CHAPITRE 15 : LE LIVRE DE MORMON -
Suite
ARTICLE 8. - ... Nous croyons aussi que le Livre de Mormon est la parole
de Dieu.
SON AUTHENTICITÉ
L'authenticité du Livre de Mormon constitue notre examen le plus important
de cet ouvrage. Ce sujet est d'un intérêt vital pour toute personne qui
cherche véritablement la Parole de Dieu, pour chaque chercheur de vérité
sincère. Prétendant être, en ce qui concerne la dispensation actuelle, une
nouvelle Ecriture, présentant des prophéties et des révélations qui ne
sont pas encore reconnues jusqu'à présent dans la théologie moderne,
proclamant au monde le message d'un peuple disparu, écrit par commandement
et par l'esprit de prophétie et de révélation, ce livre a droit à l'examen
le plus approfondi et le plus impartial. Non seulement le Livre de Mormon
mérite une telle considération, mais encore il la réclame, l'exige même ;
car nul homme, professant croire au pouvoir et à l'autorité de Dieu, ne
peut recevoir avec indifférence l'annonce d'une nouvelle révélation
professant porter le sceau de l'autorité divine. La question de
l'authenticité du Livre de Mormon est, par conséquent, une question qui
intéresse le monde entier.
Les Saints des Derniers Jours fondent leur croyance en l'authenticité du
livre sur les preuves suivantes :
1. L'accord général entre le Livre de Mormon et la Bible dans toutes les
matières qui leur sont communes.
2. L'accomplissement d'anciennes prophéties par la parution du Livre de
Mormon.
3. La stricte harmonie et la logique du Livre de Mormon avec lui-même.
4. La véracité évidente des prophéties qu'il contient.
A cela, nous pouvons ajouter certaines preuves externes ou
extra-scripturales, parmi lesquelles :
5. Les témoignages corroboratifs présentés par l'archéologie et
l’ethnologie.
1. LE LIVRE DE MORMON ET LA BIBLE
Les Ecritures néphites et juives s'accordent en matière de tradition,
d'histoire, de doctrine et de prophétie dont les deux ouvrages traitent
séparément. Ces deux volumes d'Ecritures furent préparés sur des
hémisphères opposés, dans des conditions tout à fait différentes.
Cependant il y a entre eux une harmonie surprenante, qui confirme leur
inspiration divine à tous deux. Le Livre de Mormon contient un certain
nombre de citations extraites des anciennes Ecritures juives, dont une
copie, comprenant ce qui avait été compilé à l'époque où Léhi s'enfuit de
Jérusalem, fut apportée sur le continent occidental, dans les annales
gravées sur les plaques d'airain de Laban. Lorsque de tels passages sont
cités, il n'y a aucune différence essentielle entre la version de la Bible
et celle du Livre de Mormon, excepté dans des cas d'erreurs probables de
traduction - que le manque de suite logique ou de clarté du texte biblique
révèle ordinairement. Il existe cependant de nombreuses variations
mineures dans des parties correspondantes des deux volumes ; et, dans de
tels cas, un examen approfondi démontre généralement la clarté supérieure
des Ecritures néphites.
Lorsqu'on compare soigneusement les prophéties de la Bible avec les
prédictions correspondantes contenues dans le Livre de Mormon, par
exemple, celles qui se rapportent à la naissance, au ministère terrestre,
à la mort sacrificatoire et à la seconde venue de Jésus-Christ avec
d'autres qui se rapportent à la dispersion et au rassemblement d'Israël ;
et avec celles qui se rapportent à l'établissement de Sion et à la
reconstruction de Jérusalem dans les derniers jours, on voit que chacun
des livres sacrés corrobore l'autre. Il est vrai que l'un renferme de
nombreuses prédictions qui ne se trouvent pas dans l'autre, mais, dans
aucun cas, il n'est possible de déceler la moindre contradiction ou la
moindre inconséquence. La même harmonie règne parfaitement entre les
parties des deux volumes qui traitent de doctrine. [1]
2. PROPHÉTIES CONCERNANT LE LIVRE DE MORMON
Les anciennes prophéties ont été littéralement accomplies par la parution
du Livre de Mormon. Un des premiers oracles portant directement sur ce
sujet fut prononcé par Enoch, prophète antédiluvien auquel le Seigneur
révéla ses desseins jusqu'à la fin des temps. Témoin, en vision, de la
corruption du genre humain, après l'ascension du Fils de l'Homme, Enoch
invoqua son Dieu: « Ne reviendras tu plus sur la terre ?... Et le Seigneur
dit à Enoch: Comme je vis, je viendrai dans les derniers jours... Et le
jour viendra où la terre se reposera, mais, avant ce jour-là, les cieux
seront obscurcis et un voile de ténèbres couvrira la terre ; et les cieux
trembleront et la terre aussi ; et il y aura de grandes tribulations parmi
les enfants des hommes, mais je protégerai mon peuple. Et je ferai
descendre la justice des cieux, et je ferai monter la vérité de la terre
pour rendre témoignage de mon Fils unique... Et je ferai en sorte que la
justice et la vérité balayent la terre comme un déluge, pour rassembler
mes élus des quatre coins de la terre, en un lieu que je préparerai ». [2]
Les Saints des Derniers Jours considèrent la parution du Livre de Mormon,
et la restauration de la Prêtrise par le service direct de messagers
célestes, ensemble, comme l'accomplissement de cette prophétie, et de
prédictions semblables contenues dans la Bible.
David, qui chanta ses psaumes plus de mille ans avant le « méridien des
temps », prédit . « La vérité jaillit de la terre et la justice regarde du
haut des cieux ». [3] C'est ce qu'Esaïe déclara également. [4] Ezéchiel
vit en vision [5] le rapprochement du bois de Juda et du bois de Joseph,
qui signifient la Bible et le Livre de Mormon. Voici quelles sont les
paroles d'Ezéchiel: « La parole de Jéhovah me fut adressée en ces termes :
Et toi, fils de l'homme, prends une pièce de bois et écris dessus : Pour
Juda, et pour les enfants d'Israël qui lui sont associés. Prends une autre
pièce de bois, et écris dessus : Pour Joseph, bois d'Ephraîm et de toute
la maison d'Israël qui lui est associée. Rapproche-les l'une de l'autre
pour en former une seule pièce, en sorte qu'elles soient unies dans ta
main ».
Lorsque nous nous rappelons l'ancienne façon de faire des livres -qui
consistait à écrire sur de longues bandes de parchemin qu'on roulait sur
des rouleaux de bois, l'emploi du mot « bois » comme équivalent de « livre
», dans le passage cité, devient apparent[6]. A l'époque où cet oracle fut
rendu, les Israélites étaient divisés en deux nations connues sous le nom
de royaume de Juda et royaume d'Israël, ou d'Ephraïm. Il est clair que ce
sont les annales séparées de Juda et de Joseph qui sont mentionnées ici.
[7] Or, comme nous l'avons vu, la nation néphite comprenait les
descendants de Léhi, qui était de Manassé ; ceux d'Ismaël qui était
d'Ephraïm, et ceux de Zoram, dont nous ignorons la tribu. [8] Les Néphites
étaient donc des tribus de Joseph : et leurs annales ou « bois », sont
représentées aussi réellement par le Livre de Mormon que le « bois » de
Juda l'est par la Bible.
Le fait que la parution des annales de Joseph ou Ephraïm devait être
accomplie par le pouvoir direct de Dieu, apparaît clairement dans
l'explication que le Seigneur donne de' la vision d'Ezéchiel: « Voici, je
prendrai le bois de Joseph... je le joindrai au bois de Juda ». [9] Cette
union des deux annales devait être une caractéristique des derniers jours
; la prédiction d'un événement qui devait suivre immédiatement le
rassemblement des tribus de parmi les nations au milieu desquelles elles
avaient été dispersées l'indique bien. [10] Une comparaison avec les
autres prophéties relatives au rassemblement prouvera d'une manière
concluante qu'il a été prédit que ce grand événement aurait lieu dans les
derniers temps et préparerait la seconde venue du Christ.[11]
Revenant aux écrits d'Esaïe, nous trouvons ce prophète exprimant les
menaces du Seigneur contre Ariel ou Jérusalem, « cité dont David fit sa
demeure ». Ariel devait être dans la détresse, afflige et dans la douleur.
Le prophète parle ensuite d'un peuple autre que Juda qui occupait
Jérusalem, car il fait la comparaison avec cette dernière, disant : « Et
la ville sera pour moi comme un Ariel ». Au sujet de la malédiction
décrétée contre cet autre peuple, nous lisons : « Tu seras abaissée, ta
parole viendra de terre, et les sons en seront étouffés par la poussière ;
ta voix sortira de terre comme celle d'un spectre, et c'est de la
poussière que tu murmureras tes discours ». [12]
Voici ce qu'un apôtre des derniers jours a écrit sur l'accomplissement de
ces prophéties et d'autres qui leur sont associées : « Ces prédictions
d'Esaïe ne pouvaient pas se rapporter à Ariel ou Jérusalem, parce que
leurs paroles ne sont pas venues « de terre » et ne sont pas « étouffées
de poussière ». Mais elles se rapportent au reste de Joseph qui fut
détruit en Amérique, il y a plus de quatorze cents ans. Le Livre de Mormon
décrit leur chute et elle fut vraiment grande et terrible. A la
crucifixion du Christ, comme Esaïe le prédit, « la multitude des guerriers
fut comme la paille qui s'envole », et cela arriva, comme il le prédit en
outre, « soudainement, en un instant »... Ce reste de Joseph, par sa
détresse et sa destruction, devint comme un Ariel. De même que les armées
romaines assiégèrent Ariel et le plongèrent dans la détresse et dans la
douleur, de même, les nations en guerre de l'Amérique ancienne attirèrent
l'une sur l'autre les scènes les plus affreuses de sang et de carnage.
C'est pourquoi le Seigneur pouvait dire à juste titre, en parlant de cet
événement : « Et la ville sera pour moi comme un Ariel ». [13]
Cette prédiction saisissante d'Esaïe, que la nation ainsi abaissée
parlerait « de terre » avec une voix « étouffée par la poussière », fut
littéralement accomplie par la parution du Livre de Mormon, dont
l'original fut tiré de terre ; et la voix de ces annales est comme la voix
de quelqu'un parlant de la poussière. Nous lisons dans la même prophétie :
«Toute la révélation est pour vous comme les mots d'un livre cacheté que
l'on donne à un homme qui sait lire, en disant : Lis donc cela ! Et qui
répond: Je ne le puis, car il est cacheté ! Ou comme un livre que l'on
donne à un homme qui ne sait pas lire, en disant: Lis donc cela ! Et qui
répond: Je ne sais pas lire » ! [14] Cette prophétie fut accomplie par la
présentation d'une transcription partielle des plaques - « les mots d'un
livre », non pas le livre lui-même - à un érudit, le professeur Charles
Anthon dont nous avons cité la réponse dans le chapitre précédent, réponse
qui correspond à la prophétie Presque mot pour mot, et par la remise du
livre lui-même au jeune illettré, Joseph Smith.
3. LA COHÉRENCE DU LIVRE DE MORMON
La cohérence interne du Livre de Mormon confirme la croyance en son
origine divine. Les différentes parties témoignent d'elles-mêmes, de façon
évidente, qu'elles ont été écrites à différentes époques et dans des
conditions très variées. Le style des livres qui le composent est en
harmonie avec l'époque et les circonstances de leur production. Les
portions transcrites des plaques contenant l'abrégé de Mormon contiennent
de nombreuses interpolations, commentaires et explications de la part du
compilateur. Mais dans les six premiers livres, qui, comme nous l'avons
déjà expliqué, sont le texte même des petites Plaques de Néphi, on ne
trouve aucune interpolation de et genre. Le livre maintient sa cohérence
d'un bout à l'autre ; on n'y a trouvé ni contradiction ni désaccord.
La diversité du style caractérise les différents livres[15]. D'après ce
qui a été dit des diverses séries de plaques qui constituent
l'accumulation originale des almales desquelles le Livre de Mormon a été
traduit, il est évident que le volume contient les écrits compilés d'une
longue lignée d'écrivains inspirés s'étendant sur une période de mille
ans, si on ne compte pas les années antérieures de l'histoire jarédite.
Dans de telles conditions il ne faut pas s'attendre à rencontrer de
l'unité de style.
4. LE LIVRE DE MORMON CONFIRMÉ PAR L'ACCOMPLISSEMENT DES PROPHÉTIES
QU'IL CONTIENT
Les prédictions du Livre de Mormon sont nombreuses et importantes. Parmi
les preuves les plus concluantes de l'authenticité du Livre, sont celles
qui sont fournies par la véracité démontrée des prophéties qu'il contient
et il n'est point de meilleure preuve de la véracité d'une prophétie que
son accomplissement. Les prédictions contenues dans le Livre de Mormon
peuvent être réparties en deux classes : 1) Les prophéties relatives à
l'époque couverte par le livre lui-même et dont l'accomplissement y est
rapporté ; 2) les prophéties relatives à une époque ultérieure à celle de
l'histoire rapportée dans le livre.
Les prophéties de la première classe citée, dont l'accomplissement est
attesté par le Livre de Mormon lui-même, sont de moindre valeur comme
preuves de l'authenticité de l’œuvre ; car si le livre était une fiction
écrite par des hommes, ceux-ci auraient mis tous leurs soins et toute leur
ingéniosité à fournir l'accomplissement de chaque prédiction. Néanmoins,
au lecteur studieux et consciencieux, l'authenticité du livre sera
apparente ; et la réalisation littérale des prédictions nombreuses et
variées au sujet du destin, alors futur, du peuple dont l'histoire est
écrite dans ces annales et aussi des prophéties concernant les détails sur
la naissance et la mort du Sauveur et sur son apparition à ce peuple dans
son état ressuscité doit, par sa précision et sa cohérence être une preuve
frappante de l'inspiration et de l'autorité de ces annales.
Les prophéties de la deuxième classe relatives à une époque qui était loin
dans l'avenir pour les écrivains, sont nombreuses et explicites. Beaucoup
d'entre elles ont spécialement trait aux derniers jours - à la
dispensation de la plénitude des temps - et de celles-ci, certaines se
sont déjà accomplies littéralement, d'autres sont actuellement en voie de
réalisation, tandis que d'autres attendent encore le temps de leur
accomplissement, dans des conditions spécifiées qui semblent maintenant
approcher rapidement. Parmi les plus remarquables des prédictions du Livre
de Mormon, relatives à la dernière dispensation, sont celles qui annoncent
sa parution et l'effet de sa publication parmi les hommes. La prophétie
d'Ezéchiel, concernant la réunion des « bois » ou annales de Juda et
d'Ephraïm, a déjà eu notre attention. Considérez la promesse faite à
Joseph qui fut vendu en Egypte et répétée par Léhi à son fils Joseph -
prédiction qui combine la prophétie concernant le livre à celle qui
concerne le voyant par l'intermédiaire duquel le miracle devait être
accompli: « Mais je susciterai un voyant du fruit de tes reins, et je lui
donnerai le pouvoir d'apporter ma parole à la postérité de tes reins - et
pas seulement d'apporter ma parole, dit le Seigneur, mais aussi de les
convaincre de ma parole qui sera déjà allée parmi eux. C'est pourquoi le
fruit de tes reins écrira, et le fruit des reins de Juda écrira ; et ce
qui sera écrit par le fruit de tes reins et aussi ce qui sera écrit par le
fruit des reins de Juda, sera réuni pour confondre les fausses doctrines,
pour mettre fin aux disputes, pour établir la paix au milieu du fruit de
tes reins et pour l'amener, dans les derniers jours, à la connaissance de
ses pères et aussi à la connaissance de mes alliances, dit le Seigneur. Et
de faible qu'il sera, je le rendrai fort, au jour où mon oeuvre commencera
parmi tout mon peuple, pour te restaurer,.ô maison d'Israël, dit le
Seigneur ».- [16] Il est clair que ces oracles se sont littéralement
accomplis dans la parution du Livre de Mormon par l'intermédiaire de
Joseph Smith.
Le Seigneur montra à Néphi quel serait l'effet de la nouvelle publication,
déclarant que le jour du rassemblement d'Israël - c'est-à-dire le jour de
la plénitude des temps, comme l'attestent les Ecritures juives - les
paroles des Néphites seraient publiées au monde et « retentiraient
jusqu'aux bouts de la terre, comme un étendard » pour la maison d'Israël ;
et qu'alors, les Gentils, oubliant même leur dette envers les Juifs,
desquels ils avaient reçu la Bible en laquelle ils professent avoir tant
foi, insulteraient et maudiraient cette branche du peuple de l'alliance,
et rejetteraient les nouvelles Ecritures, en disant: « Une Bible, une
Bible, nous avons une Bible, et il ne peut y avoir d'autre Bible ». [17]
N'est-ce pas là la teneur des objections frénétiques élevées par le monde
des Gentils contre le Livre de Mormon - qu'il est nécessairement inutile
parce qu'il ne faut pas s'attendre à de nouvelles révélations ?
Autrefois, deux témoins étaient requis pour établir la véracité d'une
allégation, et, dit le Seigneur, au sujet des deux annales qui rendent
témoignage de lui: « Pourquoi murmurez-vous parce que vous allez recevoir
davantage de ma parole ? Ne savez-vous point que le témoignage de deux
nations vous est donné comme preuve que je suis Dieu, et que je me
souviens d'une nation autant que d'une autre ? C'est pourquoi ce que je
dis à l'une, je le dis à l'autre. Et quand les deux nations se réuniront,
le témoignage des deux nations se réunira aussi ». [18]
Une autre prophétie est associée à ces prédictions du témoignage conjoint
des Ecritures juives et néphites, dont les fidèles attendent avec espoir
et patience la consommation. Des Ecritures supplémentaires sont promises,
à savoir les annales des Dix Tribus. Notez bien cette promesse : « C'est
pourquoi, parce que vous avez une Bible, vous ne devez point supposer
qu'elle contient toutes mes paroles ; et vous ne devez point supposer non
plus que je n'en aie point fait écrire davantage... car voici je parlerai
aux Juifs, et ils l'écriront ; et je parlerai aussi aux Néphites, et ils
l'écriront ; je parlerai aussi aux autres tribus de la maison d'Israël,
que j'ai emmenées au loin, et elles l'écriront ; et je parlerai aussi à
toutes les nations de la terre et elles l'écriront. Et il arrivera que les
Juifs auront les paroles des Néphites, et que les Néphites auront les
paroles des Juifs ; et les Néphites et les Juifs auront les paroles des
tribus perdues d'Israël ; et les tribus perdues d'Israël auront les
paroles des Néphites et des Juifs ». [19]
5. PREUVES CORROBORATIVES PRÉSENTÉES PAR LES DÉCOUVERTES MODERNES
L'archéologie et l'ethnologie du continent américain apportent quelques
preuves corroboratives en faveur du Livre de Mormon. Ces sciences sont, de
leur propre aveu, incapables d'expliquer de façon décisive l'origine des
races américaines natives. Néanmoins les recherches dans ce domaine ont
donné des résultats qui sont assez définis, et le récit du Livre de Mormon
est en général d'accord avec les découvertes les plus importantes. Nous ne
tenterons pas ici de traiter la question à fond ; les limites de ce livre
ne le permettraient pas. Pour une étude détaillée sur le sujet, le lecteur
devrait consulter des ouvrages qui y sont spécialement consacrés. [20]
Parmi les découvertes les plus significatives faites au sujet des
aborigènes américains, nous trouvons ce qui suit :
1. L'Amérique fut peuplée à une époque très ancienne, probablement peu
après la construction de la tour de Babel.
2. Le continent a été occupé successivement par différents peuples, au
moins par deux groupes, ou prétendues races, à des époques largement
séparées.
3. Les aborigènes sont venus de l'Est, probablement d'Asie, et les
habitants les plus récents, ceux de la seconde période, étaient
étroitement liés aux Israélites, sinon identiques à eux.
4. Les races indigènes existant en Amérique proviennent d'une souche
commune.
Du résumé déjà donné de la partie historique du Livre de Mormon, on voit
que chacune de ces découvertes est pleinement confirmée par ces annales.
Ainsi nous y trouvons ce qui suit:
1. L'Amérique fut colonisée par les Jarédites, venus directement des
scènes de Babel.
2. Les Jarédites occupèrent le pays pendant environ dix-huit cent
cinquante ans et, vers l'époque de leur extinction, aux environs de 590
av. J.-C., Léhi et son groupe vinrent s'établir sur le continent où ils se
multiplièrent et devinrent deux nations séparées, les Néphites et les
Lamanites. Les premiers furent anéantis vers 385 ap. J.-C. environ mille
ans après le débarquement de Léhi - et les derniers survécurent dans un
état dégénéré jusqu'à ce jour et sont représentés par les tribus
indiennes.
3. Léhi, Ismaël et Zoram, les ancêtres des Néphites et des Lamanites,
étaient indubitablement Israélites, étant donné que Léhi appartenait à la
tribu de Manassé, qu'Ismaël appartenait à la tribu d'Ephraïm, et que la
colonie vint directement de Jérusalem, en Asie.
4. Les tribus indiennes actuelles descendent des émigrants dont l'histoire
se trouve dans le Livre de Mormon, et, par conséquent, ils proviennent
d'ancêtres qui appartenaient à la maison d'Israël.
Examinons maintenant quelques preuves présentées, à ce sujet, par des
chercheurs dont la plupart ne connaissaient rien du Livre de Mormon, et
dont aucun ne reconnaissait le livre comme authentique. [21]
1. Concernant l'ancienne colonisation de l’Amérique. - Une autorité
reconnue sur l'archéologie américaine, présente, en guise de preuve, la
déduction suivante : « Un des arts connus des bâtisseurs de Babel était la
fabrication des briques. Cet art était aussi connu du peuple qui bâtit les
ouvrages de [22] l'Ouest. Le cuivre était connu du peuple des plaines de
Shinar ; car Noé dut le communiquer, étant donné qu'il vécut cent
cinquante [350] ans parmi eux après le déluge. Le cuivre était connu des
antédiluviens. Le cuivre était également connu de ceux qui édifièrent les
monuments de [23] l'Ouest. Le fer était connu des antédiluviens. Il était
aussi connu des anciens habitants de [24] l'Ouest. Cependant, il est
évident qu'il y avait très peu de fer parmi eux, car on relève très peu de
cas où il a été découvert dans leurs ouvrages ; et c'est pour cette raison
même que nous tirons la conclusion qu'ils sont venus dans ce pays peu de
temps après la dispersion » [25]
Lowry, dans sa « Réponse aux questions officielles concernant les
Aborigènes de l'Amérique », conclut au sujet du peuplement du continent
occidental, [26] « que la première colonisation eut lieu peu de temps
après la confusion des langues lors de la construction de la Tour de Babel
». [27]
Le professeur Waterman, de Boston, dit au sujet des ancêtres des Indiens
américains : « Quand et d'où sont-ils venus ? Albert Galatin, un des
philologues les plus profonds de notre époque, a conclu que, d'après les
quelques indices fournis par la langue, le moment de leur arrivée ne dut
pas être bien éloigné de la dispersion de la famille humaine ». [28]
Pritchard écrit des anciens habitants de l'Amérique que « l'ère de leur
existence comme race distincte et isolée doit probablement remonter aussi
loin que l'époque qui sépara les habitants du vieux monde en nations et
qui donna à chaque branche de la famille humaine sa langue et son
individualité primitives » [29]'
Un auteur indigène du Mexique, Ixtilxochitl, « fixe la date du premier
peuplement de l'Amérique vers l'an 2000 av. J.-C. ; ce qui s'accorde
étroitement avec celle que nous donne le Livre de Mormon qui déclare
positivement que, cet événement eut lieu à l'époque de la dispersion,
lorsque Dieu, dans sa colère, dispersa le peuple sur la surface de toute
la terre ». « Si l'on s'en réfère aux textes d'Ixtilxochitl, il est dit
que dix-sept cent seize ans s'écoulèrent depuis la création jusqu'au
déluge. Moïse dit que cette période est de seize cent cinquante-six ans »,
ce qui fait une différence de soixante ans seulement. [30] Ils sont tout à
fait d'accord quant au nombre de coudées, quinze, dont les eaux
dépassèrent les plus hautes montagnes. Une telle coïncidence ne peut mener
qu'à une seule conclusion : les deux récits sont d'origine identique. »
[31]
John T. Short, citant Clavigero, dit : « Les habitants de Chiapas ont été
les premiers colons du Nouveau-Monde, si nous en croyons leurs traditions.
Ils racontent que Votan, le petit-fils de ce respectable vieillard qui
bâtit la grande arche pour se sauver lui et sa famille du déluge et l'un
de ceux qui entreprirent la construction de cet édifice élevé qui devait
atteindre le ciel, vint peupler ce pays par commandement exprès du
Seigneur. Ils racontent aussi que le premier peuple vint des régions du
nord, et lorsqu'ils furent arrivés à Soconusco, ils se séparèrent,
certains allant habiter le pays de Nicaragua et les autres restant à
Chiapas ». [32]
2. Concernant l'occupation successive de lAmérique par différents peuples
dans les anciens temps. - Il a été déclaré par des spécialistes éminents
de l'archéologie américaine que deux groupes distincts - certains disent
deux races séparées - ont habité ce continent autrefois. Le professeur F.
W. Putnam [33] est encore plus précis dans son affirmation que l'une de
ces races anciennes se répandit depuis le nord et l'autre depuis le sud.
Henry C. Walsh, dans un article intitulé « Copan, Ville des Morts 2,
(Copan, a City of the Dead) [34] donne de nombreux détails intéressants
sur les fouilles et autres travaux exécutés par Gordon sous les auspices
de l'expédition Peabody, et ajouta: « Tout cela indique des périodes
successives d'occupation, au sujet desquelles il y a d'autres preuves ».
[35]
3. Concernant la venue de l’Est, probablement d'Asie, d'au moins un groupe
des anciens Américains et leur origine israélite. - On trouve la preuve
confirmant la croyance que les aborigènes américains proviennent de
peuples de l'hémisphère oriental dans la similitude qui existe entre les
récits et les traditions des deux continents concernant la création, le
déluge et les autres grands événements de l'histoire. Boturini, [36] qui
est cité par ceux qui ont écrit sur l'archéologie américaine, dit: « Il
n'est aucune nation de Gentils qui mentionne les événements de l'histoire
primitive avec autant d'assurance que les Indiens. Ils nous font le récit
de la création du monde, du déluge, [37] de la confusion des langues à la
Tour de Babel, de toutes les autres périodes historiques du monde et des
longues pérégrinations de leur peuple en Asie, en indiquant les années
particulières par leurs traits caractéristiques ; et ils nous racontent la
grande éclipse qui eut lieu, lors de la mort du Christ, notre Seigneur,
l'année des sept Conejos (lapins) ».
On trouve des preuves semblables de l'existence d'une source commune aux
traditions orientales et occidentales, au sujet des grands événements des
temps primitifs, mentionnées dans les écrits de Short, déjà cité, et de
Baldwin, [38] Clavigero, [39] Kingsborough, [40] Sahagun, [41] Prescott,
[42] Schoolcraft, [43] Squiers, [44] et d'autres. [45]
John T. Short ajoute son témoignage pour prouver que les aborigènes
américains proviennent de « l'Ancien Monde», mais il admet son incapacité
de déterminer quand et d'où ils sont venus sur le continent américain.
[46] Waterman, que nous avons déjà mentionné, dit: « Ce peuple n'aurait
pas pu être créé en Afrique, car les habitants de ce continent ne
ressemblent pas du tout à ceux de l'Amérique ; ni en Europe, où on ne
trouve aucune race correspondant aux races américaines. C'est en Asie
seule que nous pouvons trouver l'origine des Américains ». [47]
Lord Kingsborough, dans son oeuvre monumentale et classique, mentionne un
manuscrit de Las Casas, l'évêque espagnol de Chiapas, manuscrit qui est
conservé au couvent de Saint-Dominique, au Mexique. L'évêque y déclare
qu'il avait constaté l'existence d'une connaissance de la Trinité parmi
les indigènes du Yucatan. L'un des émissaires de l'évêque écrivit: « Il
avait rencontré un notable qui, lorsqu'il fut questionné au sujet de la
foi et de la religion ancienne qui prédominaient en ce pays, lui apprit
qu'ils connaissaient et adoraient Dieu qui résidait dans les cieux ; et
que ce Dieu était le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; et que le Père
s'appelait Ycona et avait créé les hommes et toutes choses ; et que le
Fils s'appelait Bacah et était né d'une vierge appelée Chibirias, qui
était au ciel avec Dieu ; et que le nom de la mère de Chibirias était
Ischel ; et que le Saint-Esprit s'appelait Echuah. Bacah, le Fils,
disaient-ils, fut mis à mort par Eopuco, qui le flagella, mit sur sa tête
une couronne d'épines, et le plaça, les bras étendus, sur une poutre de
bois, à laquelle, croyaient-ils, il ne fut pas cloué, mais lié ; qu'il y
mourut et resta mort pendant trois jours ; et que, le troisième jour, il
revint à la vie et monta aux cieux, où il est avec son Père ; et que,
immédiatement après, Echuah, qui est le Saint-Esprit, vint, et remplit la
terre de tout ce dont elle avait besoin ». [48]
Rosalès affirme qu'il existe une tradition parmi les Chiliens qui raconte
que leurs ancêtres furent visités par un personnage merveilleux, plein de
grâce et de puissance, qui accomplit beaucoup de miracles parmi eux et les
enseigna sur le Créateur qui demeurait dans les cieux au milieu des
multitudes glorifiées. [49] Prescott mentionne le symbole de la croix, que
les soldats de Cortez découvrirent être commun parmi les indigènes du
Mexique et de l'Amérique Centrale. En plus de ce signe d'une croyance au
Christ, les envahisseurs furent les témoins étonnés d'une cérémonie qui
suggérait une analogie avec les sacrements de la communion. Ils virent des
prêtres aztèques préparer un gâteau de farine mélangée de sang, qu'ils
consacrèrent et qu'ils répartirent entre leurs ouailles ; et les
indigènes, en le mangeant, « montrèrent des signes d'humiliation et de
tristesse, déclarant que c'était la chair de la Divinité ». [50]
Les Mexicains reconnaissent un Dieu en Quetzalcoatl, dont la vie et la
mort, selon la tradition, sont si semblables à notre histoire du Christ
que, dit le Président John Taylor, « nous ne pouvons arriver à aucune
autre conclusion que celle-ci : Quetzalcoatl et le Christ sont le même
être ». [51] Lord Kingsborough parle d'une peinture de Quetzalcoatl, «
dans l'attitude d'une personne crucifiée avec les marques des clous dans
ses mains et ses pieds, mais pas réellement sur la croix ». La même
autorité dit en outre : « Le cliché soixante-treize du manuscrit Borgia
est le plus remarquable de tous, car Quetzalcoatl n'y est pas seulement
représenté crucifié sur une croix de forme grecque, mais son
ensevelissement et sa descente aux enfers sont aussi dépeints d'une très
curieuse manière ». Et, plus loin : « Les Mexicains croient que
Quetzalcoatl revêtit la nature humaine, partageant toutes les infirmités
de l'homme, et ne fut pas exempt des peines, des douleurs ni de la mort,
qu'il subit volontairement pour expier les péchés des hommes». [52]
La source de cette connaissance du Christ et de la Divinité apparaît
clairement à la personne qui étudie le Livre de Mormon. Grâce à ces
Ecritures, nous apprenons que les ancêtres des races américaines
aborigènes vécurent pendant des siècles avant la naissance de
Jésus-Christ, à la lumière de la révélation directe, qui, leur parvenant
par leurs prophètes autorisés, montrait les buts de Dieu concernant la
rédemption de l'humanité. Et, de plus, que le Rédempteur ressuscité les
visita en personne, et établit son Eglise parmi eux, avec toutes les
ordonnances essentielles. Ce peuple est tombé dans la dégénérescence
spirituelle ; beaucoup de ses traditions sont tristement déformées et
défigurées par le mélange de superstitions et d'inventions humaines qui
s'y est ajouté ; cependant la source de ses connaissances est clairement
authentique.
4. Concernant l'origine commune des races indigènes américaines. - Le fait
que les nombreuses tribus et nations indiennes proviennent d'ascendants
communs est généralement admis ; cette conclusion est basée sur le rapport
étroit évident qui existe entre leurs langues, leurs traditions et leurs
coutumes. M. Lewis H. Morgan trouve la preuve que les aborigènes
américains avaient une origine commune dans ce qu'il appelle leur système
de consanguinité et d'affinité. Il dit : « Les nations indiennes, de
l'Atlantique aux Montagnes Rocheuses, et de l'océan Arctique au golfe du
Mexique, à l'exception des Esquimaux, ont le même système. Il est
minutieux et compliqué dans sa forme générale et dans ses détails ; et,
bien que des déviations de l'uniformité se présentent dans les systèmes de
diverses tribus, les traits fondamentaux en restent généralement
constants. Cette identité des caractéristiques essentielles d'un système
si remarquable tend à montrer qu'il a dû être transmis par le sang à
chaque famille, à partir d'une source originelle commune. Elle est la
preuve la plus forte que nous ayons obtenue jusqu'ici de l'unité d'origine
des nations, indiennes des régions précitées ». [53]
Bradford résume ainsi ses conclusions au sujet de l'origine et des
caractéristiques des anciens Américains : « Ils sont tous de la même
origine, branches d'une même race, et possèdent des coutumes et des
institutions semblables». [54]
La langue écrite des anciens Américains. - A ces preuves séculières ou
extra-scripturales de l'authenticité du Livre de Mormon on peut ajouter
l'accord qui existe entre les annales et les découvertes relatives au
langage écrit de ces peuples anciens. Le prophète Néphi déclare qu'il
grava ses annales sur les plaques « dans la langue des Egyptiens», [55] et
nous apprenons plus loin que les plaques d'airain de Laban étaient gravées
dans la même langue. [56] Mormon, qui abrégea les écrits volumineux de ses
prédécesseurs et, prépara les plaques desquelles fut faite la traduction
moderne, employa également des caractères égyptiens. Son fils Moroni, qui
compléta les annales, déclare ce fait ; mais, admettant une différence
entre l'écriture de son époque et celle des premières plaques, il attribua
le changement aux' mutations naturelles du temps et dit que ses propres
annales et celles de son père, Mormon, furent écrites en « égyptien
réformé ». [57]
Mais l'égyptien n'est pas la seule langue orientale que l'on trouve
représentée dans les reliques de l'antiquité américaine ; l'hébreu y
occupe une place tout aussi importante. Il est très naturel que les
descendants de Léhi aient employé la langue hébraïque, étant donné qu'ils
étaient de la maison d'Israël, ayant été transplantés directement de
Jérusalem sur le continent américain. D'après es e mations de Moroni
concernant la langue employée sur les plaques du Livre de Mormon, il
apparaît clairement que les Néphites continuèrent à lire et à écrire en
cette langue jusqu'à l'époque de leur extinction. « Et maintenant voici,
nous avons écrit ces annales selon notre connaissance, dans les caractères
qui sont appelés parmi nous « l'égyptien réformé », qui nous ont été
transmis et ont été altérés par nous, selon notre manière de nous
exprimer. Et si nos plaques avaient été suffisamment grandes, nous aurions
écrit en hébreu, mais l'hébreu a été altéré par nous aussi ». [58]
Les exemples suivants sont tirés d'une série instructive de témoignages
compilés par l'Ancien George Reynolds. [59] Plusieurs auteurs espagnols
des premiers temps de la colonisation de l'Amérique affirment qu'on trouva
des indigènes, dans certaines régions du pays, qui parlaient un hébreu
corrompu. « Las Casas l'affirme pour les habitants de l'île de Haïti.
Lafitu écrivit une histoire dans laquelle il affirme que le langage des
Caraïbes est radicalement hébreu. Isaac Nasci, Juif érudit du Surinam,
dit, concernant le langage des habitants de la Guyane, que tous leurs
substantifs sont hébreux. » Des historiens espagnols rapportent les
premières découvertes de caractères hébreux sur le continent américain. «
Malvenda dit que les indigènes de Saint-Michel avaient des pierres
tombales, que les Espagnols mirent à jour, portant plusieurs inscriptions
hébraïques anciennes. »
Dans tous ces écrits, les caractères et la langue appartiennent à la forme
la plus ancienne de l'hébreu et ne montrent aucune des voyelles ni des
désinences qui furent introduites dans l'hébreu du continent oriental
après le retour des Juifs de la captivité de Babylone. Cela correspond au
fait que Léhi et son peuple quittèrent Jérusalem peu de temps avant la
captivité et, par conséquent, avant l'introduction des changements dans la
langue écrite. [60]
Une autre épreuve. - Que le lecteur du Livre de Mormon ne se contente pas
des preuves que nous venons de citer concernant l'authenticité de ces
Ecritures fameuses. Un moyen plus sûr et plus efficace de savoir avec
certitude si le volume est vrai ou faux a été promis. De même que les
autres Ecritures, le Livre de Mormon doit être compris grâce à l'esprit
des Ecritures et on ne peut obtenir cet esprit que si Dieu nous le donne.
Mais ce don est promis à tous ceux qui le cherchent. C'est pourquoi nous
recommandons à tous ce conseil du dernier auteur de cet ouvrage, Moroni,
l'écrivain solitaire qui scella le livre et fut ensuite l'ange qui révéla
les annales : « Et quand vous recevrez ces choses, je vous exhorte à
demander à Dieu, le Père éternel, au nom du Christ, si ces choses ne sont
pas vraies ; et si vous le demandez avec un cœur sincère et avec une
intention réelle ayant foi au Christ, il vous en manifestera la vérité par
le pouvoir du Saint-Esprit. Et par le pouvoir du Saint-Esprit vous pouvez
connaître la vérité de toutes choses ». [61]
* * * * * * *
[1] Voir note 5, à la fin du chapitre 14.
[2] P. de G. P., Moïse 7: 59-62.
[3] Ps. 85 :12, selon la version du Roi Jacques. La Version Segond dit - «
La fidélité germe de la terre. » (N. d. T.).
[4] Voir Es. 45 : 8.
[5] Voir Ez., chap. 37, particulièrement versets 15-20.
[6] Voir emploi correspondant du mot « rouleau » dans Jérémie 36 : 1, 2
(version anglaise) et son synonyme « livre », dans les versets 8, 10, 11
et 13.
[7] Comparez la prédiction de Léhi à son fils Joseph, 2 Néphi 3 : 12.
[8] Voir note 1, à la fin du chapitre.
[9] Ex. 37 : 19.
[10] Idem, verset 21.
[11] Voir chapitre 18 de ce livre.
[12] Es: 29 : 4 - lire versets 1-6.
[13] Orson Pratt, Divine Authenticity of the Book of Mormon, pp. 293, 294
(Utah éd., 1891). Pour les détails sur l'accomplissement d'une partie de
la prophétie, voir 3 Néphi chaps. 8, 9.
[14] Es. 29:11,12
[15] Voir note 2, à la fin du chapitre Voir particulièrement quatre
articles par l'Ancien J. M. Sjodahl, intitulés, Authenticity of the Book
of Mormon, dans Millennial Star, Liverpool, vol. 77 (1915), commençant pp.
465. 481, 497 et 513.
[16] 2 Néphi 3 :11-13.
[17] 2 Néphi 29 :3, lire le chapitre.
[18] 2 Néphi 29 : 8.
[19] 2 Néphi 29: 10, 12.
[20] Nous renvoyons spécialement l'étudiant à l'ouvrage exhaustif de
l'Ancien B. H. Roberts, New Witnesses for God, vol. 23, chaps. 24 à 29
inclusivement et vol. 3, chaps. 30 à 34 inclusivement.
[21] Un grand nombre parmi les citations qui suivent, employées dans le
cadre des preuves extra-scripturales supportant le Livre de Mormon, ont
été recueillies par divers auteurs appartenant à l'Eglise, surtout par
l'Ancien George Reynolds; voir aussi une série d'articles intitulés «
American Antiquities » Millennial Star, Liverpool, vol. 21 ; une série
d'articles sur « The Divine Origin of the Book of Mormon », dans le
Contributor, Salt Lake City, vol. 2 par Moses Thatcher ; et une brochure,
A Prophet of Latter Days, Liverpool, 1090, par Edwin F. Parry.
[22] [23] [24]C'est-à-dire l'Amérique (N. d. T.).
[25] Priest, American Antiquities, 1834, p. 219.
[26] C'est-à-dire l'Amérique (N. d. T.).
[27] Ethnological Researches de Schoolcraft, vol. 3, 1853.
[28] Extrait d'une conférence par le professeur Waterman, à Bristol,
Angleterre, en 1849 ; cité dans la brochure par Edwin Party A Prophet of
Latter Days (Liverpool, 1898).
[29] Moses Thatcher Contributor, vol. 2, p. 227, Salt Lake City, 1881.
[30] Appendice 15 : 3.
[31] Moses Thatcher, Contributor, vol. 2, p. 228.
[32] John T. Short, North American of Antiquity, p. 204 ; Harper New-York,
2e édition, 1888. Voir aussi Contributor, vol. 2, p. 259.
[33] Voir Putnam, « Prehistoric Remains in the Ohio Valley », Century
Magazine, mars 1890.
[34] Voir Harper's Weekly, NewYork, septembre 1897, p. 879 ; article de
Henry C. Walsh.
[35] Voir note 4, à la fin du chapitre.
[36] Le Chevalier Boturini ; il consacra plusieurs années à faire des
recherches dans les ruines antiques du Mexique et de l'Amérique Centrale,
et rassembla beaucoup d'écrits de grande valeur dont il fut dépouillé par
les Espagnols ; il publia un ouvrage sur le sujet de ses études en 1746.
Sa mention d'une grande éclipse à l'époque de la crucifixion a trait « aux
ténèbres qui couvrirent toute la terre » (Matt. 27 : 45), qui n'auraient
pas pu être dues à une éclipse solaire. puisque ce phénomène n'est
possible qu'à la nouvelle lune, et que la Pâque juive, à l'époque où eut
lieu la crucifixion, fut célébrée à la pleine lune.
[37] Note 5, à la fin du chapitre.
[38] Baldwin, Ancient America (Harper Bros. New-York, 1871.)
[39] Clavigero, cité par le professeur Short dans North Americans of
Antiquity.
[40] Lord Kingsborough, Mexican Antiquities (18301837), vol. 6.
[41] Bernardo de Sahagun, Historia Universal de Nueva Espana.
[42] W. H. Prescott, Conquest of Mexico.
[43] Schoolcraft, Ethnological Researches (1851), voir vol. 1.
[44] Squiers, Antiquities of the State of NewYork, 1851.
[45] Voir Native Races, etc.... vol. 3 et 5, par Bancroft ; Atlantis, de
Donnelly, p. 391, 1862 ; voir aussi note 7, à la fin du chapitre.
[46] John T. Short, North Americans of Antiquity, p 517 (1879).
[47] Extrait d'une conférence faite par le professeur Waterman à Bristol,
Angleterre, en 1849 ; citée dans une brochure par Edwin F. Parry, A
Prophet of Latter Days, Liverpool, 1898.
[48] Kingsborough, Antiquities of Mexico, vol. 6, pp. 160-161.
[49] RosaIès, History of Chile ; voir Mediation and Atonement, par le
Président Taylor, pp. 200-202.
[50] Prescott, Conquest of Mexico, vol. 2 ; appendice, 1ère partie, p.
389.
[51] Mediation et Atonement, p. 201.
[52] Lord Kingsborough, Antiquities of Mexico ; voir citations par le
Prés. Taylor, Mediation et Atonement, p. 202.
[53] Baldwin, Ancient America, p. 66.
[54] Bradford, American Antiquities , Conclusions, p. 431, 1841.
[55] 1 Néphi 1 : 2.
[56] Voir Mosiah 1 : 4.
[57] Mormon 9 :32.
[58] Mormon 9 : 32, 33. Voir en particulier les articles intitulés «
Egyptology and the Book of Mormon », par Robert V. Webb, dans
l'Improvement Era, vol. 26, Salt Lake City, février, mars, avril 1923 ;
aussi l'article « The Book of Mormon Plates », par J. H. Sjodahl dans le
numéro d'avril, même volume ; et note 6, à la fin du chapitre.,
[59] Reynolds, « The language of the Book of Mormon », dans The
Contributor, Salt Lake City, vol. 17, p. 236.
[60] Voir une série instructive d'articles dans l'Improvement Era, Salt
Lake City, vol. 17, par Thomas W. Brookbank, intitulée « Hebrew Idioms and
Analogies in the Book of Mormon ».
[61] Moroni 10 : 4, 5.
NOTES DU CHAPITRE 15
1. Ismaël, un Ephraïmite. - « Le Prophète Joseph nous informa que le récit
de Léhi était contenu sur les cent seize pages qui furent traduites
premièrement et ensuite volées, et dont un abrégé nous est donné dans le
premier livre de Néphi, récit individuel de Néphi, qui est lui-même de la
lignée de Manassé ; mais qu'Ismaël était de la lignée d'Ephraïm, et que
ses fils se marièrent dans la famille de Léhi et les fils de Léhi
épousèrent les filles d'Ismaël accomplissant ainsi les paroles de Jacob
sur Ephraïm et Manassé dans le 48, chapitre de la Genèse [verset 16], où
il est dit: « Qu'ils soient appelés de mon nom et du nom de mes pères,
Abraham et Isaac, et qu'ils multiplient en abondance au milieu du pays. »
* Ainsi ces descendants de Manassé et d'Ephraïm se multiplièrent ensemble
sur ce continent américain, avec, dans les veines, un peu de sang de la
maison de Juda, provenant de Mulek, qui quitta Jérusalem onze ans après
Léhi et fonda la colonie connue plus tard comme Zarahemla et trouvée par
Mosiah, faisant ainsi une combinaison, un mélange d'Ephraim et de Manassé
avec les restes de Juda et, pour autant que nous le sachions, les restes
de quelques autres tribus qui accompagnèrent probablement Mulek. Et ils se
sont multipliés sur le continent américain. » - De « Discourse by Apostle
Erastus Snow », à Logan, Utah, le 6 mai 1882
voir Journal of Discourses, vol. 23, pp. 184, 185.
* La version anglaise employée par l'auteur dit: «Au milieu de la terre».
(N. d. T.)
2. Diversité de style littéraire dans le Livre de Mormon. - « Il y a une
différence marquée dans le style littéraire de Néphi et de certains des
autres premiers prophètes et ceux de Mormon et de Moroni. Mormon et son
fils sont plus directs et emploient moins de mots pour exprimer leurs
idées que ne le font les premiers écrivains ; du moins leur façon d'écrire
est, pour la plupart des lecteurs, la plus agréable. Enos, le fils de
Jacob, a également un style qui lui est particulier. Il y a un autre fait
notable, c'est que, quand les récits ou les discours originaux, tels que
le récit de Limhi, les sermons d'Alma, d'Amulek, etc., les épîtres
d'Hélaman et d'autres sont introduits dans l'abrégé de Mormon, des mots et
des expressions sont employés qui n'apparaissent nulle part ailleurs dans
le Livre de Mormon. Cette diversité de style, d'expressions et de mots est
un témoignage évident, très agréable, en faveur de la vérité de la
proclamation faite au sujet du Livre de Mormon, que c'est une collection
d’œuvre de nombreux écrivains. » De Lectures on the Book of Mormon, par
l'Ancien George Reynolds.
3. Date mexicaine du déluge. - En parlant de l'époque du déluge donnée par
l'auteur mexicain, Ixtilxochtil, l'Ancien George Reynolds dit: « Il y a un
accord remarquable entre les dires de cet écrivain et le Livre de la
Genèse. Le temps de la chute au déluge diffère seulement de soixante ans,
peut-être même de cinq, si les paroles suivantes du Livre des Doctrine et
Alliances (107 : 49), concernant Enoch, prolongent la chronologie, « Et il
vit le Seigneur, et il marcha avec lui, et fut continuellement devant sa
face; et il marcha avec Dieu 365 ans, étant âgé de 430 ans, quand il fut
transfiguré. » La même assertion est faite dans la Perle de Grand Prix
(Moïse 7: 68) - « External Evidences of the Book of Mormon », par l'Ancien
George Reynolds, dans le Contributor, vol. 17, p. 274.
4. Ancienne civilisation en Amérique. « Il ne fait aucun doute qu'une
civilisation fleurit autrefois dans ces régions [Amérique Centrale et
Mexique], plus grande que toutes celles que les conquérants espagnols
trouvèrent à leur arrivée. L’œuvre de beaucoup la plus importante qui ait
été faite parmi les restes de l'ancienne civilisation des Mayas, a été
poursuivie par le musée Peabody, du Collège de Harvard, par une succession
d'expéditions envoyées à la ville ensevelie, appelée de nos jours Copan,
dans le Honduras espagnol. Dans une magnifique vallée, près de la
frontière du Guatemala, entourée de montagnes escarpées et arrosée par une
rivière sinueuse, la blanche cité repose, enveloppée dans le sommeil des
siècles. Les ruines de Copan, bien que dans un état de destruction plus
avancé que celles des villes des Mayas du Yucatan, ont une ressemblance
générale avec ces dernières dans l'architecture des bâtiments et dans les
sculptures tandis que les caractères dans les inscriptions sont
essentiellement les mêmes. Il semblerait par là que Copan fut une ville
des Mayas, mais s'il en est ainsi, elle a dû être un de leurs plus anciens
établissements, tombé en décadence longtemps avant que les villes du
Yucatan n7atteignissent leur apogée. La civilisation des Mayas fut
totalement distincte de celle des Aztèques ou des Mexicains ; ce fut une
civilisation plus ancienne et aussi beaucoup plus élevée. » - Henri C.
Walsh dans l'article «Copan a City of the Dead », Harper's Weekly,
septembre 1897.
Les affirmations suivantes sont dérivées des « Conclusions», p. 431, de
Bradford, dans ses American Antiquities publiés en 1841, concernant les
anciens habitants de l'Amérique :
« Ils étaient tous de la même origine, des branches de la même race et
possesseurs de coutumes et d'institutions similaires.
Ils étaient nombreux et occupaient une grande étendue de territoire.
Ils étaient arrivés à un degré considérable de civilisation, étaient
rassemblés en grandes communautés et vivaient dans de grandes villes.
Ils connaissaient l'emploi d'un grand nombre de métaux, comme le plomb, le
cuivre, l'or et l'argent et probablement l'art de les travailler.
Ils sculptaient la pierre et quelquefois employaient cette matière dans la
construction de leurs édifices.
Ils avaient connaissance de l'art de la poterie, produisant des urnes et
des ustensiles formés avec goût et construits selon les principes de la
composition chimique ; et l'art de la fabrication des briques.
Ils employaient les sources d'eau salée pour obtenir du sel.
Ils étaient un peuple agricole, vivant sous l'influence et la protection
de formes régulières de gouvernement.
Ils possédaient un système arrêté de religion et une mythologie liée à
l'astronomie, qui, avec sa sœur la science de la géométrie, étaient entre
les mains de la prêtrise.
Ils étaient perfectionnés dans l'art de la fortification.
L'époque de leur premier établissement dans les Etats-Unis remonte à une
haute antiquité ; et les seules indications de leur origine qui puissent
être déduites de l'emplacement de leurs monuments en ruines, se tournent
vers le Mexique. »
5. Traditions américaines concernant le déluge. - Don Francisco Munoz de
la Vega, évêque de ce diocèse (Chiapas), certifie, dans le prologue de ses
Diocesan Constitutions, qu'un ancien manuscrit des Indiens primitifs de
cette province, qui avaient appris l'art de l'écriture, se trouvait dans
ses archives, et conservait la tradition constante que le père et le
fondateur de leur nation s'appelait Teponahuale, ce qui signifie seigneur
de la pièce de bois creuse ; et qu'il était présent à la construction de
la Grande Muraille, car c'était ainsi qu'ils appelaient la Tour de Babel,
et entendit de ses propres oreilles la confusion des langues ; à la suite
duquel événement, Dieu, le Créateur, lui commanda de venir dans ces
régions étendues et de les répartir entre les hommes. » - Lord
Kingsborough, Mexican Antiquities, vol. 8, p. 25.
« On trouve dans les histoires des Toltèques que cet âge ou premier monde,
comme ils l'appellent, dura 1716 ans, que les hommes furent détruits par
de terribles pluies et des éclairs du ciel, et même toute la terre, sans
exception de quoi que ce soit, et les plus hautes montagnes furent
couvertes et submergées d'eau, sur une hauteur de quinze coudées
(caxtolmolatli), et, ici, ils ajoutèrent d'autres fables pour expliquer
comment les hommes purent se multiplier, à partir du petit nombre de ceux
qui échappèrent à cette destruction dans un « toptlipetlocali » ; ce mot
signifie presque un coffre fermé ; et comment, après que les hommes eurent
multiplié, ils érigèrent une très haute « zacuali » ce qui est aujourd'hui
une tour de grande hauteur, afin de s'y réfugier si le second monde (âge)
devait être détruit. Bientôt, leurs langues furent confondues et n'étant
pas capable de se comprendre l'un l'autre, ils se dispersèrent dans
différentes parties de la terre. » - Le même, vol. 9, p. 321.
Les plus importantes des traditions américaines sont les mexicaines, car
elles semblent avoir été définitivement fixées par des peintures
symboliques et mnémoniques avant tout contact avec les Européens. Selon
ces documents, le Noé du cataclysme mexicain était appelé par certains
peuples Téocipactli ou Tezpi. Il se sauva avec sa femme Xochiquetzal, dans
une barque ou, selon d'autres traditions, sur un radeau fait de cyprès
(Cypressus disticha). Des peintures retraçant le déluge de Coxcox ont été
découvertes parmi les Aztèques, les Mistèques, les Zapotèques, les
Tlascaltèques et les Méchoacanésiens. La tradition de ces derniers est
conforme, et cela d'une manière encore plus frappante, avec l'histoire
telle que nous l'avons dans la Genèse, et dans les sources chaldéennes.
Elle raconte comment Tezpi s'embarqua dans un vaisseau spacieux avec sa
femme, ses enfants et plusieurs animaux, et des graines, dont la
conservation était essentielle à la subsistance du genre humain. Quand le
grand dieu Tezcatlipoca décréta que les eaux se retirassent, Tezpi envoya
un vautour de la barque. L'oiseau, se nourrissant des carcasses qui
recouvraient la terre, ne revint pas. Tezpi lâcha d'autres oiseaux, parmi
lesquels seul l'oiseau-mouche revint, avec un rameau dans son bec. Alors
Tezpi, voyant que la terre commençait à porter des végétaux, quitta sa
barque sur la montagne Colhuacan. » - Atlantis, par Donnelly, p. 99.
La tradition d'un Déluge « fut la notion reçue, sous une forme ou une
autre, de la plupart des peuples civilisés de l'Ancien Monde, et des
barbares du Nouveau. Les Aztèques combinèrent avec celle-ci certaines
circonstances particulières d'un caractère plus arbitraire, ressemblant
aux récits de l'Est. Ils croyaient que deux personnes survécurent au
déluge, un homme nommé Coxcox et sa femme. Leurs têtes sont représentées
sur d'anciennes peintures, avec une barque flottant sur les eaux au pied
d'une montagne. Une colombe est également dessinée, avec un emblème
hiéroglyphique du langage dans son bec, qu'elle distribue aux enfants de
Coxcox qui étaient nés muets. Le peuple voisin du Michoacan, habitant les
mêmes hautes plaines des Andes, avait une tradition qui allait encore plus
loin et que voici : le bateau, dans lequel Tezpi, leur Noé, échappa, était
rempli de nombreuses variétés d'animaux et d'oiseaux. Après quelque temps,
un vautour fut lâché, mais ne revint pas, se nourrissant des corps morts
des géants qui étaient restés sur la terre, lorsque les eaux se
retirèrent. Le petit oiseau-mouche, huitzitzilin, fut alors lâché et
revint avec une petite branche dans son bec. La coïncidence de ces deux
récits avec les narrations hébraïques et chaldéenne est claire. » -
Prescott Conquest of Mexico, appendice, 1ère partie, p. 386.
6. Survivance de la langue hébraïque parmi les tribus américaines. -« On
prétend que de telles survivances sont nombreuses dans les chants et les
cérémonies religieuses de beaucoup de tribus. Un certain nombre
d'écrivains, qui visitèrent les tribus du continent du Nord, ou vécurent
parmi elles, affirment que les mots Yehovah, Yah, Ale et Hallelujah
pouvaient être distinctement entendus dans ces exercices. Laet et
Escarbotus nous assurent qu'ils entendirent souvent les Indiens de
l'Amérique du Sud répéter le mot sacré de Hallelujah» - L'Ancien George
Reynolds dans «The Language of the Book of Mormon. » Contributor, Salt
Lake City, vol. 17, p. 236.
7. L'Origine de la civilisation pré-colombienne de l'Amérique ». -Sous ce
titre, un article instructif, écrit par G. Elliot Smith, apparut dans
Science, vol. 44, pp. 190-195 (11 août 1916).
Quant à l'intérêt accordé au sujet, l'auteur dit: « Dans tout le cours de
la discussion ethnologique, nul thème peut-être n'a suscité des
controverses plus vives ni provoqué un intérêt plus soutenu que les
problèmes compris dans les mystères de la civilisation merveilleuse qui se
révéla aux Espagnols étonnés à leur première arrivée en Amérique.
Pendant le dernier siècle, qui peut être considéré comme couvrant toute la
période d'investigation scientifique dans l'anthropologie, les opinions de
ceux qui ont accordé leur attention à ces recherches ont subi les plus
étranges fluctuations. Si l'on sonde les revues anthropologiques d'il y a
quarante ou quarante-cinq ans, on trouvera qu'elles abondent en études
soignées de la part de beaucoup d'ethnologistes éminents de l'époque,
démontrant, apparemment d'une manière convaincante et indubitable, la
propagation de coutumes ou de croyances curieuses de l'Ancien Monde au
Nouveau. » L'écrivain affirme qu'il est faux de prétendre que les
similitudes de coutumes et de culture de peuples tellement séparés
puissent être expliquées sur une autre base que celle d'une origine
commune, et dit ce qui suit: « Pourquoi donc, demanderait-on, en face de
la masse écrasante de preuves précises et bien authentifiées, remontant
clairement aux sources de l'Ancien Monde d'où est issue la civilisation
américaine, tant d'ethnologistes refusent-ils d'accepter la signification
claire et frappante des faits et recourent-ils à des subterfuges aussi
enfantins que ceux que j'ai mentionnés ? Mettant de côté l'influence de
l’œuvre de Darwin, dont la mauvaise compréhension, comme Huxley le
remarque, « conduit les personnes frivoles à dire des bêtises au nom de la
science de l'anthropologie », le facteur principal qui aveugle tant de
chercheurs dans l'estimation de la signification des données qu'ils ont si
laborieusement recueillies eux-mêmes, résulte d'un défaut incident à la
nature de leurs recherches. Ne pas reconnaître le fait, démontré récemment
de façon si convaincante par le Docteur Rivers, que les arts utiles sont
souvent perdus est une autre et peut-être la difficulté principale qui ait
fait obstacle à une appréciation adéquate de l'histoire de la propagation
de la civilisation. » Le Dr. Smith présente un groupe impressionnant de
preuves qui indiquent que l'Ancien Monde et plus particulièrement
l'Egypte, sont la source d'un grand nombre de ces coutumes qui distinguent
les aborigènes américains. L'article est accompagne d'une carte montrant
les routes de voyage probables de l'Ancien Monde au Nouveau et deux
endroits de débarquement sur la côte ouest, un au Mexique et un autre près
de la frontière commune au Pérou et au Chili d'où les immigrants se
répandirent sur le continent.
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