La véracité de l'Église de Jésus-Christ des
Saints des Derniers Jours est indissolublement liée à l'authenticité du
Livre de Mormon. Ou bien celui-ci est véritablement le document historique
qu'il affirme être, et dans ce cas ni Joseph Smith, ni personne d'autre,
que ce soit au 19e siècle ou de nos jours, n'aurait pu en être l'auteur,
ou bien c'est un faux, et alors il sera inévitablement démasqué par les
progrès des connaissances scientifiques, et l'Église se révélera être une
fausse église. Or, depuis une cinquantaine d'années, les indices en faveur
de l'authenticité historique du Livre de Mormon n'ont cessé de se
multiplier au point que quiconque veut mettre le Livre de Mormon (et
l'Église) en doute ne peut plus – s'il est intellectuellement honnête –
les ignorer. L'article suivant traite d'un de ces indices.
NOUVELLES INFORMATIONS CONCERNANT MULEK, FILS DU ROI
John W. Welch, Reexploring the Book of
Mormon, pp. 142-144
Mosiah 25:2. « Il n'y avait pas autant d'enfants de Néphi, ou autant de
ceux qui étaient descendants de Néphi, qu'il y en avait du peuple de
Zarahemla, lequel était descendant de Mulek. »
Mulek, fils de Sédécias, est mentionné plusieurs fois dans le Livre de
Mormon (voir Mosiah 25:2 ; Hélaman 6:10 ; 8:21), mais pas dans la Bible –
du moins pas d’une manière reconnaissable, jusqu’à récemment. La recherche
biblique confirme maintenant cette affirmation du Livre de Mormon : le roi
Sédécias avait un fils appelé Mulek.
Au cours de l’été de 586 av. J.-C., quand les troupes du roi Nebucadnetsar
firent une brèche dans les murailles de Jérusalem, le roi Sédécias de Juda
et un groupe important de guerriers tentèrent de s’enfuir de nuit vers
l’est. Les troupes babyloniennes les rattrapèrent dans les plaines de
Jéricho. Il est probable que beaucoup en réchappèrent, mais Sédécias
lui-même fut pris et emmené au QG de Nebucadnetsar à Ribla (sur l’Oronte,
juste au sud de Kadès, dans ce qui est maintenant la Syrie). Là, pour le
punir d’avoir violé son serment sacré d’allégeance au roi Nebucadnetsar,
les Babyloniens le forcèrent à assister à l’exécution de ses fils
capturés, lui crevèrent les yeux et l’emmenèrent, lié avec des chaînes de
bronze, à Babylone (voir 2 Rois 25:4-7 ; 2 Chroniques 36:13).
Selon le Livre de Mormon, les choses n’en restèrent pas là. Un fils appelé
Mulek en réchappa (voir Omni vv. 15-16 ; Hélaman 8:21), bien que les
détails restent nébuleux. Puisqu’il aborda d’abord au pays de Désolation,
sur la côte est (voir Alma 22:30-31 ; Hélaman 6:10), il est probable qu’il
arriva en Amérique Centrale par la Méditerranée, l’océan Atlantique et les
Caraïbes, peut-être avec l’aide des Phéniciens.
On peut trouver le premier indice concernant l’existence et la fuite de
Mulek, fils de Sédécias, dans 2 Rois, 25:1-10, qui signale que
Nebucadnetsar et « toute son armée » dispersèrent « tous les gens de
guerre » et « toute son armée [du roi] » et brûla « toutes les maisons de
Jérusalem » et, avec « toute l’armée », ils détruisirent les murailles .
Toutefois, au milieu de tout cela, 2 Rois 25:7 omet le mot tous quand il
se borne à dire que « les fils » de Sédécias furent tués, laissant sans
réponse la question de savoir si tous ses fils le furent.
Les spécialistes de la Bible ont eu récemment des choses intéressantes à
dire concernant une personne appelée Malkija. Jérémie 38:6 parle de la «
citerne de Malkija, fils du roi… dans la cour de la prison ».
Ce Malkija était-il fils du roi Sédécias ? Plusieurs facteurs le
confirment. Tout d’abord, le titre « fils du roi » était utilisé dans tout
le Proche-Orient ancien pour désigner les véritables fils du roi qui
remplissaient des postes d’officiers supérieurs de l’administration
impériale . C’est certainement également vrai en ce qui concerne la Bible,
dans laquelle des fils de roi dirigeaient des prisons (voir 1 Rois
22:26-27 ; Jérémie 36:26 ; 38:6) ou remplissaient d’autres postes
officiels (voir 2 Rois 15:5 ; 2 Chroniques 28:7). De plus, étant donné que
le nom MalkiYahou a été trouvé sur deux tessons à Arad (dans le sud de la
Judée), Yohanan Aharoni, chef du département d’archéologie de l’université
de Tel-Aviv, a dit que « Malkiyahou est un nom courant et était même porté
par un fils contemporain du roi Sédécias ».
Ce MalkiYahou était-il la même personne que Mulek ? L’étude de ces noms
nous dit que c’est tout à fait possible. Dans le cas de Baruc, scribe de
Jérémie, par exemple, la forme longue de son nom, BérekYahou, a été
découverte sur l’empreinte d’un sceau par Nahman Avigad, de l’université
hébraïque de Jérusalem . Dans le livre de Jérémie, le nom complet a été
abrégé en Baruc.
Étant donné cette abréviation, comme dans beaucoup d’autres noms
bibliques, il n’y a pas de raison pour qu’une forme raccourcie comme Mulek
ne soit pas possible. En effet, la forme hébraïque archaïque qutl pourrait
en être l’explication et mulk apparaît effectivement en ugaritique et en
phénicien avec le sens de « sacrifice royal, princier ; vœu tophet » (=
punique molk, hébreu molek [voir Lévitique 18 :21 ; 2 Rois 16 :3],
sacrifice d’enfant [voir Actes 7 :43] et en arabe avec le sens de « règne,
souveraineté, domination » (amoréen muluk = akkadien et éblaïte Malik). On
pourrait, soit dit en passant, être amené à comparer ceci avec le maya
Muluc, le red-Bacab de l’Est, que David H. Kelley associe au « sang » et
au « dévoreur d’enfants ».
Un spécialiste non mormon éminent du Proche-Orient a récemment déclaré à
propos du fait que le Livre de Mormon donne le nom de « Mulek » à un fils
de Sédécias : « Si c’est Joseph Smith qui a trouvé cela, il s’en est pas
mal tiré ! » Il a ajouté que les voyelles du nom pourraient être
expliquées comme étant une prononciation phénicienne. Il s’est montré
généralement d’accord pour dire que « MalkiYahou, fils du roi » pourrait
très bien être un fils du roi Sédécias et que la forme raccourcie du nom
pourrait effectivement être Mulek.
Basé sur des recherches faites essentiellement par Robert F. Smith en
février 1984 et complétées par Benjamin Urrutia dans Insights, février
1985. On trouvera les traitements les plus récents de Mulek et des
Mulékites dans l’article sur les Mulékites par Curtis Wright dans
l’Encyclopedia of Mormonism (1991) et celui de John L. Sorenson, « The
Mulekites », BYU Studies 30, été 1990, pp. 6-22. Traduit et publié avec la permission de FARMS
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