La ténacité et l’imagination
des antimormons sont aussi étonnantes que leur hostilité. Tout est bon
pour essayer d'embarrasser l’Église, ses dirigeants ou ses membres.
L’épisode des «plaques de Kinderhook», une tentative de piéger Joseph
Smith afin de le «démasquer», en est un bon exemple.
Les plaques de
Kinderhook apportées à Joseph Smith se révèlent être
L’analyse
électronique et chimique récente d’une plaque de métal apportée en 1843 à
Joseph Smith, le prophète, à Nauvoo (Illinois), semble résoudre une
question restée précédemment sans réponse dans l’histoire de l’Église,
apportant une preuve supplémentaire de ce que cet objet est ce que ses
inventeurs allaient en dire par la suite : une tentative faite au 19e
siècle de piéger Joseph Smith et de l’amener à faire la traduction de
caractères ayant un aspect ancien, qui avaient été gravés dessus à
l’eau-forte.
Joseph Smith ne fit pas la
traduction espérée. En fait, il n’existe aucune indication qu’il ait
manifesté un intérêt quelconque pour les plaques après les avoir examinées
; pourtant, certains membres de l’Église espéraient qu’elles se
révéleraient être très importantes. Mais ce ne fut jamais le cas. Voici
l'histoire complexe et intéressante de cet événement peu connu dans
l’histoire de l’Église.
Cadre historique
Au cours de la première
semaine de mai 1843, la publication de l’Église Times and Seasons imprima,
à Nauvoo (Illinois) un article intitulé « Ancient Records » (annales
anciennes), qui racontait la prétendue découverte de six plaques anciennes
de bronze dans un tumulus indien près de la localité de Kinderhook, à 90
km au sud de Nauvoo, dans le comté de Pike (Illinois)[1].
Une déclaration signée par W.
P. Harris, de Barry, comté de Pike, mettait les lecteurs du Times and
Seasons au courant de la découverte :
« Le 16 avril dernier, un
marchand respectable du nom de Robert Wiley, commença à creuser dans un
grand tumulus près de sa maison : il fit des fouilles jusqu’à une
profondeur de 3 m et toucha la roche ; à ce moment-là, il se mit à
pleuvoir et il abandonna le travail. Le 23, lui et un assez grand nombre
de citoyens, ainsi que moi-même, nous nous rendîmes au tumulus ; après
avoir pratiqué une grande ouverture, nous trouvâmes beaucoup de rochers,
dont la plus grande partie avait l’air d’avoir été fortement brûlée ; et
après avoir ôté soixante bons centimètres de la roche, nous trouvâmes
beaucoup de charbon de bois et de cendres, ainsi que des ossements
humains, qui semblaient avoir été brûlés ; près de l’encéphale, on
découvrit un paquet contenant six plaques de bronze en forme de cloche,
chacune ayant un trou à son extrémité étroite ; elles étaient traversées
par un anneau et fixées par un fermoir, et l’anneau et le fermoir
paraissaient être d’un fer considérablement oxydé ; les plaques semblaient
à première vue être du cuivre et être couvertes de caractères. Les
personnes présentes convinrent que je nettoierais les plaques ; je les
repris donc chez moi, les lavai au savon et à l’eau et les frottai avec un
tissu de laine ; mais constatant qu’elles n’étaient pas encore propres,
je les traitai avec de l’acide sulfurique dilué qui les nettoya
parfaitement ; là-dessus il apparut qu’elles étaient complètement
couvertes de hiéroglyphes que personne encore n’a été capable de lire. »
Les plaques suscitèrent une
curiosité considérable parmi le public de la région et, dans la semaine de
leur prétendue découverte, elles furent apportées à Nauvoo où elles
restèrent brièvement. Un commentaire dans le même article du Times and
Seasons montre à quel point l’auteur, plein d’enthousiasme, considérait
que les plaques pouvaient être importantes :
« Il ne se passe pas un jour
que ne se présentent des circonstances qui apportent un témoignage
supplémentaire de l’authenticité du Livre de Mormon... Ce qui suit... aura
peut-être tendance à convaincre les sceptiques que de telles choses [des
plaques d’airain] ont été utilisées et que même l’odieux Livre de Mormon
pourrait être vrai. »
L’éditorial ajoutait : «
Monsieur Smith a eu ces plaques, mais nous ne savons pas ce qu’il en
pense. Leur propriétaire les a emportées, sinon nous aurions reproduit un
fac-similé des plaques et des caractères dans ce numéro. Cependant, on
nous informe qu’il a l’intention de revenir avec elles pour les faire
traduire. Si c’est le cas, nous pourrons peut-être encore les proposer à
nos lecteurs. »
Un mois et demi plus tard, la
presse du Nauvoo Neighbor publiait une feuille de 30 x 37,5 cm intitulée
Discovery of the Brass Plates (découverte des plaques d’airain)[2]. Ce
prospectus contenait la réimpression de l’article du Times and Seasons
avec, en plus, des fac-similés des douze faces des six plaques. L’article
ne disait rien de plus sur l’opinion du prophète à leur égard. Il disait
simplement : « Le contenu des plaques sera publié dans le Times and
Seasons dès que la traduction sera terminée. »
À ces deux allusions
indirectes à une ‘traduction’ devait succéder, treize ans plus tard, une
déclaration plus directe dont on a cru jusqu’à présent – à tort – qu’elle
a été écrite par Joseph Smith lui-même. Le 3 et le 10 septembre 1856 (12
ans après l’assassinat de Joseph Smith), les paragraphes suivants parurent
dans le Deseret News à l’occasion de la publication d’une série intitulée
« History of Joseph Smith » :
« [1 mai 1843 :] J’insère les
fac-similés des six plaques de bronze découvertes, le 23 avril, par M R.
Wiley et d’autres près de Kinderhook (comté de Pike, Illinois) tandis
qu’ils faisaient des fouilles dans un grand tumulus. Ils découvrirent, à
environ 1m 80 de la surface du sol, un squelette qui devait avoir 2m70 de
haut. Les plaques se trouvaient sur la poitrine du squelette et étaient
couvertes, des deux côtés, de caractères anciens. J’en ai traduit une
partie et je constate qu’elles contiennent l’histoire de la personne avec
qui elles ont été trouvées. Il était descendant de Cham par les reins de
pharaon, roi d’Égypte, et reçut son royaume du souverain du ciel et de la
terre. » (Suivait la réimpression de l’article du Times and Seasons.)
Bien que présenté comme étant
un écrit de Joseph Smith, ce récit est en réalité un extrait d’un journal
de William Clayton. Il est bien connu que la série d’articles « History of
Joseph Smith » se compose en grande partie d’extraits de journaux
personnels d’autres personnes et d’autres sources, rassemblés du vivant de
Joseph Smith et poursuivis après l’arrivée des saints en Utah, puis
retravaillés et assemblés pour former l’histoire de la vie du prophète «
en ses propres termes ». Il n’était pas rare, au 19e siècle, que des
biographes mettent leurs récits à la première personne lorsqu’ils créaient
un ouvrage biographique, même si la personne qui faisait l’objet de la
biographie n’avait pas réellement dit et écrit les paroles qui lui étaient
attribuées ; ainsi donc, le récit constituait le compte-rendu fidèle de ce
que d’autres personnes estimaient utile d’imprimer. L’extrait du journal
de Clayton était un des documents utilisés de cette façon. Par exemple,
les mots « J’en ai traduit une partie » disaient à l’origine : « Le
président J. en a traduit une partie... »[3].
On ne connaît pas la source
des idées écrites par William Clayton. Cependant, comme nous le ferons
observer plus tard, les supputations concernant les plaques et leur
contenu possible allèrent apparemment bon train à Nauvoo dès leur
apparition. Quoi qu’il en soit, cette version altérée de l’extrait du
journal de William Clayton fut réimprimée dans le Millennial Star du 15
janvier 1859 et fut malheureusement transférée en fin de compte dans
l’histoire officielle de l’Eglise lorsque la « History of Joseph Smith »
fut publiée en 1909 sous forme de livre, sous le titre de History of the
Church[4]. Mais dès 1912 deux indices au moins étaient apparus, montrant
que les plaques de Kinderhook n’étaient pas authentiques. L’un d’eux était
une lettre de 1855, qui ne fut publiée qu’en 1912, écrite par le Dr W. P.
Harris, celui-là même qui était l’auteur de la déclaration publiée dans
l’article du Times and Seasons.
Dans cette lettre, il écrivait
qu’en 1843, il avait accepté la découverte des plaques comme authentique.
Il précisait : « J’ai lavé et nettoyé les plaques et plus tard j’ai fait
une attestation honnête à leur sujet. Mais depuis lors, Bridge Whitton [un
forgeron de Kinderhook, Illinois] m’a dit qu’il avait découpé et préparé
les plaques et que lui (B. Whitton) et R. Wiley les avaient gravées
eux-mêmes et qu’ils avaient versé de l’acide nitrique dessus la veille de
leur découverte pour faire rouiller l’anneau et la tige de fer. Et qu’ils
les avaient portées dans le tumulus, les avaient frottées de terre et
soigneusement descendues dans le puits où on les avait trouvées[5].
L’autre document était une
lettre écrite en 1879 par Wilbur Fugate (une autre des personnes présentes
lors des fouilles qui permirent la découverte des plaques) à un antimormon
de Salt Lake City[6]. Fugate y déclare que la prétendue découverte des
plaques de Kinderhook était « un canular inventé par Robert Wiley, Bridge
Whitton et moi-même… Aucune des neuf personnes qui ont signé le certificat
n’était au courant du secret à part Wiley et moi. Nous avions lu la
prophétie de Pratt où il disait : ‘La vérité sortira encore de la terre’.
Nous avons décidé de prouver la prophétie par une farce. Nous avons
rapidement élaboré notre projet et nous l’avons mis à exécution. Bridge
Whitton les a découpées dans des morceaux de cuivre, Wiley et moi, nous
avons fait les hiéroglyphes en les imprimant dans de la cire d’abeille, en
les remplissant d’acide et en les mettant sur les plaques. Quand elles ont
été terminées, nous les avons assemblées avec de la rouille obtenue avec
de l’acide nitrique, du vieux fer et du plomb et nous les avons reliées
avec un morceau de fer à cerceau et les avons complètement recouvertes de
rouille. »
Fugate raconte ensuite qu’il
allèrent les enterrer secrètement et firent semblant de les découvrir. Ces
récits ont suscité, pendant plus d’un siècle depuis le martyre de Joseph
Smith, beaucoup de controverses, la question étant double : (1) les
plaques de Kinderhook sont-elles authentiques et (2) Joseph Smith a-t-il
essayé de les traduire ? D’une manière générale, les érudits et les laïcs
de l’Église ont cherché à confirmer l’histoire des plaques de Kinderhook,
estimant que cette authentification défendrait le prophète et rendrait
plus plausible l’histoire de la traduction du Livre de Mormon à partir de
plaques d’or. D’autre part, les antagonistes ont cherché à démontrer que
Joseph Smith était un faux prophète.
La question de l’authenticité
Étant donné que l’on ne savait
plus, depuis 1844 au moins, où se trouvaient les plaques, leur
authenticité était restée au stade théorique. Mais en 1920, la société
historique de Chicago entra en possession de l’une d’elles. Ce n’est
qu’alors que les tests directs devinrent possibles. La façon dont la
plaque restante est arrivée à Chicago est une histoire intéressante en
elle-même, une histoire qui cadre avec les preuves matérielles (dont nous
parlerons plus loin) que cette plaque est effectivement une des plaques
originales de Kinderhook apportées en 1843 à Nauvoo.
En 1845, un certain Dr Joseph
Nash McDowell fonda une faculté de médecine à St-Louis. La faculté avait
un musée d’histoire naturelle qui contenait 3000 objets, parmi lesquels «
Antiquités etc. de notre pays ». W. P. Harris, dans sa lettre de 1855,
disait qu’il avait entendu un de ses collègues dire que « R. Wiley avait
obtenu son diplôme [de la faculté de médecine] depuis qu’il avait trouvé
les plaques... et que le professeur McDowell les avait maintenant dans son
bureau ». Il est donc évident que Wiley vendit ou donna les plaques de
Kinderhook à McDowell pour le musée. McDowell était un sympathisant
sudiste qui quitta St-Louis pour offrir ses services à la Confédération
comme médecin pendant la guerre de Sécession. Cela le rendit très
impopulaire à St-Louis et quand l’armée des États-Unis saisit son collège
en 1861 pour l’utiliser comme prison, le 2e régiment de réserve de l’Iowa
le mit à sac[7].
La société historique de
Chicago reçut une des plaques en 1920 comme cadeau de Charles F. Gunther,
collectionneur bien connu d’objets historiques. Celui-ci l’avait achetée,
le 15 juillet 1889, à un médecin du nom de F. C. A. Richardson (membre des
académies des sciences de St-Louis et de Chicago). Richardson, lui,
l’avait reçue d’un certain Dr J. W. McDowell (pas le même homme que le Dr
Joseph Nash McDowell), lequel l’avait reçue d’un soldat du 2e régiment de
réserve de l’Iowa. Depuis que son existence a été rendue publique en 1920,
cette plaque a subi un certain nombre de tests. Par exemple, en 1953, elle
fut examinée par deux graveurs, qui rédigèrent une attestation disant : «
À notre connaissance, cette plaque a été gravée par un instrument pointu
et n’a pas été gravée à l’eau-forte », conclusion qui contredisait les
lettres affirmant que les plaques étaient un canular, et qui, par
conséquent, alimenta les espoirs de ceux qui voulaient que l’on prouve
l’authenticité des plaques[8]. Une étude beaucoup plus rigoureuse de la
plaque de Chicago fut organisée en 1969 par le Dr Paul Cheesman, de
l’université Brigham Young. Il obtint de la société historique de Chicago
la permission d’emporter la plaque à BYU pour des tests non destructeurs
approfondis, c’est-à-dire des tests analytiques ne nécessitant pas de
prélèvements sur la plaque. Le résultat de ces tests devaient être
comparés aux tests précédents faits en 1960 et 1966. La plaque fut
examinée par des physiciens, des graveurs, un bijoutier, un métallurgiste
et plusieurs photographes, avec des résultats nuancés. Les physiciens en
conclurent que la plaque avait été traitée à l’eau-forte et qu’il ne
s’agissait pas d’airain ancien. Les autres ne pouvaient pas se mettre
d’accord sur le fait qu’elle avait été traitée à l’eau-forte, gravée ou
les deux. Le Dr Cheesman en conclut : « Il apparaît que nous devrons
procéder à une analyse destructrice pour confirmer la chose. Des tests
beaucoup plus approfondis devront être effectués[9]. »
Les choses en restèrent là
jusqu’en 1982, lorsque j’eus la chance d’obtenir de la société historique
de Chicago la permission d’effectuer les tests destructeurs recommandés.
Ces tests, qui comprenaient certaines techniques analytiques très
poussées, furent effectués par le professeur D. Lymi Johnson du
département de l’étude des matériaux et du génie civil de la Northwestern
University. Le Dr Johnson se servit d’un microscope électronique à
balayage (MEB) pour examiner les sillons qui forment les caractères des
plaques, pour déterminer s’ils avaient été effectués avec un outil ou
s’ils avaient été gravés à l’eau-forte. Une microsonde Auger à balayage
fut utilisée pour détecter les restes d’acide nitrique qui auraient pu
être laissés dans les sillons suite à la gravure à l’acide nitrique. Pour
déterminer la composition du métal, on procéda à une analyse par
fluorescence aux rayons X sur une petite quantité de matière détachée de
la plaque (test destructeur). Et finalement, un bord de la plaque fut
moulu et lissé pour que l’on puisse examiner le métal au microscope pour y
trouver des impuretés et des inclusions (également un test destructeur).
Le grand pouvoir de résolution
du microscope électronique à balayage à fort agrandissement permet de
distinguer clairement entre la gravure à l’eau-forte et la gravure avec un
outil sur les surfaces métalliques. Si un caractère est gravé sur la
surface, le sillon contiendra des sillons et des crêtes secondaires
longitudinaux là où l’outil de gravure aura poussé des particules de
métal. On le remarque particulièrement aux intersections des sillons,
parce que là le métal est poussé du deuxième sillon dans le premier.
D’autre part, les lignes à l’eau-forte ne montrent aucune coulée de métal
ni de sillons secondaires ; cela donne au contraire une surface rugueuse
et criblée de trous.
Fig. 1. Une partie d’un des
caractères, vue au microscope électronique à balayage agrandie 220 fois.
On voit très bien la surface rugueuse caractéristique de la gravure à
l’eau-forte. Un outil pour graver laisserait des marques de grattage sur
toute la longueur de chaque sillon et l’on verrait que le métal a été
poussé d’un sillon à l’autre aux intersections.
La fig. 1 montre une partie
d’un des caractères vue au microscope électronique à balayage. On voit
clairement la texture irrégulière et granuleuse caractéristique de la
gravure à l’acide. On ne trouve pas la
surface striée qui aurait été
produite par un outil de graveur. L’examen approfondi au MEB des
caractères de la plaque amena le Dr Johnson à la conclusion que ceux-ci
avaient effectivement été faits par gravure à l’eau-forte et pas par une
forme quelconque de ciselure, de grattage ou de découpage.
Il apparut au cours de l’étude
au MEB qu’il restait un certain résidu dans certains des sillons. On les
analysa à l’aide de la microsonde Auger à balayage. On mit en évidence la
présence d’azote, ce qui s’explique s’il y avait des restes de nitrate de
cuivre révélateurs d’une gravure à l’eau-forte, comme l’avaient prétendu
ceux qui étaient à l’origine de la duperie.
Le test de fluorescence aux
rayons X montra que la plaque avait été faite avec un véritable alliage
d’airain d’environ 73 % de cuivre, 24 % de zinc et des quantités moindres
d’autres métaux. En outre, l’examen du fragment de la plaque qui avait été
moulu et lissé révéla un alliage essentiellement « propre », c’est-à-dire
qu’il y avait peu de traces visibles d’impuretés telles que des particules
de scories et d’autres débris que l’on pourrait s’attendre à trouver dans
des métaux de fabrication ancienne.
À la suite de ces tests, nous
avons conclu que la plaque appartenant à la société historique de Chicago
n’était pas d’origine ancienne. Nous en avons déduit qu’elle avait été
gravée à l’eau-forte et, comme l’ont fait remarquer Paul Cheesman et
d’autres savants, il est probable que les habitants de l'Amérique ancienne
auraient gravé les plaques plutôt que de les faire à l’eau-forte.
Deuxièmement, nous avons conclu que la plaque avait été faite d’un
véritable alliage d’airain (cuivre et zinc) caractéristique du milieu du
19e siècle, alors que « l’airain » des temps anciens était en réalité du
bronze, un alliage de cuivre et d’étain. En outre, on s’attendrait à ce
qu’un alliage ancien contienne une plus grande quantité d’impuretés et
d’inclusions que l’alliage testé.
Nous avons, cependant, le Dr
Johnson et moi, tenu compte de la possibilité que la plaque de Chicago
pouvait n’être qu’une copie de l’original. À cet égard, il précise :
« Au cours de l’examen de la
plaque, nous avons découvert une anomalie intéressante. Un des caractères
(côté B, colonne 3) comporte une entaille diagonale près d’une de ses
extrémités [voir fig. 2]. On peut vérifier que c’est une entaille en
observant qu’il existe une entaille semblable tout près, près du bord de
la plaque. Lorsque l’on agrandit davantage cette dernière entaille, on
constate une forme vers la droite qui a dû être produite par une ébréchure
dans la lame de l’instrument qui a produit l’entaille [voir fig. 3]. Cette
même ébréchure apparaît dans l’entaille de gauche, partiellement effacée
par le croisement de l’entaille avec les traits verticaux du caractère
[voir fig. 4]. Cette entaille avait été interprétée dans les fac-similés
de la plaque de Kinderhook publiés en 1843 comme faisant partie du
caractère. Ce qui est important ici, c’est que le fac-similé a donc dû
être fait à partir de cette plaque et non que cette plaque est une copie
basée sur le fac-similé. Si la plaque actuelle était une copie du
fac-similé, ce trait aurait été gravé à l’eau-forte avec les autres plutôt
que d’y être ajouté comme entaille. »
Figure 2. Micrographie des
caractères au dos de la plaque de Kinderhook, colonnes 3 et 4
(agrandissement 7,6). Des entailles identiques sont visibles à gauche du
centre et sur le bord droit.
Figure 3. Micrographie de
l’entaille de droite de la fig. 2 (agrandissement 50). On voit une
ébréchure à l’extrême droite de l’entaille.
Figure 4. Micrographie de
l’entaille de gauche de la fig. 2 (agrandissement 50 ). L’ébréchure est
visible juste à côté de l’intersection de l’entaille avec le trait
vertical de droite. Comme le montre l’article, l’entaille permet de
prouver que cette plaque est bien celle que les saints de Nauvoo ont vue.
Il faut donc en conclure que
la plaque de Chicago est effectivement l’une des plaques originales de
Kinderhook, ce qui prouve maintenant qu’il s’agissait de fausses
antiquités[10].
La question de la traduction
Mais qu’est-ce que la
conclusion ci-dessus a à voir avec la « traduction » mentionnée plus haut
des plaques de Kinderhook par Joseph Smith ? A-t-il effectivement essayé
de les traduire ?
Pour répondre à cette
question, il faut examiner dans l’ordre les événements d’avril et de mai
1843 :
Le Dr Harris « découvre » les
plaques le dimanche 23 avril 1843 et les rapporte chez lui pour les
nettoyer. Ensuite, selon l’article du Quincy Whig, elles sont exhibées à
Quincy pendant la semaine qui suit[11].
On ne sait pas exactement qui
a apporté les plaques à Nauvoo. Le certificat de Quincy reproduit dans
l’article du Times and Seasons, dit : « Nous avons remis les plaques
décrites ci-dessus à Monsieur Sharp pour qu’il les emporte à Nauvoo ».
Cependant, Wilbur Fugate écrit dans sa lettre de 1879 : « Les mormons
voulaient porter les plaques à Joe Smith, mais nous avons refusé de nous
en séparer. Quelque temps plus tard, un homme du nom de Savage, de Quincy,
a emprunté les plaques à Wiley pour les montrer à ses amis intellectuels
et les a portées à Joe Smith. Ces mêmes plaques ont été rendues à Wiley. »
Charlotte Haven, une
non-mormone plutôt hostile, qui était à l’époque en visite chez sa sœur
(mormone) à Nauvoo, écrit, le 2 mai, une lettre qui dit ce qui suit :
« Nous avons très souvent des
nouvelles de nos amis de Quincy grâce à M. Joshua Moore, qui passe par là
et par ici lors de ses voyages à cheval à gauche et à droite dans l’état.
La dernière visite qu’il nous a faite, c’était samedi [29 avril] et il
avait avec lui une demi-douzaine de morceaux d’airain, apparemment très
anciens, ayant la forme d’une cloche d’environ 14 à 15 cm de long. Elles
étaient couvertes de grattages qui ressemblaient à de l’écriture et des
formes étranges faisant penser à des caractères symboliques. On venait de
les trouver, dit-il, dans un tumulus quelques kilomètres plus bas que
Quincy. Lorsqu’il les a montrées à Joseph, ce dernier a dit que les
caractères ou inscriptions ressemblaient à ceux dans lesquels le Livre de
Mormon avait été écrit et que si M. Moore pouvait les lui laisser, il
pensait pouvoir les traduire à l’aide de la révélation »[12].
Il est donc possible que ce
fut ce M. Joshua Moore qui obtint les plaques sous un prétexte quelconque
et les emporta à Nauvoo. Quoi qu’il en soit, elles étaient apparemment
arrivées dès le samedi 29 avril et avaient été montrées à Joseph Smith.
William Clayton dut de toute
évidence avoir accès aux plaques à un moment donné, car dans son journal,
à la date du lundi 1er mai, il en dessina une. (On ne sait pas s’il était
là lorsque Joseph Smith les vit.) Deux jours plus tard, le mercredi,
Brigham Young dessina, lui aussi, une des plaques de Kinderhook dans un
petit calepin/journal personnel qu’il tenait. Dans le dessin, il écrivit :
« 3 mai 1843. J’ai eu ceci chez Joseph Smith. Découvert près de Quincy[13].
»
Très peu de temps à près, les
plaques quittèrent Nauvoo, car l’éditorial du Times and Seasons, qui fut
sans doute écrit le mercredi ou le jeudi (3 ou 4 mai) dit : « M. Smith a
eu ces plaques, nous ne savons pas encore quelle est son opinion à leur
sujet. La personne qui en est propriétaire les a emportées, sinon nous
aurions reproduit dans ce numéro un fac-similé des plaques et des
caractères. Nous apprenons, toutefois, qu’il a l’intention de les
rapporter en vue de leur traduction ; si c’est le cas, nous serons sans
doute en mesure de les fournir à nos lecteurs. »
Ainsi donc, les plaques furent
apparemment à Nauvoo du samedi 29 jusqu’au mercredi 3 inclus, soit cinq
jours, et furent ensuite emportées. De toute évidence, elles furent
rapportées un certain temps à Nauvoo, car dès le 24 juin, le Nauvoo
Neighbor y avait accès et put donc faire le fac-similé pour l’impression.
Dans la History of the Church, à la date du dimanche 7 mai, on lit : « Le
matin j’ai [Joseph Smith] reçu la visite de plusieurs messieurs concernant
les plaques déterrées près de Kinderhook[14]. » On ne sait pas si les
plaques ont été rapportées ce jour-là, pas plus qu’on ne sait si Joseph
Smith lui-même les a jamais revues.
En tout cas, la traduction que
le Times and Seasons avait espéré voir ne parut pas. Dans une lettre en
date du 8 avril 1878, Wilbur Fugate écrit : « Nous avons cru comprendre
que Jo Smith avait dit que [les plaques] feraient un livre de 1200 pages,
mais qu’il ne voulait pas les traduire tant qu’elles n’avaient pas été
envoyées à la Antiquarian Society à Philadelphie, en France et en
Angleterre. » En outre, quand on passe en revue les autres notes de
l’histoire de Joseph Smith, on constate qu’au cours des semaines suivantes
il fut pris par ses devoirs de maire, les affaires de l’Église, la Légion
de Nauvoo et quatre voyages dans des villes voisines ; il n’y a aucune
indication qu’il ait consacré du temps à de la traduction[15]. Puis, le 23
juin, la veille de la publication de la feuille qui répétait les espoirs
entretenus par les saints que les plaques seraient finalement traduites,
le prophète fut enlevé par des Missouriens qui essayèrent de l’emmener au
Missouri pour le poursuivre pour « trahison ». Il réussit à revenir à
Nauvoo le 30 juin, mais la procédure d’habeas corpus lui prit plus de
quinze jours de son temps.
On ne sait pas au juste quand
les plaques quittèrent Nauvoo pour la deuxième fois. Ce que nous savons,
c’est qu’à l’automne de la même année, elles étaient de nouveau entre les
mains de Robert Wiley, car le 15 novembre il écrivit une lettre à un
certain J. J. Harding pour lui laisser entendre que cela l’intéressait de
vendre les plaques au National Institute et que cela l’intéressait
également de connaître « l’opinion de nos amis antiquaires ». Pour ce qui
est du projet de faire examiner les plaques par « l’Antiquarian Society de
Philadelphie, de France et d’Angleterre », Wilbur Fugate ajoute : «
Elles ont été envoyées et la réponse a été que l’on ne connaissait aucun
hiéroglyphe de ce genre et que s’il y en avait eu, ils avaient disparu
depuis longtemps. C’est alors que Smith a commencé sa traduction. » (La
mention que Joseph Smith avait commencé la « traduction » des plaques est
erronée, puisqu’elles ne furent jamais plus rapportées à Nauvoo. Le
prophète subit le martyre l’année suivante.)
Néanmoins, la question de
savoir quand les plaques quittèrent Nauvoo n’est pas aussi importante que
le fait qu’elles furent emportées. En dépit de l’excitation considérable
qu’elles provoquèrent à Nauvoo après leur « découverte », les plaques
purent apparemment quitter les saints sans fanfare. Il n’existe aucun
document donnant à penser que Joseph Smith ou son entourage aient jamais
tenté d’acheter les plaques (alors que ce fut le cas des momies associées
au papyrus du livre d’Abraham), alors même que Wiley, leur propriétaire,
était disposé à les vendre.
Deux récits, qui ne furent
publiés que des années plus tard, montrent bien que les plaques avaient
suscité de l’intérêt à Nauvoo. Dans une lettre écrite le dimanche 7 mai à
un ami, Parley P. Pratt dit : « Un grand nombre de citoyens les ont vues
et ont comparé les caractères à ceux du papyrus égyptien qui est
actuellement dans cette ville. » Quelques lignes plus haut, il avait
commencé ses réflexions concernant les plaques comme suit :
« Six plaques ayant
l’apparence de l’airain ont été récemment déterrées d’un tumulus par un
monsieur du comté de Pike (Illinois). Elles sont petites et remplies
d’inscriptions en langue égyptienne et contiennent la généalogie d’un des
anciens Jarédites en remontant jusqu’à Cham, fils de Noé. Ses os ont été
découverts dans le même vase (fait en ciment). Une partie des os se
trouvait à 4,50 m sous terre »[16].
Ceci rappelle la déclaration
que l’on trouve dans le journal de William Clayton cité plus haut :
« J’ai vu six plaques d’airain
découvertes dans le comté d’Adams par des personnes qui faisaient des
fouilles dans un tumulus. Elles ont trouvé un squelette à environ 1,80 m
de la surface du sol ; le squelette avait 2,70 m de haut... Le président
J. en a traduit une partie et dit qu’elles contiennent l’histoire de la
personne avec laquelle elles ont été trouvées, et qu’elle était
descendante de Cham par les reins de Pharaon, roi d’Égypte, et qu’elle
avait reçu son royaume du maître du ciel et de la terre. »
Il semble donc que l’on ait
beaucoup parlé des plaques à Nauvoo et que de toute évidence il y a eu
parmi la population autant de fausses informations et d’ouï-dire que de
faits. Pratt avait entendu parler d’une découverte dans le comté de Pike,
Clayton dans le comté d’Adams. Selon Clayton, la découverte avait été
faite à 1,80 m sous le sol ; Pratt, 4,50 m. Frère Pratt parle d’un vase de
ciment, détail qui ne figure dans aucun autre récit. Clayton parle d’un
squelette de 2,70 m dont il n’est pas question non plus dans aucun autre
récit. Pour Clayton, les plaques racontaient l’histoire d’un Égyptien ;
Pratt parle d’un Jarédite.
Les éléments convergents de
ces deux récits montrent qu’il y avait un fond commun aux histoires qui
circulaient à Nauvoo et aussi que Joseph Smith avait vu les objets
apportés à Nauvoo et s’était posé des questions à leur sujet. Mais il y a,
de toute évidence, un grand pas entre une véritable traduction d’annales
sacrées et l’examen d’objets d’origine incertaine, la première nécessitant
l’étude, la prière et la révélation, la dernière se caractérisant
probablement par l’examen pour trouver des points de ressemblance, etc.,
dans une ambiance où les personnes présentes se livrent à diverses
supputations et les amplifient avec le temps. En outre, on ignore purement
et simplement si William Clayton et Parley P. Pratt étaient présents
lorsqu’il a été question des plaques devant Joseph Smith.
On imagine mal que Joseph
Smith, le prophète, ne soit pas intrigué par les plaques. Quand on les lui
a montrées pour la première fois, il a très bien pu remarquer une
ressemblance entre certains caractères des plaques et « l’égyptien
réformé » et envisager la possibilité de leur authenticité et de leur
traduction, comme le laisse entendre la lettre de Charlotte Haven[17].
Mais rien ne permet de lui attribuer les conjectures qui, à l’époque,
allaient bon train à Nauvoo ; toute affirmation dans ce sens serait de la
théorie pure, impossible à vérifier dans les récits que nous avons. Celui
qui fut publié dans le Times and Seasons, dont les rédacteurs étaient
aussi proches de Joseph Smith que William Clayton et Parley P. Pratt ne
pouvait rien dire de plus : « Monsieur Smith a eu ces plaques, et nous ne
savons pas encore ce qu’il en pense. »
La seule chose à retenir en ce
qui concerne l’implication de Joseph Smith dans l’épisode des plaques de
Kinderhook est que la «traduction» attendue ne parut pas. Et ce fait peut
très bien expliquer ce qui a rendu ce canular extrêmement intéressant,
c’est qu’il n’a jamais atteint son but. Il ne fait plus aucun doute que
les plaques de Kinderhook n’étaient pas des objets authentiques. Mais
pourquoi alors, le canular n’a-t-il pas été révélé immédiatement ?
On a dit que toute cette
histoire des plaques de Kinderhook était, comme l’écrit Wilbur Fugate dans
ses lettres de 1878 et de 1879, une grosse « plaisanterie ». Toutefois,
l’objectif des conspirateurs était certainement plus précis : produire un
jeu de plaques et ensuite révéler le canular pour ridiculiser le prophète
après que celui-ci en aurait soi-disant fait la « traduction ». Dans un
cas comme dans l’autre, leur plan a échoué parce qu’il n’y a jamais eu de
traduction. En fait il n’y a rien qui indique que Joseph Smith ait jamais
déclaré les plaques authentiques, en dehors des déclarations
contradictoires de membres qui espéraient qu’une traduction paraîtrait, et
en fait rien ne montre que le prophète ait manifesté un intérêt sérieux
pour la « découverte » après avoir vu les plaques. L’extrait du journal de
William Clayton ne parut qu’en septembre 1856 dans le Deseret News de Salt
Lake City. À ce stade-là, le temps lui-même avait fait disparaître
l’occasion de faire une bonne blague, si c’était là l’intention des
mauvais plaisants ; et l’absence de toute traduction, en dépit du passage
du journal de Clayton dans la History of Joseph Smith, ne pouvait
qu’augmenter leur frustration – à supposer que les faussaires aient été au
courant de l’existence de l’article du Deseret News, qui parut treize ans
plus tard et à quinze cents kilomètres de là.
Chose importante, il n’y a
aucune indication que Joseph Smith, le prophète, ait jamais présenté la
question au Seigneur comme il le faisait quand il travaillait au Livre de
Mormon et au Livre d’Abraham. Ce qui nous amène à l’autre facette de
l’histoire, pour ceux d’entre nous qui croient que Joseph Smith était le
prophète du Seigneur : n’est-il pas naturel de nous attendre à ce qu’il
soit guidé de manière à comprendre que ces plaques n’avaient aucune valeur
en ce qui concerne sa mission ? Les autres membres ont pu être moins
réfléchis et ne pas être guidés de la même façon, mais cela, on ne peut
pas le reprocher au prophète. Beaucoup de gens, aujourd’hui comme hier,
sont friands de racontars et espèrent « des preuves faciles » pour étayer
et même remplacer la spiritualité personnelle et une foi acquise à la
dure, qui est le fruit de la fréquentation régulière de la vérité et de la
communion avec Dieu.
C’est ainsi qu’après cent ans
d’escarmouches à coups de faux arguments, Joseph Smith n’a pas besoin
d’être défendu. Il n’est tout simplement pas tombé dans le piège. Cela
étant bien entendu, il est peut-être temps que les plaques de Kinderhook
soient reléguées dans les limbes des autres fausses antiquités célèbres.
Stanley B. Kimball,
professeur d’histoire à la Southern Illinois University, est membre du
grand conseil du pieu de St-Louis (Illinois). Traduit et publié avec la
permission du Copyrights and Permissions Office. Ceci n’est pas une
traduction officielle de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours.
* * * * * * *
NOTES
[1] « Ancient Records », Times and Seasons,
1er mai 1843, pp. 185-187. Le Times and Seasons était
publié deux fois par mois, le 1er et le 15 du mois, indépendamment de sa
date de sortie réelle. Ce numéro, daté du lundi 1er mai, reprenait un
article du Quincy Whig, publié le mercredi 3 mai. Il est clair qu’il
n’aurait pas pu être publié avant la parution de l’article dans le Whig,
et en fait, le sous-titre mis par la rédaction au-dessus de l’article «
Ancient Records » dit : VILLE DE NAUVOO, 1er MAI 1843. Le numéro en
question du Times and Seasons n’a donc pas été imprimé avant le mercredi 3
mai et peut-être même un jour ou deux plus tard.
[2] Le titre complet est A Brief Account of
the Discovery of the Brass Plates Recently Taken from a Mound in the
Vicinity of Kinderhook, Pike County, Illinois. On peut le consulter à
Library-Archives, the Historical Department, The Church of Jesus Christ of
Latter-day Saints, Salt Lake City, Utah (dorénavant appelé Archives de
l’Église).
[3] Le journal en question
appartient à un privé. Le Dr James B. Allen, de l’université Brigham
Young, l’a utilisé avec la permission du propriétaire lors de ses
recherches sur William Clayton, et je voudrais le remercier de m’avoir
parlé de cette citation. D’autres volumes des journaux de William
Clayton pour d’autres époques ont été imprimés ; voir, p. ex., James B.
Allen et Thomas G. Alexander, dir. de publ., Manchester Mormons: The
Journal of William Clayton, 1840 à 1842, Santa Barbara et Salt Lake City,
Peregrine Smith, 1974 ; William Clayton, William Clayton’s Journal: A
Daily Record of the 1846 Journey of the Original Company of « Mormon «
Pioneers from Nauvoo, Illinois, to the Valley of the Great Salt Lake, Salt
Lake City, Clayton Family Association, 1921.
[4] History of The Church of Jesus Christ of
Latter-day Saints, 7 vols., Salt Lake City, Deseret Book Co., 1932-51,
5:372-379. Le titre précédent et bien connu était
Documentary History of the Church
[5] Imprimé dans le Journal of
the Illinois State Historical Society, 5 juillet 1912, pp. 271-273.
[6] Wilbur Fugate, Mound
Station, Illinois, 30 juin 1879, lettre à James T. Cobb, Salt Lake City,
citée dans Wilhelm W. Wyl (Wymental), Mormon Portraits, Salt Lake City,
1888, pp.207-208.
[7] Il faudrait un autre
article pour présenter tout ce que l’on sait sur J. N. McDowell, sa
faculté de médecine, ses musées, le sac de ses musées et la réorganisation
partielle de ses collections après la guerre de Sécession par l’Académie
des Sciences de St-Louis.
[8] On trouvera une copie de
l’attestation dans Welby W. Ricks, « The Kinderhook Plates », Improvement
Era, sept. 1962, p.636.
[9] Ce rapport excellent et
détaillé, appelé « Kinderhook Plate Report », est classé à la Harold B.
Lee Library, université Brigham Young. Les autres membres du comité
étaient Richard Anderson, WillIam Dibble, Max Weaver, Sam Rushforth,
Ronald Jackson, Reed Durham, Larry Pope, Welby Ricks et Dean Jessee.
[10] Un autre sujet qui mérite
d’être mentionné est la question de la taille de la plaque de Chicago par
rapport à la description faite peu après la « découverte » des plaques.
L’article du Quincy Whig du 3 mai 1843 (reproduit dans l’article du Times
and Seasons et dans la feuille imprimée le 24 juin par le Nauvoo Neighbor)
dit : « Un certain M. J. Roberts, du comté de Pike, nous a rendu visite
lundi dernier avec la description écrite d’une découverte faite récemment
près de Kinderhook, dans ce comté. » L’article décrivait ensuite la
découverte en ajoutant : « Il y avait six plaques de 10 cm de long, 5 de
large au sommet et 7 en bas où elles s’évasent pour faire des pointes. »
On ne sait pas au juste ce que J. Roberts avait à voir avec la découverte
(son nom ne paraît nulle part ailleurs dans ce contexte), mais les
chiffres qu’il a donnés au Whig ne sont apparemment que des évaluations,
car, contrairement à ces évaluations, qui viennent de seconde main, les
contours faits dans les journaux personnels de Clayton et de Brigham Young
ainsi que les fac-similés de la feuille ont la même taille que la plaque
de Chicago.
[11] Voir note 1, ci-dessus.
[12] Charlotte Haven, « A Girl’s Letters from
Nauvoo », The Overland Monthly, 16 décembre 1890, p. 630.
Cette lettre porte la date suivante : « Ville de Nauvoo, 2 mai 1843. »
[13] Papiers de Brigham Young,
Archives de l’Église. Je voudrais remercier Dean C. Jessee, du Joseph
Fielding Smith Institute of Church History, université Brigham Young,
d’avoir attiré mon attention sur ce document.
[14] History of the Church, 5:384.
[15] Voir History of the Church, 5:384 et
suiv.
[16] L’original de cette
lettre se trouve dans la correspondance de John Van Cott, Archives de
l’Église.
[17] Il faudrait aussi un
autre article pour parler de l’incroyable floraison de théories qui ont
été avancées pour expliquer la source ou la nature des caractères des
plaques de Kinderhook. On a supposé, à diverses époques, qu’ils venaient
d’un coffre à thé chinois, d’un bijou de jade chinois, de l’écriture Lo Lo
de Yurinan (Chine), des hiéroglyphes égyptiens et d’écritures provenant de
la Crète, de Chypre, du Sinaï, de Canaan, de Byblos, de Phénicie et
d’ailleurs, et même de la transcription Anthon (une théorie qu’il faut
rejeter parce qu’il n’existait, à l’époque, aucune version publiée de
cette transcription). Certains ont dit que les caractères n’étaient rien
d’autre que le fruit d’une imagination fertile. La disposition des
caractères et le peu de signes qui sont répétés ne suggèrent aucune langue
réelle.