CHAPITRE 3 : LA TRANSGRESSION ET LA CHUTE
ARTICLE 2. - Nous croyons que les hommes seront punis pour leurs propres
péchés et non pour la transgression d'Adam.
LA TRANSGRESSION ET SES RÉSULTATS
Le libre arbitre de l'homme. - L'Eglise enseigne, comme doctrine
strictement scripturale, que l'homme a hérité, parmi les droits
inaliénables qui lui ont été conférés par son Père divin, de la liberté de
choisir le bien ou le mal dans cette vie, d'obéir ou de désobéir aux
commandements du Seigneur, selon son désir. Ce droit ne peut être gardé
avec un soin plus jaloux qu'il ne l'est par Dieu lui-même ; car, dans tous
ses rapports avec l'homme, il a laissé la créature mortelle libre de
choisir et d'agir, sans contrainte et sans restriction, à part l'influence
de ses conseils et de ses instructions paternelles.[1] Il a donné, il est
vrai, des commandements et établi des statuts, avec promesse de
bénédictions en cas d'obéissance et de châtiments en cas d'infraction ;
mais dans le choix qu'ils font de ceux-ci, les hommes sont parfaitement
libres de toute entrave. A cet égard, l'homme n'est pas moins libre que ne
le sont les anges, sauf lorsqu'il s'est empêtré dans les liens du péché et
a ainsi perdu l'exercice de sa volonté et sa force d'âme. L'individu est
aussi pleinement capable de violer les lois de la santé, les exigences de
la nature et les commandements de Dieu, tant en matière temporelle que
spirituelle, que de s’y conformer. Dans le premier cas, il s'attire les
châtiments qui découlent de la transgression de la loi ; et dans le second
cas, il hérite des bénédictions spéciales et du surcroît de liberté qui
récompensent une vie de soumission aux lois. L'obéissance à la loi est
l'habitude de l'homme libre ; le transgresseur craint la loi, car il
attire sur lui la dépossession et la restriction, non pas à cause' de la
loi, qui l'aurait protégé dans sa liberté, mais à cause de son antagonisme
à la loi.
L'attribut prédominant de la justice, reconnu comme faisant partie de la
nature divine, interdit la pensée que l'homme puisse recevoir des
promesses de récompense pour ses bonnes actions et des menaces de
châtiment pour ses mauvaises actions, sans posséder le pouvoir d'agir
d'une manière indépendante. Il n'entre pas plus dans le plan de Dieu de
forcer les hommes à faire le bien, que de permettre aux puissances du mal
d'obliger ses enfants à pécher. A l'époque de l'Eden, le premier homme vit
placer devant lui des commandements et des lois[2] avec l'explication des
châtiments qui suivraient la violation de ces lois. En toute justice,
aucune loi n'aurait pu lui être donnée s'il n'avait été libre d'agir de
son propre chef. « Néanmoins, tu peux choisir par toi-même, car cela t'est
donné ; mais souviens-toi que je le défends », [3] dit le Seigneur Dieu à
Adam. Au sujet de ses rapports avec le premier patriarche du genre humain,
Dieu a déclaré à cette époque-ci : « Voici, je lui accordai d'agir à sa
guise ». [4]
Lorsque les deux frères, Caïn et Abel, offrirent leurs sacrifices, le plus
âgé se mit en colère parce que son offrande avait été rejetée. Alors le
Seigneur raisonna avec Caïn et s'efforça de lui enseigner qu'il devait
s'attendre à ce que les résultats de ses actions fussent de même nature
que les actions elles-mêmes, c'est-à-dire bons ou mauvais :
« Si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu fais mal, le péché se
couche à la porte ». [5]
La connaissance du bien et du mal est essentielle à l'avancement que Dieu
a permis à ses enfants d'atteindre ; et la meilleure façon d'acquérir
cette connaissance, c'est par l'expérience réelle qui permet de discerner
clairement entre le bien et son opposé. C'est pour cela que l'homme a été
placé sur cette terre, soumis à l'influence des puissances du bien et du
mal, avec la connaissance des conditions qui l'entourent et le droit que
le ciel lui a donné de choisir de son plein gré. Les paroles du prophète
Léhi sont explicites : « C'est pourquoi, le Seigneur Dieu laissa l’homme
libre d'agir par lui-même. Et l'homme ne pourrait agir par lui-même, s'il
n'était entraîné par l'attrait de l'un ou de l'autre... Ainsi les hommes
sont libres selon la chair ; et toutes les choses qui sont utiles à
l'homme leur sont données. Et ils sont libres de choisir la liberté et la
vie éternelle par l'entremise de la grande médiation donnée à tous les
hommes ou de choisir la captivité et la mort selon la captivité et le
pouvoir du diable ; car il cherche à rendre tous les hommes malheureux
comme lui ». [6]
Un autre prophète néphite, parlant de ceux qui étaient morts, déclara
qu'ils étaient allés « recueillir leur récompense selon leurs oeuvres,
bonnes ou mauvaises, pour récolter le bonheur éternel ou le malheur
éternel, selon l'esprit auquel elles avaient voulu obéir, bon ou mauvais.
Car tout homme reçoit des gages de celui auquel il veut obéir, selon les
paroles de l'esprit de prophétie ». [7]
Samuel, Lamanite converti sur lequel reposait l'esprit des prophètes,
exhorta ainsi ses frères : « Et maintenant, souvenez-vous, souvenez-vous,
mes frères, que quiconque périt, périt à lui-même et que quiconque commet
l'iniquité, la commet à lui-même ; car voici, vous êtes libres, il vous
est permis d'agir par vous-même. Car voici, Dieu vous a donné la
connaissance et il vous a faits libres. Il vous a donné le pouvoir de
discerner le bien du mal et il vous a donné pouvoir de choisir la vie ou
la mort ». [8]
Alors que l'on discutait, dans les cieux, les plans de création et de
peuplement de la terre, Lucifer essaya de détruire le libre arbitre de
l'homme en obtenant le pouvoir de forcer la famille humaine à faire sa
volonté, promettant au Père que par ce moyen il rachèterait toute
l'humanité, de telle sorte que pas une seule âme ne serait perdue. [9]
Cette proposition fut rejetée, tandis que le plan originel du Père - user
envers les habitants de la terre de l'influence persuasive de préceptes
sains et d'exemples de sacrifice, puis les laisser libres de choisir à
leur gré - était adopté. Celui que l'on allait appeler le Fils unique fut
désigné comme agent principal chargé de mener à bien l'exécution de ce
plan.
La responsabilité de l'homme pour les actes qu'il commet personnellement
est aussi complète que sa liberté de choisir par lui-même. [10] Le
résultat final des bonnes actions c'est le bonheur ; la conséquence du mal
c'est la misère ; ils entrent dans la vie de chaque homme en suivant des
lois inviolables. Il existe un plan de jugement,[11] divinement préétabli,
selon lequel chaque homme sera appelé à répondre de ses actes ; et non
seulement de ses actes, mais aussi de ses paroles et même des pensées de
son cœur. « Je vous le dis : au jour du jugement, les hommes rendront
compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée ».[12] Ce sont là les
paroles du Sauveur lui-même. « Que nul en son cœur ne pense le mal contre
son prochain, et n'aimez pas le faux serment, car ce sont là toutes choses
que je hais, dit l'Eternel ».[13] Il fut accordé à Jean le Révélateur
d'apprendre en vision quelque chose des scènes relatives au jugement
dernier ; il écrivit : « Et je vis les morts, les grands et les petits,
qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre
livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés
selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. La mer
rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts
rendirent les morts qui étaient en eux et chacun fut jugé selon ses
oeuvres ». [14]
L'exécution du jugement ne suit pas toujours immédiatement les actes des
hommes ; il se peut que les bonnes actions ne soient pas récompensées
sur-le-champ et que le mal ne soit pas puni de façon péremptoire ; et cela
a lieu conformément à la sagesse divine, car s'il en était autrement, la
mise à l'épreuve du caractère de l'individu et de la foi humaine, qui est
le seul but pour lequel cette probation mortelle fut avant tout prévue,
serait grandement diminuée, étant donné que la certitude d'une souffrance
ou d'un plaisir immédiats déterminerait généralement les humains à agir de
façon à éviter la première et à s'assurer le second. C'est pourquoi, le
jugement est remis à plus tard, afin que chacun puisse s'éprouver, l'homme
bon croissant en droiture, et le méchant ayant l'occasion de se repentir
et de faire réparation. A de rares occasions, un prompt jugement, de
nature temporelle, a été exécuté, les résultats tangibles de bénédictions
temporelles, pour récompenser le bien, [15] et de calamités, pour châtier
le mal, [16] suivant rapidement les actes. La question de savoir si une
telle rétribution satisfait entièrement ou non les exigences de la
justice, ou si un jugement ultérieur doit avoir lieu après cette vie,
importe peu. De tels actes sont exceptionnels dans l'administration
divine.
Jésus-Christ a la prérogative[17] de juger l'humanité et il le fera de
façon à servir au mieux ses buts, qui sont aussi les buts de son Père.
Jean rapporte les paroles du Christ : « Le Père ne juge personne, mais il
a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils
honorent le Père ».[18] Et Pierre, alors qu'il exposait l'évangile au
pieux Gentil, Corneille, déclara, au sujet de Jésus-Christ, que « c'est
lui qui a été établi par Dieu juge des vivants et des morts ».[19] Quant
au sort réservé aux méchants pour le jour du jugement, de nombreux
prophètes en ont rendu témoignage ; [20] et le Président de ce terrible
tribunal a donné, de sa propre bouche, des descriptions si vives et si
frappantes, [21] qu'elles ne laissent pas l'ombre d'un doute que chaque
âme vivante sera appelée à reconnaître ce qu'elle aura fait et à accepter
les résultats de ses actes. Les paroles du Seigneur et celles de ses
prophètes sont sans équivoque : il ne fait point acception de personnes,
[22] et toute espèce de faveur étrangère à la justice lui est inconnue.
Nul ne doit craindre ce jugement, hormis le pécheur qui ne veut pas se
repentir ; pour les justes ce sera l'heure de leur triomphe. [23]
Le péché. - Quelle est la nature du péché ? A cette question, l'apôtre
Jean répond : « Le péché est la transgression de la loi ». [24] Dans la
langue originelle des livres bibliques, nous trouvons de nombreux mots qui
ont été rendus par notre seul terme « péché » ; tous, cependant,
comportent le sens commun d'opposition à la volonté divine. [25] Etant
donné que Dieu est la personnification de la perfection, pareille
opposition est une rébellion contre les principes de progression et une
adhésion aux pratiques qui mènent à la dégradation. Le péché est toute
condition, que ce soit omission des choses requises ou commission d'actes
interdits, qui a tendance à entraver ou à empêcher le développement de
l'âme humaine. De même que le bon chemin conduit à la vie éternelle, de
même le péché mène vers les ténèbres de la seconde mort. Le péché fut
introduit dans le monde par Satan ; [26] cependant, c'est avec la
permission, divine que les humains sont mis en contact avec le péché,
apprenant ainsi, par expérience, le contraste qui existe entre le bien et
le mal.
Selon la définition technique du péché, il consiste en la violation de la
loi, et, dans ce sens restreint, un péché peut être commis par
inadvertance ou par ignorance. Cependant il ressort clairement de la
doctrine scripturale de la responsabilité humaine et de la justice
infaillible de Dieu que, dans ses transgressions, comme dans ses bonnes
actions, l'homme sera jugé selon sa capacité de comprendre la loi et d'y
obéir. Les exigences de la loi supérieure ne s'appliquent pas à celui qui
ne l'a jamais connue. Pour les péchés commis sans connaissance - en
d'autres termes, pour les lois violées dans l'ignorance - une propitiation
a été pourvue, dans l'expiation accomplie par le sacrifice du Sauveur ; et
les pécheurs qui appartiennent à cette catégorie ne sont pas condamnés,
mais l'occasion leur sera donnée d'apprendre et d'accepter ou de rejeter
les principes de l'évangile.
Jacob enseigna cette doctrine : « Là où aucune loi n'est donnée, il n'y a
pas de châtiment ; et là où il n'y a pas de châtiment, il n'y a pas de
condamnation ; et là où il n'y a pas de condamnation, les miséricordes du
Très-Saint d'Israël s'étendent sur eux à cause de l'expiation ; car ils
sont délivrés par son pouvoir. Car l'expiation satisfait aux exigences de
sa justice pour tous ceux à qui la loi n'a pas été donnée ; ainsi ils sont
délivrés de ce terrible monstre, la mort et l'enfer, et le diable, et le
lac de feu et de soufre qui est le tourment sans fin ; et ils sont rendus
à ce Dieu qui leur a donné le souffle et qui est le Très-Saint d'Israël ».
Ensuite, par contraste, le prophète ajoute : « Mais malheur à celui à qui
la loi est donnée, oui, qui a tous les commandements de Dieu, comme nous,
et qui les transgresse et qui prodigue les jours de son épreuve, car son
état est terrible ! »[27] Ceci s'accorde étroitement avec les
enseignements de Paul aux Romains : « Tous ceux qui ont péché sans la loi,
périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi, seront
jugés par la loi ».[28] Et la parole des Ecritures modernes confirme la
même chose, car la révélation moderne adressée à l'Eglise nous dit que
parmi ceux qui doivent recevoir les bénédictions de la rédemption sont «
ceux qui sont morts sans loi ».[29] Cela inclut les nations païennes dont
la rédemption est promise avec cette déclaration supplémentaire : « Ceux
qui n'ont pas connu de loi auront part à la première résurrection ». [30]
Le châtiment des péchés. - De même que les récompenses des bonnes actions
sont proportionnées aux mérites des actes, de même le châtiment prescrit
pour le péché est rendu adéquat à l'offense. [31] Mais, qu'on s'en
souvienne, la récompense et le châtiment sont tous deux des conséquences
naturelles. Le châtiment est infligé au pécheur dans un but disciplinaire
et réformatoire, selon la justice. Il n'y entre de la part de la nature
divine, aucun esprit de vengeance, aucun désir de provoquer la souffrance
; au contraire, notre Père connaît chaque douleur et ne permet
l'affliction que dans un but bienfaisant. La miséricorde de Dieu se
manifeste dans les souffrances qu'il permet comme punition aussi bien que
dans les bénédictions de paix qui proviennent de lui. Il n'est guère
profitable de spéculer sur la nature exacte des souffrances spirituelles
imposées comme châtiment du péché. La comparaison faite avec les tourments
physiques, [32] tels que les tortures du feu dans un lac de soufre, sert à
montrer que l'esprit humain est incapable de concevoir l'étendue de ces
châtiments. Les souffrances qu'entraîne la condamnation sont plus à
craindre que n'importe quelle torture physique qu'on puisse infliger ;
l'esprit, l'âme tout entière sont appelés à souffrir et nul dans la chair
n'en connaît le tourment.
Considérez la parole du Seigneur au sujet de ceux qui ont commis le péché
impardonnable et dont la transgression les a placés au-delà de l'horizon
actuel d'une rédemption possible. Ils ont sombré si bas dans leur iniquité
qu'ils ont perdu la puissance et même le désir d'essayer de se réformer.
[33] Ils sont appelés fils de Perdition. Ce sont ceux qui, ayant appris à
connaître la puissance de Dieu, s'en détournent ensuite ; ceux qui pèchent
volontairement alors qu'ils sont dans la pleine lumière de la connaissance
; ceux qui ouvrent leur cœur au Saint-Esprit et ensuite se moquent du
Seigneur et lui font affront en le reniant ; et ceux qui commettent le
meurtre en versant le sang innocent ; [34] ce sont ceux dont le Seigneur a
déclaré qu'il serait préférable qu'ils ne fussent jamais nés. [35] Ils
doivent partager le châtiment du diable et de ses anges - châtiment si
terrible que la connaissance en est cachée de tous sauf de ceux qui sont
livrés à cette condamnation, quoiqu'il soit permis à certains,[36] d'avoir
une vision temporaire de ce tableau. Ces pécheurs sont les seuls sur
lesquels la seconde mort aura pouvoir : « Oui, en vérité, les seuls qui ne
seront pas rachetés, au temps fixé, par le Seigneur ». [37]
La durée du châtiment- - Quant à la durée du châtiment, nous pouvons être
sûrs qu'elle sera proportionnelle à la gravité du péché ; et que la
conception que toutes les sentences pour les méfaits sont interminables,
est fausse. [38] Aussi grand que soit l'effet de cette vie ici-bas sur la
vie dans l'au-delà et aussi sûrs que nous soyons de porter la
responsabilité des occasions de nous repentir que nous avons perdues, Dieu
détient le pouvoir de pardonner au-delà du tombeau. Cependant, les
Ecritures parlent de châtiment infini et éternel. Tout châtiment ordonné
par Dieu est éternel, parce qu'il est éternel. [39] Il a un système de
châtiment sans fin, car il existera toujours un lieu destiné à recevoir
les esprits désobéissants ; cependant le châtiment infligé aura une fin
dans chaque cas où la repentance et la réparation seront trouvées
acceptables. Et la repentance n'est pas impossible dans le monde des
esprits.[40] Néanmoins, comme nous l'avons déjà vu, il y a des péchés qui
sont tellement grands que les châtiments réservés à ce genre de péchés
n'ont pas été révélés à l'homme ;[41] ces châtiments extrêmes sont à
l'intention des fils de Perdition.
La fausse doctrine que le châtiment réservé aux âmes égarées est sans fin,
et que chaque sentence pour le péché a une durée interminable, doit être
considérée comme l'un des résultats les plus pernicieux de
l'interprétation erronée des Ecritures. Ce n'est qu'un dogme énoncé par
des sectaires sans autorité et égarés, non-scriptural, déraisonnable et
révoltant pour quelqu'un qui aime la miséricorde et honore la justice. Il
est vrai que les Ecritures parlent de flammes éternelles, d'une damnation
éternelle et de la vengeance du feu éternel[42] en parlant des jugements
prévus pour les méchants ; cependant, dans aucun cas, on n'est justifié en
déduisant que le pécheur devra subir la colère de la justice offensée aux
siècles des siècles. La punition, dans chaque cas, est suffisamment sévère
sans qu'on y ajoute encore l'horreur suprême de la faire durer à l'infini.
La justice doit recevoir son dû ; mais lorsque le «dernier quadrant » aura
été payé, les portes de la prison s'ouvriront et le prisonnier sera libre.
Mais la prison reste et la loi qui prescrit le châtiment des offenses ne
sera pas révoquée.
Si généraux étaient les mauvais effets de la doctrine communément acceptée
concernant les tourments sans fin qui attendaient chaque pécheur, quelque
fausse et opposée aux Ecritures qu'elle fût, que même avant que l'Eglise
ne fût officiellement organisée dans la dispensation actuelle, le Seigneur
donna une révélation à ce sujet par l'intermédiaire du Prophète Joseph
Smith, dans laquelle nous lisons : « Et certainement chaque homme doit se
repentir ou souffrir, car moi, Dieu, je suis infini. C'est pourquoi je ne
révoque pas les jugements que je prononcerai et parmi ceux qui se
trouveront à ma gauche, il y aura de la douleur, des pleurs, des
lamentations et des grincements de dents. Néanmoins, il n'est pas écrit
qu'il n'y aura pas de fin à ce tourment, mais il est écrit tourment
infini. Il est aussi écrit damnation éternelle... Car voici, je suis
infini et le châtiment qui vient de ma main est un châtiment infini, car
Infini est mon nom. C'est pourquoi, le châtiment éternel est le châtiment
de Dieu, le châtiment infini est le châtiment de Dieu». [43]
Satan. - Nous avons eu fréquemment l'occasion de faire allusion à l'auteur
du mal parmi les hommes ; c'est Satan,[44] l'adversaire ou l'ennemi du
Seigneur, le chef des mauvais esprits, appelé aussi le Diable,[45]
Béelzébul, [46] ou le Prince des Démons, Perdition[47] et Bélial.[48] Les
termes figurés dragon et serpent sont appliqués à Satan lorsqu'on fait
allusion à sa chute.[49] D'après la Parole révélée, [50] nous apprenons
que Satan était autrefois un ange de lumière, connu alors sous le nom de
Lucifer, Fils du Matin ; mais son ambition égoïste le poussa à aspirer à
la gloire et au pouvoir du Père ; c'est dans ce but qu'il fit la
proposition pernicieuse de racheter la famille. humaine par la force ;
ayant échoué dans sa tentative, il dirigea une rébellion ouverte contre le
Père et le Fils, entraînant un tiers des armées célestes dans sa ligne
impie.[51] Ces esprits rebelles furent expulsés des cieux et ont suivi
depuis les impulsions de leur nature mauvaise en essayant de conduire les
âmes des hommes vers les ténèbres où ils se trouvent eux-mêmes. Ce sont là
le diable et ses anges. Le droit de libre-arbitre, maintenu et assuré par
la guerre dans les cieux, rend impossible l'emploi de la coercition dans
cette oeuvre infernale de dégradation. Mais ces esprits malins usent à
l'extrême de leurs pouvoirs de tentation et de persuasion. Satan tenta Eve
et poussa celle-ci à transgresser la loi de Dieu ; [52] c'est lui qui
confia au fratricide Caïn le secret du meurtre pour un profit.[53]
Satan exerce son empire sur les esprits qui ont été corrompus par ses
pratiques ; il est le premier parmi les anges qui furent précipités en
bas, et l'instigateur de la ruine de ceux qui tombent dans cette vie ; il
cherche à molester et à entraver l'humanité dans ses bons efforts, en
tentant au péché ; ou bien, ce peut être en imposant la maladie ou
peut-être la mort.[54] Cependant, dans toutes ces actions malignes, il ne
peut aller plus loin que ne le lui permettent les transgressions de la
victime, ou que ne le lui permet la sagesse de Dieu ; et il peut être
arrêté n'importe quand par le pouvoir supérieur. Et même les opérations de
sa plus grande malice peuvent être détournées vers l'accomplissement de
buts divins. Les Ecritures nous prouvent que les jours du pouvoir de Satan
sont comptés ; [55] son sort est arrêté, et, au temps voulu par le
Seigneur, il sera complètement vaincu. Il sera lié pendant le règne
millénaire, [56] et après ces mille ans de paix, il sera relâché pour un
peu de temps ; ensuite sa défaite deviendra complète, et son pouvoir sur
les enfants de Dieu sera détruit.
LA CHUTE
Nos premiers parents en Eden. [57] - L'apothéose du grand drame de la
création fut la formation de l'homme à l'image de son Père spirituel,
Dieu.[58] Pour recevoir le premier homme, le Créateur avait préparé, de
façon spéciale, une région exceptionnellement belle de la terre et l'avait
parée de beautés naturelles pour réjouir le cœur de son possesseur. «
L'Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l'orient,[59] et il y
mit l'homme qu'il avait formé».[60] Peu après l'avènement de l'homme sur
la terre, le Seigneur créa une compagne pour l'aider, déclarant qu'il
n'était pas bon que l'homme fût seul.[61] C'est ainsi que, homme et femme,
Adam et Eve, son épouse, furent placés dans le jardin. Ils avaient reçu
domination « sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur
tout animal qui se meut sur la terre ».[62] En même temps que ce grand
pouvoir, certains commandements leur furent donnés, dont le premier, par
ordre d'importance, était d'être « féconds, de multiplier, de remplir la
terre et de l'assujettir » ; ensuite, ils ne devaient pas manger, ni même
toucher le fruit d'un certain arbre, l'arbre de la connaissance du bien et
du mal, qui se trouvait au milieu du jardin, bien qu'ils fussent libres de
manger de tous les autres fruits à volonté. Voici les paroles mêmes que
Dieu prononça au sujet de ce commandement et du châtiment prévu pour sa
violation: « Et moi, le Seigneur Dieu, je donnai un commandement à
l'homme, disant: De chaque arbre du jardin tu peux manger à discrétion,
mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu n'en mangeras Pas
; néanmoins tu peux choisir par toi-même, car cela t'est donné ; mais
souviens-toi que je le défends, car le jour où tu en mangeras, tu mourras
sûrement ». [63]
La tentation de désobéir à cette injonction se produisit bientôt. Satan se
présenta à Eve, dans le jardin et, parlant par la bouche du serpent, la
questionna sur les commandements que Dieu avait donnés au sujet de l'arbre
de la connaissance du bien et du mal. Eve répondit qu'il leur était même
interdit de toucher le fruit de cet arbre, sous peine de mort. Satan
chercha alors à séduire la femme, contredisant la déclaration du Seigneur
et affirmant que la mort ne suivrait pas la violation de l'injonction
divine ; mais que, d'autre part, en faisant ce que le Seigneur avait
défendu, son mari et elle deviendraient semblables aux dieux, connaissant
d'eux-mêmes le bien et le mal. La femme fut séduite par ce que Satan lui
faisait miroiter et, désireuse de jouir des avantages décrits par le
diable, elle désobéit au commandement du Seigneur et prit du fruit
défendu. Elle ne craignait pas le mal, car elle ne le connaissait pas.
Alors, faisant part à Adam de ce qu'elle avait fait, elle l'exhorta à
manger du fruit aussi.
Adam se trouva dans une situation où il lui était impossible d'obéir à la
fois aux deux commandements bien précis que le Seigneur lui avait donnés.
Sa femme et lui avaient reçu le commandement de multiplier et de remplir
la terre. Adam n'était pas encore déchu à l'état mortel, mais Eve l'était
déjà ; et, dans des conditions tellement dissemblables, les deux ne
pouvaient pas demeurer ensemble et, par conséquent, ne pouvaient pas
accomplir le commandement divin concernant la procréation. D'un autre
côté, Adam désobéirait à un autre commandement de Dieu s'il répondait à
l'invitation d'Eve. Il décida, délibérément et sagement, de s'en tenir au
premier et plus grand commandement ; et ainsi, pleinement conscient de la
nature de son acte, il prit aussi du fruit que portait l'arbre de la
connaissance. Le fait qu'Adam agit en pleine connaissance de cause est
affirmé par les Ecritures. Paul, écrivant à Timothée, expliqua que « ce
n'est pas Adam qui a été séduit, c'est la femme qui, séduite, s'est rendue
coupable de transgression ». [64] Le prophète Léhi, exposant les Ecritures
à ses fils, déclara : « Adam tomba pour que les hommes fussent, et les
hommes sont pour avoir de la joie ». [65]
L'arbre de vie. - Il y avait, en Eden, un autre arbre qui possédait des
vertus spéciales ; son fruit assurait la vie à celui qui en mangeait.
Aussi longtemps qu'Adam et Eve avaient vécu dans l'innocence, sans être
assujettis à la mort, cet arbre ne leur avait pas été interdit. Mais
maintenant qu'ils avaient transgressé, maintenant que, par décret divin,
la mort était devenue leur lot, il fallait, de toute nécessité, que le
fruit de l'arbre de vie ne fût plus à leur portée. C'est pourquoi ils
furent chassés du jardin, et des chérubins armés d'épées flamboyantes
gardèrent le chemin pour empêcher l'homme d'y retourner dans son état
dégénéré. Nos premiers parents acquirent, par la transgression, une
connaissance qu'ils ne possédaient pas dans leur condition première
d'innocence - la connaissance expérimentale du bien et du mal. Le résultat
de leur chute n'aurait pu avoir que de mauvais effets s'ils étaient
redevenus immédiatement immortels, sans repentance et sans expiation.
Dans le désespoir qui suivit leur prise de conscience du grand changement
qui s'était opéré en eux, et à la lumière de la connaissance qu'ils
avaient obtenue au prix des vertus de l'arbre de vie, c'est tout
naturellement qu'ils auraient recherché l'avantage apparent d'une
échappatoire immédiate en prenant de cette nourriture qui rendait l'homme
immortel. La miséricorde divine les empêcha d'agir de la sorte.
Les paroles du Créateur déclarent clairement qu'il était nécessaire de
bannir Adam et Eve d'Eden : « L'Eternel Dieu dit: Voici, l'homme est
devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal.
Empêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre de l'arbre de vie,
d'en manger et de vivre éternellement. Et l'Eternel Dieu le chassa du
jardin d'Eden, pour qu'il cultivât la terre, d'où il avait été pris. C'est
ainsi qu'il chassa Adam ; et il mit à l'orient du jardin d'Eden les
chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de
l'arbre de vie».[66]
Alma, le prophète néphite, saisit ce qui aurait résulté si Adam et sa
femme avaient mangé du fruit de l'arbre de vie ; voici son explication: «
Nous voyons que l'homme était devenu comme Dieu, connaissant le bien et le
mal ; et de crainte qu'il n'étendît la main pour prendre aussi du fruit de
l'arbre de vie pour en manger et vivre à jamais, le Seigneur Dieu plaça
des chérubins et l'épée flamboyante, afin qu'il ne pet pas du fruit. -
Nous voyons ainsi qu'un temps fut donné à l'homme pour se repentir, oui,
un temps d'épreuve, un temps pour se repentir et servir Dieu. Car voici,
si Adam avait immédiatement avancé la main et pris du fruit de l'arbre de
vie, il aurait vécu à jamais, selon la parole de Dieu, n'ayant aucun
intervalle pour se repentir ; oui, et la parole de Dieu aurait aussi été
sans effet, et le grand plan de salut aurait avorté ». [67]
Le résultat immédiat de la chute fut la substitution de la mortalité, avec
toutes ses faiblesses, à la vigueur, l'état immortel primitif. Adam sentit
directement les effets de la transgression lorsqu'il trouva une terre nue
et désolée avec un sol relativement stérile, au lieu de la beauté et la
fertilité d'Eden. Au lieu de plantes utiles et agréables, il y trouva des
ronces et des épines ; et l'homme dut travailler péniblement et endurer la
fatigue et les souffrances physiques pour cultiver le sol afin de se
procurer la nourriture nécessaire. C'est sur Eve que retomba le châtiment
des infirmités corporelles ; les peines et les douleurs qui ont été
considérées, depuis ce temps-là, comme le lot naturel de la femme
s'abattirent sur elle et elle fut assujettie à l'autorité de son mari.
Ayant perdu le sens de leur innocence antérieure, ils devinrent honteux de
leur nudité et le Seigneur leur fit des vêtements de peau. L'homme et la
femme subirent tous deux le châtiment de la mort spirituelle, car le jour
même, ils furent bannis d'Eden et chassés de la présence du Seigneur. Le
serpent, qui avait servi les buts de Satan, fut l’objet du mécontentement
divin et fut condamné à ramper à jamais dans la poussière et à subir
l'inimitié qui, fut-il décrété, serait placée dans le cœur des enfants
d'Eve.
Une expiation prévue. - Dieu ne laissa pas ses enfants, maintenant
mortels, sans espérance. Il donna d'autres commandements à Adam, lui
enjoignant d'offrir des sacrifices au nom du Fils unique et lui promettant
la rédemption, à lui et à tous ceux de ses descendants qui se
conformeraient aux conditions prescrites. Il fut expliqué à nos parents
qu'il était possible de recevoir la récompense du vainqueur en triomphant
du mal, et ils se réjouirent. Adam déclara: «Béni soit le nom de Dieu,
car, à cause de ma transgression, mes yeux sont ouverts et j'aurai de la
joie dans cette vie et je verrai de nouveau Dieu dans la chair ». Eve se
réjouit également et dit : « Si nous n'avions pas transgressé, nous
n'aurions jamais eu de postérité et nous n'aurions jamais connu le bien et
le mal, la joie de notre rédemption et la vie éternelle que Dieu donne à
tous ceux qui obéissent » [68]
La chute ne se produisit pas par hasard. - Il ne serait pas raisonnable de
supposer que la transgression d'Adam et d'Eve fut une surprise pour le
Créateur. Grâce à sa prescience infinie, Dieu savait ce que serait le
résultat de la tentation d'Eve par Satan, et ce qu'Adam. ferait dans les
circonstances qui s'ensuivraient. De plus, il fut, de toute évidence,
prévu que la chute serait le moyen de donner à l'homme l'expérience
directe du bien et du mal, afin qu'il choisît l'un ou l'autre par
l'exercice de son libre-arbitre et se préparât ainsi, par les expériences
d'une probation mortelle, à l'exaltation prévue dans le plan bienfaisant
de sa création. « Car voici mon oeuvre et ma gloire: réaliser
l'immortalité et la vie éternelle de l'homme », dit le Seigneur à
Moïse.[69] Le but de Dieu était de mettre à la portée des esprits
engendrés par lui dans les cieux le moyen de l'effort individuel et
l'occasion d'obtenir non pas simplement la rédemption de la mort, mais
aussi le salut et même l'exaltation, avec le pouvoir de progresser et de
croître éternellement. C'est pourquoi, il était nécessaire que les
descendants spirituels de Dieu quittassent les scènes de leur première
enfance pour entrer à l'école de l'expérience mortelle, afin d'y
rencontrer, d'y affronter, et d'y vaincre le mal, selon leurs degrés de
force et de foi respectifs. Adam et Eve n'auraient jamais pu être les
parents d'une postérité mortelle s'ils n'étaient devenus eux-mêmes mortels
; la mortalité était un élément essentiel dans le plan divin à l'égard de
la terre et les habitants qui lui avaient été désignés. Et afin
d'introduire la mortalité, le Seigneur plaça une loi devant les
progéniteurs du genre humain, sachant ce qui s'ensuivrait.
Eve accomplit les buts prévus de Dieu par le rôle qu'elle joua dans le
grand drame de la chute ; cependant, elle n'avait pas cet objet en vue
lorsqu'elle prit du fruit défendu ; son intention était d'agir à
l'encontre du commandement divin, séduite qu'elle était par les sophismes
de Satan, qui contribua d'ailleurs ainsi à l'accomplissement des buts du
Créateur en tentant Eve ; pourtant son dessein était de faire avorter le
plan du Seigneur. On nous dit clairement qu'il « ne connaissait pas la
volonté de Dieu, c'est pourquoi il essaya de détruire le monde ».[70]
Cependant, son effort diabolique, loin d'être le premier pas vers la
destruction, fut un apport au plan de progression éternelle de l'homme. Le
rôle joué par Adam dans ce grand événement fut essentiellement différent
de celui de sa femme. Il ne fut pas séduit. Au contraire, c'est
délibérément qu'il décida de faire selon le désir d'Eve, afin de pouvoir
accomplir les buts de son Créateur concernant le genre humain dont il
avait été ordonné premier patriarche.
Même les transgressions des hommes peuvent servir à l'accomplissement de
buts élevés. La mort sacrificatoire du Christ fut ordonnée avant la
fondation du monde ; cependant Judas, qui le trahit, et les Juifs, qui
crucifièrent le Fils de Dieu, n'en sont pas moins coupables de ce crime
affreux.
Il est devenu pratique courante, parmi les hommes, d'accabler de reproches
les progéniteurs de la famille humaine et de décrire l'état soi-disant
béni dans lequel nous vivrions s'il n'y avait pas eu la chute, alors que
nos premiers parents ont droit à notre plus profonde gratitude pour
l'héritage qu'ils ont laissé à leur postérité -le moyen d'acquérir le
droit à la gloire, à l'exaltation et à la vie éternelle. Sans l'occasion
qui a été ainsi donnée, les esprits des enfants de Dieu seraient toujours
demeurés dans un état d'enfance innocente, sans péché sans aucun effort de
leur part ; sauvés de façon négative, non pas du péché, mais de l'occasion
de faire face au péché, incapables de remporter les lauriers de la
victoire parce qu'empêchés de prendre part au conflit. Dans l'état actuel
des choses, ils héritent du droit de naissance des descendants d'Adam : la
mortalité avec ses possibilités illimitées et sa liberté d'action, don de
Dieu. De notre père Adam, nous avons hérité de tous les maux qui sont
légués à la chair ; mais ceux-ci accompagnent nécessairement la
connaissance du bien et du mal, connaissance qui, sagement employée,
permet à l'homme de devenir même semblable aux Dieux!
* * * * * * *
[1] Voir note 1, à la fin du chapitre.
[2] Voir Gen. 1 : 27-29 2: 15-17 ; P. de G. P., Moïse 2 : 27-29 ; 3 :
15-17.
[3] P. de G. P., Moïse 3 17.
[4] D&A 29: 35.
[5] Gen. 4: 7.
[6] 2 Néphi 2: 16, 27 ; voir aussi 2 Néphi 10: 23 ; Alma 31 ; 29 : 4. 5 ;
30 : 9.
[7] Alma 3 : 26, 27.
[8] Hélaman 14:30-31.
[9] Voir P. de G. P., Moïse 4 :1 ; voir aussi P. de G. P., Abraham 3 :27
28 ; et Jesus the Christ, chap. 2.
[10] Voir note 4, à la fin du chapitre.
[11] Voir Matt. 10:15 ; 11:22; 2 Pi. 2:9; 3:7; 1 Jean4 : 17.
[12] Matt. 12 :36.
[13] Zach. 8 : 17
[14] Apo. 20 12, 13.
[15] Voir Job 42 : 10-17.
[16] Voir Nom. 12: 1, 2, 10-15 ; 15 :32-36 ;chap. 16 ; 21 :4-6 ; 1 Sam. 6
: 19 ; 2 Sam. 6:6. 7: Actes 5: 1-11.
[17] Voir Jean 5 : 22-27 ; voir aussi Actes 10 : 42 ; 17 : 3 1 ; Rom. 2 :
16 ; 2 Cor. 5 : 10 ; 2 Tim. 4: 1, 8 ; D&A 133 : [18] Jean 5 :22, 23.
[19] Voir Actes 10 : 42.
[20] Voir Dan. 7 : 9-12 ; voir aussi 2 Thess. 1 : 7, 8 ; 3 Néphi 26: 3-5 ;
D&A 76 : 31-49, 103-106.
[21] Voir Matt. 25 31-46 ; D&A. 1 : 9-12.
[22] Voir Actes 10: 34, 35 ; voir aussi Rom. 2: 11 ; Eph. 6: 9 ; Col. 3
:25
[23] Voir 2 Tim. 4: 8.
[24] 1 Jean 3 : 4.
[25] Voir note 2, à la fin du chapitre.
[26] Voir P. de G. P., Moïse 4: 4, voir aussi Gen., chap. 3.
[27] 2 Néphi 9: 25-27.
[28] Rorn. 2 : 12 ; voir aussi Actes 17 30, 3 1.
[29] D&A. 76: 72.
[30] D&A. 45 : 54
[31] Voir D&A 76: 82-85 ; 82: 21 ; 104: 9 ; 63 :17 ; 2 Néphi 1 :13 ; 9 :27
; 28 : 23.
[32] Voir D&A 76: 36, 44 ; voir aussi Jacob 6: 10 ; Alma 12: 16, 17 ; 3
Néphi 27 : 11, 12.
[33] Voir D&A 76: 26, 32, 43 ; Jean 17: 12 ; 2 Thess.2 :3.
[34] Voir D&A 13 2 : 27.
[35] Voir D&A 76 :32 ; voir aussi Matt. 26: 24; Marc 14 :21.
[36] Voir D&A 76 : 45-48.
[37] D&A 76 :38, 39.
[38] Voir D&A 19 : 6-12 ; 76 : 3 61 44.
[39] Voir D & A. 19: 10-12.
[40] Voir 1 Pi. 3:18-20; 4:6; D « & A. 76: 73.
[41] Voir D&A. 76: 45.
[42] Voir Matt. 18 : 8 ; 25:41-46 ; 2 Thess 1 : 9 ; Marc 3 : 29 ; Jude 7.
[43] Révélation donnée en mars 1830; D&A 19: 4-12.
[44] Voir Job 1 : 6-22; 2:1-7; Zach. 3:1, 2.
[45] Voir Matt. 4: 5, 8, 11; voir aussi 1 Pi. 5 :8.
[46] Voir Matt . 12: 24.
[47] D&A 76: 26.
[48] 2 Cor. 6: 15.
[49] Voir Apo. 12 : 9 ; 20 : 2.
[50] Voir D&A 76 : 25-27 ; voir aussi Es. 14 :12.
[51] Voir D & A. 29 :36, 37 ; voir aussi P. de G. P., Moïse, 4 :3-7 ;
Abraham 3 : 27 :28 ; Jesus the Christ, pp. 8, 9 ; Dan 8 : 10 ; Apo. 12 :
4.
[52] Voir Gen. 3 : 4, 5 - voir aussi P. de G P., Moïse 4: 6-11.
[53] Voir P. de G. P., Moïse 5 :29-33
[54] Voir Luc 13 : 16 ; voir aussi Job, chap. 1.
[55] Voir Jean 12: 31 ; 16: 11.
[56] Voir Apo. 20: 1-10.
[57] Lire Gen., chaps. 2, 3 ; voir aussi P. de G. P., Moïse 3 : 4 ;
Abraham 5 : 7-21.
[58] Voir Gen. 1 : 26, 27 ; voir aussi P. de G. P., Moïse 2 : 26, 27.
[59] Voir note 3, à la fin du chapitre.
[60] Gen. 2: 8, 9.
[61] Voir Gen. 2: 18 ; voir aussi P. de G. P., Moïse 3 : 18, 21-24.
[62] Gen. 1 : 28 ; voir aussi P. de G. P., Moïse 2 : 28 ; Abraham 4: 28.
[63] P. de G. P., Moïse 3 : 16, 17 ; voir aussi Gen. 2: 16, 17.
[64] 1 Tim. 2. 14.
[65] 2 Néphi 2: 25.
[66] Gen. 3 : 22-24 ; voir aussi P. de G. P., Moïse 4 3 1.
[67] Alma 42 : 3-5.
[68] P. de G. P., Moïse 5: 10, 11; voir aussi notes 6, 7 et 8, à la fin du
chapitre.
[69] P. de G. P., Moïse 1: 39.
[70] P. de G. P., Moïse 4:6.
[71] Voir note 5, à la fin du chapitre.
NOTES DU CHAPITRE 3
1. Le libre arbitre de l'homme donné par Dieu. - Ce qui suit est un
extrait d'un discours donné par le président Brigham Young, le 5 juillet
1855. (Voyez Journal of Discourses de cette date et le Millennial Star,
vol. 20, p. 43.) «Quel est le fondement des droits de l'homme ? Le
Seigneur Tout-Puissant a organisé l'homme dans le but exprès qu'il
devienne un être indépendant comme lui et lui a donné son libre arbitre
individuel. L'homme est fait à la ressemblance de son Créateur, le grand
archétype de l'espèce humaine, qui lui conféra les principes de
l'éternité, implantant l'immortalité en lui, et le laissant libre d'agir
dans la voie qui lui semblerait bonne - libre de choisir ou de refuser, de
lui-même, d'être un Saint des Derniers Jours ou un méthodiste wesleyen,
d'appartenir à l'Eglise anglicane, la fille aînée de l'Eglise mère, à la
vieille Mère elle-même, à sa sœur, l'Eglise grecque, ou d'être un infidèle
et de n'appartenir à aucune église. Lorsque le royaume de Dieu sera
complètement établi sur la surface de la terre et prendra la prééminence
sur toutes les autres nations et royaumes, il protégera les hommes dans la
jouissance de tous leurs droits, peu importe ce qu'ils croiront, ou ce
qu'ils professeront, ou ce qu'ils adoreront. »
2. La nature du péché. - Le mot français péché représente une variété de
termes qui se trouvent dans les langues originelles dont la traduction
littérale démontre une grande similitude de l'un à l'autre. Ainsi, dans
l’Ancien Testament, on trouve entre autres les termes hébreux suivants:
setim (il y est fait allusion dans Ps. 10 1 : 3), signifiant « dévier de
la voie » ; Shegagah (Lév. 4: 2 ; Nom. 15: 27), « errer dans la voie » ;
avon, « le tortueux ou le perverti » ; avel, «se détourner ». Dans le
Nouveau Testament, nous trouvons, parmi les originaux grecs, hamartia, «
fait de manquer le but » ; parabasis, « transgression d'une règle » ;
parakoê, « désobéissance à une voix » ; paraptoma, « tombant de la
droiture » ; agnoema, « ignorance injustifiable » ; hettema, « ne donnant
qu'une partie de sa mesure » ; saomia, « non observation de la loi » ;
plemmeleia, « discorde ». Les illustrations données ci-dessus sont prises,
pour la plupart, de Müller et French. Dans toutes ces expressions, l'idée
dominante est celle d'un éloignement depuis les voies de Dieu, de
séparation de sa compagnie par l'opposition aux exigences divines. Le
péché fut introduit dans le monde de l'extérieur ; ce n'était pas un
produit naturel de la terre. La semence de la désobéissance fut plantée
dans l'Esprit d'Eve par Satan ; cette semence prit racine et les nombreux
fruits, dont la nature est ce que nous, avec nos mots irréfléchis,
appelons calamités, en sont le résultat. C'est pour nous délivrer de ces
ronces et de ces épines de la mortalité, qu'un Sauveur a été préparé.
3. L'Eden. - Dans la langue hébraïque d'où notre met Eden est tiré, ce
terme signifie quelque chose de particulièrement délicieux - un endroit
d'agrément ; l'endroit est aussi appelé le « jardin du Seigneur ». Un
endroit particulier du pays d'Eden fut préparé par le Seigneur qui en fit
un jardin ; celui-ci était situé à l'est d'Eden. De ce jardin, les parents
du genre humain furent chassés après la chute ; bien qu'il soit
raisonnable de supposer qu'ils demeurèrent dans le pays ou la région
d'Eden. Nous lisons qu'à une date ultérieure, Caïn, le premier meurtrier,
«s'en alla de la présence du Seigneur et habita dans le pays de Nod, à
l'est d'Eden. » (Gen. 4: 16.) Bien qu'il n'y ait pas de croyance uniforme
parmi les savants chrétiens sur la situation géographique d'Eden, la
majorité prétend que c'était en Perse. Les Saints des Derniers Jours ont
une connaissance plus exacte de ce sujet, une révélation ayant été donnée
par l'intermédiaire de Joseph Smith à Spring Hill, dans le Missouri, le 19
mars 1838, dans laquelle cet endroit est appelé « Adam-ondi-Ahman » par le
Seigneur parce que, dit-il, c'est l'endroit où Adam viendra pour visiter
son peuple, ou l'endroit où l'Ancien des Jours s'assiéra comme le dit
Daniel le prophète (D&A Sec. 116). Par autre révélation, nous apprenons
(D&A 107: 52, 53) que trois ans avant sa mort, Adam réunit dans la vallée
d'Adam-ondi-Ahman, ceux de ses fils qui avaient été nommés grands-prêtres
avec le reste des justes de sa postérité, et là, il leur donna ses
bénédictions patriarcales, l'événement étant marqué par des manifestations
spéciales du Seigneur. (Voyez aussi D . & A. 117 - 9.) Il n'y a pas de
texte authentique selon lequel le genre humain ait habité l'hémisphère
oriental avant le déluge. Le continent occidental appelé maintenant le
Nouveau Monde, comprend, en effet, les régions habitées les Plus anciennes
de la terre. C'est l'Ouest et non l'Est qui est le « berceau des nations
».
4. Le « péché originel ». - Nos premiers parents désobéirent u
commandement de Dieu en absorbant une nourriture impropre à leur
condition ; et, conséquence naturelle, ils subirent la dégénérescence
physique, par laquelle la faiblesse corporelle, la maladie et la mort
vinrent dans le monde. Leur postérité a hérité des maux qui en résultèrent
et dont nous disons maintenant que la chair est héritière ; et il est vrai
que ces imperfections humaines sont venues par la désobéissance et sont
par conséquent les fruits du péché. Mais, quant à la responsabilité pour
la transgression d’Adam, en toute justice, Adam seul doit en répondre.
L'état déchu actuel de l'humanité, exprimé dans notre condition mortelle,
fut inauguré par Adam et Eve ; mais la justice divine défend que nous
soyons considérés comme pécheurs simplement parce que nos parents ont
transgressé. Quoique les privations, les vicissitudes et le labeur
incessant imposés par l'état d'existence mortelle, fassent partie de
l'héritage d'Adam nous sommes enrichis par eux ; car c'est justement dans
ces conditions que nous trouvons l'occasion de développer les pouvoirs de
l'âme qui nous rendront capables de vaincre le mal, de choisir le bien et
de gagner le salut de l'exaltation dans les demeures de notre Père.
-Vitality of « Mormonism », par l'auteur, p. 45, article « Original Sin »
.
5. La mortalité, un bienfait. - L'homme dans son état mortel est l'union
d'un esprit préexistant avec un corps composé d'éléments terrestres. Cette
union d'esprit et de corps marque un progrès de l'état non-incarné à
l'état incarné et est un avancement inestimable dans le cours de la
progression de l'âme. La pénalité encourue par l'orgueilleux Lucifer et
ses hordes rebelles pour leur tentative de contrecarrer le but divin dans
la question du libre arbitre de l'homme, fut la condamnation de se voir
refuser des corps de chair. La naissance mortelle est un bienfait auquel
seuls les esprits qui gardèrent leur premier état sont éligibles (voyez
Jude 6). Pour exprimer le terrible état de ceux qui sont entièrement
déchus parmi les hommes, de ceux qui se sont enfoncés à de telles
profondeurs dans le péché qu'ils deviennent « fils de perdition », le
Seigneur a appliqué la malédiction extrême que pour eux, il eût mieux valu
qu'ils ne fussent jamais nés. (Voyez Matt. 26: 24 ; D&A 76: 32.) La
félicité de l'avancement à l'état mortel réside dans les possibilités de
grandir qu'il implique. La mortalité est l'école préparatoire pour
l'éternité. Son cours d'études est vaste et réclame tous nos efforts. Dans
ses laboratoires, nous, les élèves, nous trouvons les errances qui
vérifient et éprouvent en une démonstration individuelle de précepte et de
la profession. La terre fut créée pour fonder et maintenir cette école.
Voir Vitality of « Mormonism », par l'auteur, pp. 236-239, articles « We
Lived Before We Were Born » et « Man is Eternal ».
6. Résultats bienfaisants de la chute. - « Honore ton père et ta mère ».
Ce fut un des dix commandements spéciaux donnés à Israël, pendant un grand
déploiement du pouvoir et de la gloire de Dieu sur le mont Sinaï. Au
milieu des siècles de ténèbres passés, ce commandement paraît avoir perdu
sa signification dans le monde chrétien. Il ne semble pas se rendre compte
que l'honneur est dû aux premiers parents du genre humain. On lui a
enseigné pendant longtemps qu'Adam et Eve étaient de grands transgresseurs
et on s'est lamenté du fait qu'ils prirent du fruit défendu et
introduisirent la mort dans le monde. Il n'est pas possible que la chute
de l'homme fût un accident ou un hasard, pas plus que ne le fut sa
création. Si c'était un accident, pourquoi Christ était-il préparé dès
avant la fondation du monde pour expier le péché et pour ouvrir la voie à
l'homme vers l'immortalité ? La médiation du Christ fut une conséquence de
la chute. » (Voir Actes 5 :31.)
« Sans la chute, il n'y aurait pas eu de loi enfreinte et par conséquent,
rien dont on eût eu à se repentir ; et il n'aurait pu y avoir de pardon
pour les péchés sans l'expiation de Christ. Le Livre de Mormon jette
suffisamment de lumière sur ce sujet:
«Et maintenant voici, si Adam n'eût pas transgressé, il ne serait pas
tombé, mais il serait resté dans le jardin d'Eden. et toutes les choses
qui ont été créées auraient dû rester dans l'état même où elles se
trouvaient après leur création ; et elles auraient dû demeurer toujours,
et ne pas avoir de fin. Ils n'auraient pas eu d'enfants et seraient
demeurés dans un état d'innocence, sans ressentir de joie, car ils ne
connaissaient aucune misère, sans faire le bien, car ils ne connaissaient
aucun péché. » (2 Néphi 2: 22-23), ... Nous, les enfants d'Adam, n'avons
aucun droit d'accuser le patriarche du genre humain. Mais nous devrions
plutôt nous réjouir avec eux, de ce que par leur chute et par l'expiation
de Jésus-Christ, le chemin de la vie éternelle nous ait été ouvert. » - A
Compendium of the Doctrines of the Gospel. F. D. Richard et J. A. Little.
7. La chute prévue. - Le « mormonisme » accepte la doctrine de la chute et
le récit de la transgression en Eden, tel qu'il est exposé dans la Genèse,
mais il affirme que nul homme sauf Adam, n'aura jamais à répondre de la
désobéissance d'Adam ; que l'humanité en général est absolument absoute de
la responsabilité de ce « péché originel », et que chacun ne répondra que
de ses propres transgressions ; que la chute fut prévue par Dieu - que
c'était le moyen accepté par lequel la condition nécessaire de la
mortalité devait être inaugurée, et qu'un Rédempteur avait été pourvu
avant que le monde fût ; que le salut général dans le sens de la
rédemption des effets de la chute, vient à tous sans qu'ils le cherchent ;
mais que le salut individuel ou la délivrance des effets des péchés
personnels, doit être obtenue par chacun pour soi-même, par la foi et les
bonnes oeuvres, par la rédemption accomplie par Jésus-Christ. - The
Philosophy of « Mormonism », par l'auteur.
8. La chute, une dégénérescence physique. - Pour un traité concis de ce
sujet, voir Jesus the Christ, par l'auteur, pp. 19 et 29.
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