CHAPITRE 9 : L'ORDONNANCE DU REPAS DU
SEIGNEUR
En connexion avec l'article 4
La Sainte-Cène. - Au cours de notre étude des principes et ordonnances de
l'évangile mentionnés dans le quatrième des Articles de Foi, c'est à juste
titre que le sujet de l'ordonnance du Repas du Seigneur réclame notre
attention, [1] l'observance de cette ordonnance étant requise de tous ceux
qui sont devenus membres de l'Eglise du Christ en se conformant aux
exigences de la foi, de la repentance, et du baptême d'eau et du
Saint-Esprit.
Institution de la Sainte-Cène parmi les Juifs. L'ordonnance du Repas du
Seigneur date de la nuit de la fête de la Pâque[2] qui précéda
immédiatement la crucifixion du Sauveur. Lors de cette occasion
solennelle, le Christ et les apôtres étaient assemblés à Jérusalem,
observant cette fête dans une chambre haute, qui avait été préparée
expressément sur son ordre. [3] En tant que Juif, le Christ paraît s'être
montré fidèle aux usages établis de son peuple; et ce dut être sous
l'empire de sentiments extraordinaires qu'il commença cette fête
commémorative, la dernière de son espèce à avoir la signification de type
d'un sacrifice futur ainsi que de rappel des bénédictions accordées par le
Seigneur à Israël dans le passé. Sachant bien les expériences terribles
qui l'attendaient dans l'avenir immédiat, -Jésus communia avec les Douze à
la table pascale, le cœur rempli d'angoisse; c'est là qu'il prophétisa la
trahison dont il devait être bientôt la victime et qui devait être
perpétrée par un de ceux qui mangeaient en sa compagnie. Ensuite, il prit
le pain, le bénit et le donna aux autres, disant: « Prenez, mangez, ceci
est mon corps »: [4] « Faites ceci en mémoire de moi ». [5] Puis, prenant
la coupe, il en bénit le contenu et le leur administra, en prononçant ces
paroles: « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'alliance,
qui est répandu pour plusieurs pour la rémission des péchés ». [6] Il est
intéressant de noter que le récit, par Paul, [7] de la Sainte-Cène et de
son but, ressemble si fort aux descriptions rapportées par les
évangélistes, qu'elle leur est presque identique. Le nom de Repas du
Seigneur, donné à la Sainte-Cène, n'est employé par aucun autre auteur
biblique que Paul.
Institution de la Sainte-Cène parmi les Néphites. - Lors de sa visite aux
Néphites, qui eut lieu peu de temps après l'ascension au mont des
Oliviers, le Christ instaura la Sainte-Cène parmi cette portion de son
troupeau. Il ordonna aux disciples qu'il avait choisis d'apporter du pain
et du vin; alors, prenant le pain, il le rompit, le bénit, et le leur
donna en leur commandant d'en manger et de distribuer ensuite le reste à
la multitude. Et il promit de conférer l'autorité nécessaire pour
administrer cette ordonnance. « Vous veillerez toujours à faire ceci,
dit-il, comme je l'ai fait... Et vous ferez ceci en souvenir de mon corps
que je vous ai montré. Et ce sera un témoignage au Père que vous vous
souvenez toujours de moi. Et si vous vous souvenez toujours de moi, vous
aurez mon Esprit avec vous ». [8] Le vin fut administré dans le même
ordre, d'abord aux disciples, et ensuite, par ceux-ci, au peuple. Cela
devait aussi faire partie de l'ordonnance établie parmi le peuple: « Et
vous le ferez en souvenir de mon sang que j'ai versé pour vous, afin que
vous témoigniez au Père que vous vous souvenez toujours de moi ». Il
réitéra ensuite cette promesse significative: « Et si vous vous souvenez
toujours de moi, vous aurez mon Esprit avec vous ». [9]
Etre digne de prendre la Sainte-Cène. - Les instructions divines au sujet
du caractère sacré de cette ordonnance sont explicites et il est clair par
conséquent qu'il faut éviter avec le plus grand soin de la prendre
indignement. En s'adressant aux saints de Corinthe, Paul les met
solennellement en garde contre toute participation hâtive ou indigne à la
Sainte-Cène, et déclare que la maladie et même la mort seront le châtiment
de ceux qui violeront les conditions sacrées: « Car toutes les fois que
vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort
du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. C'est pourquoi celui qui mangera le
pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le
corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et
qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe; car celui qui mange et
boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre
lui-même. C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de
malades, et qu'un grand nombre sont morts ». [10]
Lorsqu'il instruisit les Néphites, Jésus insista beaucoup sur la dignité
de ceux qui prenaient la Sainte-Cène; et, de plus, il donna aux officiers
de l'Eglise, dont c'était le devoir d'administrer la Sainte-Cène, la
responsabilité de ne permettre à personne de prendre indignement la
Sainte-Cène à leur su. « Et maintenant voici, ceci est le commandement que
je vous donne: vous ne permettrez sciemment à qui que ce soit de prendre
ma chair et mon sang indignement quand vous l'administrerez; car quiconque
mange et boit ma chair et mon sang indignement, mange et boit de la
damnation pour son âme. C'est pourquoi, si vous savez qu'un homme est
indigne de manger et de boire de ma chair et de mon sang, vous le lui
interdirez ». [11]
La parole directe du Seigneur aux saints en cette dispensation leur
ordonne de ne permettre à aucun transgresseur de prendre la Sainte-Cène
jusqu'à ce que la réconciliation ait été faite; néanmoins, il est
recommandé aux saints de faire preuve d'une charité abondante envers leurs
semblables dans l'erreur, et de ne pas les rejeter des assemblées, tout en
leur refusant la Sainte-Cène. [12] Dans le système d'organisation de notre
Eglise, les officiers ecclésiastiques locaux sont chargés de la
responsabilité d'administrer la Sainte-Cène, et il est requis du peuple
qu'il reste digne de prendre les emblèmes sacrés.
On ne trouve rien dans les Ecritures qui permette de donner la Sainte-Cène
à quiconque n'est pas un membre fidèle de l'Eglise de Jésus-Christ. Le
Christ administra l'ordonnance aux apôtres, sur le continent oriental; et
nous avons la preuve écrite qu'ils ne la donnèrent qu'à ceux qui avaient
pris sur eux le nom du Christ. Parmi son troupeau occidental, le Christ
établit la loi que seuls les véritables membres de son Eglise pouvaient la
prendre. En promettant de conférer à l'un d'entre eux le pouvoir
d'officier dans l'administration de la Sainte-Cène, le Sauveur spécifia
que l'homme ainsi choisi devait l'administrer au peuple de son Eglise, à
tous ceux qui croyaient et étaient baptisés en son nom. [13] Seuls ceux
qui avaient été ainsi baptisés étaient appelés « l'Eglise du Christ ».
[14] Continuant ses instructions aux disciples au sujet de la Sainte-Cène,
le Sauveur dit: « Et vous ferez toujours ceci à ceux qui se repentent et
sont baptisés en mon nom ». [15]
La même loi est toujours en vigueur aujourd'hui. Les membres de l'Eglise
[16] sont exhortés à se réunir souvent pour observer la Sainte-Cène; et
l'Eglise n'y inclut pas les personnes ayant atteint l'âge de raison qui
n'ont pas été baptisées par l'autorité de la Sainte Prêtrise. [17]
But de la Sainte-Cène. - D'après les passages des Ecritures déjà cités, il
est clair que la Sainte-Cène est administrée pour commémorer l'expiation
du Seigneur Jésus, consommée dans son agonie et sa mort; c'est un
témoignage devant Dieu que nous nous souvenons toujours du sacrifice
accompli par son Fils en notre faveur, que nous professons toujours le nom
du Christ, et que nous sommes déterminés à faire tous nos efforts pour
garder ses commandements, dans l'espoir de toujours avoir son Esprit avec
nous. Le fait de prendre la Sainte-Cène dignement peut donc être considéré
comme le renouvellement de nos vœux devant le Seigneur, une déclaration de
fraternité avec les membres, et un témoignage solennel de notre prétention
et de notre profession de membres de l'Eglise de Jésus-Christ. La
Sainte-Cène n'a pas été instituée comme moyen déterminé d'obtenir la
rémission des péchés, ni pour aucune autre bénédiction spéciale, si ce
n'est celle du don permanent du Saint-Esprit, ce qui, cependant, comprend
toutes les bénédictions nécessaires. Si la Sainte-Cène avait été instituée
spécialement pour la rémission des péchés, elle ne serait pas interdite à
ceux qui ont le plus grand besoin de pardon. Cependant la participation à
cette ordonnance est limitée à ceux dont la conscience est nette de toute
offense grave, à ceux qui, par conséquent, sont acceptables aux yeux du
Seigneur, ceux qui, en vérité, ont aussi peu besoin' d'une rémission
spéciale que la nature humaine et mortelle le permet.
Les emblèmes de la Sainte-Cène. - En instituant la Sainte-Cène parmi les
Juifs et les Néphites, le Christ employa le pain et le vin comme emblèmes
de son corps et de son sang [18] et au cours de cette dispensation, qui
est celle de la plénitude des temps, il a révélé sa volonté que les saints
se réunissent souvent pour prendre le pain et le vin dans cette ordonnance
commémorative. [19] Mais il a aussi montré que d'autres formes de
nourriture et de boisson peuvent être employées au lieu de pain et de vin.
Peu après que l'Eglise eût été organisée dans notre dispensation, le
Prophète Joseph Smith était sur le point d'acheter du vin pour pouvoir
administrer la Sainte-Cène, lorsqu'un messager de, Dieu vint à sa
rencontre et lui remit les instructions suivantes: « Car voici, je vous le
dis, peu importe ce que vous mangez ou ce que vous buvez lorsque vous
prenez la Sainte-Cène, si vous le faites en vue de ma gloire - vous
souvenant, dans le Père, de mon corps qui a été déposé pour vous, et de
mon sang qui a été versé pour la rémission de vos péchés. C'est pourquoi
je vous donne le commandement de ne pas acheter de vin ni de boisson forte
de vos ennemis; vous n'en boirez donc pas, à moins que ce ne soit du vin
nouveau fait parmi vous; oui, dans ce royaume qui est celui de mon Père,
qui sera édifié sur terre ».[20] En vertu de cette révélation les Saints
des Derniers Jours administrent de l'eau, dans leur service de
Sainte-Cène, de préférence au vin.
Mode d'administration de la Sainte-Cène. - Les Saints des Derniers Jours,
dans toutes les paroisses ou branches régulièrement organisées de
l'Eglise, ont coutume de tenir des réunions de Sainte-Cène chaque sabbat.
L'autorité du prêtre de l'ordre d'Aaron est requise pour consacrer les
emblèmes et, naturellement, quiconque a été ordonné à l'ordre supérieur de
la Prêtrise détient l'autorité d'officier en la matière. Le pain est tout
d'abord rompu en petits morceaux et placé dans des récipients appropriés
sur la table de Sainte-Cène; et alors, selon les instructions du Seigneur,
l'ancien ou le prêtre le consacre, de la manière suivante: « Il
s'agenouillera en face des membres de l'Eglise et invoquera le Père en
prière solennelle, disant: « 0 Dieu, Père éternel, nous te demandons au
nom de ton Fils Jésus-Christ, de bénir et de sanctifier ce pain pour les
âmes de ceux qui en prennent, afin qu'ils le mangent en souvenir du corps
de ton Fils, et te témoignent, ô Dieu, Père éternel, qu'ils veulent
prendre sur eux le nom de ton Fils, se souvenir toujours de lui et garder
les commandements qu'il leur a donnés, afin qu'ils aient toujours son
Esprit avec eux. Amen ». [21]
Quand le pain a été distribué à la congrégation, service auquel les
diacres et instructeurs peuvent prendre part, sous la direction du prêtre
officiant, le vin ou l'eau est consacré comme suit
« Ô Dieu, Père éternel, nous te demandons, au nom de ton Fils
Jésus-Christ, de bénir et de sanctifier ce vin [ou cette eau] pour les
âmes de tous ceux qui en boivent, afin qu'ils le fassent en souvenir du
sang de ton Fils, qui a été versé pour eux; afin qu'ils te témoignent, Ô
Dieu, Père éternel, qu'ils se souviennent toujours de lui, et qu'ils aient
son Esprit avec eux. Amen ». [22]
La clarté des instructions du Seigneur aux saints au sujet de cette
ordonnance, n'excuse aucune dispute au sujet du mode qui convient, car,
assurément, aucun de ceux qui officient dans ces rites sacrés ne peut
sentir qu'il est justifié s'il en change les formes, ne serait-ce qu'en
altérant un mot. Les annales des Néphites montrent que la faÇon
d'administrer la Sainte-Cène à leur époque [23] était la même que celle
qui fut révélée pour guider les saints dans la dispensation de la
plénitude des temps.
* * * * * * *
[1] Voir notes 1 et 2, à la fin du chapitre.
[2] Voir note 3, à la fin du chapitre.
[3] Voir Luc 22: 8-13.
[4] Matt. 26: 26.
[5] Luc 22: 19; voir aussi Marc 14: 22-25.
[6] Matt. 26: 27, 28; voir The Great Apostasy, pp. 119, 120.
[7] Voir 1 Cor. 11l: 20-25.
[8] 3 Néphi 18: 6, 7.
[9] 3 Néphi 18: 11; voir Jesus the Christ, chap. 39.
[10] 1 Cor. 11: 26-30.
[11] 3 Néphi 18: 28, 29.
[12] Voir D&A 46: 4; voir aussi 3 Néphi 18: 30.
[13] Voir 3 Néphi 18: 5.
[14] Voir 3 Néphi 26: 21.
[15] 3 Néphi 18: 11.
[16] Voir D&A 20: 75.
[17] Voir D&A 20: 37.
[18] Voir Matt. 26: 27-29 3 Néphi 18: 1, 8.
[19] Voir D&A 20: 75.
[20] Voir D&A 27: 2-4.
[21] D&A 20: 76, 77; comparez Moroni, chap. 4.
[22] D&A 20: 78, 79; comparez Moroni, chap. 5.
[23] Voir Moroni, chaps. 4 et 5. - Voir sommaire des erreurs commises au
sujet de la Sainte-Cène, note 4, à la fin du chapitre; voir traité plus
complet dans The Great Apostasy, p. 119.
NOTES DU CHAPITRE 9
1. Le terme « sacrement » est employé * dans un sens autant général que
particulier; suivant sa dérivation, il signifie une chose sacrée, ou une
ordonnance sainte et il est appliqué dans ce sens par différentes sectes à
plusieurs cérémonies de leurs églises. Ainsi, les protestants parlent de
deux sacrements, le baptême et le Repas du Seigneur; les catholiques
romains et grecs reconnaissent sept sacrements: les deux nommés plus haut
et aussi la confirmation, le mariage, la dispensation des ordres de
l'Eglise, la pénitence et l'extrême-onction. On dit que certaines sections
de l'Eglise grecque excluent la confirmation et l'extrême-onction des sept
sacrements. Cependant, le sens spécifique du mot est, Repas du Seigneur**.
Eucharistie et Sainte Communion sont des termes employés par certaines
églises comme synonyme du Sacrement du Repas du Seigneur. De la coutume
qui considère la cérémonie de la communion, c'est-à-dire la participation
à la Sainte-Cène, comme une preuve de bonne réputation dans une église, et
de la règle qui veut que ce privilège soit interdit à ceux qui sont jugés
indignes d'avoir la communion, vient le terme excommunier appliqué à la
perte de la qualité de membre dans une église, signifiant littéralement «
rejeter de la communion »
* En anglais (N. d. T.).
** En anglais. Dans les pays de langue
française, le terme couramment employé par les confessions autres que
catholiques n'est pas « sacrement », mais « Sainte-Cène ». (N. d. T.)
2. Le repas du Seigneur. - Comme il a été dit, cette désignation de la
Sainte-Cène ne se rencontre qu'une seule fois dans la Bible. Paul parle du
« Repas du Seigneur » dans son épître aux Corinthiens. Selon toute
probabilité, ce nom fut employé parce que le rite eut d'abord lieu au
moment du deipnon, le repas du soir, qui était le repas principal du jour
chez les Juifs.
3. La Pâque et la Sainte-Cène. - La fête de la Pâque était la principale
des cérémonies annuelles des Juifs et tirait son nom des circonstances de
son origine. En étendant la main pour délivrer Israël de l'esclavage
d'Egypte, le Seigneur accomplit de nombreux miracles et de nombreux
prodiges devant Pharaon et sa maison idolâtre; et dans la dernière des six
plaies auxquelles les Egyptiens furent soumis, le premier-né de chaque
famille fut frappé de mort en une seule nuit. Sur un ordre donné au
préalable, les Israélites avaient marqué les deux poteaux et le linteau de
leur porte du sang d'un agneau tué à cette occasion, ce sang ayant été
aspergé au moyen d'un bouquet d'hysope. La mort passa au-delà des maisons
ainsi marquées (Ex. 12 . 12-13); tandis que dans toutes les maisons
égyptiennes le coup fatal tomba. De là, le nom de Pâque (passage) de
pasach, passer devant. La chair de l'agneau pascal fut mangée dans la hâte
du départ. Pour commémorer leur délivrance de l'esclavage, le Seigneur
commanda aux Israélites de célébrer chaque année, cette événement appelé
Fête de la Pâque et, également, Fête des Pains sans Levain, ce dernier nom
venant de ce que le Seigneur commanda que, pendant le temps spécifié pour
cette célébration, on ne pourrait pas trouver de levain dans les maisons
du peuple. (Ex. 12: 15) et on devait profiter de l'occasion de la fête
pour instruire les enfants des oeuvres miséricordieuses de Dieu envers
leurs pères (Es. 12: 26-27). Mais outre sonbut commémoratif, la Pâque
devint pour le peuple le type de sacrifice sur le Calvaire. Paul dit: «
Christ notre Pâque a été immolé (1 cor. 5:7). Etant typique de la mort
expiatoire future du Christ, la Pâque perdit une partie de sa
signification par la crucifixion et fut supplantée par la Sainte-Cène. Il
n’y a peut-être pas de relation plus étroite entre les deux ordonnances
que celle-ci. Il est certain que la Sainte-Cène ne fut pas désignée pour
supplanter complètement la Pâque, car celle-ci fut établie comme fête
perpétuelle. « Vous conserverez le souvenir de ce jour, et vous le
célébrerez par une fête en l'honneur de l'Eternel, vous le célébrerez
comme une loi perpétuelle pour vos descendants. » (Ex. 12: 14.)
4. Les erreurs concernant la Sainte-Cène, sa signification et la manière
de l'administrer, se multiplièrent rapidement pendant les premiers siècles
de l'ère chrétienne. Dès que le pouvoir de la prêtrise n'exista plus, de
nombreuses discussions s'élevèrent concernant l'ordonnance, et
l'observation de la Sainte-Cène fut altérée. Des professeurs de théologie
s'efforcèrent de faire naître l'idée qu'il y avait un grand mystère dans
ce rite naturellement simple et des plus impressionnants; que tous ceux
qui n'étaient pas en entière communion avec l'Eglise devaient être exclus,
non seulement de la participation à l'ordonnance, ce qui était
justifiable, mais du privilège d'assister au service, pour ne pas profaner
le rite mystique par leur présence impie. Ensuite naquit l'hérésie de la
transsubstantiation - qui prétend que les emblèmes de la Sainte-Cène
perdaient, par la cérémonie de la consécration, leur caractère naturel de
simple pain et vin et devenaient en réalité de la chair et du sang - des
parties réelles du corps crucifié du Christ. Point n'est besoin
d'arguments contre de tels dogmes. Alors suivit la vénération, par le
peuple, des emblèmes, le pain et le vin, considérés comme parties du corps
du Christ, élevés dans la messe pour l'adoration du peuple; et plus tard
la coutume de la suppression de la moitié du sacrement fut introduite. Par
l'innovation mentionnée en dernier lieu, le pain seul fut administré,
l'assertion dogmatique étant que le corps et le sang sont représentés
d'une façon mystique dans un des « éléments ». Il est certain que le
Christ commanda à ses disciples de manger et de boire en souvenir de lui
Voir The Great Apostasy, pp. 119, 128.
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