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Le sermon sur la
montagne et le sermon au temple
John W. Welch Aucun sermon
n'est plus célèbre que le Sermon sur la Montagne prononcé par Jésus et
retranscrit aux chapitres 5 à 7 de Matthieu. Les mots du Seigneur, d'une
simplicité remarquable, sont aujourd'hui à la base des croyances de la
chrétienté. Paradoxalement, aucun autre sermon ne semble poser plus de
problèmes aux spécialistes de la Bible. « A ce jour, aucun érudit
du Nouveau Testament n'a pu fournir une explication satisfaisante à la
puissance et à l'impact de ce texte. »[1] Le livre de Mormon,
lui, en fournit une, unique et merveilleuse. La principale difficulté que
rencontrent les érudits est de ne pas savoir dans quel contexte le Sermon
sur la Montagne a été donné. A qui Jésus s'adressait-il ? Comment
doit-on comprendre ses paroles ? De manière temporelle ou de manière
spirituelle ? Des centaines d'essais ont été écrits pour tenter de répondre
à ces questions. Sans aucun
succès. 3 Néphi 11-18 offre suffisamment d'indices pour permettre de lier les deux sermons aux ordonnances du Temple. Premier indice :
C'est au temple que Jésus s'adresse aux Néphites (3 Néphi 11:1). De ce
fait, on peut appeler ce sermon : le sermon au temple. A ce sujet,
concernant le sermon que l'on trouve dans la Bible, l'appellation « sermon
sur la montagne » fait penser au fait que le temple en Israël était
également appelé « la montagne de l'Eternel » (Esaïe 2:3). Deuxième indice
: Le sermon au temple fut donné aux Néphites dans un contexte fortement
lié à une série d'alliances. Le sermon commence par des ordinations à
la Prêtrise et des instructions concernant le baptême (3 Néphi
11:18-28), utilise à nouveau, de manière prononcée, tout au long du
sermon, le thème des alliances (voir 16:11) et finit ensuite par
l'institution de la Sainte-Cène (18:1-11). Vues sous cet angle, les
promesses faites par le Seigneur (« …ils verront Dieu, ils
entreront dans le royaume de Dieu… » etc.) comme résultats des
devoirs qui y sont liés (« …avoir le cœur pur… » etc.)
peuvent être interprétées comme des alliances sacrées. Troisième indice
: Au cours du sermon au temple, Jésus qualifie ses paroles de
commandements (12:20), et il demande au peuple de montrer, en prenant la
Sainte-Cène, qu'il est prêt à garder ces commandements qu'il vient de
leur donner (18:10). Que celui qui a des oreilles entende… Quatrième indice
: Le sermon au temple semble montrer aux disciples le chemin à suivre
pour obtenir l'exaltation au jugement dernier. Jésus leur dit : « …quiconque
se souvient de ces paroles que je dis et les met en pratique, je le
ressusciterai au dernier jour. » (15:1). « …à moins de
garder les commandements, ce que je vous donne maintenant, vous n'entrerez
en aucun cas dans le royaume des cieux. » (12:20). De ce fait, le
sermon ne se limite pas à des déclarations générales sur la morale,
mais est une présentation concise des conditions à satisfaire pour être
admis en la présence de Dieu (14:21-23). Lorsqu'on lit le
sermon au temple, sous l'éclairage des ordonnances du temple, le sens du
texte change de façon spectaculaire. Exemples : (1) La première condition qui stipule
qu'une personne qui a de mauvais sentiments vis-à-vis de son frère ne
peut entrer en la présence de Dieu (12:23-24) prend une tout autre
signification. (2) L'instruction donnée au peuple, lui
demandant de n'utiliser qu'un simple « oui » ou un simple
« non » (12:37) pour contracter une alliance nous rappelle également
certaines choses. (3) Le fait de prier ensemble (« …comment
vous devez prier… » 13:9) semble faire allusion à une prière
faite au Seigneur, répétée par un groupe, de manière collective. (4) L'obligation de garder ces choses secrètes
« …ne donnez pas les choses saintes aux chiens… » (14:6)
de peur d'une sanction (« …être foulé aux pieds et déchiré… »),
correspond parfaitement à certaines parties de l'ordonnance du temple. Il serait
difficile de préparer, mieux et plus rapidement, quelqu'un qui désire
passer par les ordonnances et les alliances du temple, qu'en l'aidant à
comprendre les lois et les commandements que Jésus a donnés aux Néphites.
En effet, c'est au cours de sa visite que le Christ leur enseigna : (1) La loi
de l'obéissance et du sacrifice par un cœur brisé et un esprit contrit
(12:19) (2) L'interdiction d'utiliser des paroles vaines
contre quelqu'un (12:22) (3) La loi de chasteté et la position du
Seigneur vis-à-vis du divorce (12:28) (4) La loi d'amour (12:39-45) (5) La loi de consécration, qui enseigne à
donner aux pauvres, en servant Dieu et non Mamon (13:3, 19-24). Le Christ est la figure centrale de cette expérience néphite qui eut lieu au temple. Au temple, les Néphites : (1) Touchèrent de leurs doigts les marques
des clous (11:14) (2) Promirent solennellement de se souvenir
de son corps (18:7) (3) Reçurent la promesse que s'ils le
demandaient par 3 fois (14:7), la voie leur serait ouverte (14:7, 14), et
ils pourraient alors entrer en la présence du Seigneur (14:21-23). Il est clair que nous ne sommes qu'au début des découvertes concernant le sermon au temple. Ce texte est un texte remarquable, riche, et présentant la possibilité d'être compris différemment, suivant le niveau de spiritualité et de préparation de chaque personne. Le sermon au temple démontre combien le Livre de Mormon contient la plénitude de l'Evangile (D&A 20:9) et restaure notamment, de façon claire, les précieuses alliances (1 Néphi 13:26) qui furent perdues lorsque l'Evangile se propagea parmi les gentils.
[1] Hans Dieter Betz, Essay on the Sermon on the Mount, trans. L. L. Welborn, Philadelphia: Fortress, 1985, p. ix.
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