contre les systèmes existants, par lesquels la répartition des richesses devient de plus en plus inégale - les riches s'enrichissent de la pauvreté croissante des pauvres, la main de l'oppression pesant de plus en plus lourdement, sur les masses, le mécontentement contre les gouvernements qui en résulte et les feux à moitié étouffés de l'anarchie que l'on peut discerner chez presque toutes les nations - ne trouvons-nous pas du réconfort dans la promesse d'un plan meilleur, d'un plan qui, sans l'emploi de la force ou de la violence, essaye d'établir une égalité stable, d'aider les -humbles et les pauvres, [44] et de donner à chaque homme l'occasion de vivre et de travailler dans la sphère à laquelle il est adapté ? La vérité affranchira les hommes de la tyrannie des richesses mal employées, comme de toute autre forme d'oppression. Pour jouir d'une telle liberté, l'humanité doit vaincre l'égoïsme, qui est l'un des ennemis les plus puissants de la piété.

L'Eglise enseigne la nécessité d'une organisation sociale juste, en harmonie avec les lois du pays; le caractère sacré de l'institution et de l'alliance du mariage, essentiel à la stabilité de la société; l'accomplissement de la loi divine concernant la perpétuation de la famille humaine; et l'importance d'une pureté personnelle stricte.

Le mariage. - Les enseignements des Ecritures concernant la nécessité du mariage sont nombreux et explicites. « Le Seigneur Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul »; [45] cette déclaration générale fut faite au sujet d'Adam immédiatement après son établissement en Eden. Eve lui fut donnée, et l'homme reconnut la nécessité d'une association permanente des sexes dans le mariage, et dit: « C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair ». [46] En tant que contre-partie de la Divinité, aucun des sexes n'est complet en lui-même. On nous dit expressément que Dieu est le Père des esprits,[47] et pour bien saisir le sens littéral de cette vérité solennelle, nous devons savoir qu'il existe une mère des esprits. [48] Nous lisons au sujet de la création des hommes: « Dieu créa l'homme à son image; il créa l'homme à l'image de Dieu: il créa l'homme et la femme ». [49]

Le but de cette double création est indiqué dans le verset suivant du récit sacré . « Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre ». [50] Un tel commandement aurait été nul et non avenu s'il avait été adressé uniquement à l'un ou à l'autre des sexes; et sans la faculté de perpétuer son espèce, la gloire et la majesté de l'homme n'auraient pas de sens; car les oeuvres d'un individu quelconque dans cette vie mortelle représentent bien peu de chose, en vérité.

Aussi grandioses que puissent paraître les exploits d'un homme qui est vraiment grand, le point culminant de sa glorieuse carrière consiste à laisser une postérité pour continuer son oeuvre et rehausser les triomphes de l'ancêtre. Et si cela est vrai des mortels en ce qui concerne les choses de cette terre, combien plus grand est le pouvoir de la multiplication éternelle, lorsqu'on la considère à la lumière de la vérité révélée sur la progression infini dans l'état futur. En vérité, l’apôtre était sage lorsqu'il dit: « Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme ni l'homme sans la femme ». [51]

Les Saints des Derniers Jours acceptent la doctrine que le mariage est honorable, [52] et qu'il est requis de tous ceux ne sont pas empêchés, par une incapacité physique ou autre, d'assumer les responsabilités sacrées de l'état conjugal. Ils considèrent que chaque homme digne possède, de naissance, le devoir et le privilège de devenir chef de famille et père d'une postérité qui, par la grâce de Dieu, peut ne jamais s'éteindre; et le droit de chaque femme digne d'être épouse et mère dans la famille humaine est tout aussi grand. En dépit du caractère simple, raisonnable et naturel de ces enseignements, de faux docteurs se sont élevés parmi les hommes, proclamant cette doctrine pernicieuse que l'état de mariage n'est qu'une nécessité de la chair, héritée par l'homme, conséquence de sa dégradation, et que le célibat est la marque d'un état élevé, plus acceptable aux yeux de Dieu. Voici ce que le Seigneur a dit de nos jours, au sujet de tels hommes: « En vérité, je vous dis que quiconque interdit le mariage n'est pas ordonné de Dieu, car le mariage est un commandement de Dieu à l'homme... afin que la terre puisse répondre au but de sa création; et qu'elle soit remplie de sa mesure d'hommes, selon leur création avant que le monde ne fût fait ». [53]

Le mariage céleste. - Le mariage tel qu'il est considéré par les Saints des Derniers Jours est honoré par Dieu et est destiné à être une relation éternelle des sexes. Ce peuple ne le considère pas simplement comme un contrat temporel valide sur terre autant que dure la vie mortelle des parties intéressées, mais comme une alliance solennelle qui se prolonge au-delà du tombeau. Dans l'ordonnance complète du mariage, l'homme et la femme sont placés sous une alliance de fidélité mutuelle, non pas « jusqu'à ce que la mort vous sépare », mais « pour le temps et pour toute éternité ». Un contrat d'une portée aussi grande que celui-ci, s'étendant non seulement à travers le temps tout entier mais aussi dans le domaine de l'au-delà, requiert, pour être validé, une autorité supérieure à celle de la terre; et. nous trouvons cette autorité dans la Sainte Prêtrise, qui, venant de Dieu, est éternelle. Tout pouvoir moindre que celui-ci, bien que valide dans cette vie, est nul quant à la condition de l'âme humaine au-delà du tombeau.

Le Seigneur a dit: « Tous contrats, alliances, liens, obligations, serments, vœux, actes, unions, associations ou promesses qui ne se font pas et qui ne sont pas scellés par le Saint-Esprit de promesse, de la main de celui qui est oint, à la fois pour le temps et pour toute l'éternité, de la façon la plus sacrée, par révélation et par commandement, par l'intermédiaire de celui que j'ai oint et que j'ai choisi sur terre pour détenir ce pouvoir…n'ont aucune validité, vertu ou force dans et après la résurrection des morts; car tous les contrats qui ne sont pas faits de la sorte prennent fin quand les hommes sont morts ». [54]

Quant à l'application du principe de l'autorité terrestre pour les choses de cette terre, et de l'autorité éternelle pour les choses au-delà du tombeau, au contrat sacré du mariage, la révélation ajoute ceci: « C'est pourquoi, si un homme épouse une femme en ce monde, mais ne l'épouse pas par moi ni par ma parole, et fait alliance avec elle aussi longtemps qu'il est dans le monde et elle avec lui, leur alliance et mariage ne sont pas valides lorsqu'ils sont morts et hors du monde; ils ne sont donc liés par aucune loi lorsqu'ils sont hors du monde. C'est pourquoi, lorsqu'ils sont hors du monde, ils ne peuvent se marier ni être donnés en mariage, mais ils deviennent des anges dans les cieux; lesquels anges sont des serviteurs au service de ceux qui sont dignes d'un poids de gloire beaucoup plus grand, extrême et éternel. Car ces anges ne se sont pas conformés à ma loi; c'est pourquoi ils ne peuvent s'accroître, mais restent séparés et célibataires, sans exaltation, dans leur état sauvé, à toute éternité; et, par conséquent, ils ne sont pas dieux, mais anges de Dieu, pour toujours et à jamais ». [55]

Ce système de mariage sacré, comprenant des alliances portant sur cette vie et sur toute éternité, porte le nom distinctif de Mariage Céleste - l'ordre de mariage qui existe dans les mondes célestes. L'ordonnance du mariage céleste est permise seulement à ces membres de l'Eglise qui sont jugés dignes de participer aux bénédictions spéciales de la Maison du Seigneur; car cette ordonnance, avec d'autres ordonnances valables éternellement, doit être administrée dans les Temples élevés et dédiés à ces services sacrés. [56]

Les enfants qui sont nés de parents ainsi mariés sont héritiers naturels de la Prêtrise; on les appelle « enfants de l'alliance ». Point n'est besoin de rite d'adoption ou de scellement pour leur assurer une place dans la postérité de la promesse. Mais l'Eglise sanctionne les mariages pour cette vie seulement, et y appose le sceau de la Prêtrise, parmi ceux qui ne sont pas admis dans les Temples du Seigneur, ou qui, volontairement, préfèrent l'ordre temporel inférieur du mariage. Aucune personne vivante ne peut être mariée selon les ordonnances de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours à moins de s'être conformée à tout ce qui est requis par les lois séculières afférentes au mariage.

L'association illégale des sexes a été rangée par le Seigneur parmi les péchés les plus haïssables; et l'Eglise, de nos jours, considère la pureté individuelle dans les relations sexuelles comme une condition indispensable à la qualité de membre de l'Eglise. Les enseignements du prophète néphite Alma, au sujet de l'énormité des offenses à la vertu et à la chasteté, sont acceptés par les Saints des Derniers Jours sans aucune modification. Leur conclusion est que « ces choses sont une abomination aux yeux du Seigneur; oui, le plus abominable des péchés, après celui de verser le sang innocent, ou celui de nier le Saint-Esprit ». [57] Le commandement « Tu ne commettras point d'adultère », écrit jadis par le doigt du Seigneur, au milieu des tonnerres et des éclairs du Sinaï, a été renouvelé comme injonction explicite dans ces derniers jours; et la peine d'excommunication a été prévue pour celui qui commet l'offense. [58] De plus, le Seigneur considère toute approche au péché sexuel incompatible à la profession de foi de ceux qui ont reçu le Saint-Esprit, car il a déclaré que « celui qui regarde une femme pour la convoiter, ou commet l'adultère dans son cœur, n'aura pas l'Esprit, mais reniera la foi ». [59]

La sainteté du corps. - L'Eglise enseigne que chacun doit considérer son corps comme « le temple de Dieu », [60] et, comme tel, maintenir sa pureté et sa sainteté. Il lui est enseigné que l'Esprit du Seigneur ne demeure pas dans les tabernacles impurs, et que, par conséquent, il est requis de lui qu'il vive conformément aux lois de santé, qui constituent une partie de la loi de Dieu. A l'usage spécial de ses saints, [61] le Seigneur a révélé ce qui suit:

1. Parole de sagesse au profit du conseil des grands-prêtres assemblés à Kirtland, et de l'Eglise, et aussi des saints en Sion
2. Pour être envoyée avec salutations; non par commandement ou par contrainte, mais par révélation et parole de sagesse, montrant l'ordre et la volonté de Dieu dans le salut temporel de tous les saints dans les derniers jours
3. Donnée comme principe et accompagnée d'une promesse, adaptée à la capacité des faibles et des plus faibles de tous les saints, qui sont ou peuvent être appelés saints.
4. Voici, en vérité, ainsi vous dit le Seigneur: En conséquence des mauvais desseins qui existent et existeront aux derniers jours dans le cœur de ceux qui conspirent, je vous ai avertis et je vous préviens en vous donnant cette parole de sagesse par révélation.
5. Lorsque l'un d'entre vous boit du vin ou des boissons fortes, voici, ce n'est pas bien ni agréable aux yeux de votre Père, excepté lorsque vous vous assemblez pour offrir vos sacrements devant lui.
6. Et voici, ce devrait être du vin, oui, du vin pur des grappes de la vigne, fabriqué par vous-mêmes.
7. De plus, les boissons fortes ne sont pas pour le ventre, mais pour vous laver le corps.
8. De plus, le tabac n'est ni pour le corps, ni pour le ventre, et n'est pas bon pour l'homme, mais c'est une herbe pour les contusions et le bétail malade, et dont il ne faut user qu'avec sagesse et savoir-faire.
9. De plus, les boissons brûlantes ne sont ni pour le corps, ni pour le ventre,
10. Et, de plus, en vérité, je vous le dis: toutes les herbes salutaires ont été créées par Dieu pour la constitution, la nature et l'usage de l'homme
11. Chaque herbe en sa saison, et chaque fruit en sa saison; et ceux-ci doivent être utilisés avec prudence et actions de grâces.
12. Oui, et moi, le Seigneur, j'ai aussi destiné la chair des bêtes et des oiseaux de l'air à l'usage de l'homme, avec actions de grâces; toutefois, il faut en user avec économie.
13. Et il m'est agréable que l'on n'en fasse usage qu'en hiver, ou par grand froid ou en temps de famine.
14. Tout grain est destiné à l'usage de l'homme et des bêtes, pour être le soutien de la vie, non seulement pour l'homme mais pour les bêtes des champs, les oiseaux du ciel, et tous les animaux sauvages qui courent ou rampent sur la terre.
15. Et Dieu a créé ces derniers pour l’usage de l’homme, seulement en temps de famine et de faim excessive.
16. Tout grain est bon pour la nourriture de l’homme, de même que le fruit de la vigne, et tout ce qui donne des fruits soit dans le sol, soit au-dessus du sol
17. Néanmoins, le blé est pour l'homme, et le mais pour le bœuf, l'avoine pour le cheval, le seigle pour la volaille et les pourceaux, et pour toutes les bêtes des champs, et l'orge pour tous les animaux domestiques, et pour faire des boissons douces, de même que d'autres grains.
18. Et tous les saints qui se souviennent de mes paroles pour les mettre en pratique, marchant dans l'obéissance aux commandements, recevront la santé en leur nombril et de la moelle en leurs os;
19. Et ils trouveront la sagesse et de grands trésors de connaissance, oui, des trésors cachés
20. Et ils courront et ne se fatigueront point, et ils marcheront et ne faibliront point.
21. Et moi, le Seigneur, je leur fais la promesse que l'ange destructeur passera à côté d'eux, comme il l'a fait pour les enfants d'Israël, et ne les frappera point. Amen. [62]

Le jour du sabbat. [63] - L'Eglise accepte le dimanche comme le Sabbat chrétien et proclame la sainteté de ce jour. Nous admettons sans discussion que, sous la loi de Moïse, le septième jour de la semaine, le samedi, était désigné et observé comme étant le jour saint, et que ce changement du samedi au dimanche eut lieu sous l'administration apostolique qui suivit le ministère personnel de Jésus-Christ. La réalité du Sabbat hebdomadaire qui doit être observé comme un jour de dévotion spéciale et particulière au service du Seigneur, est plus importante que la question de ce jour-ci plutôt que celui-la de la semaine.

Le Sabbat fut figuré d'avance, sinon spécifié de façon définie, dans le récit de la création, où nous lisons, après le rapport des six jours ou périodes d'efforts créateurs: « Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la faisant ». [64]

Au cours des premières étapes de l'exode, les Israélites reçurent le commandement de ramasser une portion double de manne le sixième jour, car le septième jour était consacré au repos; cela fut confirmé par le fait que le Seigneur n'envoya pas de manne le jour du Sabbat. [65] Il n'y a pas de preuve que l'observance du jour du Sabbat par Israël à cette époque était une innovation; et il est raisonnable de considérer cette remise en vigueur dans la nouvelle dispensation plutôt comme reconnaissance d'un ordre déjà établi auparavant. Plus tard, lorsque le Décalogue fut codifié et promulgué du haut du Sinaï, la loi du Sabbat fut exposée de façon particulièrement explicite, et il fut dit que le repos du Seigneur en était la fondation: « Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. Tu travailleras six jours et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l'Eternel ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l'Eternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s'est reposé le septième jour: c'est pourquoi l'Eternel a béni le jour de repos et l'a sanctifié ». [66] Cette sanctification du Sabbat comme jour de repos du labeur et de dévotion particulière devint une caractéristique nationale des Israélites, qui les distingua des nations païennes; et ce à juste titre, car il fut spécifié que l’observance de ce jour saint serait le signe de l'alliance entre Jéhovah et son peuple. [67]

Au cours de l'histoire israélite, des prophètes successifs avertirent et réprimandèrent le peuple parce qu'il avait négligé ou profané le jour du Sabbat. Néhémie attribua l'affliction de la nation à la perte de la protection divine par la violation du Sabbat; [68] et par la bouche d'Ezéchiel, le Seigneur réaffirma que le jour du Sabbat signifiait le signe de son alliance avec Israël et adressa des reproches sévères à ceux qui n'observaient pas ce jour sacré. [69] Pour la branche détachée d'Israël, qui comme le Livre de Mormon l'affirme, fut transplantée sur le sol américain, l'observance du jour du Sabbat était un commandement non moins impératif. [70]

Longtemps avant la naissance du Christ, le but original du Sabbat et l'esprit de ses services avaient été généralement perdus de vue parmi les Juifs; et les règles rabbiniques avaient introduit de nombreux détails techniques, qui faisaient de ce jour un jour désagréable et sévère. Cette condition fut dénoncée avec force par notre Seigneur en réponse aux nombreuses critiques dont il était l'objet à cause des guérisons et autres bonnes oeuvres qu'il accomplissait le jour du Sabbat. « Le Sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le Sabbat », déclara-t-il, et il ajouta cette affirmation profonde: « Le Fils de l'homme est maître même du Sabbat ». [71]

Le Christ vint, non pas pour abolir la loi de Moïse, mais pour l'accomplir; et, par lui, la loi fut remplacée par l'évangile. Le Sauveur se leva du tombeau le premier jour de la semaine; et ce dimanche-là, ainsi que le suivant, fut rendu à jamais mémorable par la visitation corporelle du Seigneur ressuscité aux apôtres et à d'autres qui étaient assemblés. Pour ceux qui croyaient dans le Sauveur crucifié et ressuscité, le dimanche devint le jour du Seigneur, [72] et, dans la suite, prit la place du samedi comme Sabbat hebdomadaire dans les Eglises chrétiennes.

L'Eglise de Jésus-Christ enseigne que le dimanche est le jour reconnu pour observer le Sabbat, se basant sur une révélation directe qui spécifie comme tel le Jour du Seigneur. Dans cette nouvelle dispensation et, en vérité, la dernière - la Dispensation de la Plénitude des Temps - la loi du Sabbat a été réaffirmée à l'Eglise. Il faut noter que la révélation, dont un extrait figure ci-après fut donnée à l'Eglise un dimanche - le 7 août 1831:

« Et afin que tu puisses te préserver plus complètement des souillures du monde, tu iras à la maison de prière en mon saint jour et tu y offriras tes sacrements; car, en vérité, c'est un jour qui t'a été désigné pour que tu te reposes de tes labeurs, et pour que tu présentes tes dévotions au Très-Haut; néanmoins tu offriras tes vœux en justice, tous les jours et en tout temps; mais souviens-toi qu'en ce jour, le jour du Seigneur, tu offriras tes oblations et tes sacrements au Très-Haut, confessant tes péchés à tes frères et devant le Seigneur. Et en ce jour-là tu ne feras rien d'autre que préparer ta nourriture en toute simplicité de cœur afin que ton jeûne soit parfait, ou, en d'autres termes, que ta joie soit complète ». [73]

Nous croyons qu'un jour hebdomadaire de repos n'est pas moins nécessaire au bien-être physique de l'homme qu'à son développement spirituel; mais, fondamentalement et essentiellement, nous considérons le jour du Sabbat comme d'origine divine, et sa sanctification un commandement de celui qui était, qui est, et qui sera toujours Seigneur du Sabbat.

* * * * * * *

[1] Jaq. 1: 27.
[2] « La gloire de Dieu, c'est l'intelligence », voir D&A 93: 36.
[3] 1Cor. 13: 7.
[4] Matt. 22: 36-40; voir aussi Luc 10: 25-27.
[5] 1 Jean 4: 7, 8, 20, 21.
[6] Voir 1 Cor. chap. 13; voir aussi Alma 34: 28, 29; Mosiah 4: 16-24; aussi notes 1 et 2, à la fin du chapitre.
[7] Orson Pratt, Divine Authenticity of the Book of Mormon 1: 15, 16
[8] Rom. 13 . 10; voir aussi Gal. 5: 14; 1 Pi. 4: 8.
[9] Voir The Law of the Tithe du même auteur, Deseret News, 31 janvier 1914 republié sous forme de brochure par l'Episcopat Président, Salt Lake City; aussi une version ultérieure intitulée The Lord's Tenth.
[10] Voir Gen. 14: 18-20; Héb. 7: 1-3, 5 et Alma 13: 13-16
[11] Voir Gen. 28 22.
[12] Lév. 27:30-34.
[13] Voir Nom. 18: 21-28.
[14] Voir Deut. 12: 5-17; 14: 22, 23.
[15] Voir 2 Chron. 31 5, 6.
[16] Voir Néh. 10: 37; 12:44.
[17] Voir Am. 4: 4.
[18] Voir Mal. 3:7-10.
[19] Mal. 3: 7-10; voir aussi 3 Néphi 24: 7-12.
[20] Voir 3 Néphi 24. 7-10.
[21] Voir Matt. 23: 23; Luc 11: 42; voir Jesus the Christ, p. 556.
[22] D&A 64: 23, 24; voir aussi 85: 3.
[23] D&A, sec. 119; voir aussi note 3, à la fin du chapitre.
[24] Voir D&A 42: 71.
[25] Voir Actes 4: 32, 34, 35; voir aussi 2: 44-46.
[26] P. de G. P., Moïse 7:16-18.
[27] Voir Actes 2: 43
[28] 3 Néphi 26:19.
[29] 4 Néphi 2, 3.
[30] 4 Néphi 16.
[31] Voir 4 Néphi 24, etc.; voir Jesus the Christ, page 741.
[32] Voir D&A, sec. 78.
[33] Voir D&A 104: 48.
[34] Voir D&A 42: 30.
[35] Voir D&A 51: 4, 5.
[36] Voir D&A 42: 32-35.
[37] D&A 83:4-6.
[38] Voir D&A 104. 70-77.
[39] D&A 82:17,18.
[40] Voir D&A 51: 10-13, 18.
[41] D&A 42: 4; voir aussi 60: 13; 75:3.
[42] D&A 75: 29.
[43] D&A 68:30; voir aussi 88: 124.
[44] Voir D&A 42: 39.
[45] Gen. 2: 18.
[46] Gen. 2: 24.
[47] Voir Nom. 22; voir aussi Héb. 12: 9.
[48] Voir note 11, à la fin du chapitre 2, « Le Père et le Fils », dernier paragraphe, et note 4, à la fin du chapitre.
[49] Gen. 1:27; 5:2.
[50] Gen. 1: 28; 1, 7; Lév. 26: 9.
[51] 1 Cor. 11: 11.
[52] Voir Héb. 13: 4.
[53] D&A 49:15-17.
[54] D&A 132: 7
[55] D&A 132:15-17; Voir The House of the Lord, p. 101.
[56] Voir D&A 124: 30-40.
[57] Alma 39:5.
[58] Voir D&A 42:24, 80-83; 63:16, 17.
[59] D&A 63: 16; aussi 42; 23; Matt. 5: 28.
[60] 1 Cor. 3: 16; voir aussi 6: 19; 2 Cor. 6: 16; D&A 93: 35.
[61] D&A, sec. 89.
[62] Voir Ex. 12: 33.
[63] Ce sujet est traité dans Vitality of « Mormonism » de l'auteur, pp. 330-333; Voir aussi Jesus the Christ, chap. 15 et 690. Voir en outre une brochure, The Lord's Day, par Elder Brigham H. Roberts, du Premier Conseil des Soixante-dix, Salt Lake City.
[64] Gen. 2: 3.
[65] Voir Ex. 16: 23-30.
[66] Ex. 20: 8-11.
[67] Voir Ex. 31: 13.
[68] Voir Néh. 13: 15-22.
[69] Voir Ez. 20: 12-24.
[70] Voir Jarom 5; voir aussi Mosiah 13: 16-19; 18: 23.
[71] Marc 2: 27, 28.
[72] Voir Apo. 1: 10.
[73] D&A 59:9-13

NOTES DU CHAPITRE 24

1. L'amour, accomplissement de la loi. - « Pierre dit: « Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité » [amour], [1 Pi. 4: 8]; Avant tout. Et Jean va plus loin: « Dieu est amour » [1 Jean 4: 8]. Et vous vous rappellerez la remarque profonde que Paul fait autre part: « L'amour est donc l'accomplissement de la loi. » [Rom. 13: 10; Gal. 5: 15.] Avez-vous jamais réfléchi à ce qu'il voulait dire par là ? En ce temps-là, les hommes cherchaient leur entrée aux cieux, en gardant les dix commandements et les cent et dix autres commandements qu'ils en avaient tirés. Le Christ dit: je vais vous montrer un chemin plus simple. Si vous faites une chose vous ferez ces cent et dix choses sans jamais y penser. Si vous aimez, vous accomplirez inconsciemment toute la loi... Prenez n'importe quel commandement. « Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face. » Si quelqu'un aime Dieu, il est évident qu'il sera inutile de lui dire cela. Donc, l'amour accomplira nécessairement cette loi. « Tu ne prendras pas le nom de l'Eternel ton Dieu en vain. » Si un homme aime Dieu, songera-t-il jamais à prendre son nom en vain ? « Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. » Celui qui aime Dieu ne sera-t-il pas heureux d'avoir un jour sur sept à dédier, d'une manière plus exclusive, à l'objet de son affection? L'amour respecterait toutes ces lois qui concernent Dieu. Et s'il aime l'homme, vous ne penserez jamais à lui dire: honore ton père et ta mère. Il ne pourrait jamais faire autrement. Il serait absurde de lui dire de ne pas tuer. Vous ne feriez que l'insulter si vous lui suggériez qu'il ne doit pas voler; comment pourrait-il voler ceux qu'il aime ? Il serait superflu de le prier de ne pas rendre de faux témoignage contre son prochain. S'il l'aimait ce serait la dernière chose qu'il ferait. Et vous ne penseriez jamais à l'exhorter à ne pas convoiter ce que possède son voisin. Il aimerait plutôt que ce soit son voisin qui ait, que lui. De cette façon, « l'amour est l'accomplissement de la loi ». » - Drummond, The Greatest Thing in the World.

2. La charité et l'amour. - « Suivant l'étymologie et l'usage originel, la bienfaisance est l'action de bien faire, là bienveillance, désirer ou vouloir le bien des autres, mais bienveillance en est venu à inclure bienfaisance et à la remplacer... la charité qui signifiait originellement l'amour le plus pur pour Dieu et pour l'homme (comme dans 1 Cor. chap. 13), est maintenant presque universellement appliqué à une forme de don d'aumônes et est beaucoup plus limité dans sa signification que bienveillance. » - Standard Dictionary.

Charité signifie « au sens propre: amour, et par conséquent, actes de bonté. Le mot n'apparaît jamais dans l’Ancien Testament; dans le Nouveau Testament, il est toujours, avec une exception, synonyme d'amour, et dans chaque cas, l'amour de l'homme envers son semblable et envers ce qui est bon. (Voir surtout 1 Cor. chap. 13.) Les agapes, dans Jude 12, sont des « fêtes de l’amour », qui furent courantes dans les premières années de l’Eglise et consistaient en une simple réunion fraternelle pour le culte et un repas collectif également simple. » - Cassell’s Bible Dictionary.

3. La dîme du Seigneur. - Aujourd'hui, comme autrefois, la dîme est au Seigneur et pour cette raison est sainte. Les fonds de la dîme ou les biens de tout genre payés comme dîme ne doivent pas être administrés par des mains inautorisées. Les prêtres de l'ancien Israël étaient chargés de ce devoir sacré; et dans la dispensation actuelle le même ordre prévaut. La responsabilité du maniement des dîmes repose aujourd'hui sur les évêques, et eux, en officiant ainsi, agissent en leur qualité d'officiers présidents de la Prêtrise d'Aaron. En outre, aujourd'hui comme dans l'ancien temps, les dîmes doivent être payées aux endroits désignés et aux receveurs dûment ordonnés et commissionnés. Aujourd'hui, l'Evêque de l'Eglise qui porte le nom d'Evêque Président, est aidé par un grand nombre d'évêques de paroisse, et c'est à ceux-ci, représentants ou assistants de l'Evêque Président, que la dîme doit être payée et doit être transmise, par eux, au bureau de l'Evêque Président. L'ordre de l'Eglise, tel qu'il est constitué à présent, prévoit que les différents évêques peuvent convertir en argent la dîme payée en nature, et en donner le produit à l'Evêque Président.

C'est un fait intéressant que, pendant les années récentes, particulièrement au cours des vingt dernières années, des essais ont été faits par beaucoup de sectes et de dénominations pour faire revivre cette ancienne pratique de la dîme. Les églises organisent chez leurs membres des sociétés ou des clubs de «dîmeurs» qui s'engagent volontairement à payer à leurs églises respectives un dixième de leurs revenus individuels. Parmi quelques-unes de ces sociétés, il est permis aux dîmeurs d'indiquer le but auquel leurs contributions seront appliquées. La grande difficulté que nos amis sectaires affrontent en rétablissant cette pratique de la dîme dans leurs nombreuses sectes est - et ils s'en rendent compte en partie qu'ils n'ont parmi eux ni prêtres ni Lévites autorisés pour recevoir la dîme et l'administrer strictement en accord avec le commandement divin. L'autorité de la Sainte Prêtrise est essentielle pour régler le système de la dîme du Seigneur. La dîme, c'est le système de revenus du Seigneur, et il l'exige du peuple, non parce qu'il manque d'or ou d'argent, mais parce que le peuple a besoin de la payer.

La dîme doit être un sacrifice volontaire et libre, non exigé par le pouvoir séculier, ni imposé par l'infliction d'amendes ou d'autres pénalités matérielles. Bien que dans un sens, l'obligation soit assumée par l'individu lui-même, c'est néanmoins une obligation qui doit être observée de tout cœur par celui qui professe tenir un rang honorable dans Eglise et se conformer à la parole révélée pour le développement spirituel de ses membres.

Il est essentiel que les hommes apprennent à donner. Si cette éducation n'était pas prévue, le programme de l'école de la vie mortelle serait gravement défectueux. La sagesse humaine n'a pas pu imaginer un moyen plus équitable de contribuer individuellement aux besoins de la communauté que le plan si simple de la dîme. Chacun doit donner un montant proportionné à ses revenus et donner ainsi régulièrement et systématiquement. L'esprit du don rend la dîme sainte; et c'est par des moyens ainsi sanctifiés que les activités matérielles de l'Eglise sont gérées. Des bénédictions particulières et de choix sont placées à la portée de tous. Dans l’œuvre du Seigneur, l'obole de la veuve est aussi acceptable que la pièce d'or du millionnaire.

Les Saints des Derniers Jours croient que le système de la dîme a été divinement établi pour être observé par eux; et ils s'estiment bénis en ce qu'il leur est permis de prendre part à l'avancement des buts de Dieu. Dans ce système les personnes ont prospéré individuellement et en tant que corps organisé. C'est le revenu, simple et efficace, de l'Eglise, et son fonctionnement a été un succès depuis le moment de son établissement. Parmi nous, elle obvie à la nécessité de faire des collectes dans les assemblées religieuses et rend possible la promulgation du message de l'Eglise par la parole imprimée et parlée, la construction et l'entretien de Temples pour le bénéfice des vivants et des morts, et toute une gamme de services rendus à l'humanité et trop nombreux pour être mentionnés. Il y a une distinction importante entre les dîmes et les autres offrandes. Quoique l'observance de la loi de la dîme doive être volontaire et de plein gré, le paiement de la dîme est néanmoins requis, exigé en fait par le Seigneur, de ceux qui, par leur libre volonté, sont devenus ses enfants de l'alliance, par le baptême.

Une grande erreur, trop commune, c'est que nous considérons le paiement des dîmes comme l'offrande d'un don au Seigneur. Ceci n'exprime pas toute la vérité. Des offrandes libres sont prévues que tout homme peut décider de donner; et s'il offre d'un cœur pur et sincère et est lui-même un donateur approuvé, son don sera accepté et lui sera imputé à justice; mais cela n'est pas la dîme; la dîme est plutôt une dette qu'un don.

Comme je vois la chose, c'est comme s'il y avait eu un contrat entre le Seigneur et moi et que, réellement, il m'aurait dit - « Vous avez besoin de beaucoup de choses dans ce monde - de la nourriture, des vêtements, d'un toit pour votre famille et pour vous-même, des conforts communs de la vie et de toutes choses qui sont propices au raffinement, au développement et au bonheur légitime. Vous désirez des biens matériels pour venir en aide à vos semblables, et par là gagner de plus grandes bénédictions pour vous-mêmes et les vôtres. Eh bien, vous aurez les moyens d'acquérir ces choses; mais rappelez-vous qu'elles sont miennes, et je requiers de vous le paiement d'un loyer de ce que je vous donne dans vos mains. Néanmoins, votre vie ne sera pas une vie d'accroissement uniforme en biens et possessions; vous aurez vos pertes, aussi bien que vos gains; vous aurez vos périodes d'ennuis aussi bien que vos temps de paix. Certaines années seront pour vous des années d'abondance et d'autres seront des années de disette. Et maintenant, au lieu de faire comme les propriétaires mortels font - ils exigent que vous contractiez avec eux de payer à l'avance, quelles que puissent être votre fortune ou vos espérances, - vous ne me paierez pas à l'avance, mais lorsque vous aurez reçu; et vous me paierez en rapport avec ce que vous aurez reçu. S'il se fait qu'une année vos rentrées soient abondantes, alors vous serez en état de me payer un peu plus; et s'il se fait que l'année suivante soit une année de détresse et que vos rentrées ne soient pas ce qu'elles étaient, alors vous me payerez moins; et s'il arrive que vous soyez réduits à la plus grande pénurie, de sorte que vous n'ayez aucun revenu, vous ne me payerez rien. »

Avez-vous jamais trouvé un propriétaire de cette terre qui veuille bien conclure ce genre de contrat avec vous ? Quand je considère toute la libéralité, et la considération que mon Seigneur a eue pour moi, je sens en mon cœur, que je pourrais à peine lever la face vers son ciel là-haut, si j'essayais de le tromper sur ce juste loyer.

Considérez en outre comment, par cette libéralité, il a permis que même le plus humble puisse recevoir abondamment des bénédictions de sa maison. La richesse du ciel n'est pas réservée aux riches de la terre; même le plus pauvre peut être un détenteur de fonds dans la grande corporation de notre Dieu, organisée pour l'exécution de ses buts, en répandant l'évangile, en construisant des Temples et d'autres maisons de culte à son nom et en faisant du bien à toute l'humanité...

Après tout, le grand but principal de l'établissement de la loi de la dîme est le développement de l'âme de celui qui paie la dîme, plutôt que la création de revenus. Cette dernière est un but d'importance capitale, car étant donné que l'argent est nécessaire à la poursuite de l’œuvre de l'Eglise, le Seigneur exige de l'argent qui soit sanctifié par la foi du donateur; mais des bénédictions inestimables, évaluées en monnaie du royaume, sont assurées à celui qui se conforme strictement à la loi de la dîme parce que le Seigneur l'a commandé ainsi. - De The Lord's Tenth, par l'auteur, publié par l'Episcopat Président, à Salt Lake City, 1923.

4. Rapports entre l'homme et Dieu. - « Le « mormonisme » proclame un rapport réel et littéral de parent à enfant entre le Créateur et l'homme - non pas au sens figuré dans lequel la machine peut être appelée l'enfant de son constructeur; non la relation d'une chose manufacturée envers son fabricant, mais la relation entre père et rejeton. Bref, il a la hardiesse de déclarer que l'esprit de l'homme étant le rejeton de la divinité et le corps de l'homme, bien que composé d'éléments terrestres, étant à l'image et à la ressemblance même de Dieu, l'homme, même dans sa condition dégradée ou déchue actuelle, possède cependant, même si ce n'est qu'à l'état latent, des traits, des tendances et des pouvoirs hérités, qui parlent de sa descendance plus que royale, et ceux-ci peuvent être développés jusqu'à le rendre, alors même qu'il est mortel, dans une certaine mesure, semblable à Dieu.

Mais le « mormonisme » est plus hardi encore. Il affirme qu'en accord avec la loi inviolable de la nature organique - selon laquelle une espèce produit la même espèce et la multiplication des nombres et la perpétuation des espèces sont conformes à la condition « chacun selon son espèce » - l'enfant peut devenir tel que ses parents étaient, et que dans sa condition mortelle, l'homme est un Dieu en embryon. Aussi loin que cela puisse être dans l'avenir, quel que soit le nombre d'âges qui puissent s'écouler, quelque longue que soit l'éternité qui peut passer avant qu'un individu, actuellement être mortel, puisse atteindre le rang et la sainteté de la Divinité, l'homme porte cependant en son âme les possibilités d'y parvenir; de même que la chenille rampante ou la chrysalide cadavéreuse, détient la possibilité latente, non, la certitude même, à moins qu'elle ne soit détruite à un stade antérieur, de devenir l'insecte ailé dans toute la gloire de sa maturité.

Le « mormonisme » proclame que toute la nature, aussi bien sur la terre que dans les cieux, fonctionne selon un plan d'avancement; que le Père Eternel même est un Etre progressif; que sa perfection, si complète qu’elle ne peut être comprise par l’homme, possède cette qualité essentielle de la perfection véritable- la capacité de croître éternellement. Que, pour cette raison, dans un lointain avenir, au-delà de l’horizon des éternités peut-être, l’homme peut atteindre la stature d’un Dieu. Cependant, cela ne signifie pas qu’il sera alors l’égal de la Divinité que nous adorons, ni qu’il rattrapera jamais ces intelligences qui le dépassent déjà en avancement ; car certifier une telle chose serait prétendre qu’il n’y a aucune progression en dehors d’un certain état d’accomplissement, et que l’avancement est une caractéristique d’une organisation moindre et d’un but inférieur seulement. Nous croyons qu’il y avait plus que la résonance de l'airain ou le retentissement de cymbales verbeuses dans la fervente exhortation du Christ à ses disciples: « Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait ». » - The Philosophy of «Mormonism», pp. 108-110; l'auteur dans The Story and Philosophy of « Mormonism » Salt Lake City, 1920.
 

 

 

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