Dès la parution du Livre de Mormon, les détracteurs se sont efforcés de le faire passer pour un produit du XIXe siècle. Ils ont notamment fait le rapprochement entre le vêtement de peau d’agneau mentionné dans 3 Néphi 4:7 et la franc-maçonnerie. Mais il existe aussi un lien entre ce vêtement et les vêtements rituels portés en Israël, en Égypte et en Mésoamérique. Le but de cet article est d’explorer ces diverses pistes.

 

Ceints d’une peau d’agneau

Matthew B. Brown

Journal of Book of Mormon Studies, vol. 6, n°2, 1997, pp. 124-151

© FARMS

Introduction

C’est devenu une mode, ces dernières années, chez certains membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, d’opter pour les points de vue entretenus depuis longtemps par les détracteurs antimormons [1]. Selon l’un de ces points de vue, Joseph Smith aurait plagié les éléments rituels de la franc-maçonnerie et les aurait incorporés à l’Écriture et à la théologie des saints des derniers jours en prétendant qu’ils avaient été rétablis par Dieu [2].

Les partisans de cette théorie environnementale portent aussi l’accusation que l’intrigue du Livre de Mormon concernant les brigands de Gadianton décrit les francs-maçons du XIXe siècle. Ceux qui adoptent ce point de vue ou bien ignorent que cette accusation a été réfutée en détail ou bien ne sont pas disposés à reconnaître la faiblesse de leur proposition [3].

Dans cet article, j’essayerai de démontrer que la peau d’agneau de 3 Néphi 4:7, citée comme l’un des éléments empruntés à la franc-maçonnerie [4], peut en réalité être considérée comme un élément appartenant au monde antique. Mon approche sera triple. Je vais d’abord examiner les qualités littéraires de 3 Néphi 4:7 et explorer ses liens avec d’autres passages du Livre de Mormon. J’étudierai ensuite plusieurs textes et pratiques parallèles de la Bible, de l’Égypte, et de la Mésoamérique, étudiés à cause de leur relation possible avec le passage en question. En troisième lieu, je présenterai des écrits de savants maçonniques éminents qui traitent de l’origine historique de leur tablier de peau d’agneau.

La peau d’agneau de 3 Néphi 4:7

Il n’est pas inutile de commencer par planter le décor pour cette étude. Les membres de la famille de Léhi étaient « descendants de Joseph » (1 Néphi 5:14 ; 6:2), plus précisément de la branche de Manassé (voir Alma 10:3) [5]. Mais à la différence de la majorité de la maison d’Israël, ces membres de la tribu du droit d’aînesse exerçaient la Prêtrise de Melchisédek [6]. Nous savons que la colonie de Léhi provenait de Jérusalem, emplacement du temple national d’Israël, et que quand ils sont arrivés dans le nouveau monde, ils ont construit plusieurs temples, dont le premier a été construit sur le modèle de celui du roi Salomon. Nous savons également que la colonie léhite pratiquait le rituel du temple en conformité stricte avec la loi israélite [7]. À l’heure actuelle, nous ne possédons pas de description détaillée de ce que les Néphites faisaient dans le temple. De l’avis de l’un des apôtres modernes, la raison en est que ces renseignements se trouvent dans la partie scellée des plaques d’or [8], bien que l’on puisse encore discerner beaucoup de concepts liés au temple dispersés dans tout le texte actuel [9]. En conséquence de la forme actuelle du Livre de Mormon, nous ne trouvons pas non plus dans ses pages la description détaillée des vêtements rituels portés par les prêtres du temple néphites pendant leur service. Mais parce qu’ils étaient Israélites orthodoxes, on peut sans doute considérer sans risque de se tromper que les Néphites portaient exactement les mêmes vêtements rituels que ceux qui sont prescrits par Dieu dans Exode 28. Ils devaient savoir à quoi ressemblaient ces vêtements rituels pour les avoir vus à Jérusalem et d’après le texte de l’Exode qu’ils avaient sur les plaques d’airain. On comprendra mieux ce que ce contexte a à voir avec le sujet au cours du traitement qui suit.

Venons-en au texte de 3 Néphi 4:7 lui-même. Il a été amplement démontré que le Livre de Mormon est rempli de structures littéraires antiques et il se fait que le passage qui nous intéresse en contient plusieurs. La première est un type de parallélisme connu sous le nom de polysyndète, mot grec signifiant « beaucoup liés ensemble ». Dans ce type de parallélisme, les « et » sont multiples et ont pour but de cimenter le passage en une idée unifiée ou pensée centrale [10]. Ce passage contient également une forme littéraire antique appelée chiasme aussi bien qu’un entrelacement complexe de mots et d’idées parallèles. Comme on peut le voir ci-dessous, le sujet que l’on trouve près du centre de ce passage complexe est le vêtement de « peau d’agneau » que portaient les brigands de Gadianton.

Et il arriva

2  qu'ils allèrent livrer bataille;

1  et c'était le sixième mois;

1  et voici, grand et terrible fut le jour

2  où ils vinrent livrer bataille;

et ils étaient ceints à la manière des brigands;

et ils avaient une peau d'agneau autour des reins,

3  et ils s'étaient teints de sang,

    et ils avaient la tête rasée

2  et couverte d'un casque [headplate, littéralement : plaque de tête];

1  et grand et terrible était l'aspect des armées de Giddianhi,

2  à cause de leurs armes

3  et à cause du sang dont elles s'étaient teintes.

Mais ce n’est pas la seule indication que le texte cherche délibérément à attirer l’attention du lecteur du Livre de Mormon sur le vêtement de peau d’agneau, car on peut trouver un parallélisme encore plus étendu dans les textes des livres d’Énos et de Mosiah. Les auteurs antiques utilisaient les répétitions pour enseigner et renforcer une notion déterminée [11]. Les Écritures ci-dessous devraient suffire pour démontrer que le thème de la « ceinture de cuir » n’était ni isolé ni obscur, mais faisait partie d’un ensemble beaucoup plus vaste.

Énos 1:20 ; Mosiah 10:8 ; 3 Néphi 4:7

     (Énos 1:14, 20) Les Lamanites haïssent  et cherchent continuellement à détruire les Néphites.
(Mosiah 10:17) Les Lamanites haïssent, pillent et assassinent les Néphites.
(3 Néphi 4:5) Les brigands de Gadianton pillent, volent et assassinent les Néphites.

     (Énos 1:20) Les Lamanites « devinrent sauvages, et féroces, et un peuple sanguinaire ».
(Mosiah 10:12) Lamanites « étaient un peuple sauvage, et féroce, et sanguinaire ».

     (Énos 1:20) Les Lamanites utilisent l’arc, le cimeterre et la hache.

      (Mosiah 10:8) Les Lamanites utilisent des arcs, des flèches, des épées, des cimeterres, des pierres et des frondes.

     (Énos 1:20) Les Lamanites avaient « la tête rasée ».

      (Mosiah 10:8) Les Lamanites avaient « la tête rasée ».

      (3 Néphi 4:7) Les brigands de Gadianton avaient « la tête rasée ».

     (Énos 1:20) Les Lamanites utilisaient « une courte ceinture de peau autour des reins ».
(Mosiah 10:8) Les Lamanites « avaient une ceinture de cuir autour des reins ».
(3 Néphi 4:7) Les brigands de Gadianton « étaient ceints à la manière des brigands; et ils avaient une peau d'agneau autour des reins ».

    nos 1:21) Les Néphites cultivaient « toutes sortes de grains, et de fruits, et des troupeaux » et élevaient du bétail et des chevaux.

      (Mosiah 10:4) Les Néphites faisaient « pousser toutes sortes de grains et toutes sortes de fruits ».
(3 Néphi 4:3, 4, 6) Les Néphites font « pousser du grain » et font des réserves, parmi lesquelles des troupeaux, du bétail et des chevaux.

     (Mosiah 9:16 ; 10:1) Les Néphites préparent des « armes de guerre de toutes sortes ».
(3 Néphi 3:26) Les Néphites font « des armes de guerre de toutes sortes ».

     (Mosiah 9:17 ; 10:10) Les Néphites vont au combat contre les Lamanites « dans la force du Seigneur ».
(3 Néphi 4:10) Les Néphites vont au combat contre les brigands de Gadianton « dans la force du Seigneur ».

     (Mosiah 9:17) Les Néphites supplièrent « avec ferveur le Seigneur pour qu’il [les] délivrât des mains de [leurs] ennemis ».

     (3 Néphi 4:8) Les Néphites « élevèrent leurs supplications au Seigneur, leur Dieu, pour qu’il les épargnât et les délivrât des mains de leurs ennemis »

Ces passages parallèles nous permettent d’apprendre quelque chose sur l’identité, l’aspect et la fonction de l’objet en question.

1. On le qualifiait de « ceinture ».

2. Il était de cuir ; dans un cas au moins il était de peau d’agneau.

3. Il devint un vêtement distinctif parmi les combinaisons secrètes.

4. Il couvrait les reins.

5. Il était court.

Il semblerait que c’est la description de quelque chose de plus substantiel qu’une simple ceinture. Cela ne pourrait-il pas être un tablier de peau d’agneau ? Il est assez courant que les commentateurs bibliques notent que dans l’Ancien Testament le mot hébreu traduit par « tablier » (hagorah) est parfois également traduit par « ceinture » et que les deux mots peuvent être utilisés l’un pour l’autre [12]. De même, dans le Nouveau Testament, le mot grec qui est traduit par « tablier » (simikinthion) signifie littéralement « demi-ceinture [13]. »  Sur un plan plus technique, Foote nous rappelle qu’un tablier n’est pas, à proprement parler, un vêtement qui est porté, mais est plutôt un objet dont on ceint ou que l’on suspend à la personne par « la ceinture » qui y est attachée. Il fait également remarquer que la signification originale du mot hébreu hagorah, comme l’arbre hajara, est « entourer, enfermer » ce qui correspond à son tour à higgur, « enclos, genoux ». C’est ainsi que dans Genèse 3:7, le tablier porté par Adam et Ève leur ceignait la taille afin d’enfermer et de couvrir leurs reins ou leurs genoux [14]. Les dictionnaires anglais de l’époque de la traduction du Livre de Mormon indiquent que les mots « ceinture » et « tablier » pouvaient être utilisés l’un pour l’autre [15]. Est-il possible que quand il a traduit ces passages d’une forme modifiée d’hébreu/d’égyptien, Joseph Smith ait compris que la « ceinture » des Gadianton était un « tablier » ?

Alors pourquoi ce vêtement apparemment obscur mériterait-il notre attention ? La réponse se trouve peut-être dans le contexte des passages bibliques qui emploient les mêmes images que ceux du Livre de Mormon et qui ont aussi un cadre rituel important.

•     (2 Rois 1:8) « une ceinture de cuir autour des reins »

     (Matthieu 3:4) « une ceinture de cuir autour des reins »

     (Marc 1:6) « une ceinture de cuir autour des reins »

Le lecteur ne manquera pas de remarquer que le passage de l’Ancien Testament se rapporte au prophète Élie, qui a joué un rôle crucial dans le rétablissement du culte du temple [16]. Les  deux autres passages, ceux du Nouveau Testament, ont trait à Jean-Baptiste, qui était le grand prêtre légitime du temple de Jérusalem et celui qui a rendu l’ancienne prêtrise du temple au prophète Joseph Smith [17]. Puisque c’est une opinion généralement admise parmi les commentateurs de la Bible que le vêtement porté par Jean-Baptiste imitait directement le vêtement porté par Élie, il est très intéressant de constater que le texte de 2 Rois 1:8 peut être traduit non seulement par « ceinture de cuir » mais également par « tablier de cuir. » Le lien avec le temple est significatif parce que les prêtres du temple de l’Israël antique portaient un vêtement rituel appelé éphod. Certains savants croient que dans certains cas, ce vêtement était « une sorte de tablier de cuir [19]. »

L’éphod dans l’Israël antique

Le Seigneur a commandé aux prêtres israélites de porter des vêtements rituels divinement révélés quand ils exerçaient le sacerdoce devant lui dans le tabernacle et dans les temples [20]. Parmi les vêtements qu’il fallait porter, il y avait un article curieux appelé éphod, mot hébreu que la Bible ne traduit pas parce que les savants ne sont pas certains de son identité, de sa forme et de sa fonction. Au cours des siècles des interprétations divergentes en ont été données, mais je voudrais attirer l’attention du lecteur sur les notes de bas de page de l’édition de l’Église de la King James Version, qui définissent très clairement l’éphod comme étant un « tablier spécial [21]. » Cette façon de voir trouve un appui dans un nombre croissant d’écrits savants [22] et, de fait, certaines traductions de la Bible ont même intégré le mot tablier directement au texte au lieu du mot hébreu éphod [23].

Quoique l’aspect de l’éphod ait longtemps fait l’objet de supputations, nous pouvons nous en faire une image assez cohérente sur la base des écrits de plusieurs savants modernes. Selon ces commentateurs, ce tablier sacerdotal ne couvrait que la partie inférieure avant du corps [24], « descendant des reins jusqu’aux cuisses [25] », et le prêtre le fixait à la taille en nouant dans son dos les extrémités de la ceinture d’étoffe blanche qui y était jointe [26]. La partie principale de ce tablier était également faite d’un lin fin blanc [27] et le tablier du grand prêtre était brodé d’une façon ou d’une autre de fils d’or pur et des couleurs sacrées bleu, pourpre et cramoisi [28]. Le tablier du grand prêtre était également unique du fait que deux cordons brodés étaient attachés de manière permanente au sommet de la ceinture horizontale, la « curieuse ceinture de l’éphod », qui rejoignaient alors les épaulettes de sa robe. Entre ces cordons le grand prêtre fixait le pectoral brodé et serti de pierres précieuses et plaçait l’urim et le thummim dans la poche du pectoral de sorte que les pierres de la révélation se trouvaient sur son cœur (voir Exode 28:6-30 ; D&A 130:6-11). Haran a écrit que la technique de broderie utilisée sur ce tablier était considérée comme étant l’espèce la plus sacrée (hôšeb), procédé qui comportait l’utilisation de figures ou de motifs, bien que l’on ne sache pas au juste de quels types de motifs on se servait [29]. Conformément à notre description, la figure 1 illustre ce que certains savants considèrent comme étant la forme originelle de l’éphod de l’Israël d’autrefois.

Il est possible que, à cause de son caractère distinctif, et de l’importance que lui confère le texte biblique, l’éphod ait été le vêtement rituel le plus important porté par les prêtres du temple [30]. Mais les prêtres n’étaient pas les seuls en Israël à porter un tablier rituel. Outre le prophète Élie (voir 1 Rois 1:8), nous lisons que le prophète Samuel devait porter une robe et un tablier de lin quand il remplissait ses fonctions au tabernacle (voir 1 Samuel 2:18-19). Les auteurs juifs antiques disent que les disciples des prophètes avaient aussi l’habitude de porter un éphod [31]. Un récit ancien de la cérémonie d’investiture sacerdotale dit que le tablier symbolisait « le pouvoir prophétique » [32]. Ce lien apparaît dans la croyance que l’éphod était à l’origine le vêtement de la Divinité et était porté sur la terre par ceux qui représentaient la Divinité et parlaient en son nom [33]. Les instruments qui étaient utilisés parmi les Israélites pour faciliter cette mission de porte-parole étaient l’urim et le thummim, qui, naturellement, étaient attachés directement au tablier du grand prêtre.

Fig. 1. Theodore C. Foote, « The Ephod », Journal of Biblical Literature 21, 1902, p. 42.

Il y a des raisons de penser que les rois d’Israël ont également pu porter des tabliers rituels. Nous lisons dans un texte biblique qu’en entrant dans l’enceinte du temple, le roi David « se lava, s’oignit, et changea de vêtements » exactement comme les prêtres (2 Samuel 12:20). Deux autres passages spécifient que quand il se livrait à des activités liées au temple, le roi David portait « un éphod de lin » (2 Samuel 6:14 ; 1 Chroniques 15:27). Certains savants pensent que le vêtement du roi imitait directement celui que portaient les prophètes et les prêtres [34]. Certains savants ont également avancé que les rois et les prêtres d’Israël portaient le tablier au-dessus de leur robe de lin blanc [35].

Dans certains cercles théologiques hébreux on affirmait qu’Adam avait été le premier roi terrestre et l’on considérait donc que les rois d’Israël étaient les imitateurs du premier homme (voir Genèse 1:26-28) [36]. Puisque Adam portait un tablier fait de feuilles de figuier (voir Genèse 3:7), se pourrait-il que le tablier porté par le roi d’Israël ait d’une certaine façon imité celui utilisé par Adam ? Dans la pensée religieuse antique du Proche-Orient, on faisait un lien étroit entre le roi et l’arbre de vie, au point même que le roi était considéré comme la personnification de cet arbre [37]. Ceci concorde parfaitement avec les légendes hébraïques antiques qui enseignent que l’arbre de la connaissance du bien et du mal était un figuier et que c’était avec les feuilles de cet arbre qu’Adam avait confectionné son tablier [38]. Il ressort de la description du roi chrétien Charlemagne (742–814 apr. J.-C. ), fig. 2,  de quelle façon le roi antique pouvait personnifier un arbre sacré d’après l’iconographie sur son tablier.

 

 

Fig. 2. William Smith et Samuel Cheetham, A Dictionary of Christian Antiquities, New York, Kraus, 1968, 2:1307.

Tabliers égyptiens, mayas et chrétiens

Nous allons maintenant jeter un coup d’œil sur trois autres civilisations antiques qui utilisaient des tabliers rituels et sur la façon dont on peut les rattacher au vêtement de peau d’agneau de 3 Néphi 4:7. Tout d’abord, les Égyptiens. Les rois et les prêtres de l’Égypte portaient un tablier cérémoniel ou rituel. Le tablier royal, en particulier, était un symbole très ancien qui remontait jusqu’à la période archaïque où les dieux et les rois portaient un shemset, composé d’une ceinture à laquelle était attaché un tablier fait de bandes étroites de perles de cuir. Cet objet était considéré comme un « symbole de pouvoir [39] ».

Le tablier porté par les prêtres égyptiens était fait d’une étoffe blanche simple et se portait au-dessus d’une robe blanche [40]. Certains savants bibliques ont remarqué la ressemblance saisissante entre les tabliers sacerdotaux blancs d’Israël et d’Égypte [41]. Certains pensent même que le nom du tablier israélite, éphod, dérive du mot égyptien ifd [42]. Les rapports étroits entre ces deux civilisations, particulièrement dans le domaine rituel, ne devraient pas vraiment surprendre compte tenu de leur proximité géographique et de leur interaction culturelle prolongée. Même au-delà de ces considérations, les légendes hébraïques racontent que les fondateurs de l’Égypte « ont emprunté » le vêtement sacerdotal de Noé pour leurs propres fins [43].  Quand le roi égyptien agissait dans son rôle de grand prêtre, sa robe ressemblait très fort à celle qu’utilisaient les prêtres du temple, sauf que son tablier avait une forme très distincte et était ornée d’emblèmes qui lui étaient propres [44].

Pendant le Moyen Empire, les Égyptiens ordinaires se sont approprié le tablier rituel pour leurs rites personnels d’initiation et d’enterrement. On peut en trouver un exemple dans le fac-similé 3 du livre d’Abraham, où l’initié est  habillé rituellement pour être admis en la présence de la divinité [45]. Un des tabliers initiatiques représentés à la fig. 3 retient notre attention parce que ses perles forment le lis et le papyrus, qui étaient, respectivement, les symboles sacrés de la Haute et de la Basse Égypte. Le feuillage sur ce tablier permettait donc d’identifier la nationalité du porteur. On pourrait voir un parallèle intéressant dans des tabliers de feuilles de figuier d’Adam et Ève (voir Genèse 3:7) puisque certains commentateurs croient que dans les temps anciens le figuier représentait la nation d’Israël [46].

Fig. 3. Divers tabliers égyptiens portés par les rois, les prêtres et les initiés. Doreen Yarwood, Encyclopedia of World Costume, New York, Scribner’s Sons, 1978, p. 16 ; William C. Hayes, The Scepter of Egypt, New York, Abrams, 1990, 1:309.

Les rois mayas de la Mésoamérique portaient aussi une sorte de tablier feuillu [47]. Le tablier royal maya allait jusqu’aux genoux, ne couvrait que le devant du corps, se portait sous une ceinture royale et était orné d’un glyphe appelé dieu C. La lecture phonétique de ce glyphe est k’ul, qui est le mot maya signifiant sacré, saint ou divinité. Ce glyphe est donc l’image qui désigne l’attribut de la « sainteté » et signifie que l’objet auquel il est attaché se trouve dans cet état [48]. Mais ce qui est encore plus important, c’est la nature du glyphe du dieu C parce qu’il est dérivé du Wacah Chan, l’« arbre du monde » maya ou symbole de l’arbre de vie. Le roi maya était considéré comme une personnification de cet arbre et l’axe central du cosmos maya [49]. Même si les peuples mayas et ceux du Livre de Mormon les mieux connus n’étaient pas tout à fait contemporains, John L. Sorenson et d’autres croient qu’ils occupaient certaines des mêmes régions de la Mésoamérique. De ce point de vue, il est intéressant de noter que l’on peut trouver le motif de l’arbre de vie personnifié dans Alma 32:28-43 [50]. Le lecteur perspicace du Livre de Mormon a sans aucun doute également remarqué que dans 3 Néphi 4:7 et ailleurs où la ceinture de peau est mentionnée, le contexte est celui de la guerre. À cet égard il est intéressant de noter que lorsqu’il se revêt de ses insignes royaux spéciaux de guerre, le roi maya se ceint du tablier de l’arbre du monde [51].

Il ressort des exemples artistiques qui ont survécu qu’un emblème supplémentaire était attaché à beaucoup de tabliers royaux mayas, le motif d’une natte tissée qui symbolisait le trône du roi et par conséquent « son autorité, sa souveraineté et son pouvoir [52]. Par la suite, comme dans le cas de son homologue égyptien, l’homme de la rue allait s’approprier le tablier royal maya (voir fig. 4) [53].

Nous allons maintenant tourner notre attention vers les tabliers chrétiens antiques. Nous avons déjà mentionné que les prophètes, les prêtres et les rois de l’Israël antique portaient un tablier qui symbolisait leur pouvoir prophétique, leur prêtrise divine et leur autorité légitime de régner sur le peuple. Les saints du Nouveau Testament n’étaient pas différents, car ils étaient également prophètes, prêtres et rois (voir Éphésiens 2:20 ; Apocalypse 1:6). Portaient-ils les mêmes robes rituelles que leurs ancêtres ? De toute évidence oui. Leur exemple en cela semble être venu du Seigneur Jésus-Christ lui-même, le Prophète, Prêtre et Roi d’Israël par excellence (voir Jean 1:49 ; 6:14 ; 12:13 Hébreux 3:1). Un passage curieux de Jean 19:23 dit que le Seigneur possédait une tunique « sans couture » qu’il portait lors de la crucifixion et qu’il avait peut-être sur lui pendant les activités de la chambre haute qui débutent avec Jean 13. Les commentateurs voient dans cette référence un parallèle direct avec la robe du grand prêtre d’Israël, qui était confectionnée de la même façon (voir Exode 28:31-32) [54]. Dans Jean 13:4-5 nous lisons que Jésus « prit un linge, dont il se ceignit… et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. » Le mot traduit ici par « linge » peut aussi se rendre par « tablier de domestique » [55].

 

Fig. 4. L’arbre de vie maya et sa transformation en tablier royal. Linda Schele et Mary Ellen Miller, The Blood of Kings : Dynasty and Ritual in Maya Art, Fort Worth, Kimbell Art Museum, 1986, p. 77.

Des tabliers sont mentionnés dans Actes 19:12 [Segond rend le mot par « linges », NdT) bien que les savants aient un certain doute quant à leur nature précise [56]. Le mot grec utilisé pour le tablier, simikinthion, indique qu’il avait la même forme que le tablier du temple israélite, ne couvrant que la partie inférieure du devant du corps [57]. Ceci correspond peut-être à plusieurs textes dans lesquels certains des apôtres du Christ portent un vêtement rituel directement lié à la robe du grand prêtre et « exerçaient les fonctions sacerdotales à la façon de l’ancien sacerdoce » [58]. Ceci peut également aider à expliquer pourquoi certains des premiers moines chrétiens d’Égypte portaient un tablier et une ceinture de cuir comme le montre la fig. 5 [59]. Certains moines orthodoxes grecs portent toujours le tablier et la ceinture de cuir qu’ils ont hérités de leurs homologues égyptiens [60] et, bien entendu, il y a eu, dans le passé, une sorte de tablier dans les vêtements liturgiques catholiques et anglicans [61].

 

 

Fig. 5. Saint Antoine d’Égypte, qui est considéré comme le fondateur du monachisme. Michael Walsh, The Triumph of the Meek New York, Harper et Row, 1986, p. 221.

La question pertinente suivante que nous devons nous poser est : De quelle sorte de cuir les tabliers chrétiens étaient-ils faits ? Diverses traditions soutiennent qu’Élie, Élisée, Ézéchiel le prêtre du temple et plusieurs des premiers saints chrétiens portaient des vêtements en peau de mouton [62]. Pourquoi cela ? Peut-être l’idée remonte-t-elle à l’histoire où Dieu fait « des habits de peau » pour Adam et Ève (voir Genèse 3:21). Certaines traditions hébraïques affirment que ce vêtement divin était fait de peau de mouton [63]. D’autres traditions disent que le vêtement d’Adam n’était rien moins que le prototype de la robe du temple du grand prêtre (voir Exode 28) et que lui, et les fils aînés justes après lui, portaient ce vêtement quand ils faisaient des sacrifices [64].

Ce point de vue peut aider à expliquer l’avertissement donné par le Seigneur à ses disciples de prendre garde aux « faux prophètes [qui] viennent à [eux] en vêtements de brebis » (Matthieu 7:15). Dans Zacharie 13:4 nous apprenons que les faux prophètes avaient l’habitude de mettre les mêmes vêtements distinctifs que les vrais afin de tromper les gens par leur message. Cela nous rappelle aussi 2 Corinthiens 11:13-14, où nous apprenons que les faux prophètes  « se déguisent » d’une certaine façon pour être comme les apôtres du Seigneur tout comme « Satan lui-même se déguise en ange de lumière » (italiques ajoutés). Assez curieusement, Joseph Smith a enseigné qu’un des stratagèmes que Satan emploie pour faire croire qu’il est un « ange de lumière » est qu’il porte « des vêtements saints » [65]. Ceci nous ramène directement à la situation de 3 Néphi 4:7 et à une explication possible de la raison pour laquelle le vêtement de peau d’agneau y est mentionné.

Des loups en habits de brebis

Treize ans après la dernière mention du vêtement de cuir dans le Livre de Mormon (voir 3 Néphi 4:7), le Seigneur avertit personnellement ses disciples qu’ils devaient se garder des faux prophètes qui viendraient à eux « en vêtements de brebis » (3 Néphi 14:15). On pourrait y voir un langage métaphorique et une caractéristique permettant d’identifier l’ennemi des Néphites. Alma 43:20 mentionne que certains des ennemis des Néphites avaient l’habitude de porter « une peau qui leur ceignait les reins ». Quelques versets plus haut, nous apprenons que l’ennemi se compose de dissidents, d’apostats et de « descendants des prêtres de Noé » (Alma 43:13). Daniel Peterson a remarqué à plusieurs reprises que les brigands de Gadianton devraient être considérés comme « une option religieuse alternative au sein de la société néphite [66] ». Au début de cet article, j’ai avancé l’idée que les prêtres du temple néphites ont sans doute porté la robe sacerdotale prescrite aux anciens Israélites. Si c’est le cas, il est concevable que les « descendants des prêtres de Noé » aient introduit ce vêtement sacré parmi les membres des combinaisons secrètes parce qu’ils voulaient pouvoir prétendre au pouvoir sacerdotal légitime. En effet, il y a, dans le Livre de Mormon lui-même, des indications que les membres des combinaisons secrètes imitaient de manière blasphématoire le saint ordre de Dieu [67]. Et puisque les objectifs des intrigues de prêtres et des combinaisons secrètes étaient identiques (obtenir du gain), je pense que c’est là le contexte dans lequel on peut le mieux comprendre le vêtement de peau d’agneau de 3 Néphi 4:7. Les idées suivantes devraient nous permettre d’illustrer cette idée.

     Intrigues de prêtres : « obtenir du gain et les louanges du monde » (2 Néphi 26:29) ; « la richesse et les honneurs » (Alma 1:16)

     Combinaisons secrètes : « obtenir du gain » (Moïse 5:31 ; Hélaman 6:17) ; « des royaumes et une grande gloire » (Éther 8:9)

Il convient d’attirer ici l’attention sur une autre correspondance encore. Le tablier était un emblème de pouvoir dans plusieurs cultures antiques, mais en Israël il pouvait représenter le pouvoir de parler légitimement au nom de Dieu (prophète), d’administrer légalement ses ordonnances salvatrices (prêtre) et de régner légalement à sa place (roi). Le but exprès de ceux qui se joignaient aux combinaisons secrètes était d’obtenir du pouvoir (voir Hélaman 2:8 ; Éther 8:14-19, 22-23  ; 11:15). Qu’est-ce qui aurait pu être un symbole plus significatif pour eux qu’un emblème qui, depuis des siècles, représentait la chose même qu’ils recherchaient ?

Sorenson a démontré plusieurs parallèles entre les brigands de Gadianton et les sociétés secrètes mésoaméricaines antiques. Les membres d’une de ces sociétés secrètes, appelés les nahualistas, portaient des morceaux de peau d’animal sacrée sur leur personne comme symbole du « pouvoir » que leur conférait leur nahual ou esprit gardien animal [68]. Il était exigé des nouveaux membres de ces sociétés qu’ils passent par une cérémonie initiatique au cours de laquelle des connaissances secrètes leur étaient enseignées par un ordre « religieux » ou semi-sacerdotal connu sous le nom de « maîtres magiciens » [69]. Ceci est particulièrement intéressant parce que dans Mormon 1:18-19 il y a un rapport entre les combinaisons secrètes et la pratique de la magie. Dans Moïse 5:30-31 et 49, on trouve aussi un rapport entre les combinaisons secrètes et le titre étrange de Maître Mahan. Les détracteurs antimormons prétendent depuis longtemps que Maître Mahan est une variante à peine voilée de maître maçon, qui désigne le troisième degré d’initiation dans la franc-maçonnerie. Ils croient que la présence de ce titre dans l’Écriture des saints des derniers jours démontre clairement que Joseph Smith a plagié du matériel maçonnique pour ses entreprises créatrices. Cependant, la note de bas de page d de Moïse 5:31 propose plusieurs significations possibles de Mahan sur la base de sa racine étymologique [70]. Parmi les choix proposés, je trouve, quant à moi, que  « destructeur » est le plus probable. Mon raisonnement est que le mot hébreu maha signifie « détruire [71] » et que l’ajout du n ferait du mot un nom [72]. De là maha (n) = détruire (destructeur). La destruction est l’un des attributs appliqués à Satan dans les Écritures (voir Jean 8:44 ; 1 Corinthiens 5:5 ; Hébreux 2:14 ; 1 Pierre 5:8), et il a été identifié comme étant le destructeur dans la révélation moderne [73]. Dans Moïse 5:29-31, nous lisons que c’est après s’être engagé vis-à-vis de Satan par un serment secret, assorti de menaces de destruction s’il révélait ce qui s’était passé, que Caïn a obtenu le titre de Mahan. Il semblerait qu’il ait obtenu ce titre parce qu’on lui avait enseigné comment devenir lui-même un destructeur. Il est intéressant de noter que dans certaines civilisations antiques, Satan était appelé Mahoun et que ceux qui lui juraient fidélité recevaient ce nom [74].

Le tablier maçonnique de peau d’agneau

Les francs-maçons sont investis d’un tablier de peau d’agneau pendant leur rituel d’initiation, mais ce vêtement ne semble pas avoir une origine antique et distinguée. Les historiens maçonniques reconnaissent que quand on en vient à la question de l’antiquité, « presque tout ce qui a été écrit » au sujet de l’origine du tablier maçonnique « a peu de valeur réelle » [75]. On ajoute que « les francs-maçons ont simplement employé les tabliers de cuir ordinaires des maçons [tailleurs de pierre] opératifs » avec qui ils étaient reliés au début des années 1700 en Europe et l’ont intégré comme symbole central de leur système rituel. Pour le dire simplement, les francs-maçons spéculatifs essayaient « d’imiter les maçons opératifs » en leur empruntant le tablier de cuir blanc [76].

 

 

Fig. 6. Tablier maçonnique de peau d’agneau de George Washington tel que représenté dans Allen E. Roberts, The Craft and Its Symbols, Richmond, Virginie, Macoy, 1974, p. 11.

Le symbolisme attribué par les francs-maçons à leur tablier blanc de peau d’agneau est qu’il représente l’innocence. Mais même cette idée n’est pas propre à la franc-maçonnerie. Certains chercheurs maçonniques sont parvenus à la conclusion que la signification du tablier blanc dérive directement du vêtement blanc donné aux anciens chrétiens quand ils étaient initiés à un état d’innocence au baptême (voir Apocalypse 3:5) [77]. Ce concept remonte beaucoup plus loin chez les Israélites. Quand le grand prêtre entrait dans le saint des saints le jour des expiations, chaque élément de son vêtement se composait d’un tissu blanc sans ornements (voir Lévitique 16:4). Ce vêtement signifiait qu’en ce jour sacré la nation naissait de nouveau et devenait innocente devant le Seigneur (voir Apocalypse 19:8).

Les divers symboles qui décorent les tabliers maçonniques ne sont pas propres non plus à la franc-maçonnerie, mais sont le résultat d’un long processus d’assimilation et d’évolution [78].  Il convient de noter que certains des symboles que l’on trouve sur les tabliers maçonniques sont identiques à ceux que l’on trouve sur les tabliers liturgiques grecs orthodoxes [79].

Conclusion

J’ai démontré que le vêtement de peau d’agneau mentionné dans 3 Néphi 4:7 a des affinités fortes avec les tabliers rituels de l’Israël antique, de l’Égypte et de la Mésoamérique. La ceinture de cuir portée parmi les combinaisons secrètes était-elle réellement un tablier ? On ne peut pas le savoir avec une certitude absolue. Cependant, les passages du Livre de Mormon qui mentionnent ce vêtement ont des parallèles étroits avec les textes bibliques, lesquels, en fait, décrivent bel et bien des tabliers rituels. En outre, les qualités littéraires hébraïques que l’on trouve partout dans le Livre de Mormon, et particulièrement dans 3 Néphi 4:7, étayent la thèse que la ceinture de peau d’agneau a des antécédents hébraïques authentiquement anciens et que c’est dans ce contexte qu’il faut la considérer.

Pourquoi le vêtement de cuir était-il porté par ceux qui faisaient partie des combinaisons secrètes ? S’ils voulaient vraiment imiter le tablier rituel que portaient les prophètes, les prêtres et les rois légitimes d’Israël, ces apostates auraient eu du mal à trouver un meilleur symbole du pouvoir et de l’autorité qu’ils désiraient tellement usurper (voir Hélaman 7:4 ; Alma 25:4-5  ; D&A 76:28 ; 29:36 ; Moïse 4:1-3). Pourquoi les auteurs du Livre de Mormon ont-ils veillé à ce que ce thème bien précis nous soit présenté dans les derniers jours ? Peut-être pour nous mettre en garde contre les loups en vêtements de brebis (voir Alma 5:59-60).

NOTES

[1] On trouvera une étude en profondeur sur ce phénomène, dans Daniel C. Peterson, "Questions to Legal Answers», Review of Books on the Book of Mormon 4 (1992): vii-lxxvi..

[2] On trouvera un aperçu général des relations de Joseph Smith avec la franc-maçonnerie dans Kenneth W. Godfrey, "Freemasonry in Nauvoo" et "Freemasonry and the Temple" dans Encyclopedia of Mormonism, 2:527-29.

[3] Daniel C. Peterson, "Notes on Gadianton Masonry" dans Warfare in the Book of Mormon, dir. de publ. Stephen D. Ricks et William J. Hamblin, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1990, pp. 174-224; voir pp. 203-204 et 422 n. 9, qui traitent brièvement de la question de la peau d’agneau. Voir aussi l’article complémentaire de Peterson: "‘Secret Combinations’ Revisited" dans Journal of Book of Mormon Studies 1/1 (1992), pp. 184-188. Si l’on veut jeter un coup d’œil sur les recherches les plus récentes sur l’antiquité du Livre de Mormon, voir, par exemple, Noel B. Reynolds, dir. de publ., Book of Mormon Authorship Revisited: The Evidence for Ancient Origins, Provo, Utah, FARMS, 1997.

[4] On trouvera une vue d’ensemble de la franc-maçonnerie dans William H. Stemper Jr., "Freemasons" dans The Encyclopedia of Religion, dir. de publ. Mircea Eliade, New York, Macmillan, 1987, 5:416-418.

[5] Selon Erastus Snow, le prophète Joseph Smith apprit dans les 116 pages perdues du Livre de Mormon que la famille d’Ismaël, qui s’était jointe à la colonie léhite à Jérusalem, provenait aussi de la tribu de Joseph par la branche d’Éphraïm. JD, 23:184-185. Si c’est exact, cela veut dire que les Néphites étaient de la tribu de Joseph, qui détenait le droit d’aînesse. Certains savants croient qu’un des symboles du droit d’aînesse était la « tunique » de Joseph. William Wilson, Old Testament Word Studies, Grand Rapids, Kregel, 1978, p. 82. Dans les légendes juives antiques, ce n’était pas une « tunique de plusieurs couleurs » mais plutôt le « vêtement de peau » royal et sacerdotal fait par Dieu pour Adam, qui avait été transmis au cours des siècles par les patriarches. Hugh W. Nibley, An Approach to the Book of Mormon, 3e éd., Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1988, pp. 218-221; Louis Ginzberg, The Legends of the Jews, Philadelphie, Jewish Publication Society of America, 1937, 2:139; 5:326 n. 11; 5:329 n. 43. Un auteur pense même que la « tunique de plusieurs couleurs » pourrait se traduire par « tunique sans couture », ce qui constituerait un parallèle christologique (voir Jean 19:23) et renverrait aussi à la robe du temple sans couture du grand prêtre mentionnée dans Exode 28:31-32. Thomas K. Cheyne, Encyclopaedia Biblica, New York, Macmillan, 1899-1903, 5222 n. 1.

[6] John W. Welch, "The Melchizedek Material in Alma 13:13-19», dans By Study and Also by Faith: Essays in Honor of Hugh W. Nibley, dir. de publ. John M. Lundquist et Stephen D. Ricks, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1990), 2:238-72; Daniel C. Peterson, « Priesthood in Mosiah », dans The Book of Mormon: Mosiah, Salvation Only through Christ, dir. de publ. Monte S. Nyman et Charles D. Tate Jr., Provo, Utah, BYU Religious Studies Center, 1991, pp. 187-210; Rodney Turner, « The Three Nephite Churches of Christ », dans The Book of Mormon: The Keystone Scripture, dir. de publ. Paul R. Cheesman, Provo, Utah, BYU Religious Studies Center, 1988, pp. 100-126.

[7] John W. Welch, « The Temple in the Book of Mormon: The Temples at the Cities of Nephi, Zarahemla, and Bountiful », dans Temples of the Ancient World: Ritual and Symbolism, dir. de publ. Donald W. Parry, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1994, pp. 297-387.

[8] Bruce R. McConkie, « The Bible, a Sealed Book », cité dans Rex C. Reeve Jr., « The Book of Mormon Plates », dans The Book of Mormon: First Nephi, The Doctrinal Foundation, dir. de publ. Monte S. Nyman et Charles D. Tate Jr., Provo, Utah, BYU Religious Studies Center, 1988, 110.

[9] Voir Robert L. Millet, « The Holy Order of God », dans The Power of the Word: Saving Doctrines from the Book of Mormon, Salt Lake City, Deseret Book, 1994, pp. 130-153; John W. Welch, The Sermon at the Temple and the Sermon on the Mount: A Latter-day Saint Approach, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1990. M. Catherine Thomas, « The Brother of Jared at the Veil », dans Temples of the Ancient World, pp. 388-398. Joseph Smith et ses compagnons appelaient les ordonnances du temple de Nauvoo « le saint ordre » et certains détracteurs ont prétendu que le prophète avait plagié cette expression de la franc-maçonnerie. Mais l’examen d’Hébreux 6:20 et 7:1-28 révèle que le concept est beaucoup plus ancien que l’adoption du terme par la franc-maçonnerie. En outre, Exode 34:1-2 TJS et Alma 4:20; 13:1, 6-11 confirment que Joseph Smith connaissait ce terme et son rapport avec les ordonnances sacrées dès le début des années 1830, longtemps avant son entrée officielle dans la franc-maçonnerie pendant la période de Nauvoo.

[10] Donald W. Parry, The Book of Mormon Text Reformatted according to Parallelistic Patterns, Provo, Utah, FARMS, 1992, xxxviii-xxxix, 383-384. Il y a un et à la fin du passage qui n’a pas été séparé dans le texte de Parry mais qui l’a été pour cet article. Je remercie John A. Tvedtnes d’avoir attiré mon attention là-dessus. Dans cette étude, j’ai proposé mon propre texte restructuré basé sur le texte de Parry et celui qui se trouve dans Gorton, A New Witness for Christ, p. 430.

[11] Richard D. Rust, « Recurrence in Book of Mormon Narratives », Journal of Book of Mormon Studies 3/1, 1994, pp. 39-52; Alan Goff, « Boats, Beginnings, and Repetitions », Journal of Book of Mormon Studies 1/1, 1992, pp.67-84; Donald W. Parry, « Power through Repetition: The Dynamics of Book of Mormon Parallelism », dans Book of Mormon Authorship Revisited, pp. 295-309.

[12] Carol Meyers, « Apron », in The Anchor Bible Dictionary, dir. de publ. David Noel Freedman, New York, Doubleday, 1992, 1:318-19; N. B. Baker, « Apron », dans The Zondervan Pictorial Encyclopedia of the Bible, dir. de publ. Merrill C. Tenney, Grand Rapids, Zondervan, 1975, 1:230; J. M. Myers, « Apron », dans The Interpreter's Dictionary of the Bible, dir. de publ. George A. Buttrick, Nashville, Abingdon, 1962, 1:176; James Strong, The New Strong's Exhaustive Concordance of the Bible, Nashville, Nelson, 1990, 37, Hebrew and Chaldee Dictionary, #2290 — chagorah, from #2296, "a belt, for the waist, pp.— apron, armour, gird(-le)"; #2296 — chagar, "a prim. root; to gird on, as a belt, armour, etc.)."

[13] William Cruickshank, « Apron », dans Dictionary of the Apostolic Church, dir. de publ. James Hastings, New York, Scribner's Sons, 1916, 1:87; John W. DeHoog, « Apron », dans The International Standard Bible Encyclopedia, dir. de publ. G. W. Bromiley, Grand Rapids, Eerdmans, 1979, 1:217.

[14] Theodore C. Foote, « The Ephod », Journal of Biblical Literature 21, 1902, pp.12-13.

[15] Samuel Johnson, A Dictionary of the English Language, Londres, Strahan, 1755, s.v. "girdle"; la première définition inclut de manière générale : « Tout ce qui est drapé autour de la taille et lié ou bouclé. » Voir aussi Noah Webster, An American Dictionary of the English Language, New York, Converse, 1828, s.v. "apron" et "girdle."

[16] Stephen D. Ricks, « The Appearance of Elijah and Moses in the Kirtland Temple and the Jewish Passover »,BYU Studies 23/4, 1983, pp.483-486; John P. Pratt, « The Restoration of Priesthood Keys on Easter 1836—Part 2: Symbolism of Passover and of Elijah's Return », Ensign, juillet 1985, pp.55-64; The Words of Joseph Smith, dir. de publ. Andrew F. Ehat and Lyndon W. Cook, Orem, Utah, Grandin Book, 1991, 327-336, cité ci-après sous le sigle WJS; Doctrine et Alliances 2 et 110.

[17] WJS, 157-158, 234-235, 327-329 ; Doctrine et Alliances 13.

[18] Samuel Sandmel, dir. de publ., The New English Bible with the Apocrypha: Oxford Study Edition, New York, Oxford University Press, 1976, p. 385.

[19] G. Johannes Botterweck et Helmer Ringgren, dir. de publ., Theological Dictionary of the Old Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 1986, 5:260.

[20] On trouvera des renseignements sur ce vêtement rituel dans Hugh W. Nibley, « Sacred Vestments », dans Temple and Cosmos, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1992, 91-138; John A. Tvedtnes, « Priestly Clothing in Bible Times », dans Temples of the Ancient World, 649-704; Stephen D. Ricks, « The Garment of Adam in Jewish, Muslim, and Christian Tradition », dans Temples of the Ancient World, 705-739; Blake Ostler, « Clothed Upon: A Unique Aspect of Christian Antiquity », BYU Studies 22/1, 1982, pp.31-45.

[21] LDS Bible, éd. 1979, Exode 39:2 n. a, qui renvoie aussi le lecteur à Exode 28:6, 6-14. Cette identification est confirmée dans Old Testament Institute Student Manual, vol. 1, Genesis-2 Samuel, 2e éd. revue, Salt Lake City, Corporation of the President of the Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 1981, p. 152. Voir aussi Ellis T. Rasmussen, A Latter-day Saint Commentary on the Old Testament, Salt Lake City, Deseret Book, 1993, p. 115; Victor L. Ludlow, Unlocking the Old Testament, Salt Lake City, Deseret Book, 1981, p. 29. On peut trouver une description intéressante de ce tablier dans le tableau de T. C. Ducdale, « Hezekiah Reopens the Temple », Ensign, mars 1982, troisième page de couverture.

[22] John P. Whalen, dir. de publ., The New Catholic Encyclopedia, New York, McGraw-Hill, 1967, 5:461-462, appelle l’éphod "un petit tablier". Voir aussi Donald Senior, dir. de publ., The Catholic Study Bible: New American Bible, New York, Oxford University Press, 1990, 92 n. 28, p. 6; The New Open Bible: Study Edition, New American Standard Bible, Nashville, Nelson, 1990, p. 99; Cheyne, Encyclopaedia Biblica, 2:1308; Charles M. Laymon, dir. de publ., The Interpreter's One-Volume Commentary on the Bible, Nashville, Abingdon, 1971, p. 61; Allen C. Myers, dir. de publ., The Eerdmans Bible Dictionary, Grand Rapids, Eerdmans, 1987, p. 342; Meyers, « Ephod », dans The Anchor Bible Dictionary, 2:550; J. P. Hyatt, The New Century Bible Commentary: Exodus, Grand Rapids, Eerdmans, 1980, p. 282; P. Kyle McCarter Jr., 1 Samuel, New York, Doubleday, 1980, p. 83; George A. Buttrick, dir. de publ., The Interpreter's Bible, New York, Abingdon, 1952, 1:1039; Bruce M. Metzger et Roland E. Murphy, dir. de publ., The New Oxford Annotated Bible with the Apocryphal/Deuterocanonical Books, New York, Oxford University Press, 1991, p. 106; Moshe Levine, The Tabernacle: Its Structure and Utensils, Tel Aviv, Melechet Hamishkan, 1969, pp. 130-131; Ellen Frankel et Betsy P. Teutsch, The Encyclopedia of Jewish Symbols, Londres, Aronson, 1992, p. 131.

[23] Curtis Vaughan, Twenty-Six Translations of the Bible, Grand Rapids, Zondervan, 1985, 1:259-61, 886, 963, 1013, 1186, 1316; 3:563.

[24] Baker, « Apron », dans Zondervan Pictorial Encyclopedia, 1:230. Cheyne note que, en dépit de ce que certains commentateurs s’imaginent, « le texte ne parle nulle part d’une partie arrière et il n’y a rien non plus qui permette de croire que l’éphod était fait de deux parties ; [Exode] 28:8 semble également exclure une telle construction. » Cheyne, Encyclopaedia Biblica, 2:1308.

[25] J. E. Steinmueller, « Ephod », dans The New Catholic Encyclopedia, 5:461-62. Une autre source indique qu’il « descendait depuis la taille ». Meyers, « Ephod », dans The Anchor Bible Dictionary, 2:550.

[26] Menahem Haran, Temples and Temple-Service in Ancient Israel, Oxford, Clarendon, 1978, pp. 166-167. Cette ceinture attachée, appelée « la curieuse ceinture de l’éphod », était faite de fin lin blanc et brodé des couleurs sacrées du tabernacle, voir Exode 28:8 ; 29:5 ; 39:5, 20-21 ; Lévitique 8:7.

[27] W. E. Vine, Vine's Expository Dictionary of Old and New Testament Words, Old Tappan, N.J.: Revell, 1985, pp. 62-63. Bien que le tablier du grand prêtre ait été richement brodé, les textes bibliques semblent dire que les prêtres ordinaires ne portaient que des tabliers de lin blanc uni, voir 1 Samuel 2:18-19; 22:18).

[28] Dans le monde antique, les vêtements dorés étaient réservés aux rois, aux prêtres et aux dieux. Yehoshua M. Grintz, « Ephod », dans Encyclopaedia Judaica, 6:804; Meyers, « Ephod », dans The Anchor Bible Dictionary, 2:550; A. Leo Oppenheim, « The Golden Garments of the Gods », Journal of Near Eastern Studies 8, 1949, pp.172-193. Les Écritures décrivent le Seigneur et les anges comme portant une large ceinture d’or sur une longue robe de lin blanc, voir Daniel 10:5 ; Apocalypse 1:13 ; 15:6).

[29] Haran, Temples and Temple Service, pp. 161, 167. On ne sait pas non plus au juste où se trouvait la broderie sur le tablier du grand prêtre, comme Haran l’explique p. 167 n. 39 : « Ces motifs ne couvrent peut-être pas la totalité de l’éphod mais se limitent à sa partie supérieure, ceinte autour des cuisses [c.-à-d., sur la ceinture de lin ou ‘curieuse ceinture’]. Cela expliquerait le nom de cette partie de l’éphod, hešeb, apparentée au travail de hôšeb. » Cela voudrait dire que la partie principale du tablier du grand prêtre était de fin lin blanc uni exactement comme le tablier porté par les autres prêtres et les autres vêtements sacerdotaux, voir Exode 28:1-43; Lévitique 16:4. « L’hébreu heshev n’apparaît qu’en liaison avec l’éphod. Il dérive probablement de la racine h-v-sh, « lier » dans laquelle l’ordre des deuxième et troisième consonnes est inversé. »  Nahum M. Sarna, Exodus, Philadelphia: Jewish Publication Society, 1991, p. 179.

[30] Sarna, Exodus, p. 178.

[31] Isadore Singer, dir. de publ., The Jewish Encyclopedia, New York, Funk and Wagnalls, 1903, 5:187. Un manuscrit hébreu ancien appelé la Haggadah dorée, vers 1320 apr. J.-C., décrit les prophètes Noé et Abraham, ainsi que les prêtres du temple comme portant un tablier. David Goldstein, Jewish Legends, éd. revue, New York, Bedrick, 1987, pp. 45, 58 ; Passover, Minneapolis, Winston, 1986, p. 34.

[32] James H. Charlesworth, dir. de publ., The Old Testament Psuedepigrapha, Garden City, New York, Doubleday, 1983, 1:791. Une autre traduction de ce document appelle le tablier « l’éphod de la prophétie ». Harm W. Hollander et Marinus De Jonge, The Testaments of the Twelve Patriarchs: A Commentary, Leyde, Brill, 1985, pp. 149, 152.

[33] John I. Durham, Exodus, Waco, Texas, Word Books, 1987, p. 386.

[34] Leon Yarden, The Tree of Light, Uppsala, Skriv Service Ab, 1972, p. 53: Les robes du grand prêtre sont « les mêmes que les robes des prophètes et des rois » ; Meyers, Eerdmans Bible Dictionary, p. 342.

[35] Meyers, Eerdmans Bible Dictionary, p. 342; Laymon, Interpreter's One-Volume Commentary on the Bible, p. 61.

[36] Aage Bentzen, King and Messiah, Londres, Lutterworth, 1955, pp. 39-47; Herbert G. May, « The King in the Garden of Eden: A Study of Ezekiel 28:12-19 », dans Israel's Prophetic Heritage, dir. de publ. Bernhard W. Anderson et Walter Harrelson, New York, Harper & Brothers, 1962, pp. 166-176; Frederick H. Borsch, The Son of Man in Myth and History, Philadelphie, Westminster, 1967, p. 96. Jésus-Christ est le roi d’Israël, voir Jean 1:49, et porte le titre Adam, 1 Corinthiens 15:45, 47). Sa robe et son tablier sacerdotaux sont mentionnés ci-dessous.

[37] Geo Widengren, The King and the Tree of Life in Ancient Near Eastern Religion, Uppsala, Lundequistska, 1951, pp. 42-43, 58.

[38] William R. Telford, The Barren Temple and the Withered Tree, Sheffield, JSOT Press, 1980, 190; R. H. Charles, dir. de publ., The Apocrypha and Pseudepigrapha of the Old Testament, Oxford, Clarendon, 1976, 2:146; Ginzberg, The Legends of the Jews, 1:75; Gerhard Friedrich, dir. de publ., Theological Dictionary of the New Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 1971, 7:752 n. 19; Robert Graves et Raphael Patai, Hebrew Myths: The Book of Genesis, New York, Crown, 1983, p. 77. Puisque l’arbre de vie représente l’immortalité, l’arbre de la connaissance peut être considéré comme représentant exactement le contraire, l’état de condition mortelle qui a été provoqué par lui.

[39] Manfred Lurker, The Gods and Symbols of Ancient Egypt: An Illustrated Dictionary, Londres, Thames and Hudson, 1980, pp. 110-111. Ces tabliers en forme de cordon ont un équivalent israélite dans l’exemplaire du Vatican du Testament de Job, dans lequel l’héritage que Job confère à ses filles consiste en « trois tabliers en forme de cordon ». Charlesworth, Old Testament Pseudepigrapha, 1:864. Voir aussi fig. 3 ci-dessus.

[40] Waley-el-dine Sameh, Daily Life in Ancient Egypt, New York, McGraw-Hill, 1964, p. 83.

[41] Laymon, Interpreter's One-Volume Commentary on the Bible, p. 61; John L. McKenzie, Dictionary of the Bible, Milwaukee, Bruce, 1965, p. 242.

[42] John A. Tvedtnes, « Egyptian Etymologies for Biblical Cultic Paraphernalia », dans Scripta Hierosolymitana, dir. de publ. Sarah Israelit-Groll, Jerusalem, Magnes, 1982, 28:218; J. Lyman Redd, « Aaron's Consecration: Its Nature, Purpose, and Meaning », dans Thy People Shall Be My People and Thy God My God, dir. de publ. Paul Y. Hoskisson, Salt Lake City, Deseret Book, 1994, pp. 124-125, 133-134, n. 20, 22.

[43] Ginzberg, Legends of the Jews, 1:177; comparer avec Abraham 1:26. Voir aussi Hugh W. Nibley, Lehi in the Desert, World of the Jaredites, There Were Jaredites, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1988, pp. 168-171.

[44] I. Gardner Wilkinson, The Manners and Customs of the Ancient Egyptians, New York, Scribner and Welford, 1879, 2:326.

[45] Fac-similé 3, dans la Perle de Grand Prix, p. 49. Les personnages 5 et 6 sont vêtus de tabliers plissés et munis de franges fixés par des ceintures nouées. « Le tablier était généralement attaché par une ceinture ou par une sorte de ceinture large attachée par devant par une boucle ou un nœud. » Wilkinson, The Manners and Customs of the Ancient Egyptians, 2:323. Cela ressemble beaucoup à la ceinture du prêtre israélite qui « était ceinte sous le sein, deux fois autour du corps, était attachée par une boucle ample et les extrémités atteignaient les chevilles. Elle était jetée par-dessus l’épaule gauche pendant que le prêtre officiait. » Cheyne, Encyclopaedia Biblica, 2:1735. Le symbole égyptien de la ceinture nouée, tet, est connu comme « le sang d’Isis » et ressemble fort au symbole de la vie, ankh. Bien que sa signification originale soit inconnue, le symbole tet « ressemble à beaucoup d’égards au nœud dans la ceinture portée par les dieux ». Lurker, Gods and Symbols of Ancient Egypt, p. 72.

[46] Joseph A. Fitzmyer, The Gospel according to Luke X-XXIV, Garden City, N.Y., Doubleday, 1985, p. 1008. Friedrich, Theological Dictionary of the New Testament, 7:751-757.

[47] On trouvera des liens éventuels entre les Mayas et les Égyptiens dans "Old World People in the New?", 1e et 2e parties, FARMS Updates, Insights, avril et juin 1995, p. 2. Comparez avec 1 Néphi 1:2.

[48] Linda Schele et David Freidel, A Forest of Kings: The Untold Story of the Ancient Maya, New York, Morrow, 1990, p. 410.

[49] Id., p. 418 ; voir aussi n. 37 ci-dessus.

[50] On trouve l’olivier vert personnifié dans le temple dans Psaumes 52:10 ; Zacharie 4:2-3, 11-14; et Apocalypse 11:1-4. On trouve aussi le motif de l’arbre personnifié dans Psaumes 1:1-3; Jérémie 11:16; 17:7-8; et Juges 9:8-11. Dans la préface de Doctrine et Alliances 88, Joseph Smith identifie l’arbre de vie comme étant un olivier. Le prophète et ses compagnons utilisaient aussi l’image de l’arbre personnifié, HC, 1:444, 466 ; D&A 135:6).

[51] Linda Schele et Mary Ellen Miller, The Blood of Kings: Dynasty and Ritual in Maya Art, Fort Worth, Kimbell Art Museum, 1986, pp. 76-77, 86.

[52] Francis Robicsek, A Study in Maya Art and History: The Mat Symbol, New York, Museum of the American Indian, 1975, p. 184.

[53]. Voir les illustrations et le commentaire dans Milton R. Hunter, Archaeology and the Book of Mormon, Salt Lake City, Deseret Book, 1956, 1:67-69 ; voir aussi Anthony W. Ivins, The Relationship of "Mormonism" and Freemasonry, Salt Lake City, Deseret News Press, 1934, pp. 123-124.

[54] Les savants ont longtemps remarqué que les activités de Jean 17 sont centrées sur le culte du temple et que quand il fait sa prière dans ce chapitre, Jésus-Christ agit en sa qualité de grand prêtre. On trouvera un commentaire approfondi dans William J. Hamblin, « Temple Motifs in John 17 », Provo, Utah, FARMS, 1995.

[55] Friedrich, Theological Dictionary of the New Testament, 5:306, 308. James E. Talmage dit que « le Seigneur déposa ses vêtements extérieurs et se ceignit d’un linge en guise de tablier ». James E. Talmage, Jésus le Christ, p. 724.

[56] Hastings, Dictionary of the Apostolic Church, 1:87. Cette source suppute que ces tabliers étaient soit de lin, soit de cuir. L’utilisation des tabliers dans Actes 19:12 [selon la KJV ; Segond rend le terme grec par « linges » - N.d.T.] est également mentionnée dans la bénédiction patriarcale de Lorenzo Snow à l’époque de Kirtland, dans Thomas C. Romney, The Life of Lorenzo Snow, Salt Lake City, Sugarhouse, 1955, p. 1.

[57] DeHoog, « Apron », in The International Standard Bible Encyclopedia, 1:217.

[58] William Smith et Samuel Cheetham, A Dictionary of Christian Antiquities, New York,Kraus, 1968, 2:1214. L’apôtre Jean est inclus dans ce groupe, confirmant dans Apocalypse 1:6 que lui et d’autres avaient été faits rois et prêtres pour Dieu.

[59] Karel C. Innemee, Ecclesiastical Dress in the Medieval Near East, Leyde, Brill, 1992, pp. 99, 102-104.

[60] Philip Sherrard, Athos—The Holy Mountain, Londres, Sidgwick et Jackson, 1982, pp. 57, 123, 127, 129, 131 ; John J. Norwich et Reresby Sitwell, Mount Athos, Londres, Hutchinson 1966, pp. 28, 66, 69. On trouvera des explications sur les raisons pour lesquelles ces éléments du culte du temple jouaient un rôle important chez les chrétiens d’Égypte dans William J. Hamblin, « Aspects of an Early Christian Initiation Ritual », dans By Study and Also by Faith, 1:202-221.

[61] F. L. Cross, dir. de publ., The Oxford Dictionary of the Christian Church, Londres, Oxford University Press, 1957, p. 76; Cheyne, Encyclopaedia Biblica, 2:1308, voir aussi n. 4. Certains auteurs pensent que les vêtements liturgiques catholiques et grecs orthodoxes sont une version modifiée des robes du temple de l’ancien Israël ; voir W. Gunther Plaut, The Torah: A Modern Commentary, New York, Union of American Hebrew Congregations, 1981, p. 617. On trouvera de la documentation de base dans Hugh W. Nibley, « Christian Envy of the Temple », in Mormonism and Early Christianity, Salt Lake City, Deseret Book et FARMS, 1987, pp. 391-434.

[62] F. F. Bruce, The Epistle to the Hebrews, rev. dir. de publ., Grand Rapids, Eerdmans, 1990, p. 329 n. 291; William L. Lane, Hebrews 9-13, Dallas, Word Books, 1991, p. 391 ; Janet Mayo, A History of Ecclesiastical Dress, Londres, Batsford, 1984, pp. 17, 27.

[63] Rutherford H. Platt Jr., dir. de publ., The Forgotten Books of Eden, Cleveland: World Publishing, 1927, pp. 33-34; Graves et Patai, Hebrew Myths, pp. 77-78. 3 Néphi 27:19, Éther 13:10 et Apocalypse 7:13-14 peuvent être de mise ici à cause du rapport établi entre les vêtements blancs portés par les saints et le sacrifice de l’Agneau. Certains savants pensent que le cuir du vêtement d’Adam et Ève provient du premier sacrifice rituel, qui était un type et une ombre du sacrifice futur de Jésus-Christ, l’Agneau par excellence. Voir Robert S. Candlish, Studies in Genesis, Grand Rapids, Kregel, 1979, pp. 81-82; Franz Delitzsch, A New Commentary on Genesis, Minneapolis: Klock & Klock, 1978, 1:171; Adam Clark, Clarke's Commentary, Nashville, Abingdon, 1977, 1:55; Matthew Henry et Thomas Scott, Commentary on the Holy Bible, Nashville, Nelson, 1979, 1:14. Il faudrait peut-être voir sous ce jour Moïse 5:5-7 et le sacrifice de brebis par Abel, Moïse 5:17, 20). Il ne faut pas oublier de mentionner l’investiture de Jacob à l’aide de peaux de chèvres sacrificatoires au moment où il reçoit rituellement la bénédiction du droit d’aînesse ; voir Susan Ackerman, « The Deception of Isaac, Jacob's Dream at Bethel, and Incubation on an Animal Skin », dans Priesthood and Cult in Ancient Israel, dir. de publ. Gary A. Anderson et Saul M. Olyan, Sheffield: JSOT, 1991, pp. 92-120; voir Genèse 27:15-16. La tradition hébraïque affirme qu’en cette occasion Jacob était revêtu de la robe sacerdotale d’Adam. Ginzberg, Legends of the Jews, 1:332.

[64] Menahem M. Kasher, Encyclopedia of Biblical Interpretation, New York, American Biblical Encyclopedia Society, 1953, 1:137-38; Graves et Patai, Hebrew Myth, p. 78 ; Ginzberg, Legends of the Jews, 1:332, 5:103-104, 283. Trois éléments du texte de Genèse 3:21 sont en parallèle avec le récit d’Exode 28 et conduisent donc à ces conclusions : 1, Le mot traduit par « tunique », ketonet, est un « vêtement en forme de robe » et est le même vêtement que celui porté par les prêtres du temple dans Exode 28:39 ; voir Victor P. Hamilton, The Book of Genesis: Chapters 1-17, The New International Commentary on the Old Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 1990, 207. 2, La terminologie « les vêtiras » utilise la même forme verbale que quand Moïse revêt les prêtres du temple de leur tunique de lin dans Exode 28:41 ; voir Gordon J. Wenham, Genesis 1-15, Waco, Word Books, 1987, p. 84. 3, Le vêtement édénique et le vêtement sacerdotal ont le même but : couvrir la nudité de ceux qui se tiennent en la présence du Seigneur, comme mentionné dans Exode 28:43 ; voir Frank E. Gaebelein, dir. de publ., The Expositor's Bible Commentary: Genesis-Numbers, Grand Rapids, Zondervan, 1990, 2:58.Certains chercheurs croient que les vêtements d’Adam étaient non seulement de caractère sacerdotal mais aussi royal ; voir Moses Aberbach et Bernard Grossfeld, Targum Onkelos to Genesis, New York, Ktav, 1982, p. 38. Tous ces points de vue sont logiques quand on considère que le jardin d’Éden a été le premier temple de la terre. Donald W. Parry, « The Garden of Eden: Prototype Sanctuary », dans Temples of the Ancient World, pp. 126-151.

[65] HC, 4:573. Ces mauvais « anges » utilisent la tromperie comme outil principal de destruction. Ils simulent tout ce qui est bon… Ils peuvent parfois se présenter comme des anges de lumière, dans des vêtements empruntés ou volés. Ils s’abstiennent toujours de se révéler tels qu’ils sont. » John A. Widtsoe, Evidences and Reconciliations, Salt Lake City : Bookcraft, 1960, pp. 108-109.

[66] Daniel C. Peterson, « The Gadianton Robbers as Guerrilla Warriors », p. 146 et « Notes on Gadianton Masonry », pp. 204, 212, tous deux dans Warfare in the Book of Mormon.

[67] Victor L. Ludlow, « Secret Covenant Teachings of Men and the Devil in Helaman through 3 Nephi 8 », dans The Book of Mormon: Helaman through 3 Nephi 8, According to Thy Word, dir. de publ. Monte S. Nyman et Charles D. Tate Jr., Provo, Utah, BYU Religious Studies Center, 1992, pp. 273, 281; voir aussi Abraham 1:26.

[68] Sorenson, An Ancient American Setting, p. 301.

[69] Id., p. 302 ; voir pp. 300-309.

[70] Voir l’interprétation du mot par Nibley dans Hugh Nibley, Ancient Documents and the Pearl of Great Price, Provo, Utah, FARMS, 1994, conférence 19, p. 12.

[71] George V. Wigram, The New Englishman's Hebrew Concordance, Peabody, Mass., Hendrickson, 1984, 686, #4229; James Strong, The New Strong's Exhaustive Concordance of the Bible, Nashville, Nelson, 1990, Hebrew and Chaldee Dictionary, p. 64, #4229; G. Johannes Botterweck, Helmer Ringgren et Heinz-Josef Fabry, dir. de publ., Theological Dictionary of the Old Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 1997, 8:227-31; R. Laird Harris, dir. de publ., Theological Wordbook of the Old Testament, Chicago, Moody Press, 1980, 1:498-99; Francis Brown, S. R. Driver et Charles A. Briggs, A Hebrew and English Lexicon of the Old Testament, Oxford, Clarendon, 1952, p. 563.

[72] E. Kautzsch, dir. de publ., Gesenius' Hebrew Grammar, 2e éd. rév., Oxford, Clarendon, 1974, p. 238. Je remercie John A. Tvedtnes d’avoir attiré mon attention sur cette source et d’avoir éclairci cette notion.

[73] Hoyt W. Brewster Jr., Doctrine & Covenants Encyclopedia, Salt Lake City, Bookcraft, 1988, p. 132.

[74] John Jamieson, An Etymological Dictionary of the Scottish Language, éd. rév. Paisley, Écosse, Gardner, 1879, 3:205; voir aussi les diverses références dans D. Michael Quinn, Early Mormonism and the Magic World View, Salt Lake City, Signature Books, 1987, p. 167 n. 4.

[75] W. Harry Rylands, « The Masonic Apron », in Ars Quatuor Coronatorum, Margate: Keble's Gazette Office, 1892, 5:172. The Quatuor Coronati Masonic Lodge of England, qui édite ce journal, est considérée comme la toute première loge de recherches de toute la franc-maçonnerie.

[76] Id., 5:174, 178.

[77] Colin F. W. Dyer, Symbolism in Craft Masonry, Londres, Lewis Masonic, 1983, pp. 143-144. On peut trouver la documentation sur le vêtement chrétien blanc antique dans Wolfred N. Cote, The Archaeology of Baptism, Londres, Yates and Alexander, 1876, pp. 53-55. Mackey reconnaît que l’association entre la peau d’agneau et « l’innocence » n’est pas une idée qui provient de la franc-maçonnerie. Mackey, Encyclopaedia of Freemasonry, 1:73.

[78] Rylands, « The Masonic Apron », pp. 172-73, 176, 178; voir aussi Mackey, Encyclopaedia of Freemasonry, 1:73.

[79] Les tabliers orthodoxes grecs ont été hérités des moines coptes. Les uns et les autres étaient de cuir. On trouvera des illustrations dans Sherrard, Athos—The Holy Mountain, pp. 57, 123, 127, 129, 131 ; Norwich et Sitwell, Mount Athos, pp. 28, 66, 69.