Une vision plus approfondie du lieu de
naissance du Christ
Par Christopher Kirkland
Meridian, 18 décembre 2017
J’ai pu me rendre en
Israël il y a des années et l’une de mes photos préférées me représente
tenant un agneau à Migdal Edar, mieux connue sous le nom de « tour du
troupeau » ou « champ du berger » à Bethléhem. Bethléhem est la ville
royale de David, ainsi nommée parce que David a pris la forteresse et la
tour de guet des Jébusiens sur ce qui s’appelait le Mont Sion à Bethléhem
et y a habité (1 Chroniques 11:7). Migdal Edar, Champ du berger ou Tour du
troupeau est le lieu traditionnel où les troupeaux royaux étaient élevés
et soignés.
Dans les temps anciens, les bergers utilisaient la tour
de guet pour se protéger de leurs ennemis et des bêtes sauvages. C’est
dans ce bâtiment, qui avait été l’enceinte royale de David, que les
prêtres bergers amenaient les brebis qui s’apprêtaient à mettre bas leurs
agneaux. Ces agneaux étaient intégrés au troupeau spécial du temple
utilisé pour les holocaustes permanents pratiqués dans le temple et
représentaient le prix qu’Israël payait pour sa rédemption.
Migdal
Edar se situait près du Temple, au pays de Jérusalem, dans le hameau de
Bethléhem (nom qui signifie « Maison du pain »). Il y a aujourd’hui trois
endroits où le Migdal Edar a pu se trouver, ce qui le situe à deux ou
trois kilomètres de Jérusalem. L’un des devoirs du prêtre était de
s’assurer que les agneaux étaient conformes à la Loi et méritaient d’être
utilisés dans un tel contexte : ils devaient être sans tare, sans aucun os
brisé à la naissance ou par la suite et sans aucun défaut. Le prêtre
devait aussi emmailloter les agneaux nouveau-nés dans du linge blanc. Les
bergers qui les gardaient étaient expressément formés pour cette tâche
sacerdotale royale.
Soumis eux-mêmes aux règles rabbiniques de
propreté et de sainteté, ils veillaient à ce que le lieu des mise bas
reste rituellement pur. Ceci va à l’encontre de beaucoup de nos cantiques
modernes et d’autres traditions au sujet de la crèche remplie de poules,
de vaches, de chèvres, etc. En réalité, il est très peu probable que
d’autres animaux s’y soient trouvés. La Tour du troupeau était utilisée
pour la mise bas des brebis et les champs environnants étaient l’endroit
où les bergers paissaient leurs troupeaux. Ces bergers gardaient
habituellement leurs troupeaux à l’extérieur vingt-quatre heures par jour
tous les jours de l’année et n’amenaient les brebis à l’intérieur que pour
la naissance de leurs agneaux là où l’on pouvait s’assurer de leur
conformité à la Loi comme sacrifice pour Israël.
Je crois que c’est
là que Joseph a emmené Marie quand ils ont découvert que l’hôtellerie
était pleine. C’est dans cette étable spéciale à Migdal Edar de Bethléhem
— la Tour du troupeau — que le Christ est né. Pourquoi seraient-ils allés
là-bas ? Est-ce qu’un Israélite quelconque aurait pu tout simplement
trouver un abri dans une enceinte royale et traditionnellement sacrée ? La
lignée ancestrale de Joseph se trouve dans Matthieu 1:6-16. On considère
normalement que celle de Marie est représentée dans la dernière moitié de
Luc 3. Tous deux étaient descendants du roi David. Le séjour dans
l’enceinte royale de Migdal Edar n’était probablement pas une hospitalité
offerte à tout le monde en Israël, mais pour Marie et Joseph, c’était leur
droit.
On les montre habituellement allant de porte en porte, pour
finir par tomber sur un hôtelier grincheux pas complètement indifférent à
la grossesse ou à la détresse du couple, l’envoyant faire le tour par
derrière pour y rester avec les différents animaux qui s’y trouvent. Des
siècles de licence poétique peuvent être très trompeurs. Une lecture
attentive de Luc 2 montre que rien ne justifie ce récit. Le texte dit
simplement : « et elle enfanta son fils premier-né. Elle l’emmaillota, et
le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux
dans l’hôtellerie. » (ou « les hôtelleries » comme le dit la révision
inspirée de Joseph Smith pour le verset 7).
Une autre chose qui
vient à l’appui de cette théorie est l’ange qui, peu après, annonce la
naissance aux bergers voisins. L’ange leur dit seulement qu’ils trouveront
le bébé « emmailloté et couché dans une crèche ». L’ange n’avait pas
besoin de donner d’autres précisions aux bergers parce que cette
description simple suffisait ! Pourquoi ? Ces hommes étaient les prêtres
bergers, qui élevaient les agneaux sacrificiels pour le Temple ! Lorsque
vint l’annonce par l’ange, ils savaient exactement de quelle crèche il
s’agissait, car cela ne pouvait être que LEUR crèche à la tour du troupeau
! Ils ont tout de suite dit : « Allons jusqu’à Bethléhem, et voyons ce qui
est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. » (Luc 2:15).
Comment savaient-ils que c’était à Bethléhem à proximité ? Pourquoi pas
une crèche à Jérusalem, ou éventuellement des dizaines d’autres encore
plus proches ou le long du chemin ? Comment l’ont-ils trouvé avec cette «
hâte » (v. 16) ? On ne peut expliquer la signification ni la directive du
signe qui leur a été donné ni leur réaction que si l’on a affaire à la
bonne crèche et aux bons bergers !
Migdal Edar, la Tour du troupeau
à Bethléhem, est le lieu idéal pour la naissance du Christ. Il est plus
que probable qu’il est né à l’endroit même où étaient également nés les
dizaines de milliers d’agneaux qui avaient été sacrifiés sur l’autel du
temple pour le préfigurer. Ces bergers qui ont été témoins de sa naissance
accomplissaient un devoir sacerdotal, témoignant qu’il était effectivement
digne de devenir le grand et dernier sacrifice, un Agneau sans tache et
parfait.
Enfin, si vous cherchez encore d’autres indices dans les
Écritures, pensez à ces versets rarement lus du quatrième chapitre de
Michée dans l’Ancien Testament :
8 Et toi, tour du troupeau,
colline de la fille de Sion, à toi viendra, à toi arrivera l’ancienne
domination, le royaume de la fille de Jérusalem.
9 Pourquoi maintenant pousses-tu des cris ?
N’as-tu point de roi, plus de conseiller, pour que la douleur te saisisse
comme une femme qui accouche ?
10 Fille de Sion, souffre et gémis comme une
femme qui accouche ! Car maintenant tu sortiras de la ville et tu
habiteras dans les champs, Et tu iras jusqu’à Babylone ; là tu seras
délivrée.
Une ancienne domination, un roi et un royaume, arrivant à
la tour du troupeau à Bethléhem en rapport avec une femme qui accouche ?
Accompagné d’une seconde « délivrance » par une fuite jusqu’à Babylone ?
(l’Égypte/Babylone est l’endroit où la famille s’enfuira peu après la
naissance du Christ pour échapper à Hérode). Pour moi, cette prophétie ne
pourrait pas être plus claire.
Je témoigne que le Christ était en
effet un sacrifice digne, parfait et sans défaut. Dès le jour de sa
naissance, il a accompli la Loi. Bien que des milliers d’agneaux l’aient
précédé, le Christ a été le grand et dernier Sacrifice qui devait être
fait pour Israël.
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