LES REALISATIONS DE JOSEPH SMITH
Texte signalé par l’un de nos correspondants
affiché sur www.thechristiandefense.com
L’auteur a utilisé le pseudonyme Néphi, San Jose, Californie
Le 23 décembre de cette année, nous célébrerons le 200e anniversaire de
Joseph Smith. Bien qu’il ait récemment été désigné comme l’un des cent
plus grands Américains sur le Canal Discovery, peu de gens en Amérique ont
plus qu’une connaissance superficielle de cet homme et la plupart des
choses qu’ils pourraient lire dans des livres, des revues et sur Internet,
sont soit déformées, soit des mensonges éhontés. Laissez-moi vous
renseigner sur cet homme extraordinaire, cet homme que John Taylor, son
ami et troisième président de l'Église de Jésus-Christ des Saints des
Derniers Jours, a appelé le plus grand homme qui ait jamais vécu sur cette
terre à l’exception seule de Jésus-Christ.
John Taylor n'était pas le seul à avoir cette vision de la grandeur de
Joseph Smith. En 1844, Josiah Quincy, maire de Boston de 1845 à 1849,
visita Nauvoo. Quincy fut à ce point impressionné par le génie du prophète
qu'il écrivit plus tard :
« Il n’est pas du tout impossible que quelque futur livre à l’usage de
générations non encore nées contienne une question de ce genre-ci : Quel
Américain historique du dix-neuvième siècle a exercé l'influence la plus
puissante sur la destinée de ses compatriotes ? Et il n’est pas du tout
impossible que la réponse à celle question soit libellée comme suit :
Joseph Smith, le Prophète mormon. Et cette réponse, aussi absurde qu'elle
paraisse sans aucun doute à la plupart des hommes qui vivent actuellement,
sera peut-être un lieu commun évident pour leurs descendants. L'histoire
nous montre des surprises et des paradoxes aussi étonnants que celui-ci.
L'homme qui a établi une religion en ce siècle de libre débat, qui était
et est encore aujourd'hui accepté par des centaines de milliers
d’individus comme émissaire direct du Très-Haut, un être humain aussi rare
ne peut pas être expédié en abreuvant sa mémoire d’épithètes malsonnantes…
Les questions essentielles que les Américains se posent aujourd'hui
portent sur cet homme et sur ce qu'il nous a laissé. Ce sont des questions
brûlantes qui doivent accorder une place importante dans l’histoire du
pays à cet homme hardi et résolu, à qui j’ai rendu visite à Nauvoo.
Proclamant être un maître inspiré, Joseph Smith a fait face à une
adversité comme peu d’hommes ont été appelés à en rencontrer, a joui d’une
brève période de prospérité comme peu d’hommes en ont jamais atteint, et
finalement quarante-trois jours après que je l’ai vu, est allé allègrement
à une mort de martyr. Lorsqu’il livra sa personne au gouverneur Ford, afin
d’éviter l’effusion de sang, le prophète avait un pressentiment de ce qui
l’attendait. ‘Je vais comme un agneau à l’abattoir, dit-il, mais je suis
aussi calme qu’un matin d’été. J’ai la conscience nette de toute offense
et je mourrai innocent’ » (Josiah Quincy, Figures of the Past, 1893, pp.
376-378).
Howard S. McDonald, écrivant pour le New York Times, dit le 4 septembre
1843 :
« Ce Joe Smith doit être considéré comme un personnage extraordinaire, un
prophète-héros, comme Carlyle pourrait l'appeler. Il est l'un des grands
hommes de notre époque et, dans l’histoire future, comptera avec ceux qui,
d'une manière ou d'une autre, ont marqué fortement de leur empreinte la
société. » (Joseph Smith Memorial, 9 décembre 1945, p.17).
Je voudrais examiner ici les réalisations de cet homme à qui un ange a dit,
quand il avait 18 ans, que son « nom serait connu en bien et en mal parmi
toutes les nations, familles et langues, ou qu'on en dirait du bien et du
mal parmi tous les peuples. » (Joseph Smith – Histoire 1:33) Le regard que
je voudrais porter, c’est celui que pourrait avoir quelqu’un qui ne serait
pas membre de l’Église qu'il a organisée. C'est-à-dire que je voudrais
regarder l'histoire, ce qu'il a fait, plutôt que ce que lui ou ses
disciples affirmaient.
Une biographie assez récente de Joseph Smith commence en ces termes : «
Ceci est l'histoire incroyable d'un dirigeant charismatique, une des
figures les plus complexes et les plus influentes de l’histoire américaine
: prophète, voyant, urbaniste, banquier, agent immobilier, homme
d'affaires, lieutenant-général de milice, politicien, instrument de la
révélation divine – un homme qui croyait en Dieu mais pas aux sectes
querelleuses et contradictoires de son temps et qui mourut martyr pour ses
croyances. »
Source d'Écritures : Joseph Smith a créé près de mille pages de ce
qu'il affirmait être de nouvelles Écritures, plus de huit fois ce que
Paul, qui vient en second, a produit. On peut ne pas accepter ces écrits
comme Écriture, mais il y a vraiment près de mille pages d'instructions et
d'histoire dont le moins qu’on puisse en dire c’est qu’elles ressemblent à
des Écritures, ayant une cohérence interne, aussi bien qu'une cohérence
avec les paroles de la Bible. Quelque chose d’Impressionnant pour
n'importe qui, mais que faut-il en penser quand cela vient de quelqu'un
qui n’a fait que trois années d’école ? Le monde a insisté sur le fait que
quelqu'un d'autre a dû faire au moins 500 pages du Livre de Mormon. On est
toujours à la recherche de ce quelqu'un d'autre. Mais cela laisse presque
500 pages de texte de qualité semblable dont Joseph Smith est l’auteur
incontesté. Comme ces 500 dernières pages, le reste de cette liste de
réalisations ne peut pas être attribué à quelqu'un d'autre : il y a trop
de témoins.
Théologien : « Il a été laissé seul pour s'embarquer sur l'océan de
la pensée religieuse, ayant rejeté tous les navires connus sur lesquels il
aurait pu naviguer et sans jamais en avoir vu ou construit un lui-même.
Assurément s'il était un imposteur, la barque qu’il pouvait construire
serait vraiment primitive » (David O. McKay). La théologie qu'il a
proclamée allait bien au-delà de la pensée de son temps.
Philosophe : Il avait une conception extrêmement positive de
l'humanité et de son potentiel éternel. La conception tout à fait unique
qu’il avait de la philosophie commence à retenir l'attention des savants
du monde. Par exemple, un historien danois examine la vie de Joseph Smith
dans le contexte du philosophe Kierkegaard. Un autre examine les
ressemblances entre la façon dont un Joseph Smith sans instruction a
traduit des textes sacrés cachés et une tradition tibétaine semblable où
les moines cachent des textes sacrés que l’on découvrira et que l’on
traduira à une époque future.
« Mais les historiens mormons et non mormons conviennent que les histoires
sont complexes et les historiens ne cesseront jamais de démêler les fils
de la vie de Joseph Smith, chacun étudiant, sous un angle différent, sa
vie et ce qu’il a laissé. Depuis deux siècles, les historiens décrivent
invariablement Joseph Smith soit comme un chercheur d’or et un charlatan
religieux, soit comme un génie religieux et un théologien révolutionnaire.
Mais les historiens d’aujourd'hui, des gens venant de tous les horizons
religieux et scientifiques, semblent s’accorder pour dire que l'homme qui
a fondé l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est bien
plus complexe et bien plus compliqué que les biographies simplistes qui
ont défini le prophète mormon. » (Article de l’Associated Press du 7 mai
2005 relatif au colloque tenu à la Bibliothèque du Congrès, « Les mondes
de Joseph Smith », reproduit dans le Deseret News.)
Politicien : Maire de Nauvoo, la plus grande ville d’Illinois à
l’époque, et la dixième des États-Unis. Il a rédigé la charte de Nauvoo et
l'a fait approuver par le législateur de l'Illinois. Au moment où il fut
assassiné, il était lieutenant-général, commandant la Légion de Nauvoo et
candidat à la présidence des États-Unis. Voici une brève esquisse des
thèmes de sa campagne électorale et des raisons pour lesquelles il se
présentait :
« Views Of The Powers And Policy Of The Government Of The United States [Vues
concernant les pouvoirs et la politique du gouvernement des États-Unis]
est strictement un document politique. Dans cette brochure, Joseph Smith
ne fait aucune mention de ses enseignements religieux. L'utilisation du
titre « Général » (de la Légion de Nauvoo) plutôt que de Prophète ou de
Président donne le ton du document. La brochure ne dit rien des
expériences spirituelles de Joseph Smith et ne mentionne pas l'Église de
Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. En fait, quelques mois à peine
avant la publication de la brochure, Joseph déclarait : « Le Seigneur ne
m'a pas donné de révélation concernant la politique. Je ne lui en ai pas
demandé. » « Views » était essentiellement une tentative d’apporter des
solutions pragmatiques aux problèmes les plus urgents de la nation. Joseph
préconisait de donner au président le pouvoir de réprimer les émeutes. Il
était également en faveur de la suppression de l'esclavage, de la
réduction du nombre et du salaire de la Chambre des représentants, de la
réforme du système pénitentiaire, de la suppression des cours martiales
pour les cas de désertion, de la création d’une banque fédérale et de
l’annexion de l'Oregon et du Texas. » (H. Dean Garrett, dir. de publ.,
Regional Studies in Latter-day Saint History, Illinois, p.154)
Joseph a dit : « Je n'aurais jamais permis que mes amis se servent de mon
nom comme président des États-Unis ou comme candidat à cette fonction, si
mes amis et moi avions eu la possibilité de jouir de nos droits religieux
et civiques en tant que citoyens américains, ces droits mêmes que la
Constitution garantit à tous ses citoyens sans distinction. Or c’est ce
que l’on nous refuse depuis le début. Les persécutions ont déferlé de
temps en temps sur nos têtes dans certains endroits des États-Unis, comme
des roulements de tonnerre, à cause de notre religion ; et jusqu’ici
aucune partie du gouvernement n’est venue à notre secours. Cela étant,
j’estime avoir le droit d’acquérir tout ce que je peux comme influence et
comme pouvoir aux États-Unis, pour que les innocents lésés soient
protégés. » (H. Dean Garrett, dir. de publ., Regional Studies in Latter-day
Saint History, Illinois, p.155.)
Chef militaire : Joseph commandait la Légion de Nauvoo au moment de
son assassinat. On a dit que c'était l'unité militaire non professionnelle
la mieux entraînée des États-Unis. Le poste de Joseph comme lieutenant-général
lui donnait, à ce moment-là, le rang militaire le plus élevé des
États-Unis et il était le premier à détenir ce rang depuis Washington.
« La réforme de l’armée était un autre de ses programmes. Le prophète
voulait abolir la pratique de l'armée et de la marine de juger les
déserteurs par cour martiale : ‘Si un soldat ou un « marine » s’enfuit,
envoyez-lui son salaire en lui précisant que son pays ne lui fera plus
jamais confiance, qu’il a perdu son honneur. Faites que l’HONNEUR soit la
norme pour tous les hommes. » Il ajouta : « Assurez-vous que le bien soit
rendu pour le mal dans tous les cas : et la nation tout entière… s’élèvera
dans la justice et sera respectée comme étant sage et digne sur la terre.
(H. Dean Garrett, dir. de publ., Regional Studies in Latter-day Saint
History, Illinois, p.158.)
Réformateur social :
Position sur l'esclavage
« L'esclavage… était une autre question importante dans la campagne
électorale de Joseph Smith. Le prophète recommandait l'abolition de
l'esclavage pour 1850 au plus tard. Il voulait que le Congrès « paie à
chaque homme un prix raisonnable pour ses esclaves grâce aux fonds
excédentaires résultant de la vente des terres publiques et de ce qui
serait déduit du salaire des membres du Congrès. Brisez les liens du
pauvre noir et engagez-le pour qu’il travaille comme les autres êtres
humains ... [Pour Joseph,] le problème de l'esclavage et la question de la
réforme parlementaire étaient étroitement liés. Le prophète voulait lever
des fonds pour acheter les esclaves à leurs propriétaires, entre autres en
réduisant le nombre des membres du Congrès et leur salaire. Il préconisait
de garder deux sénateurs de chaque État, mais de n’avoir que deux
représentants par million de personnes. En 1844, il y avait 223
représentants et 52 sénateurs représentant 26 États. La population des
États-Unis était d’environ 20 millions d’âmes. La proposition du prophète
aurait ramené la chambre des représentants de 223 à 40. Il croyait qu'un
corps législatif de cette taille ‘abattrait plus de travail que l'armée
qui occupe maintenant l’hémicycle de la législature nationale. » (H. Dean
Garrett, dir. de publ., Regional Studies in Latter-day Saint History,
Illinois, p.157.)
Position concernant la réforme des prisons
[Joseph] « recommandait également la réforme du système pénitentiaire du
pays : « Que les pénitenciers soient transformés en lieux d’enseignement.
» Il déclarait : « La rigueur et la réclusion ne pourront jamais faire
autant pour réformer les inclinations des hommes que la raison et l'amitié.
» [Il croyait que ceux qui avaient enfreint la loi devaient être mis au
travail sur « les routes, les travaux publics ou tout autre endroit où
l’on pourrait leur apprendre plus de sagesse et plus de vertu et les
rendre plus éclairés. » Il voulait aussi supprimer l'emprisonnement pour
dettes, qui restait un problème dans quelques États. La position
progressiste du prophète sur la réforme des prisons n’était pas seulement
le fruit de son désir d'améliorer la société en général mais également de
sa compassion pour ceux qui avaient enfreint la loi. » (H. Dean Garrett,
dir. de publ., Regional Studies in Latter-day Saint History, Illinois,
pp.157-158.)
Économiste : Il a conçu un système économique pour le millénium.
Certains affirment que la mise en pratique partielle de ce système par des
pionniers mormons a sauvé les pionniers de l'Utah.
« Le concept d'une banque fédérale était un thème [de la campagne
électorale de Joseph] dont le dirigeant mormon semblait particulièrement
satisfait. Le soir du lundi 5 février 1844, deux jours avant que la
brochure Views ne soit terminée, le prophète écrivit : « J’ai été le
premier à proposer publiquement une banque fédérale selon les principes
énoncés dans la brochure. » Il recommanda, en premier lieu, la création
d’une banque fédérale avec des filiales dans chaque état et territoire ;
en second lieu, que les fonctionnaires soient élus annuellement et qu’on
leur paie deux dollars par jour pour leurs services ; troisièmement, que
les diverses banques ne soient pas autorisées à émettre plus de billets
qu’ils n’avaient de capital social dans leurs chambres fortes ;
quatrièmement, que les bénéfices nets de la banque mère soient affectés au
revenu national, et ceux des filiales aux états et aux territoires ; et
cinquièmement, que les billets aient la même valeur dans tout le pays, ce
qui, croyait-il, réglerait le problème du ‘courtage’. » (H. Dean Garrett,
dir. de publ., Regional Studies in Latter-day Saint History, Illinois,
p.158.)
Urbaniste : C’est lui qui a fait le plan de la ville de Nauvoo, qui,
au moment de sa mort, était la plus grande ville de l'État d’Illinois. Il
élabora le plan de la ville de Sion, une ville millénaire qui devait être
construite à peu près à l'endroit actuel de Kansas City (Missouri). Plus
de cent villes de l'Ouest américain ont été construites selon ses plans
urbanistiques.
Architecte : Il a conçu deux temples dont l’architecture était
distincte de celle de tous les autres bâtiments que lui ou son peuple
avaient connus. À l’époque, le temple de Nauvoo acquérait la réputation
d’être le bâtiment le plus grandiose de l’Ouest des États-Unis. Il avait
coûté six millions de dollars. Son peuple continua à travailler au temple
alors même qu’il se faisait expulser, en plein hiver, de Nauvoo par des
émeutiers déchaînés, qui prenaient plaisir à brûler et à tuer les mormons.
On disait qu'ils travaillaient au temple une truelle dans une main et un
fusil dans l’autre, ceci selon une prophétie de Joseph Smith, qui disait
qu’ils seraient chassés de Nauvoo avant de pouvoir achever et utiliser
complètement leur temple et que celui-ci serait bientôt détruit sans qu’il
en reste pierre sur pierre. Les émeutiers incendièrent le temple avant que
tous les mormons ne se soient échappés à travers le Mississippi gelé. Une
dizaine d’années plus tard, les murs restants furent démolis par une
tornade. Les pierres furent ensuite utilisées par les nouveaux habitants
de Nauvoo pour la construction de leurs maisons.
On lit dans l’article de l’Associated Press cité plus haut : « Une petite
histoire ne saurait expliquer un si grand homme » a dit Richard Bushman,
professeur honoraire d'histoire à l'université de Columbia, dont l'analyse
définitive de Joseph Smith paraîtra cet automne. « Quelque chose en lui
transcende le temps et l'espace » et il ajoute que les historiens doivent
maintenant examiner le prophète dans une optique plus large que «
typiquement américaine » ou comme simple produit des réveils religieux de
la Nouvelle-Angleterre.
Pour les spécialistes laïques de la religion, c'était une occasion de
plonger dans les nuances spirituelles de l’Amérique du XIXe siècle avec
son abondante philosophie restaurationniste, son idéalisme apocalyptique
et son millénarisme.
Et la personnalité qui donne sa définition à cette renaissance religieuse
est Joseph Smith, « l'Américain par excellence » et un homme « étrange et
différent », dit Robert Remini, érudit jacksonien et professeur honoraire
à l'université d’Illinois à Chicago, qui vient d’être nommé historien de
la chambre des représentants des États-Unis. Remini, qui vient également
de publier une biographie considérable de Joseph Smith, a dit qu'il est
impossible d’examiner l'importance historique de l'homme sans tenir compte
des racines qu’il a en Nouvelle-Angleterre, de sa place dans l'expansion
vers l'ouest d'une nouvelle nation et de ses expériences religieuses
collectives dans une société ardemment religieuse. « Je ne pense pas que
l'examen de Joseph Smith soit complet », a-t-il dit.
Richard T. Hughes, professeur de religion à l'université Pepperdine en
Californie et expert des mouvements restaurationnistes du début du XIXe
siècle, confirme que les historiens ont longtemps été divisés par la
religion, les historiens non mormons affirmant que ce sont des
circonstances spécifiquement américaines qui ont créé Joseph Smith et les
mormons qui croient qu’il a été choisi par Dieu pour rétablir l'Évangile
de Jésus-Christ. La vérité, c’est « qu’il y a bien plus chez Joseph Smith
» que dans ces deux approches simplistes, a dit Hughes, dont l'université
est affiliée à Alexander Campbell, critique au verbe haut, contemporain de
Joseph Smith, qui avait fondé son propre mouvement de restauration avec un
grand nombre des mêmes bases restaurationnistes que la religion des saints
des derniers jours.
Conseiller en alimentation : Ce que nous appelons la Parole de
Sagesse, la section 89 des Doctrine et Alliances. Après 173 ans elle reste
un code de santé modèle. Tandis que le monde moderne de la nutrition va et
vient dans ses conseils de santé, ce code de santé continue à être valable
et plus complètement confirmé avec chaque oscillation du pendule des
nutritionnistes.
Pionnier : Joseph a conduit une troupe de 200 hommes de Kirtland
(Ohio) à Independence (Missouri). Ce qu’on appelle le camp de Sion a été
une marche de plus de 1500 kilomètres. Tandis que beaucoup prétendraient
que ce fut un échec, puisque son but avoué était de délivrer Independence
des mains des émeutiers du Missouri, il s'est avéré être une expérience
d'apprentissage très importante pour Joseph et a séparé les brebis des
boucs. Il y eut des problèmes d'approvisionnement, de maladie et de
rébellion. Il y eut une formation importante, une foi accrue et des
miracles. Et il y eut des vicissitudes, des querelles et des pertes de foi.
Brigham Young dit qu’il apprit tout ce qu'il savait de la vie de pionnier
grâce à Joseph Smith dans le camp de Sion. À son retour à Kirtland, Joseph
organisa le Collège des Douze et le premier collège des soixante-dix. Tous
les soixante-dix et neuf des Douze furent choisis parmi ceux qui avaient
accompagné Joseph dans le camp de Sion. Mon arrière-arrière grand-père
participa, à 17 ans, au camp de Sion. À son retour, il fut appelé à faire
sa première mission dans les États du Sud. Il allait passer les onze
années suivantes comme missionnaire, la plupart du temps dans le Sud.
Athlète : Joseph avait plus d’un mètre quatre-vingts et pesait
quatre-vingt-dix kilos. Il était physiquement fort et était imbattable à
la lutte ou à la traction du bâton. La traction du bâton était un concours
très populaire de force sur la frontière américaine [On appelle frontière
américaine la limite entre les terres colonisées par les blancs et la
partie non exploitée habitée par les Indiens – N.d.T.]. Les adversaires
étaient assis par terre, se faisant face, pied contre pied. Ils
agrippaient tous les deux un bâton ayant environ cinq centimètres de
diamètre. Le signal donné, chacun tirait sur le bâton en essayant de
soulever l'autre du sol. Le perdant était souvent projeté au-dessus de la
tête du gagnant.
Joseph avait besoin d’une grande force physique rien que pour survivre. Il
avait par nature « un tempérament joyeux », et il avait besoin de cela
également.
« Malgré son sérieux, le prophète, quand les circonstances le permettaient,
était extrêmement familier, avait le rire facile, était sociable et animé
; c’était un boute-en-train, qui utilisait un langage haut en couleurs…
« Non seulement Joseph Smith avait ce tempérament, mais il avait du mal à
supporter l’attitude opposée, en particulier quand elle était le fruit de
fausses traditions. Un jour des pasteurs vinrent le trouver dans
l’intention de le coincer dans l'analyse des Écritures et ils se vantaient
qu’ils allaient le faire. Ils ne cessaient d’essayer de l’acculer, mais
chaque fois, il avait non seulement la réponse, mais également des
questions auxquelles ils ne pouvaient pas répondre. Finalement ils
acquirent la conviction qu’il valait mieux partir. Pendant qu'ils se
dirigeaient vers la porte, le prophète les précéda. Il sortit, traça une
marque sur le sol et sauta. « Messieurs, dit-il, vous ne m’avez pas battu
dans les Écritures. Voyons si vous pouvez me battre à cela. » Ils s’en
allèrent, furieux…
« Un homme qui utilisait un langage affecté se rendit chez Joseph… et dit,
avec une sorte de déférence dédaigneuse : ‘Se peut-il que mon système
optique se pose sur un prophète ?’ ‘Oui, répondit le prophète, autant que
je sache ; voulez-vous lutter avec moi ?’ L'homme fut choqué. » (Joseph
Smith, le prophète, pp. 25-26).
Éducateur : Joseph, qui avait fait très peu d’études officielles (il
avait le niveau de la troisième année primaire), devint un excellent
orateur, apprit à lire l’hébreu et l'allemand, fonda une université,
écrivit le programme d'études pour la formation des dirigeants de l'Église
(les « Lectures on Faith ») et fut l'un des partisans les plus convaincus
au monde de l'éducation.
Joseph Smith était un travailleur : C'est-à-dire qu’il ne recevait
pas de salaire pour son travail dans l'Église, il gagnait sa vie comme
fermier et négociant ; bien que pas un grand homme d'affaires : ne pouvant
pas voir les autres souffrir de la pauvreté, il donnait littéralement tout
son magasin.
Joseph Smith aimait la vie de famille : Oui, il y a eu la polygamie
et son épouse, qu'il aimait tendrement, ne pouvait pas l'accepter. Joseph
pleura quand on l’arracha à sa famille à Far West. Les lettres qu’il
écrivit à Emma depuis la prison de Liberty révèlent ses émotions et son
amour profonds pour sa famille et pour les saints. Emma le soutint dans
les moments les plus éprouvants. Elle fut son associée et son alliée la
plus ferme, et ce jusqu'à ce mois de juillet fatidique de 1843. Cette
dernière année fut très difficile (la révélation sur la polygamie fut
rendue publique en juillet 1843 et Joseph fut tué en juin 1844). Il était
au courant de la révélation longtemps avant d’en parler. Il savait qu’elle
briserait le cœur de son épouse. Mais il avait reçu le commandement et il
obéit.
Joseph mit par écrit un événement qui eut lieu le 4 janvier 1844 :
« Je prenais mon repas dans la salle du nord et je faisais la réflexion à
frère Phelps que j’avais une femme bien gentille et attentionnée, que
quand je voulais un peu de pain et de lait, elle chargeait la table de
tant de bonnes choses que cela détruisait mon appétit. À ce moment-là,
Emma est entrée, tandis que Phelps, poursuivant la conversation, disait :
‘Vous devez faire comme Bonaparte : avoir une petite table, juste assez
grande pour les aliments que vous voulez manger.’ Mme Smith répondit : ‘M.
Smith est un plus grand homme que Bonaparte : il ne peut jamais manger
sans ses amis.’ J'ai dit : ‘C'est la chose la plus sage que je t’aie
jamais entendu dire.’ (History of the Church, Vol.6, pp.165-166).
Joseph Smith était un dirigeant charismatique : Il est difficile de
mesurer tout ce qu’il avait accompli à l'âge de 39 ans. L’essentiel de son
succès résidait dans sa capacité de communiquer sa vision et de rassembler
des disciples loyaux autour de lui. Les paroles d'un agent de police
envoyé l’arrêter illustrent son magnétisme. Il dit : « J’emmenai Joseph
Smith chez moi pour le détenir jusqu’au lendemain matin, dans l’intention
de rejoindre la prison le matin. Il n'était pas chez moi d’une demi-heure
que ma femme, j’en suis certain, l’aimait plus que moi. » La force de sa
personnalité est illustrée dans une cellule de prison au Missouri. Parley
P. Pratt, l'un des Douze, dit à ce propos :
« Au cours d'une de ces nuits sans fin, nous étions restés couchés comme
endormis jusqu'à ce que l'heure de minuit fût passée et que nos yeux et
notre cœur eussent souffert d’avoir écouté, des heures durant, les
plaisanteries obscènes, les jurons atroces, les blasphèmes horribles et le
langage ordurier de nos gardes, le colonel Price en tête, qui se
racontaient mutuellement les actes de rapine, de meurtre, de pillage,
etc., qu'ils avaient commis parmi les mormons pendant qu'ils étaient à Far
West et dans le voisinage. Ils se vantaient même d'avoir souillé de force
des épouses, des filles et des vierges et d'avoir abattu ou fait sauter la
cervelle à des hommes, à des femmes et à des enfants.
« J'avais écouté jusqu'à être à ce point dégoûté, choqué et horrifié, et
si rempli de l'esprit de justice indignée que j'avais du mal à m'empêcher
de me lever et de réprimander les gardes; mais je n'avais rien dit à
Joseph ni à personne d'autre, bien que couché à côté de lui et sachant
qu'il était éveillé. Soudain il se leva et parla d'une voix de tonnerre,
comme un lion rugissant, disant, dans la mesure où je peux m'en souvenir,
ce qui suit :
« ‘Silence, démons du gouffre infernal! Au nom de Jésus-Christ, je vous
réprimande et je vous commande de vous taire. Je ne vivrai pas un instant
de plus pour entendre pareil langage. Cessez ce genre de conversation ou
bien vous ou moi mourrons à l 'instant.’
« Il cessa de parler! Il se tenait droit avec une majesté terrible.
Enchaîné et sans armes, calme, serein et digne comme un ange, il regardait
les gardes tremblants qui baissèrent leurs armes ou les laissèrent tomber
par terre, dont les genoux fléchirent et qui, reculant dans un coin ou
s’accroupissant à ses pieds, lui demandèrent pardon et restèrent
silencieux jusqu'à la relève de la garde.
« J'ai vu des dispensateurs de la justice, revêtus de leurs toges de
magistrats et des criminels traduits devant eux, dans des situations où la
vie ne tenait qu’à un fil, dans les tribunaux anglais. J'ai vu un Congrès
réuni en session solennelle pour donner des lois à des nations; j'ai
essayé de concevoir des rois, des cours royales, des trônes et des
couronnes et des empereurs assemblés pour décider du destin de royaumes;
mais la dignité et la majesté, je ne les ai vues qu'une seule fois,
enchaînées, à minuit, dans un cachot d'un village obscur du Missouri. » (Parley
P. Pratt, Autobiography, 1985, pp. 179-180.)
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