CHAPITRE 16 : LA RÉVÉLATION, PASSÉE,
PRÉSENTE ET FUTURE
ARTICLE 9. - Nous croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu'il révèle
maintenant, et nous croyons qu'il révélera encore beaucoup de choses,
grandes et importantes, concernant le royaume de Dieu.
La révélation et l'inspiration. - Dans le sens théologique, le terme
révélation signifie l'acte qui consiste à faire connaître la vérité divine
par une communication venant des cieux. Le mot grec apokalupsis dont la
signification est très proche de celle de notre mot révélation, exprime le
fait de découvrir ou de divulguer ce qui était caché, soit entièrement
soit partiellement - l'écartement d'un voile. La forme francisée du terme
grec -Apocalypse - est employée pour désigner la révélation particulière
donnée à Jean sur l'île de Patmos dont le récit forme le dernier livre du
Nouveau Testament. La révélation divine, telle qu'elle est illustrée par
de nombreux exemples dans les Ecritures, peut consister en divulgations ou
déclarations concernant les attributs de la Divinité ou en l'expression de
la volonté de Dieu concernant les affaires des hommes.
Le mot inspiration est parfois revêtu d'une signification presque
identique à celle du mot révélation, bien que, de par son origine et son
usage premier, il possède un sens distinct. Inspirer, c'est littéralement
animer de l'esprit ; un homme est inspiré lorsqu'il est sous l'influence
d'un pouvoir autre que le sien. L'inspiration divine peut être considérée
comme une opération inférieure ou moins directement intense, de
l'influence spirituelle sur l'homme que celle qui se produit dans la
révélation. C'est pourquoi la différence est plutôt une différence de
degré que d'espèce. Le Seigneur, en employant l'un ou l'autre de ces
procédés de direction, ne prive cependant pas le sujet humain de son
libre-arbitre ni de son individualité, [1] comme le prouvent les
particularités, bien marquées, de style et de méthode qui caractérisent
les divers livres des Ecritures. Et pourtant, quand la révélation est
donnée, une influence plus directe opère sur le sujet humain que dans
l'effet moindre de l'inspiration qui n'en est cependant pas moins divine.
[2]
La méthode directe et simple par laquelle Dieu peut communiquer avec
l'homme dépend des conditions de réceptivité de la personne. Une personne
peut être susceptible d'inspiration dans ses aspects les plus inférieurs
seulement ; une autre peut être tellement réceptive à l'influence de ce
pouvoir qu'elle sera capable de recevoir des révélations directes. Et
cette influence supérieure peut se manifester à divers degrés, la
personnalité divine étant tantôt plus, tantôt moins voilée. Considérez les
paroles du Seigneur à Aaron et à Marie, qui avaient manqué de respect
envers Moïse, le révélateur: « L'Eternel descendit dans la colonne de
nuée, et il se tint à l'entrée de la tente. Il appela Aaron et Marie, qui
s'avancèrent tous les deux. Et il dit : Ecoutez bien mes paroles !
Lorsqu'il y aura parmi vous un prophète, c'est dans une vision que moi,
l'Eternel, je me révélerai à lui, c'est dans un songe que je lui parlerai.
Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma
maison. Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et
il voit une représentation de l'Eternel. » [3]
Nous avons vu que, parmi les preuves les plus concluantes de l'existence
d'un Etre Suprême il y a celle qui provient de la révélation directe de sa
part ; et qu'une certaine connaissance des attributs de la personne divine
est essentielle à l'exercice rationnel de la foi en Dieu. Ce n'est
qu'imparfaitement que nous pouvons respecter une autorité dont l'existence
même est en doute. C'est pourquoi, si nous voulons faire implicitement
confiance en notre Créateur et le révérer sincèrement, nous devons
connaître quelque chose de lui. Bien que le voile de la mortalité avec son
obscurité épaisse puisse oblitérer la lumière de la présence divine dans
le cœur du pécheur, ce rideau de séparation peut être tiré et la lumière
céleste peut briller dans l'âme du juste. L'oreille attentive, réglée sur
le diapason de, la musique céleste, a entendu la voix de Dieu déclarer sa
personnalité et sa volonté ; la main du Seigneur a été rendue visible à
l’œil dégagé de la poutre et de la paille du péché, sincère dans sa
recherche de la vérité ; la volonté de Dieu a été révélée dans l'âme bien
purifiée par le dévouement et l'humilité.
Communication de Dieu à l'homme. - Nous n'avons pas connaissance qu'il y
ait jamais eu un temps au cours duquel un serviteur autorisé du Christ se
trouvait sur la terre, où le Seigneur n'ait fait connaître à ce serviteur
la volonté divine au sujet de la mission dont il était chargé. Aucun homme
ne peut s'attribuer l'honneur et la dignité du ministère. Pour devenir
ministre autorisé de l'évangile, « un homme doit être appelé de Dieu par
prophétie et par l'imposition des mains, par ceux qui détiennent
l'autorité », et ceux qui détiennent l'autorité doivent avoir été appelés
de la même façon. Lorsqu'il est ainsi revêtu de l'autorité, il parle de
par un pouvoir qui est plus grand que le sien, quand il prêche l'évangile
et en administre les ordonnances ; il peut, en vérité, devenir prophète du
peuple. Tout naturellement, le Seigneur a reconnu et honoré ses serviteurs
ainsi appelés. Il a glorifié leur office en proportion de leur dignité,
faisant d'eux les oracles vivants de la volonté divine. Et cela est vrai
de toute dispensation de l’œuvre de Dieu.
La Sainte Prêtrise a le privilège de communier avec les cieux et
d'apprendre la volonté immédiate du Seigneur. Cette communion se réalise
au moyen de songes et de visions, par l'Urim et le Thummim, par la
visitation d'anges, ou par le privilège suprême de communiquer face à face
avec le Seigneur. [4] Les paroles inspirées de ceux qui parlent par le
pouvoir du Saint-Esprit sont Ecritures pour le peuple. [5] En termes
clairs et nets, la promesse fut faite autrefois que le Seigneur
reconnaîtrait la prophétie comme le moyen de révéler sa volonté et ses
buts à l'homme : « Car le Seigneur, l'Eternel, ne fait rien sans avoir
révélé son secret à ses serviteurs, les prophètes ! ». [6] Ce ne sont pas
tous les hommes qui peuvent obtenir cet honneur de révélateur spécial: «
L'amitié de l'Eternel est pour ceux qui le craignent, et son alliance leur
donne instruction ». [7] De tels hommes sont des oracles de vérité, des
conseillers privilégiés, des amis de Dieu. [8]
La révélation dans les temps anciens. - Dieu révéla sa volonté et donna
ses commandements[9] à Adam, le patriarche du genre humain, à qui furent
confiées les clefs de la première dispensation. Lorsqu'il vivait dans un
état d'innocence avant la chute, Adam communiquait directement avec le
Seigneur. Ensuite, à cause de sa transgression, l'homme fut chassé d'Eden
mais il emporta avec lui quelques souvenirs de son premier état'béni, y
compris la connaissance personnelle de l'existence et des attributs de son
Créateur. Peinant à la sueur de son front, Sous le châtiment prédit et
décrété, cultivant le sol dans sa lutte pour trouver sa nourriture, il
continuait à invoquer le Seigneur.
Alors qu'Adam et sa femme, Eve, priaient en travaillant, « ils entendirent
la voix du Seigneur, venant de la direction du Jardin d'Eden, leur parlant
et ils né le virent point ; car ils étaient exclus de sa présence. Et il
leur donna des commandements ». [10]
Les patriarches qui succédèrent à Adam furent bénis du don de la
révélation, qu'ils reçurent à divers degrés. Enoch, le septième de la
lignée, fut particulièrement doué. La Genèse nous apprend qu'Enoch «
marcha avec Dieu », et que, lorsqu'il eut atteint l'âge de trois cent
soixante-cinq ans, « il ne fut plus parce que Dieu le prit ». [11] Dans le
Nouveau Testament nous apprenons quelque chose de plus concernant son
ministère ; [12] et les Ecrits de Moïse nous donnent un récit encore plus
complet des rapports du Seigneur avec ce voyant richement doué. [13] Le
plan de rédemption et l'histoire future du genre humain jusqu'au méridien
des temps et de là jusqu'au Millénium et au jugement final, lui furent
révélés. Le Seigneur révéla à Noé ses intentions au sujet du déluge
imminent ; par cette voix prophétique le peuple fut averti et exhorté au
repentir. Ayant méprisé et rejeté le message, ils furent détruits dans
leur iniquité. Dieu établit son alliance avec Abraham et lui révéla le
cours des événements de la création ; [14] et cette alliance fut confirmée
à Isaac et à Jacob.
C'est par la révélation que Dieu chargea Moïse de faire sortir Israël de
l'esclavage. Du milieu du buisson ardent sur l'Horeb, le Seigneur déclara
à l'homme ainsi choisi: « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham,
le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ». [15] Dans toutes les scènes
tumultueuses entre Moïse et Pharaon, le Seigneur continua à communiquer
avec son serviteur, qui apparut, dans toute la gloire de ce don divin,
comme un véritable dieu au roi Païen[16]. Et pendant le Pénible voyage de
quarante ans dans le désert, le Seigneur ne cessa pas d'honorer son
prophète. Ainsi nous pouvons suivre là lignée des révélateurs - de ces
hommes qui ont été, chacun en son temps, intermédiaires entre Dieu et le
peuple, recevant des instructions des cieux et les transmettant à la masse
-de Moïse- à Josué, et via les Juges, à David et Salomon et de là jusqu'à
Jean, précurseur immédiat du Messie.
Le Christ fut lui-même un révélateur. - En dépit de son autorité
personnelle, quoiqu'il eût été et qu'il fût Dieu, aussi longtemps que
Jésus-Christ vécut homme parmi les hommes, il déclara que son oeuvre était
celle d'un Etre plus grand que lui-même, par lequel il avait été envoyé et
duquel il recevait des instructions. Notez ses paroles : « Car je n'ai
point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a prescrit
lui-même ce que je dois dire et annoncer. Et je sais que son commandement
est la vie éternelle. C'est pourquoi les choses que je dis, je les dis
comme le Père me les a dites ». [17] Et plus loin : « Je ne puis rien
faire de moi-même: selon que j'entends, je juge ; et mon jugement est
juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui
qui m'a envoyé ».[18] Et encore « Les paroles que je vous dis, je ne les
dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait
les oeuvres... j'agis selon l'ordre que le Père m'a donné ». [19]
Les apôtres également, chargés du fardeau de l'Eglise après le départ du
Maître, recherchèrent l'aide du ciel, espérèrent et reçurent la parole de
la révélation pour les diriger dans leur ministère exalté. Paul, écrivant
aux Corinthiens, dit ceci : « Dieu nous les a révélées [les vérités
divines] par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de
Dieu. Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l'homme si ce
n'est l'esprit de l'homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît
les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu. Or nous, nous n'avons
pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous
connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce ».[20]
Jean affirme que le livre qui porte le nom particulier d'Apocalypse, ne
fut pas écrit de par sa propre sagesse, mais que c'est la « Révélation de
Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les
choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il a fait connaître, par l'envoi
de son ange, à son serviteur Jean ». [21]
La révélation courante est nécessaire. - Les Ecritures prouvent, de façon
concluante, que d'Adam à Jean le Révélateur, Dieu dirigea les affaires de
son peuple par des communications personnelles par l'intermédiaire de
serviteurs choisis. Croissant avec le temps, la parole écrite - le rapport
écrit des révélations reçues antérieurement fit force de loi auprès du
peuple, mais à aucune période, cela ne fut considéré comme suffisant. Bien
que les révélations du passé soient indispensables, en tant que guides
pour le peuple, étant donné qu'elles montrent le plan et le dessein des
relations de Dieu avec l'homme dans des circonstances particulières, elles
ne peuvent pas être universellement et directement applicables aux
circonstances des époques ultérieures. Beaucoup des lois révélées sont
d'application générale à tous les hommes et à toutes les époques, par
exemple, les commandements - Tu ne tueras point, Tu ne déroberas point ;
Tu ne porteras point de faux témoignage - et les autres injonctions
concernant les devoirs de l'homme envers son prochain dont la plupart sont
si clairement justes que la conscience humaine les approuve même sans
l'aide de la parole directe des commandements divins. D'autres lois
peuvent être également générales dans leur application, cependant elles
tirent leur validité d'ordonnances données par Dieu, du fait qu'elles ont
été instituées comme telles par l'autorité divine. Dans cette catégorie,
nous pouvons ranger les commandements au sujet de la sainteté du jour du
Sabbat, la nécessité du baptême comme moyen d'obtenir la rémission des
péchés, les ordonnances de la confirmation, de la Sainte Cène et autres.
Nous trouvons encore des révélations d'un autre genre. celles qui ont été
données pour répondre aux conditions d'une époque particulière, que l'on
peut considérer comme révélations spéciales ou circonstancielles ; par
exemple, les instructions données à Noé au sujet de la construction de
l'arche et de l'avertissement à donner au peuple; le commandement donné à
Abraham de quitter son pays natal pour séjourner dans un pays étranger ;
le commandement donné à Moïse et, par son intermédiaire, à Israël,
concernant l'exode d'Egypte ; les révélations données à Léhi lui ordonnant
de quitter Jérusalem avec son groupe, de voyager dans le désert et de
bâtir un navire pour traverser les grandes eaux vers un autre hémisphère.
Il est à la fois déraisonnable et directement opposé à notre conception de
la justice immuable de Dieu, de croire qu'il bénira l'Eglise dans une
dispensation, de la présence de la révélation vivante de sa volonté et
que, dans une autre dispensation, il laissera l'Eglise, à laquelle il
donne son nom, vivre du mieux qu'elle peut selon les lois d'une époque
enfuie. Il est vrai qu'à cause de l’apostasie l'autorité de la Prêtrise a
pu être enlevée de la terre pendant un certain temps, laissant le peuple
dans les ténèbres en lui fermant les écluses des cieux. Mais, à de telles
époques, Dieu n'a reconnu aucune église terrestre comme sienne, et aucun
prophète da déclaré avec autorité : « Ainsi dit le Seigneur ».
Pour supporter la doctrine que la révélation, spécialement adaptée aux
conditions existantes, est caractéristique des rapports de Dieu avec
l'homme, nous avons le fait que des lois ont été décrétées et ensuite
révoquées lorsqu'un stade plus avancé du plan divin a été atteint. Ainsi,
la loi de Molise [22] fut strictement obligatoire pour Israël depuis le
temps de l'exode jusqu'au ministère du Christ ; mais sa révocation fut
proclamée par le Sauveur lui-même [23] et une loi plus haute que celle des
commandements charnels qui avaient été donnés à cause de la transgression,
fut instituée à sa place.
D'après les Ecritures citées et de nombreuses autres affirmations des
écrits sacrés, il est évident que la révélation de Dieu à l'homme a été un
trait caractéristique vital de l'Eglise vivante. Il est clair également
que la révélation est essentielle à l'existence de l'Eglise dans son état
organisé sur la terre. Si, pour avoir l'autorité de prêcher l'évangile et
d'en administrer les ordonnances, un homme doit être appelé de Dieu « par
prophétie », [24] il est évident qu'en l'absence de révélations directes,
l'Eglise serait laissée sans officiers autorisés et, par conséquent,
disparaîtrait. Les prophètes et les patriarches d'autrefois, Ies juges,
les prêtres et tous les serviteurs autorisés depuis Adam jusqu'à Malachie,
furent appelés par révélation directe manifestée par la parole spéciale de
la prophétie. Cela fut aussi vrai pour Jean-Baptiste, [25] les apôtres
[26] et les officiers inférieurs de l'Eglise[27], aussi longtemps qu'une
organisation reconnue par Dieu demeura sur la terre. Sans le don de la
révélation continue il ne peut y avoir de ministère autorisé sur terre ;
et sans officiers dûment commissionnés il ne peut y avoir d'Eglise du
Christ.
La révélation est essentielle à l'Eglise non seulement pour l'appel et
l'ordination correctes de ses ministres, mais aussi afin que les officiers
ainsi choisis puissent être guidés dans leur administration - pour
enseigner avec autorité les doctrines du salut, pour exhorter, encourager
et, si c'est nécessaire, réprimander le peuple et lui déclarer, par la
prophétie, les buts et la volonté de Dieu concernant l’Eglise, pour le
présent et pour l'avenir. La promesse du salut n'est limitée ni dans le
temps, ni dans le lieu, ni dans les personnes. C'est ce que Pierre
enseigna le jour de Pentecôte, lorsqu'il assura à la multitude qu'elle
avait droit aux bénédictions : « Car la promesse est pour vous, dit-il,
pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre
que le Seigneur notre Dieu les appellera ». [28] Le salut, avec tous les
dons de Dieu, fut, depuis le début, pour le Juif et le Grec également ;
[29] car tous ont le même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui
l'invoquent, sans aucune distinction. [30]
Prétendues objections dans les Ecritures. - Les adversaires de la doctrine
de la révélation continue citent, en pervertissant de façon flagrante leur
signification - certains passages scripturaux pour soutenir leur hérésie,
passages parmi lesquels nous trouvons ceux-ci. Voici ce que dit Jean vers
la fin de son livre : « Je le déclare à quiconque entend les paroles de la
prophétie de ce livre : Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu le
frappera des fléaux décrits dans ce livre ; et si quelqu'un retranche
quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa
part de l'arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre ».
[31] Appliquer cette déclaration à la Bible telle qu'elle fut compilée par
la suite est totalement injustifié car Jean n'écrivit pas son livre comme
conclusion d'une compilation des Ecritures comme celle que nous possédons
maintenant dans notre Bible. Jean parlait simplement de ses propres
prophéties qui, lui ayant été données par révélation, étaient sacrées ; et
les altérer, par omission ou addition serait modifier la parole de Dieu.
Ce serait un tout aussi grand péché d'altérer toute autre partie de la
parole révélée. De plus, dans ce passage fréquemment cité, il n'est pas
sous-entendu que le Seigneur ne peut pas ajouter à la parole qui y est
révélée ou en retrancher ; il y est tout simplement déclaré qu'aucun homme
ne peut changer le texte et échapper au châtiment. Moïse, plus de quinze
siècles avant la date à laquelle Jean écrivit son livre, [32] donna une
injonction semblable interdisant d'altérer le message du commandement
divin et ayant une application limitée similairement.
Une autre prétendue objection à la révélation moderne se trouverait dans
les paroles de Paul à Timothée, au sujet des Ecritures « qui peuvent te
rendre sage à salut » [33] et qui sont « utiles pour enseigner, pour
convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que
l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre ». [34] Les
remarques de l'apôtre aux anciens d'Ephèse sont citées dans la même
intention: « Vous savez... que je n'ai rien caché de ce qui vous était
utile, et que je n'ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner
publiquement et dans les maisons... car je vous ai annoncé tout le conseil
de Dieu sans en rien cacher ». [35] On soutient que si les Ecritures
connues de Timothée étaient parfaitement suffisantes pour le rendre « sage
à salut » et pour faire de lui l'homme de Dieu « accompli et propre à
toute bonne oeuvre », ces mêmes Ecritures sont suffisantes pour tous les
hommes jusqu'à la fin des temps ; et que si les doctrines prêchées aux
anciens d'Ephèse représentaient « tout le conseil de Dieu », nous ne
devons pas nous attendre à d'autre conseil. Pour répliquer à cela, il
suffit peut-être de dire que si les adversaires de la révélation continue
qui défendent leur position antiscripturale par l'interprétation forcée de
tels passages, étaient logiques avec eux-mêmes, ils seraient obligés de
rejeter toutes les révélations données par l'intermédiaire des apôtres
après la date à laquelle Paul prononça ces paroles, ce qui exclurait même
l'Apocalypse de Jean.
Tout aussi intenable est l'affirmation que l'exclamation du Christ mourant
- « Tout est consommé ! » signifiait que la révélation était terminée ;
car nous trouvons ce même Jésus se révélant dans la suite, comme Seigneur,
promettant aux apôtres d'autres révélations[36] et les assurant qu'il
serait avec eux jusqu'à la fin. [37] De plus, si les paroles du Crucifié
comportaient une telle signification, les apôtres qui enseignèrent selon
qu'ils étaient directement et expressément guidés par la révélation aussi
longtemps qu'ils vécurent, doivent être rangés parmi les imposteurs.
Pour justifier l'anathème avec lequel les adversaires de la révélation
moderne cherchent à persécuter ceux qui croient au flot continuel de la
parole de Dieu à son Eglise, la prophétie suivante de Zacharie est citée :
« En ce jour-là, dit l'Eternel des armées, j'exterminerai du pays les noms
des idoles, afin qu'on ne s'en souvienne plus ; j'ôterai aussi du pays les
prophètes et l'esprit d'impureté. Si quelqu'un prophétise encore, son père
et sa mère qui l'ont engendré, lui diront: Tu ne vivras pas, car tu dis
des mensonges au nom de l'Eternel ! Et son père et sa mère qui l'on
engendré, le transperceront quand il prophétisera. En ce jour-là, les
prophètes rougiront de leurs visions quand ils prophétiseront». [38] Le
jour dont il est question semble encore être futur, car les idoles et les
esprits impurs ont encore de l'influence ; et, de plus, Zacharie montre
que les prophètes susmentionnés sont de faux prophètes en les associant
aux idoles et esprits impurs.
Les tentatives de réfuter la doctrine de la révélation continue comme
celles qu'on a faites en invoquant l'autorité des Ecritures, que nous
venons de citer, sont misérablement futiles, car elles comportent leur
propre réfutation et laissent intacte la vérité que la croyance en la
révélation courante est tout à fait raisonnable et strictement
scripturale. [39]
La révélation des derniers jours. - A la lumière de nos connaissances que
la continuité de la révélation est une caractéristique essentielle de
l'Eglise, il est aussi raisonnable d'attendre de nouvelles révélations de
nos jours que de croire à l'existence de ce don dans les temps anciens. «
Quand il n'y a pas de révélation, le peuple est sans frein » [40] fut-il
dit autrefois ; et il convient d'ajouter à la révélation la vision
également, puisque ce don se manifeste souvent par des songes et des
visions. Néanmoins, en dépit des témoignages nombreux et très clairs des
Ecritures, les sectes soi-disant chrétiennes de notre époque s'unissent
pratiquement toutes pour affirmer que la révélation directe cessa avec les
apôtres ou même avant leur époque ; que d'autres communications des cieux
sont inutiles, et qu'en attendre n'est pas scriptural. En assumant cette
position, les sectes opposées de notre époque ne font que suivre les
sentiers déjà battus par les incroyants dans les temps anciens. Les Juifs
apostats rejetèrent le Sauveur parce qu'il venait à eux avec une nouvelle
révélation. N'avaient-ils pas Moïse et les prophètes pour les guider ? De
quoi d'autre avaient-ils besoin ? Ils -se vantèrent ouvertement: « Nous,
nous sommes disciples de Moïse » et ajoutèrent : « Nous savons que Dieu a
parlé à Moïse mais celui-ci nous ne savons d'où il est ». [41]
Les Ecritures, loin d'affirmer la cessation de la révélation dans les
derniers temps, proclament expressément la restauration et l'opération de
ce don dans les derniers jours. Jean eut la vision de la restauration de
l'évangile dans les derniers jours par le ministère d'anges ; et, ayant eu
la vision de ce qui était alors futur, il prononça sa prophétie au temps
passé, comme si elle s'était - déjà accomplie: « Je vis un autre ange qui
volait par le milieu du ciel, ayant un évangile éternel, pour l'annoncer
aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue
et à tout peuple » [42] Il savait, en outre, que la voix de Dieu se ferait
entendre dans les derniers jours pour rappeler son peuple de Babylone et
le conduire en lieu sûr : « Et j'entendis du ciel une autre voix qui
disait: Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez
point à ses péchés, et que vous n'ayez point de part à ses fléaux ». [43]
Le Livre de Mormon n'est pas moins clair lorsqu'il déclare que la
révélation directe sera une bénédiction permanente pour l'Eglise dans les
derniers jours. Notez la prophétie d'Ether le Jarédite ; le contexte
montre que l'époque dont il est parlé est celle de la dernière
dispensation : « Et en ce jour où ils [les Gentils] prouveront leur foi en
moi, dit le Seigneur, comme le fit le frère de Jared, afin de devenir
sanctifiés en moi, alors je leur manifesterai les choses que le frère de
Jared a vues, leur dévoilant même toutes mes révélations, dit
Jésus-Christ, le Fils de Dieu, le Père des cieux et de la terre et de
toutes les choses qui s'y trouvent... celui qui croit ces choses que j'ai
dites, je le visiterai par les manifestations de mon Esprit, et il saura
et rendra témoignage ». [44]
Léhi, instruisant ses fils, cita une prophétie de Joseph, le fils de
Jacob, qui n'est pas rapportée dans la Bible ; elle se rapporte
spécialement à l’œuvre de Joseph, le prophète moderne: « Oui, Joseph a dit
en vérité : Ainsi me dit le Seigneur : Je susciterai un voyant de choix du
fruit de tes reins, et il sera en grand honneur parmi le fruit de tes
reins. Je lui donnerai le commandement de faire une oeuvre pour le fruit
de tes reins, ses frères, qui aura une grande valeur pour eux, car elle
les amènera à connaître les alliances que j'ai faites avec tes pères ».
[45]
Néphi, fils de Léhi, parla par prophétie des derniers jours, lorsque les
Gentils recevraient le témoignage du Christ, accompagné de nombreux signes
et de manifestations mer-veilleuses : « par la puissance du Saint-Esprit,
il se manifeste à tous ceux qui croient en lui ; oui, à toutes les
nations, familles, langues et peuples, faisant, selon leur foi, des
miracles, des signes, et des prodiges puissants parmi les enfants des
hommes. Mais voici, je prophétise devant vous concernant les derniers
jours ; concernant les jours où le Seigneur Dieu manifestera ces choses
aux enfants des hommes ».[46]
Le même prophète, adressant ses avertissements aux incroyants des derniers
jours, prédit l'apparition d'Ecritures supplémentaires : « Et il arrivera
que le Seigneur Dieu vous fera parvenir les paroles d'un livre ; et ce
seront les paroles de ceux qui se sont assoupis. Et voici, le livre sera
scellé ; et, dans ce livre, il y aura une révélation de Dieu, depuis le
commencement du monde jusqu'à la fin ». [47]
Le Sauveur, s'adressant aux Néphites, répéta la prédiction de Malachie
concernant la révélation qui serait donnée par l'intermédiaire d'Elie,
avant le jour de la seconde venue du Seigneur: « Voici, je vous enverrai
Elie le prophète, avant que le jour grand et redoutable de l'Eternel
arrive. Il tournera le cœur des pères envers les enfants, et le sœur des
enfants vers leurs pères ; de peur que je ne vienne frapper la terre de
malédiction ». [48]
Par la révélation moderne, le Seigneur a confirmé et tenu ses promesses
antérieures, et a expressément réprimandé ceux qui veulent lui fermer la
bouche et détourner son peuple de lui. Sa voix se fait entendre
aujourd'hui « prouvant au monde que les Saintes Ecritures sont vraies, et
que Dieu inspire les hommes et les appelle à son oeuvre sacrée à notre
époque et dans notre génération, aussi bien que dans les générations
d'autrefois ; montrant par là qu'il est le même Dieu, hier, aujourd'hui et
à jamais ». [49]
La révélation encore future. - Etant donné le fait démontré que la
révélation de Dieu à l'homme a toujours été et est toujours une
caractéristique de l'Eglise de Jésus-Christ, il est raisonnable
d'attendre, avec un espoir confiant, la venue d'autres messages des cieux,
même jusqu'à la fin de l'épreuve terrestre de l'homme. L'Eglise est et
continuera à être, aussi solidement fondée sur le roc de la révélation
qu'elle l'était au jour de la bénédiction prophétique donnée par
Jésus-Christ à Pierre, qui grâce à ce don de Dieu, fut à même de témoigner
de la divinité de son Seigneur. [50] La révélation courante prédit aussi
clairement que celle des jours passés les manifestations encore futures de
Dieu par cette voie choisie. [51] Le canon des Ecritures est encore ouvert
; de nombreuses lignes, de nombreux préceptes doivent encore être ajoutés
; des révélations surpassant en importance et en plénitude glorieuse tout
ce qui a été rapporté doivent encore être données à l'Eglise et proclamées
au monde.
Quelle justification, quel semblant de logique l'homme peut-il invoquer
pour nier le pouvoir et les desseins de Dieu de se révéler, lui et sa
volonté, en ces jours-ci, comme il l'a fait autrefois ? Dans tous les
domaines des connaissances et des activités humaines, dans tout ce dont
l'homme revendique la gloire, il est fier des possibilités de se
développer et de faire des progrès. Cependant, dans la science divine de
la théologie, il prétend que le, progrès est impossible et l'avancement
interdit. Contre une telle hérésie, contre une négation aussi
blasphématoire des prérogatives et des pouvoirs divins, Dieu a proclamé
son édit en paroles qui vont droit au but: « Malheur à celui qui dira:
Nous avons reçu la parole de Dieu, et nous n'avons plus besoin de recevoir
davantage de la parole de Dieu, car nous en avons assez! » [52] « Ne nie
pas l'esprit de révélation, ni l'esprit de prophétie, car malheur à celui
qui nie ces choses. » [53]
* * * * * * *
[1] Voir notes 1 et 2, à la fin du chapitre.
[2] Note 3, à la fin du chapitre.
[3] Nom. 12 : 5-8 - La « Revised Version » anglaise dit : « la forme de
l'Eternel ». (N. d. T.)
[4] Voir chapitre 12 de ce livre.
[5] Voir D. & A. 68 : 4.
[6] Amos 3 : 7 voir aussi 1 Néphi 22 ; 2.
[7] Ps. 25 : 14.
[8] Voir Jean 15 :14, 15.
[9] Voir Gen. 2: 15-20 ; P. de G. P., Moïse 3 : 16.
[10] P. de G. P., Moïse 5 : 4, 5.
[11] Gen. 5 : 18-24.
[12] Voir Jude 14.
[13] Voir P. de G. P., Moïse, chaps. 6, 8.
[14] Voir Gen., chaps. 17, 18 ; P. de G. P., Abraham, surtout les chaps.
3, 4, 5.
[15] Ex. 3:2-6.
[16] Voir Ex. 7: 1, et aussi 4 - 16.
[17] Jean 12: 49, 50.
[18] Jean 5 : 30.
[19] Jean 14: 10, 31.
[20] 1 Cor. 2 :10-12.
[21] Apo. 1 : 1.
[22] Voir Ex. chap. 21 ; Lév., chap. 1 ; Deut., chap. 21.
[23] Voir Matt. 5 :1748
[24] Voir chapitre 10 de ce livre.
[25] Voir Luc 1 : 13-20.
[26] Voir Jean, chap. 15 ; Actes 1 : 12-26.
[27] Actes 20: 28 ; 1 Tim. 4 :14 ; Ti. 1 : 5.
[28] Actes 2: 39.
[29] Voir Rom. 10:12; Gal. 3:28; Col. 3:11.
[30] Voir Rom. 3 : 22., Apo. 22: 18, 19 ; voir aussi D. & A. 20 : 35.
[31] Voir Deut. 4 : 2 ; 12 : 32.
[32] 2 Tim. 3 : 15.
[33] 2 Tim. 3 :.16, 17.
[34] Actes 20 : 18-27.
[36] Voir Luc 24: 29.
[37] Voir Matt. 28 : 20 ; voir aussi Marc 16: 20.
[38] Zach. 13 : 2-4.
[39] Voir note 2, à la fin du chapitre.
[40] Prov. 29 : 18.
[41] Jean 9 : 28, 29.
[42] Apo. 14: 6.
[43] Apo. 18 : 4.
[44] Ether 4 : 7, 11.
[45] 2 Néphi 3 :7.
[46] 2 Néphi 26 :13, 14.
[47] 2 Néphi 27 : 6, 7.
[48] 3 Néphi 25 : 5, 6 ; voir aussi Mal. 4 : 5, 6 ; et, pour
l'accomplissement, D. & A. 110: 13-16.
[49] D&A 20: 11, 12; voir aussi 1 : 11 ; 11 : 25 ; 20 :26-28 ; 35 : 8 ;
42: 61 ; 50 : 35 ; 59 : 4 ; 70 : 3 ; et le volume entier, comme preuve de
la continuation de la révélation dans l'Eglise de nos jours.
[50 Voir Matt. 16 : 16-19 ; Marc 8 : 27-29 ; Luc 9 : 18-20 ; Jean 6: 69.
[51] Voir D. & A. 20: 35 ; 35 :8 ; et les références des D. & A. citées en
dernier lieu.
[52] 2 Néphi 28 : 29 ; voir aussi verset 30 ; et 29: 6-12.
[53] D&A 11 : 25 ; voir aussi note 4, à la fin du chapitre.
NOTES DU CHAPITRE 16
1. La liberté sous l'inspiration. - Faussett dit ceci sur le libre arbitre
de l'homme sous l'influence de l'inspiration: « L'inspiration n'enlève pas
aux écrivains leurs individualités respectives de style, de même que les
maîtres inspirés de l'Eglise primitive n'étaient pas des machines passives
quand ils prophétisaient (1 Cor. 14: 32). « Là où est l'esprit du
Seigneur, là est la liberté » (2 Cor. 3 : 17). Leur volonté devenait une
avec la volonté de Dieu, son Esprit agissait sur leur esprit de sorte que
leur individualité avait libre champ d'action dans la sphère de son
inspiration. Pour les vérités religieuses, les Ecritures collectivement
ont un auteur unique ; pour les autres points, la diversité des styles
correspond manifestement au nombre d'auteurs. La variété est humaine,
l'unité divine. Si les quatre évangélistes avaient été de simples
machines, narrant les mêmes événements dans le même ordre et avec les
mêmes mots, ils cesseraient d’être des témoins indépendants. Leur
désaccord même (qui n'est qu'apparent) réfute la collusion... Les légères
variantes dans le décalogue, entre Ex. 20 et sa répétition au Deut. 5 ;
entre Ps. 18 comparé avec 2 Sam. 22 ; entre Ps. 14 comparé avec Ps. 53, et
dans les citations de l'Ancien Testament trouvées dans le Nouveau
Testament (quelquefois de la Version des Septante, qui varie de la version
hébraïque, quelquefois d'aucun des deux, mot à mot), tout prouve
l'indépendance d'esprit des écrivains sacrés qui, sous la conduite et la
sanction divines, présentèrent, en différentes occasions, les mêmes
vérités substantielles sous différents aspects, l'un complétant l'autre. »
- Bible Cyclopedia, A. R. Faussett, p. 308.
2. La doctrine qui nie la continuité de la révélation est nouvelle et
fausse. -« L'histoire du peuple de Dieu, depuis les âges les plus reculés,
montre que la révélation continue fut la seule voie par laquelle il
pouvait apprendre tous ses devoirs, ou la volonté de Dieu à son égard. Il
ne crut pas une seule fois que les révélations données à des générations
précédentes étaient suffisantes pour le guider dans chaque devoir. Une
doctrine qui rejette de nouvelles révélations est une nouvelle doctrine,
inventée par le diable et ses émissaires pendant le second siècle après le
Christ ; c'est une doctrine opposée directement à celle que croyaient et
dont jouissaient les saints dans tous les âges. Or. renverser et
abandonner une doctrine vieille de quatre mille ans, et en introduire une
nouvelle à sa place ne peut se faire que par l'autorité divine... Etant
donné que la doctrine de la révélation continue est une doctrine qui fut
toujours crue par les saints, il n'est requis de personne de prouver la
nécessité de la continuation de cette doctrine. Si c'était une nouvelle
doctrine, jamais introduite auparavant dans le monde, il deviendrait
nécessaire d'établir son origine divine ; mais vu que ce n'est que la
continuation d'une doctrine ancienne, établie il y a des milliers
d'années, qui n'a jamais cessé d'être crue par les saints, et dont ils
n'ont jamais cessé de jouir, il serait de la plus grande présomption de la
mettre en doute à cette période tardive et de là il semblerait presque
superflu d'entreprendre de prouver la nécessité de sa continuation. Au
lieu d'être obligée de faire cela, toute personne a le droit de demander à
tous ceux des dix-sept derniers siècles qui nient les nouvelles
révélations, de présenter leur raisonnement puissant et leurs témoignages
pour modifier l'ordre des cieux établi depuis si longtemps, et introduire
une nouvelle doctrine si entièrement différente de l'ancienne. S'ils
désirent que l'on croie à leur nouvelle doctrine, qu'ils démontrent
qu'elle est d'origine divine, ou autrement tout homme sera justifié en la
rejetant et en s'attachant à l'ancienne. » -
Orson Pratt, Divine Authenticity of the Book of Mormon, 1 (2) 15, 16.
3. L'inspiration. - « L'inspiration a été définie comme étant l'énergie
motrice du Saint-Esprit, à quelque degré ou de quelque façon qu'elle ait
pu être exercée, sous l'impulsion de laquelle les agents humains choisis
par Dieu ont proclamé officiellement sa volonté de vive voix, et ont écrit
les diverses parties de la Bible ». Par inspiration plénière, nous voulons
dire que cette énergie a été exercée de façon si entière et parfaite,
qu'elle a fait des enseignements des écrivains sacrés, dans le sens le
plus littéral, les enseignements de Dieu, exactement comme s'ils étaient
issus de lui, exprimant fidèlement sa pensée et portant la sanction de son
autorité. Par inspiration verbale, nous voulons dire que cette énergie ne
fut pas employée à suggérer aux écrivains la substance des Ecritures, en
leur laissant ensuite le soin de rendre, à leur propre façon,
exclusivement humaine, ce qui avait été suggéré de façon surnaturelle,
mais que ces hommes furent guidés et assistés dans l'expression des
vérités reçues... Lorsque la doctrine de l'inspiration plénière et verbale
est ainsi débarrassée des méprises dont elle a été l'objet, elle ne
présente, à aucun point de vue, de raison justifiant des objections. Elle
est en accord avec toutes les conclusions relatives aux Ecritures que
l'enseignement moderne est arrivé à établir ; car les rêves de la « haute
critique » ne sont guère plus que des lubies d'un caprice arbitraire ; et
il est très regrettable qu'ils aient été honorés d'une déférence tout à
fait imméritée et qu'ils aient été témérairement rangés côte à côte avec
les résultats précieux de la véritable critique. Ces résultats indiquent
décisivement, à beaucoup d'égards; que l'inspiration plénière - lorsque la
doctrine elle-même est correctement comprise - fournit le seul terrain
juste et logique sur lequel l'autorité des Ecritures canoniques puisse
être sûrement établie. » - Cassells Bible Dictionary, pp. 559, 561.
Observez que la distinction spécifiée ici, entre inspiration plénière et
inspiration verbale exprime l'élément de différence essentiel entre
inspiration et révélation.
4. Il est rationnel de croire à la révélation continue. « Est-il donc
déraisonnable, est-il donc contraire à la philosophie d'espérer de la
lumière et des connaissances supplémentaires ? La religion serait-elle le
seul département de la pensée et de l'effort humain dans lequel la
progression soit impossible ? Que dirions-nous du chimiste, de
l'astronome, du physicien, ou du géologue qui proclamerait qu'aucune
découverte ou aucune révélation de la vérité scientifique n'est plus
possible, ou qui déclarerait que la seule occupation ouverte aux étudiants
de la science est de revoir les anciens livres et d'appliquer les
principes révélés il y a longtemps, car jamais aucun autre ne sera
découvert ? Le motif principal qui pousse à la recherche et à l'enquête
est la conviction qu'il n'y a pas de fin à la connaissance et à la
sagesse. Nous affirmons que toute sagesse est de Dieu, que l'auréole de sa
gloire est l'intelligence et que l'homme n'a pas encore appris tout ce
qu'il a à apprendre de lui et de ses voies. Nous soutenons que la doctrine
de la révélation continue de Dieu n'est pas moins philosophique ni moins
scientifique que scripturale. » - «The Philosophy of « Mormonism », par
l'auteur, dans The Story and Philosophy of « Mormonism », p. 116, Salt
Lake City, 1914.
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