CHAPITRE 7 : LE BAPTÊME - Suite

ARTICLE 4. - Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l’évangile sont: ... (3) le baptême par immersion pour la rémission des péchés...

LE MODE DU BAPTÊME

Importance du mode d’administration du Baptême. - En considérant l’objet et la nécessité du baptême, nous avons vu l’importance que le Seigneur attache à ce rite initiateur. Il n’est pas surprenant que le mode d’administration de l’ordonnance ait été prescrit de façon bien définie. Beaucoup de sectes chrétiennes possèdent un rite d’initiation bien établi, dans lequel l’eau fait figure d’élément nécessaire bien que, dans certaines, la cérémonie ne soit rien de plus que le fait du prêtre de placer son doigt humecté sur le front du candidat, ou d’asperger le visage d’eau; tandis que d’autres considèrent l’immersion complète du corps comme nécessaire. Les Saints des Derniers Jours affirment que les Ecritures sont entièrement exemptes d’ambiguïté au sujet du mode acceptable de baptême; et ils proclament avec assurance leur croyance que l’immersion du corps par un serviteur ou représentant du Sauveur dûment commissionné, est la seule forme véritable. Le raisons de cette croyance peuvent se résumer comme suit: la dérivation et l’ancien usage du mot baptême et des mots qui lui sont apparentés révèlent l’immersion. Le symbolisme du rite n’est conservé dans aucune autre forme. L’autorité scripturale, la parole révélée de Dieu par la bouche des prophètes anciens et des derniers jours, prescrivent l’immersion comme véritable forme du baptême.

Le verbe « Baptiser », du grec baptô ou baptizô signifiait littéralement plonger ou immerger. Comme c’est le cas pour toute langue vivante, les mots subirent de grands changements de sens; et certains écrivains déclarent que le terme en question peut tout aussi bien s’employer pour l’aspersion que pour l’immersion réelle. Il devient alors très intéressant de chercher à connaître la signification courante du terme à l’époque ou vers l’époque du Christ, car, étant donné que, de toute évidence, le Sauveur estima inutile, dans le cours de ses instructions sur le baptême, de s’étendre sur la signification du terme, c’est que celui-ci avait une signification bien nette pour ceux qui recevaient ses enseignements. D’après l’emploi que font les auteurs grecs et latins du terme originel, [1] il est clair qu’il signifiait pour eux une véritable immersion dans l’eau. Pour les Grecs modernes le baptême signifie un ensevelissement dans l’eau, et c’est pourquoi, lorsqu’ils choisissent de professer le christianisme, ils pratiquent l’immersion comme forme correcte du baptême. [2] Au sujet de ce genre d’argumentation, nous devons nous rappeler que les preuves philologiques ne sont pas des plus décisives. Passons donc à la considération d’autres raisons meilleures.

Le Symbolisme du rite baptismal n’est conservé dans aucune autre forme que l’immersion. Le Sauveur compara le baptême à une naissance, et déclara que c’était la chose nécessaire et même essentielle à la vie qui mène au royaumede Dieu. [3] Personne ne peut dire qu’une naissance est symbolisée par l’aspersion d’eau sur le visage. L’un des traits distinctifs, et non des moindres, qui ont contribué à donner au Christ la première place comme maître des maîtres, consiste en l’usage précis et puissant qu’il fait de la langue; ses comparaisons et ses métaphores sont toujours expressives et ses paraboles convaincantes; et il serait totalement étranger aux méthodes du Seigneur d’employer une analogie aussi inappropriée que celle qu’implique ce mauvaise représentation de la naissance.

Le baptême a été également comparé, de façon très impressionnante, à un ensevelissement suivi d’une résurrection; et c’est dans ce symbole de la mort et de la résurrection du corps de son Fils que Dieu a promis d’accorder la rémission des péchés. Ecrivant aux Romains, Paul dit: « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, avons donc été ensevelis avec lu par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts, par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection. » [4] Et le même apôtre écrit plus loin: « Ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts ».[5] De toutes les formes variées de baptême pratiquées par l’homme, l’immersion seule représente une naissance marquant le commencement d’une nouvelle carrière, ou le sommeil du tombeau suivi de la victoire sur la mort.

L’autorité scripturale ne justifie aucune autre forme que l’immersion. Jésus-Christ fut baptisé par immersion. Nous lisons qu’après l’ordonnance il « sortit aussitôt de l’eau ». [6] Le fait que le baptême du Sauveur était acceptable aux yeux du Père est abondamment prouvé par les manifestations qui suivirent immédiatement - la descente du Saint-Esprit et la déclaration du Père: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection ». Jean, surnommé le Baptiste à cause de sa mission divine, baptisa dans le Jourdain, [7] et peu de temps après nous apprenons qu’il baptisait à Enon, près de Salim, [8] parce qu’il y avait là beaucoup d’eau,’ cependant, si Jean avait baptisé par aspersion, une, petite quantité d’eau aurait suffit à une multitude.

Nous lisons également le récit du baptême qui suivit la conversion quelque peu rapide d’un eunuque éthiopien, intendant de la reine Candace. Philippe lui prêcha la doctrine du Christ alors qu’ils voyageaient tous deux sur le char de l’Ethiopien; l’eunuque, croyant aux paroles de son instructeur inspiré, demanda le baptême et Philippe y consentit. « Il fit arrêter le char; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus tandis que, joyeux, il poursuivait sa route ». [9]

L’histoire autre que scripturale prouve que pendant plus de deux siècles après Jésus-Christ, l’immersion fut le. mode de baptême généralement pratiqué par ceux qui se disaient chrétiens; et que ce n’est que vers la fin du treizième siècle que d’autres formes devinrent générales. [10] On peut s’attendre à des distorsions des ordonnances instituées par l’autorité lorsque, en l’absence de cette autorité même pour les administrer, on tente de reproduire la forme extérieure de ces ordonnances. Cependant ces distorsions se produisent graduellement; les déformations provenant de désordres dans la constitution ne se développent pas en un jour. C’est pourquoi - et c’est le cas pour n’importe quelle autre ordonnance instituée par Jésus-Christ - nous pouvons examiner la période qui suivit immédiatement son ministère personnel et celui de ses apôtres pour y trouver la forme la plus proche du mode originel du baptême.

Dans la suite, lorsque les ténèbres de l’incroyance devinrent plus épaisses, l’autorité conférée par le Christ ayant été enlevée de la terre avec ses serviteurs martyrisés, de nombreuses innovations apparurent; et les dignitaires des diverses églises firent désormais la loi pour eux-mêmes et leurs fidèles. Au début du troisième siècle, l’évêque de Carthage décida que les personnes de santé délicate pouvaient être baptisées d’une manière acceptable par aspersion; et, une fois cette permission accordée, la forme véritable du baptême tomba graduellement en disgrâce et des pratiques non autorisées, conçues par l’homme, prirent sa place.

Le Baptême, parmi les Néphites, était administré par immersion seulement. Nous avons déjà montré avec queue intensité le baptême avait été prêché et pratiqué parmi le peuple, de Léhi à Moroni. Lorsque le Sauveur apparut à son peuple sur le continent américain, il lui donna des instructions très précises sur le mode d’administration de l’ordonnance. Voici ses paroles: « En vérité, je vous dis que tous ceux qui se repentiront de leurs péchés après vos paroles, et désireront être baptisés en mon nom, vous les baptiserez de cette manière: Voici, vous descendrez et vous vous tiendrez dans l’eau, et vous les baptiserez en mon nom. Et maintenant voici les paroles que vous prononcerez en les appelant par leur nom: « Ayant reçu l’autorité de Jésus-Christ, je vous baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Amen. Et alors, vous les plongerez dans d’eau, et puis vous les sortirez de l’eau ».[11]

Le Baptême des derniers jours, tel qu’il a été prescrit par révélation, suit le même mode. Les premiers baptêmes de la dispensation actuelle furent ceux de Joseph Smith et d’Oliver Cowdery, qui se baptisèrent l’un l’autre selon les instructions de l’ange duquel ils avaient reçu l’autorité d’administrer cette sainte ordonnance, et qui n’était autre que le Jean-Baptiste d’une dispensation précédente, le précurseur du Messie. Joseph Smith décrit ainsi l’événement: « En conséquence nous allâmes nous baptiser. Je le [Oliver Cowdery] baptisai d’abord et il me baptisa ensuite... Sitôt que nous fûmes sortis de l’eau, après notre baptême, nous reçûmes de grandes et glorieuses bénédictions ».[12]

Dans une révélation au sujet du gouvernement de l’Eglise, datée d’avril 1830, le Seigneur prescrivit le mode exact du baptême, tel qu’il désire que l’ordonnance soit administrée dans la dispensation actuelle. Il dit – « Le baptême doit être administré de la façon suivante à ceux qui se repentent: La personne qui est appelée de Dieu et a reçu de Jésus-Christ l’autorité de baptiser, descendra dans l’eau avec la personne qui s’est présentée pour le baptême et dira en appelant celle-ci par son nom: Ayant reçu l’autorité de Jésus-Christ, je vous baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Amen. Alors il l’immergera dans l’eau et sortira de l’eau ». [13]

Le Seigneur n’aurait pas prescrit les paroles de cette ordonnance s’il n’avait pas voulu que cette forme-là seule fût employée; c’est pourquoi les anciens et les prêtres de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours n’ont aucune autorité personnelle qui leur permette de changer la forme prescrite par Dieu, que ce soit par addition, omission ou altération de tout genre.

BAPTÊME ET « REBAPTÊME »

La répétition de l’ordonnance du Baptême en faveur du même individu est permise dans certaines conditions bien déterminées. C’est ainsi que si quelqu’un, étant entré dans l’Eglise par le baptême, s’en retire ensuite ou bien en est excommunié, et puis se repent et désire retrouver sa qualité de membre dans l’Eglise, il ne peut le faire que par le baptême. Cependant, ce second baptême ne sera que la répétition de l’ordonnance initiatrice administrée la première fois. Il n’y a pas d’ordonnance de rebaptême dans l’Eglise qui soit distincte sans sa nature, sa forme ou son but, de l’autre baptême. C’est pourquoi, lorsque le baptême est administré à une personne qui a déjà été baptisée une première fois, la forme de l’ordonnance est exactement la même que lors du premier baptême. L’expression « je vous rebaptise » au lieu de « je vous baptise », et les additions « pour le renouvellement de vos alliances » ou « pour la rémission de vos péchés » ne sont pas autorisées. La voix de la raison s’unit à celle des autorités présidentes de l’Eglise pour décourager toute déviation du cours fixé par le Seigneur. Les changements dans les ordonnances prescrites par l’autorité ne peuvent être effectués que par cette même autorité.

Les rebaptêmes rapportés par les Ecritures sont rares et, dans chaque cas, les circonstances spéciales justifiant une telle action apparaissent. clairement. C’est ainsi que nous lisons que Paul baptisa certains disciples à Ephèse, bien qu’ils eussent déjà été baptisés selon le baptême de Jean. [14] Mais dans ce cas, l’apôtre avait des raisons de douter que le baptême dont ceux-ci parlaient eût été administré par des mains autorisées, ou après un enseignement préliminaire convenable des candidats, car lorsqu’il éprouva l’efficacité de leur baptême en leur demandant: « Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez cru ? », ils lui répondirent: « Nous n’avons même pas entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit ». Surpris, il leur demanda: « De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? », et ils répliquèrent: « Du baptême de Jean ». Mais Paul savait comme nous le savons, que bien que Jean prêchât le baptême de repentance par l’eau, il déclarait que celui-ci n’était qu’un préliminaire au baptême supérieur du Saint-Esprit, que le Christ devait apporter. C’est pourquoi, étant donné l’insuffisance des preuves quant à la validité de leur baptême, Paul fit baptiser ces douze fidèles Ephésiens au nom du Seigneur Jésus-Christ, après quoi il leur imposa les mains, et ils reçurent le Saint-Esprit.

Le baptême instituée par le Christ parmi les Néphites[15] était, en grande partie, un rebaptême, car, nous l’avons déjà vu, la doctrine du baptême avait été enseignée et pratiquée parmi le peuple depuis le temps de Léhi. Et il est certain que Néphi, le premier à qui le Seigneur donna l’autorité de baptiser après son départ, avait été baptisé auparavant, car, avec ses collaborateurs dans le ministère, il avait prêché avec zèle la nécessité du baptême. [16] Cependant, dans ce cas aussi, des altérations s’étaient probablement produites dans la façon d’administrer l’ordonnance ou dans l’esprit dans lequel cela se faisait. Car le Seigneur, en leur donnant des instructions minutieuses sur la forme du baptême, les réprimanda à cause de l’esprit de contention et de dispute qui avait existé auparavant parmi eux au sujet de cette ordonnance. [17] C’est pourquoi le baptême de ces gens fut rendu valide par une administration autorisée et conforme au mode prescrit par le Seigneur.

Les Baptêmes répétés de la même personne ne sont pas sanctionnés par l’Eglise. C’est une erreur de croire que le baptême offre le moyen d’obtenir le pardon des péchés quel que soit le nombre de fois qu’on le répète. Pareille croyance tend plutôt à excuser le péché qu’à le prévenir, puisque les effets nuisibles du péché paraissent pouvoir être écartés facilement. Ni la loi écrite, ni les instructions de la Prêtrise vivante n’indiquent que le baptême est un moyen, pour ceux qui sont déjà dans le troupeau du Christ, de s’assurer le pardon. Le pardon de leurs péchés leur a été promis à condition qu’ils se confessent et se repentent d’un cœur sincère; la répétition du rite baptismal n’est pas requise d’eux. Et même s’ils étaient baptisés à plusieurs reprises, ils ne recevraient la rémission de leurs péchés que s’ils se repentaient très sincèrement. Les faiblesses de la chair et notre penchant au péché nous mènent continuellement vers l’erreur; mais si nous faisons alliance avec le Seigneur dans les eaux du baptême et que nous essayons ensuite d’observer ses lois, dans sa miséricorde, il nous pardonne volontiers nos petites transgressions, si notre repentance est sincère et vraie. Sans une telle repentance, le baptême ne nous sert à rien.

LE BAPTÊME POUR LES MORTS

Le Baptême requis de tous. Nous nous sommes déjà étendus sur le caractère universel de la loi du baptême. Nous avons déjà montré que l’obéissance à cette loi est essentielle au salut, et que cette condition s’applique à toute l’humanité. Nulle part, dans les Ecritures, nous ne trouvons qu’une distinction ait été établie à cet égard entre les vivants et les morts. Les morts sont ceux qui ont vécu dans la mortalité sur la terre; les vivants sont les mortels qui ne sont pas encore passés par ce changement fixé que nous appelons la mort. Tous sont les enfants du même Père; tous seront jugés et récompensés ou punis par la même justice infaillible, tempérée par la même miséricorde bienveillante. Le sacrifice expiatoire du Christ fut offert non seulement pour les quelques hommes qui vivaient sur la terre tandis qu’il était dans la chair, ni pour ceux qui viendraient au monde après sa mort, mais pour tous les habitants de la terre qui étaient à ce moment-là passés, présents et futurs. Il fut choisi par le Père pour être le juge des vivants et des morts; [18] il est aussi bien le Seigneur des vivants que des morts [19] selon que les hommes parlent des vivants et des morts, bien qu’en réalité ils ne forment qu’une seule catégorie, car tous vivent en lui. [20]

L’évangile est encore inconnu de beaucoup de gens. Des multitudes d’êtres humains qui ont déjà vécu et sont morts, peu ont entendu les lois de l’évangile et moins encore y ont obéi. Au cours de l’histoire du monde il y a eu de longues périodes de ténèbres spirituelles, au cours desquelles l’évangile ne fut pas prêché parmi les hommes, où il n’y eut aucun représentant autorisé du Seigneur pour administrer les ordonnances salvatrices du royaume. De telles conditions n’ont jamais existé qu’à la suite de l’incroyance et de l’iniquité. Lorsque les hommes ont persisté à fouler aux pieds les perles de la vérité dans la fange et à tuer et à déchirer ceux qui portaient ces joyaux, autant par miséricorde que par justice, ces trésors des cieux ont été repris et retenus jusqu’à ce qu’une génération qui les apprécierait mieux soit suscitée. On peut demander avec raison: Qu’y a-t-il de prévu, dans l’économie de Dieu, pour le salut final de ceux qui ont ainsi négligé les exigences de l’évangile et pour ceux qui ne l’ont jamais entendu ?

Selon certains dogmes populaires parmi de nombreuses sectes au cours de l’obscurité de la nuit spirituelle, et qui sont aujourd’hui encore promulgués avec zèle, le châtiment sans fin ou une béatitude interminable inchangeables en nature ou en degré, seront le lot de chaque âme, la rétribution étant prononcée selon la condition de l’esprit au moment de la mort corporelle. C’est ainsi qu’une vie de péché peut être effacée entièrement par la repentance sur le lit de mort, et qu’une carrière honorable peut être suivie par les tortures de l’enfer sans espoir de soulagement, si elle ne se termine pas par les cérémonies des sectes établies. Une telle conception doit être mise au rang de cette affreuse hérésie qui proclame la damnation des petits enfants innocents qui n’ont pas été aspergés par l’autorité supposée de l’homme.

C’est blasphémer que d’attribuer un tel caprice et une telle cruauté à la nature divine. Selon la justice de Dieu, aucune âme ne sera condamnée selon une loi qui n’aura pas été portée à sa connaissance. Il est vrai que le châtiment éternel a été décrété comme lot des méchants; mais la signification de cette expression a été donnée par le Seigneur lui-même; [21] le châtiment éternel est le châtiment de Dieu; le châtiment infini est le châtiment de Dieu, car « Eternel » et « Infini » sont parmi ses noms, et décrivent ses attributs. Aucune âme ne restera en prison ou ne subira les tourments plus longtemps qu’il ne faudra pour accomplir la réforme nécessaire et pour satisfaire les exigences de la justice, ce qui est le seul but dans lequel le châtiment est infligé. [22] Et personne n’aura la permission d’entrer dans quelque royaume de gloire que ce soit qu’il n’aura pas mérité par l’obéissance à la loi.

L’évangile prêché aux morts. - Il est donc évident, que l’évangile doit être proclamé dans le monde des esprits; et les Ecritures prouvent abondamment qu’une telle oeuvre a été prévue. Pierre, décrivant la mission du Rédempteur, proclame ainsi cette vérité: « Car l’évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l’Esprit ». [23]. L’inauguration de cette oeuvre parmi les morts fut effectuée par le Christ dans l’intervalle entre sa mort et sa résurrection. Tandis que son corps se trouvait dans le tombeau, son esprit alla prêcher aux esprits des décédés: « Dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison, qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de l’arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c’est-à-dire huit, furent sauvées à travers l’eau ». [24]

D’autres Ecritures soutiennent le point de vue que le Christ désincarné se rendit à un tout autre endroit que celui appelé communément ciel - la demeure de son Père - et qu’il travailla parmi les morts qui avaient grand besoin de son ministère. Un des malfaiteurs, qui fut crucifié à ses côtés, obtint par son humilité cette promesse du Sauveur mourant: « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ». [25] Et trois jours plus tard, le Seigneur alors ressuscité déclara à Marie-Madeleine: « Je ne suis pas encore monté vers mon Père ».[26]

S’il fut estimé convenable et juste de porter l’évangile aux esprits qui s’étaient montrés désobéissants aux jours de Noé, il est raisonnable de conclure que la même occasion est mise à la portée de ceux qui ont rejeté la parole à différentes époques. Car le même esprit de négligence, de désobéissance et d’opposition à la loi qui caractérisa l’époque de Noé s’est manifesté depuis. [27] De plus si, dans le plan de Dieu, quelque chose a été prévu pour la rédemption de ceux qui désobéissent volontairement, de ceux qui méprisent vraiment la vérité, pouvons-nous croire que les multitudes plus nombreuses encore d’esprits qui n’ont jamais entendu l’évangile doivent rester éternellement punies ? Non; Dieu a décrété que même les nations païennes et ceux qui n’ont pas connu de loi seront rachetés. [28] Les dons de Dieu ne sont pas limités à cette sphère d’action, mais seront accordés, en toute justice, pendant toute l’éternité. Les peines prévues seront infligées à tous ceux qui rejettent la parole de Dieu dans cette vie; mais après le paiement de la dette les portes de la prison seront ouvertes, et les esprits autrefois confinés au châtiment, maintenant châtiés et purs, en sortiront pour jouir de la gloire réservée à leur classe.

L’œuvre du Christ parmi les morts fut prédite. Des siècles avant que le Christ ne vint dans la chair, les prophètes se réjouirent sachant que par lui le salut serait porté aux morts aussi bien qu’aux vivants. Parlant de la rétribution des orgueilleux et des hautains de la terre, Esaïe déclare: « Et ils seront réunis captifs dans l’abîme, et ils seront emprisonnés dans la prison; et après un grand nombre de jours ils seront visités ». [29] (Version Crampon et version anglaise du roi Jacques, N. d. T.) Le même prophète témoigne en ces termes au sujet de l’œuvre du futur Rédempteur: il vient « pour ouvrir les yeux des aveugles; pour faire sortir de prison le captif, et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres ». [30] David, chantant sur la musique de l’inspiration concernant la rédemption des hommes du tombeau, s’exclame: « Aussi mon cœur est dans la joie, mon esprit dans l’allégresse, et mon corps repose en sécurité. Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption. Tu me feras connaître le sentier de la vie; il y a d’abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite ». [31]

L’œuvre des vivants en faveur des morts. - La rédemption des morts s’effectuera conformément à la loi de Dieu, qui est écrite avec justice et établie avec miséricorde. Il est également impossible à un esprit, dans la chair ou désincarné, d’obtenir une promesse de gloire éternelle, si ce n’est par l’obéissance aux lois et aux ordonnances de l’évangile. Et, de même que le baptême est essentiel au salut des vivants, il est indispensable également au salut des morts. Cela était connu des saints d’autrefois, aussi la doctrine du baptême pour les morts fut-elle enseignée parmi eux. Dans une épître adressée à l’Eglise de Corinthe, Paul exposa les principes de la résurrection, par laquelle les corps des morts sortiront du tombeau -le Christ comme prémices et ensuite tous ceux qui lui appartiennent - et comme preuve que cette doctrine de la résurrection était incluse dans l’évangile tel qu’ils l’avaient reçu, l’apôtre demande: « Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? » [32] Ces mots sont dépourvus de toute ambiguïté et le fait qu’ils sont présentés sans explication ou commentaire prouve que le principe du baptême pour les morts était compris par les personnes auxquelles l’épître était adressée.

Nous voyons ici la nécessité de l’œuvre vicariale - les vivants administrant les ordonnances en faveur des morts, les enfants faisant pour leurs pères ce qu’il est impossible à ceux-ci de faire pour eux-mêmes. Nombreuses et variées sont les interprétations présentées par la sagesse humaine faillible concernant cette simple question de Paul. Cependant l’étudiant simple et sincère éprouvera peu de difficulté à en comprendre la signification. Dans les dernières phrases de l’Ancien Testament, le prophète Malachie prédit la grande oeuvre qui serait accomplie en faveur des morts dans les derniers jours: « Voici, je vous enverrai Elie le prophète, avant que le jour de l’Eternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit ». [33] La croyance est courante, parmi beaucoup de spécialistes de la Bible, que cette prophétie se rapportait à la naissance et au ministère de Jean-Baptiste, [34] sur lequel l’esprit et le pouvoir d’Elias demeurèrent en effet, comme l’ange l’avait prédit;[35] mais il n’est rapporté nulle part qu’Elie visita Jean; et, de plus, les résultats du ministère de ce dernier ne permettent absolument pas de conclure que la prophétie trouva sa réalisation complète en lui.

Nous devons donc chercher une date ultérieure dans l’histoire du monde pour trouver l’accomplissement de la prophétie -de Malachie. Le 21 septembre 1823, Joseph Smith [36] reçut la visite d’un être ressuscité, qui se présenta sous le nom de Moroni, envoyé de la présence de Dieu. Au cours des instructions qu’il donna au jeune homme, Moroni cita la prophétie de Malachie que nous avons mentionnée ci-dessus, mais dans un langage quelque peu différent de celui de la Bible et certainement plus expressif. La version de l’ange est la suivante: « Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants brûleront comme du chaume; car ceux qui viennent les brûleront, dit l’Eternel des armées, et ils ne leur laisseront ni racine ni rameau... Voici, je vous révélerai la Prêtrise de la main d’Elie le prophète, avant que le jour de l’Eternel arrive, ce jour grand et redoutable. Et il implantera dans le cœur des enfants les promesses faites aux pères et le cœur des enfants se tournera vers leurs pères. S’il n’en était pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée à sa venue ». [37]

Au cours d’une manifestation glorieuse à Joseph Smith et à Oliver Cowdery, dans le Temple de Kirtland, le 3 avril 1836, Elie le prophète, le même qui avait été enlevé au ciel sans passer par la mort, leur apparut et leur dit: « Voici, le temps est pleinement arrivé, ce temps dont il a été parlé par Malachie, lorsqu’il témoigna qu’il [Eliel serait renvoyé avant que le jour de l’Eternel. arrive, ce jour grand et redoutable, pour tourner le cœur des pères vers les enfants, et le cœur des enfants vers les pères, de peur que la terre tout entière ne soit frappée de malédiction. C’est pourquoi les clefs de cette dispensation sont remises entre vos mains; et vous saurez par là que le jour de l’Eternel, ce jour grand et redoutable est proche, même à la porte ». [38]

Dépendance mutuelle des pères et des enfants. L’un des grands principes qui se trouvent à la base de la doctrine du salut pour les morts est celui de la dépendance mutuelle des pères et des enfants, des ancêtres et de leur postérité. Comme le Prophète Joseph Smith l’enseigna aux saints,[39] s’il n’y avait pas l’établissement d’un lien unissant les pères décédés aux enfants vivants, la terre serait frappée de malédiction. Le plan divin prévoit que ni les enfants ni les pères ne peuvent devenir parfaits tout seuls; et l’union nécessaire est effectuée par le baptême et les autres ordonnances qui lui sont associées, administrées par les vivants en faveur des morts. La façon dans laquelle les cœurs des enfants et les cœurs des pères sont tournés les uns vers les autres est expliquée clairement par ces Ecritures. Lorsque les enfants apprennent que sans leurs pères ils ne peuvent atteindre la perfection, leurs cœurs s’ouvrent, leur foi est renforcée, et ils essayent de faire de bonnes oeuvres pour la rédemption de leurs morts. Et ceux-ci, apprenant par les ministres de l’évangile qui travaillent parmi eux, qu’ils dépendent de leurs enfants, leurs sauveurs par procuration, chercheront à soutenir leurs représentants mortels par leur foi et leurs prières pour le perfectionnement de cette oeuvre d’amour.

L’amour, qui est une puissance en lui-même, est ainsi intensifié. A part les émotions provoquées à l’intérieur de l’âme par la présence du divin, il est peu de sentiments plus forts et plus purs que l’amour que nous éprouvons pour notre parenté. Le ciel ne pourrait pas être tout ce que nous souhaitons qu’il soit si l’amour familial y était inconnu. [40] L’affection là-bas différera de sa contrepartie terrestre en ce qu’elle sera plus profonde, plus forte et plus pure. C’est ainsi que, dans la miséricorde de Dieu, ses enfants mortels et pécheurs, qui ont pris sur eux le nom de Jésus-Christ sur terre, peuvent devenir, chacun dans une sphère limitée, des sauveurs dans la maison de leurs pères, grâce à une oeuvre et un sacrifice vicariaux accomplis avec humilité et, comme le représente l’ordonnance du baptême, typique de la mort, de l’ensevelissement et de la résurrection du Rédempteur.

L’œuvre pour les morts est double. - Ce qui est accompli sur terre serait incomplet s’il n’y avait pas son supplément et sa contrepartie au-delà du voile. L’œuvre missionnaire y est en progrès, et la bonne nouvelle est apportée aux esprits décédés, qui apprennent ainsi l’œuvre faite en leur faveur sur cette terre. Dans la mesure où la loi divine a été révélée, elle requiert qu’un représentant dans la chair, qualifié, agissant comme mandataire pour le mort, se charge des ordonnances extérieures, telles que le baptême d’eau l’imposition des mains pour le don du Saint-Esprit, et les investitures supérieures qui suivent. Les résultats detelles œuvres doivent être laissés à la discrétion du Seigneur. Il ne doit pas être supposé que les décédés sont de quelque façon que ce soit forcés par ces ordonnances d’accepter cette obligation, ni qu’ils sont entravés si peu que ce soit dans l’exercice de leur libre arbitre. Ils accepteront ou rejetteront selon l’humilité ou l’hostilité dont ils font preuve vis-à-vis de l’évangile; mais l’œuvre faite ainsi pour eux, sur terre, servira lorsqu’un enseignement sain et la vraie pénitence leur auront montré la véritable situation dans laquelle ils se trouvent. [41]

LES TEMPLES

Des Temples ou d’autres lieux sacrés sont requis pour l’administration des ordonnances relatives au salut pour les morts, et de certaines ordonnances pour les vivants. Il n’est que juste que de tels édifices soient le meilleur produit de l’industrie du peuple. A chaque âge du monde, le peuple de l’alliance a été un peuple bâtisseur de temples. Peu de temps après qu’Israël eût été délivré de l’esclavage d’Egypte, le Seigneur lui donna l’ordre d’édifier un sanctuaire à son nom, sanctuaire dont il spécifie minutieusement le plan. Bien qu’il ne fût qu’une tente, il fut décoré et meublé somptueusement, les objets les plus précieux du peuple étant employés dans sa construction. [42] Le Seigneur accepta cette offrande en y manifestant sa gloire et en s’y révélant. [43] Lorsque le peuple se fut établi dans la terre promise, le Tabernacle, ou tente d’assignation, reçut un emplacement plus permanent; [44] cependant il fut toujours honoré en raison de sa destination sacrée jusqu’à ce qu’il fût remplacé par le Temple de Salomon comme sanctuaire du Seigneur[45]

Ce temple, l’un des bâtiments les plus imposants jamais érigés par l’homme pour le service sacré, fut dédié au milieu de cérémonies solennelles. Cependant, sa splendeur fut de courte durée, car, moins de quarante ans après son achèvement, sa gloire déclina, et il devint finalement la proie des flammes. Une restauration partielle du Temple eut lieu lorsque les Juifs revinrent de leur captivité et grâce à l’influence amicale de Cyrus et de Darius, le Temple de Zorobabel fut dédié. Le fait que le Seigneur accepta cet effort fait par son peuple pour maintenir un sanctuaire à son nom est amplement démontré par l’esprit qui anima les officiers de ce temple, parmi lesquels nous trouvons Zacharie, Aggée et Malachie. Ce Temple demeura debout pendant près de cinq siècles; et ce n’est que quelques années avant la naissance du Sauveur que la reconstruction de l’édifice fut entreprise par Hérode le Grand, et que le Temple d’Hérode fit son apparition dans l’histoire. [46] Le voile de ce Temple se déchira à l’époque de la crucifixion, [47] et vers l’an 70 ap. J-C., comme prédit, le, temple fut rasé sur l’ordre de Titus.

Temples des derniers jours. - Depuis ce moment jusqu’à la dispensation actuelle, aucun autre Temple n’a été élevé sur l’ancien continent. Il est vrai que des édifices imposants ont été érigés dans des buts de culte; mais un bâtiment colossal ne constitue pas nécessairement un Temple. Un Temple est plus qu’une église, une chapelle, un tabernacle ou une synagogue; c’est un lieu spécialement préparé par consécration au Seigneur, et marqué de son approbation, pour l’exécution d’ordonnances appartenant à la Sainte Prêtrise. Les Saints des Derniers Jours, fidèles aux traits caractéristiques du peuple de l’alliance, [48] ont été, dès le début, une organisation de bâtisseurs de temples. Quelques mois seulement après l’établissement de l’Eglise dans la dispensation actuelle, le Seigneur fit allusion à la construction d’un Temple.[49] En juillet 1831, le Seigneur désigna un terrain à Independence, dans le Missouri, comme emplacement d’un Temple futur;[50] mais l’œuvre de construction n’y a pas encore été entreprise, comme c’est aussi le cas de l’emplacement du Temple à Far-West, où les pierres angulaires ont été posées le 4 juillet 1838, et posées une deuxième fois le 26 avril 1839.

L’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a construit des Temples, dont chacun est un édifice imposant et coûteux, à Kirtland, en Ohio; à Nauvoo, en Illinois; à St. George, à Logan, à Manti et à Salt Lake City, en Utah; à Cardston, au Canada; à Laie, aux îles Hawaï; à Mesa, en Arizona; à Idaho Falls, en Idaho. (A la date du 1er juin 1962, quatre Temples devaient être ajoutés à cette liste: à Berne, en Suisse; à Los Angeles, en Californie [le plus grand de tous]; à Hamilton, en Nouvelle-Zélande; à Londres, en Angleterre; et le 26 mai 1962, le premier coup de pioche était donné pour la construction d’un Temple à Oakland, en Californie - N. d. T.). Les Temples de Kirtland et de Nauvoo furent abandonnés lorsque les membres de l’Eglise, qui les avaient bâtis au prix de sacrifices indicibles, furent chassés vers l’ouest par la furie des persécutions. Le bâtiment de Kirtland est maintenant employé comme lieu de réunions ordinaires par une petite secte qui ne fait preuve d’aucune activité dans les oeuvres sacrées pour lesquelles les Temples sont nécessaires. Le Temple de Nauvoo fut détruit par des, incendiaires. L’ampleur et la grandeur des oeuvres sacrées accomplies dans les Temples de la dispensation actuelle pour le salut des vivants et des morts, donnent l’assurance que le Seigneur les approuve et les accepte. [51]
 

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[1] Voir note 1, à la fin du chapitre.
[2] Voir note 2, à la fin du chapitre.
[3] Voir Jean 3: 3-5.
[4] Rom. 6: 3-5.
[5] Col. 2: 12.
[6] Matt. 3:16, 17; Marc 1: 10, 11.
[7] Voir Marc 1: 4, 5.
[8] Jean 3: 23.
[9] Actes 8: 26-39.
[10] Voir note 3, à la fin du chapitre.
[11] 3 Néphi 11 . 23-27.
[12] P. de G. P., Joseph Smith 2:71-73.
[13] D&A. 20:72-74.
[14] Voir Actes 19: 1-6.
[15] Voir 3 Néphi 11: 21-28.
[16] Voir 3 Néphi 7: 23-26, etc.
[17] Voir 3 Néphi 11: 27-30.
[18] Voir Actes 10: 42; 2 Tirn. 4: 1; 1 Pi. 4: 5.
[19] Voir Rom. 14: 9.
[20] Voir Luc 20: 36, 38.
[21] D&A. 19: 10-12.
[22] Voir Vitality of Mormonism, article “How Long Shall Hell Last ?”, p. 263.
[23] 1 Pi. 4: 6.
[24] 1 Pi. 3 : 18-20.
[25] Luc 23:39-43.
[26] Jean 20: 17, voir aussi Jesus the Christ, chap. 36.
[27] Voir Luc 17: 26
[28] Voir D&A. 45: 54.
[29] Es. 24: 22.
[30] Es. 42: 6, 7
[31] Ps. 16: 9-11.
[32] 1 Cor. 15: 29; voir The House of the Lord, chap. 4.
[33] Mal. 4 . 5, 6 P. de G. P., Joseph Smith 2: 38-39.
[34] Voir Matt. Il: 14; 17: 11; Marc 9: 11; Luc 1: 17.
[35] Voir Luc 1: 17; D&A. 27:7, aussi Jesus the Christ, p. 375.
[36] Voir pages 13, 14 de ce livre.
[37] Comparez versets 1, 5 et 6, Mal, chap. 4; P. de G. P., Joseph Smith 2:37-39.
[38] D& A. 110: 13-16.
[39] Voir D&A. 128: 18; voir aussi cette section en entier et la section 127.
[40] Voir note 4, à la fin du chapitre.
[41] Voir The House of the Lord, chap. 3.
[42] Voir Ex. chap. 25; 35 22;voir The House of the Lord, chap. 2 note 5, à la fin du chapitre.
[43] Voir Ex. 40:34-38.
[44] Voir Jos. 18: 1.
[45] Voir1 Rois, chaps. 6-8.
[46] Esdras, chaps. 1, 3, 6.
[47] Matt. 27:50, 51.
[48] D&A. 124: 39; voir The House of the Lord, chap. 1.
[49] Voir D&A. 36: 8.
[50] Voir D&A. 57: 3.
[51] Pour un examen plus complet de ce sujet, voir l’ouvrage du même auteur, The House of the Lord - A Study of Holy Sanctuaries, Ancient and Modern ; 336 pp. avec illustrations.

NOTES DU CHAPITRE 7

1. Emploi du terme ‘baptiser’ dans les temps anciens. Les exemples suivants montrent la signification ordinaire attachée au terme grec dont notre mot « baptiser » dérive. Dans tous, l’idée de l’immersion ressort clairement. (Pour ces exemples et d’autres, voyez Millennial Star, vol. 21, pp. 687-688.)

Polybe, écrivain historique, qui vécut au deuxième siècle avant Jésus-Christ, emploie les expressions suivantes: En décrivant un combat naval entre les flottes carthaginoise et romaine au large des côtes de Sicile, il dit: « Si l’un d’entre eux était trop pressé par l’ennemi, il battait en retraite, sain et sauf, à cause de sa course rapide en haute mer et, se retournant et tombant sur les plus proches de ses poursuivants, il leur infligeait des coups fréquents et baptisait beaucoup de leurs vaisseaux ». (Livre 1, chap. 51.)

Le même écrivain décrit ainsi le passage des soldats romains à travers la Trébie: « Quand il fallut traverser la Trébie, dont le courant était plus fort que d’habitude à cause des pluies, l’infanterie y parvint très difficilement étant baptisée jusqu’à la poitrine. » (Livre 3, chap. 72.)

Décrivant une catastrophe qui survint aux vaisseaux romains à Syracuse, Polybe dit: « Quelques-uns chavirèrent, mais le plus grand nombre, ayant la proue précipitée de haut, furent baptisés et remplis d’eau. »

Strabon, qui vécut au temps du Christ, emploie le terme « baptisé » dans le même sens. Il décrit ainsi un instrument de pêche: « et s’il tombe à la mer, il n’est pas perdu; car il est fait de chêne et de pin, de sorte que, même si le chêne est baptisé par son poids, la partie restante flotte et est facilement récupérée. »

Strabon parlant de la portance de certaines eaux salines, écrivit: « Elles ont le goût de l’eau salée mais sont d’une nature différente, car même les personnes qui ne savent pas nager ne peuvent s’y baptiser, mais elles flottent comme des morceaux de bois à la surface. »

Parlant d’une source salée à Tatta, le même écrivain dit: « L’eau forme si facilement une croûte autour de tout ce qu’on y baptise que si l’on y plonge un anneau de jonc on en retire une couronne de sel. »

Parlant d’une espèce de poix du lac Sirbonis, Strabon dit: « Elle flottera sur la surface à cause de la nature de l’eau, qui, comme nous le disions, est telle qu’elle rend la nage inutile et que celui qui marche dessus n’est pas baptisé. »

Dion Cassius, parlant des effets d’une forte tempête, près de Rome, dit: « Les vaisseaux qui étaient sur le Tibre, qui étaient à l’ancre près de la ville, et à l’embouchure du fleuve, furent baptisés. »

Le même auteur fait ainsi allusion au sort de quelques-uns, des soldats de Curius, lorsqu’ils fuyaient devant les forces de Juba: « Beaucoup de ces fugitifs périrent, quelques-uns étant abattus pendant leurs tentatives pour atteindre les vaisseaux, et d’autres, même quand ils étaient sur les bateaux, étant baptisés par leur poids. »

Faisant allusion au sort des Byzantins qui cherchèrent à échapper au siège en prenant la mer, il dit: « Certains d’entre eux, par l’extrême violence du vent, furent baptisés. »

2. Le baptême parmi les Grecs. – « Les natifs grecs doivent comprendre leur propre langue mieux que les étrangers, et ils ont toujours donné au mot baptiser le sens de plonger; c’est pourquoi, depuis qu’ils ont accepté le christianisme jusqu’à ce jour, ils ont toujours baptisé et baptisent encore par immersion. »- Robinson.

3. Première forme du baptême chrétien. - L’histoire fournit des preuves abondantes que, pendant le premier siècle après la mort du Christ, le baptême fut administré seulement par immersion. Tertullien raconte ainsi la cérémonie de l’immersion commune de son temps: « Il n’y a pas de différence, que l’on soit lavé dans la mer ou dans un étang, dans une rivière ou à une fontaine, dans un lac ou dans un canal... Nous sommes immergés dans l’eau. »

Voici quelques exemples seulement de tous ceux qui sont rapportés (Voir Millennial Star, vol. 21, pp. 769-770):

Justin Martyr décrit la cérémonie pratiquée par lui-même. Décrivant d’abord l’examen, préparatoire du candidat, il continue: « Après cela, ils sont conduits par nous là où il y a de l’eau, et naissent de nouveau du même genre de nouvelle naissance par laquelle nous naquîmes de nouveau. Car au nom de Dieu, le Père et Seigneur de tous, et de Jésus-Christ, notre Sauveur, et du Saint-Esprit, l’immersion dans l’eau est accomplie, parce que le Christ a aussi dit: Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut entrer dans le royaume des cieux. »

L’évêque Bennett dit, concernant les pratiques des premiers chrétiens: « Ils les conduisaient dans l’eau et les couchaient dans l’eau, comme un homme est couché dans le tombeau; et ils disaient ces mots: « Je te baptise (ou lave) au nom du Père. du Fils et du Saint-Esprit » alors ils les relevaient et des vêtements propres leur étaient mis de là vinrent les expressions: être baptisé dans la mort de Christ, être enseveli avec lui par le baptême dans la mort; ressusciter avec Christ, se revêtir du Seigneur Jésus-Christ, ou se dépouiller du vieil homme et revêtir l’homme nouveau. »

« Il ne fait aucun doute que les Apôtres immergeaient ceux qu’ils baptisaient... et les innombrables témoignages des pères montrent clairement que l’ancienne Eglise suivait leur exemple. »- vossius.

« Ensevelir, pour ainsi dire, la personne baptisée dans l’eau puis l’en retirer était sans conteste la méthode la plus ordinaire anciennement. »-Archevêque Secker.

« L’immersion était la méthode ordinaire d’administrer le baptême dans l’Eglise ancienne... L’immersion était sans doute la méthode la plus commune d’administrer le baptême et ne fut pas suspendue lorsque le baptême des petits enfants prévalut... L’aspersion prit graduellement la place de l’immersion sans aucune renonciation officielle à cette dernière. » - Chanoine Farrar.

4. Les pères et les enfants. – « On peut dire que la révélation de la doctrine du baptême pour les morts en ces jours, a constitué une nouvelle époque dans l’histoire de notre race. Au moment où le Prophète Joseph reçut cette révélation, la croyance était générale dans la chrétienté qu’à la mort le destin de l’âme était fixé irrévocablement et pour toute éternité. Si elle n’était pas récompensée par le bonheur éternel, les tourments sans fin devenaient alors son arrêt, en dehors de toute possibilité de rédemption ou de changement. On croyait généralement l’horrible et monstrueuse doctrine, si différente de tout élément de justice divine, que les nations païennes qui sont mortes sans connaissance du vrai Dieu, ni de la rédemption effectuée par son Fils Jésus-Christ, seraient toutes éternellement plongées dans l’enfer. La croyance sur ce point est illustrée par la réplique d’un certain évêque à la demande faite par un roi des Francs, alors que le roi était prêt à recevoir le baptême des mains de l’évêque. Le roi était païen, mais il avait résolu d’accepter la forme de religion alors appelée christianisme. La pensée lui vint que, si le baptême était nécessaire pour son salut, qu’était-il donc advenu de ses chers ancêtres qui étaient morts païens ? Cette pensée se traduisit par une question qu’il adressa à l’évêque. Le prélat, moins diplomate que beaucoup de sa secte, lui répondit crûment qu’ils étaient partis en enfer. « Alors, par Thor, j’irai là avec eux », dit le roi, et là-dessus, il refusa d’accepter le baptême et de devenir chrétien. » -George Q. Cannon, dans Life of Joseph Smith, p. 510.

5. Temples et lieux sacrés. – « Lorsque l’Eternel tira Israël d’Egypte; déterminé à faire de ce peuple sa nation, aussitôt qu’ils furent arrivés à une distance sûre des peuples avoisinants, il leur commanda de construire un tabernacle, qui est quelquefois appelé le temple, dans lequel il pourrait instituer certaines ordonnances et règles pour leur direction et leur culte. Celui-ci, au commencement de leur émigration dans le désert, fut rendu portatif, avec les matériaux les meilleurs et les plus précieux à leur portée, et une des tribus fut mise à part pour en prendre soin, ainsi que de ses accessoires. Tel a toujours été le but du Seigneur. Ce tabernacle leur servit pendant leur voyage et dans la terre promise de Canaan, jusqu’à ce qu’une richesse suffisante permît à Salomon d’ériger un temple magnifique sur le mont Moriah, appelé depuis le mont de Sion, sur lequel tout Israël venait chaque année adorer ou assister aux conférences. Le Seigneur nous a informés (D&A. 124: 39) qu’il a toujours commandé à son peuple de construire des temples ou des maisons saintes en son saint nom. Ceci explique que nous lisions dans le Livre de Mormon que tant de temples ont été érigés sur ce continent (l’Amérique). Cela explique aussi pourquoi le Prophète Joseph ordonna si tôt l’érection d’un temple dans chaque lieu important des saints. » Compendium. F. D. Richards et J. A. Little, pp. 283-288. Consultez Ex. chap. 25-28; 1 Rois, chaps. 6-8; Esd., chap. 6; 2 Néphi 5: 16 et comparez Jacob 1: 17; 2:2-11; Mos. 1:18; 2:6-7; Alma 16:13; 23:2; 26:29; Hélaman 3: 9; 10: 8; D&A. 84: 3-5, 31; 97: 10; 124: 29-51, 55. Voir Temples, de J. M. Sjodahl, Salt Lake City 1892. Voir The House of the Lord, a Study of Holy Sanctuaries, Ancient and Modern, de James E. Talmage, Salt Lake City, 1912.
 

 

 

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