Dès la parution du Livre de Mormon, les détracteurs se sont efforcés de le
faire passer pour un produit du XIXe siècle. Ils ont notamment fait le
rapprochement entre le vêtement de peau d’agneau mentionné dans 3 Néphi
4:7 et la franc-maçonnerie. Mais il existe aussi un lien entre ce vêtement
et les vêtements rituels portés en Israël, en Égypte et en Mésoamérique.
Le but de cet article est d’explorer ces diverses pistes.
Ceints d’une peau d’agneau
Matthew B. Brown
Journal of Book of Mormon Studies,
vol. 6, n°2, 1997, pp. 124-151
© FARMS
Introduction
C’est devenu une mode, ces dernières années, chez certains membres de
l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours,
d’opter pour les points de vue entretenus depuis longtemps par les
détracteurs antimormons [1].
Selon l’un de ces points de vue, Joseph Smith aurait plagié les éléments
rituels de la franc-maçonnerie et les aurait incorporés à l’Écriture
et à la théologie des saints
des derniers jours
en prétendant qu’ils avaient été rétablis par Dieu [2].
Les partisans de cette théorie environnementale portent aussi
l’accusation que l’intrigue du
Livre de Mormon
concernant les brigands de
Gadianton
décrit les francs-maçons
du XIXe siècle.
Ceux qui adoptent ce point de vue ou bien
ignorent que cette accusation a été réfutée en détail ou bien ne sont pas
disposés à reconnaître la faiblesse de leur proposition [3].
Dans cet article, j’essayerai de démontrer que la
peau d’agneau
de 3
Néphi
4:7, citée comme l’un des éléments empruntés à la franc-maçonnerie [4],
peut en réalité être considérée comme un élément appartenant au monde
antique.
Mon approche sera triple. Je vais d’abord
examiner les qualités littéraires de 3
Néphi 4:7 et explorer ses liens avec
d’autres passages du Livre de Mormon. J’étudierai ensuite
plusieurs textes et pratiques parallèles de la
Bible, de l’Égypte, et de la
Mésoamérique, étudiés
à cause de leur
relation possible avec le passage en question.
En troisième lieu, je présenterai des écrits de
savants
maçonniques éminents qui traitent de l’origine historique de leur tablier
de peau d’agneau.
La peau
d’agneau
de 3
Néphi
4:7
Il n’est pas inutile de commencer par planter le décor pour cette étude.
Les membres de la famille de
Léhi étaient
« descendants de Joseph » (1 Néphi
5:14 ; 6:2), plus précisément de la
branche de Manassé
(voir Alma
10:3) [5]. Mais à la différence de la majorité de la maison d’Israël,
ces membres de la tribu du droit d’aînesse exerçaient la Prêtrise de
Melchisédek [6].
Nous savons que la colonie de Léhi
provenait de Jérusalem, emplacement du temple national d’Israël,
et que quand ils sont arrivés dans le nouveau monde, ils ont construit
plusieurs temples, dont le premier a été construit sur le modèle de celui
du roi Salomon.
Nous savons
également que la colonie léhite pratiquait le rituel du temple en
conformité stricte avec la loi israélite [7].
À l’heure actuelle, nous ne possédons pas de description détaillée de ce
que les Néphites faisaient dans le
temple. De l’avis de l’un des
apôtres modernes, la raison en est que ces
renseignements se trouvent dans la partie scellée des plaques d’or [8],
bien que l’on puisse encore discerner beaucoup de concepts liés au temple
dispersés dans tout le texte
actuel [9]. En conséquence de la forme actuelle du Livre de Mormon, nous
ne trouvons pas non plus dans ses pages la description détaillée des
vêtements rituels portés par les prêtres du temple néphites
pendant leur service. Mais parce qu’ils
étaient Israélites orthodoxes, on peut sans doute considérer sans risque
de se tromper que les Néphites
portaient exactement les mêmes vêtements rituels que ceux qui sont
prescrits par Dieu dans Exode 28. Ils
devaient savoir à quoi ressemblaient ces vêtements rituels pour les avoir
vus à Jérusalem et d’après le texte de l’Exode qu’ils avaient sur les
plaques d’airain.
On comprendra mieux ce que ce contexte a à voir avec le sujet au cours du
traitement qui suit.
Venons-en au texte de 3
Néphi
4:7 lui-même.
Il a été amplement démontré que
le Livre de Mormon
est rempli de structures littéraires antiques et il se fait que le passage
qui nous intéresse en contient plusieurs.
La première est un type de parallélisme connu sous le nom de
polysyndète,
mot grec signifiant « beaucoup liés ensemble ». Dans ce
type de parallélisme, les « et » sont multiples et ont pour but de
cimenter le passage en une idée unifiée ou pensée centrale [10].
Ce passage contient également une forme
littéraire antique appelée chiasme
aussi bien qu’un entrelacement complexe de mots et d’idées parallèles.
Comme on peut le voir ci-dessous, le sujet que
l’on trouve près du centre de ce passage complexe est le vêtement de
« peau d’agneau »
que portaient les brigands de Gadianton.
Et
il arriva
2 qu'ils allèrent livrer
bataille;
1 et c'était le
sixième mois;
1 et voici, grand
et terrible fut le jour
2 où ils vinrent livrer
bataille;
et ils étaient ceints à la manière des brigands;
et
ils avaient une peau d'agneau autour des reins,
3 et ils s'étaient
teints de sang,
et ils
avaient la tête rasée
2 et couverte d'un
casque [headplate, littéralement : plaque de tête];
1 et grand et
terrible était l'aspect des armées de Giddianhi,
2 à cause de leurs armes
3 et à cause du
sang dont elles s'étaient teintes.
Mais ce n’est pas la seule indication que le texte cherche délibérément à
attirer l’attention du lecteur du
Livre de Mormon
sur le vêtement de
peau d’agneau, car on peut trouver
un parallélisme encore plus étendu dans les textes des livres d’Énos
et de
Mosiah.
Les auteurs antiques utilisaient les répétitions
pour enseigner et renforcer une notion déterminée [11]. Les
Écritures ci-dessous devraient suffire
pour démontrer que le thème de la « ceinture de cuir » n’était ni isolé ni
obscur, mais faisait partie d’un ensemble beaucoup plus vaste.
Énos
1:20 ;
Mosiah 10:8
; 3 Néphi
4:7
•
(Énos
1:14, 20) Les Lamanites haïssent
et
cherchent continuellement à détruire les
Néphites.
(Mosiah
10:17) Les Lamanites haïssent,
pillent et assassinent les Néphites.
(3 Néphi
4:5) Les brigands de Gadianton pillent, volent et assassinent les
Néphites.
•
(Énos
1:20) Les Lamanites
« devinrent sauvages, et féroces, et un peuple sanguinaire ».
(Mosiah
10:12) Lamanites
« étaient un peuple sauvage, et féroce, et sanguinaire ».
•
(Énos
1:20) Les Lamanites utilisent
l’arc, le cimeterre
et la hache.
(Mosiah
10:8) Les
Lamanites
utilisent des arcs, des flèches, des épées, des
cimeterres,
des pierres et des frondes.
•
(Énos
1:20) Les Lamanites
avaient « la tête rasée ».
(Mosiah
10:8) Les
Lamanites
avaient « la tête rasée ».
(3
Néphi
4:7) Les brigands de Gadianton avaient « la tête rasée ».
•
(Énos
1:20) Les Lamanites utilisaient
« une courte ceinture de peau autour des reins ».
(Mosiah
10:8) Les Lamanites
« avaient une ceinture de cuir autour des reins ».
(3 Néphi
4:7) Les brigands de Gadianton « étaient ceints à la manière des
brigands; et ils avaient une peau d'agneau autour des reins ».
•
(Énos
1:21) Les Néphites cultivaient
« toutes sortes de grains, et de fruits, et des troupeaux » et élevaient
du bétail et des chevaux.
(Mosiah
10:4) Les
Néphites
faisaient « pousser toutes sortes de grains et toutes sortes de fruits ».
(3 Néphi
4:3, 4, 6) Les Néphites font
« pousser du grain » et font des réserves, parmi lesquelles des troupeaux,
du bétail et des chevaux.
•
(Mosiah
9:16 ; 10:1) Les
Néphites
préparent des « armes de guerre de toutes sortes ».
(3 Néphi
3:26) Les Néphites font
« des armes de guerre de toutes sortes ».
•
(Mosiah
9:17 ; 10:10) Les
Néphites
vont au combat contre les Lamanites
« dans la force du Seigneur ».
(3 Néphi
4:10) Les Néphites
vont au combat contre les brigands de Gadianton « dans la force du
Seigneur ».
•
(Mosiah
9:17) Les Néphites supplièrent
« avec ferveur le Seigneur pour qu’il [les] délivrât des mains de [leurs]
ennemis ».
(3
Néphi 4:8) Les
Néphites
« élevèrent leurs supplications au
Seigneur, leur Dieu, pour qu’il les
épargnât et les délivrât des mains de leurs ennemis »
Ces passages parallèles nous permettent d’apprendre quelque chose sur
l’identité, l’aspect et la fonction de l’objet en question.
1. On le qualifiait de « ceinture ».
2. Il était de cuir ;
dans un cas au moins il était de
peau d’agneau.
3. Il devint un vêtement distinctif parmi les
combinaisons secrètes.
4. Il couvrait les reins.
5. Il était court.
Il semblerait que c’est la description de quelque chose de plus
substantiel qu’une simple ceinture.
Cela ne pourrait-il pas être un tablier de
peau d’agneau
? Il est assez courant que les
commentateurs bibliques notent que dans l’Ancien
Testament le mot hébreu traduit par
« tablier » (hagorah)
est parfois également traduit par « ceinture » et que les deux mots
peuvent être utilisés l’un pour l’autre [12]. De même, dans le
Nouveau Testament,
le mot grec qui est traduit par « tablier » (simikinthion)
signifie littéralement « demi-ceinture [13]. » Sur un plan
plus technique,
Foote nous
rappelle qu’un tablier n’est pas, à proprement parler, un vêtement qui est
porté, mais est plutôt un objet dont on ceint ou que l’on suspend à la
personne par « la ceinture » qui y est attachée.
Il fait également remarquer que la signification
originale du mot hébreu hagorah,
comme l’arbre hajara,
est « entourer, enfermer » ce qui correspond à son tour à
higgur,
« enclos, genoux ». C’est ainsi que dans
Genèse 3:7,
le tablier porté par Adam et Ève
leur ceignait la taille afin d’enfermer et de couvrir leurs reins ou leurs
genoux [14].
Les dictionnaires anglais de l’époque de la traduction du
Livre de Mormon
indiquent que les mots « ceinture » et « tablier » pouvaient être utilisés
l’un pour l’autre [15]. Est-il possible que quand il a traduit ces
passages d’une forme modifiée d’hébreu/d’égyptien, Joseph Smith ait
compris que la « ceinture » des
Gadianton était un « tablier » ?
Alors pourquoi ce vêtement apparemment obscur mériterait-il notre
attention ?
La réponse se trouve peut-être dans le contexte
des passages bibliques qui emploient les mêmes images que ceux du
Livre de Mormon et qui ont aussi un cadre
rituel important.
•
(2 Rois 1:8) « une ceinture de cuir autour des
reins »
•
(Matthieu
3:4) « une ceinture de cuir autour des reins »
•
(Marc
1:6) « une ceinture de cuir autour des reins »
Le lecteur ne manquera pas de remarquer que le passage de l’Ancien
Testament
se rapporte au prophète
Élie,
qui a joué un rôle crucial dans le rétablissement du culte du temple [16].
Les
deux autres passages, ceux du
Nouveau Testament,
ont trait à
Jean-Baptiste,
qui était le
grand prêtre légitime
du temple de Jérusalem et celui qui
a rendu
l’ancienne
prêtrise
du temple au prophète Joseph
Smith [17].
Puisque c’est une opinion généralement admise parmi les commentateurs de
la Bible que le vêtement porté par
Jean-Baptiste
imitait directement le vêtement porté par
Élie,
il est très intéressant de constater que le texte de 2 Rois 1:8 peut être
traduit non seulement par « ceinture de cuir » mais également par
« tablier de cuir. »
Le lien avec le temple est significatif parce que
les prêtres du temple de l’Israël
antique portaient un vêtement rituel appelé
éphod.
Certains savants
croient que dans certains cas, ce vêtement était « une sorte de tablier de
cuir [19]. »
L’éphod
dans l’Israël
antique
Le Seigneur a commandé aux prêtres israélites de porter des vêtements
rituels divinement
révélés
quand ils exerçaient le sacerdoce devant lui dans le tabernacle et dans
les
temples [20].
Parmi les vêtements qu’il fallait porter, il y avait un article curieux
appelé éphod,
mot hébreu que la Bible ne traduit pas parce que les
savants
ne sont pas certains de son identité, de sa forme et de sa fonction.
Au cours des siècles des interprétations
divergentes en ont été données, mais je voudrais attirer l’attention du
lecteur sur les notes de bas de page de l’édition de l’Église de la King
James Version, qui définissent très clairement l’éphod
comme étant un « tablier spécial [21]. » Cette façon de voir trouve un
appui dans un nombre croissant d’écrits savants [22] et, de fait,
certaines traductions de la Bible ont même intégré le mot tablier
directement au texte au lieu du mot hébreu éphod
[23].
Quoique l’aspect de l’éphod
ait longtemps fait l’objet de supputations, nous pouvons nous en faire une
image assez cohérente sur la base des écrits de plusieurs
savants
modernes.
Selon ces commentateurs, ce tablier sacerdotal ne
couvrait que la partie inférieure avant du corps [24], « descendant des
reins jusqu’aux cuisses [25] », et le prêtre le fixait à la taille en
nouant dans son dos les extrémités de la ceinture d’étoffe blanche qui y
était jointe [26].
La partie principale de ce tablier était également faite d’un lin fin
blanc [27]
et le tablier du grand prêtre était brodé d’une façon ou d’une autre de
fils d’or pur et des couleurs sacrées bleu, pourpre et cramoisi
[28]. Le tablier du grand prêtre était
également unique du fait que deux cordons brodés étaient attachés de
manière permanente au sommet de la ceinture horizontale, la « curieuse
ceinture de l’éphod »,
qui rejoignaient alors les épaulettes de sa robe.
Entre ces cordons le
grand prêtre
fixait le pectoral brodé et serti de pierres précieuses et plaçait l’urim
et le thummim
dans la poche du pectoral de sorte que les pierres de la révélation se
trouvaient sur son cœur (voir Exode 28:6-30 ;
D&A 130:6-11).
Haran a
écrit que la technique de broderie utilisée sur ce tablier était
considérée comme étant l’espèce la plus sacrée (hôšeb),
procédé qui comportait l’utilisation de figures ou de motifs, bien que
l’on ne sache pas au juste de quels types de motifs on se servait [29].
Conformément à notre description, la
figure 1 illustre ce que certains savants
considèrent comme étant la forme originelle de l’éphod
de l’Israël d’autrefois.
Il est possible que,
à cause de
son caractère distinctif, et de l’importance que lui confère le texte
biblique, l’éphod
ait été le vêtement rituel le plus important porté par les prêtres du
temple [30].
Mais les prêtres n’étaient pas les seuls en
Israël
à porter un tablier rituel.
Outre le prophète
Élie (voir 1 Rois 1:8), nous lisons que le
prophète Samuel
devait porter une robe et un tablier de lin quand il remplissait ses
fonctions au tabernacle (voir 1
Samuel 2:18-19).
Les auteurs juifs antiques disent que les
disciples des prophètes avaient aussi l’habitude de porter un
éphod [31].
Un récit
ancien de la cérémonie d’investiture sacerdotale dit que le tablier
symbolisait « le pouvoir
prophétique » [32]. Ce lien apparaît dans la croyance que l’éphod
était à l’origine le vêtement de la Divinité et était porté sur la terre
par ceux qui représentaient la Divinité et parlaient en son nom [33].
Les instruments qui étaient utilisés parmi les Israélites pour faciliter
cette mission de porte-parole étaient l’urim
et le thummim,
qui, naturellement, étaient attachés directement au tablier du
grand prêtre.
Fig. 1.
Theodore C.
Foote,
« The Ephod »,
Journal of Biblical Literature 21, 1902, p. 42.
Il y a des raisons de penser que les rois d’Israël
ont également pu porter des tabliers rituels.
Nous lisons dans un texte biblique qu’en entrant
dans l’enceinte du temple, le roi David « se lava, s’oignit, et changea de
vêtements » exactement comme les prêtres (2
Samuel
12:20). Deux autres passages spécifient
que quand il se livrait à des activités liées au temple, le roi David
portait « un éphod de lin » (2
Samuel 6:14 ; 1 Chroniques 15:27).
Certains savants
pensent que le vêtement du roi imitait directement celui que portaient les
prophètes et les prêtres [34].
Certains savants
ont également avancé que les rois et les prêtres d’Israël
portaient le tablier au-dessus de leur robe de lin blanc [35].
Dans certains cercles théologiques hébreux on affirmait qu’Adam avait été
le premier roi terrestre et l’on considérait donc que les rois d’Israël
étaient les imitateurs du premier homme (voir
Genèse
1:26-28) [36]. Puisque Adam portait un tablier fait de feuilles de figuier
(voir
Genèse
3:7), se pourrait-il que le tablier porté par le roi d’Israël
ait d’une certaine façon imité celui utilisé par Adam ?
Dans la pensée religieuse antique du
Proche-Orient, on faisait un lien étroit entre le roi et l’arbre de vie,
au point même que le roi était considéré comme la personnification de cet
arbre [37]. Ceci concorde
parfaitement avec les légendes hébraïques
antiques qui enseignent que l’arbre de la connaissance du
bien et du mal
était un figuier et que c’était avec les feuilles de cet arbre qu’Adam
avait confectionné son tablier [38].
Il ressort de la description du roi chrétien Charlemagne (742–814
apr. J.-C.
), fig. 2, de quelle façon le
roi antique pouvait personnifier un arbre sacré d’après l’iconographie sur
son tablier.
Fig. 2.
William Smith et
Samuel Cheetham,
A Dictionary of Christian Antiquities, New York,
Kraus, 1968, 2:1307.
Tabliers égyptiens, mayas et chrétiens
Nous allons maintenant jeter un coup d’œil sur trois autres civilisations
antiques qui utilisaient des tabliers rituels et sur la façon dont on peut
les rattacher au vêtement de
peau d’agneau
de 3
Néphi
4:7.
Tout d’abord, les Égyptiens.
Les rois et les prêtres de l’Égypte portaient un
tablier cérémoniel ou rituel. Le tablier
royal, en particulier, était un symbole très ancien qui remontait jusqu’à
la période archaïque où les dieux et les rois portaient un
shemset,
composé d’une ceinture à laquelle était attaché un tablier fait de bandes
étroites de perles de cuir. Cet objet
était considéré comme un « symbole de
pouvoir [39] ».
Le tablier porté par les prêtres égyptiens était fait d’une étoffe blanche
simple et se portait au-dessus d’une robe blanche [40].
Certains
savants
bibliques ont remarqué la ressemblance saisissante entre les tabliers
sacerdotaux blancs d’Israël
et d’Égypte
[41].
Certains pensent même que le nom du tablier israélite,
éphod,
dérive du mot égyptien
ifd
[42].
Les rapports étroits entre ces deux civilisations, particulièrement dans
le domaine rituel, ne devraient pas vraiment surprendre compte tenu de
leur proximité géographique et de leur interaction culturelle prolongée.
Même au-delà de ces considérations, les légendes
hébraïques racontent que les fondateurs de l’Égypte « ont emprunté » le
vêtement sacerdotal de Noé pour leurs propres fins [43].
Quand
le roi égyptien agissait dans son rôle de
grand prêtre, sa robe ressemblait très
fort à celle qu’utilisaient les prêtres du temple, sauf que son tablier
avait une forme très distincte et était ornée d’emblèmes
qui lui étaient propres [44].
Pendant le Moyen Empire, les Égyptiens ordinaires se sont approprié le
tablier rituel pour leurs rites personnels d’initiation et d’enterrement.
On peut en trouver un exemple dans le fac-similé
3 du livre d’Abraham,
où l’initié est habillé
rituellement pour être admis en la présence de la divinité [45].
Un des tabliers initiatiques représentés à
la fig. 3 retient notre attention parce que ses perles forment le lis et
le papyrus, qui étaient, respectivement, les symboles sacrés de la Haute
et de la Basse Égypte. Le feuillage sur ce
tablier permettait donc d’identifier la nationalité du porteur. On
pourrait voir un parallèle intéressant dans des
tabliers de feuilles de figuier d’Adam et
Ève (voir
Genèse 3:7) puisque certains commentateurs
croient que dans les temps anciens
le figuier représentait la nation d’Israël
[46].
Fig. 3.
Divers tabliers égyptiens portés par les rois,
les prêtres et les initiés.
Doreen Yarwood,
Encyclopedia of World Costume, New York,
Scribner’s Sons,
1978, p. 16 ;
William C.
Hayes, The Scepter of Egypt, New
York, Abrams, 1990, 1:309.
Les rois mayas de la
Mésoamérique portaient aussi une
sorte de tablier feuillu [47].
Le tablier royal maya allait jusqu’aux genoux, ne couvrait que le devant
du corps, se portait sous une ceinture royale et était orné d’un
glyphe appelé
dieu C.
La lecture phonétique de ce
glyphe est
k’ul,
qui est le mot maya signifiant sacré, saint ou divinité.
Ce glyphe
est donc l’image qui désigne l’attribut de la « sainteté » et signifie que
l’objet auquel il est attaché se trouve dans cet état [48].
Mais ce qui est encore plus important, c’est la
nature du
glyphe du dieu C parce qu’il est dérivé du
Wacah Chan,
l’« arbre du monde » maya ou symbole de l’arbre de vie.
Le roi maya était considéré comme une
personnification de cet arbre et l’axe central du
cosmos maya [49].
Même si les peuples mayas et ceux du Livre de Mormon les mieux connus
n’étaient pas tout à fait contemporains,
John L.
Sorenson et
d’autres croient qu’ils occupaient certaines des mêmes régions de la
Mésoamérique.
De ce point de vue, il est intéressant de noter
que l’on peut trouver le motif de l’arbre de vie personnifié dans Alma
32:28-43 [50]. Le lecteur perspicace du
Livre de Mormon a sans aucun doute
également remarqué que dans 3 Néphi
4:7 et ailleurs où la ceinture de peau est mentionnée, le contexte est
celui de la guerre. À cet égard il est
intéressant de noter que lorsqu’il se revêt de ses insignes royaux
spéciaux de guerre, le roi maya se ceint du tablier de l’arbre du monde [51].
Il ressort des exemples artistiques qui ont survécu qu’un emblème
supplémentaire était
attaché à beaucoup de tabliers royaux mayas, le motif d’une natte tissée
qui symbolisait le trône du roi et par conséquent « son autorité, sa
souveraineté et son
pouvoir [52].
Par la suite, comme dans le cas de son homologue égyptien, l’homme de la
rue allait s’approprier le tablier royal maya (voir fig. 4) [53].
Nous allons maintenant tourner notre attention vers les tabliers chrétiens
antiques.
Nous avons déjà mentionné que les prophètes, les
prêtres et les rois de l’Israël
antique portaient un tablier qui symbolisait leur
pouvoir
prophétique, leur prêtrise
divine et leur autorité légitime de régner sur le peuple. Les
saints du Nouveau Testament
n’étaient pas différents, car ils étaient également prophètes, prêtres et
rois (voir Éphésiens
2:20 ; Apocalypse 1:6).
Portaient-ils les mêmes robes rituelles que leurs
ancêtres ? De toute évidence oui.
Leur exemple en cela semble être venu du
Seigneur Jésus-Christ lui-même, le
Prophète, Prêtre et Roi d’Israël par
excellence (voir
Jean 1:49 ;
6:14 ; 12:13 Hébreux 3:1).
Un passage curieux de
Jean 19:23 dit que
le Seigneur
possédait une tunique « sans couture » qu’il portait lors de la
crucifixion et qu’il avait peut-être sur lui pendant les activités de la
chambre haute qui débutent avec Jean
13. Les commentateurs voient dans cette
référence un parallèle direct avec la robe du
grand prêtre d’Israël,
qui était confectionnée de la même façon (voir Exode 28:31-32) [54]. Dans
Jean 13:4-5
nous lisons que Jésus « prit un linge, dont il se ceignit… et il se mit à
laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il
était ceint. » Le mot traduit ici par
« linge » peut aussi se rendre par « tablier de domestique » [55].
Fig. 4.
L’arbre de vie maya et sa transformation en
tablier royal.
Linda Schele
et Mary
Ellen
Miller, The Blood of Kings : Dynasty and Ritual in Maya Art, Fort
Worth, Kimbell Art Museum, 1986, p. 77.
Des tabliers sont mentionnés dans Actes 19:12 [Segond rend le mot par
« linges », NdT) bien que les
savants
aient un certain doute quant à leur
nature
précise [56]. Le mot grec utilisé pour le tablier,
simikinthion,
indique qu’il avait la même forme que le tablier du temple israélite, ne
couvrant que la partie inférieure du devant du corps [57].
Ceci correspond peut-être à plusieurs textes dans lesquels certains des
apôtres du Christ portent un vêtement rituel directement lié à la robe du
grand prêtre
et « exerçaient les fonctions sacerdotales à la façon de l’ancien
sacerdoce » [58]. Ceci peut également aider à expliquer pourquoi certains
des premiers moines chrétiens d’Égypte portaient un tablier et une
ceinture de cuir comme le montre la fig. 5 [59]. Certains moines
orthodoxes grecs portent toujours le tablier et la ceinture de cuir qu’ils
ont hérités de leurs homologues égyptiens [60] et, bien entendu, il y a
eu, dans le passé, une sorte de tablier dans les vêtements liturgiques
catholiques et anglicans [61].
Fig. 5.
Saint Antoine d’Égypte, qui est considéré comme
le fondateur du monachisme.
Michael
Walsh,
The Triumph of the Meek New York,
Harper et Row, 1986, p. 221.
La question pertinente suivante que nous devons nous poser est : De quelle
sorte de cuir les tabliers chrétiens étaient-ils faits ?
Diverses traditions soutiennent qu’Élie,
Élisée,
Ézéchiel le
prêtre du temple et plusieurs des premiers saints chrétiens portaient des
vêtements en peau de mouton [62].
Pourquoi cela ? Peut-être l’idée
remonte-t-elle à l’histoire où Dieu fait « des habits de peau » pour
Adam et Ève
(voir Genèse
3:21). Certaines traditions hébraïques
affirment que ce vêtement divin était fait de peau de mouton [63].
D’autres traditions disent que le vêtement d’Adam n’était rien moins que
le prototype de la robe du temple du grand prêtre (voir Exode 28) et que
lui, et les fils aînés justes après lui, portaient ce vêtement quand ils
faisaient des sacrifices [64].
Ce point de vue peut aider à expliquer l’avertissement donné par le
Seigneur
à ses disciples de prendre garde aux « faux prophètes [qui] viennent à
[eux] en vêtements de brebis » (Matthieu
7:15).
Dans
Zacharie 13:4 nous apprenons que les faux
prophètes avaient l’habitude de mettre les mêmes vêtements distinctifs que
les vrais afin de tromper les gens
par leur message. Cela nous rappelle aussi
2 Corinthiens 11:13-14, où nous apprenons que les faux prophètes
« se déguisent » d’une certaine
façon pour être comme les apôtres du
Seigneur
tout comme « Satan
lui-même se déguise en ange de lumière » (italiques
ajoutés).
Assez curieusement, Joseph Smith a enseigné qu’un des stratagèmes que
Satan
emploie pour faire croire qu’il est un « ange de lumière » est qu’il porte
« des vêtements saints » [65]. Ceci nous ramène directement à la situation
de 3 Néphi
4:7 et à une explication possible de la raison pour laquelle le vêtement
de peau d’agneau y
est mentionné.
Des loups en habits de brebis
Treize ans après la dernière mention du vêtement de cuir dans le Livre de
Mormon (voir 3
Néphi
4:7), le
Seigneur
avertit personnellement ses
disciples
qu’ils devaient se garder des faux prophètes qui viendraient à eux « en
vêtements de brebis » (3
Néphi
14:15).
On pourrait y voir un langage métaphorique et une
caractéristique permettant d’identifier l’ennemi des
Néphites.
Alma 43:20
mentionne que certains des ennemis des
Néphites
avaient l’habitude de porter « une peau qui leur ceignait les reins ».
Quelques versets
plus haut, nous apprenons que l’ennemi se compose de dissidents, d’apostats
et de « descendants des prêtres de Noé » (Alma
43:13). Daniel
Peterson a
remarqué à plusieurs reprises que les brigands de Gadianton devraient être
considérés comme « une option religieuse alternative au sein de la société
néphite [66] ».
Au début de cet article, j’ai avancé l’idée que les prêtres du temple néphites
ont sans doute porté la robe sacerdotale prescrite aux anciens Israélites.
Si c’est le cas, il est concevable que les
« descendants des prêtres de Noé » aient introduit ce vêtement sacré parmi
les membres des combinaisons secrètes parce qu’ils voulaient pouvoir
prétendre au pouvoir
sacerdotal légitime. En effet, il y a,
dans le Livre de Mormon
lui-même, des indications que les membres des combinaisons secrètes
imitaient de manière blasphématoire le saint ordre de Dieu [67].
Et puisque les objectifs des intrigues de prêtres et des combinaisons
secrètes étaient identiques (obtenir du gain), je pense que c’est là le
contexte dans lequel on peut le mieux comprendre le vêtement de
peau d’agneau
de 3 Néphi
4:7. Les idées suivantes devraient nous
permettre d’illustrer cette idée.
• Intrigues
de prêtres : « obtenir du gain et les
louanges du monde » (2 Néphi
26:29) ; « la richesse et les honneurs » (Alma
1:16)
•
Combinaisons secrètes :
« obtenir du gain » (Moïse 5:31 ;
Hélaman 6:17) ;
« des royaumes et une grande gloire » (Éther 8:9)
Il convient d’attirer ici l’attention sur une autre correspondance encore.
Le tablier était un emblème de
pouvoir dans
plusieurs cultures antiques, mais en Israël
il pouvait représenter le pouvoir
de parler légitimement au nom de Dieu (prophète), d’administrer légalement
ses ordonnances salvatrices
(prêtre) et de régner légalement à sa place (roi).
Le but exprès de ceux qui
se joignaient aux
combinaisons secrètes était d’obtenir du
pouvoir (voir
Hélaman 2:8 ;
Éther 8:14-19, 22-23 ;
11:15). Qu’est-ce qui aurait pu être un symbole
plus significatif pour eux qu’un emblème qui, depuis des siècles,
représentait la chose même qu’ils recherchaient ?
Sorenson
a démontré plusieurs parallèles entre les brigands de Gadianton et les
sociétés secrètes
mésoaméricaines antiques.
Les membres d’une de ces sociétés secrètes,
appelés les nahualistas,
portaient des morceaux de peau d’animal sacrée sur leur personne comme
symbole du « pouvoir »
que leur conférait leur nahual
ou esprit gardien animal [68].
Il était exigé des nouveaux membres de ces sociétés qu’ils passent par une
cérémonie initiatique au cours de laquelle des connaissances secrètes leur
étaient enseignées par un ordre « religieux » ou
semi-sacerdotal
connu sous le nom de « maîtres magiciens » [69]. Ceci est particulièrement
intéressant parce que dans Mormon 1:18-19 il y a un rapport entre les
combinaisons secrètes et la pratique de la magie. Dans
Moïse 5:30-31 et 49, on trouve aussi un rapport
entre les combinaisons secrètes et le titre étrange de Maître
Mahan.
Les détracteurs antimormons prétendent depuis
longtemps que Maître Mahan
est une variante à peine voilée de
maître maçon, qui désigne le troisième degré d’initiation dans
la franc-maçonnerie. Ils croient que la
présence de ce titre dans l’Écriture
des saints des derniers jours démontre clairement que Joseph Smith a
plagié du matériel maçonnique pour ses entreprises créatrices.
Cependant, la note
de bas de page d de Moïse 5:31
propose plusieurs significations possibles de
Mahan
sur la base de sa racine étymologique [70]. Parmi les choix proposés, je
trouve, quant à moi, que
« destructeur » est le plus probable. Mon
raisonnement est que le mot hébreu
maha signifie « détruire [71] » et
que l’ajout du n ferait du mot un
nom [72].
De là maha
(n) = détruire (destructeur).
La destruction est l’un des attributs appliqués à
Satan dans
les Écritures
(voir Jean
8:44 ; 1 Corinthiens 5:5 ;
Hébreux 2:14 ; 1
Pierre 5:8), et il a été identifié comme étant le destructeur dans
la révélation moderne [73].
Dans Moïse 5:29-31, nous lisons que c’est après s’être engagé vis-à-vis de
Satan
par un serment secret, assorti de menaces de destruction s’il
révélait ce qui
s’était passé, que Caïn a obtenu le titre de
Mahan.
Il semblerait qu’il ait obtenu ce titre parce
qu’on lui avait enseigné comment devenir lui-même un destructeur.
Il est intéressant de noter que dans certaines
civilisations antiques, Satan
était appelé Mahoun
et que ceux qui lui juraient fidélité recevaient ce nom [74].
Le tablier maçonnique de
peau d’agneau
Les francs-maçons sont investis d’un tablier de
peau d’agneau
pendant leur rituel d’initiation, mais ce vêtement ne semble pas avoir une
origine antique et distinguée.
Les historiens maçonniques reconnaissent que
quand on en vient à la question de l’antiquité, « presque tout ce qui a
été écrit » au sujet de l’origine du tablier maçonnique « a peu de valeur
réelle » [75]. On ajoute que « les francs-maçons ont simplement employé
les tabliers de cuir ordinaires des maçons [tailleurs de pierre]
opératifs » avec qui ils étaient reliés au début des années 1700 en Europe
et l’ont intégré comme symbole central de leur système rituel. Pour
le dire simplement, les francs-maçons spéculatifs
essayaient « d’imiter les maçons opératifs » en leur empruntant le
tablier de cuir blanc [76].
Fig. 6.
Tablier maçonnique de
peau d’agneau
de George Washington tel que représenté dans Allen E.
Roberts,
The Craft and Its Symbols, Richmond, Virginie,
Macoy, 1974, p. 11.
Le symbolisme attribué par les francs-maçons à leur tablier blanc de
peau d’agneau
est qu’il représente l’innocence.
Mais même cette idée n’est pas propre à la
franc-maçonnerie. Certains chercheurs
maçonniques sont parvenus à la conclusion que la signification du tablier
blanc dérive directement du vêtement blanc donné aux anciens chrétiens
quand ils étaient initiés à un état
d’innocence au baptême (voir Apocalypse 3:5) [77]. Ce concept remonte
beaucoup plus loin chez les Israélites.
Quand le grand prêtre
entrait dans le saint des saints le jour des
expiations, chaque
élément de son vêtement
se composait d’un tissu blanc sans ornements (voir
Lévitique 16:4).
Ce vêtement signifiait qu’en ce jour sacré la
nation naissait de nouveau et devenait innocente devant le
Seigneur (voir
Apocalypse 19:8).
Les divers symboles qui décorent les tabliers maçonniques ne sont pas
propres non plus à la franc-maçonnerie, mais sont le résultat d’un long
processus d’assimilation et d’évolution
[78].
Il convient de noter que certains
des symboles que l’on trouve sur les tabliers maçonniques sont identiques
à ceux que l’on trouve sur les tabliers liturgiques grecs orthodoxes [79].
Conclusion
J’ai démontré que le vêtement de
peau d’agneau
mentionné dans 3
Néphi
4:7 a des affinités fortes avec les tabliers rituels de l’Israël
antique, de l’Égypte et de la
Mésoamérique.
La ceinture de cuir portée parmi les combinaisons
secrètes était-elle réellement un tablier ? On ne peut pas le
savoir avec une certitude absolue.
Cependant, les passages du
Livre de Mormon qui mentionnent ce
vêtement ont des parallèles étroits avec les textes bibliques, lesquels,
en fait, décrivent bel et bien des tabliers rituels.
En outre, les qualités littéraires hébraïques que
l’on trouve partout dans le Livre de Mormon,
et particulièrement dans 3 Néphi
4:7, étayent la thèse que la ceinture de
peau d’agneau
a des antécédents hébraïques authentiquement anciens et que c’est dans ce
contexte qu’il faut la considérer.
Pourquoi le vêtement de cuir était-il porté par ceux qui faisaient partie
des combinaisons secrètes ?
S’ils voulaient vraiment imiter le tablier rituel
que portaient les prophètes, les prêtres et les rois légitimes d’Israël,
ces apostates
auraient eu du mal à trouver un meilleur symbole du
pouvoir et de
l’autorité qu’ils désiraient tellement usurper (voir
Hélaman 7:4 ;
Alma 25:4-5
; D&A
76:28 ; 29:36 ; Moïse 4:1-3).
Pourquoi les
auteurs du Livre de Mormon ont-ils veillé
à ce que ce thème bien précis nous soit présenté dans les
derniers jours
? Peut-être pour nous mettre en garde
contre les loups en vêtements de brebis (voir
Alma
5:59-60).
NOTES
[1] On trouvera une étude en profondeur sur ce
phénomène, dans Daniel C. Peterson,
"Questions to Legal Answers», Review of Books on the Book of
Mormon 4 (1992): vii-lxxvi..
[2] On trouvera un aperçu général des
relations de
Joseph Smith avec la franc-maçonnerie dans Kenneth W.
Godfrey,
"Freemasonry in Nauvoo" et "Freemasonry and the Temple" dans
Encyclopedia of Mormonism, 2:527-29.
[3] Daniel C. Peterson, "Notes on Gadianton Masonry" dans Warfare in
the Book of Mormon, dir. de publ.
Stephen D. Ricks et William J. Hamblin, Salt Lake City, Deseret Book et
FARMS, 1990, pp. 174-224; voir pp. 203-204 et 422 n. 9, qui traitent
brièvement de la question de la peau d’agneau. Voir aussi l’article
complémentaire de Peterson: "‘Secret Combinations’ Revisited" dans
Journal of Book of Mormon Studies 1/1 (1992), pp. 184-188. Si l’on
veut jeter un coup d’œil sur les recherches les plus récentes sur
l’antiquité du Livre de Mormon, voir, par exemple, Noel B. Reynolds, dir.
de publ., Book of Mormon Authorship Revisited: The Evidence for Ancient
Origins, Provo, Utah, FARMS, 1997.
[4] On trouvera une vue d’ensemble de la
franc-maçonnerie dans William H. Stemper Jr., "Freemasons" dans
The Encyclopedia of Religion, dir. de publ. Mircea Eliade, New York,
Macmillan, 1987, 5:416-418.
[5] Selon Erastus Snow, le prophète Joseph Smith
apprit dans les 116 pages perdues du Livre
de Mormon que la famille d’Ismaël,
qui s’était jointe à
la colonie léhite
à Jérusalem, provenait aussi de la tribu de Joseph par la branche d’Éphraïm.
JD,
23:184-185. Si c’est exact, cela veut dire
que les Néphites
étaient de la tribu de Joseph, qui détenait le droit d’aînesse.
Certains savants
croient qu’un des symboles du droit d’aînesse était la « tunique » de
Joseph.
William Wilson, Old Testament Word Studies, Grand Rapids, Kregel,
1978, p. 82.
Dans les légendes juives antiques, ce n’était pas une « tunique de
plusieurs couleurs » mais plutôt le « vêtement de peau » royal et
sacerdotal fait par Dieu pour Adam, qui avait été transmis au cours des
siècles par les patriarches.
Hugh W.
Nibley,
An Approach to the Book of Mormon,
3e éd., Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1988, pp. 218-221; Louis
Ginzberg, The Legends of the Jews, Philadelphie, Jewish Publication
Society of America, 1937, 2:139; 5:326 n. 11; 5:329 n. 43.
Un auteur pense même que la « tunique de plusieurs couleurs » pourrait se
traduire par « tunique sans couture », ce qui constituerait un parallèle
christologique
(voir
Jean
19:23) et renverrait aussi à la robe du temple sans couture du grand
prêtre mentionnée dans Exode 28:31-32.
Thomas K.
Cheyne,
Encyclopaedia
Biblica,
New York,
Macmillan,
1899-1903, 5222 n. 1.
[6] John W. Welch, "The Melchizedek Material in Alma 13:13-19», dans By
Study and Also by Faith: Essays in Honor of Hugh W. Nibley, dir. de
publ. John M. Lundquist et Stephen D. Ricks, Salt Lake City, Deseret Book
et FARMS, 1990), 2:238-72; Daniel C. Peterson, « Priesthood in Mosiah »,
dans The Book of Mormon: Mosiah, Salvation Only through Christ,
dir. de publ. Monte S. Nyman et Charles D. Tate Jr., Provo, Utah, BYU
Religious Studies Center, 1991, pp. 187-210; Rodney Turner, « The Three
Nephite Churches of Christ », dans The Book of Mormon: The Keystone
Scripture, dir. de publ.
Paul R. Cheesman, Provo, Utah, BYU Religious Studies Center, 1988, pp.
100-126.
[7] John W. Welch, « The Temple in the Book of Mormon: The Temples at the
Cities of Nephi, Zarahemla, and Bountiful », dans Temples of the
Ancient World: Ritual and Symbolism, dir. de publ. Donald W. Parry,
Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1994, pp. 297-387.
[8] Bruce R. McConkie, « The Bible, a Sealed Book », cité dans Rex C.
Reeve Jr., « The Book of Mormon Plates », dans The Book of Mormon:
First Nephi, The Doctrinal Foundation, dir. de publ.
Monte S. Nyman et Charles D. Tate Jr., Provo, Utah, BYU Religious Studies
Center, 1988, 110.
[9] Voir Robert L. Millet, « The Holy
Order of God », dans The Power of the Word: Saving Doctrines from the
Book of Mormon, Salt Lake City, Deseret Book, 1994, pp. 130-153; John
W. Welch, The Sermon at the Temple and the Sermon on the Mount: A
Latter-day Saint Approach, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS,
1990. M. Catherine Thomas, « The Brother of Jared at the Veil », dans
Temples of the Ancient World, pp. 388-398.
Joseph Smith et ses compagnons appelaient les ordonnances du temple de
Nauvoo
« le saint ordre » et certains détracteurs ont prétendu que le prophète
avait plagié cette expression de la franc-maçonnerie.
Mais l’examen d’Hébreux 6:20 et 7:1-28
révèle que le
concept est beaucoup plus ancien que l’adoption du terme par la
franc-maçonnerie. En outre, Exode
34:1-2 TJS et Alma 4:20; 13:1, 6-11 confirment
que Joseph Smith connaissait ce terme et son rapport avec les ordonnances
sacrées dès le début des années 1830, longtemps avant son entrée
officielle dans la franc-maçonnerie pendant la période de
Nauvoo.
[10] Donald W. Parry, The Book of Mormon Text Reformatted according to
Parallelistic Patterns, Provo, Utah, FARMS, 1992, xxxviii-xxxix,
383-384.
Il y a un et à la fin du passage qui n’a pas été séparé dans le
texte de Parry mais qui l’a été pour cet article.
Je remercie John A.
Tvedtnes
d’avoir attiré mon attention là-dessus.
Dans cette étude, j’ai proposé mon propre texte restructuré basé sur le
texte de Parry et celui qui se trouve dans
Gorton,
A New Witness for Christ, p. 430.
[11] Richard D. Rust, « Recurrence in Book of Mormon Narratives »,
Journal of Book of Mormon Studies 3/1, 1994, pp. 39-52; Alan Goff,
« Boats, Beginnings, and Repetitions », Journal of Book of Mormon
Studies 1/1, 1992, pp.67-84; Donald W. Parry, « Power through
Repetition: The Dynamics of Book of Mormon Parallelism », dans Book of
Mormon Authorship Revisited, pp. 295-309.
[12] Carol Meyers, « Apron », in The Anchor Bible Dictionary, dir.
de publ. David Noel Freedman, New York, Doubleday, 1992, 1:318-19; N. B.
Baker, « Apron », dans The Zondervan Pictorial Encyclopedia of the
Bible, dir. de publ. Merrill C. Tenney, Grand Rapids, Zondervan, 1975,
1:230; J. M. Myers, « Apron », dans The Interpreter's Dictionary of the
Bible, dir. de publ. George A. Buttrick, Nashville, Abingdon, 1962,
1:176; James Strong, The New Strong's Exhaustive Concordance of the
Bible, Nashville, Nelson, 1990, 37, Hebrew and Chaldee Dictionary,
#2290 — chagorah, from #2296, "a belt, for the waist, pp.— apron,
armour, gird(-le)"; #2296 — chagar, "a prim. root; to gird on, as a
belt, armour, etc.)."
[13] William Cruickshank, « Apron », dans Dictionary of the Apostolic
Church, dir. de publ. James Hastings, New York, Scribner's Sons, 1916,
1:87; John W. DeHoog, « Apron », dans The International Standard Bible
Encyclopedia, dir. de publ.
G. W. Bromiley, Grand Rapids, Eerdmans, 1979, 1:217.
[14] Theodore C. Foote, « The Ephod », Journal of Biblical Literature
21, 1902, pp.12-13.
[15] Samuel Johnson, A Dictionary of the English Language, Londres,
Strahan, 1755, s.v. "girdle"; la première définition inclut de manière
générale : « Tout ce qui est drapé autour de la taille et lié ou bouclé. »
Voir aussi Noah Webster, An American Dictionary of the English
Language, New York, Converse, 1828, s.v. "apron" et "girdle."
[16] Stephen D. Ricks, « The Appearance of Elijah and Moses in the
Kirtland Temple and the Jewish Passover »,BYU Studies 23/4, 1983,
pp.483-486; John P. Pratt, « The Restoration of Priesthood Keys on Easter
1836—Part 2: Symbolism of Passover and of Elijah's Return », Ensign,
juillet 1985, pp.55-64; The Words of Joseph Smith, dir. de publ.
Andrew F. Ehat and Lyndon W. Cook, Orem, Utah, Grandin Book, 1991,
327-336, cité ci-après sous le sigle WJS; Doctrine et Alliances 2
et 110.
[17] WJS,
157-158, 234-235, 327-329 ; Doctrine et
Alliances
13.
[18] Samuel Sandmel, dir. de publ., The New English Bible with the
Apocrypha: Oxford Study Edition, New York, Oxford University Press,
1976, p. 385.
[19] G. Johannes Botterweck et Helmer Ringgren, dir. de publ.,
Theological Dictionary of the Old Testament, Grand Rapids, Eerdmans,
1986, 5:260.
[20] On trouvera des renseignements sur ce
vêtement rituel dans Hugh W. Nibley,
« Sacred Vestments », dans Temple and Cosmos, Salt Lake
City, Deseret Book et FARMS, 1992, 91-138; John A. Tvedtnes, « Priestly
Clothing in Bible Times », dans Temples of the Ancient World,
649-704; Stephen D. Ricks, « The Garment of Adam in Jewish, Muslim, and
Christian Tradition », dans Temples of the Ancient World, 705-739;
Blake Ostler, « Clothed Upon: A Unique Aspect of Christian Antiquity »,
BYU Studies 22/1, 1982, pp.31-45.
[21] LDS Bible, éd. 1979, Exode 39:2 n. a, qui renvoie aussi le
lecteur à Exode 28:6, 6-14.
Cette identification est confirmée dans Old Testament Institute Student
Manual, vol. 1, Genesis-2 Samuel, 2e éd. revue, Salt Lake City,
Corporation of the President of the Church of Jesus Christ of Latter-day
Saints, 1981, p. 152. Voir aussi Ellis T. Rasmussen, A Latter-day Saint
Commentary on the Old Testament, Salt Lake City, Deseret Book, 1993,
p. 115; Victor L. Ludlow, Unlocking the Old Testament, Salt Lake
City, Deseret Book, 1981, p. 29.
On peut trouver une description intéressante de ce tablier dans le tableau
de T. C. Ducdale, « Hezekiah Reopens the Temple », Ensign, mars
1982, troisième page de couverture.
[22] John P. Whalen, dir. de publ., The New Catholic Encyclopedia,
New York, McGraw-Hill, 1967, 5:461-462, appelle l’éphod "un petit
tablier". Voir aussi Donald Senior, dir. de publ., The Catholic Study
Bible: New American Bible, New York, Oxford University Press, 1990, 92
n. 28, p. 6; The New Open Bible: Study Edition, New American Standard
Bible, Nashville, Nelson, 1990, p. 99; Cheyne, Encyclopaedia
Biblica, 2:1308; Charles M. Laymon, dir. de publ., The
Interpreter's One-Volume Commentary on the Bible, Nashville, Abingdon,
1971, p. 61; Allen C. Myers, dir. de publ., The Eerdmans Bible
Dictionary, Grand Rapids, Eerdmans, 1987, p. 342; Meyers, « Ephod »,
dans The Anchor Bible Dictionary, 2:550; J. P. Hyatt, The New
Century Bible Commentary: Exodus, Grand Rapids, Eerdmans, 1980, p.
282; P. Kyle McCarter Jr., 1 Samuel, New York, Doubleday, 1980, p.
83; George A. Buttrick, dir. de publ., The Interpreter's Bible, New
York, Abingdon, 1952, 1:1039; Bruce M. Metzger et Roland E. Murphy, dir.
de publ., The New Oxford Annotated Bible with the
Apocryphal/Deuterocanonical Books, New York, Oxford University Press,
1991, p. 106; Moshe Levine, The Tabernacle: Its Structure and Utensils,
Tel Aviv, Melechet Hamishkan, 1969, pp. 130-131; Ellen Frankel et Betsy P.
Teutsch, The Encyclopedia of Jewish Symbols, Londres, Aronson,
1992, p. 131.
[23] Curtis Vaughan, Twenty-Six Translations of the Bible, Grand
Rapids, Zondervan, 1985, 1:259-61, 886, 963, 1013, 1186, 1316; 3:563.
[24] Baker, « Apron », dans Zondervan Pictorial Encyclopedia,
1:230. Cheyne
note que, en dépit de ce que certains commentateurs s’imaginent, « le
texte ne parle nulle part d’une partie arrière et il n’y a rien non plus
qui permette de croire que l’éphod
était fait de deux parties ; [Exode] 28:8
semble également exclure une telle construction. »
Cheyne,
Encyclopaedia Biblica,
2:1308.
[25] J. E. Steinmueller, « Ephod », dans The New Catholic Encyclopedia,
5:461-62.
Une autre source indique qu’il « descendait depuis la taille ».
Meyers, « Ephod », dans The Anchor Bible Dictionary, 2:550.
[26] Menahem Haran,
Temples and Temple-Service in Ancient Israel, Oxford,
Clarendon, 1978, pp. 166-167.
Cette ceinture attachée, appelée « la curieuse ceinture de l’éphod »,
était faite de fin lin blanc et brodé des couleurs sacrées du tabernacle,
voir Exode 28:8 ;
29:5 ; 39:5, 20-21 ; Lévitique
8:7.
[27] W. E. Vine, Vine's Expository Dictionary of Old and New Testament
Words, Old Tappan, N.J.: Revell, 1985, pp. 62-63.
Bien que le tablier du grand prêtre ait été richement brodé, les textes
bibliques semblent dire que les prêtres ordinaires ne portaient que des
tabliers de lin blanc uni, voir
1 Samuel 2:18-19; 22:18).
[28] Dans le monde antique, les vêtements dorés
étaient réservés aux rois, aux prêtres et aux dieux.
Yehoshua M. Grintz, « Ephod », dans Encyclopaedia Judaica, 6:804;
Meyers, « Ephod », dans The Anchor Bible Dictionary, 2:550; A. Leo
Oppenheim, « The Golden Garments of the Gods », Journal of Near Eastern
Studies 8, 1949, pp.172-193.
Les Écritures décrivent le
Seigneur et les
anges comme portant une large ceinture d’or sur une longue robe de lin
blanc, voir Daniel 10:5 ; Apocalypse 1:13
; 15:6).
[29] Haran,
Temples and Temple Service, pp.
161, 167. On ne sait pas non plus au juste
où se trouvait la broderie sur le tablier du grand prêtre, comme
Haran
l’explique p. 167 n. 39 : « Ces motifs ne couvrent peut-être pas la
totalité de l’éphod
mais se limitent à sa partie supérieure, ceinte autour des cuisses
[c.-à-d., sur la ceinture de lin ou ‘curieuse ceinture’].
Cela expliquerait le nom de cette partie de l’éphod,
hešeb, apparentée au travail de
hôšeb. »
Cela voudrait dire que la partie principale du
tablier du grand prêtre était de fin lin blanc uni exactement comme le
tablier porté par les autres prêtres et les autres vêtements sacerdotaux,
voir Exode 28:1-43; Lévitique 16:4.
« L’hébreu heshev
n’apparaît qu’en liaison avec l’éphod.
Il dérive probablement de la racine
h-v-sh,
« lier » dans laquelle l’ordre des deuxième et troisième consonnes est
inversé. » Nahum M. Sarna, Exodus, Philadelphia: Jewish
Publication Society, 1991, p. 179.
[30] Sarna,
Exodus, p. 178.
[31] Isadore Singer, dir. de publ., The Jewish Encyclopedia, New
York, Funk and Wagnalls, 1903, 5:187.
Un manuscrit hébreu ancien appelé la
Haggadah
dorée, vers 1320
apr. J.-C.,
décrit les prophètes Noé et
Abraham,
ainsi que les prêtres du temple comme portant un tablier.
David
Goldstein,
Jewish Legends,
éd. revue,
New York, Bedrick, 1987, pp. 45, 58 ;
Passover, Minneapolis,
Winston, 1986, p. 34.
[32] James H. Charlesworth, dir. de publ., The Old Testament
Psuedepigrapha, Garden City, New York, Doubleday, 1983, 1:791.
Une autre traduction de ce document appelle le tablier « l’éphod
de la
prophétie ».
Harm W. Hollander et Marinus De Jonge, The Testaments of the Twelve
Patriarchs: A Commentary, Leyde, Brill, 1985, pp. 149, 152.
[33] John I. Durham, Exodus, Waco, Texas, Word Books, 1987, p. 386.
[34] Leon Yarden, The Tree of Light, Uppsala, Skriv Service Ab,
1972, p. 53: Les robes du grand prêtre sont « les
mêmes que les robes des prophètes et des rois » ;
Meyers,
Eerdmans Bible Dictionary, p. 342.
[35] Meyers, Eerdmans Bible Dictionary, p. 342; Laymon,
Interpreter's One-Volume Commentary on the Bible, p. 61.
[36] Aage Bentzen, King and Messiah, Londres, Lutterworth, 1955,
pp. 39-47; Herbert G. May, « The King in the Garden of Eden: A Study of
Ezekiel 28:12-19 », dans Israel's Prophetic Heritage, dir. de publ.
Bernhard W. Anderson et Walter Harrelson, New York, Harper & Brothers,
1962, pp. 166-176; Frederick H. Borsch, The Son of Man in Myth and
History, Philadelphie, Westminster, 1967, p. 96.
Jésus-Christ
est le roi d’Israël,
voir
Jean
1:49, et porte le titre Adam, 1 Corinthiens 15:45, 47).
Sa robe et son tablier
sacerdotaux
sont mentionnés ci-dessous.
[37] Geo Widengren, The King and the Tree of Life in Ancient Near
Eastern Religion, Uppsala, Lundequistska, 1951, pp. 42-43, 58.
[38] William R. Telford, The Barren Temple and the Withered Tree,
Sheffield, JSOT Press, 1980, 190; R. H. Charles, dir. de publ., The
Apocrypha and Pseudepigrapha of the Old Testament, Oxford, Clarendon,
1976, 2:146; Ginzberg, The Legends of the Jews, 1:75; Gerhard
Friedrich, dir. de publ., Theological Dictionary of the New Testament,
Grand Rapids, Eerdmans, 1971, 7:752 n. 19; Robert Graves et Raphael Patai,
Hebrew Myths: The Book of Genesis, New York, Crown, 1983, p. 77.
Puisque l’arbre de vie représente l’immortalité,
l’arbre de la connaissance peut être considéré comme représentant
exactement le contraire, l’état
de condition mortelle
qui a été provoqué par lui.
[39] Manfred Lurker, The Gods and Symbols of Ancient Egypt: An
Illustrated Dictionary, Londres, Thames and Hudson, 1980, pp. 110-111.
Ces tabliers en forme de cordon ont un équivalent israélite dans
l’exemplaire du Vatican du Testament de
Job,
dans lequel l’héritage que
Job
confère à ses filles consiste en « trois tabliers en forme de cordon ».
Charlesworth,
Old
Testament
Pseudepigrapha,
1:864.
Voir aussi fig. 3 ci-dessus.
[40] Waley-el-dine Sameh, Daily Life in Ancient Egypt, New York,
McGraw-Hill, 1964, p. 83.
[41] Laymon, Interpreter's One-Volume Commentary on the Bible, p.
61; John L. McKenzie, Dictionary of the Bible, Milwaukee, Bruce,
1965, p. 242.
[42] John A. Tvedtnes, « Egyptian Etymologies for Biblical Cultic
Paraphernalia », dans Scripta Hierosolymitana, dir. de publ. Sarah
Israelit-Groll, Jerusalem, Magnes, 1982, 28:218; J. Lyman Redd, « Aaron's
Consecration: Its Nature, Purpose, and Meaning », dans Thy People Shall
Be My People and Thy God My God, dir. de publ. Paul Y. Hoskisson, Salt
Lake City, Deseret Book, 1994, pp. 124-125, 133-134, n. 20, 22.
[43] Ginzberg, Legends of the Jews, 1:177; comparer avec Abraham
1:26. Voir aussi Hugh W. Nibley, Lehi in the Desert, World of the
Jaredites, There Were Jaredites, Salt Lake City, Deseret Book et
FARMS, 1988, pp. 168-171.
[44] I. Gardner Wilkinson, The Manners and Customs of the Ancient
Egyptians, New York, Scribner and Welford, 1879, 2:326.
[45] Fac-similé 3, dans la Perle de Grand Prix,
p. 49. Les personnages 5 et 6 sont vêtus
de tabliers plissés et munis de franges fixés par des ceintures nouées.
« Le tablier était généralement attaché par une
ceinture ou par une sorte de ceinture large attachée par devant par une
boucle ou un nœud. » Wilkinson,
The Manners and Customs of the Ancient Egyptians,
2:323. Cela ressemble beaucoup à la
ceinture du prêtre israélite qui « était ceinte sous le sein, deux fois
autour du corps, était attachée par une boucle ample et les extrémités
atteignaient les chevilles. Elle était
jetée par-dessus l’épaule gauche pendant que le prêtre officiait. »
Cheyne,
Encyclopaedia Biblica, 2:1735.
Le symbole égyptien de la ceinture nouée,
tet,
est connu comme « le sang d’Isis » et ressemble fort au symbole de la vie,
ankh.
Bien que sa signification originale soit
inconnue, le symbole tet
« ressemble à beaucoup d’égards au nœud dans la ceinture portée par les
dieux ».
Lurker,
Gods and Symbols of Ancient Egypt,
p. 72.
[46] Joseph A. Fitzmyer, The Gospel according to Luke X-XXIV,
Garden City, N.Y., Doubleday, 1985, p. 1008. Friedrich, Theological
Dictionary of the New Testament, 7:751-757.
[47] On trouvera des liens éventuels entre les
Mayas et les Égyptiens dans "Old World People in the New?", 1e
et 2e parties, FARMS Updates, Insights, avril et juin
1995, p. 2. Comparez avec 1
Néphi 1:2.
[48] Linda Schele et David Freidel, A Forest of Kings: The Untold Story
of the Ancient Maya, New York, Morrow, 1990, p. 410.
[49] Id.,
p. 418 ; voir aussi n. 37 ci-dessus.
[50] On trouve l’olivier vert personnifié dans le
temple dans Psaumes 52:10 ; Zacharie 4:2-3, 11-14; et Apocalypse
11:1-4. On trouve aussi le
motif de l’arbre personnifié dans Psaumes 1:1-3; Jérémie 11:16;
17:7-8; et Juges 9:8-11.
Dans la préface de Doctrine et Alliances
88, Joseph Smith identifie l’arbre de vie comme étant un olivier.
Le prophète et ses compagnons utilisaient aussi
l’image de l’arbre personnifié,
HC, 1:444, 466 ;
D&A 135:6).
[51] Linda Schele et Mary Ellen Miller, The Blood of Kings: Dynasty and
Ritual in Maya Art, Fort Worth, Kimbell Art Museum, 1986, pp. 76-77,
86.
[52] Francis Robicsek, A Study in Maya Art and History: The Mat Symbol,
New York, Museum of the American Indian, 1975, p. 184.
[53]. Voir les illustrations et le commentaire
dans Milton
R. Hunter, Archaeology and the Book of Mormon, Salt Lake
City, Deseret Book, 1956, 1:67-69 ;
voir aussi Anthony W.
Ivins,
The Relationship of "Mormonism" and Freemasonry, Salt Lake
City, Deseret News Press, 1934, pp. 123-124.
[54] Les savants
ont longtemps remarqué que les activités de
Jean 17 sont
centrées sur le culte du temple et que quand il fait sa prière dans ce
chapitre, Jésus-Christ
agit en sa qualité de grand prêtre.
On trouvera un commentaire approfondi dans
William J. Hamblin,
« Temple Motifs in John 17 », Provo,
Utah, FARMS, 1995.
[55] Friedrich, Theological Dictionary of the New Testament, 5:306,
308.
James E.
Talmage
dit que « le
Seigneur
déposa ses vêtements extérieurs et se ceignit d’un linge en guise de
tablier ».
James E.
Talmage,
Jésus le Christ, p. 724.
[56] Hastings, Dictionary of the Apostolic Church, 1:87.
Cette source suppute que ces tabliers étaient soit de lin, soit de cuir.
L’utilisation des tabliers dans Actes 19:12
[selon la KJV ; Segond rend le terme grec par « linges » - N.d.T.] est
également mentionnée dans la bénédiction patriarcale de
Lorenzo Snow à l’époque de Kirtland,
dans Thomas C. Romney,
The Life of Lorenzo Snow, Salt Lake
City, Sugarhouse, 1955, p. 1.
[57] DeHoog, « Apron », in The International Standard Bible
Encyclopedia, 1:217.
[58] William Smith et
Samuel Cheetham,
A Dictionary of Christian Antiquities,
New York,Kraus, 1968, 2:1214.
L’apôtre
Jean
est inclus dans ce groupe, confirmant dans Apocalypse 1:6 que lui et
d’autres avaient été faits rois et prêtres pour Dieu.
[59] Karel
C. Innemee,
Ecclesiastical Dress in the Medieval Near East,
Leyde, Brill,
1992, pp. 99, 102-104.
[60] Philip
Sherrard,
Athos—The Holy Mountain, Londres,
Sidgwick et Jackson, 1982, pp. 57, 123, 127, 129,
131 ; John
J. Norwich et Reresby Sitwell,
Mount Athos,
Londres, Hutchinson
1966, pp. 28, 66, 69.
On trouvera des explications sur les raisons pour lesquelles
ces éléments du culte du temple jouaient un rôle
important chez les chrétiens d’Égypte dans William J.
Hamblin, « Aspects
of an Early Christian Initiation Ritual », dans By Study and Also by
Faith, 1:202-221.
[61] F. L. Cross, dir. de publ., The Oxford Dictionary of the Christian
Church, Londres, Oxford University Press, 1957, p. 76; Cheyne,
Encyclopaedia Biblica, 2:1308, voir aussi n. 4.
Certains auteurs pensent que les vêtements
liturgiques catholiques et grecs orthodoxes sont une version modifiée des
robes du temple de l’ancien Israël
; voir W.
Gunther Plaut,
The Torah: A Modern Commentary, New York, Union of American
Hebrew Congregations, 1981, p. 617.
On trouvera de la documentation de base dans Hugh
W. Nibley,
« Christian Envy of the Temple », in Mormonism and Early
Christianity, Salt Lake City,
Deseret Book et
FARMS, 1987, pp. 391-434.
[62] F. F. Bruce, The Epistle to the Hebrews, rev. dir. de publ.,
Grand Rapids, Eerdmans, 1990, p. 329 n. 291; William L. Lane, Hebrews
9-13, Dallas, Word Books, 1991, p. 391 ; Janet Mayo, A History of
Ecclesiastical Dress, Londres, Batsford, 1984, pp. 17, 27.
[63] Rutherford H. Platt Jr., dir. de publ., The Forgotten Books of
Eden, Cleveland: World Publishing, 1927, pp. 33-34; Graves et Patai,
Hebrew Myths, pp. 77-78.
3 Néphi 27:19, Éther 13:10 et Apocalypse 7:13-14
peuvent être de mise ici à cause du
rapport établi entre les vêtements blancs portés par les saints et le
sacrifice de l’Agneau. Certains
savants pensent
que le cuir du vêtement d’Adam et Ève provient du premier sacrifice
rituel, qui était un type et une ombre du sacrifice futur de
Jésus-Christ,
l’Agneau par excellence.
Voir
Robert S. Candlish, Studies in Genesis, Grand Rapids, Kregel, 1979,
pp. 81-82; Franz Delitzsch, A New Commentary on Genesis,
Minneapolis: Klock & Klock, 1978, 1:171; Adam Clark, Clarke's
Commentary, Nashville, Abingdon, 1977, 1:55; Matthew Henry et Thomas
Scott, Commentary on the Holy Bible, Nashville, Nelson, 1979, 1:14.
Il faudrait peut-être voir sous ce jour Moïse 5:5-7
et le sacrifice de brebis par Abel,
Moïse 5:17, 20). Il ne faut pas oublier de
mentionner l’investiture de Jacob
à l’aide de peaux de chèvres sacrificatoires au moment où il reçoit
rituellement la bénédiction du droit d’aînesse ;
voir Susan
Ackerman, « The Deception of Isaac,
Jacob's Dream at Bethel, and Incubation on an Animal Skin », dans
Priesthood and Cult in Ancient Israel, dir. de publ. Gary A. Anderson
et Saul M. Olyan, Sheffield: JSOT, 1991, pp. 92-120; voir Genèse 27:15-16.
La tradition hébraïque affirme qu’en cette
occasion Jacob
était revêtu de la robe sacerdotale d’Adam.
Ginzberg,
Legends of the Jews,
1:332.
[64] Menahem M. Kasher, Encyclopedia of Biblical Interpretation,
New York, American Biblical Encyclopedia Society, 1953, 1:137-38; Graves
et Patai, Hebrew Myth, p. 78 ; Ginzberg, Legends of the Jews,
1:332, 5:103-104, 283.
Trois éléments du texte de
Genèse
3:21 sont en parallèle avec le
récit
d’Exode 28 et conduisent donc à ces conclusions :
1, Le mot traduit par « tunique »,
ketonet,
est un « vêtement en forme de robe » et est le même vêtement que celui
porté par les prêtres du temple dans Exode 28:39 ;
voir Victor P. Hamilton, The Book of
Genesis: Chapters 1-17, The New International Commentary on the Old
Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 1990, 207. 2,
La terminologie « les vêtiras » utilise la même forme verbale que quand
Moïse revêt les prêtres du temple de leur tunique de lin dans Exode 28:41
; voir Gordon J.
Wenham,
Genesis
1-15, Waco, Word
Books, 1987, p. 84. 3, Le vêtement
édénique et le vêtement sacerdotal ont le même but :
couvrir la nudité de ceux qui se tiennent en la
présence du Seigneur,
comme mentionné dans Exode 28:43 ; voir
Frank E. Gaebelein, dir. de publ., The Expositor's Bible
Commentary: Genesis-Numbers, Grand Rapids, Zondervan, 1990, 2:58.Certains
chercheurs croient que les vêtements d’Adam étaient non seulement de
caractère sacerdotal mais aussi royal ;
voir Moses Aberbach et Bernard Grossfeld, Targum Onkelos to
Genesis, New York, Ktav, 1982, p. 38. Tous
ces points de vue sont logiques quand on considère que le jardin d’Éden a
été le premier temple de la terre.
Donald W. Parry, « The Garden of Eden: Prototype Sanctuary », dans
Temples of the Ancient World, pp. 126-151.
[65] HC,
4:573. Ces mauvais « anges » utilisent la tromperie comme
outil principal de destruction.
Ils simulent tout ce qui est bon… Ils
peuvent parfois se présenter comme des anges de lumière, dans des
vêtements empruntés ou volés. Ils s’abstiennent toujours
de se révéler
tels qu’ils sont. » John A. Widtsoe,
Evidences and Reconciliations, Salt
Lake City : Bookcraft, 1960, pp. 108-109.
[66] Daniel C. Peterson, « The Gadianton Robbers as Guerrilla Warriors »,
p. 146 et « Notes on Gadianton Masonry », pp. 204, 212, tous deux dans
Warfare in the Book of Mormon.
[67] Victor L. Ludlow, « Secret Covenant Teachings of Men and the Devil in
Helaman through 3 Nephi 8 », dans The Book of Mormon: Helaman through 3
Nephi 8, According to Thy Word, dir. de publ.
Monte S. Nyman et Charles D. Tate Jr., Provo, Utah, BYU Religious Studies
Center, 1992, pp. 273, 281; voir aussi Abraham 1:26.
[68] Sorenson,
An Ancient American Setting, p.
301.
[69] Id.,
p. 302 ; voir pp. 300-309.
[70] Voir l’interprétation du mot par
Nibley dans
Hugh Nibley,
Ancient Documents and the Pearl of Great Price,
Provo,
Utah, FARMS, 1994, conférence 19, p. 12.
[71] George V. Wigram, The New Englishman's Hebrew Concordance,
Peabody, Mass., Hendrickson, 1984, 686, #4229; James Strong, The New
Strong's Exhaustive Concordance of the Bible, Nashville, Nelson, 1990,
Hebrew and Chaldee Dictionary, p. 64, #4229; G. Johannes Botterweck,
Helmer Ringgren et Heinz-Josef Fabry, dir. de publ., Theological
Dictionary of the Old Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 1997,
8:227-31; R. Laird Harris, dir. de publ., Theological Wordbook of the
Old Testament, Chicago, Moody Press, 1980, 1:498-99; Francis Brown, S.
R. Driver et Charles A. Briggs, A Hebrew and English Lexicon of the Old
Testament, Oxford, Clarendon, 1952, p. 563.
[72] E. Kautzsch, dir. de publ., Gesenius' Hebrew Grammar, 2e
éd. rév., Oxford, Clarendon, 1974, p. 238.
Je remercie John A.
Tvedtnes
d’avoir attiré mon attention sur cette source et d’avoir éclairci cette
notion.
[73] Hoyt W. Brewster Jr., Doctrine & Covenants Encyclopedia, Salt
Lake City, Bookcraft, 1988, p. 132.
[74] John Jamieson, An Etymological Dictionary of the Scottish Language,
éd. rév. Paisley, Écosse, Gardner, 1879, 3:205; voir aussi les diverses
références dans D. Michael Quinn, Early Mormonism and the Magic World
View, Salt Lake City, Signature Books, 1987, p. 167 n. 4.
[75] W. Harry Rylands, « The Masonic Apron », in Ars Quatuor
Coronatorum, Margate: Keble's Gazette Office, 1892, 5:172.
The Quatuor Coronati Masonic Lodge of England,
qui édite ce journal, est considérée comme la toute première loge de
recherches de toute la franc-maçonnerie.
[76] Id.,
5:174, 178.
[77] Colin F. W. Dyer, Symbolism in Craft Masonry, Londres, Lewis
Masonic, 1983, pp. 143-144.
On peut trouver la documentation sur le vêtement chrétien blanc antique
dans
Wolfred N. Cote, The Archaeology of Baptism, Londres, Yates and
Alexander, 1876, pp. 53-55. Mackey
reconnaît que l’association entre la
peau d’agneau
et « l’innocence » n’est pas une idée qui provient de la franc-maçonnerie.
Mackey,
Encyclopaedia of Freemasonry,
1:73.
[78] Rylands, « The Masonic Apron », pp. 172-73, 176, 178; voir aussi
Mackey, Encyclopaedia of Freemasonry, 1:73.
[79] Les tabliers orthodoxes grecs ont été
hérités des moines coptes. Les uns et les autres
étaient de cuir. On trouvera des
illustrations dans
Sherrard,
Athos—The Holy Mountain, pp. 57,
123, 127, 129, 131 ; Norwich et
Sitwell,
Mount Athos, pp. 28, 66, 69.
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