La véracité de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est indissolublement liée à l’authenticité du Livre de Mormon. Ou bien celui-ci est véritablement le document historique qu’il affirme être, et dans ce cas ni Joseph Smith, ni personne d’autre, que ce soit au 19e siècle ou de nos jours, n’aurait pu en être l’auteur, ou bien c’est un faux, et alors il sera inévitablement démasqué par les progrès des connaissances scientifiques, et l’Église se révélera être une fausse église. Or, depuis une cinquantaine d’années, les indices en faveur de l’authenticité historique du Livre de Mormon n’ont cessé de se multiplier au point que quiconque veut mettre le Livre de Mormon (et l’Église) en doute ne peut plus – s’il est intellectuellement honnête – les ignorer. L’article suivant traite d’un de ces indices.

 

Textes juifs et autres textes sémitiques écrits en caractères égyptiens

 

John A. Tvedtnes et Stephen D. Ricks

Journal of Book of Mormon Studies, vol. 5, n° 2, 1996, pp. 156-163

 

Le Livre de Mormon dit qu'il a été écrit à l'aide de caractères égyptiens appelés par Moroni « égyptien réformé », quoique les Néphites aient aussi connu l'hébreu (voir Mormon 9:32-34). Néphi fit « des annales, dans la langue de mon père, consistant en la science des Juifs et en la langue des Egyptiens » (1 Néphi 1:2). De toute évidence, les plaques d'airain de Laban contenaient aussi des caractères égyptiens, car le roi Benjamin informe ses fils que, sans la connaissance de l'égyptien, Léhi n'aurait pas pu les lire (Mosiah 1:3-4).

 

Les scientifiques au sein de l'Église sont divisés depuis longtemps sur la question de la langue dans laquelle le Livre de Mormon a été écrit[1]. Certains pensent que les annales néphites ont été simplement écrites en égyptien[2], tandis que d'autres pensent que les scribes néphites utilisaient l'écriture égyptienne pour écrire du texte hébreu[3]. Bien que les deux soient possibles, la présente étude avance des arguments en faveur de la dernière[4].

 

Les scientifiques qui ne sont pas membres de l'Église et d'autres se moquent depuis longtemps de l'idée qu'un groupe israélite venant de Jérusalem ait écrit en égyptien et qualifient avec dérision l'expression « égyptien réformé » de sottise. Depuis le temps de Joseph Smith, nous avons beaucoup appris sur les écrits égyptiens et israélites et nous nous rendons compte que le Livre de Mormon est correct à tous points de vue.

 

Les anciens Égyptiens utilisaient trois sortes de systèmes d'écriture. La plus connue, l'écriture hiéroglyphique (« symbole sacré » en grec), était constituée de près de 400 pictogrammes représentant des objets de la vie courante. Une écriture cursive, appelée hiératique (« sacré » en grec) était également utilisée, principalement sur du papier. Vers 700 av. J.-C., les Égyptiens créèrent une écriture encore plus cursive, que nous appelons démotique (« populaire » en grec), qui ne ressemblait pas aux hiéroglyphes[5]. Le hiératique et le démotique étaient tous les deux utilisés à l'époque de Léhi et l'on peut à juste titre les qualifier d' « égyptien réformé ». D'après le récit de Mormon 9:32, il paraît vraisemblable que les Néphites ont continué à réformer ces caractères.

 

S'il est clair que le Livre de Mormon a été écrit en caractères égyptiens, les scientifiques sont divisés sur le point de savoir si la langue sous-jacente était l'égyptien ou l'hébreu. Des découvertes récentes montrent que certains anciens scribes israélites au moins connaissaient, comme les scribes néphites, les deux langues.

 

Un certain nombre de textes en sémitique du nord-ouest se retrouvent dans les papyrus magiques égyptiens. Ce sont essentiellement des incantations qui, au lieu d'être traduites, étaient simplement transcrites en hiératique égyptien[6]. La langue sous-jacente est une langue sémitique du nord-ouest, une ancienne forme d'hébreu/cananéen[7]. Ces textes sont le Papyrus magique de Londres (14e siècle av. J.-C.)[8], le Papyrus magique Harris (13e siècle av. J.-C.)[9], le Papyrus Anastasi I (13e siècle av. J.-C.)[10] et l'ostracon 25759 recto[11]. Ce dernier date du début du 11e siècle av. J.-C., l'époque des juges d'Israël. Alors que le texte sémitique apparaît d'un côté, le verso a un texte qui est en pur égyptien, bien que l'on ne sache pas s'il y a un lien entre les deux. Il est clair, en tout cas, que certains scribes égyptiens étaient suffisamment versés dans la langue sémitique du nord-ouest pour être capables d'en faire une translittération en utilisant leur propre système d'écriture.

 

Plus proches de l'époque de Léhi, sont les documents israélites du 9e au 6e siècles av. J.-C., qui nous apprennent que les Israélites ont adopté les nombres hiératiques égyptiens et y ont mêlé du texte hébreu[12]. Toutefois, chose plus importante, il y a des textes hébreux et araméens, langues utilisées par les Juifs du temps de Léhi, qui sont écrits en caractères égyptiens. L'un d'eux est le Papyrus Amherst 63, un document écrit en démotique égyptien et datant du 2e siècle av. J.-C.[13]. Comme les manuscrits de la mer Morte, le document avait été conservé dans une jarre en terre cuite et fut découvert à Thèbes (Égypte) pendant la seconde moitié du 19e siècle. Les égyptologues se débattirent avec le texte pendant des années, mais ne purent lui trouver un sens. Les lettres étaient claires, mais elles ne formaient pas de mots intelligibles. En 1944, Raymond Bowman, de l'université de Chicago, se rendit compte que si l'écriture était égyptienne, la langue sous-jacente étaient l'araméen[14]. Il réussit à traduire des parties du texte, mais celui-ci ne fut l'objet d'une étude sérieuse que dans les années 1980[15]. Parmi les écrits qui font partie de ce texte religieux, il y a une version paganisée de Psaumes 20:2-6. Nous avons donc ici un passage biblique, dans sa traduction araméenne, écrite en caractères égyptiens tardifs.

 

En 1965, lors de fouilles pratiquées dans le site d'Arad, dans le sud de la Judée, on a trouvé un certain nombre d'ostraca. La plupart des documents étaient écrits en hébreu et dataient de 598-587 av. J.-C. environ[16]. Toutefois, l'un d'eux, datant « du 7e siècle av. J.-C. », était écrit en hiératique égyptien[17]. C'était donc la preuve que l'écriture égyptienne était connue dans une ville israélite. Cela n'avait rien d'étonnant, car on avait découvert des documents égyptiens d'une période plus ancienne dans la ville phénicienne (libanaise) de Byblos.

 

Cependant, quelque chose d'encore plus significatif, est un ostracon découvert à Arad en 1967[18]. Datant de vers la fin du 7e siècle av. J.-C., il montre quel était l'usage peu avant 600 av. J.-C., l'époque de Léhi. Le texte de l'ostracon était écrit dans un mélange de hiératique égyptien et de caractères hébraïques, mais on peut le lire entièrement comme de l'égyptien. Sur les dix-sept mots du texte, dix sont écrits en hiératique et sept en hébreu. Cependant, tous les mots écrits en hébreu peuvent être lus comme des mots égyptiens, tandis que l'un d'eux, qui apparaît deux fois, a la même signification en égyptien et en hébreu[19]. Sur les dix mots écrits en hiératique, quatre sont des nombres (il en apparaît un à chaque ligne)[20]. Un symbole, qui désigne une mesure de capacité, apparaît quatre fois (une fois à chacune des quatre lignes) et le mot égyptien restant apparaît deux fois. Ainsi, alors que dix-sept mots apparaissent sur l'ostracon, si l'on ne tient pas compte de la répétition des nombres, six seulement sont écrits en hiératique (dont quatre sont des nombres) et six en hébreu.

 

Le texte de l'ostracon est intégral plutôt que bilingue[21]. Yeivin, qui a traduit et étudié le texte, écrit : « Les deux écritures fournissent des renseignements supplémentaires et sont entremêlées. On ne peut cependant être sûr de la façon dont le scribe qui écrit le texte le lisait, que ce soit d'un bout à l'autre en hébreu, en prononçant tous les signes apparemment hiératiques dans leur équivalent hébreu ou dans une espèce de jargon mélangé, en donnant leur valeur égyptienne aux signes hiératiques[22]. »

 

Parce que l'inscription a été découverte en Israël, il n'est jamais venu à l'idée à Yeivin que tous les mots pouvaient être lus comme de l'égyptien, ce qui paraît plus vraisemblable dans ce cas-ci. Il y a, en tout cas, une chose qui est certaine. Le scribe qui a écrit le texte connaissait les systèmes d'écriture hébraïque et égyptien et les a mélangés en un seul texte. C'est peut-être cela que Néphi voulait dire quand il a déclaré que la langue de ses annales consistait en « la science des Juifs et la langue des Égyptiens » (1 Néphi 1:2)[23].

 

On a découvert des preuves supplémentaires du mélange des écritures hébraïque et égyptienne lors de fouilles archéologiques à Tell Ein Qudeirah (la Kadès-Barnéa biblique) dans la péninsule du Sinaï au cours de la dernière moitié des années 1970. On dégagea plusieurs ostraca des 6e et 7e siècle av. J.-C. Un ostracon, écrit essentiellement en caractères hiératiques, consiste en une colonne de mesures égyptiennes et de cinq colonnes de nombres. En même temps que l'égyptien, le mot hébreu 'alaphîm (« milliers ») apparaît deux fois (avec le hiératique « dix » dans le nombre « 10.000 »), tandis que le symbole hébreu désignant le « sicle » (une mesure de poids) apparaît vingt-deux fois. À cause de l'ordre des nombres de chaque colonne, il se peut que ce soit une pratique dans la rédaction des nombres.

 

Un deuxième ostracon contient trois colonnes verticales de nombres. La colonne de gauche a le mot hébreu garah, la plus petite unité de mesure hébraïque, après chaque nombre hiératique. Étant donné que les nombres sont dans l'ordre, Rudolph Cohen, l'archéologue qui a découvert les textes, en a conclu que « ce texte est un exercice d'écriture ». Ce point de vue est confirmé par la découverte, sur le même site, d'un petit ostracon avec plusieurs lettres hébraïques, dans l'ordre alphabétique, de toute évidence un texte d'exercice[24].

 

Aussi bien à Arad qu'à Kadès-Barnéa, il y avait, en plus des « textes combinés » dont nous avons parlé, d'autres ostraca écrits entièrement soit en hébreu soit en hiératique égyptien. La conclusion est évidente : des scribes ou des étudiants contemporains ou presque contemporains de Léhi, recevaient une formation dans les systèmes d'écriture hébraïque et égyptien.

 

L'utilisation de l'écriture égyptienne par les descendants de Léhi devient maintenant non seulement plausible, mais parfaitement raisonnable à la lumière des découvertes archéologiques faites plus d'un siècle après que Joseph Smith a traduit le Livre de Mormon.

 



[1] Voir l'étude de Brian D. Stubbs, "Book of Mormon Language", dans Encyclopedia of Mormonism, New York, Macmillan, 1992, 1:179-81).

[2] Hugh Nibley, Lehi in the Desert, Salt Lake City, Deseret Book Company et FARMS 1988, pp. 14-18. James E. Talmage,  Articles de Foi, publié par les missions françaises de l'Eglise, 1962, p. 358, semble avoir été le premier à remarquer que l'"égyptien réformé" de l'époque de Moroni (Mormon 9:32) ne devait pas forcément être le même que le système d'écriture décrit par Néphi dans 1 Néphi 1:2.

[3] Janne M. Sjodahl, An Introduction to the Study of the Book of Mormon, Salt Lake City, Deseret News Press, 1927, p. 14; George Reynolds et Janne M. Sjodahl, Commentary on the Book of Mormon, Salt Lake City, Deseret Press, 1955, 1:4, 6-7; Sidney B. Sperry, "The Language and Script of the Book of Mormon", dans Our Book of Mormon, Salt Lake City, Bookcraft, 1950, pp. 28-38; Sidney B. Sperry, Book of Mormon Compendium, Salt Lake City, Bookcraft, 1968, pp. 31-39; John L. Sorenson, An Ancient American Setting for the Book of Mormon, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1985, pp. 74-78 et 363 n. 28; John A. Tvedtnes, "Hebraisms in the Book of Mormon: A Preliminary Study", BYU Studies 11/1, 1970, également réimpression par FARMS, p. 50; John A. Tvedtnes, "Puisque le Livre de Mormon est essentiellement l'histoire d'un people hébreu, l'écriture est-elle caractéristique de la langue hébraïque?" J'ai une question, Ensign, octobre 1986, pp. 64-66;  John A. Yvedtnes, "The Hebrew Background of the Book of Mormon", dans Rediscovering the Book of Mormon, sous la direction de John L. Sorenson et Melvin J. Thorne, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1991, pp. 77-91; Stephen D. Ricks, "Language and Script in the Book of Mormon", FARMS Update, Insights, mars 1992, p. 2. Beruce R. McConkie croyait aussi que "le texte des plaques était écrit en égyptien réformé, ce qui veut dire en langue hébraïque au moyen de caractères égyptiens qui avaient été transformés pour répondre aux besoins des Néphites." A New Witness for the Articles of Faith, Salt Lake City, Deseret Book, 1985, p. 448. Joseph Smith dit à propos de la dernière des plaques, contenant ce qui devint la page de titre du Livre de Mormon: "La langue de l'ensemble se présentant de la même façon que tout écrit hébreu en général" (HC 1:71). Bien que ce ne soit pas une déclaration concluante concernant l'écriture qui se trouvait sur les plaques (on pouvait écrire l'égyptien de droite à gauche, de gauche à droite, ou de haut en bas), elle cadre avec l'idée que la langue sous-jacente était l'hébreu et que les scribes néphites maîtrisaient la langue hébraïque.

[4] Kevin L. Barney, dans son "Enallage in the Book of Mormon", Journal of Book of Mormon Studies 3/1, 1994, p. 114 n. 4, écrit: "Il est probable qu'une partie au moins du malaise de Nibley face à la théorie de l'hébreu translittéré en égyptien est le manque de précédents importants d'un procédé de ce genre." S'il est vrai qu'il n'y avait pas de précédent connu quand Nibley écrivit pour la première fois sur ce sujet en 1952, il a maintenant été fermement établi, comme le montre la présente étude.

[5] John Gee a attiré notre attention sur ce que les égyptologues ont appelé "hiératique anormal", que l'on pourrait appeler une écriture "égyptienne réformée". Il a aussi noté que le démotique égyptien a été gravé sur du métal, notamment une palette de bronze. Voir son "Two Notes on Egyptian Script", Journal of Book of Mormon Studies, 5/1, 1996, pp. 162-65).

[6] Les textes en question ont été écrits avec ce qu'Albright a appelé "l'orthographe syllabique égyptienne", en utilisant des symboles égyptiens standard dans des combinaisons visant à translittérer des mots sémitiques. On trouve parfois des mots sémitiques écrits avec l'orthographe syllabique dans des documents égyptiens tardifs au milieu de phrases égyptiennes; ce sont de toute évidence des emprunts. Les textes repris ici  sont des textes sémitiques complets, plutôt que des mots d'emprunt qui sont écrits en caractères égyptiens. On trouvera un bref aperçu de certains des textes dans Wolfgang Helck, "Asiatische Fremdworte im Ägyptischen", dans Die Beziehungen Ägyptens zu Vorderasien im 3. und 2. Jahrtausend v. Chr., 2e éd., Wiesbaden, Harrassowitz, 1971, pp. 528-29.

[7] L'hébreu fait partie de la famille des langues cananéennes, habituellement appelée sémitique du nord-ouest. Elle comprend les formes tardives de la langue cananéenne, appelées phénicien et punique. Une langue étroitement apparentée est l'ugaritique, connu grâce à des inscriptions des 13e et 14e siècles av. J.-C. de la ville d'Ugarit, dans le nord-ouest de la Syrie. Egalement apparenté, mais moins, est l'éblaïte, connu grâce à des inscriptions du deuxième millénaire av. J.-C.  provenant d'Ebla, la ville voisine.

[8] Richard C. Steiner, "Northwest Semitic Incantations in an Egyptian Medical Papyrus of the Fourteenth Century B.C.E.", Journal of Near Eastern Studies 51/3, 1992, pp. 196-97. Steiner mentionne brièvement les autres textes en sémitique du nord-ouest ici repris et attire aussi notre attention sur un texte arabe plus récent écrit en caractères coptes; voir Joshua Blau, "Some Observations on a Middle Arabic Egyptian Text in Coptic Characters", Jerusalem Studies in Arabic and Islam 1, 1979, pp. 215-62. Une autre chose intéressante est le fait que les ouvrages de certains érudits juifs médiévaux étaient écrits en hébreu avec l'écriture arabe. Maïmonide, souvent considéré comme le plus grand des rabbins, a écrit son livre le plus célèbre, Le Guide des égarés, en arabe en utilisant l'écriture hébraïque.

[9] Thomas Schneider, "Mag.pHarris XII, pp. 1_5; Eine kanaanäische Beschwörung für die Löwenjagd?" Göttinger Miszellen 112, 1989, pp. 53-63.

[10] William F. Albright, The Vocalization of the Egyptian Syllabic Orthography, New Haven, Yale, 1934, pp. 33, 37, 42; Hans-Werner Fischer-Elfert, Die satirische Streitschrift des Papyrus Anastasi I, Wiesbaden, Harrassowitz, 1986, p. 152.

[11] Ariel Shisha-Halevy, "An Early North-West Semitic Text in the Egyptian Hieratic Script, Orientalian.s. 47, 1978, pp. 145-62. Un ostracon (pluriel ostraca) est un tesson de poterie sur lequel apparaît une inscription. Dans le Proche-Orient ancien, quand une jarre était cassée, on conservait les morceaux pouvant convenir pour l'écriture, un peu comme nous gardons du papier pour des brouillons.

[12] Bibliographie dans l'original anglais.

[13] Ce document est mentionné par Ricks, "Language and Script in the Book of Mormon", p. 2.

[14] Raymond A. Bowman, "An Aramaic Religious Text in Demotic Script", Journal of Near Eastern Studies 3, 1944, pp. 219-31.

[15] Bibliographie dans l'original anglais.

[16] Yohanan Aharoni, "Hebrew Ostraca from Tel Arad", Israel Exploration Journal, 16/1, 1966, pp. 1-7.

[17] Shlomo Yeivin, "A Hieratic Ostracon from Tel Arad", Israel Exploration Journal, 16/3, 1966, pp. 153-59.

[18] La première note faite par un saint des derniers jours sur l'importance des documents d'Arad pour la langue du Livre de Mormon l'a été par John A. Tvedtnes, "Linguistic Implications of the Tel-Arad Ostraca", Newsletter and Proceedings of the Society for Early Historic Archaeology 127, octobre 1971, pp. 1-5 et sous forme concise dans "The Language of my Father", New Era, mai 1971, p. 19.

[19] C'est la préposition m, qui désigne la provenance dans les deux langues. L'hébreu et l'égyptien ont une parenté lointaine, donc ce mot est un mot commun.

[20] Le texte est simplement un inventaire de grains provenant d'endroits différents.

[21] Un bilingue est un texte dans une langue suivi par la traduction du même texte dans une autre langue. On connaît beaucoup d'inscriptions bilingues (et trilingues) dans le Proche-Orient ancien.

[22] Shlomo Yeivin, "An Ostracon from Tel Arad Exhibiting a Combination of Two Scripts", Journal of Egyptian Archaeology, 55, août 1969, pp. 98-102.

[23] Il reste à savoir quand un scribe israélite ou néphite aurait utilisé un symbole égyptien au lieu d'une lettre hébraïque (alphabétique). Si certains caractères égyptiens sont alphabétiques de nature, représentant un seul son, d'autres sont syllabiques ou idéographiques et peuvent représenter des mots entiers ou des syllabes. Cela ne veut cependant pas dire qu'il faut les lire avec une signification égyptienne. Les scribes akkadiens en Mésopotamie empruntaient des mots écrits syllabiquement à leurs prédécesseurs sumériens, mais leur attribuaient une "traduction" équivalente dans leur langue plutôt que la prononciation sumérienne. Il se peut que les Néphites utilisaient, chaque fois que c'était possible, des symboles égyptiens qui représentaient deux consonnes ou plus (les symboles égyptiens représentaient souvent trois consonnes, parfois quatre ou cinq) chaque fois qu'il fallait moins de place sur les plaques pour écrire l'égyptien plutôt que l'hébreu.

[24] On trouvera des photos des ostraca et un bref commentaire dans Rudolph Cohen, "The Excavation at Kadesh-Barnea 1976-78", Biblical Archaeologist, 44/2, 1981, pp. 98-99; Rudolph Cohen, "Did I Excavate Kadesh-Barnea?" Biblical Archaeology Review 7/3, mai-juin 1981, pp. 25-30.