En 1847, trois ans après la mort du prophète Joseph, sa veuve, Emma, qui n’avait pas suivi les saints en Utah et était restée à Nauvoo, se remaria avec un non-mormon du nom de Bidamon. Qui était-ce et qu’advint-il de cette union ?

 

Lewis C. Bidamon, second mari d’Emma Hale Smith

 

Valeen Tippetts Avery et Linda King Newell

BYU Studies 19, n° 3, 1979

© BYU Studies

 

Vers la Noël de 1847,  un événement intéressant anima la vie de société terne de Nauvoo. Sarah M. Kimball, écrivant de Nauvoo à Nancy Marinda Hyde à Council Bluffs, raconte :

 

« Le mariage de Mrs. Smith est le grand sujet de toutes les conversations. Il a eu lieu jeudi dernier au soir, le marié, M. Bidimen est, je crois, considéré avec un mépris universel. Il est veuf, porte une perruque, a deux filles, des jeunes dames. Une certaine Mrs. Kinney… dit qu’il l’aime toujours mais qu’il a épousé Emy pour ses biens. Mrs. Smith a montré la confiance qu’elle a en son futur mari en employant des hommes de loi pour rédiger un contrat de mariage qui lui assure toute la propriété. La cérémonie a été faite par le Révérend méthodiste Mr. Hany. La mariée était habillée de satin couleur prune, mouchoir de dentelle, montre et chaîne en or, pas de bonnet, cheveux ordinaires. On ne nous a pas fait l’honneur de nous inviter, mais on nous a dit que tout s’est passé très correctement 1. »

 

L’union d’Emma Smith avec Lewis C. Bidamon avait plusieurs raisons d’être. Elle mettait fin aux suppositions qu’elle pourrait accepter la proposition d’aide des Douze et aller dans l’Ouest avec le gros des saints. Elle ne tenait aucun compte de la menace proférée contre elle par Almon W. Babbitt qu’il pouvait la rendre si pauvre qu’elle demanderait pardon aux Douze et les suivrait 2. C’était affirmer que c’était elle qui allait décider de ce qu’elle avait à faire dans le choix d’un conjoint en dépit de la réflexion de Babbitt qu’elle et Lewis « n’avaient pas le droit de se marier 3 ». Elle l’unissait pour la deuxième fois de sa vie à un homme qu’elle aimait.

 

Emma Smith épousa Lewis Bidamon le 23 décembre 1847, jour de l’anniversaire de Joseph Smith 4. Aux yeux de beaucoup de personnes, elle s’écartait du rôle spécial qui était le sien quand elle épousa Lewis, qui n’était membre d’aucune église, en dépit du  fait qu’il aida à fonder une église congrégationaliste à Canton (Illinois) en 1842 5. L’opinion de Lewis sur Joseph Smith était qu’il était honnête, mais qu’il avait pu être trompé 6. Quelles ont donc été les rapports entre Emma et Lewis ? Quelle sorte d’homme était-ce ? Quelle attitude, quel exemple, quels liens émotionnels cet homme a-t-il introduits dans le ménage des Smith ? Bref, qui était Lewis Bidamon ?

 

Il avait quatorze ans quand la famille Bidamon déménagea de son lieu de naissance à Smithfield (Virginie) pour se rendre au comté de Highland (Ohio). On ne sait pas grand-chose de lui avant son mariage à vingt-cinq ans avec Nancy Sebree en 1827 7. Leur premier enfant fut un garçon, né en 1828. Le deuxième enfant de Lewis fut une fille, née l’année suivante, non de sa femme, mais d’une des filles de Jeremiah Smith. Cette fille – probablement Nancy Smith – laissa à ses parents le soin d’élever cet enfant, Almira. Celle-ci savait qui était son père. Quand elle eut vingt-quatre ans, elle entreprit avec lui une correspondance remarquable  qui dura au moins vingt-cinq ans. En 1853, six ans après le mariage d’Emma et de Lewis, la première lettre d’Almira arriva à Nauvoo. Elle commençait par des excuses : « J’ai souvent repensé avec regret à l’époque où j’ai rejeté les offres gentilles que tu m’as faites 8 », probablement une allusion à une occasion où Lewis était retourné en Ohio pour lui offrir une maison. Sa dernière lettre connue en 1880 le réconfortait à la suite de la mort de sa femme Emma.

 

Malgré la naissance d’Almira, Lewis resta marié avec Nancy Sebree Bidamon et déménagea avec elle à Canton (Illinois). Nancy y décéda, après quoi Lewis épousa en 1842 une veuve du  nom de Mary Ann Douglas. Complètement déçu après deux mois de mariage, Lewis rédigea soigneusement une lettre aux trois frères de sa femme. Le nouveau marié qualifiait le devoir « d’extrêmement pénible » de confesser que « son ardente affection » n’était pas payée de retour par sa femme « froide, sans cœur, tyrannique ». Sa première plainte ne concernait pas des mauvais traitements à son égard, mais à l’égard de ses enfants :

 

« J’avais si bien élevé mes enfants que si j’avais des visiteurs à table, ils attendaient sans un murmure, mais d’une manière générale les enfants devraient manger avec la famille pour qu’on puisse les instruire… Ma chère compagne m’a promptement répondu avec une animosité considérable que mes enfants ne devaient pas manger à sa table… qu’elle pourrait aussi bien s’asseoir avec une ribambelle de chats. Je lui ai dit que mes enfants avaient toujours mangé à la même table que moi et que je désirais en outre que ses enfants et les miens soient assis à la même table. »

 

Poursuivant son plaidoyer, Lewis se plaint des « longues diatribes » de Mary Ann sur ses « défauts imaginaires » et écrit :

 

« Presque aussi régulièrement que la terre fait sa révolution diurne, elle me reprochait de ne pas être riche et disait comme elle avait été sotte, une femme comme elle, de m’avoir épousé dans la pauvreté… Je ne me vanterai pas de ma richesse, mais ceux qui ont plus que moi ne sont pas dans une situation de souffrance… Le seul soir où je suis jamais rentré à neuf heures, ma place au lit était occupée par C 9, sans excuse, et si mes enfants tentaient d’entrer dans la pièce où nous étions assis pour se faire câliner, comme ils en avaient l’habitude, ils se faisaient promptement renvoyer 10. »

 

Le mariage avec Mary Ann Douglas ne dura que six mois. L’explication que Lewis donne à son échec révèle le souci qu’il avait de ses enfants et ce qu’il attendait de la vie de famille.

 

L’entreprise qui avait pu donner à Mrs. Douglas l’impression que Lewis était riche était une fonderie de fonte à Canton (Illinois). Lewis et son frère avaient converti un moulin à vapeur en une fabrique de calèches de haute qualité. Vers 1843, ils avaient rempli une commande de quatre calèches pour Joseph et Hyrum Smith. Quand Joseph vit comment John Bidamon gérait l’entreprise, il l’engagea sur-le-champ pour aller à Nauvoo et essayer de tirer quelque chose du magasin de briques rouges. Peu après avoir accepté la proposition, John se retrouva dans le magasin au milieu de caisses et de ballots empilés dans tous les coins. Les saints entraient les mains vides et repartaient les bras pleins de marchandises. La seule attention accordée au tiroir-caisse était la phrase : « Mon crédit a toujours été bon auprès de Joseph 11. » Après un affrontement avec Joseph, John Bidamon réussit à changer une partie de la politique en matière de crédit.

 

Il semble vraisemblable qu’Emma Smith et Lewis Bidamon se connaissaient avant la mort de Joseph. Lewis livra deux des calèches chez les Smith avant le Martyre, John Bidamon exploitait le magasin de Joseph, un autre frère, Christian, louait des chambres dans la Mansion House 12.

 

Lewis prit fait et cause pour les mormons au cours des mois de la « Guerre » ouverte à Nauvoo. Les chasses aux loups contre les fermes mormones et les raids de représailles des saints obligèrent le gouverneur Ford à entreprendre des mesures restrictives à l’égard des factions en guerre. Lewis, représentant le gouverneur, remit un mandat au major Parker, commandant de la milice de l’État, avec ordre de maîtriser les émeutiers 13. John Ferris écrivit, le 3 septembre 1846,  de Quincy à son frère à Nauvoo :

 

« Le major Bidamon a réussi à atteindre ce lieu mardi non sans avoir rencontré le brigadier général Stivers, qui les a interceptés à Churchville et les a menacés de les emmener dans le camp [anti-mormon], etc., etc. Le major B. est parti ce soir-là pour Springfield avec des dépêches pour le gouverneur  14. »

 

Dès lors, et jusqu’à sa mort, on l’appela « le Major ».

 

Sa proximité avec les mormons est visible quand il écrit à Emma au début de 1847 :

 

« Je vous écris de cet endroit où je suis depuis notre défaite à Nauvoo… Mon frère John et moi souhaitons vous louer la Mansion House… Veuillez me dire quelles seraient vos conditions annuelles… votre ami sincère 15. »

 

Emma griffonna sa réponse au dos de la lettre de Lewis :

 

« Je suppose que je devrai obtenir la possession de la Mansion House avant de pouvoir la louer de nouveau… J’ai fait très agréablement la connaissance de votre frère et de sa famille tandis que j’étais avec eux sur le bateau 16. »

 

Après s’être hâtée de se rendre à Nauvoo pour sauver ses biens du loueur Van Tuyl – qu’elle estimait être un informateur secret aussi bien qu’un voleur – elle resta à Nauvoo pour l’été et le Major trouva une bonne raison d’y être aussi.

 

Emma avait quarante-trois ans. Grande femme aux cheveux foncés et aux yeux bruns, elle avait affronté des situations comme peu de femmes en avaient rencontré pendant ses dix-sept années de mariage avec Joseph Smith. Elle avait cinq enfants. Julia Murdock Smith avait seize ans, Joseph Smith III en avait presque quinze, Frederick onze, Alexander neuf, et le bébé David, né après la mort de Joseph, en avait deux et demi. Emma était vive et avait le sens de la répartie, ainsi que celui de l’humour.

 

Le Major avait quarante-cinq ans. Il avait deux filles, Zerelda, treize ans, et Mary Elizabeth, onze ans. Ses deux fils étaient morts avant 1847. C’était un bel homme, net, bien habillé et débonnaire pour quelqu’un de Nauvoo. Il savait rire de lui-même et le sens de l’humour lui venait facilement. Il possédait en outre cette qualité indéfinissable qui attire particulièrement les femmes chez un homme.

 

Ses petites-filles racontent que la première chose qui l’attira chez Emma, ce furent ses belles reprises dans ses bas 17. La façon dont elle le faisait et ce qu’il avait observé en même temps que les reprises suffirent pour le garder à Nauvoo quand il s’installa dans la ville abandonnée pour mieux faire la connaissance d’Emma.

 

Cependant, leurs relations de personnes mûres n’étaient pas sans problèmes.

 

« Il arriva un jour pour rendre visite à Emma en portant un haut de forme. Elle était assise à une fenêtre à l’étage en train de coudre et comme il allait soulever son chapeau pour la saluer, le chapeau se prit dans le fil à linge et s’envola avec sa perruque… Le jeune Joseph… qui bouchonnait un cheval devant l’écurie, se tordait de rire. Bidamon récupéra l’un et l’autre et dit : ‘Au diable cette perruque !’ 18 »

 

Ses petits-enfants racontent la demande en mariage de Lewis à Emma. « Vous êtes seule, dit-il, et je suis seul. Menons le reste de notre vie ensemble 19. »

 

Lewis aida probablement Emma dans le dédale des problèmes juridiques qu’elle connaissait à l’époque. Deux jours avant leur mariage, elle fit don de la Mansion House à Lorin Walker, lequel lui en fit don le même jour. C’était de toute évidence une tentative d’établir un droit de propriété. Quand Sarah Kimball accusa Emma d’avoir exécuté un contrat de mariage qui lui laissait tous les biens, elle avait sans doute raison. Mais Sarah n’en avait pas compris le but. Lewis avait un contrat de mariage avec Mary An Douglas qui la dégageait de toute responsabilité envers ses dettes à lui. Ce devait être normal de la part de Lewis de garantir la même sécurité à Emma. On pouvait aussi s’attendre à ce que certains mormons s’y méprennent. Les lettres écrites dans les semaines qui suivirent le mariage d’Emma révèlent l’humeur qui régnait à ce moment-là parmi les dirigeants de l’Église. John S. Fullmer dit à Brigham Young :

 

« Je suppose que vous savez maintenant qu’il y a eu une certaine veuve en ce lieu qui a été donnée… « en saint mariage » à l’un des grands prêtres de sa Majesté satanique, à savoir, un certain Lewis Bidamon. Ces deux étant maintenant une seule chair, ont imaginé un plan grandiose pour s’enrichir. L’idée leur est venue que l’Église… ne pouvait posséder que quatre hectares de terrain et que… la donation d’Emma… à Joseph était illégale 21. »

 

Almon W. Babbitt écrivit aussi à Brigham Young :

 

« Le comportement d’Emma Bidamon a fait des vagues et pas un peu… Le temple a été vendu depuis mon départ … Emma est entrée dans l’Église méthodiste ; ils l’ont prise à l’essai. Espérons qu’elle leur conviendra 22. »

 

Emma était parfaitement au courant des sentiments inamicaux que l’on entretenait à son sujet et elle craignait que l’antagonisme ne s’étende à son mari. On trouve un exemple clair de l’amour et de la sollicitude réciproques de Lewis et d’Emma dans leur correspondance de  1849-1850.

 

En 1849, Lewis et son frère John succombèrent à la fièvre de l’or et chargèrent un chariot pour la Californie. La liste minutieusement détaillée contient du sucre, de la farine, du bacon, des bottes, les pilules du Dr Bragg et une balance à or, mais pas d’alcool 23. Il était même prévu que sa recette pour soigner le « colery », recette qui consistait en ‘de la teinture d’opium, de la rhubarbe, de la menthe et du camphre’ ne devait pas être mêlée d’alcool ou d’autres « spiritueux » 24.

 

Après quatre jours de voyage en direction de l’ouest, Lewis écrivait joyeusement à sa femme :

 

« Je n’ai rien à regretter d’avoir décidé d’entreprendre ce voyage si ce n’est d’être séparé de celle que j’aime et des enfants. Je n’ai rien de spécial à raconter si ce n’est que mon chariot n’a pas été fait par des gentlemen…Un soir… nous étions à table, nous nous préparions à manger un excellent rôti et nous n’avions que la lune comme éclairage, la table a été accidentellement renversée et tout son contenu s’est répandu par terre et John … a tâtonné dans l’herbe et, pensant avoir trouvé un morceau, il l’a mis en bouche et à sa grande surprise, il a constaté que ce n’était pas du bison, mais de la vache… 25. »

 

Dans sa lettre suivante, il décrit pour Emma les événements qui se sont produits pendant le voyage et insère le paragraphe suivant entre une histoire d’Indiens le long de la Platte et une description de quatre traversées de la Sweetwater :

 

« Chère Emma, mon esprit rôde souvent autour de toi et en imagination je te serre tendrement contre moi. Ô mon amour, si je pouvais seulement avoir de tes nouvelles et savoir que tu vas bien et que la famille et toi vous vous donnez du bon temps, cela soulagerait mon cœur douloureux… Console-toi, ma chérie, si nous vivons, le jour viendra où nous nous retrouverons et nous serrerons dans les bras l’un de l’autre 26. »

 

Quand elle répond à sa lettre, Emma décrit sa joie quand elle reconnut l’écriture. Elle courut dans sa chambre pour savourer le contenu toute seule. Elle exprime ses craintes pour sa sécurité, ainsi que son amour :

 

« Mon cher Lewis, je n’ai rien connu de bon depuis que tu as quitté la maison dans l’appréhension terrifiante constante que tu pourrais être privé du confort le plus élémentaire de la vie, je ne me suis jamais sentie lasse sans penser que tu pourrais l’être encore plus. Je n’ai jamais éprouvé le manque de nourriture sans craindre que tu … sois en train de mourir de faim et je n’ai jamais eu soif sans que mon cœur défaille à l’idée que tu pourrais être affaibli et affamé… mais maintenant l’anxiété est passée et certains pourraient croire que je suis contente, mais je ne le suis pas et ne pourrai l’être tant que tu n’es pas à ma portée. Ce n’est qu’alors et pas avant que je serai débarrassée des craintes pour ta sécurité… Je pense que tu devrais te méfier des mormons car je crois qu’il est de leurs intentions que je ne jouisse de rien… Je peux te dire qu’ils sont capables d’une ingratitude infâme… Ils pensent que tu as une situation ici que tu n’as pas à avoir… Babbit explique que tu n’avais pas le droit de m’épouser et que je n’avais pas le droit de t’épouser… Quand, oh ! quand pourrai-je commencer à penser que tu es en train de revenir à la maison 27. »

 

Réponse de Lewis :

 

« Oh ! ma chère Emma, si je pouvais te serrer sur mon cœur solitaire… Je n’aime pas la Californie, elle n’a aucun charme pour moi surtout en l’absence de celle et de celle-là seulement qui peut me rendre heureux… Transmets ma plus grande affection aux enfants et à tous les amis qui s’enquièrent de moi et les malédictions à mes ennemis 28. »

 

Lewis fabriqua des haches et des pelles pour les mineurs, fut shérif adjoint de Hangtown (Californie) et travailla sur les terrains aurifères. Quand il rentra à Nauvoo en 1850, il le fit via Panama, Cuba et la Nouvelle-Orléans et réussit à perdre les fonds qu’il avait réunis.

 

Il arriva à Nauvoo pour y trouver l’économie encore plus déprimée qu’à son départ. La crainte du choléra empêchait les voyageurs de prendre pension à la Mansion House ; les affaires au magasin étaient plus que calmes ; Emma décida d’enlever l’enseigne et de se concentrer sur la ferme si les voyages par Nauvoo ne s’amélioraient pas 29.

 

Vesta Crawford, petite-fille de Lewis Bidamon, a essayé de faire une biographie d’Emma dans les années 1940 et ses notes expriment une attitude  et une croyance courantes vis-à-vis du mariage d’Emma avec Lewis et à propos de sa volonté d’entretenir la famille. « Le mariage d’Emma avec lui était un mariage de convenance. Il était désinvolte, faisait la grasse matinée, aimait l’alcool et jurait beaucoup, il la faisait travailler très dur 30. » Mais quand on examine les tentatives de Lewis Bidamon d’entretenir sa famille, deux choses deviennent évidentes. Il était industrieux et faisait preuve d’imagination pour trouver des moyens de gagner sa vie et Emma elle-même reconnaissait qu’il travaillait dur. Rien dans la correspondance d’Emma ne donne à penser que Lewis ne faisait pas sa part ou qu’elle avait le sentiment qu’il avait profité de son industrie.

 

Lewis vendit la fonderie de fonte de Canton à l’entreprise McCormick puis créa une fabrique d’allumettes qui devint la Diamond Match Company. Dès le début des années 1850, le chemin de fer Warsaw and Rockford prévit une ligne jusqu’à Nauvoo. En 1853, Lewis paya $370 pour 74 parts de titres 31 et pendant cette période il fut salarié pour les services rendus sous contrat avec le chemin de fer.

 

Il géra le paquebot Lorna Doone sur le Mississipi et avait un cheval et une calèche prêts pour des promenades. En 1858, il était prêt à lancer une affaire qui était neuve pour Nauvoo. Un article de journal dit :

 

« L. C. Bidamon Esq. de Nauvoo est passé par ici… avec une nouvelle fabrique de canne à sucre qu’il espère rendre opérationnelle dans peu de temps. M. B. a plusieurs hectares de canne dont il espère tirer du sucre et de la mélasse 32. »

 

Il est probable que la guerre de Sécession de 1860 mit fin à l’entreprise sucrière, étant donné que Lewis fut major et colonel de la Milice de l’État d’Illinois pendant la guerre.

 

L’industrie de la culture du raisin fournit à Nauvoo des cultures rentables au cours des années d’après-guerre. En 1869, l’association viticole, dont les affaires prospéraient, élut Lewis Bidamon pour la représenter dans d’autres régions de l’état 33. La même année, Emma écrivit à Joseph III que « Pa Bidamon a travaillé très dur cet été… il a tenu notre potager en assez bon état et propre 34. »

 

Au cours des années qui suivirent, le Major servit la ville de Nauvoo comme juge de paix et magistrat de police. Les deux étaient des fonctions soumises à élection et il eut des mandats successifs jusqu’à sa mort 35. Ces activités à caractère public montrent qu’il avait le sens des responsabilités et que ses voisins avaient confiance en lui et le respectaient.

 

Ceux qui fréquentaient Lewis Bidamon estimaient son amitié. Un pensionnaire, qui avait une dette impayée, écrit :

 

« Je ne ferais de tort à personne et surtout pas au Major, qui a toujours été bon pour moi et pour ma famille… Je regrette d’avoir perdu votre bonne opinion et celle de Mrs. Bidamon et j’espère pouvoir la récupérer dans une certaine mesure 36. »

 

Un ami du nom de Butler écrit en 1872 :

 

« Pour ce qui est de mes amis de Nauvoo, je n’ai aucune estime pour eux, vous et Geo. Ritter exceptés… Dites à Mrs. Bidamon que je pense souvent à elle et que je n’oublierai jamais sa gentillesse à mon égard… 37. »

 

Nous avons trouvé trente-cinq récits contemporains qui mentionnent Lewis Bidamon après 1848. Il s’agit de lettres, de journaux intimes et d’articles de journal et il n’y en a que trois qui parlent de lui en termes péjoratifs.

 

Lewis Bidamon fut vilipendé par les mormons à deux périodes de sa vie : au moment de son mariage avec Emma et pendant un certain temps après le discours enflammé de Brigham Young aux saints assemblés en octobre 1866. Furieux de l’activité missionnaire des fils d’Emma en Utah pour l’Église réorganisée de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Brigham Young monta en chaire et la traita de menteuse et de démon 38. Par la suite, des missionnaires mormons en visite à Nauvoo racontèrent :

 

« J’entrai dans le bureau où des anges étaient peut-être apparus et là… le vieux Bidamon, le mari actuel d’Emma, était assis à cracher du tabac sur le poêle… Le mobilier et l’aspect général de la pièce étaient vieux, pas propres et décidément miteux. Le dîner fut annoncé et je traversai le corridor, jadis fréquenté par les saints, vers la cuisine. J’y vis… Emma, la femme de la jeunesse d’un des prophètes les plus honorés de Dieu… Emma a l’air très vieille et très brisée 39. »

 

Le même mois, une autre lettre partit pour l’Utah :

 

« A notre arrivée à Nauvoo, nous nous sommes rendus à la ‘Mansion House’ et nous y avons trouvé le Major Bidamon occupé à jouer aux cartes. Le feu ayant diminué, le major, à coups de tisonnier assistés de jurons trop grossiers pour être mentionnés ici, réussit à le raviver… au dîner je vis Emma… je dois reconnaître que j’ai été un peu déçu par son aspect 40. »

 

Quand ces hommes décrivent la Mansion House, elle avait vingt-sept ans et les efforts de la famille Bidamon avaient été consacrés à construire la Riverside Mansion. Emma avait soixante-cinq ans et Lewis soixante-sept ; les années avaient laissé leur empreinte et cependant les badauds les comparaient à Joseph dont la mort à la fleur de l’âge lui conférait une jeunesse éternelle.

 

Mais il y a une autre comparaison avec Joseph qui s’impose.

 

Une des toutes grandes ironies dans la vie d’Emma se produisit après 1864. Après s’être farouchement opposée aux tentatives de Joseph Smith d’établir la polygamie dans son propre foyer au cours de son premier mariage, Emma découvrit que son second mariage était menacé par les relations de Lewis Bidamon avec une autre femme.

 

Vers 1860, une veuve du nom de Nancy Abercrombie, vint s’installer à Nauvoo. Elle était petite et avait les cheveux et les yeux foncés. Elle avait une voix douce et était un peu timide. Le 16 mars 1864, la dix-septième année du mariage d’Emma avec Lewis, Nancy Abercrombie donna le jour au fils de Lewis. L’enfant fut appelé Charles.

 

Quelles qu’aient été les circonstances de la naissance de Charles, il ne faisait pas de doute que l’enfant était de Lewis Bidamon. On ne peut qu’imaginer la réaction d’Emma. Aussi mal que cela avait dû lui faire, elle ne laissa pas cela détruire son mariage ni son unité familiale et elle ne semble pas non plus avoir interprété l’infidélité de Lewis Bidamon comme un moyen délibéré de lui faire du mal. Acceptant les faits de la vie tels qu’ils existaient, Emma prit le petit Charles Bidamon, quatre ans, chez elle pour l’élever à la demande de Nancy Abercrombie. Un des plus grands éloges de la personnalité d’Emma vient de cet enfant :

 

« J’ai été élevé chez elle et j’ai su le genre de femme qu’elle était… et j’ai été comme un membre de la famille jusqu’à sa mort…C’était une personne d’un caractère très égal. Je ne l’ai jamais entendu dire une parole méchante ni élever la voix avec colère ou dans une querelle… Elle avait un port royal sans l’arrogance d’une reine. Une femme noble, vivant et montrant de la charité pour tous, aimante et aimée 41. »

 

Les enfants de Nauvoo accouraient dans la cuisine d’Emma pour les biscuits qu’on y faisait. Mais le fait de suivre le Major partout où il allait avait aussi des joies spéciales. Mrs. Heman C. Smith, décrivant son enfance avec le Major, écrit que grand-père Bidamon fut le seul grand-père qu’elle eût jamais connu. Elle était souvent sur ses talons avec un groupe d’enfants pour cueillir du raisin quand il commençait à mûrir 42.

 

Quatre ans après que Charles fut venu vivre chez Emma, le jeune David Smith écrivit à Lewis. En le taquinant légèrement sur sa nouvelle fonction de magistrat de la ville, David qualifia son beau-père de « Juré Illustre » puis rendit compte de la gestion de la ferme. Emma, sous le titre « Mari toujours très cher », ajouta un long post-scriptum à la lettre et signa : « Affectueusement tienne, toujours très pressée » 43.

 

Les lettres entre les membres de la famille étaient directes et sans affectation. Elles étaient franches, humoristiques et aimantes. Elles traitaient de personnalités, de mariages, de problèmes, de bizarreries de la nature humaine et de questions financières ; mais dans la correspondance qui existe, il n’y a guère de critiques à l’égard de Lewis Bidamon 44.

 

Joseph III, dans ses mémoires, laisse cependant entendre que le mariage de sa mère avec Lewis Bidamon avait créé des réticences chez les enfants qui idéalisaient leur père décédé.

 

« C’était un homme qui avait des idées bien arrêtées, passionné, qui se mettait facilement en colère mais qui était malgré tout ordinairement affable, ayant un sens manifeste de l’hospitalité et généreux. Il se faisait facilement des amis, mais, malheureusement pour lui, les perdait tout aussi facilement. Son goût pour les boissons alcoolisées et son absence de convictions religieuses étaient les obstacles les plus sérieux au bonheur de notre foyer et ont eu un effet sensible sur les événements ultérieurs de notre vie 45. »

 

Lewis voulut absolument que Joseph fasse le droit 46,  ce qui fut un atout précieux pour lui pour le reste de sa vie. Joseph termine une lettre écrite en 1872 à sa mère, « avec mon amour à tous, en commençant par Pa Bidamon, je reste, ton fils 47. » Joseph avait quarante et un ans. Quatre ans plus tard, il écrivait à son beau-père :

 

« Pour ce qui est des $5 déjà reçus par vous pour le loyer, faites-moi le plaisir de le consacrer à l’achat d’un chapeau pour remplacer celui que le vent et les vagues vous ont volé l’hiver dernier. Cela me fera plaisir de penser que j’aurai contribué à remplacer votre perte 48. »

 

Dans une lettre écrite de Californie pendant qu’il était en mission pour l’Église réorganisée de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Alexander Smith n’oublie pas de dire : « Remettez mon bonjour à Pa Bidamon 49. »

 

Emma et Lewis terminèrent leur vie dans une ambiance générale de gentillesse et de considération. Quand Emma dit qu’elle aimait les prunes bleues de Damas, Lewis commanda des pruniers au Massachusetts 50. Emma servait régulièrement à Lewis son pain de maïs préféré. Lewis construisit une nouvelle maison pour Emma. Cela lui prit des années. On peut se moquer du temps que cela a pris ou l’admirer pour sa persévérance.

 

Cependant le franc-parler d’Emma ne fut pas diminué par ses années avec Lewis. Elle tenait le lait au frais dans la cave en pierre. Le Major différa les réparations nécessaires aux marches de la cave jusqu’à ce que Emma lui lance un ultimatum. Réparer les marches de la cave sinon elle ne descendrait plus le lait. Exaspérée, elle jeta un jour le lait dans la cave puis se remit en silence à vaquer aux travaux de la cuisine. Le Major répara les marches 51.

 

En 1866, Emma écrivit à son fils Joseph :

 

« Pa Bidamon est parti six jours à Canton… Il a beaucoup insisté pour que j’aille directement à Plano… C’était très gentil de sa part et cela m’a beaucoup tentée, car j’aimerais beaucoup aller… et vous voir tous 52. »

 

En 1879, alors qu’Emma était mourante, ses enfants se rassemblèrent à son chevet. Julia, la fille adoptive d’Emma, prit soin de sa mère et Nancy Abercrombie s’occupa du ménage. Alexander écrivit à sa femme :

 

« Maman vit toujours, mais comme elle souffre !… Elle a besoin d’avoir constamment quelqu’un près d’elle, il faut la soulever toutes les quinze à vingt minutes. Il y a deux nuits, je l’ai veillée toute la nuit et soulevée… Mr. Bidamon est très gentil et très doux avec elle, mais il est presque épuisé 53. »

 

Femme remarquable, Emma Smith, sur son lit de mort, affronta de nouveau la vie telle qu’elle était. Elle demanda à Lewis et à Nancy Abercrombie de se marier pour légitimer Charles, qui avait seize ans.

 

Lewis et Nancy Abercrombie se marièrent en 1880. La réflexion de Joseph après le mariage de Lewis avec la mère de Charles suggère beaucoup plus l’indulgence que la rancœur envers son beau-père. « Comment vont le Major et Mrs. Major ? » demande-t-il. « Je lui ai écrit, mais j’ai conclu qu’il était dans sa lune de miel et n’a pas le temps de me répondre 54. » On a un dernier aperçu malicieux du Major dans son testament où il désigne Nancy comme sa légataire. Il avait l’intention de lui laisser

 

« La moitié est de la Riverside Mansion… la moitié du grenier… un usage égal des couloirs et des escaliers en bas et en haut… la moitié de la cave… et l’accès complet dans les deux sens des parties privées du bâtiment 55. »

 

Il était sans doute inévitable qu’il y ait une controverse autour de Lewis Bidamon. Personne n’aurait pu prendre la place précédemment occupée par Joseph Smith sans subir la comparaison défavorable avec le prophète. D’une manière générale, les historiens et auteurs de l’Église réorganisée ignorèrent purement et simplement l’existence de Lewis Bidamon, le condamnant ainsi avec peu ou pas d’éloge. Les auteurs mormons ont trouvé que les lettres les plus accessibles ont été celles écrites à son sujet après la condamnation publique d’Emma par Brigham Young, des lettres qui furent souvent écrites (et interprétées) dans le sens de la fureur personnelle de Brigham. L’avilissement de Lewis Bidamon devint facilement un moyen subtil de montrer que quelque chose avait dû aller de travers chez Emma Smith.

 

Il y eut le fait inévitable des relations de Lewis Bidamon avec d’autres femmes et le fait qu’il eut des enfants en dehors de l’alliance légale du mariage. Pour Emma, qui s’était rebellée si vigoureusement contre toute idée de partager l’amour et l’attention de Joseph, il y eut une profonde ironie dans son acceptation passive finale des aventures extraconjugales de Lewis Bidamon.

 

Lewis Bidamon était vraiment un homme de ce monde-ci, pas du suivant. Pour lui, il y avait simplement la réalité de la chair et de sa nature. Il avait ses défauts, mais c’était essentiellement un homme haut en couleur, séduisant, parfois plein d’humour, gentil et compatissant et quelque aient pu être les circonstances, il assuma le plus possible ses responsabilités à l’égard des femmes de sa vie et des enfants qu’elles lui donnèrent.

 

La place et l’apport de Lewis Bidamon dans le paysage mormon seront toujours sans aucun doute un objet de controverse, mais avec le temps, il semble évident que toute perception concluante de sa personne et de sa vie aura beaucoup à gagner si l’on suit l’exemple final d’Emma, celui de l’acceptation et de la compréhension.

 

NOTES

 

Valeen Tippetts Avery, de Flagstaff, Arizona, et Linda King Newell, de Salt I.ake City, Utah, sont coauteurs d’un certain nombre d’articles sur Emma Smith. Le présent article est extrait de leur biographie d’Emma : « Mormon Enigma : Emma Smith », publié par Doubleday.

1. Sarah M. Kimball à Mrs. Marinda Hyde, 2 janvier 1949, Historical Department of The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, Salt Lake City, Utah. Cité ci-après comme Archives de l’Eglise.

2. Heman C. Smith, "Distinguished Women", Journal of History 12 (juillet 1919), p. 291, cité de Joseph Smith III History.

3. Emma Bidamon à L.C. Bidamon, 7 janvier 1850, Reorganized Church of Jesus Christ of Latter-day Saints Library-Archive, Independence, Mo. Cité ci-après sous le sigle RLDS.

4. La date du mariage a été contestée. Beaucoup de sources la donnent comme le 27 décembre. Nous nous sommes procuré une copie du certificat de mariage pour déterminer la date du 23 décembre 1847.

5. Edward Luce, arrière-petit-fils de Nancy Abercrombie Bidamon, rassemble depuis quelques années des renseignements sur la famille Bidamon. Il a compilé certains de ces renseignements et a appelé cela "The Bidamon Story". Ce n’est pas publié. Il a copié ces renseignements dans History of Fulton Co.

6. Vesta Crawford a rassemblé de la documentation brute sur Emma Smith mais le projet de biograzphie n’a jamais été mené à bien. Ses papiers, note Crawford, sont à la Marriott Library, université d’Utah. La Harold B. Lee Library, université Brigham Young, Provo, en a une copie.

7. Luce, "The BidamonStory."

8. Almira Swigart à Lewis Bidamon, 11 décembre 1853, Bidamon Collection, the bibliothèque Huntington, San Marino, Calif. Il y a huit lettres d’Almira à la bibliothèque Huntington et une dans des mains privées.

9. "C" était probablement un des enfants de Mary Ann Douglas.

10. A messieurs Armstrong, Joel C. et John Walker, 29 décembre 1842. Unsigned. Collection Bidamon, bibliothèque Huntington

Il. Personal interview with Lewis C. Bidamon's grandson (Charles Bidamon's son), Tom Bidamon, 28 novembre 1978.

12. Deeds, Emma Smith to Lorin Walker, 21 décembre 1847, RLDS.

13. Luce, "The Bidamon Story"

14. John M. Ferris à Hiram G. Ferris, 3 septembre 1846, Bancroft Library, université de Californie à Berkeley.

15. L. C. Bidamon à Emma Smith, 11 janvier 1847, RLDS.

16. Emma Smith à Mr. Bidamon. Non daté. Réponse au verso de la lettre précitée.

17. Entretien personnel avec Nancy B. Kalk, petit-fille de  C. Bidamon (fille de Charles Bidamon), 29 novembre 1978.

18. Notes de Crawford.

19. Entretien personnel avec Nancy B. Kalk, 28 novembre 1978.

20. Donations, Emma Smith à Lorrin Walker, Lorrin Walker à Emma Smith, 21 décembre 1847, RLD5.

21. John S. Fullmer à Brigham Young, 26 janvier 1848, notes de Crawford.

22. Almon W. Babbitt à Brigham Young, 31 janvier 1848, notes de Crawford.

23. L. C. et  J. C. Bidamon's équipement pour la Californie, Collection Bidamon, bibliothèque Huntington.

24. Colery Cure, Collection Bidamon, bibliothèque Huntington

25. L. C. Bidamon à ma chère épouse, 4 mai 1849, RLDS.

26. L. C. Bidamon à ma chère femme, 5 juillet 1849, RLDS.

27. Emma Bidamon à mon mari toujours cher, 7 janvier 1850, RLDS.

28. L. C. Bidamon à Mon épouse tendrement aimée et affectueuse, 20 avril 1850, RLDS.

29. Emma Bidaroon à Mon mari toujours cher, 7 janvier 1850, RLDS. 30. notes de Crawford.

31. Reçus, Collection Bidamon, bibliothèque Huntington. Aussi, collection privée, Marcia Vogel. Marcia Vogel est une petite-fille de Lewis C. Bidamon, Cette collection contient des reçus et d’autres papiers qui prouvent les efforts faits par le Major pour gagner sa vie.

32. The Hamilton, Ill. Representative, 2 octobre 1858, tel que repris dans Luce, "The Bidaroon Story".

33. Emma Bidamon à Joseph Smith, 17 — 1869, RLDS. 34. Id.

35. Collection privée Vogel.

36. L. R. Miller à L. C. Bidamon, 24 juillet 1868, Collection privée Vogel.

37. W. O. Butler au Major Bidamon, 7 janvier 1872, bibliothèque Huntington.

38. Brigham Young, discours à la conférence semi-annuelle d’octobre, 7 octobre 1866, enregistré par George D. Watt, Archives de l’Eglise.

41. Charles Bidamon à L. L. Hudson, 10 août 1940, bibliothèque Harold B. Lee, BYU.

42. Mrs. Heman C. Smith à Mrs. L. C. Bidamon (Nancy), 29 mars 1905, collection privée.

43. "Titus" (David Smith) à "Illustrious Juror" (Lewis Bidamon), 24 juin 1871, bibliothèque Huntington.

44. Le Journal de Joseph, inscription du 22 avril1879, dit : "Donné au Major $12 pour finir de payer ses impôts. Il dit qu’il les rendra. Je ne m’y attends pas. " (RLDS.) Ceci pourrait être compris comme voulant dire que le Major ne payait pas ses dettes ou qu’il n’y avait pas suffisamment de fonds pour qu’il rembourse ou que Joseph se rappelait qu’il ne devait s’attendre  à cet argent dans le calcul de ses propres finances. Les éléme,nts dont nous disposons vont dans ce dernier sens (voir note 48), mais étant donné que nous n’avons pas de conclusions fortes, nous ne l’avons pas mis dans le texte..

45. Joseph Smith III, "The Memoirs of President Joseph Smith," Saints' Herald (Independence, Mo.), 5 février 1935, p. 176.

46. Audentia Smith Anderson, Ancestry and Posterity of Joseph Smith (Independence, Mo., 1929), p. 656.

47. Joseph Smith à Emma Bidamon, 8 mars 1873, RLDS.

48. Joseph Smith au Maj. L. C. Bidamon, 4 septembre 1875, Collection privée Vogel.

49. Alexander Smith à Chère Maman, non daté, collection privée.

50. Entretien personnel avec Leah Bidamon McClain, petite-fille de Lewis C. Bidamon, 28 novembre 1978.

51. Notes de Crawford.

52. Emma Bidamon à Joseph Smith, 19 août 1866, RLDS.

53. Alexander Smith à Lizzie, 27 avril1879, notes de Crawford. 54. Joseph Smith à Thomas Revell, 2 juillet 1880, RLDS.

55. L.C. Bidamon, Last Will and Testament, non daté, Collection privée Vogel.