Le sermon au temple, un chiasme en boucle

 

Tiré de “The Sermon at the Temple & the Sermon on the Mount”

John W. Welch

pp. 141-143 

 

Le récit de Jésus guérissant les malades, dans 3 Néphi 17:5-10, est un véritable chef d'œuvre littéraire composé de 5 parties cohérentes qui, à l'instar des textes anciens, montre que ce passage a été écrit avec énormément de réflexion :

[A] Le récit commence par 3 (chiffre sacré) mention des yeux :

Jésus jeta son regard sur la multitude,

vit que leurs yeux étaient en pleurs,

et que leurs regards étaient fixés sur lui (verset 5).

 

[B] Jésus s'adresse ensuite au peuple par des mots bien choisis (un chiasme) l'invitant à agir (v. 6-7) :

 

    Et il lui dit : Voici, mes entrailles sont remplies

            de compassion envers vous. En avez-vous parmi vous qui sont malades?

                       Amenez-les ici. En avez-vous qui sont estropiés, ou aveugles, ou 

                        boiteux, ou mutilés, ou lépreux, ou qui sont desséchés, qui sont sourds

                         ou qui sont affligés de toute autre manière?

                      Amenez-les ici et je les guérirai,

            car j'ai compassion de vous ;

   mes entrailles sont remplies de miséricorde.

 

[C] Centre du chiasme : Jésus se rapproche alors du peuple par une série d'intimes « Je-Vous » qu'il répète 5 fois (chiffre symbolisant la miséricorde). Ces quelques phrases soulignent avec émotion la relation personnelle qui existe entre Dieu et le genre humain (verset 8) :

 

Car je vois que vous désirez

que je vous montre

ce que j' ai fait à vos frères de Jérusalem,

car je vois que votre foi est suffisante pour

que je vous guérisse.

 

[B1] Le peuple amène ensuite ses malades afin qu'ils soient guéris. L'unité du groupe au début du verset se transforme en unité individuelle lorsque Jésus guérit « chacun d'eux » (verset 9).

 

    Toute la multitude, d'un commun accord, s'avança

                avec ses malades, et ses affligés, et ses estropiés, et avec ses aveugles, et

                avec ses muets, et avec tous ceux qui étaient affligés de toute autre manière;

    et il guérit chacun d'eux à mesure qu'on les lui amenait.

 

 

[A1] Le récit fini par 3 mentions des pieds :

La multitude se prosterna à ses pieds,

que certains s'avancèrent pour baiser ses pieds et

qu'ils lui baignaient les pieds de leurs larmes (verset 10).

 

Les 3 mentions des pieds faites au verset 10 font écho aux 3 mentions des yeux du verset 5, soulignant combien ce peuple était engagé vis-à-vis de son Sauveur : engagé de la tête aux pieds. De plus, lorsque, au verset 10, les pieds du Sauveur sont lavés par les larmes du peuple, la conclusion du récit reprend les mêmes mots qu'au début, accomplissant ainsi un cercle parfait, intime et artistique. Une preuve supplémentaire qu'il n'y a ni maladresse, ni erreur dans la rédaction ou la traduction du Livre de Mormon.