La véracité de lEglise
de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est indissolublement liée
à lauthenticité du Livre de Mormon. Ou bien celui-ci est véritablement
le document historique quil affirme être, et dans ce cas ni Joseph
Smith, ni personne dautre, que ce soit au 19e siècle ou de nos jours,
naurait pu en être lauteur, ou bien cest un faux, et alors il
sera inévitablement démasqué par les progrès des connaissances
scientifiques, et lEglise se révélera être une fausse église. Or,
depuis une cinquantaine dannées, les indices en faveur de
lauthenticité historique du Livre de Mormon nont cessé de se
multiplier au point que quiconque veut mettre le Livre de Mormon (et
lEglise) en doute ne peut plus sil est intellectuellement honnête
les ignorer. Larticle suivant traite dun de ces indices. Un nouveau candidat en Arabie pour la
vallée de Lémuel George D. Potter Journal of Book of Mormon Studies vol. 8, n° 1, 1999, pp. 54-63 La découverte [1] Nous
ne pensions pas, Craig Thorsted et moi, découvrir une rivière deau
courante dans lantique pays de Madian en ce jour de mai 1995. En fait,
ce que nous cherchions, lui et moi, cétait un des candidats arabes
pour le mont Sinaï lorsque notre voyage est devenu celui dune découverte
inattendue. Nous
nous étions rendus dans la localité dal-Bad, dans loasis du même
nom, pour explorer les puits de Jéthro, le prêtre de Madian. Pour
obtenir lautorisation dentrer dans cette région, nous nous arrêtâmes
au bureau du maire. Celui-ci envoya un de ses superviseurs nous montrer
les sites et nous expliquer leur histoire. Le superviseur était, à juste
titre, fier de lhistoire de la ville et se référa au Coran pour
raconter lhistoire de Moïse, celle de Jéthro, et celle de la localité
dal-Bad. Il me félicita de ma connaissance du Coran et me dit que
si nous nous intéressions vraiment à Moïse, nous devions visiter les
Eaux de Musa (Moïse) près de Maqna. Maqna est un petit village isolé
situé à une trentaine de kilomètres à louest dal-Bad, sur le
golfe dAqaba. Lédile
dal-Bad nous expliqua que, selon la tradition locale, Maqna avait été
le premier camp de Moïse après que les Israélites eurent traversé la
mer Rouge à lembouchure du golfe dAqaba. Il dit que cétait aux
Eaux de Moïse que le prophète Moïse avait touché le rocher de son bâton
et que douze sources en avaient jailli, une pour chaque tribu (voir Coran
7:160). Mais le fonctionnaire craignait que les sources se soient taries
parce que ces dernières années le gouvernement avait mis des pompes sur
tous les puits naturels de Madian. Lorsque
nous arrivâmes à Maqna, nous nous arrêtâmes à un restaurant pour nous
informer sur les sources. Il devait être rare de voir des Américains
dans ce village reculé, car notre camion fut immédiatement entouré par
des enfants arabes curieux qui criaient « Ameriki ». Le
superviseur dal-Bad nous avait donné le nom dun contact à Maqna
qui nous montrerait les Eaux. Tout le monde, semblait-il, connaissait cet
homme. Mais il était loin du village. Nous
décidâmes de nous informer dans le premier bâtiment « officiel »
que nous pourrions trouver. Nous arrivâmes à un vaste complexe qui se révéla
être une station de garde-côtes saoudiens. La sentinelle nous conduisit
au salon du capitaine pour un entretien. Après une série de questions,
le capitaine nous accorda la permission de visiter les Eaux de Moïse. Il
nous apprit que lendroit était situé à 20 kilomètres au nord, le
long dun chemin de patrouille des garde-côtes dont laccès était
interdit. Il nous donna la permission écrite et nous promit une escorte
militaire. (Ce
ne fut que lors de mon quatrième voyage dans la région, trois ans et
demi plus tard, que je découvris enfin que les Eaux de Moïse, dont nous
avions entendu parler à al-Bad, se trouvaient en réalité à Maqna même.
Le hasard avait voulu que le capitaine nous envoie au mauvais endroit plus
loin au nord le long de la côte. Certains diront que cest par un pur
hasard que nous arrivâmes, non aux Eaux traditionnelles de Moïse, mais
à une autre source que nous aurions facilement pu ne jamais voir. Moi, je
considère cette expérience comme providentielle. Par « erreur »,
étions-nous tombés, sans le vouloir, sur la rivière Laman et la vallée
de Lémuel ?) Tandis
que nous prenions le chemin du nord à partir de Maqna, le paysage était
typique de ce que javais vu le long des rivages du golfe dAqaba de
la mer Rouge : des plaines sableuses sans vie et des vallées
rocheuses arides. Le paysage me rappelait les paroles de Moïse :
« Ce grand et affreux désert, où il y a des serpents brûlants et
des scorpions, dans les lieux arides et sans eaux » (Deutéronome
8:15). La mention, par Néphi, dune vallée avec une rivière, peut-être
avec des arbres fruitiers, des plantes portant des semences et du grain,
paraissait totalement hors de propos (voir 1 Néphi 2:6 ; 8:1). Et
pourtant ce bord de mer est la région générale où il faut trouver la
vallée de Lémuel. A
13 kilomètres au nord de Maqna, nous eûmes notre première surprise.
Lextrémité sud de la chaîne de montages qui constitue ici le bord de
mer semblait plonger directement dans les eaux du golfe dAqaba. Il y
avait juste assez de place pour permettre au chemin de terre des garde-côtes
de passer entre les falaises géantes à droite et les eaux du golfe à
gauche. Nous suivîmes le sentier pendant 6 kilomètres encore, et de
temps en temps des vagues se brisaient sur notre chemin. En contournant la
base dune falaise, nous débouchâmes sur une vue véritablement
spectaculaire. Un splendide canyon étroit juste devant nous débouchait
sur une crique bordée de palmiers. Les teintes dun bleu brillant des
eaux claires du golfe et du ciel encadraient la scène. Premières impressions
Nous
décidâmes de remonter cet oued ou canyon spectaculaire. Au bout de six
kilomètres, il débouchait sur une belle oasis avec plusieurs puits et
trois grands bosquets de palmiers-dattiers. Mais ce qui retint le plus mon
intérêt, ce fut le cours deau qui commençait dans le canyon près de
son extrémité supérieure et descendait loued virtuellement jusquà
la mer. La petite rivière du désert semblait couler continuellement,
jour et nuit, année après année. Au
moment de la publication du Livre de Mormon, il était impossible de vérifier
laffirmation quil y avait une rivière dans le nord-ouest aride de
lArabie. Les explorateurs occidentaux ne saventurèrent dans cette région
reculée que longtemps après 1830[2].
Aujourdhui les choses ont changé. Les géologues ont exploré à fond
lArabie à la recherche de pétrole et deau. Le ministère de
lagriculture et des eaux dArabie Saoudite, avec laide du service
géologique des Etats-Unis (USGS), a passé les quarante-quatre dernières
années à faire le relevé des ressources du royaume en eau. Leurs études
ont comporté des lectures sismiques, des relevés de surface et aériens
et des analyses par photo-satellite Mais les constatations des savants
concernant la possibilité dune rivière en surface nont pas été
encourageantes. Au contraire, ils ont tiré la conclusion que lArabie
Saoudite « est probablement le plus grand pays du monde qui nait
pas de rivière ou de cours deau permanent[3]. » Et
pourtant Léhi parle dune « rivière deau » qui « se
déversait dans la mer Rouge
coulant continuellement » (1 Néphi
2:6, 8-9). Comment pouvions-nous concilier la description de Léhi et les
constatations des géologues ? On
pourrait croire que le climat était plus humide à lépoque de Léhi.
Mais pareille idée va à lencontre du peu que nous savons de la région
grâce à la Bible (par exemple Exode 3:1) et lhistoire météorologique
connue du Proche-Orient[4].
Les savants disent à propos de lArabie : « Les 6000 dernières
années ont été caractérisées par une aridité semblable à celle
daujourdhui[5]. » Hugh Nibley a également
fait ce commentaire : « Certains observateurs pensent que la région
connaissait plus de chutes de pluie dans lAntiquité quaujourdhui ;
tous saccordent à dire que le changement de climat na pas été
considérable depuis lépoque préhistorique cétait tout au
plus presque aussi grave alors que maintenant[6]. » Que
pouvons-nous raisonnablement dire à propos de la rivière Laman daprès
ce que nous dit le Livre de Mormon ? Tout
dabord la rivière nétait à coup sûr pas un grand cours deau.
Autrement une colonie permanente et un nom lauraient accompagnée.
Deuxièmement, Léhi donna un nom à la rivière, ce qui veut dire
quelle navait probablement pas de nom à sa connaissance (voir 1 Néphi
2:8). On a du mal à simaginer quun cours deau dune importance
quelconque pourrait rester anonyme dans le Proche-Orient, ce qui veut dire
que le cours deau nétait pas bien grand et était probablement un
phénomène localisé. Troisièmement, la rivière Laman était dans le désert
(1 Néphi 2:6), un endroit généralement vide dhabitants. Quatrièmement,
les eaux de la rivière Laman se déversaient dans la mer (voir 1 Néphi
2:9) dans la région où Léhi avait campé, ce qui devait être à
lextrémité nord de la mer Rouge, près du golfe dAqaba. Cinquièmement,
Néphi dit que le cours deau coulait continuellement (voir 1 Néphi
2:9). Finalement, la rivière Laman traversait une région géographique
que Léhi appelle la vallée de Lémuel (voir 1 Néphi 2:6-10). Notre
première visite confirma que le cours deau du canyon répondait au
moins à tous ces critères. Le
mot hébreu désignant une « rivière » fait partie de notre
évaluation de ce cours deau à cause du récit de Néphi. Néphi
aurait pu utiliser plusieurs mots hébreux (voir 1 Néphi 2:6, etc.). La
plupart de ces mots désignent un cours deau quelconque[7].
Ces termes utilisés pour désigner une rivière pouvaient désigner des
cours deau saisonniers qui ne se remplissent quaprès un orage,
comme le « fleuve dEgypte » (Oued El-Arish). Ils peuvent
aussi désigner de grands cours deau qui coulent continuellement comme
lEuphrate (voir Genèse 15:18)[8].
Le mot utilisé par Néphi, qui fut traduit « rivière » en
anglais, pouvait désigner un grand cours deau, un petit cours deau
coulant continuellement ou une inondation saisonnière. Mais le fait
quil choisit les expressions « rivière deau » et
« coulant continuellement » semble être une allusion à un
cours deau qui coule plus ou moins tout le temps, en tous cas pendant
toute la période au cours de laquelle ils ont campé là-bas. Quelles
étaient les caractéristiques de la vallée traversée par la rivière
Laman ? Tout dabord, Léhi dit quelle est « ferme et
constante, et immuable » (1 Néphi 2:10), des termes qui font penser
à des éléments géologiques impressionnants. Deuxièmement, la vallée
se trouvait à trois jours de marche ou de voyage à dos de chameau au delà
de lextrémité nord-est de la mer Rouge (voir 1 Néphi 2:5-6). Enfin,
la vallée de Lémuel allait jusquà la mer Rouge, car Léhi vit la
rivière se déverser dans la mer (voir 1 Néphi 2:8). Ce nétait donc
pas, à strictement parler, une vallée intérieure, vu qu elle
atteignait le bord de la mer. Comme
dans le cas du cours deau, nos premières observations nous permirent
de conclure que la vallée que nous avions trouvée remplissait ces
conditions. Le fait que le cours deau et le canyon remplissent les
conditions mentionnées par Néphi concernant « la rivière Laman »
et « la vallée de Lémuel » me convainquit que nous avions
probablement bel et bien découvert ces repères du Livre de Mormon. Rien
de ce que mes collègues et moi avons appris par la suite ne nous a donné
des raisons de changer didée. Caractéristiques de la vallée
Le
caractère grandiose de la vallée est difficile à mettre en mots ou même
à reproduire photographiquement. Cest une gorge étroite découpée
dans une montagne de granit massif. Elle se compose de trois sections :
la vallée supérieure (ou les Eaux de Moïse), le canyon de granit et le
canyon inférieur. La vallée supérieure constitue une oasis qui est située
à lextrémité sud dun oued long de 20 kilomètres appelé
localement lOued Tayyib al-Ism qui descend du nord (voir carte). La
vallée supérieure est un vrai bijou, étalé sur quelque deux à trois
kilomètres carrés avec plusieurs centaines de palmiers et douze puits,
que les habitants de lendroit appellent les Eaux de Moïse. La
vallée supérieure prend fin au moment où le long oued descendant tourne
vers louest et va se heurter aux falaises de granit orientales des
montagnes du bord de mer. Mais plutôt que de former la barrière
infranchissable habituelle, les montagnes côtières ont été brisées
par un canyon étroit. Cette fracture profonde du bord de la montagne de
granit constitue un passage jusquà la mer ; je lappelle le
canyon de granit. Tim Sedor, un de mes collègues dans leffort
dexploration, a mesuré la longueur de cette partie de lOued Tayyib
al-Ism jusquau golfe dAqaba ; il en conclut quil a une
longueur denviron six kilomètres. Les
raz-de-marée éclairs constituent un danger en hiver dans cette partie de
lArabie. Si la famille de Léhi et de Sariah avait campé ici pendant
les mois chauds de lété, elle aurait pu rester à lombre du
canyon. Mais pendant les mois pluvieux de lhiver, la sagesse aurait
commandé aux campeurs de sortir du canyon et de remonter dans loasis
beaucoup plus large offerte par la vallée supérieure. Du point de vue
climatique, lombre fournie par les parois escarpées du canyon de
granit assure une atmosphère agréable pendant toute lannée, même
pendant les terribles chaleurs de lété arabe. Bien que le trajet
depuis Jérusalem ait sans doute été la partie la moins difficile du
voyage du groupe de Léhi, les membres du groupe nen murmuraient pas
moins. Laman et Lémuel pensaient quils allaient mourir (voir 1 Néphi
2:11). Même au printemps, les températures dépassent les quarante degrés.
Les murmures des fils ont sans doute été causés par lexposition à
la lumière crue du soleil et à des températures extrêmes. Un expert en
survie, qui est conseiller de larmée saoudienne, nous donne une idée
des problèmes denvironnement que devaient affronter Léhi et sa
famille en traversant ce pays. Sur la base de son expérience, il
recommande aux pilotes abattus dans le désert de chercher tout dabord
à sabriter de la chaleur, ensuite de rechercher de leau et
seulement après de rechercher de la nourriture. Il fait remarquer que le
soleil dArabie, en plein jour, tue en quelques heures une personne qui
ne peut pas trouver de lombre. Les températures quotidiennes maximales
atteignent, dans cette partie de lArabie, une moyenne de quarante-cinq
à cinquante-cinq degrés au cours des mois dété. Compte tenu de ce
climat cruel, on commence à se rendre compte à quel point le voyage
depuis Jérusalem a dû sembler et être dur. Cela devait être particulièrement
difficile pour des citadins de Jérusalem, surtout si cétait la première
fois quils étaient exposés aux températures extrêmes du désert en
été. Le canyon de granit devait offrir un endroit idéal pour attendre
la fin des mois dété avant de poursuivre la route. En même temps, il
se trouvait à lécart de litinéraire principal vers le sud, au cas
où le rôle joué par Néphi dans la mort de Laban aurait été connu des
poursuivants. La
section finale de notre vallée de Lémuel est le canyon inférieur et la
plage. Le canyon de granit débouche sur une plage de graviers plats à
quelques mètres au-dessus du niveau de la mer. Cette partie plate à
lembouchure du canyon a environ 600 mètres de long. Cest la partie
la plus impressionnante du canyon. A cet endroit les parois atteignent une
hauteur denviron 600 mètres de haut à partir du fond du canyon. Le
canyon inférieur fournit des indices importants qui tendent à confirmer
que ceci pourrait être la vallée de Lémuel. Premièrement, Léhi
constate que le cours deau dans la vallée « se déversait dans
la mer Rouge », cest-à-dire dans le golfe dAqaba (1 Néphi
2:8). Les parois de notre candidat pour la vallée de Lémuel sarrêtent
à moins de 18 mètres des eaux du golfe. Deuxièmement,
bien que la vallée conduise un cours deau jusquà la mer, au moment
où il entra dans sa vallée (forcément en venant de son extrémité supérieure,
et non de la côte), Léhi ne pouvait apparemment pas voir de lendroit
où se trouvait son camp que la rivière se déversait dans la mer ;
cest en tout cas ce quimplique 1 Néphi 2:6 et 9. Notre candidat
pour la vallée a moins de six kilomètres de long, et cependant ses
immenses parois ne permettent de voir la mer Rouge que sur les 375
derniers mètres quand on descend vers la côte. La belle crique de
palmiers que lon rencontre finalement constitue une scène
spectaculaire. Il
vaut peut-être la peine de noter quau moment où le groupe de Léhi se
préparait à quitter sa vallée, Néphi parle des dons que le Seigneur
leur avait accordés, notamment des provisions (voir 1 Néphi 16:11). A
cet endroit, ces provisions ont pu se composer de poisson séché
provenant de la mer, de dattes et de baies que lon trouve avant tout
dans la vallée supérieure, de noyaux de dattes (les Arabes font
aujourdhui un équivalent du café à partir de noyaux de dattes
moulus), du grain et bien entendu de leau potable venant de la rivière[9]. Comment on aborde les eaux et campe près delles On
pourrait demander avec quelle facilité on peut atteindre le canyon et le
cours deau lorsque lon vient de lextrémité nord-est de la mer
Rouge, de la direction de Jérusalem, où se trouve lAqaba moderne. Grâce
à la description de Néphi, nous savons quaprès avoir atteint la mer
Rouge, sa famille a continué pendant trois jours encore avant de dresser
le camp (voir 1 Néphi 2:5-6). On peut estimer raisonnablement quil a
parcouru entre 70 et 120 kilomètres au cours de ces trois jours, avec une
moyenne de 25 à 40 kilomètres par jour[10].
La vallée que nous décrivons est située à 110 kilomètres environ (sur
le terrain, pas en ligne directe) au sud dAqaba, ce qui est clairement
dans les limites de notre estimation sur la base des annales de Néphi. Un
voyageur venu du nord peut atteindre la vallée par deux itinéraires
possibles (voir la carte). Le chemin le plus direct part dAqaba vers le
sud et longe la côte sur 70 kilomètres. A ce moment-là on atteint une
chaîne de montagnes de 1800 mètres, qui bloque la poursuite du voyage le
long de la côte. Il est donc nécessaire de tourner vers lest près de
Bir Marshah et de grimper le long dun oued long de 13 kilomètres, pour
atteindre finalement une crête à une hauteur denviron 450 mètres.
Les hommes et les animaux de bât peuvent facilement suivre cette route. A
partir de là, on garde les montagnes côtières à sa droite (à
louest) et on parcourt une trentaine de kilomètres pour rentrer dans
la longue vallée précédemment mentionnée, qui descend vers notre vallée
supérieure et au commencement du canyon de granit. La distance dAqaba
au canyon est presque exactement de 119 kilomètres. Un
autre itinéraire, fort parcouru dans les temps anciens, suit la grande
route moderne, qui part dAqaba en direction du sud. Elle remonte
lOued Umm Jurfayn et ensuite continue vers le sud entre des chaînes de
montagnes jusquà la ville dal-Bad. A mi-chemin environ du long
col de montagne, on peut tourner vers louest et le sud pour atteindre
la vallée longue et profonde et continuer jusquà notre vallée supérieure.
Mais cet itinéraire augmente considérablement la distance. La
rivière Laman a pu avoir un nom du temps de Léhi, mais il naurait été
connu que des résidents locaux. Brown remarque que « dans une région
du désert, toutes les terres arables et toutes les ressources deau
sont réclamées par quelquun[11]. »
Comment Léhi a-t-il pu acquérir le droit de camper dans une vallée qui
était vraisemblablement contrôlée par une tribu locale ? Il y a
plusieurs raisons pour lesquelles cela na pas dû être un problème sérieux
pour Léhi. Premièrement,
il avait de toute évidence été quelquun de riche et, bien quil
ait dû laisser son or et son argent à Jérusalem, sa famille emportait
probablement parmi ses provisions des objets qui pouvaient être échangés
contre une autorisation temporaire de camper. Un
autre scénario possible est que le groupe de Léhi semblait suffisamment
petit et non menaçant pour que les habitants de lendroit naient
exigé aucun paiement de leur part. Les hôtes ont peut-être même montré
à Léhi où il pouvait trouver de leau et un campement hors de leur
chemin dans le canyon latéral dont ils nutilisaient pas
personnellement la partie inférieure. (1 Néphi nécrit pas que sa
famille a « trouvé » une rivière, mais quelle a dressé
la tente à côté delle ; voir 1 Néphi 2:6). Cette dernière
possibilité est renforcée lorsque nous notons que, selon toute
apparence, Léhi nemmena ni moutons ni chèvres dans le désert. Sil
en était ainsi, les bergers locaux ne considérèrent probablement pas
les Léhites comme une menace pour leurs ressources, puisquils
navaient pas de troupeaux. En dautres termes, il se peut que Léhi
ait été traité comme un locataire bienvenu, non envahissant qui, et
cétait encore ce qui était le mieux, pouvait payer, ne serait-ce
quune somme symbolique. (Soit dit en passant, pour offrir un sacrifice,
il lui fallait acheter un agneau ou une brebis à ses hôtes.) Une
troisième possibilité est quil ny avait pas dhabitants dans
cette vallée. Cest le cas aujourdhui. A lexception dun coffre
de pierre construit dans la terre par les bédouins, manifestement pour
garder en sécurité des objets de valeur, et quelques restes disséminés
dont la date nest pas déterminée, il ny a guère dindication
que la vallée ait connu des résidents permanents. La terre ne semble pas
favorable aux cultures. En outre, létroitesse de la vallée arrosée
par la rivière limite considérablement son utilisation pour
lagriculture puisque la superficie de terrain disponible pour les
cultures nest pas suffisante pour entretenir une population résidente
importante. Si la région nétait peuplée que par des bédouins
nomades, Léhi nétait en aucune façon redevable à des habitants
locaux. La rivière coule continuellement La
question que nous nous sommes posée pendant que nous nous trouvions dans
le canyon de granit était : cette rivière du désert coule-t-elle
« continuellement » comme le dit 1 Néphi 2:9 ?
Coule-t-elle nuit et jour, 365 jours par an[12] ?
Je nai pu répondre par laffirmative quaprès notre troisième
voyage dans la vallée en novembre 1996. Il venait de pleuvoir pendant six
jours sans arrêt avant notre arrivée, un orage anormal, le plus violent
depuis des années. Mais cet orage constituait une espèce de contraste. Lors
de notre première et de notre deuxième visite, nous avions vu la rivière
pendant et juste après la saison hivernale des pluies. Par conséquent
nous pouvions nous attendre à ce quil y ait de leau courante. Mais
en novembre 1996, après une période de sécheresse de sept mois, nous
avons finalement pu constater que le cours deau coule en effet
constamment. Lindice clé venait non pas de lécoulement de leau
au moment où nous étions là, qui aurait pu être le résultat des
pluies récentes, mais de la flore dans la rivière et autour. Nous avions
précédemment découvert que la source de la rivière jaillissait à
environ deux cents mètres en contrebas de la vallée supérieure à
lintérieur du canyon de granit. Lors de nos deux visites précédentes,
lherbe et les plantes qui entouraient la source étaient dun beau
vert. Lors de notre troisième visite, elles étaient toujours vertes, même
après sept mois sans pluie. Cette végétation naurait pas pu survivre
pendant ces sept mois si la source navait pas alimenté « continuellement »
la rivière. Jai
maintenant visité la vallée en avril, en mai, en novembre, en décembre
et, tout récemment, en janvier. Des collègues lont visitée en
juillet et en août. Nous avons remarqué que le volume deau de la rivière
semble assez constant pendant toute lannée (même si de 1995 à 1999
ce volume semble avoir diminué denviron cinquante pour cent à cause
des effets continuels du pompage de leau dans la vallée supérieure).
Nous avons également observé pendant toute lannée que la végétation
fleurit dans le canyon où coule la rivière et que de la mousse et des
algues couvrent les rives du cours deau. La
source qui alimente la rivière provient dun réservoir souterrain. Le
docteur Wes Garner[13], notre géologue, a fait la
description suivante de ce système : Lorsque les pluies
occasionnelles tombent dans le long oued au nord, elles sont piégées
dans les sables. Cette coulée de sable sétend sur trente kilomètres
vers le sud, jusquà ce que sa descente vers la mer soit bloquée par
les contreforts de granit des immenses falaises à louest. (Richard
Wellington, mon compagnon de rédaction et dexploration, a estimé que
la coulée de sable avait environ 272 km2). Cette roche
souterraine senfonce profondément sous la surface, formant un barrage.
Les eaux souterraines sont ainsi piégées à lextrémité supérieure
du canyon dans un réservoir souterrain. Le canyon et son cours deau
vont vers louest sur six kilomètres à partir de ce réservoir
souterrain, débutant à une hauteur de 225 mètres et se terminant au
niveau de la mer dans le golfe dAqaba. Le plancher du canyon descend
constamment. Au bout dune centaine de mètres, une source commence à
couler au moment où le plancher du canyon arrive au niveau du réservoir
souterrain. Les eaux forment la petite rivière qui coule à la surface
presque tout le reste du chemin. Au moment où la rivière arrive à un
endroit où le plancher du canyon est horizontal, elle continue à couler
sous le sol en laissant celui-ci humide. Mais bientôt la pente augmente
et la rivière réapparaît. On la voit pour la dernière fois quand elle
atteint une rivière de graviers dans la partie inférieure du canyon à
environ 600 mètres de la plage. De là, leau coule sous la surface
jusquau golfe où elle alimente un puits utilisé par le poste de
garde-côtes situé non loin de là. (Si le camp de Léhi était un peu en
amont de lembouchure, à lombre des falaises verticales, comme nous
le supposons, il aurait quand même eu limpression que la rivière
coulait directement dans le golfe). Il
faut se rappeler que lon nous avait dit que le gouvernement avait
installé des pompes à essence sur tous les puits de la région. Le
superviseur que nous avons rencontré à al-Bad nous a dit quen conséquence,
les puits et les sources de la région étaient en train de sassécher.
Nous avons constaté que cétait le cas des puits de la vallée supérieure.
Notre géologue, le docteur Garner, nous a confirmé que labaissement
de la nappe phréatique dû aux pompages finirait un jour par assécher la
rivière. Il
y a au moins deux indications quune rivière dune certaine
importance a coulé très longtemps dans le canyon. Tout dabord, il y a
des signes dérosion importants des rochers et des parois du canyon inférieur.
Deuxièmement, les dépôts de calcite déposés par leau que lon
trouve sur le fond de la vallée ont parfois cinq à six mètres de large,
ce qui est beaucoup plus large que le lit de la rivière actuelle. Par
endroits, dans le canyon, on peut trouver des dépôts de ce genre qui se
sont formés à des couches supérieures sur les rochers. Nous avons mesuré
ces dépôts, qui ont vingt-huit centimètres de plus sur les rochers que
le niveau du cours deau aujourdhui. Ces observations indiquent
quun cours deau plus large coulait là dans le passé, de toute évidence
longtemps avant que les pompes ne soient installées. Comme
je lai fait observer, sur les 600 derniers mètres, au moment où elle
approche du golfe dAqaba, la rivière coule sous un lit de graviers. La
raison pour laquelle elle natteint pas la mer Rouge est aujourdhui
simple. Lélévation du fond du canyon nest pas la même que du
temps de Léhi. Selon le géologue Garner, à lépoque de Léhi cette
partie la plus basse du canyon était submergée par la mer Rouge.
Lendroit où la rivière prend fin aujourdhui était, dans les temps
anciens, sous la surface de la mer Rouge. En se déplaçant le long du
Grand Rift, qui forme le golfe dAqaba, les plaques tectoniques ont
poussé la plaque orientale vers le haut dun à cinq centimètres par
an. Au cours des 2600 ans qui se sont écoulés depuis que Léhi a campé
dans la région, le fond du canyon est sorti de la mer Rouge, sans doute
de 60 à 120 mètres. Ainsi, il ny a pas longtemps, la partie inférieure
plate du canyon se serait trouvée en dessous du niveau de la mer. Cest
pourquoi, si la rivière a coulé à la même vitesse à lépoque de Léhi
quaujourdhui, elle aurait atteint les eaux de la mer Rouge. Dans la
partie inférieure du canyon, le fond pierreux et lisse du canyon et les découpes
en forme de caverne de la falaise, causées par lérosion, semblent
confirmer que la partie inférieure était jadis un fond de mer plutôt
quun lit de rivière. La rivière dautrefois, transportant un volume
deau considérablement plus grand, devait parcourir toute la distance
jusquà la mer Rouge. Conclusion Jai
escorté plus dune dizaine de personnes dans la vallée. Plusieurs
autres y sont allées delles-mêmes en suivant mes indications.
Sommes-nous témoins de la rivière Laman et de la vallée de Lémuel ?
A mon avis, les caractéristiques du site sont des indices contraignants
quil en est ainsi. Au cours des quatre années qui se sont écoulées
depuis la découverte, jai parcouru toute la partie arabe du bord de
mer du golfe dAqaba et des vallées qui sy ouvrent. A lexception
des sources de Maqna, qui ne sont pas dans une vallée, je nai trouvé
que des vallées rocailleuses presque entièrement privées de végétation
et sans eau courante. Je nai pas fait détude approfondie de la région
tout entière, mais jusquà présent je nai trouvé aucun autre
endroit à trois journées de marche de lextrémité du golfe dAqaba
qui soit aussi hospitalier que ces Eaux de Moïse. Jai
bu les eaux pures provenant de la source de ce que je crois être la rivière
Laman. Je suis passé dune chaleur de plus de 50 degrés à la fraîcheur
dun canyon profond que je crois être la vallée de Lémuel. Au bord du
golfe dAqaba, ma tente a été renversée par les vents de tempête qui
tourbillonnent chaque soir le long du bord de mer. Jai été profondément
impressionné par la force quil a fallu pour ouvrir un col à travers
la barrière que constituait une montagne de granit large de six kilomètres
pour créer le refuge quest ce canyon, avec des parois immenses qui
pouvaient protéger ceux qui campaient dans son ombre de la chaleur, des
tempêtes et des tempêtes de neige, qui soufflent de la péninsule du
Sinaï vers lArabie. Il me semble que je comprends pourquoi les paroles
dEsaïe convenaient tellement à la famille de Néphi : « Chacun
sera comme un abri contre le vent, et un refuge contre la tempête, comme
des courants deau dans un lieu desséché, comme lombre dun grand
rocher dans une terre altérée » (Esaïe 32:2). On voit apparaître
ici la main de Dieu à chaque détour et cela me rappelle un passage du
Coran : « Où que vous vous tourniez, là se trouve la présence
de Dieu
tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, tout lui rend
un culte » (Coran 2:115, 116). Photos et légendes
Bord
de mer du golfe dAqaba quand on approche des montagnes près du puits
Bir Marshah qui empêche la poursuite du voyage vers le sud. Notez la vallée
au centre de la photo, qui remonte sur 13 kilomètres jusquà un col
permettant datteindre la vallée supérieure.
Esquisse du parcours sinueux de six kilomètres du canyon, Tayyib al-Ism (est-ouest). La sortie vers le golfe dAqaba se trouve au sud-ouest de lendroit où on entre dans le canyon en venant de la vallée supérieure. Esquisse publiée avec la
permission de Timothy Sedor.
Ces
montagnes, situées à 71 kilomètres au sud dAqaba, forcent les
voyageurs à aller vers lest et vers lintérieur des terres, près
du puits appelé Bir Marshah.
Le col qui donne accès du bord de mer vers la longue vallée appelée Oued Tayyib al-Ism est visible à droite du centre (en direction du nord).
La
partie supérieure de la longue vallée descendant vers le sud en
direction du canyon.
Les
parois du canyon. Remarquez le camion au fond du canyon. Les parois
continuent plus haut sur une hauteur au moins double de celle que lon
peut voir.
Le
cours deau qui coule « continuellement » vers la mer Rouge.
Coupe du canyon montrant la chute du cours deau
depuis lextrémité supérieure (220 mètres) jusquau niveau de la
mer. Avec la permission de George D. Potter.
Le
lit érodé laissé par le cours deau quand il était haut.
[1] Bien entendu, mes efforts se rattachent à
ce que dautres ont fait. Parmi les saints des derniers jours qui
ont précédemment essayé de rendre visite aux régions qui ont pu être
habitées par Léhi et Sariah, il y a Lynn et Hope Hilton. Leur hypothèse
était que Léhi a pu installer son premier camp près du village
dal-Bad, dans loasis du même nom dans lOued Ifal ;
voir Lynn M. Hilton et Hope A. Hilton, A la recherche de la route
de Léhi, LEtoile, juillet-août 1977. Le candidat que je
propose est situé au nord et à louest de leur choix. Avant eux,
Hugh Nibley avait proposé lidée que Léhi avait campé « non
loin au dessus [au nord] du détroit de Tiran » près du
« mont Musafa ou du mont Mendisha », Hugh Nibley, Lehi
in the Desert, the World of the Jaredites, There were Jaredites,
2e édition, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1988, publié
originellement en 1959, p. 85. En réalité, le mont Majafa (Musafa ?)
est la montagne de granit qui constitue le côté nord du canyon qui
est mon candidat pour la vallée de Lémuel. On doit aussi
consulter les travaux dEugene England : « Through the
Arabian Desert to a Bountiful Land : Could Joseph Smith Have
Known the Way? » dans Book of
Mormon Authorship, sous la direction de Noel B. Reynolds, Provo,
Utah, BYU Religious Studies Center, 1982, pp. 143-156, et Paul
Hedengren, The Land of Lehi : A Book of Mormon Geography,
Provo, Utah, Bradford et Wilson, 1995, pp. 3-6. Hedengren pense que Léhi a dressé la tente
dans lOued al-Nuwaybi, à 29 km au sud dAqaba. [2] Andrew Taylor, Traveling
the Sands, Sagas of Exploration in the Arabian Peninsula, Dubaï,
Emirates Printing, 1995, pp. 190-31. [3] Ministère de lAgriculture et des Eaux,
Royaume dArabie Saoudite, avec la collaboration de la Commission
conjointe des Etats-Unis pour la coopération économique, le centre
graphique national et le service géologique des USA, Water Atlas
of Saudi Arabia, Riyad, Saudi Publishing, 1984, xv. [4] James Sauer,
« The River Runs Dry », Biblical
Archaeology Review 22/4, juillet/août 1996, pp. 63-64. Les tests effectués à laide
de carottages dans les lacs desséchés du désert et en mesurant les
anneaux des arbres nont été faits que dans le désert égyptien
à des latitudes compatibles avec celles de la péninsule arabique.
Les études révèlent une évolution claire dans le sens dun
environnement plus sec il y a plusieurs milliers dannées, avec très
peu de périodes dhumidité plus grande. Voir le résumé de
Karl W. Butzer, « Environmental Change in the Near East and
Human Impact on the Land » dans Civilizations of the Ancient
Near East par Jack M. Sasson etc., New York, ScribnersSons,
1995, 1:123-51. [5] Ministère de lAgriculture et des Eaux, Water
Atlas of Saudi Arabia, p. 9. [6] Nibley, Lehi in
the Desert, pp. 50-51. [7] Voir William L.
Reed, « River », dans The
Interpreters Dictionary of the Bible, publié sous la direction
de George A. Butrick etc., Nashville, Abingdon, 196é, 1976,
4:100-101. [8] Le terme hébreu nahar est utilisé
pour les deux fleuves mentionnés dans Genèse 15 :18. En ce qui
concerne lassociation de la Rivière dEgypte avec lOued
El-Arish ou Nahal Bezor, qui sont des cours deau saisonniers, voir
Manfred Görg, « Egypt, Brook of », et « Egypt,
River of », dans Anchor Bible Dictionary, publié sous la
direction de David Noel Freedman, etc., New York, Doubleday,1992, 2 :321,
378. [9] On peut trouver actuellement du grain ainsi
que trois variétés de dattes dans la vallée supérieure ou dans le
canyon (voir 1 Néphi 8:1). [10] Nigel Groom, Frankincense and Myrrh: A
Study of the Arabian Incense Trade, Londres, Longman, 1981, pp.
173, 211, note quun chameau chargé fait « un peu moins de 4
km à lheure » et « dépasse rarement 40 km » par
jour. [11] S. Kent Brown,
« A Case for Lehis Bondage in Arabia », JBMS,
6/2, 1997, p. 206. Nibley
a avancé la même idée. Voir Lehi in the Desert, p. 66. [12] Il y a eu des discussions sur le point de
savoir si la rivière Laman était saisonnière ou si elle coulait
toute lannée. Nibley défend la version du cours deau
saisonnier (Lehi in the Desert, pp. 76, 78, 79-81). Les Hilton
partagent son point de vue (In Search of Lehi, pp. 64-65). Après
étude de cartes, Hedengren prétend que « la partie inférieure »
de lOuel al-Nuwaybi a un « écoulement continu » (Land
of Lehi, pp. 3-6 ; les citations sont de la page 4). Bien
entendu, selon toute probabilité, le groupe de Léhi ny est pas
resté une année complète. « Continuellement » peut désigner
simplement la période où ils lont observée. Mais si, comme suggéré
précédemment, ils étaient là à la saison chaude, il est certain
que la rivière aurait également coulé en hiver. [13] Professeur de géologie à la retraite,
université Roi Fahd du pétrole et des minéraux, Dharân, Arabie
Saoudite.
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