Une nouvelle conférence générale de l’Église a
eu lieu et une fois de plus les antimormons étaient dans la rue avec leurs
calicots et leurs slogans. A cette occasion, Scott Gordon, président du
site internet FAIR, nous livre quelques réflexions qu’il nous semble utile
de communiquer à nos lecteurs pour leur permettre de se faire une idée de
l’imaginaire étrange dans lequel naviguent les intégristes « chrétiens »
et ceux qui prennent leurs déclarations fantaisistes pour argent comptant.
LE MESSAGE DU PRESIDENT DE FAIR
Scott Gordon
Président de FAIR
Dans le livre « Innocents Abroad » (Des innocents à l'étranger),
l’humoriste américain Marc Twain écrit : « À Paris, les gens me
regardaient fixement quand je leur parlais en français ; je n'ai jamais
réussi à faire comprendre leur langue à ces idiots. »
En parlant du mormonisme avec certains détracteurs de l’Église, j’ai
souvent rencontré cette même attitude. On finit souvent par me dire que je
dois étudier ma religion davantage ou que je ne suis pas bien informé.
Plus d’une fois on m’a dit que je n’étais pas « suffisamment haut placé »
pour connaître notre doctrine. Je trouve cela cocasse à trois points de
vue.
Un, j'ai été évêque et j’ai aussi détenu des appels de pieu. Je crois que
c’est « suffisamment haut placé » pour connaître la doctrine de l'Église.
Deux, comment se fait-il que seuls les détracteurs de l’Église connaissent
notre doctrine ? (Et comment les détracteurs pourraient-ils connaître
notre doctrine si seuls ceux qui sont « suffisamment haut placés » peuvent
vraiment les connaître ?)
Trois, si les membres ne connaissent pas la doctrine de l’Église et que
celle-ci ne la leur enseigne pas parce qu'elle est secrète, à quel moment
cette doctrine inconnue cesse-t-elle d'être la doctrine de l’Église ?
Dans ce genre de conversation, je ne peux pas m’empêcher d’avoir
l’impression qu’on me traite d’idiot parce que, soi-disant, je ne connais
pas ma propre doctrine. Mais on ne badine pas avec les faits et si le
détracteur a pu lire quelques livres sur le mormonisme (le plus souvent
écrits par des collègues détracteurs), moi, il y a quarante-six ans que je
vais à l’église, j’ai fait quatre années de séminaire, quatre années de
cours de religion à BYU, et je ne compte plus les livres – pour et contre
– que j'ai lus sur des sujets traitant du mormonisme.
Il y a quelques années, pendant les portes ouvertes du temple de Nauvoo,
j'ai rendu visite au Centre chrétien pour Visiteurs de Nauvoo, qui est
situé en ville. Pendant ma conversation avec l’un des jeunes missionnaires
chrétiens qui faisaient là une mission de trois semaines, il m’a demandé
si je vivais « la loi céleste ». Quand j’ai demandé ce que c’était, il m’a
lu une phrase unique tirée de Principes de l'Évangile et m’a dit que si je
ne gardais pas chaque commandement pendant ma vie entière je n’irais pas
dans le royaume céleste. Selon mon interlocuteur, l'Expiation du Sauveur
n'avait rien à voir avec l’affaire ; aux yeux des mormons, je devais être
parfait par moi-même. Quand j'ai dit que je n’étais pas d’accord avec
cette analyse, il m’a répondu que je ne connaissais pas ma propre
doctrine. Je me suis souvent demandé ce qu'il aurait fallu faire pour
convaincre ce jeune missionnaire que c’était lui qui ne connaissait rien à
ma doctrine.
Dans le livre « The Facts on the Mormon Church » (les faits sur l'Église
mormone) par John Ankerberg et John Weldon, je lis que je crois que je ne
peux pas me fier à la Bible (page 16), que Dieu est « d’une moralité
douteuse » (page 16) et que Jésus est « trivial (un dieu parmi tant
d’autres) et d'importance mineure dans la cosmologie mormone » (page 24).
J'y apprends également que « le salut par la grâce est complètement rejeté
» (page 28). Tout ce que j’ai à dire à MM. Ankerberg et Weldon, c’est
qu'il est clair qu’ils ne connaissent rien aux croyances des saints des
derniers jours.
Il y a des domaines où nos détracteurs tiennent absolument à ce que nous
entretenions certaines croyances qui ne sont pas les nôtres. Par exemple,
dans certains des livres, vidéos et articles récents qui traitent de l'ADN
et du Livre de Mormon (par Tom Murphy, Simon Southerton, Living Hope
Ministries et consorts) j'apprends que les mormons croient que le Panama
est l’étroite bande de terre, que l'Amérique du Nord est le pays situé du
côté du nord et l'Amérique du Sud le pays situé du côté du sud. On appelle
parfois cette conception le modèle hémisphérique. Les détracteurs me
disent que ce modèle est la doctrine de l’Église parce que « les prophètes
» le croient et l’enseignent. Ils se servent habituellement de certaines
citations qui vont dans leur sens. Mais ils prennent grand soin de passer
sous silence les citations des prophètes et des apôtres qui ne soutiennent
pas leur point de vue étriqué et le contredisent au contraire. En plus,
ils ajoutent habituellement la réflexion que « les apologistes mormons ne
croient pas à cette doctrine », insinuant que les apologistes sont
manifestement en désaccord avec les autorités. Encore une fois, il n'y a
pas de doctrine de l'Église qui dit où les événements du Livre de Mormon
se sont déroulés.
En fait, même si je me tourne vers les idées qui ont cours parmi la
population mormone, les détracteurs sont à côté de la question. Je lis
actuellement le roman mormon le plus récent dans la série à succès « En
baskets chez les Néphites », écrit par Chris Heimerdinger. Il situe
clairement les Néphites en Amérique Centrale. Si je mentionne ici ce
roman, ce n’est pas comme source définitive de doctrine mormone, mais
uniquement pour montrer que ce ne sont pas seulement les apologistes qui
croient que le Livre de Mormon s’est déroulé dans ce cadre-là, mais
également ceux qui se situent dans la culture ordinaire de l’Église. Il
est certain que l’on ne peut pas trouver d’agences de voyage mormones qui
vendent des excursions dans « les pays du Livre de Mormon » à destination
du nord de l’État de New York.
Le magazine Newsweek a récemment publié un excellent article sur l'Église.
Cette semaine (dans le numéro du 31 octobre), il y avait plusieurs lettres
qui critiquaient le journaliste de Newsweek, qui s'avère justement être
mormon. Par exemple, Carrie, de Fairbanks (Alaska) écrit : « J'ai entendu
d’innombrables fois des mormons me dire que Jésus n'était pas le fils de
Dieu », que « Jésus était un homme ordinaire qui s’est hissé par lui-même
jusqu’à la droite de Dieu par de bonnes oeuvres » et que « prier au nom de
Jésus était un sacrilège parce qu'il n'était pas le fils de Dieu. » Dans
une autre lettre à Newsweek, Ted et Bebe, de Seattle, écrivent que « la
mise à l’écart » est encore pratiquée contre ceux qui abandonnent les
enseignements et que les saints des derniers jours croient en «
l’infériorité » des femmes. Autant de fausses descriptions de ce que je
crois et de ce que l’on m'enseigne dans l'Église.
Il arrive que l’on dise aux mormons qu'ils ne sont pas simplement
ignorants, mais qu’ils mentent au sujet de ce qu’ils croient et dans ce
qu’ils écrivent. Quand ils nous traitent de menteurs, je me pose la
question de savoir à quel point les détracteurs ne projettent pas leur
propre comportement sur les saints des derniers jours. On m’a toujours
enseigné à tout étudier. On m'a toujours enseigné à être honnête. J’ai pu
constater que les érudits mormons étaient honnêtes et méticuleux. Ils
peuvent se tromper de temps à autre, mais c'est vrai pour tous les
savants.
J'espère que les détracteurs réussiront un jour à cesser de dire aux
saints des derniers jours ce qu'ils croient et qu’ils commenceront à leur
demander ce qu'ils croient. J'espère que nous pourrons tous nous écouter
mutuellement et dialoguer. Peut-être que les deux côtés pourront par la
suite apprendre quelque chose de bon.
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