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Selon le récit traditionnel, la traduction du Livre de Mormon aurait été
effectuée à l’aide des interprètes trouvés avec les plaques. Les
recherches récentes liées à la publication des
Joseph Smith Papers (voir
http://idumea.org/Etudes/Histoire/Grands_projets.htm)
ont montré que Joseph Smith a en réalité abandonné au bout d’un certain
temps l’encombrant objet pour le remplacer par une « pierre de voyant »
plus facile à utiliser. Plus tard encore, quand il sera tout à fait
familiarisé avec le processus de révélation, il n’aura même plus recours à
ce genre de support. L’usage de cette pierre peut nous paraître bizarre,
mais il faut se souvenir que Joseph Smith était un homme de son temps et
qu’il y avait encore à l’époque des gens qui se servaient de pierres dites
de voyant pour rechercher des trésors ou des objets perdus. On peut
comprendre que le processus de révélation soit passé dans un premier temps
par ce genre de support familier à Joseph Smith en attendant qu’il puisse
s’en passer.
L’Église montre pour la première fois la pierre de voyant du Prophète
Joseph Smith : cinq choses à savoir sur cette pierre
Par
Scot Facer Proctor
·
L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a publié hier des
photographies d’une pierre de voyant qui était apparemment celle que le
Prophète Joseph Smith a utilisée pour traduire le Livre de Mormon. Elle
est dans les archives de l’Église depuis plusieurs générations, mais on ne
l’a jamais photographiée ni présentée au public.
Pierre de voyant utilisée par le Prophète Joseph Smith. Photo par
Weldon C. Andersen et Richard E. Turley Jr.
La pierre, qui est de forme ovale et de couleur chocolat, fut transmise
d’Elizabeth Ann Whitmer Cowdery, veuve
d’Oliver Cowdery, à Phineas Young, qui la céda à son frère, Brigham Young.
Zina D. H. Young, femme du président Young, trouva cette même pierre dans
la succession de son défunt mari et la donna à l’Église. Elle est restée
dans les archives depuis cette époque.
Voici les cinq choses à savoir sur cette pierre de voyant.
Un : Il semble que Joseph Smith ait trouvé cette pierre de voyant en
creusant un puits pour un voisin proche dans la circonscription de
Macedon, état de New York.
B.H. Roberts écrit : « La pierre de voyant mentionnée ici était de couleur
chocolat, un peu en forme d’œuf, que le prophète trouva en creusant un
puits en compagnie de son frère Hyrum, pour un certain Clark Chase, près
de Palmyra, New York. Elle possédait les qualités d’un urim et thummim
puisque c’est grâce à elle que [...] Joseph fut capable de traduire les
caractères gravés sur les plaques [1]. »
Deux : Joseph Smith utilisa cette pierre voyant en la plaçant au fond d’un
chapeau et en mettant le visage dans le chapeau pour bloquer la lumière
ambiante.
David Whitmer, l’un des trois témoins des plaques, a expliqué à plusieurs
reprises comment la pierre de voyant était utilisée au cours du processus
de traduction. George Q. Cannon a interviewé David Whitmer le 27 février
1884 et écrit : « En parlant de la traduction, il a dit que Joseph mettait
la pierre dans un chapeau pour exclure toute lumière. Dans la pierre
apparaissaient les caractères
et en-dessous la traduction en anglais et ils restaient jusqu’à ce que le
secrétaire l’ait copiée correctement. S’il avait fait une erreur, les mots
restaient et n’étaient pas remplacés [2]. »
Dans un autre récit publié dans le Omaha Herald du 10 octobre 1886,
le journaliste écrit : « La pierre... rayonnnait ses lettres de feu.
L’urim et le thummim [parlant toujours de la pierre], dans cet étrange
processus de traduction, reflétait un certain nombre de mots en pur
anglais, mots qui restaient à sa surface jusqu’à ce que la personne
agissant comme secrétaire les ait écrits correctement et la tendance
occasionnelle des caractères à persister longtemps après avoir été ainsi
écrits était toujours le signe infaillible qu’il y avait quelque chose qui
n’allait pas dans la traduction du document, ce qui se confirmait
invariablement lors d’une comparaison minutieuse. Une fois les corrections
nécessaires faites, les mots disparaissaient instantanément de l’urim et
du thummim [il s’agit toujours de la pierre] et de nouveaux caractères
prenaient leur place [3]. »
Trois : Les descriptions de la pierre de voyant faites par David Whitmer
concordent avec la photographie publiée hier.
David Whitmer a décrit un certain nombre de fois la pierre de voyant, e
disant que c’était : « une petite pierre ovale en forme de rein [4] », « une
pierre opaque, de couleur sombre [5] ». Dans un de ces récits, Whitmer dit
que Joseph « avait deux petites pierres de couler chocolat, presque en
forme d’œuf et parfaitement lisses, mais pas transparentes... [6] »
Cette pierre de voyant est passée de Joseph Smith à Oliver Cowdery et
enfin à l’Église. Photo Weldon C. Andersen et Richard E. Turley Jr.
Dans certaines interviews, David Whitmer affirme qu’après la perte des 116
pages de manuscrit par Martin Harris, Joseph ne récupéra pas l’urim et
thummim original mais » reçut de l’ange un urim et thummim d’un autre
modèle, celui-ci ayant une forme ovale ou étant en forme de rein [7]. » Le
Richmond Democrat signale en janvier 1888 qu’après la perte du
manuscrit, Joseph Smith « se vit remettre une étrange pierre ovale, de
couleur chocolat, de la taille d’un œuf, mais plus plate, dont il lui fut
promis qu’elle remplirait la même fonction [8]. » Bruce R. McConkie
explique : « Le prophète avait également une pierre de voyant qui était
distincte de l’urim et du thummim et que certains appelaient (en termes
approximatifs) urim et thummim [9]. »
Quatre : Joseph Smith utilisait une pierre de voyant pour traduire lorsque
Martin Harris était secrétaire.
Selon l’interview d’Edward Stevenson avec Martin Harris, il semble que
Joseph avait la pierre de voyant avant la perte des 116 pages de manuscrit
(ce qui ne correspond pas au récit de David Whitmer). Nous voyons ici un
récit très intéressant de Martin Harris et de l’interaction avec le
Prophète Joseph. Martin raconte :
« Le
Prophète Joseph Smith... possédait une pierre de voyant qui,
à l’instar de l’urim et du thummim,
le rendait capable de traduire et, par souci de facilité, il utilisait la
pierre de voyant... Celle-ci avait un aspect totalement différent de
l’urim et du thummim qu’il avait obtenu avec les plaques (qui consistait
en deux pierres claires serties dans deux montures, ressemblant fort à des
lunettes)... Après une traduction continue, nous nous sentions las et nous
descendions jusqu’à la rivière et faisions de l’exercice en jetant des
pierres dans l’eau, etc. Ce faisant, j’ai un jour trouvé une pierre qui
ressemblait fort à celle qui était utilisée pour la traduction et quand
nous avons repris notre travail de traduction, j’ai mis en place la pierre
que j’avais trouvée... Le Prophète est resté silencieux, fixant
étrangement et intensément le noir... Fort surpris, Joseph s’exclama:
‘Martin ! Qu’est-ce qui se passe ? Tout est aussi sombre que l’Égypte!’
Mon expression m’a trahi et le prophète m’a demandé pourquoi j’avais fait
cela. Je lui ai dit : pour fermer la bouche aux sots qui m’avaient dit que
le Prophète avait appris ces phrases et ne faisait que les répéter...
[10 »
Cinq : Joseph Smith pouvait voir des choses dans le présent à l’aide de la
pierre de voyant.
Selon un récit de David Whitmer et d’Oliver Cowdery, Joseph a utilisé la
pierre de voyant pour suivre le voyage de David Whitmer de Seneca Falls
(ou Fayette) jusqu’à Harmony (Pennsylvanie) (plus de cent cinquante
kilomètres) où il devait prendre Joseph et Oliver avec son chariot. David
raconte : « Le voyage m’a pris un peu plus de deux jours et demi et j’ai
fait plus de soixante-cinq kilomètres le premier jour et je les ai
rencontrés le troisième jour au bord du lac Cayuga (comté de Seneca).
Oliver m’a dit qu’ils ont su exactement quand je me suis mis en route, où
j’ai logé pour la nuit et même le nom sur l’enseigne de l’hôtel où j’ai
dormi chaque nuit, car il avait demandé à Joseph de regarder dans la
pierre de voyant, qu’il l’avait fait et qu’il lui avait donné tous ces
détails sur mon voyage. Oliver m’a demandé, quand je les ai rencontrés,
quand j’avais quitté la maison, où j’avais logé en cours de route et les
noms des personnes dans les hôtels. Je n’ai pas pu dire les noms, mais sur
le chemin du retour, j’ai montré les différentes maisons où je m’étais
arrêté, et à ce moment-là il a sorti son livre et a constaté qu’elles
correspondaient jusqu’aux noms sur les enseignes, toutes choses qu’il
avait écrites avant que nous ne nous rencontrions, des choses que le
Prophète lui avait dites et qui se sont révélées exactes dans le moindre
détail [11]. »
Martin Harris donne un exemple très intéressant de l’utilisation de la
pierre de voyant : « J’étais chez son père à Manchester, à trois
kilomètres au sud du village de Palmyra, et je me curais les dents avec
une épingle pendant que j’étais assis sur la clôture. Elle s’est prise
dans mes dents, m’a échappé et est tombée dans des copeaux et de la
paille. J’ai sauté de la clôture et je l’ai cherchée... J’ai ensuite pris
Joseph par surprise et lui ai dit : ‘Prends ta pierre.’ Je ne l’avais
jamais vue et je ne savais pas qu’il l’avait sur lui. Il l’avait dans sa
poche. Il l’a prise et l’a placée dans son chapeau, le vieux chapeau
blanc, et y a enfoui le visage. Je l’ai regardé de près pour m’assurer
qu’il ne regardait pas sur le côté ; il a tendu la main au-delà de moi à
droite et a déplacé un bâtonnet, et là j’ai vu l’épingle, qu’il a ramassée
et m’a donnée [12].
Le Seigneur a utilisé des moyens miraculeux pour faire paraître son Église
en ces derniers jours et nous avons maintenant la chance de voir l’un de
ces moyens en photographie.
[1] Roberts, B.H. Comprehensive History of The Church of Jesus Christ of
Latter-day Saints, tome 1:129.
[2] Cook, Lyndon W., David Whitmer Interviews de, A Restoration Witness.
Orem, Utah : Grandin Book Company, 1991, p. 108.
[9] McConkie, Bruce R. Mormon Doctrine. Salt Lake City, Bookcraft, 1966,
p. 818.
[10] Voir Backman, Milton V. Eyewitness Accounts of the Restoration. Salt
Lake City, Deseret Book Company, 1983, p. 84-85 (je souligne). Voir source
primaire : Edward Stevenson, « Incidents in the Life of Martin Harris » MS
44 (6 février 1882), p. 86-87.
[11] Whitmer Interviews, p. 123 (je souligne).
[12] Cité de Opening the Heavens, Accounts of Divine Manifestations,
1820-1844. Revu par John W. Welch avec Erick B. Carlson. Provo, Utah,
Brigham Young University Press et Deseret Book Company (Salt Lake City),
2005, p. 274. |