CHAPITRE 11 : L'EGLISE ET LE PLAN DE SON
ORGANISATION
Article 6. - Nous croyons à la même organisation qui existait dans
l'Eglise primitive, savoir: apÔtres, prophètes, pasteurs, instructeurs,
évangélistes, etc...
L'ÉGLISE DANS LES PREMIERS ET DANS LES DERNIERS JOURS
L'Eglise primitive. - Au cours de la dispensation du méridien des temps,
[1] Jésus-Christ établit son Eglise sur la terre, et y nomma les officiers
nécessaires pour mener à bien la réalisation des buts du Père. Chaque
personne ainsi nommée reçut l'autorité divine nécessaire pour officier
dans les ordonnances de son appel; et, après l'ascension du Christ, la
même organisation continua d'exister, ceux qui avaient reçu l'autorité en
ordonnant d'autres aux divers offices de la Prêtrise. C'est ainsi que
furent donnés à l'Eglise des apôtres, des prophètes, des évangélistes, des
pasteurs, [2] des grands-prêtres, [3] des soixante-dix, [4] des anciens,
[5] des évêques, [6] des prêtres, [7] des instructeurs [8] et des
diacres.[9]
Outre ces offices déterminés de la Prêtrise, il y eut d'autres appels
d'une nature plus temporelle, pour lesquels des hommes furent aussi mis à
part par les autorités. Ce fut, par exemple, le cas des sept hommes de bon
renom qui, du temps des apôtres, fuirent désignés pour s'occuper des
pauvres, laissant ainsi aux Douze plus de liberté pour s'acquitter des
devoirs particuliers de leur office. [10] Cette nomination spéciale
illustre la nature des auxiliaires et des administrations [11] établies
dans l'Eglise pour seconder l’œuvre sous la direction des officiers
réguliers de la Prêtrise.
Les ministres ainsi nommés et les membres au milieu desquels ils
travaillent constituent l'Eglise du Christ qui a été comparée d'une
manière impressionnante à un corps parfait, les individus étant les
membres séparés, possédant chacun sa fonction propre, et coopérant tous au
bien-être de l'ensemble. [12] Chaque office ainsi établi, chaque officier
ainsi commissionné est nécessaire au développement de l'Eglise et à
l'accomplissement de son oeuvre. Une organisation établie par Dieu ne
renferme rien de superflu; l’œil, l'oreille, la main, le pied, chaque
organe du corps est essentiel à la symétrie et à la perfection de la
structure physique. Dans l'Eglise, nul officier ne peut dire avec raison à
un autre: « Je n'ai pas besoin de toi. » [13]
L'existence de ces officiers, et particulièrement leur fonctionnement avec
des accompagnements d'aide et de pouvoirs divins, peuvent être considérés
comme des traits caractéristiques et distinctifs de l'Eglise à tous les
âges du monde - l'épreuve cruciale par laquelle la validité ou
l'invalidité de toute prétention à l'autorité divine peut être déterminée.
L'évangile de Jésus-Christ est l'évangile éternel; ses principes, ses lois
et, ses ordonnances, et l'organisation de l'Eglise qui est fondée sur eux,
doivent toujours être les mêmes. Par conséquent, celui qui est à la
recherche de la véritable Eglise, doit chercher une organisation qui
comprend les officies établis autrefois, les appels d'apôtres, de
prophètes, d'évangélistes, de grands-prêtres, de soixante-dix, de
pasteurs, d'évêques, d'anciens, de prêtres, d'instructeurs, de diacres -
pas simplement des hommes portant ces titres, mais des ministres à même de
justifier leurs prétentions aux fonctions d'officiers au service du
Seigneur, par les manifestations de pouvoir et d'autorité qui accompagnent
leur ministère.
Apostasie depuis l’Eglise primitive. - L'investigateur sérieux peut se
demander si ces autorités, accompagnées des dons probants du Saint-Esprit,
sont restées avec les hommes depuis les temps apostoliques jusqu'à
présent; bref, si l'Eglise de Jésus-Christ est restée sur la terre pendant
ce long intervalle. Qu'on considère en guise de réponse les faits
suivants. Depuis la période qui suivit immédiatement celle du ministère
des apôtres d'autrefois, jusqu'au dix-neuvième siècle, aucune organisation
n'a affirmé sa prétention à la révélation directe de Dieu. En fait,
pendant des siècles, la teneur des enseignements des soi-disant ministres
de l'évangile a été que ces dons de Dieu oui cessé, que les jours des
miracles sont passés, et que le présent ne s'appuie entièrement que sur le
passé pour se guider. L'histoire offre une interprétation qui saute aux
yeux - les hommes se sont beaucoup écartés du chemin du salut tracé par le
Sauveur, il y a eu une apostasie universelle depuis l'Eglise du Christ.
[14] A peine l'Eglise qui porte son nom eut-elle été organisée par le
Sauveur, que les puissances des ténèbres formèrent les rangs pour entrer
en lutte avec ce corps organisé. Même du temps du ministère personnel de
notre Seigneur dans la chair, la persécution fit rage contre lui et ses
disciples. Elle commença avec les Juifs, et, d'abord dirigée contre le
Maître et ses plus proches collaborateurs, cette vague d'opposition
enveloppa bientôt tous les disciples connus du Sauveur, de telle sorte que
le nom même de chrétien fut employé comme épithète de dérision.
Cependant, dans le premier quart du quatrième siècle, un changement se
produisit dans l'attitude du paganisme envers le christianisme; il fut
marqué par la prétendue conversion de Constantin le Grand, sous le
patronage duquel le christianisme monta de plus en plus en faveur et
devint en fait la religion d'état. Mais quelle foi, quelle religion elle
était devenue à cette époque-là ! Sa simplicité avait disparu; la dévotion
fervente et la sincérité pleine d'abnégation ne distinguaient plus les
ministres de l'Eglise. Ces soi-disant disciples de l'humble Prophète de
Nazareth, ces hommes qui prétendaient représenter le Seigneur dont le
royaume n'était pas de ce monde, ces gens qui se proclamaient, à grand
bruit, amis de l'Homme des Douleurs, habitué à la souffrance, vivaient
dans des conditions étrangement opposées à la vie de leur Exemple divin.
Les charges ecclésiastiques étaient recherchées à cause de l'honneur et
des richesses qu'elles procuraient; les ministres de l'évangile
affectaient le rang de dignitaires séculiers; les évêques étalaient la
pompe des princes, les archevêques vivaient comme des rois, et les papes
comme des empereurs. Ces innovations furent accompagnées de nombreux
changements dans les ordonnances de cette prétendue église - les rites du
baptême furent pervertis; la Sainte-Cène fut altérée; le culte public
devint une exhibition d'art; des hommes furent canonisés; des martyrs
devinrent l'objet d'un culte; le blasphème fit des progrès rapides en ce
que des hommes sans autorité essayèrent d'exercer les prérogatives de
Dieu. Des siècles de ténèbres s'abattirent sur la terre; le pouvoir de
Satan semblait presque suprême. `
S'il veut étudier spécialement des preuves d'une apostasie générale depuis
l'Eglise du Christ, l'étudiant doit consulter les autorités en histoire
ecclésiastique. Bien que l'existence d'une apostasie ne soit admise que
par peu de ces auteurs, les événements historiques qu'ils rapportent
révèlent l'affreuse vérité. Nous pouvons suivre, depuis les jours des
apôtres jusque vers la fin du dixième siècle, un changement constant de
forme dans l'organisation de l'Eglise qui, à la dernière date citée,
n'avait plus que très peu de ressemblance avec l'Eglise établie par le
Sauveur. Cette apostasie est admise par certains historiens et, comme nous
allons le voir, fut nettement prédite par des prophéties faisant autorité.
John Wesley, fondateur d'une secte influente, déclara que les dons
distinctifs du Saint-Esprit n'étaient plus dans l'Eglise, ayant été
enlevés à cause de l'indignité de ceux qui professaient être chrétiens,
qu'il appelait d'ailleurs païens, ne possédant qu'une forme morte de
culte[15] . Dans l'Homélie Contre le Péril de l'Idolâtrie, de l'Eglise
anglicane, nous lisons ceci: « Et c'est ainsi que les laïques et le
clergé, les érudits et les ignorants, les hommes, les femmes, les enfants
de toute la chrétienté, de tout âge, de toutes sectes et de toutes
conditions - chose horrible et épouvantable à penser -ont été plongés tous
en même temps dans l'idolâtrie abominable, de tous les vices celui le plus
haï de Dieu et le plus damnable pour l'homme; et cela pendant une période
de huit cents ans et plus. » Le Livre des Homélies date du milieu du
seizième siècle environ; et nous y trouvons ainsi officiellement proclamé
que la soi-disant Eglise et le monde religieux tout entier avaient été
plongés dans une apostasie complète pendant huit siècles ou plus avant
l'établissement de l'Eglise anglicane. [16]
Cette grande apostasie fut prédite. - La prescience de Dieu lui fit
connaître, même depuis le commencement, cette déviation de la vérité et,
par l'inspiration, les prophètes d'autrefois avertirent solennellement le
monde du danger qui approchait. Esaïe faisait allusion à cette ère de
ténèbres spirituelles lorsqu'il déclara: « Le pays était profané par ses
habitants; car ils transgressaient les lois, violaient les ordonnances,
ils rompaient l'alliance éternelle. » [17] Très impressionnantes également
sont les paroles que le Seigneur prononça par la bouche de Jérémie: « Car
mon peuple a commis un double péché: ils m'ont abandonné, moi qui suis une
source d'eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées,
qui ne retiennent pas l'eau. » [18]
Les prophéties des apôtres, relatives aux faux docteurs qui devaient
bientôt troubler le troupeau, montrent que l'apostasie, approchait déjà
alors à grands pas. Paul mit les saints de Thessalonique en garde afin
qu'ils ne fussent point séduits par ceux qui s'écriaient que la seconde
venue du Christ était alors proche: « Car, dit l'apôtre, il faut que
l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du
péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout
ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le
temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. » [19] Cette apostasie avait
commencé même du temps des apôtres: « il y a maintenant plusieurs
antéchrists », dit Jean. [20] Et Paul, s'adressant aux Galates, déclara: «
Il y a des gens qui vous troublent et qui veulent renverser l'Evangile de
Christ. » [21]
Les prophéties contenues dans le Livre de Mormon au sujet de cette grande
apostasie ne sont pas moins concluantes. Néphi, fils de Léhi, prédit que
les Indiens du nord de l'Amérique seraient opprimés par les Gentils, et
déclara qu'à cette époque le peuple serait enflé d'orgueil, s'étant
détourné des ordonnances de la maison de Dieu; ils se bâtiraient beaucoup
d'églises, mais dans ces églises ils prêcheraient leur propre sagesse, se
livrant à l'envie, aux querelles et à la malice, et niant, cependant, le
pouvoir et les miracles de Dieu. [22]
Restauration de l'Eglise. - D'après les faits déjà mentionnés, il est
évident que l'Eglise fut littéralement chassée de la terre. Au cours des
dix premiers siècles qui suivirent immédiatement le ministère du Christ,
l'autorité de la Sainte Prêtrise fut perdue parmi les hommes, et aucun
pouvoir humain ne pouvait la restaurer. Mais le Seigneur, dans sa
miséricorde, pourvut au rétablissement de son Eglise dans les derniers
jours, et pour la dernière fois. Et les prophètes d'autrefois prédirent
cette ère de réapparition de la lumière et célébrèrent son avènement en
chants joyeux. [23] Cette restauration fut effectuée par le Seigneur, par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith qui, avec Oliver Cowdery, reçut,
en 1. 829, la Prêtrise d'Aaron des mains de Jean-Baptiste; et, plus tard,
la Prêtrise de Melchisédek, sous les mains des apôtres des premiers jours,
Pierre, Jacques et Jean. Grâce à l'autorité ainsi conférée, l'Eglise a été
organisée à nouveau, dans son intégralité d'autrefois, et les hommes se
réjouissent une fois de plus de ce précieux privilège de recevoir les
conseils de Dieu. Les Saints des Derniers Jours affirment posséder
l'organisation de la véritable église, semblable dans tous les points
essentiels, à l'organisation établie par Jésus-Christ parmi les Juifs. Ce
peuple des derniers jours déclare détenir la Prêtrise du Tout-Puissant, le
pouvoir d'agir au nom de Dieu, pouvoir qui commande le respect à la fois
sur la terre et dans les cieux.
PLAN DU GOUVERNEMENT DE L'EGLISE RESTAUREE
Ordre et offices de la prêtrise[24]. - L'Eglise de Jésus-Christ des Saints
des Derniers Jours reconnaît deux ordres de Prêtrise, l'ordre inférieur
dit d'Aaron et l'ordre supérieur portant le nom d'ordre de Melchisédek.
La Prêtrise d'Aaron tire son nom d'Aaron, qui fut adjoint à Moïse pour
être son porte-parole, pour agir sous sa direction dans l'accomplissement
des buts de Dieu concernant Israël. [25] C'est pour cette raison qu'elle
est quelquefois appelée la Prêtrise Inférieure; mais bien qu'inférieure,
elle n'est ni petite ni insignifiante. Tandis qu'Israël voyageait dans le
désert, Aaron et ses fils furent appelés par prophétie et mis à part pour
remplir les devoirs de l'office de prêtre. [26]
Plus tard, le Seigneur choisit la tribu de Lévi pour aider Aaron dans ses
fonctions sacerdotales, le devoir spécial des Lévites étant de garder les
instruments et de faire le service du Tabernacle. Les Lévites devaient
prendre la place des premiers-nés de toutes les tribus, que le Seigneur
avait réclamés pour son service depuis l'époque de la dernière plaie
d'Egypte, lorsque le premier-né de chaque maison égyptienne avait été
frappé de mort tandis que le premier-né de chaque maison israélite était
épargné et consacré. [27] La charge ainsi donnée aux Lévites est parfois
appelée Prêtrise Lévitique; [28] elle doit être considérée comme une
annexe à la Prêtrise d'Aaron, étant donné qu'elle ne comprend pas les
fonctions plus hautes du prêtre. La Prêtrise d'Aaron, restaurée sur la
terre dans cette dispensation, inclut l'ordre lévitique. [29] La Prêtrise
d'Aaron détient les clefs du ministère d'anges et l'autorité d'administrer
les ordonnances extérieures, la lettre de l'évangile; [30] elle comprend
les offices de diacre, d'instructeur et de prêtre, l'épiscopat détenant
les clefs de la présidence.
La Prêtrise de Melchisédek est ainsi appelée d'après le roi de Salem,
grand-prêtre éminent, [31] avant l'époque duquel elle était appelée « La
Sainte Prêtrise selon l'Ordre du Fils de Dieu. Mais par respect ou
révérence pour le nom de l'Etre Suprême, afin d'éviter la répétition trop
fréquente de son nom, l'Eglise, dans les temps anciens, appela cette
prêtrise du nom de Melchisédek. » [32] Cette Prêtrise détient le droit de
présidence dans tous les offices de l'Eglise; elle a pour fonctions
spéciales d'administrer les choses spirituelles, et comprend les clefs de
toutes les bénédictions spirituelles de l'Eglise, le droit « de voir les
cieux s'ouvrir devant eux [les détenteurs de cette Prêtrise], de communier
avec l'assemblée générale et l'Eglise du Premier-Né, et de jouir de la
communion et de la présence de Dieu le Père et de Jésus, le médiateur de
la nouvelle alliance ». [33] Les offices spéciaux de la Prêtrise de
Melchisédek sont ceux d'apôtre, de patriarche ou évangéliste, de
grand-prêtre, de soixante-dix et d'ancien. La révélation divine a
déterminé les devoirs relatifs à chacun de ces appels; et de la même
autorité supérieure, des officiers présidents ont été choisis de parmi
ceux qui ont été ordonnés aux différents offices de ces deux prêtrises.
[34]
Devoirs spéciaux de la prêtrise. – L'office de Diacre est le premier ou le
plus bas dans la Prêtrise d'Aaron. Les devoirs de cet appel sont
principalement de nature temporelle, comprenant l'entretien des maisons de
culte, le confort des fidèles, et divers services à rendre aux membres de
l'Eglise selon les instructions de l'évêque. Cependant, en toutes choses,
le diacre peut être appelé à aider l'instructeur dans sa tâche. [35] Douze
diacres forment un quorum; [36] '
Les Instructeurs sont des officiers locaux dont les fonctions consistent à
se mêler aux saints, les exhortant a remplir leurs devoirs, et fortifiant
l'Eglise par leur ministère constant; ils doivent veiller à ce qu'il n'y
ait pas d'iniquité dans l'Eglise, à ce que les membres n'entretiennent pas
de mauvais sentiments les uns envers les autres, mais observent la loi de
Dieu concernant leurs devoirs dans l'Eglise. Ils peuvent prendre la
direction des réunions en l'absence de prêtre ou d'autre officier
supérieur. L'instructeur et le diacre peuvent tous deux prêcher la parole
de Dieu quand ils y sont invités par l'autorité compétente; mais ils ne
détiennent pas le pouvoir d'officier indépendamment dans quelque
ordonnance spirituelle que ce soit, telle que le baptême, l'administration
de la Sainte-Cène ou l'imposition des mains. [37] Vingt-quatre
instructeurs forment un quorum comprenant un président et deux
conseillers.
Les Prêtres sont chargés de prêcher, d'instruire, d'exposer les Ecritures,
de baptiser, d'administrer la Sainte-Cène, de visiter les foyers des
membres pour les exhorter à la diligence. Invité par l'autorité
compétente, le prêtre peut ordonner des diacres, des instructeurs et
d'autres prêtres; et il peut être appelé à aider l'ancien dans sa tâche.
Un quorum de prêtres comprend quarante-huit membres, sous la présidence
personnelle d'un évêque.
Les Anciens ont le pouvoir d'officier dans n'importe laquelle ou dans
toutes les charges appartenant aux appels inférieurs de la Prêtrise; et,
de plus, ils peuvent ordonner d'autres anciens, confirmer membres de
l'Eglise les candidats qui ont été validement baptisés et leur conférer le
Saint-Esprit. Les anciens possèdent l'autorité de bénir les enfants de
l'Eglise, et de se charger des réunions, les dirigeant selon l'inspiration
que leur donne le Saint-Esprit. [38] L'ancien peut officier au lieu du
grand-prêtre en l'absence de celui-ci. Quatre-vingt-seize anciens forment
un quorum; trois d'entre eux constituent la présidence de ce groupe. [39]
Les Soixante-Dix sont, avant tout, des anciens voyageurs, spécialement
ordonnés pour proclamer l'évangile parmi les nations de la terre, « aux
Gentils premièrement, puis aux Juifs ». Ils doivent agir sous la direction
des apôtres dans cette oeuvre particulière. [40] Un quorum complet
comprend soixante-dix membres, dont sept présidents.
Les Grands-Prêtres reçoivent, en vertu de leur ordination, le pouvoir
d'officier, lorsqu'ils sont mis à part ou qu'ils y sont invités par
l'autorité compétente, dans toutes les ordonnances et dans toutes les
bénédictions de l'Eglise. Ils peuvent voyager, comme les Soixante-dix,
pour porter l'évangile aux nations; mais ils ne sont pas spécialement
chargés de ce devoir; leur appel particulier étant de servir ou de
présider à demeure. Les grands-prêtres de n'importe quel pieu de l'Eglise
peuvent s'organiser en quorum, sans qu'il y ait de limite au nombre; ce
quorum est présidé par, trois de ses membres: un président et deux
conseillers. [41]
Les Patriarches ou Evangélistes sont chargés de bénir les membres de
l'Eglise. Naturellement, ils ont également l'autorité d'officier dans
d'autres ordonnances. Il y a un seul « Patriarche de l'Eglise », connu
officiellement sous le nom de Patriarche Président, dont la juridiction
générale s'étend à toute l'Eglise; il détient les clefs de l'office
patriarcal, et la promesse lui est faite, « que celui qu'il bénit soit
béni, et que celui qu'il maudit soit maudit; afin que tout ce qu'il lie
sur terre soit lié dans les cieux et que tout ce qu'il délie sur terre
soit délié dans les cieux » [42]
Le Seigneur a dit au su et de l'autorité patriarcale: « Il a été décrété
que l'ordre de cette prêtrise doit se transmettre de père en fils, et
qu'il appartient de droit aux descendants littéraux de la postérité
choisie, à qui les promesses ont été faites. Cet ordre fut institué au
temps d'Adam et fut transmis par lignage ». [43] Mais, outre cet office de
pouvoir patriarcal général, il existe un certain nombre de patriarches
locaux ordonnés dans les branches de l'Eglise, tous soumis aux conseils et
aux instructions que leur donne le Patriarche Président, suivant les
directives de la Première Présidence ou du Conseil des Douze, possédant
cependant dans le territoire de leur district, les mêmes privilèges et la
même autorité que le Patriarche Président détient pour toute l'Eglise. «
Les Douze ont le devoir d'ordonner, dans toutes les grandes branches de
l'Eglise, les ministres évangéliques qui leur seront désignés par
révélation ». [44]
Les Apôtres sont appelés comme témoins spéciaux du nom du Christ dans le
monde entier; [45] ils ont le pouvoir d'édifier et d'organiser les
branches de l'Eglise et peuvent officier dans n'importe quelle ordonnance.
Ils doivent voyager parmi les saints, régler les affaires de l'Eglise
partout où ils vont, mais particulièrement là où il n'existe pas
d'organisation locale complète. Ils ont l'autorisation d'ordonner des
patriarches et d'autres officiers de la Prêtrise, selon que l'Esprit de
Dieu le leur dicte.[46] Dans tout leur ministère, ils agissent sous la
direction de la Première Présidence de l'Eglise. Douze Apôtres, dûment mis
à part, constituent le Quorum ou Conseil des Douze.
Présidence et organisation des quorums. - La parole révélée de Dieu a
pourvu à l'établissement d'officiers présidents « issus de ceux qui sont
ordonnés aux divers offices de ces deux prêtrises ou nommés par eux ou de
parmi eux ». [47] Conformément aux principes d'ordre qui prédominent dans
toute son oeuvre, le Seigneur a ordonné que les détenteurs de la Prêtrise
soient organisés en quorums afin de mieux les aider à apprendre et à
remplir les devoirs de leurs appels respectifs. Certains de ces quorums
sont généraux dans leur étendue et leur autorité, d'autres ont une
juridiction locale. Les Autorités Générales de l'Eglise et tous les
officiers, qu'ils aient une juridiction générale ou locale, doivent être
soutenus dans leurs positions respectives par le vote des membres qu'ils
sont appelés à présider. Les officiers de pieu et de paroisse sont
approuvés par le vote des organisations locales, les autorités générales
et les officiers généraux par l'Eglise assemblée en conférence. Les
conférences de l'Eglise ont lieu semestriellement, tandis que les
conférences de pieu et de paroisse se tiennent trimestriellement. Un point
important du programme de ces conférences est le vote du peuple sur les
nominations aux offices. Le principe du consentement commun est ainsi
observé dans toutes les organisations de l'Eglise. [48]
La Première Présidence constitue le quorum président de l'Eglise. Par
ordre divin, un président est désigné de parmi les membres de la Haute
Prêtrise pour présider l'Eglise tout entière. Il porte le nom de Président
de la Haute Prêtrise de l'Eglise, ou Grand-Prêtre Président de la Haute
Prêtrise de l'Eglise. [49] Il est appelé à être « voyant, révélateur,
traducteur et prophète, ayant tous les dons que Dieu confère au chef de
l'Eglise ». [50] Le Seigneur compare son poste à celui du Moise
d'autrefois, qui fut le porte-parole du Seigneur à Israël. Dans sa tâche
glorieuse parmi les membres de l'Eglise, ce Grand-Prêtre Président est
aidé par deux autres hommes qui détiennent la même Prêtrise, et ces trois
Grands-Prêtres, lorsqu'ils sont nommés et ordonnés correctement et
soutenus par la confiance, la foi et les prières de l'Eglise « forment le
Quorum de la Présidence de l'Eglise ».[51]
Le Quorum des Douze Apôtres. - Douze hommes détenant l'apostolat,
correctement organisés, constituent le Quorum des Douze Apôtres, appelé
également le Conseil des Douze. Ce sont eux que le Seigneur désigne pour
être les douze conseillers voyageurs; [52] ils forment le Grand Conseil
Président Voyageur et officient, sous la direction de la Première
Présidence, dans toutes les parties du monde. Ils constituent un quorum
dont les décisions unanimes font force de loi en pouvoir et en autorité au
même titre que celles de la Première Présidence de l'Eglise. [53] Lorsque
la Première Présidence est désorganisée à la suite du décès du Président
ou de son incapacité physique, l'autorité directrice dans le gouvernement
revient immédiatement au Quorum des Douze Apôtres, qui effectue la
nomination à la Présidence.
Le Quorum Président des Soixante-dix. - Le premier quorum des Soixante-dix
forme un corps dont les décisions unanimes font force de loi au même titre
que celles des Douze Apôtres, sur les questions régulièrement présentées
devant les Soixante-dix et réclamant leur action officielle. De nombreux
quorums de soixante-dix peuvent être nécessaires dans l’œuvre de l'Eglise.
La présidence de chaque quorum est assurée par sept présidents. Cependant,
les sept présidents du Premier Quorum des Soixante-dix président tous les
autres quorums et leurs présidents.[54]
L'Episcopat Président, tel qu'il est constitué à présent, comprend
l'Evêque Président de l'Eglise et deux conseillers. Ce corps détient la
juridiction sur les devoirs des autres évêques de l'Eglise, et sur toutes
les organisations et activités relatives à la Prêtrise d'Aaron. Le
représentant vivant le plus âgé parmi les fils d'Aaron a droit à cet
office de présidence, pourvu qu'il en soit digne et capable à tous les
égards; cependant, il doit être choisi et ordonné par la Première
Présidence de l'Eglise. [55] Si l'on trouve et ordonne ce descendant
littéral d'Aaron, il peut agir sans conseiller sauf lorsqu'il siège pour
juger l'un des Présidents de la Haute Prêtrise, auquel cas il doit être
assisté de douze Grands-Prêtres. [56] Mais en l'absence de tout descendant
direct d'Aaron justement qualifié, un Grand-Prêtre de la Prêtrise de
Melchisédek peut être appelé et mis à part par la Première Présidence de
l'Eglise à l'office d'Evêque Président; il doit être assisté de deux
autres Grands-Prêtres, correctement ordonnés et mis à part pour être ses
conseillers.[57]
Organisations locales de la prêtrise. - Là où les saints sont établis de
façon permanente, des Pieux de Sion [58]
sont organisés, chaque pieu comprenant un certain nombre de paroisses ou
de branches. Au-dessus de chaque pieu se trouve une Présidence de Pieu,
qui consiste en un président et deux conseillers; ceux-ci sont des
grands-prêtres mis à part pour cet office. La Présidence de Pieu est
assistée, dans ses fonctions judiciaires, par un Grand Conseil Permanent,
composé de douze grands-prêtres choisis et ordonnés à cet office. La
Présidence du Pieu préside ce conseil et celui-ci constitue la cour de
justice suprême du pieu.
Les Présidents des pieux et les évêques des paroisses sont les pasteurs du
troupeau; leurs devoirs sont analogues à ceux des pasteurs des
dispensations précédentes. Les Grands-Prêtres et les Anciens de chaque
pieu sont organisés en quorums, comme nous l'avons déjà décrit, le nombre
des premiers n'étant pas limité, les autres formant un ou plusieurs
quorums de quatre-vingt-seize membres chacun. Des Patriarches sont aussi
mis à part pour officier parmi la population du pieu.
Un épiscopat de paroisse est établi dans chaque paroisse complètement
organisée de l'Eglise. Ce corps consiste en trois grands-prêtres, dont
l'un est ordonné évêque et mis à part pour présider la paroisse, les deux
autres étant mis à part comme conseillers de l'évêque. La juridiction de
l'évêque s'étend aux quorums de la Prêtrise inférieure dans sa paroisse et
aussi aux détenteurs de la Prêtrise supérieure en tant que membres de sa
paroisse; mais il n'a pas la présidence directe des quorums de l'ordre de
Melchisédek comme tels, qui peuvent être compris dans son territoire.
Grand-Prêtre président, il préside légitimement sa paroisse tout entière.
La paroisse comprend des quorums de prêtres, d'instructeurs et de diacres,
un, ou davantage de chacun, suivant l'importance numérique de la paroisse,
et aussi les organisations auxiliaires, mentionnées ci-après.
Organisations auxiliaires de l'Eglise. - Outre ces autorités et offices
constitués dans la Prêtrise, il existe des organisations secondaires
établies dans des buts moraux, éducatifs et bienfaisants. Elles
comprennent:,
Les Sociétés de la Primaire pourvoyant à l'instruction et à la formation
morale des jeunes enfants.
Les Sociétés d'Amélioration Mutuelle, comprenant des organisations
séparées pour les sexes ayant pour but d'éduquer et de former la jeunesse
dans les sujets d'intérêt pratique. L’enseignement comprend: la
littérature et l'histoire, le théâtre et la musique, les sciences et les
arts, les lois de la santé, et un grand nombre d'autres branches des
connaissances utiles. Des accessoires sont prévus, permettant des
activités récréatives nombreuses et variées.
Les Ecoles du Dimanche, comprenant des classes, graduées selon les âges,
destinées à l'étude des Ecritures, à l'enseignement de la théologie, des
devoirs moraux et religieux, et de la discipline de l'Eglise. Les Ecoles
du Dimanche, bien que destinées avant tout aux jeunes, sont ouvertes à
tous et comprennent les classes du jardin d'enfants et des parents, avec
toutes les gradations intermédiaires.
Les Ecoles de l'Eglise pourvoient à l'instruction séculière et religieuse
et s'étendent du niveau de l'école maternelle à celui de l'université.
Les Classes de Religion. - Dans celles-ci se donne un cours d'instruction
progressif en théologie et en religion, offert comme complément et
supplément aux enseignements séculiers des écoles laïques. Il existe des
séminaires de théologie à l'usage des étudiants de lycée et d'université.
Les Sociétés de Secours sont composées de femmes qui ont pour devoir de
veiller au bien-être des pauvres et au soulagement des souffrances des
affligés.
La plupart de ces organisations auxiliaires fonctionnent dans chaque
paroisse de l'Eglise, de même que dans les missions du monde entier. Des
officiers sont nommés pour diriger les diverses organisations auxiliaires
de la paroisse et, bien qu'ils soient sous le contrôle général de
l'épiscopat de la paroisse, c'est des Comités Généraux et de Pieu des
organisations respectives qu'ils reçoivent des instructions détaillées
quant au plan et aux méthodes préconisés par l'accomplissement de leur
tâche particulière. Selon le principe du consentement commun, qui
caractérise l'administration de l'Eglise en général, les officiers des
organisations auxiliaires, bien qu'ils soient nommés par les officiers
administratifs de la Prêtrise ou avec leur approbation, sont soutenus dans
leurs offices par le vote des membres des unités locales ou générales dans
lesquelles ils sont appelés à servir.
* * * * * * *
[1] Voir P. de G. P., Moïse 5:57; D&A 20:26; 39:3.
[2] Voir Eph. 4: 11.
[3] Voir Héb. 5: 1-5.
[4] Luc 10: 1-11.
[5] Voir Actes 14:23; 15: 6; 1 Pi. 5: 1.
[6] Voir 1 Tim. 3: 1. Ti. 1: 7.
[7] Voir Apo. 1: 6.
[8] Voir Actes 13: 1.
[9] Voir 1 Tim. 3:8-12.
[10] Voir Actes 6: 1-6.
[11] Voir 1 Cor. 12: 28.
[12] Voir 1 Cor. 12:12-27; Rom. 12: 4, 5; Eph. 4: 16.
[13] 1 Cor. 12: 21.
[14] Voir notes 1 et 2, à la fin du chapitre; et aussi The Great Apostasy,
chap. 9 et le petit ouvrage instructif The Reign of Antichrist, or The
Great « Falling Away », par J. M. Sjodahl, Salt Lake City, 1913.
[15] Voir John Wesley's Works, vol. 7, pp 26, 27.
[16] Voir Philosophical Basis of « Mormonism » de l'auteur, sec. 7, et The
Great Apostasy, chap. 10.
[17] Es. 24: 5.
[18] Jér. 2: 13.
[19] 2 Thess. 2: 3, 4.
[20] 1 Jean 2-18; voir aussi 2 Pi. 2: 1-3 Jude 17, 18.
[21] Gal. 1: 7; aussi Actes 20: 29, 30; 1 Tim. 4: 1-3; 2 Tim. 4 1-4; voir
The Great Apostasy, chap. 2.
[22] Voir 2 Néphi 26:19-22; 27:1; 28:3,6; 29:3; 1 Néphi 13:5; 22:22,23.
[23] Voir Dan. 2: 44, 45; 7:27; Matt. 24: 14; Apo. 14: 6-8.
[24] Voir D&A, sec. 107.
[25] Voir Ex. 4: 14-16.
[26] Voir Ex. 28: 1.
[27] Voir Nom. 3: 12, 13, 39, 44, 45, 50, 51.
[28] Voir Héb. 7: 11.
[29] Voir D&A 107: 1.
[30] Voir D.& A. 107: 20.
[31] Voir Gen. 14:18; Héb. 7:1-17.
[32] D&A 107: 2-4.
[33] D.&A. 107:8, 18,19.
[34] Voir D&A 107:21.
[35] Voir D&A 20: 57; 107: 85.
[36] Quorum. Ce terme a acquis une signification spéciale parmi les Saints
des Derniers Jours. Il ne signifie pas seulement une majorité ou un
certain nombre exigé de personnes présentes, appartenant à un corps
organisé, pour agir avec autorité, mais aussi le corps organisé lui-même.
L'EgIise considère le quorum comme « un conseil ou corps organisé de la
prêtrise » p. ex.: un quorum d'anciens: le quorum des Douze Apôtres, etc.
ce groupe est dirigé par un président et deux conseillers, choisis de
parmi eux.
[37] Voir D&A 20:53-59; 107:86.
[38] Voir D&A 20:38-45, 70 107: 11, 12.
[39] Voir D&A 107: 89.
[40] Voir D&A 107: 34, 35, 97, 98.
[41] Voir D&A 107: 10; 124: 134. 135.
[42] D&A 124: 92, 93.
[43] Voir D&A 107:40-57.,
[44] Voir D&A 107: 39.
[45] Voir D&A 107: 23.
[46] Voir D&A 107:39, 58; 20:38-44.
[47] D&A 107: 21. Voir note 3, à la fin du chapitre.
[48] Voir D&A 107: 64-68.
[49] D.A.107: 91, 92.
[51] D&A 107: 22.
[52] Voir D&A 107: 23, 33.
[53] Voir D&A,07: 24.
[54] Voir D&A 107: 25, 26, 34, 93-97.
[55] Voir D&A 68: 18-20.
[56] Voir D&A 107: 82, 83.
[57] Voir D&A 68:19.
[58] Dans le langage de l'Ancien Testament, Israël est comparé à une
tente. (Esaïe: 54: 2-7; 33: 20]; de là, l'emploi du terme « pieu » pour
désigner les divisions territoriales de I’Eglise (N. d. T.).
NOTES DU CHAPITRE 11
1. La dégénérescence du culte accompagne l'apostasie. On peut
raisonnablement déduire des écrits de l'histoire que, lorsque la prêtrise
disparut de la terre après la période apostolique, les formes de culte
furent perverties, tandis que beaucoup d'influences et de pratiques
païennes s'introduisirent. Mosheim, une autorité notable dans l'histoire
ecclésiastique, dit ceci, concernant les innovations païennes pendant le
quatrième siècle: « Les évêques chrétiens introduisirent avec peu
d'altérations dans le culte chrétien, les rites et les institutions par
lesquels les Grecs et les Romains, et d'autres nations, avaient autrefois
manifesté leur piété et leur vénération envers leurs dieux imaginaires,
supposant que le peuple embrasserait plus vite le christianisme s'il
voyait que les rites, à lui transmis par ses pères, existaient inchangés
parmi les chrétiens, et s'ils s'apercevaient que le Christ et les martyrs
étaient adorés de la même manière que l'étaient les dieux autrefois. Il y
avait, bien entendu, peu de différence, en ces temps-là, entre l'adoration
publique des chrétiens et celle des Romains et des Grecs; chez les uns
comme chez les autres, il y avait de splendides robes, des mitres, des
tiares, des cierges, des crosses, des processions, des illustrations, des
images, des vases d'or et d'argent et une multitude d'autres choses. »
Concernant la forme d'adoration soi-disant chrétienne, au cinquième
siècle, la même autorité dit: « Partout l'adoration publique prenait une
forme plus calculée pour la vue et le plaisir des yeux. Des ornements
variés furent ajoutés aux vêtements sacerdotaux. afin d'accroître la
vénération du peuple pour l'ordre clérical... En quelques endroits, il fut
décidé que les louanges de. Dieu seraient chantées perpétuellement nuit et
jour, les chanteurs se succédant sans interruption; comme si l'Etre
Suprême prenait plaisir dans les clameurs et le bruit, et dans les
flatteries des hommes. La magnificence des temples ne connut plus de
bornes. De splendides tableaux y furent placés... L'image de la Vierge
Marie tenant son enfant dans ses bras occupait la place la plus en vue. »
2. Commencement précoce de l'apostasie. - Orson Pratt, apôtre de l'époque
actuelle, a écrit ce qui suit concernant l'éloignement rapide depuis les
pratiques autorisées de l'Eglise: « La grande apostasie de l'Eglise
chrétienne commença au premier siècle, alors qu'il y avait encore des
apôtres et des prophètes inspirés parmi eux; ainsi, Paul, un peu avant son
martyre, énumère un grand nombre de ceux qui « ont fait naufrage par
rapport à la foi », et « se sont égarés dans de vains discours»,
enseignant « que la résurrection est déjà passée », ajoutant foi à des
fables et à des généalogies sans fin, «ayant la maladie des questions
oiseuses et des disputes de mots, d'où naissent l'envie, les querelles,
les calomnies, les mauvais soupçons, les vaines discussions d'hommes
corrompus d'entendement, privés de la vérité et croyant que la piété est
une source de gain. » Cette apostasie était devenue si générale que Paul
déclare à Timothée: « que tous ceux qui demeurent en Asie l'ont abandonné
», et de plus, il dit - «dans la première défense, personne ne m'a
assisté, mais tous m'ont abandonné »; en outre, il dit: « qu'il y a
beaucoup de gens rebelles, de vains discoureurs et des séducteurs,
enseignant pour un gain honteux ce qu'on ne doit pas enseigner ». Ces
apostats sans doute prétendaient être très justes, « car, dit l'apôtre,
ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs
oeuvres, étant abominables, rebelles et incapables d'aucune bonne oeuvre
». »
3. La règle de la Prêtrise. - Il est clair que le pouvoir de la prêtrise
doit être exercé dans un esprit de patience et d'amour, et non en
opposition au libre arbitre individuel, dans beaucoup d'Ecritures, parmi
lesquelles celle qui suit: « Voici, il y a beaucoup d'appelés mais peu
d'élus. Et pourquoi ne sont-ils pas élus ? Parce que leur cœur se porte
tellement vers les choses de ce monde, et aspire tant aux honneurs des
hommes, qu'ils n'apprennent pas cette grande leçon, que les droits de la
prêtrise sont inséparablement liés aux pouvoirs des cieux, et que les
pouvoirs des cieux ne peuvent être contrôlés ou exercés que selon les
principes de la justice. Ces droits peuvent nous être conférés, il est
vrai; mais lorsque nous entreprenons de couvrir nos péchés, ou de flatter
notre orgueil ou notre vaine ambition, ou d'exercer un contrôle, une
domination -ou une contrainte sur l'âme des enfants des hommes, avec
quelque degré d'injustice que ce soit, voici, les cieux se retirent;
l'Esprit du Seigneur est affligé, et lorsqu'il est retiré, Amen à la
prêtrise ou à l'autorité de cet homme. Voici, avant même qu'il s'en
aperçoive, il est laissé à lui-même, pour regimber contre les aiguillons,
persécuter les saints, et lutter contre Dieu. Nous avons appris, par
triste expérience, qu'il est de la nature et des dispositions de presque
tous les hommes de commencer à exercer une domination injuste aussitôt
qu'ils reçoivent un peu d'autorité, ou qu'ils croient en avoir. C'est pour
cela que beaucoup sont appelés mais peu sont élus. Aucun pouvoir, aucune
influence ne peut ou ne doit être exercée en vertu de la prêtrise si ce
n'est par la persuasion, la longanimité, la gentillesse, l'humilité et
l'amour sincère; par la bonté et la connaissance pure, qui élèveront
considérablement l'âme sans hypocrisie et sans fausseté - réprimandant
avec sévérité, quand il le faut, sous l'inspiration du Saint-Esprit; et
faisant preuve ensuite d'un redoublement d'amour envers celui que tu as
réprimandé, de peur qu'il ne croie que tu es son ennemi; afin qu'il sache
que ta fidélité est plus forte que les liens de la mort. Que tes
entrailles soient remplies aussi de charité envers tous les hommes, et
envers les frères en la foi, et que la vertu orne tes pensées
incessamment; alors ton assurance deviendra grande en la présence de Dieu;
et la doctrine de la prêtrise se distillera sur ton âme comme la rosée des
cieux. Le Saint-Esprit sera ton compagnon constant, et un sceptre immuable
de justice et de vérité; et ta domination sera une domination éternelle,
et, sans moyen de contrainte, elle affluera vers toi pour toujours et à
jamais. » (D&A 121: 34-46.)
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