Léhi et son groupe ont passé huit ans dans le désert
dArabie avant de rejoindre le bord de locéan Indien. Pourquoi ont-ils mis
tant de temps, alors que ce parcours se fait normalement en quelques semaines ? Tentative
de réponse.
LEHI A-T-IL ETE EN SERVITUDE EN ARABIE?S. Kent Brown
Journal of Book of Mormon Studies, vol. 6, n° 2, 1997, pp. 205-217
Sommaire : Le séjour prolongé de la famille de Léhi dans
le désert dArabie soulève la question presque inévitable de savoir si les
circonstances nont pas forcé les membres de la famille à se mettre au service
dune tribu en échange de sa protection ou de nourriture. Il existe, à mon avis,
suffisamment d'indices dans le Livre de Mormon il faut les réunir pour
permettre la déduction que la famille a vécu pendant un certain temps en servitude, une
situation qui a apparemment été une source de souffrances et de conflits [1].
« Huit années dans le désert »
Il a fallu huit ans à la famille étendue de Léhi et de
Sariah pour aller de Jérusalem jusquà la côte du sud-est de l'Arabie (1 Néphi
17:4). Ce laps de temps donne à penser que le groupe a passé une période considérable
dans un endroit au moins. Pour des voyageurs, il leur a fallu bien plus de temps que les
caravanes de lépoque. À titre dexemple, une caravane chargée de plusieurs
centaines de chameaux pouvait voyager de la côte de l'océan Indien jusquà la
Méditerranée litinéraire approximatif parcouru par Léhi et sa famille,
mais en sens inverse en quelques semaines, pas des années [2].
La famille semble avoir passé la plupart des huit années
le long de la section méridionale de son voyage, à partir de lendroit où elle a
commencé à voyager « presque dans la direction de l'est » jusqu'à ce qu'elle atteigne
« la mer, que nous appelâmes Irréantum » (1 Néphi 17:1, 5). De toute évidence,
chacune des deux étapes précédentes du voyage de Jérusalem jusquau
premier camp et de ce camp jusquà Nahom où le groupe enterra Ismaël a pris
moins d'un an. La première étape comportait une fuite jusquà un endroit situé à
« trois jours » de lextrémité nord-est de la mer Rouge, à environ 400
kilomètres au sud de Jérusalem (1 Néphi 2:5-6), ainsi que les deux fois où les fils de
Léhi retournent à la ville, d'abord pour aller chercher les plaques d'airain et ensuite
pour passer prendre la famille d'Ismaël (1 Néphi 3-5, 7). Il faut aussi ajouter du temps
pour les expériences visionnaires de Léhi et de Néphi (1 Néphi 8, 11-14) et les
festivités de mariage des enfants de Léhi et d'Ismaël (1 Néphi 16:7). Dans des
circonstances normales, tous ces événements auraient probablement pris sept ou huit
mois, certainement pas plus dune année. Toute suggestion que la famille de Léhi a
pu faire de lagriculture pendant une saison ou deux lors du premier camp ne tient
pas compte de l'observation que, dans une région désertique, toute terre arable et toute
ressource en eau a son propriétaire [3].
La deuxième étape du voyage va du premier camp jusquà « l'endroit qui était
appelé Nahom » (1 Néphi 16:34), une section que Néphi ne relate quavec
relativement peu de détails (1 Néphi 16:12-39). À mon avis, cela a pris moins d'une
année. Cette détermination repose sur deux précisions : les mariages et la naissance
des premiers enfants. Il est évident que les mariages ont eu lieu peu de temps avant que
la famille ne lève le camp (1 Néphi 16:7, 12). Le groupe voyage alors dans « une
direction proche du sud-sud-est » et atteint Nahom, où Ismaël décède (1 Néphi 16:13,
34). Ce nest quaprès avoir raconté les événements relatifs à
l'enterrement d'Ismaël que Néphi mentionne les premières naissances (1 Néphi 17:1).
Par conséquent, il est raisonnable de compter que cette étape du voyage a pris moins
d'une année, à supposer que deux ou trois filles d'Ismaël soient devenues enceintes peu
après leur mariage et qu'elles aient eu leur premier enfant peu après la mort de leur
père, vers le moment où le groupe tourne « presque dans la direction de l'est ».
Cest cette étape du voyage vers l'est qui a
apparemment pris la plus grande partie du temps. Et il est tout à fait possible que ce
soit dans cette section que, comme le rappelle le roi Benjamin, « ils ne
progressèrent [pas] dans leur voyage, mais furent poussés en arrière et
furent
frappés de famine et de grandes afflictions » (Mosiah 1:17). Sil est vrai que la
famine et de grandes afflictions se sont produites de temps en temps au cours du voyage de
la famille depuis le premier camp jusquà Nahom, cest son itinéraire vers
l'est le long de la limite méridionale du Rub al-Khali qui a dû lui apporter les
pires ennuis puisquelle séloignait des régions de peuplement et de cultures.
En outre, il ny a eu, à notre connaissance, aucune interruption prolongée du
voyage lors des deux étapes précédentes, à lexception des quelques jours
darrêt dus à l'arc brisé par Néphi (1 Néphi 16:17-32). De plus, à aucun moment
de son récit du voyage depuis le camp jusquà Nahom Néphi ne parle dêtre «
poussé en arrière ». Quoi que le roi Benjamin ait eu à l'esprit, il ne semble pas que
cela ait eu lieu au cours du voyage jusquà Nahom.
Cela étant, il semble bien que ce soit entre Nahom et «
la mer » que la famille a apparemment passé la majeure partie des huit années. Même si
une partie seulement des difficultés mentionnées par Benjamin se soit produite au cours
de cette étape, il semble raisonnable de penser que cette section a constitué la partie
la plus difficile du voyage. Depuis l'Antiquité jusquà nos jours, l'Arabie
méridionale est connue pour être un pays de tribus inhospitalières et de trafic
desclaves, allant jusquà l'assujettissement de tribus entières [4]. Il
semble en outre évident que la famille disposait de peu ou pas de biens dont elle pouvait
se passer pour les échanger contre de la nourriture, car Léhi avait laissé ses
richesses à Jérusalem et ce fut plus tard Laban qui sen empara (1 Néphi 2:4 ;
3:22-26). De plus, la famille ne semble pas avoir emmené des animaux purs, puisqu'elle
chasse régulièrement et tombe à court de nourriture au moins deux fois entre le camp et
Nahom (1 Néphi 16:14-15, 18-19, 39). De plus, le fait qu'elle connaît deux fois la
famine avant de se mettre en marche pour la partie du voyage en direction de lest
laisse fortement entendre que les membres de la famille nétaient à ce stade plus
en mesure déviter de demander l'aide des tribus en échange de leurs services,
même si pareille situation allait donner lieu à des difficultés graves soit pendant la
durée de ces services, soit quand la famille a essayé de continuer son voyage [5].
« Nous séjournâmes »
Une autre clef nous est donnée par le verbe séjourner,
qui apparaît deux fois dans le récit de Néphi, et ce, après que le groupe a tourné «
presque dans la direction de l'est ». Cette observation peut être significative à la
lumière de ce que nous venons d'apprendre. Néphi écrit : « nous voyageâmes
presque dans la direction de l'est
et passâmes par beaucoup d'afflictions
[Dieu] nous fournit des moyens pendant que nous séjournions dans le désert. Et nous
séjournâmes pendant
huit années dans le désert. » (1 Néphi 17:1, 3-4).
Dans la Bible, le terme séjourner désigne souvent une
situation de servitude [6]. À un niveau, le choix par Néphi du verbe séjourner reflète
une signification que lon trouve dans l'Ancien Testament, celle d'un réfugié
jouissant de la protection de Dieu, un élément que Néphi relève. À un autre niveau,
séjourner peut également refléter le sens biblique de l'étranger ou réfugié vivant
sous la protection d'une autre personne [7]. Le sens restant dans lequel Néphi semble
utiliser le terme a trait au fait de se confier aux soins de quelquun dautre
en vendant ses services. Dans la meilleure des situations, on devenait un employé, un
ouvrier journalier pour ainsi dire. Dans le pire des cas, on devenait un esclave ou la
propriété de quelquun dautre, de sorte quil fallait acheter sa
liberté [8]
Dans cette lumière, les parents et les frères et
surs de Néphi ont-ils connu l'assujettissement ou la dépendance vis-à-vis des
habitants du désert ? [9] Personne, à ma connaissance, n'a suggéré cette possibilité
[10]. En fait, la plupart des interprètes se sont concentrés seulement sur ce que Néphi
a lui-même écrit avec sa façon de minimiser les difficultés graves rencontrées par la
famille [11]. Mais des allusions ailleurs dans le texte renvoient à une période où les
membres de la famille vivaient en contact avec les habitants du désert ils
nauraient pas pu échapper à un tel contact ce qui avait dû leur causer des
épreuves et des conflits.
La première personne à faire allusion à cette période est Léhi. Quand il bénit ses
fils cadets Jacob et Joseph, il qualifie les années du séjour de sa famille dans le
désert « les jours de mes tribulations » (2 Néphi 2:1) et particulièrement « le
désert de mes afflictions » et les « jours de ma plus grande tristesse » (2 Néphi
3:1). Pour Léhi, cétait leur plus mauvaise passe [12]. Comment cela ? Il est
certain que Léhi était bien équipé pour la vie dans le désert, parce quil
vivait au bord du désert qui sétend à l'est et au sud de Jérusalem ; il devait
connaître les rigueurs qu'on rencontre dans ce genre de milieu [13] Donc si Léhi était
équipé et raisonnablement expérimenté, il a dû y avoir un événement ou une
série dévénements qui l'avaient aigri.
Quand nous passons à Alma le Jeune, nous notons qu'il
rappelle les bontés de Dieu envers Léhi et sa famille dans le désert dans ce qui suit :
« [Dieu] a aussi emmené nos pères du pays de Jérusalem; et il les a aussi délivrés
de temps en temps
de la servitude et de la captivité, jusqu'à ce jour » (Alma
36:29). Naturellement, la dernière expression nous dit qu'Alma avait à l'esprit toutes
les générations depuis Léhi jusquà son époque, dont certaines avaient connu «
la servitude et la captivité ». Selon ma lecture, Alma dit ici que la génération de
Léhi avait également connu « la servitude et la captivité ». Outre le sens évident
du passage, un élément contraignant concerne le parallélisme créé par le verset
précédent où Alma note en des termes presque identiques que le Seigneur « les avait
délivrés [les pères] de temps en temps de la servitude et de la captivité », la
référence renvoyant à « nos pères [en] Égypte » (Alma 36:28). Ainsi l'expression de
temps en temps, qui apparaît dans les deux versets, 28 et 29, renforce l'observation que,
en commun avec les esclaves hébreux, la génération de Léhi avait connu « la servitude
et la captivité ».
Cette réflexion nous conduit à une autre réminiscence
d'Alma. Dans un discours adressé précédemment au peuple dAmmonihah, Alma dit : «
Notre père, Léhi, a été emmené de Jérusalem par la main de Dieu
à travers le
désert. » Immédiatement après, il pose la question : « Avez-vous
oublié
combien de fois il a délivré nos pères des mains de leurs ennemis et les a préservés
de la destruction? » (Alma 9:9-10). Ennemis ? Destruction ? Ces expressions ont-elles
leur place dans un tableau montrant Léhi dans le désert ? Il est vrai que l'expression
« nos pères » peut désigner une génération intermédiaire, plus proche du temps
d'Alma, qui avait connu des difficultés avec ses « ennemis ». Mais le contexte admet
aussi la possibilité que Léhi, lui aussi, ait éprouvé des ennuis avec des « ennemis
» [14].
Détail supplémentaire, dans une autre partie de ce discours, Alma observe que ces mêmes
ancêtres néphites, emmenés « du pays de Jérusalem », avaient « été sauvé[s] de
la famine, et de la maladie, et de toutes sortes d'affections de toute espèce, et
[étaient] devenu[s] fort[s] à la bataille, afin de ne pas être détruit[s] » (Alma
9:22). Il est certain quAlma a ici à l'esprit plus que le groupe de Léhi parce
qu'il parle ensuite de ceux qui ont « été sorti[s] maintes et maintes fois de la
servitude
jusqu'à maintenant » (Alma 9:22). Mais le fait que les événements de
la génération de Léhi aient déclenché de telles réminiscences met en évidence la
probabilité que les allusions à des difficultés physiques, telles que la « maladie »
et les « affections » [15], aussi bien qu'à des « ennemis » et à la « bataille »,
renvoient aux difficultés rencontrées dans l'environnement hostile de l'Arabie en
matière de manque de nourriture, deau et de combustible et la présence de tribus
peu amicales [16].
Une autre considération encore est à la fois pertinente
et révélatrice. Elle concerne le principe que le Seigneur orchestre des expériences
pour des prophètes pour quils puissent voir les choses comme le Seigneur les voit,
ce qui donne de l'intensité et de l'acuité à leurs messages. Il y a trente-cinq ans,
Abraham Heschel a relevé cet aspect de l'expérience prophétique, en choisissant comme
preuve le mariage dOsée [17]. Ceci dit, nous passons aux messages prophétiques de
Léhi après sa sortie du désert.
Pendant qu'il parle à ses enfants et à ses petits-enfants juste avant sa mort, Léhi met
en avant les concepts opposés de la captivité et de la liberté. Par exemple, dans des
termes qui rappellent l'esclavage, il plaide auprès de ses fils pour quils «
secoue[nt] les affreuses chaînes » par lesquelles « ils sont emmenés captifs »,
étant « conduits selon
la captivité du diable » sans aucun contrôle sur leur
propre destinée (2 Néphi 1:13, 18). De plus, il les invite à « secoue[r] les
chaînes
et [à se lever] de la poussière » (2 Néphi 1:23) [18]. Comme deuxième
exemple, les préoccupations de Léhi en ce qui concerne « la rédemption
par
lintermédiaire du saint Messie » empruntent leur terminologie à la libération
des esclaves (2 Néphi 2:6). Ainsi il déclare que le Messie doit « racheter
les
enfants des hommes », les rendre « libres à jamais », terminologie liée à une fin de
servitude (2 Néphi 2:27). On se pose tout naturellement la question : La force de ces
concepts ne découle-t-elle pas au moins partiellement des expériences que Léhi a eues
en commun avec ses enfants ? À la lumière de ce que nous avons passé en revue
jusqu'ici, la réponse doit être oui.
À ce stade, nous pourrions oser une reconstitution
provisoire. La famille de Léhi, se trouvant sans richesse à donner une fois quelle
a pris la direction de lest à Nahom, se voit obligée, à un moment donné, de
vendre ses services à une ou plusieurs tribus locales contre nourriture ou protection ou
les deux. Le travail est pénible pour tout le monde, en particulier pour les femmes (1
Néphi 17:20). Cest après que les membres de la famille essayent de s'extraire de
cette situation que se produisent des conflits graves des « batailles » pour
employer le terme d'Alma contre des « ennemis », que ce soit contre les membres
de la tribu quils servaient ou les membres d'une tribu rivale.
Indications fournies par Ésaïe 48-49
Si Néphi ajoute Ésaïe 48-49 à la fin de son premier
livre (1 Néphi 20-21), cest en partie parce quil est convaincu
quÉsaïe parle de l'expérience de sa famille dans le désert. Ésaïe 48-49, il
est vrai, se situe dans le message prophétique général concernant la dispersion et le
rassemblement d'Israël, dont Néphi et sa famille (les dispersés) et leur postérité
lointaine (les rassemblés) font partie. Mais Néphi dit que « le Seigneur
a aussi
montré à beaucoup [de prophètes] ce qui nous concerne » (1 Néphi 19:20-21), une
déclaration quil fait après avoir récapitulé le voyage de sa famille
jusquà la terre de promission, maintenant vieux de plus de vingt ans, et juste
avant dintroduire ces chapitres d'Ésaïe. Il est évident que du point de vue de
Néphi, les prophéties dÉsaïe avaient prévu le voyage de la famille vers la
terre promise. Ce que Néphi dit donc, cest : « Ésaïe a parlé de nous [19]. »
À titre dexemple et ceci est important les paroles dÉsaïe sur
les Israélites dispersés conviennent précisément aussi aux circonstances du départ de
la famille de Léhi :
« Écoutez
vous tous qui êtes coupés et chassés
au dehors à cause de la méchanceté des pasteurs de mon peuple; oui, vous tous qui êtes
coupés, qui êtes dispersés au dehors, qui êtes de mon peuple, ô maison d'Israël. »
(1 Néphi 21:1 [= Ésaïe 49:1]) [20].
De toute évidence, Ésaïe avait prévu un temps où des
fonctionnaires corrompus gouverneraient les habitants de la ville, une situation que Léhi
connut de son temps. Et il semble évident que Néphi avait vu le lien entre de tels
passages et la situation de la famille [21].
Pour continuer notre démonstration, nous prenons un
échantillonnage de passages dÉsaïe qui ont trait au départ de Léhi de
Jérusalem, dirigé quil était par le Seigneur et imposé par la pression publique
[22]. Il faut savoir quun an environ auparavant, les Babyloniens avaient forcé la
ville à se rendre et avaient installé le roi fantoche Sédécias (2 Rois 24:10-19). À
ce propos, on relève dans Ésaïe des expressions qui ont trait aux Babyloniens. Par
exemple, pour ceux qui se retrouvent captifs des Babyloniens, le Seigneur exercera son
droit de chercher la libération de son peuple qui est asservi à l'étranger [23]
une précision importante pour ce que nous voulons montrer en leur disant :
« Sortez de Babylone, fuyez du milieu des Chaldéens! Avec
une voix d'allégresse annoncez-le, publiez-le, faites-le savoir jusqu'à l'extrémité de
la terre, dites: Le Seigneur a racheté son serviteur Jacob. » (1 Néphi 20 :20 [=
Ésaïe 48:20]) [24].
Sans multiplier les exemples, nous relevons des allusions
irréfutables à la servitude dans le désert. La mention de « ces fils » nés tandis
qu'on est « exilé » (1 Néphi 21:20-21 [= Ésaïe 49:20-21]) pourrait certainement
être comprise comme valant pour Jacob et Joseph, fils nés de Léhi et de Sariah dans le
désert. De plus, la remarque concernant celui qui serait « appelé rebelle » mais sur
lequel le Seigneur « suspen[drait sa] colère
pour ne pas [l]exterminer » (1
Néphi 20:8-9 [= Ésaïe 48:8-9]) pourrait s'appliquer non seulement aux frères aînés
de Néphi, envers lesquels le Seigneur fait preuve dune patience abondante pendant
le voyage et dont la postérité va survivre [25], mais aussi à un membre dune
tribu du désert à qui la famille de Léhi devait une soumission temporaire [26]. Une
autre déclaration forte sur les difficultés rencontrées dans le désert a trait au
processus de raffinage dans « la fournaise de l'affliction », ce qui peut naturellement
être une allusion à la chaleur que l'on subit soit dans le désert, soit dans un endroit
éprouvant [27]. « Je vais faire cela », dit le Seigneur, « car je ne permettrai pas
que mon nom soit profané » (1 Néphi 20:10-11 [= Ésaïe 48:10 - 11]) [28].
Pour ce qui est d'assurer l'aide de Seigneur à ceux qui
peinent dans le désert, on trouve un certain nombre d'exemples dans ces chapitres
d'Ésaïe, notamment ceux qui montrent le Seigneur guidant son peuple loin des problèmes.
Par exemple, Néphi, sinon d'autres, a dû être encouragé par l'assurance du Seigneur
qu'il « te conduit dans la voie que tu dois suivre » et que ceux qui ont confiance en
lui « nont pas eu soif » parce que « il leur a fait traverser les déserts » et
« a fait jaillir pour eux leau du rocher » (1 Néphi 20:17, 21 [= Ésaïe 48:17,
21]). En outre, pour poursuivre limage du désert :
« Ils n'auront pas faim et ils n'auront pas soif; le
mirage et le soleil ne les feront point souffrir; car celui qui a pitié d'eux sera leur
guide, et il les conduira vers des sources d'eaux » (1 Néphi 21:10 [= Ésaïe 49:10]).
Il est clair quon peut dégager un certain nombre de
passages qui devaient naturellement être évocateurs pour la situation de la famille
pendant quelle traversait l'Arabie [29], notamment plusieurs qui indiquent une
servitude et la délivrance du peuple dune telle situation par la compassion de
Dieu.
Conclusion
Quand on tient compte de tout cela, il semble raisonnable de penser que les années
passées par Léhi et sa famille à traverser le désert ont été caractérisées par la
pratique fréquente « en période de disette » de « marchander sa liberté en
tout ou en partie contre de la nourriture [30]. » Il est impossible de dire si les
« ennemis » (Alma 9:10), le fait déchapper à la destruction « à la bataille »
(Alma 9:22), et « la servitude et la captivité » (voir Alma 36:29) ont à voir avec une
expérience unique avec des habitants du désert. Quoi quil en soit, le choix par
Néphi du terme séjourner qui est aussi un terme de l'Ancien Testament désignant
communément la servitude quand on le combine aux réflexions de Léhi et aux
chapitres tirés d'Ésaïe, évoque très vraisemblablement une période de servitude et
de conflit pendant le voyage dans le désert [31].
NOTES
[1] À ma connaissance, personne n'a expliqué pourquoi la
famille a fait ce séjour prolongé dans le désert. Les commentateurs ont simplement
essayé de décrire comment Léhi et sa famille sen sont tirés dans le désert, en
mentionnant notamment la condition imposée par le Seigneur de ne pas faire « beaucoup de
feu » (1 Néphi 17:12). Par exemple, George Reynolds et Janne M. Sjodahl, Commentary on
the Book of Mormon, Salt Lake City, Deseret News Press, 1955, 1:166-167, 173, dépeignent
la famille comme réussissant à éviter tout contact avec les peuplades du désert grâce
à l'aide du Liahona. Hugh Nibley observe pareillement que le désert était un endroit
dangereux et que la famille de Léhi faisait de son mieux pour éviter le contact avec ses
habitants, Léhi dans le désert, Le monde des Jarédites, There Were Jaredites (Les deux
premiers sur Idumea, le dernier, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1988, pp. 47-49,
63-67.
[2] Selon Nigel Groom, le temps que mettait habituellement une caravane pour aller du
Dhofar, sur l'Océan Indien, à Gaza, sur la côte méditerranéenne, était de 120 jours,
une distance de 3400 kilomètres, Frankincense and Myrrh, Londres, Longman, 1981, tableau,
p. 213.
[3] Pareille suggestion reposerait sur la déclaration de Néphi que « nous
rassemblâmes
tout le reste des provisions que le Seigneur nous avait données » (1
Néphi 16:11). Ces « provisions » pouvaient avoir été apportées par la famille
d'Ismaël. Nibley fait remarquer que toute terre du désert qui peut être cultivée a un
propriétaire, Léhi dans le désert, sur Idumea.
[4] Le Périple de la mer d'Érythrée, une uvre anonyme datant denviron 150
apr. J.-C., décrit des endroits et des peuples d'Arabie, principalement ceux qui sont
proches du littoral, et appelle les peuples de la région côtière du nord-ouest, où la
famille de Léhi campe en premier lieu, « des gredins » qui « pillaient » les bateaux
et prenaient « comme esclaves » ceux qui survivaient aux naufrages. La côte du sud
était caractérisée par le trafic des « esclaves », notamment « les esclaves
féminines » et ses « habitants sont une bande de traîtres, très peu civilisés ».
Groom, Frankincense, pp. 90, 94, citant la traduction de W.H. Schoff. À la période
islamique, le Coran mentionne souvent les esclaves, tant en termes de butin (sourate
33:50) quen termes daffranchissement légal (par exemple, sourate 4:92 ;
5:89). Dans les temps modernes, Bertram Thomas a parlé des esclaves dans le sud d'Oman
dans les années 1920 et 1930, notant le phénomène remarquable et continu que la tribu
Shahara tout entière vivait « en groupes parmi ses suzerains de Qara, coupant son bois
et tirant son eau ». Parlant des tribus du sud de l'Arabie, Thomas observe que «
linstabilité est la principale caractéristique de tout régime dans lArabie
tribale », Arabia Felix, New York, Scribners Sons, 1932, pp. 47, 15, 22-35. Trente
ans plus tard, Wendell Phillips parle des difficultés extrêmes quil y a à se
déplacer d'une zone tribale à l'autre en Arabie méridionale, certaines tribus vivant
dans un perpétuel état de guerre avec d'autres, Unknown Oman, New York, McKay, 1966, pp.
230-231.
[5] Les plaintes des deux fils aînés, que Néphi note dans son récit, donnent une idée
des souffrances générales de tous les membres du groupe : « Nous avons souffert dans le
désert » (1 Néphi 17:21 ; comparez avec les plaintes des filles dIsmaël dans
16:35).
[6] Bien qu'on ne puisse pas consulter le texte antique original du Livre de Mormon que
Joseph Smith a traduit, on doit supposer à juste titre à mon avis que le
texte anglais représente une traduction raisonnablement précise. Pour le texte biblique,
David Daube donne des connotations serviles pour le verbe séjourner dans The Exodus
Pattern in the Bible, Londres, Faber et Faber, 1963, pp. 24-26.
[7] Le sens dans lequel Néphi emploie le mot ne serait pas un sens du mot biblique
séjourner [rendu par habiter ou demeurer par Segond, ndlr] (ger hébreu), qui, dans les
livres postérieurs, signifie « citoyen protégé », parce que la famille ne semble pas
avoir recherché la citoyenneté pendant son voyage. Voir les commentaires de Diether
Kellermann, « gûr », dans Theological Dictionary of the Old Testament, dir. de publ. G.
Johannes Botterweck et Helmer Ringren, Grand Rapids, Eerdmans, 1975, 2:448 ; et Robert
Martin-Achard, « gûr », dans Theological Lexicon of the Old Testament, dir. de publ.
Ernst Jenni et Claus Westermann, Peabody, Massachusetts, Hendrickson, 1977, 1:309.
[8] Le traitement complet de gûr dans le Theological Dictionary, 2:439-449 et le
Theological Lexicon, 1:307-710 est instructif. Le sens que je suggère pour le terme dans
le Livre de Mormon est que, dans lIsraël davant lexil, celui qui
séjourne « est habituellement le serviteur d'un Israélite, qui est seigneur et patron
» Theological Lexicon, 1:308. Voir, à ce sujet, Daube, Exodus Pattern, pp. 24-26.
L'interprétation par Kellermann du terme ceux qui séjournent comme étant « citoyens
protégés » tandis qu'ils sont asservis en Égypte (Lévitique 19:34) est pour le moins
naïve, Theological Dictionary, 2:449.
[9] La dépendance ne devrait pas nous étonner parce qu'on a certainement besoin de
protection dans le désert. Même le long de la « route de lencens », dans les
régions à lintérieur des terres par rapport à la mer Rouge, comme Nigel Groom
nous le rappelle, les caravaniers « se déplaçaient dans des régions tribales
inhospitalières habitées par des nomades, où des querelles imprévisibles pouvaient
mettre leurs bénéfices, voire même leur vie en danger. » Loin des principaux centres
de civilisation, note-t-il, « en l'absence dun gouvernement fort, lordre
public devait être précaire » Frankincense, pp. 197-198. Pline lAncien (23-79
apr. J.-C.), dans son Histoire naturelle, fait remarquer que « parmi ces tribus
innombrables il y en a autant qui font du commerce quil y en a qui vivent de
brigandage » 6.32 (§162).
[10] Lynn M. et Hope A. Hilton, « In Search of Lehi's Trail, Part 2, Ensign
(octobre 1976), p. 38, pensent que la famille a pu chercher « asile » dans une tribu du
désert. Lallusion selon laquelle Néphi a prêché pendant quil était «
dans le désert » (D&A 33:8) ne change rien à cette possibilité.
[11] Reynolds et Sjodahl, Commentary, 1:173-174 ; Nibley, Léhi dans le désert, 63-65 ;
Robert L. Millet et Joseph F. McConkie, Doctrinal Commentary on the Book of Mormon, Salt
Lake City, Bookcraft, 1987, 1:131-132. Néphi semble parler assez superficiellement de la
gravité des problèmes auxquels ont dû faire face les membres de la famille, en
mentionnant dune manière générale « beaucoup d'afflictions » (1 Néphi 17:1) et
« beaucoup d'afflictions et beaucoup de difficultés » (1 Néphi 17:6).
[12] On peut se faire une idée du traumatisme causé par l'expérience du désert quand
on se rend compte que Jacob, qui est né de Léhi et de Sariah dans le désert, semble
être resté toute sa vie quelquun de grave et de sérieux (voir Jacob 7:26).
[13] Léhi était équipé de « tentes » et d'autres moyens pour la vie dans le désert
et pouvait apparemment partir de chez lui sans retard (1 Néphi 2:4 ; 3:9 ; 16:12 ; etc.).
Voir les commentaires de Nibley dans Léhi dans le désert, pp. 46-49.
[14] La note qui suit immédiatement « des mains de leurs propres frères » (Alma
9:10) augmente encore la possibilité que lallusion vise Léhi et ses enfants
puisque les fils aînés cherchent au moins une fois à tuer Léhi (1 Néphi 16:37 ;
17:44) et trois fois à tuer le fils cadet Néphi (1 Néphi 7:16 ; 16:37 ; 2 Néphi 5:3 4
; cf. 2 Néphi 1:24), quoique le mot « frères » puisse désigner les Lamanites hostiles
(par exemple, Mosiah 28:1 ; Alma 17:9 ; 48:21).
[15] Le géographe romain Strabon, parlant dune expédition militaire malheureuse en
Arabie occidentale en 25-24 av. J.-C., dit que la majorité des 10.000 hommes de l'armée
originale mourut « de faim, de fatigue et des maladie » une tragédie qu'il attribue «
à l'eau et aux herbes » de la région, Geography 16.4.23-24. Parlant de la région
intérieure et le long de la côte méridionale de l'Arabie, presque deux cents ans
après, l'auteur du Périple de la mer d'Érythrée écrit que « ces endroits sont très
malsains et pestilentiels même pour ceux qui naviguent le long de la côte ; mais presque
toujours fatals pour ceux qui travaillent là, lesquels périssent souvent aussi par
manque de nourriture », cité dans Groom, Frankincense, p. 92.
[16] On trouvera dans le Livre de Mormon dautres résumés du voyage de Léhi à
travers l'Arabie, ainsi que des aspects des expériences quil y a eues, dans 1
Néphi 17:1 2, 12 ; 2 Néphi 1:24 ; 2:2 ; 3:3 ; Alma 18:37 38 ; 36:29 ; 37:38-42. Le roi
Benjamin décrit cette époque comme une époque « de grandes afflictions » (Mosiah
1:17), une expression liée ailleurs à la « servitude » (Mosiah 7:28 ; 12:2-4), bien
que pas dans toutes ses autres occurrences (Mosiah 9:3 ; Alma 61:4 ; 62:37).
[17] Abraham J. Heschel, The Prophets, Philadelphie, Jewish Publication Society, 1962, p.
56, écrit que le mariage étrange dOsée « était une leçon » plutôt quun
« symbole ». De plus, son « but n'était pas de démontrer lattitude divine au
peuple, mais d'instruire Osée lui-même dans la compréhension de la sensibilité divine
».
[18] Il est également important de noter comment il parle de la terre promise, la
surnommant « une terre de liberté » dont les habitants « ne seront jamais réduits en
captivité » et « demeureront à jamais en sécurité » sauf « pour cause d'iniquité
» (2 Néphi 1:7, 9).
[19] L'affirmation de Néphi que le Seigneur « a aussi montré à beaucoup [de
prophètes] ce qui nous concerne » (1 Néphi 19:21) vaut certainement pour Zénock, Néum
et Zénos, dont il vient de citer les paroles (1 Néphi 19:10 17 ; cf. 10:12 13). Néphi
introduit ensuite immédiatement Ésaïe 48-49 en disant à son peuple non seulement
d « entend[re] les paroles du prophète [Ésaïe] » mais aussi de « applique[r]
[les paroles d'Ésaïe] à vous-mêmes » (1 Néphi 19:24 ; cf. la réflexion de Jacob
dans 2 Néphi 6:5).
[20] Le passage cité ici ne se trouve ni dans le texte hébreu ni dans le texte grec
d'Ésaïe 49:1.
[21] On trouve dautres mentions de la corruption et de liniquité qui
régnaient dans la ville quand Léhi a commencé sa prédication. À propos de cette
époque, Ésaïe dit que les citoyens de Jérusalem « jure[nt] par le nom du Seigneur,
et
invoque[nt] le Dieu d'Israël, pourtant ils jurent sans vérité ni droiture.
Néanmoins, ils prennent leur nom de la ville sainte, mais ils ne s'appuient pas sur le
Dieu d'Israël » (1 Néphi 20:1 2 [= Ésaïe 48:1 2]). Néphi dira plus tard au sujet de
cette méchanceté parmi les gens de Jérusalem que « leurs uvres étaient des
uvres de ténèbres, et leurs actes étaient des actes d'abomination » (2 Néphi
25:2). Soit dit en passant, le texte d'Ésaïe 48:1-2 dans le Livre de Mormon diffère
dune manière importante de celui du texte hébreu sous-jacent à la KJV.
[22] Voir 1 Néphi 2:2, « le Seigneur commanda à mon père
de partir » ; et 7:14,
« ils l'ont chassé [Léhi] du pays ».
[23] Ce droit légal sous-tend la saga tout entière de l'exode des esclaves hébreux.
Voir David Daube, Exodus Pattern, pp. 39-41. En outre, j'ai expliqué la signification de
ce droit légal pour la visite de Jésus ressuscité aux Néphites et aux Lamanites dans
« Moses and Jesus: The Old Adorns the New », dans The Book of Mormon: 3 Nephi 9-30: This
Is My Gospel, dir. de publ. Monte S. Nyman et Charles D. Tate Jr., Provo, Utah, BYU
Religious Studies Center, 1993, pp. 89-100, particulièrement 94-99.
[24] Dans une autre allusion aux Babyloniens, affirmant que le Seigneur a les choses en
main, Ésaïe dit que le Seigneur « exécutera sa volonté contre Babylone, et son bras
s'appesantira sur les Chaldéens » (1 Néphi 20:14 [= Ésaïe 48:14]). Soit dit en
passant, ces versets (1 Néphi 20:14 ; Ésaïe 48:14) ne sont pas identiques. Le texte du
Livre de Mormon ajoute une phrase entière au milieu du verset qui concerne
l'accomplissement de la prophétie et n'apparaît pas dans les textes hébreu ou grec
d'Ésaïe.
[25] Pour Néphi, la survie future de la postérité de ses frères aînés et cadets
était évidente (1 Néphi 12:19-20 ; 2 Néphi 3:3, 23). Quoique sachant et cette
connaissance lui causait une douleur profonde (1 Néphi 15:5 ; 2 Néphi 26:7, 10)
que ses propres descendants seraient un jour détruits, des indices incontestables
annoncent la survie d'un reste aussi bien que des descendants des autres membres de la
famille. Voir 1 Néphi 13:30 ; 15:13-14, 18 ; 22:7- 8 ; 2 Néphi 10:2 ; cf. 2 Néphi 3:3,
23 ; 4:7 ; 9:53 ; 25:8, 21 ; 3 Néphi 21:7 ; Éther 13:7.
[26] On peut également inclure la mention de ceux que le Seigneur libère de la prison et
des ténèbres, qui « paîtront sur les chemins, et ils trouveront des pâturages sur
tous les coteaux » parce que le Seigneur «
ne t'oublier[a] point » puisque « je
t'ai gravée sur mes mains » (1 Néphi 21:9, 15-16 [= Ésaïe 49:9, 15-16]). Concernant
les ténèbres et la prison, voir aussi lappel de Léhi à ses fils aînés à
sortir « d'un profond sommeil » afin de « secouer les affreuses chaînes par lesquelles
[ils sont] liés », qui les retiennent « captifs » (2 Néphi 1:13 ; voir aussi 1:21,
23). On en vient à se demander si les termes forts de Léhi ne découlent pas dune
expérience personnelle, notamment ses paroles au sujet de la libération, dans les
derniers jours, « de la captivité à la liberté » (2 Néphi 3:5).
[27] Comme dans la description de l'Égypte dans Deutéronome 4:20 ; 1 Rois 8:51 ;
Jérémie 11:4.
[28] Je suis la formulation de 1 Néphi, pas celle de la King James.
[29] En outre, c'est le Seigneur « qui te conduit dans la voie que tu dois suivre » (1
Néphi 20:17 [= Ésaïe 48:17]). Pour ce qui est de paître et de trouver du pâturage «
sur tous les coteaux » (1 Néphi 21:9), ainsi que la promesse du Seigneur de « chang[er]
toutes mes montagnes en chemins » (1 Néphi 21:11 [= Ésaïe 49:11]), comparez avec la
fonction de la boule dairain « qui nous conduisait dans les parties plus fertiles
du désert » (1 Néphi 16:16). De plus, l'expression « ceux qui sont à lorient »
(1 Néphi 21:13 [= Ésaïe 49:13]) certainement liée à « ils viennent de loin »
qui sont « du septentrion et de loccident » (1 Néphi 21:12 [= Ésaïe 49:12]), ce
qui correspond aux directions suivies par la famille à partir de Jérusalem
pourrait être considérée comme désignant non seulement la famille étendue qui a
voyagé vers l'est à travers l'Arabie pour atteindre le rivage de la mer, mais peut-être
même la direction suivie sur la mer pour atteindre lAmérique.
[30] Daube, Exodus Pattern, p. 25. Pour la famille en fuite de Léhi, la nourriture était
dimportance cruciale, les « provisions » (1 Néphi 2:4 ; 16:11) et les « semences
» (1 Néphi 16:11).
[31] Le récit ne permet pas de savoir si cest pour épargner le combustible, ainsi
que les efforts qu'il faut faire pour en trouver, ou pour éviter d'attirer l'attention
sur eux que « le Seigneur n'avait pas permis jusqu'alors que nous fissions beaucoup de
feu tandis que nous voyagions dans le désert » ou les deux (1 Néphi 17:12). Reynolds et
Sjodahl, Commentary, 1:173, et Nibley, Léhi dans le désert, 63-67, optent pour la
dernière explication.
|