Dans Doctrine et Alliances
1:30, Dieu dit à propos de lÉglise quelle est « la seule Église vraie et
vivante sur toute la surface de la terre et en laquelle moi, le Seigneur, je me complais
». Pareille affirmation est forcément mal perçue par les tenants dautres cultes.
Dans son excellent livre A Different Jesus ? The Christ of the Latter-day Saints, Robert
L. Millet traite de ce sujet sensible.
LA « SEULE VRAIE EGLISE »
Par Robert L. Millet
Extrait de A Different Jesus ? pages 43-65
Traduit et affiché avec la permission de lauteur
© 2005 Wm. B. Eerdmans Publishing Co.
Il y a plusieurs années, mon collègue Brent Top et moi, nous avons passé quelques
heures avec deux pasteurs protestants pour ce qui sest avéré être une
conversation très agréable et extrêmement instructive. Elle sétait passée sans
que personne ne soit sur la défensive et sans aucune volonté dargumenter et de
faire un débat ; ce que nous essayions sincèrement de faire cétait de nous
comprendre mieux. Vers la fin de la discussion, lun des pasteurs sest tourné
vers moi et a dit : « Bob, cela tembête beaucoup, nest-ce pas, quand on dit
que les saints des derniers jours ne sont pas chrétiens ? » Jai répondu : « Non
seulement cela membête, mais cela me blesse parce que je sais lamour profond
que jéprouve en tant que saint des derniers jours pour le Seigneur et la confiance
totale que jai en lui. »
Mon ami protestant a alors fait une réflexion toute simple, une réflexion qui aurait dû
me sauter aux yeux longtemps avant cette occasion-là. Il a dit : « Quel effet cela nous
fait-il, à ton avis, quand nous découvrons que vous croyez en ce que vous appelez la
grande apostasie, que le Christ est censé avoir dit au jeune Joseph Smith que les
églises qui existaient alors sur la terre étaient toutes dans lerreur,
que tous leurs credo étaient une abomination à ses yeux, que ces
docteurs étaient tous corrompus (Joseph Smith Histoire, v. 19) et que dans
vos Doctrine et Alliances il est dit de ton église quelle est la seule
Église vraie et vivante sur toute la surface de la terre (D&A 1:30) ? » Je me
souviens encore des sentiments divers qui mont envahi à ce moment-là :
cétait une révélation intime, mêlée de sentiments de compréhension, de prise
de conscience soudaine et dun sentiment damour profond pour mes amis. Pendant
quelques instants, je me suis retrouvé, mentalement parlant, à leur place, voyant les
choses par leurs yeux. Cela ma fait un choc et cela a influencé ma façon de
mouvrir aux hommes et aux femmes dautres confessions.
À la première section des Doctrine et Alliances, une révélation donnée à Joseph
Smith en novembre 1831, il est effectivement dit de lÉglise de Jésus-Christ des
Saints des Derniers Jours quelle est « la seule Église vraie et vivante sur toute
la surface de la terre » (D&A 1:30). Cest vrai que ce sont là des termes forts
; cest de la doctrine pure et dure, le genre qui offense les personnes dautres
religions. Il nest pas inutile de jeter un bref coup dil sur ce que
lexpression « la seule Église vraie et vivante » veut dire et sur ce quelle
ne veut pas dire. Je propose ci-après mes idées, mon point de vue. Commençons par ce
que lexpression ne veut pas dire.
1. Elle ne veut pas dire que les hommes et les femmes des autres confessions chrétiennes
ne croient pas sincèrement à la vérité et ne sont pas des disciples véritables du
Christ. Les saints des derniers jours nont absolument aucun mal à accepter
laffirmation que ces personnes sont chrétiennes, quelles reconnaissent
Jésus-Christ comme le Fils de Dieu, leur Sauveur, le Seigneur et Maître de leur vie. Les
saints des derniers jours ne sont pas non plus les seuls à avoir le droit à
lillumination personnelle et à la direction divine pour leur vie.
2. Elle ne veut pas dire quils adorent « un différent Jésus » comme le disent
beaucoup dans le monde chrétien à propos des saints des derniers jours. Au contraire,
les vrais chrétiens adorent Jésus de Nazareth, le Messie promis.
3. Elle ne veut pas dire que nous croyons que la plupart des points de doctrine de la
chrétienté catholique ou protestante sont faux ou que les dirigeants des diverses
branches de la chrétienté sont animés de mauvaises intentions. Joseph Smith a dit : «
On me demande souvent : En quoi différez-vous des autres dans vos idées
religieuses?» En réalité et essentiellement nous ne différons pas à ce point dans nos
idées religieuses que nous ne puissions tous boire dans un même principe damour.
Un des grands principes fondamentaux du «mormonisme» cest de recevoir la vérité
doù quelle vienne [8]. « Les presbytériens ont-ils une part de vérité? »
a-t-il demandé une autre fois. « Oui. Les baptistes, les méthodistes, etc. ont-ils une
part de vérité? Oui
Nous devons rassembler tous les principes bons et vrais dans
le monde et les chérir, sinon nous ne deviendrons pas de vrais mormons [9].
» Dans ce qui a dû être une manière humoristique de jouer avec diverses langues pour
en dégager une signification, Joseph Smith fait remarquer que « mormon » signifie «
littéralement plus bon » [10]. George Albert Smith dit ceci aux tenants
dautres cultes : « Nous ne sommes pas venus pour vous ôter la vérité et la vertu
que vous possédez. Nous ne sommes pas venus pour vous décauser ou vous critiquer. Nous
ne sommes pas venus ici pour vous réprimander
Gardez tout ce que vous avez de bon
et laissez-nous vous apporter plus de bon [11]. »
4. Elle ne veut pas dire que la Bible a été corrompue au point que nous ne puissions
plus nous fier à elle pour nous enseigner de la saine doctrine et nous donner
lexemple de la façon dont nous devons vivre. « Il y a quelques années, quand je
vivais en Angleterre, a dit Mark E. Petersen, je suis allé au British Museum à Londres
et jai étudié lhistoire de la version King James de la Bible. Jai
appris que ses traducteurs avaient jeûné et prié pour avoir linspiration dans
leur travail. Je suis convaincu quils lont reçue [12]. » Quen est-il
alors de la croyance mormone que des vérités claires et précieuses et beaucoup
dalliances du Seigneur ont été enlevées de la Bible avant quelle ne soit
compilée (1 Néphi 13:20-24 ; Moïse 1:40-41) [13] ? Sans accepter la doctrine de
linfaillibilité des Écritures, nous croyons que la main de Dieu a protégé les
textes bibliques de sorte que ce que nous avons maintenant est ce que le Tout-Puissant
désire que nous possédions. Comme le dit Bruce R. McConkie, « nous ne pouvons pas ne
pas conclure quune providence divine dirige tout comme cela doit lêtre. Cela
veut dire que la Bible, telle quelle est maintenant, contient cette partie de la
parole du Seigneur » que le monde daujourdhui est prêt à recevoir [14].
En effet, bien que les saints des derniers jours ne croient pas que la Bible contienne
actuellement tout ce quelle a contenu jadis, cest un livre dÉcritures
remarquable, un livre qui inspire, enseigne, convainc, corrige et instruit (2 Timothée
3:16). Cest la parole de Dieu. Notre tâche, selon George Q. Cannon, est
dengendrer la foi en la Bible. « Notre devoir étant de créer la foi en la parole
de Dieu dans lesprit du jeune étudiant, nous doutons fort que le meilleur moyen
datteindre cet objectif soit daccorder aux erreurs des traducteurs [ou de ceux
qui assurent la transmission] la part la plus importante de notre enseignement. Même les
enfants ont leurs doutes, mais ce nest pas à nous à encourager ceux-ci. Les doutes
ne convertissent en aucune façon, les négations convainquent rarement
Le bout de
phrase des articles de foi concernant les erreurs de traduction de la Bible na
absolument pas été introduit pour nous inciter à passer notre temps à dépister et à
étudier ces erreurs, mais pour souligner lidée que cest la vérité et la
vérité seulement que lÉglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours
accepte, où quon la trouve [15]. »
[
] En 1982, Bruce R. McConkie a expliqué aux dirigeants de lÉglise : «
Avant de pouvoir écrire lÉvangile dans notre propre livre de vie, nous devons
apprendre lÉvangile tel quil est écrit dans les livres dÉcritures. La
Bible, le Livre de Mormon, les Doctrine et Alliances et la Perle de Grand Prix
chacun deux individuellement et eux tous collectivement contiennent la
plénitude de lÉvangile éternel [16]. »
Les saints des derniers jours ne croient pas que lon puisse tirer des Écritures
lautorité divine daccomplir les ordonnances salvatrices. Mais nous disons que
la Bible contient la plénitude de lÉvangile en ce sens quelle (1) parle de
groupes de gens du passé qui avaient toutes les bénédictions de lÉvangile
éternel et (2) enseigne (surtout le Nouveau Testament) la bonne nouvelle de la
rédemption en Christ par lExpiation (3 Néphi 27:13-21 ; D&A 76:40-42).
5. Elle ne veut pas dire que Dieu désapprouve ou rejette tout ce que les chrétiens
dévoués enseignent ou font, où leur cur se trouve et ce quils espèrent
réaliser dans le monde religieux. En avril 1843, un certain frère Pelatiah Brown chercha
à réduire au silence certains détracteurs de lÉglise en forçant et en tordant
le sens de passages de lApocalypse pour étayer ce quil voulait prouver. Cela
lui valut dêtre prié de rendre des comptes. Joseph dit : « Je nai pas aimé
que lon juge le vieil homme pour avoir erré dans la doctrine. Cela ressemble trop
aux méthodistes, pas aux saints des derniers jours. Les méthodistes ont des credo
quil faut croire sous peine dêtre invité à quitter leur Église. Je veux
avoir la liberté de penser et de croire comme je lentends. Cest si agréable
de ne pas avoir dentraves. Ce nest pas parce quun homme erre dans la
doctrine que cela prouve quil nest pas un brave homme [17]. »
« Dieu, notre Père à tous, a dit Ezra Taft Benson, utilise les hommes de la terre, et
particulièrement les hommes de bien, pour accomplir ses desseins. Cétait vrai
autrefois, cest vrai aujourdhui et ce sera vrai demain. » Frère Benson cite
ensuite le passage suivant dun discours de conférence prononcé en 1928 par Orson
F. Whitney : « Le Seigneur a peut-être besoin de tels hommes à lextérieur de son
Église pour laider à avancer. Ils sont parmi ses auxiliaires et peuvent faire plus
de bien pour la cause là où le Seigneur les a mis que nimporte où ailleurs. »
Faites maintenant attention à ce message particulièrement touchant : « Dieu se sert de
plus dun peuple pour la réalisation de son uvre grande et merveilleuse. Les
saints des derniers jours ne peuvent pas tout faire. Cest trop vaste, trop ardu pour
un seul peuple. » Frère Whitney fait ensuite remarquer que nous ne sommes pas en guerre
contre les autres églises. « Dans un certain sens, elles sont nos partenaires [18]. »
En juin 1829, Oliver Cowdery et David Whitmer reçurent ce commandement : « Ne luttez
contre aucune Église, si ce n'est l'Église du diable » (D&A 18:20). B. H. Roberts a
fait ce commentaire éclairé sur ce passage : « Jinterprète le commandement
donné à Oliver Cowdery de ne lutter contre aucune Église, si ce n'est l'Église
du diable comme voulant dire quil doit lutter contre le mal, contre ce qui
nest pas vrai, contre tous les complots des hommes méchants. Ce sont eux qui
constituent léglise du diable, le royaume du mal, une fédération dimpies ;
et les serviteurs de Dieu ont le droit de lutter contre ce qui est mal où que cela
apparaisse
Mais quil soit bien entendu que nous ne sommes pas forcément
amenés à de lantagonisme envers les diverses sectes du christianisme en tant que
tel. Dans la mesure où elles ont conservé des fragments de vérité chrétienne
et chacune delles a une certaine mesure de vérité dans cette même mesure
elles sont acceptables pour le Seigneur et ce serait une mauvaise politique de notre part
de lutter contre elles sans discrimination
Nos relations avec le monde religieux ne
sont pas du genre qui exige que lon dénonce les confessions religieuses comme
constituant léglise du diable. »
Les réflexions suivantes de frère Roberts sont un exemple de la largeur didées
nécessaire pour nous ouvrir à nos frères et surs dautres cultes et pour les
comprendre : « tout ce qui contribue à la vérité, à la justice, est de Dieu ; cela
constitue le royaume de la justice lempire de Jéhovah et, dans une certain
sens au moins, constitue lÉglise du Christ. Tout ce qui contribue au mensonge, à
linjustice, constitue le royaume du mal léglise du diable. Nous ne
sommes pas en guerre contre le royaume de la justice. Au contraire, tant lesprit des
commandements que le Seigneur a donnés à ses serviteurs que la voix de la raison nous
incitent à chercher à étendre ce royaume de la justice en reconnaissant les vérités
quil possède et en recherchant lamitié et la collaboration des hommes et des
femmes justes qui en sont membres [19]. »
6. Elle ne veut pas dire que les chrétiens croyants qui ne sont pas saints des derniers
jours niront pas au ciel. Les mormons ne minimisent ni nient le moins du monde la
réalité de lexpérience dautrui avec lEsprit de Dieu et nous ne devons
pas mettre en doute la légitimité de lengagement dautrui envers
Jésus-Christ. Pour le dire autrement, nous ne doutons pas que beaucoup de ceux qui
affirment avoir éprouvé un grand changement de cur soient véritablement « nés
de nouveau » [20]. Les chrétiens qui connaissent quelque peu les croyances des saints
des derniers jours diront peut-être maintenant : « Oui, mais croyez-vous que les
personnes des autres religions hériteront le royaume céleste ? » Ce que les saints des
derniers jours croient, cest que le baptême accompli par lautorité
compétente est nécessaire pour entrer dans le plus haut degré des cieux.
Lalliance du baptême est lexpression extérieure de lalliance
intérieure que la personne conclut avec le Christ et du fait quelle accepte son
Évangile. En même temps, la doctrine des saints affirme que chaque homme, chaque femme
recevra toute la lumière, toute la connaissance, tous les attributs divins, pouvoirs et
récompenses célestes quils désirent recevoir, que ce soit dans cette vie ou dans
lau-delà. Celui qui cherche de toute son âme à aller au Christ sera finalement
accueilli en sa présence. Quelquun qui aspire de tout son cur à se qualifier
pour la plus haute des gloires dans lau-delà aura cette possibilité. Cela signifie
que lhomme ou la femme qui est fidèle à la lumière quil ou elle a ici
souvrira à une lumière plus grande.
7. Notre croyance que nous sommes « la seule Église vraie et vivante » ne veut pas dire
que les saints des derniers jours désirent « faire bande à part » ou affronter les
problèmes de société tout seuls. Cest un fait que nous nous efforçons ardemment
de collaborer avec les hommes et les femmes dautres confessions à nous opposer et
à faire entendre notre voix contre la marée montante de limmoralité et du
relativisme moral qui est en train de se répandre dans notre monde. Comme la plupart des
groupes chrétiens, nous sommes persuadés que les changements qui doivent être apportés
à notre société ne peuvent venir que « de lintérieur » par le pouvoir
transformateur de Jésus-Christ [21]. Je suis même convaincu que si nous laissons les
divergences doctrinales, le recours à des stéréotypes et la diabolisation de ceux qui
sont différents nous empêcher de nous donner la main pour arrêter lérosion de
valeurs morales et familiales consacrées par le temps, Lucifer remportera une victoire
essentielle.
Que veut donc dire la révélation quand elle dit que lÉglise de Jésus-Christ des
Saints des Derniers Jours est « la seule Église vraie et vivante sur toute la surface de
la terre » ?
1. « Le mot seule, a écrit Neal A. Maxwell, « affirme que lÉglise possède un
caractère unique et singulier en sa qualité dagent ecclésiastique exclusif,
détenteur dautorité pour notre Père céleste dans cette dispensation [22]. »
[
] Dire de lÉglise rétablie quelle est « la seule Église vraie »,
cest dire quelle est linstitution la plus ferme, la plus sûre et la
plus solide de la terre, la plus proche du modèle de lÉglise chrétienne primitive
en ce quelle dispense la volonté de Dieu et jouit de son approbation totale. Cela
ne veut pas dire que les autres églises sont essentiellement fausses ou que leurs
enseignements sont tout à fait corrompus.
« Quand le Seigneur a utilisé le terme vraie, fait remarquer frère Maxwell,
il a voulu dire que la doctrine de lÉglise et son autorité ne sont pas simplement
partiellement vraies, mais quelles sont vraies comme Dieu le conçoit.
LÉglise nest donc pas compromise idéologiquement pour avoir été
constituée à partir des débris doctrinaux laissés par une époque plus ancienne et
elle nest pas non plus constituée de simples fragments de la vraie foi. Elle est
basée sur la plénitude de lÉvangile de Celui dont elle porte le nom, réussissant
ainsi les deux épreuves données par Jésus lors de sa visite aux Néphites par
lesquelles on peut prouver son Église (3 Néphi 27:8).
« Quand le mot vivante est utilisé, il a une connotation divine. LÉglise
nest ni morte ni mourante. Pas plus quelle nest blessée.
LÉglise, comme le Dieu vivant qui la fondée, est vivante, consciente et
active. Ce nest pas un musée qui abrite une religion fossilisée. Cest au
contraire un royaume en mouvement caractérisé par une religion vivante chez des
disciples vivants [24]. »
2. Cela signifie que le dernier mot en matière de doctrine appartient aux apôtres et aux
prophètes, pas aux théologiens ni aux érudits. Quelquun qui était professeur de
religion dans un institut chrétien ma fait cette réflexion : « Tu sais, Bob, une
des choses que jaime dans ma vie de spécialiste en religion, cest quil
ny a personne qui regarde par-dessus mon épaule pour vérifier ma doctrine et
analyser la véracité de mes enseignements. Comme il ny a pas de hiérarchie
organisée devant laquelle je suis tenu de répondre, je suis libre décrire et de
déclarer ce que je veux. » Jai gentiment hoché la tête et jai préféré
ne pas réagir à ce moment-là. Mais depuis lors je me suis dit que ce que mon ami
perçoit comme une merveilleuse liberté professionnelle peut se muer en permission
dinterpréter, dexercer son intuition ou de faire lexégèse dun
passage dÉcriture dune myriade de façons avec pour résultat des
interprétations aussi diverses que la culture, la formation et les penchants des
intéressés. Il y a tout simplement trop de passages ambigus dans les Écritures pour «
laisser la Bible parler par elle-même ». Cétait en fait le dilemme du jeune
Joseph Smith : « Les professeurs de religion des diverses confessions comprenaient si
différemment les mêmes passages de l'Écriture que cela faisait perdre toute confiance
de régler [les questions quil se posait en matière de religion] par un appel à la
Bible » (Joseph Smith Histoire, v. 12). Dans bien des cas, ni la formation
linguistique ni la compétence historique ne produiront automatiquement la signification
voulue (par Dieu) ou léclaircissement de sujets tels que ceux qui ont été
mentionnés plus haut.
« Il y a des choses dans les Écritures qui ne sont pas parfaitement claires » a écrit
le pasteur et professeur évangélique John MacArthur. « Parfois nous ne pouvons pas
reconstituer le contexte historique pour comprendre un passage donné. Un exemple notable
est la mention du baptême pour les morts dans 1 Corinthiens 15. Il y a au
moins quarante points de vue différents sur ce que ce verset signifie. On ne peut pas
être dogmatiques dans de telles choses [25]. » Plus haut, dans le même ouvrage,
MacArthur dit que si lon devait assister à une étude biblique typique on serait «
probablement invité à donner son opinion sur ce que ce verset signifie pour vous, comme
si le message de lÉcriture était propre à chaque personne. Rare est
lenseignant qui soccupe de savoir ce que lÉcriture signifie pour Dieu
[26]. » Quel est notre critère pour juger et interpréter ? Qui a le droit de proposer
un commentaire inspiré des paroles prononcées par de saints hommes de Dieu qui ont
parlé ou écrit autrefois selon quils étaient poussés par le Saint-Esprit (2
Pierre 1:21) ? Sil est vrai que quiconque lit lÉcriture sainte doit chercher
à être suffisamment au diapason de lEsprit pour comprendre ce que lÉcriture
veut dire, les saints des derniers jours croient que cest aux prophètes que revient
le dernier mot en matière dinterprétation prophétique. Comme la dit avec
sagesse C. S. Lewis : « Si lunité de mesure nest pas indépendante des
choses que lon veut mesurer, aucune mesure nest possible [27]. »
Parlant du dogme de la sola scriptura cher à la Réforme, Randall Balmer remarque que «
les sentiments de Luther ont créé un besoin dÉcritures en langue populaire et
depuis lors les protestants tiennent à interpréter eux-mêmes la Bible en oubliant la
plupart du temps quils abordent le texte avec leur ensemble personnel de préjugés
culturels et les idées quils ont en tête. » Balmer poursuit :
« À la base de cette volonté dinterprétation personnelle il y a la thèse
que la lecture la plus simple et la plus évidente du texte est la bonne. Tout le monde
devient son propre théologien. Il nest plus besoin de consulter Augustin ou Thomas
dAquin ou Martin Luther pour voir comment ils comprenaient tel ou tel passage dès
lors que lon est soi-même le décideur final de ce qui est le sens correct. Cette
tendance, à laquelle vient sajouter labsence de toute structure
dautorité au sein du protestantisme, a créé une sorte de mêlée générale
théologique dans laquelle toutes sortes de personnes ou de groupes prétendent que
cest leur lecture de la Bible qui est la seule interprétation possible [28]. »
Enfin, jai eu un certain nombre damis et de collègues protestants ou
catholiques qui mont demandé comment les saints des derniers jours peuvent
réconcilier lidée dune apostasie de lÉglise primitive avec
léloge que Jésus fait de la confession de Pierre à Césarée de Philippe (« Tu
es le Christ, le Fils du Dieu vivant »). On se souviendra que le Sauveur dit : « Tu es
heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui tont
révélé cela, mais cest mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu
es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour
des morts ne prévaudront point contre elle » (Matthieu 16:16-18, italiques ajoutés). Le
Seigneur ne disait-il pas clairement dans ce passage que Satan ne lemporterait pas
sur lÉglise chrétienne ?
Une chose en tous cas est certaine : lÉglise ne devait pas être édifiée sur
Pierre ni sur un individu quelconque mais plutôt sur la parole révélée, la
révélation que Pierre avait reçue et qui affirmait que le Maître était le Fils de
Dieu [29]. Cétait comme si le Christ disait : Pierre tu as obtenu le témoignage de
mon identité par une révélation de Dieu et cest par révélation, par la
direction immédiate du ciel donnée à mes serviteurs oints et par eux que
jédifierai mon Église. Et tant que mon peuple vit de manière à jouir de cet
esprit de révélation au niveau individuel et au niveau institutionnel il
ne sera jamais permis au pouvoir et à la domination du diable de lemporter sur mon
royaume. »
3. Cela veut dire que sil est vrai que Dieu bénit, fortifie et guide toute personne
qui suit la lumière divine quelle a en elle (Jean 1:9), chacun a la responsabilité
dêtre fidèle à cette lumière qui conduit dans toute la vérité, de chercher, de
sonder, de soupeser et de tester toutes choses. Une révélation moderne atteste : « Ce
qui est de Dieu est lumière; et celui qui reçoit la lumière et persévère en Dieu
reçoit davantage de lumière; et cette lumière devient de plus en plus brillante
jusqu'au jour parfait » (D&A 50:24) ce qui veut sans doute dire le jour de la
résurrection et de la glorification. Une révélation ultérieure dit que celui qui est
fidèle à la lumière de la conscience, fidèle à ce que nous appellerions
léthique judéo-chrétienne, sera conduit vers la lumière supérieure de la
plénitude de lÉvangile, que ce soit dans cette vie ou dans lau-delà. « Et
l'Esprit donne la lumière à tout homme qui vient au monde; et l'Esprit éclaire, partout
dans le monde, tout homme qui écoute la voix de l'Esprit. Et quiconque écoute la voix de
l'Esprit vient à Dieu, oui, au Père. Et le Père lui enseigne l'alliance [de
lÉvangile] qu'il a renouvelée et confirmée sur vous » (D&A 84:46-48).
Il y a un équilibre critique à trouver ici. Le Livre de Mormon fait clairement remarquer
que « l'Esprit du Christ est donné à tout homme afin qu'il puisse discerner le bien du
mal; c'est pourquoi, je vous montre la façon de juger; car tout ce qui invite à faire le
bien et à persuader de croire au Christ est envoyé par le pouvoir et le don du Christ;
c'est pourquoi vous pouvez savoir avec une connaissance parfaite que c'est de Dieu »
(Moroni 7:16). En même temps, le Père des Lumières ne souhaite pas que ses enfants
fassent de la roue libre spirituelle, se contentent de la lumière et de la vérité
quils ont ; il attend au contraire deux quils progressent tous dans leur
perspective et leur compréhension. Comme C. S. Lewis la observé, que « Dieu, à
la longue, ne se contente de rien moins que la perfection absolue, se réjouit du premier
effort faible et maladroit que vous allez faire demain rien que pour faire votre devoir le
plus simple. » Puis, citant son mentor, George MacDonald, Lewis remarque que « il est
facile de plaire à Dieu, mais il est difficile de le satisfaire [30]. » Ainsi donc, le
bien le plus élevé que les hommes et les femmes puissent faire est de rechercher avec
ténacité la plus grande quantité de lumière et de connaissance que Dieu veut conférer
(voir D&A 35:10-12 ; 84:49-50).
Les credo et le christianisme
Selon lun des récits de la première vision de Joseph Smith (1838), Joseph apprit
que « tous leurs credo étaient une abomination à ses yeux; que ces docteurs étaient
tous corrompus; que: ils s'approchent de moi des lèvres, mais leur cur est
éloigné de moi; ils enseignent pour doctrine des commandements d'hommes, ayant une forme
de piété, mais il en nient la puissance » (Joseph Smith Histoire, v. 19).
Cette déclaration est naturellement considérée comme dure et blessante par les membres
des autres églises chrétiennes. Voyons si nous pouvons éclaircir quelque peu les
choses. Par exemple, quels étaient les « credo » en question ? Le mot latin originel
credo signifie simplement « je crois ». Du temps de Joseh Smith, le mot « credo »
désignait « un bref résumé des articles de la foi chrétienne » ou « ce que
lon croit » [31]. Un dictionnaire moderne définit un credo comme « un système de
croyances religieuses » ou « un ensemble dopinions ou de principes sur un sujet
quelconque » ou « croyance ou confiance en qqch., article de foi [32] ». Selon cette
définition il ny a rien de mal dans un credo en soi.
Le savant catholique Luke Timothy Johnson a écrit que « le fait dappartenir à
lélite intellectuelle implique le mépris pour les credo en général et le credo
de la chrétienté en particulier ». Il fait observer que « pour la modernité, la
croyance en un credo est un signe déchec intellectuel. Un credo implique la foi et
la foi fait, à propos de la réalité, des déclarations qui ne peuvent pas être
testées. Tout le monde sait quune affirmation ne peut être vraie que quand elle ne
dit pas vraiment quelque chose à propos du monde ou quand elle a été testée
empiriquement. Un credo est donc une structure de limagination. On ne peut être à
la fois croyant et penseur critique. » En outre : « Un nombre important de chrétiens
rejettent toute forme de credo. Pour certains, surtout ceux qui se situent dans les
traditions anabaptiste ou église non-conformiste, le credo est trop linstrument de
la tradition et du pouvoir ecclésiastique, trop associé à lévolution de la
chrétienté vers le catholicisme, trop façonné par la philosophie et trop peu par
lÉcriture [33]. »
Alexander Campbell, un contemporain de Joseph Smith et père des Disciples du Christ et de
lÉglise du Christ, était quelquun que les credo dérangeaient
particulièrement. « Après la guerre dIndépendance, écrit Milton Backman Jr., un
certain nombre de théologiens condamnèrent avec véhémence tous les credo populaires de
la chrétienté. Exhortant tous les disciples du Christ à revenir à la pureté du
christianisme du Nouveau Testament, ces prédicateurs enseignaient que la Bible devait
être considérée comme le seul support de la foi, que toutes les assemblées devaient
être autonomes et que tous les hommes sont dotés de la capacité daccepter ou de
rejeter le don du salut offert par Dieu. Bien que divisés en ce qui concerne la doctrine
de la Divinité, ces dirigeants résolus rejetaient lusage du terme
Trinité, en affirmant que ce mot nétait pas scripturaire [34]. »
Joseph Smith nétait pas nécessairement opposé aux credo religieux en général.
Dans la préface de la première édition, des Doctrine et Alliances (1835) il fait cette
réflexion très intéressante : « Il peut y avoir, dans lesprit de certains, de
laversion à légard de lidée de recevoir quelque chose susceptible
dêtre des articles de foi religieuse, et ce du fait quil en existe tant
actuellement ; mais si les hommes croient en un système et professent quil a été
donné par inspiration, il est certain que plus ils peuvent le présenter
intelligiblement, mieux cela vaut. Imprimer un principe ne le rend pas faux pas plus que
ne pas limprimer le rend vrai. » À titre dexemple, frère McConkie a dit que
le cinquième Discours sur la Foi est en fait « un credo annonçant qui est la Divinité.
À mon sens, cest la déclaration la plus globale, la plus intelligente et la plus
inspirée qui existe actuellement en anglais, qui existe en un endroit donné,
définissant, interprétant, expliquant, annonçant et témoignant du genre dêtre
que Dieu est [35]. »
Les saints des derniers jours croient que les credo dont il est question dans la Première
Vision étaient les credo postérieurs au Nouveau Testament qui cherchaient à codifier
les croyances concernant Dieu, le Christ, le Saint-Esprit et les relations entre eux, des
concepts qui avaient été élaborés au cours de lépoque qui suivit la mort des
apôtres originels. Stephen Robinson fait remarquer quil y a une ironie dans le fait
que les chrétiens traditionnels condamnent les ajouts apportés par les saints des
derniers jours au canon des Écritures. En réalité, dit-il, les protestants ne sen
tiennent pas strictement à la croyance en la sola scriptura [les Écritures et rien
quelles]. « Quand ils accusent les mormons de ne pas croire en la Bible, écrit-il,
ils veulent habituellement dire que nous ne croyons pas aux interprétations formulées
par les conciles postbibliques. Si les évangéliques veulent à tout prix insister sur la
doctrine de la sola scriptura ou ad fontes [aux sources], ils devraient cesser
dattribuer une autorité scripturaire à des traditions postbibliques. » Il dit
ailleurs que « les saints des derniers jours informés ne prétendent pas que le
christianisme historique a perdu toute vérité ou est devenu complètement corrompu. Les
églises traditionnelles ont pu perdre la plénitude de lÉvangile, mais
elle ne lont pas complètement perdue ni même nen ont perdu la plus grande
partie. Beaucoup dévangéliques caricaturent ou exagèrent le point de vue mormon
qui est que les églises traditionnelles sont incomplètes plutôt que corrompues.
Cest de leurs credo postbibliques quil est question dans la première vision
de Joseph Smith quand elle dit quils sont une abomination, mais
certainement pas de leurs membres ou des croyances bibliques de leurs membres [36]. »
Dans la mesure où leurs credo perpétuent des notions contraires à la vérité, en
particulier en ce qui concerne la nature de la Divinité, il est évident que notre Père
céleste en soit mécontent. En outre, dans la mesure où les credo divisent les gens,
catégorisent les gens, excluent des gens et même en amènent dautres à les
persécuter, on peut comprendre quils soient considérés comme indésirables. Dans
la mesure où ils deviennent un badge dappartenance, la marque didentification
à laquelle on reconnaît un « vrai chrétien », la seule façon de comprendre ce que
les Écritures veulent réellement dire en ce qui concerne Dieu et le Christ, dans cette
même mesure, le cercle chrétien se rétrécit de plus en plus et la grâce de Dieu qui
rend le salut accessible à toute lhumanité (Tite 2:11) est contrecarrée.
Lapôtre Paul a affirmé que le Sauveur « veut que tous les hommes soient sauvés
et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2:4). Cest ce que
Joseph Smith, le prophète, avait à lesprit quand il a dit en octobre 1843 : « Je
ne peux croire en aucune des croyances des différentes confessions, parce quelles
ont toutes en elles certaines choses auxquelles je ne puis souscrire, bien que toutes
aient une certaine vérité. Je veux monter en la présence de Dieu et tout apprendre;
mais les confessions dressent des barrières et disent: Tu iras jusque-là et pas
plus loin, chose à laquelle je ne puis souscrire [37]. »
Il semble que les « docteurs » mentionnés dans la Première Vision aient été les
ecclésiastiques hostiles qui vivaient dans les environs immédiats de Joseph Smith.
Après avoir décrit la réaction dun pasteur méthodiste à sa Première Vision, à
savoir que « tout cela était du diable, que les visions ou les révélations, cela
n'existait plus de nos jours, que toutes les choses de ce genre avaient cessé avec les
apôtres et qu'il n'y en aurait jamais plus », Joseph raconte : « Cependant je
m'aperçus bientôt que le fait de raconter mon histoire m'avait beaucoup nui auprès des
adeptes des autres confessions et était la cause d'une grande persécution , qui allait
croissant
ce fut une chose commune chez toutes les confessions » (Joseph Smith
Histoire vv. 21-22, italiques ajoutés). Dans un récit de la Première Vision qui
se trouve dans la lettre à Wentworth (1842), Joseph dit que « Ils [le Père et le Fils]
me dirent que toutes les confessions religieuses croyaient en des doctrines incorrectes et
quaucune delles nétait reconnue de Dieu comme son Église et son
royaume ; et il me fut expressément commandé de ne me joindre à aucune. Je
reçus en même temps la promesse que la plénitude de lÉvangile me serait
révélée plus tard [38]. »
William Grant Bangerter a un jour demandé aux étudiants et au corps professoral de BYU :
« Croyons-nous que tous les ecclésiastiques des autres églises sont corrompus ? Bien
sûr que non. Ce nétait certainement pas cela que Joseph Smith voulait dire. Quand
on lit soigneusement le passage, on voit que le Seigneur Jésus-Christ parlait des
ecclésiastiques qui se disputaient et argumentaient sur la question de savoir quelle
église était la vraie, cest-à-dire le groupe que Joseph Smith fréquentait
« Il est tout à fait clair quil y a eu et quil y a maintenant dans les
autres églises beaucoup dhommes et de femmes excellents, honorables et dévoués
qui vont vers leur salut éternel et qui dirigent leur assemblée avec justice et de
manière consciencieuse. De toute évidence, Joseph Smith avait beaucoup de contacts
cordiaux et amicaux avec les ecclésiastiques dautres religions. Pas mal
dentre eux devinrent membres de lÉglise : Sidney Rigdon, John Taylor, Parley
P. Pratt et dautres en Amérique et en Angleterre. Certains dentre eux qui
arboraient lattitude chrétienne de la tolérance ne devinrent pas membres de
lÉglise. Il y en a beaucoup dautres comme eux aujourdhui [39]. »
Dire que « ces docteurs étaient tous corrompus », cest dire queux et leurs
enseignements étaient devenus malsains, entachés derreur, impurs [40]. En outre,
comme Richard Bushman la fait remarquer, « à un certain niveau, les révélations
de Joseph indiquent une perte de confiance vis-à-vis des ecclésiastiques chrétiens.
Malgré son érudition et son éloquence, on ne pouvait confier la Bible au clergé. Il ne
comprenait pas ce que le livre voulait dire. Elle était un réceptacle de révélations
et le clergé en avait fait un manuel. La Bible était devenue un texte à interpréter
plutôt quune expérience à vivre. Et avec cela, le pouvoir du livre a été
perdu
Cétait ce pouvoir-là que Joseph et les autres visionnaires de son
temps cherchaient à retrouver. Ne lobtenant pas du clergé, ils lont cherché
eux-mêmes. »
« Pour moi, poursuit Bushman, cest cela limportance de Joseph Smith pour
notre époque. Il se trouvait sur le terrain contesté où les Lumières [ndlr : mouvement
philosophique né au XVIIIe siècle opposant la raison à la religion] et la chrétienté
saffrontaient et sa vie posait la question : Croyez-vous que Dieu parle ? Joseph a
naturellement été écarté dans la bousculade des batailles intellectuelles qui
sen sont suivies et a été négligé par les champions des deux grands systèmes,
mais sa mission était de défendre la réalité de la révélation divine et de créer un
petit avant-poste où ce principe survivrait. Le principe de révélation de Joseph
nest pas une révélation unique devant servir pour tout le temps, comme ce que
croyaient les chrétiens de son époque à propos de lincarnation du Christ, ni une
inspiration diluée qui sinfiltre dans lesprit de toutes les bonnes personnes,
mais des directives spécifiques constantes de Dieu à son peuple. À une époque où les
origines du christianisme étaient assiégées par les forces du rationalisme des
Lumières, Joseph Smith, lui, ramenait le christianisme moderne à ses origines dans la
révélation [41]. »
Le « plus » du mormonisme
Je tiens à le répéter : Cest une exagération grossière, une présentation
déformée que de dire que les saints des derniers jours croient que la totalité des
pratiques et de la doctrine chrétiennes depuis le temps des apôtres originels sont
apostats. Des hommes et des femmes nobles et croyants qui vivaient à la période que trop
de gens ont appelée « lâge des ténèbres » ont cherché à faire ce qui était
bien et à respecter les principes du christianisme du mieux quils pouvaient. John
Taylor a dit quil y a eu, au cours du Moyen-Âge des gens qui « pouvaient communier
avec Dieu et qui, par le pouvoir de la foi, ont pu écarter le voile de léternité
et contempler le monde invisible
avoir le ministère danges et contempler les
destinées futures du monde. Si ce fut là lâge des ténèbres, je prie que Dieu me
donne un peu dobscurité et me délivre de la lumière et de lintelligence qui
règnent de nos jours [42]. » Brigham Young a expliqué que beaucoup dhommes de
bien avant lépoque de Joseph Smith jouissaient de « lesprit de révélation
» et relève tout particulièrement que John Wesley était un des meilleurs hommes qui
aient vécu sur la terre [43].
En parlant de lÉglise primitive, Boyd K. Packer a dit que « la flamme a vacillé
et a diminué
Mais, comme cela a été le cas depuis le commencement, lEsprit
de Dieu a toujours inspiré des âmes dignes. Nous sommes redevables dune dette
immense envers les protestataires et les réformateurs qui ont préservé les Écritures
et les ont traduites. Ils savaient que quelque chose avait été perdu. Ils ont, du mieux
quils le pouvaient, gardé la flamme allumée. Beaucoup ont été martyrs [44]. »
De même, Dallin H. Oaks a expliqué que « nous sommes redevables envers les hommes et
les femmes qui ont gardé vivante la lumière de la foi et de la connaissance tout au long
des siècles jusquà ce jour. Il nous suffit de faire le contraste avec la moindre
lumière qui existe parmi les peuples qui ne connaissent pas les noms de Dieu et de
Jésus-Christ pour nous rendre compte de tout ce quont apporté ceux qui ont
enseigné le christianisme au fil des siècles. Nous les honorons comme serviteurs de Dieu
[45]. »
La question qui se pose pour les personnes dautres confessions est celle-ci :
Pourquoi devrais-je devenir membre de votre église ? Quavez-vous à offrir au-delà
du fait que jaccepte Jésus-Christ et les enseignements de la Bible ? Brigham Young
a déclaré : « Nous, les saints des derniers jours, nous prenons la liberté de croire
davantage que nos frères chrétiens : nous ne croyons pas seulement
la Bible,
mais
la totalité du plan de salut que Jésus nous a donné. Différons-nous de ceux
qui croient au Seigneur Jésus-Christ ? Non, si ce nest que nous croyons davantage
[46]. » Comment cela ? Quel est en fait « le plus » du mormonisme ?
1. La perspective doctrinale. Les saints des derniers jours croient que beaucoup de
vérités rétablies par lintermédiaire de Joseph Smith donnent une perspective
plus grandiose et plus élevée de la vie. Par exemple, le fait de croire quhommes
et femmes ont existé avant la présente condition mortelle a des implications immenses
pour la vie ici-bas : nos joies, nos amitiés et nos fréquentations, nos goûts, nos
difficultés et nos souffrances. Que lon pense aussi à la différence que cela fait
de croire en « lÉvangile éternel du Christ », la vérité que la plénitude de
lÉvangile du Christ est sur la terre depuis le commencement des temps.
2. La consolation doctrinale. Quest-ce que cela ne change pas de savoir que Dieu a
un plan et un calendrier selon lesquels tous ses enfants auront la possibilité
daccepter ou de rejeter le message du salut en Christ ? Quest-ce que cela ne
change pas de savoir que les plus belles relations de cette vie le mariage et la
famille peuvent se poursuivre sans interruption au-delà du voile de la mort ?
Quest-ce que cela ne change pas de savoir que les personnes qui nont pas pu se
marier dans cette vie avec quelquun qui a une passion semblable pour la foi auront
cette possibilité dans lau-delà ?
3. Les éclaircissements et lexpansion doctrinale. Tout comme les chrétiens
traditionnels nhésitent pas à lire les événements et les enseignements de
lAncien Testament à la lumière du Nouveau Testament, de même les saints des
derniers jours nhésitent pas à lire la Bible à la lumière du Livre de Mormon,
des Écritures modernes et des paroles des apôtres et des prophètes actuels. Ajouter
nest pas la même chose que contredire. Il y a des connaissances en plus de ce qui
est enseigné dans la Bible sur des sujets tels que lexistence prémortelle de
lhumanité (Alma 13:1-5 ; Moïse 4:1-4 ; Abraham 3:22-28), le but la Chute et son
lien avec lExpiation (2 Néphi 2 ; Moïse 4-5), lampleur de lexpiation
infinie du Christ (Alma 7:11-13 ; D&A 76:22-24 ; Moïse 1:32-35), le ministère du
Christ dans le monde desprit postmortel (D&A 138) et les nombreuses demeures
(voir Jean 14:2) ou degrés de gloire dans lau-delà (D&A 76, 131).
4. La confirmation doctrinale. Lun des tout grands buts du Livre de Mormon et des
Écritures modernes est de convaincre les hommes « que les annales des prophètes et des
douze apôtres de l'Agneau sont vraies » (1 Néphi 13:39). Nous trouvons ce qui suit dans
le Livre de Mormon : « C'est pourquoi, repentez-vous, et soyez baptisés au nom de
Jésus, et saisissez-vous de l'Évangile du Christ, qui sera placé devant vous, non
seulement dans ces annales-ci, mais aussi dans les annales qui parviendront des Juifs [la
Bible] aux Gentils
Car voici, ceci [le Livre de Mormon] est écrit dans l'intention
que vous croyiez cela [la Bible] » (Mormon 7:8-9). Dans les Doctrine et Alliances, nous
lisons que le Livre de Mormon a été donné dans les derniers jours dans le but de «
prouv[er] au monde que les Saintes Écritures sont vraies et que Dieu inspire les hommes
et les appelle à son uvre sainte à notre époque et dans notre génération, tout
comme dans les générations d'autrefois; montrant par là qu'il est le même Dieu hier,
aujourd'hui et à jamais » (D&A 20:11-12). À une époque où les gens de par le
monde se sont mis à douter de lhistoricité des événements, des enseignements et
des valeurs bibliques et en particulier du rôle rédempteur de Jésus-Christ
les Écritures des saints des derniers jours se présentent comme un second témoin
de leur véracité et de leur réalité.
5. La cohérence doctrinale. Comme nous lavons dit plus haut, la grande valeur
dune hiérarchie sacerdotale, cest quelle est le moyen dassurer
lorthodoxie doctrinale. Si les membres de lÉglise de Jésus-Christ des Saints
des Derniers Jours sont parfaitement libres de penser ce quils veulent et de tirer
leurs propres conclusions doctrinales, on leur demande en même temps de ne dire dans
leurs sermons ou leurs leçons ou de ne publier « rien d'autre que ce que les prophètes
et les apôtres ont écrit, et ce qui leur est enseigné par le Consolateur par la prière
de la foi » (D&A 52:9). La formulation, la clarification et linterprétation de
la doctrine pour lÉglise repose sur les conseils des présidents de lÉglise,
la Première Présidence et le Conseil des douze apôtres. Le procédé est fixé dans le
Livre de Mormon : « Et il arriva qu'Alma, ayant autorité de Dieu, ordonna des
prêtres
pour leur prêcher, et pour les instruire de ce qui avait trait au royaume
de Dieu. Et il leur commanda de n'enseigner que les choses qu'il avait enseignées, et qui
avaient été dites par la bouche des saints prophètes » (Mosiah 18:18-19).
Plus tard le caractère de cette philosophie de lenseignement est donné : « C'est
pourquoi, ils s'assemblèrent en différents groupes, appelés Églises; chaque Église
avait ses prêtres et ses instructeurs, et chaque prêtre prêchait la parole, selon
qu'elle lui était remise par la bouche d'Alma. » Remarquez maintenant ce qui suit : «
Et ainsi, en dépit du fait qu'il y avait beaucoup d'Églises, elles étaient toutes une
seule Église, oui, l'Église de Dieu; car on ne prêchait dans toutes les Églises que le
repentir et la foi en Dieu » (Mosiah 25:21-22 ; italiques ajoutés).
Cest Paul qui écrivait que lorganisation de lÉglise comprenant
apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et docteurs avait été mise en
place « pour le perfectionnement des saints en vue de loeuvre du ministère et de
lédification du corps de Christ, jusquà ce que nous soyons tous parvenus à
lunité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à létat
dhomme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons
plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des
hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction » (Éphésiens 4:11-14 ; italiques
ajoutés).
Conclusion
Jai souvent été interpellé en public par des personnes qui étaient offensées
par la conception des saints des derniers jours quils sont « la seule vraie Église
» ou de ce quils affirment posséder « la plénitude de lÉvangile de
Jésus-Christ ». Elles trouvent que cest peu aimable, exclusiviste et non
chrétien. Je mempresse dajouter que le passage complet des Doctrine et
Alliances est que les saints des derniers jours appartiennent à « la seule Église vraie
et vivante sur toute la surface de la terre et en laquelle moi, le Seigneur, je me
complais et je parle ici à l'Église dans son ensemble et non aux membres
individuellement » (D&A 1:30 ; italiques ajoutés). Moins de trois ans plus tard, ce
même Seigneur réprimandait les saints en disant : « s'il n'y avait pas eu les
transgressions de mon peuple, et je parle de l'Église et non d'individus, il aurait pu
être racheté dès maintenant » (D&A 105:2, italiques ajoutés).
Dun autre côté, nest-il pas vrai que léglise A croit quelle a
une meilleure compréhension de telle ou telle doctrine que les églises B, C et D ? Telle
confession nest-elle pas persuadée que ses croyances et ses pratiques reflètent
mieux celles de lÉglise fondée par Jésus-Christ au premier siècle ? Hus, Luther,
Calvin, Zwingli nétaient-ils pas convaincus que leurs efforts pour réformer
lÉglise mère, pour mettre fin aux abus du catholicisme romain et pour revenir aux
Écritures, étaient inspirés et dirigés par le ciel, que leurs réformes et leurs
enseignements les rapprochaient davantage de ce que le Maître voulait dès le
commencement ? De par sa nature même, le christianisme est exclusiviste dans sa vision de
ce que Dieu est et de ce quil faut pour être sauvé.
J. B. Phillips a remarqué : « Le catholique romain qui décrète que lordination
dans lÉglise anglicane est invalide et quaucune
grâce nest recevable par les sacrements anglicans adore clairement un
Dieu qui est catholique romain et qui agit à contrecur, sil agit, via des
voies non romaines. Dautre part le ultra-low churchman [ndlr :
LÉglise anglicane est divisée en deux tendances, la High Church, qui est pour le
rituel traditionnel et la hiérarchie, et la Low Church qui est pour un rituel et une
hiérarchie réduits au minimum] doit reconnaître, sil est honnête, que le dieu
quil adore désapprouve fortement les vêtements, lencens et les chandelles
sur lautel [utilisés par la High Church anglicane]. La tragédie de ces exemples,
qui pourraient être reproduits ad nauseam nimporte quel jour de la semaine,
nest pas les divergences dopinion, qui existeront sans doute jusquau
Jugement dernier, mais la sottise éhontée et le péché détestable de vouloir
considérer Dieu comme le chef de parti dune option déterminée. » Phillips ajoute
: « Aucune confession na le monopole de la grâce de Dieu, aucune na de
recette exclusive pour former des personnalités chrétiennes [47]. »
Si lon me demandait : Dieu est-il mormon ? Le Tout-Puissant est-il saint des
derniers jours ? » Je crois que je répondrais quelque chose dans ce genre : Notre Dieu
est le Dieu de toute la création, un Être infini, éternel et omni-aimant qui fait tout
ce quil peut pour conduire, pour amener une lumière plus grande dans la vie de ses
enfants, pour sauver tous ceux qui veulent lêtre. Il est le seul vrai Dieu et par
conséquent la seule Divinité qui puisse entendre et exaucer les prières ferventes de
ses enfants. Il est le Dieu des catholiques, des protestants, des bouddhistes, des hindous
et de tous ceux qui cherchent à connaître, à aimer et à louer et adorer le Dieu vrai
et vivant. Jai été saint des derniers jours toute ma vie, mais je ne crois
absolument pas que le Tout-Puissant aime les saints des derniers jours davantage que les
anglicans, les témoins de Jéhovah, les unitariens, les juifs ou les musulmans. Il nous
aime tous et est heureux de chaque effort hésitant que nous faisons pour nous instruire
sur lui, le servir et être fidèles à la lumière qui est en nous. « Si on a démontré
que jétais disposé à mourir pour un mormon, a dit Joseph Smith,
jai la hardiesse de prétendre devant le ciel que je suis tout aussi prêt à mourir
pour défendre les droits dun presbytérien, dun baptiste ou dun brave
homme de nimporte quelle confession; car le même principe qui foulerait aux pieds
le droit des saints des derniers jours foulerait aux pieds les droits des catholiques
romains ou de nimporte quelle autre confession qui peut être impopulaire et trop
faible pour se défendre [48]. » « Si jestime que lhumanité est dans
lerreur, a-t-il ajouté, vais-je laccabler? Non. Je vais lélever, et à
sa manière encore bien, si je ne peux pas la persuader que ma voie est meilleure; et je
ne chercherai pas à obliger quelquun à croire comme moi, si ce nest par la
force du raisonnement, car la vérité se frayera son propre chemin. Croyez-vous en
Jésus-Christ et en lÉvangile du salut quil a révélé? Moi aussi. Les
chrétiens devraient cesser de se quereller et de lutter entre eux et devraient cultiver
les principes de lunion et de lamitié parmi eux [49]. »
Les saints des derniers jours ne peuvent pas jeter par-dessus bord ce quils croient
être ce que Dieu a dit en 1820 à Joseph Smith pour calmer les esprits ou rechercher des
faveurs. Nous nous en tenons à la vérité que Dieu a parlé de nouveau de nos jours et a
rétabli son Évangile éternel par lintermédiaire de prophètes modernes [50].
Cest notre point de vue à nous, notre apport à un monde qui a désespérément
besoin de croire en Dieu, de comprendre son grand plan de salut, la promesse et
lespérance qui viennent dun Rédempteur et de quelque chose qui confirme la
véracité de la sainte Bible. Nous pouvons chercher à mieux comprendre ce que lon
a voulu dire, mais nous ne pouvons pas abandonner notre raison dêtre. Gordon B.
Hinckley a fait cette réflexion : « Le Seigneur a dit que nous étions la seule Église
vraie et vivante sur la face de la terre en laquelle il se complait. Ce nest
pas moi qui lai dit. Ce sont ses paroles à lui. Il a dit au prophète Joseph que
les autres confessions étaient dans lerreur. Ce ne sont pas là mes paroles. Ce
sont celles du Seigneur. Mais ce sont des paroles dures pour ceux des autres cultes. Nous
navons pas à les exploiter. Il nous suffit dêtre bons, gentils et aimables
vis-à-vis des autres, montrant par notre exemple que ce que nous croyons est une grande
vérité [51]. »
« Tandis quune partie du genre humain juge et condamne impitoyablement
lautre, a dit solennellement frère Joseph, le Père suprême de lunivers
contemple la famille humaine tout entière avec un souci et une considération paternels;
il la considère comme sa postérité et, sans aucun de ces sentiments mesquins qui
influencent les enfants des hommes, fait lever son soleil sur les méchants et sur
les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Il tient en main
les rênes du jugement; cest un législateur sage et il jugera tous les hommes, non
pas selon les idées étroites et mesquines des hommes, mais selon le bien ou le mal
quils auront fait, étant dans leur corps
Nous ne devons pas douter de
la sagesse et de lintelligence du grand Jéhovah [52]. »
Les saints des derniers jours nont pas la naïveté de croire que le christianisme
primitif est tombé un jour du ciel intact avec un énoncé parfait de chacun de ses
points de doctrine et toute sa structure ecclésiastique en place. Comme cest le cas
du mormonisme actuel, il y a eu des questions à résoudre, des problèmes à traiter, des
conflits à gérer et les défis liés à la croissance à relever sur une période de
nombreuses années. Pour les saints des derniers jours, luvre de «
rétablissement » est une uvre en cours tout comme cela la été pour ceux
que lon pourrait appeler les saints des premiers jours. Nous noublions pas
quun ferment dans lÉglise chrétienne au cours des quelques premiers siècles
est effectivement ce à quoi lon doit sattendre.
En 1978, la Première Présidence de lÉglise de Jésus-Christ des Saints des
Derniers Jours a publié la déclaration suivante : « Sur la base de la révélation
ancienne et moderne, lÉglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est
heureuse denseigner et de déclarer la doctrine chrétienne que tous les hommes et
toutes les femmes sont frères et surs, non seulement de par leur parenté par le
sang dancêtres mortels communs, mais aussi comme enfant desprit littéraux
dun Père éternel.
« En conséquence de ces vérités, nous croyons que Dieu a donné et donnera à tous les
peuples suffisamment de connaissance pour les aider sur le chemin du salut éternel, que
ce soit dans cette vie ou dans la vie à venir.
« Nous déclarons aussi que lÉvangile de Jésus-Christ, rendu de nos jours à son
Église, constitue le seul chemin menant à une vie de bonheur ici-bas et une plénitude
de joie à jamais. Ceux qui nont pas reçu cet Évangile en auront loccasion
dans lau-delà si pas dans cette vie-ci.
« Notre message est donc un message spécial de sollicitude et damour pour le
bien-être éternel de tous les hommes et de toutes les femmes, quels que soient leur
croyance religieuse, leur race ou leur nationalité, sachant que nous sommes
véritablement frères et surs, parce que nous sommes fils et filles du même Père
éternel [53]. »
NOTES
(La numérotation du livre a été respectée)
[8] Enseignements du Prophète Joseph Smith, édition française, 1981, p. 253; cité
dorénavant par EPJS.
[9] EPJS, p. 256.
[10] EPJS, p. 242.
[11] Sharing the Gospel with Others, comp. Preston Nibley, Salt Lake City, Deseret News
Press, 1948, pp. 12-13, italiques ajoutés.
[12] Conference Report, octobre 1977, p. 18.
[13] Voir aussi EPJS, pp. 5-6, 46, 264-265.
[14] « The Bible : A Sealed Book, huitième symposium annuel des professeurs de
religion du Département dÉducation de lÉglise, août 1984 ; cité dans
Doctrines of the Restoration, dir. de publ. Mark L. McConkie, Salt Lake City, Bookcraft,
1989, p. 280.
[15] Gospel Truth, Discourses and Writings of President George Q. Cannon, 2 vol. en un,
Salt Lake City, Deseret Book, 1987, p. 472.
[16] Holy Writ: Published Anew, séminaire des représentants régionaux, 2
avril 1982; dans Doctrines of the Restoration, p. 237 ; italiques ajoutés.
[17] History of the Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 7 vol., dir. de publ. B.
H. Roberts, Salt Lake City, Deseret Book,, 1957, 5:340.
[18] Conference Report, avril 1972, p. 49; citant Conference Report, avril 1928, p. 59,
italiques ajoutés.
[19] Conference Report, avril 1906, pp. 14-15, italiques ajoutés.
[20] Voir Kent P. Jackson, Am I a Christian? dans FARMS Review of Books 14,
n° 1-2, 2003, pp. 131-137.
[21] Voir Ezra Taft Benson, Conference Report, octobre 1985, pp. 4-6.
[22] Things As They Really Are, Salt Lake City, Deseret Book, 1978, p. 45.
[23] s.o.
[24] Things As They Really Are, p. 46, italiques dans loriginal.
[25] Why One Way ? Defending an Exclusive Claim in an Inclusive World, Nashville, W.
Publishing Group, 2002, p. 61.
[26] Why One Way ? p. 24, italiques dans loriginal.
[27] Tiré de The Poison of Subjectivism, dans Christian Reflections, Londres,
Fount/Harper Collins, 1981, pp. 100.
[28] Randall Balmer, Mine Eyes Have Seen the Glory : A Journey into the Evangelical
Subculture in America, 3e éd., New York, Oxford University Press, 2000, p. 24.
[29] Joseph Smith explique: Sur cette pierre je bâtirai mon Église et les portes
de lenfer ne prévaudront pas contre elle. Quelle pierre ? La révélation »
EPJS, p. 221.
[30] Mere Christianity, New York, Touchstone, 1996, p. 174.
[31] Websters 1828 American Dictionary of the English Language, rubr.
creed.
[32] The New Shorter Oxford English Dictyionary, rubr. creed.
[33] The Creed: What Christians Believe and Why It Matters, New York, Doubleday, 2003, pp.
1-2, 4.
[34] Christian Churches in America: Origins and Beliefs, éd. rév. New York, Charles
Scribners Sons, 1983, p. 159.
[35] Le Seigneur Dieu de Joseph Smith, discours prononcé le 4 janvier 1972,
Speeches of the Year, Provo, Brigham Young University Press, 1972, p. 4, italiques
ajoutés. Les Lectures on Faith sont une série de sept sermons théologiques préparés
par Joseph Smith ou sous sa direction et prononcés au cours de lhiver de 1834-1835
à Kirtland, Ohio.
[36] Crfaig L. Blomberg et Stephen E. Robinson, How Wide the Divide ? A Mormon and an
Evangelical in Conversation, Downers Grove, IL, InterVarsity Press, 1997, pp. 72, 61,
italiques dans loriginal.
[37] EPJS, p. 264. On peut mieux saisir la contrariété et la douleur du prophète
concernant leffet négatif des credo religieux dans la lettre quil écrit de
la prison de Liberty aux saints, D&A 123:7.
[38] History of the Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 4:536, italiques
ajoutés. Voir aussi des récits semblables de la Première Vision publiés par Orson
Pratt et Orson Hyde dans Milton V. Backman, Jr., Joseph Smiths First Vision :
Confirming Evidences and Contemporary Accounts, 2e éd., Salt Lake City, Bookcraft, 1980,
pp. 172, 175.
[39] « Its a Two-Way Street », discours prononcé le 4 août 1985, dans 1984-85
BYU Speeches of the Year, Provo, Brigham Young University Publications, 1985, p. 161.
[40] Websters 1828 Dictionary, rubr. « corrupt ».
[41] A Joseph Smith fot the Twenty-First Century, Brigham Young University
Studies, 40, n° 3, 2001, pp. 167-168; voir aussi Believing History: Latter-day Saint
Essays, New York, Columbia University Press, 2004, p. 274.
[42] Journal of Discourses cité dorénavant sous la mention JD, 26 vol., Liverpool, F. D.
Richards & Sons, 1851-1886, 16:197.
[43] JD 6:170; 7:5; 11:126.
[44] Conference Report, avril 2000, p. 7.
[45] Conference Report, avril 1995, p. 113.
[46] JD 13:56, italiques ajoutés.
[47] Your God Is Too Small, New York, Touchstone, 1997, pp. 38-39, italiques ajoutés.
[48] EPJS, p. 253.
[49] EPJS, pp. 253-254.
[50] Voir Boyd K. Packer, Conference Report, octobre 1985, pp. 104, 107.
[51] Discours prononcé le 3 mai 1998 à la conférence régionale de North Ogden, Utah,
tel que cité dans Church News, 3 juin 2000, italiques ajoutés ; voir aussi Ensign, juin
2004, p. 3.
[52] EPJS, p. 176.
[53] Déclaration de la Première Présidence, 15 février 1978.
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