Plus de suicides chez les mormons qu’ailleurs ? ou : Comment créer une fausse impression.

Pourcentage de suicides chez les mormons
Synthèse d’un article de FAIR-Wiki tel que publié par Meridian

Les détracteurs lancent l’accusation que le pourcentage des suicides en Utah est plus élevé que la moyenne nationale et que ceci démontre qu'être saint des derniers jours est psychologiquement malsain. Comme c’est souvent le cas, ils ne nous disent pas tout.

Suicide chez les mormons

Différences géographiques

Il est connu depuis longtemps que l’Intermountain West, la région montagneuse des États-Unis – le Montana, l'Idaho, le Wyoming, le Colorado, l'Utah, le Nevada, l'Arizona et le Nouveau-Mexique – a un taux plus élevé de suicides que le reste du pays. On n’en connaît pas trop bien la raison, quoique de nombreuses théories aient été avancées.

Ce que les détracteurs ne nous disent pas non plus, c’est que de ces états à haut risque, l'Utah a un des taux de suicides les plus bas : Le Wyoming, le Montana, le Nevada, le Nouveau-Mexique, le Colorado et l'Idaho ont systématiquement des taux de suicides plus élevés que l'Utah.

Le rôle de la religion

Les détracteurs espèrent qu’en condamnant l'Utah, les lecteurs feront l’association avec l'Église et la condamneront aussi.
Or, les études gouvernementales sur les taux de suicides ne citent pas la religion ni les croyances spirituelles. On ne peut pas extrapoler à partir de ces données et présumer que c’est la population mormone qui est la « raison » des taux de suicides plus élevés. Étant donné que ceux-ci sont inférieurs à ceux des états du nord-ouest environnants, on pourrait tout aussi facilement conclure que l'Église protège contre le suicide !

Les détracteurs ne tiennent pas non plus compte du fait que la religion est généralement un facteur de protection contre le suicide ; les religions fournissent un appui social pour les personnes en difficulté et les croyances religieuses qui condamnent le suicide peuvent dissuader ceux qui ont des pensées suicidaires de passer à l’action.

Les études faites sur les grands groupes religieux (y compris le nôtre) ont montré qu’ils ont une action positive sur la maturité émotionnelle et l’estime de soi et abaissent le taux des dépressions. Les études faites sur les pays ayant un haut niveau de croyance religieuse ont montré une corrélation avec un taux de suicides moindre.

Les saints des derniers jours et le suicide

Les études faites sur des patients mormons et non mormons n'ont révélé aucune différence dans le pourcentage des suicides entre les personnes qui restent au foyer et celles qui travaillent à l’extérieur. Le pourcentage des suicides chez les patients mormons était d’autant plus bas que leur niveau de participation religieuse était plus élevé.

Les membres masculins de l’Église qui sont non pratiquants enregistrent un taux de suicides approximativement quatre fois supérieur à celui des hommes pratiquants. Les hommes non mormons connaissent un taux de suicides approximativement six fois supérieur à celui des membres masculins de l’Église qui sont pratiquants.

Ces mêmes recherches montrent que bien que les membres masculins pratiquants de l’Église, âgés de 15 à 19 ans, aient un pourcentage de suicides égal au pourcentage national, les personnes blanches de sexe masculin aux États-Unis (âgées de 20 à 34 ans) avaient un pourcentage de suicides de deux et demi à sept fois plus élevé que les membres masculins pratiquants de l’Église du même âge.

Les chrétiens évangéliques et le suicide

Étant donné que beaucoup parmi les détracteurs qui attaquent l'Église sur cette question sont des protestants évangéliques conservateurs, il n’est que juste de se demander où se situent les évangéliques en matière de santé mentale quand on leur applique la même méthodologie bâclée.

Si nous jouons le même jeu que les détracteurs évangéliques, nous pourrions choisir les états ayant une concentration élevée de protestants conservateurs. Il y a treize états dans lesquels la Southern Baptist Convention a plus d’assemblées que toutes les autres confessions. Tous ces états, sauf trois, se situent dans la moitié supérieure des suicides de l’ensemble des états, et tous sauf deux (la Géorgie à 10,9 et le Texas à 10,2/100.000) sont au-dessus de la moyenne nationale. Si nous suivons la logique tendancieuse des détracteurs, on court moins de risques si on n’est pas Southern Baptist, puisque les états dans lesquels ils sont la religion la plus courante ont presque toujours un plus grand pourcentage de suicides que l’ensemble du pays. Il est clair que cette logique est spécieuse et doit être rejetée.

Les modèles à cause unique sont fallacieux

Tout suicide est une tragédie, mais les chiffres relativement restreints fournis par les données démontrent à quel point il faut être prudent quand on élabore des modèles à « cause unique » pour traiter d'un phénomène complexe comme le suicide, puisque de petites variations dans les chiffres peuvent influencer les pourcentages d’une manière marquée.

Il est beaucoup plus probable que (comme c’est le cas de l'Utah), les taux de suicides supérieurs à la moyenne dans les treize états à prédominance évangélique soient dus aux facteurs qu'ils ont en commun avec l’Intermountain West. Et, de même que le fait d’être pratiquant dans l’Église mormone constitue une protection contre le suicide, de même le fait d’être pratiquant dans l’une des confessions chrétiennes conservatrices a probablement des avantages psychologiques semblables.

Conclusion

Il est regrettable que les détracteurs se mettent à banaliser un problème aussi grave que le suicide – l’une des causes principales de décès aux États-Unis – en s’en servant comme bâton pour battre une religion. Ils le font en l’absence de toute donnée impliquant l'Église et en dépit des nombreuses données qui montrent que la religion des patients n’est pas un facteur causatif.